Chap. 3

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 6

Chapitre 1

Éléments de topologie de Rn
Chapitre 2

Fonctions numériques à plusieurs


variables
Chapitre 3

Fonctions de Rn vers Rp

0.1 Limites et continuité


Définition 0.1. On appelle fonction de plusieurs variables à valeurs dans Rp toute application f d’une
partie Ω de Rn dans Rp qu’on note

f: Ω ⊂ Rn −→ Rp
,
x = (x1 , . . . , xn ) 7−→ (f1 (x), . . . , fp (x))

où les fi , sont des fonctions numériques de plusieurs variables définies sur Ω, appelées composantes de
f et on écrit : f := (f1 , f2 , . . . , fp ). Le domaine de définition de f est l’ensemble Df défini par :

Df = {(x1 , . . . , xn ) ∈ Ω \ fi (x1 , . . . , xn ) ∈ R; i = 1, . . . , p} .

Exemple 0.1. Soit


f : R2 −→  R2  .
y
(x, y) 7−→ x + yex , xln
2 +1

Donc f est une fonction de deux variables à valeurs dans R2 . Son domaine de défintion est donné par

Df = (x, y) ∈ R2 \ y > 0 = R × R∗+ .




Définition 0.2. Soient f : Ω ⊂ Rn −→ Rp , a ∈ Ω et ` = (`1 , . . . , `p ) ∈ Rp .


i) On dit que f a pour limite ` en a et on écrit lim f (x) = `, si
x→a

∀ε > 0, ∃η > 0, tel que ∀x ∈ Ω et kx − ak < η =⇒ kf (x) − `k < ε.

ii) f admet ` pour limite en a si et seulement si chaque fonction composante fi admet `i pour limite
en a. C’est-à-dire

lim f (x) = ` ⇐⇒ lim fi (x) = `i , ∀i ∈ {1, 2, . . . , p} .


x→a x→a

iii) f est continue en a si et seulement si fi est continue en a pour tout i = 1, 2, . . . , p.

Exemple 0.2. L’application

f : R2 −→  R2  ,
x
(x, y) 7−→ x2 + xy, x2 +2y 2 +1

est continue sur R2 car ses deux applications composantes sont continues.
Chapitre 3. Fonctions de Rn vers Rp 4

0.2 Différentiabilité
Soit f : Ω ⊂ Rn −→ Rp définie sur un domaine Ω de Rn , avec f = (f1 , f2 , . . . , fp ).

Définition 0.3. Pour tout a ∈ Ω, on note dfa l’application linéaire de Rn dans Rp définie par :

dfa : Rn −→ Rp
,
h = (h1 , . . . , hn ) 7−→ ((df1 )a (h), . . . , (dfp )a (h))
Pn ∂fj
avec : (dfj )a (h) = i=1 ∂xi (a) hi .

i) L’application dfa est appelée différentielle de f en a.


ii) f est différentiable en a si et selement si toutes ses fonctions composantes sont différentiables en
a.

Exemple 0.3. Calculer la différentielle de f en (2, 1), où f est définie par

f : R2 −→ !R
2
!
f1 (x, y) xy .
(x, y) 7−→ =
f2 (x, y) x+y

Comme produit et somme de fonctions de classe C 1 sur R, f1 et f2 sont clairement de classe C 1 sur R2 .
Elles sont donc différentiables. Soit (h, k) ∈ R2 , on a :
∂f1 ∂f1
(df1 )(2,1) (h, k) = h (2, 1) + k (2, 1) = h + 2k.
∂x ∂y
∂f2 ∂f2
(df2 )(2,1) (h, k) = h (2, 1) + k (2, 1) = h + k.
∂x ∂y
Par conséquent : !
h + 2k
df(2,1) (h, k) = .
h+k

0.3 Matrice jacobienne et Jacobien


Définition 0.4. Si f est différentiable en a, alors on appelle matrice jacobienne de f en a et on note
Jf (a) la matrice de dfa dans les bases canoniques de Rn et Rp
 ∂f ∂f1 
1
(a) · · · (a)
 ∂x1 ∂xn 
 . . .. 
Jf (a) =  ..
 .. . .

 ∂f ∂fp 
p
(a) · · · (a)
∂x1 ∂xn
Lorsque n = p, la matrice jacobienne de f en a est une matrice carrée et son déterminant est appelé le
jacobien de f en a.

Remarque 0.1. - Par définition de Jf (a) on a

dfa (h) = Jf (a) . h,

avec dfa et h en notation colonne.


- Si p = 1, Jf (a) se réduit à un vecteur de Rn (le gradient de f ) :
 
∂f ∂f
grad f (a) = (a), . . . , (a) (f = f1 ).
∂x1 ∂xn
Chapitre 3. Fonctions de Rn vers Rp 5

- Il existe de nombreuses notations pour le jacobien det Jf (a), qui ont chacune leur intérêt. Mise à part
celle utilisée dans ce chapitre, on trouve :
∂ (f1 , . . . , fp ) D (f1 , . . . , fp )
ou .
∂ (x1 , . . . , xn ) D (x1 , . . . , xn )
Exemple 0.4. On considère la fonction f (x, y) = (xy, x + y). On a :
! !
y x 1 2
Jf (x, y) = =⇒ Jf (2, 1) = .
1 1 1 1

D’après l’Exemple 0.3, la différentielle de f en a = (2, 1) est donnée par


!
h1 + 2h2
dfa (h) = .
h1 + h2

Par suite ! !
1 2 h1
dfa (h) = = Jf (a).h.
1 1 h2

0.4 Composition des fonctions de classe C 1


Définition 0.5. On dit que f est de classe C k sur un ouvert Ω de Rn si toutes les fonctions composantes
sont de classes C k sur Ω.

Théorème 0.1. Soient g : V ⊂ Rp → Rq une fonction de classe C 1 sur V , et f : U ⊂ Rn → Rp une


fonction de classe C 1 sur U et telle que f (U ) ⊂ V . Alors la fonction g ◦ f : U → Rq est de classe C 1 sur
U et l’on a pour tout a ∈ U

d (g ◦ f )a = dgf (a) ◦ dfa et Jg◦f (a) = Jg (f (a)) . Jf (a).

Exemple 0.5. On considère les fonctions

f : R2 −→ R2 g : R2 −→ R
et .
(r, θ) 7−→ (r cos θ, r sin θ) (x, y) 7−→ x2 + y 2
Leurs matrices jacobiennes sont
!
cos θ −r sin θ
Jf (r, θ) = et Jg (x, y) = (2x, 2y) .
sin θ r cos θ

La composée g ◦ f : R2 −→ R est définie par

g ◦ f (r, θ) = g (r cos θ, r sin θ) = r2 .

Sa matrice jacobienne est donc


!
2r
Jg◦f (r, θ) = = Jg (r cos θ, r sin θ) . Jf (r, θ).
0

Proposition 0.1. Soient deux applications f : U ⊂ Rn → R et ϕ : V ⊂ Rm → Rn (où U et V sont


ouverts) telles que ϕ(V ) ⊂ U . On écrit ϕ = (ϕ1 , ϕ2 , . . . , ϕn ) où ϕ : V → R pour tout i. Soit a ∈ V tel
que ϕ est différentiable en a et f est différentiable en ϕ(a). Alors l’application F = f ◦ ϕ : V 7−→ R est
différentiable en a et
n
∂F X ∂f ∂ϕi
∀j ∈ {1, . . . , m}, (a) = (ϕ(a)) . (a).
∂uj i=1
∂xi ∂uj
Chapitre 3. Fonctions de Rn vers Rp 6

Remarque 0.2. En particulier, si ϕ est une fonction d’une seule variable réelle, la formule de la propo-
sition précédente s’écrit
n
0
X ∂f
F (a) = (ϕ(a)) . ϕ0i (a).
i=1
∂xi

Application : Si f : R2 → R est de classe C 2 et si ϕ : R∗ × R → R2 ; (r, θ) → (r cos θ, r sin θ),


l’application F = f ◦ ϕ est de classe C 2 et le Laplacien de f vérifie
∂2f ∂2f ∂2F 1 ∂F 1 ∂2F
∆f = + = + + .
∂x2 ∂y 2 ∂r2 r ∂r r2 ∂θ2

0.5 Fontions C 1 -difféomorphisme


Définition 0.6. On dit que f est un C 1 -difféomorphisme d’un ouvert U de Rn sur un ouvert V de
Rp si f est une bijection de U sur V et si les fonctions f et f −1 sont de classes C 1 .
Théorème 0.2. Soit U un ouvert de Rn et f : U −→ Rn une fonction de classe C 1 sur U . Si f est une
bijection de U sur f (U ) ⊂ Rn , alors f admet une application réciproque f −1 de classe C 1 sur f (U ) ⊂ Rn
et l’on a pour tout a ∈ U , en posant b = f (a),
−1
Jf −1 (a) = (Jf (a)) .

Autrement dit, la matrice jacobienne de l’application réciproque f −1 est l’inverse de la matrice jacobienne
de f .
Exemple 0.6. On pose U =]0, +∞[×]0, +∞[⊂ R2 . Soit

f: U −→ R2
2
 .
(x, y) 7−→ x , xy
La matrice jacobienne de f est !
2x 0
Jf (x, y) = .
y x
Montrons que f est une bijection. Soit (a, b) ∈ U , on cherche (x, y) ∈ U tel que f (x, y) = (a, b), c’est à
dire x et y strictement positifs vérifiant
x = √a
 
a = x2
⇐⇒ .
b = xy y = √b
a

Donc, tout (a, b) ∈ U admet un unique antécédent (x, y) ∈ U . Donc f est bien une bijection de U dans
U . Sa bijection réciproque est définie par

f −1 : U −→ √ U  .
(a, b) 7−→ a, √ba

On calcule sa matrice jacobienne en inversant la matrice Jf (x, y) :


!
1
−1 2x 0
(Jf (x, y)) = −y 1
,
2x2 x

puis en remplaçant x = a et y = √b . On obtient
a
−1 !
1
√ 0
  √
b 2 a
Jf −1 (a, b) = Jf a, √ = −b
.
a √ √1
2a a a

Vous aimerez peut-être aussi