Chapitre3 Calculdiff

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Département de Mathématiques Université Batna 2

Licence L2 maths - Analyse 4 2020-2021

Chapitre3 : Calcul différentiel

Dans tout ce qui suit l’ensemble D désignera un ouvert non vide de Rn et n ≥ 2.

1 Dérivées partielles du premier ordre-fonctions de classe


C 1-différentiabilité
1.1 Dérivées partielles du premier ordre
1.1.1 Dérivées partielles du premier ordre d’une fonction réelle à plusieurs va-
riables
Définition 1.1 Soit f : D ⊆ Rn → R et soit a = (a1 , ..., an ) ∈ D. On appelle dérivée partielle
de f du premier ordre au point a = (a1 , ..., an ) relativement à la variable xi la dérivée de la
fonction partielle :
fai : xi → f (a1 , a2 , ..xi , ..an )
∂f
On la note (a) ou encore fx0 i (a) et on a :
∂xi
∂f f (a1 , a2 , ..ai−1 , ai + h, .., an ) − f (a)
(a) = lim
∂xi h−→0 h
En particulier, pour n = 2 les dérivées partielles du premier ordre de f en un point (x0 , y0 ) ∈
D s’écrivent comme suit :
∂f f (x0 + h, y0 ) − f (x0 , y0 )
(x0 , y0 ) = fy0 0 (x0 ) = lim
∂x h−→0 h
∂f f (x0 , y0 + k) − f (x0 , y0 )
(x0 , y0 ) = fx0 0 (y0 ) = lim
∂y k−→0 k

Définition 1.2 On dit que f admet ses dérivées partielles d’ordre 1 sur D ⊆ Rn si f est définie
sur D et admet toutes ses dérivées partielles d’ordre 1 en chaque point a = (a1 , ...an ) ∈ D.
Dans ce cas, on défini sur D les fonctions notées : ∂xi f pour 1 ≤ i ≤ n

∂f
∂xi f : a → ∂xi f (a) = (a)
∂xi
et on dit que f est dérivable sur D.

Exemple 1.1 1) la fonction f (x, y) = 3x2 + x.y − 2y 2 , f est dérivable sur R2 et on a


∂f ∂f
∀(x, y) ∈ R2 (x, y) = 6x + y et (x, y) = x − 4y
∂x ∂y

1
xy
(
(x, y) 6= (0, 0)
x2 +y 2
2) Soit f (x, y) = .
0 (x, y) = (0, 0)
Pour (x, y) 6= (0, 0), f est dérivable et ses dérivées partielles du premier ordre sont :
∂f y 3 − x2 y
(x, y) = 2
∂x (x + y 2 )2
∂f x3 − y 2 x
(x, y) = 2
∂y (x + y 2 )2
Au point (0, 0) on a :
∂f f (h, 0) − f (0, 0)
(0, 0) = lim =0
∂x h−→0 h
∂f f (0, h) − f (0, 0)
(0, 0) = lim =0
∂y h−→0 h
Donc f est dérivable sur R2 .

Remarque 1.1 1) Une fonction peut admettre ses dérivées partielles en un point sans
qu’elle soit continue en ce point comme le montre l’exemple précédent (nous avons déjà
montrer dans le chapitre précédent que cette fonction n’est pas continue au point (0, 0)),
donc, différemment au cas réel ; la continuité n’est pas nécessaire pour l’existence des
dérivées partielles ; et inversement une fonction peut être continue en un point sans
admettre des dérivées partielles en ce point comme par exemple f (x, y) = |x| + |y| qui
est continue sur R2 mais n’admet pas de dérivées partielles en (0, 0) car les deux limites :
∂f f (h, 0) − f (0, 0) |h| ∂f f (0, h) − f (0, 0) |h|
∂x
(0, 0) = lim = lim et ∂y (0, 0) = lim = lim
h−→0 h h−→0 h h−→0 h h−→0 h
n’existent pas.
2) La recherche de la dérivée partielle par rapport à une des variable s’effectue comme la dé-
rivation des fonctions réelles en considérant le reste des variables comme des constantes,
en particulier les fonctions élémentaires tel que les polynômes, les fonctions exponen-
tielles, logarithmiques et trigonométriques sont dérivables dans leur domaine de défini-
tion.
3) Le théorème des opérations algébriques des fonctions réelles dérivables restent valables.
Pour la composition on donnera le résultat par la suite.

Définition 1.3 ( Dérivée directionnelle) Soit f : D ⊆ Rn → R, et soit v un vecteur non nul


de Rn . On dit que f admet au point a = (a1 , ..., an ) ∈ D une dérivée suivant le vecteur v ou la
direction v si la limite
f (a + tv) − f (a)
lim
t−→0 t
existe et on la note aussi fv0 (a).

Exemple 1.2 Soit : f (x, y) = xy + x − y +!3, cherchons la dérivée directionnelle de f au point


3
(a, b) = (2, −1) suivant le vecteur v = . On a
1
f ((a, b) + tv) − f (a, b) f (2 + 3t, −1 + t) − f (2, −1)
fv0 (a, b) = lim = lim =1
t−→0 t t−→0 t
Remarque 1.2 Les dérivées partielles d’une fonction f ne sont que les dérivées direction-
∂f
nelles suivant les vecteurs de la base canonique, c’est à dire, la dérivée (a1 , a2 , ....an ) =
∂xi
fe0i (a1 , a2 , ....an ) où ei = (0, 0, ...0, |{z}
1 , 0.., 0)
i

2
1.1.2 Dérivées partielles du premier ordre d’une fonction vectorielle
Définition 1.4 Soit f : D ⊆ Rn → Rp avec f = (f1 , f2 , ..., fp ), p ≥ 2 une fonction vectorielle
et soit a = (a1 , ..., an ) ∈ D. On dit que f admet une dérivée partielle au point a par rapport à
la variable xi si chacune des fonctions : fj ; 1 ≤ j ≤ p admet une dérivée partielle au point a
et on a : !
∂f ∂f1 ∂f2 ∂fp
(a) = (a), (a), ...; (a)
∂xi ∂xi ∂xi ∂xi
Si f admet sa dérivée partielle en toute point de D, alors la fonction :
∂f
∂xi f : a → ∂xi f (a) = (a)
∂xi
définie la dérivée partielle de f relativement à la variable xi .

Exemple 1.3 Soit f : D ⊆ R2 → R2 définie par f (x, y) = (x−y, x2 −y 2 ) ; alors f est dérivable
sur R2 et pour tout (x, y) ∈ R2 on a :

∂f ∂(x − y) ∂(x2 − y 2 )
(x, y) = ( , ) = (1, 2x)
∂x ∂x ∂x
∂f ∂(x − y) ∂(x2 − y 2 )
(x, y) = ( , ) = (−1, −2y)
∂y ∂y ∂y

Proposition 1.1 Soient f : D ⊆ Rn → Rp et g : D ⊆ Rn → Rp deux fonctions vectorielles


dérivables sur D, alors la fonction f + g est dérivable et on a :

∂(f + g) ∂f ∂g
= +
∂xi ∂xi ∂xi

1.2 Fonctions de classe C 1 , Gradient et Matrice Jacobienne


Définition 1.5 Soit f : D ⊆ Rn , si f est dérivable sur D et toutes ses dérivées partielles
d’ordre 1 ∂xi f , 1 ≤ i ≤ n, sont continues sur D, alors f est dite de de classe C 1 sur D.

Proposition 1.2 Les fonctions élémentaires usuelles telles que : polynômes, exponentielles,
logarithmes, circulaires..ainsi que leurs inverses sont des fonctions de classe C 1 sur leur do-
maines de définition.
Les opérations algébriques et la composition appliquées sur des fonctions de classe C 1 produisent
une fonction de classe C 1 .

Définition 1.6 On appelle gradient d’une fonction f : D ⊆ Rn de classe C 1 l’application qu’on


note grad(f) ou ∇f définie par :

∇f : D ⊆ Rn −→ Rn
!
∂f ∂f ∂f
x −→ ∇f (x) = (x), (x), ..., (x)
∂x1 ∂x2 ∂xn

Généralisons ces définitions pour les fonctions vectorielles :

3
Définition 1.7 Soit f : D ⊆ Rn → Rp ,p ≥ 2. Si f est dérivable sur D et toutes ses compo-
santes fj ;1 ≤ j ≤ p ; sont de classe C 1 sur D. Alors f est de classe C 1 sur D.

Définition 1.8 On appelle matrice jacobienne d’une fonction f : D ⊆ Rn → Rp de classe C 1


en un point a ∈ D ; la matrice qu’on note Ja f de p lignes et n colonnes définie par :

∂f1 ∂f1 ∂f1 
(a) (a) ... (a)

 ∂x1 ∂x2 ∂xn 

 ∂f2 ∂f2 ∂f2 
 (a) (a) ... (a) 
∂x1 ∂x2 ∂xn
 
 
... ... ... ...
 
 
∂fp ∂fp ∂fp
 
 
(a) (a) ... (a)
∂x1 ∂x2 ∂xn

1.3 Différentiabilité
Définition 1.9 Soit f : D ⊆ Rn → R ; on dit que f est différentiable en un point a =
(a1 , a2 , ..., an ) ∈ D s’il existe une forme linéaire La sur Rn et une fonction a : D ⊆ Rn → R
tel que :
f (a + h) − f (a) = La (h) + khka (h); lim a (h) = 0
h−→0

La forme linéaire La s’appelle le différentiel de f au point "a" et on la note dfa .


Si f est différentiable en tout point x de D, on dit que f est différentiable sur D.

Remarque 1.3 Rappelons qu’une forme linéaire L sur Rn est une application qui s’écrit L(h) =
α1 .h1 + α2 .h2 + ... + αn .hn où α1 , α2 , ..., αn sont des réels.
Donc dire que f est différentiable en "a" reviens à dire qu’ils existent n réels α1 , α2 , ..., αn et
une fonction  tel que :

f (a + h) − f (a) = α1 h1 + α2 h2 + ...αn hn + khka (h); lim a (h) = 0 (1)


h−→0

Exemple 1.4 1) La fonction f (x, y) = x2 − y est différentiable en tout point (x0 , y0 ) de


2
√ h2
R car on a : f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) = 2hx0 − k + h + k 2 2 √ , donc
h2 + k 2
les conditions de la définition sont vérifiées si l’on pose L(x0 ,y0 ) (h, k) = 2hx0 + k et
h2
(x0 ,y0 ) (h, k) = √ 2 avec lim(h,k)−→(0,0) (x0 ,y0 ) (h, k) = 0.
h + k2

2) La fonction f définie sur R2 par : f√(x, y) = ( x2 + y 2 sin(x2 + y 2 ) est différentiable en
(0, 0) car on a : f (h, k) − f (0, 0) = h2 + k 2 sin(h2 + k 2 ) = 0 + k(h, k)ksin(h2 + k 2 ) avec
L(h, k) = 0 et (h, k) = sin(h2 + k 2 ) tend vers 0 quand (h, k) tend vers 0.

Théorème 1.1 Soit f : D ⊆ Rn → R, si f est différentiable en un point "a" dans D alors f


est dérivable en "a" ; c’est à dire f admet toutes ses dérivées partielles en ”a” ; de plus nous
avons :
∂f
αi = (a), i = 1, · · · , n.
∂xi

4
La démonstration se base sur la définition de la dérivabilité.

Remarque 1.4 1) D’après ce dernier théorème on déduit que la différentielle de f en un


point "a" s’écrit
∂f ∂f ∂f
dfa (h) = (a).h1 + (a).h2 + ... + (a).hn .
∂x1 ∂x2 ∂xn
En utilisant le gradient on peut simplifier sous la forme

dfa (h) = h∇f (a), hi.

2) L’existence des dérivées partielles est une condition nécessaire pour la différentiabilité
mais pas suffisante (exemple −→ voir exercice1-td2), mais le résultat suivant assure la
différentiabilité d’une fonction (la condition suffisante de différentiabilité).

Remarque importante En vertu de ce dernier théorème, pour montrer la différentiabilité


d’une fonction f à n variable en un point a il faut trouver une forme linéaire L et une fonction
 vérifiant la définition (??).
Mais nous avons montré que la forme linéaire L n’est que
∂f ∂f ∂f
L(h) = dfa (h) = (a).h1 + (a).h2 + ... + (a).hn , donc il reste de trouver la fonction 
∂x1 ∂x2 ∂xn
qui n’est-d’après la définition (1-5)-que
f (a + h) − f (a) − dfx (h)
(a1 ,a2 ,..an ) (h1 , h2 , ..., hn ) = et la fonction sera différentiable ssi cette
khk
fraction tends vers 0 quand h tends vers 0.
Bref nous avons ce théorème dans R2 qui se généralise pour n > 2 :

Théorème 1.2 Soit f : D ⊆ R2 −→ R une fonction dérivable au point (x0 , y0 ) de D. La


fonction f est différentiable en (x0 , y0 ) ssi :

f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) − h.∂x f (x0 , y0 ) − k.∂y f (x0 , y0 )


lim √ =0
(h,k)−→0 h2 + k 2
32 Résumons quelques résultats concernant le différentiel d’une fonction à plusieurs variables

Proposition 1.3 La différentielle dfa , si elle existe, est unique.

Proposition 1.4 Soit f : D ⊆ Rn → R différentiable en un point "a" ∈ D, alors f est continue


en "a".

Remarque 1.5 La réciproque est fausse (exemple voir td2 exo1).

Proposition 1.5 Soit f : D ⊆ Rn → R, si f est de classe C 1 en "a" alors f est différentiable


en "a".

Remarque 1.6 La réciproque de ce résultat est fausse : une fonction peut être différentiable
en un point sans que ses dérivées partielles soient continues en ce point (exemple−→ voir td2-
exo1).

5
Théorème 1.3 (Opérations algébriques)
Soit f, g : D ⊆ Rn → R deux fonctions différentiables en un point "a" ∈ D et soit λ ∈ R alors

on a :
1) La somme (f + g) est différentiable et on a : d(f + g)a = dfa + dga .
2) Le produit (λ.f ) est différentiable et on a : d(λ.f )a = λ.dfa .
3) Le produit (f.g) est différentiable et on a : d(f.g)a = g(a).dfa + f (a).dga .
f
4) Le quotient ; si g ne s’annule pas au voisinage de a ; est différentiable et on a :
g
f g(a).dfa − f (a).dga
d( )a = .
g (dga )2
1 1 −dga
5) L’inverse (si g(a) = 0) est différentiable et on a : d( )a = .
g g (g(a))2
Pour les fonctions vectorielles, nous avons :
Théorème 1.4 Soit f : D ⊆ Rn → Rp une fonction tel que toutes les fonctions composantes
fj ; 1 ≤ j ≤ p ; sont différentiables en un point ”a” de D, alors f est différentiable en a et on
a:
dfa = (df1(a) , df2(a) , ..., dfp(a) )
Pn ∂fj
où : dfj (a) (h) = i=1 (a).hi ; 1 ≤ j ≤ p.
∂xi

Remarque 1.7 1) La différentielle de f peut s’écrire sous la forme matricielle en utilisant


la matrice jacobienne comme suit :

∂f1 ∂f1 ∂f1 
(a) (a) ... (a)

 ∂x1 ∂x2 ∂xn  
 h1

 ∂f2 ∂f2 ∂f2 
 (a) (a) ... (a)   h2 
dfa (h) = Ja f.h = 
∂x1 ∂x2 ∂xn .
  
..
 
... ... ... ...
   
 

 ∂fp ∂fp ∂fp

 hn
(a) (a) ... (a)
∂x1 ∂x2 ∂xn
2) Seules les assertions 1) et 2) du théorème des opérations algébriques qui restent valables
pour les fonctions de Rn dans Rp .

Pour la composition de deux fonctions dérivables ou différentiables, nous donnons le résultat


dans la partie suivante.

1.4 Composition de fonctions différentiables-changement de variables


Pour la composition, donnons en premier le résultat dans le cas général :
Théorème 1.5 Soient n, p et q trois entiers naturels non nuls. Si f : Rn −→ Rp différentiable
en un point a ∈ Rn et g : Rp −→ Rq une fonction différentiable au point f (a), alors la
composition g ◦ f : Rn −→ Rq est différentiable en a et on a :

d(g ◦ f )a = dgf (a) ◦ dfa

En utilisant les matrices jacobiennes, la composition est donnée par le produit matriciel :

J(g ◦ f )a = Jgf (a) .Jfa .

6
Proposition 1.6 Soit f : U ⊆ Rn −→ Rp dérivable sur U et g : V ⊆ Rp −→ Rq dérivable sur
V.
1) La fonction g ◦ f est dérivable sur U et ses dérivées partielles sont données par :
p
∂(g ◦ f )k X ∂gk ∂fj
∀x = (x1 , x2 , ..., xn ) ∈ U : (x) = (f (x)). (x)
∂xi j=1 ∂yj ∂xi

∀k = 1, ..., q ; ∀i = 1, ..., n

2) Si f et g sont de classe C 1 sur U et V respectivement, alors g ◦ f est de classe C 1 sur


U.

Exemple 1.5 Soient f : R2 −→ R2 et g : R2 −→ R2 avec f (x, y) = (−x, 3y) et g(x, y) =


(3x2 , 2xy). Il est clair que les deux fonctions sont différentiable sur R2 , donc les compositions
g ◦ f et f ◦ g (dans cet exemple on a n = p = q = 2 ce qui nous permis de définir les deux
compositions, ce n’est pas le cas en général). Donc, ∀(a, b) ∈ R2 on a :
! ! !
−6a 0 −1 0 6a 0
a) J(g ◦ f )(a,b) = (Jg)f (a,b) .(Jf )(a,b) = . = et la
6b −2a 0 3 −6b −6a
différentielle de g ◦ f en un point (a, b) est
! !
6a 0 h
d(g ◦ f )(a,b) (h, k) = . = (6ah, −6bh − 6ak).
−6b −6a k
! ! !
−1 0 6a 0 −6a 0
b) (J(f ◦ g))(a,b) = (Jf )g(a,b) .(Jg)(a,b) = . = et la
0 3 2b 2a 6b 6a
différentielle de f ◦ g en un point (a, b) est
! !
−6a 0 h
(d(f ◦ g))(a,b) (h, k) = . = (−6ah, 6bh + 6ak).
6b 6a k

Remarque 1.8 Dans cet exemple, on peut calculer directement g ◦ f et après calculer le diffé-
rentiel ; c’est à dire :

(g ◦ f )(x, y) = g(f (x, y)) = g(−x, 3y) = (3x2 , −6xy)

(f ◦ g)(x, y) = f (g(x, y)) = f (3x2 , 2xy) = (−3x2 , 6xy)


et par suite on trouvera les mêmes résultats que dans l’exemple :
! !
6x 0 −6x 0
J(g ◦ f )(x,y) = ; J(f ◦ g)(x,y) =
−6y −6x 6y 6xy

Proposition 1.7 Soit f : U ⊆ Rn −→ V ⊆ Rn une fonction bijective et différentiable en un


point ”a” de U vérifiant Ja f 6= 0, alors sa fonction réciproque : f −1 : V −→ U est différentiable
au point f (a) de V et on a :

dff−1
(a) = (dfa )
−1
et Jff−1
(a) = (Jfa )
−1

En pratique, pour les calculs des dérivées partielles de la composition ; on utilise le principe de
changement de variables. Voici deux cas pratiques pour les fonctions à deux variables :

7
Proposition 1.8 Soit f : D ⊆ R2 → R
(x, y) 7→ f (x, y)
une fonction dérivable sur D tel que :
x : R −→ R et y : R −→ R
t 7−→ x(t) t 7−→ y(t)
sont des fonctions dérivables de R dans R, alors la fonction :
F : R −→ R2 −→ R
t 7−→ (x = x(t), y = y(t)) 7−→ F (t) = f (x(t), y(t))
est dérivable sur R et on a :
∂f ∂f
F 0 (t) = (x(t), y(t)) × x0 (t) + (x(t), y(t)) × y 0 (t)
∂x ∂y
.

Proposition 1.9 Soit f : D ⊆ R2 → R2


(x, y) 7→ f (x, y)
une fonction dérivable tel que :
x : R2 −→ R et y : D ⊆ R2 −→ R
(u, v) 7−→ x(u, v) (u, v) 7−→ y(u, v)
sont aussi des fonctions à deux variables dérivables, alors la fonction composée g(u, v) =
f (x(u, v), y(u, v)) :
g : R2 −→ R2 −→ R
(u, v) 7−→ (x = x(u, v), y = y(u, v)) 7−→ g(u, v) = f (x(u, v), y(u, v))
est dérivable et on a :
∂g ∂f ∂x ∂f ∂y
(u, v) = (x(u, v), y(u, v)) × (u, v) + (x(u, v), y(u, v)) × (u, v).
∂u ∂x ∂u ∂y ∂u
∂g ∂f ∂x ∂f ∂y
(u, v) = (x(u, v), y(u, v)) × (u, v) + (x(u, v), y(u, v)) × (u, v).
∂v ∂x ∂v ∂y ∂v

Exemple 1.6 1) Soit f (x, y) = x2 + y 2 + 3xy et F (t) = f (x(t), y(t)) où x(t) = 2 + cos t et
y(t) = sin t, la fonction F est dérivable sur R et on a :
∂f ∂f
F 0 (t) = (x(t), y(t)) × x0 (t) + (x(t), y(t)) × y 0 (t) = (2x(t) + 3y(t)) × (− sin t) +
∂x ∂y
(3x(t) + 2y(t)) × cos t = (4 + 2 cos t + 3 sin t)(− sin t) + (6 + 3 cos t + 2 sin t).(cos t).
Autre méthode : on trouvera le même résultat si on calcule l’expression de F (t) d’abord :
F (t) = f (x(t) + y(t)) = (2 + cost)2 + (sint)2 + 3sint.(2 + cost), par la suite on dérive.
2) (Passage aux coordonnées polaires)
Soit : f : R2 → R2
(x, y) 7→ f (x, y)
tel que :
x : R∗+ × R → R et y : R∗+ × R → R alors g(r, θ) =
(r, θ) 7→ x(r, θ) = r.cosθ (r, θ) 7→ (r, θ) = r.sinθ
f (x(r, θ), y(r, θ)) est dérivable sur R∗+ × R et on a :

∂g ∂f ∂x ∂f ∂y
(r, θ) = (x(r, θ), y(r, θ)) × (r, θ) + (x((r, θ), y(r, θ)) × (r, θ).
∂r ∂x ∂r ∂y ∂r
∂g ∂f ∂x ∂f ∂y
(r, θ) = (x(r, θ), y(r, θ)) × (r, θ) + (x(r, θ), y(r, θ)) × (r, θ).
∂θ ∂x ∂θ ∂y ∂θ

8
d’où
∂g ∂f ∂f
(r, θ) = cosθ. (r.cosθ, r.sinθ) + sinθ. (r.cosθ, r.sinθ).
∂r ∂x ∂y
∂g ∂f ∂f
(r, θ) = −r.sinθ. (r.cosθ, r.sinθ) + r.cosθ. (r.cosθ, r.sinθ).
∂θ ∂x ∂y

2 Dérivées partielles d’ordre supérieur à 1 et fonctions


de classe C k
Définition 2.1 Soit la fonction f : D ⊆ R2 −→ R admettant ses dérivées partielles du premier
ordre par rapport à x et y.
1) On appelle dérivée partielle du second ordre par rapport à x de f en (a, b) de D la
2
dérivée partielle du premier ordre par rapport à x de la fonction ∂f
∂x
. On la note ∂∂xf2 (a, b)
et on a :
∂f
(a + h, b) − ∂f
!
∂ 2f ∂ ∂f ∂x ∂x
(a, b)
2
(a, b) = (a, b) = lim .
∂x ∂x ∂x h−→0 h
2) On appelle dérivée partielle du second ordre par rapport à y d’une fonction f en (a, b)
de D la dérivée partielle du premier ordre par rapport à y de la fonction ∂f
∂y
. On la note
∂2f
∂y 2
(a, b) et on a :
∂f ∂f
(a, b + k) − (a, b)
!
∂ 2f ∂ ∂f ∂y ∂y
2
(a, b) = (a, b) = lim .
∂y ∂y ∂y k−→0 k

3) On appelle dérivées partielles mixtes du second ordre d’une fonction f en (a, b) de D la


dérivée partielle du premier ordre par rapport à y de la fonction ∂f
∂x
et la dérivée partielle
∂f ∂2f
du premier ordre par rapport à x de la fonction ∂y . On les note respectivement ∂y∂x (a, b)
∂2f
et ∂x∂y
(a, b). On a
! ∂f ∂f
∂ 2f ∂ ∂f ∂x
(a, b + k) − ∂x
(a, b)
(a, b) = (a, b) = lim .
∂y∂x ∂y ∂x k−→0 k
∂f ∂f
(a + h, b) − (a, b)
!
∂ 2f ∂ ∂f ∂y ∂y
(a, b) = (a, b) = lim .
∂x∂y ∂x ∂y h−→0 h

Exemple 2.1 1) La fonction f (x, y) = 2x − 3y est dérivable sur R2 , aussi ses dérivées
2 ∂2f
partielles sont dérivables sur R2 et on a ∂f
∂x
= 2, ∂∂ 2 fx (x, y) = 0 et ∂y∂x (x, y) = 0. De
∂f ∂2f ∂2f
même on a ∂y
= −3, ∂y 2
(x, y) = 0 et ∂x∂y
(x, y) = 0.
x3 y−xy 3
(
(x, y) 6= (0, 0)
x2 +y 2
2) Soit f (x, y) =
0 (x, y) = (0, 0)
Les calculs nous donnent :
x4 y+4x2 .y 3 −y 5
(
∂f (x2 +y 2 )2
(x, y) 6= (0, 0)
(x, y) =
∂x 0 (x, y) = (0, 0)
et
x5 +4x3 .y 2 −xy 4
(
∂f (x2 +y 2 )2
(x, y) 6= (0, 0)
(x, y) =
∂y 0 (x, y) = (0, 0)

9
donc
! ∂f ∂f
∂ 2f ∂ ∂f ∂x
(0, k) − ∂x
(0, 0) −k 5
(0, 0) = (0, 0) = lim = lim = −1.
∂y∂x ∂y ∂x k−→0 k k−→0 k.k 4

et
∂f ∂f
(h, 0) − (0, 0)
!
∂ 2f ∂ ∂f ∂y ∂y h5
(0, 0) = (0, 0) = lim = lim = 1.
∂x∂y ∂x ∂y h−→0 h h−→0 h.h4

∂2f ∂2f 2 ∂2f


Exercice : Calculer ∂x∂y
(x, y) ; ∂y∂x (x, y) ; ∂∂xf2 (x, y) et ∂y 2
pour (x, y) 6= (0, 0).
∂2f ∂2f
Remarque 2.1 Dans l’exemple 1 nous avons ∂y∂x
(0, 0) = ∂x∂y
(0, 0) mais dans l’exemple 2
∂2f ∂2f
nous avons ∂y∂x
(0, 0) 6= ∂x∂y
(0, 0) ; donc nous n’avons pas toujours égalité des dérivées mixtes.
Donnons un résultat qui garantit l’égalité des dérivées mixtes :
∂2f ∂2f
Théorème 2.1 (de Schwarz) Si les fonctions ∂y∂x
et ∂x∂y
existent au voisinage d’un point
(a, b) et sont continues en (a, b) alors on a :

∂ 2f ∂ 2f
∀(x, y) ∈ V : (a, b) = (a, b)
∂x∂y ∂y∂x
Généralisons la définition précédente pour les dérivées supérieur à 2
Définition 2.2 Soit la fonction f : D ⊆ R2 −→ R admettant toutes ses dérivées partielles du
second ordre. Si les quatre dérivées seconde sont dérivables par rapport à x et y en un point
(a, b) on dit que f admet ses dérivées partielles d’ordre
 2  3 et on a3 :
∂3f ∂2f ∂3f
  2 
∂ ∂ ∂ f ∂ f ∂ ∂ f
∂x∂y 2 (a, b) = ∂x ∂y 2 (a, b) ; ∂x∂y∂x
(a, b) = ∂x ∂y∂x
(a, b) ; 2
∂x ∂y
(a, b) = ∂x ∂x∂y
(a, b) et
∂3f ∂2f
 

∂x3
(a, b) = ∂x 2
∂x
(a, b).
3 2 ∂3f ∂2f ∂3f ∂2f
    
∂ f
∂y∂x2
(a, b) = ∂f
∂y
∂ f
∂x 2 (a, b) ; ∂y∂x∂y (a, b) = ∂
∂y ∂x∂y
(a, b) ; ∂y 2 ∂x
(a, b) = ∂
∂y ∂y∂x
(a, b) et
∂3f
 2 
∂ ∂ f
∂y 3
(a, b) = ∂y ∂y 2
(a, b).
Et ainsi ; de la même façon ; on définie les dérivées partielles d’ordre k supérieur à 3 de f (en
cas d’existence bien sûr).

Définition 2.3 Soit f : D ⊆ R2 −→ R


1) On dit que f est de de classe C k ; k ≥ 1 sur D et on écrit f ∈ C k (D) si toutes les
dérivées partielles d’ordre k existent et sont continues sur D.
2) On dit que f est de de classe C ∞ sur D si f ∈ C k (D) ; ∀k ∈ N.

Remarque 2.2 1) Toutes les définitions précédentes se généralisent pour les fonctions vec-
torielles : f : D ⊆ Rn −→ Rn avec p > 1.
2) Le théorème de Schwarz aussi se généralise pour les dérivées mixtes d’ordre supérieur à
2 et dans le cas vectoriel.

Exemple 2.2 Calculons les dérivées partielles de la fonction f (x, y) = x + y − x2 .y 3 . f est de


classe C ∞ (R2 ) et pour tout (x, y) dans R2 on a :
Les dérivées d’ordre 1 sont :
∂f ∂f
(x, y) = 1 − 2xy 3 ; (x, y) = 1 − 3x2 .y 2
∂x ∂y

10
Les dérivées d’ordre 2 sont :
∂ 2f ∂ 2f
(x, y) = (x, y) = −6x.y 2
∂y∂x ∂x∂y
∂ 2f ∂ 2f
2
(x, y) = −2.y 3 ; 2
(x, y) = −6x2 .y
∂x ∂y
Les dérivées d’ordre 3 sont :
∂ 3f ∂ 3f
(x, y) = 0; (x, y) = −6x2
∂x3 ∂y 3
∂ 3f ∂ 3f
(x, y) = (x, y) = −12xy
∂y 2 ∂x ∂x∂y 2
∂ 3f ∂ 3f
(x, y) = (x, y) = −6y 2
∂x2 ∂y ∂y∂x2
∂ 3f ∂ 3f
(x, y) = 0; (x, y) = −6x2
∂x3 ∂y 3

3 Formule de Taylor
Avant de traiter la formule de Taylor pour les fonctions à plusieurs variables, on va donner
la généralisation du théorème des accroissements finis (T.A.F) :
Théorème 3.1 Rappel T.A.F cas réel : Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur
]a, b[, alors :
∃c ∈]a, b[: f (b) − f (a) = f 0 (c)(b − a).

Définition 3.1 (segment) : Soit a, b ∈ Rn , on appelle segment de Rn d’extrémités a et b l’en-


semble de Rn noté [a, b] définit par :

[a, b] = {x ∈ Rn /x = (1 − t)a + tb, 0 ≤ t ≤ 1} .

Théorème 3.2 (T.A.F)Soit a, b ∈ Rn et U un ouvert de Rn tel que [a, b] ⊂ U et soit f : U → R


une fonction continue sur le segment [a, b] et différentiable sur ]a, b[, alors il existe un point
c ∈ ]a, b[ tel que :
n
X ∂f
f (b) − f (a) = Df (c).(b − a) = (c)(bi − ai ),
i=1 ∂xi

qu’on peut écrire aussi


−−−−→
f (b) − f (a) = h∇f (c), (b − a)i.

Une conséquence immédiate de ce théorème est le résultat suivant :


Proposition 3.1 (inégalité des accroissement finis)Soit a, b ∈ Rn et U un ouvert de Rn tel que
[a, b] ⊂ U et soit f : U → Rp une fonction continue sur [a, b] et différentiable sur ]a, b[,supposons
que
∂f
∃m > 0, ∀x ∈ [a, b] , ∀i = 1, n : | (x)| ≤ m,
∂xi
alors ;
∃M > 0 : kf (b) − f (a)k∞ ≤ M kb − ak∞ .

11
Remarque 3.1 Géométriquement, au voisinage d’un point (x0 , y0 ) où f est différentiable, la
surface d’équation z = f (x, y) admet au point M0 = (x0 , y0 , f (x0 y0 )) un plan tangent :
∂f ∂f
z = f (x0 , y0 ) + (x0 , y0 )(x − x0 ) + (x0 , y0 )(y − y0 )
∂x ∂y
l’équation du plan tangent

Proposition 3.2 Formule de Taylor d’ordre 2 Soit a, b ∈ Rn et D un ouvert de Rn tel


que [a, b] ⊂ D et soit f : D → R une fonction de classe C 2 sur U , alors il existe c ∈ ]a, b[ tel
que :
 
n n 2 n 2
∂f 1 ∂ f ∂ f
− ai ) 2
X X X
f (b) = f (a) + (a)(bi − ai ) +  (bi f (c) + 2 (bi − ai ) (c) .

i=1 ∂xi 2 i=1 ∂x2i i=1 ∂xi ∂xj
j=1i6=j

En particulier, dans le cas n = 2, la formule s’écrit comme suit :


!
∂f ∂f 1 2 ∂ 2f 2
2∂ f ∂ 2f
f (x0 +h, y0 +k) = f (x0 , y0 )+h (x0 , y0 )+k (x0 , y0 )+ h (c) + k f (c) + 2hk (c) .
∂x ∂x 2 ∂x2 ∂y 2 ∂x∂y

tel que c = (c1 , c2 ) = (x0 + θh, y0 + θk), θ ∈]0, 1[. Donnons une version dite "développement
limité à l’ordre 2" de la formule de Taylor :
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
on a : f (c1 , c2 ) = f (x0 + θh, y0 + θk) = f (x0 , y0 ) + Θi,j (h, k)
∂x∂y ∂x∂y ∂x∂y
où Θi,j tend vers 0 quand (h, k) tend vers 0 (ceci est due à la continuité de toutes les fonction
∂ 2f ∂ 2f
partielles d’ordre 2). On procède de même pour f (c ,
1 2c ) et f (c1 , c2 ).
∂x2 ∂x2
Sachant que |hk| ≤ h2 + k 2 = k(h, k)k22 , alors on peut écrire qu’il existe une fonction  définie
au voisinage de 0 telle que :

∂f ∂f 1 2 ∂ 2f
f (x0 + h, y0 + k) = f (x0 , y0 ) + h (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 ) + h (x0 , y0 ) +
∂x ∂x 2 ∂x2
∂ 2f ∂ 2f
k 2 2 f (x0 , y0 ) + 2hk (x0 , y0 ) + k(h, k)k22 (h, k),
∂y ∂x∂y

Remarque 3.2 Dans plusieurs cas, la fonction x, y) 7→ f (x, y) est une composition de fonc-
tions d’une seule variable x et de la seule variable y, donc pour obtenir u D.L de f , on peut
utiliser le D.L classique des fonctions usuelles, ainsi on écrira un D.L de f sans calculer ses
dérivées partielles, voici quelques exemples qui illustrent l’idée :

Exemple 3.1 1) Soit f (x, y) = cos xey , pour écrire un développement limité de f d’ordre
2 au voisinage de (0, 0), on va utiliser les D.L d’ordre 2 des fonctions cos et exp on a
2 2
cos x = 1 − x2! + x2 (x) et ex = 1 + x + x2! + x2 (x), on fait le produit des deux parties
principales de ces deux développements et on ne garde que les termes de puissance ≤ 2
c’est à dire les termes en x, y, x2 , y 2 et xy, (les autre termes seront regrouper dans le
reste qu’on exprimera sous la forme : (x2 + y 2 )((x, y)), donc ainsi on obtient :

x2 y 2
f (x, y) = cos xey = 1 + y − + + (x2 + y 2 )((x, y)), lim (x, y) = 0.
2 2 (x,y)−→(0,0)

12
Par identification de ce développement avec la formule théorique, on peux obtenir les
valeurs des dérivées partielles première et deuxième de f au point (0, 0) :

∂f ∂f ∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
(0, 0) = 0, (0, 0) = 1, 2 (0, 0) = −1, (0, 0) = 0, 2 (0, 0) = 1.
∂x ∂y ∂x ∂x∂y ∂y
1+x+y
2) Soit f (x, y) = , sans calculer les dérivées premières et secondes de f , on va
1+x−y
écrire son développement limité d’ordre 2 au voisinage de (0, 0) en utilisant le dévelop-
1 1
pement de et en posant t = (x − y), donc 1+(x−y) = 1 − (x − y) + (x − y)2 + (x −
1+t
y)2 (x − y) ; donc on a :

f (x, y) = (1 + x + y)[1 − (x − y) + (x − y)2 + (x − y)2 (x − y)]


= 1 + 2y − 2xy + 2y 2 + (x2 + y 2 )(x, y)

et par identification avec la formule théorique, on déduit que :


∂f ∂f ∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
(0, 0) = 0, (0, 0) = 2, 2 (0, 0) = 0, (0, 0) = −2, 2 (0, 0) = 4.
∂x ∂y ∂x ∂x∂y ∂y

4 Extremums dans R2
Définition 4.1 Soit f : D ⊆ Rn −→ R et soit a ∈ D, on dit que f admet un
1. minimum local en a, s’il existe un voisinage υ(a) dans D tel que

∀x ∈ υ(a) : f (a) ≤ f (x)

2. maximum local en a, s’il existe un voisinage υ(a) dans D tel que

∀x ∈ υ(a) : f (x) ≥ f (a)

3. minimum global (ou absolu) en a si

∀x ∈ D : f (a) ≤ f (x)

4. maximum global (ou absolu) en a si

∀x ∈ D : f (x) ≥ f (x)

Si un point a dans D est un maximum ou minimum de f , on dit que a est un extremum de f .


Théorème 4.1 Soit f une fonction de classe C 1 sur D ⊆ Rn , si un point a ∈ D est un
extremum de f , alors on a :
∇f (a) = 0

Remarque 4.1 1) Si ∇f (a) = 0, alors a est appelé point critique ou stationnaire.


2) Le théorème donne une condition nécessaire mais pas suffisante par exemple si f (x, y) =
x3 + y 3 , on ∇f (0, 0) = 0 mais le point (0, 0) n’est ni maximum ni minimum.

La question qui se pose est : où chercher les extremums d’une fonctions ?


Comme dans le cas réel, les extremums d’une fonction sont parmi

13
1. Les points critiques de la fonction.
2. Les points où la fonction n’est pas différentiable ou sur les bords du domaine de la
définition.
Donnons une condition suffisante pour extremum local (ou global) dans le cas n = 2.
Théorème 4.2 Soit f une fonction de classe C 2 sur D ⊆ R2 et soit (x0 , y0 ) ∈ D un point
critique de f , posons :
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f 2
∆H(x0 , y0 ) = (x ,
0 0y ). (x ,
0 0y ) − ( ) (x0 , y0 ).
∂x2 ∂y 2 ∂x.∂y
Alors on a :
1. Si ∆H(x0 , y0 ) > 0, le point (x0 , y0 ) est un extremum et on a
2
a) si ∂∂xf2 (x0 , y0 ) < 0, le point (x0 , y0 ) est un maximum.
2
b) si ∂∂xf2 (x0 , y0 ) > 0 le point (x0 , y0 ) est un minimum.
2. Si ∆H(x0 , y0 ) < 0, le point (x0 , y0 ) est un point selle ou un point col.
3. Si ∆H(x0 , y0 ) = 0, on ne peut rien conclure.

Remarque 4.2 1. Le nombre ∆H(x0 , y0 ) n’est que le déterminant de la matrice


 
∂2f ∂2f
∂x2
(x0 , y0 ) ∂x∂y
(x0 , y0 )
H(x0 , y0 ) =  ∂2f ∂2f

∂y∂x
(x0 , y0 ) ∂y 2
(x0 , y0 )

qui s’appelle matrice hessienne de f au point (x0 , y0 ).


2. Cette étude ne s’étend pas pour n > 2.

Exemple 4.1 1. Soit f (x, y) = 2xy − 2x2 − y 2 − 8x + 6y + 4 qui est de classe C ∞ sur R2
donc de classe C 2 , on a :

∇f (x, y) = (2y − 4x − 8, 2x − 2y + 6)t

donc ∇f (x, y) = 0 ssi (x, y) = (−1, 2) et comme


 
∂2f ∂2f !
∂x2
(x0 , y0 ) ∂x∂y
(x0 , y0 ) −4 2

∂2f ∂2f
 =
∂y∂x
(x0 , y0 ) ∂y 2
(x0 , y0 ) 2 −2

et ∆(−1, 2) = 4, le point (−1, 2) est une extremum, pour déterminer sa nature, on a


∂2f
∂x2
(−1, 2) = −4 < 0, donc c’est un maximum.

5 Fonction implicite
Pour une fonction à deux variables f , la question qui se pose est : est-il possible de résoudre
l’équation f (x, y) = k; k ∈ R, sous la forme y = φ(x) au voisinage d’un point (x0 , y0 ) ?
Par exemple si on prend f (x, y) = 4x2 + y 2 et k = 1, on peut résoudre le problème √ pour y0
strictement positif car on a au voisinage du point√(x0 , y0 ) (avec y0 > 0) y = 1 − 4x2 , mais
si y0 < 0, la solution s’écrit sous la forme y = − 1 − 4x2 . Par contre au voisinage du point
(−1/2, 0) ou bien (1/2, 0) ne peut pas trouver une fonction φ tel que φ(x) = y et f (x, y) = 1,
donc le problème n’admet pas toujours une solution. Donnons ici un cas simple qui assure la
résolution de ce type d’équations, c’est le théorème des fonctions implicites :

14
Théorème 5.1 Soit f une fonction de classe C 1 sur un ouvert Ω de R2 et soit (x0 , y0 ) ∈ Ω. Si
partialf
f (x0 , y0 ) = k (k est une constante réelle), et si (x0 , y0 ) 6= 0, alors, il existe :
∂y
1) deux intervalles ouverts I et J tel que (x0 , y0 ) ∈ I × J ⊂ Ω,
2) une fonction φ : I −→ J de classe C 1 , tel que, pour tout x ∈ I, y = φ(x) est l’unique
solution de l’équation f (x, y) = k de plus on a :
∂f
(x, φ(x))
∀x ∈ I : φ0 (x) = − ∂x
∂f
(x, φ(x))
∂y

Dans ce cas la fonction φ est dite fonction implicite de x (car la relation f (x, y) = k définit
implicitement y en fonction de x).

∂f
(x0 , φ(x0 ))
Remarque 5.1 1) Il est clair qu’en particulier on a : y0 = φ(x0 ) et φ0 (x0 ) = − ∂x .
∂f
(x0 , φ(x0 ))
∂y
2) L’équation de la droite tangente à y = φ(x) au point x = x0 est donnée par

y = φ0 (x0 )(x − x0 ) + y0 .

3) La formule de φ0 (x) est obtenue en calculant ∂x ∂


de l’expression f (x, φ(x)) − k, en effet
on a
∂f ∂f
(x, φ(x)) + φ0 (x). (x, φ(x)) = 0,
∂x ∂y
∂f
(x, φ(x))
donc φ0 (x) = − ∂x .
∂f
(x, φ(x))
∂y

Exemple 5.1 1) Considérons la fonction f (x, y) = y 2 − y − 3x qui est de classe C 1 sur


∂f
R2 en particulier au voisinage du point (2, −2) on a (2, −2) 6= 0, donc d’après le
∂y
théorème des fonctions implicites, il existe deux intervalles ouverts I et J de R une
fonction φ : I −→ J tel que :
1) ∀x ∈ I : (φ(x))2 − φ(x) − 3x = 0.
2 φ(2) = −2.
−3
3) φ0 (x) = − .
2φ(x) − 1
La droite tangente au graphe de la courbe d’équation y = φ(x) a pour équation y =
3 3
(x − 2) − 2 = (x − 2) − 2
φ(2) − 1 5
2) Vérifions que l’équation y.ex + ey . sin(2x) = 0 définie une et une seule fonction y = φ(x)
au voisinage du point (0, 0). Posons f (x, y) = y.ex + ey . sin(2x), c’est une fonction de
∂f ∂f
classe C 1 sur R, et on a (x, y) = y.ex + 2ey cos(2x) et (x, y) = ex + ey . sin(2x),
∂x ∂y
∂f
donc au point (0, 0) on a f (0, 0) = 0 et (x, y) = 1 6= 0 alors d’après le théorème
∂y

15
des fonctions implicite, il existe deux intervalles I (voisinage de 0) et J et une unique
fonction φ : I → J de classe C 1 tel que y = φ(x) est solution de l’équation donnée, aussi
0 y.ex + 2ey cos(2x)
on a ∀x ∈ I : φ (x) = − x .
e + ey sin(2x)

16

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