Concours Ecricome Tremplin 1 2010 Synthese de Texte Sujet
Concours Ecricome Tremplin 1 2010 Synthese de Texte Sujet
Concours Ecricome Tremplin 1 2010 Synthese de Texte Sujet
Sujet :
1) réaliser une note de synthèse de 550 mots (+ ou – 50 mots) à partir des textes
suivants
TEXTE N° 1
Toute espèce insérée dans un écosystème modifie son environnement, tant physique que
biologique. Par ailleurs, chaque espèce vivante possède une potentialité de reproduction lui
permettant de subsister en dépit des limitations et des agressions extérieures. Réciproquement, ces
limitations et agressions sont nécessaires car, sans elles, la croissance de l’espèce irait jusqu’à la
rupture du système —suite à laquelle elle-même disparaîtrait. C’est grâce à cette régulation
permanente qu’aucune espèce de termite n’a (semble-t-il) jamais réussi à transformer la planète en
termitière, ni n’a disparu pour cette raison.
L’espèce humaine a, pendant longtemps1, été soumise à cette régulation systémique.
Cependant, grâce à son développement cérébral et à son organisation sociale, elle a progressivement
développé des moyens (techniques, médicaux, sociaux ... ) d’échapper aux contrôles naturels. Ce
contournement des feed-backs a rendu possible : 1 / une croissance plus qu’exponentielle de la
population humaine ; 2 / une mainmise sur la planète et la biosphère liée à d’une modification
complexe (dite « anthropisation ») de l’environnement physique et biologique, coïncidant avec le
développement des sociétés. Croissance et développement se sont ainsi trouvés associés, au lieu de
s’exclure et d’alterner comme dans les écosystèmes.
Or, lorsque l’action et la prétention hégémoniques d’une espèce atteignent l’échelle
planétaire, un saut qualitatif a lieu : l’espèce éprouve et découvre la finitude de son environnement.
La Terre est de dimension finie, et nous l’avons aujourd’hui presque en totalité investie. Il n’est
désormais plus possible de pallier une détérioration locale d’un écosystème par une expansion
géographique ou par l’exploitation de ressources d’un type nouveau... sauf à conquérir d’autres
planètes (ce qui ne semble pas, pour le moment, la solution la plus réaliste). En outre, l’écosystème
planétaire modifié par l’homme (en l’occurrence simplifié dans sa structure et sa diversité
biologiques) perd la possibilité de se reconstruire à partir de fragments voisins non détériorés. La
tendance actuelle — justifiée tant par la croissance démographique que par la recherche d’un niveau
de vie meilleur — va dans le sens d’une anthropisation accélérée, transformant progressivement la
planète en un immense agrosystème.
De ce fait, la biosphère a perdu sa faculté de riposter à l’espèce hégémonique : il n’y a
plus de feed-back ; on atteint le point de rupture du système annoncé plus haut.
En guise de conclusion :
responsabilité de l’homme
Une solution existe. Elle consiste en ce que notre espèce prenne en main le feed-back
perdu — comme, dans un écosystème, les espèces vivantes prennent en charge les modifications
nécessaires de leur milieu lorsque les facteurs physiques n’y suffisent plus. L’enjeu est l’édification
d’un système {homme / biosphère} persistant, durable.
Les moyens pour y parvenir sont nombreux : ils font l’objet de recherches, réflexions,
congrès actuels — encore bien timides, il faut l’avouer, face à l’accélération et à la mondialisation
1 Si l'on représente le temps le long d'un axe, avec comme échelle de représentation 1 mm par millénaire,
notre histoire depuis le Christ est représentée par 2 mm; depuis le début du Néolithique, par 10 mm. Les
débuts du genre humain sont à chercher à 3,50 m (les débuts de la vie sur terre, à 3,8 km) : pendant 3 500
millénaires, le primate Homo a été une espèce parmi bien d'autres, partenaire de quelques écosystèmes
continentaux.
-2-
de la course aux profits. Le défi à venir sera de les mettre en pratique malgré tout, privilégiant la
durabilité du système sur les rentabilités à court terme.
Tel est le sens d’une « prise de conscience écologique » dépassant largement la lutte
contre le bruit et la création d’espaces verts, et conduisant à réfléchir sur la dualité
écologie/économie et les conditions d’un « développement durable ». La responsabilité de l’homme
est désormais engagée, non pas vis-à-vis de la « Vie sur terre » (qui en a vu d’autres !), mais vis-à-
vis de sa propre persistance en tant qu’espèce. »
Serge FRONTIER Les écosystèmes (1999) Éd. PUF coll. Que sais-je ? p. 118-127
TEXTE N° 2
A. Définition
TEXTE N° 3