T1 C1 Geo Docs
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Dossier documentaire
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Première – Tronc commun Géographie T1-C1-docs
Doc 3 : L’évolution du taux d’urbanisation entre 2000 et 2014
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Doc 4 : L’étalement urbain en photos
Los Angeles
Sao Paulo
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Doc 5 : Six photos de l’aire urbaine de Lyon.
Consigne : identifiez les photos de centre-ville, de banlieue, d’espaces périurbains. Caractérisez ces différents
ensembles.
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Doc 6 : Une périurbanisation remise en question
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Dossier : Dacca ou les difficultés d’être une mégapole du Sud
a) « Dacca l’asphyxiée », article publié le 07/12/2011 sur le site de Courrier International par le photographe
Rasel
Dacca, la surpeuplée, la polluée. Mégapole de 15 millions d’habitants, la capitale du Bangladesh cumule tous les
maux des grosses agglomérations d’Asie du Sud : la densité de population la plus forte au monde (43 797 habitants
au kilomètre carré), une urbanisation et une industrialisation incontrôlées, et une pollution de l’air extrêmement
élevée. Accrochée sur la rive du Buriganga, Dacca contamine de ses maux le cours d’eau qui l’a vue naître. Autrefois
source d’eau potable, le Buriganga charrie aujourd’hui une eau noire, visqueuse, qui porte à sa surface et dans ses
profondeurs des sacs plastique, des fûts rouillés, des piles électriques. Plus aucun poisson ne peut y vivre, faute
d’oxygène en quantité suffisante. “Alors que nous célébrons les 400 ans de la ville de Dacca, le Buriganga se bat pour
survivre. Aujourd’hui, la rivière est presque morte et ne peut plus suivre son cours naturel.
L’enfilade de briqueteries et de chantiers navals vissés sur les rives y déverse détritus, huiles usagées, métaux lourds.
A cela s’ajoutent les produits chimiques rejetés par les centaines de tanneries et de teintureries qui bordent le cours
d’eau. “Dacca génère entre 400 et 700 grammes de déchets par jour et par habitant. Mais l’agence municipale
chargée du ramassage des ordures ne collecte que 200 grammes quotidiennement pour chaque habitant. Le reste
part dans la rivière”, rappelait récemment le quotidien bangladais The Daily Star. Les eaux usées de la ville finissent
directement dans le Buriganga, sans aucun traitement préalable. “La pollution du cours d’eau provient aussi des
excréments humains, car 70 % de la population à Dacca n’a pas accès aux sanitaires”, poursuit le journal. Juste à côté
des canalisations qui répandent leur poison, les gens se baignent, lavent leur vaisselle. Ils tombent malades
beaucoup plus rapidement qu’ailleurs : le paludisme, la dengue, la filariose et autres maladies cutanées se propagent
très facilement dans un environnement aussi pollué.
La seconde menace qui plane sur la rivière est le rétrécissement de son lit : les nombreux remblais illégaux opérés
sur ses berges afin d’en faire des zones constructibles grignotent peu à peu sur l’eau. Hélas, personne ne respecte les
quelques réglementations existantes pour protéger le Buriganga. Quand les inquiétudes des organisations
environnementales locales se font trop fortes, les autorités feignent d’agir. Elles incitent les tanneries à déménager
hors de la capitale et prennent des mesures d’expulsion contre les usines qui colonisent les berges. Aussitôt,
quelques pots-de-vin bien ciblés et un ou deux coups de fil aux alliés politiques suffisent pour que les puissants
industriels ne soient plus inquiétés.”
« Près d’un demi-million de personnes viennent chaque année chercher refuge à Dhaka, poussées par un ensemble
interconnecté de raisons liées au changement climatique, à la pauvreté et à la dégradation de l’environnement. Et
beaucoup d’entre elles finissent par vivre sur les trottoirs.
Les bidonvilles de Dhaka, la capitale du Bangladesh, ont traditionnellement fourni un abri aux personnes pauvres
déplacées à travers le pays sous l’effet de contraintes environnementales. Récemment, une recrudescence des
tempêtes et des inondations a diminué la viabilité des régions côtières et rurales ; incapables de pêcher, de cultiver
la terre, ou d'y vivre en sécurité, des millions de personnes ont émigré et se trouvent désormais en situation de
déplacement intérieur dans les grandes villes du pays. Lorsqu’ils n’ont pas les moyens de trouver à s’héberger dans
les bidonvilles, les trottoirs sans abri restent l'option suivante de ces migrants déplacés dans leur propre pays par les
aléas de l’environnement.
Les « habitants des trottoirs » de Dhaka ont transformé des espaces publics pour leur usage privé, en créant leurs
propres abris fragiles sous des bâches bleues au bord des rues, devant des échoppes, sur les passages piétonniers, et
sous les ponts dans les quartiers plus aisés. Des hommes qui avaient été pêcheurs ou agriculteurs sont dorénavant
conducteurs de rickshaws ou vendeurs de légumes, et la nuit ils dorment sur les pelouses des bâtiments du
gouvernement bangladais. Les femmes travaillent dans des usines, se prostituent ou gagnent leur vie la journée
comme domestiques dans les foyers de la classe moyenne, et rentrent le soir pour dormir dans les parcs et les
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stations de bus de Dhaka. Les familles s’unissent au sein de communautés, construisent en plein air, dans des allées
et entre des immeubles, des cuisines portables et des zones pour se laver, et donnent des pots de vin aux
fonctionnaires pour avoir le droit de dormir à la rue. « Chez soi » pour ces migrants climatiques se résume à des
squats éparpillés à travers la ville, sous des centres commerciaux abandonnés, ou à l’intérieur de chantiers
d’appartements de luxe.
La vie dans les rues fait courir à ces migrants des risques accrus d’agressions, viols, vols ou maladies. Quant à leurs
enfants, ils sont exposés au trafic et à l’exploitation par le travail. (…) »
Photo de Dacca,
présentant des
« habitants du
trottoir »
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Doc 7 : des CBD qui s’uniformisent
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Doc 9 : L’attractivité des métropoles de province en France
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Brasserie Barbès, une grande brasserie qui s'étend sur trois étages, à la fois restaurant, bar, toit-terrasse (pardon,
«rooftop») et même dancing, vient d’ouvrir ses portes en face du métro du même nom, au coeur du quartier
parisien que tout le monde connaît, soit pour l’avoir fréquenté, soit pour sa réputation. Un quartier avec une
importante population étrangère, siège de l'emblématique magasin Tati, où fleurissent les Taxiphone et où la vente
à la sauvette de cigarettes fait florès.
L’ouverture de la brasserie, annoncée comme un renouveau du quartier depuis plus de deux ans, était très attendue
mais ne s’est pas exactement déroulée comme espéré sur le plan médiatique.
Ce qui a choqué les premiers critiques qui ont visité la brasserie et ses environs, c’est l’impression d’une coupure
entre une clientèle blanche et aisée à l’intérieur et des immigrés du quartier exclus des festivités sinon par le videur,
du moins par les prix, ou a minima par l'ambiance qui y règne. Pourtant, la brasserie n’est ni plus ni moins qu’une…
brasserie parisienne traditionnelle avec les classiques du genre, plats à seize euros minimum inclus.
Première piste d'explication du malaise collectif soudain suscité par cette ouverture: l'opération de renouvellement
du quartier est trop visible. L’une des grandes spécialités du carrefour de Barbès est la vente de cigarettes à la
sauvette et la terrasse du nouveau café est située à l’endroit où ce commerce de rue se pratiquait, ce qui a eu pour
conséquence de déplacer au moins en partie ces petits trafics, dont on ne saurait minimiser la nuisance pour le
riverain.
L’urbaniste Sharon Zukin a créé l’expression d'«apprivoisement par le cappuccino» pour décrire les changements
urbains à New York, concept dont on n'aura sans doute jamais trouvé une illustration aussi littérale sur le sol
français! Dans le cadre de cet apprivoisement, écrit-elle, «des lieux plus sauvages (...) connaissent une montée en
gamme esthétique par l’ouverture d’un Starbucks ou d’un autre café.» Ces nouveaux espaces de consommation ont
pour l’auteur l’effet de sortir les anciens habitants de longue date de leur zone de confort, modifiant par étape les
lieux adaptés à leur mode de vie en faveur d’une nouvelle population, qui impose ses goûts et exprime sa légitimité à
s’accaparer l’espace public. L’idée de ce baiser mortel par le café latte est alors une méthode douce, pacifique et qui
se présente comme non sécuritaire et bienveillante (améliorer le cadre de vie, offrir des lieux de sortie, etc.) mais qui
peut se révéler plus efficace pour modifier la structure de la population, attirer les uns et, sinon reléguer les autres,
du moins les mettre en situation d'inconfort dans l'espace public.
Deuxième tentative d'explication: la nouvelle brasserie rappelle que la gentrification peut être un processus parfois
violent. Le rôle des lieux de sortie est primordial dans le processus de gentrification. Comme l’écrit la géographe
Anne Clerval : «La transformation des commerces et en particulier des cafés est l’idéal-type [de la gentrification], [...]
ils contribuent à faire connaître un quartier en le rendant “branché” et attirent une population plus large que les
habitants du quartier [...]». Depuis la brasserie Barbès, on aperçoit en face l'enseigne de l'emblématique magasin
low-cost Tati et son slogan «Les plus bas prix».
La plupart du temps, la presse applaudit ces implantations, mais la brasserie Barbès fait exception. Il faut dire que le
bâtiment flambant neuf, très joliment réhabilité à grand frais, ressemble à un bug dans Sim City: il n’est pas à sa
place. Des étapes ont été sautées, soit par emballement des acteurs publics et privés qui gentrifient, soit plus
probablement, parce qu’une opportunité inédite s’est présentée: après l’incendie, en 2011, de ce bâtiment qui
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abritait alors un magasin discount propriété du voisin Tati, Vano, s’était posée la question de sa future affectation. Le
projet des bistrotiers l’avait emporté contre un KFC, et avait dès lors été annoncé comme un symbole de la volonté
de réhabiliter le quartier et de le faire monter en gamme.
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