Le Fer
Le Fer
Le Fer
Intitulé du cours :
LE FER
Chargés de l’enseignement :
- Professeur A. VOVOR
- Docteurs I.M. KUEVIAKOE
E. PADARO
Y. LAYIBO
H. MAGNANG
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Physiologie du globule rouge : Le fer
OBJECTIFS
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Physiologie du globule rouge : Le fer
SOMMAIRE
Introduction…………………………………………………………….. 4
2. Métabolisme du fer……………………………………………………... 6
2.1. Apports, pertes, besoins……………………………………………. 6
2.2. Absorption digestive……………………………………………….. 8
2.3. Régulation du métabolisme………………………………………... 8
2.4. Mouvement du fer ………………………………………………… 8
Conclusion………………………………………………………………. 12
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Physiologie du globule rouge : Le fer
Introduction
Le fer est un métal essentiel pour toutes les cellules humaines. C’est le plus abondant de tous
les métaux de l’organisme.
Le fer sert de transporteur d’oxygène et d’électrons mais aussi comme catalyseur dans les
réactions d’oxygénation et d’hydroxylation.
Le rôle important du fer est lié à la possibilité de ce métal de passer rapidement et de façon
réversible d’un état d’oxydation de fer ferreux Fe +2 à celui de fer ferrique Fe +3.
L’étude du fer revêt 3 intérêts :
- il joue un rôle essentiel dans l’érythropoïèse
- les anomalies du métabolisme du fer sont fréquentes et en particulier en Afrique nous
avons les carences en fer
- les troubles de métabolisme du fer retentissent sur l’ensemble de l’organisme.
- Hémoglobine
- Myoglobine
- Cytochromes
- Catalases
- Peroxydases
L'hème, groupement prosthétique de ces pigments et enzymes, est constitué par l'union d'un
atome de fer divalent Fe ++ et d'un cycle tétrapyrrolique.
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Le fer sérique dont la quantité totale est encore plus faible (0,004g) joue aussi un rôle
essentiel, puisqu’il représente la forme de transport et de mobilisation. Il est entièrement lié
à la sidérophiline ou transferrine.
La transferrine est une 1 globuline dont le taux normal est de 1,2 à 2 g / l.
La sidérophiline n’est normalement saturée qu’au tiers de sa capacité de liaison par le fer. Elle
est synthétisée au niveau du foie. L’avidité de la molécule pour le fer est remarquable : elle ne
cède un ou ses 2 atomes de fer qu’à l’érythroblaste, sur la membrane duquel elle vient
s’accoler.
Il est difficile à apprécier mais représente environ 1g soit 25% du fer total de l’organisme. On
le trouve stocké dans le système macrophagique du foie, de la rate, de la moelle osseuse, et
dans les hépatocytes ; sous 2 formes chimiquement différentes :
1.1.5.1. La ferritine
Protéine cristallisable, hydrosoluble, le fer lié à la ferritine est assez rapidement mobilisable, il
représente la moitié des réserves chez le sujet normal.
1.1.5.2. L’hémosidérine
Elle est insoluble, elle contient 2 fois plus de fer que la ferritine mais ne le libère que très
lentement.
Chez le sujet normal il y a un échange constant entre le fer des réserves et le fer plasmatique.
Entre les deux, un pool labile sert de volant régulateur.
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Elle est d’origine cellulaire et ne semble pas jouer un rôle physiologique important. L’intérêt
de son dosage tient dans le fait que son taux suit très fidèlement les variations du stock
martial de l’organisme.
2. Métabolisme du fer
Une alimentation normale (de type occidental) comporte chez l’adulte 10 à 15 mg de fer. 10 à
30 % de cet apport est réellement absorbé selon la forme alimentaire.
Les aliments et les boissons qui sont les plus riches en fer sont :
- la viande
- le foie
- les épinards
- les lentilles
- les fruits secs
- le vin et le cidre
Le lait et surtout les farineux sont relativement dépourvus en fer, ce qui explique la fréquence
des carences martiales chez le nourrisson de quelques mois, avant le passage à une
alimentation diversifiée.
- Elles sont d’environ 1mg / jour chez l’homme : pour moitié par les fèces et pour moitié
par les urines, la sueur et la desquamation cutanée et phanérienne.
- A ces pertes constantes se surajoutent chez la femme :
- les pertes menstruelles environ 70 ml de sang, soit 35 mg de fer par mois, elles
doublent donc en moyenne les pertes quotidiennes ;
- la grossesse triple les besoins, représentant malgré l’épargne des règles une perte
totale de 700 mg au profit du fœtus, au cours du 3e trimestre essentiellement, perte
à laquelle viennent s’ajouter les hémorragies de la délivrance
- l’allaitement : environ 1mg / jour.
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Les enzymes protéolytiques notamment la pepsine et l’acidité gastrique libèrent le fer des
protéines alimentaires auxquelles il est lié. En cas de gastrectomie, l’absorption du fer est
perturbée.
Le fer non héminique sous forme ferrique (Fe3+) est réduit par le cytochrome B réductase
duodenal (Dcytb) sous forme de fer ferreux (Fe2+).
Il pénètre dans le cytoplasme de l’entérocyte grâce à un transporteur de cations divalent : Le
Divalent Métal Transporteur 1 (DMT1).
Tout facteur qui favorise la transformation du fer de l’état ferrique à l’état ferreux et sa
solubilisation aide à l’absorption ; et tout faceteur qui précipite au agrège le fer s’y oppose.
Facteurs favorisants:
Acide ascorbique
Sucre, lactates, citrates
Acides aminés
Vin
Facteurs défavorisants:
• Oxalates
• Calciums
• Tanins (café, thé)
• Protéines du soja
• Phosphates, son
Elle est plus facile et se fait par l’intermédiaire d’Hème Carrier Protein (HCP) qui fait entrer
l’hème dans l’entérocyte. Dans l’entérocyte l’hème est dissocié par une enzyme (hème
oxygénase) et le fer est libéré.
Dans l’entérocyte le fer est soit stocké sous forme de ferritine soit dirigé par la ferroportine
(protéine de transport intracellulaire du fer) vers le pôle basal. Au pôle basal, il est
retransformé en fer ferrique (Fe3+) par l’intermédiaire de l’héphaestine en présence du cuivre.
Il est alors livré à la transferrine pour être transporté ver les cellules fer dépendantes en
particulier les érythroblastes pour la synthèse de l’hème.
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Les globules sénescents sont phagocytés par les macrophages avec libération de l’hème qui
sera dégradé par l’hème oxygénase. Le fer ferreux libéré est transformé en fer ferrique par la
Ceruloplasmine en présence du cuivre avant d’être livré par la ferroportine à la transferrine
qui le transporte vers les érythrocytes médullaires.
L’hepcidine est une protéine sécrétée par le foie comportant 25 acides aminés. C’est une
petite protéine antimicrobienne de l’immunité naturelle qui contrôle le fonctionnement de la
ferroportine (protéine de transport intracellulaire et transmembranaire du fer) et règle ainsi la
resorption et la distribution du fer. Sa synthèse est stimulée par l’inflammation et le surcharge
en fer. Elle se lie à la ferroportine et entraîne sa dégradation avec pour conséquence une
inhibition de l’absorption du fer au niveau du duodénum et une rétention du fer dans les
macrophages. En cas de carence en fer sa synthèse est diminuée permettant à la ferroportine
de jouer son rôle.
C’est une protéine qui permet de réguler le mieux possible le métabolisme du fer.
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Les entrées et les sorties sont relativement très réduites par rapport au stock total (4 g).
Les hématies circulantes, au terme de leur durée de vie, libèrent le fer de l’hémoglobine.
Celui-ci pour l’essentiel est réutilisé pour une nouvelle synthèse de l’Hb par les érythroblastes
médullaires. Il leur est livré soit sous forme ionique, trivalente, par la transferrine, soit sous
forme de ferritine par transfert direct des macrophages médullaires aux érythroblastes par
rhophéocytose.
Trois examens essentiels pour le diagnostic : fer sérique, sidérophiline et ferritine plasmatique
Les taux normaux sont assez dispersés. Ils sont de 1000 ± 300 µg/ l soit 18 ± 5 µmol / l, plus
élevé chez l’homme que chez la femme, un peu plus bas chez l’enfant ou la femme enceinte.
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Le fer sérique est abaissé dans les carences martiales, élevé dans les surcharges
(hémosidéroses et hémochromatoses)
Elle renseigne mieux que les 2 examens précédents sur le stock en fer de l’organisme.
Les valeurs normales 18 à 300 µg /l. Le taux normal de ferritinémie est plus élevée chez
l’homme que chez la femme.
Les taux sont franchement abaissés dans les carences martiales (inférieur à 10 µg/l) et ,
supérieur à 400 µg / l dans les hémochromatoses.
Son dosage est utile dans l’anémie sidéropénique, en particulier lorsqu’il existe une difficulté
diagnostique avec un syndrome inflammatoire.
Il est indispensable au diagnostic et à la surveillance des hémochromatoses.
C’est une méthode simple de mise en évidence du fer tissulaire (basé sur la coloration au
ferrocyanure de K). On peut la pratiquer sur frottis de moelle pour établir par un score semi-
quantitatif la charge en sidéroblastes. Les anémiés sidéroblastiques sont caractérisées non
seulement par une augmentation de cette charge, mais aussi par la présence de nombreux
sidéroblastes en couronne avec de nombreux grains de fer disposés en anneaux autour du
noyau.
Elle est également utilisée au niveau des biopsies de foie ou de moelle pour le diagnostic
d’hémochromatose.
Enfin, les hémolyses intravasculaires s’accompagnent d’une hémosidérinurie mise en
évidence par la coloration de Perls du sédiment urinaire ou par dosage du fer dans les urines
de 24 h (N < 1 mg)
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Anémie
inflammatoire
Défaut d’utilisation
du fer N ou
LEGENDE
Capacité totale (CT) Coefficient de saturation de la sidérophiline (CS)
Fer sérique (FS)
CT
FS
Ferritine
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Conclusion
Le fer est un métal essentiel jouant un rôle fondamental dans la synthèse du globule rouge.
Son exploration repose sur le dosage du fer sérique, de la sidérophiline et de la ferritine.
Les troubles du métabolisme du fer peuvent être de deux ordres :
- les surcharges en fer avec notamment l’hémochromatose
- les carences en fer avec pour conséquence une anémie microcytaire hypochrome par
carence en fer
En Afrique les carences nutritionnelles sont fréquentes liées à nos habitudes alimentaires. Une
politique rationnelle de santé publique doit viser à la prévention de ces carences dans
certaines tranches de la population : nourrisson, enfants et femme en grossesse.
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