Cours Droit

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INSTITUT SUPERIEUR D’ETUDES COMMERCIALES BOUAFLE

BTS 1
DROIT DES AFFAIRES

MODULE 1-
Sources et notion du droit

Introduction
Le droit est une notion polysémique qui peut recevoir plusieurs définitions. On distingue
principalement entre deux acceptions du droit : le droit objectif et le droit subjectif.
Le Droit objectif : Le droit est défini sous l'angle de son objet à savoir l’organisation de la
vie en société des personnes. Le droit c’est l'ensemble des règles, définies et acceptées par les
personnes, afin de régir les rapports sociaux, et garanties, sanctionnées, par l'intervention de la
puissance publique, c'est-à-dire de l'État. L'ensemble de ces règles constitue le droit objectif.
Ainsi, quand on fait référence au Droit ivoirien on s’inscrit dans la conception objective du
mot droit. Ces règles sont répertoriées selon des domaines spécifiques : droit civil, droit
commercial, droit de travail, droit pénal, droit des sociétés….

Le Droit subjectif : Le mot droit a une seconde signification qui est rattachée au sujet du droit
et non à la règle de droit elle-même. En effet, le droit objectif reconnaît aux personnes, qui
sont des sujets de droit, des prérogatives à l'égard d'autres personnes ou sur certains biens : le
code de la famille (droit objectif) reconnaît au père ou à la mère le droit d’exercer son autorité
parentale sur ses enfants (droit subjectif). De même le droit civil reconnaît aux personnes le
droit de propriété. Le droit dans son sens subjectif désigne alors une prérogative accordée à
une personne par le droit objectif. En fait, c'est à la conception subjective du droit qu’on fait
référence quand on parle du droit de propriété d’une personne, droit de vote, droit au travail,
droit à la vie et droit à l'intégrité corporelle. Ainsi, le mot droit peut avoir deux définitions
distinctes selon la référence à son objet ou à son sujet. Illustration : «Le droit ivoirien
reconnaît le droit de vote à toute personne majeure ». Quant au « droit positif » par
opposition au « droit naturel » il est défini comme l’ensemble des règles en vigueur dans un
État à un moment déterminé.

PREMIERE PARTIE DROIT OBJECTIF

Le droit objectif est l'ensemble des règles de conduite sociale qui régissent les rapports entre
les personnes et qui bénéficient de la contrainte étatique, c'est-à-dire que l’Etat en garantie le
respect. Il s'articule autour de la notion de règle de droit qu'il convient de définir avant
d'envisager ses sources et ses diverses classifications c’est à dire les branches du droit.

Chapitre1 notion de droit objectif

DEFINITION DE LA REGLE DE DROIT

La règle de droit est une règle de conduite qui régit les rapports entre les personnes. Toutefois,
la vie en société est encadrée également par d’autres règles qui ne sont pas juridiques ou ne

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sont pas considérées comme telles mais qui ont vocation à régir les rapports entre les
individus.
Il s'agit principalement de la règle morale et la règle religieuse. Cependant, la règle de droit
s’en distingue aussi bien par sa finalité que par ses caractères spécifiques.

SECTION 1- LA FINALITE DE LA REGLE DE DROIT

La règle de droit a pour objet d'organiser la société et les relations qui s'établissent entre les
personnes qui la composent. Pour atteindre cette finalité sociale, la règle de droit va parfois
contredire des règles morales ou religieuses.

§ 1- LA REGLE DE DROIT ET LA REGLE MORALE

La Morale peut être définie comme "la maîtrise des entraînements instinctifs et passionnels et
la poursuite d'un idéal de perfection individuel plus ou moins élevé". Elle se confond alors
avec la conscience ou la morale sociale, l'idéal auquel elle se réfère n'étant plus la personne
humaine, mais un homme social.
Unis par leur origine sociale, le Droit et la Morale tendent par contre vers des finalités qui
s’opposent. La règle morale se préoccupe des devoirs de l'homme à l'égard des autres hommes
et de lui-même et a pour but le perfectionnement de la personne et l'épanouissement de la
conscience tandis que le Droit vise avant tout à faire respecter un certain ordre collectif. Il
reste toutefois que, sans pour autant se confondre, le Droit et la Morale se rejoignent
largement. Le Droit, d'essence sociale, est de toute évidence guidé par des valeurs dans le
choix de ses impératifs et il n'est donc pas toujours aisé de le discerner de la Morale tant le
recoupement est total dans plusieurs domaines (interdiction du vol et de l’homicide).
Pourtant, Droit et Morale gardent des domaines spécifiques. En effet, le droit règle des
rapports où la Morale se tait : il importe peu à la Morale que l'on roule à droite ou à gauche
sur la chaussée. Il y a également des règles morales non sanctionnées par le droit qui, par
exemple, ne s’intéresse ni aux mauvaises pensées ni même aux mauvaises intentions, tant que
celles-ci ne se matérialisent pas dans des conditions troublant l’ordre social. D'ailleurs, le
droit prévoit des règles qui sont moralement choquantes comme la prescription : le voleur
peut devenir propriétaire de la chose volée si aucune action n'a été engagée contre lui dans un
certain délai.
Enfin, la nature des sanctions de la règle de droit et de la règle morale n'est pas la même.
Alors que le Droit comporte des sanctions concrètes, prévisibles et organisées par les pouvoirs
publics, la morale n’est sanctionnée que par le tribunal de la conscience (le for intérieur) ou la
pression sociale.

§ 2- REGLE DE DROIT ET REGLE RELIGIEUSE

La règle religieuse, d'essence divine, se démarque par rapport à la règle de droit qui est une
œuvre humaine. Par suite, la différence entre les deux, tient essentiellement au but poursuivi :
tandis que la règle religieuse organise principalement les rapports de l'homme avec Dieu
et veille au salut éternel de l'âme de l'être humain dans l'au-delà, la règle de droit se
préoccupe plus modestement d’assurer l'ordre social dans ce monde (ici-bas). Ainsi, le
droit ne réprime pas le péché en tant que tel (ex le mensonge) du moins tant qu’il ne trouble
pas l’ordre social. En outre, la religion prétend régir les pensées au même titre que les actes
alors que le droit ne s’intéresse qu’aux comportements extérieurs. Pourtant, la règle

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religieuse peut se confondre avec la règle de droit notamment lorsque l'Etat n'est pas laïc. Le
cas des pays arabes.
Cependant, compte tenu de sa finalité spécifique par rapport à la règle religieuse, à savoir
veiller sur l’ordre social, la règle de droit adopte parfois des positions divergentes de celles
des commandements de la religion.

SECTION 2- LES CARACTERES DE LA REGLE DE DROIT

La règle de droit présente à la fois des caractères généraux et un caractère spécifique qui la
distingue des règles morales et religieuses.

§ 1- LA REGLE DE DROIT EST GENERALE ET ABSTRAITE

1.La règle de droit est générale c’est à dire qu’elle s'applique, sans distinction, à toutes les
personnes (Droit pénal) ou une catégorie spécifique de personnes (le droit commercial
s’applique aux commerçants, le droit de travail s’applique aux employeurs et salariés) et non à
une personne nommément désignée. En effet, la règle de droit est toujours formulée de
manière générale et impersonnelle :
Ce caractère général de la règle de droit est une garantie contre l'arbitraire et la discrimination
individuelle et répond ainsi au principe d’égalité des citoyens devant le droit. Par suite, ce
premier caractère n’est pas véritablement distinctif : la règle juridique le Partage, notamment,
avec la règle morale et la règle religieuse qui ont une portée générale.

2. La règle de droit est abstraite et vise une situation spécifique définie abstraitement.
Elle ne vise pas les personnes mais les situations dans lesquelles elle se trouve. Cette règle ne
vise personne en particulier et s’applique à tous ceux qui ont atteint l’âge de la majorité
«civile» fixé à 18 ans. Par ailleurs, ces deux caractères ne sont pas l'apanage exclusif de la
règle de droit : règle morales et règle religieuse possèdent également ces deux attributs.

§2 - LA REGLE DE DROIT EST OBLIGATOIRE ET COERCITIVE

Si toute règle est, en tant que telle, obligatoire, la règle de droit occupe à cet égard une
place à part. En ce que l’obligation qu’elle impose est sanctionnée par l’autorité publique
contrairement aux autres règles. La finalité de la règle de droit est d'assurer la sécurité et
l'ordre social. Elle se doit donc d’être obligatoire et s'imposer sous peine de sanctions. En
effet, nul ne peut déroger à la règle de droit dès lors qu’il entre dans son champ d’application.
Parce qu’il est censé la connaître, le citoyen ne peut justifier une entorse à la loi par sa
méconnaissance de la règle. Certes, les règles morales et religieuses sont également assorties
de sanctions, la violation de la règle religieuse est sanctionnée par Dieu dans l'au-delà alors
que la violation de la règle morale est sanctionnée par la réprobation sociale et les remords
internes, mais seule la violation de la règle de droit est sanctionnée par l’État, d’où son
caractère coercitif. Pourtant, si toutes les règles de droit sont obligatoires, toutes ne le sont
pas au même degré. Selon la fonction considérée, les règles de droit s’imposent de manière
absolue ou seulement relative. Il y a lieu donc d'apprécier la force obligatoire de la règle de
droit à travers la distinction entre règle impérative et règle supplétive avant d'appréhender la
diversité des sanctions de la violation de la règle de droit reflet du caractère coercitif.

A- La distinction entre règle impérative et règle supplétive

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Toute règle de droit est obligatoire. Cependant, pour certaines règles de droit, ce caractère
obligatoire est atténué puisqu’elles sont susceptibles d’être écartées au profit d'autres règles
prévues par les parties. On distingue alors la règle impérative de la règle supplétive.
1- La règle impérative est celle qui s'impose aux personnes dans leurs rapports et ne peuvent
l’écarter car elle est d'ordre public. Elle s’impose de manière absolue en ce sens qu’il n’est pas
possible aux intéressés de se soustraire à son application, même par un accord exprès.
2- La règle supplétive est une règle de droit mais qui peut être écartée par les personnes en
prévoyant une autre règle qui s'appliquera à leurs rapports juridiques. En fait, la règle
supplétive ne s’applique que si les parties n'ont rien prévu, elle vient alors suppléer l’absence
de volonté exprimée par les intéressés.

B- Les diverses sanctions :


L'inobservation de la règle de droit expose son auteur à une sanction qui peut être civile,
pénale ou administrative.

1- Les sanctions civiles : On distingue plusieurs sanctions civiles qui peuvent parfois se
cumuler. La nullité de l'acte Lorsqu’un acte juridique (contrat) a été conclu sans respecter les
règles relatives à sa conclusion, la meilleure manière de réparer ce non-respect est d’anéantir
ce contrat et le déclarer nul et de nul effet par le jeu de la déclaration de nullité. Le versement
de dommages intérêts. Toute personne qui viole une règle de droit et cause un dommage à
autrui, est tenue de réparer ce dommage en versant à la victime une somme d'argent à titre de
dommages intérêts. L’exécution par contrainte. L’autorité chargée de faire respecter la règle
en demande directement l’exécution en ayant recours si nécessaire à la force publique.
Illustration : le créancier qui n’a pas été payé à échéance peut recourir au juge pour demander
la saisie et la vente des biens de son débiteur et se faire payer sur le prix de la vente. De
même, le locataire qui ne paye pas ses loyers peut être expulsé.

2- Les sanctions pénales : La sanction pénale consiste en des condamnations corporelles


privatives de liberté ou pécuniaires et qui sont prévues par le code pénal. Ces sanctions sont
assez variées selon la gravité de l'infraction : La peine de mort (abolie par l’Etat de Côte
d’Ivoire), la réclusion perpétuelle, l'assignation à résidence, l'emprisonnement, l'amende…
Il faut souligner que l'amende est une sanction pénale qui consiste à verser une somme
d'argent à la trésorerie de l'Etat (l'automobiliste qui brûle un feu rouge est sanctionné
pénalement par une amende), alors que le versement des dommages intérêts est une sanction
civile réparatrice d'un dommage causé à la victime et qui les perçoivent à titre
d'indemnisation.

3- Les sanctions administratives : Il s'agit de sanctions relevant du droit administratif et


prise par l'autorité administrative.
Exemples : fermeture d'un établissement pour insalubrité, licenciement d'un fonctionnaire
pour faute grave, blâme, avertissement …

CHAPITRE 2 LES SOURCES DU DROIT OBJECTIF

Par sources de droit en entend les sources formelles. Ces sources diffèrent selon les
systèmes juridiques (anglo-saxon, romano germanique, musulman) et selon chaque régime
étatique. Pour le droit ivoirien, imprégné du système romano germanique caractérisé par le
droit écrit, on distingue entre les sources directes (la constitution, la loi, les règlements et la
coutume) et les sources indirectes dites interprétatives (la jurisprudence et la doctrine).

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SECTION 1- LES SOURCES DIRECTES DU DROIT

Il s'agit de la constitution, la loi, les règlements et la coutume.

§ 1 : LA CONSTITUTION

La constitution est le texte fondamental qui fixe l'ossature organisationnelle et


fonctionnelle de l'Etat. Elle détermine la forme de l'Etat (la démocratie), la forme du régime
politique (le régime mixte, les rapports entre le parlement et le gouvernement…) et les droits
fondamentaux (droit au travail, liberté d'opinion, droits politiques…).
Depuis son accession à l'indépendance, le Cote d’Ivoire a vécu sous trois constitutions : 1960,
2000, et 2016 actuellement en vigueur. La révision de la constitution peut être faite à
l’initiative du Président de la République, de la Chambre des Représentants.

§ 2 : LA LOI

La loi est une règle écrite, générale et permanente, élaborée par le parlement. On distingue
ainsi, la loi organique et la loi ordinaire.
La loi organique (loi votée par le parlement pour préciser ou compléter les dispositifs de la
constitution) se situe entre la Constitution et,
la loi ordinaire(acte voté par le parlement selon la procédure législative établie par la
constitution), car la loi organique est une loi adoptée selon une procédure spécifique et
précisant les modalités d'organisation et de fonctionnement des pouvoirs publics dans les cas
spécialement prévus par la Constitution. Avant d'examiner le processus d'adoption d'une loi,
il y a lieu de déterminer, au préalable, l'organisation et le domaine de compétence du
parlement ivoirien.

A- Organisation et domaine de compétence du parlement

1- Organisation du parlement
Composition : La Cote d’Ivoire adopte une organisation bicamérale du parlement qui est
composé de deux chambres :
La chambre des représentants qui constitue des députés élus pour cinq ans au suffrage
universel direct c'est-à-dire le scrutin ouvert à tous les citoyens majeurs.
La chambre du sénat composée d’un nombre de membres entre 60 et 90 au suffrage
universel indirect pour cinq ans.
Le parlement siège pendant deux sessions ordinaires. La première tient lieu le mois d'avril
sous la présidence du Président de l’AN, alors que la seconde session s'ouvre le mois
d’octobre.

2- Les domaines de compétence du parlement

Le domaine de compétence du parlement en matière législative, c'est à dire la loi, est


déterminé par la constitution le prévoit de manière restrictive par énumération des matières
qui doivent faire l'objet d'une l
- Le circuit d'adoption d'une loi.

L'initiative des lois appartient concurremment à l’exécutif (Pdt et le gouvernement) et aux

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membres du Parlement (représentants et le sénat). Ainsi, on distingue entre un projet de loi et


une proposition de loi selon son initiateur : Le projet de loi et le texte émanant de l’Exécutif.
La proposition de loi et le texte émanant d'un ou plusieurs membres du parlement.
- Dépôt, vote et navette : tout projet ou proposition de loi est examiné successivement par
les deux Chambres du Parlement pour parvenir à l’adoption d’un texte identique. La
Chambre des Représentants délibère la première sur les projets de loi et sur les propositions
de loi initiées par ses membres, le sénat délibère en premier sur les propositions de loi initiées
par ses membres.
- Promulgation et publication de la loi : La loi adoptée est transmise au gouvernement qui la
soumet au « PR » pour promulgation1. La promulgation de la loi est l'acte par lequel
le « PR » atteste que la loi a été régulièrement votée par le parlement et en ordonne
l'exécution. Toutefois, le PR peut surseoir à cette promulgation, s'il estime que la loi doit être
modifiée, et faire retour du texte devant le parlement en lui demandant une nouvelle lecture.
La publication se fait au journal officiel. C'est l'acte matériel par lequel la loi est portée à la
connaissance des citoyens.

§ 3 - LES REGLEMENTS

La constitution détermine le domaine de la loi par une liste limitative des matières qui
doivent faire l'objet d'un texte voté par le parlement. Toutes les autres matières autres que
celles qui sont du domaine de la loi appartiennent au domaine réglementaire. Les règlements
englobent l'ensemble des décisions du pouvoir exécutif et des autorités administratives. En
principe, le pouvoir réglementaire appartient au PR qui l'exerce par décret. Il peut également
déléguer ce pouvoir à un ou plusieurs membres du gouvernement qui l'exercent par le biais
des arrêtés.
Les règlements se répartissent en deux catégories :

Les règlements autonomes : Il s'agit des décrets et arrêtés pris dans les matières qui ne sont
pas du domaine de la loi, c'est-à dire dans le domaine réservé aux règlements.
Les règlements pris pour l'exécution des lois : Le pouvoir exécutif est chargé d'assurer
l'exécution des lois adoptées par le parlement. Pour ce faire, il doit déterminer les mesures et
les détails de cette application par le biais du règlement. Ce règlement intervient alors pour la
mise en application de la loi.

Ss4- LA COUTUME

La coutume est une source de droit non écrite qui s'est établie avec le temps, par la pratique
et la répétition qui finit par devenir obligatoire. Cependant, tout usage ou comportement
habituel de la vie sociale ne constitue pas nécessairement une coutume. Pour qu'il y ait
coutume, il faut la réunion de deux éléments :
∼ Un élément matériel : L'adage "une fois n'est pas coutume" exprime bien que la coutume
est une règle issue d'une pratique constante et prolongée lui assurant une certaine notoriété
c'est-à-dire qu'elle est largement connue est admise dans son milieu au point ou la majorité la
connaît.
∼ Un élément psychologique : L'usage habituel doit être ressenti comme étant obligatoire et
les individus doivent s'y conformer en ayant la conviction que s'ils ne le font pas ils encourent
une sanction. La sanction n'est pas d'ordre moral mais une sanction juridique.

S2 -Les sources indirectes ou LES SOURCES INTERPRETATIVES

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A côté des sources principales, deux autres sources indirectes ou interprétatives du droit
sont largement admises.

Ss2-1 - LA JURISPRUDENCE

La jurisprudence peut avoir deux définitions.


Dans un sens formel, la jurisprudence désigne l'ensemble des décisions de la justice
rendues pendant un temps déterminé.
Le recueil de jurisprudence est le document qui regroupe l'ensemble des décisions judiciaires.
Elle peut être répertoriée selon plusieurs critères : selon son origine (jurisprudence de la cour
d'appel, jurisprudence de la cour suprême), selon la branche du droit concernée (jurisprudence
civile, commerciale, pénale, administrative)….
Dans une acception restrictive, la jurisprudence désigne la solution habituellement donnée
par les tribunaux à une question de droit.
C'est l'interprétation admise par les tribunaux concernant une disposition de la loi (ex : la
définition de la bonne foi, l'intérêt général, le bon père de famille).
Dans la mesure où les lois et les règlements sont généraux et parfois utilisent des termes dans
le sens n’est pas précis, le rôle de la jurisprudence consiste non seulement à les interpréter
mais encore à combler leurs éventuelles lacunes.
Par cet effort d'interprétation, la jurisprudence contribue à faire évoluer le droit et à susciter
des réformes. En fait, si la loi est générale et abstraite, c’est pour assurer la justice dans
l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Mais les injustices réapparaîtraient si, dans
l’interprétation de la loi par le juge, celle-ci était tantôt appliquée de telle manière, tantôt
d’une autre. La normalité de l’application de la loi par les tribunaux est au moins aussi
nécessaire que la généralité de sa rédaction.

Ss2-2- LA DOCTRINE

La doctrine désigne l’ensemble des "opinions" émises par les auteurs (professeurs,
magistrats, avocats et autres praticiens du droit) qui traitent des matières juridiques.
Formellement c'est l'ensemble de travaux juridiques écrits : ouvrages, notes, commentaires …
Ces positions doctrinales ne constituent pas une source formelle et directe du droit et le juge
n'est pas lié par une opinion partagée par plusieurs auteurs sur une question de droit. En fait,
si la majorité des auteurs s'accorde que les tribunaux font une interprétation erronée d'une
disposition de la loi, leur position ne s'impose nullement au juge. Toutefois, la doctrine
contribue à mettre en lumière les lacunes de la loi et des positions jurisprudentielles et peut
ainsi amorcer une modification de la loi ou inspirer une révision de l'interprétation qui en est
faite par les juges (revirement jurisprudentiel).

CHAPITRE 3 : LES BRANCHES DU DROIT

La complexité et la diversité croissante des rapports sociaux inscrit inexorablement le droit


dans un mouvement de spécialisation qui ne cesse de s'amplifier. Le droit se divise alors en de
multiples disciplines qui peuvent toutefois être regroupées au sein d’une distinction binaire
entre le droit privé et le droit public. Ces deux branches se distinguent autant par leur l'objet
que par leur finalité.
- L'objet : Le droit privé a pour objet de réglementer les rapports entre les particuliers
(mariage, héritage, contrats) alors que le droit public organise l'Etat et les collectivités
publiques et leurs relations avec les personnes privées.

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- La finalité : Le droit privé recherche autant que possible la satisfaction individuelle. Le droit
public recherche la satisfaction de l'intérêt général et organise le gouvernement de l'Etat et ses
services. Il est essentiellement impératif et les particuliers ne peuvent y déroger.

SECTION 1- LES BRANCHES DU DROIT PRIVE

Le droit privé est l’ensemble des règles juridiques qui gouvernent les rapports entre personnes
privées. Il regroupe une multitude de disciplines au centre desquelles figure le droit civil.

§1 - LE DROIT CIVIL
C'est le droit commun privé normalement applicable à tous les rapports du droit privé. Il
comprend le droit des personnes (état et capacité), le droit des biens (propriété et droits réels
principaux), le droit de la famille (couple et enfants), le droit des obligations, le droit des
contrats spéciaux, le droit des régimes matrimoniaux, le droit des successions, le droit des
libéralités et le droit des sûretés.

§2 - LE DROIT DES AFFAIRES

Il a pour vocation de réglementer la vie des affaires. Il regroupe plusieurs disciplines.


A. Le droit commercial : c’est l'ensemble des règles de droit privé applicables aux
commerçants et aux actes de commerce

B. Le droit des sociétés : ensemble de règles régissant la formation, le fonctionnement et la


dissolution des sociétés.

C. Le droit de la concurrence : ensemble de règles régissant les rapports entre agents


économiques dans leurs activités de recherche et de conservation d’une clientèle dans un
cadre concurrentiel.

D. Le droit bancaire : ensemble des règles applicables aux opérations de banque et aux
personnes qui les accomplissent à titre professionnel.

E. Le droit de la propriété intellectuelle : ensemble de règles relatives à la propriété


littéraire et artistique et à la propriété industrielle.

§ 3- LE DROIT SOCIAL

Il se divise principalement en deux disciplines.

A. Le droit du travail : ensemble des règles qui régissent les relations individuelles de travail
(les rapports entre l’employeur et les salariés) et les relations collectives de travail (les
rapports entre les employeurs et les syndicats et représentants du personnel).

B. Le droit de la sécurité sociale : ensemble des règles qui organisent la protection des
individus contre les risques sociaux (maladie, maternité, invalidité, accident du travail,
maladie professionnelle).

§ 4 - LE DROIT JUDICIAIRE PRIVE

Cette discipline réglemente, d’une part, le déroulement procédural des instances civiles (la

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procédure civile) et, d’autre part, l’organisation et la compétence des différentes juridictions
civiles (tribunal de première instance, cour d'appel, cour suprême...).

§ 5- LE DROIT PENAL

Entendu au sens large, le droit pénal a pour objet l’étude du phénomène criminel révélé par
des agissements de nature à créer un trouble pour la société. Il se divise en plusieurs matières
dont :

A. Le droit pénal général : il définit les éléments constitutifs des infractions et détermine les
sanctions applicables.

B. La procédure pénale : elle est constituée par l’ensemble des règles organisant le
déroulement du procès pénal (de la phase policière au jugement).

C. La criminologie : elle permet l’étude du phénomène criminel dans sa réalité sociale et


individuelle (étude des causes et des conséquences de la criminalité).

§ 6 - LE DROIT INTERNATIONAL PRIVE

Le droit international privé est l’ensemble des règles juridiques qui régissent les rapports
d’ordre privé (droit des personnes, droit de la famille, droit des successions, droit des contrats,
droits des sociétés etc.) à caractère international c'est-à-dire que les parties sont de nationalités
différentes, résident dans des pays différents ou sont liées par des engagements pris dans un
pays autre que leur pays de résidence.
Il répond principalement aux questions suivantes: quel droit national est applicable (ex
divorce entre un français et une marocaine installés en Espagne)? Quel tribunal est
compétent? A quelles conditions une décision rendue dans un Etat peut-elle être reconnue et
exécutée dans un autre Etat? Généralement ces questions sont réglées par des traités
internationaux.

SECTION 2- LES BRANCHES DU DROIT PUBLIC

Le droit public regroupe l’ensemble des dispositions réglementant d’une part la constitution,
le fonctionnement et l’organisation des institutions publiques et, d’autre part, les rapports
entre la puissance publique et les personnes privées.

§ 1 - LE DROIT CONSTITUTIONNEL

Il regroupe l'ensemble des règles qui président à l'organisation politique de l'Etat et à son
fonctionnement ainsi que celui de l’ensemble des institutions publiques. C’est le droit
constitutionnel qui permet de déterminer la nature du régime politique d’un Etat (Monarchie
constitutionnelle, présidentiel, régime parlementaire, mixte …).

§ 2 - LE DROIT ADMINISTRATIF

Il a pour objet principal d'organiser les rapports que les autorités administratives (Etat,
régions, collectivités et communes) entretiennent avec les particuliers. Il établit les règles
applicables aux rapports entre l’administration et les personnes privées.

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§ 3 - LE DROIT DES FINANCES PUBLIQUES

Il détermine les modes d’utilisation de l’ensemble des ressources de l’Etat et des collectivités
locales (ressources et dépenses de l'Etat et des collectivités publiques).

§ 4 - LE DROIT FISCAL

C'est l'ensemble des règles qui déterminent le mode de calcul et de recouvrement des
différents impôts et taxes que l'Etat peut réclamer aux particuliers et aux entreprises.

§ 5 - LE DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

Il étudie les rapports entre les Etats et les organisations internationales. Il inclut notamment
le droit des traités (conventions internationales, accord internationaux…)

DEUXIEME PARTIE LES DROITS SUBJECTIFS

Lorsque l'on envisage la notion du droit du point de vue du sujet de droit on parle de droit
subjectif. Les droits subjectifs sont l'ensemble des prérogatives et pouvoirs que le droit
objectif reconnaît aux personnes et dont elles/ils peuvent se prévaloir dans leurs rapports avec
les autres sous la protection de l'autorité publique. Il convient, en premier lieu d’identifier les
titulaires des droits subjectifs et de déterminer leurs sources avant de présenter les différentes
catégories des droits subjectifs.

CHAPITRE 1 LES TITULAIRES DES DROITS SUBJECTIFS

Ce sont les personnes qui sont des sujets de droit et jouissent de droits et d'obligations par
opposition aux choses. On distingue les personnes physiques et les personnes morales. La
personne physique est un individu, être humain, alors que la personne morale est un
regroupement des personnes (société, association…) ou de biens (fondation) auquel la loi
confère une existence juridique autonome distincte de ses membres.

A. LA PERSONNE MORALE

A côté des personnes physiques, les personnes morales sont également des sujets de droit. La
personne morale est un groupement de personnes ou de biens (fondation) constitué en vue de
réaliser un but déterminé et douée par le droit d'une personnalité juridique distincte de celle de
ses membres. De la même façon qu'une personne physique, la personne morale a des droits et
des obligations et un patrimoine distinct de ceux de ses membres.
On regroupe les personnes morales selon deux grandes catégories :
∼ Les personnes morales de droit public qui sont des organismes publics régis par les
règles du droit constitutionnel et du droit administratif : l'Etat, les collectivités locales, les
établissements publics, l'université…

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∼ Les personnes morales de droit privé sont principalement les sociétés civiles et
commerciales, les syndicats et les associations.
La catégorie des personnes morales de droit privé est dominée par la distinction qui oppose :
Les groupements à but non lucratif comme les associations, les mutuelles et les syndicats. ›
Les groupements à but lucratif comme les sociétés.

CHAPITRE 2 LA CLASSIFICATION DES DROITS SUBJECTIFS


Les droits subjectifs se caractérisent par l'opposition entre les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux.
Les droits patrimoniaux sont ceux qui représentent un élément de richesse pour leurs
titulaires, c'est-à-dire qu'ils ont une valeur estimable en argent, alors que les droits
extrapatrimoniaux ne sont pas susceptibles d'une valeur pécuniaire.

SECTION 1- LES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX


Les droits extrapatrimoniaux sont des droits non susceptibles d'une évaluation pécuniaire et
restent hors du patrimoine du titulaire.

§-1 - LES CATEGORIES DES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX

Les droits extrapatrimoniaux peuvent être regroupés en quatre catégories :


1- Les droits politiques : le droit de vote, droit d’association…
2- Les droits de l'homme, particulièrement le droit à la vie et à la justice.
3- Les droits de la famille, c'est-à-dire l'ensemble des droits résultant de l'organisation
juridique de la famille : mariage, pension alimentaire, autorité parentale …
4- Les droits de la personnalité : le droit à l'intégrité corporelle, le droit à l'honneur, le droit
au respect de sa vie privée…

§2- LE REGIME JURIDIQUE DES DROITS EXTRAPATRIMONIAUX

Le régime juridique des droits extrapatrimoniaux s'affirme à travers quatre principales


caractéristiques. Ils sont :
∼ Incessibles : on ne peut pas les céder ni y renoncer (Exemple : le droit de vote).
∼ Intransmissibles : on ne peut pas les transmettre à ses héritiers. Ils sont attachés à la
personne et s'éteignent avec son décès. Toutefois, les héritiers conservent le droit de protéger
la mémoire et la réputation du défunt, car toute atteinte qui est faite au défunt peut rejaillir sur
les héritiers.
∼ Imprescriptibles : c'est à dire l'écoulement du temps est sans effet sur les droits. Ils ne
s'éteignent pas par le non usage (Ex le droit au nom).
∼ Non évaluables en argent, mais ils peuvent produire des conséquences pécuniaires. Les
atteintes qui sont faites à un droit extrapatrimonial peuvent donner droit à un dédommagement
(Ex l'atteinte à l'image)

SECTION 2- LES DROITS PATRIMONIAUX.


Les droits patrimoniaux sont les droits qui ont, eux même une valeur pécuniaire et sont
directement appréciables en argent. Les droits patrimoniaux ont une valeur d'échange et sont
cessibles, transmissibles aux héritiers et saisissables par les créanciers.
Les droits patrimoniaux peuvent être classés selon l'objet sur lequel porte ce droit, c'est-à-dire
la chose, ou selon la nature du rapport juridique qu'ils engagent (droits réels, droits personnels
et droits intellectuels).

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§ 1 - LES CATEGORIES DE BIENS


Les biens varient à l’infini et on ne peut les appréhender qu’à travers leurs diverses
classifications. Chaque catégorie ayant ses caractéristiques particulières et par voie de
conséquence son régime juridique spécifique.

A- La distinction entre meuble et immeuble

1- Les immeubles : au sens courant on définit les immeubles par référence au critère
physique de fixité, c'est-à-dire les immeubles sont les biens qui ne sont pas susceptibles
d’être déplacés sans détérioration.
Sur le plan juridique, la catégorie des immeubles est hétérogène et regroupe:
a- Les immeubles par nature : Il s’agit des choses non déplaçables à savoir les fonds de terre
et les constructions, les machines ou ouvrages fixés ou posés sur maçonnerie ou sur piliers,
incorporés à un bâtiment ou au sol, les récoltes pendantes par les racines et les fruits des
arbres non encore cueillis.
b - Les immeubles par destination : Il s’agit à l’origine des meubles par nature qui seront
qualifiés d’immeubles par destination parce qu’ils s’intègrent dans un ensemble de biens
constitué au principale par un immeuble par nature. Il s'agit principalement des :
- choses que le propriétaire d’un fonds y a placées pour le service et l’exploitation de ce fonds
sans que cette affectation soit nécessairement perpétuelle (les animaux affectés à
l’exploitation de la terre –chevaux et vaches- les instruments aratoires et les engrais.)
- choses que le propriétaire a attachées au fonds à perpétuelle demeure (les glaces, les statues
et les tableaux incorporés aux murs.)
c- Les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent.
Il s'agit des droits réels immobiliers suivants : la propriété des biens immeubles, l'usufruit, le
droit d'usage et d'habitation, l'emphytéose, le droit de superficie, l'antichrèse, les servitudes et
les services fonciers, les privilèges et les hypothèques...
En plus, les actions judiciaires tendant à revendiquer un immeuble sont des actions réelles
immobilières.

2- Les meubles : On définit les meubles par rapport au critère physique comme étant toute
chose qui peut se déplacer d'un lieu à l'autre sans détérioration. Toutefois, cette définition
reste incomplète au regard du droit ivoirien qui distingue entre:

a- Les meubles par nature : Il s’agit des choses susceptibles de se déplacer par leurs propres
moyens (animaux) ou d'être déplacées par une intervention extérieure tels que la table, le
livre, l’avion, l’électricité et le gaz.

b- Les meubles par anticipation : Il s’agit des biens immeubles, mais qui ont vocation à
devenir meubles : récoltes, arbres destinés à être abattus. La vente de la récolte à une personne
qui va la cueillir n’est pas une vente immobilière mais mobilière au regard de sa destination
future déterminée par le contrat.

c- Les meubles par détermination de la loi : sont tous les droits et actions qui ne portent pas
sur des immeubles. Ces droits incorporels sont qualifiés de meubles par la loi tels que le fonds
de commerce, les parts sociales et les actions d'une société.

B- Les choses fongibles et non fongibles

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Les choses fongibles sont celles qui existent en multiples exemplaires et qui peuvent se
substituer les unes aux autres. Elles sont indistinctes et n'ont pas d'individualité propre comme
les pièces de monnaies, le blé et les journaux.
En revanche, les choses non fongibles (dits également choses déterminées) se caractérisent
par leur individualité et ne se confondent pas dans les autres choses mêmes les plus proches
tels que le fonds de terre, les animaux et les tableaux de maître (la Joconde).

C- Les choses consomptibles et non consomptibles


Les choses consomptibles sont celles qui se consomment ou se transforment par le premier
usage tel que les fruits, légumes et le blé.
Les choses non consomptibles sont celles qui ne s’altèrent pas par le premier usage tel que le
fonds de terre, les vêtements et les voitures.

§ 2 - LES CATEGORIES DE DROITS


La distinction fondamentale qui gouverne les droits patrimoniaux est la distinction entre droit
réel et droit personnel (ou de créance). Mais à côté de ces deux grandes catégories on assiste à
l’émergence d’une catégorie relative aux droits intellectuels.

A- Les droits réels


Le droit réel confère à une personne un pouvoir direct et immédiat sur une chose sans
l'intermédiaire d'une autre personne et qui s’impose au respect de tous. Le plus complet de ces
droits et le droit de propriété auquel s’ajoutent les démembrements de la propriété et les
sûretés réelles.
On distingue entre les droits réels principaux et accessoires.

1- Les droits réels principaux sont des droits réels qui existent indépendamment de tout
droit de créance. Ils donnent à leur titulaire le pouvoir de tirer directement d'une chose tout ou
partie de son utilité économique. La propriété est le droit réel principal le plus complet. Mais
à côté du droit de propriété, figurent parmi les droits réels principaux : l'usufruit, droits
d’usage et d’habitation, la superficie (propriété sur les plantations et constructions), les
servitudes (charge d’exploitation d’un fond par un autre), l'emphytéose (droit de jouissance de
longue durée)

2- Les droits réels accessoires sont des droits liés à l'existence d'une créance dont ils
garantissent le recouvrement. Ce sont essentiellement les sûretés (l'hypothèque, le gage)

B- Les droits personnels


Le droit personnel ou droit de créance est une relation personnelle entre deux personnes dont
l'une peut exiger de l'autre l'exécution d'une prestation. Celui qui peut exiger l'exécution d'une
prestation est le créancier, et celui qui est tenu de l'exécution de la prestation est le débiteur.
La prestation constitue l'objet de ce qu'on appelle l'obligation. Il y a trois types d'obligations :
∼ Obligation de donner : L'obligation de livrer, par exemple, constitue une obligation de
donner.
∼ Obligation de faire : Le débiteur est tenu d'accomplir un acte positif ou fournir une
prestation. Ex : le salarié est tenu d'exécuter un travail.
∼ Obligation de ne pas faire : Le débiteur s'engage à s'abstenir de certains actes. C'est une
obligation négative. Ex : l'employé est tenu de ne pas divulguer les renseignements
professionnels de la société.

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c- Les droits intellectuels


Le droit intellectuel est le droit reconnu aux personnes sur leurs créations intellectuelles. Il
s’agit, d’une part, des créations littéraires ou artistiques sur lesquelles l’auteur jouit d’un droit
moral exclusif et un monopole d’exploitation dont les héritiers peuvent bénéficier même après
son décès, et, d’autre part, les créations industrielles tels que les brevets, marques, dessins,
modèles et logiciels informatiques.

MODULE 2 : L’ORGANISATION JUDICIAIRE ET LA PROCEDURE CIVILE

La justice étant le monopole de l’Etat, nul ne peut se faire justice. C’est pour quoi, il appartient à l ’Etat de faire
exécuter les décisions de justice qui sont revêtues de l’autorité de la chose jugée. Aussi, tout juge saisi d’un litige
est obligé de juger sous peine de déni de justice.

Dans ce titre, il s’agira de présenter l’organisation judiciaire ivoirienne avant de montrer comment le procès se
déroule devant la juridiction saisie, ainsi que ceux qui concourent à son déroulement.

Chapitre 1 : L’ORGANISATION JUDICIAIRE DE LA COTE D’IVOIRE

Elle repose sur de grands principes qui permettent à toute personne vivant en Côte d’Ivoire de faire connaître ses
droits en justice.

I- LES PRINCIPES FONDAMENTAUX

A/ Le principe de l’indépendance du juge

Il signifie que le juge ne doit pas être influencé dans ses prises de décision par les autorités politiques. Il incarne
l’autonomie de la justice par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif. Ce principe découle de celui de la
séparation des pouvoirs qui octroie à chaque pouvoir un domaine de compétence bien déterminé.

B/ Le principe du l’unité de juridiction

Contrairement à la France qui prévoit deux ordres de juridiction (l’ordre administratif et l’ordre judiciaire) la
législation ivoirienne a plutôt opté pour l’unité de juridiction.

Par conséquent les tribunaux ivoiriens sont compétents pour connaître de toutes les affaires civiles,
commerciales, fiscales, pénales et administratives tant qu’elles ne sont pas attribuées à des juridictions
spéciales.

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C/ Le principe du double degré de juridiction

La législation ivoirienne prévoit deux degré de juridiction. Le premier est composé des tribunaux de première
instance et leurs sections détachées. Le second est représenté par la cour d’appel. Ce principe veut que lorsque
l’on n’est pas satisfait au 1er degré, qu’on fasse appel en saisissant le 2nd degré.

D/ L’égalité des citoyens devant la justice

C’est un principe fondamental proclamé par la déclaration des droits de l’homme du 26 Août 1789 et repris par la
déclaration universelle des droits de l’homme du 10 Décembre 1948. Ce qui est aussi repris par le préambule de
la constitution ivoirienne. Il signifie qu’aucune distinction ne doit être faite entre les usagers de la justice. Ils
doivent être traités sur un pied d’égalité sans distinction de race, d’ethnie, de religion, de sexe…

E/ La collégialité et l’inamovibilité des juges.

La collégialité signifie que les décisions sont rendues par un collège de trois magistrats du siège. Ces magistrats
délibèrent et leur décision est prise à la majorité absolue.

Il constitue le gage d’une bonne justice et un frein à l’arbitraire.

Quant au principe de l’inamovibilité des juges, il signifie que les juges ne peuvent pas être affectés sans leur
consentement.

F/ Le principe de la gratuité de la justice.

La gratuité ne veut pas dire que les plaideurs c'est-à-dire les parties au procès ne doivent pas payer les frais de
justice qui sont finalement à la charge des parties perdantes. Cela veut simplement dire que l’accès à la justice
est ouvert à tout le monde sans aucune considération de ses moyens financiers.

II- LES DIFFERENTES SORTES DE JURIDICTIONS


A/ Les juridictions de droit commun

On appelle ainsi des juridictions qui peuvent connaître de toutes les affaires civile, commerciale, pénal et
administrative à l’exception de celles dont la connaissance a été confiée à des juridictions spécialisées. Ces
juridictions de Droit Commun sont de deux sortes : les juridictions du premier degré et les juridictions du second
degré.
1) Les juridictions de premier degré
Les litiges sont jugés en première instance soit par un tribunal première instance (T.P.I), soit par une section
détachée de tribunal, chacun ayant un ressort territorial à l’intérieur duquel il est compétent.

La partie qui mène l’affaire au tribunal est appelée demandeur (eresse), celle qui est invitée à comparaître,
défendeur (eresse).

a) Le T.P.I. est une formation juridictionnelle complète qui comporte en son sein plusieurs juges, chacun
exerçant une fonction précise (poursuite, instruction, jugement) ou s’occupant d’un type d’affaires pénales,
tutelles, matrimoniales... On dit qu’il a la plénitude de juridiction.

Les TPI statuent en premier ressort dans les affaires dont l’intérêt pécuniaire excède 500 000 F. Ainsi le perdant
à ce niveau, pourra interjeter appel devant la cour d’appel.

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Ils statuent en premier et dernier ressort sur les affaires dont l’intérêt pécuniaire est inférieur à 500 000F. Dans
ce cas, la partie insatisfaite a comme recours, le pourvoi en cassation devant la cour suprême.

b) La section détachée est quant à elle une formation juridictionnelle incomplète, à l’origine avec un juge
unique qui exerce toutes les fonctions et s’occupe de toutes les affaires. Désormais, elle va siéger avec deux
juges. La décision rendue par le T.P.I. ou la section détachée est appelée jugement.

Les sections détachées fonctionnent de la même façon que les T.P.I.


Lorsque les tribunaux et leurs sections statuent en droit du travail, ils statuent en premier et dernier ressort
lorsque le litige a une valeur en argent inférieure à 45 000 F. Si le litige a une valeur supérieure ou égale à
45 000 F, ils statuent à charge d’appel.

- Statuer en premier et dernier ressort veut dire que le seul recours possible contre le jugement rendu est le
pourvoi en cassation. L’affaire ne peut donc être portée devant une juridiction de second degré : la Cour
d’Appel.
- Lorsque les tribunaux statuent sur un litige dans lequel une personne de droit public, une administration ou
une Commune sont parties, ils statuent toujours en premier ressort. Il en va de même lorsqu’il s’agit de statuer
sur une question de compétence.

2) Les juridictions de second degré

La Cour d’Appel comprend au titre de la Magistrature assise un premier Président, des Présidents de
Chambres et des Conseillers.
Au titre de la Magistrature debout, elle comprend un Procureur Général, des Avocats
Généraux et des Substituts du Procureur Général.
La Cour d’Appel comprend plusieurs chambres (civile, administrative, sociale et correctionnelle) dont une
chambre particulière qui est la Chambre d’Accusation pour les cas de crime.
La Cour d’Appel est une formation juridictionnelle qui a reçu compétence pour connaître une seconde fois d’un
litige déjà jugé soit par un T.P.I., soit par une section détachée. Elle intervient à l’initiative d’un plaideur insatisfait
de la décision de première instance. Sa décision est appelée Arrêt. Cet arrêt peut confirmer le jugement (arrêt
confirmatif) ou l’infirmer (arrêt infirmatif) ; il se substitue alors au jugement.

Celui qui fait appel est appelant ; il est opposé à l’intimé.

Le plaideur dispose d’un délai d’un mois pour saisir la cour d’appel.

2) le tribunal pénal (La cour d’assises appellation ancienne)


Elle est chargée de juger les personnes soupçonnées d’avoir commis un crime.
• Le crime est une infraction que la loi punit de l’une des peines suivantes :
la peine de mort supprimée en Côte d’Ivoire, l’emprisonnement perpétuel, l’emprisonnement temporaire
supérieur à dix ans. Exemple : Viol, assassinat...
• Le délit est une infraction que la loi punit d’une peine d’emprisonnement inférieur à dix ans et ou d’une amende
qui excède 360 000 F.
• La contravention est une infraction que la loi punit d’un emprisonnement inférieur ou égal à 2 mois et ou d’une
amende qui n’excède pas 360 000 F.
Les délits et contraventions sont jugés par le T.P.I. et les sections détachées. Seul le crime est jugé par la cour
d’assises.
La Cour d’Assises n’est pas une juridiction permanente. Elle tient des sessions appelées Assises au siège de

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chaque T.P.I., chaque trois mois. Elle a une composition originale qui inclut un embryon de justice populaire.
Elle est composée d’un (1) Président, de trois (3) Assesseurs et des jurés choisis au sein de la population. Elle
est souveraine, les décisions qu’elle rend sont appelées Arrêts.

NB : elle est dissociée pour devenir actuellement Tribunal pénal et Chambre pénale de la Cour
d’Appel avec la nouvelle réforme sur l’appareil judiciaire en Côte d’Ivoire.

B/ les juridictions d’exception ou juridictions spécialisées

Ce sont des juridictions qui ne peuvent connaître que de certains types spécifiques de litiges.
1) Le tribunal du travail
Il est chargé de juger les différends entre employeurs et employés.

3) Le conseil constitutionnel

C’est une formation juridictionnelle qui a compétence de:

- Contrôler la conformité des lois et des traités internationaux à la constitution. Il ne peut être saisi à cette fin
que par le Président de la République ou le Président de l’Assemblée Nationale.
- Connaître du contentieux résultant des élections législatives et
présidentielles.
- Constater la vacance de la Présidence de la République. Il ne peut être saisi à cette fin que par le Président
de l’Assemblée Nationale, un quart au moins des députés ou un tiers au moins des membres du
Gouvernement.
- Contrôler la régularité des opérations de référendum et en proclamer les résultats.
- Statuer sur l’éligibilité des candidats aux élections présidentielles et législatives.

4) La haute cour de justice


C’est une formation juridictionnelle qui a la particularité d’être animée par des Députés, assistés par des
Magistrats. Elle est chargée de juger le Président de la République en cas de haute trahison, et les membres du
gouvernement en cas de crimes ou de délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

5) Le tribunal militaire
C’est une juridiction spéciale chargée de juger les militaires (FANCI, Gendarmerie, Police Nationale, Marine
militaire, Armée de l’air) qui commettent une infraction dans l’exercice de leur fonction. Les infractions
commises en dehors de l’exercice de leur fonction relève de la compétence des juridictions ordinaires ou civiles.

6) Les juridictions arbitrales


• L’arbitrage est régi par la loi n° 93 - 671 du 09 Août 1993. Cette loi permet à des commerçants de soumettre
leur litige à des arbitres choisis par eux-mêmes. Ces arbitres rendent une sentence arbitrale.
• L’arbitrage prévu par le Traité de I’OHADA : il permet à des commerçants des Etats membres de l’OHADA de
soumettre leur litige à des arbitres désignés par la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de I’OHADA
(C.C.J.A.). Une sentence arbitrale du traité de I’OHADA est exécutoire dans tous les 16 Etats membres de
l’OHADA.

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C/ Les Juridictions Suprêmes

1) La cour suprême

Elle est chargée de vérifier la régularité des décisions rendues par les T.P.I., leurs sections détachées, la cour
d’appel et la cour d’assises. Ces décisions appelées Arrêts sont de deux sortes : il peut s’agir d’un arrêt de rejet
qui déboute le requérant et confirme la décision de la juridiction inférieure ; il peut s’agir d’un arrêt de cassation
qui fait droit à la demande du requérant et annule ou casse la décision de la juridiction inférieure. Dans ce
dernier cas, l’affaire est renvoyée soit à la juridiction inférieure qui a statué mais autrement composée, soit à une
juridiction autre que celle qui a statué pour être jugée à nouveau.
La Cour suprême exerce des attributions particulières dans certains domaines:
- elle connaît du contentieux des élections municipales (chambre administrative)
- elle est chargée de vérifier la régularité de la gestion des fonds de l’Etat (chambre des Comptes).

2) Les nouvelles juridictions suprêmes

La cour suprême a été supprimée dans le cadre de la modification de la loi fondamentale. Elle est éclatée en
trois juridictions qui sont: la Cour de Cassation, le Conseil d’Etat et la Cour des comptes.
La Cour de cassation reprend les attributions de la chambre judiciaire de la Cour Suprême; c’est-à-dire qu’elle
connaît des pourvois en cassation contre les arrêts de la Cour d’Appel et les Jugements rendus par les tribunaux
en premier et dernier ressort.
Le Conseil d’Etat exerce la plénitude des attributions de la chambre administrative de la Cour des Comptes est
le substitut de la chambre des comptes. Elle procède à la vérification de la régularité de la gestion des fonds de
l’Etat et des collectivités publiques. La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA (C. C. J. A.) elle fait
office de Cour Suprême pour les pourvois liés à l’exécution des actes uniformes. Ainsi l’existence de la CCJA de
l’OHADA modifie les compétences des juridictions suprêmes:
• le Conseil d’Etat : il conserve la plénitude de ses attributions
• la cour de cassation: désormais compétente pour les pourvois en cassation en matière de droit civil et de droit
pénal et du travail
• la C.C.J.A. de l’OHADA connaît des pourvois liés à l’application des actes uniformes
-Acte uniforme relatif au droit des sociétés et du groupement d’intérêt économique (G. I. E.);
-Acte uniforme portant organisation des sûretés;
-Acte uniforme sur le droit commercial général:
-Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et
• des voies d’exécution
-Acte uniforme relatif à l’ajustement du passif des entreprises en difficulté.

Chapitre 2: LE PERSONNEL JUDICIAIRE

C’est l’ensemble des personnes qui concourent à l’oeuvre de justice.


Il comprend d’une part les Magistrats et les Greffiers et d’autre part les auxiliaires de Justice auxquels on ajoutera
les particuliers.

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I - LES MAGISTRATS ET LES GREFFIERS

A/ LES MAGISTRATS

Ce sont ceux qui sont chargés de trancher les différends, de dire le droit.
Il y a deux (2) types de Juges:
• Les magistrats du siège ou “magistrats assis”. Ils sont inamovibles (c’est-à-dire ne peuvent recevoir une
nouvelle affectation sans leur consentement) et indépendants (c’est-à-dire ne reçoivent aucune instruction de
l’exécutif). Pour eux en principe le droit de grève est interdit.
• Les magistrats du parquet ou “magistrats débout” qui ne jugent pas mais sont chargés de défendre les droits de
la société qu’ils représentent à l’audience, ils se lèvent pour intervenir au procès. Ils composent le ministère
public. Ils sont subordonnés du ministre de la justice.

B/ LES GREFFIERS DE JUSTICE

Ils rédigent et conservent les actes de procédure (assignation, Appel) et les décisions de Justice. Ils ont pour rôle
de conserver la preuve des décisions rendues et d’en délivrer des copies. A l’audience, ils tiennent le plumitif
(c'est-à-dire le registre sur lequel le Greffier consigne les principaux faits de l’audience)
Le Greffier sert de relais obligatoire de communication entre les parties et les juridictions.

II - LES AUXILIAIRES DE JUSTICE

A/ LES HUISSIERS (commissaire de justice)

Ce sont des officiers ministériels appelés à signifier c’est-à-dire à faire connaître aux plaideurs, les différents
actes de procédure. Ils procèdent également à l’exécution forcée des jugements.

B/ LES AVOCATS
Ils représentent leurs clients dans les actes de procédure et les assistent pendant le déroulement du procès.

C/ LE NOTAIRE (commissaire de justice)

Officier public (qualité conférée aux personnes qui ont le pouvoir d’authentifier les actes d’état civil. Exemple : le
maire) et officier ministériel (personne titulaire d’un office qui lui est conféré à vie par l’autorité publique), il est
chargé de conférer l’authenticité aux actes et de conseiller les particuliers.

D/ LES PARTICULIERS

Ils interviennent dans la mission en diverses qualités :

• Les Jurés: ce sont des personnes qui devant la Cour d’Assises concourent avec des magistrats à juger les
personnes accusées de crime. Ils délibèrent sur la culpabilité de l’accusé et les peines applicables.
• Les témoins: ils relatent au Juge ce qu’ils ont vu ou entendu relativement à des faits litigieux.
• Les techniciens ou experts judiciaires: ce sont des professionnels chargés par les tribunaux de procéder à
des investigations techniques et d’en faire ensuite un rapport. Ce sont en général des médecins, comptables,
architectes...

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Avant de parler de l’instance, il est bon de noter qu’en cas de contestation, il peut se poser le
problème de la compétence du tribunal à saisir.

CHAPITRE 3 : L’ACTION EN JUSTICE ET LA PROCEDURE CIVILE

I- L’ACTION EN JUSTICE ET LES REGLES DE COMPETENCE DES


JURIDICTIONS

A/ Les conditions de l’action en justice

L’action en justice consiste à saisir la justice pour faire connaître un droit ou une prestation contestée. Elle
est soumise à trois conditions que doit remplir le demandeur.

- La capacité pour agir. Pour ester en justice, il faut être juridiquement capable c'est-à-dire être majeur
capable (18 ans révolus) ou mineur émancipé. Le mineur non émancipé ne peut agir en justice par lui-
même : c’est son tuteur qui va exercer toutes ses actions. Concernant les majeurs incapables, certains
peuvent par décision de justice conserver leurs droits, alors que d’autres seront représentés.

- La qualité pour agir. Elle est définie comme le titre qui permet à une personne d’invoquer en justice le
droit dont elle demande la sanction. Ont ainsi la qualité pour agir, les titulaires du droit, les héritiers, les
créanciers… le demandeur et le défendeur agissent pour eux-mêmes, mais l’action peut être exercée
par un représentant qui agit pour le compte d’autrui.

- Un intérêt pour agir. L’intérêt doit être légitime et juridiquement protégé, direct et personnel. Il doit aussi
exister au moment où la demande est formée.

B/ Les règles de compétence des tribunaux

La compétence peut être définie ici comme l’aptitude d’un tribunal à connaître d’un procès.
En effet, le législateur a fixé des règles de répartition des procès qu’il faut respecter.
Donc pour savoir pour un procès donné, quel est le tribunal compétent, il faut:

- D’abord déterminer quel est le type de tribunal (civil, commercial, correctionnel etc.) apte à juger une
affaire. C’est la compétence d’attribution (ou rationne materie, c’est-à-dire en considération de l’affaire).
- Ensuite, parmi tous les types de tribunaux déterminés, rechercher: celui qui, géographiquement doit être
saisi du procès. C’est la compétence territoriale (ou ratione loci, c’est-à-dire, en considération du lieu).

1) La compétence d’attribution
Les tribunaux de première instance et leurs sections détachées connaissent de toutes les affaires civiles,
commerciales, administratives, et fiscales pour lesquelles la loi n’a pas attribué expressément compétence à une
autre juridiction en raison de la nature de l’affaire.

2) La compétence territoriale

a) Le principe

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Le tribunal territorialement compétent est en principe celui du lieu où demeure le défendeur. Le lieu où demeure
une personne physique est le lieu où elle a son domicile et à défaut sa résidence.

b) Les exceptions
- En matière de pension alimentaire, le tribunal territorialement compétent est celui du domicile du demandeur.
- En matière de contestations relatives à des fournitures, travaux, location, louage d’ouvrage ou
d’industrie, le tribunal compétent est celui où la convention a été contractée ou exécutée.

- En matière de succession, le tribunal compétent est celui du domicile du défunt.

- En matière d’assurance, le tribunal compétent est celui du domicile de l’assuré.

- En matière immobilière, le tribunal compétent est celui où se trouve l’immeuble litigieux.

- En matière de responsabilité civile, lorsque le fait résulte d’un délit ou d’un quasi-délit, le demandeur a le choix
entre le lieu du domicile du défendeur et le tribunal où le fait constitutif du dommage s’est produit.

II- L’INSTANCE

C’est le déroulement du procès depuis la saisine des tribunaux jusqu’à la décision finale du juge. C’est une suite
d’actes de procédure allant de la demande en justice jusqu’au jugement.

A/ Les principes généraux de procédure

La procédure est dite inquisitoire quand le juge a le pouvoir de diriger lui-même l’instruction du procès. C’est la
procédure utilisée en matière pénale où le litige met en jeu des intérêts publics.

Elle est accusatoire lorsque ce sont les plaideurs qui font eux-mêmes l’instruction de leur affaire en rassemblant
les preuves, en développant leurs arguments et en décidant d’appeler l’affaire à l’audience du tribunal. Elle est
utilisée en matière civile où les intérêts sont d’ordre privé.

La procédure est contradictoire en ce sens que le jugement résulte d’une confrontation entre les prétentions des
plaideurs. Le juge entend donc les deux parties avec la même attention. Ce qui veut dire que chaque plaideur
doit pouvoir contredire l’autre, opposer ses preuves à celles de la partie adverse.

La procédure est publique en ce sens que le pouvoir de justice doit se faire en pleine lumière pour éviter tout
doute sur l’impartialité du juge.

Enfin, elle est écrite (conclusions) et orale (plaidoiries et réquisitoire).

B/ LES MODALITES DE SAISINE DES TRIBUNAUX

1) L’assignation

C’est un exploit d’huissier par lequel le demandeur invite l’adversaire à comparaître devant le tribunal.
L’assignation doit préciser clairement :
- l’objet de la demande et les motifs invoqués (arguments)
- l’indication du tribunal qui doit connaître de la demande, la date et l’heure de l’audience. Elle est souvent
établie en double original, une copie étant remise au destinataire.

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2) La requête

Dans ce cas, la demande est portée directement au greffe du Tribunal et le greffe doit se
charger de convoquer l’adversaire.
La requête ne peut être utilisée que pour les affaires de moindre importance dont l’intérêt pécuniaire
n’excède pas 500 000 F.

3) La comparution volontaire
Les parties peuvent sans assignation ni requête se présenter volontairement devant la juridiction
compétente pour y être jugées. Le tribunal n’est totalement saisi de l’affaire que par la mise au rôle et la
consignation. La mise au rôle est l’acte par lequel, l’affaire est inscrite sur le registre du tribunal appelé rôle
général avec un numéro d’ordre. La consignation est le fait de déposer au greffe du tribunal lors de
l’enrôlement une somme d’argent exigée pour faire face aux frais de justice.

C/ LES VOIES DE RECOURS

La voie de recours est un moyen mis à la disposition des plaideurs insatisfaits pour obtenir d’une juridiction,
la réformation ou l’annulation d’une décision juridictionnelle leur faisant grief. Les plus usuelles des voies
de recours sont : l’opposition, l’appel, le pourvoi en cassation.

1) Les vois de recours ordinaire

a) L’opposition

C’est la voie de recours offerte à un défendeur qui a été jugé sans avoir eu connaissance de la procédure
initiée contre lui (condamnation par défaut).

L’Opposition permet de saisir la juridiction même qui a rendu la décision contestée, pour un nouveau
jugement. Le délai pour faire opposition est de 15 jours si l’intéressé est domicilié en Côte d’Ivoire et
2 mois 15jours s’il est domicilié à l’étranger. Ce délai court à compter de la signification de la décision à
l’intéressé. Seuls les jugements et arrêts de la Cour d’Appel sont susceptibles d’opposition.

b) L’appel
L’appel permet de saisir la Cour d’Appel pour le réexamen d’une affaire jugée par un T. P. I. ou une section
détachée ou un tribunal du travail. Le délai pour faire appel est de un (1) mois si l’intéressé est domicilié en
Côte d’Ivoire, et 3 mois s’il réside à l’étranger, à compter de la signification qui lui est faite de la décision.
Mais toutes les décisions ne sont pas susceptibles d’appel.
En effet, lorsque l’intérêt pécuniaire du litige n’excède pas 45 000 F, le tribunal du travail statue en premier
et dernier ressort.
En matière commerciale lorsqu’il n’excède pas 500 000 F, le TPI et les sections détachées statuent en
premier et dernier.

2) Les voies de recours extraordinaires

a) Le pourvoi en cassation

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 21/156


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C’est la voie de recours offerte au plaideur qui estime que le droit a été mal appliqué de saisir la cour
suprême en vue de l’annulation de la décision qu’il conteste. Le pourvoi en cassation est exercé contre les
décisions rendues en dernier ressort, c'est-à-dire les arrêts d’appel et les jugements rendus en premier et
dernier ressort Le délai pour former un pourvoi en Cassation est de un (1) mois si l’intéressé est domicilié
en Côte d’Ivoire et de trois (3) mois s’il réside à l’étranger, à compter de la signification qui lui est faite de
la décision.

b) La tierce opposition
c’est la voie par laquelle une personne autre que les parties engagées à l’instance peut attaquer une
décision qui lui cause un préjudice et demande à la juridiction qui l’a rendue d’en supprimer les effets en ce
qui le concerne personnellement. Le recours est recevable tant que le droit sur lequel il se fonde n’est pas
éteint. La tierce opposition peut être dirigée contre toute décision quel que soit sa nature ou quel que soit la
juridiction qui l’a rendue. Le tiers doit consigner la somme de 5 000FCFA, montant de l’amende à payer en
cas de rejet de son recours.

c) La demande en révision

La demande en révision est la voie de recours ouverte aux parties contre les décisions rendues en dernier
ressort non susceptibles d’opposition, dans le but de les faire rétracter par les juges qui les ont rendus.

MODULE-3 COURS DE DROIT CIVIL1

PREMIERE PARTIE : LES PERSONNES

A défaut de précision explicite ou résultant du contexte, terme pouvant désigner aussi bien
une personne morale qu’une personne physique.

Titre1 : les attributs des personnes physiques

Chapitre1 : la personnalité juridique


La personnalité juridique est définie comme l’aptitude générale à être sujet de droit.
C’est l’aptitude générale à bénéficier de droits et à supporter des obligations. Elle est donc le
premier attribut de la personne physique. Cela ne concerne les personnes d’autre que les
personnes capables. Alors la capacité est l’aptitude à acquérir et à exercer un droit. Cette
capacité se perçoit sur deux degrés ; La capacité de jouissance qui est l’aptitude à avoir des
droits et des obligations. La capacité d’exercice qui est le pouvoir de mettre en œuvre soi-
même et seul ses droits et ses obligations, sans assistance, ni représentation par un tiers.
Cependant, ce premier chapitre fera l’objet de l’existence de la personnalité ainsi que le doute
sur l’existence de la personnalité.

S1 : l’existence de la personnalité
A quel moment on acquiert la personnalité juridique ? A quel moment on perd la personnalité
juridique ?

P1 : l’acquisition de la personnalité
Il est de principe que l’être humain bénéficie des droits et en supporte les obligations dès sa
naissance.
Mais, il ne suffit pas de naître pour être une personne physique, pour être sujet de droit.
L’acquisition de la personnalité juridique par une personne nécessite que la personne naisse

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 22/156


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« vivante » (l’enfant est né vivant lorsqu’il a respiré après l’accouchement, même s’il décède
quelques instants après) et « viable » (l’enfant viable est celui qui est né avec tous les
organes essentiels à la vie). Voir : cciv1, art 7 loi relative à la succession et art : 9 loi relative
aux donations entre vifs et testaments. Le principe de l’acquisition de la personnalité juridique
par les êtres humains à la naissance connaît une exception exprimée par l’adage latin
«¨ INFANS CONCEPTUS ¨ PRO NATO HABETUR QUOTIES DE COMMODIS EJUS
AGITUR », l’enfant simplement conçu est considéré comme né chaque fois qu’il y va de
son intérêt. Il résulte de cette règle que l’acquisition de la personnalité juridique peut être
anticipée pour intervenir pendant la période de la conception de l’enfant considéré. Acquérir
avant la naissance la personnalité juridique est fondée sur deux aspects : l’enfant doit avoir été
déjà conçu au moment où apparaît le droit auquel il prétend. En outre, l’enfant doit avoir un
intérêt certain dans l’anticipation de sa personnalité juridique.

P 2 : la perte de la personnalité juridique


La règle est que la personnalité juridique des personnes physiques prend fin au moment
précis où s’interrompt la vie de l’individu. Il est évident que l’être humain perd la jouissance
de ses droits et d’assurer ses obligations par son rappel à Dieu c’est-à-dire la mort biologique.

S2 : le doute sur l’existence de la personnalité


Douter c’est être dans l’incertitude de la réalité d’un fait. A cet effet l’on n’a aucune certitude
sur l’existence de l’être humain.

P1 : L’absence
L’absence est le fait de ne pas être dans un lieu où l’on est habituellement, où l’on pourrait ou
devrait être normalement. Pour le code civil ivoirien, l’absence est définie comme la situation
d’une personne dont on ignore si elle est vivante ou morte parce qu’on n’a plus de ses
nouvelles depuis un certain temps (en moyen quatre années¨4ans¨), art : 115cciv loi relative à
la déclaration d’absence. Cependant, l’absence doit être distinguée de l’éloignement ou de la
non présence qui ne créerait aucun doute quant à l’existence de la personne. L’éloignement
est la situation de la personne qu’un obstacle empêche d’être auprès des siens présents pour
une certaine durée. Tel est le cas d’une personne incarcérée ou en voyage pour une certaine
durée. Alors que l’absence se voir justifier par rapport au doute qui plane sur la question
d’existence d’un individu donné.

L’absence engendre des conséquences d’ordre extrapatrimonial


Les questions de paternité et de filiation au sujet des enfants). Aussi les enjeux sur le mariage
dont le remariage du conjoint n’est pas autorisé même si l’absence entraine nécessairement la
dissolution de la communauté. Seul le conjoint déclaré absent peut attaquer la nullité du
second mariage.
Art 6 loi relative à la minorité qui traite la question de l’autorité parentale. Art48 loi relative à
la minorité qui traite la question de la tutelle. Art1, 3,5 et 26 lois relatives à la paternité et à la
filiation. Art139 cciv pour le cas du mariage.

Les conséquences d’ordre patrimonial.


A ce niveau les effets de l’absence diffèrent selon qu’ils concernent des droits ouverts après
l’absence ou des droits ouverts avant l’absence. Le doute sur l’existence de l’absent lui rend
inapte à acquérir certains droits ouverts après son absence. Par exemple l’absent ne peut pas
bénéficier d’une succession qui s’ouvre à son absence. Art 135,136 cciv

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 23/156


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Toutefois, l’absent retrouve ses droits à son retour. Quant aux biens qui existaient déjà avant
le départ de l’absence, la loi les envisage en distinguant trois périodes différentes : la période
de présomption d’absence ; la période d’envoi en possession provisoire ; la période d’envoi en
possession définitif. Art : 115 et 126, 129 cciv et $...

Les conséquences du retour de l’absent.


Le retour de l’absent au plan extrapatrimonial a pour conséquences de lui restituer toutes
ses prérogatives de père à l’égard de ses enfants. Par ailleurs, ce retour fragilise le mariage
éventuellement contracté par son conjoint pendant son absence. En effet, la loi autorise
l’absent de retour à saisir le tribunal pour l’annulation de ce mariage pour bigamie.

Au plan patrimonial, les conséquences du retour de l’absent diffèrent selon la période dans
laquelle intervient ce retour :
L’absent retrouve la direction de ses affaires s’il réapparaît au cours de la période de la
présomption d’absence. En période d’envoi en possession provisoire il retrouve ses biens dans
l’état où il les a laissés ainsi que les biens qui auraient été acquis en réemploi du prix de ceux
de ses biens mobiliers qui auront été éventuellement vendus sur décision du tribunal. Si
l’absent réapparaît au cours de la période d’envoi en possession définitif, l’absent retrouve
ses biens dans l’état où ceux-ci se trouvent ainsi que le prix de ceux qui auraient été aliénés ou
les biens acquis en réemploi du prix des biens vendus.

P2 : la disparition
La disparition est le fait de n’être plus visible. Pour le rédacteur du code civil la disparition est
l’état de la personne qui a cessé de paraître dans des circonstances de nature à mettre sa vie
en danger mais, dont le corps n’a pu être retrouvé. Voir art 64 à69 cciv loi relative à l’état
civil.

Pp2-1 les conséquences de la disparition


Elles ouvrent la porte à une déclaration judiciaire de décès. La possibilité d’une procédure de
déclaration de décès à la demande du procureur de la république ou des parties intéressées
(art64 loi sur l’état civil).

Pp2-2 les effets du jugement déclaratif de décès


Le jugement déclaratif de décès a valeur d’acte de décès et en produit toutes les
conséquences.

Pp2-3 les conséquences du retour du disparu


En cas de retour du disparu dont le décès avait déjà été annoncé, seuls le PR ou tout intéressé
peut demander l’annulation du jugement déclaratif de décès devant le tribunal qui l’a rendu
(art69cciv loi sur l’état civil). L’annulation acquise il retrouve ses biens dans l’état ou ceux-ci
se trouvent ainsi que le prix de ceux de ses biens qui ont été vendu et les biens acquis en
réemploi des capitaux lui appartenant. Par ailleurs, son régime matrimonial reprend son cours
sans porter atteinte aux droits acquis par les tiers.

Chapitre2 : les personnes morales


A côté des personnes physiques, les personnes morales sont également des sujets de droit. La
personne morale est un groupement de personnes ou de biens (fondation) constitué en vue de
réaliser un but déterminé et dotée par le droit d'une personnalité juridique distincte de celle de
ses membres. De la même façon qu'une personne physique, la personne morale a des droits et
des obligations et un patrimoine distinct de ceux de ses membres.

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 24/156


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On regroupe les personnes morales selon deux grandes catégories :

∼ Les personnes morales de droit public qui sont des organismes publics régis par les
règles du droit constitutionnel et du droit administratif : l'Etat, les collectivités locales, les
établissements publics, l'université…
∼ Les personnes morales de droit privé sont principalement les sociétés civiles et
commerciales, les syndicats et les associations.
La catégorie des personnes morales de droit privé est dominée par la distinction qui oppose :
Les groupements à but non lucratif comme les associations, les mutuelles et les syndicats ;
Les groupements à but lucratif comme les sociétés.
On examinera d'abord, les grandes distinctions entre les sociétés pour envisager, ensuite la
personnalité morale de la société et ses effets juridiques. Il s'agit d'un ensemble de biens
auquel la loi reconnaît la personnalité morale. Il s'agit de la fondation qui peut être religieuse
ou laïque (fondations à caractère social).

§ 1- LES DISTINCTIONS ENTRE LES SOCIETES


Les principales distinctions sont :

A- Les sociétés de personnes et de capitaux :


Toute société suppose la réunion de personnes qui sont les associés (ou les actionnaires) et des
capitaux qui sont leurs apports. Mais suivant sa forme sociale, la société peut attacher plus
d’importance à la personnalité de l’associé (société de personnes) ou à l’apport capitalistique
(société de capitaux).

1- Les sociétés de personnes : dans ces sociétés les associés se groupent parce qu’ils se
connaissent et se font confiance et sont solidairement et indéfiniment responsables. Cette
primauté de la personnalité, l’intuitu personae, commande toute l'organisation de ces sociétés
:
› La cession des parts sociales n'est pas libre et reste tributaire du consentement de tous les
associés;
› En principe, le décès ou l’incapacité d'un associer met fin à la société.
› La responsabilité des dettes sociales est solidaire et indéfinie et ne se limite pas aux apports
des associés : le créancier peut poursuivre l'un des associés, le plus solvable, pour la totalité
des dettes de la société (solidarité) et même sur son patrimoine personnel (responsabilité
indéfinie). L'exemple type est la société en nom collectif.

2- Les sociétés de capitaux : dans ces sociétés la personne des associés est indifférente ce qui
importe c'est le capital. Ainsi, les actions de la société sont, en principe, librement
négociables, la mort ou l'incapacité d'un actionnaire n'a pas d'impact sur la société et la
responsabilité des actionnaires est limitée à leurs apports. Le type le plus marqué des sociétés
de capitaux est la société anonyme.

3- La société à responsabilité limitée est une société mixte ou hybride à la lisière entre la
société de personnes et la société de capitaux. L’intuitu personae s'affirme à travers le régime
de cession des parts sociales qui n'est pas libre, en parallèle la responsabilité des associés est
limitée à leurs apports, ce qui est une caractéristique des sociétés de capitaux.

B- Les sociétés civiles et les sociétés commerciales


La distinction entre les sociétés civiles et commerciales est primordiale car elle détermine la
loi applicable. Les sociétés civiles sont soumises au Droit des obligations et contrats (DOC)

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alors que les sociétés commerciales sont soumises à la législation commerciale relative aux
sociétés commerciales en l'occurrence la loi (….) relative aux sociétés anonymes et la loi
(…..) sur la société en nom collectif, la société en commandite simple, la société en
commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation.
Cette distinction est liée à l'objet et à la forme de la société. Ainsi serait civile la société qui a
une activité (objet) civile et serait commerciale la société qui a une activité commerciale. La
liste limitative des activités commerciales et prévue par le code de commerce et toutes les
autres activités sont civiles.
Toutefois, il y a lieu de tenir compte de la qualification commerciale par la forme de certaines
sociétés même si leur objet est civil. Ainsi, sont commerciales en raison de leur forme : la
société anonyme, la société à responsabilité limitée, la société en nom collectif, la société en
commandite simple et la société en commandite par actions.
Il s'agit particulièrement des activités suivantes : l'achat de meubles corporels ou incorporels
en vue de les revendre ou de les louer; la location de meubles en vue de leur sous-location,
l'activité industrielle ou artisanale, le transport, la banque, le crédit et les transactions
financières, la distribution d'eau, d'électricité et de gaz, les postes et télécommunications ….

§2- L'ACQUISITION DE LA PERSONNALITE MORALE ET SES EFFETS


Dans la panoplie des formes juridiques des sociétés, une seule société n'est pas dotée de la
personnalité morale c'est la société en participation.

A- L'acquisition de la personnalité morale :


Conformément à la loi, les sociétés commerciales n'acquièrent pas la personnalité morale dès
la signature du contrat de société (les statuts) mais à compter de leur immatriculation au
registre du commerce. La société conserve la personnalité morale jusqu'à sa dissolution (Ex
en cas de fusion ou scission). Toutefois, lorsque la dissolution et suivie de la liquidation de la
société, par exemple en cas de dissolution décidée par l'assemblée générale extraordinaire ou
par la justice, la personnalité morale survie pour les besoins de liquidation.

B- Les effets de la personnalité morale


Avec la personnalité morale, la société acquiert une individualité propre et une capacité
juridique.

1 - L'identification de la société.
Comme toute personne physique, la société a un nom, un domicile et une nationalité.
∼ La dénomination sociale : c'est un signe d'individualisation de la société qui doit être
déterminé dans les statuts. C'est le nom sous lequel la société est connue. Cette dénomination
sociale est toujours suivie de l’indication de la forme de la société (S.A, SARL, SNC …).
∼ Le siège social : c'est le domicile de la société et qui doit être indiqué dans les statuts. Le
siège social détermine la nationalité de la société, la compétence territoriale du tribunal de
commerce et le lieu où doivent être faites les formalités d’immatriculation.
∼ La nationalité : en Côte d’Ivoire, la nationalité de la société est déterminée selon le critère
du siège social : les sociétés dont le siège social est situé sur le territoire ivoirien sont
ivoiriennes et soumises au droit ivoirien.

2 - La capacité de la société
La capacité juridique de la société est limitée par le principe de la spécialité des personnes
morales. Alors que les personnes physiques vont organiser leur vie juridique comme elles
l'entendent, les sociétés sont créées pour l’exercice d’une activité déterminée. La personnalité
juridique ne leur est reconnue que dans ce but particulier. En conséquence, une société

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commerciale ne peut effectuer des actes juridiques qui n'ont aucun rapport avec son objet
prévu dans les statuts.
Illustration : Les statuts d’une société prévoient que l’objet social est l’activité de restauration
et toutes activités similaires. La société ne peut alors acquérir un fonds de commerce de prêt-
à-porter ou de librairie. Si elle veut le faire elle doit modifier son objet social par une
modification statutaire.
Quant à la capacité d'exercice, la société doit nécessairement être représentée par une ou
plusieurs personnes physiques, que l’on nomme les représentants légaux, qui vont l’engager
vis-à-vis des tiers.

Chapitre3 : La protection des personnes physiques : les incapacités

Il est de tradition que tout être humain dès sa naissance est doté de la personnalité juridique et
est en fait apte à acquérir des droits et à les exercer. Mais, il est indéniable que certaines
personnes sont dépourvues d’intelligence ou de volonté ou en sont insuffisamment pourvues.
Il était nécessaire de les protéger contre leurs propres faits et actes. Telle est la principale
raison d’être des incapacités.

S1 : L’incapacité
Ss1 : Notion d’incapacité
Ss1-1 définition
Si l’on s’en tient à la règle selon laquelle toute personne a, en principe, la capacité,
« l’incapacité est l’inaptitude d’une personne soit à être titulaire de droit soit à exercer
librement les droits dont elle est titulaire.

Ss1-2 les incapacités de jouissance


Les incapables de jouissance sont de nos jours exceptionnels et toujours spéciaux en ce sens
qu’elles ne portent que sur certains droits déterminés. Pour nous, une incapacité de jouissance
générale équivaudrait à ôter artificiellement la personnalité juridique à l’individu concerné
(mort civile ou esclavage).

Ss1-3 les incapacités d’exercice


Les incapacités d’exercice seraient soit spéciales : inaptitude à exercer un droit déterminé soit
générales : inaptitude à exercer en principe aucun de ses droits sans dérogations
exceptionnelles. Telle est l’interdiction faite au mineur non émancipé de contracter
(incapacité d’exercice général) ou l’interdiction faite au mineur de moins de 18 ans de faire le
commerce.

S2 : L’incapacité des mineurs


Est mineur, la personne qui n’a pas encore atteint l’âge de dix-huit ans accomplis. Voir l’art1,
loi sur la minorité. Une telle personne est en principe frappée d’une incapacité générale
d’exercice. Mais le principe ne vaut dans la pratique que pour le mineur non émancipé.
L’émancipation est l’acte par lequel le mineur est affranchi de l’autorité parentale et de la
tutelle et qui lui fait acquérir la pleine capacité (à partir de 16ans), art 113 et $, loi sur la
minorité. Le mineur émancipé n’est pas disposé à tout faire seul. Le mineur émancipé ne peut
faire du commerce que s’il a 18ans.

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P1 : Les régimes de protection du mineur


L’on dénombre deux grands systèmes de protection du mineur non émancipé :
L’autorité parentale qui désigne l’ensemble des droits et obligations reconnus aux père et
mère sur la personne et les biens de leur enfant mineur et ayant pour finalité l’intérêt de celui-
ci. L’autorité parentale comporte à l’égard du mineur des droits et obligations notamment :
- assurer la garde, la direction, la surveillance, l’entretien, l’instruction et l’éducation de
l’enfant ;
- faire prendre à l’égard de celui-ci toute mesure d’assistance éducative ;
- consentir à son adoption, à son émancipation dans les conditions fixées par la loi ;
- administrer ses biens et disposer de revenus desdits biens.
Il est à noter que l’autorité parentale comporte, en outre, le droit pour le survivant des père et
mère de choisir un tuteur pour son enfant mineur, dans le cas où il viendrait à décéder.
Quant à la tutelle c’est le régime de protection du mineur dont les parents biologiques sont
défaillants dans l’exercice de l’autorité parentale, soit parce qu’ils ont été rappelé au côté de
Dieu, soit qu’ils sont hors d’état de manifester leur volonté, ou inconnus, soit parce que le
survivant des deux ou tous les deux sont déchus des droits de la puissance paternelle, soit
enfin que tous les deux ont été condamné pour abandon d’enfant. La tutelle est ainsi
composée d’un tuteur, du conseil de famille et du juge des tutelles. Le tuteur recueille les
droits et obligations attachés à l’autorité parentale qui concernent autant la personne du
mineur que ses biens.

P2 : Le domaine de l’incapacité du mineur


A la matière, l’incapacité du mineur non émancipé couvre tous les actes de la vie civile. Il ne
peut cependant accomplir ces actes que par l’intermédiaire du représentant légal à savoir son
père ou sa mère agissant en qualité d’administrateur légal ou son tuteur agissant dans le cadre
de la tutelle en cas de défaillance de ses père et mère (Art28, loi sur la minorité). Mais ce
principe d’incapacité d’exercice du mineur est souvent allégé pour le mineur émancipé
(Atr29, 30,…, loi sur la minorité).

P3 : la sanction de l’incapacité du mineur


Les actes accomplis de façon générale par le mineur au mépris de son incapacité encourent
soit la nullité soit la rescision pour lésion (art32, 33,…, et 90, loi sur la minorité).

S3 : L’incapacité des majeurs


Est qualifié de « majeur » toute personne qui a la capacité d’accomplir tous les actes de la vie
civile. Mais, le rédacteur du code civil estime que certains majeurs sont frappés d’une
incapacité du fait de l’altération ou de la diminution de leurs facultés mentales : ce sont les
majeurs incapables. A côté de ceux-là, il existe des majeurs qu’on peut appeler les incapables
de fait ; il s’agit des personnes qui bien qu’étant atteintes d’une altération certaine de leurs
facultés mentales n’auront pas été l’objet d’une mesure particulière de protection du code
civil.

P1 : les majeurs protégés


Les majeurs incapables pouvant faire l’objet de protection du point de vue du code civil sont
les interdits, les faibles d’esprit et les prodigues, et enfin les internés.

L’interdit est toute personne qui, se trouve dans un état habituel d’imbécilité, de démence ou
de fureur. Il doit être interdit même lorsque son état présente des intervalles lucides.

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Alors l’interdiction a pour effet principal de « rendre nuls» de plein droit les actes juridiques
entrepris par l’interdit postérieurement au jugement d’interdiction (art489 à 512 cciv)

Faibles d’esprit et les prodigues : le majeur dont l’altération des facultés mentales n’est pas
assez grave pour justifier une interdiction, peut faire l’objet d’une mesure d’assistance par un
conseil judiciaire nommé par le TPI (art 499 cciv). Le majeur ainsi protégé ne pourrait dès
lors passer certains actes importants sans l’assistance du conseil judiciaire. Art 502 cciv

Les internés : l’internement consiste dans le fait de placer le malade mental dans un
établissement spécialisé afin de lui prodiguer des soins par mesure de sécurité pour les tiers.
Les malades qui se trouvent internés sont frappés d’une certaine incapacité dans la mesure où
la loi (loi de 1838) organise leur représentation par un administrateur provisoire. Les actes
passés par l’interné pourront donc être annulés.

P2 : le majeur malade mental non protégé


Toute personne souffrant de troubles mentaux dans la pratique ne pas nécessairement
soumises au régime de protection. Alors, que décider lorsqu’une telle personne passe un acte
juridique pendant qu’elle était sous l’emprise d’un trouble mental que ce trouble soit passager
ou durable. L’acte est-il valable ? La réponse est que l’acte est punissable dans la mesure où
aucun texte ne justifie qu’il est un incapable.
Mais cela crée un débat dans le cas de donation et de testament où la loi exige que pour faire
une donation entre vifs ou un testament il faut être saint d’esprit majeur ou mineur émancipé ;
ainsi, tout aliéné même non protégé est incapable de faire une donation ou un testament sous
peine de nullité de l’acte.

MODULE-4 DROIT DES OBLIGATIONS

Définition
Le droit des obligations a pour objet l’étude des règles juridiques qui gouvernent les rapports
d’obligations naissant entre les hommes dans la société.
L’obligation constitue donc un lien de droit en vertu duquel une personne est astreinte envers
une à « donner, faire, ou ne pas faire » quelques choses. La partie obligée s’appelle
¨DEBITEUR¨ et la partie envers laquelle, elle est obligée s’appelle ¨CREANCIER¨

I. CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS


Il est d’usage de classer les obligations d’après leur objet ou d’après leur source.

A. classification selon l’objet


Le code civil a désigné trois objets à savoir : donner, faire ou ne pas faire (art 1101 et 1126
cciv).
1. Obligation de donner ou de « dare »
Elle consiste dans le devoir assumé par le débiteur de transférer la propriété d’un bien, dans
tous les cas où la constitution du droit ne résulte pas du seul échange des consentements.

2. Obligation de faire ou « facere »


C’est l’obligation par laquelle le débiteur s’engage à exécuter un acte donné, une prestation.

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3. Obligation de ne pas faire ou de non « facere »


C’est celle par laquelle le débiteur s’engage à une abstention. Exemple : l’obligation de non
concurrence souscrite par le vendeur d’un fonds de commerce.

B- classification d’après la portée de l’engagement du débiteur

1. L’obligation de résultat
Le débiteur doit procurer en tout état de cause le résultat recherché. Tel est le cas du
transporteur qui est dans l’obligation de conduire à destination le voyage sain et sauf, ou la
marchandise en bon état.

2. L’obligation de moyen
Le débiteur doit mettre tout en œuvre pour procurer le résultat recherché. Tel est le cas du
médecin qui est dans l’obligation de soigner son malade en vue de sa guérison, en tenant
compte des données de la science.

III- les sources des obligations

Elles sont multiples : le contrat, le quasi-contrat, le délit ou le quasi-délit, la loi.


En effet, l’obligation contractuelle est une obligation créée par un contrat entre deux ou
plusieurs personnes. Elle est donc acceptée par le débiteur.
L’obligation quasi-contractuelle est une obligation qui nait sans la volonté du débiteur, du
seul fait qu’il a reçu d’autrui un avantage injustifié (art 1372 cciv).
L’obligation délictuelle est l’obligation née d’un fait volontaire ou non de l’homme, ou d’un
fait d’une chose, qui a causé un dommage à autrui.
L’obligation légale est une obligation imposée au débiteur par la seule volonté du législateur.

PARIE1 -LES ACTES JURIDIQUES(LE CONTRAT)

Ch1. Définition du contrat

La notion d’acte juridique déborde en principe de celle de contrat. Le contrat n’est en effet
qu’une catégorie particulière d’acte juridique. Mais en pratique le contrat est le type d’acte
juridique le plus répandu.
Le contrat désigne donc une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent
envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose(art 1101
cciv). Par ailleurs, Le contrat est un accord de volonté destiné à créer des obligations.

Ch2- les classifications des contrats

A - Classification proposée par le code civil

-contrat synallagmatique (art1102 cciv) : le contrat qui fait naitre à la charge des parties
des obligations réciproques indépendantes

- contrat unilatéral (art1103 cciv) : le contrat qui fait naitre à la charge d’une seule des
parties des obligations

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-contrat à titre gratuit (art1105 cciv) : le contrat par lequel l’une des parties consent à
l’autre un avantage sans contrepartie

-contrat à titre onéreux (art 1106 cciv) : le contrat qui oblige chacune des parties à fournir
une prestation

-contrat commutatif (art 1104 cciv) : le contrat par lequel chacune des parties connait dès
la conclusion du contrat l’importance des prestations qu’elle devra accomplir au profit de
l’autre

-contrat aléatoire (art 1104 al2 et 1964 cciv) : le contrat par lequel la prestation de l’un au
moins des parties dépend dans l’existence ou dans son étendue d’un événement incertain

B – classification déduite du code civil

-contrat nommé (art1107 al1 cciv) : le contrat qui est prévu et spécialement réglementé par
le code civil ou toute autre loi ou règlement (vente, contrat de travail)

-contrat innommé : le contrat le plus difficile à qualifier et ses effets plus difficiles à
déterminer, surtout lorsque les contractants n’ont pas pris le soin de préciser dans le détail
toutes les difficultés possibles

-contrat consensuel : le contrat qui se forme par le seul accord des parties ou le seul fait de
l’échange de consentements, indépendamment de la remise d’une chose ou de la rédaction
d’un écrit

-contrat non consensuel : ce sont les contrats solennels et réels.


Un contrat solennel est celui dont la validité est subordonnée à l’accomplissement d’une
certaine formalité, généralement la rédaction d’un écrit « un acte sous-seing privé c à d un
comportant la signature manuscrite des parties ou un acte authentique c à d un écrit établi par
un officier public »
Un contrat réel c’est le contrat qui ne se forme que par remise de la chose objet du contrat
« le prêt, le dépôt »

-le contrat à exécution instantanée : le contrat qui donne naissance à des obligations qui
peuvent être exécutées en une seule fois « vente, échange »
Le contrat à exécution successive : le contrat donne naissance à des obligations dont
l’exécution s’étale dans le temps « contrat de travail, contrat de louage » art 1709 cciv

-le contrat de gré à gré : le contrat qui résulte de la libre discussion entre les parties
-le contrat d’adhésion : le contrat dans lequel toutes les conditions sont pré rédigées et
imposées en bloc par l’une des parties à l’autre

-le contrat individuel : le contrat qui est conclu par un ou plusieurs personnes en leur nom
propre (un tel contrat n’engage que ceux qui y ont participé)

-le contrat collectif : le contrat conclu entre une personne et un groupe de personne ou entre
deux groupes de personnes « un accord d’entrepris

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IV- les conditions de formation du contrat (1108 cciv)

A –le consentement
Consentir c’est accepter qu’une chose se fasse. Le consentement est donc une phase
incontournable dans la formation du contrat. C’est ce qui exprime l’accord de volonté qui,
par ma foi définit le contrat. Alors la rencontre des volontés de part et d’autre doit s’opérer
nécessairement pour que le consentement existe effectivement, que les partenaires deviennent
des contractants (art 1108 et s. cciv).

B – la capacité
La capacité juridique se définit comme l’aptitude d’une personne soit à être titulaire de droit
soit à exercer les droits dont elle est titulaire. Alors la capacité d’une personne peut se voir
limiter ou même supprimer. La personne se trouve alors atteinte d’une incapacité. Les
incapacités de jouissance sont exceptionnelles et toujours spéciales, en ce sens qu’elles ne
portent que sur certains droits déterminés, car une incapacité générale équivaudrait à ôter à
l’individu concerné sa personnalité juridique, à nier son existence en tant qu’être humain.
En effet, l’article 1123 du code civil, dispose que « toute personne peut contracter si elle n’en
est pas déclarée incapable par la loi ». Cela revient à dire que la formation du contrat exige
une certaine capacité juridique des parties contractantes, à défaut le contrat pourrait être
frappé de nullité.

C – l’objet
Tout contrat a pour objet une chose qu’une partie s’oblige à donner, ou qu’une partie
s’oblige à faire ou à ne pas faire (art1126 cciv). L’objet dans un contrat est l’opération
juridique que les parties cherchent à réaliser. A cet effet pour que le contrat soit valable il
faudrait que l’objet soit certain ou la chose doit nécessairement exister et être déterminée au
moment de la conclusion du contrat. A cela il faut ajouter que la chose soit admise dans le
commerce. Voir les articles : 1108, 1128 et 1129 du code civil.

D – la cause
C’est une condition essentielle à la validité du contrat que toute partie qui s’y oblige le fasse
pour une cause licite (art 1108 cciv). Une obligation sans cause ou sur fausse cause ou sur une
cause illicite ne peut avoir aucun effet.
Alors, rechercher ce que les parties veulent, rechercher à quoi elles s’engagent c’est
déterminer l’objet. Rechercher pourquoi les parties le veulent, rechercher les raisons pour
lesquelles les parties s’engagent c’est déterminer la cause.
La cause répond à la question de savoir pourquoi une personne s’est engagée ? Elle peut être
entendue dans deux sens : la cause de l’obligation (ou cause abstraite, objective ou
immédiate) ; la cause du contrat (ou cause concrète, subjective ou lointaine).

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V –les effets du contrat

1 – les parties contractantes


Dans une analyse abstraite, on peut dire que les effets du contrat sont les obligations mêmes
qu’il a pour but de créer. Ainsi compris, les effets du contrat s’ordonnent autour de deux
dispositions particulières : l’art 1134 cciv qui dispose que « les conventions légalement
formées tiennent lieu de la loi à ceux qui les ont faites », et l’art 1165 cciv qui énonce que
« les conventions n’ont d’effet qu’entre les parties contractantes ».
A voir de près ces deux dispositions, le contrat crée entre les parties une force obligatoire.
Lorsque le contrat est valablement formé il s’impose aux parties. Le débiteur est obligé de
faire ce qu’il a promis. Cette force obligatoire relève que le contrat est irrévocable
(l’irrévocabilité du contrat connait certaines atténuations telles que la révocation du contrat
par le consentement mutuel ou la révocation du contrat pour les raisons que la loi autorise
(art1134 al2 cciv)).

2 – Les effets du contrat à l’égard des tiers


Les conventions n’ont d’effet qu’entre les parties contractantes ; elles ne nuisent point au
tiers, et elles ne lui profitent que dans les cas prévus par l’article 1121 du code civil (art
1165 cciv).
Pour ce faire, On peut pareillement stipuler au profit d'un tiers, lorsque telle est la condition
d'une stipulation que l'on fait pour soi-même ou d'une donation que l'on fait à un autre. Celui
qui a fait cette stipulation ne peut la révoquer, si le tiers a déclaré vouloir en profiter. Par
ailleurs, On est censé avoir stipulé pour soi et pour ses héritiers et ayants cause, à moins que
le contraire ne soit exprimé ou ne résulte de la nature de la convention. Cela signifie que les
conventions n’ont pas d’effet absolu, n’ont pas force obligatoire à l’égard de tous (erga
omnes), mais seulement dans les relations de chaque partie avec l’autre. Cependant,
l’obligation existe à l’égard de tous, elle est pour les tiers un fait qu’ils n’ont pas le droit de
méconnaitre, pas plus que le contrat qui lui a donné naissance. A cela nous pouvons ajouter la
question de la représentation (ex : les ayant causes « héritiers ») et la question de la
stipulation pour autrui, qui est l’opération par laquelle une personne le stipulant convient
avec une autre personne le promettant que celle-ci exécutera une prestation au profit d’un tiers
le bénéficiaire. On peut citer le cas de celui qui se porte-fort : voire, art 1120 cciv
Néanmoins on peut se porter fort pour un tiers, en promettant le fait de celui-ci ; sauf
l'indemnité contre celui qui s'est porté fort ou qui a promis de faire ratifier, si le tiers refuse de
tenir l'engagement. » cf. à art 1119 à 1122 cciv.

VI – les sanctions de l’inexécution du contrat


Les sanctions de divers ordres. La partie qui n’honore pas son engagement du contrat est
tenue de dédommager l’autre. Cela est possible si l’on n’est pas dans situation de force
majeure.
Les dommages et intérêts ne sont dus que lorsque le débiteur est en demeure de remplir son
obligation, excepté néanmoins lorsque la chose que le débiteur s'était obligé de donner ou de
faire ne pouvait être donnée ou faite que dans un certain temps qu'il a laissé passer.
Le débiteur est condamné, s'il y a lieu, au payement de dommages et intérêts , soit à raison de
l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution, toutes les fois qu'il ne
justifie pas que l'inexécution provient d'une cause étrangère qui ne peut être imputée, encore
qu'il n'y ait aucune mauvaise foi de sa part.

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Il n'y a lieu à aucuns dommages et intérêts lorsque, par suite d'une force majeure ou d'un cas
fortuit, le débiteur a été empêché de donner ou de faire ce à quoi il était obligé ou a fait ce qui
lui était interdit.
Les dommages et intérêts dus au créancier sont, en général, de la perte qu'il a faite et du gain
dont il a été privé, sauf les exceptions et modifications ci-après.
Le débiteur n'est tenu que des dommages et intérêts qui ont été prévus ou qu'on a pu prévoir
lorsque ce n'est point par son dol que l'obligation n'est point exécutée.
Dans le cas même où l'inexécution de la convention résulte du dol du débiteur, les dommages
et intérêts ne doivent comprendre, à l'égard de la perte éprouvée par le créancier et du gain
dont il a été privé, que ce qui est une suite immédiate et directe de l'inexécution de la
convention.
Lorsque la convention porte que celui qui manquera de l'exécuter payera une certaine somme
à titre de dommages-intérêts, il ne peut être alloué à l'autre partie une somme plus forte ni
moindre.
Dans les obligations qui se bornent au payement d'une certaine somme, les dommages et
intérêts résultant du retard dans l'exécution ne consistent jamais que dans la condamnation
aux intérêts fixés par la loi ; sauf les règles particulières au commerce et au cautionnement.
Ces dommages et intérêts sont dus sans que le créancier soit tenu de justifier d'aucune perte.
Ils ne sont dus que du jour de la demande, excepté dans les cas où la loi les fait courir de plein
droit.
Les intérêts échus des capitaux peuvent produire des intérêts, ou par une demande judiciaire,
ou par une convention spéciale, pourvu que, soit dans la demande, soit dans la convention, il
s'agisse d'intérêts dus au moins pour une année entière.
Néanmoins les revenus échus, tels que fermages, loyers, arrérages de rentes perpétuelles ou
viagères, produisent intérêt du jour de la demande ou de la convention.
La même règle s'applique aux restitutions de fruits, et aux intérêts payés par un tiers aux
créanciers en acquit du débiteur.
Pour résumer la sanction de l’inexécution du contrat peut se faire par voie de moyens de
dommages et intérêts résultant de l’inexécution du contrat. Et par Les moyens de contrainte
(par voie de saisie) sur le patrimoine du débiteur si ce dernier ne s’exécute pas. « Arts 1146 à
1155 cciv »

PARTIE2 - LES FAITS JURIDIQUES

Dans les situations qui ont été examinées dans la première partie du cours (l’acte
juridique), le débiteur est devenu débiteur de son plein gré. Mais il est possible et même
fréquent que l’on devienne débiteur sans l’avoir voulu. L’on qualifie cette action de fait
juridique.

Exemple: En arrosant les fleurs qui garnissent son balcon, Mme Ackah commet une
maladresse et laisse échapper un pot dont la chute blesse un passant. L’état de la victime
exige des soins immédiats et entraîne un arrêt de travail de cinq jours.
Mme Ackah dont la maladresse constitue un délit civil est à l’origine de l’accident, elle
est dite civilement responsable et tenue de réparer le dommage subi par la victime.
Celle-ci pourra être indemnisée de toutes les dépenses entraînées par sa blessure et du
manque à gagner résultant de son arrêt de travail.
Il résulte de cet exemple que trois conditions cumulatives sont nécessaires pour qu’il y
ait responsabilité civile. Ce sont :

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• Une faute (la maladresse qui cause la chute du pot)


• Un dommage ou préjudice subi par la victime (les conséquences de la blessure)
• Un lien de causalité entre la faute et le dommage (c’est la chute du pot qui a blessé le
passant).
Lorsque ces trois conditions sont réunies, la responsabilité civile fait naître un lien
d’obligation entre le responsable du dommage et la victime.

I – définition
Un fait juridique est définit comme toute action quelconque au quelle la loi attache
directement des effets juridiques, indépendamment de la volonté individuelle. Les faits
juridiques sont tantôt dits involontaires ou naturels (naissance, décès…) tantôt volontaires ou
humains (accident, délit, quasi-contrat…). Ils sont tantôt illicites (délit, quasi-délit…), tantôt
licites (quasi-contrat…)

II – la responsabilité délictuelle
Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute
duquel il est arrivé à le réparer. A partir de cette disposition tout acte dommageable à autrui
engendra une réparation au profit de la victime.
Mais avant que cette réparation soit possible il va falloir que l’on prouve l’existence de la
faute, établir le lien de causalité entre le dommage et le fait dommageable.

A – responsabilité du fait personnel


Chacun est responsable du dommage qu'il a causé non seulement par son fait, mais encore par
sa négligence ou par son imprudence.
Cf. aux arts 1382, 1383 cciv

B – responsabilité du fait d’autrui


On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais
encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses
que l'on a sous sa garde.
Le code civil prévoit en effet que les parents répondent des agissements de leurs enfants, les
employeurs ou commentant du fait de leurs employés.
Cf. à : art 1384 cciv

C – responsabilité du fait des choses


On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais
encore de celui qui est causé par le fait des choses que l'on a sous sa garde. A cet effet, Le
propriétaire d'un animal, ou celui qui s'en sert, pendant qu'il est à son usage, est responsable
du dommage que l'animal a causé, soit que l'animal fût sous sa garde, soit qu'il fût égaré ou
échappé.
Il est à retenir aussi que Le propriétaire d'un bâtiment est responsable du dommage causé par
sa ruine, lorsqu'elle est arrivée par une suite du défaut d'entretien ou par le vice de sa
construction.
Le législateur de droit commun prévoit en effet que les propriétaires de certaines choses
(bâtiments) répondent du fait de ces choses ainsi que des animaux.
Cf. aux arts 1384, 1385 et 1386 cciv

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MODULE-5 DROIT COMMERCIAL

Le droit commercial est une branche du droit privé qui, par dérogation au Droit civil,
réglemente de manière spécifique certaines activités de production, de distribution et de
services. Il englobe à la fois le commerce au sens courant du terme, c’est-à-dire les activités
d’échange, et l’industrie, donc des activités de transformation. Le droit commercial ne régit
cependant pas l’ensemble de la vie économique. Pour des raisons socio-historiques, les
agriculteurs, les artisans et les membres de professions libérales demeurent soumis au droit
civil, même si leur statut tend à se rapprocher de celui des commerçants. Si cette évolution
continue, la distinction traditionnelle du droit civil et du droit commercial sera remplacée par
celle du droit des activités économiques ou professionnelles, d’une part, et du droit des
relations personnelles et de la consommation, d’autre part. Le droit commercial a pour acteurs
des personnes physiques, les commerçants, mais aussi des sociétés, notamment les sociétés à
responsabilité limitée et les sociétés anonymes. Ces deux catégories sont parfois désignées
sous le vocable d’entreprises commerciales. Mais il ne s’agit que d’une commodité de
langage, sans valeur juridique. Le droit commercial ne régit pas les entreprises, mais
seulement les personnes. L’existence du droit commercial se révèle lorsque, face à une
situation de fait identique (par exemple, l’établissement d’un bail ou la cessation des
paiements d’un débiteur, etc.), un système juridique prévoit l’application alternative de deux
règles, l’une relevant du droit commun, l’autre d’un droit exceptionnel, selon la nature de
l’acte envisagé ou la qualité de son auteur. En revanche, il est plus difficile d’en définir
l’essence. Une querelle interminable, et en partie stérile, oppose ceux qui voient dans le droit
commercial le droit des commerçants (conception subjective) et ceux qui en font le droit des
opérations ou des actes de commerce (conception objective). Il est d’autant plus délicat de
trancher que le Code de commerce (art. 1) définit le commerçant comme celui qui accomplit
des actes de commerce à titre de profession habituelle. Compte tenu de l’incertitude de ces
bases doctrinales, certains proposent de parler non plus de droit commercial, mais de droit des
affaires, de droit de l’entreprise ou de droit des activités économiques. Cette nouvelle
terminologie est encore mal fixée, alors que les mots « commerçant » et « commercial » ont,
pour les juristes, une signification technique précise.

TITRE 1 : LES ACTES DE COMMERCE, LE COMMERCANT ET


L’ENTREPRENANT

CHAP1 : LES ACTES DE COMMERCE

Les articles 3 et 4 définissent les actes de commerce que peut accomplir un commerçant dans
l’exercice de sa profession si l’article 3 ne parle que de l’acte de commerce par nature en
revanche l’article 4 parle de l’acte de commerce par la forme. Dans ce chapitre nous
envisagerons dans une 1ère section les actes de commerce par nature et les actes de commerce
par la forme mais en même temps nous nous arrêterons aux critères de définition des actes de
commerce dégagés par la doctrine et la jurisprudence.

SECTION1 : LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE ET PAR LA FORME

PARAGRAPHE1 : LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE

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L’AUDCG définit l’acte de commerce par nature comme suit «L’acte de commerce par
nature est celui par lequel une personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle
produit ou achète ou par lequel elle fournit des prestations de service avec l’intention d’en
tirer un profit pécuniaire.
Ont, notamment, le caractère d’actes de commerce par nature :
• l’achat de biens, meubles ou immeubles, en vue de leur revente ;
• les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage, d’assurance et de transit ;
• les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce ;
• l’exploitation industrielle des mines, carrières et de tout gisement de ressources naturelles
• les opérations de location de meubles ;
• les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication ;
• les opérations des intermédiaires de commerce, telles que la commission, le courtage,
l’agence, ainsi que les opérations d’intermédiaire pour l’achat, la souscription, la vente ou la
location d’immeubles, de fonds de commerce, d’actions ou de parts de société commerciale
ou immobilière ;
•les actes effectués par les sociétés commerciales.

PARAGRAPHE2 : LES ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME

Il s’agit d’actes qui ont un caractère commercial quel qu’en soit leur objet ou leur but. Par
ailleurs il importe peu que ces actes aient été accomplis par un commerçant ou non.
Ont notamment le caractère d’actes de commerce, par leur forme, la lettre de change, le billet
à ordre et le warrant

LETTRE DE CHANGE : effet* de commerce par lequel une personne (le tireur) donne ordre à
un débiteur (le tiré) de payer une certaine somme d'argent à échéance déterminée, à une autre
personne (le preneur ou bénéficiaire) dont elle est elle-même débitrice, ou à son ordre (un
titre entre trois personnes le tireur, le tiré, le bénéficiaire) ;

BILLET A ORDRE, EFFET* DE COMMERCE par lequel une personne (Souscripteur) s'engage à
payer soit à vue, soit à une échéance déterminée, une certaine somme à une autre personne
(Bénéficiaire) ou à son ordre (un titre entre deux personnes le souscripteur et bénéficiaire) ;

Le warrant : effet* de commerce, titre double établi à ordre et délivré aux commerçants lors
d'un dépôt de marchandises.

PARAGRAPHE3- LES ACTES DE COMMERCE MIXTE ET LES ACTES DE


COMMERCE PAR ACCESSOIRE

A- LES ACTE DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE


Les acte de commerce par accessoire sont des actes commerciaux par application du principe
selon lequel : l’accessoire suit le principal. Ainsi, par application de ce principe les actes de
nature civile accomplis par le commerçant deviennent des actes de commerce lorsqu’ils se
rattachent à l’exercice d’une activité commerciale. On dit alors que l’acte est accompli pour le
besoins du commerçant. Cela signifie donc que l’acte commercial par accessoire est un acte
civil par nature mais il devient commercial par sa finalité tel est le cas du commerçant qui
achète des véhicules pour le transport de ces marchandises. En effet l’achat des véhicules est
un acte de la vie courante donc un acte civil mais comme le commerçant a acheté les

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véhicules à titre commercial, le lien qui existe entre l’acte d’achat du véhicule et l’activité
commerciale influence la qualité dudit acte qui se transforme donc en acte de commerce. Il
faut observer que les actes de commerce accessoire sont par excellence les actes de commerce
subjectif puisque leur qualification dépend essentiellement de la qualité qui les a compris. Le
texte de base qui évoque les actes de commerce par accessoire est l’article 3 de l’acte
uniforme portant droit commercial général. Au terme de ce texte pour le caractère d’acte de
commerce (par accessoire). Exemple : les contrats entre commerçant pour les besoins de
commerce.
La jurisprudence quant à elle a dégagé 2 conditions qui permettent de qualifier l’acte de
commerce par accessoire :
-l’auteur de l’acte doit être un commerçant peu importe qu’il s’agisse d’une personne
physique ou d’un groupement de personne.
-l’acte de commerce doit être accomplis pour le besoin commercial de son auteur.

B- LES ACTES MIXTES

Ils sont considérés comme des actes hybrides, des actes de commerce pour l’une des parties et
des actes civils pour l’autre. Par exemple le commerçant qui vend les marchandises qu’il a
acheté auparavant accomplit des actes de commerce mais le consommateur qui achète ses
marchandises pour son usage personnel accomplit quant à lui des actes civils. Ainsi une telle
opération est qualifiée comme commercial pour le vendeur et qualifiée civile pour l’acheteur
(consommateur). Il s’agit des actes mixtes. L’intérêt de déterminer l’acte mixte réside dans
l’application de son régime juridique.

SECTION II - LA DOCTRINE ET LES CRITERES DE DEFINITION DES ACTES


DE COMMERCE

PARAGRAPHE 1 - DEFINITION DES CRITERES DES ACTES DE COMMERCE

La doctrine a retenu 3 critères permettant de définir un acte de commerce

A- LE CRITERE DE LA CIRCULATION OU DE L’ENTREMISE

S’entremettre c’est Intervenir (entre deux ou plusieurs personnes) pour les rapprocher, pour
faciliter la conclusion des affaires qui les intéressent.
Selon ce critère l’acte de commerce serait l’acte qui s’interpose dans la circulation des
richesses entre le producteur et le consommateur. Ce critère permet de comprendre que
lorsqu’on se situe au niveau du producteur l’idée n’est pas encore dans le commerce. Ainsi,
l’agriculteur qui vend par exemple sa propre récolte n’accomplit pas un acte commercial
mais un acte civil. De même le consommateur qui achète …mais l’application du critère de la
circulation de l’entremise permet de comprendre quand les 2 extrémités à savoir producteur et
le consommateur le bien est passé entre plusieurs intermédiaires c'est-à-dire le grossiste puis
le détaillant qui achète le produit pour le revendre. Par conséquent les actes accomplis par ces
intermédiaires sont des actes de commerce au sens de l’article 3 de l’acte uniforme. Mais la
critique principale pour ce critère a été que certaines personnes telles que les associations,
coopérative mutuelle interviennent dans la circulation de richesse sans pour autant qu’elles
accomplissent un acte de commerce

B- LE CRITERE DE LA SPECULATION

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La spéculation est une Opération financière ou commerciale qui consiste à profiter des
fluctuations naturelles du marché (cours des valeurs et des marchandises, prix des biens
immeubles) pour réaliser un bénéfice.
Selon ce critère l’acte de commerce serait un acte qui est dans le but de réaliser des bénéfices
c'est-à-dire que l’acte de commerce serait guidé par la recherche de profit. A partir de ce
critère ont été dégagés :
- L’acte gratuit reste en dehors de commerce.
- L’intention de rechercher de profit étant essentiel, par conséquent il importe peu que
l’activité soit déficitaire. Cela signifie que le commerçant qui vend par exemple à perte ses
marchandises ne peut pas soutenir le fait qu’il n’a pas tiré profit de son opération de vente
pour affirmer qu’il n’a pas encore accompli d’acte de commerce. Beaucoup d’acte civil se
caractérisent par la recherche de profit par exemple la profession libérale, les activités
artisanales ou agricoles.
- Toutes ces opérations ont conduit à montrer que le critère de la spéculation au même titre
que le critère de la circulation demeure insuffisant.

C- LE CRITERE DE L’ENTREPRISE
La notion d’entreprise repose sur deux idées essentielles : l’idée de l’organisation et celle de
la répétition des actes. En effet du point de vue de l’organisation l’entreprise est une unité de
production de biens et de service. L’entreprise suppose de ce fait la mise en œuvre d’un
certain nombre de moyen. En ce qui concerne la répétition des actes il est incontestable que
l’activité commerciale nait effectivement d’une succession d’actes. Cependant certains
commerçants comme les spéculateurs en bourse n’ont pas toujours eu d’entreprise. De même
il n’y a pas de doute que toutes les entreprises n’ont pas nécessairement un caractère
commercial car il existe des entreprises privées par exemple les cabinets du conseiller
juridique.

PARAGRAPHE II- LES CONSEQUENCES DE L’ACCESSOIRE DES ACTES DE


COMMERCE
Ces accessoires des actes de commerce qui permet de savoir dans les cas douteux si une
profession peut être considérée comme faisant partir du droit des affaires.

A- LA DISTINCTION DU COMMERÇANT, DE L’INDUSTRIEL ET DE


L’ARTISAN
En droit privé la distinction de l’artisan et du commerçant se pose presque toujours à
l’occasion d’une procédure de règlement judiciaire ou de liquidation de biens. En effet, le
commerçant est obligatoirement soumis à la procédure de règlement judiciaire de liquidation
du bien tandis que l’artisan y échappe. Par ailleurs l’artisan n’exploite pas un fonds de
commerce par conséquent il ne peut pas à la différence du commerçant donner celui-ci en
nantissement (garantie) pour du crédit.
Alors par définition l’Artisan est Celui ou, celle qui exerce une technique traditionnelle, un
métier manuel demandant une qualification professionnelle, et qui travaille pour son propre
compte, aidé souvent de sa famille, de compagnons, d'apprentis, etc.

B- DISTINCTION DU COMMERÇANT, DE L’INDUSTRIEL ET DE


L’AGRICULTEUR

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Traditionnellement on considère que l’agriculteur n’est pas un commerçant. La vente de sa


récolte n’est pas précédée d’un achat. En effet l’agriculteur vend ce qu’il a produit du sol. Par
conséquent on ne tient aucun compte dans l’activité agricole de la taille de l’exploitation ni
des méthodes employées par l’agriculteur. C’est pourquoi dès que l’agriculteur vent les
produit de ses terres il accomplit un acte civil par nature. Cependant la modernisation des
techniques agricoles conduit à se demander si certains agriculteurs ne sont devenus des
commerçants tel l’agriculteur qui transforme les produits agricoles de ses terres afin d’en
faciliter la commercialisation.
En principe la transformation des produits par l’agriculteur est considérée comme une activité
civile mais on admet qu’elle devient une activité commerciale si l’activité de transformation
est prépondérante et si l’agriculteur transporte surtout des produits venant d’autres
exportations.
En pratique les tribunaux ont été confrontés à des difficultés s’agissant de l’exploitation
d’élevage. Certes l’activité est considérée comme une activité civile par nature mais elle peut
devenir commerciale. En effet l’activité d’élevage est civile tant que ces animaux sont élevés
et engraissés avec les produits de la ferme dans laquelle ils sont nés. L’activité reste civile car
dans ce cas il n’y a pas d’achat pour le revendre. Mais la situation devient différente lorsque
l’éleveur achète de jeunes animaux et les nourrit avec des produits qu’il achète avec des tiers.
Dans cette hypothèse, les tribunaux tiennent comptes dans leur analyse de la spéculation que
fait l’éleveur car celui-ci, en achetant des produits avec des tiers pour nourrir ses animaux va
dégager certainement une bénéficiaire en se référant au prix d’achat des matières achetées
pour engraisser ses animaux. En d’autres termes il n’y a aucun doute que l’éleveur va
répercuter sur le prix de vente le prix payé pour l’alimentation de ses animaux.

C- DISTINCTION DU COMMERÇANT ET DES PROFESSIONS


LIBERALES
Les professions libérales étant des professions de nature intellectuelle elles seront considérées
comme des activités civiles. Dans ce sens on peut citer des professeurs, des avocats, des
médecins etc. cependant il n’est pas exclu que les professions libérales considérées comme
des activités civiles deviennent des activités commerciales. A titre d’exemple on peut retenir
l’activité du chirurgien qui exploite une clinique. Le chirurgien dont la profession est de
soigner des malades exerce une activité civile mais le chirurgien peut devenir un commerçant
si en plus de son activité qui est de soigner il accomplit des actes de commerce et que ces
actes de commerce sont prépondérants. Il en sera ainsi si, en effet, le chirurgien achète du
matériel ou des produits qu’il ne revend non pas à ses clients mais à d’autres personnes que
ceux-ci il y a sans aucun doute un acte d’achat et de revente (acte de commerce par nature).
Dès lors si cette activité l’emporte sur l’activité de soigner alors il faut en déduire que le
chirurgien est commerçant. A la réflexion une distinction doit être faite lorsque l’achat et la
revente des produits chirurgicaux ne sont pas faits dans le seul intérêt des clients. Dans cette
hypothèse, les actes d’achat et de revente deviennent des actes de commerce parce qu’ils sont
destinés à d’autres personnes. C’est pourquoi on en déduit que l’activité de l’acte civil du
chirurgien sera considérée comme une activité commerciales noble.

D- DISTINCTION DES ACTIVITES COMMERCIALES ET DES


ACTIVITES IMMOBILIERES

Avant l’avènement de l’acte uniforme portant droit commercial général seul l’achat et la
revente des immeubles bâtis ou non bâtis étaient considérés commerce acte de commerce.
Mais depuis l’avènement de l’acte uniforme il faut admettre que toutes les opérations portant

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sur les immeubles étaient considérés comme des actes de commerce. C’est pourquoi
désormais le promoteur immobilier qui construit des immeubles en série et les revend est
considéré comme un commerçant.

CHAPITRE II : LE COMMERÇANT ET L’ENTREPRENANT

SECTION 1 : LE COMMERÇANT

Est commerçant celui qui fait de l’accomplissement d’acte de commerce par nature sa
profession. Une 1ère remarque emmène à dire que s’agissant des actes de commerce objet de
l’activité du commerçant l’article 2 nouveau est peu précis dans sa définition que l’article 2
ancien car l’article 2 ancien détendait l’activité du commerçant à l’accomplissement d’acte de
commerce en général. L’article 2 nouveau limite cette activité à l’accomplissement d’acte de
commerce par nature. Par ailleurs si l’article 2 ancien avait ajouté le qualificatif habituel à la
notion de profession du commerçant en revanche l’article 2 nouveau n’a pas donné cette
précision. Mais en tout état de cause les 2 textes restent identiques s’agissant des idées
essentielles qui caractérisent le commerçant à savoir l’accomplissement d’acte de commerce
d’une part et d’autres part l’exercice d’une profession. En outre, il faut savoir que la
jurisprudence dans son analyse ajoute à ces 2 éléments un 3ème qui est l’élément
d’indépendance selon lequel le commerçant c’est un travailleur indépendant.

PARAGRAPHE 1 : L’ACCOMPLISSEMENT D’ACTE DE COMMERCE PAR


NATURE A TITRE INDEPENDANT
L’exercice de commerce nécessite l’accomplissement d’acte de commerce par nature (l’article
3 AUDCG). Mais ces actes de commerce doivent être accomplis par le commerçant selon la
jurisprudence de manière personnelle et indépendante. Ce critère jurisprudentiel permet de
distinguer effectivement le commerçant des personnes qui dans l’exercice de leur activité ne
sauraient avoir la qualité de commerçant parce qu’elles ne s’agissent pas. Quelles sont donc
ces personnes.

A- LES MANDATAIRES ET LES REPRESENTANTS


Malgré le silence de l’article 2 d’acte uniforme on peut admettre que l’exercice de commerce
suppose une indépendance car celui qui accomplit des actes de commerce pour le compte
d’autrui n’est pas un commerçant. Par conséquent le salarié qui est lié au commerçant par un
contrat de travail n’a pas la qualité de commerçant. De même le fondé du pouvoir qui en vertu
d’une procuration conclut des contrats au nom et au compte de son patron n’est pas un
commerçant. On peut retenir également l’exemple des dirigeants de société qui ne sont pas
personnellement des commerçants même si la société est commerçable. Mais certains
représentants sont considérés comme commerçant par exemple il y a des intermédiaires de
commerce qui sont considérés par l’article 3 de l’acte uniforme comme des commerçants.
C’est donc à ce titre que les intermédiaires accomplissent des actes de commerce.

B- LES PERSONNES EN SITUATION ECONOMIQUE SUBORDONNEE


Il s’agit ici de personnes juridiquement indépendantes mais qui sont placées sous la
subordination de cocontractants plus puissants. Tel est le cas des concessionnaires qui vendent
les produits d’un seul fabricant mais qui n’ont aucune indépendance économique, en ce sens
que la rupture ou le non renouvèlement de la concession a pour conséquence de leur faire
perdre la clientèle. On peut citer à titre d’exemple les gérants libres des stations de service.

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Ceux-ci sont liés par les décisions prises par les sociétés pétrolières qui les approvisionnent.
Ainsi, à l’égard des tiers les gérants libres des stations de service seraient considérés comme
des commerçants mais à l’égard de leur cocontractant principal ils bénéficient de garanties
analogues à celles accordées aux salariés.

PARAGRAPHE II : L’ACCOMPLISSEMENT D’ACTE DE COMMERCE A TITRE


DE PROFESSION

Un particulier peut accomplir occasionnellement des actes de commerce sans pour autant
devenir un commerçant car celui-ci n’aura la qualité de commerçant par application de
l’article 2 de l’acte uniforme que s’il le fait à titre professionnel.

A- LA PROFESSION

Dans le langage courant la profession est une occupation déterminée dont on peut tirer ses
moyens de subsistance. Ainsi le professionnel s’oppose à l’amateur en ce sens qu’il bénéficie
de certaines organisations et d’une compétence. Dans la pratique les tribunaux ont rencontré
des difficultés lorsqu’il s’est agi de déterminer là d’une personne qui exerce à la fois une
profession civile et une profession commerciale. Mais cette difficulté a été résolue suivant
trois organisations :
- Lorsque la profession commerciale constitue la profession principale parce qu’elle procure
l’essentiel des subsistances de cette personne alors les tribunaux prospèrent que celle-ci est
commerçante. Ceci signifie que dans cette hypothèse l’activité civile reste accessoire tel est le
cas du commerçant qui à ses heures perdues cultive sa terre et vend les produits de cette
activité.
- Lorsque la profession commerciale est secondaire et qu’elle n’a aucun lien nécessaire avec
la profession civile qui reste la profession principale, dans ce cas on considère que l’intéressé
n’a pas la qualité de commerçant. Tel est le cas du directeur de l’école qui se fait fournir des
produits alimentaires qu’il revend à ses élèves sous forme de repas servis à la cantine. A
l’évidence, l’activité d’achat et de revente de produits alimentaires est accessoire à la
profession civile principale qui est l’enseignant. Ainsi, cette activité accessoire ne peut pas
faire acquérir la qualité de commerçant au directeur d’école.
- Une activité commerciale peut être le complément nécessaire d’une activité non
commerciale. Dans cette hypothèse l’intéressé ne devient pas pour autant commerçant. En ce
sens on peut retenir l’exemple d’un chirurgien-dentiste (le chirurgien exerce une profession
libérale par nature civile) qui achète des appareils dentaires qu’il revend à ses clients après les
avoir adaptés. Sans aucun doute l’achat et la revente des appareils dentaires est une activité
nécessairement accessoire à l’activité civile du chirurgien-dentiste (activité qui consiste à
dispenser les soins) si bien que l’achat et la revente des appareils dentaires devient une
activité civile par accessoire.

B- L’HABITUDE
Si la profession suppose une occupation, il doit en déduire donc une certaine permanence, en
d’autres termes une habitude. Dès lors on peut affirmer que la notion d’habitude reste
implicite dans les dispositions définissant le commerçant. Pour de cette affirmation il faut
admettre que la notion d’habitude se caractérise non seulement par un élément matériel. A
savoir la répétition mais également un élément intentionnel. Ainsi il n’est pas commerçant
celui qui après la vente d’une quantité de sa production ne recule plus et n’exécute plus le

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contrat qui le lie à un acheteur, de sorte qu’il est emmené quelque fois à acheter un
complément de produit chez d’autres agriculteurs. En effet, on peut retenir l’exemple d’un
éleveur qui s’engage à livrer à un établissement hôtelier notamment 200 poulets mais du fait
du virus ne peut pas honorer son contrat. Si bien qu’il est obligé d’acheter chez un autre
éleveur la quantité de poulet qui lui manque. Cet éleveur accomplit certainement un acte de
commerce par nature puisqu’il y a achat et revente mais à cause du caractère exceptionnel de
cet acte d’achat et revente l’éleveur ne saurait acquérir la qualité de commerçant.

SECTION2 :L’ENTREPRENANT

 Définition
L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration
prévue dans le présent Acte uniforme, exerce une activité professionnelle civile, commerciale,
artisanale ou agricole.

A- LA QUALITE D’ENTREPRENANT
L’interprétation de la définition de l’entreprenant appelle certaines remarques notamment la
notion d’entreprise qui ressort de cette définition, notion qui renvoie à deux idées essentielles
à savoir l’idée de l’organisation et l’idée de profession qui supposent la répétition d’acte
constituant et l’activité. Ceci permet de préciser que l’entreprenant qui ne peut pas être moral
mais plutôt un individu par le biais d’une organisation, créer une entreprise qui peut être une
idée de production de biens et de services. Ceci suppose aussi la mise en œuvre d’un certain
nombre de moyens. Par ailleurs, il faut noter que du point de vue juridique tout individu peut
accéder au statut d’entreprenant par une simple déclaration c’est à dire par un acte de volonté
résiduelle. Ceci traduit la facilité avec laquelle l’individu devient entreprenant. Cependant il
faut voir que l’entreprenant doit remplir quant à sa personne certaines conditions en
l’occurrence les conditions de capacité commerciale ou civile selon la nature de l’activité car
l’entreprenant est habilité à exercer une activité de nature civile ou commerciale. La
déclaration par laquelle l’individu accède au statut d’entreprenant peut se faire semble-t-il par
un sous-seing privé puisque le texte ne fait aucune précision à ce sujet.

B - LA LEGISLATION SPECIALE APPLICABLE A L’ENTREPRENANT


L’entreprenant bénéficie d’une réglementation spéciale assez favorable du reste car aux
termes des dispositions de l’acte uniforme relative au statut de l’entreprenant ; l’entreprenant
est dispensé de l’immatriculation au régis de commerce et du crédit immobilier en ce sens
qu’il se contente de la simple déclaration de son activité.
Il faut noter aussi que l’entreprenant bénéficie de même indicative pour son activité en
matière d’imposition fiscale et d’assujettissement aux charges sociales. Par ailleurs, il faut
faire remarquer que l’entreprenant n’est pas soumis à des conditions relativement à l’activité
qu’il doit exercer. Dans la mesure où l’entreprenant est un professionnel mais qui a le choix
d’exercer soit une activité civile soit une activité commerciale.

C - LA PERTE DE LA QUALITE D’ENTREPRENANT

Aux termes des dispositions de l’AUDCG l’entreprenant conservent son statut si le chiffre
d’affaire généré par son activité pendant deux exercices successifs n’excède pas les seuils
fixés par l’acte uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des
entreprises au titre du système minimal de trésorerie. A contrario l’entreprenant perd son
statut lorsque durant deux années consécutives son chiffre d’affaire excède les limites fixées

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pour ses activités par l’Etat partie. Dans une situation pareil dès le 1er jour de l’année suivante
et avant la fin du 1er trimestre de cette année de respecter toutes les charges et obligations
applicables à l’entreprenant et désormais il ne bénéficie de la législation spéciale applicable à
l’entreprenant et il doit par conséquent se conformer à la législation applicable à son activité
actuelle. En l’occurrence il devra certainement se faire immatriculé au régis de commerce et
juridique dans la mesure où son activité consiste dans l’accomplissement d’acte de commerce.

TITRE II : LES CONDITIONS D’EXERCICE DU COMMERCE, LES


OBLIGATIONS DU COMMERCANT ET L’ENTREPRENANT

L’exercice du commerce nécessite le respect de certaines conditions mais une fois que l’on a
accédé à l’exercice du commerce, il va s’en dire que les obligations sont mises à la charge du
professionnel. Ainsi il importe d’évoquer les conditions d’exercice du commerce avant
d’aborder les obligations.

CHAPITRE I: LES CONDITIONS D’EXERCICE DU COMMERCE


Les conditions d’exercice du commerce porte essentiellement sur les conditions relatives aux
personnes. Il faut rappeler au passage le principe fondamental en la matière qui est le principe
de la liberté et de l’industrie qui signifie que l’acquisition d’activité de la qualité de
commerçant ne devrait faire l’objet d’obstruction. Mais la condition posée par l’article 2 de
l’acte uniforme à savoir il faut accomplir des actes de commerce de profession pour un
commerçant est certes nécessaire mais pas suffisante car la qualité de commerçant a toujours
nécessité de la capacité. Par ailleurs dans le souci d’assainir la profession commerciale il a été
emmené à écarter de celle-ci des personnes dont l’honnêteté est douteuse. En conséquence
tout le monde ne peut pas devenir commerçant car dans la pratique le principe de la liberté du
commerce et de l’industrie est tempéré (assouplis) par des dispositions d’ordre réglementaire
qui ont pour but soit de protéger le commerçant lui-même soit pour protéger le public.
Avant d’envisager les dispositions d’ordre public l’article 6 de l’acte uniforme peut être
évoqué en ses termes :<<nul ne peut accomplir les actes de commerce à titre de profession,
s’il n’est juridiquement pas capable d’exercer le commerce>>

S 1 : LES DISPOSITIONS D’ORDRE PUBLIC


Les dispositions d’ordre public ont trait d’une part aux conditions de moralité, et se justifient
d’autre part par rapport à l’incompatibilité que présente certaine profession avec l’exercice du
commerce. Par ailleurs les conditions de moralité se justifient par rapport aux déchéances et
aux interdictions dont certaines personnes sont l’objet.

P 1 : LES DECHEANCES ET LES INTERDICTIONS


L’exercice de certains commerces et l’accès à la profession commerciale sont interdites à
certaines personnes qui ne présentent pas les garanties d’honorabilité. L’interdiction à
l’exercice du commerce tire sa source dans l’article 10 de l’acte uniforme. Les
caractéristiques de cette interdiction c’est que celle-ci peut être définitive ou temporaire de
même qu’elle peut être définie à titre principal ou complémentaire. En général, sont interdits
les commerçants susceptibles de compromettre la santé publique( commerce de stupéfiant
…), de même sont interdits les commerces susceptibles de porter atteinte à la sécurité et à la
défense nationale notamment s’agissant de crimes commis en matière économique et
financière. Par ailleurs d’autres commerces sont interdits parce qu’ils constituent un
monopole de l’Etat tel que la vente des timbres fiscaux.

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 44/156


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Les déchéances concernent la dépense faite à une personne de moralité douteuse d’exercer le
commerce pour son compte ou pour celui d’autrui, il s’agit notamment de personne ayant subi
certaines condamnations pénales par exemple les criminels de droit commun ou alors les
coupables des actions en matières économique et financières ayant été condamnés à une peine
d’emprisonnement minimum de 3 mois sans sursis. La déchéance est une mesure qui est
rattachée à la décision de condamnation de sorte que le juge n’a pas besoins de la prononcer
expressément.

P2 : LES INCOMPATIBILITES
L’incompatibilité est une interdiction faite à certaines personnes d’exercer le commerce en
raison de leur profession. Selon les dispositions de l’AUDCG relatives à l’incompatibilité
d’exercice de l’activité commerciale ; Nul ne peut exercer une activité commerciale lorsqu’il
est soumis à un statut particulier établissant une incompatibilité. Il n’y a cependant pas
d’incompatibilité sans texte.
Ainsi, l’exercice d’une activité commerciale est incompatible avec l’exercice des fonctions ou
profession suivantes :
-fonctionnaires et personnels des collectivités publiques et des entreprises à participation
publique.
-officier ministériel et auxiliaire de justice, avocat, huissier, commissaire-priseur, agent de
chambre, notaire, greffier, administrateur et duplicateur judiciaire.
-experts comptables agréés et comptables agréés, commissaires aux comptes et aux apports,
commissaires juridiques et courtiers maritimes.
-plus généralement toute profession dont l’exercice fait l’objet d’une réglementation
interdisant le cumul de cette activité avec l’exercice d’une profession commerciale.
A titre de précision il faut indiquer que la qualité de fonctionnaire ou d’agent des collectivités
publiques est incompatible avec l’exercice du commerce à cause de leur objet d’intérêt
général que suppose l’exercice de ces fonctions. Si l’on retient le cas du douanier qui est
chargé entre autre de faire payer les taxes douanières aux commerçants. Si celui-ci exerce lui-
même le commerce il est évident qu’il ne va pas se condamné à payer les taxes douanières ce
qui veut dire qu’il va privilégier son intérêt particulier au détriment d’intérêt général.
On s’interroge à cet effet de savoir la valeur juridique des actes accomplis par des personnes
qui ne devaient pas exercer de commerce à l’égard des tiers. Pour répondre il faut distinguer
deux situations :
- Le cas où le tiers est de bonne foi c'est-à-dire qu’il ignorait que son cocontractant n’était pas
habilité à exercer le commerce .dans une hypothèse pareil l’acte ainsi accompli reste valable à
l’égard des tiers en conséquence cet acte va produire tous les effets juridiques qui y sont
attachés.
- Par contre si le tiers est de mauvaise foi en ce sens il savait la qualité de son cocontractant
c'est-à-dire qu’il savait que ce professionnel ne devait pas accomplir l’acte de commerce en
cause, dans ce cas l’acte ainsi accompli est nul. Par conséquent le tiers ne peut pas s’en
prévaloir.

SII: DISPOSITIONS SPECIALES RELATIVES AUX MINEURS ET A LA MARIEE


Les dispositions qu’il s’agit d’étudier sont des dispositions relatives à la capacité et au
pouvoir car les conditions de capacité concerne les mineurs tandis que la condition relative au
pouvoir concerne la femme mariée.

P1 : LES CONDITIONS RELATIVES A LA CAPACITE

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-LES MINEURS
En droit commerciale le mineur non émancipé est absolument incapable de faire le
commerce. C’est ce que traduit l’AUDCG en ces termes ; le mineur sauf s’il est émancipé ne
peut avoir la qualité de commerçant ni effectuer les actes de commerce. Cf. art 7 al1 AUDCG
relative au statut du commerçant.

-LE MAJEUR INCAPABLE


Sont qualifiées de personnes incapables des personnes dans un état habituel de démence, de
fureur d’imbécilité pour lesquelles une interdiction judiciaire a été prononcée car ces
personnes doivent nécessairement avoir fait l’objet d’une interdiction prononcée par le
tribunal. Dès lors elles deviennent incapables d’exercer le commerce et leurs représentants
légaux ne peuvent pas agir en leur nom.
Le mineur ainsi que le majeur incapable bénéficie certes de tous les deux des régimes de
protection mais à la différence que le mineur est protéger en raison de son inexpérience tandis
que le majeur incapable en raison de son incapacité.

P 2 : LA SITUATION DE LA FEMME MARIEE


Le conjoint du commerçant n’a la qualité de commerçant que s’il accomplit les actes visés
aux articles 3 et 4 AUDCG (acte de commerce par nature et acte de commerce par la forme)
ci-dessus, à titre de profession et séparément de ceux de l’autre conjoint. Cf. art 7al2 AUDCG
relative au statut du commerçant.

CHAPITRE II : LES OBLIGATIONS DU COMMERCANT ET DE


L’ENTREPRENANT
L’acte uniforme impose aux commerçants des obligations majeures à savoir la tenue de livre
comptable et son obligation de s’inscrire au registre de commerce et du crédit mobilier. En
outre, on ajoute à ces deux obligations une obligation de loyale concurrence. Quant à
l’entreprenant l’acte uniforme lui impose essentiellement une obligation comptable car
l’inscription au registre du commerce et du crédit immobilier ne lui est pas imposé en tant
que tel. En ce sens que pour exercer son activité l’entreprenant doit se limiter à faire une
simple déclaration de son activité. Cette déclaration va se faire au registre du commerce et du
crédit mobilier. C’est après la déclaration des activités que l’entreprenant obtient un numéro
qui lui permet d’accomplir d’autres formalités en vue de l’exercice de son activité.
Mais on peut affirmer que l’entreprenant dont l’activité consiste à accomplir des actes de
commerce devrait être soumis aussi aux obligations de tout commerçant c'est-à-dire aussi bien
l’inscription au registre du commerce, la tenue de livre comptable et l’obligation de loyale
concurrence.

S1 : LES OBLIGATIONS COMPTABLES


La tenue des livres de commerces ou de livres comptables est une obligation comptable
double. En effet elle consiste à tenir une comptabilité moderne sans rature ni surcharge
conformément aux SYSCOA (système comptable ouest Africaine). Elle consiste aussi à tenir
un certains nombres de livres comptables, à cet effet on distingue les livres obligatoire des
livres facultatifs.

P 1 : LES LIVRES OBLIGATOIRES ET FACULTATIFS A LA CHARGE DU


COMMERÇANT.
Les livres de commerce sont des documents comptables dont certains sont obligatoires et
d’autres facultatifs.

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 46/156


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A- LES LIVRES OBLIGATOIRES

Les livres obligatoires, uniformément à la distinction faite par l’article 13 ancien, de l’acte
uniforme, les livres obligatoires sont : le grand livre, le livre journal et le livre inventaire.

- le livre journal, c’est celui que va tenir le commerçant dans lequel il enregistre au jour le
jour toutes les opérations commerciales.

-le grand livre, celui-ci regroupe toutes les opérations passées par le commerçant avec une
personne déterminée. Dans ce livre, apparait le tableau des créances et de cette personne
déterminée.

- le livre inventaire, c’est celui-ci qui permet aux commerçants de procéder tous les ans à un
inventaire de l’actif et du passif de son entreprise afin d’arrêter tous les comptes pour établir
le bilan ainsi que le compte des pertes du profit.
Ces livres obligatoire suivant les dispositions de l’article 1 ancien devait être tenu dans un
ordre chronologique sans blanc ni surcharge. Par ailleurs, il devait être en principe côté,
ministériel

B- LES LIVRES FACULTATIFS


Selon les termes de l’article 13 ancien la tenue des livres facultatifs est laissée à l’initiative du
commerçant il s’agit des livres de caisse, des livres des effets de commerce ou des livres
brouillons. Parmi tous les livres facultatifs le commerçant a le choix des documents dont la
tenue est utile à ses yeux pour le bon fonctionnement de son activité commerciale.

P2 : LES OBLIGATIONS COMPTABLES A LA CHARGE DE L’ENTREPRENANT

Il ne pèse pas sur l’entreprenant les mêmes obligations comptables à la charge du


commerçant. En effet, au terme de l’article 31 de AUDCG c’est le livre journal qui est à la
charge de l’entreprenant, en effet, ce texte affirme que l’entreprenant est tenu d’établir, dans
le cadre de son activité, au jour le jour, un livre mentionnant chronologiquement l’origine et le
montant de ses ressources en distinguant les règlements en espèces des autres modes de
règlement d’une part, la destination et le montant de ces envois d’autres part. Le dit livre doit
être observé pendant 5ans au moins. Cette disposition suppose que, s’il arrivait que
l’entreprenant commet une faute en ne respectant pas cette règle il subira des sanctions
judiciaires. Notamment le tribunal suite à une saisine pourrait astreindre l’entreprenant
contrevenant à la tenue du livre journal. En outre, l’article 32 de l’acte uniforme ajoute que
l’entreprenant qui exerce des activités de vente de marchandises, de fournitures et des
denrées ou de fourniture de logement doit tenir un registre, récapitulé par année,
présentant le détail des achats et précisant leur mode de règlement et les références des
pièces justificatives, lesquelles doivent être conservées.
La lecture rapprochée de ces deux textes permet de faire ressortir la spécificité de l’obligation
qui consiste à tenir un registre annuel. Mais, qui à la différence du livre inventaire n’a pas
pour finalité d’arrêter les comptes et d’établir un bilan annuel des comptes de profit. Par
ailleurs, si la tenue d’un livre journal est nécessaire à tout entreprenant, il ressort de l’article
32 que la tenue des registres annuels reste une obligation supplémentaire à la charge
uniquement de l’entreprenant qui exerce de façon précise des activités « d’objet, de
fournitures et denrées ou de fourniture de logement ». La question est de savoir s’il n’est pas
loisible à l’entreprenant d’utiliser d’autres livres qu’il jugerait utile pour le bon

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 47/156


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fonctionnement de son activité comme en est pour le commerçant qui a l’initiative de recourir
à des livre dits facultatifs.

S2 : L’INTERET DE LA TENUE DES LIVRES COMPTABLES ET LES SANCTIONS


QUI PEUVENT EN DECOULER

P 1 : LES LIVRES COMPTABLES COMME MOYEN DE PREUVE


Les livres comptables constituent certainement un moyen de preuve pour le professionnel
commerçant ou entreprenant dans l’exercice de ses activités. Mais il pourrait servir également
de preuves contre celui-ci. L’article 5 al5 de l’acte uniforme indique que le livre de commerce
et les états financiers de synthèse constituent des moyens de preuves. Pour qu’il en soit ainsi
ces livres de commerce doivent être tenus en application des dispositions de l’acte uniforme
portant droit commercial général. En d’autres termes ceci signifie que les livres de commerce
doivent être régulièrement tenus. C’est à cette condition qu’ils pourront être admis par le juge
comme moyen de preuves dans les litiges entre commerçants ou entre entreprenants.

P2: LA SANCTION DE LA TENUE DES LIVRES COMPTABLES


Suivant les dispositions de l’acte uniforme les livres comptables doivent être tenus
conformément aux règles établies en la matière. En d’autres termes, non seulement les livres
comptables doivent être régulièrement produits au cours des procès à la demande du juge.
Partant de ce postulat la question qui surgit est de savoir quelles sont les sanctions encourues
par le commerçant ou l’entreprenant en l’absence des livres de commerce ou bien lorsque ces
livres sont irrégulièrement tenus ? L’AUDCG n’en donne pas de réponses satisfaisantes à
cette question. Cependant, un raisonnement fait par le droit positif ivoirien permet de dégager
une solution. Ainsi, on peut affirmer qu’en l’absence du livre de commerce dans la mesure où
nul ne peut faire profession de commerçant s’il ne satisfait pas aux obligations comptables
relativement à la tenue des registres de commerce, en tant que contrevenant il doit être passif
de sanction pénale (amendes). Par ailleurs le commerçant contrevenant peut faire l’objet
d’une interdiction d’exercer le commerce. Par exemple lorsque le commerçant a commis un
faux en écriture par application des dispositions du droit pénale il peut être passif d’un
emprisonnement ou d’une amende.

P3 : LA PRESCRIPTION DES OBLIGATIONS COMPTABLES

D’une manière générale les obligations nées à l’occasion de leur commerce entre
commerçant ; entreprenant ou entre commerçant ; entreprenant et non-commerçant ; non-
entreprenant, se prescrivent par cinq ans si elles ne sont pas soumises à des prescriptions plus
courtes. Il peut arriver par moment des actes qui suspendent ou interrompent le délai de la
prescription des obligations. Ce délai légal peut faire l’objet de réduction ou d’allongement
par l’accord des parties. Il ne peut cependant pas être réduit à moins de un an ni étendu à
plus de dix ans. Cf. art : 16 à 33, AUDCG

SECTION III : L’IMMATRICULATION AU REGISTRE DU COMMERCE ET DU


CREDIT MOBILIER (RCCM)

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PARAGRAPHE 1 : LES CONDITIONS DE L’IMMATRICULATION, DE


L’INSCRIPTION COMPLEMENTAIRE, DE L’INSCRIPTION SECONDAIRE PUIS
DE LA RADIATION

A- LES CONDITIONS DE L’IMMATRICULATION RELATIVES AUX


PIECES EXIGEES DU COMMERÇANT ET A LA PROCEDURE A LAQUELLE
CELUI-CI EST SOUMIS

S’agissant des pièces à fournir, l’application des dispositions de l’acte uniforme celles-ci
doivent être déposées dans la juridiction dans le ressort duquel le commerçant exploite son
commerce. Celui-ci est tenu de fournir les renseignements qui sont prévus aux articles 44 à 48
de l’acte uniforme, ces renseignements sont distincts selon qu’il s’agit du commerçant
personne physique ou du commerçant personne morale.
- Pour les commerçants personnes physiques, les articles 44 et 45 indiquent que celui-ci dans
sa demande d’immatriculation doit préciser les noms, prénoms et domiciles personnels du
commerçant ainsi sa date et lieu de naissance, sa nationalité et le cas échéant le nom sous
lequel exerce le commerce et l’enseigne utilisé. Le commerçant doit également indiquer là où
les activités seront exercées. En outre, la date et le lieu de mariage, le régime matrimonial
adopté etc. En définitive, le commerçant dans sa demande d’immatriculation doit faire figurer
10 catégories de mention mais aux termes de l’article 45, le demandeur à l’immatriculation
doit également produire des pièces justificatives notamment : extrait de son acte de naissance
ou tout autre document administratif justifiant son identité ainsi un extrait de son acte de
mariage etc.
En ce qui concerne les personnes morales commerçant en l’occurrence les sociétés
commerciales, aux termes de l’article 46 de l’acte uniforme, celle-ci doivent demander leur
immatriculation dans le mois de leur constitution auprès du greffe de la juridiction
compétente, dans le ressort de laquelle est situé le siège social ou le principal établissement de
la personne morale. Dans ce cas également, la demande d’immatriculation doit comporter
certaines mentions notamment la dénomination sociale, le cas échéant le nom commercial, le
siège ou l’enseigne, ainsi que la forme de la société qui doit être précisée etc. Aux termes de
l’article 47, le commerçant, personne morale qui fait une demande d’immatriculation doit y
joindre des pièces justificatives par exemple une copie certifiée conforme des statuts ou de
l’acte fondateur, la déclaration de régularités et de conformité ou de la déclaration notariée de
souscription et de versement etc.il faut souligner qu’aux termes de l’article 48 toute personne
physique ou morale non assujettie à l’immatriculation du RCCM en raison du lieu d’exercice
de son activité ou dans l’exercice de son commerce doit dans le mois de la création d’une
succursale d’un établissement sur le territoire de l’une des parties en requérir
l’immatriculation. Cette demande doit comporter également certaines mentions en
l’occurrence les mentions prévues aux articles 44 et suivant de l’acte uniforme.

B- L’INSCRIPTION COMPLEMENTAIRE OU L’INSCRIPTION


RECTIFICATIVE

Qu’il s’agisse de l’inscription complémentaires ou l’inscription rectificative ce sont des


hypothèses qui tiennent compte de la situation même du commerçant car il n’est pas exclu que
la situation du commerçant subisse ultérieurement des modifications qui exigent de ce fait la
rectification ou le complément des mentions déjà portées au registre du commerce et
immobilier. En effet, au terme de l’article 52 de l’acte uniforme si la situation de l’assujetti
subit ultérieurement des modifications qui exigent la rectification ou le complément des
énonciations portées au RCCM il doit formuler dans les 30 jours de cette modification une

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demande de rectification ou de mention complémentaire. A cet effet, toute modification


concernant notamment l’Etat-civil, le régime matrimonial, la capacité du commerçant
(personne physique) doit être mentionnée au RCCM. De même, toute modification concernant
le statut des personnes morales assujetties à l’immatriculation doit être mentionnée au RCCM.
La cessation partielle d’activités doit être aussi mentionnée au RCCM. Toute demande de
modification ou de mention complémentaire, voire de modification secondaire doit être signée
et introduite auprès du greffier du tribunal compétent ou bien du responsable de l’organe
compétent dans l’Etat parti. Et celui-ci doit délivrer au demandeur un accusé d’enregistrement
qui mentionne la formalité accomplie ainsi que sa date.
En outre, lorsqu’il s’agit de l’immatriculation d’un établissement secondaire, celle-ci donne
lieu à l’attribution d’un numéro d’immatriculation dans un délai d’un mois à compter du
début de l’exploitation. Cette déclaration doit mentionner outre la référence à
l’immatriculation principale les renseignements tel que prévu par l’article 44 et 46 qu’il s’agit
de personne physique ou morale.

C- LA RADIATION DU RCCM

Lorsque le commerçant tient à cesser son activité il doit au terme de l’article 55 alinéa1 dans
un délai d’un mois à compter de cette cessation d’activité demander sa radiation au RCCM.
Cette formalité doit être accomplie également pour les succursales et les établissements mais
lorsque le commerçant décède il revient aux ayants droit de celui-ci dans un délai de 3 mois à
compter du décès de demander la radiation d’inscription de leur auteur ou sa modification. A
défaut de la demande de radiation dans les différents délais indiqués le greffier procède à la
radiation après décision de la juridiction compétente saisie à sa requête ou à celle de tout autre
intéressé. Aussi, aux termes de l’article 57, la radiation emporte telle la perte des droits
résultant de l’immatriculation. Lorsqu’il s’agit de la dissolution d’une personne morale ou
quelque cause que ce soit selon les termes de l’article celle-ci doit être déclarée en vue de son
inscription au RCCM dans le délai d’un mois au greffe de la juridiction compétente auprès de
laquelle elle s’est faite immatriculée. La solution est la même lorsqu’il s’agit de la nullité de la
société. La radiation du commerçant qui cesse son activité doit être demandée par le
législateur dans le délai des lois à compter de la clôture des opérations de législation. A défaut
de demande de radiation dans le délai prescrit, le greffe de la juridiction compétente ou
l’organe compétent procède à la radiation sur décision de la juridiction compétente saisie à sa
requête ou à celle de tout intéressé. A cet effet le greffier délivre un accusé d’enregistrement
qui mentionne la formalité accomplie ainsi que sa date.

P2 : L’ORGANISATION DU RCCM
Les dispositions de l’article 36 à 43 de l’acte uniforme sont relatives à l’organisation du
registre du commerce et du crédit mobilier. Le registre du commerce et du crédit mobilier est
organisé ainsi, il y a les registres locaux, les fichiers nationaux puis les fichiers régionaux.
l’article 36 de l’acte uniforme dispose que le registre du commerce et du crédit mobilier est
tenu par le greffe de la juridiction compétente ou l’organe compétent dans l’Etat parti sous la
surveillance de ladite juridiction ou du juge délégué par lui à cet effet ou de l’autorité
compétente dans l’Etat parti.

A-LES REGISTRES LOCAUX


Les registres locaux sont tenus par les greffiers du tribunal de 1ère instance ou de la session
détachée du tribunal sous la surveillance du procureur ou du juge de session en CI.

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L’immatriculation doit faire l’objet d’une demande dans le mois qui suit la création de
l’entreprise. Le registre du commerce et du crédit doit comporter un certain nombre de
mentions pour lesquelles il faut distinguer entre commerçant personne physique et le
commerçant personne morale. Pour le commerçant personne physique le RCCM doit indiquer
d’abord l’état civil de l’intéressé à savoir la nationalité de requérant, le registre doit comporter
aussi la nature de l’activité commerciale ainsi que la date et le lieu de naissance des
personnes ayant pouvoir d’engager la signature du commerçant. Pour les personnes morales,
le registre du commerce et du crédit mobilier doit comporter la démobilisation, le nom ou
l’enseigne de la société, le siège social, le montant du capital ainsi que toutes les
modifications ayant trait à l’organisation, à la gestion et au contrôle de la société. Lorsque ces
informations sont recueillies par le greffier, la déclaration est enregistrée en plusieurs
exemplaires dont l’un est concerté au lieu de la déclaration puis une copie est remise au
déclarant puis une autre copie est transmise au registre national. Enfin une autre copie est
envoyée au fichier régional.

C- LE FICHIER NATIONAL

Aux termes de l’article 36 alinéa 2 le fichier national centralise toutes les informations
recueillies au niveau des registres locaux. En CI, le fichier national est tenu par les différentes
cours d’appel. La centralisation des informations a pour objet d’éviter qu’un commerçant qui
est sous le coup d’une déchéance ou d’une interdiction se fasse enregistrer dans une autre
ville.

D- LE FICHIER REGIONAL
Aux termes de L’ART 36 al3 le fichier régional est tenu auprès de la cour commune de justice
internationale et d’arbitrage(CCJA) dont le siège est à Abidjan. Ce fichier régional a pour
objet de centraliser tous les renseignements consignés dans chaque fichier national. Aux
termes de l’article 49 de l’acte uniforme l’immatriculation d’une personne physique ou
morale à un caractère personnel. Ce texte ajoute également que nul ne peut être immatriculé à
titre principal à plusieurs registres à un même registre sous plusieurs numéros.

P 3 : LES EFFETS DE L’IMMATRICULATION

A- LES EFFETS JURIDIQUES DE L’IMMATRICULATION

Les effets juridiques de l’immatriculation sont précisés dans les articles 59 à 61 de l’acte
uniforme. Ainsi, l’article 59 al1dispose que toute personne immatriculée au RCCM est
présumée, sauf preuve contraire, avoir la qualité de commerçant au sens du présent acte
uniforme. Cette disposition de l’article 59 affirme le principe d’une présomption simple de la
qualité du commerçant de toute personne ayant obtenu son immatriculation au RCCM. On
déduit en effet de cette disposition la règle selon laquelle dès lors que l’on est inscrit au
RCCM, on a la qualité de commerçant. Par conséquent, on est naturellement soumis aux
règles du droit commercial. Mais la présomption du concept il aura perte de la qualité de
commerçant s’il est prouvé que dans la réalité la personne qui a préalablement obtenu
son inscription au RCCM n’accomplit pas effectivement les actes de commerce par
nature pour en faire sa profession au sens de l’article 2 de l’acte uniforme définissant le
commerçant. Dès lors il faut en déduire que cette personne perd la qualité de commerçant.
Quant à l’alinéa 2 de l’article 54 de l’acte uniforme il apporte une restriction à ce principe de
présomption de la qualité de commerçant en ses termes « toutefois, cette présomption ne joue
pas à l’égard des personnes physiques non commerçant dont l’immatriculation au RCCM

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résulte d’une disposition légale, et les personnes morales qui ne sont pas réputées commerçant
du fait du présent acte uniforme, de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales
et du groupement d’intérêt économique ou d’une disposition légale particulière ». Ce texte
apporte une précision qui indique que par application d’une disposition légale une personne
physique commerçante peut s’inscrire au RCCM de même que des personnes morales qui ne
sont pas considérées comme des commerçants au regard des textes de l’acte uniforme. En la
matière il faut comprendre donc que l’obligation de s’inscrire au registre de commerce et du
crédit mobilier ne pèse plus désormais sur les commerçants personnes physiques ou morales.
C’est une innovation par rapport aux dispositions antérieures de l’acte uniforme portant droit
commercial général car, conformément aux règles de l’acte uniforme d’avril 1997 seuls les
commerçants étaient assujettis à l’immatriculation au RCCM. Il ressort également de
l’article 59 que la conséquence immédiate qui découle de l’immatriculation au RCCM est
l’obligation qui pèse dès cet instant sur l’assujetti d’indiquer sur ses factures, bons de
commandes, tarifs et documents commerciaux ainsi que sur toute correspondance son numéro
et son lieu d’immatriculation au RCCM. D’autres conséquences liées à l’immatriculation au
RCCM sont prévues dans les articles 60 et 61 de l’acte uniforme.

B- LE CONTENTIEUX DE L’IMMATRICULATION

Selon les dispositions de l’acte uniforme le greffier en charge du RCCM doit s’assurer sous sa
responsabilité que les demandes sont complètes puis il doit vérifier la conformité et leurs
énonciations ou pièces justificatives produites à cet effet. Aussi, s’il constate des
Inexactitudes ou s’il rencontre des difficultés dans l’accomplissement de sa mission il saisit
la juridiction compétente de ces difficultés. De même, les contestations entre le requérant et le
greffier, peuvent être portées devant la juridiction compétente. Par ailleurs, le commerçant
personne physique ou morale peut se voir contraint de procéder à cette immatriculation par le
tribunal car en l’absence d’immatriculation la juridiction compétente peut soit d’office soit à
la requête du greffe en charge du registre de commerce ou du crédit mobilier ou de tout autre
requérant prendre une décision en joignant à l’intéressé de procéder à son immatriculation au
frais de l’assujetti lui-même. Cette solution est prévue dans les dispositions de l’article 66 de
l’acte uniforme.
Dans les même conditions la juridiction compétente peut en joindre à tout commerçant déjà
immatriculé au RCCM de faire procéder aux termes de l’article 68 de l’acte uniforme :
- Soit aux mentions complémentaires ou rectificatives que le commerçant aurait omises
- Soit aux mentions ou aux rectifications nécessaires en cas de déclaration inexactes ou
incomplètes
- Soit à sa radiation. En outre, l’article 69 de l’acte uniforme prévoit des sanctions pénales à
l’encontre de tout contrevenant à ces dispositions. En effet, aux termes de ce texte, toute
personne qui s’abstient d’effectuer les formalité prescrite ou qui aurait effectué une formalité
frauduleuse est punie des peines prévue par chaque loi nationale ou bien des peines prévues
par la loi pénale spéciale prise par l’Etat parti en application du présent acte uniforme. Si cela
est possible la juridiction qui prononce la condamnation pourra ordonner aussi la rectification
des mentions et de transcription inexactes.
Selon une disposition particulière de l’article 70 et suivant il peut exister un RCCM unique
pour accomplir les formalités relatives aux suretés et aux crédits bail prévus par la présent
acte uniforme ainsi que par l’acte uniforme portant organisation de suretés et par tous autres
dispositions légales.

S4 : L’OBLIGATION DE LOYALES CONCURRENCES

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En matière commerciale on applique le principe de la liberté de commerce et d’industrie.


Mais cette liberté n’est pas sans limite, ceci signifie que les commerçants en quête de clientèle
ne doit pas détourner celle de leurs concurrent par des moyens déloyaux. Il existe en effet des
cas de concurrence déloyale, c’est donc contre cette pratique que le Droit organise la
protection du commerçant.

P1 : LES MANIFESTATIONS DE LA CONCURRENCE DELOYALE


Les manifestations de la concurrence sont nombreuses mais on peut les regrouper en 3
catégories à savoir la confusion de produits ou d’établissement, le dénigrement et la
désorganisation d’établissement pour le marché.

A- LA CONFUSION DE PRODUITS OU D’ETABLISSEMENT


Il y a confusion de produits lorsque sa présentation est telle qu’il n’est pas toujours facile de le
distinguer d’un autre produit. Tel sera le cas s’il y a imitation de l’emblème ou des couleurs
utilisées par le concurrent. Par ex il aura confusion d’établissement si un employé crée sa
propre entreprise en faisant croire qu’il est toujours au service de son employeur. C’est
également le cas d’un employé qui en dehors des heures de service offre aux clients de son
entreprise des mêmes prestations au moindre coût. Enfin, il aura confusion entre deux
établissements si ceux-ci ont des similitudes de dénomination d’enseigne ou nom commercial.

B- LE DENIGREMENT
Le dénigrement c’est toute attitude de nature à discréditer le produit du concurrent ou de sa
personne elle-même. Le risque de dénigrement existe toujours en matière de publicité
comparative. A cet effet, la publicité comparative n’est pas admise en droit ivoirien car il
s’agit de publicité à caractère insinué et de nature à porter atteinte aux marques des produits.
Mais l’on ne doit pas confondre la publicité qui consiste à vanter les mérites ou les qualités de
son produit avec le dénigrement qui est condamné. En effet, le fait de vanter les qualités de
son produit afin d’attirer la clientèle n’est nullement condamné, au contraire ce qui est
répréhensif c’est la comparaison avec le produit du concurrent dans le but de détourner la
clientèle.

C- LA DESORGANISATION D’ENTREPRISES OU DE MARCHES


La désorganisation est interne lorsqu’elle porte sur la divulgation de secrets de fabrication par
exemple ou bien lorsqu’il s’agit d’une incitation à la grève des employés du concurrent ou
encore lorsqu’il s’agit d’analyser l’activité commerciale du concurrent. En pratique, la
désorganisation peut procéder du débauchage du personnel dont l’absence cause un trouble
dans le fonctionnement de l’entreprise concurrent. On peut retenir par exemple 2 entreprises
de fabrication de produits cosmétiques. La 1ère peut désorganiser la 2nde qui bénéficie d’une
audience importance dans la clientèle en débauchant l’employé chargé de concevoir et de
procéder à la fabrication de produit. Ainsi, le débauchage de cet employé du concurrent va
inéluctablement causer un trouble dans le fonctionnement de cette entreprise car dans
l’immédiat il y a un risque que la production s’arrête jusqu’au recrutement d’un nouvel
employé ayant toutes les compétences techniques dont disposait l’ancien employé. Ce
comportement qui consiste à débaucher l’employé qualifié du concurrent s’analyse comme
une désorganisation de cette entreprise.

P2 : LA PROTECTION DU COMMERÇANT CONTRE LA CONCURRENCE


DELOYALE
Juridiquement il s’agit de l’ensemble des biens affectés à l’entreprise commerciale. On peut
donc dire que le fonds de commerce est un bien qui compte tenu de sa valeur et son

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importance économique fait l’objet d’un statut particulier. Ce statut particulier permet au
commerçant de protéger sa clientèle contre le concurrent, il permet aussi de céder le fonds de
commerce au successeur ou au tiers en cas de vente il permet encore de mettre le fond en
location ou de l’exploiter soit même.

TITRE 2 : FONDS DU COMMERCE


Le fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens qui permettent au
commerçant d’attirer et de conserver une clientèle.cf art135 AUDCG
Le fonds de commerce est un ensemble de bien dont il faut examiner la composition et la
nature juridique. La 2ème idée est que plusieurs opérations juridiques peuvent s’accomplir
sur le fonds de commerce.

S1 : LA COMPOSITION ET LA NATURE JURIDIQUE DU FONDS DE


COMMERCE

P 1 : LES ELEMENTS COMPOSANT LE FONDS DE COMMERCE

A- LES ELEMENTS PRINCIPAUX DU FONDS DE COMMERCE


Les éléments principaux du fonds de commerce sont évoqués dans l’article 136 de l’acte
uniforme. On peut considérer que ces éléments sont également obligatoires dans le fonds de
commerce car l’article 136 dispose à cet effet « le fonds de commerce comprend
nécessairement la clientèle et l’enseigne de la clientèle ou la clientèle et le nom sans
préjudice du cumul de la clientèle avec l’enseigne et le nom commercial.

D- LES ELEMENTS SECONDAIRES DE FONDS DE COMMERCE


Le fonds de commerce peut comprendre différents éléments mobiliers, corporels (le matériel
et l’outillage ;les marchandises en stock) et incorporels (le nom commercial, l’enseigne, la
clientèle ) notamment les éléments suivants: • les installations ; • les aménagements et
agencements ; • le matériel ; • le mobilier ; • les marchandises en stock ; • le droit au bail ; •
les licences d’exploitation; • les brevets d’inventions, marques de fabrique et de commerce,
dessins et modèles, et tout autre droit de propriété intellectuelle nécessaires à l’exploitation.
Cf. art137 AUDCG.

NB/ MODE D’EXPLOITATION


Le fonds de commerce peut être exploité directement ou en exécution d’un contrat de location
gérance. L’exploitation directe peut être le fait d’un commerçant, même s’il est entreprenant,
ou d’une société commerciale. La location-gérance est une convention par laquelle le
propriétaire du fonds de commerce, personne physique ou morale, en concède la location, en
qualité de bailleur, à une personne physique ou morale, locataire-gérant, qui l’exploite à ses
risques et périls. L’entreprenant ne peut être partie à un contrat de location-gérance.

P2 : LA NATURE JURIDIQUE DU FONDS DE COMMERCE


A : LA CESSION DU FONDS DE COMMERCE
Les conditions de cession du fonds de commerce ainsi que les effets de la cession du fonds de
commerce sont prévus dans les dispositions de l’acte uniforme à savoir les articles 147 à 168
de l’acte uniforme. S’agissant des cessions du fonds de commerce il faut distinguer les
questions relatives aux parties au contrat des conditions portant sur le droit et le prix. Par
ailleurs, il faut noter aussi des conditions relatives à la forme et à la publicité de la cession du
fonds de commerce.

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Ensuite, il y a des effets liés à la cession du fonds de commerce. De ce point de vue il est
important de savoir que la cession de fonds de commerce fait telles des obligations à la fois à
la charge du vendeur et à la charge de l’acquéreur. En ce qui concerne le vendeur, 2
obligations essentielles sont à sa charge, il y a l’obligation de délivrance et de garantie.
L’obligation de délivrance est celle qui consiste à mettre le fonds de commerce à l’acquéreur
quant à l’obligation de garantie, il comprend la garantie des vices cachés, la garantie
d’évictions et de son fait personnel.
Il pèse également sur l’acquéreur une obligation essentielle à savoir le paiement du prix de
vente (cession = vente) qui doit se faire au lieu indiqué dans l’acte de vente. Le paiement doit
être fait entre les mains d’un séquestre désigné d’un commun accord. Le vendeur du fonds de
commerce bénéficie de certaines garanties qui ont pour but de permettre au vendeur dans
l’hypothèse de paiement partiel du prix de vente de percevoir le solde du prix. A cet effet 2
garanties ont été retenues. Il s’agit du privilège du vendeur du fonds de commerce. Ce
privilège a pour effet de protéger le vendeur contre les nantissements qui pourraient être
consentis par l’acquéreur sur le fonds de commerce. Il peut être aussi l’acquéreur contre
d’éventuelles aliénations. La 2ème hypothèse est l’action résolutoire : c’est l’action en vertu
de laquelle le vendeur qui n’a pas reçu paiement d’une vente peut demander la résolution du
contrat de vente.
Elle obéit à des règles qui s’expliquent par le souci de protéger :
- l’acheteur contre le vendeur sur la valeur du fonds de commerce
- les créanciers du vendeur pour éviter qu’il parte avec l’argent sans rembourser les
créanciers.

A1. REGLES GENERALE DE LA CESSION DU FONDS DE COMMERCE

a. LES MODALITES DE LA VENTE

1. La forme et le contenu
Conditions de la forme : le contrat de vente doit être fait par écrit et peut être un acte
authentique ou sous seing privé enregistré. Cette acte doit contenir un certain nombre de
mentions obligatoires :
- L’origine de la propriété (le nom du précédent vendeur, la date de l’acte d’acquisition, et le
prix qu’il a lui-même acheté)
- L’état des privilèges et des nantissements inscrit sur le fonds de commerce
- Le chiffre d’affaire réalisé au cours des 3 dernières années
- Les bénéfices des 3 dernières années - Le bail et les caractéristiques du bail. Sanction :
- si une des mentions manque, le tribunal peut déclarer la vente nulle (si cela a entrainé une
erreur) ; - Si une mention était inexacte, l’acheteur peut demander soit l’annulation de la vente
soit une réduction du prix.
Condition relative au prix :
- le prix doit être sérieux, réel et sincère. Au cas où il y aurait une dissimulation partielle du
prix pour des raisons fiscale ;
- prix global pour l’ensemble du fonds de commerce, mais il doit y avoir des prix distinct pour
les éléments in corporels, les outillages, et les marchandises (raison fiscale et pour le
mécanisme des nantissements qui suppose de séparer les prix de chacun des éléments) ;
- l’acte de vente doit être enregistré dans le mois de sa date de vente à l’administration de
l’enregistrement.
Si le prix déclaré est insuffisant :
- le fisc peut faire comparaitre les parties devant une commission départementale qui peut
ordonner une expertise

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- l’administration dispose d’un droit de présomption, droit pour l’administration de se


substituer à l’acquéreur (= acheter à sa place). Elle doit offrir 1/10 en plus du prix déclaré ;
- elle peut essayer de prouver qu’il y a eu dissimulation du prix : les parties au contrat peuvent
être condamnées à une amende.
La publicité de la vente du fond : elle vise à protéger les créanciers du vendeur (les
créanciers chirographaires) pour éviter que le commerçants vende son fond et s’en aille en
oubliant de payer ses créanciers. C’est l’acheteur du fonds de commerce qui doit procéder à
une double publication avant de payer le prix, dans un journal d’annonces légales et au
BODACC (bulletin officiel des annonces civiles et commerciales). C’est l’acheteur qui doit
faire la publicité car il s’agit d’éviter un vendeur malhonnête.

A2. LES EFFETS DE LA CESSION DU FONDS DE COMMERCE


La vente fait naitre un certain nombre d’obligations

1. Les obligations du vendeur

- délivrer le fonds de commerce qu’il vend (clientèle, nom, stocks…) ;


- éviter tous actes de nature à concurrencer l’acquéreur. Pour éviter ca, le contrat prévoit
toujours une clause de non concurrence (le vendeur s’interdit de se rétablir dans une activité
identique et dans un certains périmètre).
En cas de non-respect, l’acquéreur peut saisir le tribunal et demander des dommages et
intérêts ou la fin de cette concurrence illicite. Condamnation du vendeur à un paiement
d’astreinte (paiement d’une certaine somme par jour d’ouverture en plus.

2. Les obligations de l’acheteur


- payer le prix convenu dans l’acte ;
- payer les frais accessoires (taxes = droits de mutation, intermédiaires = frais d’agence.) ;
- continuer les contrats de travail du personnel
- il doit faire publier dans un journal d’annonce légale de la vente du commerce afin que les
éventuels créancier leur réclame la somme due.

B. LA VENTE A CREDIT DU FONDS DE COMMERCE


Très souvent, les fonds ne vont pas être payés comptant par l’acquéreur. Il contractera un
emprunt. Mais va-t-il payer ? Les privilèges du vendeur peuvent être bénéfiques pour deux
personnes :
- le vendeur lui-même fait crédit à son acquéreur ;
- les privilèges sont donnés au banquier.
Privilèges : le titulaire du privilège sera payé avant les autres créanciers.

a. LE PRIVILEGE DU VENDEUR PROPREMENT DIT

1. Condition d’existence du privilège


Il faut que le vendeur ait inscrit sont privilège sur un registre public tenu par le greffe du
tribunal de commerce, prise dans la quinzaine de l’acte de vente. Cette inscription est
rétroactive (elle prend effet à la date de l’acte de vente).
2. Les effets et conséquences du privilège
Le droit de préférence : droit d’être payé en cas de revente du fonds de commerce avant les
autres créanciers chirographaires. Ce droit de préférence ne s’exerce pas globalement sur
l’ensemble du prix. Il s’exerce séparément sur les prix respectifs de chacun des éléments du

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fond (éléments incorporels, marchandises et outillages) Le prix qui est obtenu de la revente de
chaque éléments sert à payer ce qui reste du au vendeur sur l’élément correspondant.
La fraction du prix payé, comptant peut être imputée librement par le vendeur sur n’importe
quels éléments. Les paiements à crédit eux sont imputés dans l’ordre suivant : Marchandises ;
matériel et outillage ; éléments incorporels. Pour se garantir, le vendeur à crédit peut en plus
de son privilège inscrire un nantissement sur le fonds de commerce.
Le droit de suite : droit d’exercer le privilège même si le fond a été transmis à un autre
propriétaire. Cette situation ne se rencontre que très rarement, car l’acheteur va faire en sorte
d’effacer les privilèges. Avant d’acheter, l’acheteur vérifiera au greffe du tribunal s’il y a un
nantissement ou un privilège. Si c’est le cas, l’acheteur fera l’offre du prix directement au
créancier inscrit. Le créancier peut se contenter du prix et le privilège sera effacé, mais il peut
également faire une surenchère de 1/10, calculé sur les éléments incorporels, puis il y vente
aux enchères.

b. LES EFFETS DE LA VENTE A CREDIT


La vente fait naitre un certain nombre d’obligations

1. Les obligations du vendeur

- délivrer le fonds de commerce qu’il vend (clientèle, nom, stocks…) ;


- éviter tous actes de nature à concurrencer l’acquéreur.
Pour éviter ça, le contrat prévoit toujours une clause de non concurrence (le vendeur s’interdit
de se rétablir dans une activité identique et dans un certains périmètre).
En cas de non-respect, l’acquéreur peut saisir le tribunal et demander des dommages et
intérêts ou la fin de cette concurrence illicite. Condamnation du vendeur à un paiement
d’astreinte (paiement d’une certaine somme par jour d’ouverture en plus.

2. Les obligations de l’acheteur


- payer le prix convenu dans l’acte ; payer les frais accessoires (taxes = droits de mutation,
intermédiaires = frais d’agence.) ; continuer les contrats de travail du personnel ; il doit faire
publier dans un journal d’annonce légale de la vente du commerce afin que les éventuels
créancier leur réclame la somme due.

II: LES NANTISSEMENTS


Il s’agit de donner en gage un fonds de commerce. Le locataire peut louer le fonds de
commerce (location gérance). Le commerçant qui a besoin d’un crédit peut donner son fonds
en gage.
Deux sortes de nantissements (selon la façon dont naît le nantissement)

A.LE NANTISSEMENT AMIABLE


Il naît à la suite d’un accord entre le débiteur et le garanti.

a) L’établissement du nantissement
Il doit donner lieu d’abord à un acte écrit qui peut être authentique (acte notarié) ou acte sein
privé (signature). Ensuite, inscription du nantissement dans les 15 jours qui suivent sur un
registre spécial tenu au greffe du tribunal de commerce. C’est la date de cette inscription qui
détermine le rang du créancier nanti

b. La portée du nantissement

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Tous les éléments qui composent le fonds de commerce ne sont pas compris dans le
nantissement. 3 catégories : certains éléments en font obligatoirement partie, la clientèle, le
nom commercial et l’enseigne, le droit au bail. Certains éléments peuvent faire partis du
nantissement mais seulement en vertu expresse de l’acte du nantissement (écrit dans l’acte) :
les droits de propriété industrielle ; le matériel et l’outillage.
Ne fait jamais parti du nantissement : les marchandises (elles ne font pas parties de nos
garanties)

c. Les effets du nantissement

Le débiteur conserve le droit de l’administrer et même éventuellement de le vendre. Il doit


également maintenir le fond en activité et ne pas en diminuer la valeur. Le créancier bénéficie
du droit de préférence et du droit de suite.

1. Le droit de préférence
Le droit pour le créancier nantis d’être payé avant les créanciers chirographaires (ceux qui
n’ont pas de garanties) sur le prix de vente éventuelle du fond. S’il y a plusieurs créanciers
inscrits, ils sont payés dans l’ordre d’inscription.
2. Le droit de suite
Droit pour le créancier nantis de faire vendre le fond s’il n’est pas payer de sa créance, même
si le fond n’est plus le propriétaire du débiteur. L’acquéreur du fonds de commerce doit
respecter un certain nombre de précautions : - il doit se renseigner au greffe du tribunal sur
l’existence éventuel d’un nantissement - il fera l’offre du prix au créancier nantis : si le
créancier est satisfait, il effacera le nantissement, si le créancier n’est pas satisfait il peut faire
une surenchère de 1/10 sur le prix de vente des éléments incorporels. Le fond est alors mis en
ventes aux enchères avec comme mise à prix, le prix initial + 1/10 C’est celui qui fait la plus
forte enchère qui est déclaré acquéreur. Si personne ne se porte acquéreur, le local
appartiendra aux créanciers. Le nantissement est donc effacer.

d. Le nantissement judiciaire
Il peut être pris sans l’accord du propriétaire du fonds de commerce mais avec l’accord du
tribunal. Le créancier s’aperçoit que la situation du débiteur est irrégulière. Avant, d’attendre
la fin pour être rembourser, il va demander au tribunal un nantissement sur le fonds de
commerce. Le banquier doit prouver du prêt, et doit expliquer que la créance sera difficile à
récupérer.

1. Les effets du nantissement judicaire.


Les mêmes que précédemment SAUF que le nantissement judiciaire peut être annulé dans
certaines hypothèses : Quand il y a liquidation judiciaire, le tribunal vérifiera la date dans
laquelle le commerçant est en cessation d’activité (période suspecte dans laquelle tous les
actes seront annulés)

S 2 : LA LOCATION GERANCE OU GERANCE LIBRE


Contrat par lequel le propriétaire d’un fonds de commerce le donne en location à quelqu’un.
Le gérant exploite le fonds de commerce à son nom propre, et à ces risques et périls, contre le
versement d’une redevance au propriétaire. Il y a donc une séparation entre le fonds de
commerce et l’exploitation du fond.

I. CONDITION DE VALIDATION DES CONTRATS DE


GERANCE

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A.CONDITION DE DELAI

Le propriétaire doit avoir lui-même exploité pendant 2 ans pour pouvoir le donner en location.
Pour éviter que le fonds de commerce ne soit un placement de spéculation. Elle peut être
réduite par ordonnance du président du tribunal, si le propriétaire bénéficie d’une
impossibilité. Cette condition est écartée par la loi elle-même dans certains cas :
- au bénéfice des héritiers - au bénéfice des sociétés pétrolières

B.CONDITION DE PUBLICITE
La location gérance doit faire l’objet d’une double publicité :
- inscription au RCS dans les 15 jours du contrat ; dans un journal d’annonce légale
(journaux ordinaire, quotidien, hebdomadaire qui sont habilités à publier les annonces
légales).

II. LES EFFETS DU CONTRAT DE GERANCE

A.LES EFFETS VIS-A-VIS DU LOCATAIRE


Le locataire gérant à la qualité de commerçant, et par conséquent il doit se faire inscrire au
RCS. Il doit maintenir la clientèle (c’est un des éléments qui compose le fond- le propriétaire
loue le fond et donc la clientèle, il se doit de la garder) et garder la destination du fond (on ne
peut changer un restaurant en café). Il doit payer la redevance (loyer), acheter la marchandise
en stocks, continuer les contrats de travail conclus par le propriétaire, et verser un
cautionnement au propriétaire.

B.LES EFFETS VIS-A-VIS DU BAILLEUR


Le propriétaire n’a plus la qualité de commerçants puisqu’il a donné son fond en gérance, et
donc il n’est plus immatriculé au RCS Il ne doit pas gêner le gérant dans l’exercice de son
commerce, il ne doit pas lui faire de concurrence.
Le propriétaire du fond est solidairement responsable des dettes contractées par le gérant.
Celui qui doit payer les dettes c’est le gérant locataire, mais s’il n’arrive pas à payer un
fournisseur c’est le propriétaire qui doit payer.
Cette règle suit deux limitations :
•il faut qu’il s’agisse de dettes contractées par le gérant dans un certain délai. Ce délai
commence avec la location gérance et se termine 6 mois après la publication de la location
gérance.
•il faut qu’il s’agisse de dettes contractées à l’occasion de l’exploitation du fond : -
La responsabilité du propriétaire est exclue des dettes personnelles du locataire
- Pour que le propriétaire soit responsable mais si la dette répond à une nécessité de
l’exploitation.

III.LA FIN DE LA LOCATION GERANCE


Le contrat de location de gérance est conclu pour une durée brève (1 an) cependant la location
peut être renouvelée. Si le propriétaire ne veut pas renouveler le contrat, le locataire n’a droit
à aucune indemnité par exemple sous prétexte qu’il a augmenté la clientèle. La location prend
fin en cas de décès du locataire car c’est un contrat intuitu personae (en fonction de la
personne) La fin de la location gérance doit faire l’objet de publicité au RCS et dans les
journaux. Le propriétaire doit reprendre les marchandises en stocks et redonner le montant de
la caution (sous retenu d’une somme si besoin). Le locataire gérant peut en principe se rétablir

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dans un commerce identique, sauf si une clause de non concurrence avait été prévu dans le
contrat.

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DROIT DES AFFAIRE BTS2

TITRE I-LES EFFETS DE COMMERCE


LES INSTRUMENTS DE PAIEMENTS ET DE CREDIT

CHAPITRE I/ LES EFFETS DE COMMERCE


L’effet de commerce est un titre négociable qui constate l’existence d’une créance de somme
d’argent au profit d’une personne appelé porteur servant à son paiement. Autrement dit, la
lettre de change est un document papier par lequel une partie s’engage à verser une certaine
somme à une certaine date à l’autre partie, le bénéficiaire. Les effets de commerce sont :
-un moyen de garantie de la créance à l’échéance ;
-un moyen de paiement ;
-un moyen de financement (l’entreprise présente l’effet de commerce à la banque en vue
d’avoir la liquidité avant l’échéance ; le prêt entraine le paiement d’intérêts dont le taux est le
taux d’escompte).
Les effets de commerce les plus utilisés sont la lettre de change et le billet à ordre. On verra
aussi dans le cadre de ce présent cours le Warrant.

I-LA LETTRE DE CHANGE


A-LA NOTION DE LA LETTRE DE CHANGE
1-DEFINITION
La lettre de change ou traité est un écrit ou titre papier négociable par lequel une personne, le
tireur (créancier) donne l’ordre à une autre personne, le tiré (débiteur) de payer à une date
déterminée une certaine somme à lui-même ou à un tiers appelé bénéficiaire ou porteur. Elle
met en présence trois personnes : le tireur, le bénéficiaire et le tiré.

2-Le rôle de la lettre de change


La lettre de change est un instrument de paiement mais aussi un instrument de crédit bancaire
qui est bénéfique :
-au débiteur qui paye à crédit ;
-au créancier qui peut être payé immédiatement faisant escompter la traite par une banque ;
-à la banque qui prélève des intérêts sur les fonds.

B-CONDITIONS DE CREATION DE LA LETTRE DE CHANGE


La création de la lettre de change est soumise à des conditions de forme et de fonds.

1- Les conditions de formes


La lettre de change est un écrit qui doit comporter huit (08) mentions obligatoire pour être
valable :
-la dénomination « lettre de change » doit apparaitre dans le texte lui-même ;
-le mandat pur et simple de payer une somme déterminée : veuillez payer ou je vous prie
de payer ;
-le nom et l’adresse du tiré : le tiré peut être le tireur lui-même ;
-le nom du bénéficiaire ;
-l’indication du lieu de paiement ;
-l’indication de la date et du lieu de création ;
-la signature de celui qui émet la lettre de change, le tireur.
L’omission d’une mention obligatoire entraine la nullité du titre. C’est une nullité d’ordre
publique. Toute personne peut faire une opposition. Cependant, une lettre de change n’ayant
pas toutes les mentions écrite peut prendre la forme d’une reconnaissance de dette.

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2-Les conditions de fond


La lettre de change étant un acte de commerce, la capacité commerciale est obligatoire pour
les signataires à savoir LE TIRE ET LE TIREUR.
Le consentement des signataires de la lettre doit être librement exprimé.
Aussi faut-il que l’objet et la cause de la lettre de change doivent être réels et licite.

C-LA CIRCULATION DE LA LETTRE DE CHANGE


La lettre de change se transmet par la technique de l’endossement. L’endossement est le
mécanisme par lequel le porteur d’un titre de créance appelé endosseur ou le cédant le
transmet en apposant au dos de celui-ci sa signature et le transmet à un nouveau porteur
appelé endossataire ou cessionnaire.
Il existe trois modes d’endossement :
-l’endossement translatif de propriété est le procède par lequel le détenteur d’une lettre de
change transmet tous les droits attachés au titre à un nouveau porteur. Concrètement cet
endossement est effectué par une signature au dos du titre suivi de la mention « endossement
translatif », ou endossement en pleine propriété suivi de l’identité du nouveau porteur et de la
remise du titre au nouveau porteur. Il est pratiqué lors de l’escompte par une banque ou si la
traite sert de moyen de paiement.
-l’endossement de procuration : l’endosseur donne mandat à l’endossataire (banque)
l’autorisation d’encaisser le montant du titre (lettre de change) au profit du bénéficiaire. C’est
donc un mandat d’encaissement ou de recouvrement.
-l’endossement pignoratif ou à titre de gage (garantie) : il consiste à donner la lettre de change
en gage (à un banquier) sans perdre la qualité de propriétaire du titre en vue de se procurer des
fonds.

NB :
La lettre de change s’éteint par son paiement. Le porteur légitime qui n’est pas payé à
l’échéance doit faire dresser un protêt faute de paiement.
Le protêt faute de paiement est un acte dressé par un huissier qui constate le défaut de
paiement de la lettre de change.

D-LE PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE


On verra successivement les garanties de paiement, les modalités de paiement et les incidents
dans le paiement de la lettre de change.

1- LES GARANTIES DE PAIEMENT


Elles sont relatives à la provision, à l’acceptation du titre et à l’aval.

a- la provision de la lettre de change


La provision est une créance éventuelle du tireur contre le tiré susceptible d’exister à
l’échéance du titre. Sa propriété est transmise de droit aux porteurs successifs.

b- l’acceptation de la lettre de change


C’est l’acte par lequel le tiré s’engage à payer le montant de la lettre de change, à l’échéance,
entre les mains du porteur.
L’acceptation fait présumer la provision. Et la règle de l’inopposabilité des exceptions est
admise car le porteur est présumé de bonne foi.

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c- l’aval
C’est un cautionnement cambiaire par lequel un avaliste donne la garantie que la lettre de
change sera payée à l’échéance, s’il y a défaillance de la personne garantie par l’aval.

2- les modalités de paiement de la lettre de change


Le porteur d’une lettre de change doit présenter au paiement, soit le jour où elle est payable,
soit l’un des deux jours ouvrables qui suivent. En cas de non présentation au paiement le tiré
peut consigner la somme due à un compte de dépôt du trésor public aux frais, risques et périls
du porteur. Le paiement se fait soit par le tiré, soit par son mandataire en espèce, par chèque
ou par virement. Par ailleurs, le paiement de la lettre de change peut être total ou partiel. S’il
est partiel, le porteur fera dresser un protêt pour le montant non payé.

 Les incidents dans l’exécution du paiement de la lettre de change


Il y a deux types d’incidents :
-le défaut de paiement : constaté par un acte authentique (protêt faut de paiement)
-l’opposition au paiement : en cas de perte ou vol de la lettre de change et aussi, en cas de
faillite ou de liquidation judiciaire du porteur.

II/ LE BILLET A ORDRE

A-LA DEFINITION
Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne, le souscripteur (débiteur ou client)
s’engage à payer à une autre personne, le bénéficiaire (créancier ou fournisseur), une somme
d’argent à une date déterminée (l’échéance).
Le billet à ordre est une reconnaissance de dette écrite du débiteur. Le billet à ordre est à la
fois un instrument de paiement et de crédit.
A la différence de la lettre de change, le billet à ordre met en présence deux(02) personnes, le
souscripteur et le bénéficiaire.

B-LES DIFFERENTS TYPES DE BILLET A ORDRE


Il existe deux(02) types de billet à ordre :
-le billet à ordre classique qui est réalisé sur du support papier ;
-le billet à ordre relevé dont le support est informatisé (informatique).

C-LES CONDITIONS DE CREATION DU BILLET A ORDRE


Tout comme la lettre de change, le billet à ordre est soumis à des conditions de forme et de
fond.
1- Conditions de forme
Le billet à ordre doit comporter les mentions obligatoires suivantes :
-la dénomination billet à ordre ;
-la promesse pure et simple de payer une somme d’argent exprimée en ces termes : « je
paierai ou nous paierons » ;
-l’indication du lieu de paiement ;
-l’indication de la date de paiement (l’échéance) ;
-l’indication du nom du bénéficiaire ;
-la date et le lieu de création du billet à ordre ;
-la signature du souscripteur.

NB :

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Si l’échéance n’est pas indiquée, le billet à ordre vaut billet à ordre à vue ; c’est-à-dire
payable immédiatement.

2-conditions de fond
Le billet à ordre présente les mêmes conditions de fond que la lettre de change

III/ LE WARRANT

A-DEFINITION

*Le warrant est le titre représentant un lot de marchandises placées dans un entrepôt public
dit « magasin général ».Cette opération est destinée à permettre la mise en gage de
marchandises dans le cadre d’un contrat de crédit .Le dépôt dans un magasin général, donne
lieu à la délivrance d’un récépissé qui est remis au déposant et d’un « warrant ». A l’échéance
du crédit, à défaut de paiement de la créance gagée, le porteur du warrant peut faire réaliser
son gage.
*C’est un billet à ordre souscrit par un commerçant par lequel le souscripteur, en même temps
qu’il s’engage à payer une somme déterminée à une certaine échéance, confère au bénéficiaire
et aux porteurs successifs un nantissement sur des marchandises déposées dans un magasin
général ou exceptionnellement sur des marchandises que le souscripteur s’engage à conserver
chez lui.
*utilité : Permet à un commerçant qui a épuisé les modes de financement classique de se
procurer du crédit en consentement à son créancier une garantie.

B-CREATION DU WARRANT

1-CONDITION DE FORME DU RECEPISSE-WARRANT


Deux éléments dont chacun à un recto et un verso avec les mêmes mentions.
-au recto du warrant
Sont figurés le nom, la profession, l’adresse du déposant, description de la nature des
marchandises déposées, toute indication pour permettre d’évaluer la marchandise déposée(en
pratique la marchandise est évaluée par un expert et on joint le certificat d’expertise au
récépissé-warrant).
-au recto du récépissé .Idem
-Au verso du récépissé. Rien
-Au verso du warrant
Dénomination « warrant », le montant intégral de la créance garantie (valeur du warrant), date
de l’échéance du warrant, nom, prénom, profession, domicile du bénéficiaire (endossataire,
créancier) du warrant.

2-CONDITIONS DE FOND
-Seuls les industriels, commerçants, agriculteurs et les artisans peuvent souscrire à un warrant
car ils peuvent accéder aux magasins généraux qui sont des établissements à usage d’entrepôt
autorisés par l’administration.
-Le warrant porte sur des matières premières, des marchandises ou des produits manufacturés
(fabriqués).
-Le warrant suppose un dépôt effectif dans un magasin général autorisé par l’administration.

C-TRANSMISSION ET PAIEMEN

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1-TRANSMISSION DU WARRANT
-Le warrant est transmissible par endossement (signature au dos du warrant) même s’il ne
comporte pas de clause à ordre. Le premier endossement est nominatif, les autres peuvent être
en blanc ou au porteur.
Le 1er endossement créé le titre. Les autres le font circuler et sont soumis à la règlementation
de la lettre de change ou du billet à ordre. C’est à dire que La circulation du titre à lieu à partir
du deuxième endossement.
En sommes, la transmission du warrant correspond à la transmission d’un effet de commerce.

2-LE PAIEMENT
-QUI DOIT PAYER ? : C’est le porteur du récépissé (pas forcement le déposant), c’est le
titulaire du récépissé (propriétaire des marchandises) et pas forcément celui qui a déposé la
chose.

LES INSTRUMENTS DE PAIEMENT

Leçon2 : LES CARTES DE PAIEMENT ET LE CHEQUE

CHAPITRE 1 : LES CARTES DE PAIEMENT

I-DEFINITION
La carte de paiement est une carte émise par un établissement de crédit (banque commerciale)
et qui permet à son titulaire de retirer ou transférer des fonds.
Pour ce qui est de la carte de crédit, elle permet exclusivement le crédit fait par une banque ou
un établissement assimilé (COOPEC…).
La carte de paiement se présente sous la forme d’un rectangle de plastique rigide et
comportant :
-Au recto, le nom de la carte, le numéro de la carte, la période de validité et le nom du
titulaire.
-Au verso, une bande magnétique ou une puce électronique, le nom de la banque qui délivre
la carte et un spécimen de la signature du titulaire de la carte.

II-CONDITIONS D’UTILISATION D’UNE CARTE DE PAIEMENT


L’utilisateur de la carte doit être un client de la banque c’est avec un compte bancaire dans
l’établissement financier. Il existe un contrat d’adhésion entre l’émetteur (banque) et le
titulaire de la carte (client).
Le titulaire de la carte l’utilise pour faire des retraits d’espèces dans les distributeurs
automatiques de billets ou guichets automatiques.
Pour éviter les risques de fraude, le titulaire utilise un code confidentiel généralement de
quatre chiffres.

III-LES EFFETS DE L’UTILISATION D’UNE CARTE DE PAIEMENT


La carte de paiement a l’avantage d’être un paiement sécurisé, rapide et électronique. Il évite
au client le rang dans les banques lors des virements.
En cas de perte ou vol, le titulaire peut faire opposition par téléphone confirmée par écrit dans
les 24h qui suivent la demande.

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Celui qui falsifie ou vol une carte de paiement et qui en fait usage ou tente de l’utiliser
s’expose à une peine d’emprisonnement de 1 à 3 ans et d’une amende de 100 000 Fr à
250 000 Fr.

CHAPITRE II- LE CHEQUE

A-NOTION DU CHEQUE

1-DEFINITION
Le chèque est un écrit par lequel une personne, dénommée tireur et titulaire d’un compte en
banque (tireur) donne l’ordre à sa banque ou établissement assimilé (tiré) de payer une
certaine somme soit à son profit, soit au profit d’un tiers (bénéficiaire) sur présentation d’un
écrit.
Contrairement à la lettre de change et le billet) ordre, le chèque est un instrument de paiement
et non de crédit. Il sert uniquement à retirer des fonds en banque.

2-LES DIFFERENTS TYPES DE CHEQUES


*Le chèque barré : c’est un chèque au recto duquel figurent deux barres obliques ou parallèle.
Le barrement de chèque peut être général ou spécial.
-Le cheque à barrement général : c’est celui qui ne comporte aucune inscription entre
les barres et dont le paiement ne peut être effectué dans n’importe quelle banque ou
établissement assimilé du client émetteur.
Ex : un client de la SGBCI émet un chèque général, le bénéficiaire peut le présenter dans
toutes les banques SGBCI du pays.
-Le chèque à barrement spécial : c’est celui entre les barres duquel est inscrit le nom
de la banque et dont le paiement ne peut être effectué que dans la banque ainsi désignée.
Ex : le chèque à barrement spécial sur lequel est inscrite la banque BIAO de Man. Le
bénéficiaire ne peut se présent uniquement qu’à la banque BIAO de Man pour être payer et
non à la banque BIAO de Daloa.
*Le chèque non barré ou ordinaire : C’est un chèque qui peut être payé en espèce et
qui est transmissible par endossement.
*Le chèque certifié : c’est un chèque dont le montant de la provision est bloqué par la
banque au profit du porteur jusqu’au terme du délai légal de présentation.
*Le chèque de voyage : c’est un chèque dont le montant est fixé d’avance et tiré par
banque à l’ordre de l’un de ses clients sur l’un de ses établissements. Ce chèque permet au
porteur (vacancier en déplacement à l’étranger) de retirer l’argent dans les pays et ville ou la
banque est représentée.

B- LA CREATION DU CHEQUE
Ce sont les conditions de forme et de fond

1-conditions de forme
Le chèque doit comporter obligatoirement les mentions suivantes :
-la dénomination « chèque » comme titre ;
-le mandat ou l’ordre pur et simple de payer une somme déterminée ;
-le nom du banquier tiré ;
-le nom et l’adresse du tireur ;
-le lieu de paiement ;
-la signature manuscrite du tireur ;
-le lieu et la date du tirage ou d’émission.

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2-Conditions de fond
Elles tiennent aux parties et à la provision.

*Tenant aux parties :


-le tireur doit avoir son consentement au moment de la signature du chèque et doit avoir
la capacité commerciale.
-le tiré doit être nécessairement une banque ou un établissement assimilé.
-le bénéficiaire doit avoir la capacité de recevoir.
*Tenant à la provision du chèque :
La provision est une créance de somme d’argent du tireur sur la banque (tiré). Le compte du
tireur doit être suffisant et disponible (avoir suffisamment de somme d’argent sur son
compte).

C- LA TRANSMISSION DU CHEQUE
Le chèque se transmet par la technique de l’endossement. L’endossement consiste pour un
cédant à apposer au dos du chèque sa signature aux fins que soit payé à celui qui le porte le
montant inscrit au recto du chèque.

D- LE PAIEMENT DU CHEQUE
C’est l’acte qui finalise l’émission du chèque. Le paiement du chèque consiste au porteur de
se présenter à la caisse de la banque. Le banquier procède à des vérifications des mentions
obligatoires à inscrire sur le chèque et est tenu de payer le chèque dès lors que le compte
contient suffisamment d’argent.
Le porteur du chèque peut se présenter au paiement dès la réception du chèque. Mais la loi a
imposé un délai de présentation, il est de huit(08) jours pour le chèque émis et payable dans
un Etat membre de l’UEMOA si le paiement doit se faire dans le pays d’émission.
Ce délai est de 45 jours si le chèque est émis dans un Etat membre de l’UEMOA et payable
dans un autre Etat de l’UEMOA. En plus, ce délai est de 70 jours si le chèque est émis en
dehors de l’UEMOA et payable dans un Etat membre de l’UEMOA.
Cependant si le chèque n’est pas payé pour quelques raisons que se soient, le porteur du
chèque peut exercer un recours faute de paiement. Ce recours se fait par l’établissement d’un
protêt avant l’expiration du délai de présentation au paiement ou par l’établissement d’un
certificat de non-paiement.

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TITRE II- LA VENTE COMMERCIALE


La vente commerciale est un contrat entre commerçant par lequel l’un appelé vendeur
transfert la propriété d’une chose à un autre appelé acheteur contre le paiement du prix. Ou
encore la vente commerciale est une convention par laquelle deux personnes physiques ou
morales s’obligent l’un à livrer des marchandises et l’autre à payer le prix.
La vente commerciale est différente du contrat de vente classique par la qualité des parties au
contrat de vente ainsi que par l’objet du contrat. Il ressort de l’article 234 de l’acte uniforme
relatif au droit commercial général que la notion de vente commerciale vise les contrats de
vente de marchandises entre commerçants (personnes physiques ou morales), y compris les
contrats de fournitures de marchandises destinées à des activités de fabrication ou de
production.
En effet, cette vente spéciale a pour source :
-Acte uniforme ;
-Droit commercial général ;
-code civil ;
-convention de vienne pour les ventes internationales de marchandises ;
-usages et pratiques.
Que dire de ces conditions de formation ?

CHAPITRE 1 : LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE COMMERCIALE


La formation du contrat de vente commerciale est soumise aux règles générales relatives aux
contrats à savoir le consentement, la capacité, l’objet et la cause.

I-LE CONSENTEMENT DES PARTIES


C’est la rencontre de l’offre et de la demande. C’est la rencontre des volontés du vendeur et
l’acheteur. Ce consentement doit être débarrassé de vices que sont le dol, l’erreur et la
violence.

A-L’EXISTENCE DU CONSENTEMENT
La formation de la vente suppose l’existence d’une offre et d’une acceptation.

1-l’offre
L’offre est la proposition ferme, pure et simple de conclure un contrat déterminé. L’offre doit
être suffisamment précise car la seule acceptation doit suffire à conclure le contrat de vente.
En claire, une proposition est suffisamment précise lorsqu’elle : « désigne les marchandises et
expressément ou implicitement, fixe la qualité et le prix ou donner les indications permettant
de les déterminer. ».
L’offre doit être faite à une personne déterminée, être suffisamment précise et indiquer la
volonté de son auteur d’être lié en cas d’acceptation.
L’offre peut être faite expressément ou tacitement.
L’offre est expresse lorsqu’elle est traduite par une action spéciale accomplie en vue de porter
la proposition de contracter à la connaissance d’autrui et cela à travers l’écrit ou la parole.
L’offre tacite se déduit du comportement de l’offrant.
Ex : marchandises exposées sur un étale dans un lieu habituellement non ouvert au commerce
avec le vendeur assis derrière l’étale.
Il faut distinguer l’offre faite avec stipulation d’un délai et celle faite sans stipulation d’un
délai d’acceptation.
En cas d’absence de stipulation d’un délai en matière de vente commerciale tant que l’offre
n’a pas été acceptée elle peut, en principe, être révoquée. Ainsi en matière de contrat par

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correspondance, elle peut être révoquée tant que l’acceptant n’a pas été expédié son
acceptation.
En cas de stipulation d’un délai d’acceptation, l’offre est irrévocable avant l’expiration de ce
délai même si l’offre précise qu’elle est irrévocable, elle ne peut être révoquée.

2-l’acceptation
L’acceptation doit être pure et simple et non assorti de Reserve. Elle peut être expresse ou
tacite. Elle est expresse lorsqu’elle résulte de tout acte ou de tout geste qui d’après les usages
ne peut avoir été accompli qu’en vue de faire connaitre la volonté de son auteur.
Quant à l’acceptation tacite elle suppose un d’où l’on peut raisonnablement déduire la volonté
de contracter. C’est le cas d’un commerçant qui expédie des marchandises qu’on lui a
commandées, accepte par la même occasion l’offre d’achat qui lui a été faite (il n’y a pas eu
de contre-proposition).
En matière commerciale le silence d’une partie au contrat vaut il acceptation ?
-Le silence vaut acceptation lorsque les parties ont ainsi décidé dans le contrat ;
-le silence vaut acceptation lorsque l’offre est faite dans l’intérêt exclusif du destinataire ;
-le silence vaut acceptation lorsqu’il y a des relations antérieures d’affaire entre les parties.
L’acceptation doit parvenir au pollicitant dans le délai contractuel ou dans un délai
raisonnable afin que le contrat de vente soit parfait.

B-L’INTEGRITE DU CONSENTEMENT
Comme tous les contrats, la vente commerciale est valable que si le consentement des parties
est intègre ; c’est-à-dire non vicié.
En effet, l’article 1109 du code civil dispose que : »il n’y a point de consentement valable, s’il
n’a été donné que par erreur, surpris par dol ou extorqué par violence. ».Si la vente
commerciale est affectée par l’un des vices, elle est annulable et la nullité est relative c’est-à-
dire que seul les parties peuvent l’invoquer.

II-LES AUTRES REGLES RELATIVE A LA FORMATION DU CONTRAT DE


VENTE COMMERCIALE

A-L’OBJET
L’objet c’est sur quoi porte la vente. Les choses hors du commerce ne peuvent être vendues.
Exemple : le corps humain ne peut être vendu.
La vente doit porter sur une chose qui existe au moment de la vente. Le vendeur doit être
propriétaire de la chose qu’il vend car la vente de la chose d’autrui est nulle.

B-LA CAUSE ET LA CAPACITE

1-LA CAUSE
La cause est la raison profonde pour laquelle on vend un objet. La cause doit être morale et
licite c’est-à-dire admise par la société et par la loi.

2-LA CAPACITE
Pour vendre ou acheter il ne faut pas en principe être un mineur et un majeur incapable. En
dehors des actes de la vie courante (acheter du savon, des bonbons...)
De manière spéciale, il existe des incapacités de vendre ou d’acheter entre époux et une
interdiction faite aux administrateurs des biens d’autrui de les acheter.

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CHAPITRE II LES EFFETS DE LA VENTE COMMERCIALE


Le contrat de vente commerciale est un contrat translatif de propriété. Il a donc pour effet
juridique principal de transférer la propriété de la chose vendue à l'acheteur. Ces effets
concernent le transfert de propriété de marchandises d’une part et les obligations à la charge
des parties.
A-LE TRANSFERT DE PROPRIETE DES MARCHANDISES
1-MODALITE DE TRANSFERT DE PROPRIETE
Aux termes de l'article 275 de l'Acte uniforme relatif au droit commercial, le transfert de
propriété s'opère dès la prise de livraison par l'acheteur des marchandises.
La détermination du moment où s'opère le transfert de propriété est importante, notamment
pour les créanciers du vendeur puisque c'est à partir de cette date que les biens vendus sortent
du patrimoine du vendeur.
Les parties ont toutefois la possibilité de différer le transfert de propriété en insérant dans le
contrat une clause de réserve de propriété. D'autres aménagements sont également possibles
pour autant qu'ils ne contreviennent pas aux dispositions légales applicables en la matière.
En somme, le transfert de propriété et la livraison de la marchandise coïncident.
2-LE TRANSFERT DES RISQUES
Parallèlement à ce transfert de propriété, la vente réalise également un transfert des risques
du vendeur à l’acheteur. La question du transfert de risque permet de déterminer qui du
vendeur ou de l'acheteur devra supporter les conséquences d'une perte fortuite totale ou
partielle des marchandises vendues entre le moment de la conclusion du contrat et celui de la
prise de possession.
Le transfert des risques étant un corollaire du transfert de propriété, il se réalise au moment
du transfert de propriété, soit en principe, au moment de la prise de livraison par l'acheteur des
marchandises les risques sont à la charge de l’acheteur dès qu’il y a transfert de propriété ;
lequel a lieu à la prise de livraison des marchandises par l’acheteur c’est-à-dire en principe au
retrait des marchandises.
En cas de vente de marchandises non encore individualisées, le transfert des risques
n’intervient qu’après qu’elles ont été clairement identifiées tel que prévu dans le contrat.
Cette règle peut néanmoins faire l'objet d'aménagement, notamment lorsque la vente implique
un transport de marchandises.
En matière maritime, nous avons différents types de transferts qui sont :

-vente F.A.S (Free Along Side) : le vendeur ne se préoccupe pas du transport maritime ; il
doit livrer la chose vendue à quai au plus près du navire désigné le jour fixé par l’acheteur.

-vente F.O.B (Free On Bord ou Franco Bord) : la marchandise doit être livrée par le vendeur
à bord du navire.

-vente C.A.F (Cout Assurance Fret) : la vente CAF est une vente au départ mais le vendeur
prend l’engagement de faire exécuter le transport et d’assurer la marchandise. Dans cette
vente, le vendeur s’oblige à conclure le contrat de transport et à mettre la marchandise à bord
ainsi qu’à l’assurer contre les risques de ce transport. Il doit aussitôt adresser à l’acheteur les
documents d’usage correspondant à cet envoi.

B- Les obligations des parties au contrat de vente commerciale

Le contrat de vente commerciale est un contrat synallagmatique qui engendre donc des
obligations à l’égard de chacune des parties.

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1-les obligations à la charge du vendeur


Les obligations principales du vendeur sont au nombre de trois : il doit livrer la chose
convenue, s'assurer de la conformité des marchandises à la commande et accorder sa
garantie à l’acheteur.
En contrepartie, l'acheteur s'engage à payer le prix et à prendre livraison des marchandises.
Par ailleurs, une fois conclue, la vente lie les parties. Il en résulte que l'inexécution ou la
mauvaise exécution des obligations des parties entraîne normalement une sanction.
L'Acte uniforme relatif au droit commercial général réglemente en détail les conséquences de
l'inexécution du contrat de vente commerciale.

a-obligations de livraison

La livraison consiste pour le vendeur à mettre les marchandises à la disposition de l’acquéreur


au lieu, au moment et selon les modalités convenues par les parties.

a- L’obligation de conformité

Il s’agit pour le vendeur de livrer les marchandises dans la qualité, la quantité, la


spécification, le conditionnement et l’emballage correspondant à ceux qui sont prévus au
contrat. Ces marchandises doivent être conformes à l’usage ou aux usages auxquels elles sont
destinées, conditionnées et emballées de manière à les protéger et à les conserver.

c-l ‘obligation de garantie


Le vendeur est tenu de garantir l’éviction et les vices cachés.
Concernant l’éviction, le vendeur doit livrer des marchandises sur lesquelles les tiers n’ont
aucun droit ni aucune prétention particulière à formuler à moins que l’acheteur informé,
accepte de prendre les marchandises dans ces conditions.
En plus, le vendeur doit garantir contre les vices cachés c’est-à-dire il doit garantir l’acheteur
contre les défauts de la marchandise.

2-les obligations à la charge de l’acheteur

L’acheteur doit payer le prix des marchandises et prendre la marchandise livrée.

 L’obligation de paiement du prix

L’acheteur a l’obligation de payer au vendeur ou à son représentant le prix convenu et ses


accessoires. Relativement à la date de paiement du prix il est de principe que le paiement doit
intervenir au jour de l’exécution du contrat.

 L’obligation de prise de livraison des marchandises


L’obligation de prendre livraison consiste pour l’acheteur :
-à prendre toutes les dispositions utiles pour permettre au vendeur d’effectuer la livraison des
marchandises ;
-à retirer les marchandises ;
-à formuler toutes les réserves liées à la conformité des marchandises.

C- LES SANCTIONS DE L’INEXECUTION DE LEURS OBLIGATIONS


RESPECTIVES

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A cet effet, la rupture du contrat constitue l'ultime sanction. Elle ne peut dès lors survenir
qu'en cas de manquement grave au contrat de vente. La rupture du contrat entraîne trois
conséquences : la disparition du contrat de vente, le maintien de certaines clauses et la
restitution de ce qui a été livré ou payé.
Par ailleurs, outre la rupture du contrat, la partie victime d'une inexécution de la part de son
cocontractant est en droit de demander des dommages et intérêts.
L'Acte prévoit toutefois que, dans certaines hypothèses, la responsabilité du débiteur de
l'obligation inexécutée ne sera pas retenue. Dans ce cas, il sera fait obstacle au droit à
réparation puisque la responsabilité de la partie défaillante est exonérée par le législateur.
CONCRETEMENT ON AURA :

*CONCERNANT LE VENDEUR
:
-l’acheteur peut exiger le remplacement des marchandises non conformes ;
-il peut exiger leur mise en conformité ;
-il peut exiger des dommages et intérêts ;
Il peut demander la résolution totale ou partielle du contrat.

*CONCERNANT L’ACHETEUR :
-le vendeur peut demander des dommages et intérêts ;
-la réfection du prix ;
-la résolution du contrat.

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TITRE III LES SOCIETES COMMERCIALES

CHAPITRE I DEFINITION ET ELEMENTS CONSTITUTIFS DU CONTRAT DE


SOCIETE

I-DEFINITION DE LA SOCIETE COMMERCIALE


L’article 4 de l’Acte Uniforme des sociétés commerciales et groupements d’intérêts
économiques définit la société comme étant un groupement crée par deux ou plusieurs
personnes qui conviennent par un contrat d’affecter à une activité des biens en numéraire ou
en nature dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourrait en
résulter.
La société commerciale peut être également créée par un acte écrit émanant d’une seule
personne, on parle de société unipersonnelle ou associé unique. Lorsqu’elle est créée par
plusieurs personnes on parle de société pluripersonnelle.
Quels sont les éléments constitutifs d’une telle société ?

II- LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA SOCIETE COMMERCIALE

Il s’agit des conditions générales à tout contrat et des conditions spécifiques liées à la nature
du contrat de société.

A- CONDITIONS GENERALES AUX CONTRATS


Ce sont les conditions de fond et de forme

1-conditions de fond
Ce sont les conditions fixées par l’article 1108 du code civil à savoir le consentement, la
capacité, l’objet et la cause.

a- le consentement
Les associés de la future société doivent avoir donné leur consentement au contrat de société.
Ce consentement ne doit pas être vicié c’est à dire donné par erreur, obtenu par dol ou par la
violence.
Dans le cas contraire, on aboutit à la nullité de la souscription dans le cas d’une société de
capitaux ou anonyme et de la nullité du contrat de société de personne.

b- La capacité
Les associés doivent avoir la capacité ou l’Age de contracter.
Les mineurs et les majeurs incapables ne peuvent être associés d’une société dans laquelle ils
seraient tenus des dettes au-delà de leurs apports. Ce qui les exclut des sociétés en nom
collectif et pour les commandités (associés) d’une société en commandite simple. Dans ces
société de personnes, il faut avoir la qualité de commerçant or un mineur ne peut être
commerçant.
Toutefois, le mineur peut créer une société unipersonnelle par le canal de son représentant
légal. Mais la gestion est confiée à un majeur capable.
Quant aux époux, ils ne peuvent être tous deux associés dans une société où ils seraient tenus
du passif social indéfiniment et solidairement.

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c- l’objet
C’est l’activité envisagée par la société. Cette activité doit être déterminée ou déterminable et
décrite dans les statuts. L’objet ne doit pas être illicite.
Ex : il est interdit de créer une société en vue de vendre des produits contrefaits

d- la cause
C’est la raison pour laquelle la société a été constituée. Le motif de la création de la société ne
doit pas être contraire à la loi ou immorale.
Il est par exemple interdit de créer une société pour faire des bénéfices dans la vente de la
drogue.

2-les conditions de forme

La création d’une société suppose nécessairement un écrit.


Cet écrit Peut être fait par un notaire (acte notarié) ou un acte sous seing privé (acte signé par
des personnes en dehors d’un notaire) déposé avec reconnaissance d’écriture et de signature
par toutes les parties au rang des minutes d’un notaire.
Un certain nombre de mentions obligatoires doivent être contenues dans les statuts ; ce sont :
-l’objet social ;
-la dénomination sociale;
-le siège social ;
-la durée de la société ;
-l’identité des actionnaires fondateurs ainsi que le montant de leurs apports respectifs ;
-le capital social ;
La société doit ensuite être publiée ; il faut donc :
-l’enregistrement des statuts à la direction de l’enregistrement ;
-le dépôt des statuts enregistrés au greffe du tribunal du lieu du siège social ;
-La publicité sous forme d’extrait dans un journal d’annonce légal (fraternité matin ou le
journal officiel de l’Etat) ;
-l’immatriculation au registre de commerce ;
-la déclaration fiscale d’existence de la société qui lui permet d’avoir un numéro de compte
contribuable ;
-la déclaration CNPS.

B - LES CONDITIONS SPECIFIQUES AU CONTRAT DE SOCIETE


Il ressort des articles 4 à 6 de l’Acte Uniforme relatif aux sociétés commerciales que la
validité du contrat de société exige des conditions supplémentaires obligatoires que sont :
-l’affectio societatis ;
-les apports ;
-la vocation des associés aux bénéfices et aux pertes.
1- l’affectio societatis
C’est l’expression de la volonté de tous les associés de travailler ensemble (active) et sur un
même pied d’égalité (égalitaire).

2- les apports
L’apport est la contribution de chaque associé ou actionnaire à la création de la société
commerciale.
L’Acte Uniforme (article 40 AU-DSC-GIE) reconnait trois types d’apport à savoir :
- L’apport en numéraire : c’est un apport en argent, le montant minimum de L’apport
varie en fonction de type de société à créer.

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Il est d’un montant minimum de 5000 FCFA par associé pour les S.A.R.L pour un capital
minimum de 1 000 000 FCFA.
Le montant minimum de l’apport est de 10 000 FCFA pour la S.A ayant un capital de
10 000 000 FCFA.
Dans les Sociétés Anonymes(S.A), les apports en numéraires doivent être intégralement
souscrits lors de la constitution de la société et verser au quart des actionnaires à la
souscription.
Cependant, la constitution de la société en nom collectif(SNC) et la société en commandite
simple n’exige pas d’apports et de capital minimum (article 311 à 387 AU-DSC-GIE.
- apports en nature : ce sont les apports en propriété, en jouissance d’un bien meuble ou
immeuble. Les apports en nature doivent être totalement libérés lors de la constitution
de la société.
C’est la réunion des apports en numéraire et en nature qu’on appelle le capital social.

3- la vocation des associés aux bénéfices et pertes


Tous les associés ou actionnaires doivent prétendre aux bénéfices.
Le bénéfice est un gain pécuniaire ou matériel qui s’ajoute à la fortune des associés.
Mais en cas de perte, ils subissent également tous les conséquences.

CHAPITRE II LES DIFFERENTES SOCIETES COMMERCIALES

I- LES SOCIETES DE PERSONNES

Ce sont les sociétés dans lesquelles les associés sont tenus solidairement et indéfiniment du
passif. On dénombre la société en nom collectif (SNC) et la société en commandite simple
(SCS).

A-LA SOCIETE EN NOM COLLECTIF (SNC)

La société en nom collectif est celle dans laquelle tous les associés sont commerçants et
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales. Le capital social, dont aucun
montant minimum ou maximum n’est prévu, est divisé en parts sociales de même valeur
nominale.
Cette société se constitue selon des règles précises.
1- La constitution de la société en nom collectif
On a des conditions générales et particulières
a- Conditions générales
-les associés doivent être au minimum deux personnes ;
-des apports soit en numéraire, en nature ou en industrie. Il est possible que ces trois éléments
soient réunis pendant la création ;
-la vocation aux bénéfices et aux pertes ;
-l’existence de l’affectio societatis est indispensable.

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b- les conditions particulières

*les statuts : ils doivent être établis par un acte authentique signé par tous les associés.
*la capacité : pour entrer dans une SNC, il faut avoir la capacité de faire le commerce. Le
mineur non émancipé ne peut être un associé. Il en va de même pour le majeur incapable et
tous ceux qui ne peuvent faire le commerce pour incompatibilité (le fonctionnaire) ou
interdiction (les condamnés de justice).
Pour des raisons de sécurité financière, deux époux ne peuvent être associés dans une même
SNC ; dans la mesure où la responsabilité indéfinie et solidaire est un danger pour le régime
matrimonial.
*la dénomination sociale : cette dénomination est composée du nom de tous les associés ou
de quelques-uns d’entre eux et suivi en caractère lisible des mots Société en Nom Collectif
ou du sigle SNC. La dénomination sert à désigner la société comme une entité morale
distincte des associés et sous lequel sont signés les engagements pris pour le compte de la
société. La dénomination se compose d’un seul nom suivi du mot : « et CIE ». Grace à cette
mention les tiers savent qu’il y a là d’autres associés responsables.
*le capital social : Aucun minimum ou maximum n’est exigé pour le capital social. Les
apports en espèce sont versés intégralement ou non à la création. Mais cet apport peut être
versé ultérieurement au fur et à mesure des besoins. Le capital est divisible en part sociales
non négociables (les parts sociales sont intransmissibles et incessibles) car pour que cela soit
il faut le consentement unanime de tous les associés. Toutefois, les statuts peuvent aménager
une procédure de rachat entre les associés.

2- les avantages et caractères de la SNC


a- les avantages

Voici les avantages d’une société en nom collectif :

 La société en nom collectif est plus simple à créer qu’une société par actions;
 La création et le maintien de ce type de société sont moins coûteux que celui d’une
société par actions puisqu’il y a moins d’obligations, d’assemblée annuelle, de tenue
de livres, etc.;
 Les associés peuvent bénéficier de certains avantages fiscaux qui sont habituellement
réservés aux particuliers;
 Les associés peuvent utiliser les dépenses de la société pour réduire leurs impôts
personnels.

Cette société a aussi l’avantage de rassurer les créanciers et est transparente du point de vue
fiscal. Elle a un caractère très ferme dans la mesure où même la cession des parts entre
associés nécessite le consentement unanime des associés. Elle est commerciale par la forme et
chacun des associés bénéficie de la qualité de commerçant. Un autre avantage est que les
associés contrôlent l’arrivée de nouveaux associés. Son fonctionnement permet la discrétion
puisque la SNC échappe à l’obligation de publier annuellement les comptes de ce qui garantit
le secret concurrentiel.
b- les caractères
On peut relever trois caractères principaux :
- La responsabilité indéfinie des associés ;
- -la responsabilité solidaire ;
- -l’intuitu personae.

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b-1 La responsabilité indéfinie des associés


Ceci signifie que les associés sont tenus des dettes de la société au-delà de leurs apports y
compris leur patrimoine propre. Dès lors la faillite de la société entraine la propre faillite des
associés.
Le nouvel associé qui rentre dans la SNC est tenu de tout le passif antérieur et postérieur à son
entrée. L’associé qui quitte la société est tenu du passif antérieur à sa sortie à condition qu’il
publie sa sortie et qu’il s’assure que son nom ne figure plus dans la raison sociale. La
responsabilité indéfinie est légale de sorte qu’aucun n’associé ne peut l’écarter à l’égard des
tiers.

b-2 La responsabilité solidaire


Par solidarité, on entend la situation dans laquelle chaque débiteur est tenu à l’égard du
créancier de la totalité de la dette. Par conséquent, le créancier peut réclamer sa créance à
n’importe quel associé. Mais selon l’article 271 de AUSCGIE, les créanciers de la SNC ne
peuvent poursuivre le paiement des dettes sociales contre un associé que 60 jours au moins
après vainement mis en demeure la société par acte extra-judiciaire. Ce délai peut être
prorogé par ordonnance du tribunal de 1ère instance.

b-3 L’intuitu personae


C’est une société dans laquelle on prend en considération les qualités personnelles des
associés. On accepte de s’associer aux personnes en qui on a pleinement confiance. Il en
résulte que les parts sociales ne peuvent être données à d’autres personnes en dehors des
associés et la société se dissout en principe par le décès d’un associé.
Les associés assurent un rôle essentiel dans ce type de société par rapport au capital.

3-LA GERANCE DE LA SOCIETE EN NOM COLLECTIF (SNC)


3.1 La nomination et révocation du gérant
Seuls les statuts, qui doivent être établis par un acte authentique signé par tous les associés,
peuvent désigner un ou plusieurs gérants.

*la nomination du gérant d’une SNC


S’agissant de la nomination du gérant quatre situations sont à noter :
- Lorsque les statuts n’organisent pas la gérance, tous les associés sont réputés être
gérant ;
- Un associé peut être désigné par les statuts .Il est le gérant associé statutaire ;
- Le gérant peut être désigné en dehors des statuts : c’est un gérant associé non statutaire ;
- Le gérant non associé non statutaire.
Les autres associés non gérant bénéficient d’un droit à l’information sur la gestion des
comptes de la SNC. Le gérant de la SNC peut être une personne morale. Dans ce cas, cette
personne morale est assujettie aux même obligations et responsabilité qu’un gérant personne
physique de la SNC.

*révocation du gérant d’une SNC


-s’il s’agit d’un gérant statutaire associé, il faut une décision unanime des autres associés ;
-s’il s’agit d’un gérant non statutaire associé, il peut être révoqué par une décision unanime
des autres associés ou à la majorité en nombre et en capital des associés fixée par les statuts.
Mais le concerné ne prend pas part au vote. Le gérant révoqué sans juste motif reçoit des
dommages et intérêts ;
-s’il s’agit d’un gérant non associé (non statutaire), il peut être révoqué à la majorité sauf
disposition contraire des statuts.

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3-2 pouvoirs des gérants

-A l’égard des tiers


Ces pouvoirs existent d’abord à l’égard des tiers. Le gérant peut accomplir tous les actes
d’administrations et de dispositions de la société. Mais ces actes doivent s’inscrire dans le
cadre de l’objet social de la société. Toujours dans ses rapports avec les tiers, l’opposition
faite par un gérant aux actes d’un autre gérant est sans effet à l’égard des tiers à moins qu’ils
en aient eu connaissance.
Les clauses statutaires limitant les pouvoirs du gérant sont inopposables aux tiers.

-A l’égard des associés :


Si les statuts n’ont pas déterminé les pouvoirs du gérant, il peut faire tous les actes de gestion
dans l’intérêt de la société ;
La clause limitant les pouvoirs du gérant n’est valable qu’entre associés et le gérant doit la
respecter sous peine d’engager sa responsabilité vis-à-vis des associés. Il doit gérer la
société « en bon père de famille ».
Si le gérant est un mandataire salarié, il engage sa responsabilité dans les termes de l’article
1992 du code civil.
Lorsque plusieurs gérant commettent des fautes, ils sont responsables solidairement.

3-3 la vie sociale


C’est le fonctionnement normal de la société. Elle est marquée par la division en exercices
sociaux et par la modification des statuts.
*la division en exercices sociaux
L’exercice social est une période d’un an à la fin de laquelle les comptes de la société sont
arrêtés, les résultats déterminés et les bénéfices distribués selon les clauses statutaires. Défaut
de clause statutaire, la répartition est faite proportionnellement aux apports.
L’approbation des comptes se fait lors d’une assemblée générale intervenant dans les six(06)
mois après la clôture de l’exercice social à la majorité des associés présent représentants la
majorité du capital social.

 La modification des statuts


Durant la vie social de la société, les statuts peuvent être modifiés mais à l’unanimité des
associés.

Exemple : la révocation du gérant statutaire.

3-4 la dissolution de la SNC


*Les causes de la dissolution
La société SNC prend fin par le décès d’un associé ou à l’arrivée du terme convenu dans les
statuts. Mais les parties peuvent proroger la durée de la société à l’unanimité car c’est une
modification statutaire.
La société peut aussi tomber en faillite.
*les clauses de continuation de la société
La société peut continuer avec les autres associés ou les héritiers. Mais cette clause doit être
inscrite ou inséré dans les statuts de la société en SNC.

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B- LA SOCIETE EN COMMANDITE SIMPLE (SCS)

1-definition et avantages
a-définition
C’est une société qui regroupe deux(02) catégories d’associés :
-le ou les commandités qui sont commerçants. Ils sont tenus solidairement et indéfiniment des
dettes sociales ;
-les commanditaires ou les associés en commandite qui n’ont pas la qualité de commerçante
et qui sont tenus des dettes sociales qu’a proportion de leurs apports dans cette société. Le
statut des commandités est identique à celui des associés des SNC.
Il convient de relever que la société en commandite simple est considère comme une entorse à
l’idée des sociétés de personnes car dans ce type de société tous les associés devraient avoir la
qualité de commerçant.

b-avantages de la SCS

 associés commanditaires sont essentiellement des investisseurs passifs. La


responsabilité des associés commanditaires est limitée à leur contribution;
 L’organisation et le maintien de la société en commandite peuvent être moins
compliqués que l’organisation et le maintien d’une société par actions puisqu’il y a
moins d’obligations d’assemblée annuelle, de tenue de livres, etc.;
 Les associés peuvent bénéficier de certains avantages fiscaux qui sont réservés aux
particuliers;
 Les associés peuvent utiliser les dépenses de l’entreprise pour réduire leur impôt
personnel.

Voici les désavantages d’une société en commandite:

 Les associés commandités engagent leur responsabilité personnelle illimitée;


Si les revenus de la société sont élevés, les associés auront à payer des impôts plus élevés que
s’ils exploitaient la société par le biais d’une société par actions (compagnie) puisque le taux
d’imposition des individus est plus élevé que celui des sociétés par actions.

2-LA CONSTITUTION DE LA SOCIETE EN COMMANDITE SIMPLE


En plus des conditions communes à toutes les sociétés, la SCS doit réunir les conditions
suivantes :
a-conditions de fonds spécifiques
*qualité des parties :
Les associés commandités qui ont la qualité de commerçant doivent avoir la capacité. Tandis
que les commanditaires qui ne sont pas commerçants ne sont pas soumis à la capacité
commerciale.
Toutefois, deux époux peuvent être associés d’une SCS à condition que l’un soit commandité
et l’autre commanditaire ou qu’il soit tous les deux commanditaires.

*la dénomination sociale


Elle se compose du ou des noms de l’un ou de tous les commandités à l’exclusion des
commanditaires. Le commanditaire dont le nom figure dans la dénomination sociale répond
indéfiniment et solidairement du passif social.

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*les apports
-le commandité peut faire tous les types d’apports :
L’apport en industrie est libéré de manière successive alors que les apports en nature et en
numéraire doivent être immédiatement libérés. Mais les statuts peuvent prévoir la libération
successive uniquement de l’apport en numéraire.
-le commanditaire ne peut faire que l’apport en numéraire ou en nature étant donné que
l’apport en industrie lui est formellement interdit.
Le montant et la valeur des apports de chaque catégorie d’associés doivent nécessairement
figurer dans les statuts.

*la vocation aux bénéfices et aux pertes


Les statuts repartissent les bénéfices et les pertes. A défaut, la répartition se fait en proportion
des apports.
c- la publicité
La publication dans un journal d’annonce légal et l’immatriculation aux registres de
commerce et des crédits mobiliers (RCCM).

3-le fonctionnement de la SCS


On verra successivement la gérance et la cession des parts sociales.

3-1 –la gérance de la SCS

3 1-1 pouvoirs des associés


-le ou les commandité(s) assure la gérance de la société selon les règles applicables aux
gérants des SNC à savoir les règles relatives à la signature sociale. Ainsi, un acte
correspondant à la signature personnelle du commandité n’engage pas la société.
-le commanditaire ne peut accomplir dans la société aucun acte de gestion, même par
procuration quand il s’agit de gestion externe c’est-à-dire en relation avec les personnes non
associés à la société. Mais le commanditaire peut accomplir des actes de gestion interne (avis,
conseil, contrôle…).
Cependant, le commanditaire qui accomplit des actes de gestion externe est solidairement et
infiniment responsable avec les commandités des dettes et engagement résultant des actes
qu’il a posé.
Toutefois, le consentement du commanditaire est nécessaire pour les actes excédant les
pouvoirs des gérants et qui peuvent porter atteinte à ses intérêts à lui. Il s’agit d’acte grave tel
que la vente d’un bien de la société.

3 1-2 Révocation des gérants


Le commandité est dans la situation d’un gérant statutaire qui ne peut être révoqué que pour
juste motif et s’il est seul, sa révocation entraine la dissolution de la société sauf s’il existe
une clause de continuation.

3-2 la cession des parts sociales


3-2-1 la cession entre vifs
En principe, les parts sociales ne peuvent être cédées qu’avec le consentement de tous les
associés. Mais les statuts peuvent prévoir :
-Qu’un associé commandité peut céder une partie de ses parts à un commanditaire ou à un
tiers avec le consentement de tous les associés commandités et de la majorité en nombre et en
capital des associés commanditaires ;
-Que les parts des associés commanditaires sont librement cessibles entre associés;

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-Que les parts des associés commanditaires peuvent être cédées à des tiers étrangers à la
société avec le consentement de tous les associés commandités et la majorité en nombre et en
capital des associés commanditaires.

3-2-2 la cession pour cause de mort


En cas de décès d’un commandité, la transmission des parts obéit aux même règles que dans
la société en nom collectif.
Les mineurs héritiers peuvent entrer dans la société en commandite simple en qualité
d’associé commanditaire.

4-la dissolution de la société


Que dirons-nous des causes et des effets de la dissolution de la SCS ?
4-1 les causes
Les causes de la dissolution de la SCS : le décès, l’incapacité, la faillite ou l’interdiction d’un
commandité.
-Les clauses de continuations peuvent figurer dans les statuts en prévoyant qu’un autre
commandité soit trouvé ou que la société soit transformée en une autre forme légale dans un
délai d’un an.
-Par contre, le décès, l’incapacité, la faillite ou l’interdiction d’un commanditaire n’entraine
pas la dissolution de la société parce qu’il n’est pas commerçant.
4-2 les effets
En cas de liquidation, le bénéfice (le boni) est reparti entre tous les associés. Mais les pertes
ne sont pas supportées par les commanditaires lorsque l’actif social a été entièrement utilisé.
Seuls les commandités restent engagés.

C- SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE (SARL)


1-définition
La SARL est une société commerciale dans laquelle les associés sont responsables des dettes
sociales qu’à concurrence du montant de leurs apports. Elle a un caractère hybride puisque la
limitation de la responsabilité aux apports fait penser aux sociétés de capitaux, tandis que
l’intuitu personae pris en compte dans ce type de société fait penser aux sociétés de personne.

3- Avantages de la SARL
 La SARL est une forme juridique qui permet aux associés de protéger leur
patrimoine personnel.
 Le fonctionnement des SARL est largement encadré par la loi, ce qui procure un
cadre juridique sécurisant pour les associés.
 Les gérants majoritaires sont affiliés à la sécurité sociale des travailleurs
indépendants. La protection sociale coûte moins cher qu’au régime général.
 En matière d’imposition des bénéfices, les associés d’une SARL ont le choix entre
l’impôt sur les sociétés ou l’imposition directe des bénéfices à leur nom.

4- La constitution de la SARL
La création d’une SARL s’effectue en accomplissant plusieurs démarches biens précises. Pour créer
une SARL, il est nécessaire :

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 de rédiger des statuts.

Les statuts d’une SARL ont pour objectif d’organiser le fonctionnement et l’organisation de
la société. Ils doivent être rédigés par écrit et être signés par tous les associés.

 de nommer les dirigeants.

Lorsqu’ils ne sont pas désignés directement dans les statuts, les gérants de la société (ou le
gérant) doivent être nommés après la signature des statuts dans les plus brefs délais.

 de réaliser les apports.

Chaque associé doit réaliser les apports qu’il s’est engagé à effectuer à la SARL. Ces apports
peuvent correspondre à des apports en numéraire(Apports d’argent) qu’il convient de verser
ou à des apports en nature (apports de biens autres que de l’argent) qu’il convient d’évaluer et
d’en transférer la propriété à la société. Parfois, un commissaire aux apports doit intervenir.

 de publier un avis de constitution au journal des annonces légales.

Cette formalité de publicité est obligatoire.

 de demander l’immatriculation de la SARL au registre du commerce et des sociétés.

Nous vous expliquons comment faire ici : Immatriculer une SARL.

3-1 Les parties créateurs de la SARL

Une ou plusieurs personnes peuvent créer une SARL aux conditions suivantes :

3-1-1 Le consentement des parties

La SARL se créer par l’accord donné par les associés en signant l’acte constitutif de la
société. Les associés doivent donner leur accord en personne sous peine de nullité. En
cas de mandat de représentation, il faut un pouvoir spécial. Le contrat est conclu en
considération de la personne de chaque associé on dit qu’il est conclu intuitu personae.
Mais une erreur commise sur la personne de l’associé n’entraine pas la nullité du
contrat.

3-1-2 La capacité pour être associé dans une SARL


Les associés à la SARL n’ont pas besoin d’être forcément des commerçants. En principe pour
être associé il ne faut pas être mineur et majeur incapable. Mais ceux-ci peuvent être admis
dans les cas suivant :
-lorsque l’évaluation des apports est faite par un commissaire aux apports, mais cette
intervention est possible que si l’apport excède 5 000 000 FCFA ;
-Apres les 5 ans suivant la constitution ou l’augmentation du capital.

3-1-3 L’entrée de deux époux dans une SARL


L’acte uniforme n’autorise pas les sociétés entre époux des lors que leur responsabilité est
indéfinie et solidaire. Les époux peuvent appartenir à une même SARL puisqu’elle limite les

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responsabilités des associés à leur apport et ne porte donc pas préjudice aux règles du mariage
matrimonial.

3-2 Dénominations et objet social


3-2-1 L’objet social
La SARL peut être constituée pour une activité quelconque (commerciale, industriel,
agricole…).Peu importe que l’objet soit civil ou commercial, la société est commerciale par la
forme. Toutefois, les sociétés d’assurance, de capitalisation et d’épargne ne peuvent prendre
la forme d’une SARL.

3-2-2 La dénomination
La SARL est désignée par une dénomination sociale immédiatement suivie ou précédée en
caractères lisibles des mots à responsabilité limitée ou du sigle SARL.

3-3-LES APPORTS ET LE CAPITAL SOCIAL


La responsabilité des associés étant limité au montant des apports, l’apport en industrie n’est
pas admis dans la SARL. Seuls sont admis les apports en nature et en numéraire. La SARL est
définitivement constituée qu’après que toutes les parts aient été définitivement reparties entre
les associés et intégralement libérées. Ces fonds apportés sont déposés dans une banque
contre récépissé ou chez un notaire. L’acte uniforme a fixé un capital minimum qui est de
1 000 000 divisé en parts sociales de valeur nominale identique. Cette valeur nominale est au
moins de 5000 f.

4-LE FONCTIONNEMENT DE LA SARL

4-1 l’administration de la SARL

Elle est administrée par un gérant à qui certains pouvoirs sont reconnus.

4-1-1 le statut du gérant


a-Nomination et durée
Le gérant peut être désigné à l’unanimité des associés dans les statuts de la société. Il est alors
gérant statutaire. Si sa nomination n’est pas prévue par les statuts, il doit être désigné par les
associés représentant de la moitié du capital sauf si les statut ont prévu une majorité
supérieure. Faute de majorité à la première convocation, il y aura une seconde convocation ou
le vote se fera à la majorité relative quelle que soit la proportion du capital représenté sauf
clause statuaire contraire.
Le gérant est nommé pour 4 ans dans le silence des statuts, son mandat est renouvelable.

b- Révocation
Le gérant ne peut être révoqué que pour juste motif, soit en justice soit en Assemblée. Devant
la justice tout associé peut agir. En assemblée, il faut la décision des associés représentant
plus de la moitié des parts sociales.

4-1-2 les pouvoirs des gérants


a- La détermination et les limites des pouvoirs du gérant
A l’égard des personnes extérieures au contrat, le gérant est le représentant de la société. Mais
la société n’est pas engagée si le tiers agi par mauvaise foi.
A l’égard des associés, le gérant peut accomplir tous les actes conformes à l’objet social.

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Les clauses limitatives de pouvoirs du gérant sont opposables aux associés mais sans effet
pour les tiers.
b- La responsabilité du gérant
Le gérant n’engage pas sa responsabilité pour les actes en rapport avec la société (acte de
gestion) sauf s’il commet des fautes.

4-2 la vie sociale


4-2-1 les droits des associés
Les associés ont :
- Un droit d’information sur la marche de la société ;
- Un droit au bénéfice après prélèvement de 1/10ème au moins des bénéfices pour
constituer une réserve légale ;
- Le pouvoir de décider soit en assemblée général ordinaire à la majorité simple soit en
assemblée générale extraordinaire pour l’augmentation des obligations des associés,
modification des statuts et par associés représentant ¾ du capital social.

4-2-2 le contrôle de la société


La nomination d’un commissaire aux comptes est obligatoire lorsque la SARL a un capital de
10 000 000 FCFA ou emploie plus de 50 travailleurs.

4-2-3 la cession des parts


Elle est libre entre associés. Mais la cession de part aux tiers exige le consentement de la
majorité des associés non cédant représentant les ¾ au moins du capital social. Elle doit être
signifiée par acte d’huissier à la société.

4-2-4 la transmission des parts


En cas de décelés parts de l’associé sont librement transmissible aux héritiers.
Lorsque toutes les parts se retrouvent entre les mains d’un seul associé ; on parle d’Entreprise
unipersonnelle à responsabilité limitée(EURL).Si le propriétaire d’une EURL cède ses parts
alors elle se mue en SARL.

4-3 LA DISSOLUTION DE LA SARL

4-3-1 les causes de la dissolution


En plus des clauses communes, la SARL est dissoute lorsque le capital social est réduit en –
dessous d’un million de franc CFA. En pareil circonstance, la dissolution n’est prononcée
qu’après mise en demeure de régularisation.

4-3-2 les effets de la dissolution


Le partage se fait proportionnellement aux apports sauf clauses statutaires contraires.
La perte est supportée par les associés dans la limite de leurs respectifs.

NB : Ce qu’il faut retenir à propos de la SARL

Nous vous proposons ci-dessous un récapitulatif à propos des principales caractéristiques de


la SARL :

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2 associés minimum (ou un seul pour une SARL unipersonnelle) et 100 associés
Associés de la société maximum. Personnes physiques et/ou personnes morales. Responsabilité limitée
au montant des apports.
Aucun minimum, composé d’apports en numéraire et/ou d’apports en nature.
Capital social et Capital variable possible. Information préalable du conjoint en cas d’apport de
apports biens communs. Capital social réparti en parts sociales entre les associés en
proportion de leurs apports.
Rédaction des statuts, dépôt des apports en numéraire et évaluation des apports en
Formalités de création nature, signature des statuts et nomination des gérants, publication d’un avis de
constitution, demande d’immatriculation au greffe.
Obligatoirement par un gérant personne physique, associé ou non. Possibilité de
Dirigeant de la société
nommer plusieurs gérants.
Rémunération et Régime de sécurité sociale des indépendants pour le gérant associé majoritaire.
protection sociale du Régime général de la sécurité sociale pour le gérant non associé, le gérant associé
dirigeant minoritaire ou égalitaire. Rémunération du gérant librement fixée par les associés.
Imposition des Impôt sur les sociétés, option possible pour le régime des sociétés de personnes
bénéfices (IR) pendant 5 exercices maximum.
Modification des Sur décision des associés (sauf exception), implique une mise à jour des statuts et
statuts de la société une inscription modificative au registre du commerce et des sociétés.
Fermeture anticipée de Par dissolution – liquidation anticipée décidée par les associés. Voir ici : fermer
la société une SARL.

CHAPITRE II- LES SOCIETES DE CAPITAUX : LES SOCIETES ANONYMES


Dans cette catégorie de société, les contractants prennent en considération les capitaux qu’ils
apportent et c’est pourquoi on appelle ces sociétés ; sociétés de capitaux.

A-DEFINITION DE LA SA
La société anonyme est une société dans laquelle les actionnaires ne sont responsables des
dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits des actionnaires sont
représentés par des actions. La SA peut être unipersonnelle c’est-à-dire créée par une seule
personne ou actionnaire.
On distingue plusieurs types de société Anonyme à savoir :
-SA cotée en bourse ;
- SA non coté en bourse;
-SA avec appel au public à l’épargne ;
-SA sans appel public à l’épargne ;
-SA pluripersonnelle ;
-SA unipersonnelle.
Quelles sont les avantages de la société Anonyme ?

B-AVANTAGES DE LA SA
La SA est la forme de société obligatoire pour les grandes Entreprises dont les besoins en
capitaux sont importants.
La SA est considéré par les investisseurs comme un gage de sécurité et la crédibilité est
importante vis-à-vis des clients, des fournisseurs et les banques.
Son fonctionnement permet de repartir les pouvoir entre les différents organes sociaux :
-le Conseil d’Administration (CA) et la Direction Générale(DG) ou
-le Conseil de Surveillance et Le Directoire.

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Les actions d’une SA sont facilement négociables et cessibles. Les actionnaires peuvent y
entrer et quitter aisément.
Enfin, la SA est une société à risque limité puisque la responsabilité des actionnaires est
limitée au montant qu’ils s’engagent pour la souscription ou le rachat des actions. Les
comptes sont certifiés par un commissaire aux comptes nommé dès la création de la société ou
désigné pour certifié le bilan. On dit que le contrôle de la SA est accru.
Comment se constitue-t-elle ?

C-LA CONSTITUTION DE LA SA
Nous verrons les conditions de fond et de forme.

C-1 Les conditions de fond


c-1-1 L’existence d’actionnaires

La création de SA nécessite des membres appelés actionnaires qui ne sont pas forcément des
commerçants. Il faut au moins un actionnaire.

c-1-2 La nécessité d’une désignation ou dénomination


La SA est désignée par une dénomination sociale suivie ou précédé des mots ‘’Société
Anonyme’’ ou ‘’SA’’.
Ex : Orange-CI SA, CIE Société Anonyme, SIB SA

c-1-3 Le capital social


Il faut un minimum de dix (10 000 000) francs CFA divisé en action de valeur nominale
minimum de dix (10 000) francs CFA pour les sociétés Anonymes sans appel public à
l’épargne. Les actions souscrites en numéraire doivent être obligatoirement libérées du quart
au moins du montant social.
En revanche, les actions d’apport en nature doivent être intégralement libérées à la
souscription.
Pour les SA avec appel publique, le capital est de cent millions (100 000 000) francs CFA et
le capital doit être totalement souscrit.

C-2 LES CONDITIONS DE FORME


Il faut que la SA soit essentiellement déclarée devant un notaire. Une Assemblée Générale, la
publicité, l’enregistrement aux impôts des grandes entreprises, la déclaration de conformité,
l’insertion dans un journal d’annonce légale (Fraternité Matin ou le JOURNAL Officiel de
CI).

D-FONCTIONNEMENT DE LA SA
Nous verrons successivement l’administration de la SA, son assemblée générale, sa vie
sociale et sa dissolution.

1- La Gérance ou l’administration de la SA
Les statuts choisissent son mode d’administration.
Elle peut fonctionner avec un conseil d’administration ou avec un administrateur général.

1-1 société Anonyme avec Conseil d’Administration


Le conseil d’administration est composé d’administrateurs dont le mandat varie de 2 à 6 ans et
assume les fonctions d’administration de la SA. La SA avec conseil d’administration est

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dirigée soit par un président directeur général soit par un président du conseil d’administration
et un directeur général.

1-2 société Anonyme avec un administrateur général unique


La société Anonyme comprenant moins de 3 actionnaires a la faculté de ne pas constituer un
conseil d’administration.
L’administrateur général assure les fonctions d’administration et de direction de la société.

2- Assemblées Générales
C’est l’organe suprême de la SA .On a l’assemblée générale ordinaire ou extraordinaire.

2-1 assemblées générales ordinaires.


Elle se réunie au moins une fois l’an sur convocation du conseil d’administration ou de
l’administrateur général avec pour objet :
-approuver les comptes de la société ;
-affecter les résultats ;
-nommer des Administrateurs et des commissaires aux comptes.
Le quorum exigé pour la tenue de la première réunion de l’AG est fixé au quart des
actionnaires. A défaut, une seconde réunion est convoquée pour laquelle aucun quorum n’est
exigé. Les décisions de l’AGO sont prises à la majorité simple des actionnaires.

2-2 assemblées générales extraordinaires


Elle se tient valablement lorsque les actionnaires présent possèdent au moins la moitié des
actions de la SA.
L’AG-EXTRA est la seule habilité à statuer sur les questions suivantes.
-Modification des statuts ;
-Autorisation de scission ou de fusion avec une autre société ;
-Augmentation ou réduction du capital ;
- Transfèrement du siège social ;
-Dissolution par anticipation ou la prorogation de la société.
Les décisions sont prises à la majorité des 2/3 des voix exprimées.

3-LA VIE SOCIALE

-LE CONTROLE DE LA SA
Le commissaire aux comptes est chargé de certifier les états financiers et les documents
comptables de la société. Son rôle est de contrôler sans pour autant s’immiscer dans la gestion
de la société. Il doit être convoqué à toutes les AG ainsi qu’aux délibérations du CA ou de
l’administrateur général et en particulier à celle qui arrête les comptes de l’exercice.
La responsabilité du commissaire aux comptes est engagée à l’égard de la société et des tiers
pour les conséquences dommageables, fautes et négligences qu’il commet dans l’exercice de
ses fonctions.il n’est pas responsable des infractions commises par les membres du CA, sauf
s’il ne les a pas révélées bien qu’il en ait eu connaissance.
-la répartition des bénéfices ou dividendes;
-la constitution des réserves statutaires ;

4-LA DISSOLUTION DE LA SA
4-1 les causes de la dissolution
En plus des causes communes de dissolution à toutes les sociétés commerciales.

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La SA sera dissoute par décision des actionnaires prise au cours d’une assemblée générale
extraordinaire.
En cas de déficit ou perte, là SA peut être dissoute si ses capitaux propres deviennent
inférieurs à la moitié du capital social. Elle sera dissoute si la compensation n’intervient pas
au plus tard à la clôture du 2ème exercice suivant le constat des administrateurs.

4-2 les effets de la dissolution


On parle de liquidation (procédure entrainant la vente des biens d’une SA en état de cessation
de paiement et dont la situation financière de la SA ne lui permet pas de continuer son
activité) lorsqu’il s’agit d’une société anonyme pluripersonnelle et le boni est reparti entre les
actionnaires proportionnellement au nombre d’actions qu’ils ont sauf clause contraire des
statuts.
En cas de perte, la responsabilité des actionnaires est limitée au montant de leurs apports.
Dans le cas de la société unipersonnelle, il n’y a pas de liquidation mais transmission
universelle de tout le patrimoine à l’actionnaire unique après règlement (purge) des
oppositions des créanciers de la société.

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BTS1

LT/ LEGISLATION DU TRAVAIL OU DROIT DU TRAVAIL 1

INTRODUCTION

Le souci de réguler les rapports de travail dépendant afin d’éviter des explosions sociales
qui bouleverseraient gravement l’ordre public et perturberaient la croissance économique est à
l’origine du droit du travail. En effet, la situation de totale dépendance dans laquelle se
trouvaient les travailleurs au lendemain de la révolution industrielle avait choqué une partie de
l’opinion publique et engendré de violents conflits sociaux. Les grévistes en France étaient
alors comparés à des « bandits », des « apaches1 ». Le droit du travail moderne est ainsi issu
de la crise de 1929. Il peut être défini comme étant l'ensemble des règles législatives,
réglementaires et conventionnelles régissant les rapports individuels ou collectifs de travail
dépendant. Cette définition met en exergue la spécificité de la matière qui se distingue des
autres disciplines juridiques par ses caractères, son objet et ses sources.

1- LES CARACTERES ET L’OBJET DU DROIT DU TRAVAIL


Le droit du travail à l’origine organise les rapports sociaux au sein de l’entreprise.
Son objet est le travail dépendant. C’est en cela que ce droit prend parti en faveur du
salarié. Il est donc à la fois un droit partisan, progressiste et autonome.
Un droit partisan : Le droit du travail est un droit partisan en ce sens qu’il est élaboré
essentiellement à destination du salarié. Le droit du travail est, pour l'essentiel, un droit de
protection du salarié en raison de son état de subordination. Cette protection consiste à assurer
au salarié une sécurité de l'emploi et des conditions de travail ainsi qu’une participation à
l'élaboration et à l'application du droit du travail. Le droit du travail est un droit d’inégalité,
non de réciprocité. Le caractère impératif de ses règles exige d’ailleurs souvent l’édiction de
sanctions pénales ayant donné naissance à un véritable droit pénal du travail.
Mais aujourd'hui, le droit du travail s'oriente également vers la protection de l'entreprise.
Beaucoup de ses règles assurent la performance, la croissance, la compétitivité de l'entreprise
en allégeant ou en assouplissant ses charges grâce à la notion de flexibilité. Le caractère
partisan du droit du travail est aujourd’hui remis en cause par sa « flexibilité » croissante,
c’est à dire une souplesse accrue au profit de l’employeur, signe d’une ambivalence de ce
droit, désormais apte à prendre aussi en compte les intérêts de l’entreprise.
« Les grévistes, ces Apaches sans foi ni loi », Le temps (18 novembre 1908), cité par Jean –
Emmanuel RAY, Mutation économique et droit du travail, Revue Droit social 1986, p.11.
Elle rappelle aussi que cette discipline, marquée par les conflits d’intérêts, est la résultante de
rapports de force dont le point d’équilibre est par nature mouvant. Ce qui confère au droit du
travail un caractère évolutif, dynamique, (contingent ou changeant).
Il est instable car il organise la vie quotidienne des travailleurs et est influencé par la
situation économique, politique, sociale, qui est instable par nature. Il se transforme et
progresse sous l'impulsion des facteurs techniques, économiques et sociaux. Il est un
instrument de paix sociale car il influence le mode de vie du salarié (salaire, durée du travail,
âge de la retraite.
Le droit du travail est un droit de progrès social en ce sens qu’il admet qu’une norme
inférieure déroge à une norme supérieure, lorsqu’elle est plus favorable aux salariés que celle-
ci. Ce qui permet notamment aux conventions collectives d’améliorer le statut légal. C’est ce
que l’on appelle le principe de faveur. Ce principe commande, en cas de conflits de normes,
d’appliquer non pas la norme hiérarchiquement plus élevée, conformément à la hiérarchie des
normes, mais celle qui est plus avantageuse pour le salarié. Cette possibilité de dérogation «

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in favorem » est caractéristique de l’ordre public social. Elle a été érigée par la jurisprudence
en principe général du droit, mais n’a pas de valeur constitutionnelle. Elle connaît
aujourd’hui une double limite. D’une part, certaines règles ne sont susceptibles d’aucune
dérogation, parce qu’elles sont le reflet, non de l’ordre public social, mais de l’ordre public
fondamental, à indérogabilité absolue (libre entreprise, propriété privée, responsabilité,
prohibition des engagements perpétuels). D’autre part, certains accords collectifs, dits accords
dérogatoires, peuvent aujourd’hui, dans des domaines limitativement énumérés par la loi
(aménagement du temps de travail, par exemple), déroger « in pejus » à celle-ci, c’est à dire
au détriment des salariés. La loi devient dans ce cas supplétive. C’est ce que l’on appelle
l’ordre public dérogatoire, supplétif ou subsidiaire. On peut déroger à la loi, mais seulement
par convention ou accord collectif. Le droit du travail protège alors le salarié sans faire
abstraction de l’entreprise. Il protège l’ensemble des intervenants pour une relation
d’équilibre.
Le droit du travail est aussi un droit, jeune et diversifié. Le droit du travail est relativement
récent. En France, son apparition en tant que législation remonte à la fin du XIX siècle et
l’expression « droit du travail » est employée depuis une quarantaine d’année environ.
Jusqu’en 1950, on connaissait la législation industrielle et le droit ouvrier. En côte d’ivoire,
l’apparition du droit du travail remonte à l’introduction du code du travail d’outre-mer de
1952.
Enfin, c’est un droit diversifié. La population salariée s’est accrue depuis le XIX siècle, et
les dispositions du code du travail ont été étendues à des personnes qui avaient un statut
imprécis (les journalistes par exemple) et à des activités nouvelles (télé services). Le droit du
travail, bien que bénéficiant de l'apport des disciplines juridiques telles que le droit des
obligations, le droit administratif et le droit pénal, est aussi un droit autonome. Il a ses propres
concepts et surtout ses propres sources.

2- LES SOURCES DU DROIT DU TRAVAIL :


Les sources du droit du travail sont à la fois internes, communautaires et internationales.
Les sources internationales du droit du travail forment un véritable droit international du
travail constitué par les traités internationaux, les instruments des droits de l’homme et les
conventions internationales.

Les traités internationaux sont des accords conclus entre deux ou plusieurs Etats souverains
(c’est à dire bilatéraux ou multilatéraux) et fixant des règles obligatoires sur un objet
déterminé. Ils tendent à organiser et à faciliter les relations économiques et sociales entre les
Etats membres. Mais d’autres traités ont pour but de tendre vers une unification des
législations entre les parties signataires. Ils forment ce que l’on appelle le droit
communautaire originaire.

Les instruments des Droits de l’homme constituent également une source importante du
droit du travail. Ils contiennent des droits fondamentaux applicables à tous les travailleurs tels
que le droit à un recours effectif devant les juridictions nationales, le principe de l’égalité et
de non-discrimination, le droit au travail, la liberté d’organisation et de négociation
collective.
Les conventions internationales sont des accords conclus sous les auspices ou dans le cadre
des organisations internationales et applicables dans l'ordre juridique interne des Etats qui les
ont ratifiées et publiées, une fois entrées en vigueur (nombre de ratifications). Les conventions
internationales de travail, sont principalement élaborées au sein de l’OIT par la conférence
internationale du travail. Cet organisme tripartite, composé de représentants des Etats
membres, des salariés et des employeurs et créé en 1919, est doté d’un secrétariat permanent

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(Bureau international du travail). Il élabore des recommandations, facultatives, et des


conventions, obligatoires pour les Etats qui les ratifient. L’application des conventions par les
Etats donne lieu à des contrôles par des comités d’experts, notamment à la suite de
réclamations déposées par les intéressés.
Les sources communautaires dérivées du droit du travail sont des règles élaborées par un
organe communautaire (conseil des ministres par exemple) et applicables dans tous les Etats
membres de la communauté. Elles sont principalement constituées des directives et des
règlements.
Au niveau national les sources du droit du travail se composent de sources étatiques et de
sources non étatiques. Les principales sources étatiques du droit du travail sont la constitution,
les lois et règlements et la jurisprudence.
La constitution est la norme (texte) juridique fondamentale élaborée par le pouvoir
constituant et destinée à organiser les institutions politiques ou pouvoirs de l'Etat et à garantir
les droits des citoyens et les libertés fondamentales. L'actuelle constitution proclame ou
reconnaît notamment dans son préambule et ses articles un certain nombre de droits sociaux
fondamentaux et de principes particulièrement nécessaires à notre temps comme le droit au
travail, le droit de grève, le droit syndical, la liberté de travailler, le droit de participer à la
détermination des conditions de travail, le principe fondamental de non-discrimination, le
principe d’une sécurité sociale.
La loi était la source essentielle du droit du travail. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le
droit du travail s’appelait « législation du travail ».
Cependant, de nombreuses lois demeurent encore extérieures à cette codification.
Le règlement a actuellement pris une importance considérable en droit du travail. Il se définit
comme une règle écrite, générale, obligatoire et permanente élaborée par le pouvoir exécutif.
Ex. les décrets du Président de la République, les arrêtés du ministre chargé du travail. Dans
une acception large, la jurisprudence désigne l'ensemble des solutions rendues par les
juridictions sur une question de droit donnée.
Mais au sens technique, précis et moderne du terme, on entend par jurisprudence, la série des
décisions concordantes rendues sur une question de droit déterminée ou encore la solution
suggérée par un ensemble de décisions de justice suffisamment concordantes rendues sur une
question de droit et sous l’autorité de la cour de cassation.
La jurisprudence est source de droit du travail dans les cas exceptionnels où la loi est
obscure, absente ou vieille. Mais elle a la particularité d'être hétérogène en raison de la
pluralité des juridictions compétentes pour connaître du contentieux social (jurisprudence des
tribunaux du travail, jurisprudence des juridictions répressives, jurisprudence des tribunaux
administratifs et du conseil d’Etat). Ce qui rend difficile sa connaissance et peut entraîner une
lenteur excessive des procédures. La jurisprudence se rapproche des principes généraux du
droit qui se définissent comme des règles générales et obligatoires découvertes par le juge à
partir de l'esprit général du système juridique.
Ex. le principe de faveur.
Les sources internes ou nationales non étatiques sont les sources professionnelles du droit du
travail. Elles sont sécrétées par la profession et comprennent les sources conventionnelles, les
usages, le règlement intérieur et le contrat de travail.

Les sources conventionnelles du droit du travail sont des accords d’entreprise ou


d’établissement et des conventions collectives ordinaires, extensibles ou nationales
interprofessionnelles librement négociés entre employeur ou groupement d’employeurs et
organisations syndicales ou professionnelles des salariés. Elles peuvent, en améliorant les
conditions des salariés, déroger à la loi qui fixe un plancher, les conditions minimales des
salariés au-dessous desquelles il est en principe interdit de descendre. Le salarié ne peut dans

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son contrat de travail renoncer à un avantage consenti par la loi ou la convention collective
même si cela est dans son intérêt pour obtenir ou conserver un emploi.
Les usages sont des pratiques constantes, fixes, générales, suivies dans la région, la
profession (usage professionnel) ou l'entreprise (usage d'entreprise) et communément admise,
considérée comme obligatoire. Ils sont visés par le législateur dans diverses matières
notamment dans la définition des cas de recours aux contrats à durée déterminée ou de la
durée du préavis en cas de démission. La jurisprudence les assimile à des engagements
unilatéraux de l'employeur qui accordent aux salariés des droits et avantages et disparaissent,
s’effacent sans leur accord. Ainsi le salarié peut réclamer l’application d’un usage à
l’employeur. Celui-ci peut dénoncer l’usage c’est à dire revenir unilatéralement sur un
avantage acquis par les salariés à condition de donner un préavis aux représentants du
personnel et une notification à chaque salarié.
Le règlement intérieur est un document par lequel le chef d’établissement fixe les règles
générales en matière d’organisation technique du travail, d’hygiène de sécurité et de discipline
dans son entreprise, son établissement ou son atelier. Le contrat de travail constitue le cadre
juridique élémentaire de la relation de travail en ce qu'il définit les obligations de base de
chacune des parties. Il est en théorie directement discuté, conclu entre un employeur et un
salarié.
Mais, tout le contrat n'entre pas dans le champ de la discussion des parties. Il s'apparente à un
contrat d'adhésion dont les stipulations sont plus imposées qu'elles ne sont négociées. Les
sources du droit du travail font l’objet d’un classement hiérarchique. La hiérarchie s’établit
comme suit : les sources internationales (les traités et accords internationaux ratifiés, les
conventions internationales de l’OIT ratifiées), les sources communautaires (les règlements et
les directive communautaires), les lois, les principes généraux du droit, les règlements (les
décrets, les arrêtés), les conventions collectives (nationales, extensibles, ordinaires, les
accords collectifs d’entreprise et les accords collectifs d’établissement), les usages
(professionnels, d’entreprise), le règlement intérieur et le contrat de travail.
La constitution est placée au-dessus des traités par les juridictions internes. Mais la thèse
inverse semble être consacrée par les instances internationales. Il convient de rappeler aussi
qu’en vertu du principe de faveur, une norme inférieure peut déroger à une norme supérieure,
dès lors que cette dérogation est favorable au salarié. Ce qui confère à la hiérarchie des
sources du droit du travail une connotation particulière.
Les sources du droit du travail sont soumises au contrôle non seulement des juridictions et des
institutions internationales, mais aussi des autorités administratives à savoir le ministère
chargé du travail (service central) et l’inspection du travail (service extérieur). Le contrôle de
l’application de la réglementation du travail et de l’emploi fait partie des principaux rôles de
l’inspection du travail.
Le règlement intérieur se rapproche des notes de service et des circulaires d’une part, et
d’autre part des recommandations patronales et des référendums d’entreprise. Les notes de
service et les circulaires sont des actes individuels, collectifs ou réglementaires de l'employeur
et extérieurs au règlement intérieur. Pour mener à bien leur contrôle, les inspecteurs du travail
disposent des pouvoirs d’investigation et des pouvoirs de sanction.
Les pouvoirs d’investigation confèrent aux inspecteurs du travail un droit d’entrée et de visite
avec ou sans assistance en principe dans tous les établissements qui sont soumis à leur
contrôle y compris la nuit en cas de travail nocturne et un droit de communication et de
présentation des documents légaux et des produits nécessaires à leur contrôle, à l’exclusion
des perquisitions.
Les pouvoirs de sanction permettent aux inspecteurs de dresser procès-verbal des infractions
qu’ils constatent dans l’exercice de leur mission et relevant de leur contrôle et de saisir les
autorités judiciaires compétentes, le procureur de la république qui apprécie l’opportunité des

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poursuites. Les procès-verbaux font foi jusqu’à preuve du contraire.


En cas de danger pour la santé et la sécurité des travailleurs, les inspecteurs peuvent mettre en
demeure l'employeur dans un délai déterminé.
En contrepartie de ces importantes prérogatives, les inspecteurs sont tenus de ne pas révéler
les secrets de fabrication et les procédés d'exploitation (secret professionnel), de garder
confidentielles les plaintes des salariés, de ne pas avoir intérêt dans les entreprises et
établissements soumis à leur contrôle et de notifier le procès-verbal à l’intéressé.

PREMIERE PARTIE
LES RELATIONS INDIVIDUELLES DE TRAVAIL
Le contrat de travail est la pièce maîtresse du droit du travail. Sa qualification est
importante car c’est lui qui fait acquérir au travailleur la qualité de salarié et détermine en
conséquence l’application du droit du travail. Il importe dès lors d’envisager sa notion, sa
formation, son exécution et sa cessation ainsi que les litiges qui pourraient en résulter.

CHAPITRE I LA DEFINITION DU CONTRAT DE TRAVAIL


Le contrat de travail (autrefois contrat de louage de services) n’est pas défini par le Code
du travail. Mais à partir des critères retenus par les l'art.1 et suivant du CT, on peut le définir
comme le contrat par lequel une personne, le travailleur, s'engage moyennant rémunération
dénommée salaire, à effectuer une prestation au profit d’une autre personne publique ou
privée, physique ou morale, l’employeur, sous la direction et l'autorité de laquelle elle se
place.
De cette définition se dégagent trois critères distinctifs du contrat de travail. L’importance
de ces éléments distinctifs se justifie par le fait qu’en cas de contestation sur l’existence d’un
contrat de travail ou sur sa qualification, les juges sont obligés de rechercher l’existence de
ces éléments.

SECTION I LES CRITERES DISTINCTIFS DU CONTRAT DE TRAVAIL


Le contrat de travail est composé de trois éléments que sont la prestation de travail, la
rémunération et le lien de subordination.

I. LA PRESTATION DE TRAVAIL
Dans un contrat de travail, le salarié s’engage à fournir ses services personnels. La nature
de la prestation importe peu. Tout travail de l’homme est concerné. Ce peut être une activité
manuelle, intellectuelle. La prestation de travail est un élément nécessaire du contrat de travail
dont elle constitue aussi l'objet. Le travailleur est recruté pour l'accomplir. Elle consiste
simplement en une obligation de faire. Il doit toutefois s’abstenir de tout acte qui entraverait
la bonne exécution de son travail. Il en est ainsi de l’obligation de non concurrence, de garder
le secret professionnel, ou simplement la discrétion, de ne pas accepter des dons ou promesses
de dons pour faire ou ne pas faire un acte qui relève de son travail. Ces obligations de ne pas
faire ne sont cependant que des accessoires de son obligation principale. La prestation doit
être accomplie volontairement, même si l’employeur est en droit de donner des ordres pour
son exécution. Il faut également remarquer que la prestation de travail est successive. C’est
pourquoi le législateur a prévu une procédure pour la révision du contrat de travail. En cas de
nullité, le contrat ne saurait être considéré comme anéanti rétroactivement. Mais la prestation
n'est pas propre au contrat de travail. Elle existe dans d’autres types de contrats.

II. LA REMUNERATION
La rémunération est aussi un élément nécessaire du contrat de travail qui est un contrat à
titre onéreux c’est-à-dire procurant à chacune des parties un avantage. Sa dénomination

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importe peu (salaire, commission, traitement,). Mais elle ne doit pas être exclusivement
constituée d'indemnité ou de pourcentage du chiffre d'affaires réalisé par l’intéressé. Elle se
retrouve aussi dans d’autres contrats. La rémunération est certes un élément nécessaire de
l’existence du contrat de travail. La jurisprudence considère en ce sens que, sans
rémunération, il n’y a pas contrat de travail. Mais elle est insuffisante pour qualifier un contrat
de travail.

III. LE LIEN DE SUBORDINATION


Le lien de subordination est la possibilité, le pouvoir de l'employeur de donner des ordres
et des directives au salarié pendant l'exécution de la prestation de travail, de le contrôler, de le
surveiller et de le sanctionner le cas échant. Il n'existe que dans le contrat de travail. Il se
déduit surtout des conditions d'exécution de la prestation de travail, des éléments de fait.
Mais il n’exclut pas la simple indépendance technique du salarié. Son existence fait présumer
celle du contrat de travail. C’est ce qui explique que les juges cherchent systématiquement si
Cette condition existe lorsqu’il y a contestation entre les parties sur l’existence du contrat de
travail.

SECTION II LA TYPOLOGIE DES CONTRATS DE TRAVAIL

Le contrat de travail est en principe à durée indéterminée. Il est en principe conclu sans
détermination de durée. Mais l’on assiste à la multiplication des contrats de travail à durée
déterminée, des contrats à temps partiel et du travail temporaire. Ainsi, à côté du noyau dur
dans l’entreprise constitué par les salariés lié par contrat à durée indéterminée, on trouve de
plus en plus de travailleurs liés par un contrat précaire même si le principe est qu’il n’y a pas
de différence de traitement entre les salariés permanents dans l’entreprise et ceux liés par un
contrat précaire. Le code du travail distingue alors sept (7) formes de contrats de travail que
sont le contrat de stage, d’apprentissage, d’engagement à l’essai, le contrat à durée
déterminée, le travail temporaire, le tâcheronnat et le contrat à durée indéterminée.

I. Le contrat d’apprentissage
Le contrat d’apprentissage est le mode traditionnel de formation des jeunes par une
pratique soit dans l’entreprise, soit dans un centre de formation d’apprentis. Il permet
d’acquérir une formation initiale et se définit comme le contrat particulier par lequel un
employeur s’engage, outre le versement d’une allocation d’apprentissage, à assurer une
formation professionnelle méthodique et complète, à un jeune travailleur qui s’oblige, en
retour, à travailler pour cet employeur pendant la durée du contrat (l’employeur délivre à
l’apprentis un certificat d’aptitude professionnelle) ; c’est à la fois un contrat d’éducation et
un contrat de formation professionnelle.

II. Le contrat de formation professionnelle


Aux termes des dispositions du code de travail, « Le contrat de travail, ou ultérieurement
un avenant à ce contrat, peut prévoir une formation professionnelle en alternance ou en
formation continue ou un stage. Le contrat ou l'avenant doit être constaté par écrit. Les
objectifs et la durée de la formation ou du stage ainsi que la rémunération doivent être
expressément indiqués ». Le contrat de formation en alternance ou en continue est celui qui
permet aux travailleurs de travailler tout en continuant à bénéficier d’une formation
professionnelle. Le code du travail prévoit aussi le cas du stage des salariés qui peuvent,
dans le cadre de leur formation, bénéficier de façon ponctuelle d’un complément de formation
à travers un stage. Mais le contrat de stage reste en principe réservé aux élèves des écoles de
formation qui, en entreprise, acquièrent une connaissance pratique de leur futur métier. Il

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n’est donc pas un véritable contrat de travail. Les stagiaires ne sont pas des salariés.
Toutefois, si l’entreprise utilise le stagiaire comme un véritable salarié, sans lui fournir une
formation, le stage doit être requalifié en contrat de travail. Pour ce faire, il faut rechercher si
le stage servait principalement le stagiaire, en lui apportant une formation, ou l’entreprise, en
lui apportant une main d’œuvre bon marché.

III. LE CONTRAT D'ENGAGEMENT A L'ESSAI


Le contrat d’engagement à l'essai est le contrat par lequel l'employeur et le travailleur, en
vue de conclure un contrat définitif verbal ou écrit, décident au préalable, d'apprécier
notamment le premier la qualité des services du travailleur et son rendement, le second, les
conditions de travail, de vie, de rémunération, d'hygiène et de sécurité ainsi que le climat
social. C’est une période permettant à l’employeur de vérifier les aptitudes professionnelles
du salarié qu’il a recruté. Même si les employeurs procèdent souvent à une sélection sévère
des candidats à l’embauche, ils préfèrent généralement prévoir une période d’essai avant de
les engager de façon définitive.
Il produit un effet rétroactif, c'est-à-dire qui remonte au premier jour de la conclusion du
contrat si l'essai est satisfaisant. Dans le cas contraire, ses effets sont définitivement
suspendus et il ne donne pas lieu au contrat définitif.

IV. LE CONTRAT A DUREE DETERMINEE


Le contrat à durée déterminée est, comme son nom l'indique, le contrat dont la durée est
fixée à l'avance par les parties. Est aussi à durée déterminée, le contrat assorti d'un terme
c'est-à-dire d'un évènement futur et certain emportant sa cessation. C'est le cas par exemple
des contrats conclus pour l'exécution d'un ouvrage déterminé, pour surcroîts d'activité, pour
faire face aux aléas de l'entreprise ou pour le remplacement d'un salarié absent. Tous ces
contrats sont assimilés à des contrats à durée déterminée. Cependant, selon les rédacteurs du
code de travail ce type de contrat ne doit pas excéder 24 mois. Voir art. 15.1 Et suivant du CT
ivoirien.

V. LE CONTRAT DE TRAVAIL TEMPORAIRE


Le contrat de travail temporaire ou contrat d’intérim est celui par lequel une entreprise de
travail temporaire (ETT) ou agence « d’intérim » embauche et rémunère un salarié (salarié
temporaire ou intérimaire) afin de le mettre à la disposition provisoire d’une entreprise
utilisatrice. Il nécessite la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition entre
l’ETT et l’entreprise d’accueil d’une part et un contrat de mission entre l’ETT et le salarié
d’autre part. L'entreprise de travail temporaire est réputée employeur des salariés temporaires
ou intérimaires.il n’y a pas de disposition législatives qui encadre ce type de contrat. Ce qui
explique l’usage fréquent ou abusif du travail temporaire par les entreprises ivoiriennes.

VI. LE CONTRAT DE TÂCHERONNAT


Le contrat de tâcheronnat est une convention par laquelle un tâcheron (maître ouvrier)
s'engage à réaliser un ouvrage déterminé directement pour le compte du maître de l'ouvrage
(contrat d'entreprises) avec des ouvriers qu'il recrute à titre occasionnel et auxquels il fournit
l'outillage et les matières premières (contrat de travail).

VII. LE CONTRAT A DUREE INDETERMINEE


Il est défini par tout contrat de travail qui ne répond pas aux définitions du contrat à durée
déterminée, du contrat d'apprentissage et du contrat d'engagement à l'essai". Le contrat à
durée indéterminée est donc tout contrat qui ne comporte ni terme, ni précision de la durée de
l'engagement qui est par conséquent indéterminée. Il a la faveur du juge et du législateur car

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il assure la stabilité des relations professionnelles et la permanence de l’emploi. La


jurisprudence considère que tous les salariés sont jusqu'à preuve contraire, liés par des
contrats à durée indéterminée.
Le législateur a élaboré l'essentiel des règles du contrat du travail par référence au contrat à
durée indéterminée. Il en est des règles relatives à la formation du contrat de travail.

CHAPITRE II LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL

Le contrat de travail est un accord de volontés lequel une personne s’engage à mettre son
activité professionnelle sous la direction et l’autorité d’une autre personne physique ou
morale, moyennant rémunération. Ainsi, La formation du contrat du travail est soumise à des
conditions dont l’irrespect est susceptible d’être sanctionné. Voir art.14.1 et suivant du code
de travail ivoirien.

SECTION I LES CONDITIONS DE FORMATION DU CONTRAT

En principe la formation du contrat de travail n'est soumise qu'à des conditions de fond, les
conditions de forme n’étant requises qu'exceptionnellement.

I.LES CONDITIONS DE FOND DU CONTRAT DE TRAVAIL


Le contrat de travail est soumis aux règles de fond du droit commun des contrats (art 1108
et suivant du code civil2) à savoir la capacité et le consentement libre des parties, l'objet, la
cause et la durée du contrat. Ces règles présentent néanmoins des particularités en matière de
contrat de travail.

A. Le consentement
Le consentement donné par chacune des parties au contrat doit être libre et éclairé. Il ne
doit pas être entaché de vices. Les vices du consentement sont : le dol, la violence, et l’erreur.

B. La capacité de contracter
Est incapable celui qui ne peut valablement passer un acte ou ne peut le passer qu’avec
l’autorisation d’une autre personne. La minorité est un cas d’incapacité de contracter. Mais
en droit du travail le mineur peut à partir de 18 ans conclure et rompre seul un contrat de
travail. A partir de 16 ans le mineur conclut et rompt un contrat de travail assisté de son
représentant légal.
C. L’objet
L’objet est la prestation de service. L’objet consiste à créer une obligation. Par conséquent,
l’objet doit être licite.
D. La cause
Le contrat de travail étant un contrat à titre onéreux voire synallagmatique, la cause
de l’obligation de chaque partie est l’avantage qu’elle obtient en retour de ce qu’elle
promet.
La capacité de conclure un contrat de travail est celle de droit commun, c’est à dire la
majorité civile. La femme mariée peut exercer une profession séparée de celle de son mari.
Toute personne majeure peut être soit salariée, soit employeur. Mais certains mineurs peuvent
être salariés. Ainsi le mineur âgé d’au moins quinze ans peut en principe être engagé comme
salarié par contrat de travail. Il n’en est autrement que pour les travaux dangereux qui
requièrent la majorité civile, les enfants scolarisables qui ne peuvent être employés avant
l’âge de 16 ans et les enfants de 12 ans qui peuvent contracter pour les travaux légers. En
principe, le contrat de travail est librement, parfaitement et définitivement formé par le

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consentement nécessaire et valable de l’employeur et du salarié, c’est à dire leur accord de


volontés conscientes, sérieuses et non viciées. Mais le contrat de travail émane de
l’employeur et le salarié ne fait qu’adhérer au contrat. Il n’y a pas de négociation. Le salarié
entre dans une entreprise et y sera soumis au règlement intérieur. Néanmoins, l’accord du
salarié doit être personnel (on conclut le contrat pour soi) et exempt de vice. En raison de la
subordination, le juge admet plus facilement les vices du consentement au profit du salarié en
mettant à la charge de l’employeur un devoir de se renseigner sur le candidat qu’il recrute. En
droit du travail, la liberté contractuelle ou liberté de travail implique, pour le salarié, la liberté
de travailler, le libre choix de son travail, et pour l’employeur, la liberté d’embaucher ou non
tel ou tel salarié. Mais, le refus d’embaucher, sous peine d’être abusif (nul en France) ne doit
pas être discriminatoire c’est à dire fondé sur l’appartenance syndicale, les opinions
politiques, les origines sociales, l’âge, la race, le sexe, la nationalité, l’état de santé, le
handicap, l’ethnie du candidat. L’employeur doit d’autre part respecter les libertés
individuelles des salariés lors du recrutement. Il ne peut pas leur apporter de restrictions non
justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché. La liberté
contractuelle est néanmoins limitée dans certains cas par des interdictions de contracter
(interdiction du cumul d’emploi, du travail noir, du travail de nuit des enfants et des femmes
notamment dans les mines) et dans d’autres par des obligations de contracter (l’obligation
d’embauche de travailleurs handicapés, de victimes d’accidents du travail ou de maladie
professionnelle ayant entraîné une incapacité permanente d’au moins 10%, la priorité de
réembauchage de certains salariés comme ceux licenciés pour cause économique, pour
maladie). La durée du contrat de travail est soit déterminée, soit indéterminée. Mais,
l’embauche à titre permanent, sans détermination de durée, étant la règle, le recours au contrat
à durée déterminée n’est pas libre. Il est interdit dans certains cas (pourvoir durablement un
emploi par nature permanent ou particulièrement dangereux, après licenciement pour motif
économique). Sa durée ne peut être supérieure à 2 ans sauf s'il est conclu pour la réalisation
d'un ouvrage. Il ne peut non plus être renouvelé plus d'une fois ou conclu plus de deux (2) fois
par les mêmes parties. Mais la limitation de la durée et du nombre de conclusions ou de
renouvellements ne s'applique pas au contrat à durée déterminée conclu pour le remplacement
d'un salarié, le surcroît d'activité, les emplois à caractère saisonnier (dockers, saisonniers,
journaliers) et dans les secteurs d'activité où il est d'usage de ne pas recourir au contrat à durée
indéterminée. En outre, pour éviter de précariser des emplois de longue durée, il est interdit
de recourir à un contrat à durée déterminée ou à un contrat de travail temporaire à la fin du
contrat à durée déterminée avant l’expiration d’un certain délai (délai de carence). Ce délai est
égal au tiers de la durée du contrat ou à la moitié du contrat, renouvellement compris, si la
durée du contrat est inférieure à 14 jours. Mais il ne s’applique pas en cas de rupture
anticipée du fait du salarié ou quand le salarié a refusé le renouvellement de son contrat. La
loi a aussi prévu une durée maximale pour l’engagement à l’essai. Ainsi, le contrat à l’essai ne
peut être conclu pour une durée supérieure au délai nécessaire pour mettre à l’épreuve le
personnel engagé, compte tenu de la technique et des usages de la profession. Dans tous les
cas, l’engagement à l’essai ne peut porter que sur une période maximum de 6 mois tout
renouvellement compris. La durée de l’essai s’entend d’une durée effective, susceptible
d’être suspendue et prorogée par l’empêchement du salarié comme par exemple en raison
d’une maladie. Le travailleur qui a bénéficié d’une formation ou d’un perfectionnement
professionnels peut être tenu de rester au service de l'employeur pendant un temps minimum
qui ne peut en aucun cas excéder quatre (4) ans. Le contrat de travail doit enfin avoir un objet
et une cause, licites c’est à dire conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs (aux règles
générales de morale, en particulier, sexuelle).

III. LES CONDITIONS DE FORME DU CONTRAT DE TRAVAIL

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Le contrat de travail peut être constaté dans les formes qu’il convient d’adopter.
Il peut donc être « verbal ». L’embauche des salariés doit seulement être déclarée par
l’employeur (formalité de la déclaration d’embauche) au service de la main d’œuvre aux fins
d’information, sous peine de paiement d’indemnités et précédée de l’examen médical
préalable. L’examen médical est effectué par un médecin du travail et vise à établir que les
salariés sont aptes à occuper leur poste de travail prévu et qu’ils ne sont pas atteints d’une
infection dangereuse pour l’entourage. Mais, à titre exceptionnel, l’embauche des salariés
étrangers est soumise à autorisation, ces salariés devant avoir obtenu un titre leur permettant
non seulement de séjourner, mais de travailler sur le territoire national.
Pour la validité de certains types de contrats de travail particuliers, la loi exige
exceptionnellement la rédaction d’un « écrit » afin de faciliter le contrôle de
l’administration. C’est le cas des contrats à durée déterminée, d’intérim, de travail à temps
partiel, de tâcheronnat, de stage, d’apprentissage, d’engagement maritime et des contrats
nécessitant l’installation du salarié hors de sa résidence habituelle. L’écrit est le seul moyen
dont dispose l’employeur pour prouver l’existence de ces contrats à la différence du salarié
qui peut les prouver par tout moyen. La langue et la forme de cet écrit ne sont pas précisées
par le code du travail. Ce sont plutôt les règlements et les conventions qui imposent
généralement une rédaction en français et en quatre exemplaires. La loi ne prévoit donc pas
l’obligation d’un écrit pour les contrats de travail à durée indéterminée à temps complet ou
plein temps ne nécessitant pas l’installation du salarié hors de sa résidence habituelle. Mais, il
est préférable pour les parties de rédiger un écrit afin de se ménager une preuve de la
convention. La plupart des conventions collectives imposent que le contrat à durée
indéterminée soit conclu par écrit. Le dépôt à l’inspection du travail est également exigé
avant tout commencement d’exécution du contrat à durée déterminée de plus de trois mois, du
contrat d'apprentissage et du contrat de stage. Enfin, le contrat nécessitant l’installation du
salarié hors de sa résidence habituelle et le contrat de tâcheronnat doivent être visé par
l’inspecteur du travail.

SECTION II LA SANCTION DE LA FORMATION DU CONTRAT DE


TRAVAIL

La formation du contrat de travail peut être sanctionnée par la nullité et/ou la


requalification.

I. LA NULLITE DU CONTRAT DE TRAVAIL

La nullité est la sanction de droit commun de la formation du contrat. Elle sanctionne les
vices de fond (absence ou vice de consentement, incapacité, illicéité ou immoralité de l’objet
ou de la cause, violation des interdictions ou des obligations de contracter, le défaut de titre de
travail) et exceptionnellement les vices de forme (refus de visa, omission de visa, défaut
d’écrit de l’essai) du contrat de travail.
Un contrat déclaré nul cesse de produire ses effets. Cependant, cette nullité n’entraîne pas
l’anéantissement rétroactif du contrat. Le salarié conserve la rémunération qu’il a reçue, et
peut réclamer les salaires qui ne lui ont pas été payés et l’indemnité de rupture. L'annulation
d’un contrat de travail n'est rien d'autre qu'une résiliation. Quand une clause simplement du
contrat de travail est illicite, la clause est déclarée nulle, et, si elle n’est pas déterminante,
impulsive dans la conclusion du contrat, le contrat ne sera pas annulé. La nullité est alors
partielle et non totale.

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II. LA REQUALIFICATION DU CONTRAT DE TRAVAIL

La nullité du contrat de travail est dans certains cas suivie de sa transformation en contrat
de travail de droit commun. Il en est ainsi des contrats annulés pour défaut d'écrit ou de visa.
Ils sont requalifiés, transformés, convertis en contrat à durée indéterminée. On parle de
conversion par majoration.
Mais dans la plupart des cas, la requalification constitue l'unique sanction prévue par la loi.
Ainsi, est purement et simplement requalifié ou réputé à durée indéterminée, le contrat
particulier conclu en violation de son interdiction, en dépassement de la durée, du nombre de
conclusions ou de renouvellements successifs autorisés, en cas de prolongation des services à
l'expiration de la durée prévue ou sans être déposé. Le salarié est affecté par la précarité
injustifiée de son contrat, c’est donc à sa demande que le contrat sera réputé à durée
indéterminée.

CHAPITRE III: L’EXECUTION DU CONTRAT DE TRAVAIL

Le contrat de travail est un contrat synallagmatique et à exécution successive.

SECTION I: LE CONTRAT DE TRAVAIL, UN CONTRAT


SYNALLAGMATIQUE

Le contrat met à la charge de l’employeur et du salarié des obligations réciproques et


interdépendantes que nous allons successivement étudier.

I. LES OBLIGATIONS DU SALARIE : L’EXECUTION DU TRAVAIL

L’exécution du travail, de la prestation pour laquelle il s’est engagé au service de


l’employeur est l’obligation principale du salarié. Elle doit revêtir certains caractères et avoir
lieu dans un temps déterminé et distinct du temps de repos.

A- LES CARACTERES DU TRAVAIL

La prestation de travail due par le salarié est personnelle, consciencieuse, exclusive et


loyale. Le caractère personnel du travail signifie que chaque salarié doit lui-même faire le
travail et seulement le travail qui lui est imparti sauf cas de révision du contrat, d'intérim,
d'usages et de demande raisonnable acceptée. Il ne peut pas demander à un tiers de se
substituer à lui dans l’exécution du travail promis. Pour se faire aider par un tiers, il lui faut le
consentement de l’employeur, sans quoi il y’aurait faute constitutive d’un motif légitime de
licenciement. Le caractère exclusif, consciencieux et loyal de la prestation de travail a
d’abord été dégagé par la jurisprudence à partir de la notion d’exécution de bonne foi avant
d’être consacrée par le législateur. Il signifie que le travailleur doit toute son activité
professionnelle, avec tous les bons soins du « père de famille », toute la diligence et la
prudence d’un bon père de famille, à l'entreprise et ne peut, pendant le contrat même en cours
de suspension, la concurrencer sauf dérogation stipulée au contrat. Le salarié qui fait
concurrence à l’employeur en travaillant pour son propre compte ou pour une entreprise
concurrente commet une faute que la jurisprudence considère lourde. Mais à l’expiration du
contrat de travail, le salarié n’est exceptionnellement tenu de ne pas concurrencer son ex
employeur que si le contrat contenait une clause de non concurrence valable c’est à dire
limitée dans son objet, dans le temps, un an au maximum, et dans l’espace, dans un rayon de

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50 km autour de l’entreprise et avait été rompu par le salarié ou par sa faute lourde. Le salarié
est tenu également à une obligation de discrétion et de réserve. En particulier, il ne doit pas
divulguer au public les informations confidentielles sur l’entreprise dont il a eu connaissance
à l’occasion de ses fonctions. Il est tenu de ne pas révéler les secrets de fabrique de
l’entreprise, sous peine de sanctions pénales.
Enfin, pour assurer le plein emploi, le code du travail interdit en principe le cumul d’emplois.
L’obligation de loyauté n’est, cependant pas synonyme d’obligation de fidélité du salarié à
l’employeur. Le salarié garde le droit de travailler pour une autre entreprise, à condition de ne
pas faire concurrence au premier employeur et de respecter la réglementation sur le plein
emploi et la durée maximale du travail.
Certaines entreprises incluent cependant dans le contrat des clauses d’exclusivité interdisant
au salarié de travailler pour un autre employeur. Ces clauses ne sont valables que si elles sont
indispensables à la protection des intérêts légitimes de l’employeur et proportionnées au but à
atteindre.

B- LE TEMPS DE TRAVAIL

C’est le moment et la durée du travail. Le travail peut en principe se faire soit la nuit (entre
22 heures et 05 heures du matin) soit le jour (au-delà de cet intervalle).
La durée du travail est le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l’employeur et
doit se conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations
personnelles. Elle est fixée à quarante heures (40 h) par semaine dans les Etablissements
non agricoles « pouvant aller jusqu’à 44h/semaine » et à quarante-huit heures (48h) «
pouvant aller jusqu’à 52h /semaine » ou deux milles trois cent cinquante-deux heures (2352 h)
par an dans les Etablissements agricoles. A partir de cette règle, on peut retenir que pour les
travailleurs dont la durée légale de travail est appréciée dans le cadre de la journée, les
rapports sont de 8h par jour pour les établissements non agricoles et pour les établissements
agricoles. La durée légale est donc appréciée dans le cadre de la semaine. La semaine des 40h
concerne tous les établissements publics ou privés, toutes les formes de travail et tous les
travailleurs régis par le Code du travail. Seuls y dérogent les établissements agricoles (48h).
Les exploitations forestières qui mènent des activités agricoles sont assimilées à des
établissements agricoles et soumises à la durée de 48h ou 2352 h par an. Mais les
établissements traitant ou/et transformant des produits agricoles comme la « OLAM », «
UNILEVER » sont des établissements industriels et sont donc soumis à la durée
hebdomadaire de 40h).

1. LA REPARTITION DE LA DUREE LEGALE

Dans le cadre de la semaine, la répartition de la durée légale de travail s’effectue selon 3


modes ayant chacun pour obligation de respecter la règle du repos de 11 heures consécutives
entre deux journées de travail :

- 1er mode : répartition égale à raison de 8h/jr pendant 5jrs soit un repos le samedi ou lundi
en plus du dimanche (8X5 = 40h) ;

- 2e mode : répartition égale à raison de 6h40mn pendant les 6jrs ouvrables de la semaine
avec repos le dimanche (6h40X6 = 40h) ;

- 3e mode : répartition inégale sur 5 ½ jrs avec maximum de 8h par jr afin de permettre le
repos d’une demi-journée par semaine en plus du repos dominical.

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En tout état de cause, l’employeur jouit d’une grande liberté pour organiser le travail dans le
cadre de la journée. Il doit simplement veiller au respect du nombre d’heures comprises entre
le début et la fin d’une même journée de travail (y compris les heures de pause). Ce nombre
est fixé à 12 heures au maximum entre le début et la fin d’une même journée dans les
entreprises non agricoles et 11heures dans les entreprises agricoles.
L’horaire de travail doit donc être fixé par l’employeur dans le respect de cette norme. Celui-
ci est également tenu de fixer de manière claire et précise l’horaire de travail dans l’entreprise
et de le mettre à la disposition des travailleurs par voie d’affichage. Toute modification de
l’horaire doit être communiquée au préalable aux travailleurs avant son application (il est
ainsi recommandé à l’employeur de recueillir les suggestions des travailleurs ou leurs
représentant pour la détermination de l’horaire de travail).

La durée légale de travail de 40 heures par semaine admet des dérogations ou


dépassements qui sont soit permanentes (prévues par la loi et constituées des travaux
permanents, complémentaires ou préparatoires qui obligent les salariés à venir avant et à
repartir après l'heure de travail), soit temporaires (autorisées par l’inspecteur du travail pour
l'exécution des travaux urgents, la récupération des heures normales de travail perdues et le
maintien ou l'accroissement de la production). Ainsi, la durée légale peut varier en fonction
des emplois et des professions.

Le régime des équivalences permet en effet d’avoir une durée de présence supérieure à
la durée légale de 40 h, mais réputée correspondante à celle-ci.
Ex : un gardien et un planton d’une fondation, qui relèvent tous de la 2e catégorie (de la
convention applicable), perçoivent le même salaire alors que le planton effectue
40h/semaine et le gardien 56 h/semaine). Mais, il ne saurait y avoir réduction de salaire
si le gardien effectue moins de 56h/semaine.

En dehors de ces dérogations, les heures effectuées au-delà de la durée légale de travail ou
de celle jugée équivalente constituent des heures supplémentaires. Elles sont autorisées par
l'inspecteur du travail après avis favorable des organisations syndicales représentées au sein
de l'entreprise et obligatoires pour tous les salariés.

2. LES HEURES SUPPLEMENTAIRES

Les heures supplémentaires sont payées par application d’un système variable de
majoration du salaire horaire de base
Pour les jours ordinaires : 15% de 41 h à 46 h, 50% au-delà de le 46èh, 75% pendant
la nuit ;
Pour les jours fériés ou de repos hebdomadaire 75% le jour et 100% la nuit. Il est
possible d’organiser la journée de travail selon trois modes ; chacune devant respecter les
dispositions légales et règlementaires relatives aux conditions de travail :
- 1er mode : la journée continue : consiste à effectuer le travail d’une seule traite avec une
pause réduite (30 à 60 mn) pour écourter les journées de travail (il permet de réduire les
déplacements des travailleurs, mais il faut un local pour la restauration) ;
- 2nd mode : le travail par équipes successives : il est utilisé dans les établissement qui
fonctionnement en continu
- 3e mode : le travail par relais et par roulement (on les rencontre dans les domaines hôtelier,
transport du personnel roulant…) : la durée effectuée par les équipes d’ouvriers est
collectivement supérieure à 40h, mais cette durée est respectée pour chaque travailleur. Il

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s’agit de la convention collective du commerce. Les conventions collectives prévoient ainsi


une majoration de la rémunération du travail de nuit du fait qu’il est plus pénible.

Calcule de salaire d’heure supplémentaire (SHs) :


SHs= (salaire de base + salaire de base * x%) * Nombre d’Heure Supplémentaire
100

Calcule de salaire d’heure supplémentaire (SHs) : exemple : 45 heures/semaine avec 500fr/heure


40h de travail par semaine
Heure supplémentaire = 45 – 40 = 5h
Taux de majoration entre la 41ième h et la 46ième h = 15%
SHs= (500 + 500 * 15) * 5 = 2 875 Fr
C- LE TEMPS
100
DE REPOS
Dans la semaine l’ouvrier perçoit donc :
SN =Le salarié
40*500 = 20a000
droit
Fr à trois principaux repos : le repos journalier, le repos hebdomadaire et le
Salaire de la
repos annuel. semaine = SN + SHs= 20000 + 2875 =22875 Fr
Le repos journalier est d’au moins 11 heures entre deux journées de travail.
Le repos hebdomadaire est au minimum de vingt-quatre heures (24h) consécutives par
semaine et a lieu en principe le dimanche. Cependant, dans certains cas, il est
exceptionnellement déplacé dans les autres jours de la semaine soit de plein droit (feu continu,
vente de denrées alimentaires, matières rapidement altérables), soit facultativement ou
temporairement et avec l’autorisation de l’inspecteur (cas de kermesse, de pèlerinage
obligeant à travailler le dimanche), ou purement et simplement supprimé.
Le repos annuel du salarié est le congé annuel payé. Il est acquis après une période minimale
de service effectif appelée période de référence égale à 12 mois. Sa durée minimale est de
deux (2) jours ouvrables par mois de service effectif. Elle est majorée par l’ancienneté, les
enfants à charge et la maternité. Le congé supérieur à 12 jours peut être fractionné.

La jouissance effective du congé peut-être reportée d'accord parties sans excéder trois ans et
sous réserve d'un congé obligatoire de six (6) jours ouvrables chaque année.
Toute convention prévoyant l'octroi d'une indemnité compensatrice aux lieux et place du
congé est nulle et de nul effet.

Le salarié en congé a droit à une allocation correspondant au douzième (1/12), des sommes
perçues pendant la période de référence à l'exclusion des remboursements de frais et des
prestations en nature ou des indemnités forfait aires en tenant lieu. Il lui est interdit d’exécuter
des travaux rétribués. Le salarié a également droit au repos pendant les jours fériés, les
absences autorisées, l’accouchement, l’allaitement, la maladie et la mise en disponibilité.

1) Le repos hebdomadaire : le principe est que tout travailleur a droit à un repos de 24


heures consécutives par semaine, pris généralement le Dimanche. Mais il existe des
dérogations à ce principe. Elles peuvent être accordées :
-En raison d’une urgence constatée (périssable de matières premières)
-En raison des préjudices que pourrait causer le repos à l’entreprise.
-Pour prévenir les accidents, réparer les pannes, organiser des mesures de sauvetage.
Mais des repos compensateurs seront accordés aux travailleurs concernés.

2) les jours fériés et chômés : Le deuxième type de repos concerne les jours fériés et
chômés. Ils sont payés pour les entreprises signataires de la Convention Collective et non
payés pour les autres. On distingue deux types :

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- Les jours fériés chômés et payés qui sont : le 1er Mai, jour de la fête du travail et 7
Août, jour de la Fête Nationale. Pendant ces jours, le chômage est obligatoire pour
l’ensemble des travailleurs de toute nature, c'est-à-dire agricoles, industriels et commerciaux.
Si ces deux dates tombent un mardi ou un vendredi, la veille ou le lendemain selon le cas est
également considéré comme un jour férié et chômé. C’est le système du pont. Cependant,
dans les établissements ou services qui en raison de la nature de leur activité, ne peuvent
interrompre le travail, il n’y a pas de chômage. Exemple la SOTRA, l’aéroport…

- Les jours fériés chômés simples sont : le 1er Janvier, le Lundi de Pâques, le jour de
l’Ascension, le Lundi de Pentecôte, le 15 Août (fête de l’Assomption), le 1er Novembre (fête
de la Toussaint), le 15 Novembre (journée nationale de la paix), le 25 Décembre (fête de la
Noël), la fête de fin du Ramadan, la fête de la Tabaski, le lendemain de l’anniversaire du
prophète Mahomet (Mahoulid), le lendemain de la nuit du Destin et le lendemain de la fête
nationale ou de la fête du travail, chaque fois que la fête tombe un Dimanche. Pour ces jours
le chômage n’est pas obligatoire.

3) Le congé annuel

Il a pour objectif de donner au travailleur plusieurs jours consécutifs de repos. Le congé


est octroyé suivant la période de référence qui s’étend de la date d’embauche du salarié ou
de son retour de congé au dernier jour qui précède celui de son départ pour un nouveau congé.
a) La durée du congé
Le congé est accordé à tout travailleur ayant effectué un service effectif d’au moins un an
(12 mois) et signataire d’un contrat de travail le liant à l’entreprise. Chaque employé doit être
informé au moins 15 jours à l’avance de ses dates de congés. La durée du congé est de 2,2
jours réglementaire pour 30 jours de travail.
Aux jours ouvrables pour déterminer la durée des congés des salariés nationaux, il faut
ajouter les jours non ouvrables. Les jours ouvrables sont les jours autres que le dimanche et
les jours fériés.

NB : le samedi est jour ouvrable même si on ne travaille pas habituellement dans


l’entreprise.
Enfin, la durée des congés tient compte des jours fériés qui éventuellement interviendraient
pendant la période de congé. Ces jours sont rattrapés en les ajoutant à la durée des congés.

La durée du congé peut être majorée par l’ancienneté, la maternité ou la médaille de


travail.
Ainsi, le salarié bénéficie de :
1 jour supplémentaire après 5ans d’ancienneté
2 jours supplémentaires après 10 ans d’ancienneté
3 jours supplémentaires après 15 ans d’ancienneté
5 jours supplémentaires après 20 ans d’ancienneté
7 jours supplémentaires après 25 ans d’ancienneté
8 jours supplémentaires après 30 ans d’ancienneté

Les femmes salariées ou apprenties ont :


-2 jours de congé supplémentaire par enfant à charge, si elles ont moins de 18 ans au
dernier jour de la période de référence.

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-2 jours de congé supplémentaire par enfant à charge à compter du 4 ème enfant si elles ont
plus de 18 ans au dernier de la période de référence.
Les salariés titulaires de la médaille d’honneur du travail, ont droit à 1 jour de congé
supplémentaire par an.

Durée du congé = Période de référence x 2,2 x 1,25


(Nombre de jours calendaires) (Nombre de mois de travail effectif)

NB : l’on prend en compte les fractions de mois lorsqu’elles sont supérieures ou


égales à 0,50.

b) L’indemnité de congé payé : allocation de congé payé


L’indemnité de congé payé ou allocation de congé payé est le salaire correspondant au
mois de congé.
Lorsque le travailleur a effectué un service effectif de12 mois au moins, le montant de cette
indemnité est au moins égal au salaire mensuel puisque l’indemnité est calculée sur la base
des 12 derniers mois de salaire. Ainsi, l’on distingue deux méthodes de calcul :
- La méthode des 12 derniers mois (A être utiliser quand les salaires sont
différents)

Indemnité de congé = Salaire Moyen Journalier (SMJ) x Durée du congé


ou Allocation de congé (nombre de jours
calendaires)

Salaire Moyen Journalier (SMJ) = Salaire Moyen Mensuel


30
Indemnité de congé = Salaire Moyen Mensuel x Durée du congé
ou Allocation de congé 30

-La méthode de la période de référence (A être utiliser quand les salaires sont
identiques)

Allocation de congé = Salaire Moyen Mensuel x nombre de mois de travail


12

II. LES OBLIGATIONS DE L'EMPLOYEUR

L’obligation fondamentale de l'employeur est le paiement du salaire dont il convient


d’étudier successivement la composition, les modalités et la protection.

A- LA COMPOSITION DU SALAIRE

Le salaire est constitué de deux catégories d’éléments : la base et les accessoires.

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Le salaire de base ou SMIG ; SMAG est l'équivalent du travail effectué. Il est fonction de
l'emploi occupé par le salarié dans l'entreprise ou l'établissement. Par conséquent, il doit être
égal pour tous les travailleurs qui sont dans des conditions égales de travail, de qualification
professionnelle et de rendement ou qui exécutent des travaux de valeur égale quels que soient
leur origine, leur âge, leur sexe et leur statut.
Le salaire de base peut être calculé au temps (à l’heure, à la journée ou au mois) ou au
rendement (à la pièce, à la tâche).
Les accessoires du salaire sont composés des compléments du salaire et des indemnités. Les
compléments sont des accessoires qui s'ajoutent au salaire de base pour rétribuer un travail
supplémentaire. Ils comprennent le sursalaire réel accordé ou octroyé, la gratification, la
prime d'ancienneté, la prime de rendement, la commission et la participation aux bénéfices.
Les indemnités sont des sommes qui n'ont pas pour cause juridique le travail, mais soit le
remboursement de dépenses (la prime de transport), soit la compensation de préjudice
(l'indemnité compensatrice de préavis).

Les accessoires du salaire

Le salaire peut être augmenté des accessoires que sont les primes et les avantages en nature
(logement, nourriture, domesticité…) offerts au salarié par l’employeur.

Les accessoires ayant une nature juridique de salaire.

 Le sursalaire : c’est la différence entre le salaire minimum prévu pour la catégorie


professionnelle et le salaire réel supérieur à ce minimum qui est accordé par l’employeur.

 La prime d’ancienneté qui est accordée à ceux qui ont au moins deux ans de présence
dans l’entreprise. Le montant est égal au taux de 2% du salaire de base après deux années
d’ancienneté et 1% supplémentaire par an jusqu’à la 25ème année.
 La prime de gratification ou prime de fin d’année (PFA) constitue une rémunération
additionnelle due en fin d’année au salarié. Le montant de cette rémunération ne peut être
inférieur à 75% du salaire minimum conventionnel de la catégorie du travailleur ramené
au prorata temporis pour les travailleurs qui sont recrutés, licenciés (même pour faute
lourde) ou qui démissionnent en cours d’année.
 La prime de rendement : son montant ne peut dépasser 50% d’un mois de salaire.

b) Les accessoires n’ayant pas une nature juridique de salaire

 La prime de panier : elle est égale à (3) fois le SMIG horaire. Pour en bénéficier, il faut
avoir accompli 6 heures consécutives de nuit (pour la CCI, les heures de nuit sont celles
effectuées entre 21 heures et 5 heures du matin), ou 10 heures ou plus de jour avec une
prolongation d’au moins une heure une séance ininterrompue de travail de 10 heures dans
la journée.
 La prime de salissure est égale à 13 fois le SMIG horaire et est due quand l’entreprise
utilise le salarié pour des travaux salissants définis par la loi. Cette prime est destinée à
couvrir les dépenses engagées par le travailleur pour le nettoyage des vêtements et de sa
personne physique.
 La prime d’outillage son montant est égal à 10 fois le SMIG horaire et elle est payée au
salarié qui fournit l’outillage complet et en bon état nécessaire à l’exécution de son contrat
de travail.

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 105/156


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 La prime de tenue de travail : dans les entreprises entraînant pour l’ouvrier des frais
exceptionnels de vêtements ou de pour lesquels une protection supplémentaire est
nécessaire, l’entretien et le nettoyage des vêtements de protection sont assurés par
l’entreprise. Si l’entretien est assuré par le salarié, l’employeur doit lui verser une
indemnité mensuelle dont le montant est égal à 7 fois le SMIG horaire.

B- LES MODALITES DU SALAIRE

Le salaire doit en principe être payé directement au salarié, en monnaie ayant cours légal
en côte d’ivoire ou par tout autre mode équivalent, pendant les heures et au lieu de travail, au
bureau de l’employeur ou suivant les modalités prévues par le règlement intérieur. Les
travailleurs journaliers sont payés à la fin de chaque journée s'ils sont engagés pour une durée
de moins d'une semaine et à la fin de chaque semaine ou de chaque quinzaine soit au plus tard
dans les 2 ou 4 jours qui suivent la fin de la semaine ou de la quinzaine s'ils sont engagés pour
une durée de plusieurs semaines.
Les travailleurs mensualisés sont payés, au plus tard dans les 8 jours qui suivent la fin du
mois. Des formes particulières de paiement de la rémunération sont prévues. Ainsi le travail
à la tâche est rémunéré par quinzaine, la commission doit être liquidée par trimestre et la
participation aux bénéfices est partagée tous les 6 mois.

C - LA PROTECTION DU SALAIRE

Le salaire est d’abord protégé contre l'employeur. Celui-ci ne peut y opérer que les
prélèvements et retenues prévus par la loi. Il en est ainsi, en ce qui concerne :
- le remboursement des fournitures de prestations en nature ;

- le prélèvement des cautionnements et consignations ;

- le prélèvement des cotisations de sécurité sociale ;

- le prélèvement des cotisations syndicales autorisé par le salarié ;

- la retenue des impôts à la source ;

- le remboursement des avances d'argent ;

- la compensation judiciaire entre ce que le salarié doit à son employeur et ce que celui-ci lui
doit jusqu’à concurrence de la somme saisissable.

En cas de contestation sur le paiement du salaire, l’employeur ne peut prouver le


paiement que par le bulletin de paie, le registre de paiement dûment émargé par le
salarié ou ses témoins ou par certification postale ou bancaire.
A défaut de tels moyens de preuve, le non-paiement est présumé de manière irréfragable.
Le salaire est aussi protégé contre les tiers créanciers du travailleur qui ne peuvent saisir que
la quotité cessible et saisissable du salaire.
Ensuite, les créances de salaire du travailleur bénéficient d'un privilège préférable à tous les
autres privilèges généraux ou spéciaux jusqu'à concurrence de la fraction incessible et
insaisissable du salaire. Ce privilège porte aussi bien sur les meubles que sur les immeubles

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de l'employeur. L’employeur a également d’autres obligations à sa charge. Il est en effet tenu


de fournir du travail au salarié (sauf recours au chômage technique), de respecter les
conditions de travail (notamment les conditions d’hygiène, de sécurité et de santé), l’égalité et
la non-discrimination entre les salariés.
En outre, il doit déclarer à l’inspection du travail pour toute ouverture, transfert et fermeture
d’établissement ainsi que tout mouvement de main d’œuvre. Il assume des obligations envers
la caisse de sécurité sociale et l’administration fiscale en ce qui concerne la tenue et la mise à
jour d’un certain nombre de registres tels que le registre d’employeur, le registre de paiement,
le registre de visite journalière, le registre des délégués du personnel, le registre
d’organisation du travail par équipe, le registre du repos hebdomadaire et le bilan social,
l’affichage de documents tel que le règlement intérieur, les consignes de sécurité, les
modalités des repos hebdomadaires s’ils ne sont pas pris les dimanches.
Il faut préciser que le règlement intérieur est établi par le chef d’établissement qui doit le
communiquer, avant de le mettre en vigueur, aux délégués du personnel s’il en existe, et à
l’inspection du travail. Lorsque l’inspecteur du travail constate que le règlement intérieur
contient des dispositions étrangères à son objet, il en exige le retrait. Il en est de même des
dispositions contraires aux lois et règlements en vigueur. Le contenu du règlement intérieur
est limité aux règles relatives à l’organisation technique du travail, à la discipline et aux
prescriptions concernant l’hygiène et la sécurité, nécessaires à la bonne marche de
l’établissement. Toutes autres clauses, notamment celles relatives à la rémunération, sont
considérées comme nulles. Le contrat de travail valablement conclu doit être exécuté par les
parties suivant les termes de son contenu en raison de la règle de la force obligatoire des
conventions. Cependant, pour tenir compte du caractère successif du contrat de travail qui
exige son adaptation à l’évolution du contexte économique, la modification unilatérale est
possible.

SECTION II: LE CONTRAT DE TRAVAIL, UN CONTRAT A EXECUTION


SUCCESSIVE.

La force obligatoire du contrat de travail est atténuée en cas de modification unilatérale du


contrat de travail et de modification de la situation juridique de l’employeur.

I. LA MODIFICATION DU CONTRAT DE TRAVAIL

La modification du contrat de travail est admise par le code du travail sous certaines
conditions. Elle doit d’abord être notifiée par écrit. Ensuite, s’il s’agit d’une modification qui
n’est pas substantielle, c’est-à-dire si la modification est légère ou porte sur les conditions de
travail, elle peut être effectuée de manière unilatérale par l'employeur qui peut l'imposer au
salarié. Le salarié qui la refuse commet une faute susceptible d'être sanctionnée notamment
par la rupture du contrat. Par contre si la modification envisagée est substantielle, c’est-à-dire
qu’elle porte sur les éléments essentiels du contrat ou sur le contrat proprement dit et emporte
réduction, suppression des avantages contractuels du salarié ou expose celui-ci à plus de
pénibilité, la modification nécessite le consentement de l'autre partie et une durée équivalente
à la période de préavis pour sa mise en œuvre.
Le refus de cette modification est légitime. Il offre cependant à l’auteur de la modification la
possibilité d’y renoncer ou de poursuivre la rupture du contrat qui n’est pas nécessairement
abusive. Elle sera légitime si la modification est légitime. Celle-ci est légitime chaque fois
qu'elle est prévue par un texte ou motivée par l'intérêt de l'entreprise ou du travailleur. Ainsi,

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en cas de nécessité de service ou pour éviter le chômage technique, l’employeur peut affecter
momentanément un travailleur à un emploi relevant d’une catégorie inférieure à son
classement habituel sous réserve que le salarié conserve le bénéfice du salaire perçu pendant
la période de mutation et que celle-ci n’excède pas 6 mois. Lorsque le contrat de travail ne
comporte pas de clause de mobilité, le travailleur ne peut être muté dans un autre
établissement situé dans une commune ou une localité différente de celle de son lieu de travail
habituel, sans son consentement.

II. LA MODIFICATION DE LA SITUATION JURIDIQUE DE L'EMPLOYEUR

Elle est prévue dans les dispositifs du code de travail que « s'il survient une modification
dans la situation juridique de l'employeur notamment par succession, reprise sous une
nouvelle appellation, vente, fusion, transformation de fonds, mise en société, tous les contrats
de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel employeur et le
personnel de l'entreprise ». La modification de la situation juridique de l'employeur ou le
changement d’employeurs ne constitue pas un motif légitime de rupture des contrats de travail
lorsque les conditions suivantes sont réunies : l’existence d’un lien de droit ou d’une relation
juridique entre les employeurs successifs, la continuité de l’entreprise c’est à dire la
continuation de la même activité ou d’une activité connexe avec le même matériel et
l’existence des contrats en cours qui sont exclusivement maintenus. Ces contrats sont
maintenus et ne peuvent être rompus qu’en application des règles de droit commun de la
cessation des contrats de travail.

CHAPITRE IV LA CESSATION DU CONTRAT DE TRAVAIL

Le contrat de travail même à durée indéterminée peut être rompu. Mais cette rupture est
soumise à des conditions qui protègent essentiellement le salarié. Elle varie en fonction de son
auteur, de sa cause mais aussi et surtout de la nature du contrat. Aussi convient-il d'étudier
successivement la rupture du contrat de droit commun et la rupture des contrats particuliers.

SECTION I LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL DE DROIT COMMUN :


le licenciement

Le contrat à durée indéterminée peut normalement cesser par démission ou par


licenciement.
La démission est la rupture du contrat à durée indéterminée par la volonté unilatérale du
salarié. Elle n’est pas réglementée par le législateur. Mais la jurisprudence la soumet aux
mêmes conditions que le licenciement de droit commun. Elle peut être justifiée par une simple
convenance personnelle.
Le licenciement est le droit pour l'employeur de rompre unilatéralement un contrat à durée
indéterminée. Il constitue le principal mode de rupture du contrat à durée indéterminée. Le
licenciement peut avoir un motif personnel ou économique. Il peut également concerner les
délégués du personnel.

I. LE LICENCIEMENT POUR MOTIF PERSONNEL

Le licenciement pour motif personnel ou licenciement ordinaire ou de droit commun est


celui fondé sur un motif inhérent à la personne du salarié tel que l’inaptitude physique ou
professionnelle, la perte de confiance, la faute ou encore toute autre circonstance pouvant se

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rattacher à la personne du salarié. Il s’agit de tout comportement ou défaut du travailleur


incompatible avec le maintien du contrat de travail.
Ainsi, toute faute du travailleur, quelle que soit sa gravité, constitue un motif légitime de
licenciement. L’employeur n’est pas obligé d’appliquer des sanctions disciplinaires moins
graves que la rupture du contrat. Les juges doivent cependant rechercher si la faute alléguée
est établie et a un lien de causalité avec le licenciement. La faute consiste dans le manquement
à une obligation préexistante, de quelque nature qu’elle soit10. En droit du travail, trois
catégories de fautes son retenues : la faute simple (dépourvue d’intention de nuire et de
gravité), la faute grave (caractérisée par l’absence d’intention de nuire et de la conscience du
danger que représente l’acte. Cette faute rend intolérable le maintien du contrat en raison de
l’incapacité du travailleur) et la faute lourde (elle se situe au sommet de la hiérarchie des
fautes. Elle se définit comme celle qui cause un tel préjudice à l’entreprise qu’elle justifie la
cessation immédiate des rapports de travail, afin d’éviter de prolonger les effets de la
perturbation occasionnée). Le licenciement suppose donc un motif légitime notifié par écrit
et l’observation d’un délai de préavis qui commence à courir à partir de la date de la
notification. Le licenciement opéré sans notification, sans préavis ou sans indication du motif
est irrégulier en la forme et expose l’employeur au paiement d’une indemnité de préavis ou
d’une indemnité sanctionnant l’observation des règles de forme. Le montant de l’indemnité de
préavis correspond à la rémunération et aux avantages de toute nature dont aurait bénéficié le
salarié durant le délai de préavis qui n’aura pas été effectivement respecté. Par contre, le
licenciement effectué sans motif légitime de même que le licenciement motivé par les
opinions du salarié, son activité syndicale, son appartenance ou non à un syndicat déterminé,
en particulier, sont abusifs. Toute rupture abusive du contrat peut donner lieu à des dommages
et intérêts. Le juge constate l’abus par une enquête sur les causes et les circonstances de la
rupture du contrat. La preuve de l’existence d’un motif légitime incombe à l’employeur. Le
salarié licencié, a droit à un certificat de travail. Il a également droit à une indemnité de
licenciement s’il a accompli dans l'entreprise une durée de service au moins égale à 12 mois.
Il peut aussi avoir droit à une indemnité de congé payé. Le salarié licencié pour cause de
maladie et ayant au moins un an de service dans l’entreprise a droit au versement de
l’indemnité de préavis, de licenciement et de congé payé. Il conserve pendant un délai de
deux ans un droit de priorité au réembauchage. Toutes les indemnités ainsi que les dommages
et intérêts ne sont pas dus en cas de licenciement résultant d'une faute lourde du salarié.

II.LE LICENCIEMENT POUR MOTIF ECONOMIQUE

Le licenciement pour motif économique est constitué par "tout licenciement individuel ou
collectif effectué par un employeur et motivé par une difficulté économique ou une
réorganisation intérieure. L'employeur qui l’envisage doit convoquer les délégués du
personnel pour rechercher avec eux des solutions de substitution aux licenciements envisagés.
Il met en œuvre à cet effet, des moyens tels que la réduction des heures de travail, le travail
par roulement, le chômage partiel, la formation ou le redéploiement du personnel. Il établit et
communique le compte rendu de cette réunion à l’inspecteur du travail, dans un délai de 8
jours, pour lui permettre d’exercer ses bons offices (dans les 15 jours).
Cette indemnité est représentée, pour chaque année de présence dans l’entreprise par un
pourcentage du salaire global mensuel moyen des douze derniers mois d’activité qui ont
précédé la date de licenciement. Le pourcentage est fixé par année de service à :

Ex : 15 ans de service avec un salaire mensuel de 5000 Fr

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 109/156


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X = (salaire mensuel *30)*5


30% pour les 5premièresannées, 100 x = (5000 * 30) * 5 = 7500 Fr
100

X = (salaire mensuel*35)*5
35% pour les 5 années suivantes de la (6ième ___ 10ième année) 100
X = (5000*35)*5=8750Fr
100

Et 40% pour la période s’étendant au-delà de la 10e année.


X = (salaire mensuel *40)* 5 X = (50000 *40)*5=10000Fr
100 100

Il doit ensuite établir et communiquer par écrit aux délégués du personnel en vue de
recueillir leurs suggestions, l'ordre des licenciements en tenant compte de l'aptitude et de
l'ancienneté des salariés dans l’entreprise. S’il s’avère impossible d’éviter certains
licenciements ou tous les licenciements, après les 15 jours impartis pour les bons offices de
l’inspecteur du travail, l’employeur établit un ordre des licenciements en tenant compte
d’abord des aptitudes professionnelles dans les emplois maintenus, ensuite de l’ancienneté
dans l’entreprise dans le cas d’égalité d’aptitude professionnelle. L’ancienneté est majorée
d’un an pour le travailleur marié et d’un an pour chaque enfant à charge. La liste ainsi établie
par l’employeur est communiquée aux délégués du personnel avec les critères mis en œuvre.
Une nouvelle réunion avec les délégués du personnel doit être convoquée par l’employeur,
une semaine au moins après la communication de la liste des travailleurs dont le licenciement
est envisagé. Cette réunion a pour but de recueillir les suggestions des délégués du personnel.
Un compte rendu de cette réunion est établit par l’employeur. Le licenciement des
travailleurs autres que les délégués du personnel pourra, dès ce moment, être opéré. La liste
des travailleurs licenciés et le compte rendu de la réunion avec les délégués du personnel sont
communiqués à l'inspecteur du travail pour information dans le délai d'une semaine. Le
travailleur licencié pour motif économique bénéficie de l’indemnité de préavis, de
licenciement et d'une indemnité spéciale, non imposable, payée par l'employeur et égale à un
mois de salaire brut. Il bénéficie également dans son ancienne entreprise et pendant deux ans
d'une priorité d'embauche dans la même catégorie et dont la violation ne peut donner lieu qu'à
des dommages et intérêts.
Cette indemnité est représentée, pour chaque année de présence dans l’entreprise par un
pourcentage du salaire global mensuel moyen des douze derniers mois d’activité qui ont
précédé la date de licenciement.
Le Pourcentage est fixé par année de service à 30% pour les 5 premières années,
35% pour les 5 années suivantes et 40% pour la période s’étendant au-delà de la 10e
année.

a) Le délai de préavis

Le préavis est un délai de prévenance que doit respecter la partie qui prend l’initiative de la
rupture du contrat de travail à durée indéterminée. Par conséquent, la rupture de travail
devient effective à l’expiration de ce délai.

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Il a pour but de permettre à l’autre partie de prendre les dispositions nécessaires. Il permet
ainsi au travailleur, soit de trouver un autre emploi, soit il permet à l’employeur d’organiser le
travail de manière satisfaisante. La notification du préavis doit se faire par écrit au salarié par
l’employeur.
Le respect du délai de préavis suppose l’absence d’une faute lourde commise par le salarié.
Il est limité dans le temps. Cette limitation varie suivant les catégories de travailleurs et leur
ancienneté. La durée du préavis est réciproque c'est-à-dire qu’elle est la même en cas de
licenciement ou de démission et est déterminée comme suit.

Catégories Ancienneté requise


Durée du
préavis
Ouvriers payés à l’heure - jusqu’à 6 mois - 8 jours
ou à la journée - de 6 mois à 1 an - 15 jours
- de 1 an à 6ans - 1 mois
-de 6 ans à 11 ans - 2 mois
- de 11 ans à 16 ans - 3 mois
–au-delà de 16 ans - 4 mois

Travailleurs payés au -jusqu’à 6 ans -1 mois


mois et classés dans les cinq - de 6 ans à 11ans - 2 mois
premières catégories – de 11 ans à 16 ans – 3 mois
– au-delà de 16 ans – 4 mois

Travailleurs classés en - jusqu’à 16 ans -3 mois


6ème catégorie et au-delà – au-delà de 16 ans – 4 mois

NB : En cas d’absence d’information, il est conseillé d’utiliser la ligne du milieu c'est-à-


dire celle des travailleurs payés au mois et classés dans les cinq premières catégories.
Pendant la durée du préavis, le contrat de travail n’est ni rompu, ni suspendu. Les parties
sont donc tenues de respecter et d’exécuter leurs obligations.
Cependant, en vue de la recherche d’un autre emploi, le travailleur bénéficie pendant la
durée du préavis, d’1 jour de liberté par semaine. Il le choisit librement globalement ou heure
par heure, selon le code du travail. Ce jour est payé à plein temps. La convention collective en
son article 34 porte cette absence autorisée à 2 jours par semaine soit 3 heures chaque jour.
Si le licenciement intervient sans préavis malgré l’absence d’une faute lourde commise par
le travailleur, l’employeur est tenu de lui verser une indemnité compensatrice de préavis qui
est égale à la rémunération et aux avantages de toute nature dont aurait bénéficié le salarié
pendant la durée du préavis.

ICP = SGM x Durée du préavis

Il faut distinguer le travailleur horaire du travailleur mensuel.


b) Nécessité d’un motif légitime

Tout licenciement doit être justifié par un motif qui peut être :
- une cause économique

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 111/156


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Le chef d’entreprise peut pour des raisons d’ordre financier ou technique procéder à une
suppression d’emploi ou une compression de personnel. Ces motifs sont légitimes.
- l’inaptitude du travailleur
Cette inaptitude peut être physique : un travailleur très souvent absent pour des raisons de
santé.
Elle peut être professionnelle : dans ce cas le travailleur n’est pas très qualifié pour
l’emploi.

c) L’indemnisation du travailleur

Le travailleur licencié peut prétendre, sauf cas de faute de sa part et sous réserve de
l’appréciation du tribunal du travail aux droits suivants :

L’indemnité compensatrice de congé payé : elle est versée au travailleur au moment de


la rupture du contrat, pour tenir compte des jours de congé auxquels le travailleur avait droit
mais qu’il n’a pas pu prendre à cause du licenciement. En d’autres termes c’est le salarié qui
est licencié avant 1 an qui la perçoit.

ICC = SMM x Durée du congé


30

L’indemnité compensatrice de préavis : elle est due en cas de brusque rupture du contrat
à durée indéterminée par l’employeur sans l’observation du délai de préavis. Son montant est
égal au salaire de la période de préavis. Elle n’est pas due en cas de faute lourde.

ICP = Salaire Global Mensuel x Durée du


préavis
Le SGM est le salaire et tous les avantages dont aurait bénéficié le salarié.

Les dommages–intérêts : ils sont dus lorsque le licenciement est abusif. Le juge peut
accorder jusqu’à 12 mois de salaire au travailleur. Ce montant peut être porté à 18 mois par
décision spécialement motivée du juge.

La gratification : la convention collective fait obligation aux entreprises de verser une


gratification ou rime de fin d’année (13ème mois)) au travailleur. Elle est égale à 75% ou au
¾ du salaire de base. Cependant, elle est ramenée au prorata temporis (en fonction du temps
de service effectué en cours d’année) pour les travailleurs qui sont :
- recrutés en cours d’année ;
- licenciés en cours d’année même pour faute lourde ;
- démissionnent en cours d’année.

III.LE LICENCIEMENT DES DELEGUES DU PERSONNEL


Le licenciement des délégués du personnel requiert une autorisation nécessaire et préalable
de l'inspecteur du travail. La décision de l'inspecteur du travail est susceptible d'un recours
hiérarchique devant le ministre chargé du travail dont la décision peut faire l’objet d’un
recours juridictionnel en excès de pouvoir devant le conseil d'Etat. Le licenciement prononcé
par l'employeur sans que l'autorisation préalable de l'inspecteur ait été demandée, malgré le
refus opposé par l'inspecteur ou en cas d'annulation de l'autorisation par le Conseil d’état est
nul et de nul effet. Le délégué du personnel ainsi licencié est réintégré d'office avec paiement

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 112/156


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d'une indemnité égale au salaire qu'il aurait perçu s'il avait travaillé. Le délégué non intégré à
droit à une indemnité supplémentaire dont le montant est fonction de son ancienneté dans
l’entreprise.
Cette protection profite aux délégués du personnel en exercice, (les titulaires et les
suppléants), aux candidats (depuis les inscriptions sur les listes jusqu’au scrutin) et aux
anciens délégués (jusqu’à l’expiration des trois mois suivant le nouveau scrutin). Elle est
étendue par la jurisprudence à toute autre forme de rupture du contrat de travail du délégué du
personnel par l’employeur. En France l'arrivée du terme ne dispense pas l'employeur de
respecter la procédure protectrice propre aux représentants du personnel. Le contrat à durée
indéterminée peut accessoirement cesser d'un commun accord pour motif soit économique,
soit non économique. La rupture d’un commun accord pour motif économique encore
appelée « départ négocié » est admise lorsqu’elle est librement et loyalement négociée entre
l'employeur et le ou les travailleurs" et portée à la connaissance de l'inspecteur du travail. La
rupture d'un commun accord pour motif non économique doit satisfaire aux exigences du
droit commun des contrats notamment le consentement du salarié qui doit exister et être
exempt de tout vice tel que l'erreur, le dol ou la violence.

SECTION II LA CESSATION DES CONTRATS PARTICULIERS : La cessation du


contrat à durée déterminée.
Le contrat à durée déterminée est le contrat particulier le plus fréquent et le plus important.
Il cesse normalement à l'arrivée de son terme, à son échéance et exceptionnellement avant
celle-ci.

I. LA CESSATION NORMALE DU CONTRAT A DUREE DETERMINEE :


L’ARRIVEE DU TERME

L'arrivée du terme entraîne en principe la cessation du contrat à durée déterminée sans


aucune exigence de formalités particulières, de délai de prévenance et sans indemnité sauf
convention ou clause contraires. Le salarié engagé en complément d’effectif pour exécuter
des travaux nés d’un surcroît d’activité a droit à une indemnité de fin de contrat ou de
précarité égale à 7% du montant de la rémunération totale brute qui lui est due pendant la
durée du contrat. Mais il perd ce droit s’il a refusé la conclusion d’un CDI assorti d’un salaire
au moins égal ou si la rupture anticipée du contrat est due à son initiative ou à sa faute lourde.

II.LA CESSATION EXEPTIONNELLE DU CONTRAT A DUREE DETERMINEE:


La Rupture Anticipée

La rupture anticipée du contrat à durée déterminée n’est possible qu'en cas de faute lourde,
d'accord des parties constaté par écrit, ou de force majeure. La méconnaissance de cette
limitation ouvre droit à des dommages et intérêts dont le montant est égal aux rémunérations à
percevoir par le salarié jusqu’au terme du contrat ou au préjudice subi par l’employeur.
L'attribution de dommages intérêts au salarié n'exclut pas celle de l'indemnité de précarité, de
congés payés ainsi que la délivrance du certificat de travail. Le contrat d'engagement à l'essai
peut, à tout moment, cesser sans préavis par la volonté de l'une des parties, sauf dispositions
particulières expressément prévues au contrat. Le contrat de travail, quelle que soit sa nature,
cesse avec le décès et la mise ou le départ à la retraite du salarié. La rupture pour cause de
décès du salarié confère à ses ayant droit le salaire de présence, l'allocation de congé, les
indemnités de toute nature acquises par le travailleur à la date du décès, un mois de salaire
minimum de la catégorie du salarié à titre de participation aux funéraires et dans certains cas

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 113/156


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une indemnité de licenciement (une année d’ancienneté) et les frais de transport du corps. La
cessation du contrat par la mise ou le départ à la retraite du salarié ne constitue ni une
démission, ni un licenciement. Tous les travailleurs y compris les journaliers, ont droit à la
retraite. Les relations de travail pourront néanmoins se poursuivre, d'accord parties, pendant
une période qui ne pourra excéder l'âge de soixante ans du travailleur. Au moment de son
départ à la retraite, le salarié a droit à une indemnité spéciale dite de fin de carrière calculée
sur les mêmes bases et suivant les mêmes règles que l'indemnité de licenciement.

CHAPITRE V LES CONFLITS INDIVIDUELS DE TRAVAIL

Les conflits individuels de travail dont la notion mérite d’être précisée, sont résolus soit par
une étape originale et préalable, la tentative de conciliation administrative, soit par la saisine
d'une juridiction spéciale, le tribunal du travail.

SECTION I LA NOTION DE CONFLIT INDIVIDUEL DE TRAVAIL

D'une manière générale, le conflit individuel est celui qui naît de la lésion d'un intérêt
matériel ou moral d'une personne déterminée qui en demande réparation. Il en existe quatre
catégories.

I. LES LITIGES INDIVIDUELS ENTRE EMPLOYEURS ET LES LITIGES


INDIVIDUELS ENTRE EMPLOYEURS ET TRAVAILLEURS

Ce sont les litiges les plus fréquents. Relèvent de cette catégorie les litiges entre
employeurs et salariés résultant d'un contrat de travail ou bien ayant pour objet la
méconnaissance d'un droit reconnu individuellement à l'employeur ou au travailleur par les
nombreuses sources du droit du travail. Exemple : la rupture abusive du contrat de travail, la
violation des obligations du contrat de travail. Une somme de conflits individuels contre un
employeur ne donne pas un conflit collectif.

II. LES LITIGES ENTRE EMPLOYEURS

Il est possible que les employeurs soient en litige entre eux à propos des règles du droit du
travail. C'est le cas par exemple du litige relatif au paiement des indemnités de licenciement à
un salarié employé successivement par deux ou plusieurs employeurs. C'est également le cas
en matière de débauchage. Tous les litiges entre employeurs sont des conflits individuels de
travail.

III. LES LITIGES ENTRE TRAVAILLEURS

Il peut également y avoir des conflits entre travailleurs en l'absence de tout contrat de
travail. De tels litiges sont rares.
Ex: Le litige entre les salariés d'une même entreprise, qui se rejettent mutuellement la
responsabilité d'un accident de travail. Un tel litige est individuel.

IV. LES LITIGES ENTRE LES INSTITUTIONS DE SECURITE SOCIALE,


LEURS BENEFICIAIRES ET LEURS ASSUJETTIS

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 114/156


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Les institutions de sécurité sociale sont en côte d’ivoire l’inspecteur du travail et la caisse
nationale de prévoyance sociale (CNPS). Elles constituent des personnes morales de droit
privé qui ont pour mission la sécurité sociale(en cas de maladie et retraite de l’employé). Les
bénéficiaires de ces institutions sont les assurés sociaux. Tandis que leurs assujettis sont des
personnes employeurs et travailleurs obligés de s'y affilier et d’y cotiser. Les litiges pouvant
naître entre ces différentes personnes sont individuels.

SECTION II: LA TENTATIVE DE CONCILIATION DEVANT L'INSPECTEUR


DU TRAVAIL

La conciliation peut être définie comme l'accord qui met fin à un litige opposant les deux
parties. La tentative de conciliation devant l'inspecteur du travail est propre au droit du travail
Africain.

I. LA SAISINE DE L'INSPECTEUR DU TRAVAIL

L’inspecteur du travail du lieu d’exécution du contrat de travail peut être saisi par écrit
aussi bien par le travailleur que par l'employeur même si celui-ci est défendeur ou demandeur
à l'action. La saisine suspend la prescription quinquennale. Elle oblige les parties à se
présenter à l'inspection au jour et à l'heure fixée par la convocation sous peine d’une amende
civile n’excédant pas cent mille francs (100.000 F) au maximum. L'inspecteur peut infliger
l'amende forfaitaire prévue dans les cas de contravention.

II. LA MISSION DE L'INSPECTEUR DU TRAVAIL

L'inspecteur fait connaître aux parties les droits que le travailleur tient de la loi, de la
réglementation ou des conventions collectives et du contrat individuel. Il vérifie si les parties
sont décidées à se concilier immédiatement sur ces bases. Il doit refuser d'entériner un accord
portant atteinte aux droits incontestables du travailleur. Par contre, il a la faculté de ne pas
entériner un accord lésionnaire ou un accord qui semble léser les intérêts (droit contestables et
contestés) du salarié. Il doit enfin, dresser un procès- verbal de clôture soit de conciliation,
soit de non conciliation suivant qu’il y a succès ou échec de la tentative. Les chefs de
demande sur lesquels la conciliation est intervenue ainsi que ceux qui ont été abandonnés sont
éteints.
Le procès- verbal de conciliation est présenté par la partie la plus diligente au Président du
Tribunal du Travail qui y appose la formule exécutoire. Le procès- verbal de non
conciliation lève la suspension de la procédure et rend possible la saisine du Tribunal qui n’est
ni automatique, ni susceptible d’être exercée directement par l’inspecteur.

SECTION III LE REGLEMENT DES LITIGES DEVANT LES TRIBUNAUX DU


TRAVAIL

Les conflits individuels de travail sont de la compétence des tribunaux du travail qui
siègent au chef-lieu de chaque région. Le salarié, pour les litiges nés de la résiliation de son
contrat de travail, peut exceptionnellement choisir entre le tribunal de sa résidence située en
CI et celui du lieu de travail qui est en principe territorialement compétent. La procédure à
suivre et la composition du tribunal du travail sont originales.

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 115/156


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I. LA COMPOSITION DES TRIBUNAUX DU TRAVAIL

Chaque tribunal du travail est constitué d'un président, de 4 assesseurs (dont 2 titulaires et
deux suppléants), d'un secrétaire et parfois de section professionnelle. Le président est un
magistrat professionnel. Les assesseurs sont constitués de deux employeurs et de deux
travailleurs. Ils doivent savoir lire et écrire en français et exercer effectivement l'activité
professionnelle qui motive leur désignation ou l'avoir exercée pendant trois ans au moins. Ils
ont droit à des indemnités de séjour et de déplacement dont le montant ne pourra pas être
inférieur au montant des salaires et indemnités perdus. L’exercice des fonctions d’assesseur
ne saurait être une cause de rupture, par l'employeur, du contrat de travail. Le Secrétaire est
une sorte de greffier qui reçoit le dépôt des conventions collectives, règlements intérieurs et
rédige les convocations etc.…
Les sections professionnelles sont des chambres spécialisées entre lesquelles se répartissent
les affaires selon leur nature professionnelle. Leur existence n'entame en rien l'unité du
tribunal.

II. LA PROCEDURE DEVANT LES TRIBUNAUX DU TRAVAIL

Elle est originale relativement à la saisine du juge, à la représentation des parties, à la


tentative de conciliation et à la phase contentieuse. Le tribunal du travail peut être saisi par
déclaration écrite faite au greffier par toute personne ayant la capacité judiciaire y compris la
femme mariée et le mineur. En principe toutes les demandes dérivant du contrat de travail
entre les mêmes parties doivent faire l'objet d'une seule instance sous peine de déchéance
(irrecevabilité) des demandes nouvelles. Les parties doivent comparaître. Elles peuvent,
sauf refus d’agrément motivé du président, se faire assister ou représenter par un travailleur
ou un employeur appartenant à la même branche d'activité, un avocat, un représentant des
centrales syndicales (sous certaines conditions) auxquelles sont affiliés les syndicats
professionnels dont elles sont membres ou exceptionnellement un représentant de leur
syndicat professionnel. Les employeurs peuvent, en outre, être représentés par un directeur ou
un employé de l'entreprise ou de l'établissement.
La procédure devant le tribunal du travail comporte deux phases : la tentative de conciliation
et la phase contentieuse. La tentative de conciliation est, à peine de nullité de la procédure,
obligatoire et a lieu dans un délai qui ne peut excéder douze jours devant le seul président du
tribunal qui ne peut imposer de solution aux parties.
En cas d'accord, ou de conciliation totale ou partielle, un procès- verbal consacre le règlement
à l'amiable du litige et dont un extrait signé du président et du greffier, vaut titre exécutoire.
En cas de non-conciliation, ou pour la partie contestée de la demande, le président déclare
ouverte la phase contentieuse de la procédure. Il avertit les parties de la date de l'audience qui
est publique ou met le dossier en état. Il ordonne, même d'office toute mesure d'information
utile. Le tribunal délibère en secret en principe immédiatement après la clôture des débats. Il
peut ordonner l'exécution immédiate nonobstant opposition ou appel et par provision, avec
dispense de caution, jusqu'à une somme qui ne peut excéder vingt fois le montant mensuel du
salaire minimum interprofessionnel garanti. L'exécution provisoire peut jouer sans limite et
sans versement de caution s'agissant de salaires non contestés et reconnus comme étant dus.
La cour d’appel connaît des recours en appel interjetés contre les jugements rendus en premier
ressort et la cour de cassation des recours en cassation contre les jugements rendus en premier
et dernier ressort (demande dont le chiffre n'excède pas dix fois le montant mensuel du SMIG,
ou relative au chef de la compétence) et les arrêts de la cour d'appel. Le travailleur bénéficie
d'office de l'assistance judiciaire pour l'exécution des décisions rendues à son profit.
L'exécution peut être constatée par procès- verbal de l'inspecteur à la demande de l'une des

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parties. L’exécution irrégulière n’est pas libératoire et engage la responsabilité pécuniaire de


l’huissier ou de l’agent en cause. Le demandeur qui abuse de son droit d'ester au tribunal du
travail peut être condamné à des dommages intérêts envers le défendeur.

CH VI L’HYGIENE, LA SECURITE ET LA SANTE AU TRAVIL

Dans le souci de protéger la vie et la santé des salariés l’employeur est tenu de prendre des
dispositions nécessaires qui sont adaptées aux conditions d’exploitation de l’entreprise. Ainsi
l’employeur doit aménager les installations et régler la marche du travail de manière à
préserver le mieux possible les salariés des accidents et malades. C’est pourquoi, tout
employeur à la charge d’organiser une formation en matière d’hygiène et de sécurité au
bénéfice des salariés nouvellement embauchés, de ceux qui changent de poste de travail ou de
technique.

I. COMITE D’HYGIENE, DE SECURITE ET DES CONDITIONS DE TRAVAIL


(C.H.S.C.T)

Tout établissement ou toute entreprise ayant l’habitude d’employer plus d’une


cinquantaine (50) de salariés doit créer un comité d’hygiène, de sécurité et de travail.
Cependant, le C.H.S.C.T. est composé de ; délégués du personnel et de délégués syndicaux
dans des conditions déterminées (décret).
Comme attribut, le C.H.S.C.T. est chargé de l’étude des conditions d’hygiène et de sécurité
dans lesquelles sont assurées la protection et la santé des travailleurs. Il veille à l’application
des prescriptions législatives et réglementaires et contribue à l’éducation des travailleurs dans
le domaine de l’hygiène et de la sécurité.

II.SERVICE DE SANTE AU TRAVAIL

Il est de coutume et légitime que tout employeur assure un service minimum de santé au
travail au profit de ses employés. En effet, ce service sanitaire comprend : un examen
médical des candidats à l’embauche ou des salariés nouvellement embauchés au plus tard
avant l’expiration de leur période d’essai ; des examens périodiques des salariés en vue de
s’assurer de leur bon état de santé et du maintien de leur aptitude au poste de travail occupé.

2EME PARTIE: LES RELATIONS COLLECTIVES DE TRAVAIL

Le contrat de travail est très souvent à l'origine de la négociation, de la représentation et


des conflits collectifs de travail. Le droit d’organisation et de négociation collective est
reconnu aux salariés par les normes internes et internationales. Le droit à la négociation
collective est constitué de dispositions législatives et internationales obligeant
(exceptionnelles) ou incitant le chef d'entreprise à négocier avec les salariés. Il est exercé pour
le compte des salariés par leurs représentants essentiellement lors de la conclusion des sources
conventionnelles du droit du travail. C'est pourquoi, ses règles sont contenues dans les sources
conventionnelles du droit du travail (déjà étudiées) et dans la représentation collective qui
constituera avec les conflits collectifs les deux axes de la présente partie.

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 117/156


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CHAPITRE I LA REPRESENTATION COLLECTIVE


Elle est assurée par des institutions qui varient selon qu'elle a lieu dans l'entreprise ou dans
la profession.

SECTION I LA REPRESENTATION COLLECTIVE DANS L'ENTREPRISE


L'entreprise qui est le cadre normal de réalisation des relations de travail est définie par le
code du travail comme un groupe de travailleurs exerçant une activité commune au profit d'un
même employeur sous l'autorité d'un chef. Elle peut être divisée en établissements ou former
avec d’autres un groupe d’entreprises. La représentation collective, dans l’entreprise, est
assurée par les délégués du personnel (côté salarié) et par le chef d'entreprise (côté
employeur).

I. LA REPRESENTATION DU PERSONNEL

Le personnel de l'entreprise comprend l'ensemble des salariés qui exercent leur activité
dans la même entreprise et sous l'autorité du même chef. Il est généralement hétérogène,
composé de plusieurs salariés qui se distinguent par leur classification et leur classement.
La classification consiste en une présentation ordonnée de groupes d'emplois, rassemblés en
considération de la similitude ou de l'équivalence de leur contenu. Le classement consiste à
situer chaque salarié dans la hiérarchie des catégories et des emplois en fonction de ses tâches
et de ses qualifications.
La représentation du personnel de l’entreprise est actuellement assurée par les délégués du
personnel élus au scrutin secret dans tout établissement ou entreprise occupant habituellement
et effectivement plus de 10 salariés. Les salariés âgés de 18 ans révolus et ayant au moins
6 mois d'ancienneté dans l'entreprise sont électeurs et ceux de nationalité ivoirienne ou
étrangère (seulement en cas de réciprocité) âgés d'au moins 21 ans révolus, ayant au moins
1 an d'ancienneté continue dans l'entreprise et sachant s'exprimer en français sont éligibles en
principe. Les contestations relatives à l’élection des délégués du personnel sont désormais
portées devant le président du tribunal du travail dont les décisions peuvent être contestées
devant le Conseil d’état. Les délégués du personnel sont investis d'un mandat dont la durée est
de 2 ans (renouvelable) révocable par le collège. Si un siège se trouve définitivement vacant,
une nouvelle élection doit être organisée pour le pourvoir. Le mandat de délégué du
personnel confère le pouvoir de représenter les salariés auprès de l'employeur ou de son
représentant et, le cas échéant, auprès des autorités publiques, de contrôler l'application de la
législation du travail.
Aujourd’hui, avec l’abaissement de l’âge de la majorité civile à 18 ans depuis 2019, nous
pensons que l’âge requis pour être éligible doit être de 18 ans révolus. L’hygiène et à la
sécurité, de participer à la gestion de l'entreprise et enfin de négocier au même titre que les
syndicats représentés au sein de l'entreprise, les accords collectifs d'établissement. Pour
faciliter l’accomplissement de la mission des délégués du personnel, l'employeur est tenu de
mettre à leur disposition un local fonctionnel et des tableaux d’affichage. Il doit aussi les
recevoir collectivement avec ou sans assistance syndicale au moins une fois par mois. Les
délégués bénéficient d'un crédit horaire mensuel de 15 heures pour l’exercice de leur mission.
Enfin, les délégués sont protégés non seulement contre le licenciement, mais aussi contre
l'entrave à leur libre désignation et à l'exercice régulier de leurs fonctions. L’entrave constitue
un délit puni d’une amende et / ou d'un emprisonnement d'un mois à un an.

II. LA REPRESENTATION DE L'ENTREPRISE

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En théorie, l’autorité de l’institution que constitue l’entreprise est illustrée par l'employeur
qui, au sens juridique est la personne qui a conclu avec les salariés les contrats de travail.
Mais elle est généralement déléguée à un chef d'entreprise surtout dans les entreprises à
structures complexes. Elle confère un pouvoir d'organisation et de direction, un pouvoir
réglementaire et un pouvoir disciplinaire.
Le pouvoir d’organisation et de direction permet au chef d’entreprise de prendre toutes les
décisions utiles au bon fonctionnement, à la bonne gestion de l’entreprise. Il fait du chef
d’entreprise le « seul juge » ou le souverain dans l’entreprise. Le pouvoir réglementaire est
celui d’élaborer les règles générales applicables dans l’entreprise. Il s’exerce essentiellement à
travers le règlement intérieur qui est l’acte de l'employeur ou de son représentant contenant
des prescriptions relatives à l’organisation technique du travail, à la discipline ainsi qu’à
l’hygiène et à la sécurité nécessaires à la bonne marche de l’entreprise. Toute autre
prescription est en principe nulle de plein droit. Il est obligatoire dans toute entreprise
comptant au moins vingt (20) travailleurs. Il est établi par le chef d’établissement,
communiqué aux délégués du personnel pour observations et envoyé à l’inspecteur du travail
pour contrôle de légalité. Il est également déposé au secrétariat du tribunal du travail et
affiché dans les locaux où se font les embauches ou l’exécution du travail. Il devient alors
applicable à tous les travailleurs de l’entreprise. Le pouvoir disciplinaire permet à
l'employeur de faire respecter le pouvoir de direction et le pouvoir réglementaire. Son
exercice exige une faute, une sanction et une procédure disciplinaires. La faute disciplinaire
peut être définie comme un manquement à une obligation professionnelle prévue par l’une des
sources du droit du travail.
Les sanctions disciplinaires sont définies par énumération. Il s’agit :
- la réprimande,
- l'avertissement,
- la mise à pied d'un à trois jours,
- la mise à pied de quatre à huit jours et le licenciement.
Les sanctions disciplinaires ne doivent pas en principe être cumulées. L’employeur reste
maître du choix de la sanction la plus adéquate sauf en matière de licenciement où un motif
légitime est exigé par la loi et en cas d’abus qui peut résulter du détournement de pouvoir ou
de l’intention de nuire. Les dispositions du code de travail exige que le salarié, assisté sur sa
demande d’un délégué du personnel, puisse préalablement fournir des explications écrites ou
verbales et que la sanction soit signifiée par écrit au travailleur avec ampliation de la décision
adressée à l’inspecteur. Le non- respect de cette procédure est considéré par la jurisprudence
comme un vice de forme qui n’affecte pas nécessairement le fond de la sanction.

SECTION II LA NEGOCIATION COLLECTIVE

La négociation collective est un des instruments privilégiés de promotion sociale. Elle


constitue en effet, par son objet et son contenu, un moyen de règlement des conflits sociaux et
de régulation des rapports de travail. Elle est menée par les acteurs professionnels eux-mêmes.

I. L’OBJET DE LA NEGOCIATION COLLECTIVE

La négociation collective a essentiellement pour objet la normalisation des conditions de


travail. En cela, elle constitue un instrument du dialogue social. Elle vise à mettre en place
une réglementation adaptée aux différentes activités ou professions. Ainsi, la négociation
peut conduire à la conclusion des conventions collectives ou des accords collectifs. C’’est la
négociation collective normative.

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A- Les conventions collectives

Les conventions collectives peuvent être classées en en fonction de leur champ


d’application. On distingue les conventions ordinaires, les conventions extensibles et les
conventions nationales interprofessionnelles. La conclusion des conventions collectives est
régie par les artic72.1 et suivants du code de travail.
Les syndicats ou groupements professionnels de travailleurs sont seuls habilités à
représenter ceux-ci dans la négociation des conventions collectives ordinaires.
Pour les conventions extensibles, seuls les syndicats considérés comme les plus
représentatifs peuvent participer, du côté des travailleurs, aux négociations collectives. Celles-
ci ont lieu dans le cadre d’une commission mixte paritaire.
Le caractère représentatif d’un syndicat est déterminé par le Ministre chargé du travail qui
réunit tous les éléments d’appréciation comprenant : l’indépendance, les cotisations,
l’expérience du syndicat, les effectifs et résultats des élections des délégués du personnel.
En ce qui concerne les unions syndicales, leur représentativité est déterminée à partir
d’élections permettant de mesurer le poids syndical de chacune d’elles.
Le contenu des conventions collectives est en principe librement négocié par les parties
sous réserve de porter sur les conditions de travail et de respecter les dispositions d’ordre
public contenues dans les lois et règlements.
Mais la convention collective peut mentionner des dispositions plus favorables que celles
de ces lois et règlements.
Le champ d’application est déterminé par la convention elle-même. Il peut être national,
régional ou local. La convention collective s’applique pendant une durée déterminée
(maximum 5 ans) ou indéterminée. A peine de nullité, toute convention collective doit être
écrite en langue française. La loi impose par ailleurs un contenu pour les conventions
collectives susceptibles d’être étendues. Ces conventions contiennent obligatoirement les
dispositions concernant notamment:
- le libre exercice du droit syndical ;
- les salaires minima correspondant aux diverses qualifications de la hiérarchie
professionnelle de la branche d’activité considérée ;
- les modalités d’exécution et les taux des heures supplémentaires ; la durée de
l’engagement à l’essai ;
- les indemnités de déplacement ;
Tout syndicat professionnel ou tout employeur qui n’est pas partie à une convention collective
peut y adhérer ultérieurement. La convention collective est applicable à partir du jour suivant
son dépôt au secrétariat du tribunal du travail compétent. Elle s’applique à toutes personnes
qui l’ont signée personnellement ou qui sont membres d’une organisation signataire. Lorsque
l’entreprise assujettie exerce plusieurs activités professionnelles régies par des conventions
collectives différentes, la convention applicable aux salariés est celle qui relève de son activité
principale. Mais cette règle est assouplie lorsque les différentes activités de l’entreprise sont
équivalentes, dans ce cas, on applique aux salariés la convention qui relève de leur activité
professionnelle. Il en de même, lorsque l’entreprise est composée d’établissements distincts et
situés dans des localités différentes. L’application des conventions collective dans le temps
peut donner lieu à des conflits de normes, notamment lorsque la convention collective
abrogée contient des dispositions plus favorables que la nouvelle convention collective entrée
en vigueur. L’effet normatif des conventions collectives conduit en effet à supprimer toutes
les dispositions antérieures qui disparaissent avec la convention abrogée. Il n’en est autrement
que si la convention collective nouvelle prévoit une clause de sauvegarde des avantages
individuels acquis.
B- Les accords collectifs d'entreprise ou d’établissement

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Les accords collectifs sont négociés dans le cadre d’une entreprise ou d’un ou plusieurs
établissements. Ils servent à adapter les dispositions de la convention collective
interprofessionnelle, des conventions collectives nationales, régionales ou locales aux
conditions particulières de l’entreprise ou de l’établissement. Ils portent notamment sur les
conditions d’attribution et le mode de calcul de la rémunération au rendement, des primes à la
production individuelle et collective et des primes à la productivité. Les accords collectifs
constituent des instruments de négociation collective permettant de remédier à l’absence de
conventions collectives applicables. Ils peuvent être négociés et conclus par les délégués du
personnel en plus des représentants des syndicats les plus représentatifs du personnel de
l’entreprise ou de l’établissement et y étant effectivement employés.

II. LES ACTEURS DE LA NEGOCIATION COLLETIVE : LES


SYNDICATS DE TRAVAILLEURS

La négociation collective est en principe un monopole des syndicats en ce qui concerne la


représentation du personnel. Le syndicat, comme la plupart des personnes morales naît d'un
contrat, d'un accord de volontés et est, par conséquent, régi par le principe de la liberté
contractuelle plus précisément appelé principe de la liberté syndicale. La liberté syndicale
constitue une liberté fondamentale, un droit de l’homme et un droit de valeur
constitutionnelle. Elle signifie que les salariés ont le droit de constituer sans autorisation
préalable et sans discrimination, les organisations syndicales de leur choix.
Elle signifie aussi que tout travailleur ou tout employeur peut choisir d'adhérer ou non à un
syndicat, (interdiction du syndicalisme obligatoire), et s’y retirer librement sans avoir à
donner de motif. La liberté syndicale est cependant atténuée par l’exigence de conditions de
constitution du syndicat tel que l’exercice de la même profession, des métiers similaires ou
des professions connexes etc. Ainsi le syndicat professionnel ne peut être constitué que par les
personnes exerçant la même profession, des métiers similaires ou des professions connexes
concourant à l’établissement de produits déterminés, ou la même profession libérale. Le
salarié ne peut adhérer à un syndicat que dans le cadre de ses activités et s’il est âgé de plus de
16 ans, sauf opposition de ses parents. Les dirigeants doivent constituer un dossier en trois
exemplaires comprenant les statuts et la liste des dirigeants avec leurs coordonnées déposés
auprès de l'inspecteur du travail qui doit transmettre les deux exemplaires et un rapport au
procureur de la république et au ministre de l’intérieur. Au vu des rapports de l’inspecteur du
travail et du Procureur de la République, après avis du Ministre chargé du travail, le ministre
de l'intérieur délivre ou non le récépissé. La délivrance du récépissé vaut reconnaissance
légale du syndicat et lui attribue automatiquement la personnalité juridique.
Les dirigeants de nationalité ivoirienne doivent être domiciliés en CI et jouir de leurs droits
civils et civiques. Les ressortissants étrangers doivent être domiciliés en CI depuis cinq (5)
ans au moins et originaires d’un pays qui accorde le même droit aux ressortissants ivoiriens.
Le syndicat a tous les attributs de la personnalité juridique et la capacité civile. Il peut
contracter sans restriction avec l'extérieur et agir en justice en vue d’assumer ses fonctions qui
sont essentiellement au nombre de trois : la représentation des intérêts professionnels, la
défense des intérêts professionnels et la création, la gestion, la subvention des œuvres
professionnelles ou sociales. Chaque syndicat a vocation à représenter la profession qu'il
défend. Cependant, dans certains cas, et pour des raisons pratiques, seuls les syndicats les plus
représentatifs sont habilités à représenter. La représentativité du syndicat est appréciée par le
ministre chargé du travail sur le plan national et international, par le chef d'entreprise au
niveau de l'entreprise ou de l'établissement et par élection pour les unions de syndicats. La
défense est surtout assurée sur le plan judiciaire. En effet, le syndicat peut agir pour la défense

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des intérêts collectifs du groupement mais aussi de la profession devant les juridictions
répressives. Les syndiqués s'obligent à payer les cotisations appelées "check off" et qui
peuvent être directement retirées par l’employeur avec l’autorisation écrite des intéressés. Ils
s’engagent aussi à se soumettre au pouvoir disciplinaire du syndicat. En contrepartie, le
syndicat leur apporte secours. Les syndicats peuvent passer entre eux des accords, des
contrats. Ils peuvent aussi se constituer en unions sous quelque forme que ce soit. Ces unions
jouissent de tous les droits conférés aux syndicats et peuvent prendre la forme juridique de
fédération ou de confédération.
La fédération est un regroupement de syndicats exerçant la même profession ou une
profession similaire ou connexe.
La confédération syndicale est une centrale syndicale avec le regroupement de plusieurs
professions. C'est la forme la plus achevée de coopération.
Les syndicats peuvent être dissous. La dissolution est l'acte juridique par lequel il est décidé
de mettre fin à la vie d'un groupement. Celle d'un syndicat peut être volontaire ou judiciaire.
La dissolution volontaire du syndicat résulte soit des statuts du syndicat, soit d'une décision de
l'Assemblée générale avec une majorité particulière. La dissolution judiciaire peut être
prononcée par le tribunal régional à la demande du procureur de la république ou des
membres du groupement dans certains cas. Elle n'est pas de plein droit lorsque l'irrégularité
n'est pas substantielle.
Les biens du syndicat dissout doivent être dévolus suivant les statuts, la décision de
l'Assemblée Générale ou la décision judiciaire mais jamais distribués aux membres.

CHAPITRE II LES CONFLITS COLLECTIFS DE TRAVAIL

Les conflits collectifs de travail sont ceux qui opposent une communauté de travailleurs à
un ou plusieurs employeurs et qui ont pour objet d'obtenir la satisfaction d'une revendication
de nature à profiter à des travailleurs déterminés collectivement. Ils sont principalement au
nombre de deux : la grève et le lock-out.

SECTION I LA GREVE

La grève est une cessation concertée et collective de travail initiée par les salariés en vue
de la satisfaction de leurs revendications professionnelles. Elle constitue un droit reconnu au
salarié. Mais son exercice est soumis à des conditions et produit des effets.

I. LES CONDITIONS D'EXERCICE DE LA GREVE

La grève est considérée comme la manifestation visible de l’action collective par les
normes de l’OIT. Elle peut néanmoins être restreinte ou interdite pour certains travailleurs
moyennant des garanties compensatoires. La Constitution et le Code du travail exigent le
respect de conditions de fond et de forme.
Les conditions de fond de la grève sont relatives à son objet et à ses limites. La grève doit
avoir pour objet la satisfaction des revendications professionnelles. Elle doit respecter
certaines limites fixées par la constitution et le code du travail. Elle ne peut ni porter atteinte à
la liberté du travail, ni mettre l'entreprise en péril, ni être accompagnée d’occupation des lieux
de travail ou de leurs abords immédiats.
Les conditions de forme de la grève sont relatives à la notification, à la conciliation et au
préavis. La notification est une formalité obligatoire qui, faite à l'inspecteur du travail ou au
directeur du travail par la partie la plus diligente. La tentative administrative de conciliation

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est devenue facultative en ce qui concerne le règlement des conflits collectifs. Il n’en est
autrement que si elle est prévue par la convention collective applicable. Elle peut avoir lieu
dans les 12 jours qui suivent la notification. La grève peut être déclenchée après préavis de
trente (30) jours déposé auprès des employeurs concernés après l’échec de la conciliation.

III. LES EFFETS DE LA GREVE

La grève déclenchée dans le respect de ces règles de fond et de forme est dite licite. Elle
constitue une cause de suspension du contrat de travail. Les salariés grévistes ne peuvent pas
être sanctionnés par l’employeur qui à son tour, est dispensé de payer les rémunérations. Par
contre, la grève déclenchée en violation de ces dispositions est considérée illicite. La grève
illicite entraîne pour les travailleurs, la perte du droit aux indemnités et aux dommages
intérêts prévus en cas de rupture de contrat. Elle peut également engager la responsabilité
civile des salariés.
Les travailleurs occupant des emplois dans les établissements publics, les sociétés à
participation publique majoritaire les entreprises privées peuvent par décret être
réquisitionnés.
Il faut cependant admettre que la pratique a tendance à ne considérer que le dépôt du préavis
comme seule condition de forme pour déclencher une grève licite.
Par l'autorité administrative compétente en vue d’assurer la continuité de certains services
indispensables à la collectivité.
La réquisition est notifiée à la personne par ordre de service ou par la publication du décret
requérant collectivement et anonymement les travailleurs.

SECTION II LE LOCK--OUT

Le lock-out est la fermeture de l'entreprise décidée par l'employeur à l'occasion ou à la


suite d'un conflit collectif. C’est une réaction de l’employeur à une grève déclenchée ou
envisagée par les salariés. C'est pourquoi on l'appelle aussi la grève des employeurs. Il est
soumis aux mêmes conditions de fond, et de forme que la grève. Il constitue une cause de
suspension du contrat de travail.
Par contre, le lock-out irrégulièrement déclenché est illicite. Il entraîne pour les employeurs le
paiement aux travailleurs des jours de travail perdus, l’inéligibilité à certaines fonctions et
l’interdiction de faire partie de certaines institutions et de participer à une entreprise de
travaux ou un marché de fournitures pour le compte de l'Etat, d'une collectivité publique ou de
sociétés nationales.

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LT BTS2
DEUXIEME PARTIE DE :
LEGISLATION DE TRAVAIL Deuxième Année BTS

DROIT DE LA SECURITE ET DE LA PREVOYANCE SOCIALE

CHAPITRE-I LA COMMISSION PARITAIRE D’INTERPRETATION ET DE


CONCILIATION
I- INSTITUTION ET COMPOSITION ART 91 Convention Collective
Interprofessionnelle
A- INSTITUTION
Cette commission a été mise sur pied pour donner une suite amiable aux incompréhensions
consécutives à l’interprétation et a l’application de la convention collective
interprofessionnelle ou de ses annexes additifs. Elle ne doit pas statuer au-delà de cet objet.
B- COMPOSITION
Elle est composée de :
-2 membres titulaires et 2 membres suppléants de chaque organisation syndicale de
travailleurs et signataires.
-Un nombre égal de membres employeurs et suppléants dont les noms sont communiquées par
les organisations syndicales intéressées, à l’inspecteur du travail et des lois sociales du ressort
ou à son représentant légal.
II L’AVIS DE LA COMMISSION
L’avis donné par la commission de l’unanimité des organisations représentées et signées par
ces derniers à la même force juridique que les dispositions de la convention collective.
Mais il faut préciser que la commission paritaire d’interprétation et de conciliation n’a pas à
connaitre des litiges individuels qui ne mettent pas en cause le sens et la portée de la
convention collective.
L’avis de la commission doit faire l’objet d’un dépôt au secrétariat du tribunal du travail par
les soins de l’autorité qui a réuni la commission.

CHAPITRE II L’AGEPE (agence d’études et de promotion


de l’emploi)
(DECRET no 93-2221 du 03/02/93 crée en remplacement de l’OMOCI)

I- NATURE JURIDIQUE
L’AGEPE est un établissement public à caractère industriel et commercial (catégorie
d’établissement public gérant dans les conditions comparables à celles des établissements
privées des activités de nature individuelle ou commerciale ; leur fonctionnement et leur
contentieux emprunte a la fois au droit public et au droit privée).
II- MISSIONS ET TUTELLE
L’AGEPE qui a repris en partie les attributions de l’OMOCI (office de la main
d’œuvre de CI) assure les missions suivantes :
-enregistrer et recenser les demandeurs d’emploi ;

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-prospecter le marché de l’emploi auprès des entreprises en vue du placement des


demandeurs d’emploi ;
-sélectionner, conseiller et orienter les demandeurs d’emploi ;
-assurer la gestion administrative et financière de l’aide au chômage ;
-mettre en œuvre les programmes d’emploi et de formation initiés par le gouvernement.
La tutelle administrative et technique de l’AGEPE est assurée par le ministère de
l’emploi et la tutelle financière est assurée par le ministère de l’économie et des finances.

III- L’ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT


Les organes de l’AGEPE sont : la commission consultative de gestion, la direction et le
comité scientifique.

CHPITRE III- L’INSTITUTION DE LA MEDAILLE D’HONNEUR DU


TRAVAIL.
(Décret n063-65 du 09 février 1963)
I-L’OBJET, LES CONDITIONS D’ATTRIBUTION DE LA MEDAILLE, LA
DECORATION ET LE DIPLOME

A-OBJET
La médaille d’Honneur du travail est destinée à récompenser l’ancienneté effectuée chez un
ou deux employeurs par toute personne salariée qui tire de cette occupation l’essentiel de ses
ressources.

B-CONDITIONS D’ATTRIBUTION
Art 2, 3,4 du décret n0 63-65 du 09/021963
La médaille d’Honneur du travail est décernée aux salariés qui :
- travaillent sur le territoire ivoirien (ivoirien ou non)
- travaillent à l’étranger mais chez un employeur ivoirien ; dans une succursale ou agence
d’un établissement dont le siège social est situé en côte d’Ivoire ; dans les filiales
d’établissement ivoiriens (même si elles ne sont pas constituées selon le droit ivoirien ; dans
les établissements constitués selon un droit étranger à condition que leurs dirigeants soient
ivoiriens) ;
- à titre exceptionnel les salariés ivoiriens résidant à l’étranger et travaillant dans d’autres
établissements que ceux cités plus haut.
NB : La médaille d’honneur du travail ne peut être décernée aux magistrats de l’ordre
judiciaire, aux fonctionnaires titulaires des administrations centrales de l’Etat, des services
extérieurs qui en dépendent et des établissements publics de l’ETAT.
La médaille d’honneur comprend 4 échelons :
1-La médaille d’argent accordée âpres 15 ans de service ;
2-La médaille de vermeil décernée âpres 25 ans ;
3-La médaille d’or âpres 30 ans ;
4-La grande médaille d’or âpres 35 ans.

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Cette ancienneté est renduite d’un tiers du temps des services salariés effectués dans les
professions particulièrement pénibles et insalubres.
La médaille d’honneur du travail peut être décernée à titre posthume a condition que la
demande ait été formulée dans les deux ans suivant la date de décès.
1-Aux ouvriers et employeurs qui au moment de leur décès comptaient le nombre d’année
requis ;
2-Aux ouvriers et employeurs victimes d’un accident mortel dans l’exercice de leur
profession et cela sans condition de durée de services.
3-La médaille d’Honneur du travail peut être décernée également sans condition de durée de
services, aux mutilées du travail atteints d’une incapacité permanente de travail au moins a
75%.
NB : les insignes de la médaille d’honneur du travail sont frappés et gravées au frais des
titulaires ou de leurs employeurs.

II- PROPOSITIONS -NOMINATIONS


A-PROPOSITIONS
Les propositions à la décoration de la médaille d’honneur du travail au ministre du travail et
des affaires sociales sous forme de mémoire (demande rédigée soit par le candidat soit en cas
de décès de ce dernier par un membre de sa famille soit par son employeur) et adressée au
préfet du département dans lequel le candidat est domiciliée. Les dossiers de candidature
doivent parvenir au ministre du travail et des affaires sociales :
1-Le 1er octobre au plus tard, pour être compris dans la promotion de 1er janvier
2-Le 1er mai au plus tard pour la promotion du 07 aout

B-NOMINATIONS
Elles ont lieu chaque année au 1er janvier et au 07 aout par arrêté du ministre du travail et
des affaires sociales.
Les diplômes sont adressés au préfet ou au ministre intéressé qui procède à leur remise ou
qui les font remettre par l’intermédiaire des autorités administratives ou municipales.
Le contrôle et la discipline de la médaille d’honneur du travail sont assurés par une
commission.

III- CONTROLE-DISCIPLINE
La commission chargée du contrôle et de la discipline de la médaille d’honneur du travail est
composée comme suit :
1président : le ministre du travail et des affaires sociales ou son représentant
2 membres :

- le directeur du travail et de la main d’œuvre


- le directeur de la prévoyance sociale ;
- deux représentants des employeurs ;
- deux représentants des travailleurs.

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NB : un fonctionnaire choisi par le ministre du travail et des affaires sociales au sein de son
département est chargée de l’administration de la médaille et des fonctions de secrétaire au
sein de la commission d’examen. Ce dernier prépare les arrêtés de nominations, il tient les
registres de contrôle, cotée et paraphées par le ministre sur lequel est inscrits par échelon, (en
une série ininterrompue de numéros) toutes les nominations intervenues soit à titre nominal
soit à titre exceptionnel.

CHAPITRE-IV LE REGLEMENT INTERIEUR


(Décret n0 96-197 du 07 mars 1996 portant règlement intérieur)

Le règlement intérieur est un document écrit émanant du chef d’entreprise, qui contient les
mesures d’application de la réglementation en matière d’hygiène et de sécurité, les règles
générales et permanentes relatives à la discipline et notamment la nature et l’échelle des
sanctions au sein de l’entreprise. Il est obligatoire dans les entreprises qui emploient
habituellement plus de 10 salariées.

I-CONTENU DU REGLEMENT INTERIEUR


Le règlement intérieur, œuvre unilatérale de l’employeur doit fixer obligatoirement les règles
relatives :
1-1)-) A l’organisation pratique du travail
1-2) A la discipline en déterminant la nature et l’échelle des sanctions susceptibles d’être
prononcées ainsi que les dispositions garantissant les droits de défense reconnus aux
travailleurs ;
1-3) Aux prescriptions concernant l’hygiène et la sécurité nécessaire à la bonne marche de
l’entreprise.

II- FORMALITE D’APPLICATION DU REGLEMENT INTERIEUR


Apres avoir été rédigé par la direction de l’entreprise, le règlement intérieur est soumis pour
avis aux délégués du personnel et communiqué pour information aux délégués syndicaux s’il
en existe, sous forme de copie soit par lettre de transmission soit par tout autre procédé
permettant de certifier la transmission.
Dans les 15 jours suivant la réception du règlement intérieur, les délégués du personnel
doivent adresser, par écrit, leurs observations au chef d’entreprise ; si non ils auront accepté
le règlement intérieur.

III-CONTESTATION DU REGLEMENT INTERIEUR


Apres l’affichage du règlement intérieur les contestations relatives à sa régularité sont portées
devant le tribunal du travail.

IV-ENTREE EN VIGUEUR DU REGLEMENT INTERIEUR


Le règlement intérieur doit indiquer la date à partir de laquelle il rentre en vigueur. En tout
état de cause cette date devra être postérieure de deux semaines au moins à celle de son
dépôt au greffe du tribunal du travail ou de la juridiction la plus rapprochée de l’entreprise.

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V-SANCTION
L’employeur qui enfreint les dispositions relatives au règlement intérieur soit qu’il n’a pas
élaboré un règlement intérieur lorsque son entreprise y est assujettie soit s’il n’a pas respectée
la procédure prescrite pour son élaboration est passible d’une amende de 10.000 a 100.000F
CFA.

CHAPITRE V : L’INSTITUTION DE LE PREVOYANCE SOCIALE(IPS)


(I.P.S loi n0 99-476 du 1er janvier 1999 portant définition et organisation de
l’institution de prévoyance sociale),

L’institution de la prévoyance sociale créée par décret pris en conseil des ministres est une
personne morale de droit privé et de type particulier sans capital social dont les ressources
sont principalement constituées par les cotisations de ses membres. Son patrimoine est
exclusivement affecté à l’exercice de sa mission de prévoyance sociale.
L’IPS est régie par les dispositions de la loi précitée, et a titre subsidiaire par les dispositions
législatives et réglementaires applicables aux sociétés commerciales à conditions que celles-
ci ne soient pas contraires à la loi créant l’IPS.
Le personnel de l’IPS est régi par les dispositions du droit du travail.
L’IPS en raison de sa vocation sociale est exonérée de l’impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux.
Sont interdits de diriger les IPS les personnes ayant fait l’objet de condamnation pour :
-crime de droit commun
-vol
-abus de confiance
-escroquerie
-extorsion de fonds ou valeurs
-émission de mauvaise foi de chèque sans provision ; atteinte aux crédits de l’Etat.
-recel de choses obtenues à l’aide de ces infractions.

NB
Les faillites non réhabilitées sont frappées de cette interdiction.
Le décret de création approuve les statuts de l’institution qui lui sont annexées et qui
énoncent :
-la forme
-la durée de l’institution qui ne peut excéder 99 ans
-l’objet de l’institution
-la raison ou dénomination sociale
-le siège social
-le montant du fond d’établissement.

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I-MODALITE DE CREATION ET DE CONSTITUTION

A- Modalité de création
Elle est créée par décret Pris en conseil des ministres. Ce décret approuve les statuts de
l’institution qui lui sont annexées et énoncent :
-la forme
-la durée de l’institution (pas plus de 99 ans)
-l’objet
-la raison et la dénomination sociale
-le siège social
-le montant du fonds d’établissement ainsi que toutes les dispositions nécessaires à la vie
sociale non contraire à la législation applicable aux IPS et aux sociétés commerciales.

B-Modalité de constitution
A compter de la date de publication dans un journal d’annonce légale indiquant que l’IPS a
tenu son 1er conseil d’administration et constatant le versement de l’intégrité de ses fonds d’
établissements , la désignation de son président et de son DG , celle-ci jouit de la personnalité
morale.
Aucun acte ne peut être effectué par l’IPS dans l’intervalle du décret de création et
l’acquisition de la personnalité morale à l’exception de ses mandataires ad hoc, personne
physique désignée l’un par les ministres de tutelle l’autre par les instances représentatives des
organisations professionnelles, au seul effet de la réalisation des formalités de constitution.
Le montant du fonds d’établissement (versé par l’Etat ou une ou plusieurs organisations
professionnelles) doit être intégralement versé dans les comptes de l’IPS au plus tard le jour
de la tenue du 1er conseil d’administration.
Ce denier constate :
-le versement intégral du fond d’établissement
-procède à l’élection de son président
-désigne son DG
-donne pouvoir aux mandataires ad hoc de procéder à la formalité de publication qui met fin
à leur mission.
NB : les formalités de constitution doivent être effectuées dans un délai de 06 mois.

II-ADMINISTRATION ET GESTION
A- ADMINISTRATION
Le conseil d’administration est composé de 03 membres au moins et de 12 membres au plus
représentant l’Etat et les organisations professionnelles.
Les salariés de l’IPS ne peuvent pas pendant la durée de leur contrat être nommés
administrateurs.
Les administrateurs représentants l’Etat et les organisations professionnelles sont nommées
respectivement par arrêté conjoint des ministres de tutelle sur proposition le cas échéant des
autorités dont ils relèvent et par leurs instances représentatives. En cas de carence des

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instances représentatives dans l’élection de leurs administrateurs, le ministre chargée de la


prévoyance en dresse procès-verbal transmis au conseil d’administration. A compter de ce
procès-verbal, la partie diligente pourra faire procéder par le président du conseil d’Etat aux
désignations provisoires des administrateurs manquants. La durée du mandat d’administrateur
est de 03 ans renouvelable au maximum 02 fois. Nul ne peut appartenir simultanément au
conseil d’administration au plus de deux IPS.
L’action en responsabilité contre les administrateurs se prescrits par 05 ans à compter du fait
dommageable ou de la révélation si le fait a été dissimilée. Toute fois si l’action est qualifiée
crime elle se prescrit par 10 ans.

B- Gestion
La gestion quotidienne de l’IPS est assurée par le DG dont la nomination est prononcée par le
conseil d’administration. Les fonctions de DG ne peuvent pas être confiées au PCA.
Cependant, le CA peut, en cas d’urgence ou pour cause de vacance, donner son mandat
d’assumer provisoirement la direction générale de l’institution soit à son président soit à toute
autre personne physique pour une durée limitée à 03 mois. Le DG représente l’institution dans
tous ses rapports avec le tiers. Sa rémunération est fixée par le conseil d’administration.

III-CONVENTIONS REGLEMENTEES OU INTERDITES


Les conventions ci-après sont formellement interdites sauf cas exceptionnels autorisés par
arrêté des ministres de tutelle âpres avis motivé du conseil d’administration:
-Entre l’institution et l’un de ses administrateurs ou son DG
-A laquelle un administrateur ou le DG est directement intéressé
-Dans laquelle un administrateur ou le DG traite avec l’institution par personne interposée.
L’action en nullité contre ces conventions se prescrit par 03 ans. Les administrateurs, les DG,
leurs conjoints, ascendants ou descendants ne peuvent contracter des emprunts auprès de l’IPS
ni se faire consentir à elle un découvert ou compte courant.

CHAPITRE VI : LA C.N.P.S
La politique de prévoyance sociale décidée par le gouvernement est appliquée par la caisse
nationale de prévoyance sociale en abrégé CNPS. La CNPS est un établissement public crée
par la loi n0 68-595 du 20/12/1968 portant code de prévoyance sociale a été dissoute par la loi
n0 99-477 du 02/08/1999 par CNPS. Cette nouvelle CNPS est une personne morale de droit
privée sans capital social de type particulier.
Le décret n0 2000-487 du 12 juillet 2000 portant création de l’IPS dénommée CNPS édicte
les règles de fonctionnement de la loi n0 99-476 la 01/08/99 portante définition et
organisation des institutions de prévoyance sociale. De ces textes il ressort que les missions de
la CNPS nouvelles demeurent quasiment identiques à celles dévolues à l’ancienne CNPS ;
ces missions sont :
*La gestion du régime général obligatoire de prévoyance sociale du secteur privée et
assimilée qui comprend la branche des prestations familiales, la branche des accidents de
travail et des maladies professionnelles ainsi que la branche retraite.
*La gestion des régimes complémentaires ou spéciaux obligatoires ou volontaires qui
peuvent être crées par décret ;

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*Le recouvrement des cotisations et le service des prestations afférentes aux régimes et à
chacune de leurs branches.

I-ORGANISATION ADMINISTRTIVE ET FINANCIERE

A-ORGNISATION ADMINISTRATIVE
La CNPS est dirigée par deux organes : le conseil d’administration et la direction générale.
La CNPS est administrée par un conseil d’administration tripartite composée de 12 membres
à raison de quatre administrateurs représentant l’Etat ; quatre représentants des organisations
syndicales des travailleurs ; quatre représentant les salariés. Le conseil d’administration élit en
son sein un président révocable à tout moment (ad nutum). En cas d’empêchement ; de décès ;
il est remplacé par un administrateur désigné par le conseil pour une durée limitée non
renouvelable.
La direction générale de la CNPS est assurée par un DG nommée par le conseil
d’administration. Il est révocable à tout moment par celui-ci. Le directeur général est une
personne physique distincte du président du conseil d’administration. Il peut être assisté d’un
ou de deux directeurs généraux adjoints qu’il nomme après avis favorable du conseil
d’administration. Le directeur général détermine les fonctions des directeurs généraux
adjoints. Il assume la gestion courante de la CNPS ; veille à l’application des délibérations du
conseil d’administration. Il définit et soumet à l’approbation de ce dernier la stratégie de
développement de la CNPS. Le Directeur général prépare le projet de budget ; gère le
patrimoine immobilier, les placements financiers et les disponibilités de la CNPS ; exerce
son autorité sur l’ensemble du personnel et des services, procède aux nominations et
affectations. En fin d’exercice il établit le rapport d’activité, le bilan et les documents
comptables de synthèse qu’il soumet au conseil d’administration.
Le personnel de la CNPS est soumis au code du travail.

B-ORGANISATION FINANCIERE
Les ressources de la CNPS sont constituées par les cotisations sociales payées
Par les employeurs et les travailleurs au titre des prestations familiale, l’assurance maternité,
des accidents du travail et maladies professionnelles et la retraite. S’y ajoutent les
majorations et intérêts moratoires pour retard dans le versement desdites cotisations.
Sont également compris les revenus des placements mobiliers et immobiliers de la CNPS, les
produits de la vente des biens, les legs et dons acceptés par le conseil d’administration.
Exceptionnellement, les ressources de la CNPS peuvent comprendre : les subventions de
l’Etat, d’organisations publiques ou privée, nationaux ou internationaux et les produits des
emprunts émis conformément aux textes en vigueur.
Les opérations financières et comptables de la CNPS s’effectuent conformément aux
dispositions du traité CIPRES (conférence interafricaine de la prévoyance sociale) et du plan
comptable SYSCOHADA. La CNPS est assujettie à une gestion comptable identique à celle
des sociétés commerciales. L’opération de la CNPS fait l’objet, pour chaque branche de
chaque régime d’une gestion fonctionnelle séparée. Aussi les recettes et dépenses de chaque
branche de chaque régime sont-elles identifiées en équilibre au budget annuel ainsi que dans
la comptabilité.

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II-CONTROLE- PENALITE ET CONTENTIEUX


La CNPS est soumise en un double contrôle : un contrôle de tutelle exercée par le ministère
chargé de la prévoyance sociale et le ministre de l’économie et des finances et un contrôle
interne, effectué par deux commissaires aux comptes nommés par le conseil d’administration.
Les documents de fin d’exercice et les rapports des commissaires aux comptes sont transmis à
la cour des comptes qui y exerce un contrôle à posteriori. Les agents de contrôle de la CNPS
sont habilités à constater les infractions à la législation et d’en dresser des rapports écrits au
vu desquels l’inspecteur du travail pourra dresser procès-verbal.
Leur pouvoir consiste notamment à :
-pénétrer librement pendant les heures d’ouverture sans avertissement préalable dans tout
établissement assujetti à leur contrôle.
-procéder à tous les examens de contrôle ou d’enquête jugés nécessaires pour s’assurer que les
dispositions applicables sont effectivement observées.

CHAPITRE VII- LE REGIME DE LA COTISATION A LA CNPS

I-LE REGIME DE PREVOYANEC SOCIALE


A-STRUCTURE
Le régime ivoirien de protections sociales comporte trois branches : prestation familiale,
accidents de travail, maladies professionnelles et pension (vieillesse –invalidité – et
survivants).
Il ne prévoit pas de protection mais contient des dispositions dans le cadre des prestations
familiales en cas de maternité.

B-ORGANISATION
Le régime général ivoirien de sécurité social est géré par la caisse nationale de prévoyance
sociale CNPS dont la direction générale se trouve au plateau.
La CNPS est placée sous la double tutelle du ministère de la sante, des affaires sociales et de
la solidarité et du ministère de l’économie et des finances.

II-L’AFFILIATION A LA CNPS
L’employeur est tenu de s’affilier à la CNPS et doit faire procéder à l’immatriculation de ses
salariés. Par ailleurs, un travailleur indépendant ou une personne exerçant une activité
professionnelle non assurée obligatoire au titre de l’assurance accidents du travail-maladies
professionnelles, peut s’assurer volontairement contre ce risque. Il bénéficiera alors de toutes
les prestations d’accidents de travail offertes par la CNPS à l’exception des indemnités
journalières.

III-LES COTISATIONS DUES AU TITRE DES BRANCHES DE PRESTATION


Les cotisations sont calculées sur un salaire brut plafonné, lequel est égal en matière de
prestations familiales et d’accident de travail, à 75000 nouveau (70.000 ancien) FCFA par

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mois et en matière de pension à 1.647.315 FCFA par mois (45 fois le SMIG/HORAIRE),
depuis janvier 2023 elle passe à 3375000f/mois.
L’assiette des cotisations sociales comprend la rémunération totale du travailleur y compris
les avantages en nature et indemnités diverses. Dans tous les cas le montant du salaire prend
en considération pour base de calcul des cotisations qui ne peuvent être inférieur au SMIG.
(60 000 F CFA ancien) ; 75000fr depuis le 01-01-2023

TABLEAU DES COTISATIONS


BRANCHES PART PART TOTAL PLAFOND
PATRONALE SALARIALE
PRESTATIONS 5,75% 5,75% 70.000 f/m
FAMILIALES (dont 0,75% pour la 75000f/m
maternité) nouveau
ACCIDENTS De 2 à 5 % (en 70.000f/m
DE TRAVAIL fonction de l’activité 75000f/m
Principale de nouveau
l’entreprise
RETRAITES 7,7% 6,3% 14% 1.647.315 f/m
3375000f/m
nouveau

CHAPITRE-VIII LES MODALITES D’IMPOSITION DES AVANTAGES EN


NATURE

Nous verrons successivement la composition de l’assiette d’imposition et l’imposition


proprement dite.

I- LA COMPOSITION DE L’ASSIETTE D’IMPOSITION


Par avantages en nature l’on entend tous les avantages dont l’on bénéficie : le salarié
(dépenses et prestations faites à son profit par l’employeur). Ces avantages en nature sont
visés par un arrêté du ministre de l’économie et des finances datant de 1996.
En plus du salaire, le travailleur peut bénéficier d’un certain nombre d’avantages en nature
qui sont mis à sa disposition par l’entreprise. Ce sont : le véhicule ; le logement ; la
nourriture ; l’électricité ; l’eau ; la domesticité.
NB : l’administration fiscale se réserve le droit ; lors de ses contrôles, d’intégrer dans la base
d’imposition les avantages en natures et en espèce lorsqu’elle constate l’existence d’avantages
non prévus par le barème.

II- l’imposition des avantages en nature.

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Comme énoncer précédemment, ces avantages sont visés par un arrêté ministériel en date du
07 novembre 1996. Leur montant établi de façon forfaitaire, est imposable suivant un barème
établi par arrêté précité, comme suit :

a) Logement et accès

Nbre de pièces Logement Mobilier Electricité Eau


principales (a) (b)
1 60.000 10.000 10.000 10.000
2 80.000 20.000 20.000 15.000
3 160.000 40.000 30.000 20.000
4 300.000 60.000 40.000 30.000
5 480.000 80.000 50.000 40.000
6 600.000 100.000 60.000 50.000
7 et plus 800.000 150.000 70.000 60.000

*Les montants de l’électricité sont à majorer de 20.000 par appareil individuel de


climatisation ou par pièce climatisée pour les installations centrales.
*Les montants de l’eau sont à majorer de 30.000 f pour les logements dotés d’une piscine.

b) Domesticité
-gardien, jardinier………………………………..50.000
-gens de maison……………………………………60.000
-cuisinier ……………………………………….90.000

NB : les voitures de services et les billets de transport ne sont pas imposables


A SAVOIR :
*les indemnités compensatrices de congé-payés, les gratifications au prorata temporis, la
gratification sur préavis (s’il en existe) et indemnité compensatrice de préavis sont imposables
entièrement.
*En revanche, l’indemnité de licenciement et l’indemnité de départ à la retraite sont
imposables suivant les conditions ci-après :
-elles sont totalement exonérées des ITS (impôts sur les traitements des salaires) si leurs
montants respectifs sont inférieurs ou égal à 50.000 F CFA.
-elles sont imposables à 50 % lorsque leur montant est supérieur à 50.000 Fr.

CHAPITRE IX- LES BRANCHES DE PRESTATION

I-PRESTATIONS FAMILIALES
Peuvent être servies les prestations suivantes :
*Les allocations au foyer du travailleur
*Les allocations prénatales
*Les allocations de maternité
*Les allocations familiales
*Les indemnités journalières en faveur des salariées en couches

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*Les frais d’accouchement et les soins médicaux liés à l’accouchement

A-CONDITIONS
Pour avoir droit aux prestations familiales, il faut être salarié, marié légalement ou fille
célibataire ayant reconnu son ou ses enfants, avoir à sa charge un ou plusieurs enfants et
justifier de trois mois consécutifs chez un ou plusieurs employeurs inscrits à la CNPS. La
veuve d’un locataire décédé en activité peut continuer à percevoir les prestations familiales.

B- ALLOCATIONS AU FOYER DU TRAVAILLEUR


Elles s’élèvent à 18.000 francs CFA (soit en trois fractions : 9000fr à la naissance ;
4500fr lorsque l’enfant atteint 6mois ; 4500fr lorsque l’enfant atteint 12mois) et sont versées à
la naissance de chacun des trois premiers enfants issus d’un premier mariage ou d’un second
mariage, lorsqu’il y a eu décès du précédent conjoint. Les enfants doivent être nés viables,
sous contrôle médical et déclarés à l’état civil.

C-ALLOCATIONS PRENATALES
Elles sont dues à toute femme salariée ou conjoint d’un travailleur salarié, à compter du jour
de la déclaration de grossesse et pour les neuf mois de la grossesse. Elles sont versées en trois
fractions :
* 3.000francs CFA après le premier examen médical (par un médecin) au 3e mois de la
grossesse,
*6.000francs CFA après le second examen médical (par un médecin ou une sage-femme)
*4.500francs CFA après le troisième examen médical (par un médecin ou une sage-femme),
au 8e mois de la grossesse. Pour obtenir ces allocations, la déclaration de grossesse
accompagnée d’un certificat médical doit parvenir à la CNPS avant la fin du troisième mois.

D-ALLOCATIONS DE MATERNITE
Elles sont dues à toute femme salariée ou conjoint d’un travailleur salarié qui donne
naissance à un enfant viable, sous contrôle médical, inscrit à l’état civil.
Sous réserve d’une visite bimensuelle de l’enfant jusqu'à ce qu’il atteigne l’âge d’un an. Ces
allocations de maternité s’élèvent à 18.000 francs CFA et sont payables en trois fractions :
*9.000francs CFA à la naissance,
*4.500francs CFA lorsque l’enfant atteint l’âge de six mois,
*4.500francs CFA lorsqu’il atteint douze mois.

E-ALLOCATIONS FAMILLIALES
Elles sont attribuées au travailleur pour chacun des enfants à sa charge, âge de plus d’un an et
de moins de quatorze ans (dix-huit ans pour l’enfant en apprentissage ; vingt-et-un ans en cas
de poursuite d’études ou de maladie).
Elles s’élèvent à 5000francs CFA par mois et par enfant. Pour en bénéficier, il faut justifier de
dix-huit jours ou de cent vingt heures de travail par salarié et présenter les pièces suivantes :
attestation de travail, ordonnance de puissance paternelle pour les mères célibataires, certificat

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médical pour les enfants de moins de 6 ans ou infirmes, certificat de scolarité ou


d’apprentissage, certificat de vie et d’entretien.

F-INDEMNITES JOURNALIERES DE MATERNITE


Les indemnités journalières sont prévues à l’article 23 du code du travail en faveur des
femmes salariées qui cessent de travailler pendant leur congé de maternité (quatorze semaines
dont six avant et huit après l’accouchement). Il est possible de bénéficier d’un repos
supplémentaires justifié par une maladie résultant de la grossesse ou de l’accouchement, de
trois semaines maximum. Pour pouvoir prétendre aux prestations, l’intéressé doit être salarié
chez un employeur affilié à la CNPS pendant depuis au moins trois mois. Pendant la durée du
congé, la CNPS paie à la femme salariée l’intégralité du salaire net qu’elle percevait avant son
départ en congé de maternité.

G-REMBOURSEMENT DES FRAIS D’ACCOUCHEMENT ET DES SOINS


MEDICAUX
Les remboursements concernent les frais d’hospitalisation, les frais pharmaceutiques et les
soins médicaux liés à la grossesse à partir du troisième mois de grossesse et jusqu'à la reprise
du travail après l’accouchement.
Pour pouvoir être remboursé, l’accouchement doit avoir lieu sous contrôle médical.
En établissement sanitaire privé, le remboursement est effectué sur la base du taux journalier
de la 2e catégorie des hôpitaux publics, auquel s’ajoutent 5.000F CFA pour l’accouchement et
2.000F CFA par enfant, en cas d’accouchement multiple. En formation sanitaire publique, le
remboursement est effectué au taux de la catégorie de l’hôpital multiplié par le nombre de
jours d’hospitalisation.
Les frais de consultation au titre de la grossesse sont pris en charge au taux des consultations
externes des établissements hospitaliers publics.
Les Frais pharmaceutiques : le remboursement des médicaments délivrés en raison d’une
maladie résultant de la grossesse à partir du 3e mois de grossesse.

II-ACCIDENTS DU TRAVAIL, MALADIES PROFESSIONNELLES


Bénéficient de l’assurance des accidents du travail toutes les personnes exerçants une
activité salariale, les apprentis et les élèves. Les travailleurs indépendants ne bénéficiant pas
de l’assurance accidents du travail à titre obligatoire mais peuvent cotiser volontairement à
cette assurance. Ils ouvrent droit à des prestations en nature de l’assurance.
Sont visés les accidents survenus sur le lieu de travail et pendant le temps de travail, ainsi que
les accidents de trajet.
En ce qui concerne la maladie professionnelle, la date de la première constatation médicale
de la maladie professionnelle est assimilée à la date de l’accident. Trois éléments caractérisent
la maladie professionnelle (l’exposition, les symptômes, la présence sur la liste des maladies
professionnelles).
L’accident du travail doit être déclaré dans les quarante-huit heures à l’inspection du travail
et des affaires sociales. L’employeur est tenu de fournir au salarié une déclaration d’accident
du travail, d’assurer les soins de première urgence, d’aviser un médecin et, éventuellement, de

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 136/156


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diriger la victime sur le centre médicale d’entreprise ou interentreprises et, à défaut, sur la
formation sanitaire la plus proche.

A-SOINS GRATUITS
La CNPS couvre directement les frais nécessités par le traitement de la victime ainsi que les
prothèses et appareillage et les frais de rééducation. En cas de décès, elle prend également en
charge les frais de transport du corps au lieu de la sépulture, quand l’accident s’est produit au
cours d’un déplacement demandé par l’employeur.

B-INCAPACITE TEMPORAIRE
Le montant des indemnités journalières est fonction du salaire journalier : celui-ci est égal à
l’ensemble des gains perçus, dans la limite d’un plafond (36.395 F CFA mensuel en 2009 et
75000fr actuel), au cours des trente jours précédant l’accident, divisé par le nombre de jours
ouvrables pendant cette période.
Le montant de l’indemnité journalière est égal au salaire journalier total du lendemain de
l’accident et pendant toute la durée du préavis applicable à l’intéressé. Ensuite, il est égal à la
moitié du salaire journalier jusqu’au 28e jour de l’accident, si toutefois ce délais n’a pas été
absorbé par le temps de préavis. A partir du 29e jour de l’interruption de travail ou dès la fin
du préavis, elle est portée aux deux tiers du salaire.

C-INCAPACITE PERMANENTE
Pour le calcul des prestations, le salaire au-dessus d’un certain plafond ne sera pris en compte
que partiellement ou ne sera pas du tout pris en compte. Il s’agit du ‘’salaire annuel utile’’. Le
salaire maximum annuel est fixé à 13.307.742 F CFA.
La victime a droit à une rente égale au produit du ‘’salaire annuel utile’’ par le ‘’taux
d’incapacité corrigé’’ :
Ce dernier est le taux réel fixé par le médecin, réduit de moitié pour la partie du taux qui ne
dépasse pas 50% et augmente de 50% pour la partie qui excède 50%.
Une majoration pour une tierce personne de 40% ne peut être éventuellement attribuée.
Le rachat peut être total si le droit à rente est ouvert depuis au moins cinq ans et si le taux
d’incapacité est inférieur ou égal à 10%.
Le rachat peut être partiel si le taux d’incapacité est supérieur à 10% : il se fait dans la limite
du quart au plus du capital correspondant à la valeur de la rente, si le taux d’incapacité est de
50% au plus ;
S’il est supérieur à 50% ;
Le rachat peut se faire dans la limite maximum du quart du capital correspondant à la fraction
de la rente allouée jusqu'à 50% du taux d’incapacité.
Le rachat est obligatoire (sauf stipulation contraire prévue par une loi nationale ou une
convention) pour les travailleuses étrangères victimes d’un accident du travail qui cessent de
résider sur le territoire ivoirien. Ils percevaient alors pour toute indemnité un capital égal à
trois fois le montant de la rente annuelle qui leur est due.

D-DECES (Survivants)

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 137/156


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La rente de conjoint survivant est en principe égale à 30% du salaire annuel qui aurait servi de
base au calcul de la rente de la victime.
En cas de pluralité d’épouses, la rente est partagée entre elles. Si le conjoint se remarie, une
somme représentant trois fois le montant de la rente lui est versée.
Le montant de la rente versée aux enfants (moins de 14 ans ou maladie incurable) est fonction
du nombre d’enfants ; 15% du salaire annuel pour le premier, 30% pour deux enfants, 40%
pour trois enfants, 10% supplémentaires pour chaque enfant, en plus 20% maximum pour
chaque enfant orphelin de père et de mère.
Les ascendants ont droit chacun à 10% du salaire annuel de la victime, une pension de veuf a
été instituée au profit du conjoint légitime de la femme décédée affiliée à la CNPS.
En tout état de cause, le total des rentes attribuées aux survivants ne peut excéder 85% du
salaire annuel de la victime, auquel cas une réduction proportionnelle est appliquée.

III-RETRAITES
Peuvent être attribuées des pensions de retraite, des allocations de rachat, des pensions de
réversion et des pensions d’invalidité.

A-VIEILLESSE
1-Conditions
Il faut avoir atteint l’âge de 55 ans (65ans actuel), avoir exercé une activité salariée, cotisé
pendant au moins quinze ans et avoir cessé toute activité. La pension peut être servie dès le
50e anniversaire. Mais elle subit alors un abattement de 5% par année d’anticipation sauf pour
les personnes qui justifient d’au moins 30 ans d’assurance.

2-Montant
La pension est égale au salaire moyen des dix meilleures années de cotisations multipliées par
le taux de remplacement qui correspond au taux de rendement de la carrière soumise à
cotisations (1,33% par an jusqu’au 1er janvier 2000 et 1,77% au-delà). La pension minimale
ne peut pas être inférieure à 50% du salaire minimum interprofessionnel garanti.

B-ALLOCATION UNIQUE
Tout travailleur salarié, assuré, âge de 55ans (65ans actuel), qui cesse son activité et totalise
une période d’activité professionnelle supérieure à 2 ans, mais inférieure à 15 ans a droit à
cette allocation qui est versée en une seule fois.
Cette allocation est le produit du salaire moyen sur toute la période d’activité multipliée par le
taux de remplacement (calcule dans les mêmes conditions que pour la pension de vieillesse) et
par un facteur multiplicateur qui est fonction de la durée moyenne d’une pension de retraite et
d’un taux technique.
Cette allocation est versée en une seule fois à la demande du bénéficiaire.

C-REMBOURSEMENT DE COTISATIONS PERSONNELLES


Le remboursement de cotisations est réservé au travailleur salarié qui a cotisé moins de 2 ans
au régime et quitte définitivement le régime de retraite. Le montant du remboursement est
égal au montant des cotisations salariales versées sur la période concernée.

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Les cotisations [patronales quant à elles ne sont pas remboursées. Ce remboursement ne


concerne que les travailleurs étrangers qui quittent définitivement la Cote d’Ivoire et dont le
pays d’origine n’a pas signé de convention de coordination en matière de sécurité sociale avec
l’Etat.

D-DECES (Survivants)
Le conjoint survivant âgé de 50 ans (ou 45 ans, dans ce cas abattement définitif de 5% du
montant de la pension), marié pendant 2 ans, au moins avant le décès ou ayant des enfants
âgés de moins de 16 ans avec le défunt, peut prétendre à la moitié de la pension dont
bénéficiait ou dont aurait pu bénéficier le conjoint décédé. Orphelins seuls peuvent y
prétendre les orphelins de père et de mère. L’enfant âgé de plus 16 ans (18 ans si l’enfant est
en apprentissage et à 21ans au plus s’il poursuit des études ou s’il est infirme) obtient 20% de
la pension de retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier le défunt. Si le total des rentes
d’orphelins dépasse 100% la pension globale est divisée par le nombre d’orphelin pouvant y
prétendre.

E-ALLOCATION DE SOLIDARITE
Tout travailleur âgé de 55ans (65ans actuel), ayant exercé une activité salariée avant
l’instauration du régime de retraite(1960), qui cesse son activité et totalise une période
d’activité professionnelle supérieure à 15 ans, bénéficie de cette allocation qui ne peut être
inférieure à 50% du SMIG. Son montant augmente de 10% pour enfant à charge âgé de
moins de 16 ans.

F-INVALIDITE
Une pension d’invalidité peut être attribuée au salarié atteint d’une incapacité à tout travail à
la suite d’un accident ou d’une maladie non professionnelle. Pour y prétendre, il faut avoir
accompli au moins 15 ans d’activité salariée auprès d’une ou plusieurs entreprises affiliées à
la CNPS et avoir une incapacité de travail reconnue médicalement d’au moins 2/3 de sa
capacité de travail.
La pension d’invalidité se calcule comme la pension de vieillesse, son montant est égal au
salaire moyen mensuel des 10 meilleures années d’activité, multipliée par le taux de
remplacement (voir point 1 ci-dessus 1,77%).

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 139/156


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LC BTS1 RHCOM
LEGISLATION DE LA COMMUNICATION- RHCOM

DEFINITION DE QUELQUES NOTIONS DE L.C

Une agence de presse : est toute entreprise de presse spéciale qui a pour métier la collecte,
le traitement, le stockage et la distribution de l’information sous diverses formes à ses
abonnés.
Un correspondant de presse : est toute personne qualifiée, chargée de rendre compte de
l’actualité d’une zone géographique qu’elle couvre pour un journal ou tout autre écrit
périodique ou pour une production d’informations numériques.
Un écrit périodique : est, toute publication paraissant à intervalles particuliers et
utilisation d’un mode de diffusion de la pensée mise à la disposition du public ou de la
catégorie de public.
Une entreprise de presse : est, toute personne morale ayant pour activité l’édition d’un
journal, d’un écrit périodique, ou la production d’informations numériques en vue de sa
publication ou de sa diffusion.
Une presse : est un ensemble de moyens de publication ou de diffusion de l’information
écrite.
Une production d’information numériques : tout service de communication au public en
ligne édité à titre professionnel par une personne physique ou morale qui a la maitrise
éditoriale de son contenu, consistant à la production et en la mise à disposition du public d’un
contenu original, d’intérêt général, renouvelé régulièrement, composé d’informations
présentant un lien avec l’actualité et ayant fait l’objet d’un traitement à caractère
journalistique, qui ne constitue pas un outil de promotion ou un accessoire d’une activité
industrielle ou commerciale.
Le Journal, écrit périodique paraissant quotidiennement(en ligne).

I. TYPOLOGIE DE PUBLICATION
-Le journal
-L’écrit périodique
-Une production d’informations numériques…

II. L’ENTREPRISE DE PRESSE

S1. CREATION ET MODALITES DE FONCTIONNEMENT

P1. CREATION D’UNE ENTREPRISE DE PRESSE


L’entreprise de presse est sous la forme d’une société commerciale conformément aux
dispositions de l’AU de l’OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique.
En effet, une société est un ensemble de relations entre des personnes qui ont ou qui
mettent qqch en commun dans le but d’en tirer un profit pécuniaire.
A cet effet les associés, actionnaires, commanditaire ivoirien d’une personne morale
propriétaire d’une entreprise de presse doivent détenir au moins la majorité du capital social.
NB : dans le cas de sociétés par actions, les actions doivent être nominatives.
L’utilisation de prête-nom est interdite à toute personne propriétaire d’une entreprise de
presse.

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P2. MODALITE DE FONCTIONNEMENT DE L’ENTREPRISE DE PRESSE

Toute publication doit être animée principalement par des journalistes professionnels.
Alors ont obligatoirement qualité de publication(le droit de publication) : le rédacteur en chef
; la majorité de l’équipe rédactionnelle. Toutefois, les publications autres que celles
d’informations générales ne sont pas tenues d’avoir un rédacteur en chef adjoint ou un
secrétaire de rédaction.
Ainsi, les publications telles que les bulletins internes des administrations publiques ou
privées, les journaux (écoles ou communaux), les bulletins communautaires ou régionaux,
bénéficient d’un régime particulier dont les modalités sont fixées par voie réglementaire.

S2 .LA CESSION ET MODIFICATION DU CAPITAL SOCIAL


P1 .LA CESSION DU CAPITAL D’UNE ENTREPRISE DE PRESSE
La cession est le fait de céder* (un droit, un bien) à titre onéreux ou à titre gratuit.
En cas de cession, toute entreprise de presse doit à l’initiative du cédant et par écrit porter à la
connaissance de l’autorité de régulation ANP (autorité nationale de presse) dans un délai de
30jrs à compter de la date de l’opération :
- toute cession ou toute promesse de cession de droits sociaux ayant pour effet de donner à un
cessionnaire au moins 1/3 du capital social ou du droit de vote.
Par ailleurs, tout transfert ou toute promesse de transfert de propriété ou de l’exploitation du
journal, de l’écrit périodique ou de la production d’informations numériques.

P2. LA MODIFICATION DU CAPITAL SOCIAL


La modification du capital social de l’entreprise de presse est portée à la connaissance du
Procureur de la République compétent dans un délai de 30jrs à compter de la décision de
modification.
Ainsi, toute entreprise de presse qui cède un titre de publication est tenue d’en informer par
écrit le PR compétent et l’autorité de régulation ANP dans les 30jrs suivant la cession et de
leur faire connaitre le nom du cessionnaire.

III. LE JOURNALISTE PROFESSIONNEL

A. DEFINITION
Est journaliste professionnel, toute personne physique :
justifiant d’1 diplôme supérieur délivré par une école professionnelle de journalisme assorti
d’1 stage professionnel d’1 an, à défaut, d’une maitrise ou d’une licence de l’enseignement
supérieur ou d’1 diplôme équivalent assorti d’1 stage pratique de 2ans.
Ayant pour occupation principale régulière et rétribuée, la recherche, la collecte, la sélection,
l’exploitation et la présentation de l’information.
Exerçant cette activité auprès ou dans une ou plusieurs entreprises de presse, de
communication audiovisuelle, d’agences de presse, de service d’informations numériques,
soumis à la convention collective de journalistes professionnels et des professionnels de la
communication ou au statut général de la fonction publique.

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B. LES INTERDITS DANS L’EXERCICE DE LA PROFESSION

Il est interdit au journaliste professionnel dans l’exercice de sa profession de travailler dans


plus d’une maison de presse. Sauf autorisation de l’organisme employeur.
Par ailleurs, le directeur de publication, le rédacteur en chef et le secrétaire général de
rédaction d’une entreprise de presse ne peuvent exécuter tout travail de nature journalistique
auprès d’autres entreprises de presse ou de tout autre employeur.
Aussi, le journaliste professionnel n’est pas tenu de révéler ses sources d’informations. Sauf si
la loi lui fait obligation.

C. LES AVANTAGES RELATIFS AU JOURNALISTE PROFESSIONNEL

Le journaliste professionnel jouit d’une liberté dans la collecte, le traitement, la publication et


la diffusion de l’information.
Le journaliste professionnel a le droit d’accéder aux informations d’intérêt public ainsi qu’aux
documents publics.

IV. LE PROFESSIONNEL DE LA COMMUNICATION

A. DEFINITION
Qualifié de professionnel de la communication, les personnes dont l’activité vise à concevoir,
à mettre en œuvre les politiques de communication, les programmes d’information et les
publicités, et à entretenir des relations avec les médias au nom d’organismes ou entreprises.

B. LES DIFFERENTS PROFESSIONNELS DE LA


COMMUNICATION

Sont professionnels de la communication : les producteurs, les animateurs, les réalisateurs, les
documentalistes, les documentaristes, les correcteurs, les traducteurs, les maquettistes, les
infographes, les photographes, les dessinateurs de presse, les preneurs de son, les cadreurs, les
webmasters, les gestionnaires de communication, les gestionnaires de trafic, les graphistes, les
directeurs artistiques, les chargés de communication, les attachés de presse.

V. LA CARTE D’IDENTITE DE JOURNALISTE PROFESSIONNEL ET DE


PROFESSIONNEL DE LA COMMUNICATION

La qualité de J.P. et de P.C. est attestée par la carte d’identité de J.P. ou de P.C.

A. L’ORGANE CHARGE DE LA DELIVRANCE DE LA CARTE D’IDENTITE


En Côte d’Ivoire, la carte d’identité des professionnels de la presse est attribuée par une
commission paritaire qui opère sous la tutelle du ministère de la communication et des médias
(avec un secrétaire permanent dirigé par MAMA FOFANA).
En cas de manquement aux règles de l’éthique et de la déontologie, la commission paritaire
peut prononcer les sanctions qui pourront jusqu’à entrainer de plein droit le retrait partiel ou
définitif de la carte d’identité.

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VI. LE DROIT DE REPONSE ET LE DROIT DE RECTIFICATION

I. DROIT DE REPONSE
Toute personne citée dans une publication de presse peut exiger l’insertion d’une réponse si
elle estime que l’écrit ou l’image qui la concerne est erroné, diffamatoire ou qu’il porte
atteinte à son honneur, à sa réputation ou à sa dignité.
Ce droit est cependant ouvert à toute personne physique ou morale identifiable sans ambiguïté
dans un article de presse qui la met en cause.

II. DROIT DE RECTIFICATION


Tout dépositaire de l’autorité publique, mis en cause dans une publication au sujet des actes
de sa fonction, peut exiger l’insertion gratuite d’une rectification dans le prochain numéro.
Toutefois, ces rectifications ne doivent pas dépasser, en longueur, le double de l’article auquel
elles se rapportent.

VII. AIDE PUBLIQUE A LA PRESSE


Les entreprises de presse en vue de faciliter leur mission d’intérêt général, bénéficient d’une
aide publique destinée :
-A la formation des journalistes et des professionnels de communication ;
-Au développement de la presse et de la production d’informations numériques ;
-A l’impression, à la diffusion et à la distribution ;
-Enfin, à l’alimentation d’un fonds de garantie des emprunts.
En effet, l’aide publique à la presse provient des dotations de l’Etat, de la taxe sur la publicité
et des avantages économiques et fiscaux.
Outre, l’aide publique les entreprises de presse peuvent bénéficier de dons et legs. Ainsi que
de concours externes provenant des partenaires au développement.

VIII. LES ORGANES DE REGULATION ET D’AUTOREGULATION

I. L’OLPED «l’observatoire de la liberté de la presse de l’éthique et de la


déontologie ».

A. LA CREATION DE L’OLPED

Avec la libération de l’espace médiatique en CI, le pays a connu un boom en matière de la


presse. Cette liberté d’expression s’est accompagnée d’abus de dérives allant de la
diffamation en passant par les injures et par la déformation des faits. C’est cet enjeu qui a
conduit les représentants de la presse nationale réunis à Yamoussoukro, d’adopter le 29 aout
1992, le texte portant sur la déontologie et l’éthique du journalisme. Le séminaire de yakro2,
organisé du 22 au 24 septembre 1995 par l’union nationale des journalistes de CI (UNJCI) et
le Ministère de la communication a créé une structure dénommée OLPED.
La création de l’OLPED répond aussi au souci des journalistes d’autoréguler la presse écrite
c’à d. mettre en place une régulation qui s’organise en dehors des institutions étatiques. Les
journalistes désirent réduire et même supprimer le recours à la loi et aux tribunaux, surtout
que des journalistes et des responsables de journaux ont passé des séjours plus ou moins
prolongés à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan « MACA ». Ils entendent être jugés
par leurs pairs et eux seuls.

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B. LES MISSION DE L’OLPED


L’OLPED a pour mission de :
-promouvoir et défendre la liberté de la presse ;
-protéger le droit du public à une information libre, complète, honnête et exacte ;
-faire observer le code de la déontologie des journalistes de CI ;
-veiller à la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur fonction ;
-garantir le droit des journalistes d’enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la
vie publique ;
-promouvoir le professionnalisme des journalistes.

REGIME DE SANCTIONS

Leçons1
SANCTIONS ADMINISTRATIVES ET PECUNIAIRES
SECTION1 : LES SANCTIONS ADMINISTRATIVES

Section1-1 : les sanctions disciplinaires de l’entreprise de presse


Les sanctions disciplinaires à l’encontre de l’entreprise de presse en cas de manquement aux
règles relatives à la création ; à la propriété, aux ressources de l’entreprise de presse et au
pluralisme de la presse :
- L’avertissement
- Le blâme
- Les sanctions pécuniaires
- La suspension de parution du titre de journal, de l’écrit périodique ou du site
d’information numérique
- La suspension de l’activité de presse.

L’organe chargé d’infliger ces sanctions est l’ANP.

Section1-2 : les sanctions disciplinaires à l’égard du journaliste professionnel et


professionnel de communication du secteur de la presse écrite
En cas de manquement aux règles d’éthiques et de déontologie de la profession de journaliste
l’ANP peut prononcer des sanctions disciplinaires suivantes :
- L’avertissement
- Le blâme
- La suspension
- La radiation
- La suspension entraine de plein droit le retrait de la carte d’identité de journaliste
professionnel ou de celle de professionnel de la communication pendant la durée de la
suspension.
- La radiation quant à elle entraine le retrait définitif de la carte d’identité de journaliste
professionnel ou celle de professionnel de la communication.

SECTION2 : les sanctions pécuniaires


- En cas de violation des dispositions relatives à l’entreprise de presse et aux conditions
de publication du journal, de l’écrit périodique et de la production d’informations numériques,
est punie d’une sanction pécuniaire allant de 1000000 à 5000000 francs.

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Cette sanction peut être portée au double si la publication irrégulière continue.


L’entreprise de presse encourt donc la fermeture si la publication irrégulière excède un délai
de 8jours.
- La violation des dispositions relatives à la publicité et aux bonnes mœurs est punie
d’une amende de 500000 à 5000000fr.
- La violation relative au droit de réponse et au droit de rectification est punie d’une
amende d’un 10000000fr à 50000000fr.

- L’utilisation de prête-nom est punie d’une amende de 500000fr à 20000000fr.


La même sanction est applicable à celui au profit de qui l’opération de prête-nom est
intervenue.

Leçon2 : SANCTIONS PENALES


Section1 Infractions commises par voie de presse ou par tout autre moyen de
publication

A – le délit de diffamation
Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de
la personne ou du corps social auquel le fait est imputé.
Pour ce faire la publication directe ou par voie de reproduction de cette allégation ou de cette
imputation est punissable.
Est punie d’une peine d’amende de 1.000.000 à 3.000.000 de francs quiconque se rend du
délit de diffamation par voie de presse.

B – le délit d’offense au Président de la République


Toute atteinte au PR dans sa vie publique que privée, de nature à l’atteinte dans son honneur
ou dans sa dignité par voie de presse est punie d’une peine d’amende de 3.000.000 à
5.000.000 de francs.

C – le délit commis contre autres autorités publiques : les cours ou tribunaux, forces
armées, les corps constitués et les administrations publiques
Tout délit commis par voie de presse à toutes ces autorités publiques est frappé d’une peine de
1.000.000 à 5.000.000 de francs.

D – délit commis par voie de presse aux personnes


Délit commis par voie de presse aux personnes qui appartiennent par leur origine, à une race,
à une ethnie, à une tribu, ou à une religion est puni d’une amende de 2.000.000 à 5.000.000
de francs.

E – délit d’injure
Constitue une injure toute expression outrageante, terme de mépris ou invective qui ne
renferme l’imputation d’aucun fait.
La commission de ce délit par voie de presse est punie d’une amende de 2.000.000 à
10.000.000 de francs.

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NB :
La décision de condamnation de l’auteur de l’infraction peut en outre ordonner la suspension
du journal, de l’écrit périodique ou de la production d’informations numériques, ainsi qu’il
suit :
- 3 à 26j parutions pour les quotidiens ;
- 2 à 8j parutions pour les hebdomadaires ;
- 2 à 4j parutions pour les bimensuels ;
- 1 à 3j parutions pour les mensuels ;
- 1 à 2j parutions pour les trimestriels ;
- 3 à 26 jours pour les productions d’informations numériques.

REGIME DE RESPONSABILITES : AUTEURS


Sont considérés comme auteurs de délit de presse et punis comme tels :
- Le Directeur de la publication ;
- Le journaliste ;
- Auteurs directs des faits incriminés.

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LC BTS 2 RHCOM

LE REGIME JURIDIQUE DE LA COMMUNICATION


TITRE II :
AUDIO-VISUELLE EN COTE D’IVOIRE
Du régime de monopole prévu par la loi n°62 – 401 du 3 septembre 1962 fondant la
radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) qui était détentrice du monopole d’Etat, l’on assiste
à une libéralisation de la communication audiovisuelle en côte d’ivoire aux termes de la loi
n°91-101 du27 décembre 1991. Cette libéralisation marque la création d’autres chaines de
radio dont les radios diffusions commerciales (ex : Nostalgie, JAM FM), les radios rurales
(Radio San- Pedro, Bin-Houye).
Les radios confessionnelles (Al bayane, Fréquence vie, Radio espoir, La voix de l’Evangile)
et les radios de proximité (Radio Arc-en-ciel) ainsi que la diffusion de télévision
commerciales étrangère (Canal +horizon) et ivoirienne (TV2).
Aujourd’hui, avec le vote, de la loi n° 2004-644 du14 décembre 2004 portant régime
juridique de la communication audiovisuelle, cette libéralisation se voit accentuée en ce sens
que le nouveau paysage audiovisuel ivoirien sera marqué par la création d’autres chaines de
télévision pouvant concurrencer la RTI. Mais tout cela sous la supervision de la haute autorité
de la communication audiovisuelle (HACA) ex CNCA qui voit ses pouvoirs renforcés par la
présente loi.
Toutefois qu’est-ce que la communication audiovisuelle ? Aux termes de l’art 2 de la loi n°
2004-644 du14 décembre 2004, ou art 1 loi n°2017-868 du 27 décembre 2017 « la
communication audiovisuelle se définie comme toute mise à disposition du public ou de
catégories de public, par un procédé de télécommunication, de signes, de signaux d’écrits
d’images, de sons ou de message de toutes natures qui n’ont pas le caractère d’une
correspondance privée. »
SECTION I : L’EXERCICE DES ACTIVITES AUDIOVISUELLES
L’exercice des activités de la communication audiovisuelle est en « principe libre ». Mais il
peut être limité dans des cas limitativement énumérée par l’article 3 loi n°2017-868, 27 / 12 /
2017 de loi portant régime juridique de la communication audiovisuelle. Ainsi, l’exercice de
cette liberté peut être limité en cas de :
- Non- respect de la souveraineté nationale
-Non-respect des secrets de l’Etat et de la défense nationale ;
- Non-respect des institutions de la République ;
-Non-respect de la dignité de la personne humaine ;
- D’incitation à la haine, à la xénophobie à la violence ;
- Non-respect de la liberté et de la propriété d’autrui ;

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-Non-respect du caractère pluraliste de l’expression des courants de pensées et d’opinion ;


- Non-respect de la sauvegarde de l’ordre public, de l’unité nationale et de l’intégrité
territoriale ;
- Besoin de la défense nationale ;
-Contraintes techniques inhérentes aux moyens de communication ainsi que la nécessité de
protéger l’environnement, de promouvoir et de développer le patrimoine culturel national ou
une industrie locale notamment de production audiovisuelle.

SECTION II : LA MISSION D’INTERET GENERAL DU SERVICE PUBLIC DE


COMMUNICATION AUDIOVISUELLE
On entend par service public toute activité destinée à satisfaire à un besoin d’intérêt général
et qui en tant que telle, doit être assurée ou contrôlée par l’administration (ici la HACA).
Selon l’art 3 de la loi du 14 décembre 2004 (art 4 loi n°2017-868, du 27 / 12 /2017) les
services de radiodiffusion contribuent à :
-Assurer l’information de la population
-Favoriser le développement économique, social et culturel de la nation ;
-Répondre aux besoins et aux aspirations des populations en matière d’éducation, de
formation, de culture et de divertissement ;
-Favoriser en cas de besoin la défense des intérêts politiques, économiques sociaux et
culturels de la nation ;
-Favoriser l’édification de l’unité nationale par la promotion de la communication d’intérêt
social ;
-Assurer une expression équilibrée des différents courants politiques, religieux, syndicaux,
artistiques, philosophiques, et culturels.
-Participer au dialogue universel des cultures par la diffusion en Côte d’Ivoire des valeurs
culturelles étrangères et la diffusion à l’étranger des valeurs culturelles ivoiriennes sous toutes
leurs formes ;
-Favoriser la protection de l’environnement et faire la promotion des langues nationales.

L’ORGANE DE REGULATION DES ACTIVITES AUDIOVISUELLES : la Haute


CHAPITRE I : Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA)

Précédemment Conseil National de la Communication Audiovisuelle (CNCA), la Haute


Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a été érigée comme telle par
l’Ordonnance n° 2011-75 du 30 avril 2011 tout en gardant les mêmes attributs et modalités
de fonctionnement que la défunte institution.
La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle est donc une instance de régulation
des activités audiovisuelles en Côte d’Ivoire. En tant que telle, elle est une autorité
administrative indépendante jouissant d’autonomie propre. Toute chose qui renforce son
caractère impartial. Son étude se fera niveau de son organisation d’une part et de ses
attributions d’autre part.

I- ORGANISATION DE LA HACA

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 148/156


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Régie par les arts 9 à 50 de la loi n° 2017-868 du 14 décembre 2017, l’organisation de la


HACA a trait à sa composition, au mandat de ses membres, aux incompatibilités, à
l’organisation administrative et fonctionnelle et enfin à ses ressources.
A- La composition de la haute autorité
Il s’agit des conditions d’exercices du mandat et des différents membres de la HACA.
1- Les conditions d’exercice du mandat de membre de la HACA
L’art 26 de la loi du 14 décembre 2004 (art 9 loi du 27/ 12 / 2017) donne les conditions
d’appartenance à la HACA. Ainsi, nul ne peut être membre s’il n’est de nationalité
ivoirienne, s’il ne jouit de tous ses droits civiques, s’il n’est déclaré de bonne moralité après
enquête diligentée par le ministère chargé de la sécurité et s’il ne justifie d’une expérience
d’au moins 10 ans. En outre, les membres, de la HACA ne peuvent être nommés au-delà de
soixante-cinq ans.
2- Les membres de la HACA
Les membres de la HACA sont au nombre de 13. Ils sont permanents, désignés comme ci-
après et nommés en qualité de membre par décret pris en conseil des ministres :
-Un professionnel de la communication de haut niveau désigné par le président de la
République, Président.
- un personne qualifiée désignée par le Président de l’Assemblée Nationale;
- Un Magistrat désigné par le conseil supérieur de la Magistrature ;
- Une personne désignée par le président du Conseil Economique et Social
- Un représentant des associations des consommateurs désignés par le Groupement des
Associations des Consommateurs ;
- Une personne qualifiée désignée par le ministre chargé de la communication ;
- un membre désigné par le ministre de l’économie et des finances ;
- un membre désigné par le ministre chargé du budget ;
-un membre désigné par le ministre chargé de la culture ;
- quatre personnes qualifiées désignées par les organes professionnels du secteur de la
communication audiovisuelle dont un journaliste professionnel de l’audiovisuel, un ingénieur
des médias, un professionnel de la production,( soit un professionnel des programmes
audiovisuels Radio, soit un professionnel des programmes audiovisuels télé ), et un ingénieur
des télécommunications.
B- Le mandat des membres de la HACA
(Art 10 et suivant, loi n°2017-868, du 27 /12 / 2017
Le mandat des membres de la HACA est de six (6) ans non renouvelable ni révocable. Ils ne
sont pas concernés par la limite d’âge (65 ans) une fois leur mandat entamé avant celle-ci.
Aussi, la HACA se renouvelle par tiers tous les deux ans.
En cas de vacance survenue plus de six mois avant l’expiration du mandat, il est pourvu à la
nomination d’un nouveau membre dont le mandat expire à la date du mandat de la personne
qu’il remplace.
Son mandat peut être renouvelé s’il a occupé, ces fonctions pendant plus de deux ans. Le
renouvellement du mandat des membres de la HACA intervient au plus tard un mois avant
l’expiration du mandat.
Enfin, concernant le Président de la HACA (art 17et suivant loi de 2017), il est nommé par le
Président de la République pour la durée de ses fonctions de membres et n’est pas concerné
par le renouvellement au tiers des membres de la HACA.

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Toutefois, en cas d’empêchement définitif du président de la HACA, il sera remplacé dans un


délai de deux mois. Pendant cette période l’intérim est assuré par le plus âgé des membres de
la HACA. En cas d’empêchement temporaire, le mode de suppléance est dicté par le
règlement intérieur de la HACA.
Aussi, il existe des cas de déchéance du mandat de membre en cas de non-respect des
prescriptions légales.
Ainsi, la HACA statuant à la majorité des deux tiers de ses membres, prononce la déchéance
d’office du membre qui tombe sous le coup d’une incompatibilité à postuler à un mandat
électif, à tout emploi public et toutes autres activités. Est concerné par cette déchéance :
-Tout membre exerçant des fonctions ou ayant un rôle ou encore détenant des intérêts dans
une entreprise de communication (presse, publicités, télécommunication, édition,
radiodiffusion sonore et télévisuelle, cinéma…).
-A perdu en cours de mandat ses droits civiques ou la qualité en vertu de laquelle il a été
nommé ;
-une condamnation définitive pour délits et crimes portant atteinte à l’honneur, à la
considération et mettant en cause son intégrité morale.
Enfin, selon la loi, est déclaré démissionnaire pour la HACA statuant à la majorité des 2/3 de
ses membres :
-Celui qui a manqué aux obligations de secret professionnel ou qui ne s’est pas abstenu de
prendre position publiquement sur une question dont le conseil est saisi ;
-Celui qui a manqué aux obligations définies par la présente loi.

C- Les incompatibilités (arts 20,21, loi de 2017)


La fonction de membre de la HACA est incompatible avec d’autres fonctions (afin de garantir
l’impartialité et la liberté de ces derniers).
Ainsi les fonctions de président de la HACA sont incompatible avec : tout mandat public
électif ; toute fonction dirigeante d’un parti politique ; tout mandat syndical ; toute fonction
dirigeante dans une entreprise de communication publique ou privée.
A l’exception du président, les autres membres n’exercent pas de fonction à titre permanent
au sein de la HACA.
Il faut retenir qu’il existe une obligation au secret professionnel pesant sur les membres de la
haute autorité pendant la durée de leur mandat et même pendant une durée de un an à compter
de la cessation de leur mandat. (Art 28)

N.B : Le président reçoit un traitement, avantages et indemnités équivalents à ceux alloués


aux Directeurs Généraux des sociétés d’Etat.

D- L’organisation administrative et fonctionnelle de la HACA


La HACA pour l’accomplissement de ses missions dispose d’un Secrétariat Général placé
sous l’autorité de son Président et dirigé par un Secrétaire Général nommé par décret pris en
conseil des ministres sur proposition du Président de la HACA. Il faut souligner que le
secrétaire qui a rang de Directeur Général d’Administration Centrale est chargé d’assurer
l’administration de l’ensemble des directions et services, de préparer les réunions, d’en
assurer le secrétariat et de suivre l’exécution des délibérations. Il est tenu au secret
professionnel dans les mêmes conditions que les autres membres de la HACA.

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Ainsi ce dernier tout comme les autres membres ne peut être à des instances de direction ou
d’administration des entreprises audiovisuelles.
En outre, il ne peut bénéficier d’une autorisation relative à un service de communication
audiovisuelle, ni exercer de fonction ou détenir d’intérêt dans un organisme ou une
association titulaire d’une telle autorisation.
Enfin, le personnel est astreint au secret professionnel pour les faits, actes et renseignements
dont il a connaissance en raison de ses fonctions. Il faut souligner qu’un règlement intérieur
est établi par la HACA et qu’un décret précise le statut de traitement et des avantages du S.G
des directeurs et du personnel.

E- Les ressources de la HACA art 49 loi n°2017


Elles sont exclusivement constituées par les subventions de l’Etat à l’exception de la
contribution versée par les entreprises de communication audiovisuelle ayant reçues une
autorisation d’exercer (2,5 % maximum du chiffre d’affaires à compter du 24ième mois
d’exploitation de la fréquence).
Par conséquent la HACA ne peut recevoir ni subventions, ni dons, ni legs autres que ceux
venant de l’Etat.
Les fonds de la HACA étant des deniers publics, ceux-ci sont déposés au trésor ou dans toute
autre institution financière publique.
Aussi, selon l’art 22 de la loi, le Président de la HACA est ordonnateur des dépenses de
l’institution qui sont constituées par les dépenses de fonctionnement, d’équipement et de
consultation extérieures.
Enfin, la HACA propose, lors de l’élaboration du projet de loi de finance de l’année, les
crédits nécessaires à l’accomplissement de ses missions. Ces crédits étant inscrits au budget
de l’Etat.
II- LES ATTRIBUTIONS DE LA HACA
Elles s’apprécient au niveau des missions dévolues à la HACA ainsi qu’à ses pouvoirs.

A- LES MISSIONS DE LA HACA (art 7)


Elles sont étendues et renforcée par le rôle consultatif qui lui est reconnu.

1- L’étendue des missions


La HACA a pour mission d’assurer la régulation de la communication audiovisuelle.
Pour ce faire la HACA doit : garantir et assurer la liberté et la protection de la
communication audiovisuelle ; garantir l’accès et le traitement équitable des institutions de la
république, des partis politiques, des associations et des citoyens aux organes officiels
d’information et de communication ; garantir l’égalité d’accès et de traitement ainsi que
l’expression pluraliste des courants d’opinions, particulièrement pendant les périodes
électorales ; garantir l’indépendance et assurer l’impartialité du secteur public de la
communication audiovisuelle, notamment la radiodiffusion sonore et télévisuelle ; veiller au
respect de l’éthique et de la déontologie en matière d’information ; veiller à la qualité et à la
diversité des programmes, au développement et à la promotion de la communication
audiovisuelle nationale ainsi qu’à la mise en valeur du patrimoine culturel national, africain et
universel ; assigner les fréquences de radiodiffusion sonore et télévisuelle ; autoriser par
convention, les services de communication audiovisuelle et de veiller au respect du cahier des
charges annexé à cette convention ; exercer un contrôle par tous les moyens appropriés
notamment sur l’objet, le contenu, les modalités de programmation des émissions publicitaires

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 151/156


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et parrainées ; définir et de proposer au gouvernement les normes relatives aux matériels et


techniques de compression, de diffusion et de réception des émissions audiovisuelles.

2-Les avis de la HACA (art 8)


Le rôle consultatif de la HACA intervient en matière de négociations internationales relatives
à la communication audiovisuelle, des projets ou propositions de textes régissant son
domaine. Elle peut être consultée par le pouvoir judiciaire ainsi que par tout autre pouvoir
public. C’est ainsi que son avis est requis sur toutes les questions relevant de sa compétence.
Elle formule à l’intention de tout intéressé (organisme public, pouvoir exécutif et législatif,
conseil d’administration) des propositions, des avis et fait des recommandations.
Enfin, son avis est requis ou peut être sollicité pour toutes distinctions honorifiques dans le
secteur. C’est pourquoi, elle peut même proposer ces mêmes distinctions à décerner aux
personnes physiques ou morales du secteur de la communication.

B- LES POUVOIRS DE LA HACA


La HACA dispose d’un pouvoir disciplinaire, du pouvoir d’établissement de rapports, d’un
pouvoir d’investigation et d’enquête et enfin d’un pouvoir de régulation et de contrôle des
activités audiovisuelles.

1- Le pouvoir disciplinaire
Il s’exerce sur les journalistes professionnels et techniciens du secteur de la communication
audiovisuelle. En vertu de ce pouvoir la HACA peut en cas de manquements aux règles
d’éthique et de déontologie, prononcer des sanctions disciplinaires qui sont selon l’art 8 de la
loi : Le simple avertissement, le blâme, la suspension et la radiation.
La conséquence de la suspension c’est le retrait de plein droit de la carte professionnelle
pendant la durée de cette période. Quant à la radiation, elle entraine le retrait définitif de la
carte professionnelle. Dans l’exercice de ce droit la HACA peut être saisi à tout moment par
tout intéressé et également se saisir d’office. Enfin, ses décisions sont susceptibles de recours
devant les juridictions compétentes.

2- Les rapports de la HACA

a- Les personnes recevant les rapports


Ils sont dressés chaque année et rendu public et portent sur les activités de l’institution,
l’application de la loi sur la communication audiovisuelle, le respect de leurs obligations par
les organismes du secteur de la communication audiovisuelle. Au premier trimestre de l’année
le rapport est adressé à deux catégories d’entité : Les chefs d’institution et au gouvernement.
Concernant les chefs d’institutions ce sont le P.R, le président de l’Assemblée Nationale (et
du sénat), le président du conseil économique et social. Quant au gouvernement, on note le
premier ministre, le ministre chargé de la communication, le ministre de l’économie et des
finances et le ministre de la défense.

b- Le contenu du rapport

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La HACA suggère les modifications à apporter à la loi pour cadrer à l’évolution du secteur de
la communication audiovisuelle. Aussi, au Président de l’Assemblé Nationale et aux
responsables des partis politiques siégeant au parlement, elle transmet le relevé des temps de
passages de ces derniers dans les journaux, bulletins d’information, magazines et autres
émissions.

3- Le pouvoir d’investigation et d’enquête


Ce pouvoir lui est reconnu pour l’accomplissement de ses missions. C’est un pouvoir au nom
duquel la HACA recueille ou fait recueillir tant auprès des administrations publiques que
privées toutes les informations techniques, administratives, financières relatives aux
programmes nécessaires à l’exercice de ses activités.
Aussi, elle procède ou fait procéder auprès des opérateurs à toutes enquêtes nécessaires à
l’exécution de ses missions. Toute personne physique ou morale sollicitée est tenue de
répondre.

4- Un pouvoir général de régulation et de contrôle des activités audiovisuelles


Il est de loin le plus important et le plus significatif de ses pouvoirs. A ce titre la HACA reçoit
communication de la grille des programmes et toutes les modifications apportées à cette grille
doivent lui être communiquées pour avis. Elle peut demander les enregistrements des
émissions audiovisuelles diffusées. En outre, elle veille, dans cette mission de régulation, au
respect du pluralisme des courants de pensée et d’opinion notamment pour les émissions
politiques.
Elle met en demeure de manière publique les titulaires des autorisations de respecter les
obligations qui leur sont imposées par les textes législatifs et réglementaires ainsi que par la
présente loi et celles contenues dans les conventions et les cahiers de charges.
En cas de non-respect de la mise en demeure, la HACA peut prononcer une des sanctions
suivante compte tenu de la gravité du manquement :
-La suspension de l’autorisation ou d’une partie du programme pour un mois au plus ;
-La réduction de la durée de l’autorisation dans la limite d’une année ;
-Une sanction pécuniaire qui n’excède pas 3% du chiffre d’affaire hors taxe réalisé au cours
des 12 précédents mois. Ce maximum peut être porté à 5% en cas de nouvelle violation de la
même obligation ;
-Le retrait de l’autorisation d’exploiter le service concerné.
De toutes les façons, toute personne (organisations professionnelles et syndicales du secteur,
toutes personnes physiques ou morales) peut saisir la HACA afin qu’elle engage la procédure
prévue à cet article.
Enfin, il faut noter que les décisions de la HACA sont motivées et notifiées au destinataire
ainsi qu’au ministère de la communication et publiées au J.O. Le titulaire d’une autorisation
peut dans le délai de droit commun former un recours en annulation devant les juridictions
compétentes contre les décisions de la HACA. Ce recours est suspensif sauf lorsque le retrait
de l’autorisation est motivé par une atteinte à l’ordre public, à la sécurité ou à la santé
publique. La juridiction saisie statue dans les trois mois.

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 153/156


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CHAPITRE II : L’EXPLOITATION DES ACTIVITES AUDIOVISUELLES

Elle est faite par le Service Public National de la radiodiffusion et de la télévision dont la
gestion peut être confiée à des établissements publics nationaux, Société d’Economie Mixte
ou d’autres organismes à caractères industriel ou commercial.
L’exploitation peut également être concédée à une personne physique ou morale de droit
privée pour une durée déterminée susceptible de prolongation ou de renouvellement. Une
convention générale dans tous les cas règle les droits et obligations des concessionnaires.

I- TYPOLOGIE DES RADIOS ET TELEVISIONS

A- Les règles communes aux services de communication audiovisuelle


autorisés
Selon l’article 1 de la loi du 27 décembre2017, la radiodiffusion est un service de
radiocommunication dont les émissions sont destinées à être reçues directement par le public
en général et pouvant comprendre des émissions sonores, des émissions de télévision ou
d’autres genres d’émissions.
La loi fait donc interdiction de prêter son nom de quelque manière que ce soit, à tout associé
ou actionnaire d’un service que ce soit, à tout associé ou actionnaire d’un service de
communication audiovisuelle.
En outre, l’autorisation d’exploiter un service de communication n’est pas cessible.
A cela il faut ajouter que le capital social de la société de radio ou de télévision privée
commerciale ne peut être formé que des participations émanant directement ou indirectement
d’administrations publiques ou d’organismes d’intérêt public.
Enfin, selon l’art 78, les entreprises de communication audiovisuelle doivent pour le
recrutement de leur personnel se conformer aux dispositions du code du travail et tenir à la
disposition du public :
-Sa dénomination ou raison sociale, le nom de son représentant légal, de ses principaux
associés ainsi que de son gérant ;
-La liste des programmes édités et celle des autres services de communication audiovisuelle
qu’elle assure.

B- La classification des radios et des télévisions et leurs conditions


d’émission
1- Les radiodiffusions sonores privées commerciales
Arts95 à 97, loi 2017
Pour être autorisée, une société radiodiffusion sonore privée commerciale doit:
-Etre une entreprise de droit ivoirien dont le capital social est, libéré à hauteur d’au moins
50.000.000,
-Etablir son siège social et son siège d’exploitation en Côte d’Ivoire,
-Disposer dans l’hypothèse où le service diffuse de l’information, d’une équipe de rédaction
et d’un directeur de l’information lui-même journaliste professionnel.

L’homme que je serai, dépendra de ce que j’aurais semé Page 154/156


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Elles doivent, pour fonctionner conclure une convention avec la HACA. Cette convention
précise la grille des programmes, l’origine et le montant des investissements prévus, garantie
la qualité de l’information et la formation de journalistes professionnels et prévoit des
dispositions visant à faire assurer la responsabilité de la rédaction des informations par un
journaliste professionnel.
Enfin, l’autorisation pour l’installation et l’expression d’une radiodiffusion sonore privée
commerciale est donné pour une durée de cinq ans renouvelable.

2- Les radiodiffusions sonores privées non commerciales


Contrairement aux premières ce sont celles dont la part des ressources publicitaires dans le
budget est inférieure à 20% pour les télévisions et 25% pour les radios.
Pour être autorisée, elle doit :
-Etre à but non lucratif,
-Etre de type associatif ou communautaire,
-Viser dans ses programmes l’information et l’animation locale, le développement culturel et
d’éducation permanente.
«Cette programmation doit comprendre une production propre d’au moins 30% de l’ensemble
des programmes à l’exclusion des rediffusions » ;
-S’engager à diffuser ses émissions dans une zone définie ;
-Préciser l’origine et le montant des investissements prévus ;
-Préciser l’implantation exacte du ou des sites envisagés, et faire assurer la rédaction des
informations par un journaliste professionnel. L’autorisation ici également est donnée pour
une période de 5 ans renouvelable.
Aussi, l’Etat, sur requête de la radio et après avis de la haute autorité (HACA) peut octroyer
une aide à une radio privée non commerciale menacée de disparition lorsqu’elle présente un
intérêt particulier pour la région dans laquelle elle émet.

3- Les radios de développement


Le terme radio de développement est une autre appellation de la radio de proximité et de la
radio rurale. Ce sont des radios qui sont communautaires et qui présente un intérêt local pour
les populations à qui elles s’adressent. Ayant pour cible des populations d’une contrée bien
définie, ses activités s’étendent à l’information propre à sa zone de couverture qui est souvent
limitée.
Ces radios sont interdites de diffuser des émissions à caractère politique et de la publicité
de marque ainsi que toutes informations tendancieuses susceptibles de mettre en mal la
cohésion sociale comme il est dit dans le cahier de charge signé avec la HACA. Ici également
les dispositions de l’art 86 s’appliquent.

4- Les radios confessionnelles art 101 à 103 loin°2017


Ce sont des radios religieuses qui véhiculent des informations afin de former, d’informer et
d’édifier ses auditeurs. Radios à caractère apolitique et par conséquent interdites de faire du
journal, elles couvrent une partie du territoire et sont autorisées depuis une
décision ministérielle en date du 22 aout 2011 à diffuser des annonces publicitaires.

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5- Les radios école


Ce sont des radios internes à un établissement. C’est une sorte de radio scolaire ou
universitaire dont l’objectif est d’informer les apprenants sur les activités interscolaires et de
contribuer à leur formation.

6- Les radios publiques


Ce sont des radios qui sont sous le contrôle de l’Etat et qui ne sont soumises généralement à
aucune condition d’exploitation contrairement aux autres radios. Couvrant tout le réseau
national, elles informent, égayent et contribuent au développement socioculturel, éducatif et
économique.
7- Les radiodiffusions sonores non nationales (arts 104 à 106)
L’Etat peut autoriser une ou plusieurs stations internationales après signature d’une
convention. Hormis le versement de tout autre droit et taxe, toute station non nationale est
assujettie au versement d’une redevance annuelle dont le montant ne saurait être inférieur à la
somme de 25 000.000. Aussi, ces stations doivent désignées un représentant non officiel
auprès de la HACA.

8- Les télévisions privées commerciales (arts91 à 93)


Pour être autorisée, une télévision privée commerciale doit :
- Etre une entreprise de droit ivoirien dont le capital social est libéré à hauteur d’au moins
350.000.000 de francs ;
- Etablir son siège social et son siège d’exploitation en Côte d’Ivoire.
Selon l’art 89, lorsque cette télévision commerciale diffuse ses émissions par voie hertzienne
terrestre et que ces émissions sont reçues en clair, elle doit diffuser dans sa programmation au
moins 20% d’œuvres télévisuelles et cinématographique ivoiriennes ainsi que faire la
promotion du patrimoine culturel ivoirien par des coproductions.
En outre, l’équipe rédactionnelle du service de l’information s’il existe doit être composée
uniquement de journalistes professionnels dont le Directeur de l’information.
Aussi, il fait obligation de présenter à la HACA au plus tard à la fin du premier semestre de
l’année suivante un rapport annuel sur les prescriptions légales. Les membres de la HACA ont
le droit de procéder à des inspections, des installations et des programmes de télévision privée
après quoi ils doivent établir un rapport. Enfin l’autorisation d’exploitation est donnée pour
une durée de 10 ans renouvelable.

9- Les télévisions privées non commerciales (art 84 loi 2004)


Ce sont celles qui sont communautaires, locales ou régionales et dont 25% de leurs ressources
peuvent provenir de la publicité. Elles peuvent faire appel pour une part non prépondérante de
leur temps d’antenne soit à des banques de programmes ; soit à un fournisseur de
programmes identifié à condition que ce dernier ne poursuive pas d’objectif commercial, qu’il
ait un statut associatif et que cette fourniture soit sa spécificité et particulièrement celle de ses
programmes.
Il ressort de la loi que pour être autorisée, une télévision non commerciale doit :
-Appartenir à une association, une fédération d’association ou une communauté ;

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-Avoir dans ses programmes au moins 80% de production tendant à l’information et à


l’animation, au développement culturel et l’éducation permanente ;
-S’engager à diffuser des émissions dans une zone définie et préciser l’origine et le montant
des investissements prévus.
Elle doit en outre préciser l’implantation exacte du ou des sites envisagés et faire assurer la
responsabilité de la rédaction des informations par un journaliste professionnel.
Enfin, l’autorisation est donnée pour une durée de 10 ans renouvelable.

10- Les stations terriennes à usage privé


Selon l’art1 de la loi, une station terrienne se définit comme un ensemble d’émetteurs ou
récepteurs y compris les appareils accessoires situés sur la surface de la terre ou dans la
partie de l’atmosphère terrestre destinée à communiquer avec une ou plusieurs stations
spatiales ou avec une ou plusieurs stations de même nature, à l’aide de satellite réflecteurs ou
autres objets spatiaux. Leurs installations ou exploitation même à titre expérimental requiert
l’avis de la HACA ; elles donnent lieu au versement à la HACA de redevance annuelle
forfaitaire, déterminée par décret. Elles doivent scrupuleusement respecter les normes
techniques définies par la haute autorité qui à pouvoir d’inspection sur les sites (art 100).
Chose qui justifie que tout changement de station fasse l’objet d’une autorisation de la haute
autorité.

11- Les services de communication en ligne autres que de


correspondance privée (arts 102 à 105 loi 2004)
La loi définie la communication publique en ligne comme toute communication audiovisuelle
transmise sur demande individuelle par un procédé de télécommunication.
Ce service est réglementé par la loi aux termes desquels il pèse des obligations sur les
fournisseurs. Ainsi sont-ils tenus d’informer leurs abonnés de l’existence de moyens de
restreindre l’accès à certains services ou de les sélectionner et même de leur proposer au
moins un de ces moyens. Aussi ne sont-ils pas pénalement ou civilement responsables du fait
du contenu de ces services que si ayant été saisies par une autorité judiciaire, ils n’ont pas agi
promptement pour empêcher l’accès à ce contenu. En outre, ces prestataires de service sont
tenus de fournir des informations de nature à permettre l’identification de toute personne
ayant accès à leur service. Il faut ajouter que ces personnes éditant un service de
communication en ligne doivent tenir à la disposition du public, s’il s’agit de personne
physique leur nom, prénom et domicile et s’il s’agit de personne morale leur dénomination ou
raison sociale et leur siège social, le nom du Directeur de publication, le nom, la
dénomination ou raison sociale et l’adresse des prestataires. Enfin, les personnes agissant à
titre non professionnel peuvent, communiquer que le nom, d’identification personnelle pour
préserver l’anonymat.

II- L’USAGE DES FREQUENCES DE RADIODIFFUSION SONORE ET


TELEVISUELLE
L’utilisation des fréquences de radio et télévision est soumise à des conditions tracées par la
loi du 14 décembre 2004 révisée par la loi du 27 décembre 2017 et est sous la supervision de
la HACA. Nous verrons ici le mode d’octroi des fréquences, la convention de concession liant

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la HACA c’est-à-dire l’Etat au concessionnaire et les conditions techniques de l’usage et de


l’exploitation des fréquences.

A- Le mode d’octroi des fréquences (Art 45, loi 2004 // Art 8, loi 2017)
Ce droit revient au gouvernement de déterminer après avis de la HACA et de l’organisme
chargé de la gestion des fréquences, l’ATCI (l’Agence des Télécommunications de Côte
d’Ivoire), quelles sont les bandes de fréquences ou fréquences qui sont attribuées aux services
de l’Etat et celles dont l’attribution ou l’assignation est confiée à la HACA.

1- L’appel d’offres et l’appel à candidatures (arts 125 à 128 loi 2017)


La procédure ou mode d’octroi des fréquences est celle de l’appel d’offres pour les radios et
télévisions commerciales et de l’appel à candidatures pour les radios et télévisions non
commerciales. C’est la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle qui est chargée de
publier la liste des fréquences disponibles ainsi que l’appel d’offres ou l’appel à candidatures.
Pour l’appel à candidature, il faut noter que les déclarations de candidature sont présentées
soit par une société soit par une association déclarée selon la législation en vigueur.

2- Le contenu du dossier (Art 49 loi 2004 // Art 151 loi 2017)


L’art 151 précise le contenu de l’appel d’offres ou de l’appel à candidatures. Le dossier
indique précisément :
-L’objet et les caractéristiques générales du service ;
-Les caractéristiques techniques d’émissions ;
-L’étude d’impact environnemental ;
-L’origine et le montant des financements ;
-Les prévisions des dépenses et des recettes ;
-La liste des administrateurs ;
-La composition du ou des organes de direction ;
-Les statuts de la personne morale qui fait acte de candidature ;
-La composition du capital ;
-Le cautionnement dont le montant est fixé par décret.

3- L’examen des dossiers


Si les autorisations d’usage des fréquences de radio diffusion par voie hertzienne (voie radio
électrique en libre propagation dans l’espace sans support physique) sont délivrées aux
sociétés ou aux associations par la HACA, elles le sont surtout après un rapport technique
d’une commission dite Commission d’examen des dossiers d’appel d’offres ou d’appel à
candidatures créée par décret en conseil des Ministres.
Cette commission comprend 9 membres dont 7 représentants de l’Etat désigné par les
ministères de la Communication, de l’intérieur, de l’Economie et des finances , de
l’environnement, de la culture, de la sécurité et de l’éducation nationale et 2 représentants de
l’ATCI. La présidence de la commission est assurée par le représentant du ministère de la
communication. Le rôle de la commission est prépondérant en ce sens qu’elle apprécie selon
la loi l’intérêt de chaque projet pour le public, au regard des impératifs prioritaires notamment
la sauvegarde du pluralisme des courants d’expression socioculturels, la diversification des

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opérateurs et la nécessité d’éviter des abus de position dominante, ainsi que les pratiques
entravant le libre exercice de la concurrence. La commission tient également compte des
références du candidat dans les activités de communication et du financement et des
perspectives d’exploitation du service autorisé. L’examen de dossier terminé et l’autorisation
donnée par la HACA, l’on assiste à la signature d’une convention entre l’Etat et le
concessionnaire. (Art 53 loi 2004)

B- LA CONVENTION DE CONCESSION
1- Définition et contenu de la Convention de concession
La convention de concession est un accord général passé entre l’Etat et le candidat retenu
après avis du ministre chargé de l’Economie et des Finances et qui détermine notamment les
rapports entre l’un et l’autre, les obligations du concessionnaire, la possibilité d’acquisition
d’installation et la mise en place de matériel de diffusion, les règles de programmation, de
réception… Elle détermine également selon l’art 154, les conditions de diffusion de la
publicité, du parrainage et du téléachat dans le respect des règles en vigueur, les langues
utilisées.
2- La durée de l’autorisation (arts157 à161, loi 2017)
Elle ne peut excéder 10 ans pour les services de télévision et 5 ans pour les services de
radiodiffusion sonore diffusés par voie hertzienne. L’autorisation est reconduite par la HACA
hors appel à candidatures ou appel d’offres et chaque fois pour une durée de 5 ans sauf :
-Si l’Etat a modifié la destination de la ou des fréquences autorisées ;
-Si la HACA estime que la ou les sanctions dont le titulaire de l’autorisation a fait l’objet ou
que les astreintes liquidées à son encontre justifient, en raison de la gravité des agissements,
qui les ont motivées, que cette autorisation ne soit pas reconduite hors appel à candidatures
ou appel d’offres ;
-Si la situation financière du titulaire de l’autorisation ne lui permet pas de poursuivre
l’exploitation ;
-Si la HACA estime que, la reconduction de l’autorisation hors appel à candidatures ou appel
d’offres porte atteinte à l’impératif du pluralisme.
De toutes les façons la HACA fait l’évaluation des différentes autorisations un an avant leur
expiration et dresse un rapport au gouvernement pour information. Enfin, s’il est vrai que les
décisions d’autorisation et de reconduction sont publiées au J.O de la République de côte
d’ivoire, il y a lieu de rappeler que la HACA assure le respect de l’application des dispositions
de la convention.

C- LES CONDITIONS TECHNIQUES D’USAGE DES FREQUENCES ET


LEURS CONDITIONS D’EXPLOITATION (arts 170 ; 172… loi2017)
Les conditions techniques définies par la HACA en collaboration avec l’ATCI doivent être
respectées avant tout usage des fréquences pour la diffusion de services de communication par
voie hertzienne. Ce sont les coordonnées géographiques du lieu d’émission, la limite
supérieure de puissance apparente rayonnées, les caractéristiques des équipements de
diffusions utilisées et des signaux émis et la protection contre les interférences possibles avec
l’usage des autres techniques de télécommunications.

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Pour des raisons d’ordre public ou de nature technique, les deux organismes précités peuvent
regrouper plusieurs utilisateurs sur un même site. Les titulaires de l’autorisation disposent,
pour l’exploitation effective des fréquences, d’un délai maximum de 9 mois pour la
radiodiffusion sonore et de12 mois pour la télévision, à compter de la date de la signature de
la convention. La conséquence du non-respect de ces délais prescrits est le retrait du droit
d’exploiter la fréquence.
Il faut souligner que l’usage effectif des fréquences est conditionné par le versement à la
HACA d’une redevance annuelle forfaitaire fixée par décret. A partir du 24ème mois
d’exploitation, les concessionnaires doivent verser une contribution de 2,5% maximum de
leur chiffre d’affaires dont la moitié est versée a la HACA et l’autre à l’organisme chargé du
soutien et du développement de la presse écrite et audiovisuelle.

D- LES REGLES APPLICABLES A LA RADIODIFFUSION SONORE ET A


LA TELEVISION PAR CABLE OU PAR SATELLITE
Selon l’art 66, C’est la HACA qui fixe pour chaque catégorie de service de radiodiffusion
sonore ou de télévision distribué par câble ou par satellite la durée maximale des
conventions, les règles générales de programmation, les règles applicables à la publicité, au
parrainage et au téléachat. La HACA fixe :
-Les règles générales relatives aux contrats d’acquisition des droits de diffusion, selon les
différents modes d’exploitation et de limitation de la durée de ces droits lorsqu’ils sont
exclusifs ;
-Le régime de diffusion des œuvres cinématographiques de longue durée ;
-La contribution des éditeurs de service au développement de la production d’œuvres
télévisuelle, radiophonique et cinématographique.
Le caractère pluraliste de l’expression des courants de pensée et d’opinion ainsi que
l’honnêteté de l’information doivent être garantis pour les structures ayant des programmes
comportant des émissions d’information politique et générale.

Les autorisations dont la durée est de 10 ans pour les services de télévision et de 5 ans pour
les services de radiodiffusion sonore ne peuvent être accordées qu’aux sociétés par la HACA
et selon les procédures ci-dessus étudiées.

L’exploitation des réseaux de distribution par câble ou par satellite est soumise au paiement
par l’exploitation d’une redevance pour le fonctionnement à la HACA et à la retransmission
des programmes des chaines publiques de radiodiffusion sonore et de télévision diffusées par
voie hertzienne.
On notera pour terminer que la HACA veille à ce que la composition de l’offre soit conforme
à l’intérêt du public au regard notamment de la variété des services proposés. Toute
modification de la composition et de la structure d’une offre doit être soumise à la HACA qui
peut s’y opposer par décision motivée dans les 15 jours suivant la notification s’il estime
qu’elle est de nature à mettre en cause l’autorisation.

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CHAPITRE III :
LES REGLES APPLICABLES AU MESSAGE PUBLICITAIRE, AU
PARRAINAGE, AU TELEACHAT ET LE DROIT DE REPONSE
DANS LE DOMAINE DE LA COMMUNICATION
AUDIOVISUELLE

I- LE MESSAGE PUBLICITAIRE
L’art 2 de la loi du 14 décembre 2004 révisée par l’art1 de la loi du 27/12/2017 sur la
communication audiovisuelle définit la publicité comme toute forme de message audiovisuel
diffusé contre rémunération ou contrepartie en vue soit de promouvoir la fourniture des
biens ou services y compris ceux qui sont présentés sous leur appellation générique dans le
cadre d’une activité associative, commerciale, industrielle, artisanale, culturelle, agricole
ou de profession libérale, soit d’assurer la promotion commerciale d’une entreprise
publique ou privée.
Cette définition n’inclut pas les offres directes au public en vue de la vente, de l’achat ou de la
location de produit ou en vue de la fourniture de service contre rémunération .Il se pose donc
des questions quant au contenu du message publicitaire audiovisuel, à la protection d’une
catégorie d’individu et des intérêts des consommateurs.

A- Le contenu du message publicitaire (arts 194 à 208, loi2017)


Il doit être conforme aux exigences de véracité, de bonnes mœurs, de décence et de respect de
la dignité de la personne humaine. En outre, il ne doit porter atteinte ni à l’unité nationale, ni à
la sureté de l’Etat, ni au crédit de l’Etat dont il ne doit comporter aucun symbole.
Aussi, selon la loi, le message publicitaire doit être exempt de toute discrimination raciale,
sociale, ethnique ou sexuelle et de scènes de violence.
Il ne doit comporter aucun élément de nature à choquer les convictions religieuses,
philosophiques ou politiques du public.
Il ne doit pas inciter à des comportements préjudiciables à la santé, à la sécurité des personnes
et des biens ainsi qu’à l’environnement.
De toutes les façons, son contenu doit être conforme à la législation portant interdiction et
répression de la publicité mensongère ou trompeuse. Est donc interdit, le message publicitaire
concernant les produits et services faisant l’objet d’une interdiction en vertu des dispositions
législatives et réglementaires. L’organe de régulation du secteur de la publicité se chargeant
d’assurer le respect des règles déontologiques et usages professionnels en vigueur. Enfin, il
faut souligner que le quota du temps de publicité attribué à chaque titulaire de l’autorisation
est fixé tous les ans par la HACA.
B- La protection d’une certaine catégorie d’individu
Elle tient compte soit du sexe des personnes visées ; soit de leur âge car on estime que de par
leur « faiblesse » elles doivent être protégées. C’est ainsi qu’une protection particulière de
l’image de la femme en interdisant que le message publicitaire porte atteinte à sa dignité.
Par conséquent, toute utilisation abusive et dévalorisante de l’image de la femme est prohibée.
Concernant les enfants et les adolescents, la publicité ne doit pas leur porter préjudice. A cette
fin, elle ne doit pas :

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-Les inciter directement à l’achat d’un produit ou d’un service exploitant leur inexpérience ou
leur crédulité ;
-Les inciter à des abus ou à des excès manifestes ;
-Suggérer des agissements sans correctif ;
-Porter un discrédit sur l’autorité, le jugement, les préférences des parents ;
-Les présenter sans motif légitime en situation dangereuse ni présenter sous quelque forme
que ce soit, des informations visuelles ou sonores de nature à leur causer un tort physique ou
moral ;
-Convier des enfants à des rencontres organisées à des fins publicitaires qui leur seraient
étrangères.
Les enfants et les adolescents ne peuvent être prescripteurs d’un produit ou d’un service. Ils
ne peuvent être les auteurs principaux que s’il existe un rapport direct entre eux, le produit ou
le service concerné. La publicité doit respecter la personnalité de l’enfant et préserver son
épanouissement.

C- La protection des intérêts des consommateurs (arts 223, loi2017)


Le message publicitaire doit être conçu dans le strict respect des intérêts des consommateurs.
C’est pourquoi le message publicitaire ne doit pas directement ou indirectement, par
exagération, par omission, par des moyens subliminaux ou en raison de son caractère ambigu,
induire le consommateur en erreur. Il ne doit pas abuser de leur confiance ou exploiter leur
manque d’expérience ou de connaissance. En outre, le message publicitaire doit être
clairement annoncé, aisément identifié comme tel et nettement séparé du reste du programme,
avant comme après leur diffusion, par des écrans reconnaissables à leurs caractéristiques
visuelles et sonores.
Enfin, les émissions religieuses télévisées et radiodiffusées peuvent être interrompues par des
messages publicitaires dont les modalités d’application sont déterminées par décret.

II- LE PARRAINAGE ET LE TELEACHAT

A- LE PARRAINAGE
Selon la loi, c’est toute contribution d’une entreprise ou d’une personne morale publique ou
privée n’exerçant pas d’activité de radiodiffusion ou de production d’œuvres audiovisuelles
au financement d’émissions de radio ou de télévision afin de promouvoir son nom, sa marque,
son image, ses activités ou ses réalisations.
Quelles sont les conditions et les modalités du parrainage d’une émission radio ou télévision
et en quoi consiste le téléachat?

1- Les conditions du parrainage (arts209 à 2018, loi 2017)


Pour la loi sur la communication audiovisuelle, seules les entreprises privées ou publiques
peuvent financer, en espèce ou en nature, des émissions dans le but de promouvoir leur image,
leurs activités ou leurs réalisations moyennant la possibilité d’y être mentionnées.
Cependant, il existe des restrictions au parrainage des émissions télés ou radiodiffusés en ce
sens que, les journaux télévisés et radiodiffusés, les émissions d’information et les rubriques
qui leur sont intégrées ne peuvent pas être parrainés.
Aussi, l’entreprise qui parraine l’émission doit demeurer étrangère à la conception, au
déroulement et au contenu de celle-ci. Sa présence au cours de l’émission n’est possible que
pour rappeler sa contribution. C’est pourquoi, la HACA exerce par tous moyens un contrôle

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approprié sur notamment l’objet, le contenu, les modalités de programmation des émissions
publicitaires et parrainées.

2- Les modalités du parrainage


Les émissions parrainées doivent être clairement annoncées comme telles et ne souffrir
d’aucune ambigüité. Aussi, l’entreprise parrainant une émission doit être mentionnée avant ou
après diffusion de celle-ci par son nom, sa dénomination ou sa raison sociale et par la
référence aux signes distinctifs habituellement associés à la présentation de ce nom, de cette
dénomination ou raison sociale. De telles mentions peuvent également apparaitre
ponctuellement associées à l’intérieur des émissions parrainées sans qu’il puisse s’agir
d’affichage permanent.
La loi définie les signes distinctifs associés au nom de l’entreprise en partant du sigle, du logo
type, des facteurs d’image à l’exclusion du produit lui-même ou de son conditionnement.
Lorsque le parrainage est destiné à financer une émission de jeux ou de concours, des produits
ou services de l’entreprise qui parraine cette émission, pourront être remis gratuitement aux
participants à titre de lots. Ces produits pourront apparaitre sur le plateau de l’émission
considérée lors de leur remise aux participants, à condition que leur présentation soit d’une
stricte neutralité, sans jamais être accompagnée d’argumentation ou de mise en valeur, de
nature à inciter à la consommation ou à l’achat de ces produits.
Enfin, on notera que le générique, le sonal et des bandes annoncées ont pour objet premier, la
présentation de l’émission parrainée. Mais ne doivent pas servir à la promotion des
caractéristiques des biens ou des services produits ou commercialisés par l’entreprise qui la
finance, ni être l’occasion de citations de nature argumentaire.

B- Le téléachat (219 à 225, loi 2017)


Constituent, des émissions de téléachat, les émissions consacrées en tout ou partie à la
présentation et à la promotion de biens ou de services offerts directement à la vente sauf ceux
dont la publicité est interdite aux services de radiodiffusion.
Ce type d’émission doit être annoncé clairement afin d’éviter toute confusion avec d’autres
émissions. Aussi, lors de la présentation des biens ou services offerts à la vente, les émissions
de téléachat ne peuvent comporter l’indication de la marque du nom du fabricant, du
distributeur ou du prestataire de service. Ici également, l’intérêt du consommateur est protégé
car la présentation des biens ou services offerts à la vente doit être conçue dans des écrans
publicitaires. Leurs modalités de mise en œuvre sont déterminées par la HACA.

III- L’EXERCICE DU DROIT DE REPONSE EN MATIERE AUDIO-VISUELLE


A- L’ouverture de l’exercice du droit de réponse (arts 184 à 193, loi 2017)
Elle s’analyse au niveau des personnes ayant ce droit, des infractions visées et du délai
d’exercice du droit de réponse.

1- LES PERSONNES TITULAIRE DU DROIT DE REPONSE


L’exercice du droit de réponse en matière de communication audiovisuelle est reconnu à toute
personne physique ou morale. S’ajoutent également, les organismes des services publics et
ceux du secteur privé qui assurent à quelque titre ou sous quelque forme que ce soit, un
service de communication audiovisuelle.

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La personne qui désire faire usage de son droit de réponse doit préciser la date et l’heure de
l’émission ainsi que le nom de la station incriminée. Elle doit également indiquer les passages
contestés et la teneur de sa réponse.
Ce droit est également reconnu aux héritiers en ligne directe, aux légataires universels ou au
conjoint de la personne atteinte dans son honneur ou dans sa réputation.
Quant aux personnes morales, elles exercent leurs droits par l’intermédiaire de leur
représentant légal. Le titulaire du droit ou son héritier peut donc pour toute émission
comportant des éléments incriminés par la loi exercer son droit.

2- Les infractions visées par l’exercice du droit de réponse


Ce sont comme pour les délits de personne toute imputation susceptible de porter atteinte à
l’honneur ou à la réputation des auditeurs ou des téléspectateurs.
Pour que le droit de réponse puisse être autorisé, la loi souligne que les infractions visées
doivent l’avoir été dans le cadre d’une activité de communication audiovisuelle. Le
demandeur touché dans ses droits dans le cadre d’une diffusion quelconque doit préciser les
imputations sur lesquelles il souhaite répondre et la teneur de la réponse qu’il propose d’y
apporter. Mais l’exercice de ce droit est enfermé dans un délai.

3- Les délais d’exercice du droit de réponse (art 187, loi 2017)


La demande d’exercice du droit de réponse doit être présentée dans les 8 jours suivants la
diffusion du message contenant l’imputation qui la fonde. Toutefois, le délai est porté à 15
jours lorsque le message contesté a été exclusivement mis à la disposition du public à
l’étranger ou dans un département autre que celui où la personne mise en cause a son
domicile.
Enfin pour les services de communication publique en ligne, (toute communication
audiovisuelle transmise sur demande individuelle par un procédé de télécommunication) la
demande d’exercice du droit de réponse est présentée dans les 4 jours suivants la réception du
message.

B- Les obligations liées au droit de réponse


On les appréciera au niveau de la diffusion du droit de réponse et des obligations pesant sur
les entreprises de communication audiovisuelle.

1- La diffusion du droit de réponse


La demande d’exercice du droit de réponse est adressée au responsable de la station de
radiodiffusion sonore ou télévisuelle par lettre recommandée avec accusé de réception ou par
voies les plus rapides.
Si la loi ne précise pas ces voies les plus rapides, on pourrait penser à toute voie permettant
au plus vite de réclamer ses droits au responsable de l’entreprise audiovisuelle.
Ainsi, les radiodiffusions sonores et télévisuelles doivent informer le demandeur du jour et de
l’heure où sera diffusée sa réponse, annoncée comme l’exercice du droit de réponse. Il doit
être fait mention de l’émission incriminée. La diffusion du droit de réponse ne doit pas être
accompagnée de commentaire qui met en doute le contenu du message du demandeur. En
outre, la réponse doit être diffusée dans des conditions techniques équivalentes à celles dans
lesquelles a été diffusé le message contenant l’imputation invoquée et de manière que lui soit
assurée une audience équivalente à celle du message précité.
En période de campagne électorale, lorsqu’un candidat est mis en cause, le droit de réponse
est diffusé sans délai dès réception.

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En cas de refus ou de silence gardé sur la demande par son destinataire dans les 4 jours
suivant sa réception, le demandeur peut saisir le président du TPI, statuant en matière de
référé qui peut ordonner sous astreinte la diffusion de la réponse. Il peut déclarer son
ordonnance exécutoire sur minute nonobstant toutes voies de recours.
Enfin on soulignera que la présente procédure n’est pas exclusive d’un éventuel recours
auprès de la HACA afin qu’il soit fait droit à sa demande.

2- Les obligations pesant sur les entreprises de communication


audiovisuelles en matière de droit de réponse
Il est fait obligation aux personnes assurant à quelque titre que ce soit ou sous quelque forme
un service de communication audiovisuelle, de garantir l’exercice du droit de réponse tel que
décrit par la présente loi, que la production soit propre ou pas. A ce titre, cette personne se
doit de désigner un responsable chargé d’assurer l’exécution des obligations se rattachant à
l’exécution des obligations. Il pèse également sur les radiodiffusions sonores et télévisuelles
une obligation de conservation de l’enregistrement intégral de leur émission pendant 15 jours
minimum. Mais en cas de demande d’exercice du droit de réponse, le délai de conservation
est prorogé jusqu’à l’intervention du règlement définitif du litige. Aussi, toute personne
nommée ou désignée dans un service de communication en ligne dispose d’un droit de
réponse sans préjudice des demandes de correction ou de suppression du message qu’elle peut
adresser au service tant que ce message est accessible au public.
La réponse établie par le demandeur ou celle qui a été arrêtée avec son accord est conservée
et peut être consultée par le public pendant trente (30) jours à compter de la date de
contestation. La correction ou la suppression du message incriminé est faite dans un délai
maximum de dix(10) jours à compter de la date de contestation. Dans tous les cas, ces délais
peuvent être prorogés avec l’accord du demandeur. La réponse étant gratuite, l’absence de
réponse sauf accord du demandeur est assimilée à un refus et ouvre au demandeur le droit de
recours.
La réponse fait référence au titre de l’émission ou du message en cause et rappelle la date ou
la période de la diffusion ou la mise à disposition du public. Pour les services de
communication publique en ligne, la réponse est accessible au public au minimum pendant
vingt-quatre heures. Pour ces services, la preuve du contenu du message peut être rapportée
par tout moyen. Les messages et tout autre document nécessaire à l’administration de la
preuve des imputations de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la réputation du demandeur
doivent être conservés sous la responsabilité du ou des dirigeants de la station de
radiodiffusion jusqu’au règlement définitif du litige.

IV-Récapitulatif des sanctions en matière d’infractions commises dans le


secteur de la communication audiovisuelle (arts 226 à 240, loi 2017)
Dans l’exercice des activités du secteur de la communication audiovisuelle des infractions
peuvent être commises. Celles-ci sont constatées par des agents assermentés de la HACA par
le biais de procès-verbaux. Leurs P.V qui valent jusqu’à inscription de faux sont transmis
dans les huit jours au président de la HACA qui transmet copies au dirigeant de droit ou de
fait du service de communication audiovisuelle qui a commis l’infraction. Avant de prendre
fonction, les agents assermentés de la HACA prêtent serment devant le tribunal en ces termes
« je jure de bien loyalement remplir mes fonctions avec exactitude et probité ». Dès

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constatation de l’infraction les agents assermentés peuvent, sur instruction de la HACA


procéder à la mise sous scellé des installations matérielles selon les formes prévues au code de
procédure pénale.
Les infractions et leurs sanctions
Il est à rappeler que la peine d’emprisonnement est exclue pour les délits de presse sans
préjudice des sanctions disciplinaire et administratives auxquelles ils s’exposent.
Les journalistes professionnels et techniciens du secteur de la communication audiovisuelle
auteurs de délits de presse sont passibles des peines prévues à cet effet par la loi portant
régime juridique de la presse.
°En vertu de la loi, quiconque prête son nom ou emprunte le nom d’autrui en violant de ses
dispositions est puni d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d’une amende de 5 à20
millions de francs ou l’une de ces deux peines seulement.
Les mêmes peines sont applicables à toute personne bénéficiaire de l’opération de prête-nom.
Idem pour le dirigeant ou le gérant de l’entreprise de communication lorsque l’opération de
prête- nom a été faite au nom d’une société ou d’une association.
°sont (L’art 227) punis d’une amende de 2 à 20 millions de francs et une peine
d’emprisonnement de trois mois à un an ou l’une de ces deux peines seulement, les personnes
physiques et les dirigeants de droit ou de fait des personnes morales qui n’ont fourni les
informations obligatoires au titre de cette loi.
°Sont puni d’une amende de 5à 20 millions de francs et d’une peine d’emprisonnement de 6
mois à 2 ans ou l’une de ces deux peines seulement , les personnes physiques et les dirigeants
de droit ou de fait de société par actions qui en violation des dispositions de la loi ont émis des
actions au porteur ou n’ont pas fait toute diligence pour faire mettre les actions au (titre
portant simplement 1er ordre) porteur sous la forme nominative ( titre qui mentionne le nom
de son titulaire, et dont la négociation s’effectue par la formalité du transfert sur les registres
de la société).
°Est puni d’une amende de 5à 20 millions de francs d’une peine privative de liberté de 6 mois
à 2 ans le dirigeant de droit ou de fait d’un service de communication audiovisuelle qui a émis
ou fait émettre :
-Sans autorisation ou en violation d’une décision de suspension ou de retrait ou sur une
fréquence autre que celle qui a été attribuée.
-En violation des dispositions concernant la puissance ou le lieu d’implantation de l’émetteur
en méconnaissance des normes techniques exigées ;
-Sans avoir conclu avec la HACA la convention prévue à l’art 154 de la loi.
°Est puni d’une amende de 5 à 20 millions de francs et d’une peine d’emprisonnement de
deux à cinq ans ou l’une de ces deux peines seulement le dirigeant de fait ou de droit d’un
distributeur de services par satellite qui amis à la disposition du public une offre de service de
communication audiovisuelle ou qui s’est abstenu de porter à la connaissance de la HACA les
modifications des éléments contenus dans le dossier d’autorisation (Art 143 loi 2017)
°Est puni d’une amende de 5 à 20 millions de francs et d’une peine d’emprisonnement de 6
mois à 2 ans, quiconque établi sans autorisation de la HACA, ou maintien, en violation d’une
décision de retrait de cette autorisation, un réseau distribuant par câble des services de
radiodiffusion sonore et de télévision. Dans le cas de récidive les peines ci-dessus sont portées
au double.

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°Dans le cas de récidive ou dans le cas où l’émission irrégulière a perturbé les émissions ou
liaison hertziennes d’un service public, d’une société nationale de programme ou d’un service
autorisé, l’auteur de l’infraction est puni d’une amende de 10 à 50 millions de francs et d’un
emprisonnement d’un an à trois ans.
°L’omission de conservation des émissions télévisées ou radiodiffusées dans un délai de
trente jours est punie d’une amende de 500000 à 5 millions de francs pour les radios et
télévisions commerciales associative ou communautaires.
°Aussi, l’omission de conservation des émissions télévisées ou radiodiffusée dans un délai de
15 jours est punie d’une amende de 100000 à 1000000 de francs pour les radios et télévisions
communautaires, associatives, locales ou régionales.
°Conformément aux dispositions de l’art240, le tribunal prononce la confiscation des
équipements matériels, dispositifs et instruments ainsi que des documents publicitaires.
°En cas de diffusion en violation d’une disposition légale ou conventionnelle d’émissions
attentatoires à la dignité humaine et contraire aux bonnes mœurs, le responsable de la station
de radio ou de télévision est puni d’une amende de 2 à 20 millions de francs. Ici aussi le
tribunal prononce la confiscation des équipements et autres…
°Sont punies aux termes de l’art 236 de la loi , d’un emprisonnement d’un ans à cinq ans et
d’une amende de 5 à 50 millions, la fabrication, l’importation en vue de la vente ou de la
location, l’offre à la vente, la détention en vue de la vente, la vente ou l’installation d’un
équipement , matériel, dispositif ou instrument conçu, en tout ou partie, pour capter
frauduleusement des programmes télédiffusées, lorsque ces programmes sont réservés à un
public déterminé qui y accède moyennant une rémunération versée à l’exploitant du service.
°Est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 5 à 50 millions,
l’organisation en fraude des droits de l’exploitant de service, de la réception par les tiers des
programmes par un réseau distribuant par câble des services de radiodiffusion sonore et de
télévision.
°Est punie d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 1 à 10 millions de
francs, l’acquisition ou la détention, en vue de son utilisation d’un équipement, matériel,
dispositif ou instrument.
°Aussi le président du tribunal peut par ordonnance sur requête, autoriser, la saisie des
équipements, matériel et autres, des documents techniques, plans d’assemblage, descriptions
graphiques, prospectives et autres documents publicitaires présentant ces équipements et, ce
même avant édition ou distribution ainsi que des recettes procurées par l’activité illicite même
si le demandeur s’est constitué partie civile. Il peut également, statuant en référé, ordonner la
cessation de toute fabrication.

FIN !!!!!!!!!!!!!!!!! MERCI

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