Diffraction de Rayon X
Diffraction de Rayon X
Diffraction de Rayon X
Définition:
Les rayons X sont des ondes électromagnétiques de longueur d’onde comprise entre 0,1 Å et 10
Å. Les rayons X utilisés en radiocristallographie ont des longueurs d’onde voisines de 1 Å, ordre
de grandeur des distances interatomiques dans les cristaux métalliques.
Quand un faisceau de rayons X tombe sur un matériau métallique, une partie du faisceau pénètre
dans le matériau ; elle est, pour une part, transmise (si l’échantillon est suffisamment mince) et,
pour l’autre part, absorbée. L’autre partie du faisceau est diffusée, c’est-à-dire réémise sous forme
d’un rayonnement X de même longueur d’onde que le rayonnement incident, dans des directions
différentes de celles du faisceau incident. Ce dernier phénomène est à la base de la diffraction
des rayons X par les cristaux.
Tubes à rayons X
Sous sa forme la plus simple, on peut schématiser un tube à rayons X de la manière suivante
(figure 1) : dans une enceinte dans laquelle on a réalisé le vide, un filament f, la cathode, le plus
souvent en tungstène, est chauffé par le passage d’un courant électrique de faible intensité (3 à 5
A sous 6 à 10 V). Sous l’effet de cet échauffement, le filament émet des électrons. Une différence
de potentiel V de quelques dizaines de kilovolts (≤60 KV) est appliquée entre la cathode et une
pièce métallique massive : l’anticathode A ou anode. Les électrons e émis par la cathode sont
accélérés et viennent bombarder l’anticathode avec une énergie cinétique élevée eV.
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X complexe dû à deux phénomènes bien distincts :
— un spectre continu qui ne dépend, en première approximation, que de la tension V;
— un spectre de raies ou spectre caractéristique qui dépend de la nature de l’anticathode ; la
figure 2 montre le spectre du rayonnement émis par une anticathode de cuivre.
Quand on veut un rayonnement monochromatique, on utilise une raie du spectre caractéristique
(très généralement la raie Kα qui est la plus intense, figure 2).
Quand on veut un rayonnement polychromatique, on utilise le spectre continu.
( )= exp −
Ce coefficient massique d’absorption est caractéristique d’un élément chimique ; il ne dépend pas
de l’état physique du corps, ni des combinaisons chimiques dans lesquelles il entre. Pour les 92
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éléments naturels, les valeurs de (μ/ρ) sont données, en fonction de la longueur d’onde λ du
rayonnement X, dans les Tables internationales de cristallographie. Les courbes donnant
l’évolution de (μ/ρ ) en fonction du numéro atomique Z sont données, pour les principaux
rayonnements utilisés en métallographie, sur la figure 3. Sur ces courbes, on constate des
discontinuités dues au phénomène d’absorption par fluorescence. L’existence de ces
discontinuités est utilisée dans la filtration des rayons X.
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.
Figure 4 : Principe de la filtration de la raie Kβ du molybdène par un filtre en zirconium.
2 . sin( ) = . λ
4
Cette loi montre que, pour un matériau donné et un faisceau de rayons X monochromatiques, il
n’y aura diffraction des rayons X que pour des angles d’incidence θ bien déterminés. Ces angles
sont en relation avec les distances entre les plans réticulaires produisant les réflexions.
Exemple : ainsi, on parle de réflexion 111 du premier ordre sur les plans réticulaires (111) et de
réflexion 222, réflexion du deuxième ordre sur ces mêmes plans réticulaires.
La mesure des intensités diffractées est indispensable, dans de très nombreuses applications de
la radiocristallographie, à la description de la structure des matériaux métalliques (identification et
dosage des phases, description de la texture cristallographique, etc.).
La méthode des poudres ou méthode de Debye-Scherrer est celle essentiellement utilisée dans
les laboratoires de métallographie. Ce sont ses principales utilisations que nous allons développer
en premier.
Notons qu’il est possible d’obtenir des diagrammes de diffraction des rayons X avec des
matériaux non cristallins : solides à l’état amorphe (verres) ou liquides. La caractéristique
essentielle du diagramme est la présence d’un anneau (maximum d’intensité) très intense, suivi
de faibles oscillations de l’intensité diffractée. L’analyse de la structure de cette courbe permet
d’obtenir des renseignements sur la répartition des atomes ou molécules dans le corps.
. =2 sin ( )
Chacun de ces cristaux donne un faisceau réfléchi, dévié d’un angle θ1 par rapport au faisceau
incident comme indiqué sur la figure 6. L’ensemble des faisceaux réfléchis forme un cône axé sur
6
le faisceau incident et d’angle au sommet 2θ1 (figure 7). Chaque cône est caractéristique d’une
certaine distance réticulaire dh1k1l1 et d’un certain ordre n de réflexion.
De la mesure de l’angle θ1, connaissant λ, on peut calculer dh1k1l1/n et déterminer ainsi les
distances des différents plans réticulaires du cristal.
Il existe de très nombreux montages permettant la mise en œuvre pratique de cette méthode. Ces
montages diffèrent par :
— la manière d’obtenir le rayonnement monochromatique, (filtre, monochromateur, compteur à
fort pouvoir de résolution en énergie) ;
— le type d’échantillon utilisé (poudre, échantillon massif, échantillon mince) ;
— le type de détecteur de rayons X utilisé (film, compteur).
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Figure 7: Cônes de diffraction des rayons X par l’échantillon E.
Structures cubiques
Elles sont caractérisées par le seul paramètre a (longueur de l’arête du cube élémentaire).
Le cliché de poudres permet facilement de déterminer la maille et le type de réseau.
=
√ℎ + +
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Figure 8 : Diagrammes de Debye-Scherrer : schéma des différentes raies présentes dans
les clichés de matériaux de structure cubique.
Dans le tableau 2 sont indiqués les rapports à la première distance dh1k1l1 possible des distances
dhkl pour les trois types de réseau. Sur le diagramme, on cherche d’abord le rapport des distances
des deux premières raies. Si l’on trouve pour ce rapport , le diagramme est celui du
système cubique à faces centrées. S’il est au contraire égal à , on cherche la valeur du
e
rapport correspondant à la 7 raie. Si l’on trouve , le système est cubique centré ; si l’on
trouve , le système est cubique simple. Quel que soit le montage utilisé, les mesures
sont toujours suffisamment précises pour permettre de distinguer le type de réseau sans
ambiguïté.
Connaissant le type de réseau, l’indexation de toutes les raies se fait sans difficulté. Le paramètre
a est alors calculé au moyen de la relation :
= ℎ + +
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Tableau 2 : Liste des premières réflexions des réseaux cubiques.
=
ℎ + + ( )
On constate qu’à la constante lga près, les valeurs de lg dhkl ne dépendent que de c/a. À partir de
la liste des dhkl observés sur le diagramme de Debye-Scherrer, on trace sur une bande de papier
des repères correspondant aux différentes valeurs de lg dhkl. On place cette bande sur un abaque
de Hull (figure 9). On la déplace horizontalement et verticalement jusqu’à ce que tous les repères
de la bande coïncident avec une courbe hkl de l’abaque.
La bande coupe l’axe des ordonnées pour une certaine valeur du rapport c/a. Par simple lecture,
on peut indexer l’ensemble des raies, puis calculer les paramètres a et c en résolvant un système
d’équations à deux inconnues.
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Figure 9 : Abaque de Hull d’un cristal de réseau quadratique.
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