Dossier de Presse Que Fait L'Armee Francaise en Afrique
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Dossier de presse
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Que fait l’armée française en Afrique? Présentation.………..…………………………………………p.3
Article de Comi Toulabor sur les accords de défense signés entre la France et le Togo, paru
dans Billets d’Afrique en avril 2009……….……………………………………………………………….p.6
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Que fait l’armée française en Afrique?
Présentation du livre
Que fait l’armée française en Afrique? Et de quel droit s’y trouve-t-elle encore aujourd’hui?
Si l’on en croit les discours officiels, elle n’y aurait plus depuis longtemps que des missions
humanitaires et de maintien de la paix. La page du néocolonialisme et de la Françafrique
aurait été tournée en même temps que finissait la guerre froide.
Entre héritage colonial et stratégies pour s’adapter à l’évolution des rapports de force inter-
nationaux, cette politique n’a jamais cessé d’être criminelle.
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Table des matières
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Interview de l’auteur Raphaël Granvaud
sur le rôle de l’armée française en Afrique
C’est le contribuable français qui, sans forcément le savoir, contribue à cet « effort de guerre » dont le but n’est pas de pro-
téger la France contre une éventuelle agression extérieure mais souvent de soutenir des dictateurs vassalisés.
Les parlementaires sont-ils associés à la politique militaire de la France depuis les annonces de réforme du prési-
dent Sarkozy?
R.G:Comme le prévoient les modifications constitutionnelles survenues l’été dernier, les parlementaires ont eu à se pronon-
cer fin janvier sur quelques unes des principales opérations militaires françaises, dont 4 en Afrique. Mais le débat qui a pré-
cédé le vote était bâclé et il ne s’agissait que de donner un chèque en blanc à l’exécutif. Par ailleurs, l’action des parlemen-
taires ne survient toujours qu’a postériori. Ils sont simplement informés du déclenchement d’une opération militaire, mais ils
ne votent que sur la reconduction des opérations de plus de 4 mois, et ils continuent d’être tenus dans l’ignorance des opé-
rations des forces spéciales, même après coup. Ils n’ont pas davantage été consultés pour l’ouverture d’une nouvelle base
militaire à Abu Dhabi, et cela n’a pas l’air des les déranger plus que ça.
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Le Togo a été le premier pays africain a signé le nouvel accord de défense
avec la France
Commentaire de Comi Toulabor, politologue spécialiste du Togo
Article paru dans Billet d’Afrique, n°176, avril 2009
Le 13 mars dernier a porté une chance extraordinaire (et pourquoi pas aussi à la France de Sarkozy ?) au Togo de
Faure Gnassingbé, fils de l’ancien dictateur Eyadéma, qui se réjouit que son pays ait été « le premier africain à si-
gner » le nouvel « accord de partenariat de défense » avec la France. Mais cet accord est-il vraiment nouveau ?
Cette défense en partenariat (le mot partenariat est devenu un terme-épice qui pimente toutes les sauces françafricaines)
vient concrétiser le discours du 28 février 2008 du président Sarkozy au Cap et celui du candidat UMP, le 19 mai 2006 à
Cotonou, qui plaident tous pour une réforme de la politique africaine de la France, ce serpent de mer que tout candidat fran-
çais à la magistrature suprême qui se respecte, se croit obligé de sortir sans que personne ne lui demande rien. Ce
« partenariat de défense » qui articule en politique d’action les promesses de Sarkozy qui fait tout ce qu’il a dit en
« décomplexé », et en toute décontraction sans aucune contradiction, soulève cependant un certain nombre de questions et
d’observations.
La toute première proposition de Sarkozy dans son discours du Cap était relative aux accords de défense, signés en ce qui
concerne le Togo le 10 juillet 1963, dans la foulée de l’assassinat du président togolais Sylvanus Olympio qui n’en voulait
pas. Le président français annonçait que ces accords « doivent reposer sur les intérêts stratégiques de la France et de ses
partenaires africains », et que surtout, il faut noter ce point important, « la France souhaite engager des discussions avec
tous les Etats africains concernés pour adapter les accords existants aux réalités du temps présent et en tenant le plus
grand compte de leur propre volonté ». Les « discussions » qui ont abouti à cette signature du 13 mars ont été d’une telle
opacité que la « propre volonté » du partenaire togolais Faure, qui n’a rien demandé, a été confondue avec la « propre vo-
lonté » de Sarkozy. C’est sa vision des « choses » africaines qui est proposée sinon imposée comme accord. Et on voit mal
Faure en prendre l’initiative ou même faire des contre-propositions en ce sens que les accords militaires existants signés
par son père sont à son avantage. Rien que sur ce plan de la mise en forme du « nouveau partenariat de défense », la
question est de savoir ce qui a fondamentalement changé par rapport à hier, de de Gaulle à Chirac, surtout « qu’il [ne] faille
[pas] nécessairement faire table rase et tout effacer d’un seul trait de plume » comme se plaît à le dire Sarkozy au Cap.
Datant pour la plupart après 1960, ces accords faisaient de la France un coresponsable ou un cogestionnaire de l’Etat togo-
lais à qui elle se substituait si elle le décidait selon sa « propre volonté ».
En attendant de connaître exactement son contenu, il faut noter qu’on ne sait pas si ce « nouvel accord de partenariat de
défense » est militaire ou humanitaire, ou les deux à la fois. Parce que, au moins à partir des années 1990 avec les proces-
sus de démocratisation, la France a habitué son monde à voir de l’humanitaire là où elle fait précisément du militaire. La
guerre civile du Biafra en 1967 a été le moment expérimental de ce mélange des genres qui a si bien réussi, et par la suite
et à plusieurs reprises validé au nom de la maxime « sauver ses ressortissants en danger dans les crises politiques inter-
nes » qui secouent de temps à autre son pré carré africain. Au regard de cette mémoire, - et l’état-major français en a sous
le képi une bien formatée par l’histoire -, il est permis d’être circonspect et méfiant quant à ce nouvel ordre militaire que Sar-
kozy est en train de déployer en Afrique sous le label trompeur de « partenariat de défense ».
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Quelle transparence?
Il est proclamé urbi et orbi que ce nouvel accord sera ratifié par les deux parlements français et togolais et publié au Journal
Officiel (JO). Ce qui serait gage de « transparence », cet autre terme-épice sarkoziste qui fait mouche et monte au nez.
Quand on sait comment fonctionnent les deux parlements dans les procédures de contrôle de l’exécutif, notamment dans ce
domaine régalien de la défense, on peut s’interroger sur la nature et le degré de cette « transparence » annoncée. En
France, la tradition de démocratie arithmétique empêche de vrais débats au parlement sur des sujets relatifs aux relations
franco-africaines abandonnés à des lobbyistes entreprenants. On sait que dans et hors de l’hémicycle, le sujet est même
tabou en ce sens qu’il est considéré comme politiquement sale et électoralement peu gratifiant, et que majorité et opposition
y sont en concurrence dans la promotion du rang de puissance et grandeur de leur pays dans le monde et surtout en Afri-
que, quand l’ignorance ne fait pas le reste. Au Togo, où on a aussi ses traditions parlementaires, l’accord sera envoyé
« pour examen » au groupe parlementaire du parti au pouvoir et seulement « pour avis » aux députés de l’opposition. Le
texte de « nouveau partenariat de défense » passera comme un courrier électronique aux deux parlements et ce n’est pas
le fait qu’il soit publié au JO qui garantit une quelconque « transparence » qui, dans le cas d’espèce, n’est qu’une opacité
« décomplexée » comme aime le pratiquer le président français.
Le nouvel ordre militaire sarkoziste, si tant qu’il en est un, est en fait l’aboutissement structurel du dégel de la guerre froide
depuis la chute du mur de Berlin qui induit une révision de plus en plus drastique de la politique de défense dispendieuse de
Paris qui n’a plus les moyens financiers de son rang de puissance en Afrique pour laquelle le titre « gendarme » lui était
conféré et reconnu par ses alliés idéologiques. C’est dans ce mouvement de rétrécissement-redéploiement qu’en 1994 la
France a eu l’initiative du programme Recamp (Renforcement des capacités africaines au maintien de la paix) qu’il gère
avec l’aval de l’ONU et de l’Union africaine. Ce programme a pour objectif de fournir aux Africains les moyens d’assurer leur
propre sécurité et de gérer leurs propres crises. En réalité le Recamp est une reprise, en le continentalisant, du vieux proto-
cole oublié, en tout cas jamais appliqué, de la CEDEAO datant de juin 1977 : l’Accord de non-agression et d’assistance en
matière de défense (ANAD). Comme le Recamp et l’Anad, le nouveau partenariat militaire de Sarkozy mutualise les logisti-
ques et les intendances sécuritaires, mutualisation que l’ONU, l’UE (Union européenne) et l’UA (Union africaine) ont avalisé
en toute « transparence » comme le font les parlements français et togolais. Ce qui est frappant (et chapeau l’artiste !) c’est
cette capacité qu’a la France de faire endosser sa « politique africaine » par ses partenaires européens ou onusiens qui ne
voient que du feu et plus encore, qui la financent. En réalité, c’est un échange de bon procédé entre amis européens, ce qui
met en doute la capacité de Bruxelles à produire une politique africaine, autonome et différente de celle de la France, prise
naturellement et automatiquement comme une référence en la matière pour son savoir-faire.
Rien de nouveau sous les tropiques avec ce « partenariat de défense » ? Si, quand même : l’absence de clause secrète
d’intervention militaire, nous dit-on, qui permettait à la France de voler au secours des pouvoirs vomis par leur population.
Signifierait-elle que le pays de de Gaulle ne serait plus (co)responsable ou (co)gestionnaire des pouvoirs françafricains
comme hier ? L’intervention militaire de la France, début 2008, auprès du dictateur tchadien menacé par des mouvements
rebelles donne à croire le contraire. Pour que ce « partenariat de défense » ait de crédibilité et du sens, c’est qu’il n’y ait pas
du tout de « partenariat de défense » entre la France et ses anciennes colonies. C’est la seule « rupture », la seule
« transparence » possibles et crédibles dans ce domaine régalien, en ce sens que cela traduirait au moins un début de
prise en compte du second terme de la devise de la République : un vaste programme !
Mais le vendredi 13 mars a été une journée très chanceuse pour les présidents français et togolais abonnés sans doute à
l’astrologie politique. Les dictateurs et les néo-dictateurs françafricains peuvent dormir tranquille : le « partenariat de dé-
fense » n’a pas pour vocation de les déstabiliser. Les Français n’ont pas élu Nicolas Sarkozy dans ce but funeste.
Comi M. Toulabor
CEAN-Sciences Po Bordeaux
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Source: Alternative libertaire, octobre 2009
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LA COLLECTION DES
DN n° 6, Jacques Chirac et la Françafrique : Retour à la case Foccart ?, 1995, L’Harmattan, 112 p, 10,67 €.
Un changement de président implique un vaste renouvellement au sommet du dispositif franco-africain, et peut
donner lieu à certaines réformes. Qu'en est-il dans le nouvel exécutif chiraquien ? Ce 6ème Dossier noir fait le
bilan de six mois de discours, de nominations, d'actes et de projets. On a pu croire que Jacques Chirac voulait
dompter la Françafrique : elle l'a vite rattrapé...
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DN n° 11 : La traite et l'esclavage négriers, Godwin TETE, 1998, L’Harmattan, 64 p, 6,86 €.
Ce dossier noir est un dossier spécial mémoire. Il saisit l'occasion du cent-cinquantenaire de l'abolition de l'es-
clavage pour éditer une étude précise et documentée sur la traite et l'esclavage négriers. Ce document est réali-
sé par Godwin Tété qui, en s'intéressant à l'histoire, n'a jamais déserté le combat du présent.
DN n° 12, Sommet Franco-Africain du Louvre La Sécurité au Sommet, l'insécurité à la base, 1998, L’Har-
mattan, 256 p, 18,29 €.
Réalisé à l'occasion du sommet franco-africain (novembre 1998) ayant pour thème la sécurité, ce Dossier noir
aborde sous l'angle de la sécurité la situation de pays ou régions sous tension : Gabon, Tchad, Djibouti, Como-
res, Cameroun, Congo-Brazzaville, Togo, Guinée-Bissau et région des Grands Lacs. Quatre sujets touchant di-
rectement aux relations franco-africaines y sont aussi mis en exergue : les services secrets, les mercenaires et
la privatisation des interventions militaires, la coopération militaire et le trafic d'armes.
DN n° 13, Projet pétrolier Tchad-Cameroun : Dés pipés sur le pipe-line, 1999, L’Harmattan, 64 p, 6,10 €
Le projet d'oléoduc partant du Tchad et traversant le Cameroun a déjà donné lieu à de nombreuses controver-
ses. Et pour cause ! Sur le continent africain, la découverte du pétrole a trop souvent été synonyme d'un surcroît
de corruption et de dictature. Compte-tenu de la situation politique au Tchad et au Cameroun, ce projet pétrolier
ne peut être que source d'inquiétude.
DN n° 14, Le silence de la forêt : réseaux, mafias et filiales bois au Cameroun, 2000, L’Harmattan, 92 p,
4,57 €.
Moins connue que l'exploitation pétrolière, l'exploitation des produits de la forêt (caoutchouc, bois) fut, histori-
quement, au cœur de la relation coloniale. Elle en a constitué l'un des modes les plus violents à travers l'escla-
vage puis le travail forcé. Si ce dernier a été aboli voici un demi-siècle dans l'Empire français, l'exploitation fores-
tière s'est poursuivie sans discontinuer. Ce dossier présente une investigation dans un pays, le Cameroun, clas-
sés parmi les plus corrompus de la planète.
DN n° 19, Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale, de Pierre Caminade, 2003, Agone, 192 p.
11 €
En 1975, lors de la décolonisation des Comores, la France viole le droit international en arrachant Mayotte à
son archipel. Condamnée plus de vingt fois par l’ONU, cette occupation reste illégale. Ainsi, le rattachement
de Mayotte à la France est un facteur de déstabilisation des Comores qui, depuis 1997, sont marquées par
une crise politique et institutionnelle sans précédent.
Ce livre propose un examen des motivations à la présence militaire française dans cette région où passent
deux tiers du pétrole exporté du Moyen-Orient.
Il analyse le processus de « domtomisation » puis ses conséquences, notamment pour le reste de l’archipel
des Comores, devenu chasse gardée d’une clique de mercenaires, Bob Denard en tête.
DN n° 20, Le Togo, de l'esclavage au libéralisme mafieux, de Gilles Labarthe, 2005, Agone, 208 p. 11€
Cette enquête mène le lecteur à la découverte d'une des plus longues dictatures militaires de l'histoire
contemporaine africaine. Dans ce pays « ami de la France » s’activent depuis plus de quarante ans un en-
semble de réseaux au service d'une passion commune : le détournement des fonds publics et le pillage des
ressources naturelles.
Ce Dossier noir démonte les principaux mécanismes et jeux d'influence étrangers qui ont contribué à ruiner
depuis 40 ans l'équilibre économique et social d'une jeune nation, surnommée la « Suisse de l’Afrique » jus-
qu’à la fin des années 1970.
DN n° 22, L’or africain. Pillages, trafics & commerce international, Gilles Labarthe, 2007, Agone, 224 p,
12 €
L’or africain est un livre-enquête qui s’attache à dévoiler les dysfonctionnements chroniques et les aspects oc-
cultes de l'exploitation aurifère en Afrique. Il décortique le rôle des paradis fiscaux et des multinationales euro-
péennes et américaines dans ce qui s'apparente à un véritable pillage.
Il met également en avant les mouvements de résistance qui, au Mali, dans le reste de l’Afrique et dans le
monde, s’opposent à une exploitation incontrôlée des ressources naturelles.
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Survie est une association (loi 1901) qui mène des campagnes d’information et d’interpellation des citoyens et des élus pour
une réforme de la politique de la France en Afrique et des relations Nord-Sud. Elle fonde son action sur la légitimité qui in-
combe à chacun d’interpeller ses élus et d’exiger un contrôle réel des choix politiques dans tous les domaines.
Elle compte 1600 adhérents réunis dans 24 groupes locaux qui relaient ses campagnes dans toute la France. La semaine
de la solidarité internationale en novembre et le moi(s) contre la Françafrique en février représentent les temps fort de
mobilisations, projections, débats comme cette année sur les 15 ans d’implication de la France dans le génocide des Tutsi
au Rwanda, la visite du Président Sarkozy dans 3 pays africains et sa coopération « business », la réélection de Sassou
N’Guesso ou encore la succession du fils Bongo à la tête du Gabon.
Survie réalise un travail d’enquête et d’analyse critique, dénonce les agissements de la Françafrique et pro-
meut auprès des décideurs une autre relation France-Afrique. Elle publie une revue mensuelle, Billets d’A-
frique et d’ailleurs, qui propose, pays par pays, des éclairages sur l’actualité la plus chaude, relève les pe-
tites phrases qui ont de grands effets, prononcées ici et là par les principaux acteurs des relations franco-
africaines. Recevez un exemplaire gratuit en écrivant à [email protected]
Malgré les annonces de rupture avec la politique africaine de ses prédécesseurs lors de
la campagne présidentielle de 2007, le président Sarkozy s’inscrit plus dans une conti-
nuité que dans une rupture.
Elle est une perpétuation de la politique néocoloniale que chaque président français a
poursuivit depuis les « indépendances » africaines. C’est ce que montre ce livre en exa-
minant les évènements les plus marquants du début de quinquennat de Nicolas Sarko-
zy.
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