Heusse
Heusse
Heusse
Situations de handicap et
participation sociale
Promotion : 2013-2014
Cécile HEUSSE
Septembre 2014
Remerciements
Je formule également un tout grand merci à Handicap International qui m’a acceptée en
stage pendant 5 mois au sein de la Fédération. Je remercie particulièrement Graziella et
toute l’équipe de professionnels de Bruxelles pour leur accueil chaleureux et toutes leurs
marques de sympathie.
Je témoigne toute ma gratitude aux personnes qui se sont intéressées à l’enquête que je leur
ai envoyée et qui ont pris de leur temps pour y répondre.
Je voudrais remercier Monsieur Eddy BOUFFIOULX pour l’intérêt qu’il a porté à mon
travail, pour sa disponibilité et pour son écoute. Dans un moment de doutes, il a fait preuve
d’une grande gentillesse en me recevant à Charleroi et en m’aidant à trouver l’orientation à
donner à cette étude.
Merci à Monsieur Charles PARE, ayant une bonne connaissance du concept de qualité de
vie, et à toutes les personnes qui ont participé au travail de relecture de cet écrit.
HEUSSE Cécile - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Sommaire
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 2
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
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c) La mesure de la participation sociale .............................................................................. 27
3) Les champs d’application de la participation sociale .......................................................... 29
a) Sur le plan individuel ...................................................................................................... 30
b) Sur le plan institutionnel ................................................................................................. 30
c) Sur le plan politique et sociétal ....................................................................................... 31
d) Sur le plan de la recherche .............................................................................................. 31
Chapitre 3. Convergences et divergences entre les concepts ........................................................... 32
1) « Qualité de vie » et « Participation sociale » : quels liens ? .............................................. 32
a) Les caractéristiques des concepts.................................................................................... 32
b) La corrélation entre les concepts..................................................................................... 33
2) Les évolutions conceptuelles : un impact sur les législations internationales et nationales,
les politiques publiques et les stratégies de mise en œuvre .......................................................... 34
a) Les textes législatifs ........................................................................................................ 34
b) Les cadres réglementaires ............................................................................................... 35
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PARTIE III : Méthode et résultats .............................................................................................. 53
Chapitre 1. Méthodologie d’enquête ................................................................................................ 53
1) Objectif de l’enquête ........................................................................................................... 54
2) Outil utilisé : un questionnaire ............................................................................................ 54
3) Sujets enquêtés .................................................................................................................... 55
a) Les critères d’inclusion ................................................................................................... 56
b) Les critères d’exclusion .................................................................................................. 57
4) Traitement des données ....................................................................................................... 57
a) Le dépouillement des questionnaires d’enquête ............................................................. 57
b) La référence bibliographique .......................................................................................... 58
c) La compilation des questionnaires de QdV retenus ........................................................ 59
Chapitre 2. Résultats de l’enquête .................................................................................................... 60
1) Taux de participation à l’enquête ........................................................................................ 60
a) Le profil des participants ................................................................................................ 60
b) Les raisons de non-participation ..................................................................................... 61
2) Place accordée à la mesure de la Qualité de vie des enfants atteints de paralysie cérébrale
par Handicap International ........................................................................................................... 62
a) L’importance de la mesure ............................................................................................. 62
b) La mesure de la qualité de vie dans la pratique actuelle ................................................. 63
c) L’utilité de la mesure de la qualité de vie ....................................................................... 63
d) Le moment opportun pour mettre en pratique l’évaluation ............................................ 65
3) Avis sur le contenu d’une échelle de qualité de vie pour les enfants atteints de paralysie
cérébrale ....................................................................................................................................... 65
a) L’avis sur le matériel HI existant .................................................................................... 65
b) Les dimensions à prendre en compte dans l’outil ........................................................... 68
Chapitre 3. Analyse des éléments de qualité de vie retenus par Handicap International ................. 70
1) Concordance entre les dimensions de la qualité de vie issues de l’enquête et le contenu du
matériel HI existant ...................................................................................................................... 70
2) Concordance entre les dimensions issues de l’enquête et les dimensions retrouvées dans les
questionnaires (validés) utilisés pour évaluer la qualité de vie des enfants atteints de paralysie
cérébrale ....................................................................................................................................... 72
3) Concordance entre le contenu du matériel HI existant et le contenu des questionnaires
utilisés pour l’évaluation de la qualité de vie chez l’enfant atteint de paralysie cérébrale........... 76
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Liste des sigles utilisés
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INTRODUCTION
Avec le temps, les choses bougent. Nos représentations sociales évoluent, nos
législations changent, nos priorités se déplacent… Comme dans de nombreux domaines,
ces changements sont remarquables dans le champ du handicap.
La notion « personnes handicapées », bien que maintenant largement répandue et utilisée
dans le langage courant, est relativement récente. Pendant longtemps, les personnes ayant
une ou plusieurs déficiences/incapacités (visibles ou invisibles) étaient plutôt perçues
péjorativement comme des infirmes, des invalides, des idiots, etc. Ce n’est que depuis les
années 1970 « qu’un tournant conceptuel radical s’est opéré au profit d’une approche
sociale plutôt que médicale du handicap »1. Aujourd’hui, en lutte contre toutes formes de
discrimination, nous sommes à l’ère de l’« inclusion » des personnes en situations de
handicap. Sur un principe d’égalité des chances, elles ont le droit, comme tout citoyen, de
se réaliser dans la société.
Les avancées médicales et sociales ont permis l’émergence de deux nouveaux concepts
multidimensionnels : la « Participation sociale » (notion objective) et la « Qualité de vie »
(notion subjective). Ces évolutions notionnelles du handicap ont conduit les professionnels
du secteur médico-social à rénover leurs pratiques. Désormais, ils ont le devoir de faire
preuve d’innovations dans leur programme, de créer des environnements favorables, pour
inciter les personnes handicapées à prendre part à la vie citoyenne. Les prestations
données, centrées sur la personne, doivent si possible renforcer les sentiments de bien-être
et de satisfaction des bénéficiaires.
Face à ce changement de paradigme du handicap et face à la conjoncture économique
actuelle, les services qui accompagnent les personnes handicapées sont de plus en plus
amenés à évaluer leurs actions.
1
VILLE I., FILLION E., RAVAUD J-F., 2014, Introduction à la sociologie du handicap. Histoire, politiques
et expériences, 1ère édition, Louvain-la-Neuve : De Boeck, 256 pages.
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leurs programmes d’intervention sur les bénéficiaires (enfants et adultes). A travers
l’utilisation d’outils, l’évaluation des programmes a une visée double. D’une part, elle
permet d’objectiver les résultats des activités menées sur le terrain auprès des bénéficiaires,
des partenaires, des bailleurs de fonds et des donateurs. D’autre part, elle fournit des
éléments d’analyse pour améliorer les stratégies d’intervention.
Il y a deux ans, Handicap International a démarré un « chantier » qui consiste à développer
et à mettre en place un outil pour mesurer la qualité de vie des enfants (5 à 18 ans) atteints
de paralysie cérébrale en Afrique Subsaharienne. Le but est de pouvoir intégrer une
appréciation subjective de ce public cible dans le cadre des activités d’évaluation des
programmes. Pour cela, un questionnaire a déjà été fait. A ce stade du projet, il convient de
vérifier s’il correspond aux attentes et aux besoins de Handicap International. C’est l’objet
de cette étude.
Nous posons l’hypothèse qu’un indicateur de qualité de vie, spécifique aux enfants atteints
de paralysie cérébrale dans les pays en développement, est pertinent pour évaluer l’impact
des programmes de Handicap International. Dans ce sens, nous allons rechercher la
pertinence générale de cet indicateur par rapport aux principes d’intervention de
l’organisation. Nous allons rechercher aussi les dimensions de la qualité de vie qui sont
pertinentes par rapport aux actions mises en œuvre par les équipes terrain. Pour avoir
réponse à ces questions de recherche et pour vérifier notre hypothèse, que pensez-vous si
nous interrogions les professionnels de Handicap International et que nous revisitions la
littérature ?
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La troisième partie expose la méthodologie qui a été choisie et suivie pour dégager les
attentes/besoins de Handicap International au sujet d’un indicateur de qualité de vie pour
les enfants en situations de handicap. A partir des résultats, nous présenterons l’analyse
effectuée sur base d’une revue de littérature.
La quatrième partie pose les limites de l’étude dans un premier temps. Dans un second, elle
discute de la pertinence de l’indicateur de qualité de vie par rapport aux principes
d’intervention et aux activités de Handicap International. Pour clôturer, nous
récapitulerons, sous la forme de recommandations, les actions qui restent à faire pour
terminer le projet.
Ce rapport a été rédigé à l’issue d’un stage au sein de la Fédération Handicap International.
Il s’adresse à toutes les personnes qui s’intéressent à la qualité de vie des enfants
handicapés dans les contextes particuliers de développement. Mais avant tout, il a été écrit
à l’attention des professionnels de l’organisation pour servir de support de travail et/ou de
réflexion dans leur pratique.
Bonne lecture.
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PARTIE I : Cadre théorique
Ce travail portera principalement sur la « qualité de vie » et sur sa mesure qui feront l’objet
du premier chapitre de cette partie. Le concept de « participation sociale » sera également abordé à
plusieurs reprises dans ce rapport, et sera présenté dans le deuxième chapitre. Pour terminer, les
convergences et les divergences de ces deux notions seront exposées.
De plus en plus utilisée dans le champ sanitaire et social, la qualité de vie est un
concept complexe qui mérite qu’on s’y attarde. D’où vient cette notion ? Qu’entend-on
derrière ce terme ? Est-il possible de la mesurer ? Si oui, comment et avec quel outil ? Ce
chapitre va tenter d’y répondre.
2
BROUSSE C., BOISAUBERT B., 2007, « La qualité de vie et ses mesures », La Revue de médecine
interne, n° 28, pp. 458-462.
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Elle devait faire appel à des indicateurs de résultats plus fins que la mortalité et la
morbidité (Leplège et Debout, 2007). Pratiquement, avec l’apparition de cette notion de
qualité de vie, il a été convenu de tenir compte également des bénéfices ressentis par les
personnes qui ont reçu un traitement (Beaufils, 1997).
Depuis ce temps, dès lors que la qualité de vie a été considérée comme une dimension
essentielle de la santé et un paramètre indispensable pour évaluer les interventions et les
prises en charge des patients, les recherches sur ce sujet se sont multipliées à l’échelle
internationale.
Les travaux de recherche ont eu l’intérêt d’élargir le regard clinique pour évaluer les
besoins des patients et les effets des traitements (Dazord et al., 2000) et d’influencer les
politiques et les programmes en matière de santé qui se focalisent davantage sur le bien-
être des personnes.
Pour Siméoni et al. (1999), appréhender la qualité de vie liée à la santé représente une
alternative innovante permettant d’éclairer les jugements et les choix médicaux et
thérapeutiques tant individuels que collectifs.
La qualité de vie est un concept familier qui peut paraître simple à définir. Pourtant il est
complexe et chaque individu en a sa propre définition. La définition de ce concept varie
selon les personnes, les époques et les cultures (Manise, 2002).
Jusqu’à présent aucun consensus n’a été trouvé pour définir la qualité de vie.
Après avoir recensé diverses publications entre les années 1990 à 2004, Davis et al. (2006)
ont clairement montré qu’il existe des différences au niveau des définitions de la qualité de
vie et de la qualité de vie liée à la santé (terme utilisé lorsque la QdV est restreinte aux
principaux aspects liés à la santé). Selon les auteurs, la qualité de vie (en général) est
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définie en termes de position de vie, de fonctionnement, de sentiment à propos du
fonctionnement, d’existence et de différence entre le soi actuel et le soi idéal. Quant à la
qualité de vie liée à la santé, elle est davantage définie en termes de fonctionnement, de
sentiment à propos du fonctionnement, de santé et de valeur accordée à la durée de vie.
A titre d’exemples non exhaustifs, voilà quelques définitions de la qualité de vie que l’on
peut trouver dans la littérature :
- « La satisfaction ressentie par un sujet dans les différents domaines de sa vie » → Patrick
et Erickson (1987) ;
- « Sous l’angle individuel, c’est ce qu’on se souhaite au nouvel an : non pas la simple
survie, mais ce qui fait la vie bonne santé, amour, succès, confort, jouissance, bref le
bonheur… » → Fagot-Largeault (1991)
- « La perception qu’un individu a de sa place dans l’existence, dans le contexte culturel et
du système de valeurs dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses
normes et ses inquiétudes » → OMS : The WHOQOL Group (1993) ;
- « Un état d'équilibre : équilibre entre plaisirs et contraintes ; équilibre entre aspirations
et possibilités du moment » → Kemoun et Al. (1996) ;
- « La vie est de qualité quand la vie fait sens » → Corten (1998) ;
- « La combinaison du bien-être objectivement et subjectivement indiqué dans de multiples
domaines de la vie considérés comme saillant dans la culture et le temps tout en adhérant
à des standards universels des Droits de l’Homme » → Wallander et al. (2001).
Malgré les divergences dans les définitions, il est unanimement reconnu que le concept de
qualité de vie est multidimensionnel. Là encore, selon les auteurs/chercheurs, des
différences apparaissent aux niveaux des dimensions évoquées et de leurs nombres.
Cependant certaines reviennent fréquemment.
D’une manière générale, Haelewyck et Magerotte (2000) ont remarqué que les dimensions
de la QdV, qui sont le plus souvent citées dans les définitions conceptuelles et les
composantes empiriques, concernent les relations sociales et les interactions, le bien-être
psychologique et la satisfaction personnelle, l’emploi, l’autodétermination, l’autonomie et
les choix personnels, la compétence personnelle, les habiletés de vie autonome et
l’intégration communautaire.
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Pour la qualité de vie liée à la santé, on retrouve généralement quatre dimensions
principales (Leplège, 2010 ; Brousse et Boisaubert, 2007 ; Mercier et Schraub, 2005) :
- la dimension physique : capacité physique, autonomie, gestes de la vie quotidienne…
- la dimension psychologique : émotivité, anxiété, dépression…
- la dimension somatique : symptômes, douleurs, asthénie, sommeil…
- la dimension sociale : environnement familial, professionnel et amical, participation à des
activités de loisirs, vie sexuelle…
La qualité de vie est une notion subjective, une notion influencée par le contexte
environnemental et une notion dynamique.
Notion subjective
La qualité de vie est essentiellement subjective.
Selon Taylor (2000), la qualité de vie se vit et s’expérimente. Partant du postulat que des
personnes peuvent percevoir et expérimenter différemment les mêmes conditions de vie
objectives, la QdV ne signifie rien en dehors de l’expérience subjective de la personne, qui
est le seule et unique juge de sa qualité de vie.
La qualité de vie est ressentie lorsque les besoins de base de la personne sont comblés et
lorsqu'elle a les mêmes possibilités que quiconque de poursuivre et d'atteindre les objectifs
dans les secteurs importants de sa vie (Schalock, 1993).
Notion dynamique
La QdV d’une personne est influencée par les variables environnementales et les variables
personnelles multiples qui interagissent ensemble (Haelewyck et Magerotte, 2000). Elle est
donc le résultat de l’interaction complexe des éléments objectifs et subjectifs (Margot-
Cattin, 2013). L’importance de ces éléments/facteurs (objectifs et subjectifs) varie au cours
du temps (Mercier et Schraub, 2005).
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a) Les différentes approches pour mesurer la qualité de vie
Une première façon d’évaluer la qualité de vie d’une personne serait de lui demander «
Comment vous sentez-vous ? ». Cependant, l’information qu’on obtiendra à cette question
risque d’être un peu restreinte. La qualité de vie liée à la santé est un objet complexe qui ne
peut pas être mesurée directement par une seule question ou par un petit nombre de
questions simples (Leplège et Debout, 2007). C’est pourquoi, il est nécessaire d’utiliser des
méthodes plus structurées.
D’après Mercier et Schraub (2005), on peut distinguer deux méthodes d’appréciation de la
qualité de vie : l’entretien psychologique (évaluation qualitative) et les outils
psychométriques (évaluation quantitative).
L’entretien psychologique a sans doute l’avantage de permettre une évaluation plus globale
de la qualité de vie, mais il a aussi plusieurs inconvénients : la reproductibilité n’est pas
évidente ; la standardisation est difficile (ce qui ne permet pas d’études comparatives) ;
l’application à grande échelle est impossible ; le coût est élevé.
Mercier et Schraub (2005) ont remarqué qu’il n’existe pas un instrument de mesure
standard et universel. Dans la littérature, plusieurs centaines de questionnaires, empreints
de rigueur scientifique, peuvent être recensées et sont disponibles. Ces échelles sont le plus
souvent présentées sous la forme d’auto-questionnaire (Brousse et Boisaubert, 2007).
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Selon le domaine d’application, on distingue habituellement deux types de questionnaires :
les questionnaires génériques et les questionnaires spécifiques. Un autre type commence
tout doucement à se développer : les questionnaires modulaires.
Les questionnaires ou les échelles rendent possible la mesure de la qualité de vie, soit le
jugement que le patient porte sur celle-ci.
Par définition, mesurer consiste à assigner des nombres (ou scores) à des objets en
respectant certaines règles d’attribution. Par conséquent, on ne mesure pas les objets mais
leurs attributs (qui eux sont mesurables). C’est le score qui indique avec précision la
caractéristique de l’objet (Leplège et Debout, 2007 ; Reboul-Marty et Launois, 1995).
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La qualité de vie est capturée en calculant la valeur d'une variable latente sous-jacente liée
à un groupe de questions (Colver, 2008). Fondamentalement, tous les instruments de
mesure de la qualité de vie liée à la santé sont composés :
- d’un ensemble d’items (très souvent formulés sous forme de questions) regroupés dans
les différentes dimensions de la QdV que le questionnaire explore.
- d’un ensemble de valeurs subjectives qui situent quantitativement chacun des états
possibles les uns par rapport aux autres (Leplège et Debout, 2007).
D’après les auteurs (Amarenco et al., 2000 ; Mercier et Schraub, 2005 ; Brousse et
Boisaubert, 2007), les modalités de réponses au questions sont variables et diffèrent d’une
échelle à l’autre. La première possibilité est une réponse dichotomique : « Oui / Non » ou
« Vrai / Faux » par exemples. La deuxième est une réponse ordinale, de type échelle de
Likert, où les modalités de réponses sont croissantes : « Souvent / Parfois / Rarement /
Jamais » par exemple. La dernière possibilité est l’utilisation d’une échelle visuelle
analogique (symbolisée par un trait horizontal) où le patient se positionne avec un curseur
entre les deux extrémités qui correspondent à des états opposés : « Pas du tout /
Enormément » par exemple.
Brousse et Boisaubert (2007) conseillent l’utilisation des échelles de Likert plus que les
échelles dichotomiques qui risquent de négliger des situations intermédiaires. Cependant,
les niveaux des échelles doivent être bien déterminés pour éviter les nuances trop subtiles.
Ils conseillent aussi un nombre pair de réponses pour éviter que le patient réponde par la
réponse médiane.
Par des règles de calcul et de pondération, des valeurs sont attribuées à chacun des états de
vie décrit par le questionnaire afin d’obtenir un score pour chacune des dimensions (profil),
ou un score global (index) (Simeoni et al., 1999).
Pour être performants, les instruments de mesure doivent être utilisés à bon escient.
En d’autres termes, ils doivent mesurer ce pour quoi ils ont été créés (Launois, 1992).
Donc, pour l’évaluation de la QdV, le choix des questionnaires dépend des besoins de
l’utilisateur, des objectifs fixés, de la finalité et du contexte de la mesure. Si aucun ne
semble convenir, il est possible d’en créer de nouveaux.
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4) Construction et validation d’un questionnaire
L’élaboration d’une échelle de qualité de vie est un travail long et difficile (Brousse
et Boisaubert, 2007) qui implique la collaboration étroite d’experts cliniciens, de linguistes,
mais aussi de statisticiens et de « métrologistes » familiarisés avec cette tâche (Leplège et
Debout, 2007) afin que le contenu du questionnaire soit adapté au patient et qu’il soit
validé dans son contexte d’utilisation (Viehweger et al., 2008).
La procédure de développement et de « validation » d’un instrument de mesure de la
qualité de vie (qu’il soit générique ou spécifique) est aujourd’hui bien codifiée (Leplège et
Debout, 2007). Il est nécessaire de suivre une méthodologie structurée et rigoureuse, qui
répond à des critères précis, pour obtenir un instrument fiable et valide.
Quels sont ces critères importants auxquels il faut penser dès la conception de l’outil pour
qu’il puisse être utilisé ? Quelles sont les différentes étapes à respecter pour le construire ?
Et, quelles sont les qualités métrologiques qu’il doit posséder pour être considéré comme
un outil « validé » ? Pour se simplifier la tâche, l’adaptation d’un outil existant est-elle
possible et/ou permise ?
Tout outil de mesure de qualité de vie doit nécessairement répondre à deux critères à deux
niveaux distincts : pragmatique et théorique.
Au point de vue pragmatique, l’outil doit être applicable dans la pratique (Missoten et al.,
2007 ; Rodary et al., 2001). En d’autres termes, le questionnaire ne doit pas être trop long à
remplir, et les questions posées doivent être simples et compréhensibles sans ambiguïté par
les sujets auxquels elles s’adressent.
Sur le point de vue théorique, l’outil doit présenter de bonnes qualités psychométriques
pour en assurer sa validité.
La validité d’un instrument est extrêmement importante pour la mesure de la qualité de vie.
D’ailleurs, seul un outil de mesure validé doit être utilisé dans les études de qualité de vie
(Mercier et Schraub, 2005). Cette validation garantit que l’outil est apte à fournir une «
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bonne mesure de ce qu’il est censé mesurer »3. S’il ne répond pas à cette condition, il ne
pourra pas être considéré comme un outil fonctionnel (Simeoni et al., 1999). Dans ce cas, il
sera difficile de fonder des jugements engageant des choix à l’égard des personnes.
3
RODARY C., PEZET LANGEVAIN V., KALIFA C., 2001, « Qualité de vie chez l’enfant : Qu’est ce
qu’un bon outil d’évaluation ? », Archives Pédiatriques, n° 8, pp 744-750.
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Là encore, la participation de personnes handicapées et des membres de leur famille est
importante pour que l’outil prenne en compte leurs idées et leurs choix de valeurs,
individuellement ou collectivement et pour qu’il soit adapté à la culture dans laquelle il est
développé.
Pour les auteurs (Mercier et Schraub, 2005 ; Launois, 1996 ; Simeoni et Al., 1999 ;
Brousse et Boisaubert, 2007 ; etc.), les principales propriétés psychométriques requises
pour tout instrument (y compris pour les échelles de QdV) sont : la validité, la fiabilité et la
sensibilité au changement.
Dans leur article « Construction et validation des échelles de qualité de vie » écrit en 2000,
Amarenco et ses collègues, tout comme d’autres auteurs, ont décrit avec plus de précision
ces propriétés :
Validité
Un outil est valide s’il mesure bien ce qu’il est censé mesuré. Il convient d’évaluer :
- la validité de contenu qui consiste à vérifier que les items choisis, pour élaborer le
questionnaire, sont pertinents et qu’ils couvrent bien l’ensemble des dimensions du concept
de Qualité de vie.
4
COLVER A., 2006, «What are we trying to do for disabled children? », Current Paediatrics, n°16, pp 501-
505.
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- la validité de structure qui consiste à vérifier, par des méthodes statistiques (analyse
factorielle, modèle de Rasch,…) la convergence des items qui composent chaque
dimension de l’outil. Les items d’une dimension doivent être corrélés avec le score de leur
dimension, mais peu avec le score d’une autre dimension.
- la validité de critère qui consiste à vérifier la corrélation de l’outil avec un autre outil
référentiel (s’il existe et s’il présente lui-même des qualités métrologiques).
Fiabilité
Un outil est fiable si les résultats de la mesure restent identiques tant que les conditions
n’ont pas varié. Il convient de rechercher soit :
- la reproductibilité, qui est la stabilité de la mesure dans le temps. Il y a deux façons de
l’évaluer. La première méthode est le « test-retest » qui consiste à faire passer le
questionnaire à une même personne dans un temps relativement court (mais où l’effet-
mémoire ne doit pas jouer) en s’assurant que son état n’a pas changé entre les deux
passations. Les résultats obtenus doivent être presque identiques à chaque mesure. La
deuxième méthode consiste à faire remplir le questionnaire par plusieurs évaluateurs au
même moment. Cette fidélité « interjuge » est mesuré par le coefficient Kappa de
concordance.
- la cohérence interne, appréciée par le coefficient alpha de Cronbach (variant de 0 à 1),
qui indique dans quelle mesure les items d’une dimension de l’échelle sont convergents et
forment un « tout cohérent » pour investiguer le concept de la dimension. Plus la valeur du
coefficient est élevée (généralement supérieure à 0.7), plus la cohérence est bonne.
La sensibilité au changement
Un outil est sensible s’il réagit aux changements, s’il met en évidence des variations de
résultats dès lors qu’une modification (positive ou négative), même peu importante, est
survenue. Il doit pouvoir permettre de faire des différences entre des individus ou des
groupes d’individus.
Ces propriétés sont vérifiées par des tests statistiques. Plusieurs études peuvent être
nécessaires pour arriver à une version finale de l’outil qui satisfasse les qualités requises
(Rodary et al., 2001).
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d) Les conditions d’adaptation d’un outil de mesure de qualité de vie
D’une manière générale, dans le domaine du handicap, Viehweger et Al. (2008) pensent
que les outils existants sont difficilement transposables d’un pays à l’autre en raisons des
variations socioculturelles concernant la prise en charge des personnes handicapées.
Chez les enfants, la qualité de vie n’équivaut pas celle des adultes.
a) Les généralités
Dans le domaine infantile, le concept de qualité de vie, est encore plus récent que pour
chez les adultes. Chez l’enfant, ces évolutions sont plus récentes, principalement pour des
raisons méthodologiques liées à la mesure de la qualité de vie dans un contexte où les
capacités de langage, les possibilités d’abstraction et le développement cognitif des enfants
sont à prendre en compte (Sentenac et al., 2010).
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De plus en plus, dans le domaine de la santé, l’évaluation de la qualité de vie de l’enfant
(même très jeune) semble devenir importante pour pouvoir apprécier l’impact qu’ont sur
lui ses conditions de santé et les soins qu’il doit subir (Manificat et al., 1999). Cela permet
de disposer d’un éclairage différent de l’évaluation médicale classique qui se fonde sur des
critères objectifs, en se donnant les moyens de considérer le sujet dans son intégralité et en
prenant en compte la multidimensionnalité de sa situation et de son ressenti (Manificat et
al., 1999).
La qualité de vie des enfants est, comme celle des adultes, un concept multidimensionnel
qui recouvre tous les secteurs de la vie de l’enfant : activités scolaires, loisirs, santé,
relations familiales ou sociales, etc. (Missoten et al., 2007).
Comme les domaines de qualité de vie sont différents chez l’adulte que chez l’enfant, de
nombreux auteurs désapprouvent l’application des instruments de mesure de qualité de vie
conçus pour les adultes chez l’enfant. Ceux-ci sont effectivement peu appropriés et
transposables dans le domaine infantile (Missoten et al., 2007 ; Simeoni et al., 1999).
S’il est nécessaire d’élaborer un nouvel outil pour évaluer l’aspect subjectif de la qualité de
vie chez les enfants/adolescents handicapés, les exigences qui s’imposent pour la
construction d’une échelle pour les adultes s’applique également pour celui-ci :
- L'environnement, où se trouvent les enfants handicapés, doit être évalué avant de
procéder au développement de l’instrument de mesure de QdV (Colver, 2006) ;
- L’instrument doit être construit, de préférence, à partir des dires et des points de vue des
jeunes, en prenant en considération leurs avis et leurs préoccupations principales (Leplège
et Debout, 2007 ; Colver, 2008 ; Sentenac et al. 2010) ;
- Seuls les aspects et les domaines correspondant au vécu de l’enfant ou de l’adolescent,
permettant de qualifier son état de vie, doivent être retenus dans l’outil (Simeoni et Al.,
1999) ;
- Le développement de l’outil infantile doit s’effectuer avec un souci de rigueur
scientifique pour permettre sa validation (Missoten et al., 2007).
Autres que les difficultés conceptuelles qui peuvent se retrouver dans le domaine infantile,
il y a aussi des problèmes méthodologiques pour la mise en application de la mesure de la
QdV avec les enfants et/ou les adolescents. Ils se retrouvent à plusieurs niveaux.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 18
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Les insuffisances des instruments
Les instruments d'évaluation de la qualité de vie de l'enfant sont encore peu développés
(Manificat et al., 1997). De plus, Rodary et al. (2001) ont remarqué que, dans les
recherches publiées, la plupart des chercheurs ont utilisé des outils mesurant les capacités
fonctionnelles ou les restrictions de participation, donnant des estimations
systématiquement plus basses que celles d’enfants en population générale. Ceci pose
questions quand des études montrent qu’il n’y a pas de différences significatives entre des
enfants qui présentent des difficultés motrices et des enfants qui n’ont pas d’incapacité.
Albrecht (1999) nomme cela le « paradoxe du handicap ».
Pour certaines pathologies spécifiques, pour la paralysie cérébrale par exemple, les
questionnaires validés en français et s’adressant aux enfants sont actuellement encore
insuffisamment explorés sur le plan métrologique (Viehweger et al., 2008).
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- Les capacités cognitives : il est difficile pour les enfants de moins de 8 ans d’utiliser avec
justesse des repères temporels (Rebok et al., 2001) ; les jeunes enfants peuvent ne pas se
souvenir d’un évènement désagréable (Manificat et al., 1993) ; parmi plusieurs choix de
réponses possibles, les enfants ont tendance à choisir la première ou la dernière (Manificat
et al., 1993 ; Rebok et al., 2001) ; en fonction de l’âge, les capacités attentionnelles des
enfants varient (Manificat et Dazord, 1997 ; Matza et al., 2004) ; les enfants ne sont
capables de porter un jugement sur un ensemble de situations semblables afin d’en dégager
la tonalité émotionnelle moyenne qu’à partir de 7-8 ans (Manificat et Dazord, 1997) ;
- L’état de dépendance : les enfants nécessitent parfois l’aide d’une tierce personne pour
répondre au questionnaire s’ils sont trop jeunes et s’ils présentent des difficultés
importantes (Matza et al., 2004).
Selon Lemetayer et Gueffier (2006), la spécificité d’une étude de qualité de vie, avec les
enfants/adolescents, implique de prendre en considération des problèmes méthodologiques
spécifiquement liés à la période de l’enfance/adolescence. Elle impose de prendre plusieurs
précautions :
1/ Considérer les activités relatives à la classe d’âge à laquelle s’adresse l’évaluation ;
2/ Etre familier de l’enfant ;
3/ Vérifier la capacité de l’enfant à se prononcer sur son état de satisfaction ;
4/ S’ajuster au niveau cognitif de l’enfant ;
5/ Tenir compte de ses capacités d’attention.
Comme stratégie judicieuse, Missoten et al. (2007) recommandent que les questionnaires
soient différents au niveau du contenu des items, de leur longueur respective, de l’échelle
de réponse proposée en fonction des capacités cognitives et des capacités d’attention de
l’enfant, qui varient nettement en fonction de l’âge et en fonction de l’indépendance
requise pour les compléter. L’autoévaluation des enfants nécessite, de leur part, non
seulement la compréhension de la demande mais également la capacité à formuler une
réponse (Wallander et al., 2001). En accord avec cette position, Simeoni et al. (1999)
pensent que le mode d’administration du questionnaire doit être adapté au répondant. Pour
eux, les échelles destinées aux enfants doivent être relativement courtes afin de limiter le
temps nécessaire à leur passation. Aussi, la formulation de leurs items doit être la plus
claire possible et recourir à un mode de questionnement plus direct en évitant notamment
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 20
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la forme interrogative et les références à des concepts trop abstraits. La présentation de
l’instrument doit être également soignée. Et, le recours à l’utilisation d’image, de vidéo ou
d’ordinateur peut être intéressante pour améliorer la participation (même si le côté ludique
ne doit pas passer au premier plan).
Dans certains cas, l’hétéro-évaluation, par des professionnels de santé, des parents ou
d'autres proxys, est la seule solution. Par exemple, la participation des parents ou des
soignants peut s’imposer pour l’évaluation des patients atteints de paralysie cérébrale (PC)
jeunes ou atteints de troubles cognitifs sévères (Viehweger et al., 2008). Dans ces cas, il
faudra être vigilent lors de l’interprétation des résultats où il faut tenir compte de la
modification d’évaluation du concept subjectif de qualité de vie (Viehweger et al., 2008).
1) Apparition du concept
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 21
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a) L’évolution des classifications
Pendant longtemps, la médecine se basait sur un modèle médical pour expliquer les
conséquences des maladies : « une cause, une maladie, un traitement ». Si ce modèle a eu
ses heures de gloire lorsque dominaient les maladies infectieuses (Ravaud et Fougeyrollas,
2005), il s’est montré insuffisant pour rendre compte des maladies chroniques, des
traumatismes, etc. Les indicateurs de morbidité fournis par la Classification internationale
des maladies (CIM), née à la fin du XIXéme siècle, se sont avérés insuffisants pour
expliquer l’état fonctionnel des individus et des populations consécutivement à un
problème de santé (Ravaud, 2009) et pour renseigner sur la durée et la sévérité des
problèmes de santé.
Au début des années soixante-dix, l’organisation mondiale de la santé (OMS) envisage la
création d’une classification spécifique pour pouvoir saisir les conséquences des maladies
chroniques entre autres. À partir des travaux du sociologue Saad Nagi (1965), Philip Wood
propose une clarification conceptuelle distinguant trois plans d’expérience du handicap : la
déficience au niveau physiologique et anatomique, l’incapacité au niveau fonctionnel et le
désavantage social, conséquence sociale de l’un et ou l’autre des deux premiers niveaux
(Barral, 2004). Chaque niveau a sa propre nomenclature (Ville et al., 2003). Ces travaux
ont conduit à la Classification internationale des handicaps (CIH), approuvée par
l'Assemblée mondiale de la santé en 1975 et publiée par l’OMS en 1980. Avec cette
classification, le handicap y est ici défini comme le désavantage social résultant des
déficiences et incapacités présentées par une personne (Ravaud, 2009). Bien que basée sur
une relation de cause à effet, cette notion de désavantage social a mis en évidence tout le
volet non médical de la question du handicap (Ravaud et Fougeyrollas, 2005) et a traduit
une prise de distance par rapport au modèle biomédical (Barral, 2004).
Après un long processus de révision, entamé depuis 1990, la CIH a évolué pour devenir la
Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF), qui a été
adoptée par l’OMS en mai 2001 lors de la 54ème Assemblée Mondiale de la Santé.
La CIF est organisée en deux parties. Dans cette nouvelle classification, les notions de
déficience, d'incapacité et de handicap de l'ancienne nomenclature sont remplacées par une
terminologie neutre où l’on parle de fonctionnement, d’activité et de participation. Cette
nouvelle classification propose également une approche plus détaillée et exhaustive des
facteurs contextuels et environnementaux producteurs de handicap (Barral et Roussel,
2002). S’appuyant sur un modèle biopsychosocial, la CIF n’envisage plus le handicap
comme un attribut de la personne, mais comme une restriction de la participation sociale
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 22
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résultant de l’interaction entre une limitation d’activité liée à un problème de santé et des
obstacles environnementaux (Barral, 2004 ; Ravaud, 2009).
La consécration de l’idée de participation révèle une métamorphose du champ du
handicap: elle dissocie le handicap de la déficience et universalise ainsi le handicap
(Ebersold, 2002).
Robert Castel (1995) a montré que la question du handicap est indissociable de la question
sociale et de ses métamorphoses. Elle prend corps, d’une part, avec l’émergence de risques
sociaux suscités par la révolution industrielle et le premier conflit mondial qui fondent la
naissance de l’Etat providence. D’autre part, elle doit être rapportée à l’effervescence
politique des années 1960-1970 (Ville et al., 2014) où plusieurs groupes se sont mobilisés
et ont lutté pour la reconnaissance de leurs droits civils.
5
RAVAUD J-F., FOUGEYROLLAS P., 2005, « La convergence progressive des positions franco-
québécoises », Santé, Société et Solidarité, n°2, pp. 13-27.
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& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
sociale et la non-discrimination des personnes handicapées. En 1981, l’ONU a décrété
l’ « année internationale des personnes handicapées » qui a été suivie par la « décennie des
personnes handicapées » (entre 1983 et 1992). Son plan d’actions mondial a mis l’accent
sur l’égalisation des chances et la réduction des obstacles environnementaux (Ravaud et
Fougeyrollas, 2005).
L’adoption du modèle social du handicap oblige à abandonner les idées préconçues sur les
personnes handicapées et à changer nos façons de les considérer. Dans ce nouveau modèle,
la personne handicapée n’est plus perçue comme un « infirme », mais est affirmée en tant
que citoyen à part entière. Les personnes en situations de handicap ne doivent plus être
« prises en charge » à travers le prisme de leurs déficiences et de leurs incapacités. A
l’inverse, il s'agit d'inverser la perspective et de les « accompagner » à partir de leurs
ressources et de leurs potentialités.
Dans cette partie, la participation sociale est définie sous l’angle du modèle de
Fougeyrollas puisque c’est le modèle de référence de Handicap International. Seront
également présentés les outils développés par le réseau international sur le processus de
production du handicap (RIPPH).
6
« Nothing about us without us » (en anglais)
7
Site Internet du RIPPH : www.ripph.qc.ca
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a) Le modèle du développement humain et le processus de production du
handicap
« Une habitude de vie est une activité courante ou un rôle valorisé par la personne ou son contexte socioculturel
selon ses caractéristiques (l’âge, le sexe, l’identité socioculturelle, etc.). »
Elles s'apprécient sur une échelle allant de la « situation de participation sociale optimale » à la « situation de
handicap complète ».
« Un facteur environnemental est une dimension sociale ou physique qui détermine l’organisation et le contexte
d’une société. »
Les facteurs environnementaux s'apprécient sur une échelle allant du « facilitateur majeur » à l' «obstacle majeur ».
« Un facteur personnel est une caractéristique appartenant à la personne, telle que l’âge, le sexe, l’identité
socioculturelle, les systèmes organiques, les aptitudes, etc. »
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b) Les concepts : « Participation sociale » et « Situation de handicap »
Les habitudes de vie d’une personne, bien qu’elles puissent être différentes en fonction de
son âge et/ou du contexte dans lequel elle se trouve la personne, « assurent sa survie et son
épanouissement dans la société tout au long de son existence ».
Comme il l’a été présenté plus haut, le niveau de réalisation des habitudes de vie n’est
autre que le résultat des caractéristiques de la personne avec son environnement. Partant de
ce principe, les situations de participation sociale ou les situations de handicap évolueront
donc en fonction des changements qui peuvent s’opérer, dans le temps, au niveau des
facteurs personnels et/ou des facteurs environnementaux.
La définition du handicap donnée par le RIPPH rejoint celle qui a été retenue par
l’organisation des Nations Unies et inscrite dans la convention relative aux droits des
personnes handicapées (ONU, 2006). Dans ce texte international, il est entendu par
« personnes handicapées » des « personnes qui présentent des incapacités physiques,
mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières
peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de
l’égalité avec les autres »8.
8
ORGANISATION DES NATIONS UNIES, Convention internationale relative aux droits des personnes
handicapées, adoptée au siège de l’ONU à New York le 13 décembre 2006.
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c) La mesure de la participation sociale
MHAVIE
Le questionnaire de la MHAVIE a pour but de recueillir des informations, à partir du point
de vue du répondant, sur la réalisation des habitudes de vie de la personne concernée dans
son environnement. Au-delà de la mesure du degré de participation sociale de la personne,
celui-ci va permettre d’identifier les situations de handicap qu’elle peut rencontrer et les
habitudes de vie qui sont réalisées avec un moindre niveau de satisfaction.
Il existe plusieurs versions de la MHAVIE (différentes au niveau des catégories et des
éléments qui les composent) qui tiennent compte de l’âge et des capacités (motrices,
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 27
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sensorielles, langagières, psychologiques, cognitives et comportementales) de la personne
interrogée.
Les habitudes de vie comprises dans la MHAVIE sont celles identifiées dans la
classification québécoise. Elles se regroupent en douze catégories dont six correspondent à
des « activités courantes » (communication ; déplacements ; nutrition ; condition
corporelle ; soins personnels ; habitation) et six à des « rôles sociaux » (responsabilités ;
relations interpersonnelles ; vie communautaire ; éducation ; travail ; loisirs).
Pour chaque habitude de vie, le répondant doit répondre à trois questions. Les deux
premières, qui renseignent sur le « niveau de réalisation » de l’habitude et le « type d’aide
requis » pour la réaliser, servent à mesurer le niveau de qualité de la participation sociale.
La dernière question sert à renseigner le « niveau de satisfaction » de la personne
concernant la réalisation cette même habitude de vie.
Au final, si des variations dans les résultats (après deux mesures au moins) sont observées,
ceci permet, entre autres, de conclure qu’il y a eu des changements qui sont survenus soit
au niveau des facteurs personnels, soit au niveau des facteurs environnementaux.
MQE
Le questionnaire de la MQE a pour but de recueillir des informations sur l’environnement
physique et social dans lequel la personne évolue et réalise ses habitudes de vie. Il va
permettre d’identifier quels sont les obstacles ou les facilitateurs qui influencent la
réalisation des activités courantes et des rôles sociaux.
Les facteurs environnementaux compris dans la MQE sont ceux identifiés dans la
classification québécoise. Ils se regroupent en seize catégories dont neuf correspondent à
des « facteurs sociaux » (systèmes politiques et structures gouvernementales ; système
juridique ; système économique ; système socio sanitaire ; système éducatif ;
infrastructures publiques ; organisation communautaire ; réseau social ; règles sociales) et
sept à des « facteurs physiques » (géographie physique ; climat ; temps ; bruits ;
architecture ; aménagement du territoire ; technologies). Certains items ne sont pas
appropriés pour les très jeunes enfants (0 à 4 ans) et pour les enfants qui ont moins de 13
ans.
Pour chaque facteur environnemental, le répondant doit répondre à une question pour
mesurer le « niveau d’influence » de l’environnement. Il se mesure sur une échelle ordinale
qui comporte sept modalités de réponse : obstacle majeur ; obstacle moyen, obstacle
mineur ; sans influence ; facilitateur mineur ; facilitateur moyen ; facilitateur majeur. Elle
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 28
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s’étend d’un score compris entre -3 et -1 pour les obstacles, entre 1 et 3 pour les
facilitateurs, en passant par 0 si la réponse est « sans influence ».
Au final, si des variations dans les résultats (après deux mesures au moins) sont observées,
ceci permet de conclure qu’il y a eu des changements (dans le sens positif ou négatif) qui
sont survenus soit au niveau de l’environnement physique et/ou social de la personne et qui
peuvent avoir des conséquences sur la réalisation des habitudes de vie de l’individu.
Nous noterons que le RIPPH n’a pas développé d’outil(s) pour identifier les facteurs
personnels qui pourraient influencer la réalisation des habitudes de vie de la personne dans
son environnement.
Dans le paragraphe précédent, la participation sociale et sa mesure ont été présentées sous
l’angle du modèle du PPH et de ses outils. Cependant, il est important de rappeler qu’elle
peut tout aussi bien être abordée en se basant sur le modèle la CIF. Plusieurs outils existent
et peuvent être employés pour évaluer la qualité de la participation sociale. Des
instruments comme la MIF (Mesure de l’Indépendance Fonctionnelle), le WHO-DAS II, la
SMAF (Functional Autonomy Measurement System) et ESOPE BD (Evaluation
Systémique des Objectifs prioritaires en réadaptation) en sont des exemples.
9
FOUGEYROLLAS P. et al., 2006, « Piloter son projet de vie et participer socialement. Les finalités
attendues de l’OEMC pour les personnes en quête d’autonomie », Rapport final, Québec : OEMC, 56 pages.
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& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
a) Sur le plan individuel
Sur le plan collectif, cette évaluation peut servir à identifier les besoins prioritaires des
personnes qui sont accompagnées par des établissements sociaux ou médico-sociaux et à
évaluer leurs programmes et leurs pratiques professionnelles. Les résultats sont donc utiles
pour orienter les politiques institutionnelles, organiser les services et en développer de
nouveaux si nécessaire, ajuster les stratégies d’intervention en fonction des contraintes et
des ressources disponibles du service… dans l’intention de répondre au mieux aux besoins
et aux attentes des bénéficiaires et de leur famille.
De par leur position proche des personnes handicapées, les institutions peuvent interpeller,
informer et sensibiliser les pouvoirs publics sur leurs besoins et sur les obstacles à lever
pour leur permettre une plus grande participation dans la société.
10
Idem. Site RIPPH
11
Idem. « La convergence progressive des positions franco-québécoises »
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 30
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c) Sur le plan politique et sociétal
Les recherches scientifiques, sur la participation sociale et sur les facteurs qui génèrent des
situations de handicap, permettent d’éclairer les trois niveaux précédents. Même si de
nombreux efforts ont déjà été entrepris pour impliquer pleinement les personnes
handicapées dans leur communauté, il reste toujours des progrès à faire afin de leur
permettre de participer davantage dans la société civile.
Les questions du handicap requièrent des idées innovantes qui respectent les valeurs
fondamentales ancrées dans l’histoire tout en prenant acte des réalités économiques et
politiques du monde d’aujourd’hui (Albrecht, 2014). Voilà tout l’enjeu de la recherche.
Pour conclure ce chapitre, si l’on souhaite réellement tendre vers une société
inclusive, le concept de participation sociale mérite qu’on lui (re)donne une place à tous les
niveaux pour aboutir à une « société qui module ses modalités de fonctionnement et ses
conditions de vie de façon à inclure ses différentes composantes et leur permettre de vivre
ensemble, en bénéficiant d’une égalité des chances à pouvoir mener leur projet de vie au
sein de leur communauté »12.
12
CASTELEIN P., 2010, « La participation sociale, un enjeu pluridisciplinaire », GIFFOCH, 17 pages.
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Chapitre 3. Convergences et divergences entre les concepts
Ces deux concepts sont aussi systémiques. Ils ont l’avantage de redonner une place
centrale à l’individu et d'accorder de l’importance à l’environnement dans lequel la
personne est en relation avec les autres et évolue au cours du temps. Leur approche rejoint
le modèle écosystémique du développement de l’être humain proposé en 1981 par
Bronfenbrenner.
Ce sont également des concepts personnels, c'est-à-dire propres à un individu dans son
contexte. Leur évaluation suppose donc l’utilisation de questionnaires qui sont à remplir,
de préférence, par le sujet lui-même.
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La mesure du concept « qualité de vie » permet de donner un aperçu du ressenti, subjectif,
d’une personne sur sa vie. Au contraire, la mesure du concept « participation sociale »
permet de donner un aperçu de l’implication, objective, d’une personne dans sa vie réelle.
Jean Proulx (2008), l’auteur des cahiers du LAREPPS, montre, après avoir recensé
plusieurs écrits, que les concepts de qualité de vie et de participation sociale sont des
concepts voisins qui sont reliés entre eux par des facteurs communs qui les influencent.
Nous pouvons les regrouper en trois notions : « l'autodétermination », « l'accès aux
ressources » et « le sentiment d'appartenance ». Elles améliorent la qualité de vie
(Cummins, 2005) et sont aussi vecteurs de participation sociale. En effet, « prendre part »
renvoie à l'intégration de l'individu dans une communauté accessible, mais aussi à sa
contribution sociale : engagement, prise de décision…
13
PROULX J., 2008, Qualité de vie et participation sociale : deux concepts clés dans le domaine de la
déficience intellectuelle, Université du Québec à Montréal : Cahiers du LAREPPS, N°08-08, 33 pages.
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L'intégration et le sentiment d'appartenance à un groupe favorisent aussi la
participation sociale et améliorent la qualité de vie. Cela nécessite la présence d'un
réseau de qualité, d'un soutien social, et qu'une place soit donnée à l'individu.
Ces facteurs sont à mettre en lien avec l'approche des capabilités de Sen (1979),
développée en économie, « qui met l’accent sur les personnes avec l’idée de les rendre
plus à mêmes (ou capables) de réaliser les choix de vie qu’elles souhaitent, soit pour eux-
mêmes, soit pour et avec les autres »14. Cette approche a été élargie au domaine du
handicap par Nussbaum en 2007.
Une corrélation entre qualité de vie et participation sociale existe donc via les facteurs
exposés plus haut. Cependant, une amélioration de la qualité de vie n'entraîne pas
forcément une amélioration de la participation sociale, et inversement. Pour illustrer ces
propos, Magerotte (2000) rapporte que « travailler, même dans un milieu ordinaire » ne
signifie pas toujours « d’être satisfait de sa vie de travailleur ».
Au même titre que tous les citoyens de leur nation, les personnes handicapées sont régies
par des lois générales qui concernent l’entièreté de la population. Mais, elles sont aussi
régies par des lois spécifiques visant leurs besoins.
14
RAJAONA DAKA K., DUBOIS J-L., 2008, « L’intérêt de l’approche par les capabilités pour le
développement socialement durable », Qualitique : culture managériale du XIXème siècle. Business Ethics,
n°202, pp. 23-26.
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Le modèle systémique de la CIF a fortement marqué l’affirmation des droits des personnes
handicapées par l’Organisation des Nations Unies (ONU), par l’Union européenne (UE) et
par certains pays. Désormais, il est clairement reconnu que la participation sociale des
personnes handicapées est un droit naturel et inaliénable.
En exemple, à un niveau national, nous pouvons citer la loi française du 11 février 2005 17
« pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes
handicapées » (Loi n°2005-102).
Pour respecter les dispositions de la convention des personnes handicapées, les différents
pays signataires sont tenus de mettre en place des politiques et des programmes qui y sont
adaptés. A cette fin, il existe un ensemble de documents, établis par différentes et diverses
instances, qui présentent des recommandations pour garantir l’effectivité des droits des
personnes handicapées et pour améliorer leur qualité de vie.
15
Idem. Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées.
16
UNION EUROPEENNE, décembre 2000, Charte des droits fondamentaux, Journal officiel des
Communautés européennes, n°364, 22 pages.
17
MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA PROTECTION SOCIALE, Loi n°2005-102 du 11 février 2005
pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Journal
officiel, n°36 du 12 février 2005.
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Au niveau mondial, l’OMS et la Banque mondiale, en 2011, ont produit conjointement le
premier « Rapport mondial sur le handicap »18. Ce rapport fournit des bases factuelles à
des politiques et programmes novateurs pour améliorer la vie des personnes handicapées et
faciliter la mise en œuvre de la CDPH. Il décrit les mesures nécessaires à prendre par
toutes les parties intéressées pour améliorer la participation et l’inclusion des personnes
handicapées.
« D’après les solutions éprouvées que présente le Rapport mondial sur le handicap pour
éliminer les obstacles à l’accès aux services, et sur la base du travail technique que fait le
Secrétariat pour améliorer la qualité de vie des personnes handicapées », le Projet de plan
d’action mondial relatif au handicap 2014-202119 propose - aux états membres, aux
partenaires internationaux et nationaux et au secrétariat - des mesures à prendre.
Sen A. (2009) ayant mis en évidence que le handicap peut accroître le risque de pauvreté et
que la pauvreté peut accroître le risque de handicap, le handicap est devenu un enjeu du
développement. Le développement, défini par l’Organisation de Coopération et de
Développement Économique (OCDE) comme étant « fondamentalement une amélioration
de la qualité de vie des individus, des familles et des communautés »20, est une priorité
pour l’ONU. Pour la période 2010-2015, les huit objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD) forment un plan approuvé par tous les pays du monde et par toutes
les grandes institutions mondiales de développement pour répondre aux besoins des plus
pauvres.
18
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE, BANQUE MONDIALE, 2011, Rapport mondial sur le
handicap, Genève : OMS, 360 pages.
19
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE, janvier 2014, Handicap : Projet de plan d’action mondial
de l’OMS relatif au handicap 2014-2021 : un meilleur état de santé pour toutes les personnes handicapées,
Rapport du secrétariat, 134ème session du Conseil exécutif de l’OMS, 28 pages.
20
Définition disponible sur le site Internet de l’OCDE : http://www.oecd.org
21
CONSEIL DE L’EUROPE, 5 avril 2006, Recommandation Rec(2006)5 du Comité des Ministres aux Etats
membres sur le Plan d’action du Conseil de l’Europe pour la promotion des droits et de la pleine
participation des personnes handicapées à la société : améliorer la qualité de vie des personnes handicapées
en Europe 2006-2015, adoptée par le Comité des Ministres lors de la 961 ème réunion des Délégués des
Ministres.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 36
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Egalement, la Commission européenne a adopté en novembre 2010 la Stratégie européenne
2010-202022 en faveur des personnes handicapées. Cette stratégie est fondée sur la mise en
application effective de la CDPH par les institutions de l’UE et les Etats membres. Cette
stratégie met principalement l’accent sur la suppression des obstacles rencontrés par les
personnes handicapées afin qu’elles puissent « exercer l’ensemble de leurs droits » et «
tirer pleinement parti de leur participation à la société et à l’économie européenne ». Dans
ce nouveau cadre, plusieurs plans d’action sont encore définis.
Encore à titre d’exemple à un niveau national, notons que la France avait adopté le « Plan
pour l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques »23
pour la période 2007-2011. Il est l’un des cinq plans stratégiques prévu par la loi n° 2004-
806, relative à la politique de santé publique.
22
COMMISSION EUROPEENNE, novembre 2010, Stratégie européenne 2010-2020 en faveur des
personnes handicapées: un engagement renouvelé pour une Europe sans entraves, Bruxelles : COM(2010)
636 final, 13 pages.
23
MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES, avril 2007, Plan 2007-2011 pour l’amélioration de
la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques, 52 pages.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 37
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Résumé de la partie
Chapitre 1 : Qualité de vie
- Dans le domaine de la santé, s’intéresser à la QdV, donc au ressenti du patient, est devenu très important
pour évaluer les bénéfices thérapeutiques.
- Jusqu’à présent, aucun consensus n’a été trouvé pour définir la QdV (concept reconnu comme étant
multidimensionnel). Néanmoins, tout le monde s’accorde à dire que c’est une notion dynamique, subjective
et qui est influencée par le contexte environnemental.
- L’évaluation de la QdV se résume à la mesure des différentes dimensions. Plusieurs approches sont
possibles pour cette évaluation. Le plus souvent, la QdV est mesurée sur base de questionnaires (génériques
ou spécifiques), complétés de préférence par la personne évaluée elle-même. Ces outils sont composés
d’items (questions) et de modalités de réponses (généralement dans une échelle de Likert). Pour
l’évaluation de la QdV, le choix du questionnaire dépend des besoins de l’utilisateur.
- La construction/validation d’un questionnaire représente un travail long et difficile. L’outil doit être pensé
pour être pratique et fiable. Son développement doit suivre plusieurs étapes : une étape conceptuelle pour
préciser les objectifs de la mesure, une étape qualitative pour constituer les items, et une étape quantitative
pour vérifier les qualités métrologiques (validité, fiabilité et sensibilité).
- Les questionnaires utilisés pour mesurer la QdV peuvent être adaptés en suivant une méthodologie
spécifique et en recourant à une nouvelle validation métrologique.
- Les dimensions de la QdV chez les enfants sont différentes de celles chez les adultes. La mise en pratique
de la mesure de la QdV infantile demande de surmonter certaines difficultés liées aux questionnaires
disponibles et aux capacités des enfants. Des solutions sont envisageables.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 38
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
PARTIE II : Présentation du projet et de son
contexte
Pour situer le projet de Handicap International, portant sur l’élaboration d’un outil
pour évaluer la qualité de vie des enfants atteints d’une paralysie cérébrale dans les pays en
développement, cette partie présente le contexte dans lequel il s’inscrit ainsi que les
objectifs et les résultats qui sont attendus pour le terminer.
1) Approche du handicap
Le respect des droits des personnes handicapées est au cœur des préoccupations de
Handicap International depuis sa création en 1982. D’une façon générale, Handicap
International agit et milite pour que les droits fondamentaux de tous soient respectés : droit
à la santé, à l'éducation, au travail, à la sécurité, etc.
Ses interventions reposent principalement sur la Convention relative aux Droits des
Personnes Handicapées (2006), mais s’appuient également sur d’autres cadres
réglementaires : la Convention relative aux Droits de l’Enfant (1989), la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes (1979) et la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948).
24
HANDICAP INTERNATIONAL, 2012, Mission – Champ d’action – Principes d’intervention – Charte –
Identité visuelle, Politique institutionnelle, Lyon : Handicap International, 19 pages.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 39
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Comme décrit dans ses « principes relatifs de l’usage du droit », Handicap International se
réfère aux instruments conventionnels de portée universelle relatifs aux droits de l’Homme
et aux éléments du droit international humanitaire pour identifier les discriminations et les
violations, pour appuyer son action et pour servir au plaidoyer. Aussi, Handicap
International prend en compte les droits et coutumes des pays d’intervention pour
concevoir et proposer des mesures d’évolution.
Annoncée dans les « principes relatifs aux cadres conceptuels approches, références et
outils méthodologiques », sa compréhension globale du handicap s’appuie sur le modèle
originel du PPH de Patrick Fougeyrollas.
2) Interventions
28
Idem. L’accès aux services pour les personnes handicapées
29
Ces chiffres sont accessibles sur le site Internet de l’OMS
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 41
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
b) Les bénéficiaires
Les actions s’adressent en priorité aux individus les plus fragiles et les plus exposés aux
risques, aux victimes de discrimination et d’exclusion, reconnus par Handicap International
comme des « personnes vulnérables » ou des « personnes handicapées ».
Handicap International apporte un soutien à ces personnes qui, en raison de leur état de
santé ou de leur condition sociale, peuvent se trouver dans l’impossibilité de satisfaire leurs
besoins fondamentaux et requièrent donc la mise en oeuvre de mesures spécifiques.
Sur une approche globale et sur le principe d’égalité des chances, l’action vise à répondre
aux besoins spécifiques des personnes et à améliorer l’environnement dans lequel elles
évoluent. Plus précisément, les finalités des interventions de développement sont :
- Prévenir les invalidités, les incapacités et les situations de handicap liées aux maladies,
aux accidents et aux violences ;
- Rendre disponible, adaptée et accessible l’offre des services dans leurs secteurs
d’activité ;
- Renforcer les capacités, promouvoir la participation sociale, l’application et l’exercice
des droits de leurs publics bénéficiaires.
Dans les pays en conflit ou qui ont subi une catastrophe, les finalités sont :
- Prévenir et réduire les conséquences des crises sur les personnes et les communautés ;
- Contribuer à l’organisation des secours, fournir une assistance adaptée et assurer la
couverture des besoins fondamentaux, prenant en compte les personnes particulièrement
vulnérables, les blessés et les personnes handicapées.
Pour répondre à ses objectifs, Handicap International mobilise ses moyens et ses
compétences dans les secteurs d’activité suivant :
Santé Accessibilité
Prévention Préparation aux désastres et
réduction des risques
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 42
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Réadaptation Déminage et prévention des accidents
Insertion économique Coordination et gestion de camps
Insertion sociale Besoins de base
Éducation Reconstruction
Développement local Plaidoyer
« La recherche à Handicap International englobe toutes les activités qui visent à produire,
analyser, diffuser et utiliser de nouvelles connaissances scientifiques et techniques et des
données objectives basées sur des preuves scientifiques, dans tous les champs d’expertise
de Handicap International. Elle vise à comprendre des phénomènes complexes et résoudre
des problèmes concrets et pratiques. »30
Les objectifs de la recherche sont qu’elle « contribue d’une part au progrès des
connaissances scientifiques et techniques dans l’organisation, et offre un accès à de
nouvelles informations fiables et utiles aux divers acteurs de Handicap International, leur
30
BRUS A., 2014, La recherche à Handicap International, Note d’orientation, Lyon : Handicap
International, 28 pages.
31
Idem. La recherche à Handicap International
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 43
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
permettant ainsi d’enrichir leurs compétences »32, et qu’elle « vise d’autre part à
transformer des résultats en actions, à développer des propositions concrètes en termes de
démarches et de réalisations afin d’améliorer les pratiques sur le terrain, et ainsi
optimiser nos programmes de développement et humanitaires, et changer les politiques et
pratiques des autres acteurs »33.
En s’investissant dans des recherches de qualité, Handicap International peut apporter des
preuves sur l’efficacité, l’efficience et l’impact de ses programmes. Les recherches
donnent à l’organisation une crédibilité auprès des bailleurs de fonds institutionnels et du
grand public, et une visibilité sur la scène internationale.
32
Idem. La recherche à Handicap International
33
Idem. La recherche à Handicap International
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 44
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Toutes les recherches de Handicap International doivent utiliser des méthodes rigoureuses
et fiables et répondre à un critère de nouveauté dans les méthodes utilisées, dans les
connaissances produites ou dans les applications.
Handicap International conduit ses projets de recherche en suivant les étapes suivantes :
1) Identifier un besoin de savoir
2) Définir le cadre de référence de la recherche
3) Interroger la pertinence de la recherche
4) Programmer l’activité de recherche
5) Mettre en œuvre l’activité de recherche
6) Valoriser des résultats de la recherche
7) Stocker et archiver les informations
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 45
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
a été décidé de développer un outil spécifique pour mesurer la qualité de vie des enfants
IMC en Afrique Subsaharienne.
Cette recherche s’inscrit donc dans le quatrième axe de recherche à Handicap
International : « Effet et impact des activités de Handicap International ».
Cet outil d’évaluation est voué à mesurer l’évolution de la qualité de vie perçue par les
enfants entre deux instants distincts. La comparaison des résultats permettra de mesurer les
changements et de vérifier si les actions menées ont eu un effet positif sur les bénéficiaires.
En ce sens, l’outil répondra à l’un des principes d’intervention de la Fédération : «
L’impact le plus large possible, positif et mesurable, sur les conditions de vie des
bénéficiaires finaux »34. Depuis plusieurs années, la mesure de l’impact des actions auprès
des bénéficiaires et des partenaires tient une place importante dans l’organisation. Ce point
est d’ailleurs repris dans le deuxième axe de la stratégie fédérale 2011-2015, intitulé
« L’impact mesurable au cœur de notre démarche », où « Handicap International réaffirme
l’importance de mettre en œuvre des actions efficaces, générant des effets et des
changements positifs et mesurables, porteuses d’une amélioration tangible pour les
personnes bénéficiaires, notamment les personnes handicapées »35.
Ce projet est principalement piloté par le département des ressources techniques (domaine
réadaptation) de Handicap International.
Afin que Handicap International puisse disposer d’un outil pour mesurer la QdV
des enfants (5 à 18 ans) atteints de paralysie cérébrale en Afrique Subsaharienne, des
34
Idem. Mission – Champ d’action – Principes d’intervention – Charte – Identité visuelle
35
HANDICAP INTERNATIONAL, 2011, La stratégie 2011-2015, Politique institutionnelle, Lyon :
Handicap International, 9 pages.
36
BRUS A., DUBOZ P., LEFEBVRE C., LEGOFF S., 2014, Mesurer la qualité de vie, la sécurité et la
participation sociale et familiale des bénéficiaires des projets : L’outil ScoPeO, Guide
méthodologique, Lyon : Handicap International, 92 pages.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 46
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
travaux ont commencé depuis l’année 2012. Deux personnes ont notamment travaillé sur
ce sujet. Dans un premier temps, c’est une étudiante de l’Université catholique de Louvain
(UCL - Belgique) qui s’est penchée sur le sujet dans le cadre de son Master en Sciences de
la Santé Publique. Ensuite, le projet a été repris par une anthropologue, engagée par
Handicap International sur la période de juillet à octobre 2013, qui s’est concentrée pour
développer un outil (que l’on présentera par la suite) sur base des recommandations du
premier travail et d’une étude de terrain.
Résumé du mémoire
Objectifs : - Identifier les instruments disponibles pour évaluer la QdV des enfants atteints de PC. -
Repérer une échelle de mesure qui pourrait potentiellement être adaptée au contexte des pays en
développement.
Méthode : - Revue de la littérature sur le concept « Qualité de vie ». - Investigation de l’outil
DISABKIDS (outil retenu pour son éventuelle utilisation en Afrique Subsaharienne) auprès d’experts
par la méthode Delphi (investigation qualitative).
Résultats : Après deux tours d’enquête, il est apparu que l’instrument validé « DISABKIDS » ne
convient pas pour évaluer la QdV des enfants PC en Afrique Subsaharienne. Un nouvel outil, appelé
NOA1 (Nouvel outil pour l’Afrique) a été amorcé à partir des remarques des 8/9 participants à
l’enquête. Non terminé, des propositions ont été faites pour sa finalisation et sa validation.
Conclusion : La qualité de vie est un concept difficile à cerner où il faut tenir compte de l’universalité
du concept mais aussi de l’influence de la culture. Elle se décline dans de nombreux domaines. Elle
est un équilibre savant entre des données objectives et le ressenti subjectif de l’individu. L’évaluation
de la QdV doit tenir compte du contexte.
Le nouvel outil doit être finalisé. Les domaines explorés, les items, les modalités et les échelles de
réponse doivent être retravaillés pour qu’ils deviennent adaptés au public cible. Il est aussi important
de préciser les objectifs de son utilisation et le cadre dans lequel le questionnaire sera appliqué. Une
évaluation psychométrique de l’outil sera nécessaire pour une application valide et pertinente sur le
terrain.
Une fois finalisée, cette échelle d’évaluation de la qualité de vie sera un outil adapté à l’approche de la
qualité de vie des enfants IMC en Afrique sub-saharienne francophone et contribuera à l’adéquation
des missions d’Handicap International aux besoins des enfants en situations de handicap de cette
région.
Résumé du rapport
Objectifs : - Construire, sur une approche pragmatique (et non scientifique), un outil pratique pour HI
pour mesurer la QdV des enfants PC en Afrique Subsaharienne. - Identifier les dimensions de la QdV
du public cible dans leur contexte. - Sélectionner et formuler des questions pour chaque dimension.
37
DESCAMPS M., 2012, Evaluation de la qualité de vie de l’enfant IMC en Afrique sub-saharienne
francophone, dans le cadre des missions de Handicap International, Mémoire pour le Master en sciences de la
santé publique : Université catholique de Louvain, 68 pages.
38
DELEU M., 2013, Final Report, Handicap International : République Démocratique du Congo, 26 pages.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 47
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Méthode : Cette recherche s’est déroulée en 4 phases, à Kinshasa (République du Congo).
- Phase préparatoire : revue de la littérature, complétée d’observations de terrain et d’entretiens semi
structurés avec du personnel soignant et des bénéficiaires de services de réadaptation, pour définir un
cadre conceptuel sur lequel s’est fondé la mise au point d’un questionnaire (1ère version).
- Phase « Pré-test » : essai du questionnaire sur le terrain et récolte des observations.
Cette étape a conduit à revenir sur les choix conceptuels initiaux : révision du cadre conceptuel et du
questionnaire (1ère version) et élaboration d’une 2ème version du questionnaire.
- Phase « Test formateur » : Test des modules de formation (avec 4 agents RBC) et du nouveau
questionnaire (avec 25 enfants), en situations réelles.
- Phase rédactionnelle : révision finale du cadre conceptuel, des questionnaires et des différents outils
à partir des informations collectées et analysées.
Résultats : L’étape conceptuelle et l’étape opérationnelle ont conduit à la construction de deux
questionnaires. Le premier questionnaire est destiné aux enfants entre 5 et 18 ans dans le but d’une
autoévaluation de leur QdV. Le deuxième est à compléter par un proxy dans les cas où l’enfant ne
peut pas répondre lui-même à cause d’incapacités physiques et/ou cognitives trop importantes.
Cette recherche a fait appel à l’implication des enfants et de leur famille (et à d’autres partenaires
locaux et internationaux) dans leur milieu pour identifier les dimensions à prendre en compte, pour
définir et ordonner les indicateurs par dimension, et pour formuler les questions.
Conclusion : Cette recherche a permis d’élaborer un cadre conceptuel et de construire des
questionnaires pour mesurer la QdV des enfants qui ont une paralysie cérébrale, bénéficiaires des
projets de HI, en Afrique subsaharienne. Les niveaux, les domaines et les sous domaines du cadre
conceptuel sont représentatifs pour tous les contextes. Par contre, les indicateurs et les modalités de
réponses du questionnaire doivent être adaptés au contexte de sa mise en œuvre.
Pour la suite du projet, l’auteur recommande que le cadre conceptuel, les questionnaires et les outils
soient traduits ; que l’instrument de mesure de QdV soit testé dans des contextes différents avec un
échantillonnage plus grand ; que la validité et la fiabilité de l’échelle soient vérifiées ; que d’autres
questionnaires soient conçus (un pour les enfants de moins de 5 ans et un pour les personnes qui ont à
charge un enfant handicapé) ; que les recherches sur le statut nutritionnel de l’enfant PC soient
approfondies pour déterminer une mesure objective de celui-ci.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 48
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Le niveau du ménage concerne l’unité familiale, le groupe social primaire avec qui l’enfant
partage les activités de la vie quotidienne. Il comprend les dimensions « situation sociale »
et « situation économique ».
Le niveau de la communauté concerne le groupe de personnes qui vivent dans une même
zone, qui entoure physiquement le ménage, la localité où il se déplace sur une base
régulière pour accomplir les activités de la vie quotidienne. Il comprend les dimensions
« intégration au milieu de vie » et « environnement culturel ».
Le niveau de la société concerne le plus grand groupe social et tous les espaces qui ne sont
pas fréquentés régulièrement, mais qui structurent ou organisent la vie de tous les citoyens.
Il comprend la dimension « situation sociale » et la dimension « services de l’Etat ».
Chaque dimension de chaque niveau est subdivisé en sous dimension.
Le questionnaire
Il s’agit d’un questionnaire spécifique composé de 38 items et de 48 questions s’y
rapportant qui recouvrent les différentes dimensions et sous dimensions décrites dans le
cadre conceptuel. La relation entre les items et les questions se trouve dans l’Annexe 2.
Le nombre d’items et leur nature varient selon l’âge de l’enfant. Il en est de même si
l’enfant ne peut pas répondre seul au questionnaire et qu’il y a recours à une tierce
personne.
L’auto questionnaire pour les enfants utilise le support d'images, pour augmenter leur
participation et leur intérêt.
Sur une échelle de Likert, le choix des réponses varie entre 3 et 4. Il est aussi possible de
répondre « non pertinent » si l’item ne correspond pas à la réalité de l’enfant.
Il faut compter, en moyenne, une heure pour répondre au questionnaire.
Exemple
La réalité des enfants - et donc la mesure de la QdV - est très différente selon le contexte.
Donc, bien que les niveaux, les dimensions et les sous dimensions du cadre conceptuel
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 49
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
soient inchangeables, les items, les questions et les modalités de réponses du questionnaire
doivent être adaptés au contexte d’utilisation.
Afin de pouvoir rendre opérationnelle la mesure de la qualité de vie du public cible, des
outils associés ont également été conçus. Il s’agit de :
- une grille de collecte des données ;
- un kit de formation (comprenant 1 présentation sur le handicap et le PPH + 1 présentation
sur l’IMC + 1 présentation sur la QdV + 1 présentation sur l’importance de travailler
directement avec les enfants + 1 présentation sur la collecte des données quantitatives + 1
présentation sur les échelles utilisées pour remplir le questionnaire + 1 présentation sur la
passation du questionnaire + 1 présentation sur l’état nutritionnel de l’enfant + 1
présentation sur la traduction du questionnaire) ;
- un guide d’utilisation des échelles fonctionnelles ;
- un guide d’utilisation des outils spécifiques à la mesure de la QdV des enfants IMC (5 à
18 ans) en Afrique Subsaharienne pour les enquêteurs ;
- un guide méthodologique pour l’utilisation et la contextualisation de l’échelle de mesure
de la QdV des enfants.
3) Suite du projet
Objectif général
Proposer des ajustements au questionnaire, élaboré en 2013, pour mesurer la qualité de vie
des enfants (5 à 18 ans) atteints de paralysie cérébrale afin qu’il réponde aux cahiers des
charges (tous secteurs) et proposer une aide à l’analyse et l’interprétation des données
collectées.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 50
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Objectifs spécifiques
1. S’approprier les travaux réalisés précédemment et rencontrer les principaux acteurs de
Handicap International concernés pour définir le contexte d’utilisation de cet outil,
avec a minima les informations suivantes : mesure de l’impact ou/et de l’effet, mesure
au niveau du projet et/ou du programme ; fréquence de la mesure ; prise en compte
des intérêts spécifiques des différents domaines pour ce type de mesure (éducation/
réadaptation/intégration sociale/société civile….) ;
2. Proposer les ajustements nécessaires pour répondre au cahier des charges d’utilisation
de cet outil ;
3. Proposer un masque de saisie adapté et une aide à l’analyse des résultats pour
interpréter les résultats à la phase initiale et à la phase terminale (c’est-à-dire expliquer
l’évolution observée) ;
4. Apporter les modifications nécessaires aux outils associés si nécessaires.
Résultats attendus
- Des recommandations précises pour finaliser le questionnaire ;
- Les documents d’accompagnement de 2013 mis à jour : masque de saisie des données
collectées, protocole d’utilisation, formation des enquêteurs ;
- Un protocole décrivant la méthodologie du test sur le terrain.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 51
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Lors du séminaire, la mesure des changements de la qualité de vie des bénéficiaires a été
confirmée comme étant l’un des éléments à prendre en compte pour évaluer les effets et
impacts des actions menées par Handicap international.
Résumé de la partie
Chapitre 1 : Handicap International, une ONG internationale
- « Handicap International est une organisation de solidarité internationale indépendante et impartiale,
qui intervient dans les situations de pauvreté et d’exclusion, de conflits et de catastrophes. Oeuvrant aux
côtés des personnes handicapées et des populations vulnérables, elle agit et témoigne, pour répondre à
leurs besoins essentiels, pour améliorer leurs conditions de vie et promouvoir le respect de leur dignité et
de leurs droits fondamentaux. »
- Sur une approche basée sur les droits et sur un modèle social du handicap, HI intervient auprès de
personnes exposées à des risques ou victimes de discrimination et d’exclusion. Les équipes de terrain
agissent dans différents contextes : urgence (ou post-urgence), crise chronique, reconstruction et
développement.
- Les actions de HI visent à répondre aux besoins spécifiques des bénéficiaires. Les moyens et les
compétences sont mobilisés dans plusieurs secteurs d’activités.
- Pour une meilleure qualité de vie des bénéficiaires, HI s’implique dans des activités de recherche (en
suivant des méthodes rigoureuses et fiables) dans l’objectif d’améliorer les pratiques professionnelles.
Chapitre 2 : Présentation du projet relatif à la mesure de la qualité de vie des enfants atteints de
paralysie cérébrale
- Pour évaluer l’impact de ses programmes, HI s’est engagée dans la construction d’un outil de mesure de
qualité de vie, spécifique pour les enfants atteints de PC en Afrique Subsaharienne. Ce projet s’inscrit
dans l’un des principes d’intervention de la Fédération (« L’impact le plus large possible, positif et
mesurable, sur les conditions de vie des bénéficiaires finaux ») et dans l’un des axes de la stratégie
fédérale 2011-2015.
- Ce projet a démarré en 2012. Un premier travail a été effectué pour vérifier si le questionnaire
DISABKIDS (outil validé) pouvait convenir aux équipes de terrain. La réponse étant négative, un second
travail a été réalisé en RDC (2013) pour élaborer un outil pratique qui mesurerait la QdV des enfants IMC
dans le contexte des interventions de HI. Le « matériel HI existant » comprend une description du cadre
conceptuel de la QdV, des questionnaires (pour les enfants, les adolescents et les parents) et différents
outils pour permettre la mise en application de la mesure. Non finalisé, le projet est à poursuivre.
- Les objectifs de ce travail sont doubles. Le premier consiste à ajuster le contenu du questionnaire en
fonction des besoins et des attentes spécifiques des professionnels de la Fédération (recommandation du
séminaire « Evaluation d’Impact »). Le deuxième consiste à proposer une aide à l’analyse et à
l’interprétation des données collectées.
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PARTIE III : Méthode et résultats
Après avoir présenté le projet, cette partie s’attache à décrire la méthodologie qui a
été suivie pour tendre vers les objectifs définis. Seront aussi exposés, dans les chapitres 2
et 3, les résultats obtenus et l’analyse des résultats.
Une enquête, sur la prise en compte de la qualité de vie des enfants atteints de
paralysie cérébrale dans l’évaluation de l’impact des programmes de Handicap
International, a été organisée et s’est déroulée de la manière suivante :
6. Analyse et 2. Elaboration
interprétation d’un
des résultats questionnaire
Enquête
HI
5. Compilation 3. Liste des
des données personnes à
4. Diffusion du interroger
questionnaire
Tableaux Excel
Documents Word Référents techniques
Envoyé par mail le 30/04 – Chargés de projets
2 relances (12 et 19 mai) – Clôture Responsables de domaine
de l’enquête le 26/05
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 53
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
1) Objectif de l’enquête
Cette enquête d’investigation a pour objectif de recueillir les pratiques et les attentes des
sujets interrogés pour apprécier la qualité de vie des enfants atteints de paralysie cérébrale,
en fonction des thématiques sur lesquelles ils travaillent et en fonction des réalités
socioculturelles de leurs terrains d’interventions.
A la base, l’outil est destiné à mesurer la qualité de vie des enfants IMC en Afrique
Subsaharienne. Mais, pour cette enquête, il a été décidé de prendre en compte l’avis de
certaines personnes travaillant au siège qui suivent des projets au profit de cette population
d’enfants (peu importe la zone d’intervention) afin de pouvoir, si possible, élargir le champ
d’utilisation de l’outil à toutes les zones d’intervention de Handicap International.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 54
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
questions de chaque niveau se justifient-elles et sont-elles pertinentes ? Y a-t-il des
manques à combler ?
Pour des raisons linguistiques, le questionnaire a été rédigé en français et en anglais. Et,
pour des raisons pratiques, accompagné d’une lettre qui introduit l’enquête (Annexe 4), il a
été administré par mail.
3) Sujets enquêtés
A ce stade du projet, pour faire remonter les attentes et les besoins de Handicap
International concernant l’évaluation de la QdV des enfants PC, il a été décidé de limiter la
réflexion au niveau du siège de Handicap International.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 55
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a) Les critères d’inclusion
Pour obtenir les informations recherchées, il a été choisi d’interroger les référents
techniques, les chargés de projets et les responsables de domaine de la Direction des
ressources techniques (DRT) et les référents techniques de la Direction de l’action contre
les mines (DAM). Ce choix se justifie par le fait que toutes ces personnes ont la capacité de
pouvoir prendre du recul sur l’ensemble des actions qui sont menées par Handicap
International en raison de leur position « en retrait », de leur implication sur différents
pays/régions et de leurs expériences de terrain généralement diversifiées. Une autre raison
est que, une fois que l’outil sera finalisé, ce sont elles qui soutiendront la mise en œuvre de
l’évaluation de la QdV des enfants et qui accompagneront la réflexion des équipes terrain
et des Desk à la suite de la diffusion des résultats.
→ Les référents techniques appartiennent à un Desk et se concentrent donc sur une zone
d’intervention de Handicap International (soit Afrique de l’Ouest ; Afrique des grands
lacs ; Afrique de l’Est et Australe ; Maghreb, Moyen-Orient et Asie centrale ; Asie du
Nord-Est ; Asie du Sud-Est ; Asie de Sud ; Amérique Latine et Caraïbes). Leurs missions
consistent principalement à s’assurer de la qualité de la démarche et du contenu des
projets, à soutenir les équipes de terrain sur le plan technique (aide pour la définition des
indicateurs des projets, apport d’informations techniques, aide pour l’évaluation des
moyens mis en œuvre dans un projet,…) pour faire évoluer les positionnements et les
savoir-faire professionnels en adéquation avec les valeurs et le mandat de l’association.
→ Les chargés de projet appartiennent également à un Desk sur une zone d’intervention de
Handicap International. Ils assistent les responsables de programme qui sont sur le terrain.
Leurs missions consistent principalement à s’assurer de la mise en œuvre de la stratégie de
l’ONG au sein du Desk, à identifier les thématiques communes entre programmes, à
s’assurer de la cohérence des projets et des projets entre eux, à mettre en œuvre les
processus de monitoring et d’évaluation dans les programmes et à évaluer les finances et à
fournir les rapports aux bailleurs de fonds.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 56
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
domaine, pour garantir le professionnalisme et la notoriété de l’association, pour garantir la
qualité des activités et pour faire évoluer son domaine par l’innovation.
Aussi, les référents techniques de la Direction de l’action d’urgence (DAU) n’ont pas été
intégrés. En situation d’urgence, les équipes focalisent surtout la survie et la préparation à
la reconstruction.
Au retour des questionnaires d’enquête dûment complétés, toutes les données ont
été compilées et traitées dans un premier temps. Puis, dans un second, elles ont été
analysées.
Pour les questions ouvertes, un traitement préalable, qui a consisté à analyser le contenu
des réponses fournies afin de pouvoir les classer par grandes catégories, a été effectué. Les
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 57
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
questions fermées, quant à elles, ont fait l’objet d’un traitement direct par simple comptage
des réponses.
En fonction des questions, le traitement s’est fait de manière manuelle ou informatique
(avec Excel principalement).
b) La référence bibliographique
Au terme de notre recherche, notre référence s’est portée sur un article intitulé « Mesure de
la qualité de vie chez l’enfant atteint de paralysie cérébrale »39 (Annexe 5). Les auteurs,
Viehweger et Al. (2008), présentent et décrivent les instruments qui sont disponibles pour
évaluer la qualité de vie des enfants et/ou des adolescents atteints de paralysie cérébrale.
Sur la base d’une recherche bibliographique sur MEDLINE, en utilisant les mots clés
« cerebral palsy », « quality of life », « functional status », « children », « adolescents » et
« outcome », sur la période de 1980 à 2007, les auteurs ont identifiés 17 instruments qui
sont pertinents pour cette mesure.
C’est en prenant appui sur les douze instruments génériques et les deux spécifiques,
exposés dans cet article, que le matériel HI existant (2013) ainsi que les données qui sont
ressorties de l’enquête ont été analysés.
39
VIEHWEGER E., ROBITAIL S., ROHON M-A., JACQUEMIER J-L., BOLLINI G., SIMEONI M-C.,
2008, « Mesure de la qualité de vie chez l’enfant atteint de paralysie cérébrale », Annales de réadaptation et
de médecine physique, n°51, pp. 119-128.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 58
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
c) La compilation des questionnaires de QdV retenus
Les questionnaires, issus de la revue de littérature, ont été recherchés afin de pouvoir :
1) Comparer les dimensions qu’ils explorent avec celles attendues par les
professionnels de Handicap International interrogés.
2) Comparer leur contenu avec celui du matériel HI existant.
Tableau : Questionnaires (avec dimensions explorées) de la littérature utilisés pour l’analyse des résultats
Instrument Dimensions explorées (nombre d’items)
GENERIQUE
- Satisfaction : Satisfaction de la santé (7 items) ; Estime de soi (5 items)
- Inconfort : Confort physique (24 items) ; Confort émotionnel (14 items) ;
Limitation d’activité (7 items)
- Evitement de risque : Risques individuels (18 items) ; Menaces pour les
réalisations (15 items) ; Influence des pairs (5 items)
CHIP (Child Health and Illness Profile)
- Résilience : Participation familiale (7 items) ; Résolution de problème
social (8 items) ; Activité physique (5 items) ; Sécurité domestique et santé
(12 items)
- Accomplissement : Performance scolaire (7 items) ; Performance au travail
(4 items)
Perception de la santé générale (12 items) ; Estime de soi (14 items) ;
Douleurs (2 items) ; Fonctionnement physique (9 items) ; Santé mentale (16
CHQ (Child Health Questionnaire) items) ; Comportement général (17 items) ; Rôle social physique (3 items) ;
Rôle social émotionnel (3 items) ; Activité familiale (6 items) ; Cohésion
familiale (1 item) ; Changement de la santé (1 item)
AUQUEI (Auto Questionnaire de Qualité Loisirs (6 items), Vie familiale (7 items), contrainte (6 items),
de vie Enfant Imagé) autonomie/monde extérieur (7 items)
Emotions (6 items) ; Relations avec les amis (5 items) ; Relations avec les
GCQ (Generic Children’s Quality of Life
parents (4 items) ; Satisfaction générale (1 item) ; Estime de soi (3 items) ;
Measure)
Fonctionnement physique (4 items) ; Fonctionnement cognitif (2 items)
KINDL (KINDer und Jugendlieche zur Bien-être physique (4 items) ; Bien-être émotionnel (4 items) ; Estime de soi
Erfassung der gesundheitsbezogenen (4 items) ; Famille (4 items) ; Amis (4 items) ; Fonctionnement scolaire (4
Lebensqualität) items) + Module « maladie » (7 items)
Douleurs et symptômes (10 items) ; Fonctionnement moteur de base (9
TACQOL (TNO-AZL Questionnaire for items) ; Autonomie (9 items) ; Fonctionnement cognitif (9 items) ; Relations
Children’s Health-Related Quality of Life) sociales (9 items) ; Fonctionnement émotionnel global positif (8 items) ;
Fonctionnement émotionnel global négatif (9 items)
PedsQL (Pediatric Quality of Life Fonctionnement physique (8 items) ; Fonctionnement émotionnel (5 items) ;
Questionnaire) Fonctionnement social (5 items) ; Fonctionnement scolaire (5 items)
Symptômes (4 items) ; Fonctionnement scolaire (1 item) ; Relation avec la
EHRQL (Exeter Health-Related Quality
famille (1 items) ; Emotion (1 item) ; Activité physique (3 items) ; Bien-être
of Life measure)
social (2 items)
Bien-être psychologique (5 items) ; Estime de soi (2 items) ; Energie (5
items) ; Bien-être physique (4 items) ; Ecole (2 items) ; Loisirs (4 items) ;
VSP-A (Vécu et Santé Perçue de
Relations avec les amis (5 items) ; Relations avec les parents (4 items) ;
l’Adolescent)
Relations avec les profs (3 items) ; Relations avec les soignants (3 items) ;
Vie sentimentale (2 items)
Santé physique (2 items) ; Santé mentale (5 items) ; Santé social (5 items) ;
DHP-A (Duke Health Profile
Santé générale (15 items) ; Santé perçue (3 items) ; Estime de soi (5 items) ;
Questionnaire)
Anxiété (6 items) ; Dépression (5 items) ; Incapacité (1 items)
Bien-être physique (5 items) ; Bien-être psychologique (6 items); Humeurs
et émotions (7 items) ; Estime de soi (5 items) ; Autonomie (5 items) ; Vie
KIDSCREEN
familiale (6 items) ; Ressources financières (3 items) ; Relations avec les
amis (6 items) ; Ecole (6 items) ; Intégration sociale (3 items)
Santé physique et psychique (13 items) ; Vie familiale (9 items) ; Vie
KidlQoL
scolaire (9 items) ; Vie sociale et environnement (13 items)
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SPECIFIQUE
Bien-être social et acceptation (12 items) ; Fonctionnement (12 items) ;
CP-QOL (Cerebral Palsy Quality of Life) Participation et santé physique (11 items) ; Bien-être émotionnel et estime
de soi (6 items) ; Douleurs et impact du handicap (8 items)
Indépendance (6 items) ; Emotions (7 items) ; Intégration sociale (6 items) ;
DISABKIDS
Exclusion sociale (6 items) ; Traitement (6 items)
Remarque : Une description plus approfondie de chacun de ces instruments est disponible
dans l’Annexe 6 de ce document.
A la suite de l’enquête, c’est sur la base de ces questionnaires que les dimensions de la
qualité de vie, estimées comme importantes et pertinentes par Handicap International, ont
été analysées. Il en a été de même avec le contenu du matériel HI existant.
Sur les 18 personnes qui ont participé à l’enquête, on compte 14 référents techniques, 2
chargés de projets et 2 responsables de domaine.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 60
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
La quasi totalité des sujets enquêtés qui
travaillent dans le domaine « Réadaptation » ont
Répartition des participants
répondu. Dans la pratique, ce sont par domaine
principalement ces personnes qui donnent leurs
conseils sur la prise en charge des enfants qui
une paralysie cérébrale et qui suivent des projets
les concernant.
Des personnes des autres domaines, bien
qu’elles ne suivent pas des projets
exclusivement dédiés à l’accompagnement des
enfants PC, ont également participé.
plus récurrents. 0 2 4 6 8 10
Toutes les zones géographiques (pays), dans lesquelles intervient Handicap International,
sont représentées par les sujets qui ont répondu à l’enquête.
a) L’importance de la mesure
Bien que les interventions menées pour les enfants handicapés visent principalement leur
participation sociale et la réalisation effective de leurs habitudes de vie (mesures
objectives), 4 personnes estiment qu’il est aussi intéressant de se donner les moyens
d’évaluer les interventions selon l’appréciation individuelle de chacun des bénéficiaires.
Pour elles, mesurer la perception et le ressenti des enfants concernés par les projets est
important pour ajuster les interventions en fonction de leurs besoins et de leurs priorités.
Deux personnes considèrent que la « qualité de vie est un concept trop vague et
théorique » et que « cette mesure n’est pas une priorité ». Pour ces sujets, il serait
préférable et plus réaliste de mesurer la participation sociale, le confort, l’indépendance
dans la vie quotidienne en se basant sur des modèles comme la CIF, le PPH ou encore en
utilisant leur outil ScoPeO.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 62
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b) La mesure de la qualité de vie dans la pratique actuelle
Pour 40% des sujets enquêtés, l’amélioration de la qualité de vie des enfants PC n’est pas
un objectif clairement établi dans les projets qu’ils suivent. Pour 40%, ce point y est
parfois inscrit et pour 20% des participants, il y est à chaque fois.
Quand l’amélioration de la qualité de vie est inscrite dans les projets, elle se retrouve
majoritairement au niveau de l’objectif global. Pour une personne, cet indicateur apparaît
aussi dans les objectifs spécifiques. Un autre participant (travaillant dans le domaine de la
réadaptation et en charge de donner des formations) rappelle que l’amélioration de la QdV
fait partie des objectifs des formations de l’OMS sur les fauteuils roulants et l’assise
adaptée.
Sur les participants qui ont rapporté que l’amélioration de la QdV apparaît dans les projets,
54.5% d’entre eux notent qu’il n’existe cependant aucun indicateur, dans les outils
d’évaluation que leurs équipes utilisent sur le terrain, pour la mesurer. 27,3% indiquent
qu’il en existe et 18,2% n’ont pas la réponse à cette question.
A l’inverse, deux personnes mentionnent la présence d’indicateurs en lien avec la QdV
dans des outils de leurs équipes, même si l’amélioration de la QdV n’est pas un objectif
fixé dans les projets qu’elles suivent.
Au total, sur les cinq personnes qui ont fait part de la présence d’indicateurs dans les outils
utilisés pour mesurer la QdV, seules deux ont précisé lesquels.
D’après les réponses des sujets enquêtés, l’utilisation d’un outil de mesure de QdV et
l’utilisation de ces résultats présentent des intérêts multiples et variés pour les différents
acteurs de Handicap International.
Ceux-ci sont présentés dans le schéma qui suit.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 63
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Schéma : Utilité de la mesure de la QdV des enfants PC pour Handicap International
Pour les bénéficiaires, cette mesure peut être un moyen pour qu’ils puissent exprimer leur
satisfaction ou leur insatisfaction, se rendre compte de l’amélioration de leur QdV et/ou
des changements possibles, se motiver à devenir acteur de leur prise en charge et à la
suivre au quotidien avec assiduité.
Leurs résultats individuels seraient utiles aux professionnels (de Handicap International,
des centres de réadaptation et/ou des services locaux) qui les prennent en charge, pour
personnaliser l’intervention en fonction de leurs perceptions et de leurs besoins (exprimés
ou non) et pour sensibiliser leur famille sur leurs potentiels et sur leur « droit au bonheur ».
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 64
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
d) Le moment opportun pour mettre en pratique l’évaluation
Deux personnes proposent aussi, qu’en fonction des moyens disponibles, que l’évaluation
de la QdV se fasse à des périodes suffisamment éloignées (5 ans après les interventions par
exemple) afin de laisser apparaître des évolutions qui soient évidentes.
3) Avis sur le contenu d’une échelle de qualité de vie pour les enfants
atteints de paralysie cérébrale
→ La grande majorité des questions sont estimées comme très pertinentes ou pertinentes.
En effet, par rapport à ces deux choix de réponse, 90% des questions (soit 41/45) ont un
pourcentage cumulé d’au moins 80%.
Quatre questions se distinguent des autres, où plus de 10 personnes (soit plus des 2/3 des
répondants) ont répondu qu’elles étaient très pertinentes. Il s’agit des questions suivantes :
- « Est-ce que tu peux m’indiquer si tu as des douleurs et si elles sont fortes ou pas ? »
correspondante à l’item 3 (Douleurs) ;
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 65
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
- « Est-ce que parfois des gens t’insultent ou se moquent de toi ? » correspondante à
l’item 32 (Agression verbale) ;
- « En te comparant aux autres enfants, de plus de 6 ans, de la maison, est-ce que la famille
t'emmène à l’école, comme eux ? » (pour les enfants) ou « Est-ce que ta famille t'emmène
à l’école ou au centre d’apprentissage professionnel comme les autres jeunes dans la
maison ? » (pour les adolescents) ; « Est-ce que tu aimes aller à l’école ? » (pour
l’enfant qui va à l’école) ou « Est-ce que tu aimes aller à l’école ou bien au centre
d’apprentissage ? » (pour les adolescents) », qui correspondent à l’item 37 (Service
d’éducation).
→ Pour 9 questions, au moins 20% des répondants les ont jugées comme étant non
pertinentes. Il s’agit des questions suivantes :
- Question 2: Est-ce que tu aimes aller aux services de réadaptation ?
(Item « Kinésithérapie ») ;
- Question 6 : A part les difficultés que tu as, est-ce que tu as plus de problèmes de santé que les
autres enfants ? (Item « Santé générale ») ;
- Question 15 : Est-ce que tu te sens gêné ou que tu as honte de ta situation physique ?
(Item « Sentiment de gêne et de honte ») ;
- Question 17 : Est-ce que tu as des ambitions pour l’avenir ? (Item « Objectifs pour l’avenir
») ;
- Question 18 : Est-ce que tu t’inquiètes pour ton avenir ? (Item « Préoccupation concernant
l’avenir ») ;
- Question 19 : Est-ce que la prière t’aide à te sentir mieux ? (Item « Force spirituelle ») ;
- Question 25 : En comparaisons avec les autres enfants de la famille, est-ce qu’on te demande
d’aider dans la maison autant qu’eux ? (Item « Participation quotidienne aux tâches dans le
ménage ») ;
- Question 30 : En voyant les autres enfants de ton âge dans la parcelle, est ce que tu arrives à te
faire comprendre autant qu'eux quand tu t'exprimes avec les autres personnes de la parcelle ?
(Item « Communication au niveau du ménage ») ;
- Question 34 : Est-ce que tu aimes être avec tes amis ? (Item « Amis/pairs »).
En plus d’avoir rempli le tableau, quelques participants ont fait part de leurs commentaires
sur les questions du matériel HI existant (Annexe 8) qui a été développé en 2013 pour
mesurer la QdV des enfants PC en Afrique Subsaharienne.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 66
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→ Plus de 75% des questions (soit 34/45) ont reçu des « critiques » qui sont notamment de
l’ordre de :
- La formulation ou du choix du vocabulaire de certaines questions qui peuvent être
peu compréhensibles ou peu appropriées.
Par exemple, pour la question « Est-ce que parfois des gens abusent de toi physiquement
? », trois personnes estiment qu’elle est peu claire et que les enfants risquent de
rencontrer des difficultés pour y répondre. Aussi, pour un autre exemple, il a été de
conseiller de remplacer le terme « même capacité » de la question 16 par « faire les
mêmes choses ».
- La précision des questions.
Par exemple, pour la question 9 qui est en lien avec les activités de la vie
journalière, il serait souhaité de pouvoir préciser de quelles activités il s’agit. Il en
est de même avec la question associée à l’item « Sentiment d’utilité » où il serait
nécessaire de préciser dans quel sens l’enfant se sent « utile ».
- L’emplacement de la question par rapport au cadre conceptuel défini.
Par exemple, pour la question 10 : « Comment est-ce que tu te sens quand d'autres
personnes t’aident à faire les activités de la vie journalière ? », une personne a fait
remarquer que cette question relève de la dimension physique et non de la
dimension sociale.
- L’adaptation contextuelle de certaines questions.
Par exemple, la question sur les centres de réadaptation ne se justifie pas s’il n’y en
a pas dans l’environnement de l’enfant. Et, à la question « Est-ce que la prière t’aide
à te sentir mieux ? », les répondants proposent de revoir cette question en fonction du
contexte.
Suite à l’avis donné sur les questions du matériel HI existant, quelques personnes ont fait
des suggestions pour en améliorer certaines, ou ont fait des propositions pour en intégrer
de nouvelles (Annexe 9).
C’est sur le niveau individuel du cadre conceptuel qu’il y a eu le plus de propositions pour
faire des aménagements ou des ajouts de questions : n=28. Puis, de manière dégressive,
quelques questions à modifier ou à intégrer ont été proposées sur le niveau du ménage
(n=11), de la communauté (n=6) et de la société (n=4).
Parmi les propositions qui ont été faites, les questions sont de différents types.
Il y a des questions ouvertes comme « Si tu as été au centre de rééducation, qu’as-tu pu faire ?
» ou « Comment communiques-tu tes besoins ou envies ? » qui laissent une grande liberté de
réponse à l’enfant. Pour d’autres, comme « Quand tes parents ne sont pas là, qui s’occupe de
toi ? » ou « Avec combien de personnes communiques-tu chaque jour ? », l’enfant n’a qu’une
réponse unique à donner.
Mais, pour la majorité des questions qui ont été suggérées, il s’agit de questions fermées où
des réponses dichotomiques ou ordinales sont possibles. Exemples : « Est-ce que tu te sens
accepté et que tu as ta place ? » ; « Est-ce que tu as l’impression de pouvoir t’exprimer ? » ; « Est-
ce que tu te sens capable d’aller à l’école ? » ; « Est-ce que tes parents t’agacent quand tu ne sais
pas faire des choses ? » ; etc.
Les éléments de réponses aux questions de l’enquête - sur les indicateurs qui sont pris en
compte dans les outils utilisés par les terrains et ceux qu’il serait important de prendre en
compte pour mesurer la QdV des enfants PC - ont permis d’identifier les dimensions et les
sous-dimensions essentielles pour Handicap International pour répondre à leur besoin
d’évaluation de la qualité de vie en terme d’évaluation d’impact de leurs interventions.
A partir des réponses des 18 participants, une liste de 57 critères (dont 13 sont déjà pris en
compte dans les outils d’évaluation utilisés), considérés comme importants pour mesurer la
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QdV des enfants PC et pertinents par rapport aux actions menées par l’ONG en faveur du
public cible, a pu être dressée.
En ne conservant que les critères qui sont uniquement en lien avec la vie quotidienne et
personnelle de l’enfant, l’analyse thématique a permis de dégager 15 dimensions, et des
sous-dimensions qui y sont associées, liées à la qualité de vie (Tableau).
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 69
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
→ Si la plupart des critères n’ont été cités que par une ou deux personnes, une attention
plus particulière a été portée sur l’ « Estime de soi », l’ « Autonomie », l’ « Acceptation du
handicap », l’ « Accès à l’école », le « Bien-être », les « Relations » et la « Participation »
avec la famille et l’entourage. Ces critères ont obtenu un taux de réponse d’au moins 20%
(soit cités à 3 ou 4 reprises).
A partir de cette hiérarchisation, une classification (Annexe 10) a été faite. Elle tient
compte des niveaux du cadre conceptuel défini dans le matériel HI existant et des trois
grands domaines (physique, psychique et social) généralement explorés dans la mesure de
la QVLS.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 70
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
classement décroissant de ces totaux permet d’établir la hiérarchie de l’importance
accordée à chaque dimension (colonne 2).
Tableau: Correspondance entre les items du matériel HI existant et les dimensions de la QdV issues de
l’enquête
SYNTHESE
Nombre Classement
Dimension issue de total des
Items du matériel HI existant
l’enquête d’items dimensions
(1) (2)
Item 21 (Temps passé à la maison et en dehors de la maison) ; item 23
(Participation aux jeux dans la parcelle) ; item 24 (Apprécié par les autres
enfants) ; item 25 (Egalité de traitement) ; item 26 (Attention aux besoins
de l’enfant) ; item 27 (Communication au niveau du ménage) ; item 28
Intégration 15 1
(Temps passé en communauté) ; item 29 (Amis/pairs) ; item 30 (Vie
associative) ; item 31(Communication au niveau de la communauté) ; item
32 (Agression verbale) ; item 33 (Agression physique) ; item 34 (Regard
des autres) ; item 35 (Temps passé en société) ; item 38 (Traitement)
Item 8 (Accès à l’aide et l’assistance) ; item 9 (Hygiène) ; item 14
(Adaptabilité) ; item 20 (Participation aux activités de famille); item 21
(Temps passé à la maison et en dehors de la maison) ; item 22
(Participation aux tâches quotidiennes dans le ménage) ; item 23
Autonomie (Participation aux jeux dans la parcelle) ; item 27 (Communication au 14 2
niveau du ménage) ; item 28 (Temps passé en communauté) ; item
29 (Amis/pairs) ; item 30 (Vie associative) ; item 31 (Communication au
niveau de la communauté) ; item 35 (Temps passé en société) ; item 37
(Services d’éducation)
Item 20 (Participation aux activités en famille) ; item 22 (Participation aux
tâches quotidiennes dans le ménage) ; item 23 (Participation aux jeux dans
Participation la parcelle) ; item 28 (Temps passé en communauté) ; item 29 8 3
(Amis/pairs) ; item 30 (Vie associative) ; item 35 (Temps passé en
société) ; item 37 (Services d’éducation)
Item 23 (Participation aux jeux dans la parcelle) ; item 24 (Apprécié par les
Relations sociales autres enfants) ; item 25 (Egalité de traitement) ; item 27 (Communication 6 4
au niveau du ménage) ; item 29 ; item 31
Item 2 (Aides techniques) ; item 7 (Manutentions de l’enfant) ; item 8
Indépendance
(Accès à l’aide et l’assistance) ; item 14 (Adaptabilité) ; item 26 (Attention 5 5
fonctionnelle
aux besoins de l’enfant)
Item 10 (Sentiment d’être heureux) ; item 11 (Sentiment d’être aimé) ; item
Emotions 12 (Sentiment à propos des difficultés physiques) ; item 13 (Sentiment de 4 6
gêne et de honte)
Item 14 (Adaptabilité) ; item 18 (Confiance) ; item 19 (Sentiment
Estime/image de soi 3 7
d’utilité/productivité)
Item 1 (Kinésithérapie) ; item 36 (Services de santé) ; item 37 (Services
Accès aux services 3 7
d’éducation)
Item 15 (Avoir des objectifs pour l’avenir) ; item 16 (Préoccupation
Autodétermination 3 7
concernant l’avenir) ; item 17 (Force spirituelle)
Santé Item 4 (Santé générale) ; item 5 (Sentiment d’être rassasié) 2 8
Acceptation du Item 26 (Attention aux besoins de l’enfant)
1 9
handicap
Bien-être physique Item 3 (Douleurs) 1 9
Accessibilité 0 10
Qualité de vie familiale 0 10
Sentiment de sécurité 0 10
Les dimensions jaunes sont les dimensions les plus couvertes par le matériel HI existant. En rouge, ce sont les dimensions qui ne sont
pas couvertes par le matériel HI existant.
Dans leur article, Viehweger et al. (2008) ont mis en évidence que le contenu des
questionnaires (génériques ou spécifiques), utilisés en population générale et chez des
enfants/adolescents atteints de paralysie cérébrale, est très variable. Leur analyse détaillée
des catégories explorées par les questionnaires a montré que « si tous les instruments
couvrent les trois domaines physique, psychique et social, les champs prédominants
diffèrent en fonction des instruments »40.
40
VIEHWEGER E., ROBITAIL S., ROHON M-A., JACQUEMIER J-L., BOLLINI G., SIMEONI M-C.,
2008, « Mesure de la qualité de vie chez l’enfant atteint de paralysie cérébrale », Annales de réadaptation et
de médecine physique, n°51, pp. 119-128.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 72
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Le tableau ci-dessous identifie le nombre de questionnaires présents dans la littérature qui
évaluent les dimensions de la QdV issues de l’enquête (colonne 1). Ensuite, un classement
décroissant de ces totaux permet d’établir la hiérarchie de l’importance accordée à chaque
dimension (colonne 2).
Tableau: Concordance entre les dimensions issues de l’enquête avec les dimensions explorées par les
instruments de QdV utilisés chez les enfants PC et en population générale
SYNTHESE
Nombre Classement
total des
Dimension issue de l’enquête Questionnaires de la littérature d’outils dimensions
(1) (2)
- CHIP - DHP-A - PedsQL
- GCQ - CP-QOL - VSP-A
Emotions 12 1
- TACQOL - CHQ - KIDSCREEN
- EHRQL - KINDL - DISABKIDS
- CHIP - DHP-A - TACQOL
- KINDL - KidlQoL - VSP-A
Bien-être physique 10 2
- EHRQL - CHQ
- CP-QOL - KIDSCREEN
- CHIP - VSP-A - AUQUEI
Participation - CHQ - CP-QOL - KINDL 9 3
- PedsQL - KidlQoL - EHRQL
- DISABKIDS - DHP-A - PedsQL
Indépendance fonctionnelle - CHQ - CHIP - CP-QOL 8 4
- TACQOL - GCQ
- CHIP - KINDL - KIDSCREEN
Estime/image de soi - CHQ - VSP-A - CP-QOL 8 4
- GCQ - DHP-A
- GCQ - DHP-A - VSP-A
Relations sociales - TACQOL - KINDL - KIDSCREEN 8 4
- EHRQL - PedsQL
Santé générale - CHIP - CHQ - DHP-A 3 5
Autonomie - AUQUEI - KIDSCREEN - TACQOL 3 5
Qualité de vie familiale - CHQ - VSP-A - KINDL 3 5
Intégration - KIDSCREEN - CP-QOL - DISABKIDS 3 5
Sentiment de sécurité - CHIP - - 1 6
Autodétermination - - - 0 7
Acceptation du handicap - - - 0 7
Accessibilité - - - 0 7
Accès aux services - - - 0 7
Les dimensions, en jaunes, sont celles qui sont le plus explorées par les questionnaires de la littérature. En rouge, ce sont les dimensions
qu’on ne retrouve pas en tant que telles dans les différents questionnaires de la littérature.
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& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
renseignent sur l’opinion que la personne a d’elle-même : « Au cours des 4 dernières
semaines, as-tu été content de tout ce que tu peux faire ? » (Item du CHQ) ; « Je me trouve bien
comme je suis » (Item du DHP-A) par exemple. Pour la seconde dimension, les items
portent principalement sur le ressenti de l’enfant par rapport à son corps. Par exemple,
nous pouvons trouver des items du style « J’étais fatigué et abattu » (KINDL) ou « How do
you feel about your physical health ? » (CPQOL). Les items associés à la dimension sur les
« relations » se focalisent surtout sur les relations avec la famille (exemple tiré du KINDL :
« La semaine dernière, je me suis bien entendu avec mes parents ») et sur les relations avec les
amis (exemple tiré du VSP-A : « Avez-vous été entouré, aidé par vos copains, vos copines ? »).
La dimension « indépendance fonctionnelle », souvent appelée autrement dans les outils,
est aussi régulièrement prise en compte. Elle donne des informations sur la perception de
l’enfant quant à ses capacités (physiques et cognitives, le plus souvent) et à la réalisation
de ses activités.
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& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Synthèse des deux premières concordances observées
Le tableau ci-dessous permet de visualiser les concordances, mais également les discordances parfois importantes, des dimensions de la QdV issues de
l’enquête avec le matériel HI existant et les dimensions des questionnaires.
classes
classes
de l’enquête / Matériel d’items dimensions l’enquête / Questionnaires questionnaires dimensions existant /
HI existant (1) (2) de la littérature (1) (2) Questionnaires
de la littérature
Intégration 15 1 A Emotions 12 1 A +4 niveaux
Autonomie 14 2 B Bien-être physique 10 2 B +4 niveaux
Participation 8 3 C Participation 9 3 C =
Relations sociales 6 4 D Indépendance fonctionnelle 8 4 D =
Indépendance fonctionnelle 5 5 D+ Estime/image de soi 8 4 D + 1niveau
Emotions 4 6 E- Relations sociales 8 4 D =
Estime/image de soi 3 7 E Santé générale 3 5 E + 1 niveau
Accès aux services 3 7 E Autonomie 3 5 E - 3 niveaux
Autodétermination 3 7 E Qualité de vie familiale 3 5 E + 1 niveau
Santé 2 8 F- Intégration 3 5 E - 4 niveaux
Acceptation du handicap 1 9 F Sentiment de sécurité 1 6 F + 1 niveau
Bien-être physique 1 9 F Autodétermination 0 7 G =
Accessibilité 0 10 G Acceptation du handicap 0 7 G - 1 niveau
Qualité de vie familiale 0 10 G Accessibilité 0 7 G =
Sentiment de sécurité 0 10 G Accès aux services 0 7 G - 2 niveaux
→ Les niveaux positifs indiquent que les questionnaires de la littérature accordent une importance accrue aux dimensions de la QdV issues de
l’enquête par rapport au matériel HI existant. A l’inverse, les niveaux négatifs indiquent que ces dimensions sont moins développées que dans le
matériel HI existant.
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3) Concordance entre le contenu du matériel HI existant et le contenu
Après avoir passé en revue toutes les questions des différents questionnaires (sauf
celui du EHRQL et du KidlQoL qui n’ont pas été trouvés), nous avons pu distinguer celles
qui pouvaient s’accorder avec les items du matériel HI existant. D’une part, ceci montre
quels sont les questionnaires qui s’approchent le plus du matériel HI existant et, d’autre
part, ceci permet de cerner les items qui sont souvent (ou moins souvent) pris en compte
dans les questionnaires de la littérature utilisés pour évaluer la QdV des enfants.
Les résultats se trouvent dans le tableau suivant.
→ 9 items (soit plus de 20%) du matériel HI existant ne trouvent pas leur équivalent dans
les questions qui constituent les outils validés.
Ces items concernent les services de réadaptation et de santé, la spiritualité, le sentiment
d’utilité et de productivité, la participation aux tâches ménagères, les agressions physiques,
le temps passé en société et les items en lien avec la situation nutritionnelle de l’enfant et
son sentiment d’être rassasié.
→ Les questionnaires qui contiennent le plus de questions qui s’apparentent aux items du
matériel HI existant sont le KIDSCREEN, le CP-QOL et le DISABKIDS. Leur contenu
intègre au moins un quart des items retenus dans le matériel HI existant développé en
2013.
Remarquons que le CP-QOL et le DISABKIDS sont deux questionnaires de mesure de
QdV qui ont été conçus spécifiquement à l’attention des enfants atteints de paralysie
cérébrale. Le KIDSCREEN, quant à lui, a été développé pour évaluer la santé subjective et
le bien-être des enfants et des adolescents. Il est applicable aux enfants, âgés de 8 à 18 ans,
qui sont en bonne santé et/ou à ceux qui souffrent d’une maladie chronique.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 77
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Tableau : Concordance entre les question(s) trouvée(s) dans les questionnaires validés avec les items du
matériel HI existant
+ Question(s) présente(s) dans l’outil / (+) Réponse incertaine mais très probable
KIDSCREEN
DISABKIDS
CHIP-AE
CHIP-CE
TACQOL
AUQUEI
CP-QOL
Nombre total de
PedsQL
DHP-A
KINDL
VSP-A
CHQ
GCQ
questionnaires
qui prennent en
compte l’item
1 0
2 + 1
3 + + + + + + 6
4 + + + (+) + 5
5 0
6 0
7 + 1
8 + + (+) 3
9 + 1
10 + + + + + + + + + 9
11 + + + 3
12 + (+) (+) + + 5
13 (+) (+) (+) (+) (+) 5
14 + (+) + 3
Items du matériel HI existant
15 + + (+) 3
16 + + + + + + 6
17 0
18 + + 2
19 0
20 (+) + + (+) (+) 5
21 + (+) (+) 3
22 0
23 + + + 3
24 (+) + (+) + 4
25 (+) (+) (+) 3
26 + (+) 2
27 + + + + + 5
28 + (+) + + (+) 5
29 + + + + (+) + + + 8
30 + 1
31 + + + 3
32 (+) 1
33 0
34 (+) (+) + 3
35 0
36 0
37 + + + + + + 6
38 + + 2
Nombre total
d’items
abordés par le 8 9 7 7 9 5 6 8 8 10 16 14
questionnaire
Sont surlignés en jaunes les items qui sont pris en compte dans plus de 1/3 des questionnaires de la littérature. En rouge, ce sont ceux
pour lesquels aucune question n’a été retrouvée dans les outils pour les renseigner.
Les instruments qui ont le plus de questions qui coïncident avec les items du matériel HI existant sont mis en évidence en vert.
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& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Handicap International peut s’appuyer sur cette analyse pour ajuster son
questionnaire destiné à mesurer la qualité de vie des enfants atteints de paralysie cérébrale
dans les pays en développement. La Fédération devrait adapter et finaliser le matériel HI
existant pour qu’il corresponde à ses besoins d’évaluation. Tout dépendra de ce qui va être
discuté dans la dernière partie…
Résumé de la partie
Chapitre 1 : Méthodologie d’enquête
- Une enquête, par questionnaire, a été menée auprès de professionnels de la fédération de Handicap
International pour recueillir leurs pratiques et leurs attentes vis-à-vis d’un indicateur de qualité de vie des
enfants atteints de paralysie cérébrale dans les pays en voie de développement, pour évaluer l’impact de
leurs programmes.
- Les données ont été traitées et les résultats obtenus ont été analysés à partir d’une revue de la littérature.
Chapitre 3 : Analyse des éléments de qualité de vie retenus par Handicap International
- Le contenu du matériel HI existant couvre inégalement les dimensions qui sont ressortie de l’enquête.
- Une analyse comparative, entre les dimensions de 14 instruments de mesure de QdV utilisés chez les
enfants et les dimensions issues de l’enquête, montre que les dimensions « Emotions », « Bien-être
physique » et « Relations sociales » concordent entre elles. Par contre, les dimensions
« Autodétermination », « Acceptation du handicap » et « Accessibilité » n’apparaissent pas comme des
dimensions explorées par les instruments validés. Bien que des éléments de « Participation » se retrouvent
dans les instruments de la littérature, elle constitue très rarement une dimension à part entière.
- 80% des items du matériel HI existant trouvent leur équivalent, de manière inégale, dans les instruments
issus de la littérature. Le KIDSCREEN, le CP-QOL et le DISABKIDS sont les instruments qui se
rapprochent le plus du contenu du matériel HI existant.
- Cette analyse peut servir de base pour procéder à la construction et à la validation d’un instrument de
mesure de qualité de vie pour les enfants, dans un contexte d’intervention de Handicap International.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 79
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
PARTIE IV : Discussion
Cette dernière partie a pour but de présenter les limites de l’étude qui a été réalisée,
de donner les conclusions finales sur la question de la pertinence d’un indicateur de qualité
de vie infantile pour Handicap International, et enfin de lister les recommandations qu’il
conviendrait de suivre pour finaliser le questionnaire de mesure.
L’étude qui a été exposée dans la partie précédente est le fruit d’un travail qui a été réalisé
en suivant une méthodologie clairement définie et prenant en compte les spécificités
contextuelles de Handicap International. Mais il n’empêche qu’elle présente certaines
limites. A ce stade, il est important de reconnaître et d’indiquer les points faibles du travail
effectué.
1) Limites de l’enquête
Si le questionnaire d’enquête avait mis, entre autre, l’accent sur les terminologies
utilisées, et si une plus grande diversité d’acteurs de Handicap International avait été
interrogée, les résultats auraient sans doute été plus fins.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 80
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
a) Les insuffisances du questionnaire
Question : Quel(s) indicateur(s) utilisez-vous pour évaluer l’impact de vos interventions auprès des
enfants atteints de paralysie cérébrale ?
Très
Indicateur Régulièrement Parfois Rarement Jamais
régulièrement
Indépendance
fonctionnelle1 de l’enfant □ □ □ □ □
Satisfaction2 de l’enfant □ □ □ □ □
Satisfaction des
parents/proches □ □ □ □ □
Participation sociale3 de
l’enfant □ □ □ □ □
Qualité de vie4 de l’enfant □ □ □ □ □
Qualité de vie des
parents/proches □ □ □ □ □
Autre : □ □ □ □ □
1
Indépendance fonctionnelle : Ensemble des capacités physiques et mentales permettant d’agir sur son environnement et de réaliser ses activités
corporelles de la vie journalière.
2
Satisfaction : Nom donné à l’état d’âme et/ou du corps qui accompagne l’accomplissement d'un désir ou l'assouvissement d'un besoin. La
satisfaction constitue un sentiment relativement plus profond que le contentement (réputé être plus partiel et/ou ponctuel) et plus durable qu'une
simple sensation (réputée être plus passagère) ou du plaisir qui se manifeste par une sensation agréable et temporaire.
3
Participation sociale : Pleine réalisation des habitudes de vie, résultant de l'interaction entre les facteurs personnels (les déficiences, les incapacités
et les autres caractéristiques personnelles) et les facteurs environnementaux (les facilitateurs et les obstacles).
4
Qualité de vie : Perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit,
en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ conceptuel, englobant de manière complexe la
santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation
avec les spécificités de son environnement.
Il en est de même dans la deuxième partie. Pour la première question, il aurait été
intéressant de rappeler la définition, entendue par Handicap International, de
l’impact (« La mesure des effets induits, prévus ou non prévus, positifs ou négatifs à moyen ou
long terme des actions menées »41) pour éviter toute confusion de la part du répondant avec la
pertinence, l’efficacité et l’efficience d’une intervention.
41
HANDICAP INTERNATIONAL, 2011, Document interne, Démarche Responsabilité et Qualité, Lyon :
Handicap International, 2 pages.
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Dans la troisième partie, celle concernant l’avis des répondants sur les questions présentes
dans le questionnaire élaboré en RDC, trois imperfections sont à remarquer.
Premièrement, il y a aucune incertitude à avoir sur le fait qu’interroger les personnes sur la
pertinence des questions avait tout son sens. Cependant, une question est censée être
pertinente par rapport à quelque chose. Or, dans l’enquête, la relation entre les dimensions
du cadre conceptuel défini pour la QdV des enfants IMC en Afrique Subsaharienne et les
questions n’apparaissait pas clairement. Cela a peut-être suscité, chez certains répondants,
une réponse approximative car l’énoncé ne permettait pas de comprendre si c’est la
pertinence globale ou la pertinence par rapport à une section particulière du cadre
conceptuel qui était recherchée.
Deuxièmement, pour chaque question du matériel HI existant, les possibilités offertes au
répondant pour exprimer son jugement étaient : « Très pertinente », « Pertinente » et « Pas
pertinente ». Pour les avis mitigés sur certaines questions, il est fort probable que plusieurs
personnes interrogées aient préféré répondre « Pertinent » pour éviter de se positionner à
l’extrême en cochant « Pas pertinent ». Donc, pour obtenir des réponses plus nuancées, il
aurait été bon de proposer un quatrième choix de réponse : « Un peu pertinent » par
exemple.
Troisièmement, remarquons qu’une question peut être pertinente mais pas importante.
Inversement, une question peut être importante mais pas pertinente. Mais, sans modalité de
réponse sur l’importance des questions, comment savoir quelles sont les questions à
conserver et quelles sont celles qui n’ont pas leur place dans le questionnaire ? Avec cette
deuxième modalité de réponse, il aurait été plus évident de repérer les questions qui
doivent subsister dans l’outil de mesure de QdV chez les enfants.
Comme il l’a été signalé dans les résultats de l’étude, dix-huit personnes (soit 40% des
personnes interrogées) ont répondu à l’enquête. Au vu du grand nombre de salariés qui
travaillent pour Handicap International, il serait prétentieux de dire que les résultats
obtenus sont représentatifs de l’ensemble du personnel de la Fédération.
Avec le recul, nous pouvons souligner aussi qu’il aurait été judicieux de ne pas avoir
inclus, dans la boucle de l’enquête, la coordinatrice des études techniques et de la
recherche scientifique de Handicap International ainsi que la responsable du pôle « Impact,
Suivi & Evaluation ». Ayant toutes deux été associées au processus d’élaboration de l’outil
de mesure de qualité de vie pour les adultes (ScoPéO), il est regrettable de ne pas avoir pris
en compte leur réflexion, ne serait-ce que pour les deux premières parties du questionnaire
d’enquête.
Le plus gros reproche qui pourrait être fait à ce travail se situe au niveau des dimensions
qui ont été posées pour évaluer la qualité de vie des enfants selon les besoins exprimés par
Handicap International. C’est sur celles-ci qu’a reposé tout le travail d’analyse, qui aurait
été tout autre si la typologie - des critères de qualité de vie qui ont émergé de l’enquête -
n’avait pas été réalisée de la manière exposée dans la partie précédente.
Les résultats, à ce niveau, relèvent principalement du ressort de la personne qui était
responsable de cette étude. Bien qu’elle se fût imprégnée du sujet et qu’elle ait reçu l’appui
d’une tierce personne qui lui a donné un regard extérieur, la classification des dimensions
et des sous-dimensions pourrait être contestée. Par exemple, les sous-dimensions « Prise de
décision » et « Mise en œuvre des projets personnels » ne s’attacheraient-elles pas plus à la
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 83
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dimension « Autodétermination » plutôt qu’à la dimension « Estime de soi » ? Encore à titre
d’exemple, la dimension « Participation » n’aurait-elle pas pu être divisée en d’autres
dimensions ?
Le développement d’un outil de mesure de qualité de vie débute par la spécification claire
de l’objectif pour lequel le questionnaire sera utilisé et par la définition des hypothèses
générales de l’évaluation. Pour cette première étape capitale et pour construire l’analyse
sur une bonne base, il aurait été judicieux de rassembler plusieurs acteurs à un même
endroit pour dégager un consensus commun sur les priorités à traiter avec le questionnaire.
Pour des raisons pratiques et de dispersion géographique des professionnels d’Handicap
International, une discussion de groupe n’a pas été possible. Pourtant, la méthode
Metaplan® aurait pu être un outil efficace pour regrouper par thématiques les critères de
qualité de vie issus de l’enquête, et pour hiérarchiser chaque dimension en fonction du
poids qui peut leur être attribué pour l’évaluation de la QdV.
En résumé, il faut porter un sérieux point de vigilance sur les résultats présentés au sujet
des dimensions qui seraient à prendre en compte dans l’outil d’évaluation de la QdV des
enfants. Se voulant impartiaux, ils donnent une idée de ce qui pourrait exister. Cependant,
ils ne devraient pas être acceptés sans esprit critique. D’ailleurs, pour un outil
recommandable aux terrains, il serait rationnel et souhaitable que les décideurs de
Handicap International se positionnent franchement sur les dimensions de la QdV qui
doivent être explorées par le questionnaire recherché par la Fédération.
Pour analyser les dimensions de la QdV issues de l’enquête et le contenu du matériel HI, la
personne qui a effectué ce travail a procédé à trois reprises, avec un laps de temps entre
chaque, pour repérer les compatibilités avec les instruments de la littérature. Malgré tout, il
y a une grande part de subjectivité dans ce processus.
Pour aller encore plus loin dans le travail d’analyse, une quatrième concordance aurait pu
être vérifiée : celle entre les sous-dimensions issues de l’enquête avec les items des
instruments de la littérature. Si elle avait été faite, il est certain qu’on se serait aperçu que
certaines sous-dimensions issues de l’enquête ne seraient pas recouvertes par les items
présents dans les instruments de la littérature et que des manques seraient à combler. Par
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 84
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
exemple, aucun instrument de la littérature ne contient une question sur la « Participation à
une OPH ».
La dernière limite que nous entrevoyons pour l’analyse des résultats se rapporte aux
versions des questionnaires validés qui ont été utilisées. Seules les versions pour les
enfants (child-report) ont été exploitées pour faire les comparaisons avec les dimensions de
l’enquête et avec le contenu du matériel HI existant. Handicap International avait travaillé
pour mettre en place une version du questionnaire pour les parents (proxy-report), dans les
cas où les capacités cognitives de l’enfant seraient trop limitées. Dans ce sens, il aurait été
fructueux de rechercher dans la littérature les questionnaires destinés aux parents afin de
pouvoir mettre en évidence les items qui se rencontrent entre eux et de pouvoir proposer à
Handicap International des pistes d’ajustements en fonction des constats.
a) Un manque de temps
Ce travail, mené entre le mois de mars et le mois d’août 2014, n’a pas abouti à un
questionnaire finalisé/ajusté à la fois aux besoins d’Handicap International et aux enfants
atteints d’une paralysie cérébrale dans les pays en développement. Pour arriver à cela,
après une mise au point inévitable sur les dimensions de la QdV qui sont à explorer, il
aurait fallu une nouvelle étape sur un terrain d’intervention de l’ONG afin de connaître le
point de vue de la population cible au sujet des préoccupations de Handicap International
sur la QdV. Ces informations, croisées avec les conclusions de l’analyse de l’enquête,
auraient facilité la construction d’un nouveau questionnaire opérationnel.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 85
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b) Un manque de compétences
Même si le temps imparti avait été suffisant pour ajuster le contenu du questionnaire
attendu par Handicap International, la stagiaire recrutée pour cette mission n’avait pas les
compétences pour en vérifier les propriétés psychométriques : validité, fiabilité et
sensibilité. Or, sans suivre une méthodologie de validation précise, qui nécessite de
recourir à différentes méthodes et à plusieurs outils statistiques compliqués, Handicap
International n’aura aucune garantie que leur questionnaire mesure bien ce qu’il est censé
mesurer.
Dans le secteur du handicap, les études sur la qualité de vie se généralisent de plus en
plus, car elles fournissent des indications précieuses et utiles pour améliorer les dispositifs
existants pour les personnes en situations de handicap. Dans cette mouvance, Handicap
International a toutes les raisons de s’intéresser à la qualité de vie de ses bénéficiaires,
d’autant plus qu’elle est aussi devenue l’un des enjeux majeurs du développement et de la
solidarité internationale. Aujourd’hui, bien que l’amélioration de la qualité de vie ne soit
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 86
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pas clairement inscrite dans la politique institutionnelle de Handicap International comme
une finalité de leurs actions, elle semble cependant être intégrée comme telle par la plupart
des personnes travaillant au siège de la Fédération et fait l’objet de l’intérêt de leurs
recherches.
Il est certain qu’un indicateur de QdV spécifique pour les enfants présente plusieurs
intérêts pour Handicap International et s’avère pertinent par rapport à deux de leurs
principes d’intervention. Le suivi de cet indicateur mérite donc d’être mis en pratique
régulièrement.
Au niveau d’Handicap International, la qualité de vie n’est pas définie, dans leur stratégie
fédérale pour la période 2011-2015, comme étant un objectif prioritaire pour la recherche
d’impact des programmes de Handicap International. Malgré cela, les professionnels de
Handicap International qui ont répondu à l’enquête ont montré un engouement fort quant à
l’utilisation de cet indicateur. Pour ces personnes, comme présenté lors du dernier
séminaire « Evaluation d’Impact », la qualité de vie est un élément important à prendre en
compte pour évaluer les effets et les changements positifs des actions mises en œuvre pour
les personnes bénéficiaires. Cet intérêt porté à la qualité de vie est totalement légitime dans
la mesure où « les perceptions des patients déterminent de façon cruciale l’utilisation des
services et des traitements, et l’impact que ceux-ci auront sur leur état de santé »42. Dans
ce sens, un indicateur de qualité de vie a effectivement toute sa place pour évaluer l’impact
des activités menées par l’organisation Handicap International.
Dans une stratégie globale d’évaluation, mesurer la qualité de vie des bénéficiaires âgés de
5 à 18 ans est important car elle permet d’intégrer une appréciation subjective de leur vécu,
complémentaire de celle qui est réalisée à partir de critères objectifs. Cette information
supplémentaire est très utile dans le domaine du handicap où la guérison est impossible et
où les changements observables objectivement ne sont pas systématiques. Si le suivi des
indicateurs objectifs ne permet pas à Handicap International de justifier ses interventions
42
LEPLEGE A., COSTE J., 2001, Mesure de la santé perceptuelle et de la qualité de vie : méthodes et
applications, 1ère édition, Paris : ESTEM, 333 pages.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 87
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
(car pas ou très peu de changements constatés sur base de ces critères), les professionnels
de terrain pourront éventuellement, en utilisant une échelle de QdV, démontrer les
bénéfices de leurs activités sur le ressenti des enfants.
L’évaluation de la qualité de vie peut être utile aussi bien pour l’évaluation des
programmes que des projets (en début et en fin). Pour les projets il s’agirait d’observer si
des différences significatives apparaissent au niveau des scores des dimensions en lien
avec les finalités du projet. Pour les programmes il s’agirait d’observer si des différences
significatives apparaissent au niveau du score global de la QdV.
Avec une échelle spécifique, Handicap International pourra juger de la pertinence de ces
interventions en faisant un comparatif avec un groupe d’enfants PC qui n’était pas
bénéficiaire d’un programme. Avec une échelle générique, il sera possible de faire de
même avec un groupe d’enfants de la population locale.
Point d’attention
La mesure de la qualité de vie ne permet pas de quantifier les changements objectifs au niveau des
bénéficiaires eux-mêmes, de leur environnement et de la réalisation de leurs habitudes de vie. Pour cela, il faut
utiliser des échelles d’évaluation fonctionnelle et des outils tels que la MQE et la MHAVIE qui font partie du
modèle de référence de Handicap International, le PPH, inscrit dans l’un de leurs principes d’intervention
(Principes relatifs aux cadres conceptuels, approches, références et outils méthodologiques).
Sur base de résultats observés, Handicap International aura la possibilité de (ré)orienter les
interventions afin qu’elles soient ajustées au plus près des besoins exprimés par les enfants,
de partager les bonnes pratiques aux autres programmes, de faire du plaidoyer de qualité
sur ce sujet, etc.
Dans le domaine de la santé, il est maintenant clairement reconnu qu’il faut prendre en
compte le point de vue des patients qui se préoccupent principalement de ce qu’ils
ressentent et de leur capacité à satisfaire leurs besoins et leurs désirs. Dans ce sens,
l’évaluation de la qualité de vie peut permettre aux enfants d’exprimer leur ressenti sur leur
vie.
Les résultats de l’enquête montrent qu’il est intéressant, pour les professionnels de
Handicap International, que les enfants puissent donner leur avis sur les interventions qui
sont menées par les programmes. Dans ce sens, ils sont respectueux de l’article 12 de la
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Convention internationale des Droits de l’Enfant (CDE) qui statue que les opinions des
enfants doivent être prises en considération : « Les États parties garantissent à l’enfant qui
est capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question
l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son
âge et à son degré de maturité » (Nations Unies, 1989) et de l’article 7 de la Convention
Relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH) qui réitère ce propos et qui ajoute
que l’enfant handicapé peut « […] obtenir pour l’exercice de ce droit une aide adaptée à
son handicap et à son âge » (Nations Unies, 2006).
Point d’attention
La mesure de la qualité de vie des enfants ne permet pas d’assurer le suivi de la « participation » qui est un
droit inscrit dans l’un des principes généraux de la Convention de l’ONU sur les droits des personnes
handicapées (Article 3) et également dans l’un des principes d’intervention de Handicap International
(Principes relatifs aux bénéficiaires et aux niveaux d’intervention).
Au-delà d’une utilité institutionnelle, en portant de l’intérêt à des enquêtes sur la qualité de
vie des enfants en situations de handicap, Handicap International s’inscrit pleinement dans
la lignée des recommandations du rapport mondial du handicap et du plan d’action de
l’OMS relatif au handicap 2014-2021 : « un meilleur état de santé pour toutes les
personnes handicapées ». En effet, les données sur la qualité de vie des enfants peuvent
venir compléter les informations sur les caractéristiques du handicap et présentent un
intérêt pour l’élaboration des politiques.
c) De l’intérêt à la pratique
Si un indicateur de QdV pour les enfants peut apporter une réelle plus-value à Handicap
International, il reste néanmoins du chemin à faire pour intégrer son suivi dans la pratique.
Pour différentes raisons qui ont été énoncées, la mesure de la qualité de vie n’est pas une
pratique courante de Handicap International : « La culture de la mesure de l’effet n’est pas
assimilée » ; « La qualité de vie n’est pas clairement définie dans les projets car la notion
n’est pas clairement définie » ; « Ce n’est pas la priorité »… A l’heure actuelle, les projets
des programmes sont plutôt évalués sur base d’un indicateur de participation sociale. De
manière assez marginale, quand l’amélioration de la qualité de vie est mentionnée
explicitement au niveau de l’objectif global des projets, les équipes de terrain ont très
rarement les moyens de pouvoir la vérifier.
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Suite à ce constat, nous pouvons supposer que si les professionnels étaient sensibilisés à la
thématique de la qualité de vie des enfants et que s’ils avaient à leur disposition un outil
adéquat pour l’évaluer, le recours à cette mesure serait plus systématique et viendrait
enrichir leur banque de données pour justifier l’impact de leurs actions. Cette supposition
appuie d’ailleurs le bien-fondé des travaux, allant dans ce sens, qui ont été menés ces
dernières années par Handicap International.
La décision d’inclure la mesure de la QdV des enfants dans l’évaluation d’impact des
programmes de Handicap International devra être considérée avec la même rigueur que les
autres critères d’évaluation. Pratiquement, les équipes de terrain ont besoin d’un outil qui
doit pouvoir répondre à deux conditions sine qua non. Cet outil doit être validé et
correspondre aux objectifs de la mesure.
La condition de validation de l’instrument ne doit pas faire l’objet d’un débat. S’il ne
présente pas des propriétés métrologiques minimales, la mesure de la qualité de vie ne
permettra pas de tirer des conclusions de haute précision à partir de données qui seront
intrinsèquement peu précises. Par conséquent, la mesure aura peu de sens. Par contre, des
données fiables sur la QdV des bénéficiaires seraient une valeur ajoutée pour Handicap
International vis-à-vis des bailleurs de fonds et des institutions partenaires.
Cette seconde condition exige que Handicap International détienne un instrument qui
explore des dimensions qui soient cohérentes avec les dimensions « standards »
communément admises pour mesurer la qualité de vie des enfants et qui soient aussi en
lien avec les actions qui sont mises en place par l’association pour les jeunes bénéficiaires.
Pour mesurer les progrès accomplis par Handicap International et pour déclencher une
action de la part des Directeurs de programme et des chefs de projet qui souhaitent
améliorer le service rendu, il est nécessaire que le choix d’un indicateur de qualité de vie
s’appuie sur une définition précise de leurs objectifs. Quelles sont les dimensions
pertinentes de cet indicateur pour Handicap International ?
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 90
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
a) Les dimensions pertinentes retrouvées dans les instruments de la
littérature
Dans les instruments issus de la littérature, des divergences peuvent exister dans les
dimensions qui sont retenues pour mesurer la qualité de vie des enfants atteints de
paralysie cérébrale. Cependant, les dimensions ayant trait aux émotions, au bien-être, à
l’estime de soi, aux relations sociales et à un état fonctionnel satisfaisant, font l’objet d’un
assez large consensus et semblent être caractéristiques pour la reconnaissance du concept
dans la réalité. Face à ce constat, Handicap International a évidemment raison de vouloir
leur donner une place dans son instrument de mesure.
Les résultats de l’enquête ont démontré que Handicap International porte de l’importance
au concept de « participation » pour évaluer la QdV des enfants bénéficiaires des
programmes. Généralement, même si la « participation » n’est que très rarement
représentée comme une dimension en tant que telle, elle est toujours intégrée dans
plusieurs items des questionnaires trouvés dans la littérature. S’intéresser à cette notion
semble recueillir un assez fort assentiment.
La dimension « participation » peut s’avérer être pertinente pour la mesure de la QdV du
jeune public cible des interventions de Handicap International. Cependant, elle ne doit
surtout pas être confondue avec le concept objectif de participation évalué sur base du
modèle de la CIF ou celui du PPH. Dans le cadre de l’évaluation de la qualité de vie, il ne
convient pas de déterminer si, concrètement, les enfants parviennent à exercer leurs rôles
dans un cadre familial ou communautaire, à réaliser leurs activités de la vie courante et/ou
à « prendre part » à la vie en groupe de la société. A partir d’un questionnaire de QdV, via
cette dimension « participation », subjective par principe, les enfants devront seulement
pouvoir juger si leurs réalisations correspondent à leurs aspirations.
« Les enfants handicapés sont avant tout des enfants. »43 Le handicap n’étant qu’un aspect
de leur situation, outre leurs besoins spécifiques, ils ont les mêmes besoins que tous les
autres enfants. En adéquation avec ce postulat, les questionnaires qui sont les plus souvent
utilisés pour évaluer la qualité de vie des enfants atteints de paralysie cérébrale, sont des
questionnaires génériques développés en population générale ou en population atteinte
d’une maladie chronique. Dans ces questionnaires, les dimensions explorées couvrent
43
ASLAM A. & Al., 2013, La situation des enfants dans le monde 2013 : les enfants handicapés, Etats-
Unis : UNICEF, 154 pages.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 91
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
plusieurs aspects de la vie des enfants et s’appliquent à tous les enfants/adolescents, qu’ils
aient ou pas des déficiences et des incapacités.
Les trois quarts des dimensions de la QdV qui sont ressorties de l’enquête se retrouvent
dans les instruments de la littérature. Ces dimensions paraissent transverses à tous les
secteurs d’activités de Handicap International. Elles ne se raccrochent pas uniquement aux
projets spécifiques pour les enfants PC.
Initialement, le projet de Handicap International, relatif à la QdV des enfants, s’attachait à
la construction d’un questionnaire spécifique pour les bénéficiaires atteints d’une paralysie
cérébrale. Mais, « pourquoi une échelle spécifique aux enfants IMC ? ». Cette question,
posée par un professionnel de Handicap International, mériterait d’être rediscutée en
interne de la fédération. Le choix de Handicap International d’un instrument générique
plutôt que spécifique rejoindrait les propos de Gardou et de Poizat (2007) : « Il ne convient
plus de penser et d’agir en termes spécifiques pour des groupes tenus pour spécifiques. Il
faut s’appliquer à rendre plus confortable, à humaniser pour tous, à partir du principe
universel d’accessibilité et du concept de qualité de vie. »44
En terme de contenu, les dimensions qui ont été citées dans le cadre de l’enquête et qui se
recoupent avec celles des questionnaires de la littérature, sont inégalement couvertes par le
matériel HI existant. Pour combler les manques, Handicap International aurait besoin de
rajouter des questions à son questionnaire, surtout au niveau des dimensions « Santé »,
« Bien-être physique », « Estime de soi », « Emotions » et « Indépendance fonctionnelle ».
La grande majorité des questionnaires validés ont été construits dans les pays développés.
S’intéresser à la QdV des enfants dans les pays en développement présente un caractère
novateur. Handicap International, qui est à l’origine de ce projet, intervient généralement
dans des contextes où l’indice de développement est faible (ou moyen exceptionnellement)
et mène des actions qui sont peu comparables avec celles des pays industrialisés. L’ONG
axe davantage ses activités sur une approche communautaire plutôt que sur une approche
individualisée. A la suite de l’enquête, il paraît donc logique que de nouvelles dimensions,
pertinentes par rapport à leur champ d’action, aient apparues.
44
GARDOU C., POIZAT D., 2007, Désinsulariser le handicap. Quelles ruptures pour quelles mutations
culturelles ?, Paris : éditions Eres, 356 pages.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 92
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Dimension « Accès aux services »
« Rendre disponible, adaptée et accessible l’offre des services » est une des finalités des
actions de Handicap International. Dans des contextes de reconstruction et de
développement, les équipes de terrain agissent pour que les personnes handicapées aient
accès aux services : « services ordinaires, services spécifiques et services de support »45.
Cette problématique concerne tous leurs programmes et la majorité de leurs projets. En
fonction des faiblesses du système identifiées, Handicap International met en place de
nouveaux services et/ou améliore ceux qui existent.
Comme Handicap International est persuadé que l’accès aux services peu avoir un
« impact direct sur l’amélioration de la qualité de vie et de l’inclusion économique, sociale
et culturelle des citoyens »46, cette dimension devrait, de fait, être prise en compte dans
leur outil de mesure de qualité de vie. Le contenu de cette dimension pourrait être composé
de questions sur les services de santé, de formations, de loisirs et autres, de manière à ce
que les enfants puissent exprimer ce qu’ils pensent de la qualité des services et de la
continuité de leur prestation.
Dimension « Accessibilité »
« La réduction et la suppression des obstacles physiques ou des obstacles à la
compréhension de l’information, obstacles qui se présentent quotidiennement sur le
parcours et dans la vie des personnes en situation de handicap, est une nécessité pour
l’autonomie de ces personnes. »47 Dans les pays en développement, les personnes
handicapées sont confrontées à de multiples barrières environnementales. Leur droit à
l’accessibilité, en référence à l’article 9 de la CDPH, est souvent bafoué. Dans cette
optique et sur le principe du Design Universel, des programmes de Handicap International
gèrent des projets ou des actions spécifiques pour renforcer l’accessibilité sous toutes ses
formes : accessibilité de l’environnement physique, accessibilité des moyens d’information
et de communication, accessibilité des transports, etc.
Avec cette dimension, l’objectif ici ne sera pas de savoir si l’environnement des enfants est
réellement accessible, mais de recueillir leur point de vue à ce sujet. Selon eux,
rencontrent-ils des obstacles dans leur maison qui les empêchent de faire ce qu’ils
souhaitent ? Sont-ils satisfaits de leurs déplacements dans la communauté ? Pensent-ils
45
Catégorisation spécifique à HI - définitions dans le doc. L’accès aux services pour les personnes
handicapées
46
CHIRIACESCU D., BACKER M., BOTOKRO R., 2010, Guide méthodologique, L’accès aux services
pour les personnes handicapées, Lyon : HANDICAP INTERNATIONAL, 103 pages.
47
PLANTIER-ROYON E., 2009, Document cadre thématique, Accessibilité. Comment concevoir et
promouvoir un environnement accessible pour tous ?, Lyon : HANDICAP INTERNATIONAL, 36 pages.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 93
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
qu’ils ont les moyens suffisants pour se faire comprendre par les personnes de leur
entourage ? Etc.
Dimension « Autodétermination »
La qualité de vie peut être améliorée par l’autodétermination (Cummins, 2005 ;
Fougyrollas & al., 2006 ; Labbé et Brault-Labbé, 2008). Sur les terrains des différents pro-
48
SCHALOCK R., 1993, « La qualité de vie : conceptualisation, mesure et application », Revue francophone
de la déficience intellectuelle, Vol 4, n°2, pp 137-151.
49
KARFO K., THIAM M., DASSA S., OUEDRAOGO A., 2007, « Les parents d’enfants épileptiques en
milieu ouagalais : croyances, attitudes et pratiques », Perspectives PSY, Vol. 46, N°4, pp 321-328.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 94
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
grammes de développement, Handicap International met en œuvre des actions spécifiques
pour « encourager l’autonomisation et l’autodétermination des personnes handicapées dès
leur naissance »50. L’autodétermination est notamment favorisée par les projets qui
soutiennent les capacités des OPH, dont les projets de développement local inclusif (DLI)
et les projets de réadaptation. Les projets, qui intègrent une composante d’un
accompagnement social personnalisé, contribuent aussi à renforcer l’autodétermination des
bénéficiaires.
Chez les adultes, la dimension « autodétermination » est souvent retenue pour mesurer la
qualité de vie (Proulx, 2008). Elle ne se retrouve pas dans les questionnaires de QdV pour
les enfants, mais elle pourrait car les enfants handicapés peuvent aussi être des acteurs du
changement et de l’autodétermination (UNICEF, 2013). Cette dimension devrait alors
prendre en compte des éléments en lien avec ce concept : faire des choix, avoir un contrôle
sur sa vie, prendre des décisions, se fixer des buts personnels et les atteindre, etc.
L’objectif ici n’est pas de rabaisser le travail conséquent qui a été effectué en 2013.
Aucun doute n’est à émettre sur le fait qu’il a été fait avec beaucoup de sérieux et
beaucoup de bon sens. Le matériel HI existant, pour évaluer la QdV des enfants IMC, a été
développé avec le souci d’être un outil pratique et ajusté au plus près des réalités des
enfants congolais de la RDC. Cependant, dans une démarche qui se veut constructive,
quelques faiblesses sont à souligner afin de pouvoir parfaire, ultérieurement, cet instrument
de mesure qu’Handicap International souhaite acquérir.
50
GEISER P., ZIEGLER S., ZURMUHL U., 2011, Document cadre, Appui aux organisations
représentatives des personnes handicapées, Lyon : HANDICAP INTERNATIONAL, 98 pages.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 95
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
a) Les faiblesses constatées au niveau du cadre conceptuel
Les résultats de l’enquête montrent que les dimensions attendues par les professionnels
d’Handicap International ne coïncident pas avec les dimensions du cadre conceptuel posé
en 2013. Par contre, les sous-dimensions s’y rapprochent plus.
La qualité de vie peut être influencée par des facteurs objectifs tels que les conditions de
vie, les capacités… Cependant, les échelles de mesure de qualité de vie s’attachent
uniquement à recueillir le ressenti subjectif des personnes évaluées. Dans ce sens, « les
capacités fonctionnelles » des enfants (mesurées avec d’autres échelles) ainsi que le
« niveau économique du ménage » n’ont pas leur place dans le cadre conceptuel de
Handicap International. Ces informations peuvent toutefois permettre d’affiner
l’interprétation des résultats de la mesure de la QdV.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 96
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Tous les items objectifs en rapport avec les « capacités fonctionnelles » des enfants, s’ils
peuvent être pertinents dans un autre cadre d’évaluation clinique, n’ont pas à apparaître
dans une échelle de QdV. Il en est de même pour la « situation nutritionnelle » où il est
attendu comme réponse un score de malnutrition.
Bien que les personnes ayant répondu à l’enquête jugent la plupart des questions
pertinentes, elles ont laissé sous-entendre que la formulation des questions a besoin d’être
modifiée pour qu’elles soient de meilleure qualité et qu’elles rendent compte, sans
ambiguïté, de la perception que les enfants portent eux-mêmes sur leur propre
situation/état.
Sur les conseils que l’on peut trouver dans la revue bibliographique, Marjorie Descamps
(2012) avait recommandé qu’il y ait quatre choix de réponse possibles pour chaque item du
questionnaire. Notons que cette recommandation n’a pas été suivie dans le travail de
Marijke Deleu (2013). En effet, en fonction des items, il y a entre trois et cinq choix de
réponse. Dans les questionnaires trouvés dans la littérature, il semble important de noter
qu’il n’y a pas de variation de nombre dans les différentes possibilités de réponse pour tous
les items, même si elles ne s’élèvent pas toujours à quatre.
Une autre comparaison peut être faite avec les questionnaires de la littérature. Dans le
matériel HI existant, remarquons que les modalités de réponses varient souvent en fonction
des questions : « Non/Parfois/Oui », « Je n’aime pas du tout/J’aime un peu/J’aime beaucoup »,
« Très souvent/Parfois/Jamais », « Très souvent/Souvent/Rarement/Non », etc. Généralement, il
n’y a pas plus de deux modalités de réponse différentes pour l’ensemble du questionnaire.
Aussi, on ne trouve jamais dans une même modalité de réponse un mélange de réponses
qualitatives avec des réponses dichotomiques.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 97
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Une valeur de pondération a été attribuée à chacune des réponses possibles pour pouvoir
calculer le score des différentes dimensions de la qualité de vie. Cependant, pour chaque
modalité, rien ne prouve que l’écart entre les réponses soit équivalent.
Dans le guide d’utilisation, à la question « Est que tu aimes aller aux services de
réadaptation ? », il est permis à l’enquêteur de répondre « Je n’aime pas » s’il voit l’enfant
pleurer en arrivant au centre de rééducation ou de répondre « J’aime beaucoup » s’il le voit
souriant. Pareillement, à la question « Est-ce que tu as besoin d’une aide technique ? »,
l’enquêteur peut répondre à la place de l’enfant à partir de son observation. Sachant que
l’on veut tenir compte du jugement que l’enfant porte sur sa propre situation, ce genre de
conseils ne devrait pas figurer dans le guide pour éviter toutes distorsions dues à
l’interprétation de l’évaluateur. Seul l’enfant (ou le proxy) devrait être autorisé à répondre
aux questions.
Trois points importants sont à signaler dans le document sur les recommandations pour
l’utilisation et la contextualisation de l’outil.
Premièrement, afin que l’échelle de qualité de vie puisse être utilisée dans les différents
contextes d’intervention de Handicap International, une procédure à suivre pour adapter
l’outil est décrite. Dans celle-ci, il est recommandé de ne pas toucher au cadre conceptuel
mais de pouvoir changer toutes les questions et les modalités de réponse pour qu’elles
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 98
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
soient en rapport avec le pays. La littérature, quant à elle, ne recommande pas cette
pratique. Une simple traduction et/ou modification d’une échelle n’est pas du tout
préconisée. Au contraire, cela nécessiterait de recourir à des méthodes spécifiques assez
lourdes et à une nouvelle validation métrologique.
Deuxièmement, nous ne retrouvons pas la réflexion méthodologique sur la question de la
temporalité d’utilisation de l’outil. Cependant, si l’on prend l’exemple qu’un conflit local
ou une catastrophe naturelle survient après la première évaluation (T1), la deuxième (T2)
fournira sans doute des résultats faussés car l’évènement risque d’influencer la QdV de
l’ensemble de la population. Pour éviter ces situations qui ne permettent pas d’objectiver
véritablement les changements sur les bénéficiaires suite à une action de Handicap
International, il serait intéressant de pouvoir identifier les biais à la mesure et de définir,
sur cette base, les moments propices pour employer l’outil. Ou, une introduction de chaque
analyse des résultats devrait inclure une analyse contextuelle mise a jour, soulignant les
changements sociaux politiques et événementiels ayant pu avoir un impact majeur sur la
QdV des usagers, sans que cela soit nécessairement lié aux interventions de Handicap
International.
Troisièmement, la base de données qui a été créée et expliquée dans ce document est trop
compliquée pour être utilisée par les terrains. Pourtant, pour enregistrer les réponses, il
suffirait juste de rentrer les données brutes dans un classeur Excel. Pour l’analyse de ces
données, Handicap International pourrait employer un logiciel statistique pour mettre en
exergue les dimensions de la qualité de vie sur lesquelles les interventions d’un programme
ont eu un impact.
51
SUAZION, 2009, Guide de la planification, du suivi et de l’évaluation axés sur les résultats du
développement, USA : PNUD, 220 pages.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 99
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
suivre les préconisations du Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD), il serait donc souhaitable que les professionnels de Handicap International
recoupent les résultats obtenus par le questionnaire de QdV avec d’autres sources comme
des entretiens de groupe et des observations de terrain par exemple.
Chapitre 3. Recommandations
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 100
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
RECOMMANDATION 3 : Revoir les différentes versions du questionnaire
Objectif Actions Conseil
- Privilégier l’évaluation - Adapter le contenu du questionnaire - Les critères définis sur base des
de la QdV des enfants (au niveau des items ou au niveau des scores aux échelles fonctionnelles, qui
avec des questionnaires modalités de réponses) pour avoir deux déterminent si c’est l’enfant ou le proxy
auto-administrés. ou trois versions (child-report) adaptées qui répond au questionnaire,
à l’âge des répondants. mériteraient d’être revus.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 102
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Résumé de la partie
Chapitre 1 : Limites de l’étude
- L’étude qui a été réalisée présente des limites à plusieurs niveaux.
- Au niveau de l’enquête, si le questionnaire avait été mieux construit et si davantage de professionnels de
Handicap International avaient été interrogés, nous pouvons supposer que les biais dans les résultats auraient été
moindres.
- Au niveau des résultats, la principale critique à faire est au sujet des dimensions, posées pour définir la QdV
des enfants atteints de paralysie cérébrale selon Handicap International, qui ont été déterminées par deux
personnes seulement. Puisqu’il n’y a pas eu de consensus collectif sur les priorités à traiter avec le
questionnaire, l’analyse des résultats est à manier avec prudence.
- Au niveau de l’analyse des résultats, plusieurs limites peuvent être constatées. D’une part, les concordances
des dimensions de la QdV issues de l’enquête et du contenu du matériel HI existant, avec les instruments de la
littérature, relèvent principalement de la perception de la personne qui a fait le travail. D’autre part, l’analyse
aurait pu être plus poussée si les concordances entre les sous-dimensions issues de l’enquête avec les items des
instruments de la littérature avaient été recherchées. De plus, les questionnaires de la littérature (versions pour
les parents) auraient pu être comparés avec le matériel HI existant.
- La dernière limite de l’étude est surtout liée au manque de temps et de compétences dont disposait la personne
qui avait pour mission d’ajuster et de finaliser le questionnaire développé en RDC.
Chapitre 3 : Recommandations
- Pour la construction et la validation de l’instrument de mesure de la qualité de vie des enfants, huit
recommandations sont exposées : Présenter les résultats de ce travail / Ajuster le contenu du questionnaire /
Revoir les différentes versions du questionnaire / Valider le questionnaire / Organiser et mettre en forme le
questionnaire / Renouveler la base de données et prévoir un logiciel pour traiter et analyser les données
récoltées après utilisation du questionnaire / Modifier le manuel d’utilisation du questionnaire / Protéger le
questionnaire.
- Le développement d’une échelle de QdV représente une tâche importante. Cette recherche va demander à
Handicap International des moyens (financiers, humains,…) importants.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 103
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
CONCLUSION
Nous voilà arrivés au terme de ce rapport. Il nous aura permis de faire un tour
d’horizon sur l’importance accordée à la qualité de vie et à sa mesure. En cohérence avec
les évolutions conceptuelles, et face aux enjeux sociétaux contemporains en matière de
handicap, nous comprenons mieux le projet de Handicap International relatif à la
construction d’une échelle de qualité de vie (pour les enfants).
Dans une stratégie globale d’évaluation de ses programmes, réalisée avec des outils fiables
et valides, la mesure de la qualité de vie permet à Handicap International d’intégrer le
jugement subjectif de ses bénéficiaires sur les interventions qui les concernent. Les
informations obtenues peuvent être utiles pour faire émaner des projets respectueux des
représentations que les enfants se font de leur propre existence.
De l’enquête que nous avons menée auprès de professionnels de la Fédération, et de
l’analyse thématique qualitative qui a été effectuée, ont émergé des dimensions
importantes à prendre en considération pour évaluer la qualité de vie des enfants
handicapés dans les pays en développement. Ces dimensions correspondent en grande
partie à celles explorées dans les pays développés, auxquelles s’y ajoutent quatre
nouvelles : l’accès aux services, l’accessibilité, l’acceptation du handicap et
l’autodétermination. Cette étude nous a permis de mettre en évidence que ces résultats sont
pertinents au regard de ce qu’entreprend Handicap International sur le terrain.
A travers ce travail, nous espérons avoir réussi à fournir, à Handicap International, des
pistes adaptées et constructives qui puissent lui permettre d’aller au bout de son projet,
pertinent en soi.
L’action engagée par Handicap International, aussi nécessaire soit-elle dans des
contextes de vulnérabilité, n’est pas garante d’une amélioration de qualité de vie des
bénéficiaires. Dans un élan de vie autonome, il appartient aussi aux personnes handicapées
d’user de leurs ressources personnelles et de profiter des opportunités offertes par leur
environnement pour mener une vie digne et heureuse.
52
Citation de DESJARDINS Arnaud
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique 104
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Liste des annexes
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Annexe 1 : Cadre conceptuel du « matériel HI existant »
Code couleur
Orange : l’item ne fait pas partie de l’analyse
Vert : l’item concerne que les adolescents
… : l’item ne s’applique pas aux proxys
Nutrition
Rassasié
Santé générale Santé générale
Manutentions de l’enfant par les
autres / besoin d’assistance
Social Autonomie personnelle
Accès à l’aide / assistance
Hygiène
Se sentir heureux
Se sentir aimé
Ressentis personnels Sentiments à propos des difficultés
physiques
Se sentir gêné / avoir honte de soi
Psychologique Adaptabilité
Avoir des objectifs pour l’avenir
Résilience
Préoccupation concernant l’avenir
Force spirituelle
Confiance
Estime de soi
Se sentir productif/utile
La propriété de la maison
Nombre de personnes par chambre
Niveau du ménage
Vie associative
milieu de vie
Communication au niveau de la
Communication
communauté
Agression verbale
Environnement
Stigmatisation Agression physique
culturel
Regard des autres
Inclusion / Temps passé en société
Situation sociale
Niveau de la
participation
société
Services de santé
Inclusion /
Services d’éducation (apprentissage
Services de l’Etat participation aux
professionnel)
services de l’Etat
Traitement
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Annexe 2 : Relation entre items et questions du « matériel HI
existant »
Item Questions
1) Est-ce que tu vas régulièrement aux services de réadaptation?
1 Kinésithérapie
2) Est-ce que tu aimes aller aux services de réadaptation ?
3) Est-ce que tu utilises l'aide technique d’une façon régulière ?
2 Aides techniques
4) Est-ce que tu te sens à l’aise quand tu les utilises ?
5) Est-ce que tu peux m’indiquer si tu as des douleurs et si elles
3 Douleurs
sont fortes ou pas ?
6) A part les difficultés que tu as, est-ce que tu as plus de
4 Santé générale
problèmes de santé que les autres enfants ?
5 Sentiment d’être rassasié 7) Quand tu as fini de manger, est-ce que tu as encore faim ?
6 Situation nutritionnelle Echelle de malnutrition
8) Est-ce que tu as besoin d’être aidé par quelqu'un pendant la
7 Manutentions de l’enfant
journée ?
9) Si tu veux faire les activités de la vie journalière, est-ce qu’il
y a toujours une aide journalière disponible (quelqu’un pour
Accès à l’aide et
8 t’aider et/ou une aide technique)?
l’assistance
10) Comment est-ce que tu te sens quand d'autres personnes
t’aident à faire les activités de la vie journalière ?
11) En te comparant avec les autres enfants de ton âge dans la
9 Hygiène
Niveau individuel
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Participation aux activités 22) Est-ce que tu participes aux activités familiales ?
20
en famille 23) Est-ce que tu aimes faire ces activités familiales ?
Temps passé à la maison 24) Est-ce que tu sors aussi souvent que les autres enfants dans
21
et en dehors de la maison la cour de la maison (on ne parle pas de sortir de la parcelle!) ?
Participation aux tâches 25) En comparaisons avec les autres enfants de la famille, est-ce
22 quotidiennes dans le qu’on te demande d’aider dans la maison autant qu’eux ?
Niveau familial
ménage
Participation aux jeux 26) Si les autres enfants jouent dans la parcelle, est-ce que tu
23
dans la parcelle joues avec eux ?
Apprécié par les autres 27) Est-ce que les autres enfants aiment jouer avec toi ?
24
enfants
28) Quand tu te compares aux autres enfants de la famille, est-
25 Egalité de traitement
ce que tu te sens traité de la même façon qu’eux?
Attention aux besoins de 29) Si tu as besoin d’aide pour te déplacer, es-tu déplacé (ou
26
l’enfant (déplacements) changé de position) par quelqu’un d’autre?
30) En voyant les autres enfants de ton âge dans la parcelle, est
Communication au
27 ce que tu arrives à te faire comprendre autant qu'eux quand tu
niveau du ménage
t'exprimes avec les autres personnes de la parcelle?
31) En te comparant avec les autres enfants de la parcelle, est-ce
Temps passé en
28 que tu sors dans le quartier aussi souvent qu’eux ?
communauté
32) Est-ce que tu aimes sortir dans le quartier?
Niveau communautaire
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Annexe 3 : Questionnaire d’enquête
Enquête
I. Informations générales :
Votre domaine : Vos secteurs d’activité en lien avec les enfants IMC :
□ Service de réhabilitation □ Santé
□ Prévention et unité de soins □ Prévention
□ Services sociaux, moyens de subsistance, □ Réadaptation
éducation □ Insertion économique
□ Support à la société civile □ Insertion sociale
□ Éducation
□ Développement local
□ Accessibilité
□ Préparation aux désastres et réduction des risques
□ Besoins de base
□ Plaidoyer
1) Pour évaluer l’impact de vos interventions auprès des enfants IMC, mesurer la QdV
perçue par les enfants vous semble être :
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3) Dans les outils d’évaluation que vos équipes utilisent sur le terrain, existe-t-il des
indicateurs qui permettent de mesurer la QdV des enfants IMC ?
□ Non
□ Oui. Précisez lesquels :
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
4) Dans votre champ d’expertise, pour évaluer l’impact de vos activités sur la QdV des
enfants IMC quelles sont les variables de la QdV que vous ne mesurez pas et qui vous semble
importantes à prendre compte ?
Citez jusque 5 indicateurs qui pourraient illustrer une amélioration de la QdV des enfants
IMC grâce à vos interventions :
- ……………………………………………………..
- ……………………………………………………..
- ……………………………………………………..
- ……………………………………………………..
- ……………………………………………………..
5) A votre avis, en quoi l’outil (en cours d’élaboration) de mesure de la QdV des enfants IMC
sera intéressant pour les acteurs suivants :
Acteur Intérêts
Bénéficiaires
Chefs de projet et leur
équipe (sur le terrain)
Directeurs de
programme (sur le
terrain)
Coordinateurs
techniques (sur le
terrain)
Coordinateurs
opérationnels (sur le
terrain)
Chargés de projets (au
siège)
Responsables de
programme (au siège)
Référents techniques (au
siège)
Responsables de
domaine (au siège)
Département gestion des
connaissances
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6) A votre avis, à quel moment devra-t-il être utilisé ? (Plusieurs réponses possible)
Il permet aussi de recueillir des informations plus objectives sur l’identité de l’enfant, sur ses
capacités fonctionnelles et sur le niveau économique du ménage dans lequel vit l’enfant.
Vous trouverez, ci-dessous, les questions (sans les niveaux d’échelles qui y sont associés) relatives
aux 4 niveaux du cadre conceptuel.
1.1) Comment jugez-vous les questions, issues de l’outil existant, pour le niveau personnel ?
Très Pas
Pertinent
pertinent pertinent
Comment est-ce que tu te sens quand d'autres personnes t’aident à faire les
activités de la vie journalière ?
En te comparant avec les autres enfants de ton âge dans la maison, as-tu la
possibilité de te laver autant de fois qu’eux ?
Enfant : En voyant les autres enfants, est-ce que tu te fâches souvent?
Psychologique
Adolescent : En voyant les autres jeunes est-ce que des fois tu es triste ou
malheureux ?
En te comparant avec les autres enfants, est-ce que tu te sens autant aimé par les
personnes qui vivent avec toi?
Est-ce que tu es souvent frustré/fâché à propos de tes difficultés physiques?
Est-ce que tu te sens gênés par/ tu as honte de ta situation physique ?
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Enfant : Quand tu es avec les autres enfants, trouves-tu que tu as les mêmes
capacités que eux ?
Adolescent : Est-ce que tu as l’impression (le sentiment) que tu peux faire les
mêmes choses que les autres (malgré ta situation physique)?
Est-ce que tu as des ambitions pour l’avenir ?
Est-ce que tu t’inquiètes pour ton avenir?
Est-ce que la prière t’aide à te sentir mieux ?
Est-ce que tu oses faire des nouvelles choses ?
Est-ce que tu te sens utile ?
1.2) En rapport avec votre domaine de compétences, y’a-t-il des questions qui mériteraient
d’être modifiées et/ou ajoutées pour le niveau individuel ? Citez-les :
2.1) Comment jugez-vous les questions, issues de l’outil existant, pour le niveau du ménage ?
Très Pas
Pertinent
pertinent pertinent
2.2) En rapport avec votre domaine de compétences, y’a-t-il d’autres questions qui
mériteraient d’être modifiées et/ou ajoutées pour le niveau du ménage ? Citez-les :
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3.1) Comment jugez-vous les questions, issues de l’outil existant, pour le niveau de la
communauté?
Très Pas
Pertinent
pertinent pertinent
En te comparant avec les autres enfants de la parcelle, est-ce que tu sors dans
le quartier aussi souvent qu’eux ?
Est-ce que tu aimes sortir dans le quartier?
Milieu de vie
3.2) En rapport avec votre domaine de compétences, y’a-t-il d’autres questions qui
mériteraient d’être modifiées et/ou ajoutées pour le niveau de la communauté ? Citez-les :
4.1) Comment jugez-vous les questions, issues de l’outil existant, pour le niveau de la société?
Très Pas
Pertinent
pertinent pertinent
En comparaison avec les autres enfants de la parcelle, est-ce que toi aussi tu
Situation
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4.2) En rapport avec votre domaine de compétences, y’a-t-il d’autres questions qui
mériteraient d’être modifiées et/ou ajoutées pour le niveau de la société ? Citez-les :
(Merci de répondre, avec le plus de précisions possible, directement sur ce document et de me le transmettre
avant le 15 Mai 2014 à cette adresse : [email protected])
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Annexe 4 : Lettre d’introduction à l’enquête
Cher(e) participant(e),
La mesure des impacts des actions de Handicap International sur les conditions de
vie des bénéficiaires est au cœur de la stratégie fédérale 2011-2015 et est clairement
mentionnée dans son deuxième axe : « Handicap International réaffirme l'importance de
mettre en œuvre des actions efficaces, générant des effets et des changements positifs et
mesurables, porteuses d'une amélioration tangible pour les personnes bénéficiaires,
notamment les personnes handicapées ». Lors du séminaire Evaluation d’Impact qui s’est
déroulé au Cambodge en Décembre 2013, la mesure des changements de la qualité de vie
des bénéficiaires a été confirmée comme étant l’un des éléments à prendre en compte pour
évaluer les effets et impacts des actions menées par Handicap international.
Dans ce sens, des travaux sur la thématique de la mesure de la Qualité de vie53 des
enfants IMC (de 5 à 18 ans), menés par Handicap International et sous la supervision de
Cécile Rolland, sont en cours. Le projet consiste à développer des outils pour mesurer,
analyser et rendre compte de l’impact des actions de Handicap International sur les
conditions de vie des enfants IMC.
53
Définition de la qualité de vie selon l’OMS : « La perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le
contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes
et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique de la
personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa
relation avec les spécificités de son environnement. »
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
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questions posées et l’attente de Handicap International en terme de participation à
l’amélioration de la qualité de vie des enfants.
L’enquête ci-jointe a pour objectif de recueillir vos pratiques et vos attentes en lien
avec l’amélioration de la qualité de vie des enfants IMC, avec les thématiques sur
lesquelles vous travaillez, et avec les réalités de vos terrains d’intervention.
Suite à vos réponses, le questionnaire utilisé pour mesurer la qualité de vie des enfants
IMC sera révisé. Dans un deuxième temps (d’ici fin juin 2014) je reviendrai probablement
vers vous afin de valider les résultats de l’analyse faite à partir des informations que vous
me fournirez.
En vous remerciant par avance pour le temps que vous accorderez à l’élaboration
de vos réponses aux questions de cette enquête, et dans l’attente de votre mail, je vous prie
d’acceptez mes respectueuses salutations.
HEUSSE Cécile
Handicap International
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Annexe 5 : Article « Mesure de la qualité de vie chez l’enfant
atteint de paralysie cérébrale »
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& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
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Validation dans
Pays et année Nombre de Nombre Ages Versions Temps de un pays
Outil Auteurs Sources
d’origine domaines d’items concernés questionnaire remplissage d’intervention
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Koopman et al. 8-16 Version parents
DESCAMPS
INT : Information non trouvée
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Annexe 7 : Tableau de fréquence
Très pertinent Pertinent Pas pertinent
Question 1 26.7 % 73.3 % 0%
Question 2 53.3 % 26.7 % 20 %
Question 3 33.3 % 60 % 6.7 %
Question 4 53.3 % 33.3 % 13.3 %
Question 5 73.3 % 26.7 % 0%
Question 6 20 % 46.7 % 34.3 %
Question 7 35.7 % 50.0 % 13.3 %
Question 8 40 % 46.7 13.3 %
Niveau individuel
Question 9 60 % 40 % 0%
Question 10 50.0 % 42.9 % 7.1 %
Question 11 35.7 % 57.1 % 7.1 %
Question 12 53.3 % 40 % 6.7 %
Question 13 64.3% 28.6 % 7.1 %
Question 14 60 % 40 % 0%
Question 15 46.7% 26.7 % 26.7 %
Question 16 47 % 46.5 % 6.5 %
Question 17 26.7 % 53.3 % 20 %
Question 18 26.7 % 53.3 % 20 %
Question 19 7.1 % 35.7 % 57.1 %
Question 20 38.5 % 61.5 % 0%
Question 21 28.6 % 57.1 % 14.3 %
Question 22 53.3 % 46.7 % 0%
Question 23 46.7 % 40 % 13.3 %
Niveau du ménage
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Annexe 8 : Commentaires sur les questions du « matériel HI
existant »
Commentaires sur les questions
Question 1 - La question n’est pas valable s’il n’y a pas de centre de réadaptation dans la zone
géographique.
Question 2 - Faire la différence entre « aimer »/« en avoir besoin » et « y aller par choix »/« par
obligation ».
- Question difficile pour les enfants qui ne voient pas les bénéfices de la rééducation.
Question 3 - Il serait intéressant de savoir pourquoi il n’utilise pas l’aide technique.
- Il faudrait mettre en évidence l’adéquation entre l’attribution d’une AT et l’utilisation
qu’on en fait.
Question 4 - « Se sentir à l’aise » est un terme flou.
Question 5
Question 6 - Question mal formulée, peu claire. (dit 2 fois)
- Retirer « A part les difficultés que tu as »
Question 7 - Question pas claire : on ne sait pas si c’est en lien avec les capacités de déglutition de
l’enfant ou à cause de la pauvreté des parents.
Question 8 - Préciser. Rajouter par exemples « pour manger », « pour boire », etc.
Question 9 - Donner des exemples d’activités de la vie journalière. Exemples : « aller aux toilettes »,
« boire de l’eau », etc.
Question 10 - Question trop ouverte qui mérite d’être reformulée.
Niveau individuel
- La question ne relève pas du social. Il s’agit d’une compensation sociale pour un besoin
physique.
Question 11 - Pourquoi « se laver » plus que « jouer », « communiquer »,…
- Question difficile.
Question 12 - Enfant : rajouter « est-ce que tu es triste ? »
- Faire la différence entre « être triste » et « être en colère » qui sont 2 sentiments
différents.
Question 13 - Retirer « en te comparant avec les autres ».
Question 14
Question 15 - Pourquoi que « situation physique » et non pas aussi « situation intellectuelle » ?
- Remplacer « situation physique » par « handicap ».
- Le mot « honte » est un peu fort. Il vaudrait mieux laisser l’enfant mettre des mots sur ce
qu’il ressent.
Question 16 - Corriger la question par : « Est-ce que tu penses que tu peux faire les mêmes choses que
les autres enfants ? »
Question 17 - Le mot « ambition » est complexe pour les enfants.
- Rajouter « est-ce que tu as des rêves ? »
Question 18
Question 19 - Il existe d’autre élévation spirituelle et morale que la prière. (dit 2 fois)
- Question à adapter en fonction des contextes. Tous les enfants n’ont pas de religion. (dit 2
fois)
Question 20 - Question difficile à comprendre. Il faudrait pouvoir donner des exemples.
Question 21 - Question difficile. « Utile » en quel sens ? Aide apportée à la famille (tâches
ménagères…) ? Il faudrait donner des exemples.
- Corriger par : « Est-ce que tu te sens une aide pour ta famille et la communauté ? »
Question 22 - Il faudrait préciser les activités familiales.
Niveau du
ménage
Question 23 - De quelles activités familiales s’agit-il ? La question n’est pas pertinente si l’on parle des
tâches ménagères mais l’est si l’on parle d’activités sociales (réunions ou fêtes de
famille,…).
- Faire la différence entre « aimer »/« trouver importer de faire ».
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Question 24 - Il serait plus intéressant de demander la satisfaction plutôt que la fréquence.
- Insister sur la fréquence plus que sur l’équité.
Question 25 - La question n’est pas claire. Ne lui demande-t-on rien ou en fonction de ses capacités ?
- Il serait plus intéressant de savoir s’il a un rôle dans la famille.
Question 26 - Il serait intéressant de plus faire ressortir la part/relation aux jeux, à l’école, avec les
parents/membres de la famille qui sont des éléments importants pour le développement de
l’enfant.
Question 27
Question 28 - Spécifier Respect et importance.
- Corriger la question par : « Est-ce que tu es satisfait de la manière dont tu es traité par tes
pairs ? ».
Question 29 - L’intérêt de la question n’est pas clair.
Question 30 - La notion « autant qu’eux » est compliquée pour les enfants.
Question 31
Question 32 - Faire la différence entre « aimer »/« en avoir besoin ».
Niveau de la communauté
Question 33
Question 34
Question 35 - Mettre plutôt, « est-ce que ton niveau de participation à la vie du groupe et/ou à la vie
associative te satisfait ? »
Question 36
Question 37
Question 38 - Question mal formulée. (dit 2 fois)
- Question difficile à poser.
- Clarifier « abuser de toi physiquement » car les enfants risquent de ne pas comprendre.
Question 39 - Question peu claire.
Question 40 - La question ressemble fort à une question posée au niveau de la communauté (question
Niveau de la société
32).
Question 41
Question 42 - La question dépend du contexte. Dans beaucoup de pays, les enfants ont recours aux
médecins traditionnels. Les centres de santé ne sont pas le point de référence.
Question 43 - La question n’est pas liée au handicap (tous les enfants/adolescents n’ont pas accès à
l’école/CFP) mais plus à la situation socio-économique de la famille.
Question 44
Question 45 - Question peu claire.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Annexe 9 : Suggestions/propositions pour les questions de l’outil
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
- Peut-être cette question pour un adolescent : Est-ce que tu appartiens à une association ? Si oui, est-ce que c’est un choix personnel de faire
partie d’une OPH ?
- Es-tu souvent abandonné ?
Autre - Quand tes parents ne sont pas là, qui s’occupe de toi (voisin,…) ?
- Penses-tu être bien traité par les autres aidants ?
Dans le niveau personnel, il manque des questions sur la perception du sentiment de sécurité de l’enfant.
- Est-ce que votre maison, parcelle est adaptée (ou mieux) à vos besoin adaptées ?
- Tes frères et sœurs jouent-ils avec toi ? De temps en temps ? Souvent ?
- Ton père joue-t-il avec toi ? De temps en temps ? Souvent ?
Niveau du ménage
Situation sociale
la société
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Annexe 10 : Classification des dimensions de la QdV issues de l’enquête
- Sentiment de sécurité
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
- Qualité de vie familiale
Tension/stress familial
- Sentiment de sécurité
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
- Accès aux services
Aller dans un groupe d’enfants pour des activités éducatives
Intégration dans un service de scolarisation (avec un
enseignement adapté aux besoins/capacités)
Satisfaction de la qualité des services (école, centre de
formation professionnelle, centre de réadaptation)
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Annexe 11 : Termes de référence (pour la suite du projet)
Termes de référence
54
BAUMANN C., BRIANCON S., 2010, « Maladie chronique et qualité de vie : enjeux, définition et
mesure », Actualité et dossier en santé publique, n°72, pp 19-21.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
Un premier outil générique (ScoPeO), destiné à mesurer la qualité de vie, la
sécurité et la participation sociale et familiale des bénéficiaires des projets, a été
développé en 2013 pour les adultes. Concernant les enfants, des travaux sur ce
sujet ont déjà été réalisés depuis 2011. Cependant, bien qu’ils aient tous apporté
des éléments d’informations intéressants et pertinents, aucun d’entre eux n’est
parvenu à produire un outil finalisé. Voilà tout l’enjeu de cette recherche !
Cette recherche sera menée sur la base des travaux antérieurs. Elle sera
principalement supervisée par le Directeur de thèse, le Co-directeur de thèse et la
coordinatrice des études techniques et de la recherche scientifique de Handicap
International.
Objectifs spécifiques :
1) Cerner la recherche
- Se documenter sur le sujet
- Lire les rapports des travaux antérieurs
- Rencontrer la coordinatrice des études techniques et de la recherche
scientifique de Handicap International
Résultats attendus :
- Des questionnaires validés scientifiquement (versions pour les enfants et version
pour les parents) pour évaluer la qualité de vie des enfants dans un contexte
d’intervention de Handicap International ;
- Un guide d’adaptation des questionnaires ;
- Un guide pour l’analyse et l’interprétation des résultats ;
- Un manuel de l’instrument de mesure de la qualité de vie ;
- Des articles scientifiques.
Formation et expériences :
- Etre titulaire d’un Master (niveau Bac+5) dans le domaine de la santé publique,
des sciences sanitaires et sociales ou des sciences humaines et sociales ;
- Etre candidat(e) à une école doctorale ;
- Avoir une expérience professionnelle en pédiatrie d’au moins 3 ans dans une
profession médicale ou paramédicale ;
- Avoir des connaissances approfondies sur le handicap ;
- Avoir des connaissances sur l’approche de Handicap International, et
notamment dans les actions de développement ;
- Avoir une expérience dans un pays en développement et présenter un intérêt
pour le domaine humanitaire.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
IV. Conditions de la recherche
Date dépôt du sujet : A définir / Date limite fin de candidature : A définir / Date début de la thèse : A définir
- DESCAMPS M., 2012, Evaluation de la qualité de vie de l’enfant IMC en Afrique sub-
saharienne francophone, dans le cadre des missions de Handicap International, Mémoire
pour le Master en sciences de la santé publique : Université catholique de Louvain,
68 pages.
- DELEU M., 2013, Final Report, Handicap International, 26 pages.
- HEUSSE C., 2014, La qualité de vie : un indicateur pertinent pour l’évaluation d’impact
des programmes d’intervention de Handicap International, Mémoire pour le Master
Situation de handicap et Participation sociale : Ecole des hautes études en santé
publique, 111 pages.
- LEPLEGE A., COSTE J., 2001, Mesure de la santé perceptuelle et de la qualité de vie :
méthodes et applications, 1ère édition, Paris : ESTEM, 333 pages.
- PENTA M., ARNOULD C., DECRUYNAERE C., 2005, Développer et interpréter
une échelle de mesure. Application du modèle de Rasch, 1ère édition, Sprimon :
MARDAGA, 186 pages.
- KEMBHAVI G., WIRZ S., 2009, « Engaging adolescents with disabilities in
research », European Journal of Disability, pp. 286-296.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université Rennes 2 - Promotion 2013-2014
HEUSSE Cécile 18 septembre 2014
Promotion
Promotion <année>
2013-2014
Résumé :
Mots clés :
HANDICAP, QUALITE DE VIE, PARTICIPATION SOCIALE, HANDICAP INTERNATIONAL,
ENQUETE, INDICATEUR, PERTINENCE, EVALUATION, IMPACT, PROGRAMME,
QUESTIONNAIRES, ENFANTS, PARALYSIE CEREBRALE.
L'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, l’Université de Rennes 1 et l’Université Rennes 2 n'entendent donner
aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les mémoires :
ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.
Cécile HEUSSE - Mémoire de l’Université de Rennes 1, de l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique
& de l’Université de Rennes 2 - Promotion 2013-2014