Pas de Bébés À La Consigne !
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Lettre a
Lettre aux
ux parents
parents
Chers parents,
Vous le savez, les tout‐petits ont besoin de beaucoup d’attention et de disponibilité pour grandir
tranquillement, expérimenter le monde, pour devenir demain des adultes autonomes et épanouis.
Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a démontré en 2023 que les conditions
d'accueil se sont extrêmement détériorées dans beaucoup de crèches et que, dans bien des cas, nous ne
disposons plus de la meilleure disponibilité pour vos enfants et pour répondre à votre attente. La
commission d’enquête parlementaire sur le « modèle économique des crèches et la qualité d’accueil du
jeune enfant » a confirmé dans son rapport du 27 mai 2024 le constat brûlant de cette dégradation du
secteur d'accueil de la petite enfance. Plusieurs ouvrages ont été publiés, dont le dernier en date, "Les
Ogres" de V. Castanet, qui décrit les crèches privées lucratives comme une machine à profit (intéressant les
fonds de pensions et d’investissements) : qualité d’accueil et respect des professionnel.le.s y sont sacrifiés,
c’est tout le secteur qui se voit ainsi tiré vers le bas.
Tout ceci résulte des réformes des gouvernements successifs : taux d'encadrement des bébés pouvant
passer en crèche de 5 à 6, accueil d'enfants en surnombre rendu possible tous les jours de la semaine,
recrutement autorisé de 15% de personnels sans aucun diplôme ni expérience auprès de jeunes enfants,
dérogations au niveau de qualification des professionnel.le.s dans les micro‐crèches, ou encore surface
minimale par enfant réduite dans les agglomérations denses en population. La formation continue
proposée aux professionne.le.s, assistantes maternelles ou en établissement, reste quant à elle tout à fait
insuffisante et les possibilités de promotion professionnelle très difficiles pour les moins qualifié.e.s.
Concernant le reste à charge pour les familles aux faibles revenus, il demeure toujours profondément
inégalitaire pour celles recourant à une assistante maternelle, le gouvernement ayant annoncé un
alignement en 2025 dont on attend la concrétisation pour s'en réjouir...
Mesure après mesure, les gouvernements successifs on sciemment remis en cause la qualité d’accueil 1 de
vos enfants et son projet de "service public de la petite enfance" n'est pas à la hauteur.
1
Concernant la notion de qualité des modes d’accueil, selon de nombreuses études réalisées en France et à
l’étranger, celle-ci est liée à un ensemble de critères prenant en compte : les niveaux de qualifications professionnelles,
les taux d’encadrement, la taille restreinte des groupes d’enfants, le respect des rythmes spécifiques des tout-petits, le
temps et la disponibilité accordés à l’enfant et sa famille, l’implication des parents, la sensibilité du personnel aux intérêts
et aux besoins des enfants, la stabilité du personnel, l’adéquation des locaux, le sens que trouvent les personnels dans
leur travail et leur accord avec les objectifs et les méthodes du travail, ainsi que des temps de réflexion réguliers sur les
pratiques, qui favorisent une prise en compte de l’enfant et de sa famille dans une relation individualisée.
A ce sujet cf. l’ouvrage Modes d’accueil pour la petite enfance. Qu’en dit la recherche Internationale ? par Agnès Florin
Editions Eres. http://www.editionseres.com/resultat.php?Id=2045
Un véritable service public de la petite enfance devrait garantir :
l’universalisme : un accueil pour tous les enfants et tous les parents sans distinction,
l’accessibilité à tous sur l’ensemble du territoire quel que soit l’endroit où l'on habite,
la gratuité comme l’est l’école maternelle : bénéficiant dans un premier temps aux familles vivant sous le
seuil de pauvreté puis étendue progressivement à tous,
la qualité d'accueil.
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