Présentation CMHO 15-12-2016

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La planification urbaine à Casablanca:

Outil d’organisation spatiale et instrument de régulation sociale

Présentation CMO, 15 décembre 2016


16 Juillet 2016
 Une longue incursion, professionnellement parlant, dans le domaine
passionnant mais complexe de l’urbanisme et de la planification
urbaine.

 Comprendre et tenter d’expliquer la distance remarquée qui sépare la


théorie de la réalité, la conception de la mise en œuvre: les plans sont
généralement bien faits, mais leur mise en application reste loin des
objectifs affichés.

 La planification urbaine ne serait-elle pas un simple instrument de


régulation sociale?
 Thème non dénué d’intérêt : C’est la première fois qu’une agglomération
marocaine se trouve couverte, aux années 80 et même de nos jours, par
toute la panoplie des documents d’urbanisme prévus par la loi
d’urbanisme et qui, de surcroît, ont continué à être appliqués jusqu’à
leur remplacement par de nouveaux documents récemment approuvés.

 Thème d’actualité: depuis que le débat sur les conditions de la mise à


niveau urbaine de la première métropole du Royaume est relancé par le
discours royal du 11 octobre 2013 devant le parlement.
 Approcher la question à travers une évaluation des documents
d’urbanisme : le SDAU de 1985 et les plans d’aménagement de 1989, qui
ont la particularité d’avoir continué à être appliqués jusqu’à l’approbation
de nouveaux documents .

 La démarche adoptée est assurément juridique, mais dans la mesure où


l’urbanisme se caractérise par sa nature pluridisciplinaire et transversale,
l’analyse du phénomène urbain ne peut se confiner dans une approche
unidimensionnelle et doit nécessairement s’ouvrir, autant que faire se
peut, à d’autres disciplines scientifiques, comme l’économie, la sociologie
urbaine.
Celle-ci permet, en effet, de jeter un éclairage combien utile sur les acteurs
de la planification urbaine et leurs échanges mais aussi les institutions, les
normes et les procédures qui régissent les différentes interactions entre
eux et, par-dessus le marché, analyser l’impact de ces interactions sur
le système de la planification urbaine en place.

Cette approche pluridisciplinaire et multidimensionnelle présente l’avantage


d’appréhender la ville à la fois dans sa complexité et dans sa spécificité par
rapport à d’autres villes, chacune d’elles développant sa personnalité
propre.

Analyse inspirée de l’approche systémique et fondée sur les éléments


fondamentaux suivants :
 La ville perçue comme un système vivant et en perpétuel mouvement,
dotée d’une structure globale (le plan) subdivisée en parties - ou sous-systèmes
(les quartiers centraux, péricentraux et périphériques)- supportant des fonctions
spécifiques d’habitat, de travail et de loisirs. On peut reprocher à cette définition
fonctionnaliste le défaut de segmenter l’espace urbain, mais elle reste,
néanmoins, d’un intérêt heuristique indéniable dans la mesure où elle met en
exergue des « éléments fondamentaux de la vie urbaine » pour reprendre
FIJALKOW (Y) et permet de comprendre la structure urbaine adoptée à
Casablanca depuis le Plan Prost.

 L’analyse en termes d’action est fondamentale dans la mesure où


l’action renvoie logiquement à l’acte, autrement dit à l’activité produite, ce qui
met en valeur des faits concrets, tangibles et appréciables ; bien sûr, en toile de
fond, se profile les aspects liés à la genèse de l’action, au processus de sa
conception et de son développement et forcément de son extinction.
 L’action publique fait penser naturellement aux acteurs: C’est-à-dire à
ceux qui ont initié et conçu l’action et à qui incombe la charge de la
mettre en œuvre. L’on doit, en considérant le statut de chaque acteur,
faire la différence entre acteurs publics et privés ou acteurs individuels
et collectifs.

 L’action publique est aussi une expérimentation observable: D’où


l’intérêt d’une analyse en termes de mise en œuvre qui rend compte de
ce qui a été réalisé et oblige de chercher ce qui ne l’a pas été et les
raisons particulières qui ont empêché la non-réalisation.
Plan de l’intervention
I-Cent ans de planification urbaine

II- La formation centralisée de la planification urbaine : mettre l’accent sur le


processus de formulation et de mise en forme des documents d’urbanisme, en
mettant en exergue le rôle des acteurs.

III- La mise en œuvre, le parent pauvre de la planification urbaine : procéder à


l’évaluation de la première expérience de la planification urbaine après
l’indépendance (1984-2010), en abordant la question cruciale de la mise en
œuvre, mettant notamment en lumière les écarts entre les objectifs affichés et
les résultats réalisés ainsi que les obstacles qui font que cette mise en œuvre
figure en parent pauvre de notre système de planification urbaine.

IV-Les perspectives: plaidoyer pour une nouvelle planification urbaine.


I-Cent ans de planification urbaine
I-Cent ans de planification urbaine
Le cadre territorial
Superficie : 1210 km²
Wilaya G. Casablanca : 1134 km²
 Commune de Mansouria : 76 km²
Population :
RGPH 2004 : 3,6 millions d’habitants.
HCP 2014: 3,9 millions d’habitants.
Projections 2030: 5,1 millions d’habitants.
Organisation administrative :
une Wilaya, 2 Préfectures et 2 provinces;
Préfecture de Casablanca: 8 préfectures d’arrondissement, 2 communes;
33 communes;
la Commune de Casablanca : 16 arrondissements.
I-Cent ans de planification urbaine

Le cadre juridique
Planification prospective: SDAU (loi spécifique du 25 Janvier 1984)
Définit les grandes orientations d’aménagement (grands équipements
d’infrastructure, équipements de superstructure ayant un rayonnement régional,
zones à urbaniser…).
Initiative d’établissement: ministère de l’Intérieur
Suivi des études : Agence urbaine
Approbation:
•assemblées préfectorales, provinciales et communales;
•décret du chef du gouvernement, après visa du ministère de l’Equipement, du
ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme et du ministère des Finances.

SDAU de 2010
I-Cent ans de planification urbaine

Le cadre juridique
Planification réglementaire
Plans d’aménagement
Définit le mode d’utilisation du sol
Établissement: Agence Urbaine en concertation avec différents les intervenants.
Approbation
• Examen par le Comité technique local présidé par le gouverneur;
• Examen par le conseil communal
• Enquête publique
Décret du chef du gouvernement
I-Cent ans de planification urbaine

La planification urbaine sous le Protectorat


(1914- 1956)
I-Cent ans de planification urbaine

Casablanca existait, déjà en 1900, sous forme d’une ville qui comptait plus de 20 000
habitants sur 45 ha environ.
Dès 1907, à proximité du port et de l’ancienne médina, apparition du noyau de la ville
européenne qui connaîtra une extension rapide consécutive à des décisions majeures du
Protectorat à partir de 1913: construction du port; les chemins de fer; ouverture de la ville
devant l’émigration européenne et marocaine.
Sous le Protectorat, la planification est avant tout une demande privée, émanant des grands
lotisseurs:
• dès 1913, ces derniers font pression sur Lyautey pour l’élaboration d’un plan
d’urbanisme;
• ils vont même jusqu’à missionner l’architecte D. A. Agache, qui a établi en 1914 un « plan
de l’état des lieux », localisant les propriétés du makhzen et celles des compagnies
françaises.
Le Protectorat fait venir l’architecte Henri Prost, qui est appelé, pour ménager le lobby des
lotisseurs, « avant d’asseoir définitivement son plan de s’entendre avec les groupements
intéressés » .
I-Cent ans de planification urbaine

C’est une ville déjà très construite et lotie sans plan général que Prost commence à « essayer
d’arranger tant bien que mal ».
Pour les autorités françaises, Casablanca est un laboratoire de nouvelles règles en matière de
planification urbaine.
Deux grandes tentatives d’organisation urbaine :

Plan Prost 1917 Plan Ecochard 1952

Une planification réglementaire : le plan d’aménagement, un document d’urbanismes sans portée


prospective
Tentative de maîtrise foncière (Réserves foncières)
I-Cent ans de planification urbaine

La planification urbaine après l’Indépendance


(1956-2010)
I-Cent ans de planification urbaine

Jusqu’aux années 80, Casablanca ne connut plus de plan d’ensemble susceptible de lui offrir le
support de son extension.
Dans les années 70, dans le but de proposer une vision globale, un Schéma Directeur a été mis à
l’étude puis abandonné.

Schéma Directeur 1975


I-Cent ans de planification urbaine

A la veille de l’établissement du SDAU de 1985, il existait:


 Un seul plan d’aménagement (connu sous le nom plan 8.225), théoriquement applicable et
dont la dernière révision remontait à 1974, qui fixait un périmètre urbain trop étroit et dont
le zonage était rigoureux et trop ségrégatif.
46 plans d’aménagement de secteurs, dont :
• 16 approuvés depuis plus de 20 ans non prorogés donc sans valeur légale ;
• 28 plans, plus ou moins appliqués; assez anciens et non approuvés.
Seuls 2 plans d’aménagement (Aîn Sebaâ Est et Ouest) avaient une valeur juridique.

Les différents plans établis étaient « spatialement trop limités et surtout incohérents et
largement ineffectifs, pour que l’on puisse parler de véritable planification de la ville » (M.Dryef ).
Outre leur inadaptation aux besoins réels, ces documents se caractérisaient par une grande
diversité et un manque de cohérence entre eux.
I-Cent ans de planification urbaine

A la veille de l’établissement du SDAU de 1985, le territoire casablancais se caractérise par les


dysfonctionnements suivants:
Urbanisation spontanée et désordonnée;
Mauvaise répartition des fonctions urbaines ;
Opacité du marché foncier caractérisé par l’insuffisance de l’offre des terrains à urbaniser, la
spéculation et une politique de financement mal adaptée;
Absence d’équipements structurants;
Difficultés de déplacements et précarité des transports en commun;
Inefficacité en matière de gestion urbaine.

Suite aux événements sociaux de 1981, les pouvoirs publics réalisent l’urgence de la situation socio-
politique de la ville et confient, dans le courant de la même année, à l’architecte Michel Pinseau la
réalisation d’un Schéma directeur afin de doter la ville de Casablanca d’un « nouvel urbanisme».
I-Cent ans de planification urbaine

SDAU de 1985

Casablanca Mohammedia

Approuvé par décret du 28 Mai 1985


111 000 ha: communes de la Wilaya de la Région du Grand Casablanca :
• en plus de la commune de Mansouria relevant de la province de Benslimane (Wilaya de la
Région de Chaouia Ourdigha) ;
• à l’exception des communes de Sidi Moussa Ben Ali (4 000 ha) et Sidi Moussa El Mejdoub (4
900 ha), rattachées à la Wilaya de la Région du Grand Casablanca suite au dernier
découpage.
I-Cent ans de planification urbaine

SDAU de 1985

ZONE RS D’AIN

Mohammedia
HARROUDA

Casablanca

Orientations fondamentales
Extension linéaire : conurbation Casablanca/Mohammedia.
Polycentrisme : centres administratifs périphériques formeront les noyaux de pôles
économiques et d’équipement périphériques. 4 centres administratifs.
Proposition d’un réseau ambitieux de transport en commun, combinant un réseau d’autobus
plus performant, la modernisation des transports ferrés, et la réalisation d’un métro léger
Création d’une agence urbaine et d’une agence foncière.
Engagement de 17 actions majeures .
I-Cent ans de planification urbaine

SDAU de 1985
Les actions majeures : Objet et localisation
Numéro
Désignation de l’action Objet Localisation
d’ordre
1 Complexes administratifs des Préfectures Equipments administratifs AinSebaa, Ben Msick, Hay Hassani
2 Avenue Royale Voirie/rénovation urbaine Centre (Sidi Belyout)
3 Ancienne Médina Restructuration urbaine Centre (Sidi Belyout)
Centre (Ainchok-Hay Hassani, AinSebâa-
4 Voie des préfectures Voirie Hay Mohammadi, My R'chid-SidiOthmane,
Ben M'sick-SidiOthmane.)
5 Restructuration de la Place des Nations-Unies Espace public Centre (Sidi Belyout)
6 Restructuration du Parc de la Ligue Arabe Espace vert Centre (Sidi Belyout)
7 Aménagement du Centre d'Affaires Restructuration urbaine Centre (Sidi Belyout)
Centre et quartiers-péricentraux (
Aménagement du Bd Mohamed VI (ex-Route de SidiBelyout, Mechouar, Mers Sultan, Al
8 Voirie
Médiouna) Fida, Ain Chok, Ben
M'sick.)
9 Aménagement des abords du Palais Royal Centre (Mechouar, Mers Sultan, Al Fida)
10 Réalisation de nouvelles voies urbaines Voirie Centre, quartiers péricentraux
11 Projet du Métro de Casablanca Transport Centre, quartiers péricentraux
12 Palais des congrès Equipement Centre
13 Théâtre Equipement Centre
14 Aménagement de la place Mohamed V Espace public Centre
15 Aménagement du Boulevard Abdelmoumen Voirie Centre (Mâarif)
Aménagement du port de plaisance de
16 Equipement portuaire Centre de Mohammedia (la ville basse)
Mohammedia
Aménagement du secteur de la Gare de
17 Restructuration urbaine Centre de Mohammedia (la ville basse)
Mohammedia
I-Cent ans de planification urbaine

SDAU de 1985
Les actions majeures : Objet et localisation
I-Cent ans de planification urbaine

SDAU de 1985
Tableau des secteurs d’urbanisation (Superficie en hectare)

Secteurs Sup. Totale Sup. Urbanisée Sup. À urbaniser


A (Sidi Belyout) 5640 5640 ---
B (H.HassaniOulfa) 2216 864 1352
C (Sidi Maârouf) 1359 527 832
D (Ain Chock) 2404 530 ---
E (Ben M’Sick) 1546 995 551
F (Ain Sébaâ) 3653 2400 1253
G et H (Ain Harrouda) 4255 167 4088
I (Mohammédia et Ben Yekhlef) 2028 340 2028
Superficie totale 23 101 11 123 11 978
I-Cent ans de planification urbaine

SDAU de 1985
Besoins en surface pour les activités secondaires
Année 1982-1985 1985-1990 1990-1995 1995-2000
Actifs supplément dans le secteur
36 700 58 320 66 000 73 440
secondaire
40 % en unité nouvelle 14 620 23 328 26 400 -
60% dans les industries existantes 22 020 34 992 39 600 44 060
Unités nouvelles : 60 % hors Z.I. 8 800 14 000 15 840 17 625
Unités nouvelles : 40 % hors Z.I. 5 870 9 330 10 560 11 750
Industrie existante : 70 % hors Z.I. 15 414 24 500 27 720 30 840
Industrie existante : 30 % hors Z.I. 6 600 10 500 11 880 13 220
Total en Z.I. 12 470 19 830 22 440 24 970
Total hors Z.I. 24 214 38 500 43 560 48 465
Surface : en Z.I. (100 m² / empl.) 125 ha 198 ha 224 ha 250 ha
Surface : en Z.I. (30 m² / empl.) 77,5 ha 123 ha 139 ha 155 ha
Programmation des activités
Actif Secondaire Tertiaire
Année Population Primaire 2%
30 % 45 % 53 %
1982 2 263 000 678 900 13 578 305 500 359 800
1985 2 535 000 760 500 15 210 342 225 403 000
1990 2 967 000 890 100 17 802 400 545 471 700
1995 3 456 000 1 036 800 20 736 466 560 549 504
2000 4 000 000 1 200 000 24 000 540 000 636 000
I-Cent ans de planification urbaine

Orientations fondamentales du SDAU de 1985

ZONE RS D’AIN

Mohammedia
HARROUDA

Casablanca

Orientations fondamentales
Urbanisation de 21 500 ha, soit un ratio de 54 m² par habitant en l’an 2000 ( au lieu de 39 m²
en 1982);
Logement convenable pour 4 millions d’habitants à l’horizon 2000:
• satisfaire les besoins en logement dus à la seule croissance démographique ;
• juguler un déficit (estimé en 1982 à 200.000 unités) en améliorant les conditions
d'habitat très précaires d'une frange importante de la population;
• créer 18.000 unités en moyenne par an.
I-Cent ans de planification urbaine
SDAU de 2010
Plan de développement stratégique
Accompagner les développements urbains importants que connait la métropole en ce début du 21ème siècle et
favoriser son repositionnement sur l’échiquier régional et international.
I-Cent ans de planification urbaine

Orientations fondamentales SDAU de 2010

 Sauvegarder l’équilibre emploi-logement et organiser le développement


économique le long de 3 corridors:

 Mohammédia-Nouaceur pour l’industrie et la logistique

 Anfa-Sidi Mâarouf-Nouaceur pour les services

 Mohammédia-Dar Bouazza pour le tourisme


I-Cent ans de planification urbaine

Orientations fondamentales SDAU de 2010


 Délimiter l’extension de la ville par la rocade urbaine et une ceinture verte
et stabiliser sa population
MOHAMMEDIA
 Organiser la croissance autour de Casablanca-Mohammedia
par le développement de 9 pôles périphériques.
 Veiller à l’équilibre Est-Ouest
BENI-YEKHLEF
 Préserver le patrimoine et la qualité urbaine ZENATA
 Entamer la reconversion des friches des vieux
quartiers industriels
 Produire 35 000 unités logement/an
 Résorber l’habitat insalubre
TIT-MELLIL

DAR BOUAZZA ERRAHMA LAHRAOUYINE

BOUSKOURA MEDIOUNA

NOUACEUR
I-Cent ans de planification urbaine
Orientations fondamentales SDAU de 2010
Préserver une trame verte régionale

« Ville
durable »
I-Cent ans de planification urbaine
I-Cent ans de planification urbaine
I-Cent ans de planification urbaine
I-Cent ans de planification urbaine
I-Cent ans de planification urbaine
I-Cent ans de planification urbaine
Orientations fondamentales du SDAU de 2010
16 Actions prioritaires ont été définies :
Action 1 : Publier et adopter le nouveau Schéma Directeur
Action 2 : Accélérer la réalisation d’Anfa et de Zenata
Action 3 : Complexe Industrialo-portuaire et logistique (CiLog) de Zenata - Mohammedia
Action 4 : Deux premières lignes de tramway pour Casablanca
Action 5 : Rocades routières
Action 6 : Premières plateformes logistiques, 2 urbaines et 2 régionales
Action 7 : Trois nouveaux sites pour l’entreposage des déchets
Action 8 : Réalisation de la Station de Traitement des Eaux Sidi Bernoussi
Action 9 : Le Grand Projet Urbain de Sidi Moumen : Habitat, Parc, Stade
Action 10 : Trois Grands Parcs Urbains
Action 11 : Campus universitaire Bouskoura
Action 12 : Régénération urbaine, résorption de bidonvilles
Action 13 : Tunnel ferroviaire
Action 14 : Ouverture Ville - Port
Action 15 : Développement des capacités portuaires
Action 16 : Action foncière
I-Cent ans de planification urbaine

Etat d'avancement des projets plans d’aménagement

 Vingt huit Plans d’Aménagement homologués; il s’agit des P.A des Arrondissements de Hay
Hassani, Moulay R’Chid, Sidi Othmane, Ben M’Sick, Sbata, Ain Chock , Sidi Bernoussi, Mers
Sultan , El Fida, Ain Sebâa , Roches Noires , Maârif, Hay Mohammadi, Sidi Moumen et Anfa .
et des Communes de Sidi Moussa Ben Ali, Sidi Moussa El majdoub, El Mansouria, Dar
Bouazza , Mohammedia , Lahraouiyine , Ben Yekhlef , Ouled Azzouz, , Bouskoura, Ouled
Saleh, Tit Mellil, Ain Harrouda - Secteur Zenata- et Ain Harrouda Centre.
 Un projet de plan d’aménagement « enquête publique clôturée »: Plan d’aménagement et
sauvegarde de l’ancienne Médina et PA de Sidi Hajjaj Oued Hassar .
 Un projet de plan d’aménagement « enquête publique en cours » : PA de Sidi Hajjaj Oued
Hassar .
 Deux projets de plans d’aménagement en phase CTL :PA Echellalate , PA de Nouaceur.
 Le reste des Plans d’Aménagement ( 04) est en cours de finalisation pour envoi au CTL.: Sidi
Belyout , Mechouar, Mediouna et Mejjatia Ouled Taleb.

En somme 28 Plans d’aménagement sur un total de 36 sont actuellement opposables.


I-Cent ans de planification urbaine
II-La formation centralisée de la planification urbaine
II-La formation centralisée de la planification urbaine

 Un système de la planification urbaine dominé par l’Etat.

 La planification urbaine est un exercice qui fait intervenir une pléiade


d’acteurs, publics et privés, qui sont censés concourir à la définition d’une
vision commune de développement du territoire en cause.

 Néanmoins, derrière ce pluralisme se profile un centralisme étatique pesant,


à travers lequel se manifeste la volonté de l’Etat de rester maître du jeu,
indiscutable et inébranlable;

 il y va pour lui de la stabilité et de la pérennité du développement urbain de


la métropole.

 L’Etat est relayé techniquement et politiquement sur le plan local


notamment par l’agence urbaine et l’inspection régionale de l’urbanisme, ce
qui fait ainsi rétrécir la marge de manœuvre du pouvoir local.
II-La formation centralisée de la planification urbaine

 Les collectivités territoriales se contentent d’un statut périphérique qui fait


qu’elles sont, en général, consultées sans décider de la teneur des documents
d’urbanisme qu’elles sont, paradoxalement, appelées à mettre en œuvre.

 Il y va de même du citoyen qui n’est pas suffisamment associé aux décisions


qui engagent, pourtant, le territoire dans lequel il évolue.

 Des signes de fléchissement: Depuis quelques temps, l’Etat semble fléchir sa


position comme le prouve sa volonté de laisser le local assumer l’élaboration
du SDAU de 2010, tout en s’abstenant de s’immiscer dans les choix définis ou
de dicter ses objectifs; pour la première fois, dans le cadre d’un comité de
pilotage présidé par le wali, les acteurs locaux politiques et techniques ont eu
à définir une vision partagée et concevoir un projet territorial futur, baptisé
Casablanca 2030.
II-La formation centralisée de la planification urbaine

D’aucuns pourraient rétorquer que à travers le wali, l’Etat demeure toujours le


meneur du jeu. C’est tout à fait vrai, mais il le fait sans une ingérence très remarquée
et avec une participation plus marquée de l’acteur décentralisé ainsi qu’une
ouverture quoique timide sur la société civile représentée par des associations
actives dans le domaine de l’environnement et de l’urbanisme.

En tout cas, cela dénote d’une amorce d’un changement d’attitude de l’acteur
étatique, mais pas encore un desserrement de l’emprise de l’Etat sur la planification
urbaine.
II-La formation centralisée de la planification urbaine

 Ce constat explique, dans une large mesure, l’ineffectivité des documents


d’urbanisme, comme cela transparaît de l’évaluation de la mise en œuvre de ces
documents, une démarche qui ne se limite pas aux seuls documents
d’urbanisme, mais qui intègre la variable institutionnelle, étant donné que la
planification est à la fois des plans et des instituions qui les réalisent et les
mettent en œuvre.

 Un bilan global et sectoriel est ainsi dressé qui révèle un degré de réalisation
très en deçà des prévisions affichées.
III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine
III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine
Bilan du SDAU de 1985

Casablanca Mohammedia

Bilan quantitatif
Production potentielle moyenne :15.500 logements/an;
Surface engagée à l’urbanisation : environ 16 000 ha, pour une population de près de 3 .300.000
habitants, soit un ratio de 50 m²/habitant.
III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine
Bilan du SDAU de 1985

Casablanca Mohammedia

Bilan qualitatif
Non réalisation du schéma linéaire
Urbanisation débridée en périphérie;
Problématique foncière non maîtrisée,
Faible taux de réalisation des équipements d’infrastructure et de superstructure;
Urbanisation par greffage de lotissements;
Enclavement de nombreux terrains.
III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine
Bilan de réalisation des actions majeures du SDAU de 1985
Action Réalisation Taux
complexes administratifs réalisés, à Ain Sebaa, Ben Msick, Hay
Complexes administratifs des Préfectures, 100%
Hassani et Mohammedia.
Avenue Royale Libération partielle de l’emprise amorcée en 1993. 30%
Entamée dans le cadre du projet de réhabilitation et mise à
Ancienne Médina
niveau de l’ancienne médina (27 août 2010)
Voie des préfectures Partiellement 90
réalisée dans le cadre de la réalisation de la première ligne du
Restructuration de la Place des Nations-Unies, 100%
tramway
Restructuration du Parc de la Ligue Arabe, Non réalisée 0%

Aménagement du Centre d'Affaires Partiellement 20%

Aménagement du Bd Mohamed VI (ex-Route de Médiouna) Non réalisé 0%

Aménagement des abords du Palais Royal Non réalisé 0%

Réalisation de nouvelles voies urbaines Partiellement %


Non réalisé
Projet du Métro de Casablanca 0%
La ville décide de renoncer à ce projet et opte pour le tramway.
Non réalisé. Un projet est prévu dans le cadre du projet de la
Palais des congrès 0%
Marina, mais tarde à se réaliser.
Non réalisé, un projet inauguré par le souverain le 16 octobre
Théâtre 0%
2014
Aménagement de la place Mohamed V Non réalisé 0%

Aménagement de la place Mohamed V Non réalisée 0%

Aménagement du Boulevard Abdelmoumen Non réalisée 0%

Aménagement du port de plaisance de Mohammedia Non réalisée 0%

Aménagement du secteur de la Gare de Mohammedia Non réalisée 0%


III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine
Degré de réalisation des équipements projetés par les plans d’aménagement.

Nature des équipements Projetés Réalisés %

Enseignement Public 524 109 21%

Enseignement Professionnel 90 11 12%

Santé 162 12 7%

Publics Divers 577 19 17%

Sport 103 15 15%

Total 1456 246 0,17

Source : Agence Urbaine de Casablanca 1998.


III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine
Taux de réalisation des voies d’aménagement.
Préfecture Taux de réalisation

Casablanca-Anfa 39%

Ain Chock-Hay Hassani 44%

Ben M'sik-Mediouna 45%

Ain Sebaa-Hay Mohammadi 30%

Derb Soltane-Al Fida 7%

My Rchid-Sidi othmane 90%

Mohammedia 31%

Sidi Bernoussi-Zenata 33%

TOTAL 40%
Source : Agence Urbaine de Casablanca, 1998.
III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine

La moitié des emprises bâties non résidentielles se situe


hors de la ville de Casablanca.
III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine

Bureaux et hôtels demeurent concentrés dans le centre-ouest;


Le grand commerce s’implante dans leur prolongement;
L’industrie se maintient dans ses sites traditionnels mais investit
de nouveaux sites à Dar Bouazza, Bouskoura et Nouaceur.
III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine

Une dissémination de l’urbanisation


vers la périphérie

50% de l’urbanisation hors de la ville.


III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine
1989 :
33 plans
d’aménagement pour
le Grand Casablanca

2003:
La ville réunifiée est
couverte par 2O plans
d’aménagement
III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine

Extension urbaine rapide de forme


tentaculaire
• 47 ha Ancienne Médina
• 1986 : 14 000 ha
• 2004 : 23 000 ha
• 2014 :35 000 ha
• Projections SDAU : 25 000 ha à urbaniser
pour la période 2010-2030 soit 1000 ha
environ par an.
III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine
Année 2004 Année 2014

2004 - 2014

50% de l’urbanisation hors de la ville.


III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine
Une planification urbaine essentiellement physique et théorique
Afin d’atteindre, à travers l’organisation de l’espace urbain, une régulation du champ
social, l’Etat a tenu à:
encadrer l’urbanisation de la métropole, à travers des règles juridiques
spécifiques, en anticipant sur le dispositif légal national puisque Casablanca a
été la première à disposer d’une loi sur le SDAU et sur l’agence urbaine.
mobiliser les ressources politiques et financières nécessaires pour réussir le
projet de couverture de la métropole en documents d’urbanisme.
instrumenter la planification urbaine sous ses formes prospectives et
prescriptives.
III-La mise en œuvre, le parent pauvre
de la planification urbaine
Diverses raisons expliquent ce bilan mitigé : juridiques, institutionnelles,
foncières et financières.

Ce qui est frappant, c’est l’absence d’une gouvernance de la mise en œuvre : on
relève l’inexistence d’une structure de coordination, ce qui amène les acteurs
publics à agir en ordre dispersés, la déconcentration se fait toujours attendre et
son absence complique davantage la mise en œuvre.

La planification urbaine est beaucoup plus un instrument de régulation sociale


qu’un outil d’organisation spatiale.
 Elle est loin de constituer une véritable voie de développement urbain dans la
mesure où elle n’est pas conçue comme un projet intégré;
Ni un projet intégratif et fédérateur de l’ensemble des acteurs y compris bien
sûr le citoyen et l’acteur économique, autour duquel doivent être mobilisées
toutes les ressources humaines et financières nécessaires.
IV. Les perspectives

 La planification urbaine réglementaire ne peut servir convenablement le


développement urbain et son dépassement est aujourd’hui une nécessité pour
une métropole qui ne saurait se gouverner sous un régime juridique,
institutionnel et financier de droit commun.

 Les approfondissements possibles :


 La nécessité d’une planification stratégique qui aménage une place
particulière à la société civile;
 L’indispensable instauration d’une stratégie de financement de
l’urbanisation qui fait, entre autres, appel à une analyse économique de la
planification urbaine.
MERCI DE VOTRE ATTENTION

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