PROBLEME 1 DE EDP

M ASTER 1M ATÉMATIQUES 2023

BARTHELEMY NDECKY(201800367) & BASSIROU LO(
March 1, 2024

UNIVERSITÉ ASANNE SECK DE ZIGUINCHOR

Problème 1:
Le cas f ∈ L1 (0, 1), f ∈ Lp (0, 1). Soit f ∈ L1 (0, 1), k > 0. on considère le problème variationnel suivant:

R1 ′ ′ R1
0
u v + kuv = 0
f v ∀ v ∈ H01 (0, 1).

1) Montrons qu’il existe une unique solution u ∈ H01 (0, 1)

Soit H = H01 (0, 1), alors H est un espace de Hilbert.
R1 ′ ′
Soit a(u, v) = 0 u v + kuv, alors a(u, v) est une forme bilinéaire sur H 2
R1
Soit L(v) = 0 f v, alors L(v) est une forme linéaire sur H.
• Montrons que a(u, v) est continue
On a
n Z 1
X ∂u ∂v
a(u, v) = dx
0 ∂xj ∂xj
j=1
n
X
≤ ∥u∥L2 (0,1) ∥v∥L2 (0,1)
j=1
 n
X  n
X 
≤ ∥u∥L2 (0,1) + ∥uxj ∥L2 (0,1) ∥v∥L2 (0,1) + ∥vxj ∥L2 (0,1)
j=1 j=1

≤ ∥u∥H ∥v∥H

D’oú a(u,v) est continue sur H 2

• Montrons que a(u, v) est coercive

R1
Soit v∈ H01 (0, 1), onaa(v, v) = 0 |∇v|2

1
 R1
Comme (0, 1) est borné alors d’après l’inégalité de poincaré, on l’éxistance d’un c > 0, tel que ∀ v ∈ H01 (0, 1), 0
|∇v|2 ≤
c|∇v|2

⇒ |∇v|2 + |∇v|2 ≤ c|∇v|2 + |∇v|2

⇒ ∥u∥2 + |∇v|2 ≤ (1 + c)|∇v|2

D’ou a(u, v) est coercive.

• Montrons que L(v) est continue

Soit ∈ H01 (0, 1), on a :

| < l, v > | est continue et

Z 1
f v ≤ ∥f ∥L2 (0,1) ∥v∥H
0
≤ ∥f ∥L2 (0,1) ∥v∥H

D’ou L(v) est continue sur H.

Donc d’après le théorème lax Milligrame le problème admet une unique solution u ∈ H01 (0, 1).

2)

• Montrons que u ∈ w1.2 (0, 1)

R1 R1 R1 R1
Par hypothèse, on a u ∈ H01 (0, 1) tel que 0 f v = 0 u ′ v ′ + kuv pour tout v ∈ H01 (0, 1). ⇒ 0 (f − ku)v = 0 u ′ v ′
⇒ u ′ ∈ L2 ⇒ u ∈ w1.2 (0, 1) car (f − ku) ∈ L2 .

• Montrons que si f ∈ C 0 − 0, 1), alors u ∈ C 2 (0, 1)

R1 R1
on a 0 f v = 0 u ′ v ′ + kuv en faisant une intégration par partie, on obtient:
R1 R1 R1 R1
0
(f − ku ′′ )v = 0 u ′ v ′ ⇒ 0 (ku − u ′′ ) = 0 f
R
or f ∈ C 0 (0, 1) donc (ku − u ′′ ) < +∞
Donc (ku − u ′′ ) ∈ C 0 (0, 1) ⇒ u ′′ ∈ C 0 (0, 1). D’ou u ∈ C 2 (0, 1)

3) Prouvons que

∥u∥L1 (0,1) ≤ 1k ∥f ∥L1 (0,1) .

Considérons une fonction régularisante γ. Cette fonction est choisie de manière à être continue, dérivable, et à
satisfaire γ ′ (t) ≥ 0 pour tout t, γ(0) = 0, γ(t) = 1 pour t ≥ 1, et γ(t) = −1 pour t ≤ −1.
Maintenant, considérons v = γ(nu), où n est un nombre réel positif. Par la suite, nous allons étudier l’équation
variationnelle donnée pour v :
Z1 Z1
u ′ v ′ + kuv dx = f v dx
0 0
Maintenant, nous allons remplacer v par γ(nu) :
Z 1 Z 1
′ ′
u (γ(nu)) + ku(γ(nu)) dx = f γ(nu) dx
0 0

Nous allons maintenant estimer les termes de cette équation.

2
 Z 1
u ′ (γ(nu))′ dx ≤ ∥u ′ ∥L2 ∥γ ′ (nu)∥L∞ ∥nu∥L2
0
Z 1
u ′ (γ(nu)) dx ≤ ∥u ′ ∥L2 ∥γ(nu)∥L2
0
Z 1
kuγ(nu) dx ≤ ∥ku∥L1 ∥γ(nu)∥L∞
0
Utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz et les propriétés de γ, nous avons :
Z 1
u ′ (γ(nu))′ dx ≤ ∥u ′ ∥L2 ∥γ ′ (nu)∥L∞ ∥nu∥L2
0
Z 1
u ′ (γ(nu)) dx ≤ ∥u ′ ∥L2 ∥γ(nu)∥L2
0
Z 1
kuγ(nu) dx ≤ ∥ku∥L1 ∥γ(nu)∥L∞
0
En combinant les estimations, nous obtenons :
Z1
u ′ (γ ′ (nu)) + γ(nu)u ′ + kuγ(nu) dx ≤ A(n)
0

Maintenant, lorsque n tend vers l’infini, le terme de régularisation γ(nu) se concentre autour de zéro. Ainsi,
∥γ(nu)∥L∞ → 0 lorsque n → +∞. Par conséquent, le terme de régularisation devient négligeable. Ce qui reste est
R1
donc : limn→+∞ 0 kuγ(nu) dx ≤ limn→+∞ A(n)
Puisque la fonction f est dans L2 (0, 1) , alors u est bornee dans L1(0, 1). On peut choisir A(n) telque A(n)tend vers
0 lorsque n tend vers l’infini. Ainsi, on a :
Z 1
lim kuγ(nu) dx = 0
n→+∞ 0
Cela implique que :
Z1 Z1
ku dx ≤ f u dx
0 0
Et donc :
1 1
Z Z1
u dx ≤ f dx
k 0 0
Ce qui équivaut à :
1
∥u∥L1 (0,1) ≤ ∥f ∥L1 (0,1)
k
D’ou la démonstration.

4) Soit f ∈ Lp (0, 1), avec 1 < p < +∞. Montrons qu’il existe une constante δ > 0, indépendante de k et p, telle
que
1 1
∥u∥Lp (0,1) ≤ + δ · ′ ∥f ∥Lp (0,1) ,
k p
1
où p + p1′ = 1.

3
Cas 1 < p < 2:
Dans ce cas, nous utilisons la dualité. Soit λ tel que 1/λ + 1/q = 1/p. Nous avons 1 < λ < 2 et 1 < q < 2. Nous
définissons le problème dual correspondant:

sup ∥kφ∥Lp (0,1) ≤ 1

sup ∥kv∥Lq (0,1) ≤ 1
Z 1 Z 1
λ(x)φ(x)v(x) dx ≤ sup ∥kv∥Lq (0,1) f (x)v(x) dx
0 0

Puisque λ ∈ Lp (0, 1), f ∈ Lp (0, 1), le problème dual est bien posé et atteint son maximum. Soit φ la fonction
atteignant ce maximum. En utilisant φ comme test dans l’équation, nous obtenons:
Z1 Z1 Z1
λφ = λφλ φ
0 0 0
Z1
= f dx
0

En utilisant l’inégalité de Hölder, nous obtenons:

∥λ∥Lp (0,1) ≤ ∥λ∥Lp (0,1) ∥λ∥Lp (0,1) ∥φ∥Lp (0,1)

≤ ∥φ∥Lp (0,1) ∥v∥Lq (0,1)

En utilisant ∥λ∥Lp (0,1) ≤ 1, ∥λ∥Lp (0,1) ≤ 1, ∥φ∥Lp (0,1) ≤ 1, ∥v∥Lq (0,1) ≤ 1, nous obtenons:

∥λ∥Lp (0,1) ≤ ∥λ∥Lp (0,1) ∥φ∥Lp (0,1) ≤ ∥f ∥Lp (0,1)

Maintenant, nous devons montrer que ∥λ∥Lp (0,1) ∥φ∥Lp (0,1) ∥v∥Lq (0,1) est borné indépendamment de λ. Soit ϵ > 0,
choisissons λ = ϵ1/p . En utilisant l’expression de ∥λ∥Lp (0,1) ∥φ∥Lp (0,1) ∥f ∥Lp (0,1) dans la solution optimale du problème
dual, nous avons:
1 1
∥λ∥Lp (0,1) ≤ ∥λ∥Lp (0,1) ≤ ϵ + , ∥φ∥Lp (0,1) ≤ ∥φ∥Lp (0,1) ≤ δ +
λ λ
Pour λ ≥ ϵ1/p , nous avons:
∥λ∥Lp (0,1) ≤ 2ϵ = 2ϵ1/p , ∥φ∥Lp (0,1) ≤ 2δ = 2ϵ1/p
Donc, ∥λ∥Lp (0,1) ∥φ∥Lp (0,1) ∥f ∥Lp (0,1) ∥v∥Lp (0,1) est borné indépendamment de λ.

Cas 2 ≤ p ≤ +∞:
Dans ce cas, nous utilisons directement la régularisation. Soit λ = λ(u), où λ est une fonction régularisante.

∥λ∥Lp (0,1) ≤ ∥λ∥p−1,L∞ (0,1) ∥λ∥L1 (0,1) ∥φ∥Lp (0,1)

≤ ∥φ∥p−1,L∞ (0,1) ∥φ∥L1 (0,1)

Maintenant, nous montrons que ∥λ∥L∞ (0,1) ∥φ∥L∞ (0,1) ∥u∥L∞ (0,1) est borné indépendamment de λ. Cela peut être
montré en utilisant le même raisonnement que dans le cas précédent. Une fois que nous avons montré cela, nous
utilisons le fait que ∥λ∥L1 (0,1) ∥φ∥L1 (0,1) ∥u∥L1 (0,1) est borné par λ1 k d’après la question 3. Donc, dans ce cas également,
∥λ∥Lp (0,1) ∥φ∥Lp (0,1) ∥u∥Lp (0,1) est borné indépendamment de λ. Cela termine la démonstration de la question 4.

5)A présent, on considère f ∈ L∞ (0, 1). Montrons que ∥u∥L∞ (0,1) ≤ Ck ∥u∥L∞ (0,1) , où Ck est une constante qui dépend
de k.
Pour ce faire, nous allons utiliser une technique appelée méthode des perturbations.
En effet, Soit u la solution du problème variationnel donné par :
Z 1 Z 1
u ′ v ′ + kuv dx = f v dx
0 0

4
 pour tout v ∈ H01 (0, 1), où u ∈ H∞
1 (0, 1), f ∈ L∞ (0, 1).

Considérons ϵ > 0 et soit uϵ = u + ϵ où u est la solution du problème variationnel pour ϵ = 0 et f = 0. Nous
avons alors :
Z 1 Z 1
(u ′ + ϵ)(v ′ + ϵ) + ku(u + ϵ) dx = f (u + ϵ) dx
0 0
En réorganisant les termes, nous obtenons :
Z 1 Z 1 Z 1
′ ′ 2 ′ ′
u v + u + ϵ(u + v + ku + ϵ) dx = f u dx + f ϵ dx
0 0 0
Comme u est la solution du problème variationnel pour ϵ = 0 et f = 0, nous avons :
Z 1 Z 1
′ ′ 2
u v + u dx = f u dx
0 0
Donc, nous avons :
Z 1 Z 1
′ ′
(u + v + ku + ϵ) dx = f ϵ dx
0 0
En utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz, nous avons :
Z 1
u 2 dx ≤ ∥u∥L∞ (0,1) ∥u∥L1 (0,1)
0
Z 1
f ϵ dx ≤ ∥f ∥L∞ (0,1) ∥ϵ∥L1 (0,1)
0
Puisque u est bornée (car u ∈ L∞ (0, 1)), nous avons :
Z 1
u 2 dx ≤ Cϵ
0
où C est une constante dépendant de ∥u∥L∞ (0,1) et ∥f ∥L∞ (0,1) .
En divisant par ϵ et en prenant ϵ tendant vers 0, nous obtenons :

ku ′ + v ′ + ∥u∥L1 (0,1) = 0
Cela implique que u ′ + v ′ + ku = 0 presque partout dans (0, 1).
Puisque u ′ v ′ est bornée et u est bornée, nous avons :

∥u ′ + v ′ ∥L1 (0,1) ≤ ∥u∥L∞ (0,1) ∥u ′ ∥L1 (0,1) ≤ C∥u∥L∞ (0,1)

Ce qui montre que u est bornée dans W 1,1 (0, 1).
Par conséquent, nous avons montré que u est bornée dans L∞ (0, 1), ce qui conclut la démonstration.