Lutte Des Classes - Wikipédia

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Lutte des classes

tensions dans une société hiérarchisée et divisée en


classes sociales

La lutte des classes est une expression qui désigne les t ensions dans une sociét é hiérarchisée et divisée en classes sociales,
chacune lut t ant pour sa sit uat ion sociale et économique, et un modèle t héorique qui explique les enjeux de cet affront ement . Ce
e
concept est apparu au siècle chez les hist oriens libéraux français de la Rest aurat ion, François Guizot , l'init iat eur, August in Thierry,
Adolphe Thiers et François-August e Mignet , auxquels Karl Marx l'a emprunt é 1.

Il Quarto Stato (« Le Quart-État »), peinture de Giuseppe Pellizza, 1901.

Karl Marx et Friedrich Engels écrivent , en 1848, dans le Manifeste du parti communiste, que les prolét aires ne peuvent pas êt re
assujet t is à une pat rie en part iculier et que les divisions ét at iques, nat ionales et /ou cult urelles qui les opposent , sont de simples
diversions en regard du conflit cent ral : la lutte des classes qui oppose le t ravail au capit al dans le cadre mondialisé du capit alisme 2.
Pour Marx et Engels qui ont assuré la diffusion int ernat ionale de cet t e not ion, la lut t e des classes est un mot eur des t ransformat ions
des sociét és et de l'hist oire moderne 3. La classe dominant e de la sociét é capit alist e est ident ifiée à la bourgeoisie (ou classe
capit alist e) ; elle domine ce qu'ils appellent le prolét ariat .

Cet t e t héorie a ét é adopt ée par de nombreux courant s syndicalist es, socialist es, communist es, anarchist es, révolut ionnaires ou
réformist es, aux e
, e
et e
siècles, et a fourni un cadre t héorique 4 aux lut t es pour l'améliorat ion des condit ions de vie des
5
t ravailleurs .

Cet t e analyse, qui a acquis une aut onomie vis-à-vis du cadre marxist e, a ét é ut ilisée par de nombreux sociologues, philosophes, et
t héoriciens polit iques6. Pour Marx, la révolut ion sociale ne pouvait êt re accomplie (c'est -à-dire déboucher sur une sociét é
communist e) qu'à l'échelle mondiale : « (…) aucune révolut ion communist e ne saurait réussir si ne se déclenche pas en même t emps
une révolut ion mondiale (…) » 7.

Les classes
« Pyramid of Capitalist System », début
du e siècle.

Le modèle de sociét é organisée en classes concurrent es, donc comparables, s'oppose à celui de sociét é polysegment aire ou de
sociét é de cast es dans lesquelles des groupes différenciés occupent des fonct ions séparées et prédéfinies, comme les act ivit és
milit aires et religieuses. Des sociét és de classes apparaissent sous l'Ant iquit é, par exemple à Rome, et dans les sociét és urbaines
modernes avec l'émergence de la Bourgeoisie.

On t rouve les not ions de classes et de lut t e des classes employées dans des cont ext es hist oriques t rès variés :

lutte entre les esclaves et les maîtres dans les sociétés


esclavagistes ou métèques et esclaves des sociétés
antiques,
lutte entre plèbe et propriétaires terriens, illustrée par les
Gracques,
lutte entre le Tiers état et la noblesse à la veille de la
Révolution française,
lutte entre les prolétaires et leurs exploiteurs bourgeois
dans la société capitaliste moderne,
lutte entre hommes et femmes dans les sociétés
patriarcales, où l'exploitation domestique est le nerf de
la hiérarchie sociale8,
castes en Inde,
séparation entre colons et indigènes dans les colonies,
ségrégations raciales et/ou socio-culturelles dans les
métropoles,
lettrés-fonctionnaires dans la Chine ancienne, mais aussi
lettrés contre l'Empereur si besoin selon les
recommandations de Lao Tseu, etc.
Cependant la not ion de classe est essent iellement économique, et l'appart enance à une classe n'est pas t oujours facile à dét erminer
par des crit ères légaux object ifs. L'homogénéit é d'une classe est assurée par un fonct ionnement de la sociét é où les réseaux sont
indispensables et où les inégalit és sont durables (on naît dans une famille riche ou pauvre), ainsi que par des mécanismes sociaux
subt ils, conscient s ou inconscient s (crit ique de l'idéologie), et non par des cont raint es légales explicit es, comme l'ét aient les ét at s de
l'Ancien Régime.

La lut t e des classes n'a pas t oujours lieu ent re la classe dominant e et la classe dominée, mais peut avoir lieu ent re deux classes
dominant es pour asseoir leur suprémat ie sur les classes dominées. C'est pourquoi Marx qualifie la Révolut ion française de révolut ion
bourgeoise considérant que c'est le moment hist orique où la bourgeoisie a évincé la noblesse et le clergé pour asseoir son oppression
sur les classes populaires.

Si la lut t e n'a pas non plus lieu ent re seulement deux classes, et Marx dist ingue ent re quat re et sept classes selon ses ouvrages9,
elles peuvent t oujours êt re dist ribuées en deux groupes, l'un formant la classe dominant e, l'aut re les classes dominées que les
mouvement s syndicalist es et révolut ionnaires essaieront de rassembler aut our d'une conscience commune de leurs int érêt s.

Généalogie du concept
e
Pour l'hist orien Nicolas Lebourg, la t hèse d'Henri de Boulainvilliers, développée au siècle, selon laquelle « les Francs auraient
donné jour à la noblesse t andis que les Gallo-Romains vaincus formaient la paysannerie », « fournit ensuit e à Karl Marx le principe
même de la lut t e des classes const ruisant t out e l’Hist oire » 10. Le concept de classe apparaît déjà chez Volt aire dans son art icle dans
son "Dict ionnaire philosophique port at if" sur l'égalit é : « Il est impossible, dans not re malheureux globe, que les hommes vivant en
sociét é ne soient pas divisés en deux classes, l’une de riches qui commandent , l’aut re de pauvres qui servent ; et ces deux se
subdivisent en mille, et ces mille ont encore des nuances différent es. » 11

Perspective libérale
Le concept de « lut t e des classes » apparaît chez François Guizot dans son cours d'hist oire moderne sur l’Histoire générale de la
civilisation en Europe depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la Révolution française donné à la Sorbonne en 182812,13, ouvrage
dans lequel il explique que « Le t roisième grand résult at de l'affranchissement des communes, c'est la lut t e des classes, lut t e qui
remplit l'hist oire moderne. L'Europe moderne est née de la lut t e des diverses classes de la sociét é » 14. Dans son esprit , la lut t e des
e
classes est un phénomène qui t ire son origine de la conquêt e franque du siècle, opposant deux peuples ou, selon la formulat ion du
t emps, deux races, c'est -à-dire un t iers ét at d'origine gallo-romaine, assimilé à la bourgeoisie, et une noblesse d'origine franque depuis
e
le mouvement communal du siècle jusqu'aux révolut ions de 1789 et de 1830. On le ret rouve chez la plupart des hist oriens français
de la Rest aurat ion, en part iculier August in Thierry, aut eur not amment d'un Essai sur l'histoire de la formation et des progrès du tiers état
(1853), Adolphe Thiers et François-August e Mignet 15.

Les aut eurs français de cet t e t héorie libérale de la lut t e des classes sont inspirés par Jean-Bapt ist e Say ou Ant oine Dest ut t de
d'impôt s (la noblesse 16). Leurs int érêt s de classe sont clairement ant agonist es, puisque les premiers désirent êt re moins t axés alors
que les seconds sont en faveur d'une augment at ion de l'imposit ion17.

Perspective marxiste

Barricade à Paris élevée durant la


Révolution française de 1848.

Le marxisme a développé une t héorie complexe à propos de la lut t e des classes et de son évolut ion hist orique, à laquelle le Manifeste
e
du Parti communiste fournit une int roduct ion. Cet t e t héorie a connu un engouement majeur pendant le siècle et a influencé le
dest in d'un grand nombre de pays.

S'inspirant de nombreux aut eurs philosophes, économist es ou hist oriens, Marx et Engels met t ent en relat ion différent s concept s afin
de comprendre au mieux la sociét é et ses st ruct ures. Le concept de lutte des classes des libéraux, associé à une crit ique de cert ains
aspect s de la pensée de Hegel ainsi qu'à une conception matérialiste de l'histoire const it uent des élément s cont ribuant à expliquer les
mouvement s hist oriques. Le marxisme envisage que la classe exploit ée (le prolét ariat ) s'émancipera en renversant la dominat ion de la
classe exploit euse (la bourgeoisie) pour at t eindre l'égalit é (la sociét é sans classe).

Selon la perspect ive marxist e, l'hist oire de la sociét é jusqu'à nos jours reflèt e la division de la sociét é en classes sociales (« homme
libre et esclave, pat ricien et plébéien, baron et serf, maît re de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés ») qui
s'opposent dans une lut t e inint errompue, t ant ôt déclarée, t ant ôt larvée, pacifique ou non. La sociét é capit alist e moderne, en
renversant les divisions en ordres de la sociét é féodale n'a pas aboli les ant agonismes de classe, mais les a remplacés par des
nouveaux. Elle les a également simplifiés, et de nos jours, la « sociét é se divise de plus en deux vast es camps ennemis, en deux
grandes classes diamét ralement opposées : la bourgeoisie et le prolét ariat ».

La Grève, peinte par Robert Koehler.


On voit s'opposer le patron aux
travailleurs.

Marx dist ingue t oujours au moins deux classes fondamentales :

les capitalistes ou bourgeois, classe dominante qui


possède le capital et dispose ainsi des moyens de faire
travailler autrui à son profit en pesant sur le cours
d'achat de la force de travail ;
l lét i t tl i ' t d
Out re qu'il dist ingue parfois des sous-classes (opposant par exemple la bourgeoisie indust rielle et financière) à ces deux classes
fondament ales s'ajout e une classe int ermédiaire, comme flottante au niveau de ses int ent ions d'émancipat ion :

la petite bourgeoisie, regroupant les personnes qui


possèdent leurs propres moyens de subsistance (petits
commerçants, professions libérales, etc.), ce qui leur
confère une autonomie précaire par rapport aux
capitalistes. Ils n’ont pas besoin de se salarier mais ne
sont pas eux-mêmes patrons, et doivent travailler pour
vivre.

Ce conflit entre classe dominante et


classe opprimée peut prendre forme
physiquement. Un combat de rue à la
suite d'une grève en 1934 aux États-
Unis.

Tout efois, selon lui, seuls la bourgeoisie et le prolét ariat peuvent avoir une polit ique réellement indépendant e, les diverses couches de
la pet it e bourgeoisie ét ant soit at t irées par le prolét ariat , au point d'y confondre parfois ses int érêt s, soit au cont raire respect ant et
enviant les grands capit alist es, confondant ainsi sa vision polit ique avec celle du grand pat ronat .

Cet t e lut t e embrasserait t ous les domaines de la vie sociale, économique, polit ique et idéologique et serait un mot eur à l'évolut ion
sociale, et donc de l'hist oire. Le capit alisme exercerait une pression pour diminuer la part de la product ion dest inée aux prolét aires,
conduisant à accroît re l’exploit at ion des t ravailleurs et leur paupérisat ion, et augment ant le capit al, masse de richesses qui sont
consommées dans la lut t e (ou concurrence) qui oppose les capit alist es ent re eux. Le mouvement ouvrier (not amment la lut t e
syndicale), force opposée, t end à augment er la part des richesses recueillies par la classe laborieuse 18, t out en ét ablissant leurs
revendicat ions dans le st rict cadre du salaire 19. Les acquis sociaux représent ent la part que le capit al alloue au prolét ariat pour
préserver la st abilit é de la paix de la sociét é (qui lui est t oujours favorable), souvent après des bouleversement s majeurs t els que la
grève générale spont anée de 1936. La pet it e bourgeoisie serait , de son côt é, condamnée a régresser (à se prolétariser) en raison de
son incapacit é à sout enir la concurrence avec les capit alist es.

Pour les marxist es la lut t e des classes donne un sens à l'hist oire et explique la dynamique qui mue les sociét és, « L’hist oire de t out e
sociét é jusqu’à nos jours n’a ét é que l’hist oire de lut t es de classes » (Karl Marx). Elle s'arrêt era lorsqu'une révolut ion prolét arienne
mondiale conduira à une sociét é où, après un t emps où la classe dominant e serait également la classe laborieuse (« dict at ure du
prolét ariat »), les différences de classes seront définit ivement abolies, conduisant ainsi à une « sociét é sans classe » et donc à
l'Égalit é. Selon cet t e perspect ive, si l'organisat ion sociale elle-même encourage la cohésion du prolét ariat , alors les richesses
produit es pourront êt re employées de manière opt imale pour améliorer le sort de l'humanit é ; la product ion pourra répondre
exclusivement à une demande (et non à un besoin de conquérir des marchés), et le pouvoir polit ique ne sera plus un inst rument au
service des capit alist es mais l'expression vérit able d'une démocrat ie. La révolut ion communist e permet t rait donc de faire cesser la
division de la sociét é en classes.
sociét és inégalit aires et t ot alit aires, dirigées de manière dict at oriale par une bureaucrat ie privilégiée d'apparat chiks, de « princes
rouges » et de milit aires qui ont abandonné l'object if communist e init ialement revendiqué 21 et se sont mués au bout de quelques
décennies en nouveaux capit alist es22).

Lutte des classes contemporaine


La lut t e des classes se manifest erait formellement aujourd'hui par les mouvement s sociaux comme les grèves ou les manifest at ions.
Les principaux mot ifs des grèves sont : pour exiger du pat ronat des augment at ions de salaires ; pour empêcher des licenciement s ;
cont re les condit ions pénibles de t ravail23.

e
Au cours du siècle, ont ét é mis en place de nombreux mécanismes ou organismes parit aires, reposant sur la dichot omie
employeurs/employés. Il s'agit , au niveau de l'ent reprise du comit é d'ent reprise, ou au niveau nat ional d'organismes de format ion
professionnelle, de convent ion collect ive, du conseil de prud'hommes, et c. Ces mécanismes qui offrent un cadre légal et inst it ut ionnel
aux relat ions ent re classes. Ils peuvent donc rent rer dans le cadre de la collaborat ion ent re classes.

Pour Raymond Aron, le fait décisif de l'évolut ion sociale est l'élévat ion du revenu global, qui diminue la rivalit é des classes en int ensit é
et en violence de sort e que la lut t e des classes laisse la place à la « sat isfact ion querelleuse » 24. Aron a indiqué que cet t e évolut ion
hist orique dément ait des prédict ions de Marx même si elle pouvait s'expliquer par son syst ème 25. En effet , pour Karl Marx, les lois de
la product ion capit alist e conduisent à la paupérisat ion des masses26,27, rendant crédible la perspect ive d'une révolut ion28,29.

Part ant du const at de l'élévat ion du niveau de vie, Aron dégage les t endances de la lut t e pour la répart it ion du revenu nat ional qui sont
la réduct ion de la passivit é, l'int ensificat ion des revendicat ions et l'affaiblissement des mouvement s révolut ionnaires et de la
propension à ut iliser la violence 30. Cependant , pour le t rot skyst e Ernest Mandel31, « la t héorie de la paupérisat ion absolue du
prolét ariat ne se t rouve pas dans l'œuvre de Marx » mais lui a ét é at t ribuée par ses adversaires polit iques. Il est ime que cet t e idée,
formulée par Malt hus, correspond à la loi d'airain de Lassalle, qui a ét é combat t ue par Marx32. Marx préfère parler de paupérisation
relative [source insuffisante] 33. Marx défend par ailleurs l'idée que :

les progrès du capitalisme, de la grande industrie et du


grand commerce transforment en prolétaires une partie
des membres d'autres classes (paysans, artisans, petits
commerçants) et les privant parfois de toute ressource34
une partie du prolétariat est éjectée du processus de
production et subit une paupérisation absolue
(chômeurs, vieillards, mutilés, invalides, etc.)35,
constituant l'armée industrielle de réserve36.
Pour Michel Clouscard, l'int égrat ion de nouvelles couches moyennes, qui fait de la lut t e des classes une « mét amorphose » en
int roduisant de nouvelles couches au st at ut indét erminé – ni prolét aires, ni bourgeoises –, est soumise aux cat égories de la
dialect ique du frivole et du sérieux. Ce nouveau disposit if de classes prend le relais de l'ant agonisme front al bourgeoisie/prolét ariat .
En résult e une nouvelle « civilisat ion capit alist e » car « la première sociét é hédonist e de l'hist oire », mais en conservant les clivages
les plus criant s de la sociét é. Dans la suit e des crit iques adressées aux néo-kant iens Husserl et Sart re, Michel Clouscard, caract érise
de « libéralisme libert aire » les idées des freudo-marxist es (Marcuse, Deleuze, et c.) qui font disparaît re l'exploit at ion ouvrière derrière
la consommat ion du « frivole » : « Mai 68 la parfait e cont re-révolut ion libérale celle de la modernit é qui cache le "nouveau
De façon générale, on const at e une t endance à l'augment at ion du niveau de vie part out dans le monde, cont rariée par les guerres et
les désast res humains des années 1980-1990 en Afrique subsaharienne et dans l'ex-URSS. Ces dix dernières années, le t aux de
développement humain a progressé dans t out es les régions en développement , de façon non uniforme et à l'except ion not able de
l'Afrique sub-saharienne 39, même si la convergence ent re pays riches et pauvres ralent it 40. La crise économique semble en t rain de
remet t re en cause cert aines de ces t endances. Selon la FAO, « Les problèmes économiques mondiaux risquent de cont raindre les
populat ions à réduire leurs apport s aliment aires, const at e la FAO, et le nombre des personnes affamées augment erait en
conséquence », ce nombre ayant at t eint 923 millions en 200841. En France, les associat ions carit at ives const at ent une augment at ion
des demandes d'aides et disent devoir faire face à « une sit uat ion sans précédent » et à des inscript ions en « net t e augment at ion » 42.
Les associat ions d'aide au logement « s'inquièt ent de voir affluer vers leurs cent res des populat ions plus nombreuses et aux profils
nouveaux » selon Les Échos43. Déjà avant la crise, la t endance ét ait à l'augment at ion des inégalit és. Selon l'INSEE, qui ut ilise un indice
relat if, le nombre de pauvres en France a augment é de 100 000 personnes ent re 2001 et 2004 (Libération, 23 novembre 2006). De
même concernant les salariés, la proport ion de pauvres est passée de 3,9 % en 1970 à 5,4 % en 2001 (Libération, 23 novembre 2006).
D'après une ét ude de l'Inst it ut de recherche sur l'économie du développement de l'ONU, en 2000 les 2 % les plus riches possédaient
50 % des richesses, quand les 50 % les plus pauvres ne possédaient qu'1 % des richesses.

Pour Noam Chomsky, dans un discours prononcé en janvier 2002 au Forum social mondial, la sit uat ion cont emporaine est proche de ce
que, « dans une langue aujourd’hui démodée, on aurait appelé […] « guerre des classes » », ent re, « d’un côt é, les cent res de pouvoir
concent ré, ét at iques ou privés, t rès ét roit ement imbriqués, et de l’aut re, l’ensemble de la populat ion au niveau mondial » 44.

Classes sociales et vote


Pour Karl Marx, la lut t e des classes doit not amment s'exprimer à t ravers l'act ion polit ique. L'expression polit ique de la lut t e des
classes n'est possible que si les part is polit iques représent ent des classes sociales de manière assez homogènes, plus précisément
aujourd'hui si un part i prolét aire assez uni s'oppose front alement aux part is bourgeois.

En France, depuis les années 1970, les st at ist iques et les sondages permet t ent de vérifier un recul de la corrélat ion ent re classe
sociale et élect orat .

Le monde ouvrier quit t erait la gauche selon Le Monde45 : « En mai 1981, le Part i socialist e rassemblait 74 % du vot e ouvrier ; en
avril 2002, il n'en capt ait plus que 13 %. La droit e parlement aire ne profit e guère de ce rejet 46 : le vot e des classes populaires a d'abord
nourri la mont ée de l'abst ent ion et , en second lieu, le vot e pour les ext rêmes. Lors de l'élect ion président ielle de 2002, près du t iers
des ouvriers qualifiés et des cont remaît res ont vot é pour l'ext rême droit e » (c’est -à-dire en fait près du t iers de ceux qui ont vot é, et
non près du t iers du t ot al).

L'analyse du vot e ouvrier lors de l'élect ion président ielle de 2007 varie selon les données fournies par les inst it ut s de sondage. Le
Canard enchaîné rapport e : « Pour LH2, Sarko l'emport ait net t ement dans la classe ouvrière. Selon CSA, c'ét ait Ségo et , au dire
d'Ipsos, Le Pen » 47,48.

L'argument at ion de la fin de la lut t e des classes repose largement sur la quest ion de la désaffect ion du vot e ouvrier. Cependant , la
désindust rialisat ion a beaucoup réduit l'import ance numérique de la classe ouvrière classique. La not ion de lut t e des classes doit
donc, selon cert ains, êt re réact ualisée en fonct ion des évolut ions sociologiques. Le sociologue marxist e Jean Lojkine répond que « La
disparit ion dans les lut t es act uelles d’un act eur cent ral, d’un groupe induct eur, hégémonique, […] la « classe ouvrière » et de ses
inst it ut ions représent at ives […], ne signifie donc pas pour aut ant la fin de t out e « lut t e des classes ». La diversit é des act eurs sociaux,
le caract ère parfois composit e de « coalit ions » mult ipolaires n’empêchent pas l’émergence d’un salariat diversifié, allié parfois à
cert aines professions libérales (art ist es, médecins, pet it s ent repreneurs), qui t ent ent aujourd’hui, chacun à sa façon, de s’opposer aux
fract ions dominant es du capit alisme financier et de la t echnocrat ie d’Ét at » 49.

La segment at ion sociologique des part is polit iques rest e cependant pert inent e dans plusieurs cas. À l’occasion des élect ions
régionales de 2004, « le rejet de la droit e au pouvoir a ét é net t ement plus marqué dans les communes où les proport ions d’ouvriers,
d’employés et de professions int ermédiaires (t echniciens, cont remaît res, inst it ut eurs, infirmières, et c.) sont les plus fort es ». À
l’inverse, « les cadres ont également vot é en moyenne plus à droit e que le rest e du salariat . » et « c’est parmi les non-salariés que la
50
Divers
Selon l'analyse et les t ermes de Joël de Rosnay, nous assist erions depuis quelques années au développement d'une nouvelle lut t e
des classes ent re les « infocapit alist es », qui dét iennent les cont enus et les réseaux de dist ribut ion de masse, et les « pronét aires ».

Critiques
Le concept de lut t e des classes a ét é crit iqué de différent es manières.

Critiques idéologiques
e
Le concept de lut t e des classes a ét é crit iqué dès la fin du siècle sous plusieurs angles t héoriques, t ournant aut our de la not ion
de lut t e.

Division de la société
Il a ét é reproché au concept de lut t e des classes de diviser art ificiellement la sociét é en deux camps ennemis, ainsi que de prôner la
haine des classes et la violence. C'est le reproche t radit ionnellement adressé par la droit e conservat rice ou libérale. Les
conservat eurs prônent généralement le concept de « collaborat ion ent re classes » qui ne serait , selon les défenseurs du concept de
lut t e des classes, que « l'exploit at ion d'une classe par une aut re ».

La doct rine sociale de l'Église réprouve également la lut t e des classes. Dans sa célèbre encyclique Rerum Novarum, le pape Léon XIII
reconnaît l'exist ence de deux classes : « La violence des bouleversement s sociaux a divisé le corps social en deux classes et a
creusé ent re elles un immense abîme. D’une part , une fact ion, t out e puissant e par sa richesse. Maît resse absolue de l’indust rie et du
commerce, elle dét ourne le cours des richesses et en fait affluer vers elle t out es les sources. Elle t ient d’ailleurs en sa main plus d’un
ressort de l’administ rat ion publique. De l’aut re, une mult it ude indigent e et faible, l’âme ulcérée, t oujours prêt e au désordre » 53. Mais il
refuse l'idée de « lut t e » ent re les deux.

Des conciliat ions du concept de lut t e des classes et des idéaux chrét iens ont ét é cependant t ent ées à t ravers not amment la
t héologie de la libérat ion, développée au cours des années 1960-1970 en Amérique lat ine. Le pape Jean-Paul II a cependant prôné le
maint ien de la doct rine sociale officielle de l'Église, déclarant par exemple en 2002, au sujet de l'occupat ion des t erres au Brésil :
« pour at t eindre la just ice sociale, il faut aller bien au-delà de la simple applicat ion de schémas idéologiques découlant de la lut t e des
classes, par exemple l’occupat ion des t erres, que j’ai déjà réprouvée lors de mon voyage past oral de 1991 » 54. La doct rine sociale de
l'Église oppose donc à la lut t e des classes l'idée d'une « associat ion des classes » : « t ravail de l’un et le capit al de l’aut re doivent
s’associer ent re eux, puisque l’un ne peut rien sans le concours de l’aut re » dit l'encyclique (Quadragesimo Anno §58)55. L'applicat ion
de cet t e idée peut êt re ret rouvée dans la promot ion du corporat isme chrét ien ou de l'associat ion capit al-t ravail prônée par le
gaullisme.

Lutte des classes contre nation


Les nat ionalist es ajout ent que le concept de lut t e des classes affaiblit celui de nat ion, donnant priorit é à une division sociale et
économique qui abolit le concept de front ière nat ionale. La lut t e des classes selon Marx se réfère d'emblée à un cadre int ernat ional,
le Manifeste du parti communiste se sit uant dans la vague de révolut ions européennes de 1848. Le nat ionalisme voit donc dans la
l tt d l d i l t i à l f i di i l ti t l dé é td lid it é i t ti l
L'affaire Dreyfus a const it ué le grand cas de conscience du socialisme français dans l'art iculat ion ent re lut t e polit ique — en l'espèce la
défense de la just ice et des droit s de l'homme — et la priorit é doct rinale absolue donnée à la lut t e des classes. Cert ains socialist es
ont hésit é avant de s'engager en faveur du capit aine Alfred Dreyfus (officier et bourgeois), jugeant que, s'agissant d'une affaire int erne
à la bourgeoisie, un engagement t rahirait la lut t e des classes. D'aut res socialist es, t els Rosa Luxemburg ou Jean Jaurès (« Cert es,
nous pouvons, sans cont redire nos principes et sans manquer à la lut t e des classes, écout er le cri de not re pit ié ; nous pouvons dans le
combat révolut ionnaire garder des ent railles humaines » 56), ont est imé que la défense de Dreyfus ét ait compat ible avec la lut t e des
classes.

Dans le sillage de mai 1968, cert ains révolut ionnaires [Qui ?] ont reproché aux part is marxist es at t achés à la lut t e des classes d'avoir
des difficult és à int égrer les « nouvelles lut t es » : féminisme, régionalisme, ant iracisme, écologie, et c.

La question de la participation au pouvoir et du


réformisme
Le concept de lut t e des classes est également crit iqué par les socialist es réformist es désireux de mener une act ion de réforme
sociale à la t êt e de l'« Ét at bourgeois ». Ce concept int erdit t héoriquement la collaborat ion de minist res socialist es à un
gouvernement bourgeois. En France, il a conduit le part i socialist e SFIO à refuser la part icipat ion au gouvernement après la vict oire du
Cart el des gauches en 1924 et au Bloc des gauches en 1932. Pour résoudre cet t e difficult é doct rinale, le leader de la SFIO Léon Blum
a élaboré dès le Congrès SFIO de janvier 1926 la dist inct ion ent re l'« exercice du pouvoir » (qui peut t olérer un cert ain degré de
collaborat ion des classes, avec le Part i radical-socialist e not amment ) et « conquêt e du pouvoir » (issu de la lut t e des classes)57.

Critique libérale
Les part isans du libéralisme économique cont est ent la concept ion marxist e de la lut t e des classes. Ils peuvent ou bien la nier, ou en
dresser une t ypologie différent e, ou en réduire la port ée à celle du nécessaire conflit de répart it ion du produit nat ional (comme
Raymond Aron). Par cont re, Karl Popper a écrit que Marx avait raison « en sout enant que la lut t e des classes et l'union des t ravailleurs
seraient les principaux agent s » de la t ransformat ion du capit alisme 58.

Pour les libéraux, les relat ions ent re capit alist es et t ravailleurs doivent rest er sur le t errain juridique de la négociat ion, en part iculier
aut our du cont rat de t ravail pour ce qui est des relat ions individuelles. Celui-ci serait librement négocié et consent i par l'employé et
l'employeur, alors que pour les marxist es la libert é de cont ract er de l'employé n'est que formelle compt e t enu de sa sit uat ion de
dépendance économique et de l'inégalit é de sa sit uat ion face aux employeurs.

Critiques sociologiques
Un aut re grand axe de crit ique du concept de lut t e des classes repose sur la validit é de la définit ion des classes sociales elles-
mêmes.

L'ét ude des populat ions s'affine ainsi de plus en plus pour répondre à la diversificat ion croissant e des sit uat ions et comport ement s
socio-économiques (not ion de segment de populat ion)

La question de l'homogénéité des classes sociales


Cert aines crit iques ont remis not amment en quest ion l'homogénéit é des int érêt s et des comport ement s exist ant au sein d'une même
classe sociale. Pour ces crit iques, la not ion de lut t e des classes est « simplist e » 59, la division de la sociét é ent re t ravailleurs et
capit alist es ne correspond pas à la réalit é. Dans celle-ci, les personnes ayant les mêmes fonct ions sont en concurrence et ont donc
dans une cert aine mesure des int érêt s cont raires C'est ainsi que l'on observe des t ensions prot ect ionnist es qui visent à prot éger les
e
D'aut res crit iques reposent sur l'émergence dans la deuxième moit ié du siècle d'une vast e classe moyenne ainsi que le déclin
quant it at if de la classe ouvrière — en France à part ir de 1970 environ — a lancé un défi de nat ure sociologico-hist orique au concept de
lut t e des classes. Pour cert ains, ces évolut ions sociologiques invalident le concept de lut t e des classes, qui doit alors soit êt re
remplacé par d'aut res modes d'act ion polit ique (par exemple le réformisme sous l'act ion de l'Ét at ), soit d'aut res cadres de lut t e.

Pour d'aut res, le concept de lut t e des classes garde t out e sa validit é. L'idée de classe moyenne ét ait pris en compt e par Karl Marx qui
e
est imait qu'elle ét ait vouée à l'assimilat ion avec le prolét ariat . Au siècle, l'économist e Paul Boccara pose l'exist ence d'une
60
nouvelle « classe salariale » .

Sources

Karl Marx, Manifeste du Parti communiste, 1848


Karl Marx, Les Luttes de classes en France, 1850
Karl Marx, Le Capital, 1867
Friedrich Engels, La Situation de la classe laborieuse en
Angleterre, 1845
Jaime Semprun, La Guerre sociale au Portugal, Champ
libre, 1975
Edward Thompson, La Formation de la classe ouvrière
anglaise, Le Seuil, 1988
Simone Weil, La Condition ouvrière, Gallimard
Raymond Aron, La Lutte de classes. Nouvelles leçons sur
les sociétés industrielles, 1967

Bibliographie

The International Encyclopedia of Revolution and Protest:


1500 to the Present, ed. by Immanuel Ness, Malden, MA
Louis Chauvel et Franz Schultheis, « Le sens d’une
dénégation : L’oubli des classes sociales en Allemagne et
en France », Mouvements, no 26 2003/2 [lire en ligne (http://
www.cairn.info/revue-mouvements-2003-2-page-17.htm) [archive]]

Maurizio Lazzarato, « La lutte de classe dans le


capitalisme postmoderne », Multitudes, 1996/1 [lire en
ligne (http://multitudes.samizdat.net/La-lutte-de-classe-dans-le.ht
ml) [archive]]

Les Misérables (Victor Hugo)

Notes et références

1. Marx écrivait en 1852 : « Ce n'est pas à moi que revient


le mérite d'avoir découvert ni l'existence des classes
dans la société moderne, ni leur lutte entre elles. Bien
longtemps avant moi, des historiens bourgeois avaient
décrit l'évolution historique de cette lutte des classes,
et des économistes bourgeois en avaient analysé
l'anatomie économique. » (Lettre citée dans Maximilien
Rubel (éd.), Sociologie critique, Payot, p. 85.)
2. Karl Marx, Friedrich Engels, Manifeste du Parti
communiste, 1848, Les classiques des sciences
sociales, Université du Québec lire en ligne (p. 35) (htt
p://classiques uqac ca/classiques/Engels Marx/manife
3. Engels précise que cette formule se limite à « l'histoire
écrite ». Il ajoute : « En 1847, l'histoire de l'organisation
sociale qui a précédé toute l'histoire écrite, la
préhistoire, était à peu près inconnue. » (Note d’Engels
de 1888 au Manifeste communiste.)
4. Le sociologue Alain Accardo parle d'un « effet de
théorie » : « grâce à la conjonction historique du
marxisme et du mouvement ouvrier, les théories
élaborées par Marx et les autres théoriciens du
“socialisme scientifique”, ont pu toucher un public
immense, comme peu de travaux théoriques ont eu la
chance d'en rencontrer. » (Introduction à une sociologie
critique. Lire Pierre Bourdieu, Éditions Agone, coll.
« Éléments », 2006, p. 285.)
5. Voir par exemple la définition que donne de la « Class
War » le syndicat révolutionnaire américain IWW : « The
struggle between the employing class (always looking
to lower the costs of labor at workers' expense) and the
working class (seeking to retain all that it produces). »
(Source (http://www.iww.org/culture/official/dictionar
y) [archive].)
. Par exemple Jean Jaurès, Rosa Luxemburg, Herbert
Marcuse, Guy Debord, etc.
7. Jacques Attali, Karl Marx : ou l'esprit du monde, Fayard,
Paris 2005, lire en ligne (https://books.google.fr/book
s?id=ucCMD-BgvlYC&pg=PT300&dq=%22R%C3%A9vol
ution+mondiale%22%22Karl+Marx%22&hl=fr&sa=X&ei=
5E4mUdLGDO6o0AXUtIHIBw&ved=0CDYQ6AEwAQ) [ar
chive].

. Cf. Christine Delphy, L'Ennemi principal, l'économie


politique du patriarcat.
9. La Pensée marxiste, Jacques Ellul.
10. Nicolas Lebourg, « Depuis quand nos ancêtres sont-ils
gaulois ? (http://www.slate.fr/story/123671/nos-ancetr
es-les-gaulois-une-mythologie-politique-et-
raciale) [archive] », sur Slate, 20 septembre 2016
(consulté le 6 octobre 2016).

11. Voltaire, article « Égalité », Dictionnaire philosophique,


1764 (http://www.la-philosophie.fr/article-6205121.ht
ml) [archive]
12. Informations lexicographiques (http://www.cnrtl.fr/lexic
ographie/lutte/0) [archive] et étymologiques (http://ww
w.cnrtl.fr/etymologie/lutte/0) [archive] de « lutte » dans
le Trésor de la langue française informatisé, sur le site
du Centre national de ressources textuelles et lexicales
[consulté le 25 juillet 2016]
13. Corinne Pelta, Le Romantisme libéral en France: 1815-
1830 : la représentation souveraine, L'Harmattan, 2001,
302 pages, p. 140 (ISBN 2747504662) ; Carlo Antoni,
L'Historisme, Librairie Droz, 1963, 128 pages, p. 84.
14. François Guizot, Cours d'histoire moderne: Histoire
générale de la civilisation en Europe depuis la chute de
l'Empire romain jusqu'à la Révolution française, Paris,
Pichon & Didier, 1828, p. 29 (https://books.google.fr/bo
oks?id=es0WAAAAQAAJ&pg=RA6-PA29&dq=guizot+hi
stoire+g%C3%A9n%C3%A9rale+lutte+des+classes) [arc
hive].

15. Jean Walch, Les Maîtres de l'histoire, 1515-1850 :


Augustin Thierry, Mignet, Guizot, Thiers, Michelet,
Edgard Quinet, Slatkine, 1986.
1 . Charles Comte in De l'organisation sociale, vol. 2, p. 33,
donne ainsi l'exemple de la noblesse : « Sous l'Ancien
Régime, la noblesse, parce qu'elle n'était plus capable
de s'attaquer directement aux plus industrieux, s'est
mise à peupler l'Administration pour vivre d'une
nouvelle forme de tribut : « l'impôt ». »
e
17. Le Censeur Européen, journal libéral du siècle, écrit
ainsi lapidairement que « les fonctionnaires sont
devenus “une classe qui est l'ennemi du bien-être de
1 . « La valeur de la force de travail constitue la base
rationnelle et déclarée des Syndicats. » Un chapitre
inédit du Capital, Karl Marx, 10/18, p. 278-279.
19. « Les syndicats ont pour but d'empêcher que le niveau
des salaires ne descende en dessous du montant payé
traditionnellement dans les diverses branches
d'industrie, et que le prix de la force de travail ne tombe
en dessous de sa valeur », op. cit., p. 279.
20. « Il s'agit de savoir ce que le prolétariat est et ce qu'il
doit faire historiquement, conformément à son être » La
Sainte Famille Marx-Engels 1845
21. Alexandre Zinoviev, Le Communisme comme réalité,
Julliard, Paris, 1981
22. Archie Brown, The Rise and fall of communism, Vintage
Books 2009, (ISBN 978-1845950675) et Bernard Pudal
(dir.), Le Siècle des communismes, Éditions ouvrières /
Éditions de l'Atelier, Paris, 2004 (ISBN 978-2757811061).
23. Les conditions du travail en France (http://www.inegalit
es.fr/spip.php?article511&id_mot=120) [archive], article
de l'Observatoire des inégalités.
24. Aron, La lutte de classes, 1964, chapitre XII « De la lutte
de classes à la satisfaction querelleuse ». En particulier
les pages 214 et 226
25. Raymond Aron, les Étapes de la pensée sociologique,
chapitre Karl Marx, le Capital, Gallimard, collection Tel,
p 170, par [Quoi ?] 2 et 3
2 . Pour les marxistes Bourgin et Rimbert : « Les lois de la
production capitaliste conduisent à la paupérisation
des masses. On sait que c'était là la conclusion de
Marx. Si cette conclusion s'est révélée fausse, ce n'est
pas qu'il s'était trompé dans l'analyse de la production
capitaliste, mais parce qu'au cours de la deuxième
e
moitié du siècle est intervenue l'action organisée et
permanente de la classe ouvrière, action qui a eu pour
conséquence de modifier la répartition des revenus.
Marx et Engels vécurent assez longtemps pour assister
à la naissance et au développement du mouvement
syndical et modifier leur conclusion. » (Bourgin et
Rimbert, Le socialisme, Que sais-je ? édition de 1986,
chap 5 note 1 p. 113)
27. Karl Marx : « Le serf, en plein servage, est parvenu à
devenir membre d’une commune, de même que le petit
bourgeois s’est élevé au rang de bourgeois, sous le
joug de l’absolutisme féodal. L’ouvrier moderne au
contraire, loin de s’élever avec le progrès de l’industrie,
descend toujours plus bas, au-dessous même des
conditions de vie de sa propre classe. Le travailleur
devient un pauvre, et le paupérisme s’accroît plus
rapidement encore que la population et la richesse. »
(Le Manifeste du parti communiste)
2 . Aron : « L'autodestruction du capitalisme, selon
l'analyse de Marx, tient à deux « effets pervers » de la
conduite logique des capitalistes, la baisse tendancielle
du taux du profit et la paupérisation des masses. »
Raymond Aron, Mémoires p. 815
29. « Si Marx n'avait voulu parler que d'une paupérisation
relative, comment aurait-il conclu que le capitalisme
ferait tomber ses esclaves au-dessous même du
minimum vital et les contraindrait ainsi, par une suite de
réflexes irrésistibles, à faire s'effondrer violemment la
bourgeoisie ? » Jaurès, Ét. soc., 1901, p. XXXV.
30. Aron, la Lutte de classes, 1964, chapitre XII De la lutte
de classes à la satisfaction querelleuse. En particulier
31. Mandel, E. (1962), Traité d'économie marxiste, vol. 1,
p. 188.
32. Voir notamment Salaires, Prix et Profits sur
marxists.org (https://www.marxists.org/francais/marx/
works/1865/06/km18650626.htm) [archive]
33. Voir l'Encyclopédie Universalis. Mandel explique que
cette paupérisation relative trouve son origine dans
l'augmentation du taux de plus-value comme arme du
capital pour réagir contre la baisse tendancielle du taux
de profit (op. cit. p. 190).
34. Voir Le Manifeste du Parti Communiste
35. Voir Mandel, E., op. cit., p. 189.
3 . Le Capital, Livre I sur marxists.org (https://www.marxist
s.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-25-
3.htm) [archive].
37. Cf. L'Être et le Code, préface, p. 5, L'Harmattan, Paris,
2003.
3 . Le Manifeste du parti communiste.
39. Rapport mondial sur le développement humain 2005 :
La coopération internationale à la croisée des chemins :
l’aide, le commerce et la sécurité dans un monde
marqué par les inégalités, New York, Programme des
Nations unies pour le développement, janvier 2005,
385 p. (ISBN 2-7178-5114-3, lire en ligne (https://hdr.undp.org/co
ntent/human-development-report-2005) [archive]), p. 21, voir
aussi les tableaux du chapitre 1.
40. Rapport mondial sur le développement humain 2005 :
La coopération internationale à la croisée des chemins :
l’aide, le commerce et la sécurité dans un monde
marqué par les inégalités, New York, Programme des
Nations unies pour le développement, janvier 2005,
385 p. (ISBN 2-7178-5114-3, lire en ligne (https://hdr.undp.org/co
ntent/human-development-report-2005) [archive]), p. 25. Plus
exactement, le PIB des pays riches augmente
davantage mais à un taux beaucoup plus faible que les
pays émergents ; la Chine absorbe une grande part de
la croissance cf. figure 1.15.
41. FAO, cité par Le Figaro (http://www.lefigaro.fr/matieres-
premieres/2008/11/11/04012-20081111ARTFIG00272
-la-crise-perturbe-les-marches-agricoles-.php) [archive]
42. http://www.restosducoeur.org/lire_news.php?
43. Voir sur lesechos.fr. (https://www.lesechos.fr/info/fran
ce/4804117-la-crise-remet-au-premier-plan-la-grande-p
auvrete.htm) [archive]
44. Noam Chomsky, « Un monde sans guerre », Actuel
Marx 2003/1 - n° 33, p. 62 [lire en ligne (http://www.cairn.inf
o/article.php?ID_REVUE=AMX&ID_NUMPUBLIE=AMX_033&ID_ART
ICLE=AMX_033_0057) [archive]]

45. « Des nouvelles précarités, des salariés plus isolés » (ht


tps://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-71
2484@51-705467,0.html) [archive]
4 . Étienne Schweisguth du CNRS explique aussi que la
désaffection des ouvriers pour la gauche ne profite pas
à la droite modérée (http://www.tns-sofres.com/etude
s/dossiers/legi2002/itv_schweisguth.htm) [archive]
47. Le Canard enchaîné, 16 mai 2007, page 1.
4 . Selon Ipsos : Jean-Marie Le Pen (23 % des exprimés)
devance légèrement Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy
(21 % chacun) alors même que son score s'écroulait
par rapport aux scrutins précédents (10,44 % de
suffrage populaire en 2007 contre 16,86 en 2002)
« sondage Ipsos (http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/
8427.asp) »(Archive.org (https://web.archive.org/web/*/http://www.i
psos.fr/CanalIpsos/poll/8427.asp) • Wikiwix (https://archive.wikiwix.com/

cache/?url=http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8427.asp) • Archive.is (ht

tps://archive.is/http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8427.asp) • Google

(https://webcache.googleusercontent.com/search?hl=fr&q=cache:http://

www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8427.asp) • Que faire ?)

49. Texte de formation « Transformations et actualité de la


lutte des classes », sur le site du PCF, consulté en
décembre 2008.
50. Dominique Goux et Éric Maurin, « Anatomie sociale d’un
vote : Le premier tour des élections régionales (21
mars 2004) », La République des Idées, 2004, p. 7 et
16.
51. Le XVIe vote à 81 % pour la droite, le VIIe à 75 % pour la
droite, le XVe à 60 % pour la droite ; alors que le XXe
vote à 65 % pour la gauche, le XVIIIe à 64 % pour la
gauche, le XIXe à 60 % pour la gauche ;(chiffres officiels
52. Municipales : Paris plus que jamais coupée en deux (htt
ps://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/30/mu
nicipales-paris-plus-que-jamais-coupee-en-deux_60446
80_823448.html) [archive], Le Monde, 30 juin 2020.
53. Rerum novarum, § 35 (http://www.vieuxcolombier.org/
CR/DSE/CRDSE20051024_encycliques_JPII.doc) [archi
ve], cité sur dans le Cours de l'école Cathédrale en
2004.
54. Jean-Paul II, Cité du Vatican, 26 novembre 2002 ;
citation intégrale. (http://www.alterinfos.org/spip.php?a
rticle1402) [archive]
55. Cité sur dans le Cours de l'école Cathédrale en 2004 (ht
tp://www.vieuxcolombier.org/CR/DSE/CRDSE20051024
_encycliques_JPII.doc) [archive].
5 . La position de Jaurès, sur le site du parti socialiste
français, consulté en décembre 2008 (http://centenaire.
parti-
socialiste.fr/article.php3%3Fid_article=333.html) [archiv
e].

57. Site du parti socialiste français, consulté en décembre


2008 (http://centenaire.parti-socialiste.fr/article.php3%
3Fid_article=206.html) [archive]
5 La Société ouverte et ses ennemis tome 2 Seuil 1979
59. Par exemple pour le philosophe Roger Scruton, A
political philosophy, arguments for conservatism,
p. 148, traduction libre
0. Boccara Paul, « Défis identitaires de classe des
salariés. Des divisions et rapprochements affectant les
travailleurs et la classe ouvrière à la montée de
l’identité de l’ensemble salarial » (http://www.pcf.fr/spi
p.php?article64) [archive], Économie et politique, n° 588-
589, juillet-août 2003, cité sur le site du PCF.

Voir aussi

Articles connexes

Analyse de classe
Capitalisme
Classe sociale
Communisme
Conscience de classe
Dictature du prolétariat
Économie marxiste
Égalitarisme
Grève
Marxisme
Mouvement ouvrier
Mouvement social
Syndicalisme
Syndicalisme de lutte
Révolution
Socialisme
Société sans classes
Littérature prolétarienne
Liste de films traitant de la lutte des classes (en)

Liens externes

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies


généralistes : Britannica (https://www.britannica.com/t
opic/class-struggle) [archive] · Brockhaus (https://brockh
aus.de/ecs/enzy/article/klassenkampf) [archive] · Den
Store Danske Encyklopædi (https://denstoredanske.lex.d
k//klassekamp/) [archive] · Gran Enciclopèdia Catalana (ht
tps://www.enciclopedia.cat/EC-GEC-
0191867 xml) [archive] · Hrvatska Enciklopedija (http://w
ksis.lzmk.hr/31326) [archive] · Store norske leksikon (http
s://snl.no/klassekamp) [archive] · Universalis (https://ww
w.universalis.fr/encyclopedie/classes-sociales-la-theorie
-de-la-lutte-de-classes/) [archive]
Notices d'autorité :
BnF (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11934298j)
(données (https://data.bnf.fr/ark:/12148/cb11934298j) )
· GND (http://d-nb.info/gnd/4130866-9) ·
Japon (https://id.ndl.go.jp/auth/ndlna/00564602) ·
Espagne (http://catalogo.bne.es/uhtbin/authoritybrowse.cgi?a
La lutte entre le Capital et le Travail (https://www.marxist
s.org/francais/marx/works/1865/06/km18650626o.ht
m) [archive], par Karl Marx
La situation de la classe laborieuse en Angleterre (http
s://www.marxists.org/francais/engels/works/1845/03/f
e_18450315.htm) [archive], par Friedrich Engels
« La lutte des classes n'est pas morte » (https://www.no
uvelobs.com/rue89/rue89-le-grand-entretien/20111108.
RUE5542/thomas-piketty-la-lutte-des-classes-n-est-pas-
morte.html) [archive], entretien avec l'économiste
Thomas Piketty (2011)

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