Cancerinfos Pancreas 2021 @

SEPTEMBRE 2020
LES
LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS

TRAITEMENTS
GUIDES PATIENTS
DES CANCERS
Les traitements des cancers du pancréas
Ce guide a pour objectif de vous informer et de répondre largement
aux questions que vous vous posez sur les traitements des cancers du pancréas.
D’autres guides et fiches d’information existent et sont à votre disposition
DU PANCRÉAS
au sein de la collection Guides Patients. Conçus par l’Institut national du cancer
et validés par des spécialistes, ces documents garantissent
des informations médicales de référence.
La survenue de la maladie provoque d’importants bouleversements.

Votre situation face au cancer étant unique, ces informations ne remplacent
pas un avis médical. Ces guides et fiches d’information peuvent constituer
des supports pour vos échanges avec vos spécialistes, mais aussi pour
vous permettre d’ouvrir le dialogue avec vos proches.
Pour vous informer sur la prévention,

les dépistages et les traitements des cancers,
consultez e-cancer.fr
GUIPANCRÉAS21
INTRODUCTION
L’Institut national du cancer (INCa) est l’agence d’expertise sanitaire et scien-

tifique en cancérologie chargée de coordonner la lutte contre les cancers en
France.
Vous avez appris que vous avez un cancer du pancréas.
Cette annonce provoque d’importants bouleversements.
Elle s’accompagne aussi sans doute de nombreuses ques-
tions sur la maladie, sur le traitement et le suivi qui vous sont
proposés. Ce guide est là pour vous apporter des élé-
ments de réponses, vous donner des repères et faciliter
vos échanges avec les médecins et les membres de
l’équipe soignante. Il décrit les situations les plus couram-
ment rencontrées. Il n’a pas valeur d’avis médical et ne rem-
place pas l’échange personnalisé que vous avez avec votre
équipe soignante. Les informations proposées peuvent ne
Ce guide a été publié avec le soutien financier pas correspondre précisément à votre situation, qui est
de la Ligue contre le cancer. unique et connue de vous seul et des médecins qui vous
suivent. N’hésitez pas à poser des questions à vos médecins
et aux membres de votre équipe soignante. Ce sont vos
interlocuteurs privilégiés.
Ce guide peut également être utile à vos proches et les

aider à mieux comprendre la période que vous traversez.
QUE CONTIENT CE GUIDE ?

Ce guide concerne les cancers du pancréas exocrines, dont
la forme la plus fréquente est l’adénocarcinome* canalaire
pancréatique. Il n’aborde pas les formes rares de tumeurs
exocrines, les tumeurs endocrines du pancréas et les can-
0 805 123 124

cers des voies biliaires.
Concrètement, vous trouverez dans ce guide des explica-

tions sur les traitements, leurs buts, leur déroulement et
leurs effets indésirables, le suivi après les traitements, le rôle
Ce document doit être cité comme suit : © Les traitements des cancers du pancréas, collection
Guides patients Cancer info, INCa, septembre 2020. des différents professionnels que vous rencontrez, ainsi que
des informations pratiques et des ressources utiles pour
Du fait de la détention, par des tiers, de droits de propriété intellectuelle, toute reproduction inté- vous et vos proches. Il présente en annexe, une description
grale ou partielle, traduction, adaptation des contenus provenant de ce document (à l’exception
des examens réalisés lors du diagnostic. Enfin, un glossaire
des cas prévus par l’article L122-5 du code de la propriété intellectuelle) doit faire l’objet d’une
demande préalable et écrite auprès de la direction de la communication de l’INCa. définit certains mots que vous entendrez peut-être au cours
de vos traitements ; ils sont surlignés dans le texte.
Ce document est téléchargeable sur e-cancer.fr
2 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS GUIDE CANCERINFO 3
INTRODUCTION
Toutes les informations médicales sont issues des recom- QU’EST-CE QU’UN CANCER ?
mandations de bonnes pratiques* en vigueur au moment
de la rédaction du guide et ont été validées par des spécia- Les organismes, végétaux ou animaux, sont constitués de minus-
listes du cancer du pancréas. cules éléments : les cellules. Le corps humain est composé de
plusieurs milliards de cellules de différents types (cellules de la
peau, des os, du sang…). Au cœur des cellules, les gènes
COMMENT UTILISER CE GUIDE ? contiennent l’information nécessaire à leur fonctionnement et
en déterminent un certain nombre de caractéristiques. Chaque
Ce guide vous accompagne à différents moments de votre cellule naît, se multiplie en donnant naissance à de nouvelles cel-
parcours de soins, en fonction de vos besoins d’information lules, puis meurt. Les gènes et l’ensemble des informations qu’ils
ou des nouvelles questions qui surviennent. Vous pouvez contiennent sont transmis aux nouvelles cellules.
lire les chapitres de ce guide de manière indépendante ou
en sélectionnant tout au long de votre parcours de soins, les Il arrive que certains gènes présentent des anomalies. Le pro-
informations qui vous concernent et vous intéressent. gramme de fonctionnement de la cellule peut alors être déré-
glé et celle-ci peut se comporter de façon anormale. Soit ces
Vous pouvez retrouver toutes ces informations sur le site de anomalies sont réparées, soit elles induisent la mort spontanée
l’Institut national du cancer (e-cancer.fr/patients-et-proches). de la cellule. Mais parfois, il arrive que ces cellules survivent.
Le site propose également d’autres informations susceptibles
de vous intéresser, notamment le Registre des essais cliniques. Un cancer, c’est cela : une maladie provoquée par une cel-
lule initialement normale dont le programme se dérègle et
la transforme. Elle se multiplie et produit des cellules anor-
REMARQUE males qui prolifèrent de façon anarchique et excessive. Ces
cellules déréglées finissent par former une masse qu’on
Afin de ne pas alourdir le texte de ce guide, nous avons appelle tumeur maligne, autrement dit cancéreuse.
employé le masculin comme genre neutre pour désigner
aussi bien les femmes que les hommes. Le développement d’un cancer n’est pas limité à l’accumu-
lation d’anomalies dans la cellule. La recherche a révélé que
la transformation cellulaire entraîne des modifications des
éléments qui entourent la cellule, son microenvironnement.
Ces perturbations du microenvironnement cellulaire favo-
risent à leur tour la transformation de cellules normales en
cellules cancéreuses.
Les cellules cancéreuses ont tendance à s’étendre aux tissus*

voisins et peuvent se détacher de la tumeur. Elles ont la capacité
de migrer par les vaisseaux sanguins et les vaisseaux lympha-
tiques*, et former d’autres tumeurs à distance, les métastases.
SOMMAIRE
LE SUIVI APRÈS
7 LES SOINS PALLIATIFS
8 LES PROFESSIONNELS
9
TRAITEMENTS ET LEUR RÔLE
96 Les soins palliatifs,
92 L
es objectifs du suivi qu’est-ce que c’est ? 99
après traitements 97 En pratique, comment
92 L
es examens s’organisent ces soins ?
97 Qui participe aux soins
palliatifs ?
98 Comment trouver
une structure de soins
1 2 3
palliatifs ?
UN CANCER LES TRAITEMENTS LA CHIRURGIE

DU PANCRÉAS, DES CANCERS
11 12
38 D
ans quels cas la chirurgie
10
QU’EST-CE QUE C’EST ? DU PANCRÉAS
est-elle indiquée ?
11 Le pancréas 23 Le choix 40 C
omment se préparer
16 Le développement de vos traitements à l’intervention ?
d’un cancer du pancréas 28 Les traitements possibles 42 C
omment accéder
16 Les facteurs de risque en fonction de l’étendue à la tumeur ? DÉMARCHES SOCIALES QUESTIONS DE VIE RESSOURCES UTILES
17 Les circonstances du cancer 43 C
omment se déroule ET ADMINISTRATIVES QUOTIDIENNE
de découverte 30 Participer à un essai l’intervention ? 122 La plateforme Cancer
d’un cancer du pancréas clinique 46 Q
ue se passe-t-il après 108 L
es démarches 114 Bénéficier d’un soutien info
18 Le bilan diagnostique 32 Les soins de support l’intervention ? à effectuer psychologique 124 Les associations et
48 Q
uels sont les effets 109 L
’ALD et la prise 115 Bénéficier d’une aide autres ressources
indésirables et en charge de vos soins pour l’arrêt 125 Les lieux d’information
complications possibles ? 110 L
a vie professionnelle d’une addiction et d’orientation
pendant les traitements 117 Les aides à domicile
111 S
e faire accompagner 118 La vie intime
4 5 6
par un assistant et la sexualité
de service social 119 Les proches
LES PROTHÈSES LA CHIMIOTHÉRAPIE LE TRAITEMENT

BILIAIRES OU DE LA DOULEUR
DUODÉNALES 60 Dans quels cas
une chimiothérapie 88 D
’où provient la douleur ? ANNEXE 1.
54 La prothèse biliaire est-elle indiquée ? 88 C
omment soulager LES EXAMENS DU BILAN
54 La prothèse duodénale 62 Quels sont la douleur ? DIAGNOSTIQUE
56 Comment se déroule les médicaments utilisés ? 90 L
’alcoolisation du plexus 136
l’intervention ? 64 Comment se déroule cœliaque GLOSSAIRE ANNEXE 2.
57 Quelles sont le traitement en pratique ? LES EXAMENS DU BILAN
les complications 127 PRÉTHÉRAPEUTIQUE
69 Quels sont les effets
possibles ? indésirables possibles ? 142
MÉTHODE ET RÉFÉRENCES
143
AUTRES GUIDES
DISPONIBLES
146
UN CANCER DU
PANCRÉAS, QU’EST-
1
CE QUE C’EST ?
ANATOMIE DIAGNOSTIC FACTEURS DE RISQUE BILAN
11. LE PANCRÉAS
16. LE DÉVELOPPEMENT D’UN CANCER DU PANCRÉAS
16. LES FACTEURS DE RISQUE
17. LES CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE D’UN CANCER DU PANCRÉAS
18. LE BILAN DIAGNOSTIQUE
8 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS

1 UN CANCER DU PANCRÉAS, QU’EST-CE QUE C’EST ?
LE PANCRÉAS DANS LE SYSTÈME DIGESTIF Un cancer du pancréas est une maladie des cellules
du pancréas. Il se développe à partir d’une cellule
initialement normale qui se transforme et se multiplie
de façon anarchique, jusqu’à former une masse appelée
tumeur maligne (ou cancer).
LE PANCRÉAS BON À
SAVOIR
ŒSOPHAGE Le pancréas est une glande* du système digestif. Il est situé

14 184 nouveaux
cas de cancers du
FOIE dans l’abdomen, logé en profondeur derrière l’estomac et pancréas ont été
dans le cadre formé par la première partie de l’intestin grêle, estimés en 2018
en France, dont
ESTOMAC le duodénum* (voir illustration ci-contre). Il se trouve à proxi-
51 % chez les
VÉSICULE mité de vaisseaux sanguins importants : le tronc cœliaque* hommes.
BILIAIRE et l’artère mésentérique supérieure qui alimentent en sang
oxygéné les organes digestifs, et les veines mésentériques
DUODÉNUM RATE supérieures* et porte qui drainent le sang de ces organes en
direction du foie.
CANAL DE Le pancréas est un organe allongé qui comporte trois par-

WIRSUNG PANCRÉAS ties : la tête, le corps et la queue. La tête désigne la partie du
pancréas en contact direct avec le duodénum qui dessine
un cadre dans lequel elle est insérée. Elle se prolonge par le
INTESTIN corps, puis la queue du pancréas, à gauche de l’abdomen et
GRÊLE CÔLON à proximité d’un autre organe, la rate*.
L’intérieur du pancréas est parcouru par un réseau de canaux

qui servent à transporter le suc pancréatique, un liquide pro-
RECTUM duit par le pancréas et nécessaire à la digestion, principale-
ment des graisses et des protéines. Ces canaux rejoignent
un canal principal qui traverse toute la longueur du pancréas,
le canal de Wirsung.
Le canal de Wirsung rejoint le canal cholédoque qui traverse

la tête du pancréas et transporte la bile* en provenance du
foie et de la vésicule biliaire. Le mélange de la bile et du suc
pancréatique est ensuite déversé dans le duodénum, par un
L’ANATOMIE DU PANCRÉAS canal traversant un renflement de l’intestin, l’ampoule de

Vater, pour contribuer à la digestion.
FOIE Le pancréas possède deux fonctions importantes. Il produit :
VÉSICULE • des hormones*, substances libérées dans le sang qui dif-
BILIAIRE fusent dans toutes les parties du corps et agissent sur le
développement et le fonctionnement des organes ;
• des enzymes pancréatiques, substances contenues dans le
ESTOMAC suc pancréatique, qui interviennent dans la décomposition
et la transformation des aliments en vue de leur digestion.
TRONC EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER

CŒLIAQUE À L’ÉQUIPE MÉDICALE
ARTÈRE Où le cancer est-il situé exactement ?

SPLÉNIQUE
Connaît-on son étendue ?
Quel est l’impact possible sur ma vie quotidienne ?
QUEUE Quelle est sa gravité ?

S
CORP
CANAL TÊTE
Le pancréas endocrine, un régulateur
CHOLÉDOQUE du glucose dans le sang
Une partie de l’organe, le pancréas endocrine, est respon-
AMPOULE sable de la production d’hormones. Seuls 10 % des cellules
DE VATER INTESTIN du pancréas ont pour fonction de produire ces hormones. Il
s’agit de cellules très spécialisées, regroupées en îlots appe-
GRÊLE lés îlots de Langerhans, répartis dans tout le pancréas et que
DUODENUM l’on peut observer au microscope.
CANAL DE WIRSUNG Le pancréas produit notamment des hormones qui régulent la

glycémie, c’est-à-dire la quantité de glucose (« sucre ») pré-
sent dans le sang. Il s’agit de l’insuline qui diminue la glycé-
VEINE ET ARTÈRE mie, et du glucagon qui l’augmente.
MÉSENTÉRIQUES
SUPÉRIEURES Ces hormones sont fabriquées selon les besoins de l’orga-
nisme. Lorsque le corps a besoin d’énergie, le glucagon est
LE GLUCOSE
est un type de
produit pour augmenter la quantité de glucose dans le sang COUPE TRANSVERSALE D’UN PANCRÉAS
et alimenter ainsi les muscles, le cerveau et les autres
sucre circulant
dans le sang et
organes. Lorsque la glycémie est élevée, par exemple après ACINUS
un repas, la fabrication d’insuline augmente pour favoriser
qui alimente en CANAUX COLLECTEURS CELLULES ACINEUSES
énergie les
cellules de
l’utilisation du glucose. (CANAUX SECONDAIRES) PRODUISANT
DES ENZYMES
l’organisme.
Le pancréas exocrine, une aide à la digestion PANCRÉATIQUES
Le pancréas fabrique des substances indispensables à la diges-
tion des aliments : les enzymes pancréatiques.
VAISSEAUX
Les enzymes sont produites par certaines cellules du pancréas
SANGUINS ÎLOT DE LANGERHANS
appelées cellules acineuses. Elles sont ensuite transportées PRODUISANT DES HORMONES
dans le suc pancréatique, qui circule dans les canaux du CELLULE
pancréas (canal de Wirsung) puis se mélange à la bile dans le PRODUISANT
duodénum puis l’intestin grêle. La bile est sécrétée par le foie DU GLUCAGON
puis mise en réserve transitoirement dans la vésicule biliaire, CELLULE
avant d’être versée dans l’intestin par le cholédoque. CANAL PRODUISANT
DE WIRSUNG DE L’INSULINE
Les enzymes pancréatiques attaquent les aliments ingérés
qui cheminent dans le tube digestif. Les aliments sont ainsi
digérés et décomposés en de nombreux éléments (sucres,
UN
protéines, graisses) qui sont assimilés par l’organisme.
ADÉNOCAR-
CINOME
est un type de On parle de pancréas exocrine pour désigner cette fonc-
cancer qui se tion. Les cellules exocrines représentent près de 90 % des
développe à LES CANCERS RARES DU PANCRÉAS
partir des
cellules du pancréas. La plupart des cancers du pancréas se
cellules d’une développent à partir de ce type de cellules, c’est pourquoi
Ce guide présente uniquement d’une tumeur bénigne appelée
glande. on parle de tumeurs exocrines dont la forme la plus fré-
les traitements des adénocarcinomes cystadénome mucineux.
quente est l’adénocarcinome canalaire pancréatique. canalaires pancréatiques. Les traitements de ces formes rares
Ils représentent 90 % des cancers de cancers ou des tumeurs de l’enfant
du pancréas. D’autres formes ne sont pas développés dans ce guide.
de cancers du pancréas, rares,
existent, notamment les tumeurs Si vous recherchez de l’information
neuroendocrines qui se développent sur les cancers rares du pancréas,
à partir des cellules endocrines du contactez Maladies Rares Info
pancréas et les cystadénocarcinomes Services au 01 56 53 81 36
qui sont des évolutions malignes (service et appel gratuits).
LE DÉVELOPPEMENT D’UN CANCER LES PRÉDISPOSITIONS GÉNÉTIQUES AUX CANCERS DU PANCRÉAS
DU PANCRÉAS
Dans certains cas, une altération Si les médecins qui vous suivent
Lorsqu’un cancer apparaît, les cellules cancéreuses sont génétique (aussi appelée variation suspectent une prédisposition
génétique), héritée d’un parent génétique au cancer du pancréas,
d’abord peu nombreuses et limitées à la paroi des canaux
et présente dès la naissance dans ils vous adresseront
pancréatiques. On parle de cancer in situ. Avec le temps et si toutes les cellules de l’organisme, à un oncogénéticien qui procèdera,
aucun traitement n’est effectué, les cellules cancéreuses se peut jouer un rôle dans la survenue à l’aide d’un simple prélèvement
multiplient de façon anarchique pour former une tumeur qui d’un cancer. On parle alors sanguin, à une analyse
grossit puis envahit le tissu pancréatique, les canaux plus de prédisposition génétique constitutionnelle de vos gènes.
volumineux (canal de Wirsung situé dans le pancréas et canal au cancer, liée à la présence Pour en savoir plus, vous pouvez
cholédoque), puis les vaisseaux sanguins situés à proximité. de ce qu’on appelle « une altération consulter les pages dédiées
génétique constitutionnelle ». à l’oncogénétique sur e-cancer.fr
On parle alors de cancer invasif.
Des cellules cancéreuses peuvent également se détacher

de la tumeur et emprunter les vaisseaux lymphatiques* ou tabac. Ce risque est également augmenté chez les personnes
LE PÉRITOINE sanguins pour atteindre d’autres parties du corps : présentant une obésité, les personnes atteintes de diabète
est une • les ganglions lymphatiques* proches ou à distance du pancréas ; ou de certaines formes de pancréatite chronique.
membrane qui • le foie ou le péritoine*, plus rarement les poumons et les os.
tapisse Un ou plusieurs antécédents familiaux de cancer du pancréas
l’intérieur de
l’abdomen et Les nouvelles tumeurs qui se forment alors à distance s’appellent sont aussi des facteurs de risque. Une consultation d’oncogé-
recouvre les des métastases. nétique peut être proposée en cas de forme familiale de cancer
organes appelée CaPaFa (pour « cancers pancréatiques familiaux »).
abdominaux
Au moment du diagnostic, les médecins étudient précisément
(côlon, estomac,
foie, pancréas, l’étendue du cancer localement et dans les autres organes afin
etc.). de vous proposer le ou les traitements les mieux adaptés. LES CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE
D’UN CANCER DU PANCRÉAS
LES FACTEURS DE RISQUE Les symptômes d’un cancer du pancréas apparaissent le
plus souvent tardivement, lorsque la tumeur s’est dévelop-
Un facteur de risque est un élément qui peut favoriser le pée en dehors du pancréas. De plus, les symptômes pos-
développement d’un cancer. La présence d’un ou plusieurs sibles ne sont pas spécifiques d’un cancer du pancréas et
facteurs de risque n’entraîne pas systématiquement l’appa- peuvent avoir d’autres causes. C’est pourquoi le cancer du
rition d’un cancer. À l’inverse, un cancer peut aussi parfois se pancréas est souvent diagnostiqué tardivement.
développer sans qu’il soit possible de le relier à un facteur Néanmoins, l’apparition d’un cancer du pancréas peut être
de risque connu. Pour les cancers du pancréas, plusieurs suspectée devant plusieurs signes dont :
facteurs de risque ont été identifiés. • une perte de poids ;
• une perte d’appétit ;
Certaines habitudes de vie augmentent le risque de dévelop- • des troubles de la digestion ;
per un cancer du pancréas, notamment la consommation de • une fatigue inexpliquée ;
• une faiblesse généralisée ; Un scanner thoracoabdominopelvien est ensuite systémati-

• des douleurs abdominales et/ou du dos ; quement effectué. Cet examen d’imagerie permet, à l’aide
LE DIABÈTE • une jaunisse (ictère) souvent accompagnée de déman- de rayons X, d’obtenir des images du thorax, de l’abdomen
est une maladie geaisons (prurit). (qui contient les organes du système digestif) et de la région
chronique pelvienne (vessie…). Le scanner est le principal examen per-
caractérisée par
D’autres maladies peuvent révéler un cancer du pancréas. mettant d’évaluer si la tumeur est résécable, c’est-à-dire si
un excès de
glucose dans le Ainsi, un cancer du pancréas peut être suspecté dans cer- elle peut être retirée complètement par chirurgie.
sang. tains cas de diabète et de pancréatite aiguë.
Une échoendoscopie* est souvent réalisée. Cet examen
Le cancer du pancréas peut également être suspecté dans le permet d’explorer, par les voies naturelles, l’intérieur de
cadre d’un dépistage chez les patients à risque, c’est-à-dire l’abdomen à l’aide d’un endoscope, un tube souple équipé
ceux qui sont atteints de certaines formes de pancréatites d’une caméra et d’une sonde d’échographie*. Il est réalisé
chroniques héréditaires et ceux qui font partie d’une famille par un gastroentérologue, généralement sous anesthésie
dite CaPaFa, avec prédisposition génétique identifiée ou non. générale.
Quelles que soient les circonstances de découverte, un cer- Lors de l’échoendoscopie, le médecin prélève des fragments
tain nombre d’examens doivent être réalisés pour confirmer de tissus au niveau de la tumeur du pancréas ; c’est ce qu’on
le diagnostic du cancer du pancréas et en évaluer son degré appelle la biopsie.
d’extension. L’ensemble de ces examens constituent le bilan
diagnostique. Il comporte : Ces échantillons sont ensuite analysés pour définir les carac-
• le bilan initial qui a pour objectif de confirmer la présence téristiques de la tumeur et confirmer le diagnostic de can-
d’un cancer, de le localiser et de définir de quel type de cer. C’est l’examen anatomopathologique.
cancer il s’agit ;
• le bilan d’extension qui a pour but de déterminer les Par ailleurs, une prise de sang est systématiquement effec-
modalités de traitement. Il consiste à évaluer l’étendue du tuée pour fournir des renseignements sur votre état de santé
cancer, c’est-à-dire à déterminer jusqu’où il s’est propagé général. BON À
SAVOIR
et à chercher d’éventuelles métastases.
Le bilan d’extension En France, en
2018, le cancer
D’autres examens peuvent être prescrits pour mieux préci- du pancréas
LE BILAN DIAGNOSTIQUE ser l’extension du cancer : était le
Le bilan initial
• une IRM* hépatique qui permet de déterminer si des métas-
tases se sont développées dans le foie ; 9e
cancer le plus
Votre médecin procède d’abord à un examen clinique. Il • une biopsie, guidée par une échographie, des lésions fréquent chez
vous examine en réalisant notamment une palpation de hépatiques et, plus rarement, de certains ganglions pour l’homme et le
l’abdomen. Il vous interroge sur vos antécédents médicaux
personnels et familiaux, ainsi que sur les symptômes que
déterminer si des métastases sont présentes ;
• un TEP-Scan pour repérer des foyers de cellules cancéreuses 7e
cancer le plus
vous pourriez ressentir (perte de poids et d’appétit, dou- dans tout le corps, si le scanner et l’IRM ne permettent pas de fréquent chez la
leurs abdominales ou douleurs ressenties dans le dos, par conclure de façon formelle sur l’extension tumorale. femme.
exemple).
2
Enfin, avant de commencer les traitements, un bilan préthé-
rapeutique est réalisé, comprenant notamment une évalua-
tion de votre état nutritionnel.
Retrouvez tous les examens du bilan diagnostique page 136
LES TUMEURS BÉNIGNES DU PANCRÉAS
Les tumeurs bénignes ne sont pas Les formes les plus fréquentes de
des cancers. Ce sont des masses, masses bénignes du pancréas sont
ou nodules, qui se développent le pseudokyste et le cystadénome
sur le pancréas et qui le plus séreux, qui restent toujours bénins.
souvent ne provoquent pas de En revanche, d’autres lésions
problèmes de santé. Elles sont rares kystiques doivent être surveillées
et représentent environ 2 % des voire opérées, car elles ont un
masses suspectes découvertes. Elles potentiel de transformation maligne.
ont souvent un contenu liquidien Il s’agit des tumeurs intracanalaires
LES TRAITEMENTS
(kystique). papillaires et mucineuses (TIPMP) et
du cystadénome mucineux.
LES POINTS À RETENIR

DES CANCERS
1. Le pancréas est une glande qui produit des hormones et des
enzymes pancréatiques.
2. L’apparition d’un cancer du pancréas peut être suspectée devant
DU PANCRÉAS
plusieurs signes dont une perte de poids et d’appétit, une RCP PPS SOINS DE SUPPORT STADES
faiblesse généralisée, une jaunisse…
23. LE CHOIX DE VOS TRAITEMENTS
3. Pour confirmer le diagnostic du cancer du pancréas et évaluer
28. LES TRAITEMENTS POSSIBLES EN FONCTION DE L’ÉTENDUE DU CANCER
son degré d’extension, une série d’examens doit être pratiquée. 30. PARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUE
C’est ce qu’on appelle le bilan diagnostique. 32. LES SOINS DE SUPPORT

2 LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS
Plusieurs types de traitements sont utilisés pour traiter EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER
À L’ÉQUIPE MÉDICALE
les cancers du pancréas. Le choix de ceux qui vous sont
proposés est effectué par plusieurs médecins lors uels sont les traitements préconisés dans
Q
de la réunion de concertation pluridisciplinaire. ma situation ? Pourquoi ?
Quels sont les objectifs de chacun de ces traitements ?
Quels en sont les effets indésirables ?
Comment les prévenir et les soulager ?
La chirurgie et la chimiothérapie conventionnelle, parfois
associée à une radiothérapie, sont les principaux traite- Où et quand se déroulent les traitements ?
Avec quels médecins et équipes médicales ?
ments des cancers du pancréas. Ces traitements peuvent
être utilisés seuls ou associés les uns aux autres. Selon les Quelle est leur durée ?
cas, ils ont pour objectifs de : Comment suis-je suivi pendant les traitements ?
• supprimer la tumeur* ou les métastases* ou en réduire la
Quel est l’impact possible sur ma vie quotidienne ?
taille ;
• ralentir le développement de la tumeur ou des métastases ;
• réduire le risque de récidive ;
• prévenir et traiter les symptômes et les complications
engendrés par la maladie et les traitements pour assurer la
meilleure qualité de vie possible. LE CHOIX DE VOS TRAITEMENTS
La chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie sont réali- Votre traitement est adapté à votre cas personnel (votre
sées au sein d’établissements autorisés à les pratiquer. Ces âge, votre état de santé global, vos antécédents médicaux
établissements respectent des critères qui garantissent la et chirurgicaux, les contre-indications éventuelles à certains
qualité et la sécurité de ces traitements. La liste des établis- traitements) et dépend des caractéristiques du cancer dont
sements autorisés par région est disponible sur e-cancer.fr vous êtes atteint :
• l’endroit où il est situé sur le pancréas (tête ou corps et queue) ;
Dans ce guide sont indiqués uniquement les traitements • son type histologique, c’est-à-dire le type de cellules
administrés en première intention, c’est-à-dire après le impliquées ;
diagnostic. • son stade, c’est-à-dire son degré d’extension (taille de la
tumeur, atteinte ou non des vaisseaux, existence éventuelle
et importance de l’atteinte des ganglions lymphatiques, pré-
sence de métastases dans d’autres parties du corps) ;
• la résécabilité de la tumeur, c’est-à-dire si elle peut être
retirée complètement par chirurgie ou non.
Ces caractéristiques sont déterminées grâce au bilan dia-

gnostique qui comprend notamment des examens d’image-
rie, comme un scanner, qui peut être complété par d’autres
OPÉRABLE OU RÉSÉCABLE ?
LES CONSÉQUENCES DE LA DÉNUTRITION
Si le qualificatif « opérable » complications de la chirurgie. Une
se rapporte au patient, le terme tumeur est dite résécable lorsqu’elle
« résécable » concerne la tumeur. peut être retirée complètement
Un patient est dit opérable quand par chirurgie notamment parce qu’elle
il présente, malgré son cancer, est accessible, ou parce qu’elle
un bon état général qui lui permet est suffisamment petite et localisée, ALTÉRATION DES DIFFÉRENTES
d’accéder à une intervention ou parce que sa résection (encore FONCTIONS PHYSIOLOGIQUES
chirurgicale sous anesthésie générale appelée exérèse ou ablation) ne ESSENTIELLES FONTE DE LA MASSE
et de supporter les éventuelles compromet pas les organes vitaux. INFECTION (MUSCULAIRE - IMMUNITAIRE - CICATRISATION) MUSCULAIRE
LA DÉNUTRITION PEUT PROLONGER VOTRE HOSPITALISATION
examens tels que l’échoendoscopie associée à la biopsie
(voir « Les examens du bilan diagnostique » page 136).
Un bilan préthérapeutique (voir en annexe page 142) est sys-

tématiquement effectué pour orienter le choix de vos traite-
ments. Il comprend notamment une évaluation de votre état
général et nutritionnel, ainsi qu’un bilan biologique (examen
RETENTISSEMENT
RISQUE DE CHUTE PSYCHIQUE FATIGUE
de sang). ET RELATIONNEL
Un bon état nutritionnel est indispensable pour le bon déroulement des traitements.
QUAND PARLE-T-ON DE DÉNUTRITION ?
La dénutrition est un état de déficit Au cours de la maladie, l’alerte doit Le choix de vos traitements fait l’objet
en énergie (calories) et protéines être donnée dès que la perte d’une concertation pluridisciplinaire
consécutif à un déséquilibre entre de poids atteint au moins 5 % Votre situation est discutée au cours d’une réunion de
apports nutritionnels et énergie du poids habituel, quelle que soit concertation pluridisciplinaire (RCP) qui rassemble au moins
dépensée par le corps. sa vitesse d’apparition. Si vous êtes trois médecins de spécialités différentes : gastroentéro-
en surpoids, vous êtes aussi à risque
logue, chirurgien, oncologue médical, radiologue, onco-
Une personne est généralement de dénutrition, donc vous devez
considérée comme dénutrie en cas aussi surveiller votre poids.
logue radiothérapeute, pathologiste… (voir « Les profes-
de perte de plus de 5 % de son sionnels et leur rôle », page 99).
poids habituel en 1 mois ou de plus En cas de dénutrition, des solutions
de 10 % en 6 mois (si une personne peuvent vous être proposées En tenant compte des spécificités de votre situation et en
de 60 kilos perd 3 kilos en 1 mois (voir encadré page 71). s’appuyant sur des outils d’aide à la décision appelés recom-
ou 6 kilos en 6 mois, par exemple). mandations de bonnes pratiques*, les médecins établissent
une proposition de traitements. Ils peuvent aussi vous pro-
poser de participer à un essai clinique (voir page 30).
La proposition de traitements vent un infirmier, vous est proposée ainsi qu’à vos proches.
est discutée avec vous C’est un temps d’accompagnement et d’écoute. Vous pou-
Lors d’une consultation spécifique, la consultation d’an- vez revenir sur les informations qui vous ont été données par
nonce, le médecin vous explique les caractéristiques de le médecin, vous les faire expliquer à nouveau ou poser
votre maladie. Il vous présente la proposition de traitements d’autres questions. L’infirmier évalue avec vous vos besoins
retenue, les bénéfices attendus et les effets indésirables en soins et soutiens complémentaires (sur le plan social,
possibles. C’est l’occasion pour vous d’en discuter avec lui psychologique ou nutritionnel, par exemple) et vous oriente
et de donner votre avis sur la proposition qui vous est faite. si nécessaire vers les professionnels adaptés.
Cette consultation est importante. Il est très utile d’être Les médecins et les membres de l’équipe soignante sont là
accompagné par l’un de vos proches ou par la personne de pour vous accompagner. Ce sont vos interlocuteurs privilé-
confiance que vous avez choisie (voir l’encadré ci-après). giés ; n’hésitez pas à leur poser toutes vos questions. Ces
Avant la consultation, notez toutes les questions qui vous échanges contribuent à renforcer le dialogue et la relation
viennent en tête et prenez le temps de les poser à votre de confiance avec l’ensemble de ces professionnels tout au
médecin. Cet échange vous permettra de mieux comprendre long de votre parcours de soins.
et d’intégrer les informations données par le médecin, en
particulier celles sur le traitement envisagé avec ses consé-
quences sur l’organisation de votre vie quotidienne et de
prendre avec lui les décisions adaptées à votre situation. LA PERSONNE DE CONFIANCE ET LES DIRECTIVES ANTICIPÉES :
FAIRE CONNAÎTRE VOS CHOIX
Les modalités de la proposition de traitement sont décrites
dans un document appelé programme personnalisé de La personne de confiance est seriez dans l’incapacité de les exprimer.
soins (PPS). Il comporte les dates de vos différents traite- une personne que vous désignez, Les directives anticipées permettent
ments, leur durée, ainsi que les coordonnées des membres par écrit, qui peut vous accompagner de faire prendre en considération vos
de l’équipe soignante. Quand vous avez donné votre accord lors des entretiens médicaux, vous souhaits en ce qui concerne
sur la proposition de traitement, le document vous est remis aider dans vos décisions et être les conditions de limitation ou l’arrêt
et un exemplaire est transmis à votre médecin traitant, qui consultée par l’équipe soignante d’un traitement. Elles sont modifiables
si vous vous trouvez dans l’incapacité et révocables à tout moment.
est un de vos interlocuteurs privilégiés. N’hésitez pas à le de recevoir des informations sur
présenter aux infirmiers libéraux et au pharmacien qui vont votre état de santé et d’exprimer Un arrêté du 3 août 2016 (qui peut être
vous suivre pendant votre parcours de soins. Le programme votre volonté. Elle appartient ou non consulté sur le site legifrance.gouv.fr)
personnalisé de soins peut évoluer en fonction de votre état à votre famille. À tout moment, présente deux modèles de directives
de santé et de vos réactions aux traitements. vous pouvez modifier votre choix. anticipées, suivant la situation.
Vous pouvez en parler avec votre
Le PPS contient également un volet social qui doit per- Par ailleurs, il vous est possible médecin pour qu’il vous conseille
de rédiger seul, ou avec l’aide de votre dans leur rédaction. Vous pouvez aussi
mettre de repérer précocement d’éventuelles difficultés et médecin des directives anticipées. vous rendre sur le site de la Haute
de mettre en œuvre un accompagnement adéquat. Il s’agit de formuler, à l’avance Autorité de santé (HAS) qui donne
et par écrit, vos choix en matière des informations et des conseils
Après cette consultation avec le médecin, une consultation de traitements pour le cas où vous pour les rédiger : has-sante.fr.
avec un autre membre de l’équipe soignante, le plus sou-
LES TRAITEMENTS POSSIBLES EN envahi de vaisseaux sanguins importants comme l’artère mésen-
FONCTION DE L’ÉTENDUE DU CANCER térique supérieure*, l’artère hépatique ou le tronc cœliaque.
Le choix et l’ordre des traitements des cancers du pancréas PRINCIPALES POSSIBILITÉS DE TRAITEMENTS EN FONCTION DE L’ÉTENDUE
sont définis en fonction des caractéristiques du cancer dont DU CANCER AU MOMENT DU DIAGNOSTIC
vous êtes atteint et en particulier de son stade, c’est-à-dire É
TENDUE DE LA
MALADIE AU MOMENT P
OSSIBILITÉS DE TRAITEMENT
de son étendue au moment du diagnostic. DU DIAGNOSTIC
Formes localisées Tumeur résécable (qui peut être retirée par chirurgie)
Pour déterminer le stade du cancer, les médecins s’appuient (stades I à III) Si le patient est opérable, la chirurgie est le traitement
sur un système international de stadification, le système TNM de référence. Le type d’intervention dépend de la
(pour Tumor, Nodes, Metastasis, ce qui signifie tumeur, ganglions, localisation de la tumeur : duodénopancréatectomie
métastases). céphalique (DPC) en cas de cancer de la tête du pancréas ;
splénopancréatectomie gauche (SPG) en cas de cancer
Dans ce système, les médecins prennent en compte : du corps ou de la queue du pancréas ; très rarement,
• la taille et le développement de la tumeur vers des vais- pancréatectomie totale en cas d’extension tumorale
à l’ensemble du pancréas et si votre état de santé
seaux sanguins proches du pancréas (T) ; le permet.
• l’atteinte ou non, par des cellules cancéreuses, des ganglions La chirurgie est suivie d’une chimiothérapie conventionnelle
lymphatiques situés à proximité du pancréas (N) ; dite adjuvante, c’est-à-dire réalisée après le traitement
• la présence ou non de métastases dans d’autres parties du de référence (ici la chirurgie). Le traitement par
corps (M). chimiothérapie est débuté idéalement dans
les 12 semaines suivant la chirurgie et dure 6 mois.
Il existe quatre stades différents, numérotés de I à IV : Tumeur de résécabilité limite (dite borderline) ou
• les stades I et II correspondent aux cancers limités au localement avancée (non résécable en l’état)
pancréas et/ou qui ont atteint peu de ganglions lympha- Une chimiothérapie conventionnelle dite d’induction
tiques uniquement à proximité du pancréas ; peut être proposée, surtout pour les tumeurs
« borderline ». Ce traitement vise à rendre possible
• le stade III correspond aux cancers qui peuvent avoir atteint
une intervention chirurgicale dans un second temps
des vaisseaux sanguins importants proches du pancréas et/ pour retirer la tumeur. Une chimiothérapie associée à
ou plusieurs ganglions lymphatiques ; une radiothérapie (chimioradiothérapie) peut également
• le stade IV correspond aux cancers qui présentent des être proposée après une première chimiothérapie.
métastases à distance.
Tumeur localement avancée (non résécable d’emblée)
ou restant non résécable malgré le traitement
L’évaluation de l’étendue du cancer détermine notamment si d’induction
une intervention chirurgicale est réalisable. Les médecins éva- Après 3 à 6 mois de chimiothérapie, une radiothérapie
luent ainsi la résécabilité de la tumeur pour déterminer le choix est parfois proposée en association avec une
des traitements. Une chirurgie n’est possible que si la tumeur est chimiothérapie, en traitement dit de clôture.
résécable, c’est-à-dire qu’elle peut être retirée complètement On parle alors de chimioradiothérapie.
lors de l’intervention et si votre état général et vos antécédents
vous permettent d’être opérable. Une tumeur est résécable si Toutes les situations possibles ne sont pas décrites dans ce tableau.
elle est limitée au pancréas ou, si elle s’est propagée, n’a pas Voir aussi les chapitres 3 et 4.
PRINCIPALES POSSIBILITÉS DE TRAITEMENTS EN FONCTION DE L’ÉTENDUE • étudier des marqueurs qui permettent de prédire les
DU CANCER AU MOMENT DU DIAGNOSTIC réponses aux traitements ;
É
TENDUE DE LA
• évaluer l’impact des soins de support (voir page 32) et des
MALADIE AU MOMENT P
OSSIBILITÉS DE TRAITEMENT soins palliatifs sur la qualité de vie ;
DU DIAGNOSTIC
• comparer l’efficacité des médicaments utilisés pour soula-
Formes métastatiques Le choix des traitements dépend de votre état de santé ger les symptômes (médicaments contre la douleur par
(stade IV) général. exemple).
En l’absence de contre-indication, la chimiothérapie
conventionnelle est le traitement de référence. Chaque essai clinique a un objectif précis. Pour y participer,
Dans de très rares cas, des métastases peuvent être les patients doivent répondre à un certain nombre de critères
retirées par chirurgie, uniquement si la chimiothérapie d’inclusion et ne doivent également présenter aucun des cri-
a traité efficacement la maladie. tères d’exclusion. Ces critères sont spécifiques à chaque essai
et fixés dans le protocole de l’essai. C’est le médecin qui véri-
Dans tous les cas, des soins visant à soulager vos
symptômes et améliorer votre qualité de vie sont fie la possibilité que vous puissiez participer ou non.
mis en œuvre.
Les essais cliniques sont indispensables pour faire progres-
ser la recherche et, à terme, la manière dont les patients
Toutes les situations possibles ne sont pas décrites dans ce tableau. sont soignés. C’est grâce à ces études que des avancées
Voir aussi les chapitres 3 et 4.
sont réalisées en matière de traitements contre les cancers. POUR ALLER
PLUS LOIN
Dans certains cas, un essai clinique peut vous permettre
d’accéder à un nouveau traitement en le testant. Pour connaître
PARTICIPER À UN ESSAI CLINIQUE les essais
cliniques en
Si le traitement administré dans le cadre de l’essai clinique cours sur les
L’équipe médicale peut vous proposer de participer à un essai ne vous convient pas, le médecin peut décider d’y mettre fin cancers du
clinique. Les essais cliniques sont des études scientifiques et vous proposer un autre traitement. À tout moment, vous pancréas,
consultez le
menées avec la participation des personnes malades. Cela ne pouvez également décider de quitter un essai clinique sans
Registre des
peut être fait qu’après votre information et votre accord écrit. que cela ne modifie ni la qualité de vos soins ni votre rap- essais cliniques
port avec votre médecin. sur e-cancer.fr
Le cancer du pancréas fait l’objet de nombreuses études qui
visent notamment à :
• tester de nouveaux médicaments anticancéreux (notam-
TABAC ET ALCOOL
ment de chimiothérapie, d’immunothérapie* ou de théra-
pie ciblée*) ;
• évaluer de nouvelles stratégies thérapeutiques associant L’arrêt du tabac et de l’alcool est nombreux recours pour vous aider ;
très utile notamment pour limiter parlez-en avec l’équipe qui vous suit
différents traitements (chirurgie, chimiothérapie, radiothé-
le risque de complications pendant (voir « Bénéficier d’une aide pour
rapie, etc.) ; et après les traitements. Il existe de l’arrêt d’une addiction » page 115).
• évaluer différentes façons d’utiliser les traitements existants
en mettant en place de nouvelles combinaisons de molé-
cules. Le but est notamment d’améliorer l’efficacité des trai-
tements et de réduire leurs effets indésirables ;
LES SOINS DE SUPPORT cien d’officine ou par des professionnels spécialisés : spécia-
liste de la douleur, assistant de service social, diététicien, sexo-
Vos soins ne se limitent pas aux traitements spécifiques du logue, équipe spécialisée dans la préservation de la fertilité,
cancer. Dans une approche globale, des soins et soutiens psychologue, psychiatre, socio-esthéticienne, etc. Ils peuvent
complémentaires peuvent être nécessaires pour gérer les se dérouler en établissement de santé (hôpital, clinique) ou en
conséquences de la maladie et de ses traitements : dou- ville.
leurs, fatigue, troubles nutritionnels (notamment perte d’ap-
pétit, nausées, vomissements) ou dénutrition, symptômes Les soins de support font partie intégrante de votre parcours
digestifs, difficultés psychologiques ou sociales, troubles de de soins. Ils ne sont ni secondaires ni optionnels. En l’absence
la sexualité et de la fertilité, troubles de la mémoire, etc. de perspective de guérison, ils permettent la mise en route
de soins palliatifs dans le but d’améliorer la qualité de vie des
Ces soins, appelés soins de support, peuvent être proposés malades et des familles, en particulier en prévenant et en sou-
tout au long de votre parcours de soins et visent à maintenir lageant la douleur et l’anxiété.
votre qualité de vie. Ils comprennent notamment :
• l’évaluation et la gestion des effets indésirables des diffé- N’hésitez pas à parler à votre médecin et aux autres membres
rents traitements ; de l’équipe soignante de la façon dont vous vivez la maladie
• l’évaluation et le traitement de la douleur, qu’elle soit due et les traitements. Cela leur permet de vous apporter les soins
au cancer ou aux traitements du cancer ; et soutiens nécessaires, et de vous orienter au mieux vers les
• le traitement de symptômes liés à la maladie et à son évo- professionnels concernés.
lution éventuelle ;
• l’accès à une consultation diététique en cas de troubles de Parmi les soins de support, l’aide à la reprise ou au maintien
l’alimentation ou de dénutrition ; d’une activité physique adaptée (APA) permet de lutter
• la possibilité pour vous et vos proches de consulter un contre la sédentarité pendant vos traitements. Lorsque les
POUR ALLER
psychologue ; recommandations décrites dans l’illustration page suivante PLUS LOIN
• l’aide à l’arrêt du tabac ou de l’alcool ; ne sont pas réalisables, il peut être préférable d’être accom- Consultez les
• l’aide au maintien ou à la reprise d’une activité physique pagné. Dans ce cas, un professionnel formé et expérimenté guides Douleur
adaptée, pendant ou après la maladie ; aux spécificités des cancers établit avec vous un programme et cancer, Fatigue
et cancer,
• la possibilité de rencontrer un assistant de service social personnalisé. Votre médecin traitant peut vous prescrire une
Démarches
pour vous aider dans vos démarches administratives et activité physique adaptée dès lors que vous êtes atteint d’une sociales et cancer,
financières. affection de longue durée (ALD, voir page 109). Cette pres- Vivre pendant et
cription n’ouvre toutefois pas le droit à un remboursement de après un cancer
et le site
Ces soins peuvent être anticipés et discutés dès la réunion de votre activité par l’Assurance maladie. Certaines associations e-cancer.fr/
concertation pluridisciplinaire (RCP). Ils doivent être listés dans proposent une APA gratuite pour les patients atteints d’un patients-et-
votre programme personnalisé de soins (PPS). Vous pouvez cancer ; retrouvez leurs adresses sur le site e-cancer.fr proches
également les demander à tout moment. N’hésitez donc pas à
demander la liste des soins de support proposés dans l’établis-
sement de santé dans lequel vous êtes soigné ainsi que les
modalités pour y accéder. Ils sont assurés par l’ensemble de
l’équipe soignante, par votre médecin généraliste, le pharma-
QUELLE ACTIVITÉ PHYSIQUE PRATIQUER ? QUE PENSER DES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES ?
PRATIQUER UNE ACTIVITÉ Homéopathie, naturopathie, plantes, Par ailleurs, si les médecines
PHYSIQUE RÉGULIÈRE PERMET vitamines, acupuncture, massages, complémentaires peuvent soulager,
NOTAMMENT UNE MEILLEURE ostéopathie, relaxation… elles ne remplacent en aucun cas
De nombreux patients ont recours les traitements habituels du cancer.
TOLÉRANCE AUX TRAITEMENTS à des médecines complémentaires, Soyez vigilant si l’on vous propose
ET UNE RÉDUCTION appelées aussi médecines douces, des méthodes présentées comme
DE LA FATIGUE. parallèles, alternatives ou non plus efficaces que les traitements
conventionnelles. Elles peuvent leur classiques. Il arrive en effet que
apporter un soutien supplémentaire des personnes ou des organisations
pour mieux supporter la maladie, cherchent à profiter de la vulnérabilité
les traitements et leurs effets des personnes malades et/ou
indésirables tels que la fatigue, de leur famille en leur proposant
l’anxiété ou la douleur. Ces des méthodes qui peuvent s’avérer
médecines complémentaires dangereuses, coûteuses et inefficaces.
peuvent avoir des effets indésirables En cas de doute sur des propositions
ACTIVITÉ CARDIO-RESPIRATOIRE RENFORCEMENT ou interagir avec les traitements qui vous sont faites, n’hésitez pas
(MARCHE,CARDIO-RESPIRATOIRE
ACTIVITÉ NATATION OU VÉLO) MUSCULAIRE MODÉRÉ
RENFORCEMENT
prescrits par le médecin qui vous
suit pour votre cancer.
à interroger l’équipe médicale
spécialisée qui vous suit, votre médecin
• 30 MINUTES
(MARCHE, PAROUJOUR
NATATION VÉLO) (MONTER DES ESCALIERS)
MUSCULAIRE MODÉRÉ Ces interactions peuvent notamment traitant ou encore votre pharmacien.
•• 30
5 JOURS PAR SEMAINE
MINUTES PAR JOUR • 2 FOISDES
(MONTER PARESCALIERS)
SEMAINE diminuer l’efficacité du traitement
anticancéreux prescrit par votre Pour plus de précisions,
• 5 JOURS PAR SEMAINE • 2 FOIS PAR SEMAINE médecin. Il est donc très important vous pouvez consulter les
d’en parler avec lui sans crainte informations sur la thématique des
d’être jugé. « traitements miracles » sur le site
e-cancer.fr/patients-et-proches
1. Votre traitement est adapté à votre cas personnel

et aux caractéristiques de votre cancer.
2. Votre traitement est discuté et choisi par une équipe
de médecins de différentes spécialités lors d’une réunion
de concertation pluridisciplinaire (RCP).
3. Les soins de support font partie intégrante de votre
traitement, il ne faut pas les négliger.
4. Les dates de vos différents traitements, leur durée
ASSOUPLISSEMENTS EXERCICES D’ÉQUILIBRE et les coordonnées des membres de l’équipe soignante sont
indiquées dans votre programme personnalisé de soins (PPS).
• 2ASSOUPLISSEMENTS
À 3 FOIS PAR SEMAINE (POUR LES PLUS
EXERCICES DE 65 ANS)
D’ÉQUILIBRE
• 2 À 3 FOIS PAR SEMAINE • 2 LES
(POUR FOISPLUS
PAR SEMAINE
DE 65 ANS)
34
• 2 FOIS PAR SEMAINE
GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS GUIDE CANCERINFO 35
LA CHIRURGIE
ANESTHÉSIE
ANATOMOPATHOLOGIE
RÉSECTION
3
CURAGE GANGLIONNAIRE
38. DANS QUELS CAS LA CHIRURGIE EST-ELLE INDIQUÉE ?

40. COMMENT SE PRÉPARER À L’INTERVENTION ?
42. COMMENT ACCÉDER À LA TUMEUR ?
43. COMMENT SE DÉROULE L’INTERVENTION ?
46. QUE SE PASSE-T-IL APRÈS L’INTERVENTION ?
48. QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES ET COMPLICATIONS POSSIBLES ?

3 LA CHIRURGIE
La chirurgie consiste à retirer la partie du pancréas EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER

sur laquelle la tumeur s’est développée. Le type
de chirurgie dépend de la partie du pancréas où est située Comment l’opération se déroule-t-elle ?
la tumeur. Quels en sont les risques ?
Comment puis-je me préparer au mieux ?
Que va-t-il se passer après l’intervention ?
On parle de duodénopancréatectomie céphalique (DPC) uelles vont être les conséquences de l’opération
Q
pour une intervention sur la tête du pancréas ou de spléno- sur ma vie de tous les jours ?
pancréactectomie gauche (SPG) pour une opération sur le Comment seront-elles prises en compte ?
corps ou la queue du pancréas. Très rarement, une pancréa-
tectomie totale peut être effectuée si la tumeur s’est éten-
due à l’ensemble du pancréas.
qui déterminent si l’opération est le traitement indiqué. Ainsi,
Une partie de l’intestin (le duodénum*), de l’estomac, la la chirurgie est indiquée pour les formes localisées avec une
vésicule biliaire* (au cours d’une DPC) et la rate* (au cours tumeur dite résécable, c’est-à-dire qui peut être complète-
d’une SPG) peuvent également être enlevées pendant l’in- ment retirée par chirurgie, et pour les patients qui présentent
tervention. L’objectif est de passer plus à distance de la un bon état de santé général, donc opérables.
tumeur et des ganglions lymphatiques éventuellement
envahis et éviter ainsi une récidive tumorale sur ces organes. Il existe de nombreux cas pour lesquels la chirurgie n’est pas UNE TUMEUR
le traitement indiqué, soit parce que la tumeur n’est pas résé- PRIMITIVE est la
tumeur principale
Un curage ganglionnaire est systématiquement réalisé lors cable, soit parce que l’état de santé général est trop altéré : à partir de
de la résection chirurgicale. Le chirurgien retire les ganglions • lorsque la tumeur s’est développée vers des gros vais- laquelle peuvent
lymphatiques voisins de la tumeur. Les ganglions sont analy- seaux sanguins à proximité du pancréas : en essayant de s’échapper
sés à l’aide d’un microscope pour déterminer s’ils contiennent retirer la totalité de la tumeur, le risque d’endommager un des cellules
cancéreuses
ou non des cellules cancéreuses. C’est un facteur pronos- vaisseau et de provoquer une hémorragie ou de dévascu- pouvant former
tique, c’est-à-dire que cela donne une information sur l’évolu- lariser* un organe digestif est trop important ; des métastases
tion probable de la maladie. • lorsque des ganglions situés à distance du pancréas sont dans d’autres
envahis par des cellules cancéreuses ou lorsqu’il existe des parties du corps.
métastases sur d’autres organes (foie le plus souvent) ;
DANS QUELS CAS LA CHIRURGIE • lorsqu’un problème de santé important est présent comme
EST-ELLE INDIQUÉE ? une maladie du cœur, des poumons, des reins ou une cirrhose.
La chirurgie du pancréas est une chirurgie lourde qui ne peut Si une intervention chirurgicale n’est pas possible, une chimio-
pas être effectuée pour tous les patients. La localisation de la thérapie et/ou une chimioradiothérapie peuvent être program-
tumeur primitive, l’extension des cellules cancéreuses à cer- mées. Dans certains cas, l’opération est parfois rendue possible
tains ganglions lymphatiques, aux vaisseaux sanguins ou à dans un second temps, après une chimiothérapie d’induction,
d’autres organes ainsi que votre état de santé sont les critères souvent suivie d’une chimioradiothérapie (voir page 61).
3 LA CHIRURGIE
UN ANTI- COMMENT SE PRÉPARER Il est important de signaler tout problème de santé, notam-
COAGULANT
est un
À L’INTERVENTION ? ment les allergies (rhume des foins, eczéma, allergie à certains
médicament qui médicaments, réactions lors d’une précédente opération…),
diminue la Deux consultations sont programmées plusieurs jours avant les problèmes respiratoires (asthme, bronchite chronique…),
coagulation l’intervention, une avec le chirurgien, l’autre avec l’anesthé- les problèmes de coagulation liés à une maladie ou à une prise
(transformation
d’une substance
siste. Un bilan préopératoire doit également être réalisé régulière de médicaments (aspirine, anti-inflammatoires, anti-
liquide en une (voir les examens du bilan préthérapeutique en annexe coagulants), les maladies chroniques dont vous pourriez souf-
masse solide) du page 142). frir (diabète, hypertension, insuffisance cardiaque ou rénale…),
sang, évitant ainsi que votre consommation d’alcool et de tabac.
ainsi la
formation de La consultation avec le chirurgien
caillots dans les Le chirurgien vous explique les objectifs de l’opération, la Cette consultation est l’occasion de poser toutes vos ques-
vaisseaux technique qu’il va utiliser, les suites opératoires et les com- tions au sujet de l’anesthésie.
sanguins. plications possibles. Cette consultation est l’occasion de
poser toutes vos questions au sujet de l’intervention. L’évaluation de votre état nutritionnel
Lors de cette consultation, le chirurgien vous informe qu’un Votre « état nutritionnel », c’est-à-dire le bon équilibre entre
échantillon de la tumeur peut faire l’objet d’une analyse dans ce que vous mangez et ce que vous dépensez, est souvent
le cadre de la recherche et être conservé après l’opération altéré par la maladie et aggravé par la chirurgie. Cela risque
dans une tumorothèque, une « bibliothèque de tumeurs », d’entraîner une dénutrition qui se manifeste par une perte de
en vue de recherches ultérieures. Vous avez le droit de vous y poids (voir encadré page 24). Si l’équipe médicale constate
opposer. une dénutrition avant ou après l’intervention, vous pourrez
bénéficier d’un support nutritionnel complémentaire de votre
La consultation avec l’anesthésiste alimentation visant à rétablir votre état nutritionnel. Il peut
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. La s’agir de la prescription d’une alimentation enrichie en calo-
consultation avec l’anesthésiste permet d’évaluer les risques ries ou protéines, de compléments nutritionnels oraux (CNO)
liés à l’anesthésie, en prenant en compte vos antécédents ou d’une nutrition entérale (via une sonde introduite par une
médicaux et chirurgicaux. narine jusque dans l’estomac).
Quel que soit votre état nutritionnel (dénutri ou non) et

TABAC
immunitaire (défenses immunitaires affaiblies ou non), un
support nutritionnel complémentaire visant à stimuler votre
L’arrêt du tabac quelques semaines de cicatrisation). Des moyens existent système immunitaire, appelé immunonutrition, est recom-
avant une intervention est pour accompagner l’arrêt du tabac
mandé une semaine avant l’intervention. Il permet à l’orga-
important pour réduire les risques et soulager les symptômes
de complications pendant et après de sevrage. Parlez-en à l’équipe
nisme de se préparer à la chirurgie grâce à un apport en
l’opération (risques de complications soignante et consultez « Bénéficier certains nutriments indispensables au système immunitaire.
pulmonaires, d’infection de la zone d’une aide pour l’arrêt Il est le plus souvent proposé par voie orale.
opérée et de problèmes d’une addiction », page 115.
3 LA CHIRURGIE
Des antibiotiques pour réduire le risque diminuer la douleur et les complications après l’interven-
d’infection tion, réduire la durée d’hospitalisation ou encore préserver
L’intestin est l’organe qui contient le plus de bactéries. Leur pré- la paroi abdominale avec un bénéfice esthétique (pas de
sence y est normale. Lors d’une duodénopancréatectomie grande cicatrice).
céphalique, le chirurgien intervient sur le duodénum et sur les
voies biliaires, ce qui peut provoquer la contamination de la zone
opératoire par des bactéries digestives. Afin de réduire ce risque COMMENT SE DÉROULE
pendant et après l’intervention, des antibiotiques sont générale- L’INTERVENTION ?
ment administrés en même temps que les produits anesthé-
siques, voire dans les tout premiers jours suivant l’opération. Elle commence par une phase d’exploration pendant laquelle
le chirurgien doit examiner le pancréas et la cavité abdominale
afin de confirmer que la tumeur ne s’est pas étendue locale-
COMMENT ACCÉDER À LA TUMEUR ? ment (ou dans l’abdomen) et qu’il n’y a pas de métastases qui
n’auraient pas été détectées par les examens d’imagerie.
Une voie d’abord désigne le chemin utilisé pour accéder à
l’organe ou à la zone à opérer. Deux voies d’abord peuvent Plusieurs types d’intervention sont indiqués selon la localisa-
être utilisées pour opérer un cancer du pancréas : la laparo- tion de la tumeur primitive.
tomie et, plus rarement, la cœlioscopie.
• La laparotomie consiste à réaliser une ouverture dans le Duodénopancréatectomie céphalique (DPC)
ventre (on parle de chirurgie « ouverte ») pour accéder au Si la tumeur est localisée à la tête du pancréas, le chirurgien
pancréas et aux organes à proximité. Le chirurgien effectue effectue une duodénopancréatectomie céphalique (DPC).
une incision horizontale sous les côtes ou verticale au milieu Cette opération se déroule en 2 temps.
de l’abdomen. Cette technique permet au chirurgien d’obser-
ver et de palper minutieusement toute la cavité abdominale Le chirurgien enlève d’abord la tête du pancréas sur laquelle est
pour vérifier que la tumeur n’est pas plus étendue que prévu, située la tumeur. La tête du pancréas étant reliée au duodénum, LE TUBE
DIGESTIF
avant de retirer la partie du pancréas atteinte par la tumeur. La cette partie de l’intestin est également retirée. Comme la voie est le conduit
laparotomie est la technique de référence pour la duodéno- biliaire traverse la tête du pancréas, le canal cholédoque* et la qui assure
pancréatectomie céphalique. vésicule biliaire sont également retirés. La région de l’estomac l’alimentation,
• La cœlioscopie (ou laparoscopie) est une technique chirurgi- située à proximité du duodénum (le pylore) est généralement la digestion
et l’élimination
cale récente (opération à ventre fermé ou « mini-invasive »). enlevée, mais elle peut, dans certains cas, être préservée. des aliments
Elle n’est pas encore considérée comme un standard pour la transformés.
réalisation d’une duodénopancréatectomie céphalique, mais Dans un second temps de l’intervention, le chirurgien réalise Il commence par
la bouche, passe
peut être proposée dans certains cas de splénopancréatec- des anastomoses, c’est-à-dire qu’il relie les segments des dif-
par le pharynx,
tomie gauche. Le chirurgien effectue plusieurs petites inci- férents organes du système digestif à l’aide de fils ou d’agrafes l’œsophage,
sions qui lui permettent de passer un système optique (une mécaniques. Trois rétablissements de la continuité du tube l’estomac,
sorte de caméra), ainsi que des instruments chirurgicaux à digestif sont réalisés : l’intestin grêle,
le gros intestin
l’intérieur de l’abdomen. Le système optique est relié à un • la partie du pancréas qui n’est pas retirée par le chirurgien ou côlon, pour
écran extérieur et le chirurgien opère en regardant l’écran. La (corps et queue) est raccordée à l’estomac ou à l’intestin arriver au rectum
cœlioscopie apporte des bénéfices à court terme comme grêle ; et à l’anus.
3 LA CHIRURGIE
LA DPC LA SPG
FOIE FOIE
ESTOMAC ESTOMAC
VÉSICULE BILIAIRE VÉSICULE BILIAIRE
RATE
CANAL CHOLÉDOQUE CANAL CHOLÉDOQUE
TÊTE DU PANCRÉAS TÊTE DU PANCRÉAS
QUEUE DU PANCRÉAS
TUMEUR
TUMEUR INTESTIN CORPS DU PANCRÉAS
DUODÉNUM
(PREMIÈRE PARTIE DE L’INTESTIN)
Splénopancréatectomie gauche (SPG)

Si la tumeur est localisée au corps ou à la queue du pancréas,
le chirurgien effectue une splénopancréatectomie gauche
(SPG). Cela consiste à enlever la queue du pancréas.
La queue du pancréas est au voisinage immédiat d’un autre

organe, la rate. La rate n’étant pas un organe vital, elle est reti-
rée en même temps, pour passer plus à distance de la tumeur
ANASTOMOSES et des ganglions lymphatiques éventuellement envahis et
(RÉTABLISSEMENT éviter ainsi une récidive tumorale sur ces organes.
DES 3 CONTINUITÉS)
Dans de très rares cas, la totalité du pancréas est enlevée lors
de l’intervention. On parle alors de pancréatectomie* totale.
• la voie biliaire, partie restante du canal cholédoque, est Une telle intervention est réalisée si la tumeur a atteint l’en-
attachée à l’intestin pour permettre à la bile* de s’écouler semble du pancréas et chez des patients en bon état général.
normalement depuis le foie, son lieu de production, vers
l’intestin ; Chirurgie des métastases
• si une partie de l’estomac a été retirée, la partie restante Très rarement, certaines métastases peuvent être traitées par
de l’estomac est raccordée à l’intestin pour permettre le chirurgie ou radiologie interventionnelle. Les possibilités de
passage des aliments lors de la digestion. Si le pylore a été pratiquer une ablation des métastases dépendent notam-
préservé, c’est la partie tout initiale du duodénum qui est ment de leur nombre, qui doit être faible, de leur localisation
raccordée à l’intestin. et de leur sensibilité préalable à la chimiothérapie.
3 LA CHIRURGIE
QUE SE PASSE-T-IL APRÈS l’intervention. De plus, le port de bas anti-thrombose (appe-

L’INTERVENTION ? lés bas de contention ou encore « bas à varices ») pendant la
journée est préconisé après l’opération et pendant toute la
À votre réveil durée prescrite par votre médecin. POUR ALLER
PLUS LOIN
L’intervention dure habituellement de 5 à 6 heures. Après
l’opération, vous êtes amené en salle de réveil où l’équipe La gestion de votre douleur Consultez le
médicale et paramédicale continue d’assurer votre surveil- Comme après toute intervention chirurgicale, les douleurs guide Douleur
et cancer
lance. À votre réveil, vous pouvez ressentir des nausées ou sont systématiquement traitées, généralement par de la
encore une somnolence, provoquées par l’anesthésie. morphine ou l’un de ses dérivés. Il est important que vous
décriviez ce que vous ressentez afin que votre équipe médi-
Plusieurs dispositifs peuvent avoir été mis en place pendant cale puisse vous proposer le traitement le plus adapté.
l’intervention pour faciliter le suivi de l’opération et votre
rétablissement : des drains abdominaux, une sonde naso- Si vous n’êtes pas suffisamment soulagé, signalez-le sans
gastrique et une sonde urinaire. tarder à l’équipe médicale afin que le traitement puisse être
adapté.
Les drains sont des tuyaux très fins qui permettent d’évacuer
les liquides comme le sang ou la lymphe* qui peuvent s’ac- La durée d’hospitalisation
cumuler au cours de la cicatrisation. Ils sont placés à travers En moyenne de 2 à 3 semaines, la durée d’hospitalisation
la peau sous les côtes, à droite ou à gauche de l’abdomen. varie en fonction de l’intervention réalisée, de votre état de
Ils provoquent une gêne, mais sont peu douloureux. Ils sont santé général et de la façon dont vous avez supporté la
généralement retirés quelques jours après l’opération, sur chirurgie. En cas de complications, l’hospitalisation peut
décision du chirurgien. être prolongée.
La sonde nasogastrique est un tuyau qui passe par le nez, l’œso- Un séjour en service de soins de suite et réadaptation (mai-
phage et qui rejoint l’estomac, évacuant les sécrétions de l’esto- son de convalescence) peut vous aider à récupérer, avant
mac pour éviter les vomissements. Selon le type d’intervention votre retour à domicile.
LA LYMPHE et de rétablissement du tube digestif effectué (voir page 43), elle
est un liquide est retirée 1 à 5 jours après l’intervention. La reprise de l’alimen- Les analyses de la tumeur
légèrement tation est ensuite effectuée de façon progressive par des ali- Tout ce qui a été retiré lors de l’intervention chirurgicale est
coloré qui
transporte ments d’abord liquides, puis semi-liquides et enfin solides. transmis au service d’anatomopathologie pour être analysé.
certains Cet examen est réalisé par un médecin spécialiste appelé
globules blancs, La sonde urinaire sert à recueillir les urines et à mesurer leur anatomopathologiste.
appelés
volume pour mieux contrôler le fonctionnement des reins.
lymphocytes, et
évacue certains Elle est retirée quelques jours après l’intervention. L’examen consiste à observer, à l’œil nu puis au microscope,
déchets produits les tissus prélevés pour :
par les cellules. Pour éviter une phlébite pouvant être provoquée par un alite- • confirmer le diagnostic de cancer et décrire le type de tumeur
La lymphe
circule dans des
ment prolongé ou par la chirurgie elle-même, les médecins prélevée ;
vaisseaux dits vous prescrivent des injections d’un médicament anticoagu- • déterminer jusqu’où les cellules cancéreuses se sont propa-
lymphatiques. lant et vous demandent de vous lever dès que possible après gées ;
3 LA CHIRURGIE
L’ANATOMO- • vérifier si les bords du tissu qui entoure la tumeur (on parle Une infection est possible, notamment si la rate a été reti-
PATHOLOGIE de marges de résection) sont sains, c’est-à-dire qu’ils ne rée lors d’une splénopancréatectomie gauche. La rate joue
est une
spécialité
contiennent pas de cellules cancéreuses, ce qui indique un rôle dans le système de défense immunitaire de l’orga-
médicale qui que la tumeur a bien été enlevée en totalité. nisme. Lorsqu’elle est retirée, le risque d’une infection par
consiste à certaines bactéries est augmenté. Ce risque est prévenu
observer et à Le chirurgien peut demander qu’une analyse anatomopa- avant l’intervention par une vaccination contre les infections
étudier les
organes, les thologique soit effectuée pendant l’opération. On parle les plus à risque, et après l’intervention, par la prise d’anti-
tissus ou les d’analyse extemporanée. Cette technique rapide permet au biotiques. Une infection de la cicatrice peut aussi survenir.
cellules, pour médecin d’adapter son geste selon les résultats.
repérer et Un hématome est une accumulation de sang localisée qui
analyser des
anomalies liées Dans certains cas, l’analyse extemporanée ne permet pas peut se former au niveau de la zone opérée suite à une rup-
à une maladie. de conclure pendant l’opération et le résultat définitif est ture de vaisseaux sanguins, au cours des premières heures
alors connu dans un second temps, après l’intervention. suivant l’intervention. L’hématome peut être drainé.
Il existe également un risque de thrombose veineuse, ou

QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES phlébite, c’est-à-dire qu’une veine se bouche par un caillot de
ET COMPLICATIONS POSSIBLES ? sang, ce qui bloque la circulation du sang. Si le caillot de sang
se détache et gagne l’artère pulmonaire ou l’une de ses
BON À
SAVOIR
Des effets indésirables à court terme peuvent se manifester branches, cela provoque une embolie pulmonaire. Si une
immédiatement après l’intervention ou quelques semaines thrombose (avec ou sans embolie) survient, elle nécessite un
La survenue
éventuelle plus tard. En général, ils sont temporaires. S’ils persistent dans traitement par des anticoagulants pendant quelques mois
d’effets le temps, on parle alors d’effets indésirables à long terme. Tous associé au port, dans la journée, de bas anti-thrombose (appe-
indésirables est ces effets indésirables sont connus de votre équipe soignante lés bas de contention ou encore « bas à varices »).
surveillée et leur traitement fait partie intégrante de votre parcours de
pendant
l’hospitalisation soins. La principale complication après duodénopancréatecto-
et lors des mie céphalique est la fistule de l’anastomose pancréatico-
consultations de Juste après l’intervention, une fatigue est très fréquente et digestive. La suture entre la partie restante du pancréas et
suivi. N’hésitez
normale. Son intensité et sa durée dépendent de la façon dont le tube digestif cicatrise mal, générant un écoulement de
pas à décrire à
votre équipe vous avez supporté l’intervention ainsi que des autres effets liquide digestif et pancréatique dans l’abdomen, à partir de
soignante tous indésirables. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à cette suture. Cette complication survient entre 3 et 15 jours
les signes et l’équipe soignante afin qu’elle soit prise en compte le mieux après la chirurgie et se traduit par des sécrétions sales et
symptômes que
vous rencontrez.
possible. Parfois, un séjour en maison de soins de suite et de riches en enzymes pancréatiques au niveau du drain abdo-
réadaptation pour un temps de convalescence est prescrit par minal. Elle se manifeste aussi parfois par de la fièvre, des
le médecin. C’est l’établissement de soins qui en fait la demande. difficultés d’alimentation ou une douleur abdominale.
Cette complication peut être prévenue par la prise de
Des douleurs localisées à la cicatrice peuvent persister pen- médicaments appelés analogues de la somatostatine. Pour
dant quelques semaines après l’opération. Vous aurez un cicatriser, les fistules bien tolérées nécessitent un délai sup-
traitement antidouleur (antalgique) à prendre jusqu’à ce plémentaire de maintien du drainage. Les fistules mal tolé-
qu’elles aient totalement disparu. rées nécessitent l’arrêt de l’alimentation prise par la bouche,
3 LA CHIRURGIE
des antibiotiques, et parfois une intervention de radiologie LES EXTRAITS PANCRÉATIQUES

interventionnelle ou chirurgicale.
Des extraits pancréatiques sont à la digestion des aliments,
D’autres complications chirurgicales sont des saignements prescrits par votre médecin traitant remplaçant ainsi en grande partie
dans l’abdomen qui peuvent nécessiter une nouvelle inter- avec une posologie adaptée à votre l’action du pancréas. La prise
vention par radiologie interventionnelle ou chirurgie pour, situation. Avalées pendant les repas, de ces extraits se fait sur le long
par exemple, suturer les vaisseaux sanguins responsables les enzymes sont libérées dans terme et les effets indésirables
le tube digestif et participent sont très rares.
de l’hémorragie.
Lorsqu’une partie de l’estomac est retirée (lors d’une duodé-

nopancréatectomie céphalique), le passage des aliments de grasses appelées stéatorrhée. La prise d’extraits pancréa-
l’estomac à l’intestin est parfois ralenti par un manque de tiques aide à assurer une digestion satisfaisante et à faire
contractions. Cela provoque un ralentissement de la vidange disparaître la stéatorrhée.
de l’estomac appelé gastroparésie, entraînant une sensation
de « trop-plein », des ballonnements, des vomissements, et Une diarrhée persistante (chronique) est possible après une
qui coupe rapidement l’appétit. Le traitement repose sur une duodénopancréatectomie céphalique. Des analyses peuvent
alimentation fractionnée, associant des repas moins copieux, vous être prescrites pour comprendre les causes de cette UNE DIARRHÉE
mais plus fréquents et des médicaments appelés prokiné- diarrhée. Le plus souvent, il s’agit d’une accélération du tran- se définit par
l’émission d’au
tiques, qui accélèrent la vidange de l’estomac. La gastroparé- sit intestinal, à traiter par un régime alimentaire adapté, basé
moins trois
sie disparaît normalement après quelques semaines. notamment sur une diminution de la consommation de fibres selles liquides
et/ou la prise de ralentisseurs de transit. par jour.
La partie du pancréas restante après l’opération, surtout
après une splénopancréatectomie gauche, est parfois trop La chirurgie du pancréas peut entraîner un état de dénutri-
petite pour fabriquer suffisamment d’insuline*. Cela entraîne tion qui se traduit par une perte de poids (voir page 24). Cela
une insuffisance pancréatique endocrine, se traduisant par est le plus souvent lié à une perte d’appétit et aux complica-
un diabète, c’est-à-dire un dysfonctionnement de la régula- tions digestives de l’intervention. Pour retrouver un état nutri-
tion du glucose (sucre) dans le sang. Cette complication est tionnel satisfaisant, un accompagnement adapté vous est
rare et la survenue d’un diabète est particulièrement surveil- proposé. Il peut s’agir d’abord de conseils pratiques pour
lée après l’opération. Si un diabète apparaît, il nécessite le améliorer et enrichir vos prises alimentaires au quotidien,
plus souvent un traitement par insuline. l’objectif étant d’augmenter le nombre de calories sans
nécessairement augmenter le volume des portions ingérées.
Par ailleurs, la partie du pancréas restante après l’opéra- Si votre alimentation ne couvre pas tous vos besoins nutrition-
tion, surtout après une duodénopancréatectomie cépha- nels, vous devez bénéficier d’un support nutritionnel complé-
lique, est parfois trop petite pour fabriquer suffisamment mentaire. Il peut s’agir de la prescription d’une alimentation
d’enzymes nécessaires à la digestion : cela entraîne une enrichie en calories ou protéines, de compléments nutrition-
insuffisance pancréatique exocrine. Les graisses et les pro- nels oraux (CNO) ou d’une nutrition entérale (via une sonde
tides contenus dans les aliments ingérés ne sont alors plus nasogastrique). Votre médecin vous prescrira ce qui vous
dissous et absorbés correctement. Ils circulent dans le tube convient le mieux ou vous adressera vers un diététicien ou un
digestif sans être dégradés ce qui entraîne des selles médecin nutritionniste spécialisé en nutrition clinique.
3 LA CHIRURGIE
4
LES DIFFÉRENTES TECHNIQUES DE TRAITEMENTS NUTRITIONNELS
n Orale : il s’agit de compléments (sonde abouchée directement

nutritionnels oraux qui sont à l’estomac par l’intermédiaire
des mélanges nutritifs complets d’un orifice réalisé au niveau
(contenant les nutriments dont le de l’abdomen) ou plus rarement
corps a besoin pour fonctionner : d’une jéjunostomie (idem, mais
calories, protéines, vitamines, avec une sonde abouchée
sels minéraux, oligoéléments, directement à l’intestin grêle).
etc.) administrables sous forme L’équipe médicale ou diététique
de boissons, crèmes, biscuits, peut vous la proposer lorsque
soupes… qui complètent votre vos apports nutritionnels
alimentation habituelle. Ils sont restent insuffisants malgré une
délivrés sur prescription médicale, alimentation orale enrichie,
à raison de 1 à 2 par jour sauf ou lorsque celle-ci est impossible.
exception.
n Parentérale : la solution nutritive
n Entérale : la solution nutritive est est apportée par voie veineuse ;
apportée directement dans le tube elle est utilisée en dernier recours,
digestif par l’intermédiaire d’une lorsque l’alimentation par voie
LES PROTHÈSES
sonde nasogastrique (introduite orale et la nutrition entérale
par le nez et qui descend dans sont impossibles, insuffisantes
l’estomac), d’une gastrostomie ou contre-indiquées.
BILIAIRES
OU DUODÉNALES
1. La chirurgie du pancréas, lorsqu’elle est réalisable,

est un des traitements principaux du cancer du pancréas.
PROTHÈSE STENT ENDOSCOPE
2. Plusieurs types d’intervention sont possibles selon
la localisation de la tumeur sur le pancréas. 54. LA PROTHÈSE BILIAIRE
54. LA PROTHÈSE DUODÉNALE
3. Des fistules très fréquentes, avec des douleurs, de la fatigue, 56. COMMENT SE DÉROULE L’INTERVENTION ?
des troubles digestifs ou encore des problèmes de cicatrisation 57. QUELLES SONT LES COMPLICATIONS POSSIBLES ?
peuvent faire suite à l’intervention chirurgicale ; des solutions
existent afin de les prévenir ou les traiter.
4. L’arrêt du tabac et de l’alcool permet de réduire les risques
de complications pendant et après l’opération.

4 LES PROTHÈSES BILIAIRES OU DUODÉNALES
Une tumeur située dans la tête du pancréas peut comprimer LA POSE D’UNE PROTHÈSE BILIAIRE
la voie biliaire (cholédoque) ou le duodénum et perturber
ainsi la digestion des aliments. Parfois, l’obstacle créé par
la tumeur est important. La pose d’une prothèse est alors ENDOSCOPE
indiquée. FOIE
VÉSICULE
BILIAIRE
CANAL
La pose d’une prothèse biliaire* ou d’une prothèse duodé- CHOLÉDOQUE
nale* (on parle aussi de stent) permet de supprimer les
symptômes ou les complications liés à l’obstacle, d’amélio- BILE
rer la qualité de vie et de poursuivre les traitements (chirur-
gie ou chimiothérapie).
LA PROTHÈSE BILIAIRE
Lorsque la tumeur se développe dans la tête du pancréas, TUMEUR
elle vient parfois comprimer le canal cholédoque, chargé de PANCRÉAS
LA BILE est un transporter la bile du foie à l’intestin. Cela provoque une sté-
nose, c’est-à-dire un rétrécissement du canal, ce qui bloque
liquide sécrété
par le foie, mis l’écoulement de la bile. On parle aussi de cholestase. La bile
INTESTIN
en réserve
ne peut plus participer à la digestion des aliments et stagne
transitoirement
dans la vésicule dans le canal. Cela entraîne une jaunisse appelée ictère et PROTHÈSE
biliaire, puis des démangeaisons appelées prurit. L’installation d’une pro-
versé dans thèse (ou stent) biliaire est alors nécessaire. Il s’agit d’un tuyau
l’intestin où il
contribue à la
semi-rigide, en métal ou en plastique. La bile s’écoule à tra-
digestion des vers la prothèse qui maintient le canal cholédoque ouvert,
graisses. malgré la pression exercée par la tumeur.
LA PROTHÈSE DUODÉNALE
Plus rarement, une tumeur de la tête du pancréas peut égale-
ment comprimer et bloquer la première partie de l’intestin, le
duodénum. Cela empêche l’estomac de se vider correcte-
ment. Il est alors nécessaire de poser une prothèse duodénale.
ENDOSCOPE BILE
4 LES PROTHÈSES BILIAIRES OU DUODÉNALES
Comme la prothèse biliaire, c’est un tube semi-rigide en métal QUELLES SONT LES COMPLICATIONS
ou en plastique qui maintient ouvert l’intestin et permet de POSSIBLES ?
rétablir le passage des aliments en provenance de l’estomac
malgré la pression exercée par la tumeur sur le duodénum. Des complications peu fréquentes, comme des douleurs ou
de la fièvre, sont susceptibles de survenir après l’interven-
tion. Une inflammation du pancréas (pancréatite) ou une
COMMENT SE DÉROULE infection de la vésicule biliaire (cholécystite) sont très rares.
L’INTERVENTION ?
Après quelques mois, il arrive que la prothèse se bouche.
L’intervention s’effectue le plus souvent sous endoscopie, réali- Une intervention est alors nécessaire pour en installer une
sée par un gastroentérologue, sous anesthésie générale. nouvelle.
Le gastroentérologue insère un tube souple appelé endos-

cope par la bouche et le fait progresser jusqu’au duodé-
EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER
num. L’endoscope contient un système optique (une sorte À L’ÉQUIPE MÉDICALE
de caméra miniature) muni d’un éclairage. Il est relié à un
écran extérieur, ce qui permet au médecin de suivre en
temps réel chacun de ses mouvements. Comment l’intervention se déroule-t-elle ?
Quels sont les risques de l’intervention ?
L’endoscope contient un canal dans lequel les différents instru-
Comment puis-je me préparer au mieux ?
ments chirurgicaux miniaturisés nécessaires à l’intervention
sont déployés. Pour la pose d’un stent biliaire, le gastroentéro- Que va-t-il se passer après l’intervention ?
logue remonte à contre-courant depuis le duodénum, la voie
biliaire comprimée, pour dilater le rétrécissement et y installer
la prothèse.
L’hospitalisation après intervention dure en général moins

d’une semaine, mais varie selon d’éventuelles complications.
D’autres techniques existent pour installer la prothèse biliaire,

comme la radiologie interventionnelle. Dans ce cas, la pro-
thèse est posée par un radiologue, sous anesthésie générale,
en passant à travers la peau de l’abdomen et le foie. Très rare-
ment, une intervention chirurgicale est nécessaire.
LA
CHIMIOTHÉRAPIE
5
CHIMIOTHÉRAPIE CHAMBRE IMPLANTABLE EFFETS INDÉSIRABLES
60. DANS QUELS CAS UNE CHIMIOTHÉRAPIE EST-ELLE INDIQUÉE ?

62. QUELS SONT LES MÉDICAMENTS UTILISÉS ?
64. COMMENT SE DÉROULE LE TRAITEMENT EN PRATIQUE ?
69. QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES POSSIBLES ?

5 LA CHIMIOTHÉRAPIE
Un traitement médicamenteux, la chimiothérapie EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER

conventionnelle, est utilisé pour traiter les cancers
du pancréas. Il s’agit d’un traitement général, dit aussi uel type de traitement médicamenteux me sera
Q
traitement systémique, qui agit dans l’ensemble du corps. administré ? De quelle façon ?
Quels sont les objectifs de la chimiothérapie ?
uels sont les effets indésirables ? Que puis-je faire
Q
pour les limiter ? Comment sont-ils traités ?
IMPORTANT La chimiothérapie conventionnelle a pour but de détruire les Le traitement se passe-t-il à l’hôpital ou à domicile ?
Combien de temps dure-t-il ?
Informez les cellules cancéreuses ou de les empêcher de se multiplier. Elle
professionnels omment et par qui est effectué le suivi pendant
C
agit sur toutes les cellules qui se divisent rapidement, cancé-
de santé qui
reuses ou non, même sur celles qui n’ont pas été détectées les traitements ?
vous suivent,
aussi bien au par les examens d’imagerie. a-t-il des conseils alimentaires particuliers
Y
domicile qu’à à respecter ?
l’hôpital, du
traitement que
Avant de démarrer le protocole de chimiothérapie, votre méde-
vous recevez cin vous explique le principe, les objectifs, ainsi que les effets
pour le cancer indésirables possibles dans votre situation. Il vous indique aussi
du pancréas afin les solutions qui permettent de les anticiper ou de les limiter. Il Une chimiothérapie peut également être effectuée après la
qu’ils évaluent le
risque
effectue également un bilan préthérapeutique. N’hésitez pas à chirurgie, lorsque la tumeur a été retirée. On parle de chimio-
d’interaction noter et à lui soumettre toutes les questions que vous vous thérapie adjuvante. Ce traitement vise alors à éliminer les
avec d’autres posez au sujet de ce traitement. éventuelles cellules cancéreuses résiduelles et indétectables,
traitements que mais qui n’auraient pas été retirées lors de la chirurgie, de façon
vous pourriez
prendre pour à limiter le risque de récidive.
une autre DANS QUELS CAS UNE CHIMIOTHÉRAPIE
maladie. EST-ELLE INDIQUÉE ? Dans certains cas, une chimiothérapie est effectuée avant la
chirurgie. On parle alors de chimiothérapie néoadjuvante
La chimiothérapie du cancer du pancréas est contre-indiquée ou d’induction. Ce traitement vise à faire diminuer la taille
lorsque votre état de santé général ne permet pas de suppor- de la tumeur et ses contacts avec les vaisseaux afin de facili-
ter les effets indésirables du traitement. ter son ablation, c’est-à-dire son retrait, au cours d’une inter-
vention chirurgicale qui aura lieu dans un second temps.
L’objectif de la chimiothérapie peut varier. Un traitement par
chimiothérapie est envisagé lorsque le cancer est avancé et Une chimioradiothérapie, c’est-à-dire une radiothérapie asso-
que la tumeur ne peut être retirée. On parle alors de chimio- ciée à une chimiothérapie, est parfois proposée après la
thérapie palliative dont le but est de ralentir voire d’arrêter chimiothérapie d’induction. Elle permet d’augmenter les
la progression de la maladie, de diminuer la douleur et chances de réalisation d’une intervention chirurgicale pour
d’améliorer la qualité de vie. enlever la tumeur. Lorsque l’ablation complète de la tumeur
n’est pas possible, elle constitue ce qu’on appelle un traite-
ment de clôture après la chimiothérapie d’induction.
ARRÊTER DE FUMER FAIT PARTIE DU TRAITEMENT DE VOTRE CANCER À SAVOIR AVANT TOUT TRAITEMENT À BASE DE 5-FU ET DE CAPÉCITABINE
Il est fortement recommandé anticancéreux et d’améliorer Il existe des toxicités rares, précoces une accumulation de ces médicaments
d’arrêter de fumer notamment afin la qualité de vos soins. et potentiellement graves, survenant dans le corps à un niveau toxique.
de réduire le risque de complications (voir « Bénéficier d’une aide pour généralement au cours des Une recherche de ce déficit est
pendant et après les traitements l’arrêt d’une addiction », page 115). 2 premiers cycles de chimiothérapie obligatoirement réalisée avant
à base de fluoropyrimidines (5-FU le lancement d’un traitement à base
et capécitabine), qui peuvent être de fluoropyrimidines. Il s’effectue
dues à un déficit d’une enzyme, la par un dosage du taux d’uracile
QUELS SONT LES MÉDICAMENTS dihydropyrimidine déshydrogénase dans le sang, à partir d’une simple
UTILISÉS ? (DPD). Cette enzyme est responsable prise de sang. Vous devez conserver
de la dégradation précieusement le résultat
Un médicament de chimiothérapie peut être employé seul du 5-FU et de la capécitabine de la recherche d’un déficit en DPD
et permet ainsi d’éliminer et en informer les professionnels
ou, le plus souvent, associé à d’autres médicaments. Une
ces médicaments de l’organisme. de santé impliqués dans le traitement
association de plusieurs médicaments de chimiothérapie cor- Chez les personnes qui présentent un de votre cancer lors de la première
respond à ce que l’on appelle un schéma ou un protocole de déficit en enzyme DPD, il peut y avoir consultation.
chimiothérapie.
Plusieurs protocoles de chimiothérapie peuvent être prescrits, possible de prescrire la gemcitabine seule ou en association POUR ALLER
PLUS LOIN
en fonction de l’étendue du cancer et de votre état de santé. avec de la capécitabine.
Consultez
Les médicaments employés, les doses administrées ainsi que
le guide
le rythme des cures varient d’une personne à l’autre, en fonc- Formes métastatiques Comprendre la
tion des caractéristiques du cancer, de la tolérance au traite- Plusieurs protocoles de chimiothérapie peuvent être utilisés radiothérapie.
ment, de l’âge et de l’état de santé du patient. C’est pour- pour les formes métastatiques, en fonction de l’âge du
quoi le plan de traitement est défini au cas par cas. patient et de son état général : le protocole Folfirinox ou la
gemcitabine, seule ou associée au nab-paclitaxel.
Formes localisées
Pour les formes localisées, mFolfirinox (Folfirinox modifié)
est le protocole de référence après la chirurgie (traitement
adjuvant). Il est composé de 4 médicaments :
POUR ALLER LA CHIMIORADIOTHÉRAPIE
PLUS LOIN • le 5 fluoro-uracile, appelé aussi 5-FU ;
Consultez la • l’acide folinique ;
La chimioradiothérapie associe une chimiothérapie. La chimioradiothérapie
base de • l’oxaliplatine ;
données radiothérapie externe à un médicament est proposée dans certains cas où la
• l’irinotécan. de chimiothérapie, le 5-FU, la chirurgie n’est pas possible d’emblée
publique des
médicaments capécitabine ou la gemcitabine. (la tumeur n’est pas résécable) ou
base-donnees- Chez les patients dont l’état général ne permet pas le traite- Son but est de détruire les cellules lorsque la tumeur reste non résécable
publique. ment par mFolfirinox ou qui présentent une contre-indication cancéreuses au moyen de rayons dont après 3 à 6 mois de chimiothérapie
medicaments. l’effet antitumoral est potentialisé par la d’induction (traitement de clôture).
gouv.fr du
à un des médicaments qui le constituent, d’autres associa-
ministère chargé tions de médicaments peuvent être prescrites. Le 5-FU peut
de la santé. être seulement associé à de l’acide folinique. Il est également
COMMENT SE DÉROULE en ambulatoire. Vous ne restez que le temps de la perfusion POUR ALLER
LE TRAITEMENT EN PRATIQUE ?
PLUS LOIN
« courte » et rentrez chez vous le jour même. On parle aussi
d’hospitalisation de jour. C’est le cas pour la gemcitabine, Consultez
le guide
La majorité des médicaments de chimiothérapie utilisés pour par exemple, qui est administrée en perfusion intraveineuse Comprendre la
traiter un cancer du pancréas sont administrés par voie injec- de 30 minutes une fois par semaine. chimiothérapie.
table. C’est le cas pour les médicaments qui composent le SEPTEMBRE 2011
protocole Folfirinox ainsi que pour la gemcitabine et le Le protocole Folfirinox nécessite des perfusions « longues » :
nab-placlitaxel. La capécitabine est administrée par voie orale, il est généralement administré pendant 48 heures tous les COMPRENDRE
GUIDES PATIENTS
LA CHIMIO-
sous forme d’un comprimé. 14 jours. Vous êtes atteint d’un cancer qui nécessite un traitement par chimiothérapie. Ce guide
THÉRAPIE
d’information a pour but de vous aider à mieux comprendre ce traitement.
à quoi sert une chimiothérapie ? Comment se déroule-t-elle concrètement ? Avec quels

effets secondaires possibles ? Quel est le rôle de chacun des membres de l’équipe
soignante ? Quelles sont les conséquences d’une chimiothérapie sur la vie quotidienne ?
Le déroulement du traitement est planifié par l’équipe médi- Une hospitalisation complète est possible si votre traite-
Autant de questions auxquelles ce guide tente de répondre en fournissant des
informations médicales de référence et validées par des spécialistes de la
chimiothérapie.
Cependant, votre situation face au cancer est unique. Les informations de ce guide
RÉF. GUICHIM11
ne peuvent donc pas remplacer un avis médical personnalisé. Ce guide constitue
cale en fonction de votre situation et résumé dans votre pro- ment est effectué loin de votre domicile ou si votre état
avant tout un support pour vos échanges avec votre médecin et l’équipe soignante.
gramme personnalisé de soins (PPS). Le médecin qui vous général le nécessite.

suit vous remet un calendrier qui détermine le lieu et les jours
de traitement, ainsi que les noms des médicaments utilisés. La pose d’une chambre implantable
Administrer les traitements médicamenteux dans des
La durée totale du traitement est variable. Par exemple, une petites veines comme celles du bras peut être difficile. Elles
chimiothérapie adjuvante est débutée dans les 12 semaines sont fragiles et les injections répétées peuvent devenir dou-
suivant la chirurgie, pour une durée de 6 mois. Une chimio- loureuses et endommager vos veines.
thérapie d’induction dure fréquemment 3 à 4 mois. Avant de
débuter, le traitement, des examens d’imagerie (au mini- Avant de commencer le traitement intraveineux, la pose
mum un scanner) et un bilan sanguin sont effectués. d’une chambre à cathéter implantable (CCI), appelée aussi
chambre implantable, port-à-cath® ou PAC, est recomman-
La chimiothérapie est administrée dans le cadre de cures dée, voire indispensable avec certains produits.
(aussi appelées cycles) : chacun des médicaments est admi-
nistré à une dose précise, dans un ordre et un rythme bien Ce dispositif est composé d’un petit boîtier et d’un tuyau souple
défini, sur un ou plusieurs jours. Chaque cure est suivie et fin, un cathéter. Il est entièrement placé sous la peau, au cours
d’une période sans traitement (intercure) afin de permettre d’une courte intervention, le plus souvent sous anesthésie locale.
à l’organisme de récupérer des effets du traitement. Le boîtier de la chambre implantable est souvent placé en haut
à droite du thorax et relié au cathéter, lui-même placé dans une
Avant chaque cure, un examen clinique (voir page 140) et des veine. Une radiographie* de contrôle est éventuellement réali-
examens de sang sont réalisés pour vérifier que votre état de sée pour visualiser le bon positionnement du cathéter.
santé permet de poursuivre le traitement. En cas d’anoma-
lies, comme une baisse importante du taux de globules À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directe-
blancs ou des plaquettes par exemple, le traitement peut ment dans la chambre implantable, à travers la peau. Un
être reporté ou modifié. anesthésique local (en crème ou patch) peut être appliqué
au moins 60 minutes avant la perfusion. Ce système limite
Lorsque les médicaments sont injectés dans une veine, par les douleurs liées aux piqûres répétées, car celles-ci sont
perfusion, le traitement se déroule généralement à l’hôpital beaucoup moins profondes.
LA CHAMBRE IMPLANTABLE CATHÉTER CENTRAL

PARTIE DU CATHÉTER
INSÉRÉE DANS LA VEINE
INSÉRÉ DANS LE BRAS
PARTIE DU CATHÉTER CATHÉTER PLACÉ DANS LA VEINE
SITUÉE SOUS LA PEAU
CHAMBRE IMPLANTABLE :
BOÎTIER SITUÉ SOUS LA PEAU
EMBOUT MUNI D’UNE VALVE
PEAU POUR CONNECTER LA PERFUSION
AIGUILLE
DE HUBER
GROS PLAN DU BOÎTIER SOUS LA PEAU CATHÉTER VISIBLE

VUE DE PROFIL
Le dispositif reste en place pendant toute la durée du traite- La pose d’un cathéter central inséré POUR ALLER
PLUS LOIN
ment. Après un délai de 15 jours pendant lesquels il ne faut dans une veine du bras
Consultez
pas mouiller le pansement, le dispositif permet d’avoir une En cas de contre-indications à la chambre implantable (abord les fiches
activité physique normale, de se baigner, de voyager, etc. veineux compliqué par exemple) ou de traitement de courte Le cathéter
Le plus souvent, le cathéter et la chambre implantable sont durée, un autre type de cathéter peut vous être proposé pour central à insertion
bien supportés. Une gêne peut néanmoins être ressentie en les perfusions de chimiothérapie. Il s’agit d’un cathéter qui périphérique
(PICC) et
voiture à cause de la ceinture de sécurité dont le port reste est inséré dans une veine de votre bras et qui est poussé vers la chambre
cependant obligatoire. une grosse veine située près du cœur. Cela permet une diffu- à cathéter
sion du traitement dans la circulation sanguine. On l’appelle implantable
Lorsque le dispositif n’est plus utile, il est enlevé lors d’une PICC pour « peripherally inserted central catheter ».
courte intervention sous anesthésie locale. La date de retrait du
JANVIER 2021
dispositif est choisie en concertation avec votre oncologue. Le PICC est protégé par un pansement stérile adhésif transpa- LE CATHÉTER
CENTRAL
FICHES PATIENTS
rent. Il est important de garder le pansement au sec quand À INSERTION
PÉRIPHÉRIQUE
vous vous lavez et de ne pas faire de mouvements brusques ou OU PICC
répétés. Par l’embout du cathéter, il est possible d’injecter les SOMMAIRE

03 INTRODUCTION
04 UN PICC, QU’EST-CE QUE C’EST ?
11 QUELLES SONT LES PRÉCAUTIONS
AU QUOTIDIEN ?
médicaments de chimiothérapie.
04 UN PICC, À QUOI ÇA SERT ? 12 COMMENT EST UTILISÉ LE PICC ?
05 COMMENT SE DÉROULE LA POSE D’UN 14 QUAND ET COMMENT LE PICC EST-IL

PICC ? ENLEVÉ ?
10 QUELLES SONT LES COMPLICATIONS 15 MÉTHODES ET RÉFÉRENCES

ÉVENTUELLES DE LA POSE D’UN PICC ?
LE DIFFUSEUR PORTABLE POUR QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES

POSSIBLES ?
UNE PERFUSION SUR 48 HEURES
Les effets indésirables de la chimiothérapie varient selon les
médicaments utilisés, les dosages et les personnes. Contrai-
rement aux idées reçues, les médicaments pris par voie
orale entraînent aussi des effets indésirables.
Certains effets indésirables peuvent être limités ou évités

grâce à des traitements préventifs ou des conseils pratiques.
Néanmoins, s’ils deviennent trop importants ou si vous ne
supportez pas l’un des médicaments utilisés, le traitement
peut être modifié ou interrompu pour permettre à l’orga-
nisme de récupérer. Il est important de signaler tout symp-
tôme inhabituel au cours d’un traitement afin que le méde-
cin puisse prendre les mesures adéquates.
EFFETS INDÉSIRABLES ET EFFICACITÉ DU TRAITEMENT
La présence ou l’absence d’effets ces effets indésirables, directement

indésirables n’est pas liée à l’efficacité par le système national de déclaration
de la chimiothérapie. Ne ressentir de l’Agence nationale de sécurité du
aucun effet indésirable ne signifie médicament et des produits de santé
pas que le traitement est inefficace (ANSM) et du réseau des Centres
et, inversement, en ressentir régionaux de pharmacovigilance.
Pour les perfusions longues de Folfirinox, de nombreux ne signifie pas qu’il est
particulièrement actif. Ceci s’applique aussi à tout
le diffuseur portable effet indésirable qui ne serait
Si votre état de santé permet un retour à domicile, un diffu- Les professionnels de santé pas mentionné dans la notice
seur portable vous sera proposé pour ces perfusions longues. (médecins, pharmaciens…) ont d’information. Cependant,
Un infirmier de ville viendra chez vous pour débrancher le dif- l’obligation de déclarer les effets une déclaration n’a pas pour objectif
fuseur sans que vous ayez besoin de retourner à l’hôpital. Ce indésirables susceptibles d’être dus une gestion individuelle de vos effets
diffuseur doit être positionné au plus près de votre corps. à un médicament auprès d’un Centre indésirables. En signalant les effets
Vous devez éviter les expositions au froid et au soleil. régional de pharmacovigilance (CRPV). indésirables, vous contribuez à fournir
Si vous ressentez un quelconque davantage d’informations sur
effet indésirable, parlez-en avec votre la sécurité du médicament.
médecin, pharmacien ou infirmier.
La procédure ainsi que les formulaires
Il vous est également possible, en tant de déclaration sont disponibles
que patient, de signaler vous-même sur signalement-sante.gouv.fr
Les effets indésirables les plus fréquents des médicaments •d es sensations d’engourdissement ou de fourmillement dans
utilisés pour traiter le cancer du pancréas sont présentés les mains et les pieds ;
ci-après. En fonction du protocole de traitement qui vous a • des troubles cardiaques ;
été proposé, votre médecin vous indique de façon précise • des troubles musculo-squelettiques ;
ceux qui peuvent vous concerner et vous informe sur les • des troubles respiratoires ;
moyens d’y faire face. Cette liste peut paraître impression- • des troubles hépatiques ;
nante. Gardez à l’esprit que la majorité des patients déve- • des réactions allergiques ;
loppe seulement une partie de ces effets indésirables. • des affections oculaires ;
• une hypertension artérielle ;
L’automédication n’est pas recommandée avec les traite- • des œdèmes ;
ments médicamenteux contre le cancer, notamment en rai- • une thrombose veineuse (ou phlébite).
son d’interactions potentielles. Certaines molécules pou-
vant être obtenues ou non sur prescription médicale, ainsi Perte d’appétit et troubles nutritionnels
que certains compléments alimentaires et produits phyto- Les médicaments de chimiothérapie peuvent entraîner une
pharmaceutiques (produits à base de plantes comme le mil- diminution de la prise alimentaire, le plus souvent du fait
lepertuis) peuvent limiter l’effet de la chimiothérapie. d’une perte d’appétit et d’une modification du goût. Si elle
D’autres médicaments peuvent au contraire entraîner un se prolonge plus d’une semaine, elle risque d’entraîner une
risque accru d’effets indésirables. L’avis d’un médecin ou perte de poids que l’on appelle dénutrition (voir encadré
d’un pharmacien est nécessaire avant toute initiation d’un page 24). La dénutrition a de nombreuses conséquences,
nouveau traitement. comme une fonte des muscles, une diminution de la force
musculaire ou une fatigue importante. Elle peut également
Les effets indésirables de la chimiothérapie empêcher le bon déroulement de votre traitement et réduire
conventionnelle
Les médicaments de chimiothérapie conventionnelle peuvent
CONSEILS PRATIQUES POUR PRÉVENIR LA DÉNUTRITION
provoquer :
• une perte d’appétit et des troubles nutritionnels ; À FAIRE
• des nausées et des vomissements ;
• une diarrhée ou une constipation ; • Mangez les plats que vous aimez à l’heure que vous voulez.
• une baisse du nombre de cellules sanguines (globules • Fractionnez votre alimentation : mangez en petites quantités,
blancs, globules rouges, plaquettes) ; mais souvent (4 à 6 petits repas par jour, ou les 2 repas principaux
• un syndrome pseudo-grippal (fièvre, frissons, douleurs de la journée coupés chacun en 2).
musculaires) ; • N’hésitez pas à consommer plusieurs fois par jour des aliments
simples contenant des protéines (jambon, produits laitiers…).
• de la fatigue ;
• des lésions de la bouche ; • Si possible, mangez accompagné et non seul.
• une chute des cheveux ; • Travaillez la présentation des plats.
• une fragilisation des ongles ; • Installez-vous à table, de préférence dans un cadre agréable.
• des troubles cutanés et le syndrome « main-pied » • Associez ces conseils à une activité physique quotidienne, adaptée
à vos capacités (exemple : marche).
(troubles de la peau de la paume des mains et de la plante
des pieds) ;
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES NAUSÉES ET VOMISSEMENTS

son efficacité, c’est pourquoi il faut la prévenir et limiter son
aggravation le plus précocement possible. Un diététicien ou À FAIRE À ÉVITER
un médecin nutritionniste peuvent vous conseiller sur la

façon de mieux vous alimenter pendant votre traitement. En • Privilégiez les aliments froids ou tièdes qui • Ne consommez pas
sont moins odorants que les aliments chauds. d’aliments qui ne vous
cas de nécessité, un traitement nutritionnel (voir encadré
• Fractionnez l’alimentation = Mangez en font pas envie.
page 71) pourra vous être prescrit.
petites quantités, mais souvent (4 à 6 petits • Évitez de boire
repas par jour, ou les 2 repas principaux de l’alcool.
Il arrive que pendant la chimiothérapie, des personnes res- de la journée coupés chacun en 2). • Évitez de fumer.
sentent un mauvais goût dans la bouche ou soient particu- • Buvez plutôt avant ou après les repas.
lièrement sensibles aux odeurs. Cela entraîne parfois l’ap- Les boissons gazeuses fraîches, à base
parition de nausées. Des médicaments comme l’oxaliplatine, de cola notamment, aident parfois
la capécitabine et le nab-paclitaxel entraînent chez certaines à diminuer les nausées.
personnes une modification du goût appelée dysgueusie. • Mangez lentement en mastiquant bien
Certains aliments appréciés jusqu’alors peuvent ne plus être afin de faciliter la digestion.
appétissants. Divers conseils sont alors proposés : • Mangez légèrement avant et après
le traitement.
• sucer des bonbons mentholés diminue le goût désagréable ;
• pratiquer des exercices de relaxation avant et pendant la
perfusion de chimiothérapie. Vous pouvez solliciter des
conseils à ce sujet auprès des soignants ;
• regarder la télévision, écouter la radio ou de la musique, Lorsque des vomissements surviennent, il est conseillé de se
jouer à des jeux de société, lire, discuter, etc. pendant la rincer la bouche avec de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures
BON À perfusion. Ces activités contribuent parfois à diminuer la avant de manger. Les vomissements ne persistent en général
SAVOIR
sensation de nausées ; pas plus de 48 heures après l’administration des médica-
Si vous avez
• privilégier les aliments qui vous attirent le plus, ainsi que ments de chimiothérapie.
faim, mangez,
quelle que soit les modes de cuisson et les plats qui dégagent le moins
l’heure. d’odeurs. Des médicaments, dits antiémétiques, peuvent être pres-
crits pour réduire les risques de nausées et de vomisse-
Nausées et vomissements ments, y compris anticipatoires. Si ces effets indésirables
Les nausées (sensation d’écœurement) commencent sou- apparaissent malgré le traitement préventif, signalez-le à
vent le soir ou le lendemain de la perfusion. Elles durent votre médecin car nausées et vomissements contribuent à
rarement plus de 72 heures après le traitement. Elles ne sont l’apparition d’une dénutrition (voir encadré page 24) qui
pas systématiquement accompagnées de vomissements. pourrait justifier un traitement nutritionnel spécifique (voir
Des phénomènes de nausées précédant la chimiothérapie encadré page 71).
(anticipatoires) peuvent survenir : elles commencent parfois
dès l’entrée de l’hôpital, avant le début de la perfusion. Ces
nausées sont liées à l’anxiété provoquée par le traitement et
peuvent être réduites par des médicaments ou par des
techniques de relaxation.
BON À
SAVOIR
Diarrhée et constipation Baisse du nombre de cellules sanguines
Une diarrhée est possible avec les médicaments de chimio- La moelle osseuse produit en permanence des globules
IMPORTANT
Pensez à
thérapie. Un traitement dit antidiarrhéique pourra vous être rouges, des globules blancs et des plaquettes. Les médica-
signaler toute prescrit afin de la limiter. ments de chimiothérapie sont susceptibles d’entraîner une
modification de baisse de la production de ces cellules sanguines :
poids à votre Pensez à bien vous hydrater en buvant entre 1,5 et 2 litres d’eau • la diminution du nombre de globules rouges et de la quan-
équipe
soignante. par jour. En cas de diarrhée persistante ou associée à de la tité d’hémoglobine (le pigment rouge intense qui donne sa
fièvre ou des vomissements, contactez rapidement votre couleur caractéristique au sang et qui se trouve dans les glo-
médecin afin d’éviter une déshydratation ou une dénutrition. bules rouges) provoque, lorsqu’elle est importante, une ané-
mie. L’anémie se manifeste principalement par une pâleur, un
CONSEIL PRATIQUE POUR LIMITER LA DIARRHÉE essoufflement et une fatigue qui ne s’atténuent pas avec le
repos ;
À FAIRE
• la baisse excessive du nombre de globules blancs (leucopé-
nie), en particulier des polynucléaires neutrophiles (neutro-
• Privilégiez une alimentation pauvre en fibres (exemple : riz, pâtes,
pommes de terre vapeur, carottes, bananes mûres, fruits cuits,
pénie) ou des lymphocytes (lymphopénie) entraîne un risque
fromage à pâte cuite, biscottes…). accru d’infection. En effet, le rôle des globules blancs est
primordial dans la lutte contre les infections virales et bacté-
riennes. En cas de fièvre ou si vous ne vous sentez pas
bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants),
Plus rarement, une constipation peut être provoquée par la contactez immédiatement votre médecin ;
chimiothérapie. La constipation est aussi parfois induite par • la baisse du nombre de plaquettes (thrombopénie), qui
les médicaments antiémétiques (contre les vomissements), participent au phénomène de coagulation du sang (c’est-à-
par certains médicaments antidouleur et par la diminution dire à la création de caillots sanguins), augmente le risque
de l’activité physique. de saignements et d’ecchymoses (infiltration de sang sous UN FACTEUR
DE CROISSANCE
la peau à la suite d’un saignement). est une
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LA CONSTIPATION substance
Avant chaque cure, des prises de sang permettent de véri- qui régule
À FAIRE la croissance et
fier le nombre de globules blancs, globules rouges et pla-
la multiplication
• Buvez au moins 2 litres d’eau par jour. quettes. La réalisation de cette prise de sang est indispen- des cellules,
• Privilégiez une alimentation riche en fibres, à base de fruits et légumes, sable avant l’administration de la chimiothérapie. En comme
céréales, pain complet, à chaque repas, dont le petit déjeuner. dessous d’un certain seuil, les doses de chimiothérapie sont certaines
hormones.
• Si possible, faites de l’exercice de façon adaptée et régulière adaptées ou le traitement peut être remis à plus tard.
Les facteurs
en favorisant la marche. de croissance
• Pratiquez des massages doux du ventre. Il est parfois nécessaire de prescrire des médicaments, agissent par
appelés facteurs de croissance, lorsque la baisse du nombre l’intermédiaire
de récepteurs
de globules blancs ou de globules rouges est trop impor- disposés
tante. Dans de rares cas, une transfusion de globules rouges à la surface
ou de plaquettes peut être réalisée. des cellules.
SURVEILLEZ VOTRE TEMPÉRATURE

Lésions de la bouche UNE
Les médicaments de chimiothérapie utilisés pour traiter les MUQUEUSE
La « neutropénie fébrile » est une de polynucléaires neutrophiles, est une
cancers du pancréas peuvent entraîner des lésions à l’intérieur membrane qui
des complications susceptibles appelée neutropénie, expose donc de la bouche et le long du tube digestif (aphtes, rougeurs, dou- tapisse les cavités
de survenir chez les patients traités aux infections.
leurs). On parle de mucite (inflammation d’une muqueuse) ou de l’organisme,
par chimiothérapie. notamment le
Le caractère fébrile de la neutropénie encore de stomatite (mucite de la bouche). Une inflammation
tube digestif (de
Le polynucléaire neutrophile est est défini par une température des lèvres est également possible (chéilite). la bouche au
un globule blanc impliqué dans supérieure ou égale à 38,5 °C. En cas rectum), les
les premiers temps de la réponse de température supérieure ou égale Dès que vous constatez des aphtes ou des douleurs, préve- bronches et les
immunitaire. Il intervient dans à 38,5 °C ou si vous ne vous sentez nez votre médecin afin de recevoir un traitement antidou- organes génitaux.
la destruction des agents pathogènes pas bien (frissons, diarrhées ou leur adapté.
tels que les bactéries et les virus. La vomissements importants), contactez
diminution du nombre immédiatement votre médecin.
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES LÉSIONS DE LA BOUCHE
À FAIRE À ÉVITER
Syndrome pseudo-grippal
Après l’administration de certains médicaments de chimiothéra- • Après les repas, réalisez • Ne consommez pas d’aliments
pie comme la gemcitabine, la capécitabine et le nab-paclitaxel, des bains de bouche sans alcool trop épicés ou acides (jus de
un syndrome pseudo-grippal peut se manifester. Des symp- et à base de bicarbonate citron, vinaigrette, moutarde),
de soude alimentaire, prescrits secs, croquants ou durs.
tômes habituellement associés à la grippe, comme de la fièvre,
par le médecin. • Évitez de consommer
des maux de tête et des douleurs musculaires, apparaissent
• Brossez-vous régulièrement des aliments chauds et
alors. Ces effets sont le plus souvent de courte durée et du para- les dents avec une brosse des aliments qui favorisent
cétamol, prescrit par votre médecin, aide à les diminuer. à dents souple et utilisez l’apparition d’aphtes, comme
du bicarbonate de soude. les noix, le gruyère et l’ananas.
Fatigue • Sucez des glaçons, de la glace • N’utilisez pas des bains
En dehors de la fatigue causée par la maladie elle-même, par pilée, des glaces à l’eau de bouche à base d’alcool :
l’appréhension des examens ou encore par les déplacements et des sorbets, des bonbons ils dessèchent la muqueuse
quotidiens, la fatigue peut être liée à la chimiothérapie. Elle à la menthe (sauf en cas de la bouche et risquent
POUR ALLER
PLUS LOIN de traitement à l’oxaliplatine). de provoquer des sensations
dépend de votre tolérance au traitement, du nombre de cures
• Buvez beaucoup (eau minérale, de brûlure.
Consultez le et des autres effets indésirables. En effet, une anémie*, une
guide Fatigue thé, tisane, boisson à base • Évitez de fumer et de boire
perte d’appétit, des nausées et des vomissements, une fièvre de cola). de l’alcool, surtout dans
et cancer.
ou encore des douleurs peuvent contribuer à cette fatigue. Elle • Privilégiez les aliments sans les semaines qui suivent
ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin acidité, mous, voire mixés. le traitement.
qu’elle soit traitée le mieux possible. • Graissez-vous les lèvres
en appliquant un lubrifiant
Il est prouvé qu’une activité physique débutée dès le début de (vaseline, beurre de cacao).
votre prise en soin, adaptée, régulière et modérée permet de
lutter contre la fatigue après les traitements. Parlez-en avec
votre équipe soignante.
Chute des cheveux et du système pileux un nouvel ongle a commencé à pousser en dessous. Il est
Les protocoles de chimiothérapie utilisés pour traiter le can- conseillé de porter des chaussures confortables et des gants
cer du pancréas peuvent générer une chute des cheveux de protection pour le jardinage et les travaux ménagers, et
(appelée alopécie) parfois difficile à vivre, car elle est un de se couper les ongles courts pour éviter qu’ils ne se fis-
signe concret et visible de la maladie. Elle est parfois précé- surent ou se soulèvent. Vous pouvez trouver en pharmacie
POUR ALLER dée de douleurs ou de sensibilité du cuir chevelu. Elle com- des solutions protectrices et des vernis au silicium pour pro-
PLUS LOIN
mence environ 2 à 3 semaines après la première perfusion, téger vos ongles.
Vous trouverez mais elle est en général temporaire. La plupart du temps, les
des informations
sur la chute des
cheveux commencent à repousser environ 6 à 8 semaines Troubles cutanés et syndrome « main-pied »
cheveux ainsi après la fin du traitement. En attendant, une prothèse ou Les médicaments de chimiothérapie conventionnelle peuvent
que sur la prise des accessoires capillaires peuvent vous être prescrits ; ren- entraîner des troubles au niveau de la peau : rougeurs, plaques,
en charge des seignez-vous auprès de votre assurance santé complémen- dessèchement, tiraillement, ainsi que des éruptions cutanées
prothèses
taire sur leur niveau de prise en charge. Les cils, les sourcils aussi appelées rash cutanés.
capillaires et des
accessoires sur et les poils pubiens peuvent également tomber provisoire-
e-cancer.fr ment. Des conseils de maquillage des sourcils peuvent vous Parmi ces troubles, le syndrome main-pied se manifeste au
être apportés par une socio-esthéticienne. niveau de la paume des mains et de la plante des pieds. Il se
caractérise par des rougeurs, un gonflement, une sécheresse
CONSEILS PRATIQUES POUR PRENDRE SOIN DE SES CHEVEUX de la peau ou des cloques.
À FAIRE À ÉVITER
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES TROUBLES CUTANÉS
• Utilisez un shampooing doux • Ne vous lavez pas les cheveux À FAIRE À ÉVITER
et en petite quantité. trop fréquemment.
• Séchez-vous les cheveux en les • Évitez les rouleaux et les sèche- • Appliquez régulièrement • Ne vous exposez pas les mains
tamponnant avec une serviette cheveux, les colorations et généreusement un agent et les pieds à la chaleur (soleil,
plutôt qu’en les frottant. ou tout autre produit chimique. hydratant sur la peau (après la bains chauds, sauna).
• Utilisez une brosse douce ou • Évitez d’exposer au soleil toilette avec un savon surgras). • Ne pratiquez pas d’activités
un peigne à larges dents pour le cuir chevelu en cas • Réalisez une manucure et une qui entraînent un frottement
se coiffer. de chevelure qui se raréfie. pédicure avant de commencer de la peau ou une pression sur
• Pensez aux perruques, foulards, le traitement, si les mains et les les mains (activités ménagères,
turbans ou chapeaux de toile. pieds sont déjà un peu abîmés conduite, jardinage, etc.).
• Portez un chapeau en cas (présence de corne). • N’appliquez pas des
d’exposition au soleil. • Portez des vêtements amples pansements adhésifs ou
et des chaussures souples. des bandages serrés.
• Évitez de marcher de manière
prolongée et de courir en cas
Fragilisation des ongles de syndrome main-pied.
Les ongles des mains et des pieds peuvent changer d’as-
pect et parfois tomber, sans occasionner de douleur, parti-
culièrement lorsque le traitement comprend de l’oxalipla-
tine ou du nab-paclitaxel. Avant qu’un ongle ne se détache,
Si votre peau devient rouge, sensible ou douloureuse, signa- Troubles respiratoires

lez-le à votre médecin sans attendre que les symptômes Des difficultés à respirer, une toux, une rhinite ou des sai-
empirent. Des médicaments antidouleur, prescrits par votre gnements de nez peuvent se manifester. Ces symptômes
médecin, et des soins locaux peuvent les soulager. peuvent alerter sur la présence d’une infection ou d’une
réaction pulmonaire aux médicaments de chimiothérapie
Sensations d’engourdissement conventionnelle, notamment à l’oxaliplatine, à la gemcita-
ou de fourmillements bine et au nab-paclitaxel. N’hésitez pas à les signaler à votre
Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle équipe soignante.
ont un effet toxique sur les nerfs (notamment l’oxaliplatine
et le nab-paclitaxel). Ils peuvent entraîner des troubles de la Troubles hépatiques
sensibilité, appelés paresthésies, qui se manifestent par des Le 5-FU, l’irinotécan, la gemcitabine et la capécitabine peuvent
sensations d’engourdissement, de fourmillements ou de avoir une incidence sur le fonctionnement du foie, surtout
picotements qui peuvent être douloureuses et handica- lorsque celui-ci fonctionne déjà mal par exemple en cas de
pantes. Ils peuvent également se manifester par des troubles maladie du foie préexistante ou d’obstacle biliaire lié à la
de la coordination des mouvements ou une perte de force tumeur du pancréas et qui ne serait pas complètement levé
dans les muscles. Ces symptômes sont nommés troubles par la prothèse posée. Une surveillance de certaines enzymes*
neuropathiques périphériques. Il est très important de les hépatiques est nécessaire. Prévenez votre médecin en cas de
signaler immédiatement à votre médecin sans attendre le symptômes évocateurs d’une atteinte hépatique (nausées,
rendez-vous suivant et même si vous les supportez bien. Ils vomissements, fièvre, jaunisse et douleurs abdominales).
peuvent rendre nécessaire une diminution des doses voire
un arrêt du traitement. Réactions allergiques
Comme tout médicament, les médicaments de chimiothéra-
Troubles cardiaques pie peuvent être source d’allergie. Ces réactions surviennent
Le 5-FU peut avoir un impact négatif sur le cœur avec un en général lors de la perfusion. Alertez votre médecin en cas
risque (relativement faible) de spasmes coronariens pouvant de gonflement du visage, des lèvres et de la langue, d’op-
provoquer des douleurs thoraciques parfois en lien avec un pression de la poitrine, de difficultés à respirer ou de frissons,
infarctus. En cas de douleur thoracique ou d’essoufflement, de réactions cutanées (démangeaisons, rougeurs, boutons),
contactez immédiatement votre médecin. Des effets car- de bouffées de chaleur ou de tout autre trouble inhabituel.
diaques sont également observés avec le nab-paclitaxel
(accélération des battements du cœur appelée tachycardie).
CONTRE-INDICATIONS
Troubles musculo-squelettiques
La gemcitabine et le nab-paclitaxel, notamment, peuvent Les vaccins dits vivants, tels que ceux chimiothérapie. En cas de voyage
entraîner des douleurs dans les muscles, les articulations, au contre la fièvre jaune ou la rougeole dans des pays dits « à risque »,
niveau du dos et des extrémités. Des antalgiques peuvent par exemple, sont contre-indiqués questionnez votre oncologue médical
vous être prescrits. au moins 6 mois après la fin de la et/ou votre médecin traitant.
Affections oculaires à risque. Des bas de contention pourront également vous

Les yeux peuvent être affectés par certaines chimiothéra- être prescrits, selon les cas.
pies. Les yeux qui pleurent sont fréquents avec l’irinotécan
et le nab-paclitaxel. Le traitement par oxaliplatine et capéci- Il est important de signaler en urgence à votre médecin la
tabine peut également provoquer une conjonctivite, c’est- présence d’une rougeur, d’un gonflement, d’une douleur au
à-dire une inflammation de la muqueuse qui tapisse l’inté- niveau du mollet ou de la poitrine, ou un essoufflement
rieur et l’avant des yeux. Elle se traduit par des écoulements anormal.
purulents, des sensations de brûlure et des rougeurs.
Traitement du cancer du pancréas et sexualité
Hypertension artérielle La libido peut être modifiée pendant le traitement et
L’un des effets indésirables fréquents de l’oxaliplatine et du quelque temps après. Les effets indésirables des médica-
nab-paclitaxel est l’hypertension artérielle, c’est-à-dire une ten- ments comme la fatigue physique et psychologique, la
sion trop élevée. modification de l’image de soi, les nausées et les vomisse-
ments peuvent en effet diminuer temporairement le désir
Œdèmes ou la capacité physique. De même, le stress et l’inquiétude
Des œdèmes (gonflements) des jambes, des bras… peuvent entraînent souvent une baisse de désir. Cette diminution de
survenir notamment avec la gemcitabine et le nab-paclitaxel. la libido est normale et généralement temporaire.
Chez les patients à risque, il peut être recommandé de porter
des bas de contention et de suivre un régime pauvre en sel. Les médicaments peuvent par ailleurs générer une sécheresse
des muqueuses, dont celle du vagin, pouvant rendre la pénétra-
Thrombose (phlébite) tion sexuelle difficile et douloureuse. Il existe des gels intimes
La formation d’un caillot sanguin dans les veines, appelée hydratants pour les muqueuses et des lubrifiants efficaces.
thrombose veineuse ou phlébite peut être la conséquence
de la chimiothérapie. C’est également un symptôme du Chez les hommes, les effets indésirables des médicaments
cancer du pancréas lui-même. Le caillot sanguin se situe le peuvent se manifester par des dysfonctions érectiles.
plus souvent aux jambes. Dans les cas les plus graves, il se
détache et circule jusqu’à un poumon. C’est ce qui s’appelle En cas de difficultés, n’hésitez pas à en parler avec votre équipe
une embolie pulmonaire. Cette affection susceptible d’être médicale qui vous orientera vers une solution adaptée à votre
grave peut se manifester par un essoufflement et parfois situation. Par exemple, un accompagnement psychologique,
une douleur dans la poitrine. associant ou non votre partenaire, peut être mis en place pour
vous aider.
Le fait de cesser de fumer réduit le risque de formation de cail-
lots sanguins. Le fait de changer de position fréquemment, de Traitement du cancer du pancréas et fertilité
faire des exercices pour les jambes et les chevilles et de se Il est très important de parler de la fertilité avant de commen-
déplacer réduit également ce risque. cer un traitement si vous envisagez d’avoir des enfants. Cer-
tains médicaments de chimiothérapie sont en effet suscep-
Le médecin peut aussi vous prescrire un traitement préventif tibles de provoquer une baisse de la fertilité voire une
à base de faibles doses d’anticoagulants, qui réduit la pro- infertilité. Celle-ci n’est pas forcément définitive. Cela dépend
babilité de formation de caillots sanguins chez les personnes notamment de votre âge et du type de traitement employé.
POUR ALLER Une consultation au Centre d’étude et de conservation des

PLUS LOIN
œufs et du sperme humains (CECOS) le plus proche de chez EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER
Consultez le site À L’ÉQUIPE MÉDICALE
vous peut vous être proposée. Cette structure spécialisée
internet des
CECOS assure le recueil et la conservation des gamètes (sperma-
(cecos.org) qui tozoïdes et ovules) et des tissus germinaux (c’est-à-dire du Comment le suivi se déroule-t-il en pratique ?
propose une tissu testiculaire ou ovarien). Quels sont les professionnels chargés de mon suivi ?
liste de
questions
En outre, certains traitements provoquent des malformations Quels seront les examens nécessaires ?
fréquentes et
une information fœtales. Une grossesse est donc formellement contre-indiquée quel intervalle les consultations et les examens
À
détaillée et pendant les traitements. Une contraception adaptée doit être auront-ils lieu ?
pratique sur la
mise en place pour les couples en âge d’avoir des enfants. Elle ui contacter en cas d’apparition de symptômes
Q
préservation de
la fertilité. doit être poursuivie pendant toute sa durée et jusqu’à plusieurs entre deux consultations ?
semaines après la fin du traitement médicamenteux.
1. La chimiothérapie conventionnelle est un des traitements

principaux du cancer du pancréas. Elle peut être effectuée avant
ou après une chirurgie ou sans chirurgie préalable.
2. Les médicaments de chimiothérapie visent la destruction
de l’ensemble des cellules cancéreuses, quelle que soit leur
position dans le corps, en empêchant la division cellulaire.
Ils ont des effets possibles sur l’ensemble de l’organisme.
3. Lorsque le traitement est administré par voie intraveineuse,
une chambre implantable, par laquelle est injecté le médicament,
est installée lors d’une petite intervention chirurgicale.
Cela permet d’éviter les inconvénients de perfusions répétées
au bras.
4. Lors d’un traitement médicamenteux, il est important
de surveiller votre poids, car il faut éviter qu’il baisse.
Il faut également surveiller votre température qui peut
augmenter après certaines chimiothérapies.
LE TRAITEMENT
DE LA DOULEUR
6
DOULEURS PLEXUS CŒLIAQUE
88. D’OÙ PROVIENT LA DOULEUR ?

88. COMMENT SOULAGER LA DOULEUR ?
90. L’ALCOOLISATION DU PLEXUS CŒLIAQUE

6 LE TRAITEMENT DE LA DOULEUR
Des solutions existent pour traiter la douleur provoquée CONSULTEZ DES SPÉCIALISTES
par un cancer du pancréas. N’hésitez pas à en parler avec

Il existe des structures spécialisées Un annuaire national des structures
votre équipe médicale qui dispose de plusieurs possibilités d’évaluation et de gestion d’étude et de traitement
pour agir et calmer la douleur en proposant un traitement de la douleur. Parlez-en avec votre de la douleur chronique est
médecin qui pourra vous orienter disponible sur le site du ministère
adapté à votre situation. vers une consultation spécialisée des Solidarités et de la Santé et
dans les traitements de la douleur. accessible depuis le site e-cancer.fr
D’OÙ PROVIENT LA DOULEUR ? avoir un effet antalgique. Mais il arrive cependant que ces
traitements ne soient pas suffisants pour traiter les dou-
Le pancréas est situé à proximité d’un réseau de nerfs. Dans leurs provoquées par un cancer du pancréas. Dans certains
l’organisme, chaque organe, chaque muscle est relié à des cas, elles peuvent alors être soulagées par un traitement
nerfs qui permettent d’ordonner des actions à distance comme local appelé alcoolisation du plexus cœliaque.
une contraction ou un relâchement. Les nerfs transmettent
aussi des informations, comme la douleur en cas d’inflamma- Des techniques non médicales aident également à lutter
tion, de traumatisme ou de tumeur. contre la douleur comme la kinésithérapie, la relaxation, la
sophrologie et l’hypnose.
Ces nerfs s’organisent en faisceaux et se regroupent à cer-
tains endroits du corps pour former des ganglions nerveux. L’objectif des traitements est de supprimer la douleur ou, à
On appelle plexus un rassemblement de plusieurs de ces défaut, de l’atténuer pour la rendre supportable au quoti-
ganglions. dien, afin qu’elle altère le moins possible votre qualité de vie.
Près du pancréas, le plexus cœliaque réunit des nerfs prove- Si votre médecin ne parvient pas à vous soulager efficace-
nant de l’ensemble du système digestif. Lorsqu’un cancer se ment, il peut vous orienter vers un spécialiste du traitement
développe sur le pancréas, la tumeur s’étend parfois vers ce de la douleur (algologue) ou un centre de lutte contre la
réseau de nerfs et provoque alors des douleurs importantes. douleur.
COMMENT SOULAGER LA DOULEUR ?

D’importants progrès médicaux ont été réalisés dans le
traitement de la douleur et il existe aujourd’hui de nom-
breux médicaments permettant de la soulager : paracéta-
mol, anti-inflammatoires, dérivés de la morphine… Ces
médicaments peuvent être administrés par voie orale ou
par voie transdermique (patchs appliqués sur la peau et
changés régulièrement). De plus, la chimiothérapie peut
6 LE TRAITEMENT DE LA DOULEUR
L’ALCOOLISATION DU PLEXUS CŒLIAQUE
7
L’alcoolisation du plexus cœliaque est un traitement qui
consiste à injecter de l’alcool sur les nerfs qui émettent des
signaux de douleur. L’alcool détruit les nerfs et bloque ainsi
la propagation de la douleur.
Le traitement peut être effectué selon deux techniques dif-

férentes :
• par échoendoscopie réalisée par un gastroentérologue ;
• par injection à travers la peau sous contrôle d’un scanner*,
réalisée par un radiologue.
Après le traitement
Après le traitement, vous pouvez généralement sortir de
l’hôpital le jour même. Il peut arriver que la douleur ne dis-
paraisse pas complètement ou réapparaisse après plusieurs
semaines. Il se peut que des troubles digestifs (diarrhées)
LE SUIVI APRÈS
apparaissent à la suite de cette intervention.
LES DOULEURS PROVOQUÉES PAR LES MÉTASTASES OSSEUSES
Lorsque le cancer du pancréas peut être nécessaire pour obtenir

TRAITEMENTS
se développe, des cellules tumorales un effet antidouleur maximal. Pour SURVEILLANCE EXAMEN SOINS DE SUPPORT RÉCIDIVE
peuvent se propager aux os en savoir plus sur la radiothérapie,
et entraîner des douleurs parfois vous pouvez consulter le guide 92. LES OBJECTIFS DU SUIVI APRÈS TRAITEMENTS
difficiles à soulager par Comprendre la radiothérapie. 92. LES EXAMENS
des médicaments.
Dans certains cas, un traitement
Une radiothérapie* ciblée sur ces réalisé par un radiologue
métastases* peut être utilisée interventionnel peut être proposé.
pour soulager ces douleurs Il consiste à détruire la métastase
de façon durable. Une seule séance osseuse en la congelant
est souvent suffisante. L’effet (cryothérapie) ou en la brûlant.
antidouleur n’est pas immédiat. Un ciment adapté au corps humain
Les douleurs s’accentuent parfois peut également être utilisé pour
dans les jours qui suivent avant de consolider l’os fragilisé par
diminuer ; un délai de 4 à 6 semaines la métastase (cimentoplastie).

7 LE SUIVI APRÈS TRAITEMENTS
Après les traitements initiaux, un suivi régulier est mis QU’EST-CE QUE LE CA19-9 ?
en place. L’équipe spécialisée ayant effectué le traitement

Certaines tumeurs libèrent des Attention, il est impossible
joue un rôle essentiel dans le suivi, en lien avec votre substances dans le sang appelées d’interpréter par vous-même
médecin traitant. marqueurs tumoraux. Le principal les résultats d’analyse. Une
marqueur tumoral du cancer du concentration normale de CA 19-9
pancréas s’appelle l’antigène n’exclut pas un diagnostic de cancer
carbohydrate 19-9 (CA 19-9). et une concentration anormale peut
L’augmentation de son taux de être provoquée par une autre cause
concentration dans le sang peut comme une gêne à l’élimination
LES OBJECTIFS DU SUIVI être le signe d’une récidive ou de la bile, un diabète ou une
APRÈS TRAITEMENTS de l’apparition d’un autre cancer. pancréatite par exemple.
Le suivi a pour objectifs de :

• détecter de manière précoce tout signe de réapparition éven-
tuelle de cellules cancéreuses au même endroit ou dans une Le médecin vous indique également les symptômes qui
autre région du corps (récidive, également appelée rechute) ; doivent vous conduire à consulter en dehors des rendez-vous
• identifier tout effet indésirable tardif des traitements, notam- programmés tels que : jaunisse, prurit (démangeaisons), fièvre,
ment insuffisance pancréatique et diabète* ; frissons… Si vous ressentez des symptômes nouveaux ou inex-
• organiser les soins de support nécessaires pour rétablir et/ pliqués (fatigue, douleurs, modifications du transit, perte inex-
ou préserver au mieux votre qualité de vie. pliquée de poids ou d’appétit…), consultez votre médecin trai-
tant qui évaluera la nécessité de vous orienter vers votre équipe
hospitalière.
LES EXAMENS
Le suivi comprend des consultations au cours desquelles
votre médecin vous interroge sur d’éventuels symptômes EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER
que vous pouvez ressentir, vous examine et vous prescrit
certains examens.
Comment le suivi se déroule-t-il en pratique ?
Pendant les 5 premières années suivant le traitement, le méde- Quels sont les professionnels chargés de mon suivi ?
cin effectuera un examen clinique avec dosage du CA19-9 et de
Quels seront les examens nécessaires ?
la glycémie, à jeun, tous les 3 mois pendant 2 ans, puis tous les
6 mois pendant 3 ans. Avec la même périodicité, un scanner du quel intervalle les consultations et les examens
À
thorax et de la région abdominopelvienne devra être réalisé. auront-ils lieu ?
ui contacter en cas d’apparition de symptômes
Q
Après ces 5 premières années de suivi sans récidive ni appa- entre deux consultations ?
rition d’une nouvelle tumeur primitive, la fréquence des exa-
mens de suivi est décidée au cas par cas par l’équipe qui
vous accompagne.
LES SOINS
PALLIATIFS
8
ÉQUIPES MOBILES UNITÉ DE SOINS PALLIATIFS
ÉQUIPE INTERDISCIPLINAIRE
96. LES SOINS PALLIATIFS, QU’EST-CE QUE C’EST ?

97. EN PRATIQUE, COMMENT S’ORGANISENT CES SOINS ?
97. QUI PARTICIPE AUX SOINS PALLIATIFS ?
98. COMMENT TROUVER UNE STRUCTURE DE SOINS PALLIATIFS ?

Les soins palliatifs regroupent l’accompagnement Une hospitalisation en unité de soins palliatifs peut aussi per- BON À
SAVOIR
et les soins actifs et continus, pratiqués par une équipe mettre de soulager temporairement les patients avant un retour
Les soins
dans une unité de soins traditionnelle, voire un retour au domi-
interdisciplinaire à l’hôpital ou à domicile. Ils visent cile. Il s’agit des patients présentant des symptômes difficile-
palliatifs doivent
être discutés
à soulager la douleur, à apaiser la souffrance physique ment gérables en hospitalisation traditionnelle ou nécessitant un dès que
et morale, à sauvegarder la dignité de la personne malade temps d’accompagnement important. Le personnel soignant et nécessaire,
notamment en
les bénévoles présents dans certaines structures de soins pallia-
et à soutenir son entourage. tifs accompagnent et soutiennent également les proches.
cours de
réunions de
concertation
pluridisciplinaire
EN PRATIQUE, COMMENT (RCP).
LES SOINS PALLIATIFS, S’ORGANISENT CES SOINS ?

QU’EST-CE QUE C’EST ?
La demande de soins palliatifs peut être effectuée par
Les soins palliatifs sont des soins de support (voir page 32). Ils l’équipe médicale. Elle est aussi parfois faite directement par
peuvent être mis en place à différentes périodes de la maladie. le patient ou par un de ses proches. Dans ce cas, l’équipe de
Ils s’adressent aux personnes de tous âges confrontées aux soins palliatifs n’interviendra qu’après en avoir informé
problèmes liés à des maladies potentiellement mortelles. Pour l’équipe médicale qui suit le patient et qui, la plupart du
les personnes atteintes d’un cancer du pancréas, les soins pal- temps, a donné un accord au préalable.
liatifs sont considérés en cas de maladie trop avancée pour être
traitée par les traitements curatifs (tumeur primitive non opé- L’orientation vers les différents dispositifs de soins palliatifs se
rable ou maladie métastatique). fait en concertation entre les professionnels de santé, le patient
et ses proches. Elle dépend de leurs souhaits et des possibilités
Il y a un bénéfice à débuter précocement l’accompagnement d’accueil offertes par le lieu de soins ou le domicile.
et les soins palliatifs. Ces soins sont pris en charge par l’Assu-
rance maladie.
QUI PARTICIPE AUX SOINS PALLIATIFS ?
Au niveau physique, des soins et/ou des traitements palliatifs
permettent d’atténuer les douleurs et de soulager les autres Les équipes mobiles et les unités de soins palliatifs sont
symptômes liés à la maladie, mais ils ne suppriment pas la composées :
cause de la maladie. La radiothérapie et la chimiothérapie • de médecins, spécialistes de la gestion de la douleur et
conventionnelle, qui sont connues pour être des traitements des symptômes ;
curatifs (pour guérir), peuvent aussi être des traitements pallia- • d’infirmiers ;
tifs. Parmi les traitements interventionnels, l’endoscopie et la • d’aides-soignants ;
radiologie peuvent être utilisées dans un but purement pallia- • d’auxiliaires de vie ;
tif, pour soulager des symptômes. La chirurgie n’est plus qu’ex- • de kinésithérapeutes ;
ceptionnellement utilisée à titre palliatif. • d’orthophonistes ;
• de psychomotriciens ;
• de psychologues, à votre écoute et disponibles pour vos
proches.
9
Des bénévoles formés à l’écoute et à l’accompagnement sont
également présents dans certaines structures de soins palliatifs
et peuvent se déplacer à domicile. Ces différents intervenants
travaillent en concertation avec un rôle d’égale importance. Ils
discutent entre eux et apportent leurs compétences pour per-
mettre un accompagnement adapté au patient et à ses
besoins. Ils interviennent en lien avec le médecin traitant.
COMMENT TROUVER UNE STRUCTURE

DE SOINS PALLIATIFS ?
Des structures de soins palliatifs sont présentes dans chaque
région. Vous pouvez vous adresser à votre médecin traitant
ou au médecin de l’hôpital pour connaître la structure la
plus proche de chez vous. Leurs coordonnées sont égale-
ment disponibles :
• sur le site de la Société française d’accompagnement et
LES
de soins palliatifs (SFAP) : sfap.org
• par téléphone, auprès de la ligne « La fin de vie, et si on en
parlait ? » Une équipe de professionnels est à votre disposi-
PROFESSIONNELS
tion pour vous écouter, vous informer, vous orienter au
01 53 72 33 04 du lundi au vendredi de 10 heures à 13 heures
ET LEUR RÔLE
et de 14 heures à 17 heures Cette plateforme nationale
d’écoute vous rappelle gratuitement au numéro de votre
choix (téléphone fixe ou portable) pour répondre à vos ques-
tions. Des échanges par mail sont également possibles sur le
site parlons-fin-de-vie.fr. Ces services sont gérés par le
Centre national des soins palliatifs et de fin de vie (CNSPFV).
• sur le site de la Fédération Jeanne-Garnier, fédération des
établissements des Dames du Calvaire, federationjean-
negarnier.org
• sur le site de l’Union nationale des associations pour l’accom-
pagnement et le développement des soins palliatifs (UnASP),
unasp.org. Vous pouvez notamment trouver une carte, un
annuaire et les sites internet des associations pour l’accom-
pagnement et le développement des soins palliatifs.

9 LES PROFESSIONNELS ET LEUR RÔLE
Au cours de la maladie, vous rencontrez ou pouvez • L’assistant de service social est un professionnel du
solliciter de nombreux professionnels, que ce soit dans domaine social qui vous accompagne, vous aide dans vos
démarches et vous aide à résoudre vos difficultés écono-
l’établissement de santé dans lequel vous êtes suivi ou en miques, sociales et juridiques. Vous pouvez contacter un
ville. Ces professionnels participent à votre parcours de assistant de service social au sein de l’établissement de
soins, depuis le diagnostic de la maladie jusqu’au suivi santé où vous êtes suivi ou en ville.
après les traitements. • Le biologiste est un médecin ou un pharmacien, respon-

sable des examens de biologie médicale ou des analyses
médicales (analyses de sang par exemple) dans un labora-
toire en ville ou à l’hôpital. Le biologiste contribue à la pré-
vention, au diagnostic, au traitement et au suivi du patient.
Votre accompagnement est global et s’effectue de manière
coordonnée entre votre médecin traitant, les professionnels • Le cadre de santé est un infirmier responsable de la coor-
de santé de proximité et l’équipe médicale hospitalière. dination de l’équipe paramédicale (infirmiers, aides-soi-
Voici, en quelques mots et par ordre alphabétique, en quoi gnants) du service d’un établissement de santé. Le cadre
consistent les activités des professionnels qui vous entourent. de santé est parfois appelé cadre infirmier ou cadre de
soins.
• L’aide-soignant participe à vos soins et à votre bien-être
en collaboration avec les infirmiers. • Le chirurgien viscéral et digestif est un médecin qui pra-
tique des opérations chirurgicales pour traiter les affec-
• L’anatomopathologiste, ou pathologiste, est un médecin tions ou les pathologies qui touchent les organes de l’ab-
qui examine au microscope les cellules et les tissus préle- domen et le tube digestif. Il peut notamment diagnostiquer
vés au cours d’une biopsie ou d’une chirurgie. Son rôle est un cancer, enlever une tumeur, des tissus ou des organes
déterminant pour le diagnostic et l’orientation du choix atteints, assurer le fonctionnement correct d’un organe,
des traitements lors de la réunion de concertation pluridis- remédier à certaines complications. Il peut également
ciplinaire (RCP). effectuer la pose de la chambre implantable.
• L’anesthésiste-réanimateur est un médecin chargé de • Le diététicien dépiste la dénutrition en partenariat avec
vous endormir ou de vous insensibiliser lors d’une opéra- l’équipe soignante (dont les médecins spécialisés en nutri-
tion chirurgicale. Avant l’opération, il vous examine au tion clinique) et guide les choix alimentaires en fonction
cours d’une consultation préanesthésique afin de détermi- des effets indésirables liés aux traitements. Sur prescrip-
ner la technique d’anesthésie la plus appropriée. Pendant tion médicale, il adapte la gestion des problèmes nutri-
l’intervention, il effectue et surveille l’anesthésie. Il assure tionnels provoqués par le cancer et ses traitements.
ensuite votre suivi en salle de réveil et traite la douleur
éventuelle. L’anesthésiste-réanimateur peut également • Le gériatre est un médecin spécialiste des patients âgés.
effectuer la pose de la chambre implantable. Les affections concernées sont aussi bien physiques que
mentales, fonctionnelles et sociales. Le gériatre propose
une approche globale qui va de la prévention jusqu’à la fin
de vie, en passant par les soins aigus, les soins chroniques manuellement ou à l’aide d’appareils, et vous apprend
et la réhabilitation. Il évalue la fragilité des patients, identi- des gestes ou des techniques qui permettent de remédier
fie les pistes d’amélioration avant traitement et corrige les à vos déficits.
polymédications (les prescriptions trop nombreuses de
médicaments). Il contribue au choix des traitements et au • Le médecin du travail veille à la prévention de la santé et
suivi de leur tolérance. Le gériatre intervient dans les éta- à la sécurité au travail, notamment en surveillant les condi-
blissements hospitaliers, dans les établissements médico- tions d’hygiène, les risques de contagion et la santé phy-
sociaux, dans les réseaux de santé ou dans le secteur sique et mentale des travailleurs : stress, fatigue, maladie
ambulatoire. professionnelle… Il statue sur l’aptitude à reprendre le tra-
vail et peut faciliter un aménagement de poste et du
• L’hépatogastroentérologue est un médecin spécialiste de temps de travail. Le médecin du travail est le plus souvent
l’appareil digestif. Il traite les maladies de l’œsophage, de salarié d’un service interentreprises de santé au travail.
l’estomac, de l’intestin grêle, du côlon, du rectum, de l’anus,
du foie, du pancréas ou encore de la vésicule biliaire. Il peut • Le médecin généraliste vous accompagne dans vos dif-
avoir une compétence en endoscopie interventionnelle, férents problèmes de santé dans une approche globale,
pour diagnostiquer avec certitude la tumeur pancréatique médicale et médico-sociale. Il coordonne les acteurs de
(biopsie sous échoendoscopie) et traiter certaines compli- proximité (infirmier, kinésithérapeute…). Concernant les
cations mécaniques du cancer (ictère par compression de la cancers, il a un rôle très important pour la prévention, le
voie biliaire, rétrécissement du duodénum). dépistage et le diagnostic, pendant les traitements et lors
de la surveillance après les traitements. Il est en lien avec
• L’infirmier diplômé d’État est chargé de réaliser des soins l’établissement de santé par des contacts téléphoniques,
et d’administrer les traitements prescrits par le médecin. Il des comptes rendus et des courriers médicaux. Il est en
assure le confort et l’hygiène de la personne soignée et a un général choisi comme médecin traitant. Si besoin, il
rôle d’information, de prévention, d’éducation à la santé et accompagne également votre entourage.
de surveillance auprès des patients. Il exerce son activité au
sein d’un établissement de soins ou en libéral. Dans certains • Le médecin traitant est le médecin que vous avez choisi
centres, un infirmier coordinateur assure la coordination du et déclaré auprès de votre caisse d’assurance maladie. Il
parcours de soins des malades pendant la phase active du coordonne vos soins, vous guide vers d’autres profession-
traitement. nels de santé, gère votre dossier médical et assure une
prévention personnalisée. Le médecin traitant est souvent
• L’interne en médecine est un médecin en fin de formation un médecin généraliste, mais ce peut être un autre spécia-
de spécialité universitaire. Il examine et suit les patients liste. Il peut être conventionné ou non, exercer dans un
hospitalisés et prescrit des examens et des traitements cabinet, à l’hôpital ou dans toute autre structure de soins.
sous la supervision d’un médecin titulaire.
• Le médecin nutritionniste est spécialiste des troubles et
• Le kinésithérapeute, ou masseur-kinésithérapeute, aide des maladies de la nutrition. Certains sont spécialisés en
à rééduquer différentes parties du corps grâce à des mou- nutrition clinique et pourront intervenir en cas de dénutri-
vements adaptés et à des massages. Sur prescription tion. Par exemple, si vous n’êtes plus capable de vous ali-
médicale, le masseur-kinésithérapeute réalise des actes, menter à hauteur de vos besoins, le médecin nutritionniste
pourra vous proposer un support nutritionnel aussi appelé • Le pédicure-podologue est le spécialiste du pied : il en
« nutrition artificielle ». évalue l’état clinique, met en œuvre les traitements des
affections de la peau et des ongles et y pratique des soins
• L’oncologue, ou cancérologue, est un médecin spécialiste d’hygiène. Il peut réaliser différentes orthèses en cas de
des cancers et de ses traitements. Ce peut être un spécia- nécessité. Avec ces soins, il peut prévenir les complica-
liste de la chimiothérapie (oncologue médical), un spécia- tions liées à certains traitements médicamenteux tels que
liste de la radiothérapie (oncologue radiothérapeute), un le syndrome mains-pieds ou la fragilisation des ongles.
spécialiste d’organe (hépatogastroentérologue…) ou un
chirurgien, spécialisé en cancérologie. •L
e psychiatre est un médecin spécialiste des maladies
mentales et des troubles psychologiques (dépression ou
• Le pharmacien exerce en ville (pharmacien officinal) ou anxiété en réaction à la maladie, difficultés relationnelles
dans un établissement de santé (pharmacien hospitalier). Il ou de comportement, troubles cognitifs…). Comme tout
travaille en collaboration étroite avec les autres profession- médecin, il peut prescrire des médicaments. Lorsqu’il travaille
nels de santé. Il est notamment chargé d’analyser la pres- en cancérologie, il est généralement appelé oncopsychiatre.
cription des médicaments et d’autres produits de santé, de
les préparer et de les délivrer. Selon les besoins du patient, •L
e psychologue est un professionnel spécialiste de l’écoute
le pharmacien donne toute information utile à leur bon et formé à aider des personnes en situation de souffrance
usage et leur mode d’action, leur mode d’administration, les psychique. Il assure un soutien et un suivi psychologique par
précautions d’emploi, les éventuels effets indésirables, les des entretiens individuels avec le patient ou son entourage
conseils hygiénodiététiques associés, etc. Le pharmacien ou en groupe. Lorsqu’il travaille en cancérologie, on parle
peut également vous accompagner dans le suivi de votre aussi de psycho-oncologue ou d’oncopsychologue.
traitement (pharmacie clinique), participer aux séances
d’éducation thérapeutique et faciliter les liens ville-hôpital • Le radiologue est un médecin qui interprète des images
en réalisant la « conciliation thérapeutique » à l’entrée et à la du corps ou d’organes effectuées lors d’examens de radio-
sortie de l’hôpital. La conciliation médicamenteuse permet, logie tels qu’un scanner, une IRM ou une échographie.
lors d’une nouvelle prescription, de prendre en compte tous Son rôle est déterminant pour le diagnostic et l’orientation
les médicaments pris et à prendre par le patient. du choix des traitements lors de la réunion de concerta-
• Il est en mesure de créer, avec votre accord, votre dossier tion pluridisciplinaire (RCP). Il peut être amené à réaliser
pharmaceutique (DP), qui recense les médicaments qui des actes médicaux à visée diagnostique ou thérapeu-
vous ont été délivrés au cours des quatre derniers mois. tique grâce aux techniques d’imagerie médicale. On parle
Cela facilite l’identification d’interactions entre les médica- alors de radiologie interventionnelle. Il est assisté par un
ments et permet une meilleure continuité des traitements, manipulateur de radiologie qui est la personne qui vous
notamment lors des hospitalisations. accueille, pose la perfusion pour injecter le produit de
•À l’hôpital, le pharmacien est également responsable de la contraste d’un scanner ou d’une IRM, puis vous installe
préparation des médicaments anticancéreux injectables qui dans la machine. C’est elle aussi qui réalise l’acquisition
seront administrés. Il peut aussi, lorsque vous n’êtes pas hos- des images, en collaboration avec le radiologue.
pitalisé, vous dispenser certains médicaments dits « de rétro-
cession » qui ne sont pas disponibles en officine de ville.
10
• Le sexologue est un professionnel formé à la sexologie. Il
répond à vos questions et vous aide, vous ou votre parte-
naire, à gérer les difficultés sexuelles, y compris celles liées
à la maladie et ses traitements. Ce peut être un médecin
(un gynécologue, un urologue, un psychiatre), un psycho-
logue, etc. N’hésitez pas à parler de sexualité avec votre
médecin traitant qui pourra vous orienter vers un profes-
sionnel formé.
• La socio-esthéticienne apporte une aide à la qualité de

vie des personnes malades par des conseils en image cor-
porelle et des soins esthétiques : coiffure, maquillage,
manucure, soins de confort, etc.
• Le spécialiste de la douleur, ou algologue, est un profes-

sionnel formé spécifiquement sur les traitements de la dou-
leur. La maladie ou ses traitements provoquent souvent des
douleurs modérées ou intenses. L’algologue les traite par
DÉMARCHES
diverses méthodes. Ces spécialistes travaillent habituelle-
ment en équipe pluridisciplinaire au sein de structures spé-
cialisées.
SOCIALES ET
ADMINISTRATIVES
ALD REMBOURSEMENTS TRAVAIL
108. LES DÉMARCHES À EFFECTUER

109. L’ALD ET LA PRISE EN CHARGE DE VOS SOINS
110. LA VIE PROFESSIONNELLE PENDANT LES TRAITEMENTS
111. SE FAIRE ACCOMPAGNER PAR UN ASSISTANT DE SERVICE SOCIAL

10 DÉMARCHES SOCIALES ET ADMINISTRATIVES
Avec la maladie, des changements peuvent survenir N’oubliez pas tous les documents nécessaires à la constitu-
dans votre vie personnelle, familiale et professionnelle. tion des dossiers : certificat médical, arrêt de travail, indem-
nités de Sécurité sociale, attestation d’ALD, carte Vitale et
Vous devez effectuer différentes démarches carte de mutuelle, etc. Vous pouvez également en effectuer
administratives et sociales afin de concilier au mieux des photocopies.
votre parcours de soins et votre vie quotidienne.
L’ALD ET LA PRISE EN CHARGE
DE VOS SOINS
LES DÉMARCHES À EFFECTUER Qu’est-ce que l’ALD ?
Selon la définition de l’Assurance maladie, une affection de
Selon votre cas personnel, les démarches à effectuer à l’an- longue durée (ALD) est une maladie qui nécessite un suivi et
nonce du diagnostic sont : des soins prolongés (plus de 6 mois) ainsi que des traite-
ments coûteux, ouvrant droit à une prise en charge à 100 %.
• rencontrer votre médecin traitant afin qu’il remplisse la Le cancer fait partie des affections de longue durée.
demande de prise en charge à 100 % dans le cadre d’une
affection de longue durée (ALD) (voir ci-après) ; Le taux de prise en charge à 100 % concerne les soins et les
• c ontacter la Caisse d’allocations familiales (CAF) pour étu- traitements remboursables par l’Assurance maladie en rap-
dier vos droits à diverses aides ; port avec votre maladie et uniquement celle-ci. Cependant,
• prendre rendez-vous avec votre banquier pour faire un certains frais ne sont pas couverts. Il s’agit notamment du
bilan financier ; forfait hospitalier (coût de l’hébergement, de la restauration
• monter un dossier « sinistre assurance emprunteur » dans et de l’entretien des chambres pendant une hospitalisation)
le cadre d’une prise en charge de la mensualité du prêt si et des soins dont le coût dépasse le tarif de la Sécurité
cette option d’assurance a été prise au moment du prêt ; sociale. La part non remboursée par l’Assurance maladie est
• se renseigner auprès de votre mutuelle pour connaître les à votre charge ou peut être remboursée par votre assurance
éventuels dispositifs d’aide de celle-ci ; santé complémentaire si vous en avez une.
• rencontrer votre employeur pour connaître les aides mises
en place dans l’entreprise, y compris au niveau du Comité C’est votre médecin traitant qui établit le formulaire pour
social et économique (CSE), tout en préservant le secret demander votre mise en ALD. Il adresse ce document,
médical ; appelé protocole de soins, au médecin-conseil de l’Assu-
• pour les professions non salariées, se renseigner auprès de rance maladie. Après accord de ce dernier, le protocole de
la Sécurité sociale pour les indépendants. soins vous est remis et expliqué par votre médecin traitant.
Il vous informe sur la proposition de soins, sur leur durée et
Si vous en ressentez le besoin, vous pouvez réaliser ces sur vos remboursements. Dans le cadre de soins urgents,
démarches en étant accompagné d’un proche. Il peut aussi comme le cancer, le médecin de l’équipe spécialisé peut
les faire pour vous sous procuration. Vous pouvez également faire la première demande d’ALD, qui est alors valable pour
avoir recours à un assistant de service social pour vous accom- 6 mois puis est renouvelée par votre médecin traitant.
pagner dans vos différentes démarches (voir page 111).
Les frais de transport En cas d’arrêt maladie de plus de 3 mois et quelque temps
Concernant les frais de transport, votre caisse d’assurance avant la reprise du travail, une visite de préreprise est prévue
maladie peut rembourser les transports prescrits par votre par le Code du travail. Cette visite peut être demandée par
POUR ALLER POUR ALLER
PLUS LOIN médecin, lorsqu’ils sont en rapport avec des soins ou traite- vous-même, votre médecin traitant ou le médecin-conseil de PLUS LOIN
ments liés à votre affection de longue durée (ALD). Mais votre caisse d’assurance maladie. La visite s’effectue auprès Consultez
Consultez la fiche
de l’Assurance cette prise en charge à 100 % est réservée aux seuls assurés de la médecine du travail (appelée aussi service de santé au le guide
maladie en ligne dont l’incapacité ou la déficience (définies par un référentiel travail). Son but est de faciliter votre réintégration sociale et Démarches
sur ameli.fr/ de prescription) les empêchent de se déplacer par leurs professionnelle. À la suite de la visite médicale de préreprise sociales et
assures, rubrique propres moyens, en dehors des situations pouvant ouvrir du travail, il est possible de prévoir un aménagement de votre
cancer.
« Soins et
rembourse- droit à la prise en charge du transport (hospitalisation, trans- poste comme la modification de l’outillage ou des rythmes
ments », puis port en série, convocation médicale…). Dans tous les cas, de travail (temps partiel thérapeutique par exemple).
« Combien une prescription médicale de transport doit être établie au
serez-vous
préalable (sauf situation d’urgence). Pour certains trans- La visite de préreprise ne remplace pas la visite de reprise
remboursé » et
enfin « Frais de ports, une demande d’entente préalable doit être adressée du travail qui, elle, est demandée par votre employeur ou,
transport ». à la caisse d’assurance maladie. éventuellement, par vous-même et qui doit être faite dans
les 8 jours suivant votre reprise.
LA VIE PROFESSIONNELLE
PENDANT LES TRAITEMENTS SE FAIRE ACCOMPAGNER PAR
UN ASSISTANT DE SERVICE SOCIAL
La vie professionnelle est souvent perturbée par la maladie, soit
parce que vous êtes trop fatigué, soit parce que les effets indé- L’assistant de service social est là pour vous accompagner,
sirables causés par le cancer ou les traitements vous empêchent vous et vos proches, tout au long et après la maladie, et
de travailler. contribuer à améliorer vos conditions de vie sur les plans
social, sanitaire, familial, économique et professionnel. Il
Pendant les traitements, un arrêt de travail de quelques répond à vos interrogations et aux problèmes liés au cancer
semaines ou quelques mois est fréquent. Vous pouvez alors dans différents domaines :
bénéficier d’indemnités journalières qui compensent en • les problèmes administratifs ;
partie la perte de vos revenus professionnels. Les conditions • votre situation professionnelle ;
pour obtenir ces indemnités sont variables selon les statuts • les aspects financiers ;
professionnels (salarié, fonctionnaire, travailleur indépen- • la reconnaissance du cancer comme maladie profession-
dant, demandeur d’emploi, profession libérale, etc.). nelle le cas échéant ;
• l’organisation familiale ;
Pensez à prévenir votre ou vos employeurs dans un délai • le maintien ou la préparation du retour au domicile par la recher-
maximum de 48 heures par l’envoi de votre certificat d’arrêt che et la mise en place d’aides humaines ou techniques;
de travail ou du bulletin d’hospitalisation. En raison du secret • la protection des personnes (tutelle, curatelle…) ;
médical, vous n’avez pas à préciser les raisons de votre arrêt • l’accès aux soins ;
de travail. • l’orientation en services de soins de suite et de réadapta-
tion après une hospitalisation.
11
Vous pouvez contacter un assistant de service social auprès :
•d
e l’établissement de santé dans lequel vous êtes soigné ;
•d
u régime d’assurance maladie dont vous dépendez ;
•d
e votre caisse d’allocations familiales ;
•d
e votre caisse de retraite ;
•d
e votre Centre communal d’action sociale (CCAS qui
dépend de votre mairie) ;
•d
e votre conseil départemental ;
•d
es services sociaux d’entreprise s’ils existent ;
•d
u comité départemental de la Ligue contre le cancer.
QUESTIONS DE VIE
QUOTIDIENNE
SOUTIEN ADDICTION SEXUALITÉ PROCHES
114. BÉNÉFICIER D’UN SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE

115. BÉNÉFICIER D’UNE AIDE POUR L’ARRÊT D’UNE ADDICTION
117. LES AIDES À DOMICILE
118. LA VIE INTIME ET LA SEXUALITÉ
119. LES PROCHES

11 QUESTIONS DE VIE QUOTIDIENNE
La maladie et ses traitements peuvent avoir des répercussions Participer à un groupe de parole BON À
SAVOIR
sur votre vie personnelle, voire nécessiter des changements Des groupes de parole peuvent être organisés à l’initiative
Pour connaître
de l’établissement hospitalier ou d’associations. Animés par
dans vos habitudes quotidiennes. N’hésitez pas à vous faire des professionnels, ils permettent d’échanger, de rencon-
les coordonnées
des associations
accompagner. trer des personnes confrontées aux mêmes problèmes ou près de chez
aux mêmes inquiétudes. Ces groupes peuvent vous aider à vous, rendez-vous
sur e-cancer.fr/
vous exprimer, notamment sur des sujets que vous n’évo- patients-et-
quez pas forcément avec votre entourage. proches
BÉNÉFICIER D’UN SOUTIEN
PSYCHOLOGIQUE Rencontrer une association de patients
Il existe de nombreuses associations de patients ou de
La maladie peut être source de souffrance psychologique. L’an- proches de personnes malades. Leurs modes d’intervention
goisse du lendemain, la perte de repères, l’altération de sont variés, mais leur rôle est important. Elles peuvent vous
l’image du corps, la difficulté à communiquer avec ses proches apporter, ainsi qu’à vos proches, des informations et un sou-
sont autant de facteurs qui peuvent être déstabilisants et tien sur le plan humain ou social. Elles constituent aussi un
rendre vulnérable. moyen de rencontre et d’échange.
Chacun vit la maladie et les traitements de manière différente, Bénéficier d’une écoute téléphonique
selon son histoire, sa personnalité et ses relations familiales, La Ligue contre le cancer vous propose un service d’écoute
sociales, professionnelles. Dans tous les cas, il est important anonyme et confidentiel, accessible en contactant la ligne Can-
d’exprimer ses doutes et ses craintes, notamment à l’équipe cer info au 0805 123 124 (service et appel gratuits) du lundi
soignante. Vous pourrez ainsi être écouté et bénéficier, si au vendredi de 9 heures à 19 heures. Des psychologues vous
nécessaire, d’un soutien psychologique. offrent une écoute immédiate, personnalisée et adaptée.
Selon vos besoins et vos souhaits, vous pouvez être orienté

vers un professionnel, vers des groupes de parole ou vers BÉNÉFICIER D’UNE AIDE
des associations de patients. Une consultation avec le psy- POUR L’ARRÊT D’UNE ADDICTION
chologue de l’établissement dans lequel vous êtes suivi est
BON À
SAVOIR également possible, y compris pour vos proches. L’arrêt de la consommation d’alcool et de tabac ou de tout
Un médecin autre substance nocive pour la santé fait partie du traite-
de secteur 1 Consulter un professionnel ment de votre cancer. Cela permet de réduire les risques de
applique le tarif La consultation d’un psychiatre est remboursée par l’Assu- complications pendant et après les traitements. Cela dimi-
fixé par
rance maladie. En revanche, la consultation d’un psycho- nue également le risque de développer un second cancer et
convention avec
l’Assurance logue n’est prise en charge que lorsqu’elle a lieu à l’hôpital augmente les chances de survie. Si vous souffrez d’une
maladie. ou dans un centre médico-psychologique (CMP). dépendance à l’alcool et/ou au tabac, il est possible de vous
Un médecin faire aider. Plusieurs solutions existent.
de secteur 2
pratique
Des consultations gratuites avec un psychologue peuvent être
des honoraires proposées par des associations de patients ou des réseaux de Votre médecin traitant évalue votre consommation et la
libres. santé. meilleure conduite à adopter. Il vous permet ainsi de faire un
premier point sur la nécessité d’être accompagné vers un • Le site internet Tabac info service (tabac-info-service.fr)
sevrage. Il peut vous orienter au besoin vers une structure met à votre disposition une aide qui vous permettra d’être
spécialisée si une dépendance est présente. accompagné pendant votre démarche d’arrêt. Elle vise à
bien vous préparer, à éviter les rechutes et à entretenir votre
Les structures spécialisées en addictologie regroupent des motivation.
spécialistes de l’accompagnement pour l’arrêt d’une addic- • L’application mobile Tabac Info Service vous accompagne
tion (médecins, psychologues, travailleurs sociaux). Vous dans votre arrêt du tabac. Sur cette application, vous pouvez
pouvez consulter ces professionnels dans des centres de bénéficier de conseils personnalisés de tabacologues et
soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie suivre les bénéfices de votre arrêt au quotidien.
(CSAPA) ou dans des consultations hospitalières d’addicto-
logie. Selon votre état de santé, une hospitalisation dans un En cas de dépendance au tabac, vous pouvez également recou-
service spécialisé, l’unité hospitalière d’addictologie, peut rir à des traitements nicotiniques de substitution. Ces médica- BON À
être organisée. ments ont pour objectif de soulager les symptômes du sevrage SAVOIR
à la nicotine, substance addictive contenue dans le tabac. Ils sont Les traitements
Les groupes de parole permettent de rencontrer des per- disponibles sous différentes formes, notamment patchs, médicamenteux
sonnes qui ont réussi à se libérer de leur dépendance. Ils gommes à mâcher, pastilles ou encore inhalateurs. Depuis 2018, de sevrage
tabagique sont
peuvent être une aide et un soutien important tout au long plusieurs substituts nicotiniques sont remboursés par l’Assu- plus efficaces
de votre démarche. Vous pouvez vous renseigner auprès de rance maladie à hauteur de 65 %, comme n’importe quel médi- quand ils sont
votre médecin ou des associations spécialisées pour cament, à condition d’être prescrits par un professionnel de associés à un
accompagne-
connaître les groupes près de chez vous et trouver celui qui santé (médecin, infirmier, masseur-kinésithérapeute, sage-
ment par un
correspond le mieux à vos besoins. femme, médecin du travail et chirurgien-dentiste). Cette prise en professionnel
charge est de 100 % dans le cadre d’une ALD pour un cancer. de santé.
Une aide à distance est également disponible.
• La ligne téléphonique Alcool info service (N° 0980 980 930,
appel anonyme et non surtaxé, de 8 heures à 2 heures, 7 jours LES AIDES À DOMICILE
sur 7) vous apporte du soutien et vous oriente vers les diffé-
rents groupes, associations et professionnels qui peuvent Lorsque l’on suit un traitement ou que l’on rentre chez soi
vous accompagner. après une hospitalisation, il est parfois difficile de s’occuper
• Le site internet Alcool info service et sa rubrique « Comment des tâches quotidiennes. Une aide à domicile s’avère alors
me faire aider ? » vous orientent vers les personnes ou les struc- utile. Derrière ce terme, outre l’aide à domicile, on trouve
tures qui peuvent vous accompagner : a lcool-info-service.fr différents professionnels tels que l’auxiliaire de vie sociale
• La ligne téléphonique Tabac info service (N° 39 89, appel ou le technicien de l’intervention sociale et familiale.
non surtaxé, du lundi au samedi, de 8 heures à 20 heures)
vous permet de poser des questions à un tabacologue, de Ces professionnels ont diverses compétences et peuvent
bénéficier d’un soutien personnalisé et d’être orienté vers vous aider pour :
les différents groupes, associations et professionnels qui • les gestes du quotidien comme le lever, la toilette ou
peuvent vous accompagner. l’alimentation ;
• les activités domestiques comme l’entretien du logement
et du linge, les courses ou la préparation des repas ;
• les démarches administratives ; LES PROCHES POUR ALLER

PLUS LOIN
• l’organisation de la vie familiale, comme aller chercher les
Consultez
enfants à l’école. Accompagner une personne atteinte d’un cancer peut être le guide Vivre
ressenti comme une épreuve difficile. L’investissement per- auprès d’une
Il est parfois possible de bénéficier d’un soutien financier sonnel auprès d’une personne malade est éprouvant, tant personne
atteinte d’un
qui couvre une partie des frais engendrés par l’aide à domi- sur le plan physique que psychologique.
cancer.
cile. Plusieurs dispositifs existent. Ils sont conditionnés par
votre âge, votre situation ou vos ressources. Proposez à vos proches de lire ce guide qui peut les aider à
mieux comprendre la période que vous traversez.
Pour en savoir plus sur vos droits, sur les aides et sur les démar-
ches, vous pouvez notamment faire appel à l’assistant de service Des psychologues, au besoin des psychiatres, sont générale-
social de l’établissement dans lequel vous êtes suivi, au Centre ment présents dans les établissements de santé et peuvent
communal d’actions sociales de votre mairie (CCAS) ou encore accueillir en consultation autant les personnes malades que
prendre contact avec votre caisse d’assurance maladie. leurs proches. Par ailleurs, des associations d’anciens patients
et de bénévoles proposent un soutien particulier aux proches,
notamment à travers des groupes de parole. N’hésitez pas à
LA VIE INTIME ET LA SEXUALITÉ vous renseigner auprès de l’établissement où vous êtes suivi
ou de la Ligue contre le cancer.
Le cancer et ses traitements peuvent affecter divers aspects
de votre vie, dont votre vie intime et votre sexualité.
Après le diagnostic, le stress, l’inquiétude et la fatigue entraînent

souvent une baisse de désir. La sexualité ne se limite pas aux rap-
ports sexuels. Elle englobe l’affection, la tendresse, la parole…
Avec le temps, le désir revient petit à petit.
Un peu de temps peut être nécessaire pour intégrer les

conséquences physiques et psychologiques de la maladie
et de ses traitements, et pour s’y adapter. La confiance et la
communication avec votre partenaire facilitent le réappren-
tissage de la sexualité.
Demandez conseil à votre médecin ou à l’équipe médicale

pour trouver des solutions adaptées à votre situation et à
vos besoins. Des traitements médicaux peuvent diminuer
les effets indésirables des traitements. Des entretiens avec
un psychologue ou un psychiatre peuvent aider à mieux
vivre certaines situations difficiles. Vous pouvez également
consulter un sexologue.
RESSOURCES
UTILES
12
122. LA PLATEFORME CANCER INFO
124. LES ASSOCIATIONS ET AUTRES RESSOURCES
125. LES LIEUX D’INFORMATION ET D’ORIENTATION

12 RESSOURCES UTILES
Voici une liste de contacts et de ressources qui peuvent • Démarches sociales et cancer (2018) POUR ALLER
PLUS LOIN
vous être utiles tout au long de votre parcours de soins et Support d’information sur les droits sociaux, ce guide a pour
Téléchargez
but d’aider les personnes malades et leurs proches à s’orien-
après la maladie. ter dans leurs démarches auprès des différents services
ou commandez
gratuitement
sociaux et administratifs. les guides sur
le site
• Traitement du cancer et tabac, pourquoi arrêter e-cancer.fr/
patients-et-
et comment me faire aider ? (2016) proches ou
LA PLATEFORME CANCER INFO Cette brochure présente les bénéfices du sevrage taba- renvoyez le bon
gique lors des traitements anticancéreux, et les moyens qui de commande
joint à ce guide.
• Cancer info, le service téléphonique : sont à votre disposition pour arrêter de fumer.
0805 123 124 (service et appel gratuits)
Une équipe constituée de spécialistes de l’information sur • Participer à un essai clinique en cancérologie (2015)
les cancers répond à vos questions d’ordre pratique, médi- Ce guide répond aux questions que les patients peuvent se
cal ou social, du lundi au vendredi, de 9 heures à 19 heures poser lorsqu’un essai clinique leur est proposé : quel est l’objec-
et le samedi de 9 heures à 14 heures. Vous pouvez aussi tif ? Existe-t-il des risques ? Comment prendre la décision ? Etc.
accéder à un service d’écoute animé par des psychologues
et à une permanence juridique animée par des avocats (du • Qu’est-ce qu’une thérapie ciblée ? (2015)
lundi au vendredi de 9 heures à 19 heures). Ce document de deux pages permet de comprendre ce
qu’est la médecine de précision, une thérapie ciblée par
• Cancer info, la rubrique internet : rapport à la chimiothérapie classique, pourquoi et comment
e-cancer.fr/patients-et-proches sont réalisées des analyses moléculaires de la tumeur.
La rubrique Cancer info du site de l’Institut national du cancer
donne accès à des informations détaillées sur les cancers du • Comprendre la chimiothérapie (2011)
pancréas, les facteurs de risque, le diagnostic, les traitements, le Ce guide a pour but d’aider les personnes traitées par
suivi après les traitements, la vie pendant et après la maladie, les chimiothérapie à mieux comprendre le principe de ce traite-
associations près de chez vous, etc. ment, à faciliter la gestion de ses effets indésirables et à
mieux le vivre au quotidien.
Cancer info, les guides
• J’ai un cancer : comprendre et être aidé (2020) • Comprendre la radiothérapie (2009)
Ce guide offre aux patients des informations générales sur Ce guide a pour but d’aider les personnes traitées par radio-
la maladie, le déroulement du parcours de soins, les traite- thérapie à mieux comprendre le principe de ce traitement, à
ments existants et la gestion de certaines conséquences de faciliter la gestion de ses effets indésirables et à mieux le
la maladie. Il délivre également des informations sur les vivre au quotidien.
démarches à suivre (administratives, professionnelles…) et
des conseils pour mieux vivre les traitements. • Douleur et cancer (2007)
Ce guide a pour objectif de répondre aux questions des
patients sur les douleurs liées au cancer et de faciliter leur
traitement.
12 RESSOURCES UTILES
• Vivre pendant et après un cancer (2007) sibiliser les médecins à la détection précoce du cancer du
Ce guide a pour but d’accompagner le patient dans les chan- pancréas. Pour contacter l’association : contact@espoir-
gements que peuvent entraîner la maladie et ses traitements, pancreas.info
sur le plan psychologique, émotionnel, relationnel ou familial.
• Alcool info service
• Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer Information, aide, soutien, orientation vers des profession-
(2006) nels et des structures spécialisés en alcoologie.
Ce guide a pour objectif de permettre aux proches de mieux Appel anonyme et confidentiel de 8 heures à 2 heures, 7 jours
cerner le rôle qu’ils peuvent jouer auprès de la personne sur 7.
malade. Tél. : 0 980 980 930 (appel non surtaxé)
alcool-info-service.fr
• Fatigue et cancer (2005)
Ce guide a pour objectif d’aider les patients et leurs proches • Tabac info service
à comprendre les causes de la fatigue associée au cancer et Information et aide à l’arrêt du tabac, du lundi au samedi,
à faciliter son traitement. de 8 heures à 20 heures.
Tél. : 39 89 (appel non surtaxé)
tabac-info-service.fr
LES ASSOCIATIONS
ET AUTRES RESSOURCES
LES LIEUX D’INFORMATION
• La Ligue contre le cancer ET D’ORIENTATION
La Ligue contre le cancer apporte aux malades et à leurs POUR ALLER
proches un soutien moral, psychologique, matériel et Il existe des lieux d’information pour les malades et leurs PLUS LOIN
financier. Elle édite également des brochures d’informa- proches animés par des professionnels qui accompagnent Pour connaître
tion sur des thèmes variés comme la sexualité et le cancer les personnes tout au long de la maladie ou les accueillent les coordonnées
ou l’alimentation pendant les traitements. Elle est présente ponctuellement, selon leur choix. de ces lieux
d’information,
partout en France à travers ses 103 comités départemen- connectez-vous
taux. Pour connaître et accéder à ses services : appelez le Leur rôle est d’informer, écouter et orienter. Ils ne font ni dia- sur e-cancer.fr/
0 800 940 939 (service et appel gratuits) ou connectez-vous gnostic ni pronostic* et leurs services sont gratuits. patients-et-
proches,
sur ligue-cancer.net
rubrique
Certains établissements de santé accueillent des ERI (Espaces ressources
• Espoir pancréas de rencontres et d’information). Les bénévoles des comités utiles,
Espoir pancréas est la première association française regrou- départementaux de la Ligue contre le cancer animent des ou appelez
Cancer info au
pant des patients atteints de cancers du pancréas et leurs espaces Ligue partout en France. Les Accueils Cancer de la 0805 123 124
proches, afin de les accompagner et les aider à mieux ville de Paris et les AIRES Cancer (dans la région Hauts-de- (service et appel
comprendre et appréhender la maladie. L’association pro- France) proposent également un soutien psychologique, gratuits).
pose de faire entendre la voix et le ressenti des malades et social, personnel et familial.
de donner la parole aux familles et aux proches. Elle a éga-
lement pour objectif d’informer le grand public et de sen-
GLOSSAIRE
Ce glossaire définit les termes scientifiques que vous

pouvez entendre tout au long des traitements.

GLOSSAIRE
A
une fatigue, une pâleur et un le fonctionnement rénal (on dit ÉCHOGRAPHIE
essoufflement, surtout à l’effort. aussi la fonction rénale). examen qui permet de regarder
l’intérieur du corps à travers
D
ARTÈRE MÉSENTÉRIQUE la peau à l’aide d’ultrasons
SUPÉRIEURE (vibrations non audibles par
ADÉNOCARCINOME gros vaisseau qui alimente le l’oreille humaine). Le médecin
type de cancer qui se développe pancréas et l’intestin en sang fait glisser sur la zone du corps
à partir des cellules épithéliales riche en oxygène. à examiner une sonde qui
d’une glande. DIABÈTE produit des ultrasons. Quand ils
B
maladie caractérisée par un excès rencontrent des tissus, ceux-ci
ALBUMINE de sucre (glucose) dans le sang. sont renvoyés vers la sonde sous
protéine fabriquée par le foie, forme d’écho. Capté par un
mais également apportée par DÉVASCULARISER ordinateur, l’écho est transformé
certains aliments, notamment cesser d’alimenter en sang, via en image sur un écran.
le lait et l’œuf. L’albumine est la BILE les vaisseaux sanguins, une partie
principale protéine de transport liquide sécrété par le foie, mis du corps, comme un organe ENZYME
dans le sang. Elle transporte en réserve transitoirement dans par exemple. Cette action protéine présente dans les cellules
des substances de petite taille la vésicule biliaire, puis versé peut être faite par radiologie et ayant pour fonction de faciliter
qui, seules, seraient éliminées dans l’intestin où il contribue à la interventionnelle ou chirurgie. les réactions chimiques qui s’y
par les reins, dont les hormones digestion des graisses. produisent. Par exemple, lors de
(en particulier les hormones DUODÉNUM la digestion, ce sont des enzymes
C
liposolubles), la bilirubine, le partie de l’intestin située juste après qui accélèrent la décomposition
calcium ou encore des acides l’estomac et avant l’intestin grêle. et la transformation des aliments
gras. Elle sert également à assurer avant leur absorption.
E
le passage de l’eau du sang
G
vers les cellules. Dans le sang, le
taux d’albumine est abaissé en CANAL CHOLÉDOQUE
cas notamment de dénutrition, canal qui traverse la tête du
d’affection hépatique ou de pancréas et qui conduit la bile
syndrome néphrotique, maladie produite par le foie vers les ÉCHOENDOSCOPIE
rénale qui est responsable d’une intestins. examen qui associe une GANGLION LYMPHATIQUE
fuite des protéines dans les urines. échographie à une endoscopie. petit renflement sur le trajet des
CRÉATININE Elle permet de déterminer vaisseaux lymphatiques. Souvent
ANÉMIE molécule produite par les précisément les limites disposés en chaîne ou en amas,
diminution du nombre de muscles et éliminée par les reins. d’une tumeur du pancréas et les ganglions sont soit superficiels
globules rouges dans le sang, La mesure de la créatinine dans d’effectuer des biopsies pour (dans le cou, l’aisselle, l’aine),
qui se traduit notamment par le sang est utilisée pour évaluer l’analyser et en préciser le type. soit profonds (dans le pelvis,
GLOSSAIRE
M
l’abdomen, le thorax). Ils assurent également de numération IRM
un rôle essentiel dans la protection formule sanguine (NFS). examen d’imagerie médicale qui
du corps contre les infections aide au diagnostic du cancer, à
ou les cellules cancéreuses. Les HORMONE l’évaluation de l’efficacité d’un
ganglions peuvent être atteints substance produite par certaines traitement ou au suivi après la
par des cellules cancéreuses. glandes de l’organisme comme fin des traitements. Une IRM MÉTASTASE
le pancréas. Les hormones permet d’obtenir des images tumeur formée à partir de
GLANDE agissent sur le développement précises de l’intérieur du corps cellules cancéreuses qui se
organe dont la fonction est de ou le fonctionnement d’un grâce à l’utilisation d’un aimant sont détachées d’une première
fabriquer certaines substances organe. Il existe un grand et d’ondes électromagnétiques. tumeur (tumeur primitive) et
libérées ensuite, soit dans le sang nombre d’hormones, qui Cet examen est utilisé pour qui ont migré par les vaisseaux
(glande endocrine), soit dans des sont indispensables au bon examiner n’importe quelle partie lymphatiques ou les vaisseaux
organes creux, notamment le fonctionnement du corps. du corps : les organes (tels que sanguins dans une autre partie
tube digestif, ou à l’extérieur de Chaque hormone a une ou le cerveau, le foie, les poumons, du corps où elles ont proliféré.
l’organisme (glande exocrine). plusieurs fonctions précises, le pancréas, par exemple), mais
Le pancréas est une glande comme stimuler la croissance, aussi les vaisseaux sanguins, la
P
endocrine et exocrine qui gérer le stress, contrôler la moelle épinière, les os et les
produit respectivement des fertilité, réguler la température articulations.
hormones (insuline, glucagon) du corps, etc. Parfois, elles
indispensables au bon stimulent la croissance des
L
fonctionnement de l’organisme cellules cancéreuses.
et des enzymes nécessaires à la PANCRÉATECTOMIE
I
digestion des protides et des ablation d’une partie du
lipides. pancréas (voire de tout le
pancréas).
LYMPHE
H
liquide le plus souvent PÉRITOINE
IMMUNOTHÉRAPIE translucide qui transporte est une membrane qui tapisse
traitement médicamenteux certains globules blancs l’intérieur de l’abdomen
qui vise à stimuler les défenses (lymphocytes) et évacue certains et recouvre les organes
immunitaires de l’organisme déchets produits par les cellules. abdominaux (côlon, estomac,
HÉMOGRAMME contre les cellules cancéreuses. La lymphe circule dans des foie, pancréas, etc.).
examen biologique réalisé sur vaisseaux, appelés vaisseaux
un prélèvement sanguin et qui INSULINE lymphatiques. Elle est issue du PRONOSTIC
permet de mesurer la qualité hormone produite par le sang. appréciation de l’évolution
et la quantité des différentes pancréas qui diminue la quantité d’une maladie et de son issue.
cellules sanguines ; on parle de glucose dans le sang. Le pronostic est établi en se
GLOSSAIRE
R T
référant à la situation propre stratégies de diagnostic, de
du patient et à l’évolution traitement et de suivi les mieux
habituellement observée adaptées selon le type de cancer
chez de nombreuses autres et son stade. L’élaboration des
personnes présentant une recommandations s’appuie sur
maladie identique à un stade RADIOGRAPHIE l’analyse des essais cliniques TEP-TDM (TOMOGRAPHIE
identique. examen qui permet d’obtenir internationaux et sur l’avis PAR ÉMISSION DE POSITONS –
des images d’une partie du d’experts. On parle parfois de TOMODENSITOMÉTRIE)
PROTHÈSE BILIAIRE corps à l’aide de rayons X, par RPC (recommandation pour examen de médecine nucléaire
(OU STENT BILIAIRE) exemple du thorax. Une radio la pratique clinique) ou de qui aide au diagnostic du cancer,
élément tubulaire, en plastique est un examen d’imagerie. référentiel de bonnes pratiques. à l’évaluation de l’efficacité d’un
ou en métal, destiné à rétablir un traitement ou au suivi après la fin
S
flux biliaire normal dans la voie RADIOTHÉRAPIE des traitements. Il est aussi appelé
biliaire en cas de compression traitement local du cancer qui a TEP-scanner, simplement TEP
par un cancer de la tête du pour but de détruire les cellules ou bien PET scan. La TEP-TDM
pancréas. Il est habituellement cancéreuses au moyen de rayons nécessite une injection dans le
mis en place par voie tout en préservant au mieux les sang d’un produit faiblement
endoscopique, sinon par voie tissus sains voisins. SCANNER radioactif qui, après un temps
radiologique. également appelé d’attente, va s’accumuler
RATE tomodensitométrie, abrégée en dans les cellules cancéreuses.
PROTHÈSE DUODÉNALE organe essentiel du système TDM, cet examen radiologique Les rayonnements émis par
(OU STENT DUODÉNAL) lymphatique, situé dans la partie permet d’obtenir des images du ce produit vont être captés
élément tubulaire, en plastique gauche de l’abdomen près de corps en coupes fines au moyen par l’appareil de TEP afin de
ou en métal, destiné à rétablir l’estomac et de la queue du de rayons X. Les images sont localiser les éventuelles cellules
un passage digestif normal pancréas. Il a pour principaux reconstituées par ordinateur (en cancéreuses dans l’organisme.
dans le duodénum en cas de rôles de détruire les cellules 2 voire en 3 dimensions), ce qui Cette localisation est facilitée par
compression par un cancer de sanguines en fin de vie et de permet une analyse précise de les images de tomodensitométrie
la tête du pancréas. Il est mis en participer à la défense de différentes régions du corps. (TDM) acquises simultanément
place par voie endoscopique. l’organisme contre certaines Le terme scanner désigne aussi pendant l’examen.
infections bactériennes. l’appareil utilisé pour réaliser cet
examen. THÉRAPIE CIBLÉE
RECOMMANDATION ensemble de médicaments
DE BONNES PRATIQUES conçus pour bloquer la
document destiné à aider croissance ou la propagation
les professionnels de santé des cellules tumorales en
à proposer au patient les interférant avec des altérations
GLOSSAIRE
moléculaires ou avec des localisée sans altérer les tissus

mécanismes qui sont à l’origine voisins. Les tumeurs malignes
de leur développement ou de (ou cancéreuses) ont tendance
leur dissémination. Cette action à envahir les tissus voisins et à
dite « ciblée » permet d’agir plus migrer dans d’autres parties du
spécifiquement sur les cellules corps, produisant des métastases.
tumorales et ainsi de limiter les
V
dommages induits aux cellules
normales. Elles ont toutefois des
effets indésirables spécifiques.
TISSU
ensemble de cellules qui VAISSEAU LYMPHATIQUE
assurent une même fonction, canal par lequel circule
comme le tissu musculaire ou le la lymphe. Les vaisseaux
ANNEXES
tissu osseux, par exemple. lymphatiques relient les
ganglions lymphatiques entre
TRONC CŒLIAQUE eux pour former le système
artère volumineuse destinée lymphatique, impliqué dans la
aux organes abdominaux (foie, défense de l’organisme. 136. ANNEXE 1. LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE
142. ANNEXE 2. LES EXAMENS DU BILAN PRÉTHÉRAPEUTIQUE
estomac pancréas, rate), entourée
de nombreux nerfs organisés en VEINE MÉSENTÉRIQUE
plexus (plexus cœliaque) et située SUPÉRIEURE
immédiatement en arrière du vaisseau situé à proximité du
pancréas. pancréas qui amène le sang (mal
oxygéné) provenant de l’intestin
TUMEUR à la veine porte, qui elle-même
grosseur plus ou moins conduit ce sang au foie.
volumineuse due à une
multiplication excessive de VÉSICULE BILIAIRE
cellules normales (tumeur petite poche attachée sous le
bénigne) ou anormales (tumeur foie qui concentre et stocke
maligne ou cancéreuse). Les transitoirement la bile qu’il
tumeurs bénignes (comme les produit jusqu’à ce qu’elle soit
grains de beauté, les verrues, libérée dans l’intestin lors de la
etc.) se développent de façon digestion.

ANNEXE 1. LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE

LES EXAMENS DU BILAN
DIAGNOSTIQUE EXAMENS OBJECTIFS
SCANNER THORACOABDOMINOPELVIEN : SYSTÉMATIQUE

Le tableau ci-dessous présente les examens le plus souvent • Examen indolore qui permet, • Faire le diagnostic de la tumeur
réalisés et leurs objectifs. L’ordre dans lequel ils sont effectués à l’aide de rayons X, de réaliser et souvent, affirmer sa nature
peut varier d’une personne à l’autre. Ils ne sont pas tous sys- des images du thorax, maligne (adénocarcinome
tématiques et, si besoin, d’autres peuvent vous être propo- de l’abdomen (qui contient pancréatique).
sés. Cette étape peut sembler longue, mais un bilan précis les organes du système digestif) • Préciser la taille de la tumeur et
est indispensable pour vous proposer un traitement adapté. et de la région pelvienne (vessie, sa localisation dans le pancréas.
utérus, ovaires, prostate, • Évaluer l’extension du cancer
rectum). On parle aussi sur les organes voisins
de tomodensitométrie, abrégée et à distance du pancréas :
LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE
en TDM. développement de la tumeur
EXAMENS OBJECTIFS • Pendant l’examen, un produit sur des vaisseaux sanguins à
de contraste (contenant proximité du pancréas, présence
EXAMEN CLINIQUE : SYSTÉMATIQUE de l’iode) est injecté pour de métastases éventuelles, etc.
• Examen (auscultation, palpation • Faire un bilan de votre état visualiser les vaisseaux sanguins Cela contribue au choix
de l’abdomen, etc.) par général. et mieux distinguer du traitement.
un médecin généraliste ou les éventuelles anomalies • Évaluer la résécabilité de la
• Détecter des signes éventuels
un gastroentérologue, réalisé dans les organes. tumeur, c’est-à-dire déterminer
d’un cancer du pancréas
dans le cadre d’une consultation et d’extension à des organes si la tumeur peut être retirée
médicale qui comprend voisins (foie, péritoine, etc.). complètement par chirurgie.
également un entretien avec • S’informer sur vos antécédents
le patient. médicaux personnels ÉCHOGRAPHIE ABDOMINALE : NON SYSTÉMATIQUE,
et familiaux et sur vos prescrite si la réalisation d’un scanner n’est pas possible rapidement
traitements en cours. • Examen indolore qui permet • Visualiser la tumeur.
• Recenser vos facteurs de risque de regarder l’intérieur du corps • Détecter une dilatation
(dont le tabac, l’alcool, à travers la peau. Le médecin des canaux qui transportent
le surpoids). fait glisser sur l’abdomen la bile (cholédoque), provoquée
une sonde qui produit par la tumeur.
des ultrasons (vibrations non • Repérer une extension
audibles par l’oreille humaine). du cancer sur d’autres organes
Quand ils rencontrent des tissus, de l’abdomen (sur le foie
les ultrasons sont renvoyés vers par exemple).
la sonde sous forme d’écho.
• Guider la biopsie d’éventuelles
Capté par un ordinateur, l’écho
métastases hépatiques.
est transformé en image
sur un écran.
LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE

EXAMENS
EXAMENS OBJECTIFS ET DESCRIPTIONS OBJECTIFS
IRM PANCRÉATIQUE : NON SYSTÉMATIQUE, éventuellement prescrite BIOPSIE : SYSTÉMATIQUE (sauf en cas de tumeur résécable d’emblée)
en alternative ou en complément du scanner thoracoabdominopelvien
• Prélèvement d’un échantillon • Récupérer des échantillons
• L’IRM pancréatique est un • Visualiser la tumeur, préciser de tissu qui semble anormal. de tissus qui semblent
examen d’imagerie qui associe sa taille et sa localisation dans • Sur le pancréas, la biopsie est anormaux pour les analyser
un puissant aimant et des ondes le pancréas, ses conséquences réalisée en même temps que et déterminer s’ils sont de
radio pour obtenir des images sur les canaux biliaires. l’échoendoscopie. L’aiguille nature cancéreuse ou non (voir
« en coupe » du pancréas. • Préciser le diagnostic qui sert au prélèvement est examen anatomopathologique).
d’adénocarcinome pancréatique, déployée par l’endoscope, • Ces échantillons peuvent
lorsque les images du scanner puis guidée jusqu’à la tumeur. également être conservés
sont douteuses. • En cas de métastase (hépatique après l’opération dans une
• Détecter des métastases le plus souvent), elle peut bibliothèque de tumeurs
hépatiques. être faite sous guidage (tumorothèque), en vue
échographique. de recherches ultérieures.
ÉCHOENDOSCOPIE ASSOCIÉE À UNE BIOPSIE : NON SYSTÉMATIQUE
EXAMEN ANATOMOPATHOLOGIQUE : SYSTÉMATIQUE
• Examen de l’intérieur • Déterminer précisément
(après une biopsie ou une exérèse)
de l’abdomen à l’aide les relations entre la tumeur et
d’une sonde d’endoscopie les vaisseaux sanguins • Examen des tissus ou des • Examen indispensable pour
(ou endoscope). Il est réalisé à proximité du pancréas. cellules prélevés lors de la diagnostiquer de façon certaine
par un gastroentérologue, • Déterminer si une intervention biopsie ou lors de la chirurgie. un cancer. Il permet d’étudier
généralement sous anesthésie par chirurgie est réalisable. • Cet examen est réalisé à l’œil les caractéristiques des cellules
générale. • Cet examen permet également nu puis au microscope par de la tumeur (histologie,
• Le médecin insère l’endoscope d’effectuer des prélèvements un médecin spécialiste appelé altérations moléculaires
par la bouche et le fait glisser (biopsie pancréatique). anatomopathologiste si besoin) et d’identifier
jusque dans l’intestin. Au bout ou anatomocytopathologiste des facteurs pronostiques tels
de l’endoscope, une sonde ou pathologiste. que la taille de la tumeur,
d’échographie permet d’obtenir • Selon les situations, une analyse un envahissement ganglionnaire
des images de l’intérieur d’éventuelles altérations éventuel, la distance entre
de l’abdomen depuis l’intestin. moléculaires est effectuée la tumeur et les marges
dans un échantillon de tumeur. de résection.
LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE LES EXAMENS DU BILAN DIAGNOSTIQUE

EXAMENS EXAMENS
ET DESCRIPTIONS OBJECTIFS ET DESCRIPTIONS OBJECTIFS
BILAN BIOLOGIQUE : SYSTÉMATIQUE EXAMENS POUR ÉVALUER L’EXTENSION DU CANCER

• Avant de débuter les traitements, • Fournir des renseignements IRM HÉPATIQUE : SYSTÉMATIQUE, prescrite avant toute pancréatectomie
on mesure dans le sang : sur l’état de santé général, • L’IRM hépatique est un examen • L’IRM permet, en complément
- la quantité et la qualité vérifier qu’il n’y a pas de contre- d’imagerie qui utilise un puissant du scanner de déterminer si des
des différentes cellules sanguines indications à certains examens aimant et des ondes radio pour métastases se sont développées
(on parle de numération formule ou traitements. obtenir des images « en coupe » dans le foie, car elles sont
sanguine (NFS) ou encore • Le dosage du CA 19-19 du foie. parfois invisibles au scanner.
d’hémogramme*) ; peut donner une indication
- le taux de créatinine* qui sur la présence d’une tumeur PONCTIONS ET BIOPSIES DES MÉTASTASES : NON SYSTÉMATIQUE
permet de vérifier le bon et l’évolution de la maladie. • Une biopsie des lésions • Déterminer si les lésions visibles
fonctionnement du rein ; En revanche, cette mesure hépatiques est effectuée avant sur le foie sont des métastases
- la clairance de la créatinine n’a pas une valeur diagnostique une intervention chirurgicale (en les différenciant d’un abcès,
pour apprécier la vitesse parfaite, car un cancer de résection en cas de doute par exemple).
de filtration du rein ; du pancréas peut se développer quant à la nature métastatique • Déterminer si des métastases
- le taux de certaines enzymes ou évoluer sans que le taux des lésions. ganglionnaires lombo-aortiques
et protéines fabriquées par le foie de CA 19-9 augmente. • Une biopsie des ganglions sont présentes.
(transaminases, albumine*, etc.) À l’inverse, il existe d’autres lymphatiques lombo-aortiques
pour évaluer l’état de la fonction causes d’augmentation du CA est effectuée si les examens
hépatique ; 19-9 (gêne à l’élimination d’imagerie laissent supposer
- la glycémie, c’est-à-dire de la bile, diabète, autres). une atteinte de ces ganglions.
la quantité de glucose (sucre)
présent dans le sang. TOMOGRAPHIE PAR ÉMISSION DE POSITONS (TEP-TDM*
• La prise de sang permet aussi ou TEP Scan) : NON SYSTÉMATIQUE
de mesurer dans certains cas
• Examen indolore qui permet • Repérer des foyers de cellules
le taux de concentration d’un
de réaliser des images « en cancéreuses partout dans
marqueur tumoral appelé CA
coupe » du corps entier, après le corps si le scanner (TDM)
19-9, l’antigène carbohydrate
injection dans le sang d’un traceur et/ou l’IRM sont insuffisants
19-9. Il s’agit d’une protéine
faiblement radioactif. Ce traceur pour les détecter ou
sécrétée par certaines cellules
a la particularité de se fixer sur les caractériser.
cancéreuses du pancréas.
les cellules cancéreuses. La TEP-
TDM fournit des images de la
répartition du traceur et donc des
cellules cancéreuses dans tout le
corps, visualisables par ordinateur.
une atteinte de ces ganglions.
ANNEXE 2. LES EXAMENS DU BILAN PRÉTHÉRAPEUTIQUE
ANNEXE 2. MÉTHODE ET RÉFÉRENCES

LES EXAMENS DU BILAN
PRÉTHÉRAPEUTIQUE Ce guide fait partie de Cancer info, la plateforme d’information
de référence à destination des malades et des proches. Cette
plateforme est développée par l’Institut national du cancer en
LES EXAMENS DU BILAN PRÉTHÉRAPEUTIQUE partenariat avec la Ligue contre le cancer. Elle vise à rendre
EXAMENS accessible une information validée pour permettre au patient
OBJECTIFS
ET DESCRIPTIONS d’être acteur de son parcours de soins. Les contenus de Can-
ÉVALUATION CLINIQUE ET NUTRITIONNELLE INITIALE : cer info sont élaborés à partir des recommandations destinées
SYSTÉMATIQUE aux professionnels de santé et selon une méthodologie rigou-
• Calcul de l’IMC : indice de masse • Un bon équilibre nutritionnel est reuse, basée sur un groupe de travail pluridisciplinaire asso-
corporelle qui se calcule en indispensable avant le début ciant professionnels et usagers. Ils sont régulièrement mis à
divisant le poids d’une personne du traitement, car il conditionne jour en fonction des avancées médicales et réglementaires.
par sa taille au carré (poids le pronostic*. Cette évaluation
en kg/taille en m x taille en m). permet d’identifier un état Sources de référence
• Dosage dans le sang des taux de dénutrition et d’y remédier
• Cancers du pancréas, du diagnostic au suivi,
d’albumine, de préalbumine par des mesures adaptées.
collection Outils pour la pratique des médecins
et de CRP.
généralistes, INCa, 2020.
• Conduites à tenir devant des patients atteints
ÉVALUATION GÉRIATRIQUE : SYSTÉMATIQUE POUR LES PERSONNES d’adénocarcinome du pancréas, collection
ÂGÉES DE PLUS DE 75 ANS Recommandations et référentiels, INCa, septembre 2019.
• Tests G8, VES 13, FOG, etc. • Cette évaluation en • Estimations nationales de l’incidence
• Il s’agit de tests visant cancérologie permet d’adapter et de la mortalité par cancer en France métropolitaine
à dépister la fragilité du les traitements anticancéreux
entre 1990 et 2018, INCa, février 2019.
patient reposant sur plusieurs et de prendre en compte
les spécificités des personnes
• Bénéfices de l’activité physique pendant et après
composantes dont :
- l’autonomie motrice ; âgées. cancer – Des connaissances scientifiques aux repères
- l’auto-évaluation de son état pratiques, INCa, mars 2017.
de santé ; • Arrêt du tabac dans la prise en charge du patient atteint
- le nombre de médicaments de cancer – Systématiser son accompagnement, INCa,
pris au long cours, leurs mars 2016.
indications et les risques
d’interactions ;
- l’évaluation nutritionnelle ;
Participants
- l’état des fonctions cognitives ;
Le groupe de travail a été constitué avec la contribution de :
- l’état psychologique. • L’Association de chirurgie hépato-bilio-pancréatique
et transplantation hépatique (ACHBT)
• La Société d’imagerie abdominale et digestive (SIAD)
• La Société française de radiologie (SFR)
• La Société nationale française de gastro-entérologie
(SNFGE)
MÉTHODE ET RÉFÉRENCES
• La Société française d’endoscopie digestive (SFED) Institut national du cancer

• La Fédération française de cancérologie digestive (FFCD) Rédaction et coordination
• La Société française de chirurgie digestive (SFCD) • Marianne Duperray, directrice, direction
• La Société française de médecine nucléaire (SFMN) des Recommandations et du Médicament
• La Société française de pathologie (SFP) • Nadia Krim, chargée de missions, département
• L’Association francophone pour les soins Bonnes pratiques, direction des Recommandations
oncologiques de support (AFSOS) et du Médicament
• L’Association française des infirmier(e)s • Hélène Thiollet, chargée de projets, département
en cancérologie (AFIC) Bonnes pratiques, direction des Recommandations
et du Médicament (jusqu’en février 2020)
Ont participé au groupe de travail
• Pr Jean-Baptiste Bachet, gastroentérologue, oncologue Conformité aux recommandations
digestif, Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris • Dr Marie de Montbel, département Bonnes pratiques,
• Pr Jean-Frédéric Blanc, hépato-gastroentérologue, direction des Recommandations et du Médicament
oncologue digestif, Hôpital Haut-Lévêque (CHU Bordeaux), • Sophie Negellen, pharmacien, conseillère Médicament,
Pessac direction des Recommandations et du Médicament
• Dr Cédric Boucherat, pharmacien d’officine, Livry-Gargan
• Pr Emmanuel Buc, chirurgien digestif, CHU Estaing
(CHU Clermont-Ferrand), Clermont-Ferrand
• Dr Clément Charra, médecin généraliste, Ladoix Serrigny
• Pr Christelle de la Fouchardière, oncologue médical,
Centre Léon Bérard, Lyon
• Pr Florence Huguet, oncologue radiothérapeute,
Hôpital Tenon, Paris
• Sylvie Lozano, cadre de santé formateur, Institut
de Formation en Soins Infirmiers, Étampes
• Anne-Marie Ollitrault, infirmière en hôpital de jour
en oncologie, hématologie et médecine, Hôpital
Pierre-le-Damany, Lannion
• Nicole Rama, infirmière stomathérapeute, cadre de santé,
Saint-Jean
• Dr Marcel Ruetsch, médecin généraliste, Dessenheim
• Pr Alain Sauvanet, chirurgien digestif, CHU Beaujon, Clichy
• Pr Jean-Pierre Tasu, radiologue, Hôpital de la Milétrie (CHU
Poitiers), Poitiers
• Pr Marie-Pierre Vullierme, radiologue, CHU Beaujon,
Clichy
• Dr Myriam Wartski, médecin nucléaire, Hôpital Cochin,
Paris
AUTRES GUIDES DISPONIBLES
UNE COLLECTION À VOTRE • Comprendre la chimiothérapie (2011)

DISPOSITION POUR VOUS INFORMER • La polypose adénomateuse familiale (2011)
• Les traitements du cancer invasif du col de l’utérus (2011)
Les guides • Les traitements du cancer du foie (2011)
• J’ai un cancer, comprendre et être aidé (2020) • Les tumeurs du cerveau (2010)
• Les traitements des cancers du côlon (mis à jour en 2020) • Traitements du cancer et chute des cheveux (2009)
• Les traitements des cancers du rectum (mis à jour en 2020) • Comprendre la radiothérapie (2009)
• Les traitements des cancers de l’ovaire (mis à jour en 2020) • Douleur et cancer (2007)
• Les traitements des cancers de la thyroïde (mis à jour en 2020) • Comprendre la nutrition entérale (2007)
• Les traitements du cancer du pancréas (mis à jour en 2020) • La radiothérapie (2007)
• Comprendre les lymphomes non hodgkiniens • Vivre pendant et après un cancer (2007)
(avec France Lymphome Espoir) (2019) • Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer (2006)
• Les traitements des cancers des voies aérodigestives • Fatigue et cancer (2006)
supérieures (2018)
• Démarches sociales et cancer (mis à jour en 2018) Les fiches
• Les traitements des cancers du poumon (2017) • L’IRM (l’imagerie par résonance magnétique)
• Les traitements du mélanome de la peau (2016) • Le scanner
• Les traitements du cancer de la prostate (2016) • La scintigraphie osseuse
• La participation de mon enfant à une recherche • La TEP-TDM (au 18F-FDG)
clinique sur le cancer (en partenariat avec la SFCE • La stomie digestive
et l’Espace éthique - Région Île-de-France) (2016) • Les soins palliatifs
• Participer à un essai clinique en cancérologie (2015) • La consultation d’oncogénétique
• Comprendre le myélome multiple (2015)
• La prise en charge de la leucémie lymphoïde
chronique (2015)
• Les traitements des cancers de l’œsophage (2015)
• Comprendre le lymphome hodgkinien (en partenariat
avec France Lymphome Espoir) (2015)
• Qu’est-ce qu’une thérapie ciblée ? (2015)
• Les traitements des cancers du testicule (2014)
• Les traitements des cancers de la vessie (2014)
• Les traitements des cancers de l’estomac (2014) À TÉLÉCHARGER OU À COMMANDER GRATUITEMENT
• Mon enfant a un cancer : comprendre et être aidé
-cancer.fr, rubrique « Catalogue des publications ».
(en partenariat avec la Société française de lutte contre
les cancers et leucémies de l’enfant et de l’adolescent
@ eAccédez à notre catalogue en ligne en quelques clics
en scannant le QR code.
(SFCE)) (2014)
• Les traitements des cancers du sein (2013) Bon de commande présent dans ce guide,

• Les traitements du cancer du rein (2013) à compléter et à renvoyer à l’adresse indiquée.
• Les traitements du cancer de l’endomètre (2013)
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ACCOMPAGNER DURANT VOTRE PARCOURS DES DÉMARCHES, AIDES ET SOLUTIONS,
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SEPTEMBRE 2020 ion
J’AI UN Qui sont

J’AI UN CANCER : COMPRENDRE ET ÊTRE AIDÉ
Qu’est-ce qu’un cancer ? vos principaux
CANCER :
interlocuteurs
administratifs ?
Quelles sont
GUIDES PATIENTS
COMPRENDRE
J’ai un cancer : comprendre et être aidé
les étapes de votre
Ce guide a pour objectif de vous accompagner, vous et vos proches,
tout au long de votre parcours de soins et après la maladie. Qui sont les
parcours de soins ?
D’autres guides et fiches d’information existent et sont à votre disposition professionnels qui Quels sont
vos droits pendant
ET ÊTRE AIDÉ
et validés par des spécialistes, ces documents garantissent vous accompagnent Quels congés
au quotidien ? l’hospitalisation ? pour le proche
Comment
Votre situation face au cancer étant unique, ces informations ne remplacent qui vous
sont choisis vos
des supports pour vos échanges avec vos spécialistes, mais aussi accompagne ?
traitements ?
pour vous permettre d’ouvrir le dialogue avec vos proches.
Que mettre en place Quelle prise
pour faciliter votre en charge financière
vie quotidienne ? de vos soins ? Comment s’organise
la reprise du travail ?
Quel suivi après Quels sont

Pour vous informer sur la prévention, votre cancer ? vos revenus pendant Puis-je contracter
un arrêt de travail ? un prêt bancaire
après la maladie ?
GUIJUKCEA20
Dans quels cas le

cancer est-il reconnu
comme maladie
professionnelle ?
« Grâce aux explications fournies « La lecture de ce guide, qui
par ce guide sur mon parcours de soins, a été remis à ma mère lorsqu’elle « Ce guide m’a permis d’y voir plus clair
mes traitements et sur certains mots médicaux, a appris sa maladie, m’a permis dans les démarches administratives. »
j’ai pu communiquer plus facilement de comprendre ce qu’elle vivait « En lisant ce guide, j’ai appris que
avec mon équipe soignante. » et de l’accompagner au mieux. » Fabienne K., 65 ans. j’avais droit à un congé pour accompagner
Michel H., 71 ans. Sandra M., 41 ans. ma femme malade. »
Laurent V., 54 ans.
À TÉLÉCHARGER OU À COMMANDER GRATUITEMENT
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de commande présent dans ce guide,
à compléter et à renvoyer à l’adresse indiquée. Pour commander ce guide, voir encadré ci-contre.
L’Institut national du cancer (INCa) est l’agence d’expertise sanitaire et scien- Pour en savoir plus et télécharger/commander
tifique en cancérologie chargée de coordonner la lutte contre les cancers en gratuitement ce guide :
France.
0805 123 124

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Ce guide a été publié avec le soutien financier

de la Ligue contre le cancer.
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Édité par l’Institut national du cancer (INCa)
Tous droits réservés - Siren 185 512 777
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Ce document doit être cité comme suit : © Les traitements des cancers du pancréas, collection
Guides patients Cancer info, INCa, septembre 2020.
Réalisation : INCa
Illustrations : Pierre Bourcier
Du fait de la détention, par des tiers, de droits de propriété intellectuelle, toute reproduction inté- Impression : CIA GRAPHIC
grale ou partielle, traduction, adaptation des contenus provenant de ce document (à l’exception ISBN : 978-2-37219-752-6
des cas prévus par l’article L122-5 du code de la propriété intellectuelle) doit faire l’objet d’une
demande préalable et écrite auprès de la direction de la communication de l’INCa.
ISBN net : 978-2-37219-753-3
Ce document est téléchargeable sur e-cancer.fr DEPÔT LÉGAL JUIN 2021

0 805 123 124
SEPTEMBRE 2020
LES
LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS

TRAITEMENTS
GUIDES PATIENTS
DES CANCERS
Les traitements des cancers du pancréas
Ce guide a pour objectif de vous informer et de répondre largement
aux questions que vous vous posez sur les traitements des cancers du pancréas.
D’autres guides et fiches d’information existent et sont à votre disposition
DU PANCRÉAS
et validés par des spécialistes, ces documents garantissent

Votre situation face au cancer étant unique, ces informations ne remplacent
des supports pour vos échanges avec vos spécialistes, mais aussi pour
vous permettre d’ouvrir le dialogue avec vos proches.
Pour vous informer sur la prévention,

GUIPANCRÉAS21

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SEPTEMBRE 2020

LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS

D’autres guides et fiches d’information existent et sont à votre disposition

La survenue de la maladie provoque d’importants bouleversements.

Pour vous informer sur la prévention,

L’Institut national du cancer (INCa) est l’agence d’expertise sanitaire et scien-

Ce guide peut également être utile à vos proches et les

QUE CONTIENT CE GUIDE ?

0 805 123 124

Concrètement, vous trouverez dans ce guide des explica-

Les cellules cancéreuses ont tendance à s’étendre aux tissus*

UN CANCER LES TRAITEMENTS LA CHIRURGIE

LES PROTHÈSES LA CHIMIOTHÉRAPIE LE TRAITEMENT

8 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS

ŒSOPHAGE Le pancréas est une glande* du système digestif. Il est situé

CANAL DE Le pancréas est un organe allongé qui comporte trois par-

L’intérieur du pancréas est parcouru par un réseau de canaux

Le canal de Wirsung rejoint le canal cholédoque qui traverse

L’ANATOMIE DU PANCRÉAS canal traversant un renflement de l’intestin, l’ampoule de

TRONC EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER

ARTÈRE Où le cancer est-il situé exactement ?

QUEUE Quelle est sa gravité ?

CANAL DE WIRSUNG Le pancréas produit notamment des hormones qui régulent la

LE DÉVELOPPEMENT D’UN CANCER LES PRÉDISPOSITIONS GÉNÉTIQUES AUX CANCERS DU PANCRÉAS

Des cellules cancéreuses peuvent également se détacher

• une faiblesse généralisée ; Un scanner thoracoabdominopelvien est ensuite systémati-

Retrouvez tous les examens du bilan diagnostique page 136

LES TUMEURS BÉNIGNES DU PANCRÉAS

LES POINTS À RETENIR

20 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS

Ces caractéristiques sont déterminées grâce au bilan dia-

Un bilan préthérapeutique (voir en annexe page 142) est sys-

QUELLE ACTIVITÉ PHYSIQUE PRATIQUER ? QUE PENSER DES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES ?

LES POINTS À RETENIR

1. Votre traitement est adapté à votre cas personnel

38. DANS QUELS CAS LA CHIRURGIE EST-ELLE INDIQUÉE ?

36 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS

La chirurgie consiste à retirer la partie du pancréas EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER

Quel que soit votre état nutritionnel (dénutri ou non) et

Splénopancréatectomie gauche (SPG)

La queue du pancréas est au voisinage immédiat d’un autre

QUE SE PASSE-T-IL APRÈS l’intervention. De plus, le port de bas anti-thrombose (appe-

Il existe également un risque de thrombose veineuse, ou

des antibiotiques, et parfois une intervention de radiologie LES EXTRAITS PANCRÉATIQUES

Lorsqu’une partie de l’estomac est retirée (lors d’une duodé-

n Orale : il s’agit de compléments (sonde abouchée directement

1. La chirurgie du pancréas, lorsqu’elle est réalisable,

52 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS

Le gastroentérologue insère un tube souple appelé endos-

L’hospitalisation après intervention dure en général moins

D’autres techniques existent pour installer la prothèse biliaire,

60. DANS QUELS CAS UNE CHIMIOTHÉRAPIE EST-ELLE INDIQUÉE ?

58 GUIDE CANCERINFO LES TRAITEMENTS DES CANCERS DU PANCRÉAS

Un traitement médicamenteux, la chimiothérapie EXEMPLES DE QUESTIONS À POSER

à quoi sert une chimiothérapie ? Comment se déroule-t-elle concrètement ? Avec quels

gramme personnalisé de soins (PPS). Le médecin qui vous général le nécessite.

LA CHAMBRE IMPLANTABLE CATHÉTER CENTRAL

GROS PLAN DU BOÎTIER SOUS LA PEAU CATHÉTER VISIBLE

répétés. Par l’embout du cathéter, il est possible d’injecter les SOMMAIRE

ARTÈRE Où le cancer est-il situé exactement ?

QUEUE Quelle est sa gravité ?

1. Votre traitement est adapté à votre cas personnel

n Orale : il s’agit de compléments (sonde abouchée directement

1. La chirurgie du pancréas, lorsqu’elle est réalisable,

1. La chimiothérapie conventionnelle est un des traitements

après les traitements. • Le biologiste est un médecin ou un pharmacien, respon-

• La socio-esthéticienne apporte une aide à la qualité de

• Le spécialiste de la douleur, ou algologue, est un profes-

• les démarches administratives ; LES PROCHES POUR ALLER

• La Société française d’endoscopie digestive (SFED) Institut national du cancer

UNE COLLECTION À VOTRE • Comprendre la chimiothérapie (2011)