Travail À FFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF de LPDLED
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nouvelle de ma vie, en un jour ou deux, avec légèreté et plaisir. […] je m’étais alors trouvé
moi-même, comme on dit, j’avais trouvé mon ton, la distance ironique à l’égard du monde
et de ma propre vie, bref, mon chemin de romancier […]
Kundera, 1991 « Note de l’auteur pour la première édition tchèque de Risibles amours
après la libération du pays de l’occupation russe »
Assez logiquement, les nouvelles, et la finesse qui caractérise leur réalisation, sont les
prémisses des romans de Milan Kundera.
[…] il constitue donc, en raison de son caractère fondateur, le tout premier livre de l’œuvre
de Milan Kundera, son « opus 1 », celui dans lequel s’expriment pour la première fois son
art et sa voix de romancier, et qui contient en germe une large part de la matière
thématique et formelle qu’il explorera dans ses romans futurs. […]
[…] à ses yeux, la nouvelle n’est pas « ontologiquement » différente du roman, dont elle
représente simplement la « petite forme ».
Ricard insiste également sur le caractère unifié du point de vue thématique concernant
RA.
Livre de découverte, livre inaugural, RA est aussi celui que Kundera considérera comme
son livre le plus heureux, un livre de bonne humeur […] Bien qu’il tienne surtout à des
raisons personnelles, ce bonheur témoigne aussi du climat de toute l’époque pendant
laquelle le livre a été écrit, c’est-à-dire les dix années précédant le Printemps de Prague.
[…]
[…] la couleur si unique d’un livre comme RA, cette grâce euphorique qui l’éclaire du
début à la fin, sont à la fois un témoignage et un effet du climat de liberté et de création
fervente sous lequel se déroule cette période aussi intense que brève de l’histoire récente
de la Tchécoslovaquie.
[…] à partir de 1986, les sept récits de Risibles Amours ne sont plus identifiés, en page de
titre, comme des « nouvelles » […], ils seront même désignés, « à la manière des romans,
comme les différentes parties d’un seul tout ».
C’est donc officiellement incorrect d’appeler cet ouvrage un recueil de nouvelles, car
Milan Kundera a désiré former une cohérence entre les nouvelles qui les rapprocheraient
davantage de chapitres d’un seul et unique roman, que d’unités distinctes rassemblés en
un ouvrage.
Cependant…
[…] pour lui, l’ouvrage se présente bel et bien, même dans sa version définitive, « comme
un recueil de nouvelles »
« Martin est capable de choses dont je suis incapable. D’accoster n’importe quelle
femme dans n’importe quelle rue. Je dois avouer que depuis que je le connais (et cela fait
pas mal de temps), j’ai beaucoup profité de son talent, car j’aime les femmes tout autant
que lui mais je n’ai pas son impétueuse audace. En revanche, Martin a commis la faute
de réduire l’accostage à un exercice de virtuosité devenu une fin en soi. De sorte qu’il se
compare souvent, non sans une certaine amertume, à l’attaquant généreux passant des
balles sûres à son coéquipier qui marque ainsi des buts faciles et récolte une gloire bon
marché. »
Dès le premier paragraphe du premier chapitre de la nouvelle, le personnage de Martin,
dragueur invétéré dans la quarantaine, compare la maîtrise de la séduction et la manière
dont il parvient à en faire profiter son ami, à un joueur de football réalisant une superbe
passe décisive à son coéquipier. Seulement, bien qu’il soit à l’initiative de ce
rapprochement sportif, il ressent une certaine aigreur à comparer la séduction au
football. Cet art de la séduction, de l’obtention des femmes, est devenu pour lui une
nécessité bien trop sérieuse pour être comparée avec un jeu de balle.
Cet art, il le met en situation à plusieurs reprises dans le récit. Dès la rencontre inaugurant
la nouvelle des deux amis sur la terrasse d’un café, Martin aperçoit une jeune femme, et
la voyant quitter le café, oblige son ami à se lever et payer précipitamment, pour éviter à
devoir courir après la jeune femme dans la rue. Il emprunte le précieux livre de son ami
pour l’enfoncer dans le sac de la demoiselle, dans le but d’engager une conversation avec
celle-ci. Il tente de jouer l’homme . Son ingéniosité ne trompe pourtant personne ? Après
avoir fait brievemment connaissance et convenu d’un rendez-vous, la jeune femme
souhaite rendre l’ouvrage à son propriétaire. Martin s’empresse de l’en empêcher.
S’il enfonce le livre dans le sac de la jeune fille, ce n’est pas pour se transformer en
gentleman. Tout ce qu’il souhaite, c’est s’assurer que la jeune femme lui soit redevable.
En effet, elle se retrouve obligée à garder temporaire le livre, et donc, de revoir Martin et
son ami pour leur rendre l’ouvrage.
Comme un brillant technicien, Martin effectue un drible efficace pour se mettre sur la
voie du but. Ce geste est pensé, et l’aidera à conclure l’action finale.