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Dans la même collection

Le Banquet, Librio n° 76
Discours de la méthode, Librio n° 299
Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité, Librio
n° 340
Apologie de Socrate, Librio n° 635
Le Dico de la philo, Librio n° 767
La philo est un jeu, Librio n° 860
Les Copies idéales du bac philo, Librio n° 1005
Comment réussir son bac philo, Librio n° 1006
Les Dix Philosophes incontournables du bac, Librio n° 1019
Gorgias, Librio n° 1075
Discours de la servitude volontaire, Librio n° 1084
Du contrat social, Librio n° 1085
Traité sur la tolérance, Librio n° 1086
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Les Plus Grands


Mythes de Platon
expliqués par David Simonetta

Inédit
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© E.J.L., 2014
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Sommaire

Introduction........................................................................ 7

1. L’allégorie de la caverne (La République, livre VII).............. 17


Analyse................................................................................ 17
Le texte................................................................................ 22
2. L’anneau de Gygès (La République, livre II)........................ 27
Analyse................................................................................ 27
Le texte................................................................................ 33
3. Le mythe d’Aristophane (Le Banquet)............................... 37
Analyse................................................................................ 37
Le texte................................................................................ 44
4. Le mythe de l’attelage ailé (Phèdre).................................. 51
Analyse................................................................................ 51
Le texte................................................................................ 58
5. Le mythe d’Er (La République, livre X)............................... 71
Analyse................................................................................ 71
Le texte................................................................................ 78

Index thématique................................................................. 87

Bibliographie....................................................................... 91
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Introduction

Resté célèbre pour avoir critiqué avec violence les illusions de


la poésie et de l’art figuratif, Platon est aussi le philosophe qui
a écrit parmi les plus beaux textes littéraires de l’histoire de la
philosophie. Appelant à chasser Homère et ses fables de la cité
idéale, il a cependant entrecoupé ses propres œuvres de mythes,
et mélangé ainsi le muthos au logos, le mythe à la raison.
Comment comprendre ces paradoxes ? Que révèlent-ils de la
pensée de Platon ? Ce recueil compile certains des plus beaux et
des plus célèbres mythes inventés par Platon ; mais avant d’en
commencer la lecture, il peut être utile d’expliquer pourquoi
Platon a écrit ces mythes, alors même qu’il s’est montré extrê-
mement critique à l’égard de l’art en général et des mythes en
particulier.

Qu’est-ce qu’un mythe ?


Un mythe est un récit traditionnel que l’on raconte à l’intérieur
d’une société donnée, dans des lectures publiques, au théâtre ou
dans les familles (les nourrices ou les grands-mères racontaient
ces histoires aux enfants). Les mythes se définissent avant tout
par leur sujet : ils parlent des dieux, de la genèse du monde et des
exploits de héros légendaires qui se situent dans un temps qui
n’est pas le nôtre. Le mythe est donc une histoire, c’est-à-dire un
récit, avec des péripéties, des événements, une chronologie, mais
cette histoire ne se situe pas dans l’Histoire, c’est-à-dire dans l’His-
toire humaine telle qu’elle peut être retracée par les historiens, à
l’aide de documents et de témoignages fiables. L’histoire racontée
par les mythes se situe en général à l’origine des temps, ou bien à
la fin des temps, par exemple dans les récits qui décrivent la des-
cente des âmes aux Enfers.
Si l’on trouve des mythes au cœur de la plupart des sociétés
humaines, au point que certains ethnologues ont pu y voir une
constante anthropologique, il est clair que chaque société a

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produit des mythes qui lui sont propres : Zeus, Athéna, Apollon,
Dionysos sont des noms éternellement attachés à la Grèce
antique, et les récits qui narrent les aventures de ces dieux font
partie intégrante de la vie religieuse de cette société.

Les mythes : œuvres des poètes


Puisque les mythes prétendent expliquer la création du monde
et de l’homme par les dieux, on pourrait les comparer aux récits
de la Genèse dans les religions du Livre. Pourtant il existe une
différence essentielle entre les mythes grecs et nos textes reli-
gieux : ces mythes étaient l’œuvre de poètes et notamment des
deux poètes les plus célèbres dans la Grèce antique : Homère
et Hésiode. Un des tout premiers historiens grecs, du v e siècle
avant J.-C., Hérodote, a écrit :

« Quelle est l’origine de chacun de ces dieux ? Ont-ils tou-


jours existé ? Quelles formes avaient-ils ? Voilà ce que les
Grecs ignoraient hier encore, pour ainsi dire. Car Hésiode
et Homère ont vécu, je pense 400 ans tout au plus avant
moi ; or ce sont leurs poèmes qui ont donné aux Grecs la
généalogie des dieux et leurs appellations, distingué les
fonctions et les honneurs qui appartiennent à chacun, et
décrit leurs figures1. »

On estime aujourd’hui que le jugement d’Hérodote est un peu


exagéré, mais il témoigne bien de l’importance de ces deux poètes
dans la vie religieuse en Grèce à cette époque : ils étaient consi-
dérés comme les interprètes des réalités divines. Quand Platon et
ses contemporains font référence à Homère et à Hésiode, ils les
appellent les « théologiens », c’est-à-dire, littéralement, ceux qui
tiennent un discours sur les dieux.
C’est ce qui explique la renommée extraordinaire de ces poètes
à cette époque, mais aussi les critiques dont ils ont fait l’objet.
Dès la fin du vie siècle avant J.-C. se développe en effet une
opposition parfois violente à Homère et Hésiode que l’on accuse
d’avoir tenu un discours mensonger sur les dieux. Ces histoires

1. Hérodote, L’Enquête, II. 53, trad. par A. Barguet, Gallimard, coll. « Folio »,
1985, t. 1.

8
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rocambolesques de dieux jaloux, cruels, vengeurs, sont-elles bien


conformes à la nature du divin ou ne sont-elles que de vulgaires
fictions ? Quand Hésiode raconte l’histoire du jeune Cronos,
venant castrer son propre père Ouranos à la serpe, quand Homère
montre des dieux en pleurs (Iliade XVIII, 54) ou pris de fou rire
(Iliade I, 595), on peut avoir l’impression que la recherche de l’effet
dramatique prévaut contre la piété et le souci de la vérité. Bref,
une déformation de la réalité au profit du sensationnel.
Diogène Laërce, dans ses Vies des philosophes (VIII, i, 21), nous
dit qu’une légende circulait en Grèce à cette époque : le philo-
sophe et mathématicien Pythagore, descendu aux Enfers, aurait
vu « l’âme d’Hésiode liée, hurlante, à une colonne d’airain, et celle
d’Homère suspendue à un arbre, avec des serpents autour d’elle,
en punition de ce qu’ils avaient dit des dieux ». Cette légende
circule au moment où commence à se développer un mouve-
ment critique, particulièrement répandu parmi les élites intel-
lectuelles et scientifiques. Le philosophe Xénophane s’insurge
contre ces récits populaires donnant une représentation anthro-
pomorphique des dieux : non seulement ces dieux ressemblent
à des hommes, mais ils ressemblent aux pires des hommes ! Ils
pillent, ils violent, ils dévorent leurs enfants, ils se trompent les
uns les autres. Héraclite, un autre philosophe qui a eu une impor-
tance majeure dans la formation intellectuelle du jeune Platon,
trouve pour sa part aberrant que l’on demande à des poètes de
nous éclairer sur notre passé et nos origines – « autorités qui ne
méritent aucune confiance ».
À bien des égards, Platon s’inscrit dans cette tradition critique :
il est sans doute celui qui a formulé les attaques les plus violentes
à l’égard d’Homère, au point de déclarer dans La République qu’il
faut le bannir, lui et ses œuvres, de la cité idéale, en raison de son
influence néfaste sur les croyances des plus jeunes. Le procès
qu’il fait des mythes est le procès de la poésie, ou plus exactement
le procès des poètes en tant qu’ils s’estiment compétents pour
parler du divin, qu’ils se présentent comme des « théologiens ».

Le vieux différend entre la philosophie et la poésie


Lorsqu’on a en tête ces quelques éléments historiques, on
comprend mieux pourquoi Platon écrit, au livre X de La République,
qu’il existe un « vieux différend », une vieille querelle, entre la

I ntroduction 9
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Bibliographie

Éditions des œuvres de Platon et textes de référence


Platon, La République, trad. par R. Baccou, Paris, Flammarion,
coll. « GF », 1966
Platon, Le Banquet, trad. par P. Vicaire, Paris, Les Belles Lettres,
1992 et Librio, 2013
Platon, Phèdre, trad. par É. Chambry, Paris, Flammarion, coll.
« GF », 1992
Hérodote, L’Enquête, II. 53, trad. par A. Barguet, Gallimard, coll.
« Folio », 1985, t. 1
Stendhal, « Rome, Naples, Florence », Voyages en Italie, Paris, Gal-
limard / La Pléiade, 1989

Et pour aller plus loin


Brisson (Luc), Introduction à la philosophie du mythe, 1 : Sauver les
mythes, Paris, Vrin, coll. « Essai d’art et de philosophie », 1996
Brisson (Luc) et Meyerstein (F. Walter), Puissance et limites de la
raison, le problème des valeurs, Paris, Les Belles Lettres, coll.
« L’âne d’or », 1995
Brochard (Victor), « Les Mythes dans la philosophie de Platon »,
Études de philosophie ancienne et de philosophie moderne, Paris,
Vrin, coll. « Bibliothèque d’histoire de la philosophie », 1954
Détienne (Marcel), L’Invention de la mythologie, Paris, Gallimard,
coll. « Bibliothèque des sciences humaines », 1981
Droz (Geneviève), Les Mythes platoniciens, Paris, Seuil, coll.
« Points sagesses », 1992
Frutiger (Perceval), Les Mythes de Platon, Paris, Alcan, 1933
Kremer-Marietti (Angèle), « Platon et le mythe », Revue de l’ensei-
gnement philosophique, n° 3 de la 31e année, fév.-mars 1981
Mattéi (Jean-François), Platon et le miroir du mythe, de l’âge d’or à
l’Atlantide, Paris, PUF, coll. « Thémis Philosophie », 1996

91
Pradeau (Jean-François), Les Mythes de Platon, choix de textes et
présentation, Paris, Flammarion, coll. « GF », 2004
Robin (Léon), Platon, Paris, PUF, 2009
Schuhl (Pierre-Maxime), La Fabulation platonicienne, Paris, Vrin,
1968
Vernant (Jean-Pierre), « Raisons du mythe », Mythe et société en
Grèce ancienne, Paris, Maspero, 1974
Vidal-Naquet (Pierre), Le Chasseur noir, formes de pensées et formes
de société dans le monde grec, « Textes à l’appui », Paris, La
Découverte, 1991

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