Documents Complémentaire Olympe
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« Quelles formes ont prises les combats en faveur du droit des femmes à l’égalité face au pouvoir des
hommes ? »
Si tous les combats luttent contre la même image, traditionnelle et renforcée par la conception religieuse, de
la femme, épouse et mère, soumise, fidèle et dévouée, ils ont mis l’accent sur des contenus différents en
fonction du contexte historique dans lequel ils se livrent.
Les violences de la Révolution française, par exemple, ont mené aux revendications de droits civiques, là où,
dans les salons mondains des XVIIème et XVIIIème siècles, les Précieuses et les femmes cultivées ont
d’abord voulu voir leurs talents reconnus et luttaient contre les mariages arrangés, encore fréquents.
Les penseurs politiques du XIXème siècle ont, pour leur part, donné une force nouvelle au combat de celles
que Dumas a, péjorativement, nommées « féministes. La lutte se fait plus violente, à l’image des textes de
Louise Michel, combattante lors de la Commune, qui appelle les femmes à prendre les armes contre leurs
oppresseurs.
La seconde moitié du XXème siècle, alors que certains droits ont été acquis, voit se modifier les
combats, d’une part pour qu’ils ne restent pas théoriques mais s’inscrivent dans la vie quotidienne, d’autre
part pour parvenir à un véritable changement des mentalités afin que la femme ne soit plus une victime
potentielle d’exploitation économique et sociale, de harcèlement, de violence, mais reconnue dans sa
dignité.
Place prise par les hommes dans ce combat, d'abord mené par les femmes.
Certains sont des adversaires, qui affirment leur mépris et leurs préjugés, tels les Athéniens chez
Aristophane ou les personnages masculins mis en scène par Marivaux dans La Colonie.
Mais dans quel « camp » ranger les hommes qui ont écrit sur ce sujet ? La réponse est plus
complexe car il faut à la fois tenir compte de leur époque et du genre littéraire adopté. Choisir la comédie
est-il la garantie que l’auteur combatte réellement les injustices faites aux femmes ? Molière, par exemple,
n’adopte pas une position véritablement en faveur des femmes ; il prône surtout une forme d’équilibre dans
le respect de la nature : ne pas les maintenir « idiote » et soumise comme l’exige Arnolphe face à Agnès,
mais ne pas non plus accepter que, devenues « savantes », elles rejettent toute idée de mariage. C’est encore
plus évident dans le combat s’inscrit dans le cadre d’une utopie, comme chez Aristophane ou Marivaux. Il
est permis de penser que c’est surtout une façon de blâmer les hommes au pouvoir…
L'influence de la religion
Le christianisme, même si la Bible, Ancien et Nouveau Testaments, est parcourue de nombreuses figures
féminines, a placé en son centre Ève et Marie, deux symboles antithétiques. La première – venue après la
création de l’homme d’où elle est issue –, Ève, est rattachée au péché originel. Elle va donc imposer
l’image de la faiblesse féminine face à la tentation et, quand elle est exclue du paradis avec Adam, sa
condamnation, « Tu accoucheras dans la douleur », lui impose une souffrance, inhérente à sa nature même.
Du Moyen-Âge à la Renaissance
Une régression, politique, économique et sociale, débute au XIVème siècle, symbolisée par l’évolution
de la loi salique : les femmes sont déclarées incapables d’hériter ou de transmettre la couronne. La voie est
ouverte pour leur ôter peu à peu leur pouvoir, que ce soit celui des abbesses dans le domaine religieux,
celui exercé auprès des rois ou dans la vie économique, ou au sein du couple. Les écrits se multiplient
contre les femmes, pour affirmer leur incapacité aussi bien physique qu’intellectuelle, en faisant de la «
nature féminine » la cause même de leur infériorité.
Pourtant, bien des femmes apportent un démenti à cette image dévalorisée, comme Christine de Pisan
(1364-1430), poétesse mais aussi ayant mis son érudition au service d’une réflexion sur la place et le rôle de
la femme, comme dans La Cité des dames (1405). La Renaissance offre aussi des exemples illustres : Marie
de Gournay (1565-1645), connue pour son édition – et sa défense – des Essais de Montaigne, ou les
poétesses de l’École de Lyon, notamment Louise Labé (1524-1566) ou Pernette du Guillet (vers 1520-1545).
« Ce qui caractérise le philosophe et le distingue du vulgaire, c'est qu'il n'admet rien sans preuve. »
Diderot, Lettre à Sophie Volland, 26 sept. 1762.
« Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres. La liberté est un présent du Ciel, et
chaque individu a le droit d'en jouir aussitôt qu'il jouit de la raison. »
Diderot, article « Autorité politique » de l'Encyclopédie, 1751
« Qu'est-ce que la tolérance ? C'est l'apanage de l'humanité. Nous sommes tous pétris de faiblesse et
d'erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c'est la première loi de la nature. »
Voltaire, Traité sur la tolérance, 1763
« Il est clair que, selon le droit naturel, chacun doit estimer et traiter les autres comme autant d'êtres qui lui
sont naturellement égaux, c'est à dire, qui ne sont hommes aussi bien que lui. »
Chevalier de Jaucourt, L'encyclopédie, article « égalité naturelle ».
« Tout serait perdu si tous les hommes […], exerçaient ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, d'exécuter
des résolutions publiques, et celui de juger les crimes et les différends des particuliers »
De l'esprit des lois, Montesquieu, 1748
Les philosophes des Lumières défendent le raisonnement, l'esprit critique et condamnent l'ignorance.
Ils mettent en avant les idées de Liberté individuelle et de conscience, d'égalité, de tolérance religieuse
et de séparation des pouvoirs. Ils dénoncent le fanatisme religieux, la monarchie absolue et l'esclavage.
Texte : Voltaire « Femmes, soyez soumises à vos maris » in Mélanges, pamphlets et œuvres polémiques
1759-1768
L'abbé de Châteauneuf la rencontra un jour toute rouge de colère. «Qu'avez-vous donc, madame ?» lui dit-il.
– J'ai ouvert par hasard, répondit-elle, un livre qui traînait dans mon cabinet; c'est, je crois, quelque recueil
de lettres ; j'y ai vu ces paroles : Femmes, soyez soumises à vos maris ; j'ai jeté le livre. – Comment,
madame ! Savez-vous bien que ce sont les Épîtres de saint Paul ? – Il ne m'importe de qui elles sont; l'auteur
est très impoli. Jamais Monsieur le maréchal ne m'a écrit dans ce style; je suis persuadée que votre saint Paul
était un homme très difficile à vivre. Était-il marié? – Oui, madame. – Il fallait que sa femme fût une bien
bonne créature : si j'avais été la femme d'un pareil homme, je lui aurais fait voir du pays. Soyez soumises à
vos maris ! Encore s'il s'était contenté de dire : Soyez douces, complaisantes, attentives, économes, je dirais :
voilà un homme qui sait vivre; et pourquoi soumises, s'il vous plaît ? Quand j'épousai M. de Grancey, nous
nous promîmes d'être fidèles : je n'ai pas trop gardé ma parole, ni lui la sienne; mais ni lui ni moi ne
promîmes d'obéir. Sommes-nous donc des esclaves ? N’est-ce pas assez qu’un homme, après m'avoir
épousée, ait le droit de me donner une maladie de neuf mois, qui quelquefois est mortelle ? N'est-ce pas
assez que je mette au jour avec de très grandes douleurs un enfant qui pourra me plaider quand il sera majeur
? Ne suffit-il pas que je sois sujette tous les mois à des incommodités très désagréables pour une femme de
qualité, et que, pour comble, la suppression d'une de ces douze maladies par an soit capable de me donner la
mort sans qu'on vienne me dire encore : Obéissez? Certainement la nature ne l'a pas dit ; elle nous a fait
des organes différents de ceux des hommes; mais en nous rendant nécessaires les uns aux autres, elle n'a pas
prétendu que l'union formât un esclavage. Je me souviens bien que Molière a dit : Du côté de la barbe est la
toute-puissance. Mais voilà une plaisante raison pour que j’aie un maître ! Quoi ! Parce qu'un homme a le
menton couvert d'un vilain poil rude, qu'il est obligé de tondre de fort près, et que mon menton est né rasé, il
faudra que je lui obéisse très humblement ? Je sais bien qu'en général les hommes ont les muscles plus forts
que les nôtres, et qu'ils peuvent donner un coup de poing mieux appliqué : j'ai peur que ce ne soit là l'origine
de leur supériorité. Ils prétendent avoir aussi la tête mieux organisée, et, en conséquence, ils se vantent d'être
plus capables de gouverner ; mais je leur montrerai des reines qui valent bien des rois. On me parlait ces
jours passés d'une princesse allemande qui se lève à cinq heures du matin pour travailler à rendre ses sujets
heureux, qui dirige toutes les affaires, répond à toutes les lettres, encourage tous les arts, et qui répand autant
de bienfaits qu'elle a de lumières. Son courage égale ses connaissances ; aussi n'a-t-elle pas été élevée dans
un couvent par des imbéciles qui nous apprennent ce qu'il faut ignorer, et qui nous laissent ignorer ce qu'il
faut apprendre. Pour moi, si j’avais un État à gouverner, je me sens capable d'oser suivre ce modèle.»
L'abbé de Châteauneuf, qui était fort poli, n'eut garde de contredire Mme la maréchale.
C/ Olympe
Trois portraits d’Olympe entre 1789 et 1793
chacun des portraits picturaux représentent une Olympe de Gouges différentes. Sur le portrait 1 c'est une
monarchiste modérée ; dans le portrait 2, c'est une intellectuelle girondine ; quant au portrait 3, c'est la
représentation d'une femme plus simple. Elle porte quand-même la perruque, signe qu'elle n'appartient pas
au peuple.
Le portrait 1 : a été réalisé par Alexandre Kucharski. Il représente une femme dont les formes du visage
sont arrondies, au nez rond et plutôt important, à la bouche assez petite et fortement dessinée, au regard
doux. Elle porte une perruque gris pastel, à la mode à la fin du XVIIIe siècle et jusqu'à la Révolution
française, une étoffe blanche, en soie et l'on entraperçoit une robe bleu-pastel.
C'est l'image d'une Olympe-gouges calme, douce qui apparaît comme étant une modérée sur le plan
politique, attachée à la monarchie constitutionnelle et loyale à l'égard de la reine Marie Antoinette. Ce
portrait date très certainement de l'année 1789.
Le portrait 2 : est une aquarelle anonyme datant très certainement de la fin de l'année 1792 ou de l'année
1793, car la légende indique : « Elle s'était offerte pour défendre Louis XVI ». A ce moment là, elle a rejoint
les Girondins et, est convaincue que les femmes doivent jouer un rôle dans les débats politiques. Elle
proposa à la Convention d’assister Malesherbes dans sa défense du roi Louis XVI en décembre 1792, qu’elle
juge fautif en tant que roi mais non en tant qu’homme. Toutefois, sa demande sera rejetée au motif qu’une
femme ne peut assumer une telle tâche.
Olympe de Gouges est assise sur un fauteuil de style Louis XV, un livre à la main. Elle apparaît en femme de
Lettres, cultivée, posée. Très fluide et transparente, cette aquarelle rehaussée de mine de plomb et le fond de
paysage simplement esquissé annoncent le romantisme à venir.
Charlotte DENOËL, « Olympe de Gouges », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 21 Février 2018.
URL : http://www.histoire-image.org/etudes/olympe-gouges
Même si aucun des deux portrait ne se ressemblent pas, il y a une toutefois une continuité dans la posture
d'Olympe de Gouges et dans le calme qu'elle dégage.
Le portrait 3 : Olympe de Gouges porte un bonnet, coiffe à la mode avant et pendant la Révolution. Elle a
les yeux maquillés, sa bouche est bien plus petite que sur le portrait de Kucharski et semble pincée, la forme
de son visage ne correspond pas aux deux portraits précédents. Ses habits semblent plus simples, c'est une
Olympe de Gouges tout en simplicité, une femme peut-être apprêtée pour la vie de tous les jours.
En 1784, Olympe de Gouges écrivit une pièce de théâtre Zamore et Mirza….. (p. 233 et 236)
La Déclaration de 1789 se veut universelle, elle doit s'appliquer à tous et partout (article 1). Dès 1789 en
France, les femmes et les esclaves sont exclus des nouveaux droits.
•Article 1 : La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent
être fondées que sur l’utilité commune.
•Article 6 : La loi doit être l’expression de la volonté générale : toutes les citoyennes et citoyens doivent
concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation ; elle doit être la même pour tous ;
toutes les citoyennes et citoyens étant égaux à ses yeux doivent être également admissibles à toutes dignités,
places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de
leurs talents.
•Article 10 : Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales, la femme a le droit de
monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune¹ ; pourvu que ses
manifestations ne troublent pas l'ordre public établi par la Loi
1 : de l’Assemblée Nationale
D/ Féminisme Moderne :
Louise Michel :
La fin du XIXème siècle voit la montée du syndicalisme et les premiers combats du « prolétariat »,
auxquelles participent activement les femmes. C’est le début d’un féminisme plus engagé politiquement et
socialement, et dans ces combats, Louise Michel joue un rôle exemplaire. Sa naissance illégitime – elle est
fille de la servante d’un châtelain – la rend très vite sensible au sort des femmes, puisqu’elle est chassée du
château à la mort de son père, et elle choisit, en toute logique, le métier d’institutrice. Montée de province à
Paris, elle fonde la « Société de moralisation des femmes », destinée à aider celles-ci à vivre de leur travail.
Quand éclate la Commune, elle prend les armes aux côtés des plus radicaux, d’où son surnom de «
Vierge rouge », et se fait arrêter, puis déporter en Nouvelle-Calédonie : elle n’accepte aucune des
propositions d’amnistie qui lui sont faites, et ne revient en France qu’en 1880, bien décidée à reprendre la
lutte. Ses activités militantes se poursuivent, alors même qu’elle est la cible d’un attentat, et souvent arrêtée
lors de manifestations. Partageant son temps entre la France et l’Angleterre, jamais elle ne cessera
d’animer des luttes libertaires.
C’est ce parcours que retracent ses Mémoires, autobiographie, mais qui, conformément au sens de son titre,
unit fortement la vie personnelle aux événements de la vie collective. Elle s’y livre, comme dans cet extrait,
à un violent plaidoyer en faveur des femmes.
Le Congrès a adopté,
L'article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. »
(Source : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/les-revisions-
constitutionnelles/loi-constitutionnelle-n-99-569-du-8-juillet-1999.138004.html)
Source : https://fr.statista.com/statistiques/479805/evolution-part-femmes-senat-france/
La Loi sur la Parité donne une égalité politique en droit aux femmes. On
remarque que la part des femmes élues à l’Assemblée nationale a augmenté depuis
1973, passant de 2.4 % à 38.8 % en 2017. Au Sénat, on remarque une progression
importante depuis 1958. Elles n’étaient que 1.9 % et représentent 25 % depuis
2004. Cependant, les femmes françaises sont encore sous-représentées dans les
grandes institutions politiques alors qu’elles représentent 53 pour 100 de
l’électorat.
Un état des lieux des violences faites aux femmes de nos jours
Quels moyens pour lutter contre les violences faites aux femmes ?
Document 1 : Chiffres des violences faites aux femmes en France entre 2010 et 2012
Source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/25/le-plan-de-lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes-
est-il-assez-ambitieux_3520064_3224.html
- les violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente constituent
des crimes
- création du délit spécifique de violences conjugales, ainsi si des violences sont
commises par le conjoint ou le concubin et même si elles n'ont pas entrainé de jours
d'ITT (incapacité totale de travail), elles sont passibles du tribunal correctionnel
- Le harcèlement sexuel est un délit pouvant être puni jusqu’à 2 ans de prison et 30 000
euros d’amende.
Source : http://www.solidaritefemmes.org/connaitre-la-loi/que-dit-la-loi
Les crimes sont passibles de la prison à perpétuité.
Les délits de violences conjugales sont passibles de 3 à 10 ans de prison.
Document 3 : «Balance ton porc» : quand les femmes racontent harcèlement et agressions
Par Aurore Coulaud — 15 octobre 2017 à 12:13 (mis à jour le 16 octobre 2017 à 08:45)
Depuis la révélation de l'affaire Weinstein, les langues se délient. Et notamment en France. Dans la foulée
du mot-dièse #MyHarveyWeinstein («mon Harvey Weinstein»), Sandra Muller, journaliste à la Lettre de
l’audiovisuel, a posté vendredi soir un tweet sous le hashtag «balance ton porc», toujours en tête dimanche
des «tendances France» sur Twitter. Objectif : inciter les femmes à briser l'omerta et à raconter le
harcèlement sexuel et même les agressions sexuelles dont elles ont été victimes dans leur travail «en
donnant le nom et les détails». Elle-même décrit sur le réseau social ce qu'elle a subi d'un ancien responsable
de chaîne […]
Son appel a vite été entendu puisque, à leur tour, nombreuses sont celles à avoir pris la parole inondant la
Toile de leurs témoignages. Si beaucoup de femmes sont issues des médias et notamment de l'audiovisuel,
de la politique et même de l'édition, tous les milieux sont concernées. Y compris des stagiaires.
(Source : http://www.liberation.fr/france/2017/10/15/balance-ton-porc-quand-les-femmes-racontent-
harcelement-et-agressions_1603226)
https://www.youtube.com/watch?v=gkjW9PZBRf