Esquisse Ethnographique Ninkarse
Esquisse Ethnographique Ninkarse
Esquisse Ethnographique Ninkarse
Les Nnkrs
u
Burkn Fso
Sommaire
Introduction
2. La perception du monde 28
3. Aspects de la religion 34
Glossaire 127
Bibliographie 130
Table de matières 133
2
INTDUCTION
La langue ninkãrɛ est une langue “oti-volta” qui a été classée par G. Manessy (1969) dans le
groupe occidental de la sous-famille Gur (voir carte page 8).
La langue ninkãrɛ (aussi appelée gʋrnɛ ou 'gurenne', nankam ou frafra) est parlée par à peu
près 500'000 locuteurs au Ghana et environ 30'000 personnes au Burkina Faso.
Au Ghana on distingue 4 dialectes, il y a cependant un seul parler avec peu de différences
dialectales au Burkina Faso (voir carte page 10).
Tous les gens concernés au Burkina Faso sont d'accord de prendre le parler de Guélwongo, le
centre commercial de la région, comme standard pour la langue écrite au Burkina Faso. C'est
le parler de la région Zecco / Guélwongo qui a été retenue pour l'étude présente.
NOM DE L'ETHNIE
Les Kasɩna les appellent Nankana, et c'est ce nom qui leur a été attribué par l'administration
et qui est devenu la dénomination officielle au Burkina Faso.
Les Bisa et les Mossi les appellent Frafra. Eux-mêmes se disent Ninkãrsɩ (sg. Ninkãrŋa), ou
Gʋrsɩ (sg. Gʋrŋa) ou Fãrfãrsɩ (sg. Fãrfãrŋa).
NOM DE LA LANGUE
3
GEOGRAPHIE Burkina Faso
Guélwongo
Bourma Feo
Guian Namoo
Yuwa
Sirigu
Ghana
Zoko Bongo
POPULATION
Au Ghana il y a environ
500'000 Frafra (les Ninkãrsɩ,
Talensi, Nabte, Booni,
Gurenne et Nankani y compris,
voir carte “la région occupée
par les différents 'dialectes
frafra').
4
ECONOMIE
HISTORIQUE
Le peuple ninkãrsɩ vient de la région de Nalerigo/Gambaga au Ghana. Ils avaient émigrés vers
le nord et continuaient à être gouvernés par le grand chef de Nalerigo. Avec l'arrivée des
forces coloniales françaises vers 1900, ce lien avec le chef de Nalerigo a été coupé par la
frontière artificielle entre les Français (en Haut Volta) et les Anglais (en Gold Coast).
Cependant l'interaction sociale avec les Ninkãrsɩ du Ghana est très fréquente (par exemple
intermariage, commerce etc.)
RELIGION
Il y a une grande tolérance religieuse entre les familles. Mais si un membre d'une famille
se convertit, surtout un fils, cela peut causer des dissensions.
Religion traditionnelle ca. 80%
Islam ca. 7%
Christianisme ca. 13%
RELIGION TRADITIONNELLE
L'arrivée de l'islam des années 1960 est relativement récente. Beaucoup de musulmans
continuent à pratiquer les rites traditionnels. Les raisons pour devenir musulman sont
souvent des raisons économiques et de prestige.
CHRISTIANISME
(Voir aussi la carte «Les églises au pays ninkãrsɩ» 3.7, page 64)
6
CARTES
Aux pages suivantes on trouvera les cartes géographiques et les cartes linguistiques suivantes:
CARTE DE LANGUES AU BURKINA FASO (page 6)
LOCALISATION DES NINKÃRSE AU BURKINA FASO (page 6)
VOISINS LINGUISTIQUES DES NINKÃRSE (page7)
VILLES ET VILLAGES NINKÃRSE AU BURKINA FASO (page 8)
7
La carte suivante montre les langues
linguistiquement proches du ninkãrɛ
8
1. Traces de l'histoire des Ninkãrsɩ
Il est assez difficile de reconstituer l'histoire d'un peuple qui retransmet uniquement oralement
son passé. Souvent la mémoire historique est jalousement gardée par les gens dominants de la
société. Ils sont très réticents à dévoiler le passé de peur de réactualiser des conflits qu’il faut
oublier. Ce que nous avons recueilli et développé dans les pages suivantes ne constitue pas
" L’Histoire " du peuple ninkãrsɩ mais seulement une version très limitée et fragmentée de
quelques aspects qui la composent ou autrement dit " des traces d'histoire ".
La Terre sur laquelle descendit le premier homme Tẽŋa dãana était encore molle
et humide. Un vent fort a soufflé et une croûte s'est formée. Cette croɔte s'appelle
Tẽŋa gõŋƆ " la peau de la Terre “. Mais le fond de la Terre est resté mou et humide.
En ce temps-là il n'y avait rien sur la Terre. C'est la pulpe du fruit du calebassier qui,
en se transformant, est devenue tout ce qui peuple le monde aujourd'hui. Dieu a
confié la garde de la pulpe au responsable de la Terre Tẽŋa dãana. Le Tẽŋa dãana
a donc sacrifié et la pulpe s'est transformée en êtres humains, en femmes
qui accouchent, en femelles qui mettent bas, en mil, en riz, etc.
La Terre désormais immobilisée, Dieu créa les autels de la Terre tẽngãna.
Il les a confiés à la Terre. La Terre et les tẽngãna sont comme la mère
et les enfants. C'est la Terre qui commande les autels de la Terre.
9
Quand Tẽŋa dãana fait des sacrifices, ce sont les tẽngãna qui se lèvent pour les amener dans la
maison de Dieu Nawẽnnɛ yire. Alors Dieu prélève dans sa réserve de la « semence » de chaque
chose et la donne aux tẽngãna pour qu'ils la ramènent sur la Terre. C'est ainsi que peuvent se
produire dans le monde les naissances, les nouvelles récoltes de mil, la croissance des
élevages, etc. Tẽŋa dãana, premier habitant de la Terre, est l'ancêtre des Ninkãrsɩ.
Voilà l'origine des premiers occupants de la Terre. Les chefs de Terre sont donc des intendants
(gestionnaires ou administrateurs) du germe céleste sur Terre. Le Tẽŋa dãana ne crée rien, il
ne fait que faciliter la venue au monde de tout ce qui était déjà en germe dans la pulpe du
fruit de calebassier cosmique.
10
leur union va naître un fils qui sera appelé Ouedraogo, " l’étalon ", en souvenir de la fameuse
promenade à cheval de sa mère. »
11
Tarmirou a dit qu’à partir de ce jour là ses descendants ne devraient plus jamais manger la
viande d'un écureuil. C'est pourquoi nous avons le nom de famille SIA. Quant à nos ancêtres
qui sont à Gambaga, ils se nomment Traoré, et nos ancêtres sont ici au Nahouri.
Quand nos ancêtres habitaient ici, ils ont choisi un fils et l'ont envoyé pour s'installer à Idénia.
Et un autre est allé à Noungou (aujourd’hui appelé Abonga). Voici le début de l'histoire de
nos ancêtres. »
12
1. Adare, le fils aîné, s'est installé à Nimborngo (Toungou), c’était un éleveur bien riche.
2. Akarguiya lui-même s'est installé à Zecco-Gonré, il était moins riche que son frère aîné.
3. Azouko s'est installé à Sirigou (au Ghana actuel), c’était un grand chasseur.
4. Adeo s'est installé à Navrongo (au Ghana actuel). Ils lui ont demandé : « Quel est ton
nom ? » Il a répondu : « Sak-koure » qui veut dire qu'il a accepté la daba.
Chacun des fils avait été marié à des filles de Gambaga.
A la mort de Tambirou les blancs sont venus et se sont installés à Zecco. Comme il n'y avait
pas de remplacement de chef de Zecco, les blancs à leur arrivée en 1913 se sont installés à
Zecco Gonré, le lieu Mabole. Ils avaient dépassé le grand frère Adaré qui était installé à
Toungou comme chef de Zecco et les blancs voulaient qu'il revienne s'installer à Zecco. Mais à
cause de sa richesse le grand frère refusait et demandait aux blancs de donner la chefferie à
son frère Akarguiya, chef de Gonré. Les blancs sans hésiter ont accordé la chefferie au
deuxième fils Akarguiya.
Quelque temps après, Adaré qui devait commander son petit frère Akarguiya était étonné et
surpris que son petit frère le commande et lui donne des ordres administratifs. Donc le grand
frère Adaré voulait que les blancs lui remettent sa chefferie, alors les blancs l’ont nommé
comme chef, pourtant il était toujours commandé par son petit frère Akarguiya.
Donc, Adaré donnait le nom de son village Toungou Alebgebia qui veut dire : « Je suis devenu
un enfant. » (Du fils aîné de Adaré est né la chefferie de Toungou. Si c’est la chefferie, le chef
de Zecco est plus important. Si c’est la considération au niveau de la famille, le fils de Adaré
est le fils aîné et donc plus considéré.)
Donc Zecco est devenu un canton composé de deux groupements au lieu de quatre
groupements, puisque le troisième fils Azouco et Adeo se sont installés à Sirigo et à Navrongo
qui est devenu un territoire ghanéen, actuellement les coutumes de Sirigo et Navrongo sont les
mêmes que à Zecco et Toungou. Donc le canton de Zecco était composé de deux groupements
Toungou et Zecco, et deux groupements Ziou et Idénia.
13
Liste des chefs de Zecco :
14
1.4 Légendes de fondation
1. Sɩa Atẽnloŋre
2. Sɩa AbƆglɩya
3. Sɩa Azuo
4. Sɩa Asokarɛ
5. Sɩa Abĩnbĩnne
6. Sɩa Abe’ero
7. Sɩa AbƆglɩya
8. Sɩa Ayaaba
9. Sɩa Atãŋa,
Naba Abulga
10. Sɩa Akurbiire,
Naba Azulũm
15
Succession de chefs de terre à Guélwongo
Le père d’Agulwẽeŋa (dont nous ignorons le nom) est venu d'un endroit qui s'appelle Na'amkulbũŋu qui se trouve
au Ghana actuel. Il s'est installé à Guélwongo et Azazẽ'a lui a donné d'être chef de terre. C'est ainsi que le père
d’Agulwẽeŋa est devenu le premier chef de terre à Guélwongo. Son fils lui a succédé dans cette tâche.
Voilà une liste des chefs de terre à Guélwongo :
1. Père de Agulwẽeŋa
2. Agulwẽeŋa
3. Agurge
4. Atopallɛ
5. Alɔŋa
6. Awẽbɔlga
7. Azote
8. Abãŋtobga
9. Azote
10. Azẽ'a
11. Ayekaa
12. Tãmbiire
Quand l’ancêtre de Konkoua est devenu chef, on a pris cette chefferie à Bongo (au Ghana
actuel). C’est là-bas que les chefs de Konkoua se font introniser. A un certain moment à Gonré
il y avait les chefs Koutou et Belekoma, ils ont divisé la chefferie et une partie avec le chef
naba Kouto est venue s’installer à Konkoua, tandis que l’autre partie avec le naba Belekoma est
restée à Gonré. Après que Koutou est décédé, le naba Lepaka est devenu chef, puis naba Borngo,
ensuite le naba More, et Noya. À présent, comme le chef n’est pas là, Benaba Paul dirige le
village.
En ce temps-là, les gens de Zecco n'ont pas pu payer leurs impôts. Ainsi, le chef de Ziou (Naba
Ebga) est venu payer les impôts pour eux, et tous allaient répondre à Zakatanga. Voilà
pourquoi on nous considérait comme des gens de Ziou. Et ainsi, c'était comme si Ziou avait
l'autorité sur les gens de Zecco. Mais les gens de Zecco ont refusé qu’il en soit ainsi et ils ont
construit une préfecture à Zecco. Sinon avant, on nous considérait comme des gens de Ziou.
Voilà comment était l'histoire de Zecco.
16
1.4.3 Fondation de Ziou
Plus tard, ils quittèrent ce petit village pour aboutir au lieu actuel qui est Ziou.
Ainsi Ziou signifie Zouwargo qui veut dire : “un groupe qui vit ensemble”.
Le grand frère ou fils aîné de ces trois frères est devenu le fondateur du village qu'on
appelle présentement Soubéga ou Yelbissi.
Le deuxième fils est allé fonder le village qu'on appelle Zamsé qui signifie Natiiliga.
Enfin le Benjamin qui s'appelait Zâtoya fut à l'origine de la chefferie actuelle de
Mouma.
Un jour Zâmse partit pour un long voyage qui dura des années. Avant de partir, il a confié son
pouvoir à son petit frère Zâtoya. Après son retour du voyage, il vint vers son petit frère pour
reprendre sa chefferie. Alors son petit frère s’y opposa et dit au grand frère que c’est la
population qui l’a oint comme chef et que maintenant, lui, vit paisiblement (ce qui veut dire m
mun na ce qui a donné le nom Muma qui est le quartier principal de la chefferie de Ziou).
Le grand frère Zamse ne pouvait plus avoir le pouvoir, dès lors le pouvoir lui semblait amer,
cela veut dire Natiilga. Il se retira et il laissa le pouvoir au petit frère.
Soubéga dit “Yelbiisi”, Zamsé dit “Natiilga”, et Zâtoya dit “Mouma” furent donc les fondateurs
du département de Ziou.
Zâtoya était marié et son beau-frère était toujours avec lui. Il bannait (plaisantait) avec son
beau-frère. Un jour le chef décida que son beau-frère viendrait habiter chez lui et qu’ensemble
ils travailleraient pour le développement de Ziou. Le beau-frère vint alors s’installer et il
conçut beaucoup d’enfants. Le chef Zâtoya le surnomma Youka
qui veut dire qu’il s’élargisse ou grandisse en grand nombre. (Littéralement Youka veut dire
17
« filet de pêche »). Le chef lui confia une partie et il s’installa, c’est ce quartier qu’on appelle
Youka jusqu’à ce jour.
Zâtoya fit occuper par ses enfants plusieurs quartiers, dont nous citerons trois lieux avec leurs
significations :
Dooné veut dire « va construire aussi ».
Gou va construire à côté de moi afin de me protéger.
Bossyem les grottes du marigot.
A cette époque, pour être installé comme chef, il fallait aller auprès de Soubéga “Yelbiisi” ou
Tensobgo, un petit village de Bonga, c’était plus proche que d’aller jusqu’à Gambaga. Car la
corne magique de la chefferie “Dongo” était détenue par l’aîné Soubéga.
1. Zâmsé “Natiilga”
2. Zâtoya “Mouma”
3. Lagzouré surnommé “Silga kâtè”
4. Si-boule Belwendé
5. Naam Lebge Poaka
6. Naam Bondiire
7. Naam Bodeem
8. Naaba Koom ou Naaba Gnebega
9. Naaba Sakologo Ganbela
Un homme appelé Nonkoubila s’était noyé et se trouvait prisonnier d’un marigot pendant des
années. Les génies l’ont instruit sur beaucoup de choses mystérieuses pendant sa vie dans l’eau
avant de le libérer. A sa sortie de l’eau, il monta sur un arbre pour se fortifier, ce lieu
s’appelait Zotiringué.
Le chef Lagzouré apprit qu’un homme était sur un arbre. Il fit descendre l’homme et lui donna
une propriété de terre pour s’installer.
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En ce temps, les blancs et les Ashanti accompagnés par la population de Songo arrivèrent à
Ziou, et ils envahirent toute la maison du chef. L’homme mystérieux, le nommé Nonkoubila fit
dire au chef de ne pas avoir peur de ces gens, et lui montra comment il devait faire pour
s’échapper. La population se réunit en conséquence, en un seul lieu sous un baobab appelé
Koarenga Toa (ce qui veut dire “baobab de perdrix”). Le chef suivit les conseils de l’homme
mystérieux. Il prit la corne magique de la chefferie Donga, la mit dans un panier, et la fit
porter par sa femme qui sortit invisible devant ses ennemis et se dirigea vers la population qui
était rassemblée en un seul lieu. Ensuite le chef se prépara et monta sur un cheval roux et
bondit par-dessus le mur sur le tas d’ordures qu’on appellait Tampouré.
Il se dirigea vers sa population. Dès que ses ennemis le virent, ils commencèrent à tirer sur lui.
Mais il y avait un baobab devant le palais du chef qu’on appelait Tokâraga (qui veut dire
“ancêtre”). Ce baobab recevait toutes les balles que les ennemis tiraient et les balles
n’atteignaient pas le chef. Le chef arrivé devant sa population ordonna qu’on attrape « ces
chiens « pour lui et qu’on les égorge. La population se mit à l’acte, elle égorgeait les blancs et
les Ashanti, sans épargner les Saaba (gens du village Songo), et lorsqu’on attrapait un « San « ,
il dit : « Je suis un San. « Mais l’autre lui répondit : « Je ne connais ni Ashanti, ni San. «
Toutes les victimes furent enterrées à un lieu appelé Galè “interdit” qui existe toujours. Après
cela le chef interdit à toute la famille Zâtoya de manger le cheval, car le cheval a été notre
sauveur. Voilà comment les envahisseurs ont échoué à Ziou. Après Ziou, ceux qui ont pu
s’échapper sont allés vers Zecco, mais la population s’est défendue et cette population a
remporté à son tour la victoire sur leurs ennemis. Pour se souvenir de ces événements ils ont
composé une chanson qu’ils chantent jusqu’à ce jour lorsqu’ils dansent le yongo. Ils disent : «
Les Ashanti sont à l’ouest, gare à eux s’ils viennent à Zecco. «
19
1.5 D'où vient le mot « gourounsi» ?
Une possible étymologie du mot « Gurunsi ou Gourounsi» selon Lakoande (2004, page 41) :
« Le mot Gourounsi proviendrait de la déformation du mot « guru-si » qui signifie en langue
djerma du Niger le « fer ne pénètre pas ». Les Djerabé, venus du Niger ont envahi les Gouronsi
vers 1860 - 1899. Ils étaient conduits par Babatu, qui a recruté un bataillon de jeunes hommes
forts du pays annexés dans son armée. Il leur a fait consommer un médicament traditionnel les
rendant invulnérables au fer. On les appelait « gur-si » que le langage commun a transformé
en « gurunsi ».
Dr. Moustapha Gomgnimbou, Historien kassena, a fait des recherches sur ce sujet et il a décrit
plusieurs possibilités dans son article « Pourquoi les appelle-t-on Gourounsi ?» Les deux qui
nous semblent les plus plausibles sont les suivantes :
Selon le Lieutenant Marc (un administrateur en pays mossi) dans « Le Pays Mossi » , Paris
Larousse, 1909, le mot « gourounga » vient du mot songhay « grounga « qui signifie «
incirconcis » et qui repris par les Mossi est devenu au pluriel « Gourounsi » selon les règles
du pluriel mooré. Il se serait surtout répandu lors de l’invasion du pays par les Djerma à la fin
du XIXe siècle.
Selon A.W. Cardinall (1920) le mot « Grunshi » est le pluriel de « Grunga » , mot mossi ou
dagomba équivalent au terme « barbare » employé par les anciens grecs. Il était et est
appliqué à tous ces autochtones entièrement ou partiellement soumis aux Mossi et aux
Mamprusi (page 25).
20
1. 6 L'esclavage
Le pays ninkãrsɩ, ainsi que toute la zone « tampon » située entre les
deux royaumes Mossi et Dagomba, a subi des incursions épisodiques
des marchands d’esclaves.
Les captifs étaient vendus sur les grands marchés par des commerçants
de toutes origines (Mandé, Yoruba, Haoussa etc.), soit pour leurs
propres besoins, soit pour être revendus aux commerçants installés sur la côte. Avec les
Zaberma (ou Djerma), la pratique de l'esclavage s'est radicalisée.
Depuis longtemps des
groupes de clans rivaux
capturaient des êtres
humains chez leurs ennemis
et les vendaient.
21
les Anglais et les Danois se sont procurés des esclaves le long de la côte de l’Afrique
occidentale (ce qui est aujourd'hui : la Guinée, le Liberia, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le
Nigeria).
Les blancs ont eu peur de se rendre à l'intérieur des pays d'Afrique. Ils se sont mis d’accord
avec des « intermédiaires » africains qui se sont chargés d'attraper des gens et de les faire
marcher souvent sur des centaines de kilomètres jusqu'aux ports de la mer où les blancs les
achetèrent à ces « intermédiaires ».
Pendant 300 ans, on a déporté plus de 10 millions d'esclaves africains dans le nouveau monde,
plus de 3 millions sont morts pendant le transport maritime.
22
Sur les bateaux les esclaves étaient attachés par des chaînes
et très serrés les uns contre les autres. Ce transport pénible de
l'Afrique en Amérique durait environ quatre à six semaines.
Les personnes décédées étaient jetées à la mer.
23
Ainsi des millions d'Africains et leurs descendants ont
contribué, par leur travail, à la richesse économique
des Etats-Unis et de bien d'autres pays :
24
1.7 La domination française
Paul Benaba raconte : « Quand les colons sont arrivés, ils obligeaient les gens à faire le beurre de
karité et on envoyait ce beurre à Léo pour [aider à] construire des maisons. Après cela les blancs
sont venus s’installer à Zecco Azakatanga. Ceux de Tiébélé, Ziou venaient à Zecco, tous ceux qui
parlaient la langue « m yetaa ... » (ce qui veut dire « j’ai dit que ... « donc le ninkare et le kasem)
venaient répondre à Zecco. Les blancs forçaient la population à creuser pour planter des arbres, ils
les ont obligés de construire des maisons. Après la récolte de mil, il fallait apporter une partie de la
récolte chez le chef. Quand on apportait le mil et que cette quantité n’était pas suffisante par rapport
à la quantité demandée, on les faisait coucher sur le ventre et on les frappait avec des fouets. C’est
pourquoi nos ancêtres ont décidé de maltraiter les blancs pour les faire partir d’ici. Quand les blancs
25
sont venus s'installer à Zakatanga (en 1915), nos ancêtres se sont dits : « Ah, s’ils viennent habiter
ici, nous allons les maltraiter pour les faire partir d'ici ». C'est pourquoi les gens se sont levés chaque
nuit et lançaient des pierres sur le toit des blancs. Voilà comment nos ancêtres ont fait pour que les
blancs s’en aillent d'ici. Ils sont alors partis pour s'installer à Léo. De Léo ils sont venus s'installer à
Pô. Ils ont continué à maltraiter les gens comme ça : Pendant le recensement des gens, lorsque le
nombre de la famille était insuffisant, ils ont obligé les gens de siffler avec les doigts ou les mains et
d'autres dansaient. Voilà pourquoi les gens ici ne voulaient pas de blancs. «
26
Malheureusement les Européens n'ont pas tenu compte des intérêts
des populations africaines en se partageant les pays. Ainsi ils ont
aussi coupé le pays Ninkãrsɩ en deux parties selon une coordonnée
géographique (11 degrés de latitude Nord) formant une frontière
artificielle, la partie sud appartenait désormais à la Gold Coast
(Ghana), et la partie nord au Haut-Sénégal Niger français (Burkina
et d’autres pays voisins).
De plus dans le pays ninkãrsɩ les colonisateurs ont ouvert des écoles.
Pour entrer en contact avec le reste du monde, les Ninkãrsɩ se
servent des langues européennes (Français et Anglais) qui se parlent
partout. Il en est de même des monnaies (le franc CFA).
Aujourd'hui les Ninkãrsɩ s'en servent pour se procurer
des marchandises dans le monde entier.
27
1. L percepton du monde
1.1. Noton du temps
Ms l noton trdtonnelle frcne n’est ps ns. En générl, on s’ttend &
ce que l’venr sot comme le présent et le pssé. Au leu d’une lgne drote qu
vnce vers l’venr, le temps est perçu comme une sprle ou un cercle.
L ve humne sut le cycle comprble ux ssons de l’nnée. L plue, cultver l terre,
récolte, et de nouveu l sson sèche sont des événements qu se répètent pour les
cultvteurs nnée près nnée. Ans on ttend que le futur se psse comme le pssé s
l ve se déroule comme l fut.
Les Nnk*rs+ semblent venr du cel où ls exstent déjà uprvnt vnt d’être ncrnés
sur l terre (l’exstence préntle), pus ls rrvent sur l terre où ls vvent une ve
humne. Ensute ls bougent vers le monde où les ncêtres sont, cet endrot peut être
sprtuellement plus proche du cel. De là-bs ls revennent de nouveu dns le monde et
répètent ce processus.
Cel
Ve terrestre
28
Réncrnton :
Dns l relgon trdtonnelle, les gens pensent que les esprts/âmes humnes exstent
quelque prt vnt qu’ls ne descendent dns le ventre d’une femme et nssent dns ce
monde. ls svent ben qu’un bébé est procréé pr l’unon d’un homme vec une femme.
Pourtnt l’esprt, le crctère et même l’pprence d’un enfnt provennent d’une âme
ncrnée. ls pensent que les âmes sont créées pr Deu à un moment ntéreur non
détermné. l se peut que cette même âme t déjà été dns le monde pluseurs fos : elle
est née, elle vécu, pus elle est décédée. Ensute, les âmes qu sont retournées dns le
monde des esprts peuvent revenr et être réncrnées, normlement dns l même
fmlle.
Le processus de l’ncrnton ft qu’on ouble l’exstence d’vnt. Ben que l’on pense que
l’âme est réncrnée, on suppose uss que quelque chose de l personne dns lquelle
l’âme résdt uprvnt reste dns le monde des esprts. Cette pensée est reflétée dns
les noms. Lorsque l’on s’perçot qu’un nouveu-né est en ft une personne qu est
revenue dns ce monde, on lu donne le nom convenble comme pr exemple :
Tout ce qu se psse mntennt dns le présent fer fnlement prte du pssé. C’est
comme s le temps s’écoult non ps vers l’vnt ms vers l’rrère. Le pssé lontn
k r m content des événements qu se sont déroulés l y s longtemps que personne
vvnt ujourd’hu ne s’en souvent. Toutes les choses mportntes sont dns le pssé
k r m, c’est-à-dre, l’orgne des choses, les rsons pour lesquelles tout est comme l est
mntennt, les ncêtres et les pussnces utour de nous. Les yeux des Nnk*rs+ sont
fxés vers le pssé. Ans les coutumes et les trdtons dovent être respectées et les
ncêtres dovent être honorés pour préserver l socété.
Pendnt qu’on vt s ve terrestre, de plus en plus de cette ve s’écoule vers le pssé.
Lorsque l’humn meurt, l est toujours rttché u présent grâce & l mémore que les
vvnts grdent de lu dns leurs coeurs et leurs pensées. Les vvnts lu offrent des
scrfces ou le grdent dns leurs mémores d’une utre fçon. Qund tous ceux qu se
souvennent de lu sont uss morts, l est complètement dns le pssé lontn, ms l
contnue & nfluencer le présent prce qu’l devent un des esprts qu peut fflger les
gens.
l est dngereux de fre un chngement drstque qu rompe l contnuton de ce cycle
de ve. Cel peut mener un ts de problèmes pour les hommes sur terre. Pussnce et
bénédctons coulent du cel et des ncêtres vers les vvnts sur l terre. S tout & coup
quelqu’un sort de ce cycle en désobéssnt ux ncêtres, un déséqulbre ou même un
chos peut en résulter. Les trdtons et coutumes du pssé sont les mêmes qu opèrent
29
ujourd’hu dns le présent pour grder toute chose en bon ordre. S’l y trop de
chngement les pussnces du pssé peuvent punr les gens ou ben ls ne sont plus en
mesure de fre prvenr les bénédctons.
• L terre en tnt que terre ferme et les eux, l& où les humns vvent leur ve
terrestre
• Le leu où les morts et les esprts se trouvent. Cet endrot peut être consdéré
comme se trouvnt sous l surfce de l terre où l’on enterre les morts.
Les relefs de l nture (mrgot, collne, rbre) sont souvent vus comme des frontères
nturelles de référence. Dns une loclté hbtée, on dstngue l mson du fondteur
du vllge et les msons dont les hbtnts se trcent sur ce fondteur.
Lgne drote Est Ouest, de l mson des rtes vers l’entrée de l concesson.
30
de rtes. Souvent cette cse est décorée vec beucoup de son pr les
femmes. C’est uss l premère cse de toute l concesson
qu été construte. Son ouverture ft toujours fce à
l’entrée de l concesson en pssnt pr le grener centrl
de l cour du bétl ppelé nndenne. Cette cse vec s courette est
exclusvement le domne de l femme et personne n’ le drot de s’y rendre
sns l permsson de l femme. Ce domne de l femme est sépré du
reste de l concesson pr un mur d’envron un mètre de huteur et une ouverture
bs dns ce mur mène drectement dns l cour centrl du bétl. Ce grener br
est du pont de vue de l’espce le centre de l cour où l’on ft
souvent des scrfces pour les ncêtres de l concesson.
Très souvent on vot sur le mur de ce grener les trces de scrfce
(plumes et sng) collées sur le relef de l’utel d’un esprt protecteur bg
" cïmn " ou nngn.
L’entrée prncple de l concesson y se trouve sur l’xe est – ouest et donne ccès &
l cour extéreure de l concesson qu est le domne des hommes. Sur ce même xe se
trouve l tombe prncple des ncêtres fondteurs de l mson Ns qu
veut dre " mon père ". Un peu plus lon sur le même xe se trouve un rbre.
Chque concesson donc un xe commençnt dns l’est où se trouve le domne de l
femme vec l cse de rtes. Cet xe contnue vers le centre de l concesson où se
trouve l’espce commun et se drge vers l’ouest où se trouve l’espce des hommes.
Ouest Est
rbre utel du fondteur grener pssge utels fem. mson mère
Cette concepton sptle est respectée dns l ve quotdenne et elle est uss reflétée
dns le rythme de l ve et de l mort : Générlement l nssnce se psse dns l
mson des rtes donc & l’est. C’est seulement près vor donné un nom u bébé que le
bébé et s mère peuvent sortr de cette mson. A l’utre bout, c’est à dre, & l’ouest se
31
trouvent les tombeux. Une nssnce est nnoncée sur le tot de l mson des rtes, pr
contre un décès est nnoncé & l’ouest. Comme le solel se lève & l’est et ft son chemn
vers l’ouest, ns mène le chemn de chque ndvdu de l mson de l nssnce & l’est
vers l’emplcement des tombeux & l’ouest. Cependnt l’ouest n’est ps seulement le
côté de l fn, ms de là-bs provent uss le secours des ncêtres.
Lorsqu’on regrde vers le coucher du solel, donc vers l’ouest, on le nord & s drote
z g et le sud & s guche gbg. Le nord s’ppelle uss wntule z g lttérlement
" & l drote du solel ". Le sud s’ppelle wntule gbg lt. " & l guche du solel ". L’est
est désgné pr dp-bb qu veut dre " côteD vers derrère l mson " et l’ouest est
zn bb " côté vers l bouche / ouverture de l mson ".
Deu est plus ncen que tout ce qu se trouve dns le temps ncen k r m. l est en
dehors du cycle du temps et l est en contcte vec tout être ou chose. l est l’Etre
Suprême qu crée tous les utres êtres ou choses. Les Nnk*rs+ l’ppellent N-wnn ce
qu veut dre " Ro deu " (pour plus de détl vor 3.1.). Souvent N-wnn est rccourc
pr Wnn, cependnt dns le contexte on st s on prle du grnd Deu Créteur ou d’un
deu ndvduel wnn.
32
1.4. Les êtres humns
l exste des êtres nvsbles crées pr N-wnn " Deu Créteur ". Ces pussnces sont
mons pussntes que Deu ms plus pussntes que les humns, donc en termes de
force ou pussnce elles sont u mleu entre Deu et les humns. l s’gt
• des dvntés comme : wnn " deu ndvduel " (représenté pr un utel sur le tot
de l mson mère) ; tngnn " utel de l terre ou leu scré " ; s"gr " esprt de
protecton ndvduel ", etc.
• des esprts de l nture : s#ns!rgo " géne en brousse, peut hbter dns l’homme " ;
k lk’rg " esprt qu gt ml, l peut hbter dns l’homme ", certns de ces
esprts sont ssocés vec des rvères, des collnes, des rochers, des rbres, etc.
• des esprts des gens qu sont morts : yb " ncêtre " ;
k"’"m " défunt qu devent un ncêtre près les funérlles k r ;
k k " spectre " ou " fntôme " (qu ne veut ps prtr, souvent c’est un esprt d’un
sorcer décédé qu veut fre du ml), etc.
Le domne sprtuel est très réel pour les Nnk*rs+, uss réel que le monde vsble. Ce
monde nvsble est constmment en relton vec le monde vsble des humns.
Certnes de ces pussnces sont gentlles vec le gens et d’utres ne le sont ps. L
pluprt d’entre elles demndent des offrndes ou des scrfces fn qu’elles dent les
gens, snon elles vont leur fre rrver du mlheur.
l y des esprts ssocés vec des rvères, des collnes, des rochers, des rbres etc.
33
3. Aspects de l relgon
L terre t est vue comme l femme du deu-cel wnn. Le deu-cel est l'époux de l
terre et l ft fructfer pr ses plues, fn qu'elle produse du ml, des rchdes, du mïs,
etc. Qund l terre reçot un scrfce, elle le prend et le porte u cel pour le lu donner.
C'est comprble à une femme qu prépre l nourrture et l'mène ensute à son mr
pour qu'l l mnge.
34
Le chef de terre tndn (lt. " possesseur ou proprétre de l terre ") est le prêtre de l
terre.
l est un descendnt des premers hbtnts d'une terre. Seul le chef de terre peut fre
tous les scrfces à l terre. Personne d'utre n' le drot de scrfer sur les utels de l
terre. l reçu s pussnce de deu, et l hérté son poste pr s fmlle. Son fls îné
ser son successeur.
(Pour plus de détl sur le chef ou mître de l terre vor 4.3.5).
Deu est ppelé Wnn. Souvent on utlse nb " ro " devnt le nom wnn, ns on
Nwnn " Ro-deu ". l se trouve u-dessus du frmment vsble wngnn " peu du
cel ".
L terre est s femme et elle lu pporte les scrfces qu'on lu offerts. NwInnJ
tout créé, le cel, les stres, l terre et tout ce que s'y trouve. l crée le premer homme
et s femme. Souvent on uss un utel qu'on ppelle wnn dns l cour ntéreure ou
sur le tot de l cse des rtes.
Cet utel peut uss être un rbre, une perre ou un pot qu beucoup de pussnce et
ne peut être touché que pr les membres de l fmlle. L'objet qu sert d'utel à wnn
est ndqué pr le devn. Sur cet utel on ne scrfe ps ux ncêtres. On ne ft que très
rrement des scrfces à deu. WInnJ est s lon qu'on ne pusse l'ttendre que pr des
ntermédres (ncêtres, etc.), ms à l'utel wnn on peut lu prler drectement.
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Le mot wnn désgne églement le solel. Le solel est pourtnt uss ppelé w nt,
ce qu veut dre lttérlement " terre de deu " ou encore on ppelle le solel wntule, ce
qu désgne l boule ronde qu brlle.
L plue est ppelée sg ce qu ne sgnfe ps seulement l plue ms uss le tonnerre,
les éclrs, l'orge. Le fseur de plue sdn " possesseur de l plue " possède des
produts t""m pour fre venr l plue ou pour l chsser. S quelqu'un offensé deu, lu
ou s mson ser frppé pr l foudre. (Qund l foudre frppe un rbre, le sdn
dot venr et fre un rte et mettre un médcment sur l'rbre touché pr l foudre, vnt
qu'on pusse utlser le bos de cet rbre).
Les Nnk*rs+ croent en l'exstence préntle de l'âme uprès de wnn (vor 2.1). Avnt
que l'âme ne sot ncrnée, elle prle à wnn. Elle dot exprmer ses voeux concernnt l
ve sur l terre.
Une femme ne devrt ps se lver en dehors d'une concesson, surtout qund l ft nut,
snon elle peut vor une relton vec un esprt k lk'rg sns le svor. En conséquence
elle ccoucher un esprt s#ns!rgo vec l'r d'un vr être humn. S l'enfnt ft des
choses bzrres ou s s mère tombe mlde ou meurt, on v chez le devn pour svor s
l'enfnt est un vr être humn ou ben un esprt. On peut uss ller chez le spéclste
qu’on ppelle s#ns!to dn pour qu’l donne une bosson ou d'utres médcments à
l'enfnt. S l'enfnt meurt, on st qu'l étt un s#ns!rgo, s'l ne meurt ps, on st qu'l est
un vr être humn.
36
3.2. Les ncêtres
Qund un homme ynt une descendnce msculne est décédé, l est devenu un ncêtre
yb. l grde ns contnuellement son mportnce dns une socété donnée. On ne le
consdère ps tellement comme " un esprt ", ms plutôt comme une personne qu
contnue à exster dns le monde nvsble et qu ntervent dns l ve de ses descendnts.
Les ncêtres représentent ou étendent l'utorté jurdque des génértons successves.
C'est une oblgton pour les descendnts de l'ncêtre de lu rendre le culte, sns
regrder s l relton vec le décédé /ncêtre étt ffectueuse ou non. En effet, le
crctère ou l personnlté du décédé, c'est à dre son comportement pendnt s ve
terrestre, n' ucune nfluence pour recevor le sttut d'ncêtre. Pendnt s ve terrestre
un homme urt pu être un menteur, voleur, bgrreur, une muvse personne, etc.,
ms s'l meurt en lssnt un fls, l devent un ncêtre de sttut équvlent vec les
utres ncêtres. l reçot le drot et le pouvor d'ntervenr dns l ve et les ffres de ses
descendnts comme tout utre ncêtre. De l'utre côté quelqu'un peut vor mené une
bonne ve sns reproches, ms s'l ne lsse ps de fls, l ne peut ps devenr un ncêtre.
S'l une flle l peut devenr un ncêtre mtrlnére pour les fls de s flle, ms c'est un
ncêtre de vleur nféreure.
37
3.2.2 Les ncêtres fémnns
Pour les Nnk*rs+ l'dél c'est d'être un mâle qu ttent un bon âge et est devenu un
ncen du lgnge, qu des descendnts mâles et qu est 'qulfé' pr une mort et un
enterrement correct de devenr un ncêtre honoré. Nénmons, les femmes peuvent
uss ttendre dns une certne mesure un tel dél.
Pendnt toute leur ve elles ont des drots, des devors, des prvlèges et des cpctés.
Elles reçovent l même sorte de cérémones de funérlles que les hommes et elles
peuvent églement devenr des ncêtres honorées. En étnt des mères et des grnds-
mères, leurs enfnts et descendnts les élèvent à une poston d'ncêtres fémnns de
même vleur que les hommes. Cec est crctérstque pour l culture des Nnk*rs+ qu
mntent une relton de complémentrté entre hommes et femmes. Souvent on vot
dns une courette devnt l cse de rtes un utel d'une ncêtre. Cet utel est ppelé m
m " m mère ".
C'est le fls le plus âgé qu l responsblté prncple de s'occuper du culte à ses
prents ncêtres. l n' ps de sgnfcton s ce fls îné est une bonne personne ou un
vuren, c'est lu qu dot être responsble du culte ux ncêtres. S'l refuse d'ssumer
ses oblgtons, les ncêtres vont le punr ; de l'utre côté on ne peut ps le chsser de
cette responsblté. L personne qu, pr drot de successon, le drot et l'oblgton du
culte ux ncêtres porte évdemment uss l plus grnde responsblté envers les
ncêtres. On lu reproche ses futes ms uss celles de s fmlle. Les dultes de s
fmlle, pr exemple ses frères cdets ou ses fls, sont seulement ndrectement
responsbles s un mlheur les ttent.
Les ncêtres sont églement l source d'un mlheur nflgé à cuse d'une néglgence
rtuelle, que cette néglgence sot conscente ou nconscente. Les ncêtres contrôlent l
ve rtuelle des gens, ms ls ne punssent ps un muvs comportement et ls ne
donnent ps de récompenses pour un bon comportement. Ans pr exemple un meurtre
ft de mnère ntentonnelle ou non dot être répré rtuellement. Ce n'est ps
unquement prce que c'est méchnt de tuer une personne, ms surtout prce que c'est
muvs de slr l terre vec du sng humn ou de fre une telle chose contre l lo
suprême d'mté envers l prenté.
On ne consdère ps les ncêtres comme des êtres surnturels qu punssent des
muvses ctons et récompensent les bonnes ctons. On les consdère plutôt comme
des juges qu veulent mntenr l'ordre et l dscplne envers les normes de l coutume, et
ls ntervennent toujours qund on trnsgresse cette coutume. Qund un mlheur rrve
et est nterprété comme une punton ou plutôt comme une nterventon correctve des
ncêtres, on pense qu'ls ont g correctement et non ps cprceusement.
3.2.4 Concluson
39
prents, ls les respectent et se soumettent à leur utorté et ls reçovent de l nourrture
et des vêtements. Les prents à leur tour s'occupent de leurs enfnts, ls les consellent
et leur ensegnent l fçon de fre les choses (coutumes), et s nécessre les corrgent
en les punssnt s'ls n'obéssent ps.
Les ncêtres peuvent être vus comme des prents décédés ms ntérorsés et ncorporés
dns l ve des vvnts.
ls ne sont ps 'leurs conscences', ms ls sont loclsés en dehors de l personne et ls
sont symbolsés pr des utels bg (sg. bgr) dns ou devnt l concesson.
Les cultures occdentles sont orentées vers l'venr, on veut toujours fre dfférent que
dns le pssé, même fre meux s c’est possble, tnds qu'c en Afrque on est plutôt
orenté vers le pssé (Vor 1.1). Les ncêtres svent comment on dot fre les choses et
on essye de fre comme eux.
Dns l pensée occdentle les défunts n'nfluencent ps l ve des vvnts, ls ne sont
plus dns ce monde, tnds que dns l pensée nnk*rs+ les défunts / ncêtres sont
présents et contnuent à nfluencer l ve des vvnts.
40
3.3. L dvnton
(Une sénce de
dvnton lors
des funérlles)
41
Le devn bg est l'un des personnges le plus mportnt de l ve relgeuse des Nnk*rs+
(à côté du chef de terre et le chef du vllge). C'est lu qu ssure l communcton entre
le monde vsble et le monde nvsble, en ft, l prend contct vec le monde nvsble à l
plce de l'ndvdu, l trnsmet et nterprète les voeux des ncêtres.
Les devns ne trvllent ps à plen temps sur leur méter de dvnton ; leur source
prncple de revenu est l'grculture comme pour tous les utres gens.
Les sénces de dvnton ne sont ps tenues en secret. Tout le monde peut ssster ux
sénces publques de dvnton (même nous, les blncs, vons pu ssster deux fos à
des sénces de consulttons lors des funérlles et même prendre des photos vec l
permsson des ncens en févrer et en mrs 1997). On peut uss ssster à des
consulttons prvées qu ont leu dns des chmbres à l mson du devn ou à l mson
du clent. Le devn peut uss être consulté pr un m ou un prent remplçnt lorsque le
clent bg-b gr ne s’y connît ps dns ce domne. (Pr exemple une femme ne peut
ps consulter personnellement le devn, cr elle le sttut jurdque d'un mneur).
Quelques fos, qund on demnde à quelqu'un pourquo l v chez le devn, l peut dre
prce qu'l est 'nquet' ou 'souceux'. Les Nnk*rs+ dsent que s tu es nquet, c'est prce
que tu s ttré le désccord d'un ncêtre en commettnt un tort/péché ou à cuse d'une
omsson. l fut donc dentfer l'ncêtre qu'on offensé et ce qu'l demnde pour
pser le trouble de l personne. Evdemment le résultt d'une dvnton est un ordre
d'offrr un scrfce à un ncêtre.
Après l dvnton on st quel ncêtre cusé l crse présente, quel nml l demnde
en scrfce, et quel comportement ou quelles crconstnces ont condut à une telle
demnde de scrfce. On ne peut ps rrver so-même à un tel dgnostc (ou concluson)
même s on est un ncen vec beucoup d'expérence ; c'est hors de queston ! Ce sont
les ncêtres seuls qu ont l'utorté de juger de tels cs et non les êtres humns vvnts.
Une sénce de dvnton est suve de procédures fxes. l y des dlogues, des gestes
et expressons spécles ms non ps d'extse n chez le devn n chez le clent. Le devn
peut même nterrompre s sénce en slunt un nouveu rrvé ou en donnnt des
ordres à quelqu'un.
42
3.3.2 Les procédures d'une sénce de dvnton
Le clent rrve à l mson du devn et lu demnde une sénce de dvnton en posnt
un don comme honorre. Ce don n'est ps toujours fxe et le devn est oblgé de
l'ccepter même s le don est pett. Pour certns cs comme un décès, l'honorre est
prescrt : un pett pner plen de ml, une poule et un peu de bère de ml.
Le devn est sss sur un bos ou une ntte vec son sc w plcé devnt lu, le clent est
sss devnt lu sur le sol. Le devn prend une corne (trompette) et souffle deux ou tros
fos, pus l tpe les mns sur son sc en nvoqunt les ncêtres pour qu'ls soent
présents. En même temps l secoue s crécelle syk à un certn rythme et chnte pour
ppeler les ncêtres à venr. Pus l verse devnt lu son sc contennt les objets de
dvnton. l prend deux perres pltes ssg et met un médcment sous forme de
poudre du produt sur un côté et crche sur ce côté pour mélnger le médcment vec s
slve (sur un côté de chque cllou), pus l les jette pr terre. S une perre tombe le côté
moullé en hut et l'utre le côté moullé en bs, on st que les ncêtres sont d'ccord de
venr. S pr contre les deux perres tombent prelles, c'est à dre toutes deux côtés
moullés en bs ou en hut, on st que les ncêtres refusent de venr. (S les ncêtres
refusent, on leur demnde de qund même venr, et on jette de nouveu les perres
jusqu'à ce qu'elles tombent comme l fut). Alors l plce deux plets de fer kurgo pr
terre entre lu et le clent. Avec l mn guche le devn tent un bâton fourchu à une
extrémté bkol-doore. l contnue lors à chnter et à secouer s crécelle vec l mn
drote. Le clent tent vec s mn drote le bs du bâton pendnt que le devn le prend
vec s mn guche pr le hut, s mn drote restnt lbre pour secouer l crécelle. Le
bâton bouge u-dessus des objets de dvnton devnt lu.
43
Tout à coup le bâton s'rrête sur certns objets et les touchent. Le devn les prend et les
met à côté. Le dgnostc est donné en termes plutôt générux. Pus le clent trnspose
les formultons générles dns l'hstore de s propre ve. l vérfe chque nterprétton
à l'de des deux plets de fer en posnt des questons plus spécfques. Pr exemple : «
Tu s mentonné une 'mère', est ce qu'l s'gt de m propre mère ou de l mère de m
mère ? » Et en montrnt le plet de fer à guche pour le premer cs et le plet de fer à
drote pour l'lterntve, l bonne réponse est ttestée pr une tpe du bâton sur le plet
de fer respectve, une muvse nterprétton n' ps de réponse. Pendnt cette
cérémone le devn cherche à trouver l réponse à l queston : Quel scrfce fut-t-l offrr
pour régler le cs ? Une fos l soluton trouvée, le clent prend les deux perres, les tend
vers le devn pour que celu-c crche de nouveu sur un de leur côté. Pus l les jette pr
terre pour vor l preuve qu'on trouvé le bon dgnostc/soluton. S les perres tombent
de l bonne mnère, l reste à fre le scrfce demndé. S pr contre les perres ne
tombent ps de mnère confrmtve, les ncêtres ont refusé le dgnostc et on dot
recommencer et chercher le bon dgnostc. Ans on peut trouver l bonne soluton près
deux ou tros fos ou ben seulement près vngt fos ou même plus.
Quels sont les objets dns le sc du devn et quelles en sont leurs sgnfctons ?
Chque objet dns le sc du devn et chque geste employée pour l dvnton ont une
sgnfcton fxe qu leur est propre, et l pluprt des hommes peuvent les nterpréter.
44
(Objets de trvl du
devn bkol-yl)
1) L'os d'un mâle (mouton, bouc ou boeuf) symbolse une progénture mâle. Qund le
bâton de dvnton ponte sur celu-c, on st qu'un ncêtre mâle demnde l'ttenton,
ou qu'l s'gt des ffres d'un père vvnt.
2) L pèce d'une clebsse symbolse une femme. Cel veut dre qu'une ncêtre
fémnne demnde l'ttenton ; ou qu'l s'gt des ffres d'une femme vvnte pr
exemple une mère.
3) Le sbot d'un mouton ou d'une chèvre montre qu'on demnde un scrfce de cet
nml, ou ben qu'on mnqué de fre un tel scrfce dns le pssé.
6) Un tssu rouge symbolse le sttut de chef, l s'gt donc peut-être d'un ncêtre qu
étt un chef (les chefs portent des chpeux rouges montrnt leur utorté).
7) l peut y vor un noyu ou une grne d'un frut qu'on mnge seulement pendnt des
temps de fmne. Cel pourrt sgnfer qu'l n'y ur ps une bonne récolte s on ne ft
ps certns scrfces.
8) l peut y vor une velle coqulle d'un frut ou d'une rchde ou un ép de mïs ...
etc.
Le nombre d'objets utlsés pr un devn vre selon son chox, une vngtne ou une
trentne sont hbtuels.
Pendnt l sénce de dvnton le bâton ndque des endrots dfférents du corps, et de
ns à fre le dgnostc.
45
Pr exemple :
- s'l montre les côtes, on st qu'l s'gt d'un prent de l même fmlle ;
Le clent pose des questons u bâton en donnnt une lterntve et en montrnt le plet
à guche pour l'lterntve () et à drote pour l'lterntve (b). Le bâton chost en tpnt
sur le fer correspondnt ou ben s l queston est npproprée, le bâton reste mmoble
dns l mn.
Le clent dt :
« Tu s ndqué qu'l s'gt d'une femme - est-ce qu'l s'gt d'une femme vvnte ou
d'une femme décédée ? »
(Le bâton tpe sur le plet de fer à guche, ç veut dre qu'l s'gt d'une femme
décédée) :
« Est-ce qu'l s'gt de m propre mère qu m' ccouché ou ben d'une utre mère ? »
(Ps de réponse) :
46
« Est-ce qu'l s'gt de l mère de l mère de m mère ? »
« Est-ce qu'l s'gt d'un mouton à scrfer ou d'un mouton déjà scrfé ? »
(A scrfer) :
- et ns de sute.
C'est le clent qu bouge le bâton u-dessus des objets de dvnton, et c'est lu qu pose
les questons. Les gens dsent qu'l est gudé pr les ncêtres. ls nsstent que n le devn
n le clent ne connssent d'vnce le résultt de l sénce de dvnton. ls sont
convncus que ce sont les ncêtres qu bougent le bâton et mettent les mots dns leur
bouche, et que l réponse pr les plets est nfllble et en dehors de leur propre
nfluence.
47
3.4 L prère
Les Nnk*rs+ supposent des personnltés comprbles à celles des êtres humns dns
tous les gents et pussnces du domne surnturel. Les morts k"'"mdm prtcpent
dns l ve des vvnts vp. ls sont devenus des ncêtres que l'on connît pr leur nom
personnel. L terre t est vue comme le pôle complémentre du monde nvsble et
mystque. Elle prtcpe dns les ffres des hommes pr le moyen des endrots scrés
tngn (ou utels de l terre) qu ont chcun un nom et une personnlté ndvduelle.
Ans on peut dre que ce système relgeux des Nnk*rs+ est pénétré pr des
représenttons personnelles des ncêtres et de l terre. Toute utorté ou pussnce
est dérvée des ncêtres ou de l terre. Ans pr exemple des médcments ne sont
ps effcces sns l'ppu des ncêtres et de l terre.
l est évdent que les vvnts contctent ces gents mystques et communquent vec
eux. Cec est ft pr des prères et pr des scrfces kbg. Le verbe scrfer «k*bJ»
nclut toutes sortes d'offrndes rtuelles sot une lbton à un endrot prtculer, sot un
scrfce. Ans kb bgr pourrt être trdut pr " snctfer " ou " rendre un culte " à
un endrot conscré ou à un utel pr des prères, des lbtons ou pr des scrfces.
48
Pr contre s'l s'gt d'un utel de l terre tngnn ou d'un utel ncestrl qu sont
presque u nveu de l terre, on s'ccroupt pour prler à l'utel et on prle pour ns
dre 'fce à fce' vec l'ncêtre.
L prère n' ps des formules mystques cchées, ms elle ressemble plutôt à un
dscours ordnre pourtnt respectueux. Elle est l'occson de rendre publc l rson pour
lquelle telle ou telle crse est rrvée et pour lquelle on dot mntennt fre un scrfce
(les ncens et l pluprt des utres gens présents sont déjà u cournt de l'ffre). Ans
l prère l foncton de confesson publque et elle permet ns de comprendre l crse
en queston, et de fnlement régler le cs. Les peurs évoquées pr une crse ont été
exprmées ouvertement, les futes commses sont confessées; et les promesses ux
ncêtres ou à d'utres pussnces pour réprer le cs sont exprmées. De plus, dns une
telle prère en publque, on l'occson de félcter les ncêtres pour leurs benfts qu'on
reçus. On peut uss fre vlor ses drots en relton vec ces pussnces et exprmer
les espors pour l'venr. Ans l prère est dressée ux ncêtres ou ux pussnces
nvsbles, ms en même temps uss u publc présent. Les ctvtés relgeuses légtmes
dovent vor des témons qu ont le drot et l'oblgton d'y prtcper, tnds que les
ctvtés rtuelles secrètes sont suspectes d'être ssocées à des médcments prvés
qu pprtennent u domne de l sorcellere et de l mge et non ps u domne de
l relgon offcelle.
L prère exprme vec des mots ce que les ctes de scrfce symbolsent. L prère est
l communcton des vvnts vec les ncêtres et les utres forces mystques, et elle
prend ns une plce très mportnte dns l relgon des Nnk*rs+.
Volà un exemple d'une prère offerte pr le mr (vor note en bs) d'une femme dont le
bébé est décédé dns l cse sns être tenu dns les brs de quelqu'un (ce qu est grve
et nécesste une purfcton rtuelle vnt qu'elle sot de nouveu encente, snon le
prochn bébé v sûrement mourr) :
« Mon père A., je t'ppelle pr c, ppelle ton père B., et fs lu ppeler son père C.
et qund vous vous serez réuns ppelez uss les utres pères. »
« Cette femme-c ms u monde un bébé et l est mort dns l cse. Le bébé dorm
dns l cse et s mère étt en trn de préprer l nourrture. Qund elle est entrée pour
prendre l'enfnt elle vu qu'l n'étt plus là. l n'y vt ps d'utres personnes
présentes à l mson qu urent pu prendre l'enfnt qund cel est rrvé. C'est
comme ç que c'est rrvé. »
49
(On propose l soluton)
« On dt que s une telle chose rrve à une femme et qu’elle devent de nouveu encente,
l fut fre un scrfce et pus c'est fn. C'est pour cel que j' ft venr ces gens pour
fre le rtuel. Accepte cette eu & bore et ft que cette femme t un bon ccouchement
et que le bébé prenne ben le sen et qu'l sot en bonne snté. »
Note :
Les femmes, les jeunes, et même des hommes âgés dont le père n'est ps encore décédé
sont consdérés comme relgeusement mneurs et n'ont ps le drot de scrfer.
Seulement un fls peut offrr un scrfce à un ncêtre. l peut seulement fre cel s son
propre père est mort, ce derner est donc devenu un ncêtre. Un scrfce dressé à un
utre ncêtre dot oblgtorement psser d'bord pr le propre père qu est devenu un
ncêtre. Ans un homme ne peut ps offrr un scrfce à un ncêtre de n'mporte quelle
générton lorsque son propre père n'est ps devenu un ncêtre. On l'ccès rtuel
drectement à son père ncêtre et pr ntermédre de celu-c à d'utres ncêtres. Ans
pr exemple un homme ne peut ps offrr drectement un scrfce à un frère de s mère,
ms l dot lsser fre cel à s plce pr un fls de ce frère-là.
l y des nterdts (dt loclement uss « tbous ») s!sgo vlbles pour tout le groupe
ethnque. ls vent été donnés pr les premers ncêtres.
On est oblgé de suvre les nterdts s!s qu'ls semblent rsonnbles ou non. On ne peut
ps chosr quels nterdts on veut suvre et lesquels on ne veut ps suvre.
L'observton d'un nterdt sgnfe l soumsson à un commndement qu'l ne fut ps
remettre en queston. l fut les observer depus l nssnce jusqu'à l mort. ls
représentent une sorte de dépendnce et reconnssnce envers les ncêtres. En même
temps les nterdts donnent une dentté à une personne : son lgnge ou cln les mêmes
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nterdts, souvent dfférents des nterdts des utres lgnges et clns. Les nterdts
vsulsent l'dentté socle d'une personne vec son cln et ses ncêtres.
Pr exemple :
- ne ps commettre de meurtre pour ne ps slr l terre
- ne ps voler
l y uss des nterdts qu concernent unquement un lgnge ou un cln ou même une
personne vec une foncton spécfque (comme le chef de vllge ou le chef de terre ou
les fossoyeurs).
Pr exemple :
- le chef de terre ne dot ps porter des vêtements qund l gt dns s foncton.
(l porte seulement une peu d'nml.)
- les fossoyeurs bys" ne portent ps des vêtements qund ls font leur trvl
de fossoyeur :
On peur d'être embrrssé (ml à l'se) s on ne sut ps les coutumes ml
ou dg-m!ke, c'est à dre les mnères de vvre " ce qu'on ft normlement "
ou ben l nr" t" " ce qu est juste de fre ".
Pr contre, s on offensé un nterdt s!sgo, on ser pun pr les ncêtres, on rsque
même l'extermnton. C'est pourquo l trnsgresson gl" d'un nterdt exge l
réprton mlg pr un scrfce qu dépend de l trnsgresson qu'on fte.
Les nterdts n'ont ps d'explctons rtonnelles ou de rsons utltres, c'est ordonné
pr les ncêtres, ce n'est ps à remettre en queston.
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Exemples d’nterdts :
- l est nterdt à un lgnge d'utlser le bos d'un certn rbre pour fre le feu ou les
feulles pour fre l suce (s pr exemple une femme prend du bos de cet rbre pour
cusner, lors qund elle ccoucher d’un enfnt, l ur sx dogts u leu de cnq).
etc.
L présence des ncêtres peut se mnfester dns un nml ou dns un rbre ou une
perre. On ne mnge donc ps des fruts de tel ou tel rbre qu est soums à un nterdt
lmentre (uss ppelé totem) d’un certn cln. S un cln comme nterdt lmentre
un nml, les gens de ce cln ne tuent et ne mngent jms cet nml.
Pr exemple beucoup de gens de Zecco et de Guélwongo ont l'écureul
s" comme leur nterdt lmentre (totem), et beucoup de gens de
Zecco ont comme leur nterdt lmentre l sours de Brbre wn,
et beucoup de gens de Zou ont le lèvre s' comme leur nterdt
lmentre. Le nom de cet nml est devenu le nom du cln et le nom
de fmlle dns l socété moderne.
l y des fmlles qu ne dovent ps mnger le vrn de terre !!go, d'utres fmlles ne
mngent ps l tortue kkute, et encore d'utres ne mnge ps le slure g g lg, etc.
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3.6 L mort et les funérlles
3.6.1 L mort
Des mldes et l mort troublent les gens prtout dns le monde. Pourtnt, les Nnk*rs+
ne consdèrent ps l mort comme le pre qu peut rrver à quelqu'un. Chcun st
qu'on ne peut ps évter l mort et qu'on ne peut ps svor à quel moment cette
dernère rrver. l y beucoup de proverbes qu prlent de l mort k'm :
L mort ne peut ps tuer une montgne, m!s elle tue les hum!ns.
(Elle n'est ps toute-pussnte, ms elle le pouvor sur l'homme.)
Le pre qu peut rrver est de mourr sns vor lssé des enfnts, plus prtculèrement
sns vor lssé de fls. Prce que sns fls l n'y ur personne qu fer ben tes
funérlles. Mourr sns vor eu des enfnts sgnfe l'néntssement. Aucun cqus
mtérel ou récompense socle pendnt l ve terrestre ne peut compenser cel. Une
personne à plene vleur est composée du corps #y, l'esprt/âme s" et l ve vm qu
émergent à l nssnce.
A cette bse s'joute l'dentté qu est d'une prt enrcnée dns les ncêtres et d'utre
prt cquse pr l réusste (succès) dns l ve. Comme ces derners s'ccumulent
pendnt le cycle de ve, l plene vleur d'une personne grndt et se développe peu à
peu. Ms on n' ps ttent l plene vleur vnt d'être devenu un ncêtre. Et justement
pour ce derner élément on beson des enfnts vvnts, u mons un fls pour qu'on sot
nstllé comme ncêtre. Donc mourr sns enfnts sgnfe tomber dns l'oubl et en plus
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on ne peut jms ttendre l plene vleur d'une personne (on n'est ps rrvé u but).
Ans vor et élever des enfnts est l chose l plus mportnte de l ve.
55
neuf (vn pour les femmes et lebre pour les hommes, vor 5.5) et on le prépre pour
l'enterrement.
Ensute on le porte tros fos utour de l concesson s'l s'gt d'un homme et qutre fos
s'l s'gt d'une femme, (en générl le nombre tros est ssocé ux hommes et le nombre
qutre ux femmes).
Le tombeu yg est normlement creusé en dehors de l concesson, et l est ppelé l
cse «deo» du décédé. L'ouverture du tombeu est pette, ms le tombeu lu-même
peut être ssez lrge et peut héberger pluseurs personnes de l même fmlle, décédés à
des époques dfférentes.
Cette cse (tombeu) symbolse le rôle que le décédé dns l socété même près s
mort. On plce les hommes fce à l'est et les femmes fce à l'ouest. (L'homme se lève
u levé du solel pour ller u chmp, ce qu est son trvl prncpl, et l femme cusne
le sor qund le solel tombe, ce qu est son trvl prncpl).
Les funérlles k r chez les Nnk*rs+ sont un événement centrl, c'est une occson pr
excellence pour fre revvre les lens de prenté. Les fêtes des funérlles sont des temps
où l ve semble être très gtée et désrée, on est en plene ve et ctvté, ce qu présente
un contrste frppnt pr rpport à l mort qu rrête toute ve.
Les funérlles sont une réffrmton de l ve, elles mettent en relef l stblté et l
contnuté de l ve fce u deul et u déséqulbre provoqué pr le décès.
Les cérémones des funérlles sont centrées sur les lens de prenté, et elles dent à
mntenr et à fortfer ces lens.
Les fls et les flles du décédé se rsent l tête comme sgne de deul et de purfcton
rtuelle. Ce sont eux qu dovent ssumer l responsblté prncple pour ben suvre les
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rtes. L responsblté l plus mportnte d'un fls îné c'est de fre tous les rtes
funérres pour ses prents.
Les enfnts du décédé envoent le fls îné chez les ncens du lgnge pour détermner
une dte pour les funérlles. Celles-c se tendront entre un à tros ns près l mort et
l’enterrement d'une personne.
Cependnt vnt qu'on t ft les funérlles comme l fut, l'esprt du décédé résde
entre le monde des vvnts et le monde des ncêtres. l pourrt encore dérnger les
vvnts et l'ordre socl. En plus ce sont les funérlles qu permettent d'nstller des
successeurs et de jour de l proprété hértée. Donc l vut meux ne ps ttendre trop
longtemps vnt de fre les funérlles.
L longueur des funérlles k r vre selon l'âge et le sttut du décédé. Pour un veux ou
une velle femme cette fête dure sept jours et nécesste beucoup de moyens. (Prfos
une récolte entère peut être utlsée pour fre de l bère de ml dt " dolo " et préprer de
l nourrture pour cette fête). Les cérémones des funérlles ont leu unquement pendnt
l sson sèche et elles sont des événements publcs très mportnts.
Tros nuts (qutre pour une femme) vnt l fête, l'îné du décédé nforme les gens de l
concesson que l cérémone v commencer. On envoe des messgers chez les vosns et
l prenté pour nnoncer l fête. Vers mnut le fls îné du décédé cre tros fos (qutre
fos s'l s'gt d'une femme qu est morte) du hut du tot pour réveller les gens. Les gens
de l concesson se réunssent pour louer et félcter le décédé et les ncêtres.
Ensute on commence à frpper les tmbours. Les hommes sont en monture de guerre et
font une processon utour de l concesson suvs pr les femmes et les enfnts. Pus on
commence à dnser.
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Le mtn les hommes du cln enter s'orgnsent en dfférents groupes de lgnge et
mrchent en dnse de guerre d" vers l concesson comme pour ns dre ttquer
l concesson. ls sont équpés d'rmes de guerre et leur mne est souvent gressve et
serrée et leurs mouvements sont gtés. Qund les gens de l concesson s'perçovent
qu'un groupe de lgnge s'pproche de l concesson, les hommes de l concesson
sortent pour défendre leur terrtore. Les femmes ccompgnent les hommes et les
encourgent vec des crs kkl, et en même temps elles ventlent les hommes vec
des éventls et des tssus qund ç chuffe trop. Le rythme du combt est drgé pr le
rythme des muscens. Après quelques ttques de chque groupe, les groupes se
réunssent fnlement et s'unssent pour défendre l concesson, et ls mrchent tros fos
utour de l concesson (qutre fos s le défunt est une femme). Mntennt que tous les
lgnges se sont réuns et que l’on ttent l'unté dns le cln, lors on chnte des
lounges en l'honneur du décédé et en l'honneur du cln enter. Fnlement tous les
guerrers ccrochent leurs rmes sur le mur de l grnde cour ndenne à proxmté de
l'entrée de l concesson, ns ls montrent encore une fos l soldrté du cln.
L'près-md on ft les scrfces. S'l s'gt d'un homme on les ft devnt l'entrée de l
concesson znr, s le décédé est une femme on les ft dns l cour znzk qu est
consdéré comme le domne de l femme. Le fls îné scrfe une pntde ou une chèvre
en les frppnt tros fos contre le mur. S'l s'gt d'un veux, on scrfe uss un boeuf en
lu coupnt le cou.
Plus trd dns l journée on symbolse l'élognement du décédé du monde des vvnts
et en même temps l'ncorporton dns le monde des ncêtres en détrusnt certns
de ses objets.
Cel symbolse en même temps l'émncpton des enfnts pr rpport u contrôle
qu'vent leurs prents décédés sur eux. Mntennt le fls îné prend l plce que son
père vt dns l socété. S'l s'gt d'une femme décédée, c'est l femme du fls îné
qu ssume les responsbltés qu'vt l mère. L'rc et le crquos du décédé sont
décrochés pr le fls îné qu l'emporte hors de l concesson et les brûle dns l cour des
nmux. S'l s'gt d'une femme on csse des pots et des clebsses de s chmbre sur
un crrefour qu est proche. Cel symbolse qu'elle ne prtcper plus dns l ve
quotdenne de l concesson.
Les jours suvnts sont destnés à
préprer l bère de ml dm et de
l nourrture.
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Qund une femme est décédée, elle est enterrée pr le lgnge de son mr et est
ssocée à ses ncêtres. Ms lors des funérlles k r elle est mntennt
symbolquement rmenée dns s fmlle d'orgne pr le mr et ses frères
ou des représentnts du lgnge. C'est l flle înée de l défunte qu les
ccompgne en pportnt une clebsse et un pot spécl p!lgo (vor 5.1).
Le p!lgo content des objets de l défunte et serv de récpent pour son âme pendnt s
ve. On rmène l femme symbolquement à s mson d'orgne pour compléter le cycle
de s ve. En conséquence l'hrmone entre son cln et le cln du mr est confrmée et
renouvelée.
Les funérlles des Nnk*rs+ ont pluseurs fonctons : ben sûr elles honorent les défunts,
ms leur rôle prncpl est de rétblr et de revtlser les reltons entre les vvnts d'une
prt et entre les vvnts et les ncêtres d'utre prt.
(Groupe de muscens)
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3.7. Comprson de certns éléments de l relgon trdtonnelle
vec le chrstnsme
En contrste frppnt, l révélton bblque est théocentrque, elle est centrée sur Deu.
DEU est DEU, l est bsolument souvern et tous les drots sur s créton. Le
messge bblque est centré sur l volonté de DEU pour les hommes. Deu n'est ps
seulement l'orgne de l'homme ms uss le but de l'exstence/ve humne. Pour le
chréten l volonté de Deu et son royume sont prortres. S prère dot être : « Deu, t
volonté sot fte. »
Dns l relgon trdtonnelle l'homme ttent s plene dgnté d'homme seulement près
vor pssé pr l mort et près vor été nstllé comme ncêtre (et cel seulement s'l
eu des descendnts mâles).
Dns l RT le 'ml' est en ft tout ce qu est en conflt vec les ntérêts de l
communuté et contre les trdtons /coutumes du pssé. 'Fre du ml' est cuser un
déséqulbre (ou gâter l’hrmone de l ve) u nveu des bonnes reltons entre les
humns ou entre les humns et les ncêtres ou d’utres esprts. L RT n'ensegne ps
que le ml/péché est rébellon contre Deu et l trnsgresson de l lo de Deu.
Ans le péché est vu unquement comme un cte ntsocl. L fçon trdtonnelle de ve
est l melleure ve qu étt donnée pr les ncêtres et pr Deu. Le 'sttut quo' est l
melleure ve, l'ntérêt prmre de l'homme est donc l prospérté mtérelle et le prestge.
L Bble ensegne que l'homme et l femme ont été créés à l'mge de Deu et pour s
glore et pour l communon vec lu. Ms à cuse de leur désobéssnce envers Deu,
l'homme été sépré de Deu, et le jugement de Deu sur l'homme qu péché est l
mort. Ans l Bble donne une grnde dgnté ux humns, ms en même temps elle
montre clrement que l'homme est pécheur et beson de l'nterventon de Deu pour
le suver.
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3.7.3 L compréhenson du slut dffère entre l relgon trdtonnelle et l Bble
Dns l relgon trdtonnelle, une crse (mlde, ccdent, mort etc.) est cusée pr un
ncêtre offensé ou pr l sorcellere. On peut se débrrsser de ces mux pr des
scrfces demndés et en suvnt les rtes trdtonnels. En stsfsnt les esprts
offensés ou en contreblnçnt les pouvors de l sorcellere etc., l'homme lu-même peut
donc resttuer une bonne ve vec l snté, rchesse et prestge. Une bonne ve dépend de
l'hblté de quelqu'un à nfluencer les pussnces exstntes.
S le péché est vu seulement comme un cte ntsocl, être suvé du péché est comprs
comme être ccepté dns l communuté. On est ccepté (respecté) dns l
communuté des vvnts en ssumnt les rôles exgés de l socété, et on est ccepté
pr l communuté des ncêtres en leur rendnt un culte pr des prères, lbtons et des
scrfces.
En des termes bblques, le slut est l délvrnce du péché vers une ve nouvelle et
éternelle.
En consdérnt le pssé : Deu nous délvrés de l punton du péché (Rom 8:1).
Du pont de vue présent : pr l fo Deu nous délvre du pouvor du péché pr l
snctfcton grâce u Snt Esprt.
Du pont de vue futur : Nous serons délvrés de l présence du péché (Rom 8:23;
1 Jen 3:1-3). Le slut est pr l grâce de Deu et pr l fo unquement.
C'est toujours une décson à grnde portée pour un ndvdu de devenr chréten.
Ce chngement de relgon uss des conséquences pour s ve socle qu est
normlement centrée utour du groupe et non ps utour de l'ndvdu. Celu qu s'est
convert à Chrst, bndonne l sécurté que le groupe lu donnt, désorms les ncêtres
ne le protègeront plus, et l fmlle élrge ne le soutendr plus lors des dffcultés.
Lorsqu'un jeune chréten veut se mrer, l ne peut plus compter sur l'de de l fmlle
pour fournr l dot etc. Normlement le chréten n'est ps persécuté, ms souvent l
dot supporter dverses souffrnces et l est confronté à des désvntges d'ordre
économque et socl.
Qund un chef de fmlle s’est décdé de suvre le Chrst, l détrut et brûle tous ses objets
rtuels, les « fétches » de s concesson, ce qu est un grnd événement pour toute
l'églse. Nous vons sssté à une réunon où l'on détrut les fétches d'un ncen devn
(le 30 jullet 2001, à Tombs)
61
Photos :
Le chef de
fmlle vec
des membres
de s fmlle
qu suvent
églement le
nouveu chemn
du Chrst.
62
Les objets du devn :
Dvers os d’nmux,
peux, plumes, dents, crécelles
etc.
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Eglse Bptste du Ghn 2002
0,5%
Nombre d'églses 1
Nombre de membres 150 envron
Centre nterntonle d’Evngélston 2005
0,2%
Nombre d’églses 1
Nombre de membres 60 envron
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4 Aspects socux et spects poltques
Un même terme y!re désgne chez les Nnk*rs+ l'unté d'hbtton et le groupe qu y
résde. Ce terme un double sens, sot " constructon destnée à loger des gens " donc
mson ou concesson, sot " membres d'une même fmlle résdnt ensemble ", donc
fmlle.
L concesson y!re est le leu de résdence des membres mâles d'un segment de lgnge
ptrlnére et de leurs épouses. Ce segment du lgnge plcé sous l'utorté du
responsble (ou chef) de l mson y!dn, peut comprendre tros à qutre génértons :
les pères, les fls, les enfnts de ces fls et, prfos, les enfnts de ces enfnts. Un y!re
brte en moyen 30 à 40 personnes.
4. d' cusne
L structure générle d'une smple concesson est pproxmtvement celle d'un cercle
sur le pourtour duquel se dstrbuent des cses rondes et crrées dont un groupe de deux
ou tros forment une unté d'hbtton qu est entourée pr de petts murs formnt ns
une courette ntéreure znzk.
Ces untés sont orentées vers l'espce lbre u centre de l'enclos qu est une sorte de
grnde cour ntéreure nndenne pour le bétl.
Les espces vdes entre les bâtments vers l'extéreur sont fermés pr des murs plus
huts, suf à l'entrée y qu permet d'ccéder à l'ntéreur de l'enclos.
Cette entrée étrote est toujours orentée vers le coucher du solel, donc l'ouest.
66
67
Une concesson peut s'épnour ou se contrcter vec l crossnce ou l décrossnce
de l fmlle et consttue ns un reflet sptl de l'orgnston socle d'une fmlle à un
moment donné. Le module prmtf est celu d'une fmlle polygme, ms une concesson
peut s'grndr et comprendre une grnde fmlle élrge et vor pluseurs entrées. Des
nouvelles cses sont joutées u pérmètre tnds que des velles cses plutôt vers le
centre de l grnde concesson peuvent tomber en runes et fnlement dsprître
complètement.
Normlement l y dns une concesson une " chmbre de rtes " de-ny' " cse pour
l velle femme " elle est le leu où se déroulent
les rtes qund un
enfnt est né,
l'excson des
jeunes flles,
le mrge, l
mort d'un membre
de l mson etc.
On est né dns
l cse de rtes
et on meurt dns
cette même cse,
ns termnnt
le cycle de ve.
Elle est bâte dos à l'est et consttue pour ns dre le " dos " de l mson dpoore bb
(l'est) pr opposton à l " fce de l mson " znr bb (ouest) que forme l'entrée.
L chmbre des rtes est ns l seule cse dns l concesson qu l même orentton
que l concesson elle-même : dossé à l'est et ouverte à l'ouest.
L'orentton selon un xe est-ouest est typque pour les Nnk*rs+ (comme d'lleurs chez
les Ks+n). On vot l'orent comme le leu d'orgne de toute chose (bonne ou muvse)
qu bouge vers l'ouest, comme ft le solel.
L fçon, dont sont dstrbués, dns une mson, les prncpux utels, démontre uss
cette concepton : C'est sur l terrsse de l chmbre des rtes (donc à l'est) qu' été
plcé l’utel de wnn 'deu', responsble des nssnces et grden des enfnts nés
dns l fmlle.
Ms c'est à l'ouest de l concesson qu'on les utels des ncêtres m s " mon père "
devnt le z-k " grnd poulller ". Eglement à l'ouest se trouve le tmpugre " le ts
d'ordures " où sont quotdennement déposées les cendres des foyers et les objets usuels
brsés et les déchets multples de l concesson.
Chque homme mré ses propres chmps en brousse dont les récoltes vont dns un "
grener prvé " br lequel est toujours bât dns l grnde cour ntéreure. l y
églement des greners collectfs, de l même mnère qu'l exste des chmps collectfs
où trvllent ensemble tous les membres d'une mson. Les fls célbtres et ceux qu,
mrés, n'ont ps encore engendré, trvllent sur les chmps de leur père jusqu'à ce
qu'ls fondent leur propre foyer. A ce moment-là ls ront lors défrcher pour leur propre
compte de nouveux chmps en brousse. Ce n'est qu'à l mort de leur père ou lorsque
celu-c est devenu trop veux pour cultver, qu'ls recevront en prtge une prte du
smn (chmp permnent qu'entoure l concesson) ns que des prcelles stuées
dns l réserve de terre weelo " l terre des ncêtres " pprtennt u lgnge.
Tout homme dulte une forme de mrque w nm " couper les peds " de ses nmux
(les vollles et le pett bétl) qu lu permet de les dfférencer de ceux de ses " frères ".
En contrste de cette geston ndvdulste des bens, l y le grnd bétl qu pprtent
à toute l fmlle ou plutôt ux ncêtres de l concesson. Le grnd bétl est consdéré
comme le sgne même de l rchesse.
L cour ntéreure nndenne est le leu où se tent le bétl pendnt l nut. Ce pett
troupeu de boeufs que possèdent l pluprt des concessons est pour l'essentel
consttué pr les têtes de bétl qu ont été reçues en retour d'une flle du groupe
résdentel donnée en mrge.
71
(L cour ntéreure ndenne)
l servr, pour l'essentel, églement " pyer " l dote des hommes de cette
concesson. Ce bétl, pour ns dre destné à ugmenter le lgnge de nouveux
membres (les enfnts potentels que représente une épouse), est un ben collectf.
Personne, ps même le chef de l mson n' le drot d'ntrodure un nouveu boeuf dns
le troupeu ou d'en prélever un sns en rendre compte u prélble ux ncêtres.
Un détl de l'rchtecture d'un enclos permet de vor comben les ncêtres mettent leur
mn sur le troupeu de bétl. Trdtonnellement, l’entrée y de l concesson est
mrquée des deux côtés pr une constructon conque en terre rgleuse (" bnco ") qu
sert de poulller. L'ouverture de l'entrée est construte de fçon à ce qu'une seule tête de
bétl pusse psser à l fos pr cette ouverture. Cette règle de constructon pour effet
d'ordonner en fle le
troupeu lorsqu'l
ttent l'enclos et pr
là même, de défler,
tête pr tête, devnt
les utels d'ncêtres.
C'est ns que chque
sor, à l tombée de l
nut, qund on rmène
les troupeux à l
mson, les ncêtres
peuvent " comptblser "
leur ben.
72
4.2 Le mrge
En générl, le jeune homme qu veut se mrer se cherche lu-même une flle convenble.
Le chef de fmlle peut s’opposer & son chox s’l trouve que le chox n’est ps ben. l
semble que toute flle de l concesson peut être oblgée & se mrer vec une certne
personne contre son gré ce qu est pourtnt de plus en plus rre de nos jours.
Qund le jeune homme ft son chox l cherche normlement le consentement de l flle
en queston. Ensute le chef de l mson du jeune homme envoe des cdeux ux
prents de l flle. Ces cdeux ntux sont des nox de col et du tbc.
S les prents de l flle ne sont ps d’ccord vec ce mrge ls renvoent les cdeux
que le cnddt u mrge lu-même vt pportés. Pr contre, s’ls sont d’ccord ls
l’nvtent & bore de l bère de ml dm. Sx fos le futur fnceD dot pporter du tbc et
des nox de col. Avec l’cceptton du premer cdeu l flle est fncée.
Le temps pour fxer le mrge ncombe u chef de fmlle de l flle. Au jour du mrge
l flle déménge dns l concesson de son fncé. Cel se psse de l mnère suvnte :
Deux jeunes hommes de l concesson de l flle ccompgnent l fncée qu y pporte
seulement ses effets personnels : des bjoux, un pner, une clebsse. Le fncé ccuelle
s fncée dns s cour. Toute l fmlle se réunt pour ccuellr l nouvelle épouse
rrvée. On ft l fête et on dnse jusqu'à qutre jours.
Après un ou deux mos les prents de l’épouse vennent pour chercher l dot, ce qu est
sept moutons, une vche, un boeuf, cnq poules, qutre pntdes et deux boules de tbc.
S on ne peut ps fournr toute l dot & l fos, on pporte une prte et & chque
nssnce d’un enfnt on pporte une prte de ce qu reste & donner.
S une épouse s’enfut et qutte son mr, l fmlle du mr dot resttuer l dot, et ns le
couple est consdéré comme dssout.
S une épouse se montre nutle, sot elle ne trvlle ps ben, sot elle ne se soumet ps
ux utortés de l concesson de son mr ou ben elle ne donne ps nssnce & des
enfnts, sot elle couche vec d’utres hommes, dns ces cs elle peut être renvoyée
uprès de ses prents. L dot dot être remboursée.
73
L dot pg-sll
Dons oblgtores :
- un tureu l ll
74
4.3 Les marques de scarfcaton
L scrfcton du vsge est fte qund l’enfnt
entre tros et sept ns. Avnt l’opérton on nforme
l’esprt protecteur de l’enfnt et on lu ft une offrnde
de frne et d’eu.
Pour le ttouge on utlse un couteu et du chrbon en poudre ft d’écorces d’un rbre
ppelé petre. Après vor ft les coupures cette poudre de chrbon est pplquée sur les
blessures, pus le vsge est lvé vec de l’eu frode pour rrêter le sgnement, ensute
on endut le vsge vec de l’hule de krté. Après tros jours l’hule est enlevée et les
cctrces sont plâtrées vec de l’rgle ygr.
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4.4 L structure socle et poltque
L cellule fmlle est l demeure y!re d'un pett groupe d'une proche prenté pternelle.
Dns le cs smple l s’gt du père (chef de fmlle y!dn) et de ses fls vec leurs
épouses et leurs enfnts.
Souvent l fmlle est plus élrge : Le chef de mson y!dn et ses cdets y"bs" vec
leurs épouses pgb, leurs enfnts ps encore mrés, leurs fls mrés vec leurs
épouses et leurs enfnts ps encore mrés ns que leurs fls mrés vec leurs femmes.
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En plus l y éventuellement des veuves des veux décédés de l même mson etc. Donc
dns une concesson l y pluseurs fmlles deto pl., deo sg.
Dns l cellule fmlle le chef de fmlle dt quels trvux l fut fre. l donne à chque
femme une prte du ml et du rz du chmp de l fmlle et l dstrbue l vnde. C'est à
lu de régler les ffres de mrge et l s'occupe de toutes les choses qu concernent l
fmlle. Les membres de l fmlle qu trvllent lleurs sont oblgés de donner une prte
du slre u chef de l mson.
Les murs entournt l concesson symbolsent pour ns dre une unté de fmlle dns
lquelle l producton et l consommton de nourrture et d'utres nécesstés sont
centrées et dns lquelle on engendre les enfnts et on les élève. Le bétl de l fmlle,
le stock des grns, les possessons mtérelles, et les ccessores rtuels comme les
utels des ncêtres mmédts sont grdés dns cette demeure fmlle. Dns cette
sphère, les épouses et mères ont l prorté sur d'utres membres de l fmlle. Elles
sont ppelées deo dn " chef de cse ".
Chque femme son propre pprtement dns l concesson, réservé pour elle et ses
enfnts, et son mr dot venr chez elle. Le mr et l'épouse ont des domnes dstnctfs
ms complémentres pour les ctvtés économques et l responsblté socle et
morle. Chcun grde son dentté socle comme membre de leurs clns respectfs
pendnt toute leur ve. ls dovent coopérer pour mntenr l fmlle.
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- Pr leurs pères les enfnts sont uns comme membres des lgnges et des clns, ce qu
est symbolsé pr des nterdts communs et pr l dépendnce des ncêtres communs.
C'est l source jurdque qu donne à l'ndvdu l'dentté dns l socété.
- Les mères pr contre dvsent les enfnts (frères et soeurs du même père) en les
ssocnt vec l prenté du côté de l mère ns qu'vec les ncêtres de l mère. Les
enfnts ne sont ps ttchés ux mères pr drot jurdque ou pr oblgton ms pr
ffecton. Ans pr exemple le frère de l mère est clssquement le sb " tonton "
qu donne des cdeux d'ffecton, sns ucune utorté ms lbre de protéger l'enfnt.
- L mère pr contre donne l'éducton et l nourrture, sns être oblgée de le fre, c'est
pr mour. Elle peut réprmnder l'enfnt, ms elle ne le châte ps. On ne lu obét ps
pr oblgton comme on dot le fre envers le père, ms pr ffecton.
Pour les deux prents les enfnts sont une source de ferté et de stsfcton.
81
Devnt l concesson fmlle c'est l sphère où on trte les ffres de l poltque, des
drots et de l'économe et où on s'occupe des responsbltés rtuelles lées ux lgnges
et ux clns et ux chefs de l terre. C'est le domne des hommes.
Un fls peut qutter l concesson pternelle et construre une nouvelle concesson. Cel ne
dvse ps l fmlle, ms ç l'étend seulement. Une nouvelle fmlle devent une nouvelle
cellule dns le cdre du lgnge. Dns ce lgnge on est regroupé sous les mêmes
ncêtres et forme ns une unté nséprble.
kIem / kIemddm 'îné' frères ou soeurs et cousns ptrlnéres (du même sexe)
y+bg / y+bs+ 'cdet' frères ou soeurs et cousns ptrlnéres (du même sexe)
s^ / s^ddm 'père' le père, le frère du père et tous ceux que le père ppelle
'îné' ou 'cdet' (s^ d^gr = le propre père)
m / mddm 'mère' l mère, les utres femmes du père, les soeurs de l mère
(m d^gr = l mère qu l' ccouché)
dy_ / dy^^s+ 'fls' ssus de ceux que 'Ego' ppelle 'îné' ou 'cdet'
82
p^y_ / p^y^^s+ 'flle'
*sb / *sddm 'oncle mternel' (le vr «*sb» est le frère de l mère qu l
même mère, ms les utres frères de l mère peuvent uss
être ppelés comme ç.)
83
L pge suvnte montre un dgrmme de prenté.
Explctons :
L relton dns le lgnge est jurdque : on des drots et des oblgtons qu'on ne
peut ps refuser.
L lgne rouge entoure l prenté mternelle. Tous ceux qu sont nés d'une mère de cette
prenté mternelle font eux-mêmes prte de cette prenté. ls sont ppelés prents
mternels sor.
L lgne bleue entoure toute l prenté y'l m qu ne ft ps prte du lgnge.
Len pternel : Tous ceux qu sont ccouchés pr un des pères font prte du lgnge
y!zuudm.
Len mternel : Tous ceux qu sont ccouchés d’une des mères font prte de l
prenté mternelle sor.
84
Dgrmme de prenté
85
4.4.3 Le système poltque
Les Nnk*rs+ n'ont ps un gouvernement centrlsé (comme nous le connssons dns le
royume Moss ou dns l'étt moderne). L socété est grdée ensemble pr des
reltons complexes de prenté créées pr des mrges et uss pr un système élboré
d'nterdépendnce rtuelle. Leurs cohésons poltque et morle sont dérvées de leurs
nsttutons rtuelles publques. Et les deux nsttutons les plus mportntes sont centrées
sur deux fonctons hértères :
- L cheffere ttrbuée à un cln
- L'dmnstrton ou geston de l terre
Hstorquement les clns ynt un système de cheffere étent entrés dns le pys
comme mmgrnts, mportnt l cheffere vec eux. ls sont venus hbter prm les
premers hbtnts qu consttuent les clns des prêtres / chefs de l terre. On vt étbl
une conventon qu lé les deux groupes pour toujours vvre ensemble dns l'mté l'un
à côté de l'utre.
Aucun groupe n' l'utorté sur l'utre. N les chefs coutumers nbdm (sg. nb),
n les chefs de terre tndndm (sg. tndn) sont une utorté comprble à ce que
nous ppellerons une utorté poltque dns le sens moderne. Les chefs des vllges et
les chefs de terre sont lés l'un à l'utre pr des observtons relgeuses
complémentres. Les deux fonctons de 'chef' sont prncplement des fonctons
relgeuses. Les Nnk*rs+ pensent que le ben-être de toute l'ethne dépend de l bonne
collborton rtuelle des chefs coutumers et des chefs de terre, comprble à mr et
épouse. S cette relton n'est ps en hrmone, l y ur de l fmne, des guerres, des
mldes et d'utres ctstrophes.
Une règle essentelle de ce système de complémentrté est que les deux postes sont
mutuellement exclusfs. Le cln qu peut occuper l'un des postes ne peut ps occuper
l'utre.
Les observtons rtuelles de ces deux
groupes sont dfférentes. Pr exemple
un chef ou quelqu'un qu est élgble
pour ce poste pr descendnce de cln,
peut porter des vêtements, et utlser
des rmes à feu. Les chefs de terre ne
font ucune de ces choses. ls portent
des peux d'nml tnkolo, qund
ls sont à l mson ou qund ls font
leur trvl de tndn. ls ne
dovent ps utlser une rme à feu snon
l terre ne mnquer ps de les punr.
Un chef n' ps le drot de toucher l
terre à ped nu, pr contre un chef de
terre ne dot ps mettre des chussures.
Pour l'essentel le chef l foncton de juge et de chef de guerre. Asssté d'un consel
d'ncens, l écoute en slence l'exposton des plntes, des crmes et délts de tout genre.
Pus, près une brève consultton vec les ncens, l formule l sentence qu, une fos
énoncée, est sns ppel.
Autrefos le chef drget églement les opértons guerrères.
- Le décès de ceux qu détennent des chrges mportntes dns le vllge (chef de
terre, mître d'un utel de terre, îné de lgnge) est, vnt toute chose, nnoncé
u chef. l le fer proclmer offcellement u son des tmbours de l cheffere.
- On dot uss l'nformer qund l foudre frppé l'un des hbtnts du vllge ou
lorsqu'on découvre un cdvre d'un nconnu sur son terrtore. l fer prendre les
mesures nécessres.
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- Le projet d'nstllton d'un étrnger dns le vllge dot être soums u chef et
recevor son ccord publc, même s chcun st qu'l ne rejetter jms une telle
demnde.
- l le drot de fre ssr dns les chmps du vllge, sns chercher à connître
qu en sont les proprétres légtmes, les nmux domestques que, selon les
prescrptons du devn, l destne ux scrfces collectfs.
- Sur tous les gros gbers rmenés pr les chsseurs, une prt est prélevée et
donnée u chef.
Le chef détent son pouvor de régner de l corne rtuelle du pouvor n'm d. En cs
de crse (plues défectueuses, stérlté des femmes ou encore l'nvson dns le terrtore
de nuges de suterelles et l'pprton d'épdémes ou utres clmtés nturelles) le
chef dot fre des scrfces pour le vllge. L collborton rtuelle du chef de vllge et
du chef de terre est très mportnte.
l y une cheffere (commndement, pouvor, règne) n'm supéreure qu drge les
chefferes vllgeoses.
Qu'est-ce qu ft le len de 'subordnton' entre une cheffere et une utre ?
Le " chef îné " n-kem (ttre qu est conféré u nb de l cheffere prncple)
possède l source du pouvor, c'est à dre l corne ntle du pouvor n'm d " corne
vec le médcment du pouvor ". l est églement le seul qu, à prtr de
ce n'm d, l fculté de fre fbrquer d'utres cornes scrées pour les donner
ux chefs de vllge. Donc, le chef îné cède à d'utres chefs un rejeton de son propre
n'm d.
88
Chez les Nnk*rs+ u Burkn Fso l y qutre chefs înés : le chef de Toungou, le chef
de Zecco, le chef de Zou et le chef de dén.
Toungou
Zecco
Zou
deDn)
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(Le chef îné de Toungou SA T], 1997)
Les postons dfférencées d'un " chef îné " et d'un " chef de vllge " pr rpport u
d ntl trouvent une expresson dns les rtes d'ntronston (ou l'nvestture ou l
nomnton) : Qund un chef de vllge meurt, le d retourne à l mson du " chef îné
" et c'est lu encore qu, à l nomnton d'un nouveu chef, scrfer sur le d vnt
de le rmener u vllge où se déroule l successon.
Une telle corne d content une pognée de terre et un médcment mgque. L corne
ntle content pour ns dre l substnce mère. A cette substnce mère le chef îné
jouter un peu de terre prélevée sur les prncpux utels de terre tngn du vllge où
le chef règner.
L'nstllton d'un nouveu chef îné est une ffre plus complexe: Après être nommé
chef îné, l ne dot ps couper les cheveux de s tête pendnt tros ns. Ans on donne
un temps de tros ns ux ncêtres pour confrmer s'ls sont d'ccord vec le chox de ce
nouveu chef îné. S le chef se trouve toujours en bonne snté près ces tros ns
ntux de s cheffere, on st que les ncêtres l'ont pprouvé et le soutennent. Alors
on dot fre le rte pn zuo " coffer l tête " ccompgné pr des scrfces et une grnde
fête.
Nous vons sssté u rte pn zuo lorsque le chef de Toungou été confrmé pr les
ncêtres (le 26 m 2000).
Les ncens ont tué une
vche nore dns l cour
du chef :
91
Les ncens ont découpé l'nml en pluseurs pèces, et pour fnr, ls ont couvert toutes
ces pèces vec l peu de l'nml scrfé.
Ensute les nmux ont été lvés vec de l'eu et découpés en pèces.
Le chef îné s'est sss vec s premère femme sur l peu de l vche qu'ls ont
scrfée le mtn. Et les ncens les ont entourés, ensute un homme rsé l tête du chef
et un utre rsé l tête de son épouse.
Pendnt ce rte les gens étent dns une grnde joe et tout le monde s'est vncé pour
regrder cette cérémone. Mntennt le chef îné de Toungou est confrmé pr les
ncêtres et est désorms ncontestblement équpé de l'utorté suprême des ncêtres.
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(Le chef îné de Toungou près le pn zuo)
Ce texte suvnt (en tlques) est un extrt du cher d'hstore écrt en frnçs du chef
de ZECCO, TONKUYA K.
" ... Pr chnce TARM6ROU et s femme ggne un pet!t grçon [leur deux!ème f!ls], !l
donn!t comme nom ARGUYA que veut d!re qu'!l est gross!.
6l ggn!t encore un tro!s!ème f!ls qu'!l donn!t comme nom AZOUCO qu! veut d!re qu'!ls
sont beucoup et entssés.
TARM6ROU et s fm!lle rés!d!ent à un l!eu du nom POR6NGO un l!eu s!tué entre BARE et
N6BRONGO, m!s dépendnt de ZECCO.
Les tro!s f!ls ne voulnt rester ensemble près l mort de leur père TARM6ROU, le grnd
frère DAR6 s'!nstlle à TOUNGOU, le deux!ème f!ls KARGUYA s'!nstlle à ZECCO-GONRE
et le tro!s!ème f!ls AZOUCO s'!nstlle à S6NRGO. Chcun des tro!s v!t été mr!é à des
f!lles de GAMBAGA. Le grnd frère DAR6 est un éleveur b!en r!che, le deux!ème f!ls ét!t
un puvre, !l n'v!t r!en, et le tro!s!ème ét!t un grnd chsseur, pu!sque TARM6ROU le
chef de ZECCO est mort.
A l mort de TARM6ROU les blncs sont venus et se sont !nstllés à ZECCO.
Comme !l n'y v!t ps de remplcement de chef de ZECCO, les blncs à leur rr!vée
v!ent pré pssé le grnd frère qu! ét!t !nstllé à TOUNGOU comme chef de ZECCO
93
et voul!ent qu'!l rev!enne pour s'!nstller à ZECCO. M!s à cuse de s r!chesse le grnd
frère refus!t et demndnt ux blncs de donner l cheffer!e u deux!ème KARGUYA.
Les blncs, sns hés!ter donnent l cheffer!e u deux!ème f!ls KARGUYA.
Quelque temps près, DAR6 qu! dev!t commnder son pet!t frère KARGUYA ét!t étonné
et surpr!s que son pet!t frère le commnde et lu! donne des ordres dm!n!strt!fs.
Donc le grnd frère DAR6 voul!t que les blncs lu! remettent s cheffer!e, lors les blncs
l’ont nommé chef, pourtnt !l ét!t toujours commndé pr son pet!t frère KARGUYA.
Donc !l donn!t le nom de son v!llge TOUNGOU LEB6A qu! veut d!re : « Je su!s devenu
un enfnt ».
Donc ZECCO ét!t devenu un cnton composé de deux groupements u l!eu de tro!s
groupements, pu!sque le tro!s!ème f!ls AZOUCO !nstllé à S6NRGO est devenu un terr!to!re
ghnéen, même ctuellement les coutumes de S6NRGO et NAVRONGO sont
les mêmes que nous, pu!sque le fondteur de NAVRONGO est le f!ls de AZOUCO. Donc
le cnton de ZECCO est composé de deux groupements : TOUNGOU et ZECCO et deux
groupements Z6OU et 6DEN6A. Donc !l y v!t u totl qutre groupements.
Le chef de ZECCO et ses notbles voul!ent toujours que les blncs prtent de
ZAKATANGA à cuse de leur muv!s comportement envers toute l popult!on.
Ce qu! f!t que les blncs ne pouv!ent ps dorm!r dns l nu!t, les c!lloux tombèrent
utours d'eux et !ls ne voy!ent personne, vers m!nu!t leur mtels ét!t mou!llé d'eu,
poursu!v! pr des be!lles. Une mt!née les blncs ét!ent obl!gés de déménger et
s'!nt!llèrent à Léo et de Léo à Pô.
94
6l y 16 chefs qu! se sont remplcés à ZECCO
Fondteur de BARE
Donc !l suvé les gens de ZECCO qu! v!ent leur m!l presque mort pr mnque de
plu!e. Le chef de ZECCO donné l cheffer!e de BARE u f!ls de s soeur. Dont !l deux
95
coutumes à f!re: le chef de fét!che à ZECCO et le chef de v!llge de BARE qu! s'ppel!t
BOD6NA. Le fondteur de BARE est le f!ls de KARGUYA.
Le fondteur du v!llge de GU6AN est le f!ls de KARGUYA. 6l rés!d!t à PORNGO vec son
père qu! s'ppel!t KARZOUGA. Donc !l se trouv!t gêné vec son pp, !l f!t un
déplcement et !l s'est !nstllé dns un endro!t de brousse.
Cet rbre ét!t un " choum-choum " que les Nnkn ppellent " gu!n ". Donc !l donné
le nom de ce l!eu GU6AN.
Le v!llge de BOUROUMA n'ex!st!t ps, GU6AN ét!t le seul v!llge à vo!r un chef.
Un nommé BAL6ZORA v!t une femme qu! l'v!t bndonné et mr!ée à un de Z6OU.
6l se prépr!t pour ller tuer le nouveu mr! de s femme ou lors le nouveu mr! le
tue vec son crquo!s et ses flèches. S femme ynt ppr!s cette muv!se nouvelle
préféré év!ter ce grnd mlheur sur elle, elle est donc !mméd!tement revenue chez son
nc!en mr!, chez lu!. Quelques mo!s plus trd, elle ét!t en grossesse.
Un jour, ceux de NAMOGO et de ZECCO se lnç!ent des flèches, BAL6ZORA été tué,
près l'ccouchement le nom de son enfnt été donné BOUROUMA. Le nom s!gn!f!e
que BAL6ZORA s'est tourné prce que son enfnt lu! remplce un grçon.
Pendnt ce temps le chef ét!t de GU6A, !l n'y v!t ps de chef à BOUROUMA, donc
BOUROUMA dépend!t du chef de GU6AN.
Vers 1915, le chef de GU6AN se nomm!t KANNA N'SO. C'ét!t un chef p!llrd, !l
mltr!t!t les gens de BOUROUMA.
Après l mort du chef KANNA N'SO, ce nom s!gn!f!!t père des lnces et comme !l y v!t
des blncs, le chef de ZECCO est venu à GU6AN ccompgné d'un blnc commndnt
pour nommer le chef de GU6AN vers 1920. Ceux de BOUROUMA ont demndé de leur
nommer un chef pour vo!r leur l!berté. Avec l'ccord du chef de ZECCO, le chef de
ZECCO nomme le nommé TUB6RE, or ce dern!er étnt trop ft!gué, et !l donne l cheffer!e
à NANSAKYA qu! est son f!ls.
96
Fondteur de SONGO
SONGO ét!t à ARROMB6SS6 et !ls sont de l même fm!lle. Leur v!e ét!t toujours f!tes
d’h!sto!res, !l n'y v!t ps une bonne entente. 6l ét!t vec MABOLE, m!s chque fo!s
qu'!l y v!t un prtge, OU6NSR6GA pet!t frère n'v!t r!en.
OU6NSR6GA ét!t le f!ls de KARGUYA. Donc, OU6NSR6GA préféré se ret!rer et
s'!nstller dns un l!eu o s v!e vl!t m!eux que ARRONB6SS6, donc !l donné le nom de
ce l!eu SONGO qu! veut d!re ç vut m!eux.
Un jour l mmn du chef est llée demnder du m!l à ASSOUBA et ASSOUBA lu!
répondu : « Aujourd'hu! je n'! r!en pour to!. »
L mmn du chef sort et csse son pn!er en route et f!t svo!r à son f!ls qu'ASSOUBA
l' frppée et cssé son pn!er. Donc le chef donne l'ordre de p!ller ASSOUBA prce qu'!l
frppé s mmn. ASSOUBA été p!llé pr l fm!lle du chef.
97
Nomnton d'un nouveu chef
Les pr!nces do!vent f!re des slutt!ons selon leur moyens : des n!mux, mouton,
tbc, db, kol.
Tous les cnd!dts do!vent dorm!r u l!eu de l nom!nt!on vnt l ve!lle de l journée.
De 10 heures à 11 heures les membres de ces cnd!dts do!vent f!re les slutt!ons.
Prem!ère slutt!on : On do!t sluer les notbles, les pr!nces, le chrgé de l cour, l
prem!ère femme du chef, l mmn du chef, le chef de concess!on.
Chque pr!nce do!t loger chez son logeur. Après ces slutt!ons !l retourne chez leur
logeur. Une dern!ère slutt!on est à f!re à KARBOYA qu! représente le chef
d'ARROMB66SE.
Après les slutt!ons, l prem!ère femme du chef d!t à KARBOYA: « J'! reçu les
slutt!ons de chque pr!nce » en c!tnt le nom de chque pr!nce, elle d!t à KARBOYA:
« Je ne su!s ps contente de l slutt!on d'un des pr!nces », elle do!t d!re le nom du
pr!nce qu! ml f!t ces slutt!ons, cel veut d!re que c'est ce dern!er qu! ser le chef.
Cel veut d!re que c'est l prem!ère femme qu! nomme le chef.
Elle do!t d!re : « 6l fut que ce pr!nce rev!enne f!re les slutt!ons comme !l se do!t. »
Ce dern!er rev!ent et f!t les slutt!ons su!vntes comme les prem!ères slutt!ons.
Après l slutt!on de ce dern!er, les utres pr!nces ne do!vent ps f!re une deux!ème
slutt!on. L prem!ère femme d!t à KARBOYA : « Je donne m femme à un tel nommé. »
KARBOYA trnsmet le messge à BANA, BANA trnsmet à NAZABRE, NAZABRE
trnsmet à S6K6NE, S6K6NE trnsmet à TAMPOURANNA et ensu!te TAMPOURANNA
trnsmet u pr!nce que c'est lu! qu! est chef. Les femmes donnent des cr!s de jo!e, les
gens pplud!ssent. L prem!ère femme du chef sort vec une clebsse d'eu frîche et
donne à KARBOYA, BANA prend l clebsse et l donne à NAZABRE, S6K6NE prend l
clebsse d'eu et l donne à TAMPOURANNA et TAMPOURANNA donne l clebsse
d'eu u chef nommé qu! do!t bo!re cette eu. Avnt d'être nommé, !l do!t vo!r l txe
de l coutume, so!t le nombre des n!mux voulus pr le grnd chef qu! do!t le nommer.
6l peut d!re 1, 2, 3, 4 ou plus de boeufs pour l nom!nt!on.
Après s'!l est cpble !l fut tout de su!te donner ces n!mux. 6l do!t mener un mouton
no!r et un deux!ème mouton qu'on cho!s!t pr le pelge. Le no!r do!t être tué et lu!
remettre les cornes qu! représentent l corne du pouvo!r.
Le deux!ème mouton do!t être tué pr n'!mporte qu! r!en que pour l fm!lle. Après vo!r
tué le mouton !l do!t vo!r un boubou et un bonnet qu! s'chète vec les n!mux so!t des
boeufs ou moutons. Les n!mux do!vent être sur plce vnt de l’hb!ller vec le boubou
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et le bonnet. Le grnd chef do!t donner ces choses les prennt du chef nommé. 6l do!t être
trnsporté de s nom!nt!on, lu! et s prem!ère femme jusqu'à s m!son. 6l do!t f!re
tro!s jours ou plus chez le chef de ZECCO. S'!l l txe des coutumes, !l do!t f!re tro!s
jours ou lors près l nom!nt!on, !l peut rentrer chez lu! le tro!s!ème jour et reven!r vec
les txes des coutumes pour vo!r l corne du pouvo!r qu! est l rc!ne de l cheffer!e
trd!t!onnelle, le boubou et le bonnet. Et vo!là ce qu'on peut d!re un chef à jour. "
- Au temps des semlles, l est le premer à blesser l " peu de l terre ", c'est lu
qu dot semer le premer.
- l dot condure les rtuels de réprton qu'entrîne l rupture de l'un des nterdts
lés à l terre (pr exemple le versement de sng humn sur l terre à l sute
d'une bgrre, d'un meurtre, des reltons sexuelles en brousse ou sur un chmp,
le détournement d'objets ou d'nmux perdus, l mort en brousse d'un hbtnt
du vllge etc.). l dot venr fre un scrfce de réprton et " rmsser le sng "
z""m vr.
- A lu encore revent de rechercher ce qu perturbe le régme des plues et de tenter
d'y reméder.
- l le pouvor de " fermer le pys " (nterdre de fre des funérlles, fêtes et
voyges, etc.) qund des clmtés nturelles mencent ux frontères.
l est uss un 'proprétre' qu velle à l bonne geston des terres cultvées :
99
- l prtge, ttrbue et retre les prcelles de terre. Ce rôle de dstrbuteur ft de lu
l'nstnce à trncher les querelles qu s'élèvent à propos de lmtes contestées.
(Les os des nmux scrfés sont grdés sur le tot du chef de terre)
100
101
5. Eléments de l culture mtérelle des Nnkrs
Chez les Nnk*rs+ l sson sèche est une pérode d’ntense ctvté rtsnle.
ls fbrquent des pots et des pners, des nttes, etc. De plus, ls tssent des bndes de
tssu et en font des jols hbts. Cel représente un revenu économque pour l régon. Les
hommes ont pprs les technques de ces rts de leurs pères et de leurs frères înés, les
femmes les ont pprses de leurs mères ou ben de leurs mrs ou d’utres gens dns
l concesson de leur mr.
l y certns objets qu sont fbrqueDs que pr des femmes et d’utres qu sont fts que
pr des hommes. Pr exemple des pners & fond rectngulre p"’"g, des éventls
kmpeo, etc. sont typquement fts pr les femmes, tnds que certns scs et certns
chpeux sont fts unquement pr des hommes.
Sur les pges suvntes nous donnerons un perçu des objets trdtonnels les plus
cournts chez les Nnk*rs+. Nous les vons clssés en hut ctégores :
102
5.1 Potere
5.2 Objets en bos et clebsses
5.3 Objets tssés et objets en cur
5.4 Objets en fer et rmes
5.5 Vêtements et bjoux
5.6 Dnstruments de musque
5.7 Hbtt
5.8 Nourrture
5.1 Potere
klL
pot de conservton
104
5.2 Objets en bos et clebsses
105
wn-zk dI wnnG surg kOmpP'go
velle clebsse clebsse vec louche, cullère clebsse pour
bnde en cur frne
smpKgK
support pour les nttes
106
knteLo p'gK p'gK, t’ klKbg
corbelle fte de tges corbelle pner fronde
tesMLko
zlL nneu à support gMLK sKKgK
flet pour rnger de pots, coussnet peu de boeuf bl
les clebsses pour porter (ntte à coucher)
109
5.5 Vêtements et bjoux
110
smP' spolle, sgnnG vlL wMrg
centure en perles centure en cur centure mulette en lton
de femmes
111
tgr we-zJJrG
sndles, chussures queue de chevl
112
5.6 Dnstruments de musque
113
sIyk nnvukne kInk's wnnG
crécelle ronde crécelle ronde crécelle de tessons clebsse
fruts du bobb de clebsse
114
5.7 Hbtt
B) Orgnston de l'espce :
Quelle que sot s tlle, une concesson nnk*rJ est toujours construte en foncton d’une
même orgnston de l'espce.
L structure générle est pproxmtvement celle d'un cercle sur le pourtour duquel se
dstrbuent des cses.
C) Dfférentes cours
Ces cses sont orentées vers l'espce lssé lbre u centre où se trouve l'enclos ou cour
du bétl ppelé nndenne. De pettes cours entourés de murets peu huts prolongent
l'espce de chcune des untés d'hbttons tout en séprnt ce derner de l cour du
bétl. Ces courettes s'ppellent z,nzk.
Normlement une concesson une seule entrée, elle est étrote et elle est toujours
orentée vers l'ouest. Cette entrée mène à l cour extéreure ppelée tl..
115
Eléments d'une concesson nnk"r#
1 dey'L
chmbre pr!nc!ple 15 bPmbPnne
2 d'n-bK'K plteforme élevée
cu!s!ne à to!t plt 16 zInzk
3 dtPn-klg courette
cse ronde vec p!lle 17 nndenne enclos
4 bK'KgK ou cour pour bét!l
cse en terrsse 18 yL
5 PsKKrL entrée pr!nc!ple
douche 19 smnnG
6 dtPn-wIkK chmp fm!l!l
cse rectngul!re 20 tlL,
(vec to!t en p!lle) chmp de légumes,
7 zML-kILK br! pour cour extér!eure
le pet!t bét!l 21 znMrG
(chèvres, moutons) plce devnt
8 zMLK l’entrée
poul!ller 22 sMmpko
9 kuluko chpeu du gren!er
pondo!r 24 bGsIL
10 brG pssge dns le mur
gren!er 25 znM-ptL bo!s
11 pML pour fermer l'entrée
hngr 26 bgrG
12 m sK utel des ncêtres
tombeu 27 tmpugre ts
13 llg, dgoone d'ordures, cendres
mur 28 t rbre
14 kJrl
bnquette en rond!n
116
116
114
Mson prncple ou "chmbre mère" <dey’L>
et chmbre nnexe (cusne ntéreure) <srg>
Mason mère à
l’est de l
concesson sur l’xe
est – ouest qu
psse pr l’entrée
prncple et le
grener prncpl.
L mson mère à
normlement un escler
pour monter sur le tot où
se trouve l’utel de deu
wnn.
L vue de l’ntéreur de l
mson mère sur s courette à
l’extéreur où les enfnts
ment jouer. Le pett mur à
l’entrée empêche les nmux
d’entrer.
117
115
1 surg, swurg 18 gKsgK bPmbPn
ouverture dns le to!t escl!er
pour l fumée ou 19 m m utel
pour écl!rer l m!son d' ncêtre (fém!n!n)
2 sntenko
égout
3 kur
foyer
4 nIerG
moul!n
5 lKgrg
trou pour fr!ne
6 nnbPL meule,
p!erre pour moudre
7 zIerG
poteu fourchu
8 k'mnIL
support en terre/rg!le
pour les pots
9 smpKgK
support pour les
nttes
10 zlL
f!let pour rnger
les clebsses
11 bbg
gren!er !ntér!eur
(pour rch!des etc.)
12 yOuL bo!s long
pour terrsse
13 sItK
bo!s pour f!re
l terrsse
14 dKKrK
bo!s pour cu!s!ner
15 sMnnK
nttes
16 plgo, llg, klL
d!fférents pots de
conservt!on
17 dee-nMorG
entrée
116
118
Cse rectngulre vec tot en terrsse <b’g>
1 swure
pet!te fenêtre
2 gKsgK
to!t plt en terrsse
3 tkolle
fenêtre
4 kKk
n!che pour rnger
des choses
5 kJlL
porte
6 kJgr
ngles s!llnts
7 gKs-wnnG
bord du to!t
8 trG
renfort
117
L'rt décortf des msons <bMnbKrs>
Avnt le prochn hvernge les msons dovent être réprées. Les hommes
commencent, vec de grosses brques de bnco & refre l demeure. ls effectuent
ensute le crép: mélnge de terre, cendre et bouse de vche.
Lorsque leur trvl s'chève, c'est le tour des femmes d'entrer en cton.
Entre les mos de mrs et m les femmes décorent des msons : Elles spergent d'bord
d'eu le mur trop sec, pus elles l'plnssent vec de l ltérte métculeusement
tmsée. Le lssge est ft vec les mns nues ou ben à l'de de perres pltes. Ensute
elles dessnent des symboles qu devront porter chnce u leu, préserver les récoltes et
mntenr les ncêtres dns les mémores. Ensute elles pplquent les couleurs en
utlsnt des plumes de pntdes comme pnceu.
118
Exemples de représenttons bstrtes ou fgurtves :
wn-zgs plge-yIt s
tessons de clebsse découvr!r et vo!r m!l
119
(Cse décorée dns l concesson du chef du vllge à Guélwongo 1)
120
L décorton des murs est une expresson rtstque et en même temps
une protecton de l surfce du mur.
l y deux mnères de fre le décor :
L technque trdtonnelle et l technque contemporne u goudron.
L technque trdtonnelle ndut un décor sur fond brun rouge, tnds
que celle du goudron, ndut un décor sur fond blnc.
Trçge et remplssge des motfs : Les femmes trcent mntennt les motfs vec un
pnceu et c’est vec un chffon trempé dns le goudron qu’on exécute les sgnes.
122
Une fos que tout est sec, l reste à fre l touche fnle qu consste à mperméblser le
mur vec le jus de coques de néré qu bout dns le chudron pendnt pluseurs heures.
Cel donne un lqude vsqueux de couleur brunâtre (comprble u verns).
Ce jus est spergé à l'de d'un bl à pluseurs reprses sur le mur pour consolder le
crépssge vec s penture.
123
5.8 Alments
124
nnzO' m'n btK bemto
p!ment gombo ose!lle (dh) feu!lles de hr!cots
récolte : sept.- oct. ju!llet - oût ju!n – novembre ju!n - sept
125
soumbl
pment
sorgho rouge
tmrn
“bscuts” d’rchdes 126
Glossre
b*rJ / b* le grener
bg / bgb le devn
bg-b_gr le clent qu consulte le devn
bkolgo les outls de trvl du devn
bkolgo l'utel du devn
bkol-doore bâton fourchu du devn
bgrJ / bg l’utel des ncêtres (fétche)
byg / bys+ le fossoyeur
b / k^m l'enfnt
bdnb^rs+ les décortons sur les murs
b^gr^ l dvnton, l consultton
b^'^ l cse à tot plt
buur le cln
g*l+]^ l trnsgresson
js^^rg l douche
jy / jns le corps
k* prer, nvoquer
k*bJ scrfer
k*bg^ le scrfce
k*'g l prère
127
kIem / kIemddm frère/soeur îné(e)
k+'+m / k+'+mddm le défunt
k\m l mort, le mort
kurgo le plet de fer du devn
k_lk*'rg / k_lk*'rs+ l'esprt muvs, le démon
k_luko / k_lugro le pondor
m / mddm l mère
mlg^ l réprton
mb / mbs frère/soeur mternel
ml]^ les coutumes
m m l'utel pour une ncêtre fémnne
mdo l brousse
m s^ l'utel pour un ncêtre mâle
sg l plue
sd*n le responsble de l plue
sm*nnJ le chmp utour de l mson
ssg / ss+ l perre plte
sIyk l crécelle du devn
sjnsrgo / sjnsto l'esprt vec l'r humn, le 'géne'
ssgo / ss l'nterdt
s+ / s++s+ l'âme, l'esprt
s+ / s+++s+ l'écureul
s+r / s+rb le mr
sdo / sdor^ le prent mternel
s^ / s^ddm le père
s^b / s^bs frère/soeur pternel
v'm le chmp
v'm bgrJ l’utel u chmp
v^m l ve
v^p les vvnts
129
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1983 « Feldnotizen von den Nankanse in Obervolta », dans
Voelkerkunde Hamburg, Band 13, p.15-49.
131
Conclusion
Nous avons fait ces recherches ethnographiques avec un grand plaisir. Evidemment les sujets
différents touchés dans cette brève description sont importants pour notre compréhension de
la culture des gens avec lesquels nous vivons et lesquels nous sommes venus servir en les
aidant à développer l'écriture de leur langue. Toutes les photos dans ce document ont été
prises par nous-mêmes entre 1996 et 2003.
Nous sommes conscients des limites de notre travail.
132
Table des matières
Sommaire 1
0. Introduction 2
0.1 Survol sur le peuple ninkãrsɩ et cartes de la région 2
Glossaire 127
Bibliographie 130
Conclusion 132
134
Tous ces documents peuvent être
téléchargés en format PDF depuis le
Site : www.Kassena-Ninkarse.org
135