Esquisse Ethnographique Ninkarse

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Cahiers de recherches anthropologiques

de la SIL et de l’ANTBA Burkina Faso


Numéro
Numéro 2

Urs et Idda Niggli, SIL 2009


 Copyright SIL, ANTBA. Photocopie ou copie électronique permise pour raisons de recherches. Le Cahier de
Urs et Idda Niggli, SIL 2009
Recherches anthropologiques de la SIL/ANTBA est un outil qui met à disposition de la communauté
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Esqusse
ethnogrphque

Les Nnkrs
u

Burkn Fso
Sommaire

Introduction

1. Traces de l’histoire des ninkãrsɩ 9

2. La perception du monde 28

3. Aspects de la religion 34

4. Aspects sociaux et aspects politiques 65

5. Eléments de la culture matérielle 102

Glossaire 127
Bibliographie 130
Table de matières 133

2
INTDUCTION

La langue ninkãrɛ est une langue “oti-volta” qui a été classée par G. Manessy (1969) dans le
groupe occidental de la sous-famille Gur (voir carte page 8).

La langue ninkãrɛ (aussi appelée gʋrnɛ ou 'gurenne', nankam ou frafra) est parlée par à peu
près 500'000 locuteurs au Ghana et environ 30'000 personnes au Burkina Faso.
Au Ghana on distingue 4 dialectes, il y a cependant un seul parler avec peu de différences
dialectales au Burkina Faso (voir carte page 10).
Tous les gens concernés au Burkina Faso sont d'accord de prendre le parler de Guélwongo, le
centre commercial de la région, comme standard pour la langue écrite au Burkina Faso. C'est
le parler de la région Zecco / Guélwongo qui a été retenue pour l'étude présente.

Nous avons eu le privilège de travailler dans la région ninkarephone de janvier 1996 à


avril 2003.

0.1. Survol sur le peuple ninkãrsɩ et cartes de la région

NOM DE L'ETHNIE

Les Kasɩna les appellent Nankana, et c'est ce nom qui leur a été attribué par l'administration
et qui est devenu la dénomination officielle au Burkina Faso.
Les Bisa et les Mossi les appellent Frafra. Eux-mêmes se disent Ninkãrsɩ (sg. Ninkãrŋa), ou
Gʋrsɩ (sg. Gʋrŋa) ou Fãrfãrsɩ (sg. Fãrfãrŋa).

NOM DE LA LANGUE

1. ninkãrɛ, 2. gʋrnɛ (gurenne),


3. fãrfãre (frafra), 4. nankani (nakam)
(Remarque: gʋrnɛ est préféré par certains
vieux et parlé à la radio au Ghana,
fãrfãre est la désignation populaire).

3
GEOGRAPHIE Burkina Faso

Région: Province du Nahouri (département


du Ziou et Zecco) et au Ghana
Localisation du ninkãrɛ :

Burkina Faso Bonga


Balérébié Idénia
Konkoa Arrombissi Ziou
Boungou Zeko
Tomabissi

Guélwongo
Bourma Feo
Guian Namoo
Yuwa
Sirigu

Ghana
Zoko Bongo

POPULATION

Il y a environ 30'000 Ninkãrsɩ


au Burkina Faso y compris les
jeunes saisonniers qui travail-
lent en Côte d'Ivoire et au
Ghana.

Au Ghana il y a environ
500'000 Frafra (les Ninkãrsɩ,
Talensi, Nabte, Booni,
Gurenne et Nankani y compris,
voir carte “la région occupée
par les différents 'dialectes
frafra').

4
ECONOMIE

Bases: Agriculture et petit élevage, commerce et tissage.


On cultive le mil, le riz et les arachides et peu de maïs.
Les cultures de rente sont la patate douce, peu de coton.
Le marché principal est à Guélwongo qui fait frontière avec
le Ghana.

HISTORIQUE

Le peuple ninkãrsɩ vient de la région de Nalerigo/Gambaga au Ghana. Ils avaient émigrés vers
le nord et continuaient à être gouvernés par le grand chef de Nalerigo. Avec l'arrivée des
forces coloniales françaises vers 1900, ce lien avec le chef de Nalerigo a été coupé par la
frontière artificielle entre les Français (en Haut Volta) et les Anglais (en Gold Coast).
Cependant l'interaction sociale avec les Ninkãrsɩ du Ghana est très fréquente (par exemple
intermariage, commerce etc.)

RELIGION

Il y a une grande tolérance religieuse entre les familles. Mais si un membre d'une famille
se convertit, surtout un fils, cela peut causer des dissensions.
Religion traditionnelle ca. 80%
Islam ca. 7%
Christianisme ca. 13%

RELIGION TRADITIONNELLE

Les pratiques de la religion traditionnelle sont profondément enracinées dans la culture


ninkãrsɩ, cependant elles perdent de plus en plus leur influence. Ce sont surtout les jeunes qui
sont ouverts au christianisme.
La religion traditionnelle est centrée autour de la vénération des ancêtres. Le spécialiste est le
devin, car il consulte les ancêtres pour trouver la cause des problèmes
et propose des solutions. C'est le chef de famille qui doit consulter le
devin et exécuter ses ordonnances. S'il s'agit d'un problème concernant
tout le village, c'est le chef de terre ou le chef du village qui met en œuvre
les ordonnances.
5
ISLAM

L'arrivée de l'islam des années 1960 est relativement récente. Beaucoup de musulmans
continuent à pratiquer les rites traditionnels. Les raisons pour devenir musulman sont
souvent des raisons économiques et de prestige.

CHRISTIANISME

Le christianisme est arrivé au pays ninkãrsɩ un peu avant l'islam en


1956. C'était un missionnaire mossi (Pasteur Belco Sawadogo, voir
photo à droite) qui a prêché l'évangile et des jeunes se sont
convertis. Entre-temps le christianisme s'est répandu et il y a des
églises dans beaucoup de villages. Les conflits familiaux, suite à la conversion d'un adulte,
amènent souvent le chrétien à quitter sa concession pour pouvoir pratiquer sa religion.

Les églises dans la région ninkãrsɩ


Pourcentage Date d'arrivée
de la population dans la région ninkarephone
Assemblées de Dieu 11 % 1956
nombre d'églises 17
nombre de membres 3'500 environ
Eglise Catholique 2,5 % 1970
nombre d'églises 4
nombre de membres 750 environ
Eglise Apostolique Evangélique 1984
1%
nombre d'églises 4
nombre de membres 300 environ
Eglise Baptiste du Ghana 2002
0,5%
nombre d'églises 1
nombre de membres 150 environ
Centre Internationale d’Evangélisation 2005
0,2%
nombre d’églises 1
nombre de membres 60 environ

(Voir aussi la carte «Les églises au pays ninkãrsɩ» 3.7, page 64)

6
CARTES

Aux pages suivantes on trouvera les cartes géographiques et les cartes linguistiques suivantes:
CARTE DE LANGUES AU BURKINA FASO (page 6)
LOCALISATION DES NINKÃRSE AU BURKINA FASO (page 6)
VOISINS LINGUISTIQUES DES NINKÃRSE (page7)
VILLES ET VILLAGES NINKÃRSE AU BURKINA FASO (page 8)

7
La carte suivante montre les langues
linguistiquement proches du ninkãrɛ

8
1. Traces de l'histoire des Ninkãrsɩ

Il est assez difficile de reconstituer l'histoire d'un peuple qui retransmet uniquement oralement
son passé. Souvent la mémoire historique est jalousement gardée par les gens dominants de la
société. Ils sont très réticents à dévoiler le passé de peur de réactualiser des conflits qu’il faut
oublier. Ce que nous avons recueilli et développé dans les pages suivantes ne constitue pas
" L’Histoire " du peuple ninkãrsɩ mais seulement une version très limitée et fragmentée de
quelques aspects qui la composent ou autrement dit " des traces d'histoire ".

1.1. Mythe de l'origine du monde


A l'origine, le Ciel et la Terre formaient un fruit de calebassier fermé. Dieu
Wẽnnɛ (= le dieu solaire ou le Dieu/ciel) a ouvert ce fruit de calebassier et l'a
divisé en deux parties égales. L'une des moitiés, la Terre tẽŋa, est descendue,
et l'autre, le Ciel wẽnnɛ, est montée. Ainsi Dieu a créé le Ciel et la Terre.
Ensuite Wẽnnɛ a jeté une corde reliant le Ciel à la Terre. Puis il a donné au
premier homme la moitié d'une calebasse qu'il a placée sur sa tête et une peau
d'animal tãnkɔlŋɔ qui lui servait de vêtement. Dieu a alors fait descendre ce premier
homme sur la Terre le long de cette corde pour qu'il en soit responsable.
La calebasse est devenue la coiffe du responsable ou chef de la Terre Tẽŋa dãana,
coiffe dont il se sert lorsqu'il « donne à boire à la Terre » (c'est à dire lorsqu'il
sacrifie). Cela fait, Dieu a pris l'autre moitié de la calebasse et s'est éloigné.
C'est pourquoi chaque prière sacrificielle commence en évoquant, par une formule
fixée par la tradition, le premier acte qu'effectua Dieu : « Toi, le Dieu/ciel d'en haut,
et ta femme, la Terre, vous êtes une calebasse et une moitié de calebasse ».

La Terre sur laquelle descendit le premier homme Tẽŋa dãana était encore molle
et humide. Un vent fort a soufflé et une croûte s'est formée. Cette croɔte s'appelle
Tẽŋa gõŋƆ " la peau de la Terre “. Mais le fond de la Terre est resté mou et humide.
En ce temps-là il n'y avait rien sur la Terre. C'est la pulpe du fruit du calebassier qui,
en se transformant, est devenue tout ce qui peuple le monde aujourd'hui. Dieu a
confié la garde de la pulpe au responsable de la Terre Tẽŋa dãana. Le Tẽŋa dãana
a donc sacrifié et la pulpe s'est transformée en êtres humains, en femmes
qui accouchent, en femelles qui mettent bas, en mil, en riz, etc.
La Terre désormais immobilisée, Dieu créa les autels de la Terre tẽngãna.
Il les a confiés à la Terre. La Terre et les tẽngãna sont comme la mère
et les enfants. C'est la Terre qui commande les autels de la Terre.

9
Quand Tẽŋa dãana fait des sacrifices, ce sont les tẽngãna qui se lèvent pour les amener dans la
maison de Dieu Nawẽnnɛ yire. Alors Dieu prélève dans sa réserve de la « semence » de chaque
chose et la donne aux tẽngãna pour qu'ils la ramènent sur la Terre. C'est ainsi que peuvent se
produire dans le monde les naissances, les nouvelles récoltes de mil, la croissance des
élevages, etc. Tẽŋa dãana, premier habitant de la Terre, est l'ancêtre des Ninkãrsɩ.

Voilà l'origine des premiers occupants de la Terre. Les chefs de Terre sont donc des intendants
(gestionnaires ou administrateurs) du germe céleste sur Terre. Le Tẽŋa dãana ne crée rien, il
ne fait que faciliter la venue au monde de tout ce qui était déjà en germe dans la pulpe du
fruit de calebassier cosmique.

1.2. Origine historique des Ninkãrsɩ

Extrait du livre <Découvertes du Burkina> Tome 1 (SEPIA –A.D.D.B.)


Paris - Ouagadougou) 1993, page 19 :

« L'arrivée des Dagomba-Nakomse et la formation des Etats Moosé.


L’origine des Moosé reste entourée de légendes. Leurs traditions historiques les font venir d’un Est
lointain et imprécis : d’Egypte ou d’Ethiopie, nul n’est formel. Il est ensuite question de séjours plus
ou moins longs aux bords du Lac Tchad, sur la rive gauche du Niger et enfin dans le Nord du Ghana
actuel, d’où une fraction du groupe est monté dans le Nord pour en assurer la conquête. Ces
conquérants qu’on appelle les Nakomse sont des éléments du sous-groupe Dagomba du groupe
Mamprusi-Dagomba qu’on rencontre encore aujourd’hui au Nord du Ghana ».
Voilà un extrait du livre : LE BURKINA FASO, 2004, page 41 :
Du lac Tchad au Nord Ghana
« Selon la tradition orale, les Mossi seraient arrivés au Burkina vers le onzième siècle.
A l’origine, ils auraient été implantés dans la région du lac Tchad, dont ils auraient été chassés par
des peuples – peut-être Berbères – venus du Sahara. Une longue migration les amène, dans une
première étape, au Ghana. Aujourd’hui, on considère que la petite ville de Gambaga, située au nord
de ce pays, est le premier grand foyer de dispersion des peuples Dogomba, Mamprusi et Nankana,
d’où naîtront les futures dynasties Mossi et Gourmantché.
Au douzième ou au quatorzième siècle règne sur ces peuples du Nord-Ghana le puissant roi Nedega,
dont la capitale est Gambaga. Selon la tradition semi-légendaire rapportée par les griots, Yenenga, la
fille du roi Nedga, qui aime effectuer de grandes promenades à cheval autour de Gambaga, s’égare
un jour dans la forêt. Elle y rencontre le chasseur d’éléphants Riaré, dont elle s’éprend aussitôt. De

10
leur union va naître un fils qui sera appelé Ouedraogo, " l’étalon ", en souvenir de la fameuse
promenade à cheval de sa mère. »

Monsieur Paul Benaba, un ninkãrga de Zecco raconte


ce qu’il considère comme l’origine des Ninkãrsɩ
(Recueilli en février 2005 à Zecco) :

« Nos ancêtres viennent d'un pays lointain. Quand


ils habitaient là-bas, nos ancêtres étaient des hommes
de Dieu. A ce moment ils se sont révoltés contre Dieu.
Leurs ennemis sont venus les capturer et les ont
amenés dans un autre pays. Après cela ils se sont
enfuis de là-bas et sont venus jusqu'au Tchad.
Du Tchad ils sont venus au Mali Lasaal. Là-bas on leur a demandé
d'où ils venaient et ils ont répondu qu'ils étaient des étrangers.
C’est pourquoi on leur donna le nom de <Traoré>. Puis ils ont quitté
Mali Lasaal et sont allés à Gambaga. En ce moment il y avait des nuages
qui les dirigeaient et ils sont arrivés à Gambaga. Quand ils sont arrivés à
Gambaga, les nuages se sont séparés. Voilà pourquoi on appelle cet endroit <le ciel est
ouvert>. C'est pourquoi on nous appelle les <Wan-pilsi> (Mamprusi).
C'est pourquoi ils ont reçu la chefferie là-bas. Le prince était à Sagdogdo.
Un musulman venant du pays Gourounsi est allé dire au chef de Gambaga
qui se nommait <Tibiya> que la chefferie se trouvait au pays Gourounsi,
plus précisément à Yinoodgo.
Le roi n’était pas content. Ils ont dit qu'il décorait même son poulailler avec des cauris
(qui étaient utilisés à l’époque pour des échanges commerciaux). Quand le fils aîné
qui se nommait Tarmirou a entendu cela, il est venu avec ses gens armés au
pays Gourounsi et a chassé les habitants, et s'est installé là-bas et est
devenu le chef. Après la mort du chef de Yinoodgo, Tarmiro ordonna à
ses guerriers de soulever son corps en disant « zẽk-ẽ » ce qui veut dire
en français « soulevez-le ». C'est ainsi qu'ils ont nommé le village « Zeko »
qui veut dire « soulevez-le » et par déformation c'est devenu Zecco.
Quand Tarmirou habitait ici, il a eu des panaris au pied. Un écureuil qu'on
appelle « sia » en ninkãrɛ est venu de la brousse. Il avait sur son dos trois
épines blanches. Cet écureuil est venu mordre les panaris et ceux-ci se sont
éclatés.

11
Tarmirou a dit qu’à partir de ce jour là ses descendants ne devraient plus jamais manger la
viande d'un écureuil. C'est pourquoi nous avons le nom de famille SIA. Quant à nos ancêtres
qui sont à Gambaga, ils se nomment Traoré, et nos ancêtres sont ici au Nahouri.
Quand nos ancêtres habitaient ici, ils ont choisi un fils et l'ont envoyé pour s'installer à Idénia.
Et un autre est allé à Noungou (aujourd’hui appelé Abonga). Voici le début de l'histoire de
nos ancêtres. »

1.3. Luttes après leur installation

Monsieur Paul Benaba continue à raconter :


« En ce temps le bois sacré a prédit l'arrivé des Ashantis qui
allaient leur faire la guerre. C'était pendant la neuvième année
du règne du roi Boulvala que les Ashanti sont arrivés. Le bois
sacré leur a de nouveau dit de piler l'écorce d'une espèce de
figuier et de tremper la poudre obtenue dans de l'eau. C'est
ce qu'ils ont fait. Puis les Ashanti sont arrivés et ils avaient
très soif. Après avoir bu, ils étaient tous mal et se sont
couchés. Et ceux d'ici ont commencé à les tuer. . . . Ils ont tué l’un
des nôtres qui était épileptique. Voilà pourquoi nos ancêtres les ont
vaincus. Après les avoir tués, ils ont ramassé les flèches et les ont
introduites dans le sexe des femmes ashantis.
Les femmes rescapées se sont enfuies et sont retournées chez elles.
Les ashantis se sont à nouveau préparés pour revenir. Ils ont demandé :
« Où se trouve Zecco ?» On leur a montré notre endroit, mais les
femmes ont refusé de partir. Voilà pourquoi ils ne sont plus revenus.
Voilà l’origine de l’histoire de nos ancêtres.
Comme nous nous sommes installés, nous avons d'abord chassé les
Bissa. Les Bissa sont partis vers Zabre. Il y avait des gens là-bas qui étaient des Mossi. Les
habitants de Zabre se demandaient de quelle ethnie était ces gens. Ils se sont dits : « Ces gens
ont été chassés par la guerre, c'est un peuple issu de la guerre. » Comme nous sommes installés
ici, nous sommes des étrangers parce que nous sommes venus trouver ce lieu qu'on appelle
pays Gourounsi. Nous retournons toujours à Gambaga pour que notre chef soit intronisé là-
bas.
Nous sommes les fils aînés du roi de Gambaga. Voilà le début de notre histoire.
C'est Tarmirou qui est venu s'installer à un lieu du nom Poringo situé entre Baré et
Nimbrongo. Il a donné naissance à Darè, ensuite à Karguiya (qui veut dire qu'il a grossi), et
puis à Zouko (qui veut dire qu'ils sont beaucoup et entassés) et enfin à Deo.

12
1. Adare, le fils aîné, s'est installé à Nimborngo (Toungou), c’était un éleveur bien riche.
2. Akarguiya lui-même s'est installé à Zecco-Gonré, il était moins riche que son frère aîné.
3. Azouko s'est installé à Sirigou (au Ghana actuel), c’était un grand chasseur.
4. Adeo s'est installé à Navrongo (au Ghana actuel). Ils lui ont demandé : « Quel est ton
nom ? » Il a répondu : « Sak-koure » qui veut dire qu'il a accepté la daba.
Chacun des fils avait été marié à des filles de Gambaga.
A la mort de Tambirou les blancs sont venus et se sont installés à Zecco. Comme il n'y avait
pas de remplacement de chef de Zecco, les blancs à leur arrivée en 1913 se sont installés à
Zecco Gonré, le lieu Mabole. Ils avaient dépassé le grand frère Adaré qui était installé à
Toungou comme chef de Zecco et les blancs voulaient qu'il revienne s'installer à Zecco. Mais à
cause de sa richesse le grand frère refusait et demandait aux blancs de donner la chefferie à
son frère Akarguiya, chef de Gonré. Les blancs sans hésiter ont accordé la chefferie au
deuxième fils Akarguiya.
Quelque temps après, Adaré qui devait commander son petit frère Akarguiya était étonné et
surpris que son petit frère le commande et lui donne des ordres administratifs. Donc le grand
frère Adaré voulait que les blancs lui remettent sa chefferie, alors les blancs l’ont nommé
comme chef, pourtant il était toujours commandé par son petit frère Akarguiya.
Donc, Adaré donnait le nom de son village Toungou Alebgebia qui veut dire : « Je suis devenu
un enfant. » (Du fils aîné de Adaré est né la chefferie de Toungou. Si c’est la chefferie, le chef
de Zecco est plus important. Si c’est la considération au niveau de la famille, le fils de Adaré
est le fils aîné et donc plus considéré.)

Donc Zecco est devenu un canton composé de deux groupements au lieu de quatre
groupements, puisque le troisième fils Azouco et Adeo se sont installés à Sirigo et à Navrongo
qui est devenu un territoire ghanéen, actuellement les coutumes de Sirigo et Navrongo sont les
mêmes que à Zecco et Toungou. Donc le canton de Zecco était composé de deux groupements
Toungou et Zecco, et deux groupements Ziou et Idénia.

Liste des noms des chefs de Toungou :


Nom : Nom de la chefferie :
1. Sɩa Anai Na’am To’oyẽlga
2. Sɩa Aniwooge
3. Sɩa Ato’oyẽlga Tẽntõnbĩ’isgo kãn sũm yʋka
4. Sɩa Atãnbĩ’isgo
5. Sɩa Akãnteke Na’am lebge gɩgnɛ
6. Sɩa Akurbiire Na’am bĩŋe logro
7. Sɩa Akatuuge Na’am belʋm Zẽkɔ
8. Sɩa Atãŋa Bimẽelɩga kʋ wɔbgɔ
(Na’am Sʋrgya)

13
Liste des chefs de Zecco :

Nom personnel : Nom de la chefferie :


1. Sɩa Adõmpĩire Naba Apesõŋɔ
2. Sɩa Apɔgbẽrgɔ Naba Azulgo
3. Sɩa Azãmõlga Naba Abulgo
4. Sɩa Asẽeŋa Naba Adabara
5. Karfɔ Asoke Naba Apɔgbe’ego
6. Karfɔ Amãalsõnnɛ Naba ApƆgselgo
7. Karfɔ Apɩrgama Naba Azamõlga
8. Karfɔ Apa’asyẽlʋm Naba Aburvaala
9. Karfɔ Atarpoore Naba Akutpɩ’ɔ
10. Karfɔ Abelemkɔma Naba Abelemkɔma
11. Karfɔ Aseero Naba Aseero
12. Karfɔ Asɩrabɔya Naba Alepɔka
13. Karfɔ Akugre Naba AKarfɔ (Kugre)
14. Karfɔ Akosõmɔ Naba Abulga (dit Kõlɔnkɔka)
15. Karfɔ Atɔgʋmkʋya Naba Bulɩa Barwɔbgɔ

14
1.4 Légendes de fondation

1.4.1 La fondation de Guélwongo


L'ancêtre des premiers habitants de Guélwongo était
un mossi. Ils ont voulu tuer un éléphant et après l’avoir
blessé, ils ont essayé de suivre ses pas jusqu’à venir
dans la région où ils sont entrés dans la maison du fils
aîné de Daré à Nimborngo. Comme le Mossi était là-bas il ne voulait plus repartir chez lui. Il avait un troupeau
d’animaux. Un jour il est décédé et ses parents sont venus et ils se sont joints aux enfants de Daré. On a amené un
enfant, en ce moment on vendait et achetait des êtres humains. Ils ont dit : « Comme c’est ainsi ils n’ont qu’à
acheter l’enfant comme esclave devant le fils aîné de Dare. » Voilà pourquoi on a acheté cet enfant
devant le fils aîné et ils ont ensuite surnommé l’enfant « Kema-nenga » (ce qui veut dire « devant l’aîné ».)
L’enfant a dû garder les troupeaux de bœufs. Il avait attrapé des serpents et des crapauds et les a mis dans son sac.
Quelqu’un s’est levé le matin de bonne heure et est allé demander à l’enfant: « Kema-nenga, apporte-moi ton sac,
pour que je regarde ce que tu as dedans. » L’enfant a apporté son sac qui était lourd. A l’intérieur il n’y avait pas
de mil, il l’a versé et a dit : « Ah bon! Donc ton sac c’est un sac à problèmes ! » Voilà pourquoi on a appelé Yel-
woongo ce qui veut dire « Sac à problèmes ».
Voilà l’origine des gens de Guélwongo.
On appelait Abilba l’étranger mossi qui est venu s’installer à Guélwongo. Ses descendants sont
la famille Kamaage, la famille Kouyankolgo. Ce sont eux les vrais autochtones de Guélwongo.
Au commencement c’était Daré qui les surveillait. Ensuite Daré est allé installer une chefferie et a
intronisé ceux de Binbinne. Ce sont eux (la famille Binbinne) qui étaient les premiers chefs de Guélwongo.
Quand Binbinne est mort, c’est Atanga qui a pris la chefferie, ce sont eux actuellement qui sont la famille du
chef Naba Boulga à Guélwongo.

Succession des chefs de Guélwongo :

1. Sɩa Atẽnloŋre
2. Sɩa AbƆglɩya
3. Sɩa Azuo
4. Sɩa Asokarɛ
5. Sɩa Abĩnbĩnne
6. Sɩa Abe’ero
7. Sɩa AbƆglɩya
8. Sɩa Ayaaba
9. Sɩa Atãŋa,
Naba Abulga
10. Sɩa Akurbiire,
Naba Azulũm

15
Succession de chefs de terre à Guélwongo

Le père d’Agulwẽeŋa (dont nous ignorons le nom) est venu d'un endroit qui s'appelle Na'amkulbũŋu qui se trouve
au Ghana actuel. Il s'est installé à Guélwongo et Azazẽ'a lui a donné d'être chef de terre. C'est ainsi que le père
d’Agulwẽeŋa est devenu le premier chef de terre à Guélwongo. Son fils lui a succédé dans cette tâche.
Voilà une liste des chefs de terre à Guélwongo :
1. Père de Agulwẽeŋa
2. Agulwẽeŋa
3. Agurge
4. Atopallɛ
5. Alɔŋa
6. Awẽbɔlga
7. Azote
8. Abãŋtobga
9. Azote
10. Azẽ'a
11. Ayekaa
12. Tãmbiire

1.4.2. La chefferie de Konkoua

Quand l’ancêtre de Konkoua est devenu chef, on a pris cette chefferie à Bongo (au Ghana
actuel). C’est là-bas que les chefs de Konkoua se font introniser. A un certain moment à Gonré
il y avait les chefs Koutou et Belekoma, ils ont divisé la chefferie et une partie avec le chef
naba Kouto est venue s’installer à Konkoua, tandis que l’autre partie avec le naba Belekoma est
restée à Gonré. Après que Koutou est décédé, le naba Lepaka est devenu chef, puis naba Borngo,
ensuite le naba More, et Noya. À présent, comme le chef n’est pas là, Benaba Paul dirige le
village.
En ce temps-là, les gens de Zecco n'ont pas pu payer leurs impôts. Ainsi, le chef de Ziou (Naba
Ebga) est venu payer les impôts pour eux, et tous allaient répondre à Zakatanga. Voilà
pourquoi on nous considérait comme des gens de Ziou. Et ainsi, c'était comme si Ziou avait
l'autorité sur les gens de Zecco. Mais les gens de Zecco ont refusé qu’il en soit ainsi et ils ont
construit une préfecture à Zecco. Sinon avant, on nous considérait comme des gens de Ziou.
Voilà comment était l'histoire de Zecco.

16
1.4.3 Fondation de Ziou

Tout d’abord notre ancêtre vivait à Fada N’Gourma, ainsi les


Nankana de Ziou sont apparentés aux Gourmantché.
Un jour il quitta Fada pour aller à Gambaga (au Ghana actuel).
Il prit une fille de là-bas et s’est marié avec elle.
Ils conçurent trois fils, dont le premier s'appelait Soubega qu'on appelle aussi
Yelbiisi.
Le deuxième se nommait Natiiliga et le troisième s'appelait Zâtoya. Ils partirent
de Gamgaga pour aller à Zouwargo, petit village à proximité de Bolgatanga.
Alors ils s'installèrent à Zouwargo, d'où on les appela les Zouwarsé. Après le décès de l’ancêtre,
à l’arrivée des Zouwarsé, ils ont trouvé des habitants de Tampelga. Ils ont habité ensemble en
paix. Les Zouwarsé étaient soumis aux habitants de Tampelge parce qu’ils étaient les plus forts.

Plus tard, ils quittèrent ce petit village pour aboutir au lieu actuel qui est Ziou.
Ainsi Ziou signifie Zouwargo qui veut dire : “un groupe qui vit ensemble”.
 Le grand frère ou fils aîné de ces trois frères est devenu le fondateur du village qu'on
appelle présentement Soubéga ou Yelbissi.
 Le deuxième fils est allé fonder le village qu'on appelle Zamsé qui signifie Natiiliga.
 Enfin le Benjamin qui s'appelait Zâtoya fut à l'origine de la chefferie actuelle de
Mouma.

Un jour Zâmse partit pour un long voyage qui dura des années. Avant de partir, il a confié son
pouvoir à son petit frère Zâtoya. Après son retour du voyage, il vint vers son petit frère pour
reprendre sa chefferie. Alors son petit frère s’y opposa et dit au grand frère que c’est la
population qui l’a oint comme chef et que maintenant, lui, vit paisiblement (ce qui veut dire m
mun na ce qui a donné le nom Muma qui est le quartier principal de la chefferie de Ziou).
Le grand frère Zamse ne pouvait plus avoir le pouvoir, dès lors le pouvoir lui semblait amer,
cela veut dire Natiilga. Il se retira et il laissa le pouvoir au petit frère.

Soubéga dit “Yelbiisi”, Zamsé dit “Natiilga”, et Zâtoya dit “Mouma” furent donc les fondateurs
du département de Ziou.
Zâtoya était marié et son beau-frère était toujours avec lui. Il bannait (plaisantait) avec son
beau-frère. Un jour le chef décida que son beau-frère viendrait habiter chez lui et qu’ensemble
ils travailleraient pour le développement de Ziou. Le beau-frère vint alors s’installer et il
conçut beaucoup d’enfants. Le chef Zâtoya le surnomma Youka
qui veut dire qu’il s’élargisse ou grandisse en grand nombre. (Littéralement Youka veut dire

17
« filet de pêche »). Le chef lui confia une partie et il s’installa, c’est ce quartier qu’on appelle
Youka jusqu’à ce jour.
Zâtoya fit occuper par ses enfants plusieurs quartiers, dont nous citerons trois lieux avec leurs
significations :
 Dooné veut dire « va construire aussi ».
 Gou va construire à côté de moi afin de me protéger.
 Bossyem les grottes du marigot.

A cette époque, pour être installé comme chef, il fallait aller auprès de Soubéga “Yelbiisi” ou
Tensobgo, un petit village de Bonga, c’était plus proche que d’aller jusqu’à Gambaga. Car la
corne magique de la chefferie “Dongo” était détenue par l’aîné Soubéga.

Succession des chefs de Ziou :

1. Zâmsé “Natiilga”
2. Zâtoya “Mouma”
3. Lagzouré surnommé “Silga kâtè”
4. Si-boule Belwendé
5. Naam Lebge Poaka
6. Naam Bondiire
7. Naam Bodeem
8. Naaba Koom ou Naaba Gnebega
9. Naaba Sakologo Ganbela

Victoire sur les envahisseurs

Un homme appelé Nonkoubila s’était noyé et se trouvait prisonnier d’un marigot pendant des
années. Les génies l’ont instruit sur beaucoup de choses mystérieuses pendant sa vie dans l’eau
avant de le libérer. A sa sortie de l’eau, il monta sur un arbre pour se fortifier, ce lieu
s’appelait Zotiringué.
Le chef Lagzouré apprit qu’un homme était sur un arbre. Il fit descendre l’homme et lui donna
une propriété de terre pour s’installer.
18
En ce temps, les blancs et les Ashanti accompagnés par la population de Songo arrivèrent à
Ziou, et ils envahirent toute la maison du chef. L’homme mystérieux, le nommé Nonkoubila fit
dire au chef de ne pas avoir peur de ces gens, et lui montra comment il devait faire pour
s’échapper. La population se réunit en conséquence, en un seul lieu sous un baobab appelé
Koarenga Toa (ce qui veut dire “baobab de perdrix”). Le chef suivit les conseils de l’homme
mystérieux. Il prit la corne magique de la chefferie Donga, la mit dans un panier, et la fit
porter par sa femme qui sortit invisible devant ses ennemis et se dirigea vers la population qui
était rassemblée en un seul lieu. Ensuite le chef se prépara et monta sur un cheval roux et
bondit par-dessus le mur sur le tas d’ordures qu’on appellait Tampouré.
Il se dirigea vers sa population. Dès que ses ennemis le virent, ils commencèrent à tirer sur lui.
Mais il y avait un baobab devant le palais du chef qu’on appelait Tokâraga (qui veut dire
“ancêtre”). Ce baobab recevait toutes les balles que les ennemis tiraient et les balles
n’atteignaient pas le chef. Le chef arrivé devant sa population ordonna qu’on attrape « ces
chiens « pour lui et qu’on les égorge. La population se mit à l’acte, elle égorgeait les blancs et
les Ashanti, sans épargner les Saaba (gens du village Songo), et lorsqu’on attrapait un « San « ,
il dit : « Je suis un San. « Mais l’autre lui répondit : « Je ne connais ni Ashanti, ni San. «
Toutes les victimes furent enterrées à un lieu appelé Galè “interdit” qui existe toujours. Après
cela le chef interdit à toute la famille Zâtoya de manger le cheval, car le cheval a été notre
sauveur. Voilà comment les envahisseurs ont échoué à Ziou. Après Ziou, ceux qui ont pu
s’échapper sont allés vers Zecco, mais la population s’est défendue et cette population a
remporté à son tour la victoire sur leurs ennemis. Pour se souvenir de ces événements ils ont
composé une chanson qu’ils chantent jusqu’à ce jour lorsqu’ils dansent le yongo. Ils disent : «
Les Ashanti sont à l’ouest, gare à eux s’ils viennent à Zecco. «

Des cavaliers djerma


reviennent avec des
captifs.

19
1.5 D'où vient le mot « gourounsi» ?

Une possible étymologie du mot « Gurunsi ou Gourounsi» selon Lakoande (2004, page 41) :
« Le mot Gourounsi proviendrait de la déformation du mot « guru-si » qui signifie en langue
djerma du Niger le « fer ne pénètre pas ». Les Djerabé, venus du Niger ont envahi les Gouronsi
vers 1860 - 1899. Ils étaient conduits par Babatu, qui a recruté un bataillon de jeunes hommes
forts du pays annexés dans son armée. Il leur a fait consommer un médicament traditionnel les
rendant invulnérables au fer. On les appelait « gur-si » que le langage commun a transformé
en « gurunsi ».

Cependant selon certains historiens, le terme Gourunga (singulier de Gourounsi) serait


un mot Mossi pour désigner des « peuples sauvages ».

Dr. Moustapha Gomgnimbou, Historien kassena, a fait des recherches sur ce sujet et il a décrit
plusieurs possibilités dans son article « Pourquoi les appelle-t-on Gourounsi ?» Les deux qui
nous semblent les plus plausibles sont les suivantes :

Selon le Lieutenant Marc (un administrateur en pays mossi) dans « Le Pays Mossi » , Paris
Larousse, 1909, le mot « gourounga » vient du mot songhay « grounga « qui signifie «
incirconcis » et qui repris par les Mossi est devenu au pluriel « Gourounsi » selon les règles
du pluriel mooré. Il se serait surtout répandu lors de l’invasion du pays par les Djerma à la fin
du XIXe siècle.

Selon A.W. Cardinall (1920) le mot « Grunshi » est le pluriel de « Grunga » , mot mossi ou
dagomba équivalent au terme « barbare » employé par les anciens grecs. Il était et est
appliqué à tous ces autochtones entièrement ou partiellement soumis aux Mossi et aux
Mamprusi (page 25).

20
1. 6 L'esclavage

Le pays ninkãrsɩ, ainsi que toute la zone « tampon » située entre les
deux royaumes Mossi et Dagomba, a subi des incursions épisodiques
des marchands d’esclaves.
Les captifs étaient vendus sur les grands marchés par des commerçants
de toutes origines (Mandé, Yoruba, Haoussa etc.), soit pour leurs
propres besoins, soit pour être revendus aux commerçants installés sur la côte. Avec les
Zaberma (ou Djerma), la pratique de l'esclavage s'est radicalisée.
Depuis longtemps des
groupes de clans rivaux
capturaient des êtres
humains chez leurs ennemis
et les vendaient.

Personne ne pouvait plus se


sentir en sécurité ; des
hommes, des femmes ou
même des enfants pouvaient
être kidnappés même par
leurs voisins et ensuite être
vendus comme esclaves.

En 1510 le roi d'Espagne a


autorisé l'emploi des
Africains pour le travail dans
ses régions d'Outre-mer en
Amérique. En conséquence
les Espagnols ont commencé
à acheter des esclaves auprès
des royaumes de la Côte
d'Afrique comme l'avaient fait
déjà les Portugais avant eux
pour coloniser les Iles de l'Océan Atlantique.
Ce nouveau marché, très lucratif, a attiré d'autres
nations à participer à ce triste commerce : les Français se sont installés sur les côtes de la
Sénégambie (- le Sénégal, la Gambie, Sierra Leone) et au Dahomey (Bénin). Les Hollandais,

21
les Anglais et les Danois se sont procurés des esclaves le long de la côte de l’Afrique
occidentale (ce qui est aujourd'hui : la Guinée, le Liberia, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le
Nigeria).
Les blancs ont eu peur de se rendre à l'intérieur des pays d'Afrique. Ils se sont mis d’accord
avec des « intermédiaires » africains qui se sont chargés d'attraper des gens et de les faire
marcher souvent sur des centaines de kilomètres jusqu'aux ports de la mer où les blancs les
achetèrent à ces « intermédiaires ».

Souvent les esclaves ont du marcher sur des


centaines de kilomètres en file indienne liés les
uns aux autres par des cordes, des chaînes ou
encore des bâtons fourchus. Parfois, la moitié des
esclaves sont morts pendant cette longue marche
qui était en elle-même une terrible torture, à
cause de la sous-nutrition, des coups de bâton et
de la marche sous un soleil de plomb. Ainsi plus
de 8 millions d'esclaves ont péri dans ces
conditions inhumaines, avant d'atteindre la côte
où ils auraient du être vendus aux commerçants
européens.

Pendant 300 ans, on a déporté plus de 10 millions d'esclaves africains dans le nouveau monde,
plus de 3 millions sont morts pendant le transport maritime.

22
Sur les bateaux les esclaves étaient attachés par des chaînes
et très serrés les uns contre les autres. Ce transport pénible de
l'Afrique en Amérique durait environ quatre à six semaines.
Les personnes décédées étaient jetées à la mer.

Arrivé en Amérique on vendait les esclaves comme main d'œuvre diverse :


les plus chanceux étaient formés pour travailler comme forgerons,
tailleurs ou charpentiers tandis que les femmes étaient obligées de faire
les travaux ménagers, la cuisine ou encore s'occuper des enfants de
leurs patrons. Mais la majorité des esclaves (environ 90%) a dû
travailler dans les plantations de coton, de riz ou de tabac etc.

23
Ainsi des millions d'Africains et leurs descendants ont
contribué, par leur travail, à la richesse économique
des Etats-Unis et de bien d'autres pays :

24
1.7 La domination française

Hamaria, officier djerma d’origine gurunsi se


révolta contre Babato, chef des Djerma. Il a
organisé les troupes gurunsi pour combattre les
envahisseurs. A l'arrivée des Français, il a signé
avec le lieutenant Voulet un traité de protectorat en 1897.
Les pays gurunsi passèrent ainsi sous protectorat français.
A la suite de ce traité, les Français sous le commandement du lieutenant
Chanoine, ont prit parti pour Hamaria et ils ont repoussé Babato et ses
troupes, débarrassant ainsi les Gurunsi des envahisseurs djerma.
Au début les Ninkãrsɩ ignoraient les pratiques réelles de ces Français et les ont
accueillis chaleureusement comme les libérateurs chassant effectivement de leur
territoire les Djerma. Pourtant plus tard, ils n'échappèrent pas à toutes les pratiques
liées à la conquête coloniale. En 1913 les blancs s’installèrent à Zecco-Gonré, précisément à
Mabole. Mais le chef Zecco Lemissero et sa population étaient contre les blancs et
ce qu’ils faisaient. Par des fétiches, les abeilles les chassèrent en plein midi deux ans après
et ils s’installèrent à Zakatanga en 1915. Il y avait toute sorte de services administratifs à
Zakatanga.
Zecco était un canton principal, tous les cantons venaient
répondre à Zecco : le canton de Léo, Pô, Tiébélé et Ziou.
Le chef de Zecco et ses notables voulaient toujours que
les blancs partent de Zakatanga à cause de leur mauvais
comportement envers toute la population. Les blancs ne
pouvaient pas dormir la nuit, parce que des cailloux
tombaient autours d’eux et ils ne voyaient personne, et en plus ils étaient
poursuivis par des abeilles. Une matinée les blancs furent obligés de
déménager et de s’installer à Léo et de Léo à Pô.

Paul Benaba raconte : « Quand les colons sont arrivés, ils obligeaient les gens à faire le beurre de
karité et on envoyait ce beurre à Léo pour [aider à] construire des maisons. Après cela les blancs
sont venus s’installer à Zecco Azakatanga. Ceux de Tiébélé, Ziou venaient à Zecco, tous ceux qui
parlaient la langue « m yetaa ... » (ce qui veut dire « j’ai dit que ... « donc le ninkare et le kasem)
venaient répondre à Zecco. Les blancs forçaient la population à creuser pour planter des arbres, ils
les ont obligés de construire des maisons. Après la récolte de mil, il fallait apporter une partie de la
récolte chez le chef. Quand on apportait le mil et que cette quantité n’était pas suffisante par rapport
à la quantité demandée, on les faisait coucher sur le ventre et on les frappait avec des fouets. C’est
pourquoi nos ancêtres ont décidé de maltraiter les blancs pour les faire partir d’ici. Quand les blancs
25
sont venus s'installer à Zakatanga (en 1915), nos ancêtres se sont dits : « Ah, s’ils viennent habiter
ici, nous allons les maltraiter pour les faire partir d'ici ». C'est pourquoi les gens se sont levés chaque
nuit et lançaient des pierres sur le toit des blancs. Voilà comment nos ancêtres ont fait pour que les
blancs s’en aillent d'ici. Ils sont alors partis pour s'installer à Léo. De Léo ils sont venus s'installer à
Pô. Ils ont continué à maltraiter les gens comme ça : Pendant le recensement des gens, lorsque le
nombre de la famille était insuffisant, ils ont obligé les gens de siffler avec les doigts ou les mains et
d'autres dansaient. Voilà pourquoi les gens ici ne voulaient pas de blancs. «

En effet la population était soumise à :

⇒ Des travaux forcés (tous les hommes devaient à


l'administration un certain nombre de journées gratuites
de travail pendant lesquelles ils participaient à la
construction des bâtiments, des routes, des pistes, des
forages de puits, à la reforestation etc. Les chefs
traditionnels étaient chargés de veiller à l'exécution de
toutes les prestations).

⇒ Au service militaire dans l'armée française

⇒ À la production de cultures obligatoires (par exemple


le coton et le sésame)

⇒ Au paiement des amendes

⇒ Au paiement de l'impôt payé par tête

Souvent les gens ont été envoyés loin de leur famille


et de leur village pour travailler dans des entreprises
pour des salaires de misère.
En conséquence beaucoup de gens se sont exilés en Côte d'Ivoire
et au Ghana pour fuir les recrutements et le paiement de l'impôt.

26
Malheureusement les Européens n'ont pas tenu compte des intérêts
des populations africaines en se partageant les pays. Ainsi ils ont
aussi coupé le pays Ninkãrsɩ en deux parties selon une coordonnée
géographique (11 degrés de latitude Nord) formant une frontière
artificielle, la partie sud appartenait désormais à la Gold Coast
(Ghana), et la partie nord au Haut-Sénégal Niger français (Burkina
et d’autres pays voisins).

Mais la colonisation a également apporté aux Ninkãrsɩ


des bonnes bases pour leur développement.

Elle a mis fin aux guerres locales (par exemple elle


a chassé les Djerma du pays gurunsi).

Elle a créé des routes pour voyager et faire écouler


ou se procurer des marchandises diverses.

De plus dans le pays ninkãrsɩ les colonisateurs ont ouvert des écoles.
Pour entrer en contact avec le reste du monde, les Ninkãrsɩ se
servent des langues européennes (Français et Anglais) qui se parlent
partout. Il en est de même des monnaies (le franc CFA).
Aujourd'hui les Ninkãrsɩ s'en servent pour se procurer
des marchandises dans le monde entier.

La colonisation a également introduit la médecine moderne dans


le pays ninkãrsɩ. Elle a construit des dispensaires, des maternités,
et elle a entrepris des campagnes de vaccination et de lutte contre
les maladies tropicales (par exemple la maladie du sommeil,
paludisme, rougeole, méningite, variole etc.)

Pour avoir de l'eau potable, on a installé des puits et des pompes.

27
1. L percepton du monde
1.1. Noton du temps

Les occdentux pensent en ctégores de pssé, présent et futur. Leurs yeux


sont fxés surtout sur l’venr vers lequel ls pensent bouger, leurs espors et
leurs rêves se trouvent dns le futur.
ls pensent que tout dns le futur est nouveu, c’est quelque chose qu n’ ps exsté
uprvnt. ls peuvent oubler le pssé et le lsser derrère eux s’ls le désrent ns ; ce
qu s’est pssé ne revendr plus jms. ls se sentent bouger sur une lgne drote du
temps llnt quelque prt dns le futur.

pssé présent futur

Ms l noton trdtonnelle frcne n’est ps ns. En générl, on s’ttend &
ce que l’venr sot comme le présent et le pssé. Au leu d’une lgne drote qu
vnce vers l’venr, le temps est perçu comme une sprle ou un cercle.

L ve humne sut le cycle comprble ux ssons de l’nnée. L plue, cultver l terre,
récolte, et de nouveu l sson sèche sont des événements qu se répètent pour les
cultvteurs nnée près nnée. Ans on ttend que le futur se psse comme le pssé s
l ve se déroule comme l fut.

semer  cultver  mossonner

Les Nnk*rs+ semblent venr du cel où ls exstent déjà uprvnt vnt d’être ncrnés
sur l terre (l’exstence préntle), pus ls rrvent sur l terre où ls vvent une ve
humne. Ensute ls bougent vers le monde où les ncêtres sont, cet endrot peut être
sprtuellement plus proche du cel. De là-bs ls revennent de nouveu dns le monde et
répètent ce processus.
Cel

Pys des ncêtres

Ve terrestre

28
Réncrnton :

Dns l relgon trdtonnelle, les gens pensent que les esprts/âmes humnes exstent
quelque prt vnt qu’ls ne descendent dns le ventre d’une femme et nssent dns ce
monde. ls svent ben qu’un bébé est procréé pr l’unon d’un homme vec une femme.
Pourtnt l’esprt, le crctère et même l’pprence d’un enfnt provennent d’une âme
ncrnée. ls pensent que les âmes sont créées pr Deu à un moment ntéreur non
détermné. l se peut que cette même âme t déjà été dns le monde pluseurs fos : elle
est née, elle  vécu, pus elle est décédée. Ensute, les âmes qu sont retournées dns le
monde des esprts peuvent revenr et être réncrnées, normlement dns l même
fmlle.
Le processus de l’ncrnton ft qu’on ouble l’exstence d’vnt. Ben que l’on pense que
l’âme est réncrnée, on suppose uss que quelque chose de l personne dns lquelle
l’âme résdt uprvnt reste dns le monde des esprts. Cette pensée est reflétée dns
les noms. Lorsque l’on s’perçot qu’un nouveu-né est en ft une personne qu est
revenue dns ce monde, on lu donne le nom convenble comme pr exemple :

Ns : N s " mon père "


mon père
Nm : N m " m mère "
m mère
Yb : Yb " ncêtre "
ncêtre
Les pussnces du pssé contnuent & nfluencer le présent.

Tout ce qu se psse mntennt dns le présent fer fnlement prte du pssé. C’est
comme s le temps s’écoult non ps vers l’vnt ms vers l’rrère. Le pssé lontn
k r m content des événements qu se sont déroulés l y  s longtemps que personne
vvnt ujourd’hu ne s’en souvent. Toutes les choses mportntes sont dns le pssé
k r m, c’est-à-dre, l’orgne des choses, les rsons pour lesquelles tout est comme l est
mntennt, les ncêtres et les pussnces utour de nous. Les yeux des Nnk*rs+ sont
fxés vers le pssé. Ans les coutumes et les trdtons dovent être respectées et les
ncêtres dovent être honorés pour préserver l socété.
Pendnt qu’on vt s ve terrestre, de plus en plus de cette ve s’écoule vers le pssé.
Lorsque l’humn meurt, l est toujours rttché u présent grâce & l mémore que les
vvnts grdent de lu dns leurs coeurs et leurs pensées. Les vvnts lu offrent des
scrfces ou le grdent dns leurs mémores d’une utre fçon. Qund tous ceux qu se
souvennent de lu sont uss morts, l est complètement dns le pssé lontn, ms l
contnue & nfluencer le présent prce qu’l devent un des esprts qu peut fflger les
gens.
l est dngereux de fre un chngement drstque qu rompe l contnuton de ce cycle
de ve. Cel peut mener un ts de problèmes pour les hommes sur terre. Pussnce et
bénédctons coulent du cel et des ncêtres vers les vvnts sur l terre. S tout & coup
quelqu’un sort de ce cycle en désobéssnt ux ncêtres, un déséqulbre ou même un
chos peut en résulter. Les trdtons et coutumes du pssé sont les mêmes qu opèrent
29
ujourd’hu dns le présent pour grder toute chose en bon ordre. S’l y  trop de
chngement les pussnces du pssé peuvent punr les gens ou ben ls ne sont plus en
mesure de fre prvenr les bénédctons.

1.2. Noton de l’espace

Pour les Nnk*rs+ l exste tros domnes d’espce :

• Le cel (espce vde ou tmosphère) c’est l& où Deu se trouve.

• L terre en tnt que terre ferme et les eux, l& où les humns vvent leur ve
terrestre

• Le leu où les morts et les esprts se trouvent. Cet endrot peut être consdéré
comme se trouvnt sous l surfce de l terre où l’on enterre les morts.

Les relefs de l nture (mrgot, collne, rbre) sont souvent vus comme des frontères
nturelles de référence. Dns une loclté hbtée, on dstngue l mson du fondteur
du vllge et les msons dont les hbtnts se trcent sur ce fondteur.

Lgne drote Est Ouest, de l mson des rtes vers l’entrée de l concesson.

Chque hbtton ou concesson est construte selon le même


schém. L mson prncple de l concesson est l mson mère
dey’ qu  l foncton de mson des rtes. Cette mson est
occupée pr l femme înée de l concesson. Les utels des
ncêtres fémnns se trouvent & drote de l’entrée de cette cse

30
de rtes. Souvent cette cse est décorée vec beucoup de son pr les
femmes. C’est uss l premère cse de toute l concesson
qu  été construte. Son ouverture ft toujours fce à
l’entrée de l concesson en pssnt pr le grener centrl
de l cour du bétl ppelé nndenne. Cette cse vec s courette est
exclusvement le domne de l femme et personne n’ le drot de s’y rendre
sns l permsson de l femme. Ce domne de l femme est sépré du
reste de l concesson pr un mur d’envron un mètre de huteur et une ouverture
bs dns ce mur mène drectement dns l cour centrl du bétl. Ce grener br
est du pont de vue de l’espce le centre de l cour où l’on ft
souvent des scrfces pour les ncêtres de l concesson.
Très souvent on vot sur le mur de ce grener les trces de scrfce
(plumes et sng) collées sur le relef de l’utel d’un esprt protecteur bg
" cïmn " ou nngn.
L’entrée prncple de l concesson y se trouve sur l’xe est – ouest et donne ccès &
l cour extéreure de l concesson qu est le domne des hommes. Sur ce même xe se
trouve l tombe prncple des ncêtres fondteurs de l mson Ns qu
veut dre " mon père ". Un peu plus lon sur le même xe se trouve un rbre.
Chque concesson  donc un xe commençnt dns l’est où se trouve le domne de l
femme vec l cse de rtes. Cet xe contnue vers le centre de l concesson où se
trouve l’espce commun et se drge vers l’ouest où se trouve l’espce des hommes.

Ouest Est
rbre utel du fondteur grener pssge utels fem. mson mère

domne de l’homme domne commun domne de l femme

Cette concepton sptle est respectée dns l ve quotdenne et elle est uss reflétée
dns le rythme de l ve et de l mort : Générlement l nssnce se psse dns l
mson des rtes donc & l’est. C’est seulement près vor donné un nom u bébé que le
bébé et s mère peuvent sortr de cette mson. A l’utre bout, c’est à dre, & l’ouest se
31
trouvent les tombeux. Une nssnce est nnoncée sur le tot de l mson des rtes, pr
contre un décès est nnoncé & l’ouest. Comme le solel se lève & l’est et ft son chemn
vers l’ouest, ns mène le chemn de chque ndvdu de l mson de l nssnce & l’est
vers l’emplcement des tombeux & l’ouest. Cependnt l’ouest n’est ps seulement le
côté de l fn, ms de là-bs provent uss le secours des ncêtres.

Lorsqu’on regrde vers le coucher du solel, donc vers l’ouest, on  le nord & s drote
z g et le sud & s guche gbg. Le nord s’ppelle uss wntule z g lttérlement
" & l drote du solel ". Le sud s’ppelle wntule gbg lt. " & l guche du solel ". L’est
est désgné pr dp-bb qu veut dre " côteD vers derrère l mson " et l’ouest est
zn bb " côté vers l bouche / ouverture de l mson ".

1.3. L noton de Deu

Deu est plus ncen que tout ce qu se trouve dns le temps ncen k r m. l est en
dehors du cycle du temps et l est en contcte vec tout être ou chose. l est l’Etre
Suprême qu  crée tous les utres êtres ou choses. Les Nnk*rs+ l’ppellent N-wnn ce
qu veut dre " Ro deu " (pour plus de détl vor 3.1.). Souvent N-wnn est rccourc
pr Wnn, cependnt dns le contexte on st s on prle du grnd Deu Créteur ou d’un
deu ndvduel wnn.
32
1.4. Les êtres humns

Les êtres humns ncluent


• les esprts/âmes qu ttendent d’être nés
• les humns vvnt mntennt dns ce monde
• les humns décédés récemment et qu sont encore dns l mémore des vvnts et
ns font prte de l socété humne.

L’exstence et l’dentté d’un ndvdu provennent de l prt de s fmlle et de son cln. L


communuté donne nssnce & un enfnt et l’ncorpore pr des rtes dns l socété.
L’dée d’une personne de se détcher et de prendre ses propres décsons u dehors de s
fmlle et de son cln est hors de queston, vore dngereux. L relgon trdtonnelle n’est
ps quelque chose qu’on décde un beu jour de suvre. L’ndvdu trouve cette relgon
dns l communuté dns lquelle l est né, en nnkre dg-m!ke ce qu veut dre
" né-trouvé ". Cette relgon est l relgon de ses prents et elle devent évdemment l
senne. Ceux qu ne sont ps nés dns cette communuté ne peuvent ps l suvre, elle
n’est ps proclmée en dehors du groupe. Elle ft prte ntégrle de l’hértge du groupe
et elle est trnsmse pr les ncêtres de générton en générton. Son utorté vent du
pssé, et ns on ne s’muse ps vec ce qu est tellement mportnt.

1.5. Les pussnces ntermédres

l exste des êtres nvsbles crées pr N-wnn " Deu Créteur ". Ces pussnces sont
mons pussntes que Deu ms plus pussntes que les humns, donc en termes de
force ou pussnce elles sont u mleu entre Deu et les humns. l s’gt

• des dvntés comme : wnn " deu ndvduel " (représenté pr un utel sur le tot
de l mson mère) ; tngnn " utel de l terre ou leu scré " ; s"gr " esprt de
protecton ndvduel ", etc.

• des esprts de l nture : s#ns!rgo " géne en brousse, peut hbter dns l’homme " ;
k lk’rg " esprt qu gt ml, l peut hbter dns l’homme ", certns de ces
esprts sont ssocés vec des rvères, des collnes, des rochers, des rbres, etc.

• des esprts des gens qu sont morts : yb " ncêtre " ;
k"’"m " défunt qu devent un ncêtre près les funérlles k r ;
k k " spectre " ou " fntôme " (qu ne veut ps prtr, souvent c’est un esprt d’un
sorcer décédé qu veut fre du ml), etc.

Le domne sprtuel est très réel pour les Nnk*rs+, uss réel que le monde vsble. Ce
monde nvsble est constmment en relton vec le monde vsble des humns.
Certnes de ces pussnces sont gentlles vec le gens et d’utres ne le sont ps. L
pluprt d’entre elles demndent des offrndes ou des scrfces fn qu’elles dent les
gens, snon elles vont leur fre rrver du mlheur.
l y  des esprts ssocés vec des rvères, des collnes, des rochers, des rbres etc.
33
3. Aspects de l relgon

L relgon des Nnk*rs+ se concentre surtout sur deux pussnces :


• le cel
• l terre
vec lesquelles tous les utres êtres surnturels et toutes les utres pussnces sont en
relton plus ou mons étrote.
En plus les ncêtres ybdm (snguler yb) s'occupent du ben-être des vvnts et
les survellent, fn que les vvnts suvent ben les coutumes (vor 3.2 Les ncêtres). Dns
leur foncton d'ntermédre vec d'utres pussnces, on les ppelle souvent du ft de
leur relton vec l terre.
Le rôle du devn bg dns l socété est de rendre ccessble ces domnes sprtuels ux
gens communs. Chque membre de l socété qu  des responsbltés rtuelles (chef de
fmlle, chef coutumer, chef de terre, ncen de lgnge et ncen de cln) consulte
régulèrement le devn pour svor quel scrfce les ncêtres ou l terre ou d'utres
pussnces demndent. En plus, on consulte le devn qund une chose extrordnre v
rrver, pr exemple un voyge, un mrge, une nssnce ou s quelque chose de grve
est rrvée comme une mlde ou un ccdent (vor 3.3 L dvnton).

3.1. Le deu-cel et l terre

L terre t est vue comme l femme du deu-cel wnn. Le deu-cel est l'époux de l
terre et l ft fructfer pr ses plues, fn qu'elle produse du ml, des rchdes, du mïs,
etc. Qund l terre reçot un scrfce, elle le prend et le porte u cel pour le lu donner.
C'est comprble à une femme qu prépre l nourrture et l'mène ensute à son mr
pour qu'l l mnge.

Ms t désgne uss l terre comme


leu de culture, géré pr un chef de terre
tndn.
C'est le terrn cultvé qu'on ppelle
t. Pr contre le terrn non-
cultvé est ppelé mom " brousse ".
On scrfe à l terre sur les leux scrés
tngn (sg. tn-gnn (lttérlement
'peu de l terre'), ou sur des utels de
chmp v'm bg qu veut dre
lttérlement " utel des esprts du chmp ".

(TIng*nnJ Akuko à Guélwongo)

34
Le chef de terre tndn (lt. " possesseur ou proprétre de l terre ") est le prêtre de l
terre.
l est un descendnt des premers hbtnts d'une terre. Seul le chef de terre peut fre
tous les scrfces à l terre. Personne d'utre n' le drot de scrfer sur les utels de l
terre. l  reçu s pussnce de deu, et l  hérté son poste pr s fmlle. Son fls îné
ser son successeur.
(Pour plus de détl sur le chef ou mître de l terre vor 4.3.5).

Deu est ppelé Wnn. Souvent on utlse nb " ro " devnt le nom wnn, ns on 
Nwnn " Ro-deu ". l se trouve u-dessus du frmment vsble wngnn " peu du
cel ".
L terre est s femme et elle lu pporte les scrfces qu'on lu  offerts. NwInnJ 
tout créé, le cel, les stres, l terre et tout ce que s'y trouve. l  crée le premer homme
et s femme. Souvent on  uss un utel qu'on ppelle wnn dns l cour ntéreure ou
sur le tot de l cse des rtes.

(Autel wnn sur le tot d'une mson)

Cet utel peut uss être un rbre, une perre ou un pot qu  beucoup de pussnce et
ne peut être touché que pr les membres de l fmlle. L'objet qu sert d'utel à wnn
est ndqué pr le devn. Sur cet utel on ne scrfe ps ux ncêtres. On ne ft que très
rrement des scrfces à deu. WInnJ est s lon qu'on ne pusse l'ttendre que pr des
ntermédres (ncêtres, etc.), ms à l'utel wnn on peut lu prler drectement.
35
Le mot wnn désgne églement le solel. Le solel est pourtnt uss ppelé w nt,
ce qu veut dre lttérlement " terre de deu " ou encore on ppelle le solel wntule, ce
qu désgne l boule ronde qu brlle.

L plue est ppelée sg ce qu ne sgnfe ps seulement l plue ms uss le tonnerre,
les éclrs, l'orge. Le fseur de plue sdn " possesseur de l plue " possède des
produts t""m pour fre venr l plue ou pour l chsser. S quelqu'un  offensé deu, lu
ou s mson ser frppé pr l foudre. (Qund l foudre frppe un rbre, le sdn
dot venr et fre un rte et mettre un médcment sur l'rbre touché pr l foudre, vnt
qu'on pusse utlser le bos de cet rbre).

Les Nnk*rs+ croent en l'exstence préntle de l'âme uprès de wnn (vor 2.1). Avnt
que l'âme ne sot ncrnée, elle prle à wnn. Elle dot exprmer ses voeux concernnt l
ve sur l terre.

Une femme ne devrt ps se lver en dehors d'une concesson, surtout qund l ft nut,
snon elle peut vor une relton vec un esprt k lk'rg sns le svor. En conséquence
elle ccoucher un esprt s#ns!rgo vec l'r d'un vr être humn. S l'enfnt ft des
choses bzrres ou s s mère tombe mlde ou meurt, on v chez le devn pour svor s
l'enfnt est un vr être humn ou ben un esprt. On peut uss ller chez le spéclste
qu’on ppelle s#ns!to dn pour qu’l donne une bosson ou d'utres médcments à
l'enfnt. S l'enfnt meurt, on st qu'l étt un s#ns!rgo, s'l ne meurt ps, on st qu'l est
un vr être humn.

(Des enfnts nnk*rs+)

36
3.2. Les ncêtres

3.2.1 Les ncêtres mâles

Qund un homme ynt une descendnce msculne est décédé, l est devenu un ncêtre
yb. l grde ns contnuellement son mportnce dns une socété donnée. On ne le
consdère ps tellement comme " un esprt ", ms plutôt comme une personne qu
contnue à exster dns le monde nvsble et qu ntervent dns l ve de ses descendnts.
Les ncêtres représentent ou étendent l'utorté jurdque des génértons successves.
C'est une oblgton pour les descendnts de l'ncêtre de lu rendre le culte, sns
regrder s l relton vec le décédé /ncêtre étt ffectueuse ou non. En effet, le
crctère ou l personnlté du décédé, c'est à dre son comportement pendnt s ve
terrestre, n' ucune nfluence pour recevor le sttut d'ncêtre. Pendnt s ve terrestre
un homme urt pu être un menteur, voleur, bgrreur, une muvse personne, etc.,
ms s'l meurt en lssnt un fls, l devent un ncêtre de sttut équvlent vec les
utres ncêtres. l reçot le drot et le pouvor d'ntervenr dns l ve et les ffres de ses
descendnts comme tout utre ncêtre. De l'utre côté quelqu'un peut vor mené une
bonne ve sns reproches, ms s'l ne lsse ps de fls, l ne peut ps devenr un ncêtre.
S'l  une flle l peut devenr un ncêtre mtrlnére pour les fls de s flle, ms c'est un
ncêtre de vleur nféreure.

(Un veux homme b r-y')

37
3.2.2 Les ncêtres fémnns

Les femmes restent pendnt toute leur


ve dns une poston mneure du
pont de vue jurdque et rtuel.
En premer regrd, l semble qu'elles
ne pourront jms ttendre l plene
vleur d'une personne comme un
homme le peut en revêtnt un poste
mportnt dns l relgon ou dns
l poltque ou en devennt un ncen.

(Une velle femme pg-y')

Pour les Nnk*rs+ l'dél c'est d'être un mâle qu  ttent un bon âge et est devenu un
ncen du lgnge, qu  des descendnts mâles et qu est 'qulfé' pr une mort et un
enterrement correct de devenr un ncêtre honoré. Nénmons, les femmes peuvent
uss ttendre dns une certne mesure un tel dél.
Pendnt toute leur ve elles ont des drots, des devors, des prvlèges et des cpctés.
Elles reçovent l même sorte de cérémones de funérlles que les hommes et elles
peuvent églement devenr des ncêtres honorées. En étnt des mères et des grnds-
mères, leurs enfnts et descendnts les élèvent à une poston d'ncêtres fémnns de
même vleur que les hommes. Cec est crctérstque pour l culture des Nnk*rs+ qu
mntent une relton de complémentrté entre hommes et femmes. Souvent on vot
dns une courette devnt l cse de rtes un utel d'une ncêtre. Cet utel est ppelé m
m " m mère ".

(Une cse de rtes vec des utels m m)


38
3.2.3 Le culte ux ncêtres et leur nterventon

C'est le fls le plus âgé qu  l responsblté prncple de s'occuper du culte à ses
prents ncêtres. l n' ps de sgnfcton s ce fls îné est une bonne personne ou un
vuren, c'est lu qu dot être responsble du culte ux ncêtres. S'l refuse d'ssumer
ses oblgtons, les ncêtres vont le punr ; de l'utre côté on ne peut ps le chsser de
cette responsblté. L personne qu, pr drot de successon,  le drot et l'oblgton du
culte ux ncêtres porte évdemment uss l plus grnde responsblté envers les
ncêtres. On lu reproche ses futes ms uss celles de s fmlle. Les dultes de s
fmlle, pr exemple ses frères cdets ou ses fls, sont seulement ndrectement
responsbles s un mlheur les ttent.

De même, comme le comportement de quelqu'un pendnt s ve terrestre n' ps


d'nfluence sur son sttut d'ncêtre, son crctère pendnt s ve terrestre n' ps
d'nfluence sur son comportement comme ncêtre.
Ans quelqu'un qu étt un bon père de fmlle peut être uss ben désgné pr le devn
comme l source d'une mlde ou d'une crse qu'un ncêtre qu ment une muvse
ve terrestre.

Les ncêtres sont églement l source d'un mlheur nflgé à cuse d'une néglgence
rtuelle, que cette néglgence sot conscente ou nconscente. Les ncêtres contrôlent l
ve rtuelle des gens, ms ls ne punssent ps un muvs comportement et ls ne
donnent ps de récompenses pour un bon comportement. Ans pr exemple un meurtre
ft de mnère ntentonnelle ou non dot être répré rtuellement. Ce n'est ps
unquement prce que c'est méchnt de tuer une personne, ms surtout prce que c'est
muvs de slr l terre vec du sng humn ou de fre une telle chose contre l lo
suprême d'mté envers l prenté.

On ne consdère ps les ncêtres comme des êtres surnturels qu punssent des
muvses ctons et récompensent les bonnes ctons. On les consdère plutôt comme
des juges qu veulent mntenr l'ordre et l dscplne envers les normes de l coutume, et
ls ntervennent toujours qund on trnsgresse cette coutume. Qund un mlheur rrve
et est nterprété comme une punton ou plutôt comme une nterventon correctve des
ncêtres, on pense qu'ls ont g correctement et non ps cprceusement.

3.2.4 Concluson

En bref, les ncêtres vellent à ce que l coutume contnue, et trnsmettent de l'utorté et


de l responsblté ux descendnts. On peut comprer l relton entre prents et
enfnts vec l relton entre ncêtres et vvnts : Les enfnts sont dépendnts des

39
prents, ls les respectent et se soumettent à leur utorté et ls reçovent de l nourrture
et des vêtements. Les prents à leur tour s'occupent de leurs enfnts, ls les consellent
et leur ensegnent l fçon de fre les choses (coutumes), et s nécessre les corrgent
en les punssnt s'ls n'obéssent ps.

Les ncêtres peuvent être vus comme des prents décédés ms ntérorsés et ncorporés
dns l ve des vvnts.
ls ne sont ps 'leurs conscences', ms ls sont loclsés en dehors de l personne et ls
sont symbolsés pr des utels bg (sg. bgr) dns ou devnt l concesson.

(Un utel bgr devnt une concesson)

En comprnt l culture occdentle vec l culture frcne on pourrt dre qu'en


générle :

Les cultures occdentles sont orentées vers l'venr, on veut toujours fre dfférent que
dns le pssé, même fre meux s c’est possble, tnds qu'c en Afrque on est plutôt
orenté vers le pssé (Vor 1.1). Les ncêtres svent comment on dot fre les choses et
on essye de fre comme eux.

Dns l pensée occdentle les défunts n'nfluencent ps l ve des vvnts, ls ne sont
plus dns ce monde, tnds que dns l pensée nnk*rs+ les défunts / ncêtres sont
présents et contnuent à nfluencer l ve des vvnts.

40
3.3. L dvnton

3.3.1 Le devn et l dvnton

L dvnton ou consultton bgr est une prte ndspensble de l relgon nnk*rs+.


Leur relgon consste essentellement en un système qu honore les ncêtres, l terre et le
deu-cel (vor 3.1). Un ncêtre dot vor eu des descendnts. Les défunts qu n'ont ps eu
des descendnts seront bentôt oublés. Les ncêtres ne sont ps consdérés comme des
êtres d'un utre monde 'céleste', ms ls font prte et sont dns ce monde présent,
ccessble à tout moment pr le moyen des rtes pproprés sur les snctures étbls à
l mson de leurs descendnts. Cependnt on ne peut ps prédre leur humeur.
On les honore ndvduellement, pr nom, et non ps nonymement. On pense qu'ls
mngent et bovent à l mson de leurs descendnts. On est conscent de leur présence
de ce qu'on expérmente comme des sgnes de leur bonté: les nssnces, l bonne
snté, du succès et une longue ve ; ms uss pr leurs mences et sgnes de
déspprobton : des mldes, des mlheurs ou des ccdents, qu'ls nflgent à leur
descendnts. L dvnton est le chemn pr lequel on peut connître ce que les ncêtres
demndent et le moyen pr lequel on peut recevor leur fveur. En d'utres mots - c'est le
chemn qu jont le monde vsble vec le monde nvsble. Chcun est persudé que tel ou
tel événement  été cusé pr les ncêtres. Ms ce qu'on ne peut ps svor c'est lequel
des ncêtres  cusé l'ncdent en queston et pourquo. C'est cel que révèle l
dvnton.

(Une sénce de
dvnton lors
des funérlles)

41
Le devn bg est l'un des personnges le plus mportnt de l ve relgeuse des Nnk*rs+
(à côté du chef de terre et le chef du vllge). C'est lu qu ssure l communcton entre
le monde vsble et le monde nvsble, en ft, l prend contct vec le monde nvsble à l
plce de l'ndvdu, l trnsmet et nterprète les voeux des ncêtres.

Les devns ne trvllent ps à plen temps sur leur méter de dvnton ; leur source
prncple de revenu est l'grculture comme pour tous les utres gens.

Les sénces de dvnton ne sont ps tenues en secret. Tout le monde peut ssster ux
sénces publques de dvnton (même nous, les blncs, vons pu ssster deux fos à
des sénces de consulttons lors des funérlles et même prendre des photos vec l
permsson des ncens en févrer et en mrs 1997). On peut uss ssster à des
consulttons prvées qu ont leu dns des chmbres à l mson du devn ou à l mson
du clent. Le devn peut uss être consulté pr un m ou un prent remplçnt lorsque le
clent bg-b gr ne s’y connît ps dns ce domne. (Pr exemple une femme ne peut
ps consulter personnellement le devn, cr elle  le sttut jurdque d'un mneur).

Normlement un chef de fmlle ou un ncen du lgnge v consulter le devn qund


quelque chose 'ne v ps' ; ou s'l y  un événement mportnt dns un proche venr.
Pr exemple s'l y  une mlde dns l fmlle ou s une femme est proche d'ccoucher ;
ou lorsque l sson des plues est cprceuse ; ou encore qund on v à l chsse ou fre
un voyge vec tous les dngers que cel mplque.

Quelques fos, qund on demnde à quelqu'un pourquo l v chez le devn, l peut dre
prce qu'l est 'nquet' ou 'souceux'. Les Nnk*rs+ dsent que s tu es nquet, c'est prce
que tu s ttré le désccord d'un ncêtre en commettnt un tort/péché ou à cuse d'une
omsson. l fut donc dentfer l'ncêtre qu'on  offensé et ce qu'l demnde pour
pser le trouble de l personne. Evdemment le résultt d'une dvnton est un ordre
d'offrr un scrfce à un ncêtre.
Après l dvnton on st quel ncêtre  cusé l crse présente, quel nml l demnde
en scrfce, et quel comportement ou quelles crconstnces ont condut à une telle
demnde de scrfce. On ne peut ps rrver so-même à un tel dgnostc (ou concluson)
même s on est un ncen vec beucoup d'expérence ; c'est hors de queston ! Ce sont
les ncêtres seuls qu ont l'utorté de juger de tels cs et non les êtres humns vvnts.

Une sénce de dvnton est suve de procédures fxes. l y  des dlogues, des gestes
et expressons spécles ms non ps d'extse n chez le devn n chez le clent. Le devn
peut même nterrompre s sénce en slunt un nouveu rrvé ou en donnnt des
ordres à quelqu'un.

42
3.3.2 Les procédures d'une sénce de dvnton

Le clent rrve à l mson du devn et lu demnde une sénce de dvnton en posnt
un don comme honorre. Ce don n'est ps toujours fxe et le devn est oblgé de
l'ccepter même s le don est pett. Pour certns cs comme un décès, l'honorre est
prescrt : un pett pner plen de ml, une poule et un peu de bère de ml.

Le devn est sss sur un bos ou une ntte vec son sc w  plcé devnt lu, le clent est
sss devnt lu sur le sol. Le devn prend une corne (trompette) et souffle deux ou tros
fos, pus l tpe les mns sur son sc en nvoqunt les ncêtres pour qu'ls soent
présents. En même temps l secoue s crécelle syk à un certn rythme et chnte pour
ppeler les ncêtres à venr. Pus l verse devnt lu son sc contennt les objets de
dvnton. l prend deux perres pltes ssg et met un médcment sous forme de
poudre du produt sur un côté et crche sur ce côté pour mélnger le médcment vec s
slve (sur un côté de chque cllou), pus l les jette pr terre. S une perre tombe le côté
moullé en hut et l'utre le côté moullé en bs, on st que les ncêtres sont d'ccord de
venr. S pr contre les deux perres tombent prelles, c'est à dre toutes deux côtés
moullés en bs ou en hut, on st que les ncêtres refusent de venr. (S les ncêtres
refusent, on leur demnde de qund même venr, et on jette de nouveu les perres
jusqu'à ce qu'elles tombent comme l fut). Alors l plce deux plets de fer kurgo pr
terre entre lu et le clent. Avec l mn guche le devn tent un bâton fourchu à une
extrémté bkol-doore. l contnue lors à chnter et à secouer s crécelle vec l mn
drote. Le clent tent vec s mn drote le bs du bâton pendnt que le devn le prend
vec s mn guche pr le hut, s mn drote restnt lbre pour secouer l crécelle. Le
bâton bouge u-dessus des objets de dvnton devnt lu.

(Le bâton bouge u-dessus des objets de dvnton)

43
Tout à coup le bâton s'rrête sur certns objets et les touchent. Le devn les prend et les
met à côté. Le dgnostc est donné en termes plutôt générux. Pus le clent trnspose
les formultons générles dns l'hstore de s propre ve. l vérfe chque nterprétton
à l'de des deux plets de fer en posnt des questons plus spécfques. Pr exemple : «
Tu s mentonné une 'mère', est ce qu'l s'gt de m propre mère ou de l mère de m
mère ? » Et en montrnt le plet de fer à guche pour le premer cs et le plet de fer à
drote pour l'lterntve, l bonne réponse est ttestée pr une tpe du bâton sur le plet
de fer respectve, une muvse nterprétton n' ps de réponse. Pendnt cette
cérémone le devn cherche à trouver l réponse à l queston : Quel scrfce fut-t-l offrr
pour régler le cs ? Une fos l soluton trouvée, le clent prend les deux perres, les tend
vers le devn pour que celu-c crche de nouveu sur un de leur côté. Pus l les jette pr
terre pour vor l preuve qu'on  trouvé le bon dgnostc/soluton. S les perres tombent
de l bonne mnère, l reste à fre le scrfce demndé. S pr contre les perres ne
tombent ps de mnère confrmtve, les ncêtres ont refusé le dgnostc et on dot
recommencer et chercher le bon dgnostc. Ans on peut trouver l bonne soluton près
deux ou tros fos ou ben seulement près vngt fos ou même plus.

3.3.3 Les outls de trvl du devn bkolgo

1) une crécelle de clebsse «sIyk» couverte de plumes


de poules scrfées

2) un bâton bkol-doore d'envron 60 cm de longueur,


l est fourchu à une extrémté, l'utre fnssnt pr une
ponte de fer d'envron 10 cm de longueur vec un bouton
en forme de boule (pour tper sur les plets de fer)

3) un sc de peu de bouc w  rempl d'un ts d'objets


symbolques

4) une corne d’ntlope (cob) tntnne couverte de


plumes de poules scrfées

5) deux plets de fer kurgo à peu près crrés (4 x 4 cm de


lrgeur et 0,7 cm d'épsseur)

Quels sont les objets dns le sc du devn et quelles en sont leurs sgnfctons ?

Chque objet dns le sc du devn et chque geste employée pour l dvnton ont une
sgnfcton fxe qu leur est propre, et l pluprt des hommes peuvent les nterpréter.

44
(Objets de trvl du
devn bkol-yl)

Volà quelques objets vec leur sgnfcton :

1) L'os d'un mâle (mouton, bouc ou boeuf) symbolse une progénture mâle. Qund le
bâton de dvnton ponte sur celu-c, on st qu'un ncêtre mâle demnde l'ttenton,
ou qu'l s'gt des ffres d'un père vvnt.

2) L pèce d'une clebsse symbolse une femme. Cel veut dre qu'une ncêtre
fémnne demnde l'ttenton ; ou qu'l s'gt des ffres d'une femme vvnte pr
exemple une mère.

3) Le sbot d'un mouton ou d'une chèvre montre qu'on demnde un scrfce de cet
nml, ou ben qu'on  mnqué de fre un tel scrfce dns le pssé.

4) Une ptte/grffe de poule ou de pntde montre qu'on demnde un scrfce de cet


nml ou qu'on  néglgé de fre un tel scrfce dns le pssé.

5) Une corne d'nml désgne un utel mportnt ou un leu scré.

6) Un tssu rouge symbolse le sttut de chef, l s'gt donc peut-être d'un ncêtre qu
étt un chef (les chefs portent des chpeux rouges montrnt leur utorté).

7) l peut y vor un noyu ou une grne d'un frut qu'on mnge seulement pendnt des
temps de fmne. Cel pourrt sgnfer qu'l n'y ur ps une bonne récolte s on ne ft
ps certns scrfces.

8) l peut y vor une velle coqulle d'un frut ou d'une rchde ou un ép de mïs ...
etc.
Le nombre d'objets utlsés pr un devn vre selon son chox, une vngtne ou une
trentne sont hbtuels.
Pendnt l sénce de dvnton le bâton ndque des endrots dfférents du corps, et de
ns à fre le dgnostc.

45
Pr exemple :

- s'l montre les côtes, on st qu'l s'gt d'un prent de l même fmlle ;

- s'l montre vers l mn, l s'gt de questons de possessons ou proprété ;

- s'l montre ver l gorge, l ndque l mort etc.

(Le bâton ndque des endrots dfférents du corps)

Exemple d'une séquence des questons pour le dgnostc :

Le clent pose des questons u bâton en donnnt une lterntve et en montrnt le plet
à guche pour l'lterntve () et à drote pour l'lterntve (b). Le bâton chost en tpnt
sur le fer correspondnt ou ben s l queston est npproprée, le bâton reste mmoble
dns l mn.

Le clent dt :

« Tu s ndqué qu'l s'gt d'une femme - est-ce qu'l s'gt d'une femme vvnte ou
d'une femme décédée ? »

(Le bâton tpe sur le plet de fer à guche, ç veut dre qu'l s'gt d'une femme
décédée) :

« Est-ce qu'l s'gt d'une mère ou d'une épouse ? »

(Le bâton tpe sur le plet à drote, donc 'mère') :

« Est-ce qu'l s'gt de m propre mère qu m' ccouché ou ben d'une utre mère ? »

(Le bâton tpe le plet à guche, donc 'utre mère') :

« Est-ce qu'l s'gt de l mère de m mère ? »

(Ps de réponse) :
46
« Est-ce qu'l s'gt de l mère de l mère de m mère ? »

(L réponse est ffrmtve) :

« Donc, qu'est-ce que je dos fre ? »

(Le bâton montre vers un sbot de mouton):

« Est-ce qu'l s'gt d'un mouton ? »

(L réponse est ffrmtve) :

« Est-ce qu'l s'gt d'un mouton à scrfer ou d'un mouton déjà scrfé ? »

(A scrfer) :

« Pour quelle rson dos-je scrfer un mouton ? »

(Le bâton montre vers le ventre) :

« Pour un enfnt qu est déjà né ou pour un enfnt qu v nître ? »

- et ns de sute.

C'est le clent qu bouge le bâton u-dessus des objets de dvnton, et c'est lu qu pose
les questons. Les gens dsent qu'l est gudé pr les ncêtres. ls nsstent que n le devn
n le clent ne connssent d'vnce le résultt de l sénce de dvnton. ls sont
convncus que ce sont les ncêtres qu bougent le bâton et mettent les mots dns leur
bouche, et que l réponse pr les plets est nfllble et en dehors de leur propre
nfluence.

47
3.4 L prère

Les Nnk*rs+ supposent des personnltés comprbles à celles des êtres humns dns
tous les gents et pussnces du domne surnturel. Les morts k"'"mdm prtcpent
dns l ve des vvnts vp. ls sont devenus des ncêtres que l'on connît pr leur nom
personnel. L terre t est vue comme le pôle complémentre du monde nvsble et
mystque. Elle prtcpe dns les ffres des hommes pr le moyen des endrots scrés
tngn (ou utels de l terre) qu ont chcun un nom et une personnlté ndvduelle.
Ans on peut dre que ce système relgeux des Nnk*rs+ est pénétré pr des
représenttons personnelles des ncêtres et de l terre. Toute utorté ou pussnce
est dérvée des ncêtres ou de l terre. Ans pr exemple des médcments ne sont
ps effcces sns l'ppu des ncêtres et de l terre.
l est évdent que les vvnts contctent ces gents mystques et communquent vec
eux. Cec est ft pr des prères et pr des scrfces kbg. Le verbe scrfer «k*bJ»
nclut toutes sortes d'offrndes rtuelles sot une lbton à un endrot prtculer, sot un
scrfce. Ans kb bgr pourrt être trdut pr " snctfer " ou " rendre un culte " à
un endrot conscré ou à un utel pr des prères, des lbtons ou pr des scrfces.

L prère k'g, ou prer k veut


dre " nvoquer " ou " fre ppel à " un
gent mystque. Les deux mots
kb et k sont restrents à
l'usge relgeux, tnds que suppler
belem et demnder sollcter/mender
sose sont utlsés
pour le domne relgeux ns que
pour le domne profne. (Note : les
chrétens utlsent le mot prer/sluer
p ' s et prère p ' sg
slutton /remercement).

L prère n'est ps dressée n'mporte


où, dns le vde ou dns le cel, ms
vers des représenttons vsbles des
ncêtres ou des pussnces nvsbles.
Un utel d'un devn «bkolgo» ttent
une huteur d'envron 1 m à
1.25 mètres, l personne rendnt le
culte à un tel utel se tent debout et
prle vec l'utel fce à fce comme
s'l prlt à un utre humn.

(Autel hut du devn)

48
Pr contre s'l s'gt d'un utel de l terre tngnn ou d'un utel ncestrl qu sont
presque u nveu de l terre, on s'ccroupt pour prler à l'utel et on prle pour ns
dre 'fce à fce' vec l'ncêtre.

L prère n' ps des formules mystques cchées, ms elle ressemble plutôt à un
dscours ordnre pourtnt respectueux. Elle est l'occson de rendre publc l rson pour
lquelle telle ou telle crse est rrvée et pour lquelle on dot mntennt fre un scrfce
(les ncens et l pluprt des utres gens présents sont déjà u cournt de l'ffre). Ans
l prère  l foncton de confesson publque et elle permet ns de comprendre l crse
en queston, et de fnlement régler le cs. Les peurs évoquées pr une crse ont été
exprmées ouvertement, les futes commses sont confessées; et les promesses ux
ncêtres ou à d'utres pussnces pour réprer le cs sont exprmées. De plus, dns une
telle prère en publque, on  l'occson de félcter les ncêtres pour leurs benfts qu'on
 reçus. On peut uss fre vlor ses drots en relton vec ces pussnces et exprmer
les espors pour l'venr. Ans l prère est dressée ux ncêtres ou ux pussnces
nvsbles, ms en même temps uss u publc présent. Les ctvtés relgeuses légtmes
dovent vor des témons qu ont le drot et l'oblgton d'y prtcper, tnds que les
ctvtés rtuelles secrètes sont suspectes d'être ssocées à des médcments prvés
qu pprtennent u domne de l sorcellere et de l mge et non ps u domne de
l relgon offcelle.

L prère exprme vec des mots ce que les ctes de scrfce symbolsent. L prère est
l communcton des vvnts vec les ncêtres et les utres forces mystques, et elle
prend ns une plce très mportnte dns l relgon des Nnk*rs+.

Volà un exemple d'une prère offerte pr le mr (vor note en bs) d'une femme dont le
bébé est décédé dns l cse sns être tenu dns les brs de quelqu'un (ce qu est grve
et nécesste une purfcton rtuelle vnt qu'elle sot de nouveu encente, snon le
prochn bébé v sûrement mourr) :

(On nvoque les ncêtres)

« Mon père A., je t'ppelle pr c, ppelle ton père B., et fs lu ppeler son père C.
et qund vous vous serez réuns ppelez uss les utres pères. »

(On explque le cs et on s'excuse)

« Cette femme-c  ms u monde un bébé et l est mort dns l cse. Le bébé  dorm
dns l cse et s mère étt en trn de préprer l nourrture. Qund elle est entrée pour
prendre l'enfnt elle  vu qu'l n'étt plus là. l n'y vt ps d'utres personnes
présentes à l mson qu urent pu prendre l'enfnt qund cel est rrvé. C'est
comme ç que c'est rrvé. »

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(On propose l soluton)

« On dt que s une telle chose rrve à une femme et qu’elle devent de nouveu encente,
l fut fre un scrfce et pus c'est fn. C'est pour cel que j' ft venr ces gens pour
fre le rtuel. Accepte cette eu & bore et ft que cette femme t un bon ccouchement
et que le bébé prenne ben le sen et qu'l sot en bonne snté. »

Pus l verse de l'eu sur l terre en dsnt à hute vox :


« Accepte, ccepte, ccepte cette eu et bos. »

Ensute l se tourne et verse un peu d'eu à un utre endrot en dsnt :


« Oh terre de ..., je te pre uss d'ccepter cette eu, et vous tous les chefs de l terre de
... vous uss, cceptez cette eu pour que vous donnez l force à ces médcments en
permettnt que ce mlheur qu est rrvé sot comme une plue légère qu psse vte et
non ps une plue lourde qu contnue et contnue. »

Note :

Les femmes, les jeunes, et même des hommes âgés dont le père n'est ps encore décédé
sont consdérés comme relgeusement mneurs et n'ont ps le drot de scrfer.
Seulement un fls peut offrr un scrfce à un ncêtre. l peut seulement fre cel s son
propre père est mort, ce derner est donc devenu un ncêtre. Un scrfce dressé à un
utre ncêtre dot oblgtorement psser d'bord pr le propre père qu est devenu un
ncêtre. Ans un homme ne peut ps offrr un scrfce à un ncêtre de n'mporte quelle
générton lorsque son propre père n'est ps devenu un ncêtre. On  l'ccès rtuel
drectement à son père ncêtre et pr ntermédre de celu-c à d'utres ncêtres. Ans
pr exemple un homme ne peut ps offrr drectement un scrfce à un frère de s mère,
ms l dot lsser fre cel à s plce pr un fls de ce frère-là.

3. 5. « Tbou et totem » ou les nterdts

3.5.1 Les nterdts du groupe

l y  des nterdts (dt loclement uss « tbous ») s!sgo vlbles pour tout le groupe
ethnque. ls vent été donnés pr les premers ncêtres.
On est oblgé de suvre les nterdts s!s qu'ls semblent rsonnbles ou non. On ne peut
ps chosr quels nterdts on veut suvre et lesquels on ne veut ps suvre.
L'observton d'un nterdt sgnfe l soumsson à un commndement qu'l ne fut ps
remettre en queston. l fut les observer depus l nssnce jusqu'à l mort. ls
représentent une sorte de dépendnce et reconnssnce envers les ncêtres. En même
temps les nterdts donnent une dentté à une personne : son lgnge ou cln  les mêmes

50
nterdts, souvent dfférents des nterdts des utres lgnges et clns. Les nterdts
vsulsent l'dentté socle d'une personne vec son cln et ses ncêtres.
Pr exemple :
- ne ps commettre de meurtre pour ne ps slr l terre

- ne ps vor des reltons sexuelles en brousse

- ne ps voler

l y  uss des nterdts qu concernent unquement un lgnge ou un cln ou même une
personne vec une foncton spécfque (comme le chef de vllge ou le chef de terre ou
les fossoyeurs).
Pr exemple :
- le chef de terre ne dot ps porter des vêtements qund l gt dns s foncton.
(l porte seulement une peu d'nml.)

- les fossoyeurs bys" ne portent ps des vêtements qund ls font leur trvl
de fossoyeur :

(Les fossoyeurs près vor creusé un tombeu)

On  peur d'être embrrssé (ml à l'se) s on ne sut ps les coutumes ml
ou dg-m!ke, c'est à dre les mnères de vvre " ce qu'on ft normlement "
ou ben l nr" t" " ce qu est juste de fre ".

Pr contre, s on  offensé un nterdt s!sgo, on ser pun pr les ncêtres, on rsque
même l'extermnton. C'est pourquo l trnsgresson gl" d'un nterdt exge l
réprton mlg pr un scrfce qu dépend de l trnsgresson qu'on  fte.

Les nterdts n'ont ps d'explctons rtonnelles ou de rsons utltres, c'est ordonné
pr les ncêtres, ce n'est ps à remettre en queston.

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Exemples d’nterdts :

- Un ncêtre, un esprt, un utel ou un fétche peut ordonner à quelqu'un de ne ps


mnger un certn lment. Pr exemple les gens du cln du chef de terre de Guélwongo,
qurter de «T*mbe'ero», n'ont ps le drot de mnger les fruts des bobbs ux
lentours de leur utel de terre qu s'ppelle «Akuko».

- l est nterdt à un lgnge d'utlser le bos d'un certn rbre pour fre le feu ou les
feulles pour fre l suce (s pr exemple une femme prend du bos de cet rbre pour
cusner, lors qund elle ccoucher d’un enfnt, l ur sx dogts u leu de cnq).

etc.

3.5.2 Les nterdts lmentres

L présence des ncêtres peut se mnfester dns un nml ou dns un rbre ou une
perre. On ne mnge donc ps des fruts de tel ou tel rbre qu est soums à un nterdt
lmentre (uss ppelé totem) d’un certn cln. S un cln  comme nterdt lmentre
un nml, les gens de ce cln ne tuent et ne mngent jms cet nml.
Pr exemple beucoup de gens de Zecco et de Guélwongo ont l'écureul
s" comme leur nterdt lmentre (totem), et beucoup de gens de
Zecco ont comme leur nterdt lmentre l sours de Brbre wn,
et beucoup de gens de Zou ont le lèvre s' comme leur nterdt
lmentre. Le nom de cet nml est devenu le nom du cln et le nom
de fmlle dns l socété moderne.

l y  des fmlles qu ne dovent ps mnger le vrn de terre !!go, d'utres fmlles ne
mngent ps l tortue kkute, et encore d'utres ne mnge ps le slure g g lg, etc.

Un tel nml vt dé un ncêtre dns une stuton


dffcle et en conséquence l'ncêtre vt juré de ne jms tuer
ou mnger un tel nml, n lu-même n ses descendnts.
Cependnt, quelques fos on ne st ps pourquo c'est un tel et ps un utre nml,
souvent c'est même un nml que les jeunes ne connssent ps et n'ont encore jms
vu. On dot jurer pr cet nml totem, et s on n' ps dt l vérté cet nml ou plutôt
l'ncêtre mnfesté dns un tel nml v punr l personne coupble.
52
Un ncêtre ou un esprt peut même se trnsformer dns l'nml soums à l’nterdcton
lmentre de leur cln et pprître ux vvnts, pr exemple l peut se trnsformer en
un python ou un cïmn.

Pourquo -t-on un nml nterdt ?

Chque nml de l même sorte  le même hértge et pprence extéreure, l contnue


à se multpler pr les génértons suvntes. De même un descendnt du même cln  le
même hértge, le même ncêtre, on  les mêmes nterdts comme les gens des
génértons pssées et on contnue dns l même lgne. Cel donne une dentté et une
contnuté à une personne. Un nml nterdt  qusment le même sttut qu'un être
humn, c'est donc évdent qu'on n' ps le drot de le tuer.

Voc une lste de noms de fmlle ou de cln des Nnk*rs+ :

Écriture en écriture en sens :


français ninkãrɛ
Bakeka Bakɛka « vieux chien »
Boua Bʋa « chèvre »
Enne Enne « hippopotame »
Gnebga Ẽbga « caïman »
Kané Kãnnɛ « lance »
Karfo Karfɔ « tissu de chefferie »
Korenga Kɔɔrẽŋa « perdrix »
Lolga Lɔlga « taureau »
Longo Loŋo « grenouille »
Ouèna Wɛnna « souris de Barbarie »
Pouan Pʋã « maux de ventre »
Sia Sɩa « écureuil »
Soanga Sɔ'ɔŋa « lièvre »
Toubre Tʋbrɛ « oreille »
Wefo Weefo « cheval »

53
3.6 L mort et les funérlles

3.6.1 L mort

Des mldes et l mort troublent les gens prtout dns le monde. Pourtnt, les Nnk*rs+
ne consdèrent ps l mort comme le pre qu peut rrver à quelqu'un. Chcun st
qu'on ne peut ps évter l mort et qu'on ne peut ps svor à quel moment cette
dernère rrver. l y  beucoup de proverbes qu prlent de l mort k'm :

1. K\m dg+ s dm].

L mort n'est ps une plu!e qu! f!t du bru!t.


(Qund une plue rrve, elle ft du brut et on peut se protéger.)

2. Z^lg^ n l'r k\m.

Un fou r!t de l mort.


(l ne se rend ps compte de l force de l mort.)

3. T++m gu'ur l vl+m, dee k gu k\m.

Des méd!cments peuvent protéger de l honte, m!s non ps de l mort.


(Tout  ses lmtes, contre l mort on ne peut ren fre.)

4. K\m k k__r+ t*], dee  k__r+ nIrsl.

L mort ne peut ps tuer une montgne, m!s elle tue les hum!ns.
(Elle n'est ps toute-pussnte, ms elle  le pouvor sur l'homme.)

Le pre qu peut rrver est de mourr sns vor lssé des enfnts, plus prtculèrement
sns vor lssé de fls. Prce que sns fls l n'y ur personne qu fer ben tes
funérlles. Mourr sns vor eu des enfnts sgnfe l'néntssement. Aucun cqus
mtérel ou récompense socle pendnt l ve terrestre ne peut compenser cel. Une
personne à plene vleur est composée du corps #y, l'esprt/âme s" et l ve vm qu
émergent à l nssnce.
A cette bse s'joute l'dentté qu est d'une prt enrcnée dns les ncêtres et d'utre
prt cquse pr l réusste (succès) dns l ve. Comme ces derners s'ccumulent
pendnt le cycle de ve, l plene vleur d'une personne grndt et se développe peu à
peu. Ms on n' ps ttent l plene vleur vnt d'être devenu un ncêtre. Et justement
pour ce derner élément on  beson des enfnts vvnts, u mons un fls pour qu'on sot
nstllé comme ncêtre. Donc mourr sns enfnts sgnfe tomber dns l'oubl et en plus
54
on ne peut jms ttendre l plene vleur d'une personne (on n'est ps rrvé u but).
Ans vor et élever des enfnts est l chose l plus mportnte de l ve.

L réusste d'une personne est encstrée dns l'enchînement des génértons


successves ; et cel est gouverné pr les ncêtres. Ce sont les ncêtres qu contrôlent
fnlement toute l ve de l'homme. S on devent des prents, c'est grâce à l
benfsnce des ncêtres, et s on n' ps d'enfnts, c'est dû à l'hostlté des ncêtres.
Ce sont eux encore qu ont le pouvor sur l ve et l mort des hommes. Les ncêtres ont
l prérogtve de donner l ve et d'nflger une mort normle. Un être humn ne peut ps
mourr u hsrd (comme un nml). Ce sont les ncêtres qu se déclrent responsbles
pour un décès. S on n'est ps tué pr un ncêtre, cel montre que l'on n'étt ps une
personne à plene vleur. Ben sûr, l cuse mmédte ou extéreure d'un décès est sot
une mlde, un ccdent, l vellesse etc. Ms ce sont les ncêtres qu ont tué une
personne comme des juges qu condmnent quelqu'un à mort. Ans une mort ordnre
est toujours ttrbuée à un édt des ncêtres (comme on le ft d'lleurs uss pour les
mldes, des muvses récoltes, des ccdents ou une fusse couche).
Cependnt les ncêtres peuvent seulement cuser l mort d'un descendnt drect et non
ps de quelqu'un d'une utre lgne. Chez les Nnk*rs+, les ncêtres qu contrôlent l ve
humne sont dentfés et connus pr leur nom, ls sont ccessbles pr des rtes à des
leux spécfques.
On est personnellement responsble envers eux, sot comme ndvdu ou comme
personne jurdque corportve du lgnge.

3.6.2 Les funérlles

En ft les Nnk*rs+ font les funérlles en tros étpes :

D'bord l'enterrement lr, pus quelque temps plus trd on


ft l dvnton bgr uprès du devn pour demnder l cuse
du décès uprès des ncêtres (vor 3.3 L dvnton).
L cérémone fnle s'ppelle k r ; elle est célébrée unquement pour les défunts qu
seront vénères comme ncêtres. Le k r n’est ps célébrée pour les gens qu sont morts
d’une « muvse mort » : ceux qu sont mort trop jeunes, ceux qu ont été ssssnés ou
sont décédés dns un ccdent ou ceux qu n’ont ps de descendnce msculne, ceux qu
se sont sucdés ou qu étent des personnes hndcpées, etc.
Ans, ces cdvres sont enterrés sns rtes de funérlles et en dehors de l communuté,
tnds que ceux qu sont morts d'une mort nturelle sont enterrés à côté de l concesson
et rénstllés dns l communuté en devennt des ncêtres.

Qund un n!nkrg meurt, on l'enterre normlement ssez rpdement, s possble le


même jour. Ce n'est ps ben d'ttendre trop longtemps l'enterrement lr, snon le
corps pourrt " slr l terre ". Après vor lvé le corps, on l'hblle d'un cche-sexe

55
neuf (vn pour les femmes et lebre pour les hommes, vor 5.5) et on le prépre pour
l'enterrement.
Ensute on le porte tros fos utour de l concesson s'l s'gt d'un homme et qutre fos
s'l s'gt d'une femme, (en générl le nombre tros est ssocé ux hommes et le nombre
qutre ux femmes).
Le tombeu yg est normlement creusé en dehors de l concesson, et l est ppelé l
cse «deo» du décédé. L'ouverture du tombeu est pette, ms le tombeu lu-même
peut être ssez lrge et peut héberger pluseurs personnes de l même fmlle, décédés à
des époques dfférentes.

Cette cse (tombeu) symbolse le rôle que le décédé  dns l socété même près s
mort. On plce les hommes fce à l'est et les femmes fce à l'ouest. (L'homme se lève
u levé du solel pour ller u chmp, ce qu est son trvl prncpl, et l femme cusne
le sor qund le solel tombe, ce qu est son trvl prncpl).

(Les hommes portent un cdvre enveloppé dns une ntte)

Les funérlles k r chez les Nnk*rs+ sont un événement centrl, c'est une occson pr
excellence pour fre revvre les lens de prenté. Les fêtes des funérlles sont des temps
où l ve semble être très gtée et désrée, on est en plene ve et ctvté, ce qu présente
un contrste frppnt pr rpport à l mort qu rrête toute ve.
Les funérlles sont une réffrmton de l ve, elles mettent en relef l stblté et l
contnuté de l ve fce u deul et u déséqulbre provoqué pr le décès.
Les cérémones des funérlles sont centrées sur les lens de prenté, et elles dent à
mntenr et à fortfer ces lens.
Les fls et les flles du décédé se rsent l tête comme sgne de deul et de purfcton
rtuelle. Ce sont eux qu dovent ssumer l responsblté prncple pour ben suvre les

56
rtes. L responsblté l plus mportnte d'un fls îné c'est de fre tous les rtes
funérres pour ses prents.
Les enfnts du décédé envoent le fls îné chez les ncens du lgnge pour détermner
une dte pour les funérlles. Celles-c se tendront entre un à tros ns près l mort et
l’enterrement d'une personne.

Cependnt vnt qu'on t ft les funérlles comme l fut, l'esprt du décédé résde
entre le monde des vvnts et le monde des ncêtres. l pourrt encore dérnger les
vvnts et l'ordre socl. En plus ce sont les funérlles qu permettent d'nstller des
successeurs et de jour de l proprété hértée. Donc l vut meux ne ps ttendre trop
longtemps vnt de fre les funérlles.

L longueur des funérlles k r vre selon l'âge et le sttut du décédé. Pour un veux ou
une velle femme cette fête dure sept jours et nécesste beucoup de moyens. (Prfos
une récolte entère peut être utlsée pour fre de l bère de ml dt " dolo " et préprer de
l nourrture pour cette fête). Les cérémones des funérlles ont leu unquement pendnt
l sson sèche et elles sont des événements publcs très mportnts.

Tros nuts (qutre pour une femme) vnt l fête, l'îné du décédé nforme les gens de l
concesson que l cérémone v commencer. On envoe des messgers chez les vosns et
l prenté pour nnoncer l fête. Vers mnut le fls îné du décédé cre tros fos (qutre
fos s'l s'gt d'une femme qu est morte) du hut du tot pour réveller les gens. Les gens
de l concesson se réunssent pour louer et félcter le décédé et les ncêtres.
Ensute on commence à frpper les tmbours. Les hommes sont en monture de guerre et
font une processon utour de l concesson suvs pr les femmes et les enfnts. Pus on
commence à dnser.

(Les hommes vec leurs rmes de guerre)

57
Le mtn les hommes du cln enter s'orgnsent en dfférents groupes de lgnge et
mrchent en dnse de guerre d" vers l concesson comme pour ns dre ttquer
l concesson. ls sont équpés d'rmes de guerre et leur mne est souvent gressve et
serrée et leurs mouvements sont gtés. Qund les gens de l concesson s'perçovent
qu'un groupe de lgnge s'pproche de l concesson, les hommes de l concesson
sortent pour défendre leur terrtore. Les femmes ccompgnent les hommes et les
encourgent vec des crs kkl, et en même temps elles ventlent les hommes vec
des éventls et des tssus qund ç chuffe trop. Le rythme du combt est drgé pr le
rythme des muscens. Après quelques ttques de chque groupe, les groupes se
réunssent fnlement et s'unssent pour défendre l concesson, et ls mrchent tros fos
utour de l concesson (qutre fos s le défunt est une femme). Mntennt que tous les
lgnges se sont réuns et que l’on  ttent l'unté dns le cln, lors on chnte des
lounges en l'honneur du décédé et en l'honneur du cln enter. Fnlement tous les
guerrers ccrochent leurs rmes sur le mur de l grnde cour ndenne à proxmté de
l'entrée de l concesson, ns ls montrent encore une fos l soldrté du cln.

L'près-md on ft les scrfces. S'l s'gt d'un homme on les ft devnt l'entrée de l
concesson znr, s le décédé est une femme on les ft dns l cour znzk qu est
consdéré comme le domne de l femme. Le fls îné scrfe une pntde ou une chèvre
en les frppnt tros fos contre le mur. S'l s'gt d'un veux, on scrfe uss un boeuf en
lu coupnt le cou.
Plus trd dns l journée on symbolse l'élognement du décédé du monde des vvnts
et en même temps l'ncorporton dns le monde des ncêtres en détrusnt certns
de ses objets.
Cel symbolse en même temps l'émncpton des enfnts pr rpport u contrôle
qu'vent leurs prents décédés sur eux. Mntennt le fls îné prend l plce que son
père vt dns l socété. S'l s'gt d'une femme décédée, c'est l femme du fls îné
qu ssume les responsbltés qu'vt l mère. L'rc et le crquos du décédé sont
décrochés pr le fls îné qu l'emporte hors de l concesson et les brûle dns l cour des
nmux. S'l s'gt d'une femme on csse des pots et des clebsses de s chmbre sur
un crrefour qu est proche. Cel symbolse qu'elle ne prtcper plus dns l ve
quotdenne de l concesson.
Les jours suvnts sont destnés à
préprer l bère de ml dm et de
l nourrture.

(Des hommes ttquent


symbolquement l concesson)

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Qund une femme est décédée, elle est enterrée pr le lgnge de son mr et est
ssocée à ses ncêtres. Ms lors des funérlles k r elle est mntennt
symbolquement rmenée dns s fmlle d'orgne pr le mr et ses frères
ou des représentnts du lgnge. C'est l flle înée de l défunte qu les
ccompgne en pportnt une clebsse et un pot spécl p!lgo (vor 5.1).
Le p!lgo content des objets de l défunte et  serv de récpent pour son âme pendnt s
ve. On rmène l femme symbolquement à s mson d'orgne pour compléter le cycle
de s ve. En conséquence l'hrmone entre son cln et le cln du mr est confrmée et
renouvelée.

Les funérlles des Nnk*rs+ ont pluseurs fonctons : ben sûr elles honorent les défunts,
ms leur rôle prncpl est de rétblr et de revtlser les reltons entre les vvnts d'une
prt et entre les vvnts et les ncêtres d'utre prt.

(Groupe de muscens)

59
3.7. Comprson de certns éléments de l relgon trdtonnelle
vec le chrstnsme

3.7.1 L relgon trdtonnelle est centrée vers l'être humn


tnds que l Bble est centrée sur Deu

L relgon trdtonnelle (RT) est nthropocentrque. Les hommes se servent de l RT


pour nfluencer les pussnces dvnes en leur fveur pour leur ben-être personnel. En
rélsnt les rtes, l'homme essye de ggner les pussnces à son servce. On espère
donc que les pussnces feront ce qu'on veut so-même. Souvent on demnde : « Qu'est-
ce que je reços s je devens chréten ou musulmn ? Quel est mon vntge dns cette
relgon ? »

En contrste frppnt, l révélton bblque est théocentrque, elle est centrée sur Deu.
DEU est DEU, l est bsolument souvern et  tous les drots sur s créton. Le
messge bblque est centré sur l volonté de DEU pour les hommes. Deu n'est ps
seulement l'orgne de l'homme ms uss le but de l'exstence/ve humne. Pour le
chréten l volonté de Deu et son royume sont prortres. S prère dot être : « Deu, t
volonté sot fte. »

3.7.2 L percepton de l'homme et du péché dffère entre l relgon trdtonnelle


et le chrstnsme

Dns l relgon trdtonnelle l'homme ttent s plene dgnté d'homme seulement près
vor pssé pr l mort et près vor été nstllé comme ncêtre (et cel seulement s'l
 eu des descendnts mâles).

Dns l RT le 'ml' est en ft tout ce qu est en conflt vec les ntérêts de l
communuté et contre les trdtons /coutumes du pssé. 'Fre du ml' est cuser un
déséqulbre (ou gâter l’hrmone de l ve) u nveu des bonnes reltons entre les
humns ou entre les humns et les ncêtres ou d’utres esprts. L RT n'ensegne ps
que le ml/péché est rébellon contre Deu et l trnsgresson de l lo de Deu.
Ans le péché est vu unquement comme un cte ntsocl. L fçon trdtonnelle de ve
est l melleure ve qu étt donnée pr les ncêtres et pr Deu. Le 'sttut quo' est l
melleure ve, l'ntérêt prmre de l'homme est donc l prospérté mtérelle et le prestge.

L Bble ensegne que l'homme et l femme ont été créés à l'mge de Deu et pour s
glore et pour l communon vec lu. Ms à cuse de leur désobéssnce envers Deu,
l'homme  été sépré de Deu, et le jugement de Deu sur l'homme qu  péché est l
mort. Ans l Bble donne une grnde dgnté ux humns, ms en même temps elle
montre clrement que l'homme est pécheur et  beson de l'nterventon de Deu pour
le suver.

60
3.7.3 L compréhenson du slut dffère entre l relgon trdtonnelle et l Bble

Dns l relgon trdtonnelle, une crse (mlde, ccdent, mort etc.) est cusée pr un
ncêtre offensé ou pr l sorcellere. On peut se débrrsser de ces mux pr des
scrfces demndés et en suvnt les rtes trdtonnels. En stsfsnt les esprts
offensés ou en contreblnçnt les pouvors de l sorcellere etc., l'homme lu-même peut
donc resttuer une bonne ve vec l snté, rchesse et prestge. Une bonne ve dépend de
l'hblté de quelqu'un à nfluencer les pussnces exstntes.
S le péché est vu seulement comme un cte ntsocl, être suvé du péché est comprs
comme être ccepté dns l communuté. On est ccepté (respecté) dns l
communuté des vvnts en ssumnt les rôles exgés de l socété, et on est ccepté
pr l communuté des ncêtres en leur rendnt un culte pr des prères, lbtons et des
scrfces.

En des termes bblques, le slut est l délvrnce du péché vers une ve nouvelle et
éternelle.
En consdérnt le pssé : Deu nous  délvrés de l punton du péché (Rom 8:1).
Du pont de vue présent : pr l fo Deu nous délvre du pouvor du péché pr l
snctfcton grâce u Snt Esprt.
Du pont de vue futur : Nous serons délvrés de l présence du péché (Rom 8:23;
1 Jen 3:1-3). Le slut est pr l grâce de Deu et pr l fo unquement.

Converson de l relgon trdtonnelle à l fo chrétenne

C'est toujours une décson à grnde portée pour un ndvdu de devenr chréten.
Ce chngement de relgon  uss des conséquences pour s ve socle qu est
normlement centrée utour du groupe et non ps utour de l'ndvdu. Celu qu s'est
convert à Chrst, bndonne l sécurté que le groupe lu donnt, désorms les ncêtres
ne le protègeront plus, et l fmlle élrge ne le soutendr plus lors des dffcultés.
Lorsqu'un jeune chréten veut se mrer, l ne peut plus compter sur l'de de l fmlle
pour fournr l dot etc. Normlement le chréten n'est ps persécuté, ms souvent l
dot supporter dverses souffrnces et l est confronté à des désvntges d'ordre
économque et socl.

Qund un chef de fmlle s’est décdé de suvre le Chrst, l détrut et brûle tous ses objets
rtuels, les « fétches » de s concesson, ce qu est un grnd événement pour toute
l'églse. Nous vons sssté à une réunon où l'on  détrut les fétches d'un ncen devn
(le 30 jullet 2001, à Tombs)

61
Photos :

Réunon des membres de


l'églse à l mson du
nouveu convert.

Le chef de
fmlle vec
des membres
de s fmlle
qu suvent
églement le
nouveu chemn
du Chrst.

On rmsse les objets rtuels,


Les « fétches » de l concesson
pour les détrure : pots en rgle,
pour fre des scrfces (enlevé
du tot wnn, de l cour
ntéreure nm et de l
cour extéreure ns, etc.

62
Les objets du devn :
Dvers os d’nmux,
peux, plumes, dents, crécelles
etc.

Le feu est ms


ux « fétches »
désorms devenus
nutles

Les églses dns l régon nnk*rs+

Pourcentge Dte d'rrvée


de l populton dns l régon nnkreDphone

Assemblées de Deu 12 % 1956


Nombre d'églses 20
Nombre de membres 3'800 envron
Eglse Ctholque 2,5 % 1970
Nombre d'églses 5
Nombre de membres 750 envron
Eglse Apostolque Evngélque 1984
1%
Nombre d'églses 4
Nombre de membres 300 envron

63
Eglse Bptste du Ghn 2002
0,5%
Nombre d'églses 1
Nombre de membres 150 envron
Centre nterntonle d’Evngélston 2005
0,2%
Nombre d’églses 1
Nombre de membres 60 envron

64
4 Aspects socux et spects poltques

4.1 L mson et l fmlle nnkrs

Un même terme y!re désgne chez les Nnk*rs+ l'unté d'hbtton et le groupe qu y
résde. Ce terme  un double sens, sot " constructon destnée à loger des gens " donc
mson ou concesson, sot " membres d'une même fmlle résdnt ensemble ", donc
fmlle.

L concesson y!re est le leu de résdence des membres mâles d'un segment de lgnge
ptrlnére et de leurs épouses. Ce segment du lgnge plcé sous l'utorté du
responsble (ou chef) de l mson y!dn, peut comprendre tros à qutre génértons :
les pères, les fls, les enfnts de ces fls et, prfos, les enfnts de ces enfnts. Un y!re
brte en moyen 30 à 40 personnes.

(Une concesson nnk*rs+ y!re à Guélwongo)

Volà les types de constructons qu'on trouve dns une concesson :

1. de-ny' cse de rtes 2. b'g cse à tot plt


(ou ben de-k l grnde cse)
65
3. dt#nne cse vec tot en plle dont l y  deux types :

3.1 dt#n-wko (crré) 3.2 dt#n-k!lgo (rond)

4. d' cusne

4.1 d' cusne non couverte 4.2 d'n-b' 5. #srg l douche


cusne à tot plt

6. z br pour le pett bétl, 7. k luko pondor 8. br grener


(chèvres, moutons, poules,
pntdes)

L structure générle d'une smple concesson est pproxmtvement celle d'un cercle
sur le pourtour duquel se dstrbuent des cses rondes et crrées dont un groupe de deux
ou tros forment une unté d'hbtton qu est entourée pr de petts murs formnt ns
une courette ntéreure znzk.
Ces untés sont orentées vers l'espce lbre u centre de l'enclos qu est une sorte de
grnde cour ntéreure nndenne pour le bétl.
Les espces vdes entre les bâtments vers l'extéreur sont fermés pr des murs plus
huts, suf à l'entrée y qu permet d'ccéder à l'ntéreur de l'enclos.
Cette entrée étrote est toujours orentée vers le coucher du solel, donc l'ouest.

66
67
Une concesson peut s'épnour ou se contrcter vec l crossnce ou l décrossnce
de l fmlle et consttue ns un reflet sptl de l'orgnston socle d'une fmlle à un
moment donné. Le module prmtf est celu d'une fmlle polygme, ms une concesson
peut s'grndr et comprendre une grnde fmlle élrge et vor pluseurs entrées. Des
nouvelles cses sont joutées u pérmètre tnds que des velles cses plutôt vers le
centre de l grnde concesson peuvent tomber en runes et fnlement dsprître
complètement.

(Prte d’une grnde concesson)

Délmtée unquement pr les


trces que lssent dns l
poussère du sol un blyge
quotden, l cour extéreure
znr est pour ns dre le
leu des hommes. ls s'y
réunssent pour prler, ls s'y
reposent en sson sèche et y
mngent tous les sors, dès l
tombée de l nut. C'est uss
l'endrot où l'on reçot l'étrnger,
et c'est là encore que sont
construts, à côté de l'entrée,
les utels des ncêtres
m s " mon père ".

(Autel d'ncêtres m s devnt l concesson)


68
Chcune des untés mnmles d'hbtton formée pr une cse double (ou trple) et s
courette prvée consttue l'pprtement d'une femme et de ses enfnts. C'est leur deo,
leur chmbre. ls y dorment, ls y mngent et s'y tennent pendnt l journée. Les
Nnk*rs+ prtquent l polygme, un homme peut être l'époux de pluseurs femmes,
chcune étble vec ses enfnts dns une demeure séprée.
Générlement, les chmbres
deto des épouses d'un même
mr se regroupent en une même
prte du y!re.

Souvent ces cses sont


décorées vec son. Ces
décortons bnbrs"
sont ftes pr les femmes.
Elles utlsent du vern, de l
penture, motfs décortfs
en relef, dessns grvés.

(Des femmes entrn de décorer un mur)

Normlement l y  dns une concesson une " chmbre de rtes " de-ny' " cse pour
l velle femme " elle est le leu où se déroulent
les rtes qund un
enfnt est né,
l'excson des
jeunes flles,
le mrge, l
mort d'un membre
de l mson etc.
On est né dns
l cse de rtes
et on meurt dns
cette même cse,
ns termnnt
le cycle de ve.

(L cse de rtes lors des funérlles)

Générlement l premère femme du chef de l mson est responsble de cette cse.


Le sttut prtculer de cet pprtement est étrotement lé à l plce qu'l occupe dns
le procès de constructon d'une concesson. Destné à l premère épouse de celu qu
69
 entreprs d'édfer une nouvelle demeure, cet pprtement est celu qu  été construt
le premer. Le chef de terre tndn commence symbolquement l constructon du
premer mur de l mson, c'est à dre le mur de l chmbre de rtes. Cette chmbre est
le début de l concesson, elle est uss le leu à prtr duquel  été engendré le reste de
l mson.

Elle est bâte dos à l'est et consttue pour ns dre le " dos " de l mson dpoore bb
(l'est) pr opposton à l " fce de l mson " znr bb (ouest) que forme l'entrée.
L chmbre des rtes est ns l seule cse dns l concesson qu  l même orentton
que l concesson elle-même : dossé à l'est et ouverte à l'ouest.

(L mson des rtes et l'entrée de l concesson ont l même drecton :


ouverture à l'ouest)

L'orentton selon un xe est-ouest est typque pour les Nnk*rs+ (comme d'lleurs chez
les Ks+n). On vot l'orent comme le leu d'orgne de toute chose (bonne ou muvse)
qu bouge vers l'ouest, comme ft le solel.

L fçon, dont sont dstrbués, dns une mson, les prncpux utels, démontre uss
cette concepton : C'est sur l terrsse de l chmbre des rtes (donc à l'est) qu' été
plcé l’utel de wnn 'deu', responsble des nssnces et grden des enfnts nés
dns l fmlle.

Dns l courette znzk on trouve l’utel de m m " m mère ".


70
(Un utel m m dns l courette)

Ms c'est à l'ouest de l concesson qu'on  les utels des ncêtres m s " mon père "
devnt le z-k " grnd poulller ". Eglement à l'ouest se trouve le tmpugre " le ts
d'ordures " où sont quotdennement déposées les cendres des foyers et les objets usuels
brsés et les déchets multples de l concesson.

Chque homme mré  ses propres chmps en brousse dont les récoltes vont dns un "
grener prvé " br lequel est toujours bât dns l grnde cour ntéreure. l y 
églement des greners collectfs, de l même mnère qu'l exste des chmps collectfs
où trvllent ensemble tous les membres d'une mson. Les fls célbtres et ceux qu,
mrés, n'ont ps encore engendré, trvllent sur les chmps de leur père jusqu'à ce
qu'ls fondent leur propre foyer. A ce moment-là ls ront lors défrcher pour leur propre
compte de nouveux chmps en brousse. Ce n'est qu'à l mort de leur père ou lorsque
celu-c est devenu trop veux pour cultver, qu'ls recevront en prtge une prte du
smn (chmp permnent qu'entoure l concesson) ns que des prcelles stuées
dns l réserve de terre weelo " l terre des ncêtres " pprtennt u lgnge.

Tout homme dulte  une forme de mrque w nm " couper les peds " de ses nmux
(les vollles et le pett bétl) qu lu permet de les dfférencer de ceux de ses " frères ".

En contrste de cette geston ndvdulste des bens, l y  le grnd bétl qu pprtent
à toute l fmlle ou plutôt ux ncêtres de l concesson. Le grnd bétl est consdéré
comme le sgne même de l rchesse.

L cour ntéreure nndenne est le leu où se tent le bétl pendnt l nut. Ce pett
troupeu de boeufs que possèdent l pluprt des concessons est pour l'essentel
consttué pr les têtes de bétl qu ont été reçues en retour d'une flle du groupe
résdentel donnée en mrge.

71
(L cour ntéreure ndenne)

l servr, pour l'essentel, églement  " pyer " l dote des hommes de cette
concesson. Ce bétl, pour ns dre destné à ugmenter le lgnge de nouveux
membres (les enfnts potentels que représente une épouse), est un ben collectf.
Personne, ps même le chef de l mson n' le drot d'ntrodure un nouveu boeuf dns
le troupeu ou d'en prélever un sns en rendre compte u prélble ux ncêtres.
Un détl de l'rchtecture d'un enclos permet de vor comben les ncêtres mettent leur
mn sur le troupeu de bétl. Trdtonnellement, l’entrée y de l concesson est
mrquée des deux côtés pr une constructon conque en terre rgleuse (" bnco ") qu
sert de poulller. L'ouverture de l'entrée est construte de fçon à ce qu'une seule tête de
bétl pusse psser à l fos pr cette ouverture. Cette règle de constructon  pour effet
d'ordonner en fle le
troupeu lorsqu'l
ttent l'enclos et pr
là même, de défler,
tête pr tête, devnt
les utels d'ncêtres.
C'est ns que chque
sor, à l tombée de l
nut, qund on rmène
les troupeux à l
mson, les ncêtres
peuvent " comptblser "
leur ben.

(Les boeufs rentrent le sor)

72
4.2 Le mrge

En générl, le jeune homme qu veut se mrer se cherche lu-même une flle convenble.
Le chef de fmlle peut s’opposer & son chox s’l trouve que le chox n’est ps ben. l
semble que toute flle de l concesson peut être oblgée & se mrer vec une certne
personne contre son gré ce qu est pourtnt de plus en plus rre de nos jours.
Qund le jeune homme  ft son chox l cherche normlement le consentement de l flle
en queston. Ensute le chef de l mson du jeune homme envoe des cdeux ux
prents de l flle. Ces cdeux ntux sont des nox de col et du tbc.
S les prents de l flle ne sont ps d’ccord vec ce mrge ls renvoent les cdeux
que le cnddt u mrge lu-même vt pportés. Pr contre, s’ls sont d’ccord ls
l’nvtent & bore de l bère de ml dm. Sx fos le futur fnceD dot pporter du tbc et
des nox de col. Avec l’cceptton du premer cdeu l flle est fncée.
Le temps pour fxer le mrge ncombe u chef de fmlle de l flle. Au jour du mrge
l flle déménge dns l concesson de son fncé. Cel se psse de l mnère suvnte :
Deux jeunes hommes de l concesson de l flle ccompgnent l fncée qu y pporte
seulement ses effets personnels : des bjoux, un pner, une clebsse. Le fncé ccuelle
s fncée dns s cour. Toute l fmlle se réunt pour ccuellr l nouvelle épouse
rrvée. On ft l fête et on dnse jusqu'à qutre jours.
Après un ou deux mos les prents de l’épouse vennent pour chercher l dot, ce qu est
sept moutons, une vche, un boeuf, cnq poules, qutre pntdes et deux boules de tbc.
S on ne peut ps fournr toute l dot & l fos, on pporte une prte et & chque
nssnce d’un enfnt on pporte une prte de ce qu reste & donner.

S une épouse s’enfut et qutte son mr, l fmlle du mr dot resttuer l dot, et ns le
couple est consdéré comme dssout.
S une épouse se montre nutle, sot elle ne trvlle ps ben, sot elle ne se soumet ps
ux utortés de l concesson de son mr ou ben elle ne donne ps nssnce & des
enfnts, sot elle couche vec d’utres hommes, dns ces cs elle peut être renvoyée
uprès de ses prents. L dot dot être remboursée.

L dot peut vrer d’une régon & l’utre.

Les cdeux nm ou négocton lg

Les cdeux ntux qu'on donne pour les prents de l flle :

- des nox de col g ' r


- du tbc tb

Les cdeux plus vncés sont des pntdes séchées k#!n!.

73
L dot pg-sll

Dons oblgtores :

- une vche n-s'r

- un tureu l ll

- sept moutons p!!s! byop"

Les chrétens ne sont ps oblgés de donner le suvnt :

(- un mouton pour l’utel du fétche bgr pesgo)


(- un fer de db vec du tbc k'ure l tb)

En plus on dot souvent der l belle-fmlle à cultver leur chmp.


S on ne vent ps ou s on ne donne ps l dot, les prents peuvent
fre revenr leur flle à l mson.

74
4.3 Les marques de scarfcaton
L scrfcton du vsge est fte qund l’enfnt 
entre tros et sept ns. Avnt l’opérton on nforme
l’esprt protecteur de l’enfnt et on lu ft une offrnde
de frne et d’eu.

Tous les Nnk*rs+ semblent vor à peu près les mêmes


mrques.
Les coupures en forme de feulle de neDreD sont ppelées
d-v! (nous vons le même phénomène comme
pentures sur les murs des msons vor 5.7).

En plus de ces ryures d-v! certnes personnes


ont sx ryures depus les yeux vers les orelles.

Certnes personnes ont même une longue et profonde


ryure débutnt du nez et s’étrnt sur toute l joue,
elle est ppelée bene ou tmpole.
Cette scrfcton est prfos sur toutes les deux joues
et quelquefos seulement sur un seul côté. (Vor photos
pges suvntes).

Pour le ttouge on utlse un couteu et du chrbon en poudre ft d’écorces d’un rbre
ppelé petre. Après vor ft les coupures cette poudre de chrbon est pplquée sur les
blessures, pus le vsge est lvé vec de l’eu frode pour rrêter le sgnement, ensute
on endut le vsge vec de l’hule de krté. Après tros jours l’hule est enlevée et les
cctrces sont plâtrées vec de l’rgle ygr.

75
76
77
78
4.4 L structure socle et poltque

4.4.1 Le système de fmlle

On peut comprer l socété nnk*rs+


vec un ryon de mel. Elle est
consttuée de groupes de cellules
fmlles yre (plurel y!),
qu se regroupent en untés
plus lrges : le lgnge
yzuo ou yzuudm,
qu à leur tour sont relés à d'utres
groupes ou untés : le cln buur.

L cellule fmlle est l demeure y!re d'un pett groupe d'une proche prenté pternelle.
Dns le cs smple l s’gt du père (chef de fmlle y!dn) et de ses fls vec leurs
épouses et leurs enfnts.

(Une pette concesson nnk*rs+ y!re)

Souvent l fmlle est plus élrge : Le chef de mson y!dn et ses cdets y"bs" vec
leurs épouses pgb, leurs enfnts ps encore mrés, leurs fls mrés vec leurs
épouses et leurs enfnts ps encore mrés ns que leurs fls mrés vec leurs femmes.
79
En plus l y  éventuellement des veuves des veux décédés de l même mson etc. Donc
dns une concesson l y  pluseurs fmlles deto pl., deo sg.
Dns l cellule fmlle le chef de fmlle dt quels trvux l fut fre. l donne à chque
femme une prte du ml et du rz du chmp de l fmlle et l dstrbue l vnde. C'est à
lu de régler les ffres de mrge et l s'occupe de toutes les choses qu concernent l
fmlle. Les membres de l fmlle qu trvllent lleurs sont oblgés de donner une prte
du slre u chef de l mson.

(Le chef d'une fmlle y!dn)

l dscplne s nécessre des membres de l fmlle. S'l y  des vstes, le chef de l


mson s'en occupe pour qu'ls soent nourrs et logés. L'homme le plus âgé de l
générton l plus âgée devendr le successeur du chef de fmlle. Celu-c peut être
plus jeune que le plus âgé de l générton suvnte.

Les murs entournt l concesson symbolsent pour ns dre une unté de fmlle dns
lquelle l producton et l consommton de nourrture et d'utres nécesstés sont
centrées et dns lquelle on engendre les enfnts et on les élève. Le bétl de l fmlle,
le stock des grns, les possessons mtérelles, et les ccessores rtuels comme les
utels des ncêtres mmédts sont grdés dns cette demeure fmlle. Dns cette
sphère, les épouses et mères ont l prorté sur d'utres membres de l fmlle. Elles
sont ppelées deo dn " chef de cse ".

Chque femme  son propre pprtement dns l concesson, réservé pour elle et ses
enfnts, et son mr dot venr chez elle. Le mr et l'épouse ont des domnes dstnctfs
ms complémentres pour les ctvtés économques et l responsblté socle et
morle. Chcun grde son dentté socle comme membre de leurs clns respectfs
pendnt toute leur ve. ls dovent coopérer pour mntenr l fmlle.

Pour l'enfnt le père et l mère représentent des sphères dfférentes de l ve :

80
- Pr leurs pères les enfnts sont uns comme membres des lgnges et des clns, ce qu
est symbolsé pr des nterdts communs et pr l dépendnce des ncêtres communs.
C'est l source jurdque qu donne à l'ndvdu l'dentté dns l socété.

- Les mères pr contre dvsent les enfnts (frères et soeurs du même père) en les
ssocnt vec l prenté du côté de l mère ns qu'vec les ncêtres de l mère. Les
enfnts ne sont ps ttchés ux mères pr drot jurdque ou pr oblgton ms pr
ffecton. Ans pr exemple le frère de l mère est clssquement le sb " tonton "
qu donne des cdeux d'ffecton, sns ucune utorté ms lbre de protéger l'enfnt.

- Le père exerce l'utorté et l dscplne pr drot de poston socle. l punr un


enfnt désobéssnt, ms l est générlement uss responsble de ses enfnts
envers l socété.

- l dot pourtnt suffsmment l'ffectonner et le protéger pour que l'enfnt


s'ttche à lu.

- L mère pr contre donne l'éducton et l nourrture, sns être oblgée de le fre, c'est
pr mour. Elle peut réprmnder l'enfnt, ms elle ne le châte ps. On ne lu obét ps
pr oblgton comme on dot le fre envers le père, ms pr ffecton.

Pour les deux prents les enfnts sont une source de ferté et de stsfcton.

(Des enfnts en trn de rmsser des cosses de néré)

81
Devnt l concesson fmlle c'est l sphère où on trte les ffres de l poltque, des
drots et de l'économe et où on s'occupe des responsbltés rtuelles lées ux lgnges
et ux clns et ux chefs de l terre. C'est le domne des hommes.

Un fls peut qutter l concesson pternelle et construre une nouvelle concesson. Cel ne
dvse ps l fmlle, ms ç l'étend seulement. Une nouvelle fmlle devent une nouvelle
cellule dns le cdre du lgnge. Dns ce lgnge on est regroupé sous les mêmes
ncêtres et forme ns une unté nséprble.

Un fls (Jen Yollo SA) vec son père

4.4.2 Aperçu du système de prenté

kIem / kIemddm 'îné' frères ou soeurs et cousns ptrlnéres (du même sexe)

y+bg / y+bs+ 'cdet' frères ou soeurs et cousns ptrlnéres (du même sexe)

t* / t*p 'frère ou soeur' (du sexe opposé) frères ou soeurs et cousns


ptrlnéres

s^ / s^ddm 'père' le père, le frère du père et tous ceux que le père ppelle
'îné' ou 'cdet' (s^ d^gr = le propre père)

m / mddm 'mère' l mère, les utres femmes du père, les soeurs de l mère
(m d^gr = l mère qu l' ccouché)

b / k^m 'enfnt' tous les enfnts

dy_ / dy^^s+ 'fls' ssus de ceux que 'Ego' ppelle 'îné' ou 'cdet'
82
p^y_ / p^y^^s+ 'flle'

y++] / y++ns+ ) 'grnds-prents' le père du père et le père de l mère, l mère du


père et l mère de l mère ; ms églement tous les înés et
cdets des grnds-pères et leurs femmes.
b) 'petts-enfnts' les enfnts du fls et de l flle,
ms uss les petts-enfnts de ceux qu 'Ego' ppelle 'îné'
ou 'cdet'.

p_gr / p_gr+b 'tnte pternelle' = soeur du père

*sb / *sddm 'oncle mternel' (le vr «*sb» est le frère de l mère qu  l
même mère, ms les utres frères de l mère peuvent uss
être ppelés comme ç.)

sdo(g^) / sdor^ 'prent mternel'


les frères et soeurs de l mère,
les enfnts des soeurs de l mère,
les enfnts des flles de l mère
etc. (même l mère de l mère peut être ppelée comme ç, tous
ceux qu ont comme mère une femme de l prenté mternelle.)

s^b / s^bs 'frère ou soeur pternel'

mb / mbs 'frère ou soeur mternel'

yzuo / yzuuddm 'le lgnge'

buur 'le cln'

y^'^l_m 'l prenté'

yb / ybddm 'l'ncêtre'

dJJm / dJJmddm 'les beux-prents' (prents de l femme)

dJJm-b_r / dJJm-b_rs+ 'le beu-père'

dJJm-p^k / dJJm-p^gs+ 'l belle-mère'

dsJ / ds++b 'beu-frère' les frères de l l'épouse

p^sJ / p^s++b 'belle-soeur' les soeurs du mr

83
L pge suvnte montre un dgrmme de prenté.

Explctons :

L lgne verte du dgrmme de prenté entoure le lgnge y!zuudm. Tous ceux


qu sont nés d'un père fsnt prte du lgnge font églement prte du lgnge.

L relton dns le lgnge est jurdque : on  des drots et des oblgtons qu'on ne
peut ps refuser.

L lgne rouge entoure l prenté mternelle. Tous ceux qu sont nés d'une mère de cette
prenté mternelle font eux-mêmes prte de cette prenté. ls sont ppelés prents
mternels sor.

L relton dns l prenté mternelle est ffectve : On obét et on prtge prce


qu'on veut.
l y  une relton d'ffecton spécle vec l'oncle mternel sb (surtout même père
même mère que l mère).

L lgne bleue entoure toute l prenté y'l m qu ne ft ps prte du lgnge.

L femme de " EGO " ne ft prte d'ucun de ces groupes.


Elle ft toujours prte de son lgnge et v trouver refuge chez eux en cs de dffcultés.

Len pternel : Tous ceux qu sont ccouchés pr un des pères font prte du lgnge
y!zuudm.

Len mternel : Tous ceux qu sont ccouchés d’une des mères font prte de l
prenté mternelle sor.

Toute l prenté qu ne ft ps prte du lgnge est y’lm.

Relton jurdque : l fut obér et donner oblgtorement

Relton d’ffecton, on obét et on donne s on veut (fculttf).

84
Dgrmme de prenté

85
4.4.3 Le système poltque

Les Nnk*rs+ n'ont ps un gouvernement centrlsé (comme nous le connssons dns le
royume Moss ou dns l'étt moderne). L socété est grdée ensemble pr des
reltons complexes de prenté créées pr des mrges et uss pr un système élboré
d'nterdépendnce rtuelle. Leurs cohésons poltque et morle sont dérvées de leurs
nsttutons rtuelles publques. Et les deux nsttutons les plus mportntes sont centrées
sur deux fonctons hértères :
- L cheffere ttrbuée à un cln
- L'dmnstrton ou geston de l terre

Hstorquement les clns ynt un système de cheffere étent entrés dns le pys
comme mmgrnts, mportnt l cheffere vec eux. ls sont venus hbter prm les
premers hbtnts qu consttuent les clns des prêtres / chefs de l terre. On vt étbl
une conventon qu  lé les deux groupes pour toujours vvre ensemble dns l'mté l'un
à côté de l'utre.
Aucun groupe n' l'utorté sur l'utre. N les chefs coutumers nbdm (sg. nb),
n les chefs de terre tndndm (sg. tndn) sont une utorté comprble à ce que
nous ppellerons une utorté poltque dns le sens moderne. Les chefs des vllges et
les chefs de terre sont lés l'un à l'utre pr des observtons relgeuses
complémentres. Les deux fonctons de 'chef' sont prncplement des fonctons
relgeuses. Les Nnk*rs+ pensent que le ben-être de toute l'ethne dépend de l bonne
collborton rtuelle des chefs coutumers et des chefs de terre, comprble à mr et
épouse. S cette relton n'est ps en hrmone, l y ur de l fmne, des guerres, des
mldes et d'utres ctstrophes.
Une règle essentelle de ce système de complémentrté est que les deux postes sont
mutuellement exclusfs. Le cln qu peut occuper l'un des postes ne peut ps occuper
l'utre.
Les observtons rtuelles de ces deux
groupes sont dfférentes. Pr exemple
un chef ou quelqu'un qu est élgble
pour ce poste pr descendnce de cln,
peut porter des vêtements, et utlser
des rmes à feu. Les chefs de terre ne
font ucune de ces choses. ls portent
des peux d'nml tnkolo, qund
ls sont à l mson ou qund ls font
leur trvl de tndn. ls ne
dovent ps utlser une rme à feu snon
l terre ne mnquer ps de les punr.
Un chef n' ps le drot de toucher l
terre à ped nu, pr contre un chef de
terre ne dot ps mettre des chussures.

(Le chef de terre du qurter T*mbe'ero à Guélwongo)


86
4.4.4 Le chef du vllge nb

Quelques fonctons du chef

Pour l'essentel le chef  l foncton de juge et de chef de guerre. Asssté d'un consel
d'ncens, l écoute en slence l'exposton des plntes, des crmes et délts de tout genre.
Pus, près une brève consultton vec les ncens, l formule l sentence qu, une fos
énoncée, est sns ppel.
Autrefos le chef drget églement les opértons guerrères.

(Le chef de Guélwongo)

- Le chef condut en plus les ffres publques qu concernent l communuté


vllgeose. Tout événement susceptble de venr modfer ou rompre en quelques
endrots le réseu des lens socux dot lu être rpporté.

- Le décès de ceux qu détennent des chrges mportntes dns le vllge (chef de
terre, mître d'un utel de terre, îné de lgnge) est, vnt toute chose, nnoncé
u chef. l le fer proclmer offcellement u son des tmbours de l cheffere.

- On dot uss l'nformer qund l foudre  frppé l'un des hbtnts du vllge ou
lorsqu'on découvre un cdvre d'un nconnu sur son terrtore. l fer prendre les
mesures nécessres.
87
- Le projet d'nstllton d'un étrnger dns le vllge dot être soums u chef et
recevor son ccord publc, même s chcun st qu'l ne rejetter jms une telle
demnde.

Quelques drots du chef de vllge

- Le chef  le drot d'exger de chcun des lgnges de l communuté une


prtcpton ux trvux grcoles effectués sur son chmp.

- l  le drot de fre ssr dns les chmps du vllge, sns chercher à connître
qu en sont les proprétres légtmes, les nmux domestques que, selon les
prescrptons du devn, l destne ux scrfces collectfs.

- Sur tous les gros gbers rmenés pr les chsseurs, une prt est prélevée et
donnée u chef.

Le chef détent son pouvor de régner de l corne rtuelle du pouvor n'm d. En cs
de crse (plues défectueuses, stérlté des femmes ou encore l'nvson dns le terrtore
de nuges de suterelles et l'pprton d'épdémes ou utres clmtés nturelles) le
chef dot fre des scrfces pour le vllge. L collborton rtuelle du chef de vllge et
du chef de terre est très mportnte.

4.4.5 Le chef îné et les chefs de vllge

l y  une cheffere (commndement, pouvor, règne) n'm supéreure qu drge les
chefferes vllgeoses.

l y  une cheffere ntle ou prncple utour de lquelle se regroupent des chefferes


vllgeoses. Les dmnstrteurs colonux ppelèrent ces groupements de chefferes
vllgeoses " un cnton " et ppelent le chef supéreur " chef de cnton ". Les uns ne
rssemblent que tros ou qutre vllges lors que d'utres comptent une qunzne
de chefferes.

Qu'est-ce qu ft le len de 'subordnton' entre une cheffere et une utre ?

Le " chef îné " n-kem (ttre qu est conféré u nb de l cheffere prncple)
possède l source du pouvor, c'est à dre l corne ntle du pouvor n'm d " corne
vec le médcment du pouvor ". l est églement le seul qu, à prtr de
ce n'm d,  l fculté de fre fbrquer d'utres cornes scrées pour les donner
ux chefs de vllge. Donc, le chef îné cède à d'utres chefs un rejeton de son propre
n'm d.

88
Chez les Nnk*rs+ u Burkn Fso l y  qutre chefs înés : le chef de Toungou, le chef
de Zecco, le chef de Zou et le chef de dén.

Crte du terrtore nnkrs vec les qutre chefs înés :

Toungou
Zecco
Zou
deDn)

89
(Le chef îné de Toungou SA T], 1997)

Les postons dfférencées d'un " chef îné " et d'un " chef de vllge " pr rpport u
d ntl trouvent une expresson dns les rtes d'ntronston (ou l'nvestture ou l
nomnton) : Qund un chef de vllge meurt, le d retourne à l mson du " chef îné
" et c'est lu encore qu, à l nomnton d'un nouveu chef, scrfer sur le d vnt
de le rmener u vllge où se déroule l successon.

Une telle corne d content une pognée de terre et un médcment mgque. L corne
ntle content pour ns dre l substnce mère. A cette substnce mère le chef îné
jouter un peu de terre prélevée sur les prncpux utels de terre tngn du vllge où
le chef règner.

(Lors de l'ntronston du chef de Tombs, 1997)


90
Lors de l'ntronston d'un chef de vllge, le chef îné dot être présent, c'est une grnde
fête. On rppelle u nouveu chef de vllge quelles sont ses oblgtons et ses nterdts à
respecter et qu'l fut toujours scrfer les choses demndées pr les ncêtres sur les
dfférents utels.
Snon, le pys ne ser ps en bon étt, les plues ne seront ps stsfsntes, etc.

L'nstllton d'un nouveu chef îné est une ffre plus complexe: Après être nommé
chef îné, l ne dot ps couper les cheveux de s tête pendnt tros ns. Ans on donne
un temps de tros ns ux ncêtres pour confrmer s'ls sont d'ccord vec le chox de ce
nouveu chef îné. S le chef se trouve toujours en bonne snté près ces tros ns
ntux de s cheffere, on st que les ncêtres l'ont pprouvé et le soutennent. Alors
on dot fre le rte pn zuo " coffer l tête " ccompgné pr des scrfces et une grnde
fête.

Nous vons sssté u rte pn zuo lorsque le chef de Toungou  été confrmé pr les
ncêtres (le 26 m 2000).
Les ncens ont tué une
vche nore dns l cour
du chef :

(Egorgement d'une vche dns l cour du chef)

Le sng à été recuell dns


deux grndes clebsses.

(Découpge des pèces de


l'nml scrfé)

91
Les ncens ont découpé l'nml en pluseurs pèces, et pour fnr, ls ont couvert toutes
ces pèces vec l peu de l'nml scrfé.

Quelques 50 mètres en dehors de l cour


royle, les hommes ont égorgé deux
moutons et ont ensute brûlé leurs pols
sur le feu jusqu'à ce que tous les pols
ent été crbonsés.

(Les hommes brûlent les pols des moutons sur le feu)

Ensute les nmux ont été lvés vec de l'eu et découpés en pèces.
Le chef îné s'est sss vec s premère femme sur l peu de l vche qu'ls ont
scrfée le mtn. Et les ncens les ont entourés, ensute un homme  rsé l tête du chef
et un utre  rsé l tête de son épouse.

(On rse l tête du chef et de son épouse)

Pendnt ce rte les gens étent dns une grnde joe et tout le monde s'est vncé pour
regrder cette cérémone. Mntennt le chef îné de Toungou est confrmé pr les
ncêtres et est désorms ncontestblement équpé de l'utorté suprême des ncêtres.

92
(Le chef îné de Toungou près le pn zuo)

(Tout le vllge est en fête)

4.4.6 L'hstore des chefs du terrtore de Zecco

Ce texte suvnt (en tlques) est un extrt du cher d'hstore écrt en frnçs du chef
de ZECCO, TONKUYA K.

" ... Pr chnce TARM6ROU et s femme ggne un pet!t grçon [leur deux!ème f!ls], !l
donn!t comme nom ARGUYA que veut d!re qu'!l est gross!.
6l ggn!t encore un tro!s!ème f!ls qu'!l donn!t comme nom AZOUCO qu! veut d!re qu'!ls
sont beucoup et entssés.

TARM6ROU et s fm!lle rés!d!ent à un l!eu du nom POR6NGO un l!eu s!tué entre BARE et
N6BRONGO, m!s dépendnt de ZECCO.

Les tro!s f!ls ne voulnt rester ensemble près l mort de leur père TARM6ROU, le grnd
frère DAR6 s'!nstlle à TOUNGOU, le deux!ème f!ls KARGUYA s'!nstlle à ZECCO-GONRE
et le tro!s!ème f!ls AZOUCO s'!nstlle à S6NRGO. Chcun des tro!s v!t été mr!é à des
f!lles de GAMBAGA. Le grnd frère DAR6 est un éleveur b!en r!che, le deux!ème f!ls ét!t
un puvre, !l n'v!t r!en, et le tro!s!ème ét!t un grnd chsseur, pu!sque TARM6ROU le
chef de ZECCO est mort.
A l mort de TARM6ROU les blncs sont venus et se sont !nstllés à ZECCO.

Comme !l n'y v!t ps de remplcement de chef de ZECCO, les blncs à leur rr!vée
v!ent pré pssé le grnd frère qu! ét!t !nstllé à TOUNGOU comme chef de ZECCO
93
et voul!ent qu'!l rev!enne pour s'!nstller à ZECCO. M!s à cuse de s r!chesse le grnd
frère refus!t et demndnt ux blncs de donner l cheffer!e u deux!ème KARGUYA.
Les blncs, sns hés!ter donnent l cheffer!e u deux!ème f!ls KARGUYA.
Quelque temps près, DAR6 qu! dev!t commnder son pet!t frère KARGUYA ét!t étonné
et surpr!s que son pet!t frère le commnde et lu! donne des ordres dm!n!strt!fs.
Donc le grnd frère DAR6 voul!t que les blncs lu! remettent s cheffer!e, lors les blncs
l’ont nommé chef, pourtnt !l ét!t toujours commndé pr son pet!t frère KARGUYA.

Donc !l donn!t le nom de son v!llge TOUNGOU LEB6A qu! veut d!re : « Je su!s devenu
un enfnt ».

Donc ZECCO ét!t devenu un cnton composé de deux groupements u l!eu de tro!s
groupements, pu!sque le tro!s!ème f!ls AZOUCO !nstllé à S6NRGO est devenu un terr!to!re
ghnéen, même ctuellement les coutumes de S6NRGO et NAVRONGO sont
les mêmes que nous, pu!sque le fondteur de NAVRONGO est le f!ls de AZOUCO. Donc
le cnton de ZECCO est composé de deux groupements : TOUNGOU et ZECCO et deux
groupements Z6OU et 6DEN6A. Donc !l y v!t u totl qutre groupements.

En 1913 les blncs s'!nstllèrent à ZECCO-GONRE centre, GONRE le l!eu MABOLE.

M!s le chef de ZECCO LEM6SSERO et s popult!on ét!ent contre les blncs et ce


qu'!ls leur f!s!ent. Pr des fét!ches les be!lles les chss!ent dns un ple!n m!d! deux
ns près et !ls s'!nstll!ent à ZAKATANGA en 1915.

6l y v!t toute sorte de serv!ce dm!n!strt!f à ZAKATANGA.


ZECCO ét!t un cnton pr!nc!pl, tous les cntons ven!ent répondre à ZECCO :
le cnton de Léo, Pô, T!ébélé et Z!ou.

Le chef de ZECCO et ses notbles voul!ent toujours que les blncs prtent de
ZAKATANGA à cuse de leur muv!s comportement envers toute l popult!on.
Ce qu! f!t que les blncs ne pouv!ent ps dorm!r dns l nu!t, les c!lloux tombèrent
utours d'eux et !ls ne voy!ent personne, vers m!nu!t leur mtels ét!t mou!llé d'eu,
poursu!v! pr des be!lles. Une mt!née les blncs ét!ent obl!gés de déménger et
s'!nt!llèrent à Léo et de Léo à Pô.

Les fondteurs de ZECCO et de TOUNGOU sont du même père et de l même mère.


6ls ét!ent pet!t frère et grnd frère.

94
6l y  16 chefs qu! se sont remplcés à ZECCO

15 ns DOUMP6BA S6A


10 ns S6A POUGOUB6NR6GO
16 ns S6A ZAMOLGA
7 ns S6A AS6NGA
17 ns KARFO SOKE
15 ns KARFO MALSONNE
17 ns KARFO PAR6GAMA
19 ns KARFO PASS6Y6NLOUM
1 n S6A TAREPOURE
16 ns KARFO BELECOMA
27 ns KARFO ASSERO
4 ns KARFO S6RABOYA
35 ns KARFO KOUGOUR6
10 ns KARFO KASSOMBO
8 ns KARFO MOUMOUN6
Actuellement : KARFO TONKOYA KOUGOUR6

(Le chef de ZECCO, KARFO TONKOYA KOUGOUR, en jullet 1997)

Fondteur de BARE

Personne n'hb!t!t à BARE, c'ét!t une brousse.

Le fondteur de BARE v!ent du v!llge de SONGO, un nommé FANA du v!llge de SONGO


s'est !nstllé dns une brousse à cuse de l culture. 6l découvr!t un l!eu vec des rbres
et chque nu!t !l entend!t des vo!x. Donc cons!dérnt ce l!eu comme un fét!che !l fll!t un
f!ls de s soeur pour lu! f!re ses scr!f!ces, s!non !l est !nterd!t de f!re ses scr!f!ces, !l
fut que le f!ls de s soeur ou que n'!mporte quel f!ls d'une f!lle de ZECCO, même s! ç
n'est ps s propre soeur. Prtout cette coutume est reconnue.
Donc FANA est prt! u Ghn dns un v!llge qu! s'ppelle YORGO et rmen!t le f!ls
de s soeur mr!ée u Ghn vec un ccord du mr! de s soeur. 6ls ét!ent tro!s FANA,
s femme et ses neveux. Ceux de SONGO qu! se moqu!ent de FANA lu! d!s!ent qu'!l
n’ll!t ps réuss!r dns ce l!eu. Quelques nnées plus trd ceux de SONGO ven!ent un à
un s'jouter à FANA, s femme et le f!ls de s soeur. Donc les personnes dev!nrent
nombreuses. FANA lors donne le nom de son l!eu BARE, qu! veut d!re qu'!l  réuss! à
v!vre.
Le f!ls de s soeur vnt de ven!r à ZECCO-BARE ét!t un fét!cheur de plu!e qu! f!s!t
pleuvo!r l plu!e dns le l!eu qu'!l voul!t.

Donc !l  suvé les gens de ZECCO qu! v!ent leur m!l presque mort pr mnque de
plu!e. Le chef de ZECCO  donné l cheffer!e de BARE u f!ls de s soeur. Dont !l  deux
95
coutumes à f!re: le chef de fét!che à ZECCO et le chef de v!llge de BARE qu! s'ppel!t
BOD6NA. Le fondteur de BARE est le f!ls de KARGUYA.

Fondteur du vllge de GU%AN

Le fondteur du v!llge de GU6AN est le f!ls de KARGUYA. 6l rés!d!t à PORNGO vec son
père qu! s'ppel!t KARZOUGA. Donc !l se trouv!t gêné vec son pp, !l  f!t un
déplcement et !l s'est !nstllé dns un endro!t de brousse.
Cet rbre ét!t un " choum-choum " que les Nnkn ppellent " gu!n ". Donc !l  donné
le nom de ce l!eu GU6AN.

Fondteur du vllge de BOUROUMA

Le v!llge de BOUROUMA n'ex!st!t ps, GU6AN ét!t le seul v!llge à vo!r un chef.

Un nommé BAL6ZORA v!t une femme qu! l'v!t bndonné et mr!ée à un de Z6OU.
6l se prépr!t pour ller tuer le nouveu mr! de s femme ou lors le nouveu mr! le
tue vec son crquo!s et ses flèches. S femme ynt ppr!s cette muv!se nouvelle 
préféré év!ter ce grnd mlheur sur elle, elle est donc !mméd!tement revenue chez son
nc!en mr!, chez lu!. Quelques mo!s plus trd, elle ét!t en grossesse.
Un jour, ceux de NAMOGO et de ZECCO se lnç!ent des flèches, BAL6ZORA  été tué,
près l'ccouchement le nom de son enfnt  été donné BOUROUMA. Le nom s!gn!f!e
que BAL6ZORA s'est tourné prce que son enfnt lu! remplce un grçon.

Pendnt ce temps le chef ét!t de GU6A, !l n'y v!t ps de chef à BOUROUMA, donc
BOUROUMA dépend!t du chef de GU6AN.
Vers 1915, le chef de GU6AN se nomm!t KANNA N'SO. C'ét!t un chef p!llrd, !l
mltr!t!t les gens de BOUROUMA.

Après l mort du chef KANNA N'SO, ce nom s!gn!f!!t père des lnces et comme !l y v!t
des blncs, le chef de ZECCO est venu à GU6AN ccompgné d'un blnc commndnt
pour nommer le chef de GU6AN vers 1920. Ceux de BOUROUMA ont demndé de leur
nommer un chef pour vo!r leur l!berté. Avec l'ccord du chef de ZECCO, le chef de
ZECCO nomme le nommé TUB6RE, or ce dern!er étnt trop ft!gué, et !l donne l cheffer!e
à NANSAKYA qu! est son f!ls.

96
Fondteur de SONGO

SONGO ét!t à ARROMB6SS6 et !ls sont de l même fm!lle. Leur v!e ét!t toujours f!tes
d’h!sto!res, !l n'y v!t ps une bonne entente. 6l ét!t vec MABOLE, m!s chque fo!s
qu'!l y v!t un prtge, OU6NSR6GA pet!t frère n'v!t r!en.
OU6NSR6GA ét!t le f!ls de KARGUYA. Donc, OU6NSR6GA  préféré se ret!rer et
s'!nstller dns un l!eu o s v!e vl!t m!eux que ARRONB6SS6, donc !l  donné le nom de
ce l!eu SONGO qu! veut d!re ç vut m!eux.

Fondteur du vllge d'ARRONB%SSE

Le fondteur d'ARRONB6SSE se nomme OUAULOUGOU. 6l ét!t le f!ls de KARGUYA


rés!dnt à PAR6NGO, !l v!t s m!n enflée qu! lu! f!s!t très ml. En se promennt, !l
s'est retrouvé dns un l!eu scré du nom de N6TANCORE, où !l  pssé l nu!t sns
dorm!r. Le mt!n vers sept heures, un écureu!l est tombé de l'rbre tout juste sur son
brs et les gr!ffes de l'écureu!l ont éclté le brs et le pus j!ll!ss!t. Après l sort!e du pus,
!l se sent!t m!eux, !l ne sent!t plus le ml. 6l  juré à l fm!lle de ne ps mnger
l'écureu!l. R!son pour lquelle le prénom nnkn est S6A prce que l'écureu!l se nomme
en nnkn " s" ".

Fondteur du vllge de ZELGO

Le fondteur de ZELGO se nomme ASSOUBA. Le nommé ASSOUBA fondteur de


ZELGO v!v!t à GU6AN, c'ét!t le plus r!che en élevge et en culture. Le chef de GU6AN
se nomm!t SANSS6OUOBA qu! veut d!re hyène bo!teuse. 6l y  eu une nnée où !l y 
eu de l fm!ne. Une grnde fm!lle, m!s ucun gr!n de m!l ne pouv!t être trouvé à
mnger. Le chef de GU6AN même n'v!t ps à mnger. L mmn du chef demnd!t
chque jour à mnger à ASSOUBA.

Un jour l mmn du chef est llée demnder du m!l à ASSOUBA et ASSOUBA lu! 
répondu : « Aujourd'hu! je n'! r!en pour to!. »
L mmn du chef sort et csse son pn!er en route et f!t svo!r à son f!ls qu'ASSOUBA
l' frppée et cssé son pn!er. Donc le chef donne l'ordre de p!ller ASSOUBA prce qu'!l
 frppé s mmn. ASSOUBA  été p!llé pr l fm!lle du chef.

ASSOUBA et s fm!lle se déplcèrent et s'!nstllèrent à un endro!t qu! donn!t le nom


ZELGO, qu! veut d!re « rrêter à un l!eu et s'!nstller ».

97
Nomnton d'un nouveu chef

L'!nvest!ture d'un nouveu chef coutum!er

Les slutt!ons des pr!nces

Les pr!nces do!vent f!re des slutt!ons selon leur moyens : des n!mux, mouton,
tbc, db, kol.

Le jour de l'!nvest!ture coutum!ère

Tous les cnd!dts do!vent dorm!r u l!eu de l nom!nt!on vnt l ve!lle de l journée.
De 10 heures à 11 heures les membres de ces cnd!dts do!vent f!re les slutt!ons.

Prem!ère slutt!on : On do!t sluer les notbles, les pr!nces, le chrgé de l cour, l
prem!ère femme du chef, l mmn du chef, le chef de concess!on.

Chque pr!nce do!t loger chez son logeur. Après ces slutt!ons !l retourne chez leur
logeur. Une dern!ère slutt!on est à f!re à KARBOYA qu! représente le chef
d'ARROMB66SE.
Après les slutt!ons, l prem!ère femme du chef d!t à KARBOYA: « J'! reçu les
slutt!ons de chque pr!nce » en c!tnt le nom de chque pr!nce, elle d!t à KARBOYA:
« Je ne su!s ps contente de l slutt!on d'un des pr!nces », elle do!t d!re le nom du
pr!nce qu!  ml f!t ces slutt!ons, cel veut d!re que c'est ce dern!er qu! ser le chef.
Cel veut d!re que c'est l prem!ère femme qu! nomme le chef.
Elle do!t d!re : « 6l fut que ce pr!nce rev!enne f!re les slutt!ons comme !l se do!t. »
Ce dern!er rev!ent et f!t les slutt!ons su!vntes comme les prem!ères slutt!ons.
Après l slutt!on de ce dern!er, les utres pr!nces ne do!vent ps f!re une deux!ème
slutt!on. L prem!ère femme d!t à KARBOYA : « Je donne m femme à un tel nommé. »
KARBOYA trnsmet le messge à BANA, BANA trnsmet à NAZABRE, NAZABRE
trnsmet à S6K6NE, S6K6NE trnsmet à TAMPOURANNA et ensu!te TAMPOURANNA
trnsmet u pr!nce que c'est lu! qu! est chef. Les femmes donnent des cr!s de jo!e, les
gens pplud!ssent. L prem!ère femme du chef sort vec une clebsse d'eu frîche et
donne à KARBOYA, BANA prend l clebsse et l donne à NAZABRE, S6K6NE prend l
clebsse d'eu et l donne à TAMPOURANNA et TAMPOURANNA donne l clebsse
d'eu u chef nommé qu! do!t bo!re cette eu. Avnt d'être nommé, !l do!t vo!r l txe
de l coutume, so!t le nombre des n!mux voulus pr le grnd chef qu! do!t le nommer.
6l peut d!re 1, 2, 3, 4 ou plus de boeufs pour l nom!nt!on.
Après s'!l est cpble !l fut tout de su!te donner ces n!mux. 6l do!t mener un mouton
no!r et un deux!ème mouton qu'on cho!s!t pr le pelge. Le no!r do!t être tué et lu!
remettre les cornes qu! représentent l corne du pouvo!r.
Le deux!ème mouton do!t être tué pr n'!mporte qu! r!en que pour l fm!lle. Après vo!r
tué le mouton !l do!t vo!r un boubou et un bonnet qu! s'chète vec les n!mux so!t des
boeufs ou moutons. Les n!mux do!vent être sur plce vnt de l’hb!ller vec le boubou
98
et le bonnet. Le grnd chef do!t donner ces choses les prennt du chef nommé. 6l do!t être
trnsporté de s nom!nt!on, lu! et s prem!ère femme jusqu'à s m!son. 6l do!t f!re
tro!s jours ou plus chez le chef de ZECCO. S'!l  l txe des coutumes, !l do!t f!re tro!s
jours ou lors près l nom!nt!on, !l peut rentrer chez lu! le tro!s!ème jour et reven!r vec
les txes des coutumes pour vo!r l corne du pouvo!r qu! est l rc!ne de l cheffer!e
trd!t!onnelle, le boubou et le bonnet. Et vo!là ce qu'on peut d!re un chef à jour. "

4.4.7 Le chef de terre t,nd-n

Volà quelques fonctons du chef de terre :


Le chef de terre (ou mître de l terre)  pour tâche essentelle d'ssurer à chcun
comme à l'ensemble du vllge une relton vble vec l terre.

- S quelqu'un cherche à se construre une nouvelle demeure (y!re), ou s quelqu'un


veut défrcher un nouveu chmp ou encore s on veut creuser une nouvelle tombe,
c'est le chef de terre qu dot venr effectuer les gestes de commencement.

- Au temps des semlles, l est le premer à blesser l " peu de l terre ", c'est lu
qu dot semer le premer.

- l dot condure les rtuels de réprton qu'entrîne l rupture de l'un des nterdts
lés à l terre (pr exemple le versement de sng humn sur l terre à l sute
d'une bgrre, d'un meurtre, des reltons sexuelles en brousse ou sur un chmp,
le détournement d'objets ou d'nmux perdus, l mort en brousse d'un hbtnt
du vllge etc.). l dot venr fre un scrfce de réprton et " rmsser le sng "
z""m vr.

- A lu encore revent de rechercher ce qu perturbe le régme des plues et de tenter
d'y reméder.

- l  le pouvor de " fermer le pys " (nterdre de fre des funérlles, fêtes et
voyges, etc.) qund des clmtés nturelles mencent ux frontères.

De tous ses ctes rtuels dépendent l germnton de l grne, l reproducton des


nmux domestques ms uss l multplcton des êtres humns. Le chef de terre
est un prêtre de l terre souceux de fre respecter les règles du culte rendu à l terre.

l est uss un 'proprétre' qu velle à l bonne geston des terres cultvées :
99
- l prtge, ttrbue et retre les prcelles de terre. Ce rôle de dstrbuteur ft de lu
l'nstnce à trncher les querelles qu s'élèvent à propos de lmtes contestées.

(Les os des nmux scrfés sont grdés sur le tot du chef de terre)

100
101
5. Eléments de l culture mtérelle des Nnkrs

Chez les Nnk*rs+ l sson sèche est une pérode d’ntense ctvté rtsnle.
ls fbrquent des pots et des pners, des nttes, etc. De plus, ls tssent des bndes de
tssu et en font des jols hbts. Cel représente un revenu économque pour l régon. Les
hommes ont pprs les technques de ces rts de leurs pères et de leurs frères înés, les
femmes les ont pprses de leurs mères ou ben de leurs mrs ou d’utres gens dns
l concesson de leur mr.
l y  certns objets qu sont fbrqueDs que pr des femmes et d’utres qu sont fts que
pr des hommes. Pr exemple des pners & fond rectngulre p"’"g, des éventls
kmpeo, etc. sont typquement fts pr les femmes, tnds que certns scs et certns
chpeux sont fts unquement pr des hommes.

Sur les pges suvntes nous donnerons un perçu des objets trdtonnels les plus
cournts chez les Nnk*rs+. Nous les vons clssés en hut ctégores :

102
5.1 Potere
5.2 Objets en bos et clebsses
5.3 Objets tssés et objets en cur
5.4 Objets en fer et rmes
5.5 Vêtements et bjoux
5.6 Dnstruments de musque
5.7 Hbtt
5.8 Nourrture

5.1 Potere

bbg dnnG bugzIgsg


grener pour rchdes pot (fermentton de l bère) lmpe à hule

dJkK tdJkK lg lp (lpGsL)


mrmte ppe bol, plt (pour reps) ssette

bIn-Mrg mMk-kJtrg kJsMnkK nMsrG


râpe pour pot (pour enlever fltre à potsse breuvor pour
feulles les termtes) vollle
103
Mw plgo slg
pot pour conserver pot d'rgle grnd cnr pour
des lments vec couvercle l bère (dolo)

srG yoore dm yoore


récpent pour préprer cnr pour grder l'eu cnr pour l bère (dolo)
le beurre de krté

klL
pot de conservton

104
5.2 Objets en bos et clebsses

kJk smpnnG tndOL tndOL-bre


tbouret, chse, bos pour dmer, plon pett plon
sège bttor

tdJkK toore tobre sbg


ppe morter pett morter (condments) outl pour fre des
poquets pour semer

doore doguluLgu'ugo vugre bJtL


gourdn mssue sptule pette clebsse où l'on
met les grns à semer

kMnkologo s'bg wnnG


gourde de clebsse morceu de clebsse clebsse
pour enlever le tô

105
wn-zk dI wnnG surg kOmpP'go
velle clebsse clebsse vec louche, cullère clebsse pour
bnde en cur frne

smpKgK
support pour les nttes

5.3 Objets tssés et objets en cur

pPre, kKKrLK kmpeLo koyonko gMmplgo


porte en secco éventl cge à vollle cge à vollle

mP' p'nG mPsMLK sMn-woko


corde fbres pour fbrquer pette ntte grnde ntte
des cordes en tges en tges

106
knteLo p'gK p'gK, t’ klKbg
corbelle fte de tges corbelle pner fronde

tmpKkK gn-tmpKkK tG' (t') wk


sc sc en cur fltre/tms porte-bgges
pour l bère

tesMLko
zlL nneu à support gMLK sKKgK
flet pour rnger de pots, coussnet peu de boeuf bl
les clebsses pour porter (ntte à coucher)

wJ lL gMLK fJJgK


sc en peu outre, sc en peu boucler fourreu
vec pol
107
5.4 Objets de fer et rmes

geego krIntG knnG kKbgK


fuclle coupe-coupe, mchette lnce hche de lutte

kOure kJs znG zrG


db, houe db usée mtrque ft de bos grnd mrteu
rmé de fer (mrteu
de lutte)

srs l, l-pGGsg l, l-wGgrg, zenne


cle pour hchette hche pour csser du bos
fendre du bos pour sculpter

gnfJllG loko lokmrg zuu-wnnG


crquos à crquos à peu de boeuf crquos csque
peu de boeuf d'ornement

tpK brG pPm pGGfK


rc ponte de flèche ponte de flèche flèche
vec crochets
108
mMrG k'g sb sJkKbgK
fond /tge de flèche pquet (pour ttcher éperons épée
des nmux)

pJlLrG sJ' kObg vOulL


couteu pour excson couteu gulle, ponçon gulle
(pour clebsses) pour coudre
des nttes etc.)

109
5.5 Vêtements et bjoux

tnkolLo bng ksbK


cpe, peu pour porter boubou grnd boubou

kur-lnnG dmsk tnnG zuvMk


pntlons chemse bnde de tssu chpeu
trdtonnelle

spbre lebre bKbg vMnIL


chpeu en plle cleçon d'homme, centure cche-sexe devnt
cche-sexe trngulre de guerrer (femmes)

vMogK vMpeelgo slJtL kInk'g


cche-sexe derrère cche-sexe centure en plle brcelet en plle
(femmes) en fbres

110
smP' spolle, sgnnG vlL wMrg
centure en perles centure en cur centure mulette en lton
de femmes

kndbg lg-pGGlg tJbkzKl nutJ zmblle


cnne curs (décorton) boucles bgue, nneu coller en perles
d’orelles

polle belgo bL bn-wIelL mMl-kugre


brcelet brcelet brcelet brcelet brcelet
en cur en vore en lton en fer torsdé en perre

bn-gIrgK bn-pGGlg bn-kMogK bn-zgle


brcelet brcelet brcelet brcelet
en fer et en cuvre en lumnum pour ped pour ped

111
tgr we-zJJrG
sndles, chussures queue de chevl

112
5.6 Dnstruments de musque

bImnG gulgo kut-gulgo lJL


tmbour grnd tmbour tmbour tmbour d'sselle
en clebsse en bos

w w-dg w-zKsL w-y’L


flûte pette flûte flûte moyenne grnde flûte

nmOlL benkonne tIntnnG bKrgK dKKgK


corne à sffler corne à sffler corne de cobe cor, grnde corne bos à sffler
en bos de cob

tlrL (tltIL) vbrG burwoogo duurg kMlLK


flûte en tge grnde flûte flûte courte volon gutre
en tge

kJksmbolle prg nnsLs nnsI'enG sys


nstrument à corde cstgnettes crécelle en fer crécelle plte crécelles
en fer pour les jmbes

113
sIyk nnvukne kInk's wnnG
crécelle ronde crécelle ronde crécelle de tessons clebsse
fruts du bobb de clebsse

tIntnnG corne de cobe ws flûtes

bKrgK cor, grnde corne de cob vbrG grnde flûte en tge

114
5.7 Hbtt

L mson ou l " concesson " nnkrs


A) Tlle :
Une mson yre nnk*rs+ brte en moyenne 30 à 40 personnes. Une très grnde mson,
pr exemple une mson de chef de vllge ou d'un îné de lgnge peut même
comprendre plus de 70 personnes.

B) Orgnston de l'espce :
Quelle que sot s tlle, une concesson nnk*rJ est toujours construte en foncton d’une
même orgnston de l'espce.
L structure générle est pproxmtvement celle d'un cercle sur le pourtour duquel se
dstrbuent des cses.

C) Dfférentes cours
Ces cses sont orentées vers l'espce lssé lbre u centre où se trouve l'enclos ou cour
du bétl ppelé nndenne. De pettes cours entourés de murets peu huts prolongent
l'espce de chcune des untés d'hbttons tout en séprnt ce derner de l cour du
bétl. Ces courettes s'ppellent z,nzk.
Normlement une concesson  une seule entrée, elle est étrote et elle est toujours
orentée vers l'ouest. Cette entrée mène à l cour extéreure ppelée tl..

115
Eléments d'une concesson nnk"r#

1 dey'L
chmbre pr!nc!ple 15 bPmbPnne
2 d'n-bK'K plteforme élevée
cu!s!ne à to!t plt 16 zInzk
3 dtPn-klg courette
cse ronde vec p!lle 17 nndenne enclos
4 bK'KgK ou cour pour bét!l
cse en terrsse 18 yL
5 PsKKrL entrée pr!nc!ple
douche 19 smnnG
6 dtPn-wIkK chmp fm!l!l
cse rectngul!re 20 tlL,
(vec to!t en p!lle) chmp de légumes,
7 zML-kILK br! pour cour extér!eure
le pet!t bét!l 21 znMrG
(chèvres, moutons) plce devnt
8 zMLK l’entrée
poul!ller 22 sMmpko
9 kuluko chpeu du gren!er
pondo!r 24 bGsIL
10 brG pssge dns le mur
gren!er 25 znM-ptL bo!s
11 pML pour fermer l'entrée
hngr 26 bgrG
12 m sK utel des ncêtres
tombeu 27 tmpugre ts
13 llg, dgoone d'ordures, cendres
mur 28 t rbre
14 kJrl
bnquette en rond!n

116
116
114
Mson prncple ou "chmbre mère" <dey’L>
et chmbre nnexe (cusne ntéreure) <srg>

Mason mère à
l’est de l
concesson sur l’xe
est – ouest qu
psse pr l’entrée
prncple et le
grener prncpl.

L mson mère à
normlement un escler
pour monter sur le tot où
se trouve l’utel de deu
wnn.

L vue de l’ntéreur de l
mson mère sur s courette à
l’extéreur où les enfnts
ment jouer. Le pett mur à
l’entrée empêche les nmux
d’entrer.

117
115
1 surg, swurg 18 gKsgK bPmbPn
ouverture dns le to!t escl!er
pour l fumée ou 19 m m utel
pour écl!rer l m!son d' ncêtre (fém!n!n)
2 sntenko
égout
3 kur
foyer
4 nIerG
moul!n
5 lKgrg
trou pour fr!ne
6 nnbPL meule,
p!erre pour moudre
7 zIerG
poteu fourchu
8 k'mnIL
support en terre/rg!le
pour les pots
9 smpKgK
support pour les
nttes
10 zlL
f!let pour rnger
les clebsses
11 bbg
gren!er !ntér!eur
(pour rch!des etc.)
12 yOuL bo!s long
pour terrsse
13 sItK
bo!s pour f!re
l terrsse
14 dKKrK
bo!s pour cu!s!ner
15 sMnnK
nttes
16 plgo, llg, klL
d!fférents pots de
conservt!on
17 dee-nMorG
entrée

116
118
Cse rectngulre vec tot en terrsse <b’g>

1 swure
pet!te fenêtre
2 gKsgK
to!t plt en terrsse
3 tkolle
fenêtre
4 kKk
n!che pour rnger
des choses
5 kJlL
porte
6 kJgr
ngles s!llnts
7 gKs-wnnG
bord du to!t
8 trG
renfort

Cse ronde vec tot en plle


<dt1n-klg>

117
L'rt décortf des msons <bMnbKrs>
Avnt le prochn hvernge les msons dovent être réprées. Les hommes
commencent, vec de grosses brques de bnco & refre l demeure. ls effectuent
ensute le crép: mélnge de terre, cendre et bouse de vche.
Lorsque leur trvl s'chève, c'est le tour des femmes d'entrer en cton.
Entre les mos de mrs et m les femmes décorent des msons : Elles spergent d'bord
d'eu le mur trop sec, pus elles l'plnssent vec de l ltérte métculeusement
tmsée. Le lssge est ft vec les mns nues ou ben à l'de de perres pltes. Ensute
elles dessnent des symboles qu devront porter chnce u leu, préserver les récoltes et
mntenr les ncêtres dns les mémores. Ensute elles pplquent les couleurs en
utlsnt des plumes de pntdes comme pnceu.

Tros couleurs domnent:

le nor, obtenu en écrsnt une perre rgleuse dns l'eu;


le blnc, symbole de pureté et beuté, qu vent du koln, sorte de perre clcre;
et le rouge ltérte synonyme de pussnce.

118
Exemples de représenttons bstrtes ou fgurtves :

wn-zgs plge-yIt s
tessons de clebsse découvr!r et vo!r m!l

zln-y'L zln-d yJk


f!let pour rnger pet!t f!let de f!lets
des clebsses clebsses

dM-v gJrG nu'us lJns


feu!lles du néré ten!r les m!ns tmbours d'!sselle

sb tn tn tn


mulettes de dverses bndes d'étoffe
protecton

ggm-nn wkInkImK Ibg


yeux de l!on rel!ef de python rel!ef de cïmn

Dl y  souvent uss des formes plsntes nventées pour décorton embellssement).

119
(Cse décorée dns l concesson du chef du vllge à Guélwongo 1)

(Cse vec décorton et relefs à Zecco)

120
L décorton des murs est une expresson rtstque et en même temps
une protecton de l surfce du mur.
l y deux mnères de fre le décor :
L technque trdtonnelle et l technque contemporne u goudron.
L technque trdtonnelle ndut un décor sur fond brun rouge, tnds
que celle du goudron, ndut un décor sur fond blnc.

L’homme construt, l femme embellt...


Préprton du mur : Le mur reçot un endut
consttué de terre rgleuse et de bouses.
Endut, support des pentures : Le mur reçot une couche d’un
endut consttué de terre rouge rgleuse & lquelle on ntègre
l’eu de cusson des cosses de neDreD qu ser mntenue u frs
pendnt toute l’exécuton du décor murl. Cette terre extrte
est d’bord broyée et pleDe dns un morter & l’de d’un plon.
Fltrée ensute u moyen d’un tms ft de fbres végétles, l
poudre ns obtenue est mélngée vec l’eu de décocton de
neDreD dns de grndes bssnes.
Cet endut & l’étt de boue souple et plstque v recouvrr
entèrement le mur de bnco.
l est plqué mnuellement, ensute on lsse l surfce u moyen
d’une perre dure et pole.
Le trçge des motfs : Les femmes utlsent du grphte
(crbone nturel) grs nor, tendre et frble. L’outl utlsé est
une plume de poule ou de pntde. Le trçge s’effectue
toujours en premer leu dns l prte supéreure
de l constructon. Prfos les femmes font uss
des grvures. Ces grvures cnlsent le
russellement des plues, dmnunt ns les
surfces gressées et fcltent son évcuton.

L mse en couleur : Progressvement le mur est recouvert de


motfs trcés en nor sur le fond brun rouge. Ensute on remplt
de nor certns espces et de blnc certns utres.
Le remplssge nor se ft vec le même cllou nor.
Pr contre, les espces trtés en blnc le sont grâce & l’emplo
d’une perre blnche (slcte nturel de mgnésum = tlc) que
les femmes frottent vec un mouvement de v-et-vent ou un
mouvement crculre sur l’endut encore humde.
Avnt que l’ensemble du décor ne sot sec, les femmes polssent
121
l surfce & l perre dure pour ‘serrer’ l’endut.

L protecton des pentures pr verns :


L’eu de décocton des cosses
de neDreD est spergée & l’de d’un
bl u mur comme flm protecteur.

L’endut des pentures : On met & cure dns un grnd chudron


les cosses de neDreD. L terre pour l confecton de l’endut est
trvllée vec l db pour l’écrser. On joute ensute du goudron
chud et l’eu de neDreD. Le mélnge se ft vec les peds.
Ensute les femmes utlsent ce mélnge pour endure le mur
à l mn. Le lssge fnl se ft vec une perre dure.
Les femmes frottent sur l’endut frs du cllou blnc (du tlc)
qu consttue un fond pour le décor. C’est donc sur une surfce
totlement blnche, lsse et bsorbnte que le décor se fer.
On lsse sécher ce fond blnc pendnt deux ou tros jours
vnt d’y mettre les motfs en nor.

Trçge et remplssge des motfs : Les femmes trcent mntennt les motfs vec un
pnceu et c’est vec un chffon trempé dns le goudron qu’on exécute les sgnes.

122
Une fos que tout est sec, l reste à fre l touche fnle qu consste à mperméblser le
mur vec le jus de coques de néré qu bout dns le chudron pendnt pluseurs heures.
Cel donne un lqude vsqueux de couleur brunâtre (comprble u verns).
Ce jus est spergé à l'de d'un bl à pluseurs reprses sur le mur pour consolder le
crépssge vec s penture.
123
5.8 Alments

zG nr byIegK bnL


pet!t m!l (120 jours) m!l hât!f (60 jours) pet!t sorgho gr!s sorgho blnc
récolte : nov. - déc. ju!llet - oût novembre – décembre récolte : nov. - déc

k-mMlg (krg) dtoogo mu kmnG


sorgho rouge sorgho gr!s r!z mïs
septembre - octobre novembre – décembre récolte : oct. - nov. sept. - oct.

sOm sInk-mILk sInk-bML busre


po!s de terre rch!des (4 mo!s) rch!des (2 mo!s) !gnme
récolte : sept. - oct. oct. -nov. sept. - oct. novembre - déc.

nnugl pG'Gs tG yKk


pttes douces fb!rm (frfr pottoes) hr!cots courge (cucurb!t peppo)
récolte : sept. - oct. sept. - oct. octobre - novembre septembre - octobre

smbolle kMnnG kMntJ kmntM


courge uberg!ne(Luff cyl.) uberg!ne tomte
récolte : oût - sept. oût - sept. septembre - octobre oût - septembre

124
nnzO' m'n btK bemto
p!ment gombo ose!lle (dh) feu!lles de hr!cots
récolte : sept.- oct. ju!llet - oût ju!n – novembre ju!n - sept

sK'KrK trmnInnK t'm yOun km


sésmes chmp!gnons kr!té no!x de kr!té beurre de kr!té
récolte : octobre - novembre ju!n – oût m! - ju!llet m!- ju!llet

sPnsb r to'ogo tI pus


r!s!ns ju!n prun!er no!r fru!t sec du bobb ncrde, (pomme cjou) tmr!n
(Lnne m!croc.) (v!tex don!n) ju!n jnv!er - mrs févr!er – mrs

kInkm mngo boofrG gJ'JrG dMorK


f!gues mngue ppye no!x de col néré
récolte : vr!l -ju!n févr!er - m! nov. - déc. mrs – vr!l mrs - vr!l

m's koos kInkr benyM


glettes gâteux gâteux be!gnet de hr!cots

sgbK bIerG nInnK


tô bou!ll!e de m!l v!nde

125
soumbl

pment

sorgho rouge

posson séché nox de col

pos de terre gngembre

tmrn
“bscuts” d’rchdes 126
Glossre

nnkrG équvlent le plus


snguler / plurel proche en frnçs

*sb / *sddm l'oncle mternel

b*rJ / b* le grener
bg / bgb le devn
bg-b_gr le clent qu consulte le devn
bkolgo les outls de trvl du devn
bkolgo l'utel du devn
bkol-doore bâton fourchu du devn
bgrJ / bg l’utel des ncêtres (fétche)
byg / bys+ le fossoyeur
b / k^m l'enfnt
bdnb^rs+ les décortons sur les murs
b^gr^ l dvnton, l consultton
b^'^ l cse à tot plt
buur le cln

d*n / ddm le responsble, le proprétre


d*'] / d*'s+ l cusne
dpoore b^b l'est
dsJ / ds++b le beu-frère (frère de l femme)
dtjnne / dtjm l cse vec tot en plle
dy_ / dy^^s+ le fls
de-y*'] / de-y*'s+ l cse de rtes
deo / deto l chmbre, l cse
deo d*n le responsble de l cse
dJJm / dJJmddm les beux prents
dJJm-b_r le beu-père
dJJm-p^k l belle-mère
d^gJ-mke l coutume

g*l+]^ l trnsgresson

js^^rg l douche
jy / jns le corps

k* prer, nvoquer
k*bJ scrfer
k*bg^ le scrfce
k*'g l prère
127
kIem / kIemddm frère/soeur îné(e)
k+'+m / k+'+mddm le défunt
k\m l mort, le mort
kurgo le plet de fer du devn
k_lk*'rg / k_lk*'rs+ l'esprt muvs, le démon
k_luko / k_lugro le pondor

m / mddm l mère
mlg^ l réprton
mb / mbs frère/soeur mternel
ml]^ les coutumes
m m l'utel pour une ncêtre fémnne
mdo l brousse
m s^ l'utel pour un ncêtre mâle

n'm l cheffere, le règne


n'm dd]^ le fétche du chef
nb / n'ddm le chef du vllge
nndenne l cour pour le bétl
nnkrJ lngue prlée pr les nnk*rs+
nnk*rs+ l'ethne nnk*rs+
nnk^r]^ le pys nnk*rs+

p^g / p^gb l'épouse


p^k / p^gs+ l femme
p^sJ p^s++b l belle-soeur (soeur du mr)
p^y_ / p^y^^s+ l flle
p_gr / p_gr+b l soeur du père, l tnte

sg l plue
sd*n le responsble de l plue
sm*nnJ le chmp utour de l mson
ssg / ss+ l perre plte
sIyk l crécelle du devn
sjnsrgo / sjnsto l'esprt vec l'r humn, le 'géne'
ssgo / ss l'nterdt
s+ / s++s+ l'âme, l'esprt
s+ / s+++s+ l'écureul
s+r / s+rb le mr
sdo / sdor^ le prent mternel
s^ / s^ddm le père
s^b / s^bs frère/soeur pternel

t* / t*p frère ou soeur du sexe opposé


128
t*mpugre le ts d'ordures
t*nt*nne l corne de cobe
tInd*n / tInd*nddm le chef de terre
tIng*nnJ / tIng*n l'utel de l terre
tI] le terre

v'm le chmp
v'm bgrJ l’utel u chmp
v^m l ve
v^p les vvnts

w* nm couper les peds (pour mrquer les nmux)


weel]^ l terre des ncêtres
wInnJ le deu-cel
wIng*nnJ le frmment (l peu du cel)
wIntule le solel
w_ le sc du devn
w_ntJJ] le solel (l terre de deu)

yb / ybddm l'ncêtre


y] l'entrée de l concesson
yd*n le chef de fmlle
yre / yJ l concesson, l mson
yrddm les gens de l mson, l fmlle
yzuo / yzuuddm le lgnge
y+bg / y+bs+ frère/soeur cdet(te)
y++] / y++ns+ les grnds-prents
les petts-enfnts
y^'^l_m l prenté

z*ndrJ l cour extéreure


z*ndrJ b^b l'ouest
zInsk / zInsgs+ l courette ntéreure
zd]-kI]^ le grnd poulller
zd]^ / zdnn^ l'br pour les nmux

129
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130
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1975 « Les langues Oti-Volta (étude comparative d’un groupe de langues
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1909 « Le Pays Mossi », Paris : Larousse.
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1993 « Textes anciens sur le Burkina : Découvertes du Burkina », Tome 1 (SEPIA –
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2003 « Objets traditionnels et objets modernes, (550 noms d’objets) »,
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2004 « Lexique ninkãrɛ - français, (3 700 enregistrements) », SIL, 148 p.
2007 « De la phonologie à l'orthographe », Cahiers de Recherches
Linguistiques SIL, Nr. 10, 130 p.
2008 « Esquisse grammaticale du ninkãrɛ au Burkina Faso », Cahiers de
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1994 « So lebten sie zur Zeit der Sklaverei », Tessloff.
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1958 « Shall we use the word 'Gurunsi' ? », dans Africa 28, 2, p. 123-125.
1961 « Les notions du dieu-ciel chez quelques tribus voltaïques », dans
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1964 « Divination chez les kasena en Haute-Volta », dans Notes africaines
No. 102, p. 58-61.
1983 « Feldnotizen von den Nankanse in Obervolta », dans
Voelkerkunde Hamburg, Band 13, p.15-49.
131
Conclusion

Nous avons fait ces recherches ethnographiques avec un grand plaisir. Evidemment les sujets
différents touchés dans cette brève description sont importants pour notre compréhension de
la culture des gens avec lesquels nous vivons et lesquels nous sommes venus servir en les
aidant à développer l'écriture de leur langue. Toutes les photos dans ce document ont été
prises par nous-mêmes entre 1996 et 2003.
Nous sommes conscients des limites de notre travail.

Urs et Idda avec les habits traditionnels reçus des Ninkãrsɩ


en novembre 2006

132
Table des matières
Sommaire 1
0. Introduction 2
0.1 Survol sur le peuple ninkãrsɩ et cartes de la région 2

1. Traces de l’histoire des Ninkãrsɩ 9


1.1 Mythe de l’origine du monde 9
1.2 Origine des ninkãrsɩ 10
1.3 Luttes après leur installation 12
1.4 Légendes de fondation 15
1.4.1 La fondation de Guélwongo 15
1.4.2 La chefferie de Konkoa 16
1.4.3 La fondation de Ziou 17
1.5 D’où vient le mot « gourounsi » ? 20
1.6 L’esclavage 21
1.7 La domination française 25
2. La perception du monde 28
2.1 La notion du temps 28
2.2 La notion de l'espace 30
2.3 La notion de Dieu 32
2.4 Les êtres humains 33
2.5 Les puissances intermédiaires 33
3. Aspects de la religion 34
3.1 Des éléments de la religion 34
3.2 Les ancêtres 37
3.2.1 Les ancêtres mâles 37
3.2.2 Les ancêtres féminins 38
3.2.3 Le culte aux ancêtres et leur intervention 39
3.2.4 Conclusion 39
3.3 La divination 41
3.3.1 Le devin et la divination 41
3.3.2 Les procédures d’une séance de divination 43
3.3.3 Les outils de travail du devin 44
3.4 La prière 48
3.5 « Tabou et totem » ou les interdits 50
3.5.1 Les interdits du groupe 50
3.5.2 Les interdits alimentaires 52
3.6 La mort et les funérailles 54
133
3.6.1 La mort 54
3.6.2 Les funérailles 55
3.7 Comparaison entre religion traditionnelle et le christianisme 60
3.7.1 La RT est centrée vers l’être humain 60
3.7.2 La perception de l’homme et du péchée diffère entre la RT est le CH 60
3.7.3 La compréhension du salut diffère entre la RT et la Bible 61
4. Aspects sociaux et aspects politiques 65
4.1 La maison et la famille ninkãrsɩ 65
4.2 Le mariage 73
4.3 Les marques de scarification 75
4.4 La structure sociale et politique 79
4.4.1 Le système de famille 79
4.4.2 Aperçu du système de parenté 82
4.4.3 Le système politique 86
4.4.4 Le chef du village naba 87
4.4.5 Le chef aîné et les chefs de village 88
4.4.6 L’histoire des chefs du territoire de Zecco 93
4.4.7 Le chef de terre tẽndãana 99
5. Eléments de la culture matérielle des ninkãrsɩ 102
5.1 Poterie 103
5.2 Objets en bois et calebasses 105
5.3 Objets tissés et objets en cuir 106
5.4 Objets en fer et armes 108
5.5 Vêtements et bijoux 110
5.6 Instruments de musique 113
5.7 Habitat 115
5.8 Aliments 124

Glossaire 127
Bibliographie 130
Conclusion 132

Table des matières 133


Publications en langue ninkãrɛ 135

134
Tous ces documents peuvent être
téléchargés en format PDF depuis le
Site : www.Kassena-Ninkarse.org
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