Compta Agri MAROC

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ISSN:2658-8455

Volume 4, Issue 6-1 (2023), pp. 572-589.


© Authors: CC BY-NC-ND

Normes comptables agricoles des actifs biologiques au MAROC :


Etude comparative des normes comptables internationales

Agricultural accounting standards for biological assets in


Morocco: comparative study of international accounting
standards

Sallah DINAR, (Doctorant en Économie et Gestion)


Faculté d’économie et de gestion Kenitra
Université Ibn Tofail, Kenitra-Maroc
Laboratoire de L’Économie et Management des Organisations « LEMO »

Cheklekbire MALAININE, (Professeur universitaire)


Faculté d’économie et de gestion Kenitra
Université Ibn Tofail, Kenitra-Maroc
Laboratoire de L’Économie et Management des Organisations « LEMO»

Faculté d’économie et de gestion Kenitra


Campus universitaire
Université Ibn Tofail, Kenitra
Adresse de correspondance :
Pays (ville) -Maroc
Code postal : 14000
Téléphone +212 5 37 32 92 18
Les auteurs n'ont pas connaissance de quelconque financement qui
Déclaration de divulgation :
pourrait affecter l'objectivité de cette étude.
Conflit d’intérêts : Les auteurs ne signalent aucun conflit d'intérêts.
DINAR, S., & MALAININE, C. (2023). Normes comptables
agricoles des actifs biologiques au MAROC : Etude comparative des
Citer cet article normes comptables internationales. International Journal of
Accounting, Finance, Auditing, Management and Economics, 4(6-1),
572-589. https://doi.org/10.5281/zenodo.10440040

Cet article est publié en open Access sous licence


Licence
CC BY-NC-ND

Received: November 24, 2023 Accepted: December 26, 2023

International Journal of Accounting, Finance, Auditing, Management and Economics - IJAFAME


ISSN: 2658-8455
Volume 4, Issue 6-1 (2023)

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Sallah DINAR, & CHEKLEKBIRE MALAININE. Normes comptables agricoles des actifs biologiques au Maroc : Etude
comparative des normes comptables internationales

Normes comptables agricoles des actifs biologiques au Maroc : Etude


comparative des normes comptables internationales

Résumé :
Les normes comptables agricoles revêtent une importance cruciale dans le secteur financier, offrant des cadres
réglementaires essentiels pour la comptabilisation des actifs biologiques. Cet article se penche sur le contexte
marocain, examinant de manière comparative les normes comptables internationales relatives aux actifs
biologiques avec celles en vigueur au Maroc. L'évolution rapide du secteur agricole au Maroc, notamment la
diversification des cultures et l'élevage, souligne la nécessité d'une harmonisation adéquate avec les normes
internationales. À travers cette analyse, nous chercherons à évaluer les similitudes et les différences entre les
normes comptables internationales et Marocaines, tout en explorant les implications potentielles sur la gestion
comptable des actifs biologiques dans le pays. Ce travail vise à fournir des insights essentiels pour les praticiens
comptables, les décideurs et les chercheurs s'intéressant à la comptabilité agricole dans le contexte marocain.

Mots Clés : Actifs biologiques, Cadre comptable, Comparaison, Normes internationales de comptabilité,
Valorisation.
JEL Classification : M41
Type du papier : Recherche théorique

Abstract:
The accounting standards for agriculture play a crucial role in the financial sector, providing essential regulatory
frameworks for the accounting of biological assets. This article delves into the Moroccan context, comparatively
examining international accounting standards for biological assets with those currently in force in Morocco. The
rapid evolution of the agricultural sector in Morocco, including the diversification of crops and livestock,
emphasizes the need for adequate harmonization with international standards. Through this analysis, we seek to
assess the similarities and differences between international and Moroccan accounting standards, while exploring
potential implications for the accounting management of biological assets in the country. This work aims to
provide essential insights for accounting practitioners, decision-makers, and researchers interested in agricultural
accounting in the Moroccan context.

Keywords: Biological Assets, Accounting Framework, Comparison, International Accounting Standards,


Valuation.
Classification JEL: M41
Paper type: Theoretical Research

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1. Introduction
Les opérations relatives aux actifs agricoles ou bien biologiques (les animaux, ainsi qu'à tous
les biens vivants en général) présentent des caractéristiques particulières. Les animaux se
distinguent par leur croissance, influencée par des facteurs naturels, ce qui peut influencer leur
valeur. De plus, leur rôle dans l'exploitation peut varier, allant de leur préparation pour la
vente à leur utilisation continue comme actifs productifs dans la production laitière ou de
viande. En conséquence, il est parfois nécessaire de les classer soit comme des actifs à long
terme, tels que les immobilisations (comme des plantations ou des animaux reproducteurs),
soit comme des produits courants de l'exploitation (comme des animaux prêts à la vente ou
des cultures sur pied). Selon cette distinction, les opérations associées peuvent être
considérées comme exceptionnelles ou régulières.
La présence d'animaux vivants exige l'application de règles comptables précises pour la
gestion de l'élevage. Bien que les exploitations agricoles présentent des caractéristiques
uniques, il est souhaitable d'ancrer les solutions comptables dans la théorie comptable
traditionnelle. Le premier aspect à clarifier est la manière de les inscrire au bilan, notamment
en choisissant la catégorie comptable à laquelle ils appartiennent, qu'il s'agisse
d'immobilisations ou de stocks (CARLES, 2004). Un deuxième aspect concerne le cycle de
vie des animaux, lorsqu'elle est applicable. Les animaux nés sur l'exploitation ou acquis à un
jeune âge et nourris ultérieurement avec les ressources fourragères de l'exploitation sont
conservés pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, en fonction de leur vocation à
devenir des bovins destinés à la reproduction et au renouvellement du cheptel initial.
Normalement, la valeur de ces animaux augmente à mesure qu'ils grandissent, mais avant
d'atteindre un certain stade, leur destination peut être incertaine, dépendant du marché, de
leurs pertinences, de leur qualité et de leur conformation. Cette incertitude rend plus complexe
la classification, la valorisation et la comptabilisation des actifs biologiques (CARLES, 2004)
aussi bien dans le Code général de normalisation comptable (CNGC) qu’au niveau des
normes comptables internationales (IAS-IFRS)
Nous explorons les différentes typologies d'animaux (Linnaeus, 1758), mettant en lumière la
diversité qui peut caractériser même une seule espèce, comme illustrée par la classification
des bovins en fonction de leur âge et de leur destination et utilisation.
La classification des animaux repose généralement sur la nature de l'élevage et les techniques
employées. Cependant, sur le plan comptable, il est tout aussi crucial de prendre en
considération le rôle de l'animal dans l'exploitation ainsi que sa durée de vie.
De manière générale, deux approches sont envisageables.
La première implique une classification multiple des animaux, les répartissant entre les
stocks, les immobilisations animales en cours et les immobilisations animales produites pour
elle-même. La deuxième approche consiste à regrouper l'ensemble des animaux dans une
seule catégorie de stocks, avec la possibilité de créer diverses sous-catégories.
Au départ, une distinction est établie en trois grandes catégories (Grandin, T. (2005)) : Les
actifs Animales producteurs, tels que les chèvres laitières produisant du lait, les actifs
animaux de négoce, comme cheptels engraissés et les actifs animaux prestataires de service,
comme les chevaux de trait ou les chiens de garde.
Ces espèces d’actifs sont ensuite dispatchés en fonction de l’espèce, l’âge, la destination et
d’autres critères pertinents. Nous nous penchons en particulier sur la première catégorie, à
savoir les animaux producteurs de biens, comme cheptel. Après avoir explicité les
composantes de cette espèce, nous étudions la manière de comptabiliser les opérations
associées à ce troupeau. Une méthode conceptualisée de comptabilisation est présentée,
simplifiant ainsi la gestion des achats, des ventes et des variations d'inventaire sans nécessiter
de multiples écritures comptables.

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Dans le cas où la destination des animaux est le marché, une deuxième famille d’actifs est
concernée, regroupant des animaux destinés à l'engraissement, tels que des vaches
d'engraissement. Ces catégories d’animaux sont nettement élevées en vue de leur
commercialisation, ou ils peuvent provenir d'autres familles des actifs, mais changer de
destination, par exemple lorsqu'ils sont réformés, comme une vache en fin de carrière destinée
au marché.
La dernière catégorie englobe les animaux qui fournissent des services tels que le travail, la
reproduction ou la surveillance.
L'approche utilisée pour ces actifs suit le même schéma, débutant par la définition de la
catégorie, puis traitant de l'acquisition de ces animaux, de leur croissance, des variations de
leur valeur, et enfin de leur cession.
Les pratiques comptables concordantes sont différenciées en fonction du moment de leur
réalisation. Ils peuvent être effectués au début d'exercice lors de l'établissement du bilan
d'ouverture, au cours d'exercice lors des achats, des ventes, des naissances et des changements
de catégorie, et enfin à la clôture de l'exercice, lors de l'élaboration du bilan final et du compte
de résultat.

2. Revue de littérature
2.1. La comparaison comme méthode de connaissance
La méthode comparative, selon Leibniz (1903, p. 496), peut être caractérisée comme ‘’
l’activité d’observer, en quoi deux choses coïncident et en quoi elles se différencient de façon
à ce que par la reconnaissance de l’une des deux choses l’autre puisse être reconnue ‘’
comme le souligne Brunswig (1910, p. 62), une observation attentive des entités sous l'angle
spécifique de leurs relations mutuelles. ‘’ les observer attentivement sous l’aspect spécifique
de leur relation mutuelle ‘’ Cette notion se traduit également par la présence de variables
communes entre les objets comparés.
D'après Ritter (1997, p. 4), le processus de comparaison s'articule autour de quatre étapes
fondamentales : la perception, la description, la classification et l'élaboration d'hypothèses.
Durant ces phases, le comparateur progresse et régresse entre les étapes, ce qui lui permet de
rectifier et de compléter les connaissances acquises (Ritter, 1997, p. 9).
- La perception, selon Kotler et Dubois (1971), est un processus dynamique où
l'individu sélectionne, organise et interprète des informations externes pour construire une
représentation cohérente du monde. En accord avec Gibson (1950), cette définition met en
avant le rôle actif de l'individu dans le processus perceptuel. Les stimuli captés par les organes
sensoriels subissent une transformation, créant une représentation subjective de la réalité. Les
idées de Gibson, notamment l'« écologie visuelle », enrichissent cette perspective en
soulignant l'interaction constante entre l'individu et son environnement perceptuel. Selon
Ritter (1997), la perception est un processus de construction de la réalité, mais la dépendance
du sujet comparateur rend difficile l'objectivité totale. Les travaux de Brunswig (1910) sur la
comparaison comme méthode de connaissance complètent cette notion en soulignant les
ajustements continus opérés par le comparateur tout au long du processus comparatif.
- La description, comme exposé par Ritter (1997, p. 4, p. 7 et p. 6), représente le
produit final de la perception, formé à la suite de son processus. Il s'agit d'une sélection filtrée
de la perception à travers des critères spécifiques. Ce processus de description est caractérisé
par le tertium comparationis, défini comme un référentiel émergeant par habitude, par
détermination, ou par un accord explicite, selon les travaux de Schenk et Krause (2001, col.
677).Dans cette perspective, les contributions de Gibson (1950) à la compréhension de la
perception, notamment son concept d'« écologie visuelle », apportent une dimension
importante à la description en soulignant l'interaction dynamique entre l'individu et son
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environnement perceptuel. De plus, les travaux de Brunswig (1910) sur la comparaison


comme méthode de connaissance peuvent également être intégrés, accentuant le rôle de
l'ajustement continu du comparateur dans le processus descriptif.
- La classification, selon Nobes (1992, p. 32) et Ancel (1969, p. 214), consiste à
structurer les données perçues et décrites de manière plus complexe qu'une simple approche
comparative. Cette démarche nécessite l'utilisation de préconceptions, de jugements et
d'estimations afin de réduire la masse d'informations aux seuls points communs ou aux
différences majeures entre les objets comparés. Cette méthodologie, comme l'expliquent
Ritter (1997, p. 6-7) et Kalleberg (1966, p. 75), facilite la description d'objets complexes. Il
est essentiel de souligner que la classification est étroitement liée à l'objectif spécifique de la
comparaison, comme le met en lumière Berting (1982, p. 12)., Brunswig (1910) sur la
comparaison en tant que méthode de connaissance, Schenk et Krause (2001) sur le tertium
comparationis, et Gibson (1950) sur l'« écologie visuelle », enrichit considérablement notre
compréhension du rôle de la classification dans les processus de perception, de description et
de comparaison. Ces apports théoriques élargissent la portée conceptuelle de la classification
en mettant en relief son interconnexion avec d'autres éléments clés du processus cognitif,
offrant ainsi une vision plus holistique de la façon dont les individus structurent et
comprennent le monde qui les entoure.
2.2. Les méthodes de comparaison
Notre travail, focalisée sur la comparaison de deux dispositifs comptables distincts, s'appuie
sur la méthodologie du droit comparé, considérant le concept de dispositif comptable similaire
au droit comptable d'un pays. Dans ce contexte, diverses méthodes de comparaison, évoquées
par B. Jaluzot (2005), se distinguent :
- L'approche descriptive : Limitée à l'étude de la loi, cette méthode a été écartée en
raison de sa portée restreinte, comme l'ont également souligné d'autres auteurs tels que P.
Legrand (1996).
- L'approche évolutionniste : Inspirée des théories darwinistes, elle a été abandonnée
en raison de la reconnaissance que les sociétés évoluent de manière distincte, conformément
aux travaux de E. Tylor (1871) sur le relativisme culturel.
- L'approche conceptuelle : Succédant à l'approche descriptive, elle se concentre sur
l'étude de notions ou d'institutions de systèmes différents. Bien qu'amplement utilisée, cette
approche présente des inconvénients liés à d'éventuelles fausses correspondances entre les
notions, comme noté par R. Pound (1909).
- L'approche fonctionnelle : Le comparatiste, selon les observations de M. Derathé
(1969), analyse la fonction occupée par la norme et sa capacité à remplir son rôle. Cette
méthode explore les institutions, leurs rôles et leurs objectifs.
- L'approche factuelle : Visant à généraliser des éléments identiques liés à des
situations concrètes, cette approche est parfois considérée comme une extension de l'approche
fonctionnelle, une idée partagée par A. Lalande (1928).
- L'approche contextualiste ou culturelle : Étudiant le droit en tenant compte de
facteurs environnementaux, cette approche, préconisée par F. Bartolus (1314-1357), vise à
rendre compte de la complexité du phénomène juridique en dépassant une approche exclusive
basée uniquement sur les textes.

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3. Distinction Entre les Immobilisations Corporelles et les Stocks dans le


Dispositif Comptable Marocain
Le dispositif comptable marocain (CGNC) établit une distinction claire entre les
immobilisations corporelles et les stocks. Les immobilisations corporelles sont des actifs à
moyen et long terme destinés à l'utilisation dans la production, la prestation de services, la
location ou des fins administratives. En revanche, les stocks sont des actifs courants conçus
pour être vendus dans le cadre de l'activité normale de l'entreprise. Cette distinction est
essentielle en comptabilité en raison des différences dans leur gestion, évaluation et
comptabilisation. Le respect de cette distinction garantit des informations financières précises
et transparentes, essentielles pour les parties prenantes telles que les investisseurs, les
créanciers et la direction des entreprises au Maroc.
Incontestablement, Le CNGC établit une distinction nette entre les immobilisations et les
stocks. Cependant, la spécificité des actifs biologiques (biens vivants) n’est pas prise en
compte dans le fonctionnement des comptes du plan comptable. Ces derniers sont souvent
abondants et peuvent être régulièrement renouvelés. Prenez par exemple les animaux
producteurs, comme les vaches. Elles représentent une ressource naturelle précieuse pour
l'entreprise, qu'il s'agisse de les considérer comme des appareils producteurs du lait ou comme
de jeunes animaux destinés à la chair. En même temps, elles sont aussi des out put, que ce soit
en termes de la quantité de viande qu'elles fournissent lors de leur réforme, ou du fait qu'il
existe toujours une demande pour cette viande issue des animaux réformés.
Pour normaliser la comptabilisation de ces actifs vivants, les instances marocaines (CNC), ont
commencé à penser à un cadre comptable spécifique pour le secteur agricole en lancement
d’un plan comptable pour les coopératives et les Office Régionaux de Mise en Valeur
Agricole (ORMVA), il a été considéré comme un pas en avant pour améliorer le traitement
comptable des opérateurs agricole.
3.1. Synthèse des Pratiques Comptables Adoptées par les Entreprises agricole
nationale
Chaque entreprise adopte ses propres pratiques en matière de classification, comptabilisation
et évaluation des actifs biologiques, en l’absence de normes comptables spécifiques régissant
la comptabilisation de ces actifs. Cela conduit à une diversité de pratiques comptables d'une
entreprise à l'autre, ce qui pose des défis en termes de comparaison spatiale et temporelle
entre les entreprises, notamment dans le cadre du Plan Comptable Agricole.
Pour illustrer ces dissemblances dans la comptabilisation des actifs vivants agricoles,
observons un aperçu de ces variations, en nous basant sur les pratiques observées au sein de
certaines entreprises à vocation agricole. Il est évident que ce domaine présente une grande
variété de pratiques en ce qui concerne la comptabilisation et la présentation de l'information
financière.
Dans ce contexte, les actifs biologiques productifs peuvent être classés soit en stocks, soit en
immobilisations, avec ou sans comptabilisation de dotations aux amortissements. En ce qui
concerne les actifs biologiques productifs, de nombreux comptables ont entièrement écarté
des principes comptables traditionnels.
La standardisation et la normalisation des pratiques comptables de valorisation et de
présentation des états de synthèse dans le secteur agricole pourraient donc être bénéfiques
pour l'ensemble de l'industrie. Car l'adoption de normes de présentation de l'information offre
des avantages concrets, notamment une présentation plus objective et fiable du résultat des
activités des entreprises, ainsi que l’éventualité de comparer ces résultats avec ceux d'autres
exploitations agricoles.
Un résumé des pratiques comptables utilisées par certaines entreprises marocaines révèle
plusieurs tendances et spécificités :
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- Classification des Biens Vivants


Dans certaines entreprises marocaines, il est courant de classer les animaux reproducteurs et
les plantations pérennes sous la catégorie "autres immobilisations corporelles". Cependant,
cette classification ne reflète pas toujours la nature spécifique de ces actifs, ce qui peut rendre
difficile le suivi des opérations agricoles, et la connaissance de la catégorie d’espèces
comptabilisées.
- Comptabilisation des Opérations Agricoles
Les entreprises marocaines font face à un défi en ce qui concerne la comptabilisation des
opérations agricoles. Le compte de stock prévu dans le cadre du plan comptable ne permet pas
toujours de rendre compte de manière précise des mouvements comptables associés aux
activités agricoles. Cela soulève la nécessité de revoir les pratiques comptables pour mieux
refléter la réalité des opérations agricoles pour donner une image claire et précises des
informations financières.
- Réflexions pour une Meilleure Comptabilisation
Les entreprises au Maroc pourraient bénéficier de la création d’une architecture de comptes
spécifiques répartis en catégorie homogène, appelées classes spécifiques pour la branche
d’agriculture, contenant une classe dédiée pour les biens vivants, tels que les animaux
reproducteurs, ainsi que pour les plantations pérennes. Cela permettrait une comptabilisation
plus précise des opérations liées à ces actifs tout en respectant les normes comptables en
vigueur (CGNC).
En résumé, certaines entreprises marocaines rencontrent des défis en ce qui concerne la
comptabilisation des biens vivants et des opérations agricoles en raison de la classification
actuelle et des comptes prévus dans le plan comptable. Il peut s’avérer avantageux de revoir
ces pratiques comptables et les comparer avec les normes internationales pour mieux classer,
évaluer et comptabiliser ces actifs biologiques.
3.2. Les méthodes employées à l'échelle internationale
Nous observerons dans l'ordre l’agora de la comptabilité en France, la comptabilité agricole
en Belgique, le système de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA), ainsi que celle des normes comptables internationales (IAS).
3.2.1. Le dispositif de la comptabilité agricole en France
En ce qui concerne la terminologie comptable des actifs biologiques agricoles, les concepteurs
du plan comptable agricole français ont établi une distinction majeure entre deux grandes
catégories : la famille des animaux et la famille des végétaux.
3.2.1.1. La catégorie des actifs liée aux animaux
La catégorie des actifs liée aux animaux a été scindée en trois catégories principales, selon
Philippe Salvetti (2007) :
• La catégorie des animaux producteurs de biens, ce qui signifie qu'ils génèrent des produits
tels que le lait ou de jeunes animaux.
• La catégorie des animaux affectés à la vente.
• La catégorie des animaux producteurs de services.
À propos de la catégorie des végétaux, elle englobe deux grandes familles distinctes : les
plantations activées c’est-à-dire des plantations pérennes et les plantations non immobilisées
ou bien circulantes. Dans les sections suivantes, nous exposerons l'approche comptable

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recommandée par le plan comptable agricole français pour chaque espèce au sein de ces deux
familles de biens vivants agricoles.
- Catégorie des animaux producteurs de biens ; englobent des actifs qui génèrent des
produits tels que le lait ou de jeunes animaux, comme les vaches laitières, les brebis mères, les
chèvres, etc. Ils se caractérisent par une durée de vie supérieure à deux ans, comme indiqué
par Carles (2004). Il est important de noter que ce critère de longévité conduit à exclure les
catégories d’actifs vivants de petites espèces tels que les poules pondeuses ou d'autres
volailles, qui ont une durée de vie productive relativement courte.
Il existe deux modalités de traitement des animaux reproducteurs dans les pratiques
comptables adoptées par le plan comptable Français conformément à Carles (2004) :
Modalité de traitement classique : Cette approche assimile les animaux reproducteurs aux
immobilisations corporelles, les rayonnants en dehors des biens vivants agricoles.
Modalité dite simplifiée : Cette méthode mérite une analyse approfondie. Selon cette
approche : Au cours de l'exercice, les achats et les ventes d'animaux reproducteurs adultes
sont traités comme des stocks. Ils sont enregistrés dans les comptes de gestion des classes 6 et
7, similaires à d'autres stocks tels que les approvisionnements ou les produits. Les variations
d'inventaire sont traitées comme des variations de stocks entre le début et la fin de l'exercice,
influençant les comptes de produits et de charges.
Pour le bilan, cette approche privilégie la classification en tant qu'immobilisations animales
(classe 2), que ce soient les animaux reproducteurs adultes ou les futurs reproducteurs, comme
les jeunes visent au renouvellement, conformément à la description de Carles (2004).
- Catégorie des animaux destinés au marché, en particulier les animaux de petites
espèces et les jeunes animaux des grandes espèces prévus pour la vente. Deux catégories
comptables distinctes sont établies en fonction de la durée du cycle de production associé.
Les animaux ayant un cycle de production long (c'est-à-dire, un cycle de fabrication dépassant
deux ans dans l'entreprise) ainsi que les animaux des grandes espèces dont l'objectif final est
incertain sont classés dans les comptes de stocks en tant qu'animaux à cycle long, en mettant
en avant leur destination pour la vente.
D'un autre côté, les animaux destinés à être vendus avec une durée de production moins de
deux ans. Bien qu'ils ne soient pas initialement destinés à la vente, comme c'est le cas des
poules pondeuses ou des lapins mères, ils sont tout de même classés en tant qu’animaux
circulants (actifs circulant) dans les stocks.
- Catégorie des animaux producteurs de services. Cette catégorie comprend un large
éventail d'animaux, car ils sont capables de fournir une diversité de services. Cela englobe des
animaux de trait, de course, de selle, de garde, et d'autres types d'animaux. Ces animaux ont la
capacité de rester dans l'entreprise sur une longue période pour fournir des services. En raison
de leur présence durable, ils sont considérés comme des actifs immobilisés. Par conséquent,
les mécanismes de comptabilisation qui s'appliquent à eux sont les mêmes que celles utilisées
pour les immobilisations corporelles traditionnelles.
3.2.1.2. La catégorie des actifs végétaux
Les pratiques comptables afférentes aux plantations sont définies par le plan comptable
agricole français comme suit :
Conformément aux directives de Salvetti (2007), Les plantations pérennes comprennent les
cultures destinées à rester en place généralement pendant plusieurs années, comme les vignes
et les vergers. Elles sont classées soit en tant qu'immobilisations corporelles en cours tant
qu'elles ne produisent pas un volume de production minimal, soit en tant qu'immobilisations
corporelles lorsqu'elles sont en pleine production
Conformément aux directives du Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation (2017), les
végétaux qui font partie intégrante du cycle d'exploitation de l'entreprise agricole et sont

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exclusivement destinés à être vendus à la fin d'un processus de production sont considérés
comme stocks des produits finis ou bien des en cours sous forme des plantations non
immobilisées.
On distingue entre les plantes pérennes, qui sont destinées à être récoltées à la fin d'un cycle
de production d'une durée supérieure à deux ans, et les plantes circulantes, qui sont destinées
à être récoltées à la fin d'un cycle de production inférieur ou égal à deux ans.
3.2.1.3. Examen critique des deux catégories en France
Biens que l’analyse et le traitement comptable pour la famille des végétaux et les animaux
fournissant des services ne semble pas soulever de problèmes particuliers, la situation diffère
en ce qui concerne le traitement recommandé pour classer les animaux producteurs de biens et
ceux destinés à la vente dans les comptes annuels du bilan.
Tableau n°1 : Examen critique des deux catégories (Simplifiée et Classique)
Méthodes Simplifiée Classique
Traitant les animaux de manière plus uniforme Traite les animaux reproducteurs de la
Les achats et les ventes d'animaux même manière que les immobilisations
reproducteurs adultes sont traités comme des corporelles.
Traitement stocks. Les variations d'inventaire sont traitées Un actif animal jeune peut changer de
comptable de comme des variations de stocks entre le début catégorie comptable plusieurs fois au cours
l’actif et la fin de l'exercice, influençant les comptes de son cycle de vie (stock puis
biologique de produits et de charges. immobilisation en cours ensuite
immobilisations corporelles en revenant
comme stock)
- Réduisant le nombre d'écritures
comptables nécessaires aux traitements
des animaux Pour le bilan, cette approche privilégie la
- Facilite la lecture du compte de produits et classification en tant qu'immobilisations
charges animales (classe 2), que ce soient les
- La comptabilisation des ventes d'animaux, animaux reproducteurs adultes ou les futurs
Avantages
en les regroupant de manière plus reproducteurs, comme les jeunes visent au
homogène dans le résultat courant. Cela renouvellement, conformément à la
peut rendre l'analyse financière de description de Carles (2004).
l'entreprise plus transparente et plus facile
à interpréter.
Comporte un inconvénient important lorsque
la variation de stock joue un rôle significatif
dans la formation du résultat, la valeur unitaire
des animaux dans le stock final est supérieure Cette transition d'une catégorie comptable
à celle du stock initial, ce qui signifie que le à une autre entraîne plusieurs écritures
résultat inclut un profit d'inflation non encore comptables : source de complexité et
Limités
réalisé. Cela va à l'encontre du principe de d’asymétrie d’information au niveau de la
prudence comptable (Carles, 2004), comptabilisation des actifs Animales.

Source : Auteur
3.2.2. La position de la comptabilité agricole belge
La comptabilité agricole belge présente une approche spécifique en ce qui concerne la
classification des biens vivants agricoles. Elle repose sur des principes comptables spécifiques
qui diffèrent de ceux de la comptabilité générale. La classification des actifs vivants agricoles
en Belgique est basée sur des critères tels que le cycle de production, la durée de vie, et
l'objectif de l'entreprise agricole.
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En Belgique, les biens vivants agricoles sont généralement classés en trois catégories
principales :
Les biens vivants destinés à la vente : Il s'agit des animaux et des cultures qui sont
spécifiquement élevés ou cultivés en vue de leur vente. Ils sont généralement traités comme
des stocks et sont évalués au coût ou à la valeur nette de réalisation, selon le principe de
prudence.
▪ Les biens vivants à cycle court : Cette catégorie comprend les biens vivants qui ont un
cycle de production court, généralement inférieur à un an. Ils sont également traités comme
des stocks et évalués de la même manière que les biens destinés à la vente.
▪ Les biens vivants à cycle long : Cette catégorie englobe les biens vivants qui ont un cycle
de production plus long, généralement supérieur à un an. Ils sont considérés comme des
immobilisations corporelles et sont évalués au coût, puis dépréciés si leur valeur diminue.
La commission des normes comptables en Belgique a étudié les problématiques liées à la
classification des actifs dans la comptabilité et les comptes annuels. Sa démarche est appuyée
sur le principe énoncé à l'article 15 de la quatrième directive, qui stipule que les éléments du
patrimoine doivent être classés en fonction de leur destination, que ce soit parmi les actifs
immobilisés ou les actifs circulants. Les actifs immobilisés sont définis comme ceux destinés
à contribuer de manière durable à l'activité de l'entreprise.
En effet, la commission a établi une distinction entre les animaux élevés principalement en
vue de leur vente à un stade spécifique de leur développement et les animaux élevés
principalement pour leurs produits. Dans le premier les animaux destinés à la vente sont
traités comme des stocks au niveau de l’actif circulant. Dans le second cas, les animaux de
reproduction sont classés en tant qu'immobilisations corporelles, et leur coût de revient est
amorti progressivement dans le compte des produits et des charges, en prenant en compte, si
nécessaire, la valeur résiduelle.
La commission n'a pas émis de position quant à la notion de courte durée d'utilité des animaux
en tant que biens de production, mais elle propose la considération d'une période d'un an à des
fins de classification dans ce cas. Cette approche vise à apporter une clarification quant à la
classification des actifs en fonction de leur rôle au sein de l'entreprise et à harmoniser la
comptabilité agricole belge avec les principes comptables généraux.
La comptabilité agricole belge tient compte de la nature spécifique des activités agricoles, où
les biens vivants jouent un rôle central. Cette approche permet de mieux refléter la réalité
économique des exploitations agricoles et de fournir des informations financières pertinentes
pour les agriculteurs, les investisseurs et les parties prenantes.
3.2.3. Système OHADA et la distinction entre les immobilisations et les stocks
Le système OHADA (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires)
est une organisation qui vise à harmoniser les lois commerciales et le droit des affaires dans
les pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre. En ce qui concerne la taxinomie des
immobilisations par rapport aux stocks, le système OHADA a également établi des directives
pour les entreprises qui relèvent de sa juridiction.
Conformément au système OHADA, la terminologie des actifs entre les stocks et les
immobilisations est basée sur la notion de durée d’utilisation probable dans l'entreprise. Les
actifs qui sont destinés à être utilisés de manière durable dans l'entreprise sont classés en tant
qu'immobilisations. Ces actifs ont une durée de vie utile prévue au-delà de l'exercice
comptable en cours.
En revanche, les actifs destinés à être vendus, consommés ou convertis en trésorerie dans le
cadre de l'exploitation courante de l'entreprise sont classés en tant que stocks. Les stocks sont
des actifs dont la durée d'utilisation est généralement inférieure à un an et qui sont destinés à
être écoulés dans le cycle d'exploitation normal de l'entreprise.

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Le système OHADA a pour objectif de fournir des directives comptables cohérentes et


harmonisées pour les entreprises de la région, facilitant ainsi la comparabilité des états
financiers et la gestion comptable. Cette classification des actifs en fonction de leur durée
d'utilisation contribue à une meilleure présentation des états financiers conformément aux
normes comptables internationales.
Le plan comptable pour les immobilisations animales : il s'agit d'actifs destinés à être utilisés
de manière durable dans l’entreprise et comprenant les catégories suivantes : Les animaux de
trait, les animaux reproducteurs et les animaux de garde
Ces actifs ne sont pas entièrement consommés dès leur premier usage, et leur durée
d'utilisation prévue est généralement supérieure à un an. Toutefois, des biens de faible valeur
ou à une consommation très rapide peuvent être considérés comme entièrement consommés
au cours de leur mise en service et ne doivent pas être classés parmi les immobilisations. Les
animaux acquis ou élevés en vue de leur commercialisation sont quant à eux considérés
comme faisant partie des stocks.
3.2.4. Situation des normes comptables internationales IAS
- La norme IAS 16
L'objectif de cette norme est de réglementer la manière dont les actifs corporels d'exploitation
sont comptabilisés et évalués sur leur durée de vie. Elle exige que les composants d'un actif
immobilisé soient traités individuellement s'ils ont des durées d'utilité différentes. De plus,
elle autorise l'option de réévaluation des actifs comme une alternative à la méthode du coût
historique.
La norme IAS 16 est applicable à tous les actifs corporels d'exploitation, à l'exception des
catégories suivantes :
▪ Les actifs biologiques liés à l'activité agricole (pour lesquels la norme IAS 41
"Agriculture" s'applique).
▪ Les droits miniers, la prospection et l'extraction de minerais, de pétrole, de gaz naturel et
d'autres ressources similaires non renouvelables (ceux-ci relèveront de la future norme
"Industries extractives").
Cependant, la norme IAS 16 s'applique aux actifs corporels utilisés pour le développement ou
la maintenance des activités ou des actifs mentionnés ci-dessus, à condition qu'ils soient
distincts de ces activités ou actifs.
Les critères de comptabilisation selon la norme IAS 16 sont les suivants :
Une immobilisation corporelle doit être comptabilisée en tant qu'actif si les deux conditions
générales de reconnaissance des actifs sont satisfaites :
▪ Il est probable que l'entité bénéficiera des avantages économiques futurs associés à cet
actif.
▪ Le coût de l'actif, ou sa juste valeur s'il est réévalué, peut-être mesuré de manière fiable.
Pour les biens de faible valeur, il est possible de les regrouper en fonction de leur nature
homogène et de les traiter de manière globale (par exemple, le mobilier de bureau).
- La norme IAS 2
La norme IAS 02 traite de la valorisation des actifs destinés à être vendus dans le cours
normal de l'activité. Elle établit des directives concernant les coûts à inclure dans les stocks,
les coûts à comptabiliser en charges, l'évaluation des provisions liées aux stocks, et les
méthodes de valorisation des stocks. Son objectif est de garantir que les entreprises ne
surévaluent pas leurs stocks pour améliorer leurs résultats financiers ni ne les sous-évaluent
pour constituer des réserves.

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La norme IAS 02 s'applique aux stocks, qu'elle définit comme des actifs destinés à être
vendus dans le cours normal de l'activité et qui peuvent se présenter sous forme de produits en
cours de production ou de matières premières et fournitures devant être consommées dans le
processus de production. Elle ne s'applique pas aux actifs suivants :
▪ Les stocks en cours de production dans le cadre de contrats de construction (traités selon la
norme IAS 11).
▪ Les instruments financiers (régis par la norme IAS 39).
▪ Les pièces de rechange et les stocks de sécurité utilisés sur une période de plus d'un an et
devant être immobilisés (conformément à la norme IAS 16).
▪ Les actifs biologiques (réglementés par la norme IAS 41).
Dans le contexte de l'harmonisation des dispositions du plan comptable général français avec
l'adoption des normes internationales, le Comité de la réglementation comptable a adopté une
définition similaire de l'immobilisation. Ainsi, le règlement n°2004-06 du 23 novembre 2004,
portant sur la définition, la comptabilisation et l'évaluation des actifs, précise dans son article
211-1 que l'immobilisation corporelle est un actif physique détenu dans le but d'être utilisé
dans la production ou la fourniture de biens ou de services, d'être loué à des tiers, ou à des fins
de gestion interne, et dont l'entité prévoit qu'il sera utilisé au-delà de l'exercice en cours.
- La norme IAS 41
Un actif biologique doit être évalué lors de la comptabilisation initiale, et à chaque date de
clôture, à sa juste valeur diminuée des coûts estimés jusqu’au point de vente. Ces derniers
sont constitués par les commissions aux intermédiaires et aux négociants, par les montants
prélevés par les agences Réglementaires ou les Bourses de matières premières, ainsi que par
les droits et taxes de transfert.
La production agricole récoltée à partir des actifs biologiques d’une entreprise doit être
évaluée à sa juste valeur diminuée des coûts estimés jusqu’au point de vente, au moment de la
récolte. Cette évaluation correspond au coût à cette date selon la Norme IAS 2 « Stocks ».
Le transport et les autres coûts nécessaires à la mise des actifs sur le marché sont exclus des
coûts estimés jusqu’au point de vente, car ils sont déjà intégrés dans le calcul de la juste
valeur. En effet, celle-ci est égale à la valeur de marché, moins les coûts de transport et autres
coûts nécessaires à la mise sur le marché des actifs. La Norme IAS 41 présume qu’il est
toujours possible de déterminer la juste valeur d’un actif biologique de façon fiable. Cette
présomption peut être réfutée lors de la comptabilisation initiale. Dans ce cas, le coût amorti
se substitue à la juste valeur.

4. Les postulats de valorisations des actifs biologiques au Maroc et à


l’international
4.1. Les mesures du CGNC relatives à la valorisation des actifs biologiques
agricoles
Les dispositions du Code Général de Normalisation Comptable (CNC) définissent trois
formes de valeur : la valeur d'entrée, la valeur actuelle et la valeur comptable nette.
Valeur d'entrée : La valeur d'entrée d'un élément d'actif représente le coût d'acquisition pour
les biens achetés ou le coût de production pour les biens fabriqués. En d'autres termes, il s'agit
du montant initial déboursé pour acquérir ou produire un actif.
Valeur actuelle : La valeur actuelle d'un élément du patrimoine est une valeur estimée à une
date donnée, basée sur les conditions actuelles du marché et sur l'utilité économique que l'actif
offre à l'entreprise. Cette valeur est sujette à des estimations et des évaluations et reflète la
valeur intrinsèque de l'actif au moment de l'évaluation.

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Valeur comptable nette : La valeur comptable nette, telle qu'elle est inscrite au bilan,
correspond à la valeur d'entrée initiale de l'actif, ajustée le cas échéant pour tenir compte du
principe de prudence et pour la comparer à la valeur actuelle. Cela signifie que la valeur
comptable nette peut être réduite si une dépréciation est nécessaire pour refléter une perte
potentielle de valeur de l'actif.
Ces concepts de valeur sont essentiels en comptabilité pour évaluer les actifs de l'entreprise,
tenir compte des changements de valeur au fil du temps et présenter une image fidèle de la
situation financière de l'entreprise dans ses états financiers. Ils aident à établir la juste valeur
des actifs et à garantir la prudence dans l'évaluation de la valeur des actifs, ce qui est
important pour une comptabilité transparente et précise.
Les défis spécifiques associés à la valorisation des actifs biologiques agricoles, en particulier
en raison de la complexité du calcul du coût de production et des spécificités du secteur
agricole. Le Code Général de Normalisation Comptable (CGNC) prévoit des méthodes
alternatives pour la valorisation des actifs dans des cas exceptionnels où le coût d'achat ou le
coût de production ne peuvent pas être calculés de manière fiable.
Les méthodes alternatives proposées par le CGNC comprennent
Coût d'achat ou de production d'équivalents : La valeur d'entrée peut être déterminée en
utilisant le coût d'achat ou de production constaté ou estimé pour des biens équivalents à une
date aussi proche que possible de la date d'entrée. Cette méthode suppose que des
informations comparables sont disponibles.
Prix de vente estimé sous déduction d'une marge normale : Une autre option est d'utiliser
le prix de vente estimé à la date du bilan, en déduisant une marge normale sur le coût
d'acquisition ou de production. Cela peut être une solution lorsque d'autres méthodes ne sont
pas applicables. Cependant, comme vous l'avez souligné, cela peut être difficile à estimer en
raison de l'absence d'un marché actif pour les biens vivants agricoles et des risques associés à
l'agriculture.
Cependant, le CGNC précise que dans des circonstances exceptionnelles où il devient
impossible de calculer le coût d'achat ou le coût de production, la valeur d'entrée est
déterminée comme suit :
▪ Elle est équivalente au coût d'achat ou au coût de production des biens similaires dans
l'entreprise, constaté ou estimé à une date aussi proche que possible de la date d'entrée.
▪ À défaut de ces données, elle est évaluée en se basant sur le prix de vente estimé à la date
du bilan, avec une déduction d'une marge normale sur le coût d'acquisition ou le coût de
production, comme indiqué dans le Bulletin CNC n° 18 de 1986.
De plus, le CGNC spécifie, dans le titre II de son chapitre II, les méthodes d'évaluation à
appliquer pour chaque poste du bilan lors de l'entrée, de l'inventaire, et de l'arrêté des
comptes. Néanmoins, les opérations agricoles se caractérisent par des défis particuliers. Le
calcul du coût de production s'avère complexe et ardu à réaliser dans le contexte de
l'agriculture, en particulier pour des situations concrètes. Une difficulté supplémentaire réside
dans la répartition des charges indirectes, ce qui souligne l'importance de mettre en place une
comptabilité analytique pour simplifier cette répartition.
Dans des cas exceptionnels où il est impossible de déterminer le coût de production ou
d'achat, le CGNC autorise l'utilisation de comparaisons avec des entreprises du même secteur
pour obtenir des références concernant le coût de production (selon le Bulletin CNC n° 18 de
1986). Cependant, en pratique, obtenir ces informations auprès d'entreprises opérant dans le
même secteur s'avère souvent difficile.
La troisième option recommandée par le CGNC pour calculer le coût de production consiste à
estimer le prix de vente à la date du bilan, en déduisant une marge normale sur le coût
d'acquisition ou de production. Cependant, cette méthode présente des limitations, notamment
en raison de l'absence d'un marché actif pour les biens vivants, de la difficulté à estimer de
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manière fiable la valeur du marché, et de l'influence de divers éléments de risque tels que les
fluctuations des prix, les pertes dues à des parasites, des maladies, la mortalité ou la
détérioration de la qualité. En présence de l'un ou de plusieurs de ces risques à la date du
bilan, cette option devient sujette à des remises en question.
Il convient donc de se demander quelle méthode de valorisation des biens vivants agricoles
convient le mieux au secteur agricole. Pour répondre à cette question fondamentale, nous
allons d'abord examiner les pratiques couramment employées par les entreprises marocaines,
en mettant en évidence leurs limites, puis nous aborderons les méthodes recommandées à
l'échelle internationale.
À la suite de notre étude, nous allons suggérer les méthodes de valorisation appropriées pour
les biens vivants agricoles, en tenant compte de la nature spécifique de l'activité agricole. Les
biens vivants agricoles comprennent l'ensemble des animaux et des plantes impliqués dans
l'activité de production de l'exploitation, que ce soit en tant qu'actifs immobilisés ou en cours
de production. Les produits finis ne sont pas inclus. Nous allons examiner leur classification
technique et leurs caractéristiques respectives.
D'un point de vue technique, les actifs biologiques agricoles peuvent être divisés en deux
grandes catégories : la production végétale et la production animale.
Les actifs végétaux au Maroc est diversifiée, englobant les grandes cultures (céréales,
oléagineux, protéagineux et certains légumes), le maraîchage, l'arboriculture fruitière, la
viticulture, la floriculture, l'horticulture, etc. Les principales filières agricoles marocaines
comprennent les céréales, les légumineuses, les cultures sucrières, les agrumes, les oliviers,
les cultures maraîchères et les cultures oléagineuses.
En ce qui concerne la production animale, elle se caractérise par une grande diversité
d'espèces d'animaux d'élevage, notamment le bétail (bovins, ovins, caprins, équidés,
camélidés), la basse-cour (aviculture, comme les poules, les dindes, les canards) et les
animaux aquatiques (pisciculture, élevage de crustacés, élevage de mollusques). Au Maroc, la
production animale est principalement axée sur le bétail bovin, ovin et avicole.
La comptabilisation des végétaux dans les bilans ne pose généralement pas de problèmes
particuliers, mais la situation est différente pour les animaux. En effet, les opérations liées aux
animaux sont spécifiques en raison de leur croissance, de leur évolution potentielle, de leur
rôle changeant dans l'entreprise (commercialisation ou utilisation continue pour la production
de lait ou de viande). Cela peut conduire à les classer comme des actifs immobilisés ou des
stocks, en fonction de leur destination prévue. Cependant, l'incertitude entourant leur
destination rend leur comptabilisation plus complexe.
De plus, la valorisation des actifs biologiques agricoles, en particulier des animaux dont la
valeur évolue en fonction de leur croissance, pose un défi. En l'absence de comptabilité
analytique exhaustive dans le secteur agricole, déterminer le coût de production peut être
problématique. Diverses méthodes d'évaluation sont utilisées, sans qu'aucune norme ne
prévale, ce qui rend difficile la comparaison des bilans établis à partir de critères d'évaluation
variés.
En résumé, l'évaluation des actifs biologiques agricoles, que ce soit à l'entrée, lors de
l'inventaire, est complexe en raison de ces particularités, ce qui soulève la question de
l'adoption d'une règle d'évaluation approximative pour améliorer la comparabilité des états
comptables.
4.2. Les mesures utilisées à l’échelle internationale
4.2.1. La position française
Selon les dispositions énoncées dans le plan comptable agricole français (Mémento pratique –
Agriculture 2009/2010), les étapes de détermination du coût de production et de la valeur à
l'inventaire (valeur vénale) se présentent comme suit

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Le cout de production
La détermination du coût de production des biens vivants dans le cadre du plan comptable
agricole français suit plusieurs modalités, en fonction des ressources disponibles pour
l'entreprise.
Les entreprises agricoles qui tiennent une comptabilité analytique calculent le coût de
production dans les comptes pertinents.
Les entreprises qui ne tiennent pas de comptabilité analytique déterminent le coût de
production en utilisant des méthodes statistiques, notamment en appliquant des barèmes
standards.
Dans les cas exceptionnels où il est impossible de calculer le coût de production des biens
vivants en stocks ou en immobilisations par les méthodes précédentes, une autre méthode peut
être appliquée.
Les biens vivants en stocks et en immobilisations sont évalués en appliquant un abattement
forfaitaire sur le prix de vente à la date de clôture de l'exercice, correspondant à la marge
pratiquée par l'entreprise par catégorie de biens.
La valeur d'inventaire
En ce qui concerne la valeur d'inventaire, deux distinctions sont à faire :
▪ Pour les actifs vivants immobilisés amortissables, leur valeur d'inventaire est égale à la
valeur comptable nette.
▪ Pour les autres actifs vivants agricoles, tels que les animaux, leur valeur vénale à la date
de l'inventaire est estimée en fonction de la valeur de réalisation nette. Celle-ci équivaut au
prix de marché de vente, déduction faite des frais restant à supporter pour parvenir à la
réalisation.
Ces modalités de détermination du coût de production et de la valeur à l'inventaire sont
conformes au plan comptable agricole français, offrant une flexibilité aux entreprises
agricoles pour choisir la méthode qui convient le mieux à leur situation, en fonction de leurs
capacités de comptabilité analytique ou de la disponibilité de données statistiques.
4.2.2. Cadre comptable de la normalisation internationale IAS
La norme IAS 41 énonce diverses directives en matière de comptabilité pour la gestion des
actifs biologiques tout au long de leur cycle de croissance, de dégénérescence, de production
et de procréation, ainsi que pour l'évaluation initiale des produits agricoles au moment de la
récolte. Cette norme exige que les actifs biologiques soient évalués à leur juste valeur, ajustée
pour refléter les coûts estimés au point de vente, depuis leur première inscription comptable
jusqu'à la récolte, à moins que la juste valeur ne puisse être déterminée de manière fiable au
moment de l'inscription initiale. Il est généralement présumé que la juste valeur des actifs
biologiques peut être évaluée de manière fiable, sauf en cas d'indisponibilité de prix ou de
valeurs de marché pour un actif biologique lors de l'inscription initiale, et lorsque d'autres
méthodes d'évaluation de la juste valeur sont considérées comme peu fiables. Dans de telles
circonstances, la norme IAS 41 exige que l'entreprise évalue cet actif biologique à son coût
diminué des amortissements cumulés et des pertes de valeur cumulées. Une fois que la juste
valeur de cet actif biologique devient évaluable de manière fiable, l'entreprise doit l'évaluer à
sa juste valeur, ajustée pour refléter les coûts estimés au point de vente. En tout état de cause,
la production agricole doit être évaluée au moment de la récolte à sa juste valeur, ajustée pour
refléter les coûts estimés au point de vente (CARLES, 2004).

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5. Vision critique pour la norme IAS 41


La méthode de valorisation préconisée par l'IAS 41, qui consiste à évaluer les actifs
biologiques à leur juste valeur diminuée des coûts au point de vente estimés, n'est pas sans
critique.
Une délégation de l'Autorité des Normes Comptables a participé à la réunion des organismes
de normalisation comptable nationaux les 24 et 25 mars 2011 à New York. L'ANC a exprimé
son soutien au projet de révision de la norme IAS 41 sur l'agriculture initié par son homologue
malaisien. Ce projet proposerait que les actifs biologiques suivent les principes d'évaluation
de la norme IAS 16 relative aux immobilisations corporelles.
Tableau n°2 : Vision critique pour la norme IAS 41
Critique Explication
La méthode de la juste valeur au sens de l'IAS 41 peut être complexe à mettre en œuvre
Complexité en raison de la nécessité d'estimer les coûts au point de vente, ainsi que de l'évaluation
continue des actifs biologiques
L'évaluation à la juste valeur peut rendre les états financiers sensibles aux fluctuations
Sensibilité aux du marché. Les variations des prix de marché peuvent entraîner des variations
fluctuations de marché significatives dans la juste valeur des actifs biologiques, ce qui peut affecter la stabilité
des états financiers.
L'évaluation à la juste valeur suppose souvent que des prix de marché ou des valeurs
comparables sont disponibles. Cependant, dans certains cas, ces données peuvent ne
Manque de fiabilité
pas être disponibles, ce qui oblige à utiliser des estimations subjectives, ce qui peut être
source d'incertitude.
Les entreprises peuvent être incitées à prendre des décisions de gestion axées sur la
Impact sur la gestion à
maximisation de la juste valeur à court terme, au détriment de la durabilité à long terme
long terme
des actifs biologiques.
La comptabilisation des actifs biologiques selon l'IAS 41 peut être difficile à
Complexité comptable comprendre pour les parties prenantes qui ne sont pas familières avec cette norme, ce
qui peut compliquer la communication financière.
La méthode de valorisation au sens de l'IAS 41 peut entraîner des incohérences entre
Incohérences entre les
les différentes industries, car les conditions de marché et les coûts au point de vente
secteurs
varient considérablement d'un secteur à l'autre.
Source : Auteur
En guise de conclusion, la méthode de valorisation au sens de l'IAS 41 présente des
avantages, notamment une meilleure transparence et une conformité aux normes
internationales, mais elle suscite également des préoccupations quant à sa complexité, sa
sensibilité aux fluctuations de marché et son impact sur la gestion à long terme des actifs
biologiques.

6. Conclusion
Afin de gérer correctement les opérations liées aux animaux dans une exploitation d'élevage,
plusieurs décisions de gestion doivent être prises. La première consiste à classer adéquatement
les animaux en fonction de leur utilisation prévue. Il est également essentiel de résoudre les
problèmes liés à l'évaluation des animaux, ainsi que de gérer les aspects liés aux naissances,
aux pertes et à la croissance des animaux.
Si les animaux sont considérés comme de véritables moyens de production au sein de
l'entreprise, ils doivent être traités comme des immobilisations, tout comme les autres
équipements. En revanche, s'ils sont destinés à être rapidement commercialisés, ils sont
assimilés à des produits de l'entreprise. Ces choix ont des répercussions sur le calcul et le
niveau des résultats de l'activité, ainsi que sur la manière d'établir les comptes de synthèse.
Pour permettre une gestion comptable appropriée de l'activité animale, une autre décision
importante concerne la mise en place d'un suivi précis des événements spécifiques à l'élevage,
grâce à un inventaire permanent agissant comme un tableau de bord.
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Au Maroc, il s’agit de comprendre comment classifier les actifs biologiques selon l’utilité car
ceux-ci facilitent la comptabilisation et permet de distinguer entre ceux immobilisés et ceux
stockés. Pour ce qui est de la valorisation, le coût historique ne reflète pas la réalité ou la vraie
valeur de ces actifs puisque leurs valeurs augmentent selon la productivité, l’âge, etc.
Ailleurs, en France par exemple, là où il y a avance au niveau de la normalisation comptable,
dans ce domaine via la création de plans comptables spécifiques, la classification et la
valorisation sont de fait et aussi de droit.
Ainsi, il serait judicieux de rappeler que les meilleures normes comptables sont celles
internationales IAS/IFRS. D’ailleurs, la norme IAS41 a été avancée en matière de valorisation
ou d’évaluation des actifs biologiques suivant la méthode de la juste valeur. Ainsi, la
séparation entre les actifs biologiques et le produit agricole est nette. Ce qui fait défaut dans le
cas marocain. Le normalisateur au Maroc est donc interpellé pour réfléchir sur la convergence
vers les normes internationales, surtout l’adoption de la norme IAS41 traitant la comptabilité
des actifs biologiques.

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