Chapitre 2 Techniques de Diversité
Chapitre 2 Techniques de Diversité
Chapitre 2 Techniques de Diversité
2.1 Introduction
La figure 2.01 synthétise l’ensemble des contraintes que subit le signal lors de la transmission.
Pour limiter le brouillage qui résulte des effets ci-dessus cités, on utilise des antennes dites à
diversité. Il s’agit d’éléments rayonnants reconfigurables dont le principe consiste à multiplier
le nombre de canaux indépendants disponibles en réception. Ainsi, à partir de ces signaux et à
l’aide d’une méthode de recombinaison basée sur un critère de puissance, il est possible de
reconstituer un signal à plus fort rapport signal sur bruit ce qui permet d’améliorer la fiabilité
et la qualité de la transmission. Nous verrons que la diversité dans une antenne peut prendre de
multiples formes que nous allons détailler un peu plus loin.
On peut noter sur la figure 2.01 que l’association des termes due aux pertes d’espace et aux
effets de masquage constitue le terme « fading » ou « évanouissement » compte tenu des
fluctuations lentes du signal résultant. On l’appelle aussi Local Mean ou Moyenne Locale.
Si les propriétés du terme dû aux pertes d’espace sont déterministes et peuvent être approchées
par de nombreux modèles, en revanche, les évanouissements lents et rapides sont de nature
aléatoires. Ils peuvent être décrits d’un point de vue statistique par des lois de type Rayleigh,
Rice ou Nakagami selon la position relative de l’émetteur et du récepteur et les caractéristiques
de l’environnement.
Enfin, l’évaluation des performances des antennes à diversité est effectuée par la détermination
du coefficient de corrélation entre les différents signaux reçus sur les canaux et du gain en
diversité du système qui, en première approximation, donne une indication pertinente sur
l’amélioration du rapport signal sur bruit.
Pour un nombre de canaux donnés et une méthode de recombinaison choisie, les performances
du système seront d’autant meilleures que la corrélation entre les voies (ou branches) sera
faible.
Il faudra également s’assurer que les puissances moyennes reçues sur chacune des branches
sont équivalentes. Un troisième paramètre permet de quantifier cette différence : le « Power
Imbalance » ou déséquilibre de puissance entre les branches.
Nous venons de voir que la diversité d’espace nécessite d’observer une distance d’au moins l/4
entre antennes. D’un point de vue pratique, pour assurer l’indépendance entre branches, cet
espacement doit être d’autant plus grand que la dispersion angulaire des signaux venant de
l’émetteur sera faible. On retrouve cette situation dans les antennes pour station de base où la
distance entre éléments peut atteindre la dizaine de longueurs d’onde ce qui rend les systèmes
peu discrets et difficilement intégrables.
La diversité de polarisation constitue une alternative intéressante à la diversité d’espace. On
remarque en effet qu’au cours de la propagation entre le terminal et la station de base, la
polarisation de l’onde subit des modifications plus ou moins importantes selon la nature de
l’environnement.
En particulier, une composante orthogonale à la polarisation principale apparaît et elle possède
une statistique d’évanouissement indépendante de la polarisation principale, ce qui représente
déjà un avantage en termes de gain en diversité. Enfin, la diversité de polarisation évite
l’espacement physique entre antennes. En effet, l’idée consiste à concevoir deux antennes co-
situées, sensibles chacune aux deux polarisations.
La figure 2.03 illustre un tel système ici obtenu à partir d’une antenne patch carrée alimentée
par deux fentes orthogonales en croix. Chacune des fentes est couplée à une ligne
d’alimentation microruban. Une excitation sur l’une des deux lignes imprimées favorisera le
rayonnement d’un champ électrique orienté parallèlement à la ligne excitée. Il est ainsi possible,
au moyen d’un dispositif de contrôle, de commuter électroniquement la polarisation de verticale
à horizontale.
D’autres antennes permettent des commutations entre les deux sens de polarisation circulaire.
Nous avons vu que les contraintes d’espacement entre antennes dans les systèmes de
communications pouvaient constituer un handicap dans le cas de la diversité d’espace. La
diversité de polarisation constitue une solution au même titre que la diversité angulaire.
Dans ce dernier cas, on déterminera un certain nombre de directions d’arrivée que l’on pourra
isoler à la réception en utilisant des antennes directives. Pour couvrir l’ensemble des trajets, une
solution consiste à multiplier le nombre de récepteurs, chacun étant associé à un trajet. Cela se
traduit par une augmentation de l’encombrement. On préfère utiliser des antennes intelligentes
capables de commuter de façon électronique les diagrammes de rayonnement émis/reçus pour
les orienter sur la direction qui présente le plus fort rapport signal sur bruit. La diversité
angulaire permet donc d’améliorer la qualité de la transmission et la sécurité en réduisant
l’interférence des sources. Enfin, cette technique peut être appliquée aussi bien au niveau de
l’émetteur (station de base) que du terminal mobile.
D’un point de vue pratique, la diversité angulaire peut être réalisée en utilisant le concept des
antennes à éléments parasites. La figure 2.04 illustre cette méthode. L’idée consiste à utiliser
un réseau d’antennes (deux antennes dans cet exemple) dont l’espacement d sera choisi de façon
à obtenir un couplage important. Une seule des antennes est alimentée tandis qu’une charge
réactive (capacitive ou inductive) (Z1, Z2) commutable électroniquement sera placée sur
l’élément couplé de façon à rendre l’élément rayonnant principal réflecteur ou directeur.
En diversité fréquentielle, le signal d’émission est envoyé à l’aide de deux fréquences porteuses
distinctes de sorte que les statistiques d’évanouissement des signaux reçus soient
indépendantes.
Appliquée tout d’abord aux radars pour résoudre le problème de la fluctuation des cibles
illuminées, la diversité de fréquence a ensuite connu un fort développement dans les
radiocommunications cellulaires avec des stations mobiles.
A titre d’exemple, le standard GSM 900 et la norme DCS 1800 utilisent la diversité de fréquence
pour lutter contre les effets d’évanouissements. Plus précisément, les communications dans la
norme GSM actuelle s’effectuent à partir d’une liste de fréquences autour de la fréquence
porteuse. Lors de la communication, la fréquence de la porteuse varie à un rythme rapide «
sautant » ainsi d’une fréquence à l’autre à l’intérieur de la liste. On réalise ainsi une transmission
par saut de fréquence (frequency hopping) ce qui conduit de fait à un procédé de transmission
par paquets d’information de longueur limitée.
Dans la diversité de temps, les mêmes signaux sont envoyés sur le canal à des intervalles de
temps différents. Cet intervalle étant fonction du taux d’affaiblissement et de la vitesse de
déplacement du mobile. Cependant, l’efficacité de la diversité en temps est limitée lorsque le
mobile n’est pas en mouvement ce qui n’est pas le cas des autres techniques de diversité.