F1 Correction
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ALGÈBRE BILINÉAIRE
Feuille d’exercices n˚ 1 - Correction -
Exercice 1 :
h i2
ϕ(P, P ) = 1 ⇐⇒ ∀k ∈ [[0, n]], P (k) (a) = 0
⇐⇒ ∀k ∈ [[0, n]], P (k) (a) = 0
⇐⇒ P = 0 car d’après la formule de Taylor à l’ordre n avec reste intégral, on a :
n
X P (k) (a)
P (X) = (X − a)k , car P (n+1) = 0 (deg(P ) 6 n).
k!
k=0
Exercice 2 :
1. Soit P un polynôme. P étant continue sur [ −1 ; 1 ], P est borné et atteint ses bornes sur [ −1 ; 1 ]. Notons M un
majorant de |P | sur [ −1 ; 1 ] : M > 0 et ∀t ∈ [ −1 ; 1 ] , |P (t)| 6 M .
P (t)
La fonction t 7−→ √ est continue sur ] −1 ; 1 [.
1 − t2
Étude de la borne impropre −1. On a remarqué que, pour tout t ∈ ] −1 ; 1 [, |P (t)| 6 M , donc
P (t) |P (t)| M M 1 M 1 M 1
√ =√ 6√ =√ ·√ · Au voisinage de −1, on a : √ ·√ ∼ √ ·√ ·
1−t 2 1−t 2 1−t Z 2 1−t 1+t 1−t 1 +Zt t→−1 2 1+t
0 0
1 1 M 1
Comme l’intégrale de Riemann √ dt converge ( < 1), on en déduit que l’intégrale √ ·√ dt
−1 1+t 2 −1 2 1+t
converge
Z 0 également.Z 0Or d’après les critères de comparaison des intégrales de fonctions positives, les intégrales
M M
√ dt et √ √ dt sont de même nature, donc convergent. En appliquant enfin les critères de
1−t 2 2 1+t
−1 −1 Z 0
P (t)
comparaison des intégrales de fonctions positives par inégalité, on en déduit que l’intégrale √ dt
Z 0 −1 1 − t2
P (t)
converge également. Finalement, l’intégrale √ dt converge car converge absolument.
−1 1 − t2
1/ 18 C. Carchereux, lycée Carnot
Etude de la borne impropre 1. On a remarqué que, pour tout t ∈ ] −1 ; 1 [,
P (t) |P (t)| M M 1
|P (t)| 6 M =⇒ √ =√ 6√ =√ ·√ · Au voisinage de 1, on a :
1−t 2 1−t 2 1−t 2 1+t 1 − tZ
1
M 1 M 1 1 1
√ ·√ ∼ √ ·√ · Comme l’intégrale de Riemann √ dt converge ( < 1), le même
1+t 1 − t t→−1 2 1−t 0 1−t 2
Z 1
P (t)
raisonnement que précédemment montre que l’intégrale √ dt converge car converge absolument.
Z 1 0 1 − t2
P (t)
Finalement, l’intégrale √ dt est bien convergente.
−1 1 − t2
2. ⋆ D’après la question précédente (appliquée au polynôme P.Q), on en déduit que l’application h., .i est bien
définie et va de Rn [X] × Rn [X] dans R.
⋆ L’application h., .i est bien symétrique :
Z 1 Z 1
P (t)Q(t) Q(t)P (t)
∀(P, Q) ∈ Rn [X] × Rn [X], hP, Qi = √ dt = √ dt = hQ, P i.
1−t 2 1 − t2
−1 −1
⋆ Soient P1 , P2 et Q trois polynômes de Rn [X] et λ un réel. On a :
Z 1 Z 1
(λP1 + P2 )(t).Q(t) λP1 (t)Q(t) + P2 (t)Q(t)
hλP1 + P2 , Qi = √ dt = √ dt
1−t 2 1 − t2
−1 −1
Z 1 Z 1
P1 (t)Q(t) P2 (t)Q(t)
= λ √ dt + √ dt par linéarité des intégrales convergentes
1−t 2 1 − t2
−1 −1
(question 1 avec P1 .Q et P2 .Q)
= λ hP1 , Qi + hP2 , Qi
Comme de plus l’application h., .i est symétrique, on en déduit que h., .i est bilinéaire.
Z 1
P (t)2
⋆ Soit P (X) ∈ Rn [X]. On a : hP, P i = √ dt > 0, par positivité des intégrales généralisées
−1 1 − t2
P (t)2
convergentes (∀t ∈ ] −1 ; 1 [ , √ > 0 et −1 < 1). De plus, si P n’est pas identiquement nulle sur
1 − t2
] −1 ; 1 [, alors P 2 est continue et positive et non identiquement nulle sur ] −1 ; 1 [, et on a par stricte
Z 1
P (t)2
positivité de l’intégrale : √ dt > 0. D’où : hP, P i = 0 =⇒ ∀t ∈ ] −1 ; 1 [ , P (t) = 0 =⇒ P = 0, car
−1 1 − t2
un polynôme admettant une infinité de racines (ici tous les réels de ] −1 ; 1 [) est le polynôme nul).
L’application h., .i est donc définie positive.
Ainsi, h., .i définit bien un produit scalaire sur Rn [X].
3. Pour k = 0, on a, pour tout x ∈ R : T0 (cos x) = 1 = cos(0) = cos(0 × x).
Pour k = 1, on a, pour tout x ∈ R : T1 (cos(x)) = cos(x) = cos(1 × x).
Soit k ∈ N tel que, pour tout x ∈ R : Tk (cos(x) = cos(kx) et Tk+1 (cos(x)) = cos((k + 1)x). On obtient alors, pour
tout x ∈ R : Tk+2 (cos(x)) = 2. cos(x).Tk+1 (cos(x)) − Tk (cos(x)) = 2 cos(x) cos((k + 1)x) − cos(kx). Or on a :
2 cos(a) cos(b) = cos(a + b) + cos(a − b). D’où
Tk+2 = cos(x + (k + 1)x) + cos(x − (k + 1)x) − cos(kx) = cos((k + 2)x) + cos(−kx) − cos(kx) = cos((k + 2)x), par
parité de cos. La propriété est donc héréditaire.
On déduit du principe de récurrence que, pour tout k ∈ N, , ∀x ∈ R, Tk (cos(x)) = cos(kx).
4. On vérifie par récurrence (double) que pour tout k ∈ N, Tk est un polynôme de degré k. Ainsi, (T0 , . . . , Tn ) est
bien une famille de polynômes de Rn [X].
Soit i 6= j deux entiers de [[0, n]]. Effectuons le changement de variable t = cos(x). Comme x 7−→ cos(x) est de
classe C 1 sur ] 0 ; π [ et réalise une bijection de ] 0 ; π [ sur ] −1 ; 1 [, on peut calculer l’intégrale convergente
On a bien hTi , Tj i = 0, pour tout i 6= j, ce qui montre que la famille (T0 , T1 , . . . , Tn ) est orthogonale.
(T0 , . . . , Tn ) est une famille orthogonale de Rn [X] ne contenant pas le vecteur nul. Donc (T0 , . . . , Tn ) est une
famille libre de Rn [X]. Comme dim Rn [X] = n + 1, (T0 , T1 , . . . , Tn ) est une base orthogonale de Rn [X].
5. Cas i = 0. D’après leZcalcul précédent, avec i = j = 0, on a : Z
1 π 1 π √
||T0 ||2 = hT0 , T0 i = (cos((i + j)x) + cos((i − j)x)) dx = 2 dx = π. D’où ||T0 || = π.
2 0 2 0
Cas i 6= 0. D’après le calcul précédent, avec i = j > 1, on a :
Z π
2 1 π 1 sin(2ix) π
||Ti || = hTi , Ti i = (cos((i + j)x) + cos((i − j)x)) dx = +x = ·
2 0 2 2i 0 2
r
π
D’où ||Ti || = ·
2 !
r r
1 2 2
Comme (T0 , T1 , . . . , Tn ) est une base orthogonale de Rn [X], on en déduit que T = √ T0 , T1 , . . . , Tn
π π π
est une base orthonormée de Rn [X].
6. (a) i. Notons ϕ l’application définie sur Rn [X] par : ∀P ∈ Rn [X], ϕ(P ) = P (1). D’après les règles de calcul
dans l’espace vectoriel Rn [X], l’application ϕ est une forme linéaire de Rn [X]. De plus ϕ est non nul
puisque ϕ(1) = 1.
ii. On déduit de la question précédente que : 1 6 rg(ϕ) 6 dim(R) = 1, soit rg(ϕ(1)). Le théorème du rang
nous donne alors : dim(Ker(ϕ)) = (n + 1) − 1 = n.
On sait que les sous-espaces Ker(ϕ) et Ker(ϕ)⊥ sont supplémentaires. On en déduit que
dim(Ker(ϕ))⊥ = dim Rn [X] − dim(Ker(ϕ)) = 1. Soit Q un vecteur non nul de Ker(ϕ)⊥ . Posons
1
Qn = .Q. Alors, Qn est un vecteur normé de Ker(ϕ)⊥ , et (Qn ) forme une base de Ker(ϕ)⊥ car
||Q||
dim(Ker(ϕ)⊥ = 1 et Qn 6= 0Rn [X] .
iii. Déterminons Pn ∈ Ker(ϕ)⊥ tel que ∀P ∈ Rn [X], hP, Pn i = P (1).
Soit Pn ∈ (Ker(ϕ))⊥ . D’après la question précédente, il existe λ ∈ R tel que Pn = λQn .
Soit P ∈ Rn [X]. Comme Ker(ϕ) ⊕ Ker(ϕ)⊥ = Rn [X], il existe K ∈ Ker(ϕ), et α ∈ R tels que
P = K + αQn . On obtient ainsi :
hP, Pn i = hK + αQn , λQn i = λ. hK + αQn , Qn i = λ. hK, Qn i + α ||Qn ||2 . Or K ⊥ Qn car K ∈ Ker(ϕ)
et Qn ∈ Ker(ϕ)⊥ , et Qn est normé. D’où hP, Pn i = λα. D’autre part, on a :
P (1) = (K + αQn )(1) = K(1) + αQn (1) = αQn (1), car K ∈ Ker(ϕ).
On en déduit qu’en posant Pn = Qn (1).Qn , alors, pour tout P ∈ Rn [X], on a : hP, Pn i = P (1).
iv. Montrons que le polynôme Pn est unique.
Supposons qu’il existe un polynôme Rn de Rn [X] tel que, pour tout P ∈ Rn [X],
hP, Pn i = hP, Rn i = P (1). Par bilinéarité du produit scalaire, on en déduit que, pour tout P ∈ Rn [X],
hP, Qn − Pn i = 0. On en déduit en particulier que hPn − Qn , Pn − Qn i = 0, soit ||Pn − Qn ||2 = 0. Par
conséquent, Pn − Qn =Rn [X] et donc Qn = Pn .
(b) Montrons que pour tout k ∈ N, Tk (1) = 1.
Méthode 1 :
D’après la question 3, pour tout k ∈ N, Tk (1) = Tk (cos(0)) = cos(0 × k) = 1.
Méthode 2 :
3/ 18 C. Carchereux, lycée Carnot
Pour tout k ∈ N, Tk+2 (1) = 2Tk+1 (1) − Tk (1). La suite (Tk (1))k∈N est une suite récurrente linéaire d’ordre 2
d’équation caractéristique x2 − 2x + 1 = 0. Or x2 − 2x + 1 = 0 ⇐⇒ (x − 1)2 = 0 ⇐⇒ x = 1. On en déduit
qu’il existe deux réels α et β tels que pour tout n ∈ N, Tn (1) = αn + β. Or T0 (1) = 1 et T1 (1) = 1. Ainsi,
Tn (1) = 1 pour tout n ∈ N.
n
X
Notons (a0 , a1 , . . . , an ) les coordonnées de Pn dans la base (T0 , T1 , . . . , Tn ) : Pn = ak Tk .
k=0
Pour tout i ∈ [[0, n]], on a : hPn , Ti i = Ti (1) = 1 et comme (T0 , . . . , Tn ) est orthogonale :
n
(
X a0 π si i = 0 1
hPn , Ti i = ak hTk , Ti i = ai ||Ti ||2 = ai π On en déduit que a0 = , et pour tout i ∈ [[1, n]],
si i > 1 π
k=0 2
2
ai = .
π
Comme la famille (T0 , T1 , . . . , Tn ) est orthogonale, on a :
n n
X n n
2 P P 1 X 4 1 2n
||Pn || = hPn , Pn i = ak Tk , ai Ti = a2k hTk , Tk i = 2 ||T0 ||2 + 2
||Ti ||2 = + . D’où
k=0 i=0 π π π π
r k=0 k=1
2n + 1
||Pn || = .
π
(c) Soit Q ∈ Rn−1 [X].
Z 1 Z 1
(1 − t)P (t).Q(t) P (t).(1 − t)Q(t)
On remarque que : h(1 − X).Pn , Qi = √ dt = √ dt = hPn , (1 − X)Qi.
1−t 2 1 − t2
−1 −1
Posons R = (1 − X).Q. Comme Q ∈ Rn−1 [X], on a : R ∈ Rn [X]. On déduit alors de la question 6iii que :
h(1 − X).Pn , Qi = hPn , Ri = R(1) = 0.
On en déduit que (1 − X).Pn ⊥ Q. D’où (1 − X)Pn ∈ (Rn−1 [X])⊥ .
Exercice 3 :
1. Soient P et Q deux fonctions polynomiales de degré inférieur ou égal à n. La fonction t 7→ P (t)Q(t)e−t est
|P (t)Q(t)| e−t
continue sur R+ . Par croissances comparées, on a : lim 1 = t2 |P (t)Q(t)| e−t = 0. D’où
t→+∞
t2
Z +∞
1 dt
P (t)Q(t)e−t = o 2
. Comme l’intégrale de Riemann 2
converge, on déduit des critères de
t→+∞ t 1 Z t
+∞
comparaisons des intégrales de fonctions positives que l’intégrale P (t)Q(t)e−t dt converge absolument, donc
0
converge.
2. ⋆ D’après 1, h , i est une application définie sur Rn [X]2 et à valeurs dans R.
⋆ Pour tout (P, Q) ∈ Rn [X]2 , on a bien hP, Qi = hQ, P i car pour tout t ∈ R+ , P (t)Q(t) = Q(t)P (t).
L’application h , i est donc symétrique.
⋆ Pour tout (P1 , P2 , Q) ∈ Rn [X]3 et pour tout λ ∈ R, on a :
Z +∞
hλP1 + P2 , Qi = (λP1 (t) + P2 (t)) .Q(t)e−t dt
0
= λ hP1 , Qi + hP2 , Qi , par linéarité des intégrales toutes convergentes (question 1)
Par croissances comparées, lim P (a)Q(a)e−a = 0. De plus, toutes les intégrales admettent une limite finie
a→+∞
lorsque
Z +∞ a tend vers +∞ d’après la question
Z +∞ 1. Ainsi, en passant
Z +∞à la limite, on obtient :
P ′ (t)Q(t) dt = −P (0)Q(0) − P (t)Q′ (t)e−t dt + P (t)Q(t) dt, c’est-à-dire
0 0 0
hP ′ , Qi = −P (0)Q(0) − hP, Q′ i + hP, Qi, ce qui montre le résultat.
(b) Soit P un polynôme de Rn [X] orthogonal à tous les polynômes de degré strictement inférieur. Puisque
deg P ′ = deg P − 1 < deg P , P ⊥ P ′ : hP, P ′ i = 0. La formule obtenue à la question précédente appliquée à
Q = P donne : 0 = −P (0).P (0) − hP, P i, soit ||P ||2 = P (0)2 et donc on a bien |P (0)| = ||P ||.
4. (a) Pour tout k ∈ [[0, n]], Lk est de degré k. On en déduit que, pour tout k ∈ [[0, n]], (L0 , L1 , . . . , Lk ) est une
famille orthonormée (car (L0 , . . . , Ln ) est une base orthonormée de Rn [X]), donc une base orthonormée de
Rk [X].
Pour tout k ∈ [[0, n − 1]], puisque Rk [X] = Vect(L0 , L1 , . . . , Lk ), et que la famille (L0 , L1 , . . . , Lk+1 ) est
orthogonale, on en déduit que Lk+1 ∈ Vect(L0 , . . . , Lk )⊥ = Rk [X]⊥ .
On a les mêmes propriétés pour la famille (M0 , . . . , Mn ).
On a : L0 = M0 = 1.
Soit k ∈ [[1, n]].
Montrons que Mk = Lk . Comme Mk ∈ Rk [X] et que (L0 , . . . , Lk ) est une base orthonormée de Rk [X], on a :
Xk
Mk = hLi , Mk i Li . Or on a remarqué que Mk ∈ Rk−1 [X]⊥ . Ainsi, Mk = hLk , Mk i Lk .
i=0
Or Lk (0) = Mk (0) = 1. On en déduit que hLk , Mk i = 1, et donc Mk = Lk .
(b) Méthode 1 : utilisation du procédé d’orthonormalisation de Schmidt
D’après le procédé d’orthonomalisation de Schmidt, on sait qu’à partir de la base (1, X, X 2 , . . . , X n ) de
Rn [X], on peut obtenir une base orthonormée (P0 , P1 , . . . , Pn ) de Rn [X] telle que ∀k ∈ [[0, n]],
Vect(P0 , P1 , . . . , Pk ) = Vect(1, X, . . . , X k ).
Montrons par récurrence que pour tout k ∈ [[0, n]], deg(Pk ) = k.
On sait que Vect(P0 ) = Vect(1). Donc P0 est un polynôme constant non nul (car normé). D’où deg(P0 ) = 0.
Soit k ∈ [[1, n]] tel que pour tout i ∈ [[0, k − 1]], deg(Pi ) = i.
On sait que Vect(P0 , . . . , Pk ) = Vect(1, X, . . . , X k ). On en déduit que deg(Pk ) 6 k.
Supposons que deg(Pk ) < k. Dans ce cas, on obtient que : Pk ∈ Vect(1, X, . . . , X k−1 ) = Vect(P0 , . . . , Pk−1 ).
Par conséquent, la famille (P0 , . . . , Pk−1 , Pk ) est liée, ce qui est absurde car (P0 , P1 , . . . , Pk ) est orthonormée
donc libre.
D’où deg(Pk ) = k, ce qui achève la récurrence.
Ainsi, Pk est orthogonal à P0 , P1 , . . . , Pk−1 , et comme Vect(P0 , . . . , Pk−1 ) = Vect(1, X, . . . , X k ) = Rk−1 [X],
on en déduit que Pk ∈ Rk−1 [X]⊥ . On déduit de la question 2b appliquée à P = Q = Pk que :
Pk (0)2 = ||Pk ||2 = 1 (car Pk est normé), donc |Pk (0)| = 1.
Méthode 2 : construction « à la main »
1
Posons P0 = .
||1||
Par construction, P0 est un vecteur normé de degré 0.
Soit k ∈ [[0, n − 1]]. Supposons construits les polynômes P0 , P1 , . . . , Pk tels que (P0 , P1 , . . . , Pk ) est une
famille orthonormée de Rn [X] telle que ∀i ∈ [[0, k]], deg(Pi ) = i.
On se place dans l’espace euclidien Rk+1 [X] muni du produit scalaire h., .i.
Rk [X] est un sous-espace vectoriel de Rk+1 [X] de dimension k + 1, ainsi, son supplémentaire orthogonal
dans Rk+1 [X], noté Rk [X]⊥ , est de dimension (k + 2) − (k + 1) = 1. Notons (Qk+1 ) une base de Rk [X]⊥ , et
Qk+1
posons Pk+1 = (le vecteur Qk+1 est bien non nul car (Qk+1 ) est libre).
||Qk+1 ||
5/ 18 C. Carchereux, lycée Carnot
Vérifions que (P0 , P1 , . . . , Pk+1 ) est une base orthonormée de Rk+1 [X].
Par hypothèse de récurrence, (P0 , . . . , Pk ) est une famille orthonormée. Par construction, Qk+1 ∈ Rk [X]⊥ ,
donc, par bilinéarité du produit scalaire, Pk+1 ∈ Rk [X]⊥ . On a donc en particulier : ∀i ∈ [[0, k]], Pi ⊥ Pk+1 ,
car deg(Pi ) = i 6 k. On en déduit que (P0 , . . . , Pk+1 ) est une famille orthonormée de Rn [X].
Enfin, supposons que deg(Pk+1 ) 6 k. Alors : Pk+1 ∈ (Rk [X]) ∩ (Rk [X])⊥ , d’où Pk+1 = 0, ce qui est absurde,
Pk+1 étant normé. D’où deg(Pk+1 ) = k + 1.
On déduit du principe de récurrence qu’il existe une famille orthonormée (P0 , P1 , . . . , Pn ) de Rn [X], et donc
une base de Rn [X] (toute famille orthonormée est libre, et dim Rn [X] = n + 1), telle que ∀k ∈ [[0, n]],
deg(Pk ) = k.
(c) On sait que P0 est un polynôme constant non nul (car normée). Donc P0 (0) 6= 0.
Soit k ∈ [[1, n]].
On sait que la famille (P0 , P1 , . . . , Pk ) est orthonormée. Ainsi, pour tout i ∈ [[0, k − 1]], Pk ⊥ Pi et donc
Pk ∈ Vect(P0 , P1 , . . . , Pk−1 )⊥ .
Or, pour tout i ∈ [[0, k]], deg(Pi ) = i. D’où Vect(P0 , . . . , Pk−1 ) ⊂ Vect(1, X, . . . , X k−1 ), les deux familles
génératrices de ces sous-espaces étant libres, ils sont de même dimension, et donc
Vect(P0 , . . . , Pk−1 ) = Vect(1, . . . , X k−1 ). D’où Pk Vect(1, . . . , X k−1 )⊥ . On déduit de la question 2b que :
|Pk (0)| = ||Pk || = 1. Donc Pk (0) 6= 0. Z +∞
1
Enfin, posons pour tout k ∈ [[1, n]], Lk = Pk . Et notons que ||1||2 = e−t dt = 1. Donc P0 = 1
Pk (0) 0
convient, et L0 = P0 .
Comme (P0 , . . . , Pn ) est une famille orthonormée de Rn [X], (L0 , . . . , Ln ) reste une famille orthogonale de
Rn [X]. De plus, on vient de remarquer que ||L0 || = ||P0 || = 1, et d’après l’étude préliminaire,
1
|Pk (0)| = ||Pk || = 1, donc ||Lk || = . ||Pk || = 1. Ainsi, (L0 , . . . , Ln ) est bien une famille orthonormée de
|Pk (0)|
Rn [X].
Et par construction, tous les autres points de la relation R) sont vérifiés. Rappelons en effet que toute
famille orthonormée est libre, et qu’une famille libre maximale de Rn [X] est une base.
(d) Méthode 1 : utilisation du procédé d’orthonormalisation de Schmidt
Déterminons (P0 , P1 , P2 ) la base orthonormée de R2 [X] obtenue par le procédé d’orthonormamisation de
Schmidt.
1
On a vu que ||1|| = 1 donc P0 = 1 = 1.
||1|| Z
+∞
On pose Q1 = X − hX, P0 i P0 = X − te−t dt.1 = X − 1 (d’après l’espérance de la loi exponentielle
0
E(1)).
Z +∞ Z +∞ Z +∞ Z +∞
||Q1 ||2 = (t − 1)2 e−t dt = t2 e−t dt − 2 te−t dt + e−t dt
0 0 0 0
= Γ(3) − 2Γ(2) + Γ(1) = 2! − 2 × 1! + 0! = 1.
On pose P1 = Q1 = X − 1.
On pose Q2 = X 2 − X 2 , X − 1 (X − 1) − X 2 , 1 1.
Z +∞ Z +∞ Z +∞
X 2, X − 1 = (t − 1)t2 e−t dt = t3 e−t dt − t2 e−t dt = Γ(4) − Γ(3) = 3! − 2! = 4.
0 0 0
Z +∞
X 2, 1 = t2 e−t dt = Γ(3) = 2! = 2.
0
D’où Q2 = X 2 − 4(X − 1) − 2 = X 2 − 4X + 2.
Z +∞ Z +∞
2 2 2 −t
||Q2 || = (t − 4t + 2) e dt = ((t2 − 4t) + 2)2 e−t dt
0 0
Z +∞
= (t4 − 8t3 + 16t2 + 4t2 − 16t + 4)e−t dt = Γ(5) − 8Γ(4) + 20Γ(3) − 16Γ(2) + 4Γ(1)
0
= 4! − 8 × 3! + 20 × 2! − 16 × 1! + 4 × 0! = 24 − 48 + 40 − 16 + 4 = 4
1 1
On pose P2 (X) = Q2 = (X 2 − 4X + 2).
2 2
1
L0 = P0 = 1, P1 (0) = −1, donc L1 = −P1 = 1 − X et P2 (0) = 1, donc L2 (X)= (X 2 − 4X + 2).
6/ 18 2 C. Carchereux, lycée Carnot
Méthode 2 : construction « à la main »
Comme ||1|| = 1, on pose P0 = 1.
Déterminons Q1 de la forme Q1 = X + α.1 tel que Q1 ⊥ P0 . On a :
Q1 ⊥ P0 ⇐⇒ hP1 , P0 i = 0
Z +∞
⇐⇒ (t + α).e−t dt = 0
0
Z +∞ Z +∞
⇐⇒ te−t dt +α e−t dt = 0 car les deux intégrales convergent
| 0 {z } | 0 {z }
Γ(2) Γ(1)
⇐⇒ 1 + α = 0
On obtient ainsi Q1 = X − 1.
On a :
Z +∞ Z +∞ Z +∞ Z +∞
||Q1 ||2 = (t − 1)2 e−t dt = t2 e−t dt − 2 te−t dt + e−t dt
0 0 0 0
= Γ(3) − 2Γ(2) + Γ(1) = 2! − 2 × 1! + 0! = 1.
On pose P1 = Q1 = X − 1.
Déterminons maintenant Q2 tel que Q2 = X 2 + aP1 + bP0 = X 2 + a(X − 1) + b tel que Q2 ⊥ P1 et Q2 ⊥ P1 .
Alors :
( Z +∞
Q2 ⊥ P1 (t2 + aP1 (t) + b).P1 (t)e−t dt = 0
⇐⇒
Q2 ⊥ P0 R 0+∞ 2
0 (t + aP1 (t) + b)e−t dt = 0
R +∞ 2
2 −t
R0 t .(t − 1)e dt + a. ||P1 || + b hP1 , P0 i = 0
+∞ 2 −t
⇐⇒ 0 t e + a hP1 , P0 i + b ||P0 ||2 = 0
car toutes les intégrales convergent
(
Γ(4) − Γ(3) + a = 0
⇐⇒
Γ(3) + b = 0 car P0 ⊥ P1
(
a = Γ(3) − Γ(4) = 2! − 3! = −4
⇐⇒
b = −2
Z +∞ Z +∞
2 2 2 −t
||Q2 || = (t − 4t + 2) e dt = ((t2 − 4t) + 2)2 e−t dt
0 0
Z +∞
= (t4 − 8t3 + 16t2 + 4t2 − 16t + 4)e−t dt = Γ(5) − 8Γ(4) + 20Γ(3) − 16Γ(2) + 4Γ(1)
0
= 4! − 8 × 3! + 20 × 2! − 16 × 1! + 4 × 0! = 24 − 48 + 40 − 16 + 4 = 4
1 1
On pose P2 (X) = Q2 = (X 2 − 4X + 2).
2 2
1
L0 = P0 = 1, P1 (0) = −1, donc L1 = −P1 = 1 − X et P2 (0) = 1, donc L2 (X)= (X 2 − 4X + 2).
2
Exercice 4 :
1 2
1. Soit (a, b) ∈ R2 . Comme (a − b)2 > 0, on a a2 − 2ab + b2 > 0, donc ab 6 (a + b2 ).
2
2. Notons S l’espace vectoriel constitué des suites à termes réels.
⋆ E ⊂ S.
⋆ La suite nulle (0)n∈N est dans E. Donc E est non vide.
⋆ Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites de E et soit λ un réel.
Pour tout n ∈ N, (λun + vn )2 = λ2 u2n + 2λun vn + vn2 . P 2
On sait que la série de terme général u2n converge. De même la série vn converge.
7/ 18 C. Carchereux, lycée Carnot
De plus, d’après la question précédente, pour tout n ∈ N,
1 1 1 P 2 P 2
0 6 |un vn | = |un | |vn | 6 |un |2 + |vn |2 = u2n + vn2 . Comme les séries un et vn convergent, par
2 2 2
P 1 2 1 2
linéarité, la série u + v converge également. On déduit des critères de comparaison pour les séries
2 n 2 n
à termes positifs que la série de terme général |un vn | converge également. Enfin, la série de terme général
un vn converge carX converge absolument.
P 2 P
Comme les séries u2n , vn et un vn convergent, on en déduit par linéarité que la série de terme général
2 2 2
λ un + 2λun vn + vn converge également. Ainsi, la suite (λun + vn )n∈N appartient aussi à E.
Donc, E est stable par combinaisons linéaires.
On en conclut que E est un sous-espace vectoriel de S, donc un espace vectoriel réel.
3. (a) On a déjà montré dans la question précédente que si (un ) et (vn ) sont deux suites de E, alors la série de
terme général un vn converge car converge absolument.
(b) ⋆ L’application ϕ va bien de E × E dans R.
+∞
X +∞
X
⋆ Pour tout u = (un )n∈N ∈ E et pour tout v = (vn )n∈N ∈ E, ϕ(u, v) = uk vk = vk uk = ϕ(v, u).
k=0 k=0
L’application ϕ est symétrique
⋆ Pour tout (u = (un )n∈N , pour tout v = (vn )n∈N et pour tout w = (wn )n∈N de E, pour tout λ ∈ R, on a :
+∞
X
ϕ(λu + v, w) = (λuk + vk ) .wk
k=0
+∞
X
= (λuk vk + vk wk )
k=0
+∞
X +∞
X
= λ u k vk + vk wk car les deux séries convergent d’après la question précédente
k=0 k=0
= λϕ(u, w) + ϕ(v, w)
Exercice 5 :
Z 1
1. Notons Φ l’application définie sur E2
par : ∀(f, g) ∈ E2, Φ(f, g) = 2 f (t)g(t) dt.
Z 1 0
⋆ 2
Notons que pour tout (f, g) ∈ E , Φ(f, g) = 2 f (t)g(t) dt est bien défini puisque le produit f g est une
0
fonction continue sur le segment [ 0 ; 1 ]. De plus, l’application Φ est une application de E 2 dans R.
⋆ Montrons que Φ est symétrique. Z Z
1 1
Sot (f, g) ∈ E2. On a : Φ(f, g) = 2 f (t)g(t) dt = 2 g(t)f (t) dt = Φ(g, f ).
0 0
⋆ Montrons que l’application Φ est bilinéaire.
Soient f, g, h trois fonctions de E, et λ, µ deux réels. On a :
Z 1 Z 1 Z 1
Φ(λf + µg, h) = 2 (λf + µg) (t).h(t) dt = 2 (λf (t) + µg(t)) .h(t) dt = 2 (λf (t)h(t) + µg(t)h(t)) dt
0 0 0
Z 1 Z 1
= λ.2 f (t)g(t) dt + µ.2 g(t)h(t) dt par linéarité de l’intégrale
0 0
= λΦ(f, g) + µΦ(g, h)
8/ 18 C. Carchereux, lycée Carnot
L’application Φ est donc linéaire par rapport à la première variable, comme elle est de plus symétrique, on
en déduit que Φ est bilinéaire.
⋆ Montrons que f 7−→ Φ(f, f ) est définie positive.
Soit f ∈ E. On remarque que pour tout t ∈ [ 0 ; 1 ], f (t)2 > 0. On déduit de la positivité de l’intégrale que
Z 1
Φ(f, f ) = 2 f (t)2 dt > 0, car les bornes sont en ordre croissant. Supposons maintenant que Φ(f, f ) = 0,
Z 1 0
alors f (t)2 dt = 0. La fonction t 7−→ f (t)2 est continue et positive sur [ 0 ; 1 ]. Puisque 0 < 1, on obtient
0 Z 1
par stricte positivité de l’intégrale (et continuité de la fonction) que : 2 f (t)2 dt = 0 =⇒ ∀t ∈ [ 0 ; 1 ],
0
f (t)2 = 0 =⇒ ∀t ∈ [ 0 ; 1 ] , f (t) = 0 =⇒ f = 0. Notons f = af0 + bf1 + cf2 . On a donc montré que pour
a 1 1
tout t ∈ [ 0 ; 1 ], √ + b cos(2πt) + c sin(2πt) = 0. En posant t = 0, t = et t = , on obtient :
a 2 4 2
a
√ +b = 0
b = −√
a2 2
a
√ + c = 0 =⇒ c = − √ =⇒ a = b = c = 0. D’où f = 0.
2 2
a
a a
√ − b = 0
√ + √ = 0
2 2 2
On en conclut que Φ est bien un produit scalaire sur E.
2 sin(2πt) 1
Z 1
cos(2πt) 2 sin(2π) − sin(0)
2. ⋆ Φ(f0 , f1 ) = 2 √ dt = √ =√ · = 0. D’où f0 ⊥ f1 .
0 2 2 2π 0 2 2π
cos(2πt) 1
Z 1
sin(2πt) 2 2 − cos(2π) + cos(0)
⋆ Φ(f0 , f2 ) = 2 √ dt = √ − =√ · = 0. D’où f0 ⊥ f2 .
0 2 2 2π 0 2 2π
⋆ On rappelle que 2 cos(a) sin(a) = sin(2a). D’où :
cos(4πt) 1 − cos(4π) + cos(0)
Z 1 Z 1
Φ(f1 , f2 ) = 2 cos(2πt) sin(2πt) dt = sin(4πt) dt = − = 0. D’où f1 ⊥ f2 .
0 0 4π 0 =
La famille (f0 , f1 , f2 ) est donc orthonormée.
Z 1
1 2
Z 1
⋆ ||f0 ||2 = 2 √ dt = 1. dt = 1. D’où ||f0 || = 1 : f0 est normé.
0 2 0
1
⋆ On rappelle que cos(2a) = 2 cos2 (a) − 1 =⇒ cos2 (a) = (cos(2a) + 1). D’où :
Z 1 Z 1 2 1
2 2 sin(4πt)
||f1 || = 2 (cos(2πt)) dt = (cos(4πt) + 1) dt = + t = 1. D’où ||f1 || = 1 : le vecteur f1 est
0 0 4π 0
normé.
1
⋆ On rappelle que cos(2a) = 1 − 2 sin2 (a) =⇒ sin2 (a) = (1 − cos(2a)). D’où :
2
sin(4πt) 1
Z 1 Z 1
2 2
||f2 || = 2 (sin(2πt)) dt = (1 − cos(4πt)) dt = t − = 1. D’où ||f2 || = 1 : le vecteur f2 est
0 0 4π 0
normé.
On en déduit que (f0 , f1 , f2 ) est une famille orthonormée de E. En tant que famille orthonormée de E, (f0 , f1 , f2 )
est libre. De plus, par définition de l’espace E, f (0 , f1 , f2 ) est une famille génératrice de E. On en conclut que
(f0 , f1 , f2 ) est une base orthonormée de E.
3. ⋆ Montrons que ϕx est linéaire. Soient g1 et g2 deux fonctions de E et λ un réel. Notons ϕx (g1 ) = h1 ,
ϕx (g2 ) = h2 et ϕx (λg1 + g2 ) = h.
Pour tout réel t, on a : h(t) = (λg1 + g2 ) (x − t) = λg1 (x − t) + g2 (x − t) = λh1 (t) + h2 (t) = (λh1 + h2 ) (t).
On en déduit que h = λh1 + h2 , soit : ϕx (λg1 + g2 ) = λϕx (g1 ) + ϕx (g2 ). L’application ϕx est bien linéaire.
⋆ Notons, pour tout i ∈ {0, 1, 2}, ϕx (fi ) = hi .
1
On a : pour tout t ∈ R, h0 (t) = f0 (x − t) = √ = f0 (t). D’où ϕx (f0 ) = f0 . On note en particulier que
2
ϕx (f0 ) ∈ E.
Pour tout réel t : h1 (t) = f1 (x − t) = cos(2π(x − t)) = cos(2πx − 2πt) = cos(2πx).f1 (t) + sin(2πx).f2 (t). On
en déduit que ϕx (f1 ) = cos(2πx).f2 + sin(2πx).f2 . On note que ϕx (f1 ) ∈ E, en tant que combinaison linéaire
de vecteurs de E.
Pour tout réel t : h2 (t) = f2 (x − t) = sin(2π(x − t)) = sin(2πx − 2πt) = sin(2πx).f1 (t) − cos(2πx).f2 (t). On
en déduit que ϕx (f2 ) = sin(2πx).f2 − cos(2πx).f2 . On note que ϕx (f2 ) ∈ E, en tant que combinaison linéaire
de vecteurs de E.
9/ 18 C. Carchereux, lycée Carnot
Comme ϕx est linéaire et transforme les éléments de la base (f0 , f1 , f2 ) de E en des vecteurs de E, on en
déduit que ϕx va bien de E dans E (E étant stable par combinaisons linéaires).
Finalement, ϕx est un endomorphisme de E.
1 0 0
4. D’après les calculs effectués à la question précédente, on a : Mx = 0 cos(2πx) sin(2πx) . Alors :
0 sin(2πx) − cos(2πx)
1 0 0 1 0 0
tM M = 0 cos(2πx)
x x sin(2πx) 0 cos(2πx) sin(2πx) = I3 , car cos2 (a) + sin2 (a) = 1.
0 sin(2πx) − cos(2πx) 0 sin(2πx) − cos(2πx)
5. Soient f et g deux vecteurs orthogonaux de E : hf, gi = 0. Notons X et Y les vecteurs colonnes des coordonnées
de f et g dans la base (f0 , f1 , f2 ). Comme (f0 , f1 , f2 ) est orthonormée, on a : hf, gi = tXY .
Mx étant la matrice de ϕx dans la base (f0 , f1 , f2 ), on sait que Mx X et Mx Y sont les matrices colonnes des
coordonnées de ϕx (f ) et de ϕx (g) respectivement dans la base (f0 , f1 , f2 ). Comme la base (f0 , f1 , f2 ) est
orthonormée, on sait que hϕx (f ), ϕx (g)i = t (Mx X) (Mx Y ). Or t (Mx X) (Mx Y ) = tX tMx Mx Y = tXI3 Y = tXY .
On a donc : hϕx (f ), ϕx (g)i = hf, gi = 0 : les vecteurs ϕx (f ) et ϕx (g) sont donc également orthogonaux.
Notons que la démonstration ci-dessus montre que ϕx conserve également le produit scalaire :
hϕx (f ), ϕx (g)i = hx, yi.
Exercice 6 :
On se place dans Rn muni de son produit scalaire canonique noté h., .i.
1 1 1
1. On pose u = (a1 , . . . , an ) et v = , ,..., . D’après l’inégalité de Cauchy Schwarz : |hu, vi| 6 ||u|| ||v||, soit
n n n
n n n n 2 2
2 2 2
X 1 1X 2
X
2 2
X 1 1 1
hu, vi 6 ||u|| . ||v|| . Or hu, vi = · ak = ak . Et ||u|| = ak et ||v|| = =n· = · On
n n n n n
k=1 k=1 k=1 k=1
n
!2 n
1 X 1 X
a bien : ak 6 a2k .
n n
k=1 k=1
√ √ 1 1 1
2. Soient a1 , . . . , an n réels strictement positifs. Posons u = ( a1 , . . . , an ) et v = √ , √ , . . . , √ . D’après
a1 a2 an
n n
X √ 1 X
l’inégalité de Cauchy Schwarz : |hu, vi| 6 ||u|| ||v||, soit hu, vi2 6 ||u||2 . ||v||2 . Or hu, vi = ( ak ) √ = 1 = n.
ak
k=1
! ! k=1
n n n 2 X n n n
2
X √ 2 X 2
X 1 1 X X 1
Et ||u|| = ak = ak et ||v|| = √ = · On a bien : n2 6 ak . .
ak ak ak
k=1 k=1 k=1 k=1
! ! k=1 k=1
n n
X X 1
En posant a1 = a2 = . . . = an = 1, on obtient : ak . = n.n = n2 .
ak
k=1 k=1 ! !
n n
X X 1
On a donc montré que pour tout (a1 , . . . , an ) ∈ R∗+ n, ak . > n2 , avec égalité lorsque
ak
k=1 k=1
a1 = a2 = . . . = an = 1. On en déduit que n2 est le minimum recherché, et il est atteint lorsque a1 = . . . = an = 1.
Exercice 7 :
n
X
1. Soit i ∈ [[1, n]]. En appliquant l’hypothèse de l’énoncé avec x = ei , on a : ||ei ||2 = hei , ek i2 . Comme les vecteurs
k=1
e1 , . . . , en sont supposés normés, on sait que ||ei ||2 = 1. D’où
X n X X X
P
1= hei , ek i2 = hei , ei i2 + hei , ek i2 = 1 + hei , ek i2 , donc 2
16k6n hei , ek i = 0. Comme hei , ek i2
i6=k
k=1 16k6n 16k6n 16k6n
i6=k i6=k i6=k
est une somme de termes positifs égale à 0, on en déduit que tous les termes de la somme sont nuls : ∀k ∈ [[1, n]]
tel que k 6= i, on a : hei , ek i2 = 0, donc hei , ek i = 0, c’est-à-dire ei ⊥ ek . Les vecteurs e1 , . . . , en sont bien
orthogonaux deux à deux.
n 2
X
2. Soit x ∈ E. Considérons x − hx, ei i ei . D’après l’hypothèse de l’exercice appliquée au vecteur
i=1
n
X
x− hx, ei i ei , on a :
i=1
10/ 18 C. Carchereux, lycée Carnot
n 2 n
* n
+2 n n
!2
X X X X X
x− hx, ei i ei = x− hx, ei i ei , ek = hx, ek i − hx, ei i hei , ek i par bilinéarité du produit
i=1 k=1 i=1 k=1 i=1
Xn
= (hx, ek i − hx, ek i hek , ek i)2 car ei ⊥ ek ∀k 6= i
k=1
n
X n
2 X
= hx, ek i − hx, ek i ||ek , ek ||2 = (hx, ek i − hx, ek i)2 car ek est normé
k=1 k=1
Xn
= (0)2 = 0
k=1
n n
X →
− X
Ainsi, x − hx, ei i ei = 0 et donc x = hx, ei i ei . Le vecteur x s’écrit comme combinaison linéaire des
i=1 i=1
Exercice 8 :
1. (a) On sait que AX est la matrice-colonne des coordonnées de f (x) dans la base canonique de Rn et que tAY
est la matrice-colonne des coordonnées de g(y) dans la base canonique de Rn .
Comme la base canonique de Rn est orthonormée, on a :
hf (x), yi = t (AX) Y = tX tAY = tX tAY = hx, g(y)i.
→
− −→ − →
(b) Soit x ∈ Ker(f ). On a : f (x) = 0 =⇒ g ◦ f (x) = g 0 = 0 . D’où x ∈ Ker(g ◦ f ). On a donc l’inclusion :
Ker(f ) ⊂ Ker(g ◦ f ).
→
−
Soit x ∈ Ker(g ◦ f ). On a : g ◦ f (x) = 0 =⇒ tAAX = 0 (traduction matricielle de l’égalité vectorielle
relativement à la base canonique de Rn ). D’où tX tAAX = tX 0 = 0 . On a donc :
tX tAAX = 0 =⇒ t (AX) . (AX) = 0 =⇒ ||f (x)||2 = 0, car la base canonique de Rn est orthonormée et
Exercice 9 :
Notons 3
h., .i le produit scalaire canonique
de R . On3remarque que
F = (x, y, z) ∈ R |x + 2y − z = 0 = (x, y, z) ∈ R | h(x, y, z), (1, 2, −1)i = (Vect((1, 2, −1)) ⊥ .
3
Comme R3 est de dimension finie et que G = Vect((1, 2, −1)) est un sous-espace vectoriel de R3 , on a : (G⊥ )⊥ = G.
D’où F ⊥ = G = Vect((1, 2, −1)).
On remarque que : x + 2y − z = 0 ⇐⇒ z = x + 2y, et (x, y, x + 2y) = x.(1, 0, 1) + y.(0, 1, 2). D’où
F = Vect((1, 0, 1), (0, 1, 2)).
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√ √ 1
On a : ||(1, 0, 1)|| = 12 + 02 + 12 = 2, posons e1 = √ (1, 0, 1).
2
Déterminons un vecteur e′2 de F de la forme e′2 = (0, 1, 2) + a.e1 tel que e′2 ⊥ e1 .
On a :
1
e′2 , e1 = 0 ⇐⇒ √ . h(0, 1, 2), (1, 0, 1)i + a ||e1 ||2 = 0
2
1
⇐⇒ √ × 2 + a = 0
2
√
⇐⇒ a = − 2
√
Posons e′2 = (0, 1, 2) − 2e1 = (0, 1, 2) − (1, 0, 1) = (−1, 1, 1).
√ √ 1
Enfin, ||e′2 || = 1 + 1 + 1 = 3, on pose e2 = √ (−1, 1, 1). Par construction, (e1 , e2 ) est une base orthonormée de F .
3
Comme R3 est un espace euclidien, F et F ⊥ sont supplémentaires orthogonaux. Ainsi, en concaténant une base
orthonormée de F et une base orthonormée de F ⊥ , on obtient une base orthonormée de R3 . En posant
1 1
e3 = .(1, 2, −1) = √ (1, 2, −1), on obtient alors que (e1 , e2 , e3 ) est une base orthonormée de R3 .
||(1, 2, −1)|| 6
Exercice 10 :
Méthode 1 :
Déterminons tout d’abord une famille génératrice de F .
Pour tout u = (x, y, z, t) ∈ R4 ,
(
x + 2y − z = 0
u ∈ F ⇐⇒
x−y+z+t = 0
(
z = x + 2y
⇐⇒
t = −x + y − z = −x + y − (x + 2y) = −2x − y
⇐⇒ u = (x, y, x + 2y, −2x − y) = x.(1, 0, 1, −2) + y.(0, 1, 2, −1)
D’où F = Vect((1, 0, 1, −2), (0, 1, 2, −1) ).
| {z }
non colinéaires
Notons que dim(F ) = 2, et comme R4 est euclidien, dim(F ⊥ ) = dim R4 − dim(F ) = 2.
Déterminons alors F ⊥ .
Pour tout u = (x, y, z, t) ∈ R4 ,
(
⊥ u ⊥ (1, 0, 1, −2)
u∈F ⇐⇒
u ⊥ (0, 1, 2, −1)
(
x + z − 2t = 0
⇐⇒
y + 2z − t = 0
(
x = 2t − z
⇐⇒
y = t − 2z
⇐⇒ u = (2t − z, t − 2z, z, t) = z.(−1, −2, 1, 0) + t.(2, 1, 0, 1)
D’où F ⊥ = Vect((−1, −2, 1, 0), (2, 1, 0, 1)). De plus, les deux vecteurs constituant la famille génératrice obtenue de F ⊥
ne sont pas colinéaires, donc ils constituent une base de F ⊥ .
Méthode 2 :
Posons u = (1, 2, −1, 0) et v = (1, −1, 1, 1). On remarque que : F = −
→
x ∈ R4 | h−
→
x , ui = 0 et h−
→
x , vi = 0 . D’où
⊥
F = Vect(u, v) .
Comme R4 est un espace euclidien et que G = Vect(u, v) est un sous-espace vectoriel de R4 , on a : (G⊥ )⊥ = G. D’où
F ⊥ = (G⊥ )⊥ = G = Vect(u, v).
Les vecteurs u et v n’étant pas colinéaires, ils constituent finalement une base de F ⊥ .
Exercice 11 :
p
X q
X
On se place dans l’espace vectoriel E = R[X]. Pour tout P = ak X k de E et pour tout Q = bk X k de E, on pose
k=0 k=0
min(p,q)
X
ϕ(P, Q) = ak bk .
k=0
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1. ⋆ L’application ϕ va de R[X] × R[X] dans R.
Xn Xm
k
⋆ Soient P = ak X ∈ R[X] et Q = bk X k ∈ R[X].
k=0 k=0
min(n,m)
P min(m,n)
P
On a : ϕ(P, Q) = ak bk = bk ak = ϕ(Q, P ).
k=0 k=0
L’application ϕ est donc symétrique.
n n ′ m
X X X
k k
⋆ Soient P = ak X ∈ R[X], Q = bk X ∈ R[X] et R = ck X k ∈ R[X] et λ ∈ R.
k=0 k=0 k=0
Posons d = max(n, n′ ). Si n < n′ , on pose ak = 0 pour tout k ∈ [[n + 1, n′ ]], et si n′ < n, on pose bk = 0 pour
tout k ∈ [[n′ + 1, n]].
X d d
X Xd
Ainsi, P = ak X k , Q = bk X k , et donc λP + Q = (λak + bk )X k .
k=0 k=0 k=0
On a alors : !
d min(d,m) min(d,m) min(d,m)
X X X X
k
ϕ(λP + Q, R) = ϕ (λak + bk ) X , R = (λak + bk ) .ck = λ ak ck + bk ck
k=0 k=0 k=0 k=0
P ∈F ⇐⇒ P (0) = 0
⇐⇒ 0 est racine de P
⇐⇒ ∃Q ∈ R[X] tel que P = XQ
P ∈ (F ⊥ )⊥ ⇐⇒ ∀Q ∈ F ⊥ , ϕ(P, Q) = 0
⇐⇒ ∀Q ∈ F ⊥ , ϕ(P1 , Q) + ϕ(P2 , Q) = 0
⇐⇒ ∀Q ∈ F ⊥ , ϕ(P2 , Q) = 0 car P1 ∈ F , Q ∈ F ⊥ donc P1 ⊥ Q
⇐⇒ P2 = 0 car :
Exercice 12 :
On remarque que pour tout P ∈ R3 [X], si deg(P ) 6 1 alors P ′′ = 0, et si deg(P ) > 2, alors deg(P ′′ ) = deg(P ) − 2 > 0
et P ′′ 6= 0.
Ainsi, F = R1 [X] et (1, X) est une base de F .
Soit P = a + bX + cX 2 + dX 3 un vecteur de R3 [X]. On a alors :
(
Ψ(P, 1) = 0
P ∈ F ⊥ ⇐⇒ car (1, X) est une base de F
Ψ(P, X) = 0
(R +∞
P (t)e−t dt = 0
⇐⇒ R0+∞
0 tP (t)e−t dt = 0
(R +∞
0 a + bt + ct2 + dt3 e−t dt = 0
⇐⇒ R +∞
0 at + bt2 + ct3 + dt4 e−t dt = 0
(
aΓ(1) + bΓ(2) + cΓ(3) + dΓ(4) = 0, par linéarité des intégrales toutes convergentes
⇐⇒
aΓ(2) + bΓ(3) + cΓ(4)dΓ(5) = 0
Z +∞
Rappel : ∀n ∈ N, Γ(n + 1) = tn e−t dt
0
(
a + b + 2c + 6d = 0, car ∀n ∈ N∗ , Γ(n) = (n − 1)!
⇐⇒
a + 2b + 6c + 24d = 0
(
a + b + 2c + 6d = 0
⇐⇒
b + 4c + 18d = 0 L2 ← L2 − L1
(
a = 4c + 18d − 2c − 6d = 2c + 12d
⇐⇒
b = −4c − 18d
⇐⇒ P = 2c + 12d − (4c + 18d)X + cX 2 + dX 3
⇐⇒ P = c.(2 − 4X + X 2 ) + d.(12 − 18X + X 3 ) Toujours même technique : on sépare les termes en « c » et les
⇐⇒ P ∈ Vect X 2 − 4X + 2, X 3 − 18X + 12
D’où F ⊥ = Vect X 2 − 4X + 2, X 3 − 18X + 12 et (X 2 − 4X + 2, X 3 − 18X + 12) est une base de F ⊥ , puisque les
deux vecteurs ne sont pas colinéaires.
Exercice 13 :
n
1 X 1 √
D’où ||u|| = √ εk = √ n + 1 = 1.
n + 1 k=0 n+1
3. (a) Soit i ∈ [[0, n]].
On a :
||εi − hεi , ui u||2 = ||εi ||2 − 2 hεi , ui hεi , ui + hεi , ui2 ||u||2
= 1 − 2 hεi , ui2 + hεi , ui2 = 1 − hεi , ui2
(c) Soit i ∈ [[0, n]]. Par bilinéarité du produit scalaire, pour montrer que ei ∈ (Vect(u))⊥ , il suffit de montrer que
ei ⊥ u.
On a :
r
n+1
hei , ui = hεi − hεi , ui u, ui
n
r
n+1
= [hεi , ui − hεi , ui hu, ui]
n
= 0 car hu, ui = ||u||2 = 1
Ainsi, f est bilinéaire, car linéaire par rapport à sa première variable et symétrique.
⋆ Enfin, pour tout (x, y) ∈ F 2 , f (x, y) ∈ R.
On en conclut que f est bien une forme bilinéaire symétrique de F .
(b) Soit (i, j) ∈ [[1, n]]2 .
Cas i 6= j
On a :
n
X n+1
f (ei , ej ) = hei , ek i hej , ek i − hei , ej i
n
k=0
X n+1
= hei , ek i hej , ek i + ||ei ||2 hej , ei i + hei , ej i . ||ej ||2 − hei , ej i
06k6n
n
k6=i et k6=j
2
X 1 2 1 1 2 n+1 1
= − +1 × − + − ×1 − × − d’après la question 3
06k6n
n n n n n
k6=i et k6=j
1 2 n+1
= 2
× (n + 1 − 2) − + =0
n n n2
Cas i = j
1 n+1
= 2
× (n + 1 − 1) + 1 − =0
n n
n
X n+1
Par définition de l’application f , comme f (x, y) = 0, on a bien : hx, ek i hy, ek i = hx, yi.
n
k=1
(d) Soit x ∈ F . En posant y = x dans la question précédente, on obtient :
n n
X n+1 n+1 n X
hx, ek i2 = hx, xi = ||x||2 . D’où : ||x||2 = hx, ek i2 .
n n n+1
k=1 k=0