Cours de Procédure Pénale 2020-1-7
Cours de Procédure Pénale 2020-1-7
Cours de Procédure Pénale 2020-1-7
À L’USAGE DE LA LICENCE 2
2020
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Sommaire
Introduction
1ère PARTIE : LE CADRE GÉNÉRAL DE LA PROCÉDURE PÉNALE
CHAPITRE 2 : LE JUGEMENT
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Introduction
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Si la finalité du droit pénal général est de définir les comportements jugés contraires à
l’ordre social et d’en fixer les peines applicables, la procédure pénale vise, pour sa part,
à déterminer les modalités de la réaction sociale lorsqu’une infraction pénale est
supposée commise. La répression des infractions commises ne peut se faire en effet
que si leurs auteurs sont identifiés et les éléments de preuve réunis.
Dans son sens juridique la procédure renvoie à la « branche du droit qui a pour objet
de déterminer les règles d’organisation judiciaire, de compétence, d’instruction des
procès et d’exécution des décisions de justice ». Le droit de la procédure pénale est
dès lors constitué des règles de forme qui gouvernent la constatation des infractions
pénales, l’identification, l’appréhension et le jugement de leurs auteurs 1.
Certes, les formes de la réaction sociale sont variées et peuvent dépendre de la nature
des infractions et des personnes poursuivies, il n’en demeure pas moins que la
procédure pénale obéit à des principes fondamentaux 2 dont la vocation est de
permettre la protection des droits et libertés reconnus à la personne humaine.
Elle doit garantir les droits et libertés de la personne poursuivie, quelle que soit la
gravité du comportement et la nécessité d’en assurer la répression. La procédure
pénale détermine largement le modèle de vie collective adopté par une société. Ainsi
1 Dans ce sens, la procédure pénale peut être considérée comme synonyme de procès
pénal.
2 Ces principes seront présentés dans la seconde partie du cours.
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dans les systèmes protecteurs des droits et libertés, la poursuite et le jugement des
infractions, quelle que soit leur gravité, s’exercent dans des conditions dont le non-
respect peut conduire à l’application des sanctions de la nullité.
La procédure pénale est ainsi conçue pour permettre la mise en œuvre des règles de
droit pénal général. Elle intéresse à ce titre tous les citoyens 3, en ce qu’elle s’évertue,
dans la répression des comportements déviants, de veiller à la garantie de droits et
libertés des citoyens. La conciliation des intérêts en jeux (intérêt social et intérêt
individuel) justifie la variété des modèles de procédure pénale4.
Il y a d’abord la procédure de type accusatoire. Comme son nom l’indique, elle fait
reposer les poursuites sur la victime de l’infraction. L’accusation est faite et démontrée
par cette partie au procès 5. De nature orale, publique et contradictoire, la procédure
accusatoire est réputée plus favorable à la protection des intérêts individuels.
Ces deux procédures sont conçues pour prendre en charge des intérêts contradictoires,
de manière isolée. C’est ce qui explique que certains systèmes juridiques préfèrent un
modèle plus conciliant, qui associe les aspects de la procédure inquisitoire avec ceux
de la procédure accusatoire. La procédure mixte tente de réaliser cette conciliation. Le
code de procédure pénale consacre le système mixte qui se manifeste aussi bien en ce
qui concerne l’initiative des poursuites qu’au niveau du déroulement de la procédure.
3 L’on a ainsi l’habitude de dire que « la procédure pénale est faite pour tous, le droit pénal
général, pour le seul délinquant ».
4 C’est ce qui explique que le niveau de démocratie dans une société se mesure,
notamment, à la lumière de ses règles de procédure pénale.
5 La personne poursuivie se contente simplement de riposter.
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des droits de la défense, la procédure au cours de l’enquête et de l’instruction est
secrète »6.
En tout état de cause, les règles qui gouvernent la procédure pénale relève
essentiellement de la souveraineté de l’État. Celui-ci sera ainsi amené à organiser la
procédure applicable selon le modèle qui convient à la sauvegarde de l’ordre social et
à la protection des droits et libertés. C’est ainsi que les règles mises en place dans le
système sénégalais comportent plusieurs phases qui prennent en charge les différents
actes accomplis en vue de la constatation des infractions, l’identification, l’arrestation
et au jugement des auteurs. Ces actes sont accomplis dans un cadre déterminé, avec
les acteurs ou organes auxquels la loi confie les pouvoirs nécessaires à cet effet.
6 La loi n°2016-30 du 8 novembre 2016 modifiant le Code de procédure pénale (JO 6976
du samedi 26 novembre 2016 introduit, dans cet article 11, la possibilité pour le Procureur
de la république de tenir des points de presse pour communiquer ses des affaires en cours
d’enquête ou d’instruction.
7 La loi de 1965 a effet été successivement modifiée par les lois suivantes :
- loi n°66-18 du 1er février 1968 ;
- loi n°69-71 du 30 octobre 1969 ;
- loi n°75-114 du 20 décembre 1975 ;
- loi n° 77-32 du 22 février 1977 ;
- loi n°77-86 du 10 aout 1977 ;
- loi n°79-39 du 11 avril 1979 ;
- loi n°81-71 du 10 décembre 1981 ;
- loi n°81-77 du 10 décembre 1981 ;
- loi n°85-25 du 27 février 1985 ;
- loi n°92-32 du 04 juin 1992 ;
- loi n°99-88 du 3 septembre 1999 ;
- loi n°2000-39 du 29 décembre 2000 ;
- loi n°2007-04 du 12 février 2007 ;
- loi n°2007-05 du 12 février 2007 ;
- loi n°2008-23 du 25 juillet 2008 ;
- loi n°2008-50 du 23 septembre 2008 ;
- loi n°2014-28 du 27 octobre 2014 ;
- loi n°2016-30 du 08 novembre 2016.
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l’étude de la procédure pénale conduit à cerner ses différentes phases certes, mais
aussi à une présentation de son objet.
L’action publique : « action pour l’application des peines »8 = article premier du Code
de procédure pénale.
- Conditions positives : les faits doivent être constitutifs d’une infraction 9. Ainsi,
l’action publique n’existe que si une infraction pénale a été commise : vol,
meurtre abus de confiance etc. Lorsque les faits ne supportent aucune
qualification pénale (faute civile par exemple) l’action publique n’existe pas 10.
général.
10Lorsque les faits ne constituent pas une infraction, l’Officier de police judiciaire ou le
procureur de la République doit classer le dossier sans suite. Le juge d’instruction saisi doit
rendre une ordonnance de non informer et la juridiction de jugement doit rendre une
décision de relaxe pure et simple.