Chapitre 1
Chapitre 1
Chapitre 1
I. Introduction
La génétique initiée par Gregor Mendel, appelée classiquement génétique Mendélienne, a pour
objectif de comprendre le déterminisme et la transmission des caractères par l’analyse de la
descendance d’un croisement contrôlé entre individus de génotypes différents.
Après la découverte du support de l’information génétique (ADN), la génétique moléculaire
continue à rechercher les mécanismes fins du déterminisme, de l’expression et de la transmission
des caractères. Elle trouve aujourd’hui de nombreuses extensions avec les programmes de
génomique (séquençage des génomes et identification des gènes).
La compréhension du déterminisme et de la transmission des caractères doit aussi étudier les
individus dans les conditions naturelles ou ils sont génétiquement uniques et libres de se
reproduire avec n’importe quel autre individu de la même espèce. Cette partie de la génétique, qui
considère les individus en interaction avec leur environnement, est la génétique des populations.
1-Définitions et objectifs
La génétique des populations étudie la variabilité génétique présente dans et entre les populations
avec trois principaux objectifs :
-Mesurer la variabilité génétique, appelée aussi diversité génétique ou polymorphisme génétique,
par la fréquence des différents allèles d’un même gène.
- Comprendre comment la variabilité génétique se transmet d’une génération à l’autre.
- Comprendre comment et pourquoi la variabilité génétique évolue au fil des générations.
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3- Modes de reproduction
-Union au hasard, pas de choix de conjoint : Panmixie= Pangamie
-Union entre individus apparentés : Consanguinité et Autofécondation
-Union entre individus ayant des ressemblances (ou dissemblances) phénotypiques et
génotypiques : Homogamie et Hétérogamie.
Soient :
Le phénotype [AA] : n1 individus → 2n1 allèles
Le phénotype [Aa] : n2 individus → 2n2 allèles
Le phénotype [aa] : n3 individus → 2n3 allèles
N = n1+n2+n3
1-Composition phénotypique
f [AA] = n1/N = D
f [Aa] = n2/N = H D+ H+R =1
f [aa] = n3/N = R
2-Composition génotypique
Dans ce cas précis, elle est traduite par les fréquences phénotypiques.
Rq : Dans le cas d’un gène avec dominance absolue, il faut nécessairement se reporter au mode de reproduction.
3- Composition allélique
Elle est traduite par les fréquences alléliques :
4-Application
Chez l'homme, le groupe sanguin MN est déterminé par un gène à deux allèles codominants M et
N, ce qui permet d'attribuer un génotype à chaque individu échantillonné, puis d'estimer les
fréquences alléliques dans la population. Une étude portant sur 730 aborigènes australiens a
donné les résultats suivants :
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1-Calculer les fréquences phénotypiques et génotypiques
1ère méthode
2ère méthode
p= D + ½ H
q= R + ½ H
Application :
p = 0.03 + ½ 0.3 = 0,178 pour l'allèle M
q = 0.67 + ½ 0.3 = 0,822 pour l'allèle N
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1. Déterminisme des variations : notion de polymorphisme
La génétique des populations s'intéresse principalement à la variabilité d'origine génétique
présente dans les populations et que l'on désigne sous le nom de polymorphisme. Dans sa
définition historique (Ford années 1940), le polymorphisme concernait les caractéristiques
phénotypiques accessibles aux observations de cette époque (couleur, forme, etc). Cette
définition du polymorphisme peut être résumée de la façon suivante :
ll y a polymorphisme si dans une même population coexistent pour un caractère donné plusieurs formes
phénotypiques discontinues, déterminées génétiquement, et dont la plus fréquente ne représente pas plus d'une
certaine fraction de la population totale, fixée à 95 ou 99%. La population est alors qualifiée de polymorphe.
L'utilisation de plus en plus répandue des techniques de biologie moléculaire permettant
d'étudier la variabilité non exprimée au niveau phénotypique (portions non codantes de d'ADN) a
nécessité une définition plus large du polymorphisme qui peut être la suivante :
ll y a polymorphisme si dans une même population une portion codante ou non codante d'ADN présente une
variation de séquence correspondant à plusieurs formes alléliques dont la plus fréquente ne représente pas plus d'une
certaine fraction de la population totale, fixée à 95 ou 99%.
Dans ces deux définitions, le seuil de 1% ou 5% permet de distinguer les gènes polymorphes,
pour lesquels les variations alléliques sont fréquentes, et les gènes pour lesquels les variations
alléliques ont un caractère exceptionnel avec un allèle très majoritaire et une ou plusieurs formes
alléliques rares (inférieure à 1%). On parle dans ce cas de cryptopolymorphisme qui résulte le plus
souvent de mutations désavantageuses qui seront éliminées par la sélection naturelle. La plupart
des maladies génétiques chez l'homme relèvent du cryptopolymorphisme.
Un gène est qualifié de polymorphe lorsque plusieurs allèles sont présents dans une population
avec une fréquence supérieure à 1%. Par opposition, on appelle monomorphes les gènes qui ne
présentent pas de variabilité (un seul allèle présent dans la population).
L'état polymorphe ou monomorphe est une caractéristique d'un gène (ou portion non codante
d'ADN) et d'une population. Ainsi, une même population peut être polymorphe pour un
caractère donné et monomorphe pour un autre caractère. De la même façon, un caractère
monomorphe dans une population peut être polymorphe dans une autre population.
Lorsque la variabilité d'un caractère n'a aucune base génétique, c'est à dire ne fait pas intervenir de
modification de séquence d'ADN, elle est qualifiée de variabilité épigénétique. Cette variabilité
résulte souvent de l'action des facteurs environnementaux sur l'expression phénotypique d'un
caractère (température, alimentation, physico-chimie de l'environnement, etc). Lorsque la
variabilité d'une population présente un déterminisme uniquement épigénétique, on parle de
polyphénisme. Le caractère présente alors une plasticité phénotypique. De telles variations
épigénétiques sont très fréquentes dans les populations animales et végétales.
Dans certains cas, la variabilité phénotypique est due à la variation d'un seul gène =
déterminisme monogénique. Cela ne veut pas dire que le caractère est contrôlé par un seul
gène mais que la variation d'un seul de ces gènes est suffisante pour entraîner une variation
phénotypique. On parle alors de caractères mendeliens. Chez l'homme, environ 5000 caractères
mendeliens sont connus. Ils sont répertoriés dans la base de données OMIN (Online Mendelian
Inheritance in Man) où chaque caractère porte un code par exemple MIN 143100 pour la maladie
de Huntington.
Dans d'autres cas, la variabilité d'un caractère est déterminée par un grand nombre de gènes ayant
chacun plusieurs allèles. On parle de déterminisme polygénique. C'est le cas de tous les
caractères quantitatifs qui font l'objet d'une mesure comme la taille, le poids, etc. L'analyse
génétique de ces caractères relève de la génétique quantitative qui sépare les effets des gènes en
effets additifs A, effets de dominance D, effet d'épistasie ou d'interaction entre gènes I:
G=A+D+I
2. Types du polymorphisme génétique
Le polymorphisme génétique peut se manifester par la variabilité au niveau des produits directe
des gènes c'est-à-dire les protéines. En effet, si une modification touche un codon d’un gène de
structure, cela entraînera une substitution d’acide aminé dans le polypeptide correspondant. Cette
modification peut modifier les propriétés physiques de la protéine (par ex: changement de la
charge nette de la protéine).
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Au niveau de l’ADN différents types de polymorphismes génétiques sont distingués:
-Le polymorphisme ponctuel : variation à l’échelle du nucléotide. Il concerne 1 à quelques nucléotides :
On distingue les SNP (Single Nucleotide Polymorphism), ou polymorphismes simple nucléotide,
substitution d’une paire de base par une autre paire de base en un site du génome (1 tous les 2000
pb). Le polymorphisme de longueur de fragments de restriction (Restriction Fragment Length
Polymorphism), en général dus à un SNP qui fait apparaître ou disparaître, en un locus du génome,
un site de reconnaissance spécifique d’une endonucléase.
- Le polymorphisme Indel (Insertions-Délétions), ou polymorphismes d’insertion-délétion d’une
séquence d’ADN en un site du génome, formant le plus souvent un polymorphisme di-allélique,
repérable par étude de la longueur du fragment d’ADN amplifié par PCR, à partir de deux
amorces flanquant le site du marqueur.
Le polymorphisme d’insertion : Insertions de séquences mobiles (transposons) ou virales
Séquences d'ADN répétitif dispersé possèdent une structure de transposons, éléments d'ADN
instables, capables de migrer vers différentes régions du génome par rétrotransposition : Leur
transcrits ARN est convertis dans la cellule en ADN complémentaire et réinsérable au sein de
l'ADN génomique. Les deux principaux groupes de telles séquences présents chez les
mammifères constituent :
→ Les LINEs pour Long INterspersed Elements: sont des longs éléments nucléaires intercalés. Leur
taille est de quelques kilobases ou plus précisément 6 000 à 7 000 pb. The human genome, for
example, contains about 500,000 LINEs, which is roughly 17% of the genome.
→ Les SINEs pour Short INterspersed Elements : Sont des petits éléments nucléaires intercalés
(SINE) : leur taille varie entre 130 et 500 pb, les plus abondantes chez l'homme sont les
séquences ALU (un court fragment d'ADN de type SINE caractérisé par la présence d'un site de
restriction de l'endonucléase de restriction Alu I)
-Le polymorphisme chromosomique : Des mutations peuvent survenir à une autre échelle au sein du
génome et affecter le nombre ou la structure des chromosomes. Les modifications dans la
structure des chromosomes correspondent à des translocations de fragments chromosomiques,
des inversions, des fusions centriques, des délétions ou des duplications. Les changements du
nombre de chromosomes sont de deux types: l'aneuploïdie (perte ou ajout d'un ou plusieurs
chromosomes (par exemple la trisomie = 2N+1) et la polyploïdie : changement du nombre
d'exemplaire du lot haploïde (passage diploïde = 2N à tétraploïde= 4N)
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Exemple2: le papillon Biston betularia. Ces papillons de nuit sont normalement de couleur claire,
légèrement tachetée, ce qui les rend mimétiques le jour lorsqu’ils se reposent sur le tronc des
arbres. Dans certaines régions où le tronc des arbres est plus sombre, les populations sont
caractérisées par une forte fréquence de papillons sombres presque noirs, appelés "melanica", due
à un allèle D, dominant sur l'allèle d.
→Années 60 : Polymorphisme des protéines ou polymorphisme électrophoréitique: découverte
des allozenzymes : les différentes formes d’une enzyme ou isoenzymes peuvent être séparées par
électrophorèse.
→Années 70 : enzyme de restriction→ outils moléculaires
→Années 80 : PCR et RFLP→ outils moléculaires
→Les RAPD (Random Amplified Polymorphism DNA) (1990): Cette technique consiste à réaliser
une amplification PCR avec des amorces d'environ 10 pb définies de façon aléatoire.
→Microsatellites : courtes séquences répétées en tandem VNTR et STR (1992).
→Les AFLP (Amplified Fragment Length Polymorphism) (1995) : Les microsatellites sont souvent
multi-alléliques. Leur détection est obtenue par PCR du locus contenant la séquence répétée
suivie d’une électrophorèse du produit de PCR qui permet de distinguer les allèles en fonction de
leur taille.
→Le Séquençage : caractérisation des différentes paires de bases.
Le séquençage complet de certaines portions du génome fournit le maximum de renseignements
sur l'étendue de la variabilité interindividuelle.
Ho = 1/N Σ Hi,
N étant le nombre total de loci étudiés qu'ils soient monomorphes ou polymorphes Hi
hétérozygotie au locus i.
Il est alors possible de comparer la variabilité génétique des populations qui présentent des modes
de reproduction différents.