Dico Economique 1

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Problèmes économiques

Définition des principaux


termes économiques.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 1


SOMMAIRE
Glossaire
A ................................................................................................................................................. 3
B ................................................................................................................................................. 7
C ............................................................................................................................................... 11
D............................................................................................................................................... 22
E ............................................................................................................................................... 27
F................................................................................................................................................ 37
G............................................................................................................................................... 39
H............................................................................................................................................... 41
I ................................................................................................................................................ 42
J ................................................................................................................................................ 47
K ............................................................................................................................................... 47
L................................................................................................................................................ 48
M............................................................................................................................................... 50
N............................................................................................................................................... 57
O............................................................................................................................................... 59
P ............................................................................................................................................... 62
Q............................................................................................................................................... 74
R ............................................................................................................................................... 75
S ............................................................................................................................................... 79
T ............................................................................................................................................... 86
U ............................................................................................................................................... 93
V ............................................................................................................................................... 95
W .............................................................................................................................................. 96
X ............................................................................................................................................... 97
Y ............................................................................................................................................... 97
Z ............................................................................................................................................... 97

Théories économiques ..................................................................................................... 98


Théories économiques : Economie internationale............................................... 99
Théories économiques : Macroéconomie.............................................................. 104
Théories économiques : Microéconomie ............................................................... 108
Théories économiques : Travail, emploi................................................................. 111

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 2


A

Accélérateur.
Le concept d'accélérateur est apparu au début du XXe siècle dans les travaux d'A. Aftalion
(1909) et ceux de J.M. Clark (1917). Considérant que la relation entre la production et la
capacité de production est constante, les deux économistes ont utilisé la stabilité de cette
relation pour fournir une explication aux fluctuations de court terme de l'économie. À leur
tour, P. Samuelson (1939) et J. Hicks (1950) ont cherché à affiner le concept. Avec
l'avènement de la macroéconométrie, le principe d'accélérateur a été utilisé comme élément
explicatif du comportement d'investissement des entreprises. Selon le principe d'accélérateur,
une variation de la demande finale induit une variation plus que proportionnelle de
l'investissement. La variation de l'investissement s'explique par les variations de la croissance
de la demande.
(Voir également la théorie de l'oscillateur.)

Acquis communautaire.
L'acquis communautaire représente l'ensemble de droits et obligations communs à tous les
Etats membres de l'Union européenne (UE). Outre le droit communautaire proprement dit,
l'acquis communautaire est constitué de tous les actes adoptés au sein des deuxième et
troisième piliers de l'UE et en particulier les objectifs communs fixés par les traités. Les pays
candidats doivent accepter cet acquis communautaire avant d'adhérer à l'Union. L'objectif de
l'UE est d'une part de maintenir intégralement l'acquis communautaire sans jamais le remettre
en question et d'autre part de le développer.

Actif.
L'actif d'un agent est constitué par l'ensemble des biens et créances lui appartenant à une date
donnée. Le terme actif est également utilisé pour désigner une personne exerçant une activité
rémunérée (population active) ou qui en recherche une (chômage).

Actif circulant.
L'actif circulant désigne l'ensemble des actifs destinés à être consommés ou cédés dans le
cadre du cycle d'exploitation : stocks, créances clients et créances diverses, placements
financiers de l'entreprise. Le nom d'actif " circulant " vient de ce que ces actifs ont vocation à
" tourner " au cours du cycle d'exploitation, par opposition à l'actif immobilisé ou
immobilisations que le cycle d'exploitation ne détruit pas.

Actif échoué.
Ce sont des actifs qui ont été acquis par des entreprises dans le cadre d'une politique publique
et qui perdent leur valeur à la suite d'un changement de cette politique.

Actif immobilisé.
Voir immobilisations.

Action.
C'est un titre de propriété négociable d'une fraction du capital d'une société qui confère à son
détenteur un certain nombre de droits: droit de regard et de contrôle sur la gestion, droit à une
partie du bénéfice distribué (dividende) et droit à une partie de l'actif net si la société est
liquidée.

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Activités DUP (Directly unproductive profit seeking).
Expression due à Bhagwati qui désigne des activités de recherche de profit directement
improductives. Elles regroupent le premium seeking ou activités menées dans le but d'obtenir
des licences d'importation, le tariff seeking ou activités visant l'instauration de taxes
douanières et le revenue seeking ou activités dirigées sur le produit fiscal des mesures
réglementaires.

Actualisation.
Ce calcul économique consiste à convertir des valeurs futures en unités monétaires
d'aujourd'hui (c'est donc l'inverse de la capitalisation). C'est une opération nécessaire pour
rendre comparables deux valeurs, actuelle et future, car l'on considère que le temps introduit
une dépréciation.

Additivité de la valeur (principe d').


Ce principe stipule que, sur un marché parfait, la valeur actualisée des actifs est égale à la
somme des valeurs actualisées de chacun des actifs considérés séparément. En d'autres
termes, la valeur de la firme sur un marché efficient est indépendante de la répartition des flux
de liquidités allant aux actionnaires et aux créanciers.
(Voir également le théorème de Modigliani-Miller.)

Administrations publiques (centrales, locales et de sécurité sociale).


Elles représentent l'ensemble des unités institutionnelles qui produisent des services non
marchands ou effectuent des opérations de redistribution du revenu et des richesses
nationales. La majeure partie de leurs ressources provient des contributions obligatoires.

Agrégats monétaires.
Les agrégats monétaires d'un pays ou d'une zone monétaire sont définis par la banque
centrale. Ils regroupent l'ensemble des actifs monétaires ou quasi monétaires détenus par les
agents non financiers. Ces exigibilités sont considérées comme liquides par les agents
économiques et sont ainsi censées refléter leur capacité de dépense.

Ajustement structurel.
Les programmes d'ajustement structurel regroupent les conditions posées par le FMI au
rééchelonnement de la dette des pays en développement à partir des années 1980. Ces
programmes ont pour objectif le rétablissement des balances commerciale et financière
extérieures. Cela passe par une diminution de la demande intérieure (rigueur salariale, baisse
des dépenses publiques), mais aussi par des mesures structurelles afin de favoriser le
développement des mécanismes de marché dans les pays concernés (privatisations, libre
circulation des capitaux). Les programmes d'ajustement structurels ont été de plus en plus
contestés durant les années 1990, en raison du coût économique et social que représentaient
leur application.

Aléa moral.
Phénomène qui se produit lorsque la fourniture d'une garantie contre un risque encourage un
comportement plus risqué. Plus généralement, ce problème se rencontre dans les situations où
il existe un défaut d'information entre deux agents économiques lors de la passation d'un
contrat. L'aléa ou le risque moral (moral hazard) intervient alors quand un agent peut ne pas
respecter ses engagements et que le cocontractant est dans l'impossibilité de déterminer la
responsabilité ou non de son partenaire. On peut citer l'attitude d'institutions financières qui

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prennent consciemment des risques supplémentaires (par exemple des placements douteux)
lorsqu'elles sont en mesure d'en faire socialiser les pertes (par exemple sauvetage par le FMI,
impôt supplémentaire, etc...). Le cas de l'assurance maladie représente un autre exemple d'aléa
moral dans la mesure où les dépenses résultant de la transaction entre le patient et le médecin
ne peuvent être contrôlées par l'assureur.
(Voir également la théorie de l'économie de l'information.)

Altruisme.
En économie, on distingue l'altruisme pur qui se traduit par l'interdépendance des fonctions
d'utilité individuelles (le transfert accroît l'utilité du donateur parce qu'il accroît celle du
bénéficiaire) de l'altruisme dit impur où le donateur tire satisfaction non de l'amélioration du
sort du bénéficiaire mais du simple fait de donner (parce qu'il jouit ainsi d'une réputation de
générosité, etc.)

Amortissement.
L'amortissement correspond à la détermination comptable de la perte de valeur d'un bien
durable au cours d'une période de temps donnée. Il peut également signifier l'épargne d'une
entreprise pour un éventuel achat de biens d'équipement en remplacement du capital déprécié.

Antisélection.
L'antisélection (Adverse selection) est un terme emprunté par les économistes au domaine de
l'assurance. Il s'agit d'une situation d'asymétrie d'information, c'est-à-dire une situation dans
laquelle le signataire d'un contrat dispose de plus d'informations que l'autre partie sur sa
situation avant la signature du contrat. L'agent manquant d'information sur la transaction
pourra alors choisir le contrat le plus désavantageux. L'exemple le plus connu est celui du
marché des automobiles d'occasion où l'information pertinente sur les voitures est détenue par
le vendeur et où l'acheteur choisira la voiture la moins sûre, faute d'informations suffisantes et
pourtant détenues par le vendeur.
(Voir également la théorie de l'économie de l'information.)

Anticipations adaptatives.
Anticipations qui se fondent sur les évolutions passées constatées. Cela signifie par exemple
que le niveau futur anticipé des prix est mécaniquement ajusté à l'écart entre le niveau des
prix d'aujourd'hui et le niveau de prix anticipé antérieurement.
(Voir également la théorie des anticipations adaptatives.)

Anticipations autoréalisatrices.
Les prévisions faites par les agents conduisent ces derniers à des comportements qui valident
a posteriori leurs prédictions. L'anticipation de la hausse du cours d'une action, par exemple,
peut pousser certains agents à acheter cette action. Cette décision fait monter le cours et valide
leur prévision initiale.

Anticipations rationnelles.
Anticipations qui se fondent sur la connaissance implicite du modèle pertinent de l'économie
et qui en conséquence doivent se réaliser. Autrement dit, la prévision subjective des agents se
fonde sur la prévision objective de la théorie. Cette hypothèse implique que les agents sont
susceptibles d'anticiper parfaitement les conséquences des politiques économiques et
notamment de modifier leur comportement en fonction de l'inflation anticipée.
(Voir également la théorie des anticipations rationnelles.)

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Approche des paiements ou de l'« absorption ».
Cette approche consiste à lier les deux effets du mécanisme d'ajustement de la balance des
paiements, à savoir les effets-prix qui résultent de la manipulation du taux de change sur le
compte courant et les effets-revenus qui sont à l'origine d'effets multiplicateurs. Dans cette
optique, les problèmes de balance des paiements apparaissent comme des problèmes de
politique économique. Ainsi, réaliser simultanément l'équilibre intérieur (plein emploi et
stabilité des prix) et l'équilibre extérieur (balance des paiements) exige aussi bien une action
sur le revenu national (à travers des mesures monétaires et budgétaires) que des ajustements
de prix (par des modifications du taux de change ou du niveau des salaires).

Arbitrage.
Combinaisons de plusieurs opérations d'achat de biens sur un marché (marché à terme)
suivies de leur vente sur d'autres marchés pour profiter des écarts de prix et réaliser un
bénéfice sans risque (théoriquement). L'arbitrage permet d'assurer l'égalité des prix à un
même moment. Il assure la fluidité entre les différents marchés et contribue à leur liquidité.
C'est l'opération de base qui permet de garantir l'efficience des marchés.

Asymétrie d'information.
Situation dans laquelle les parties signataires d'un contrat n'ont pas le même accès à
l'information. Cette asymétrie est source d'aléa moral et d'antisélection. On parle aussi
d'information imparfaite dans une situation dite de « principal-agent » où l'agent possède
l'information manquant au principal.
(Voir également la théorie de l'économie de l'information.)

Autofinancement.
L'autofinancement d'une entreprise désigne le moyen de financement qu'elle a obtenu grâce à
son activité (bénéfices non distribués et amortissement). Une entreprise est donc autofinancée
lorsqu'elle assure elle-même son développement sans avoir recours à des sources de
financement externes.

Autorité de régulation ou régulateur.


Autorité indépendante qui organise la fourniture d'un service public en réseau, en particulier
suite à l'introduction de la concurrence dans des secteurs autrefois organisés autour d'un
monopole à un opérateur public (ex. ART, autorité de régulation des télécommunications en
France).

Avitaillement (opérations d').


Elles concernent à l'importation les achats effectués par les navires et avions français dans les
ports et aéroports étrangers (ou dans les ports et aéroports français) de marchandises
étrangères conservées en entrepôts pour leur propre consommation et, à l'exportation, les
ventes dans les ports et aéroports français à des navires et avions étrangers.

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B
Balance commerciale.
La seule balance qui soit officiellement appelée commerciale récapitule, dans la balance des
paiements, les importations (franco à bord, FAB) et les exportations (FAB) de marchandises.
Elle rend compte du solde commercial. Elle est excédentaire lorsque les exportations excèdent
les importations. Cependant, il n'est pas toujours aisé d'interpréter le solde obtenu qui ne
reflète pas l'intensité des échanges entre le pays et le reste du monde. Il n'est ainsi pas
nécessairement avantageux pour une économie d'avoir un solde positif et des flux faibles
(signe d'un ralentissement des échanges mondiaux) qu'un solde négatif issu de flux
importants.

Balance courante ou des transactions courantes.


Le solde de la balance courante est la somme de l'excédent (ou déficit) commercial d'un pays,
du montant des revenus d'investissement payés à (ou reçus) des étrangers et des transferts nets
(par exemple les salaires transférés chez eux par des travailleurs émigrés). C'est aussi la
différence entre l'épargne d'un pays et son investissement. C'est enfin la variation des créances
et droits d'un pays sur le reste du monde. Le solde est calculé en ajoutant à celui de la balance
commerciale le solde des "invisibles" qui comprennent pour l'essentiel les services "liés au
commerce extérieur" (assurance, transports), ceux "liés aux échanges de technologie"
(redevances sur brevets, recettes d'ingénierie...), les intérêts, les "voyages" et les transferts
unilatéraux (aide publique, envois de salaires...). Le poste "autres biens et services" qui
permet l'enregistrement des biens dont la nature rend plus difficile leur distinction entre
service et marchandise vient compléter cette balance.

Balance des paiements.


Document comptable qui pour une période donnée présente toutes les opérations entre
résidents et non-résidents.

Bancarisation
Mesure de l'importance de la population ayant un compte en banque. Par extension, on parle
de multibancarisation, lorsque des personnes sont clientes de plusieurs banques.

Banque centrale.
Établissement qui, dans un État, est chargé en général de l'émission des billets de banque et du
contrôle du volume de la monnaie et du crédit. Les banques centrales disposent de différents
instruments pour mettre en œuvre leur politique. Les taux d'intérêt (via les opérations d'open
market, les facilités permanentes et les réserves obligatoires) représentent leur principal
instrument.
La Banque centrale européenne est responsable de la politique monétaire européenne. Au sein
de la zone euro, les banques centrales nationales conservent certaines attributions : elles sont
responsables de la mise en œuvre des politiques monétaires nationales, continuent d'exercer
leurs missions vis-à-vis du secteur bancaire, impriment les billets de banque et mettent les
pièces en circulation. La Banque centrale européenne est indépendante au regard des
institutions politiques. Elle n'a pas de compte à rendre, contrairement à son homologue
américaine (Federal Reserve) dont le président doit régulièrement répondre de sa politique
devant le Congrès.

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Banque de second rang
Dans un système bancaire hiérarchisé, une banque de second rang est un établissement qui
émet sa propre monnaie scripturale qu'elle doit être capable à tout moment de convertir dans
la monnaie de la banque centrale qui est la seule à avoir cours légal. Une banque de second
rang est soumise à la contrainte de refinancement. Elle assure quatre fonctions: gestion des
dépôts publics, création de monnaie scripturale, gestion des moyens de paiement et octroi de
crédit. Chaque banque de second rang dispose d'un compte à la banque centrale ; c'est par
l'intermédiaire de ces comptes que se règlent les dettes entre banques de second rang
(chambre de compensation).

Banque universelle
C'est une banque dont les activités comprennent : les activités bancaires traditionnelles dépôts
et crédits, les activités dans le domaine de l'investment banking (corporate finance, opérations
sur titres), de la gestion de patrimoines et éventuellement des assurances.

Barrières à l'entrée
Terme qui désigne tout obstacle à l'entrée sur un marché par un producteur concurrent du ou
des producteur(s) en place et qui rend cette entrée difficile voire impossible. Ce peut être des
coûts irrécupérables élevés pour tout nouvel entrant, une technologie dont la maîtrise est
indispensable, une politique tarifaire agressive de la part des entreprises en place. Ces
barrières à l'entrée restreignent la concurrence effective sur un marché.

Barrières non tarifaires


Ensemble des mesures protectionnistes autres que les tarifs douaniers. Les barrières non
tarifaires incluent les restrictions quantitatives telles que les prohibitions, les quotas (ou
contingentements) et les accords d'autolimitation. Des pratiques indirectes telles que les
normes techniques et industrielles, les normes sanitaires, les procédures administratives
longues et décourageantes etc. constituent également des barrières non tarifaires.

Base monétaire
La base monétaire (ou monnaie centrale) est la somme des engagements monétaires de la
banque centrale vis-à-vis des agents non bancaires et des autres banques : billets en
circulation, avoirs en monnaie scripturale dans les comptes de la banque centrale.

Bénéfice
Résultat comptable net positif d'une société. Le bénéfice net est le bénéfice après impôts. Le
bénéfice distribuable est la part du bénéfice net qui peut être distribuée aux actionnaires.

Besoin de financement
Solde négatif du compte d'un secteur institutionnel (ressources inférieures aux dépenses).

Besoin en fonds de roulement


Le besoin en fonds de roulement correspond au besoin de financement de l'entreprise lié au
décalage dans le temps entre les sorties et les entrées d'argent liées à une commande. Le
besoin en fonds de roulement d'exploitation est constitué des stocks et des créances clients
desquels on aura déduit les dettes fournisseur.

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Bien collectif
Un bien collectif pur est un bien dont la consommation présente les caractéristiques de non
rivalité, non exclusion et indivisibilité (ex. la Défense nationale). Il est impur si sa
consommation peut être limitée (ex. les autoroutes). Sa consommation est indivisible au sens
où la quantité disponible du bien est entièrement consommée par chacun des agents
économiques membres d’une « collectivité ».
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle.)

Bien collectif international


Dans le cas des biens collectifs internationaux, la collectivité pertinente est celle de
l’ensemble des États-nations. Selon Kindleberger, il existe cinq biens collectifs internationaux
: un système monétaire international, un système commercial d’échange et de communication,
un système financier international, un système de coordination des politiques économiques
nationales et un système de droit international privé.
(Voir également la théorie de la stabilité hégémonique.)

Bien de club
Bien dont la consommation présente la caractéristique de non rivalité mais pas celle de non
exclusion (ex. chaîne de télévision à péage).

Bien de Giffen
A partir de l'exemple de l'Irlande au XIXe siècle, Giffen montre qu'en période de famine,
alors que le prix des produits de première nécessité (bien inférieur) augmente beaucoup
(comme la pomme de terre), les ménages les plus pauvres en consomment davantage et y
consacrent une part plus importante de leur revenu. Les biens Giffen sont donc des biens dont
la demande augmente avec le prix (élasticité-prix positive) contrairement au schéma classique
selon lequel la demande d'un bien diminue lorsque le prix du bien augmente (élasticité-prix
négative normale).

Bien intermédiaire
Biens (tels que les matières premières, l'énergie) qui sont transformés ou détruits au cours du
processus de production de biens finaux (biens de consommation, biens de production).

Bien tutélaire
Les biens tutélaires sont des biens pour lesquels les individus ne sont pas disposés à affecter
de leur propre chef suffisamment de ressources, comme par exemple l'éducation ou la sécurité
sociale. S'ils ne présentent pas le caractère d’indivisibilité des biens collectifs leur nature
particulière fait, toutefois, qu’il apparaît inapproprié de laisser le marché décider seul de leur
affectation. La mise sous tutelle peut également concerner des biens pour lesquels l’abus de
consommation s’avère néfaste.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle.)

Bilan
En comptabilité d'entreprise, le bilan fournit, à la date de clôture de l'exercice, une image
instantanée du patrimoine de l'entreprise (tout ce qu'elle possède et tout ce qu'elle doit) et
rassemble les soldes des comptes de situation (situation de caisse, de banque, des clients, des
fournisseurs etc.).

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Blanchiment
Le blanchiment des profits illégaux est l'opération qui consiste à transformer de l"argent sale"
en créances afin de masquer le caractère illégal de sa provenance.

Bons du Trésor
Titres émis par le Trésor public et destinés à une opération de financement à court terme.

Bourse
La bourse est le lieu où s'échangent les valeurs mobilières : actions, obligations, options…
Les places boursières au sens strict n'existent plus physiquement. En 1998, la criée de la
bourse de Paris au palais Brongniart a été remplacée par des réseaux informatiques.

Branche
Au sens de la comptabilité nationale, la branche regroupe des unités élémentaires de
production qui produisent le même produit. La comptabilité nationale distingue également le
sous-secteur d’activité qui regroupe l’ensemble des entreprises ayant la même activité
principale. Ainsi une grande firme appartient à un seul secteur mais peut appartenir à
plusieurs branches.

Build-Own-Operate
Contrat de concession dans lequel l’entreprise privée concessionnaire possède son
investissement et en est responsable.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 10


C
Capacité de financement.
En comptabilité nationale, elle correspond à la situation où l'épargne de l'agent est
excédentaire par rapport aux investissements privés.

Capital.
La notion de capital renvoie soit à la dimension financière de ressources provenant de
l'épargne ou de l'emprunt et destiné à acquérir des actifs réels (machines, équipements) ou
financiers, soit, à la dimension physique des biens de production. Le capital physique ou
technique est le moyen de production produit par l'homme. On emploie également la notion
de capital humain pour désigner le stock des capacités humaines économiquement
productives. Dans la théorie marxiste, le capital est un rapport social. Le capital existe dès lors
qu'un capitaliste peut acheter de la force de travail dont l'utilisation va permettre de créer de la
valeur.

Capital assets pricing model (CAPM) ou Modèle d’évaluation des actifs financiers
(MEDAF).
Comme son nom l’indique, ce modèle est utilisé pour évaluer des actifs financiers dans un
marché en équilibre. Il est fondé sur le fait que seul le risque de marché, ou risque non
diversifiable, est rémunéré par les investisseurs dans un tel marché. La rentabilité exigée par
un investisseur est alors égale au taux de l’argent sans risque majoré d’une prime de risque
uniquement liée au risque de marché de l’actif : R = rf + b x (rm – rf).
(Voir également la théorie de sélection de portefeuille)

Capital humain.
Notion développée par Gary Becker qui repose sur l'idée que le travail peut-être assimilé à
une forme de capital dont les principales caractéristiques sont le niveau de formation, de
qualification, la santé, etc. L'investissement en capital humain via les dépenses d'éducation est
une des bases de la théorie de la croissance endogène.

Capitalisation.
La capitalisation permet de déterminer la valeur future d'une somme placée à un taux d'intérêt.
Elle est l'opération inverse de l'actualisation.

Capitalisation (retraites par).


Dans le cadre de ce système, les actifs épargnent et accumulent sur un compte à leur nom une
épargne capitalisée qui servira ultérieurement à financer leur retraite personnelle.

Capitalisation boursière.
La capitalisation boursière d'une société exprime à une date donnée, la valeur que la Bourse
attribue à une société. Elle s'obtient en multipliant le nombre de titres composant le capital
d'une société par leur cours à la Bourse.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 11


Capitalisme.
Le capitalisme est un système d'économie d'échanges caractérisé par un développement
important du capital technique. Si le mot de capital est né dès les années 1300, il faut attendre
le XIXe siècle pour qu’apparaisse le terme de capitalisme, dû aux socialistes allemands. Le
capitalisme est d'abord un concept. Il sert, en effet, à décrire un mode de production mais il
est aussi une idéologie dans le sens où il a été constamment opposé au socialisme. Pour
Sombart et Perroux, trois éléments majeurs caractérisent le système capitaliste : une attitude
(ou esprit du capitalisme), un cadre formel (définissant les règles de l'activité économique) et
des procédés techniques (permettant la production des biens). En outre, loin d'être un objet
figé, le capitalisme s'inscrit dans une dynamique en perpétuelle transformation : il fut ainsi
tour à tour marchand, industriel, post-industriel, etc. De fait, il recouvre de multiples réalités.

Capitalistes.
Au sens strict, un capitaliste possède un capital qu'il investit afin d'en dégager le profit le plus
élevé possible. Il existe en fait autant de capitalistes que d’époques et d’analyses : aujourd'hui
actionnaire ou spéculateur, il peut aussi être entrepreneur et manager. Au Moyen-Âge il était
marchand ou banquier. Le bourgeois incarne de son côté le capitaliste dans l'analyse marxiste.
(Voir également la théorie du capitalisme, du socialisme et de la démocratie.)

Capitaux propres.
Les capitaux propres, ou fonds propres, désignent les ressources de l'entreprise -
autofinancement - ou de ses propriétaires - apport en numéraire des actionnaires. L'ampleur
des capitaux propres influe sur la solvabilité de l'entreprise, sur sa capacité à régler ses dettes
et sur son indépendance financière.

Capture de la réglementation.
Situation dans laquelle le régulateur est dépendant de l’opérateur, en raison d’une asymétrie
d’information ou de la dépendance des agents contrôleurs eux-mêmes vis-à-vis de l’opérateur
(perspective de carrière dans l’entreprise).

Carré magique.
Représentation graphique que l'on doit à Nicholas Kaldor qui regroupe les indicateurs des
quatre objectifs que devrait viser la politique économique : taux de chômage, taux de
croissance, taux d'inflation et solde de la balance commerciale. La situation idéale dans ce
graphique serait d'obtenir un carré. Or, ce carré est appelé magique car jamais ou presque un
pays ne réussit à combiner de manière optimale ces indicateurs.

Cartel.
Forme d'entente institutionnalisée, entre des entreprises ou des pays, par l'existence d'organes
communs de gestion. L'entente peut concerner différents domaines : les prix, les quantités, la
répartition des marchés publics, etc..

Centre offshore.
Ce sont des pays ou territoires dans lesquels coexistent une réglementation générale dite
onshore (territoriale), pour les activités financières "nationales" et une réglementation
d'exception, dite offshore (extraterritoriale), pour les activités financières tournées vers
l'international. Les centres offshore présentent certaines caractéristiques : secret bancaire,
réglementation inadaptée et contrôle insuffisant des activités financières, règles de droit
commercial qui autorisent la constitution de sociétés écrans, pratiques dilatoires ou règles
restrictives en matière de coopération internationale.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 12


Centre/périphérie.
Notion développée par Raul Prebisch et la CEPAL afin d'illustrer l'opposition en terme de
développement économique du Nord et du Sud. Ainsi, la périphérie désigne le tiers monde qui
se développe en marge du monde industrialisé, centre d'accumulation mondial du capital, et
sous la dépendance de son modèle économique.

Change (taux de ou cours de).


Prix d'une monnaie exprimé par rapport à une monnaie étrangère. Le taux de change se forme
sur le marché des changes en fonction des offres et des demandes des agents économiques et
des interventions des autorités monétaires. Dans les systèmes de parités fixes, les autorités
monétaires sont tenues d'intervenir pour maintenir le taux de change à l'intérieur de marges
étroites de fluctuations autour de la parité. Dans les régimes de changes flexibles, les
monnaies n'ont pas de parité officielle: leur cours se forme sur le marché des changes en
fonction des offres et des demandes.

Choc macroéconomique.
Il constitue un événement non anticipé ayant un impact sur les variables endogènes du
système de référence sans pour autant en faire partie. Les événements peuvent être d'ordre
économique (hausse des salaires en France en 1968, chocs pétroliers de 1973 et de 1979,
contre-choc pétrolier de 1986, krack boursier de 1987, etc.), social, géopolitique ou naturel.
On distingue les chocs locaux qui sont des événements non anticipés spécifiques à un pays et
des chocs communs qui exercent des effets sur tous les pays membres de l'ensemble régional.
On distingue également les chocs symétriques qui sont des chocs communs ayant le même
impact dans les différents pays et les chocs asymétriques qui sont soit des chocs locaux soit
des chocs communs mais dont les effets sont différenciés ou spécifiques à chaque membre.
(Voir également la théorie des cycles économiques).

Chômage au sens du BIT.


Selon le Bureau International du Travail, pour être considéré comme chômeur, un individu
doit remplir les conditions suivantes : être dépourvu d'emploi, être disponible pour travailler,
rechercher activement un travail. Pour l’INSEE (Institut national de la statistique et des études
économiques), être dépourvu d'emploi signifie que sont exclues de la définition toutes
personnes ayant déclaré avoir exercé une activité même de très courte durée au cours de la
semaine de référence de l'enquête. De même être disponible pour travailler implique d'être
disponible dans un délai de 15 jours (un mois en cas de maladie bénigne). Chercher
activement un emploi suppose, enfin, d'avoir effectué au moins une démarche durant le mois
précédent.

Chômage au sens de l’ANPE.


L'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) distingue :
les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) de catégorie 1 qui sont les personnes
inscrites à l'ANPE déclarant être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée
indéterminée, ayant éventuellement exercé une activité occasionnelle ou réduite d'au plus 78
heures dans le mois ;
Les demandeurs d'emploi de catégorie 2 qui sont les personnes inscrites à l'ANPE déclarant
être à la recherche d'un emploi à temps partiel et à durée indéterminée, ayant éventuellement
exercé une activité occasionnelle ou réduite d'au plus 78 heures dans le mois ;

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 13


Les demandeurs d'emploi de catégorie 3 qui sont les personnes inscrites à l'ANPE déclarant
être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée déterminée, ayant éventuellement
exercé une activité occasionnelle ou réduite d'au plus 78 heures dans le mois.

Chômage structurel ou naturel.


Le taux de chômage désigne le nombre de chômeurs rapporté à la population active (c’est-à-
dire les actifs occupés et les chômeurs). Le taux de chômage structurel désigne le pourcentage
de demandeurs d’emploi pour lequel existe un emploi vacant à condition qu’ils acceptent de
changer de métier ou de région. Le taux de chômage naturel est une interprétation avancée par
Milton Friedman du concept de « plein emploi » keynésien. Il est déterminé par la structure
du marché du travail et son fonctionnement. Ce taux serait pratiquement incompressible, car il
est étroitement lié aux conditions structurelles de l’économie. Ainsi, selon Friedman, une
politique monétaire expansionniste aura pour conséquence une baisse du chômage à court
terme, puis les agents ayant réévalué leurs anticipations, elle se traduira par une hausse de
l'inflation et le retour du chômage à son niveau naturel. La mesure du taux de chômage
naturel soulève de nombreux problèmes empiriques.
(Voir également la théorie de la courbe de Phillips)Chômage volontaire et involontaire.
Le chômeur volontaire refuse de travailler au salaire courant, les indemnités de chômage étant
suffisamment importantes pour préférer l'inactivité. Dans ce sens, il s’agit donc plutôt
d’inactifs et non pas de vrais chômeurs. Pour certains économistes néoclassiques, il y a
toujours une part volontaire dans tout chômage au sens où celui-ci vient également du refus
des conditions de travail attachées à certains emplois. Inversement, le chômage involontaire
désigne une situation dans laquelle l’individu accepterait de travailler au salaire existant, mais
ne trouve pas d’emploi. Pour les néoclassiques, une réduction du salaire conduirait alors à une
réduction du chômage involontaire. Pour l’économiste keynésien, cette solution n’est valable
qu’en équilibre partiel (sur le marché du travail). Dès lors que cette situation n'a plus cours, la
baisse du salaire peut affecter la demande globale et conduire les entreprises à licencier.
(Voir également la théorie néo-classique du chômage.)

Classes sociales.
Si K. Marx a fait un usage intensif de la notion de classes sociales, la majeure partie des
penseurs du XIXe siècle estiment qu’il n’en a pas la paternité. Pour le philosophe allemand,
les classes sociales ne sont pas des "agrégats d'individus" mais un "système de positions
antagonistes définies par des rapports sociaux". Les rapports de production sont à l'origine de
la division sociale en deux groupes distincts : les détenteurs des moyens de production
(capitalistes) et ceux qui ne possèdent que leur force de travail (prolétaires). Les classes
sociales n'existent que dans le cadre de la lutte des classes, lutte par laquelle elles prennent
conscience d'elles-mêmes, ce qui constitue le moteur de l'histoire.

Clause de la nation la plus favorisée.


Principe de commerce international qui oblige tout membre de l’Organisation mondiale du
commerce à étendre immédiatement et inconditionnellement à tous les autres membres un
avantage qu'il accorderait à l'un d’entre eux.

Clause dite du traitement national.


Principe du commerce international qui oblige un pays membre de l’OMC à traiter de la
même manière les produits nationaux et étrangers.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 14


Clause de non-renflouement ou bail out.
Clause qui signifie qu'en cas d'insolvabilité de l'une des institutions du secteur public d'un des
États membres de l'Union européenne, ni la Communauté, ni les autres pays ne sont tenus
pour responsables de la dette de l'institution insolvable.

Coefficient de détermination (R²).


Quand on effectue une régression, le coefficient de détermination, compris entre 0 et 1,
fournit une estimation de la part des variations de la variable étudiée expliquée par la
régression. Il permet donc d'apprécier la qualité générale d'une régression.
(Voir également l'économétrie.)

Coefficients techniques.
Ils représentent la quantité d’input nécessaire à la fabrication d’une unité d’un bien. Ils
permettent d’étudier les répercussions des mesures de politiques économiques ou encore de
détecter les goulets d’étranglement, source d’inflation, du système productif. Ils mettent ainsi
en évidence les secteurs d’entraînement de l’économie, comme celui du bâtiment et des
travaux publics. Les coefficients techniques constituent également de précieux outils pour les
relances sectorielles. Enfin, l’extension du TEI (Tableau d'échanges interindustriels) en
économie ouverte permet aussi de relever les secteurs fortement dépendants des exportations
et des importations.
(Voir également le paradoxe de Leontief).

Communauté épistémique ou de savoir.


Groupe d’experts qui partagent des valeurs communes et appréhendent, de façon identique, la
résolution des problématiques. Autrement dit, ces experts croient aux mêmes relations de
cause à effet et acceptent les mêmes tests de vérification.
(Voir également la théorie constructiviste.)

Compétitivité.
La compétitivité traduit la capacité d'une économie ou d'une entreprise à faire face à la
concurrence étrangère. Il existe deux formes de compétitivité qui sont la compétitivité prix (le
prix explique l'écart de compétitivité entre deux entreprises) et la compétitivité structurelle ou
hors-prix (différence de qualité, performance, innovation).

Comptabilité d'entreprise.
Ce système d'évaluation régi par des normes conventionnelles et codifiées utilise le compte
comme instrument de base. Elle constitue non seulement un outil, parce qu'en donnant une
image de la situation patrimoniale et des résultats de l'entreprise, elle est un instrument de
gestion et de calcul économique à la disposition de ses dirigeants, mais également un enjeu,
parce qu'elle fournit des informations à des agents tels que le fisc, les créanciers, l'inspection
du travail, les actionnaires, etc..

Comptabilité nationale.
L’objet de la comptabilité nationale est d’apporter une connaissance précise et synthétique des
opérations réalisées par les différents agents économiques au cours d’une période. Pour cela,
il s’agit de développer les méthodes permettant la synthèse et l’agrégation des opérations
économiques. L’étude de ces transactions rend indispensable l’utilisation des méthodes de la
comptabilité nationale et permet d'aider dans leurs décisions les autorités chargées de la
politique économique. La France a adopté une nouvelle nomenclature, le système européen de
comptabilité (SEC 95) en 1999.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 15


Compte de résultat.
En comptabilité d'entreprise, le compte de résultat présente le flux et les résultats de la période
précédant la clôture de l'exercice et rassemble les soldes des comptes de gestion. Ces
documents répondent à une obligation légale ; ils sont normalisés. Le Plan comptable général
est l'outil de référence.

Concentration et fusion.
La concentration désigne un processus d’absorption (rachat d’une entreprise par une autre) et
de fusion (mise en commun de tous les biens ou activités de plusieurs sociétés en vue de la
création d'une société nouvelle). On distingue trois types de concentration : la concentration
horizontale qui regroupe au moins deux entreprises opérant dans le même secteur d’activité et
sur le même marché géographique ; la concentration verticale qui se réalise entre des
entreprises qui opèrent à différents stades d’un même processus de production ou de
commercialisation (activités complémentaires) ; la concentration conglomérale qui regroupe
des entreprises exerçant des activités qui n’ont pas de liens entre elles.
Plusieurs raisons expliquent les concentrations : atteindre une taille critique afin de
rentabiliser les investissements ; bénéficier d’économies d’échelle, de gamme et de synergies ;
diversifier les risques ; accroître un pouvoir de marché. Leur résultat est toutefois incertain.
Pour l’acquéreur, une mauvaise appréciation de la situation de l’entreprise, des facteurs
humains et culturels ainsi que le manque de plan stratégique peuvent déboucher sur un
résultat négatif. Pour les pouvoirs publics, il s’agit d’évaluer si la concentration se fait au
détriment des consommateurs en portant atteinte à la concurrence existante sur le marché, si
elle risque d’entraîner une inefficience interne qui, à son tour, aura des répercussions au
niveau de l’ensemble de l’économie et si elle génère des rentes économiques ou des profits
exceptionnels. (Voir également la théorie de l'équilibre général.).

Concurrence.
La concurrence caractérise la situation de rivalité qui existe entre les vendeurs ou les
acheteurs d'un même produit. C'est un principe essentiel de l'économie de marché qui en
théorie stimule l'activité, oblige en permanence les entreprises à s'adapter au changement,
élimine les rentes de situation et nivelle les prix. En science économique, la théorie de
l'équilibre général stipule qu’en situation de concurrence pure et parfaite on peut aboutir à un
état pareto-optimal de l’économie. Ce modèle idéal ne constitue néanmoins qu'un point de
référence, la réalité étant plus complexe.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle.)

Concurrence imparfaite.
État de la concurrence qui se caractérise par des défauts d’information, l’existence de
barrières à l’entrée, de rendements croissants ou de surprofits liés à des positions de
monopole. (Voir également la théorie de l'équilibre général.)

Concurrence pure et parfaite.


État de la concurrence sur un marché qui réunit trois conditions de concurrence pure :
atomicité de l’offre et de la demande, homogénéité des produits, et fluidité (pas de barrière à
l’entrée ou à la sortie du marché) et deux conditions de concurrence parfaite : transparence du
marché (information parfaite) et mobilité sans coûts des facteurs de production. La réunion de
toutes ces conditions est impossible en pratique. Cependant, l’utilisation de cette notion en
théorie permet d’étudier les variations des états possibles de la concurrence et leurs effets sur
l’économie.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 16


Congestion.
Forme particulière d'effet externe qui correspond aux effets d'embouteillage pour des
individus ou des entreprises. Les routes, les musées, les équipements produisant des services
soumis à des phénomènes de congestion.

Conseil de l’euro (ou Eurogroupe).


Instance informelle non décisionnelle créée à la demande de la France et de l'Allemagne en
décembre 1997 pour coordonner les politiques économiques européennes. Elle réunit les
ministres des finances des douze pays de la zone euro qui y discutent entre eux des questions
concernant la gestion de la monnaie unique et les relations de change entre l'euro et les autres
monnaies. C'est un organe essentiel pour l'établissement d'un bon équilibre entre une politique
monétaire unique et les onze politiques budgétaires nationales. Le Conseil de l'euro ou Euro
11 a été rebaptisé Eurogroupe en juillet 2000, pour anticiper l'entrée de la Grèce en janvier
2001.

Consommateur.
Agent qui achète des biens et des services pour satisfaire des besoins personnels. La
consommation entraîne la disparition, plus ou moins rapide, par destruction ou par
transformation, des biens ou services utilisés.

Consommation intermédiaire.
La consommation intermédiaire constitue l'ensemble des biens et services achetés par une
entreprise à d'autres firmes pour mener à bien son activité. Les biens et les services sont soit
détruits au cours du processus de production, soit incorporés aux produits finis.
Contrat à coût remboursé (cost plus contract).
Contrat de concession, dit à incitations faibles, dans lequel le producteur a l’assurance que ses
coûts seront couverts.
(Voir également la théorie de la nouvelle économie publique.)

Contrat contingent.
Ce type de contrat porte sur une combinaison bien-date-événement appelé bien-contingent qui
spécifie la quantité du bien à livrer et la date si tel événement s'est réalisé.

Contrat de réglementation par les prix (cost of service regulation).


Contrat de concession, dit à incitations faibles, dans lequel le prix à la consommation est fixé
de sorte que les coûts du producteur sont couverts.
(Voir également la théorie de la nouvelle économie publique.).

Convergence.
Traduit le fait qu’une variable économique évolue de manière convergente entre différents
pays. Si l’on prend le cas de l’inflation, on parle de convergence lorsque le taux d’inflation de
plusieurs pays se rapproche d’une valeur commune alors qu’il différait beaucoup quelques
années auparavant. Appliquée à la croissance et au développement, cette notion caractérisait
pour certains économistes le fait que tous les pays du monde devaient converger vers un
même niveau de développement.

Coopération économique.
Terme qui recouvre tout échange d'informations entre les pays portant sur les évolutions
économiques et sur les intentions en matière de politique économique.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 17


Convertibilité.
Possibilité, donnée par les autorités monétaires d'un pays, d'échanger à tout moment la
monnaie nationale contre de l'or ou des devises étrangères.

Coordination internationale des politiques économiques.


Se définit comme un processus au terme duquel les pays choisissent leurs politiques
économiques de façon à accroître leur bien-être collectif en exploitant positivement les
interdépendances entre leurs économies.

Cotation.
Un titre est coté lorsqu'il est admis sur un marché financier. Sa valeur est définie par le
marché. Le fait d'être cotée permet à une société d'avoir accès au marché de capitaux et
d'extérioriser sa valeur. La cotation d'une action se fait selon le principe de l'offre et de la
demande.

Coupon.
Somme d'argent payée au détenteur d'une obligation (le créancier) et correspondant aux
intérêts.

Courbe des inégalités en U inversé.


Mise en évidence par Kuznets, prix Nobel 1971, elle montre que les inégalités de revenu
augmentent avec la croissance du PIB par habitant, passent par un maximum, puis diminuent.

Courbe d’indifférence.
Une courbe d'indifférence représente l'ensemble des combinaisons de deux biens qui
procurent au consommateur un niveau d'utilité identique.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Cours.
Le cours est le prix de la transaction d'achat ou de vente d'une devise contre une autre. Les
cours s'appliquent à toutes les opérations de change.

Cours légal et cours forcé.


Lorsque dans un pays ou une zone monétaire intégrée, une monnaie a cours légal, cela signifie
que les agents économiques ne peuvent pas la refuser comme moyen de paiement. Le cours
forcé correspond au principe adopté par toutes les banques centrales de supprimer la
convertibilité obligatoire des billets en or.

Courtage.
Activité d'achat et de vente effectuée pour des clients (par exemple achat et vente de titres
émis par les emprunteurs effectuée par les sociétés de bourse et les banques). Le courtier sert
d'intermédiaire et se rémunère à la commission.

Coûts d'assujettissement.
Ces coûts regroupent l'ensemble des dépenses en temps et en argent que le contribuable doit
consacrer à l'exécution de ses obligations fiscales.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 18


Coût d'opportunité.
Manque à gagner qui résulte de l'emploi d'une ressource à un usage qui ne procure pas le gain
maximal.

Coût de production.
Ensemble des dépenses ou de charges associées à la production et à la commercialisation d'un
bien ou d'un service. On distingue, dans le cadre de la courte période, les coûts fixes, qui
représentent l'ensemble des charges supportées par l'entreprise quel que soit le volume de son
activité, des coûts variables, qui varient en fonction du volume d'activité. La somme des coûts
fixes et des coûts variables forme le coût total. Le coût marginal peut quant à lui être défini
comme le supplément de coût résultant de la production d'une unité supplémentaire.

Coût de transaction.
Concept développé par O. Williamson dans le cadre de la théorie des contrats. Ex ante, les
coûts correspondent aux coûts de recherche d’information et de négociation ; ex post, les
coûts de transaction sont composés : 1°/ des coûts engendrés par la structure de contrôle du
déroulement du contrat ; 2°/ des pertes occasionnées et des coûts de renégociation éventuelle
dans le cas où le contrat initial serait incomplet ou mal adapté à une situation nouvelle ; 3°/
des coûts d’opportunité que représente l’immobilisation de certains actifs destinés à garantir
le respect par les deux parties des clauses du contrat.

Coût externe de décision.


Lorsqu'on utilise une règle de vote moins contraignante que l'unanimité, cela impose un coût à
la minorité du fait de la décision prise. Le coût correspond à la différence entre les niveaux
d'utilité qui auraient été atteints avec la règle d'unanimité et ceux qui sont atteints sans cette
règle. La règle de l'unanimité quant à elle impose des coûts en terme de temps.

Coûts irrécupérables.
Ce sont les coûts qu'une firme doit supporter lorsqu'elle se retire du marché. Ils concernent les
infrastructures difficiles à revendre, les coûts liés à la formation, au savoir-faire, aux brevets,
etc.

Couverture.
Une couverture, ou hedging, se réalise en prenant sur le marché à terme une position
équivalente en montant mais de sens inverse à celle qui est détenue sur le marché au
comptant. L'opérateur qui se couvre cherche à réduire son exposition au risque de variation
des prix.

Créance.
Une créance correspond au droit financier qu'a son détenteur (le créancier) d'exiger du
débiteur (celui qui a contracté une dette) la remise, dans des conditions déterminées, d'une
somme d'argent.

Créancier.
Détenteur d'une créance : personne à laquelle une somme d'argent est due.

Crédit.
Mécanisme par lequel un débiteur obtient une somme d'argent d'un créancier en échange de la
promesse d'un paiement différé de la contrepartie, majorée d'un intérêt.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 19


Crédit-bail.
Contrat de location d'une durée déterminée, passé entre une entreprise et une banque ou un
établissement spécialisé, et assorti d'une promesse de vente à l'échéance du contrat.
L'utilisateur n'est donc pas juridiquement propriétaire du bien mis à sa disposition pendant la
durée du contrat.

Credit crunch.
Resserrement du crédit ou crise de liquidité. Expression qui désigne un phénomène
d’assèchement des possibilités de crédit auprès des établissements bancaires. Le credit crunch
peut intervenir lorsque se développe un sentiment de défiance vis-à-vis des emprunteurs en
période de basse conjoncture et que les établissements de crédit craignent une insolvabilité de
leurs débiteurs.

Crédit d'impôt (tax credit).


Créance sur l'État qui prend la forme d’un avoir fiscal. Il est déduit du montant de l'impôt sur
le revenu et fait l'objet d'une restitution par le fisc s'il excède l'impôt dû (impôt sur le revenu
uniquement).

Crise.
Terme qui désigne le moment bref de retournement de la conjoncture économique. L'histoire
du capitalisme est jalonnée de crises dont les conséquences ont été plus ou moins
dramatiques. Pour ne retenir que celles du XXe siècle, on en recense trois majeures, dans les
années trente, soixante-dix et quatre-vingt-dix. Montée rapide de l'inflation ou recul de
l'activité (récession ou dépression), faillites, chômage, baisse des salaires, tensions sociales..
autant de manifestations de ces crises qui marquent pour certains une période d'adaptation,
pour d'autres, une mutation du mode de production. (Voir théorie des modes de production).

Crise de suraccumulation du capital.


Analysée par les marxistes, elle est le résultat d'une part de l'organisation anarchique de la
production durant la phase prospère (les capitalistes investissent sans concertation) et d'autre
part de l'exploitation qui limite les débouchés (sous-consommation ouvrière). La crise trouve
son issue par la réduction des capacités excédentaires (faillites, chômage).
(Voir également la théorie du capitalisme monopolistique d'État).

Critères de convergence.
Critères que les pays doivent respecter pour être sélectionnés pour participer à l'UEM. Chaque
pays doit faire la démonstration que son économie et sa gestion financière sont saines de
façon durable au travers de cinq critères:
-le rapport entre déficit public et produit intérieur brut doit être inférieur à 3 %;
-le rapport entre dette publique et produit intérieur brut doit être inférieur à 60 %;
-le taux d'inflation ne doit pas dépasser de plus de 1,5 % celui des 3 pays ayant la plus faible
inflation ;
-le taux d'intérêt à long terme ne doit pas dépasser de plus de 2 % celui des 3 pays les plus
stables en matière de prix ;
-les marges normales de fluctuation prévues par le mécanisme de change du système
monétaire européen doivent être respectées sans connaître de tensions graves pendant au
moins les 2 dernières années.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 20


Croissance économique.
La croissance économique est définie comme l'augmentation soutenue, pendant une (le plus
souvent l’année) ou plusieurs périodes longues, du produit intérieur brut en termes réels.

Croissance potentielle.
Elle mesure le PIB qui peut être durablement réalisé c'est-à-dire sans générer des
déséquilibres sur les marchés des biens et du travail. Le PIB potentiel peut être évalué à partir
de l'estimation de la production tendancielle ou à partir de l'estimation d'une fonction de
production macroéconomique.

Currency board (ou caisse d'émission).


Il s'agit d'un organisme auquel est confiée l'émission d'une monnaie nationale (billets, pièces).
Le principe de fonctionnement consiste à régler l’émission de monnaie nationale strictement
sur les réserves de change ce qui implique l’abandon complet de l’autonomie monétaire
nationale. Il est interdit d'émettre de nouveaux billets si les avoirs en devises n'ont pas
augmenté. Son rôle est d'imprimer de la monnaie sans bénéficier des pouvoirs monétaires qui
sont ceux d'une banque centrale.
Son activité est encadrée par trois règles:
1.-- un taux de change absolument fixe par rapport à une monnaie de référence (le dollar ou
l'euro)
2.-- une contrainte de libre convertibilité totale, c'est-à-dire une absence de contrôle des
changes
3.-- une obligation de conserver en contrepartie de la monnaie émise un volume de réserves
au moins égal à 100 % de la masse monétaire ainsi créée.

Cycle économique.
Concept qui désigne les fluctuations de l'activité économique. Un cycle se décompose en
plusieurs phases : expansion, crise, récession, dépression puis reprise qui débouche sur la
phase d'expansion du cycle suivant.
(Voir également la théorie des cycles économiques).

Cycles politico-économiques.
Révélé par Nordhaus, ces cycles montrent que les gouvernants dans le but de maximiser leurs
chances de réélection tendent à provoquer des fluctuations cycliques (en relançant l'économie
en période préélectorale, pour les élections passées, la freiner de manière à corriger les
perturbations créées) et non à rechercher l'équilibre économique correspondant aux
recommandations de la théorie de la politique de stabilisation.

Cycles réels.
Terme inventé par J. Long et C. Plosser pour décrire les cycles ayant pour origine des
variations aléatoires de la productivité.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 21


D
Déficit budgétaire.
Un déficit budgétaire correspond à un solde négatif du budget de l’État ; autrement dit le
montant des recettes est inférieur à celui des dépenses. Toutefois, le chiffre du déficit ne
signifie rien en lui-même. En effet, la situation conjoncturelle influe tant sur les recettes
fiscales que sur les dépenses. Un ralentissement de la croissance diminue les recettes et
augmente mécaniquement les dépenses. Cela conduit à isoler ces effets dans un solde dit
«conjoncturel». L’écart entre le solde primaire, c’est-à-dire hors intérêts versés et revenus
d'actifs financiers reçus, et ce solde conjoncturel est appelé solde primaire structurel et résulte
des choix de politique budgétaire.

Déficit commercial.
Le déficit commercial désigne la situation de la balance commerciale où les importations sont
supérieures aux exportations.

Déflation.
Notion qui désigne un processus auto-entretenu de baisse générale du niveau des prix à la
production, des prix à la consommation, de la production et des revenus. La déflation résulte
soit du mouvement spontané de l'économie (dans les périodes de dépression au XIXe siècle)
soit d'une politique économique qui recherche une baisse des coûts et des prix par une
contraction de la demande.

Délégation.
Contrat qui confie l’exécution d’un service public à une entreprise privée. La concession de
service public est le type traditionnel de contrat de délégation.

Demande individuelle/agrégée.
Quantité d'un bien ou d'un service qu'un individu (demande individuelle) ou que l'ensemble
des individus intéressés par ce bien ou par ce service (demande du marché, ou agrégée),
souhaite acheter, à un prix donné.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Dépense pour l'emploi.


Selon la définition retenue par la DARES (Direction de l'animation de la recherche, des
études et des statistiques) du ministère de l'Emploi et de la Solidarité, la dépense pour l'emploi
comprend l'ensemble des dépenses que consent la collectivité dans la lutte contre le chômage,
y compris les dépenses de formation professionnelle continue des entreprises, et à l'exclusion
des mesures d'abaissement général du coût du travail en vigueur depuis 1993. L'OCDE
(Organisation de développement et de coopération économiques) distingue les dépenses
actives qui visent à exercer un effet positif sur l'emploi et les dépenses passives qui atténuent
les effets du chômage à travers les dispositifs d'indemnisation ou de retraits du marché du
travail.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 22


Dépréciation.
La dépréciation constitue une diminution de la valeur d'une monnaie par rapport à d'autres
monnaies ou à un étalon de référence dans un système de changes flexibles. Ce mécanisme est
le résultat du jeu de l'offre et de la demande de monnaie sur le marché des changes. La
dépréciation a pour conséquence un renchérissement du prix des importations et une
diminution du prix des exportations.

Dépression.
Ce terme caractérise une phase de contraction plus ou moins longue de la production dans un
cycle économique.
(Voir également la théorie des cycles économiques).

Déréglementation.
Action qui consiste à supprimer des règles encadrant l’activité économique pour favoriser le
développement du marché afin que se pérennise la concurrence.
(Voir également la théorie de la capture.)

Désinflation.
Elle correspond à la baisse du taux d'inflation.

Désintermédiation.
Evolution des circuits de financement se traduisant par le recul relatif des circuits bancaires au
profit du financement direct sur les marchés financiers.

Despote bienveillant.
Modèle qui assimile l’État à un planificateur parfait : l'État n'est contraint ni par des
difficultés de collecte d'information, ni par des capacités de calcul limitées. Il est de ce fait
considéré comme infaillible. Un exemple de cette réglementation est celle de Ramsey-Boiteux
sur les monopoles.
(Voir également la théorie de l'économie publique normative).

Dette.
Somme empruntée par un débiteur (l'emprunteur) à un créancier (le prêteur).

Dette publique.
La dette publique se distingue du déficit budgétaire au sens où elle résulte de la variation
annuelle de ce dernier. Elle correspond à la dette de l’ensemble des administrations publiques
entendues au sens de la comptabilité nationale. Son mode de calcul en France a été harmonisé
avec celui des autres pays européens, c’est pourquoi on parle de la dette publique au sens de
Maastricht par référence aux critères de convergence qui ont permis le passage à l’euro. Si
elle est à long terme, on parle de dette consolidée, à court terme, de dette flottante. La dette
extérieure est constituée de l'ensemble des engagements pris envers d'autres États ou
institutions financières étrangères.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 23


Dévaluation.
La dévaluation signifie la perte de valeur d'une monnaie par rapport à d'autres monnaies dans
un système de change fixe. Ce sont les autorités publiques qui prennent l'initiative de cette
diminution de valeur. L'objectif est le plus souvent d'améliorer le solde de la balance
commerciale. Le risque inhérent à cette décision est que l'inflation importée (augmentation du
prix des importations) n'aboutisse à aggraver le déficit commercial (la hausse du prix des
biens et services produits peut en outre avoir pour conséquence une détérioration du niveau
des exportations).

Dévaluation compétitive.
La dévaluation compétitive d'une monnaie nationale fait partie de l'arsenal des mesures
protectionnistes : le prix en monnaie étrangère des exportations baisse (les produits exportés
deviennent par conséquent plus compétitifs), le prix des importations augmente. Cette mesure
peut être un moyen de résorption du déficit de la balance commerciale.

Développement.
Le concept désigne l’ensemble des transformations techniques, sociales, démographiques et
culturelles accompagnant la croissance de la production. Le développement est une notion qui
traduit l’aspect structurel et qualitatif de la croissance. Il peut être associé à l’idée de progrès
économique et social (amélioration du niveau de vie et du niveau d’instruction, du bien-être
de l’ensemble de la population).
(Voir également les théories du développement).

Développement durable (ou soutenable).


Développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre à leurs propres besoins.
(Voir également la théorie du développement).

Devise.
Une devise correspond à un moyen de paiement libellé en unité monétaire étrangère.

Dichotomie.
Ce terme est utilisé pour désigner une situation où tout ce qui a trait aux variables réelles de
l'économie (production, consommation, investissement) ne dépend ni de la quantité de
monnaie en circulation dans l'économie ni du niveau des prix. On dit parfois qu'il y a
dichotomie si la "sphère monétaire" est indépendante de la "sphère réelle" ou si l'on estime
que "la monnaie est un voile" jeté sur les relations entre les variables réelles d'une économie.

Discrimination.
Selon G. Becker, la discrimination intervient lorsque les agents économiques montrent qu’ils
sont disposés à payer pour ne pas conclure de contrat avec d’autres agents possédant des
caractéristiques différentes des leurs, notamment avec ceux qui ont une autre couleur de peau.
Il est possible de définir le « coefficient de discrimination » d’un employeur. Il montre que la
discrimination peut être un état d’équilibre sous-optimal du point de vue de la communauté
qui discrimine. On parle également de discrimination par les prix lorsqu'une entreprise peut
proposer des prix différents en fonction de la demande et de l’information dont elle dispose.
On parle par exemple de monopole discriminant.
(Voir également la théorie de la ségrégation socioculturelle).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 24


Diversification.
La diversification d'un portefeuille de titres ou d'actifs permet, soit de réduire le risque pour
un niveau de rentabilité donné, soit d'améliorer la rentabilité pour un niveau de risque donné.
(Voir également le théorème de séparation et la théorie de sélection de portefeuille.

Dividende.
Les dividendes servent à rémunérer les actionnaires (apporteurs des capitaux propres de
l'entreprise). Ils sont en général distribués à partir du bénéfice net de l'exercice clos.

Division du travail.
Il faut distinguer la division technique du travail qui correspond à la décomposition des
activités productives à l'intérieur de l'entreprise, la division sociale du travail qui concerne la
répartition des activités entre des unités de production et des fonctions spécialisées au sein de
la société et enfin la division internationale du travail qui rend compte de la spécialisation des
pays. Selon A. Smith, la division du travail est une condition nécessaire de la croissance de la
productivité. K. Marx considère qu'elle est un facteur de domination des capitalistes sur les
travailleurs.

Dollarisation.
Mécanisme de substitution du dollar à la monnaie nationale.

Donnant-donnant. (Tit for tat).


Dans le cadre de la théorie des jeux, il s’agit d’un jeu où un joueur commence par coopérer
puis répète systématiquement ce qu’a fait l’autre joueur au coup précédent (coopération, s’il y
a eu coopération, défection, s’il y a eu défection).
(Voir également théorie des jeux.).

Dot com company.


Entreprise dont l’activité est centrée sur le web et appelée ainsi d'après son adresse internet
qui se termine par ".com".

Droit de suite.
C'est le droit inaliénable dont jouit l'auteur d'une œuvre d'art originale ou d'un manuscrit
original, à être intéressé aux opérations de vente dont l'œuvre est l'objet après la première
cession opérée par l'auteur. Ce droit vise à assurer aux auteurs une participation économique
au succès de leurs œuvres.

Droit de douane.
Taxe prélevé par l'État sur une marchandise à l'occasion de son passage à la frontière.
L'ensemble des droits en vigueur à un moment donné est appelé tarif douanier.
(Voir également la théorie de la protection douanière).

Dumping.
Pratique consistant à vendre à perte pour pénétrer sur un marché, en accroître ses parts ou
éliminer les concurrents.

Duopole.
Structure de marché dans laquelle deux entreprises, les duopoleurs, produisent un même bien
dont elles fournissent la totalité de l’offre (duopsone pour le cas inverse: deux consommateurs

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 25


représentent la totalité de la demande). Les duopoleurs peuvent agir soit sur les prix soit sur
les quantités. Dans les modèles de duopole de Cournot et de Stackelberg, les entreprises
offrent des quantités de biens, qui sont confrontées à la demande ; les prix résultent de cette
confrontation. Dans les modèles à la Bertrand, chaque entreprise affiche un prix pour le bien
qu’elle offre, la demande s’adressant à l’une ou à l’autre ou à toutes les deux.
(Voir également la théorie de l'équilibre général).

Durbin-Watson (D-W)..
La statistique de Durbin-Watson est calculée pour les régressions sur des séries temporelles
afin de détecter une éventuelle autocorrélation des résidus estimés. Sa valeur est comprise
entre 0 et 4. Si elle est proche de 2, cela signifie généralement que les résidus ne sont pas
autocorrélés et que par conséquent la variance des paramètres estimés est minimale.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 26


E
E-business (electronic business).
L'économie électronique qui caractérise le web : entreprises sur le réseau, systèmes
d'informations, organisation du travail et de la production en intranet, vente via internet, etc...

E-commerce (electronic commerce).


Le commerce électronique correspond aux activités de vente et d'achat de biens et de services
sur l'internet.

Ecofin.
Il s’agit du Conseil des ministres des finances des États membres de l'Union européenne. Il lui
incombe notamment la responsabilité de la politique de taux de change pour l’euro comme
l’indique l’article 109 du traité de Maastricht. Dans les faits, il semble pourtant en aller
autrement, pour au moins deux raisons : 1°/ la gestion opérationnelle du change revient
statutairement à la BCE ; 2°/ la BCE n’est pas contrainte de suivre les recommandations du
Conseil si elle estime que ces dernières pourraient menacer son objectif de stabilité des prix.

Economie de l'information.
Elle étudie le comportement d'agents rationnels lorsque l'acquisition de l'information est
coûteuse, définit les structures d'information, caractérisées par des formes de risque et analyse
systématiquement les problèmes qui émergent dans chaque structure. L'information
incomplète et asymétrique débouche sur des phénomènes d'antisélection. Ainsi, des acheteurs
qui observent imparfaitement la qualité d'un bien ne pourront distinguer entre les bons et
mauvais vendeurs. Le prix n'est plus un signal parfait, pénalisant les acheteurs et les bons
vendeurs. Ce manque d'information débouche également sur des problèmes liés à l'aléa moral.
L'agent non informé ne peut observer l'action de son partenaire. Ce dernier est donc tenté de
se comporter dans son propre intérêt et d'annoncer à l'agent non informé que les mauvais
résultats sont le fait d'événements indépendants de sa volonté. La théorie suppose des
comportements maximisateurs très sophistiqués qui conduisent à la signature de contrats
complexes ne correspondant pas à la pratique. II paraît peu réaliste de supposer que les
individus signent des contrats complets qui tiennent compte de toutes les réalisations
possibles des aléas (les agents sont généralement incapables d'envisager l'ensemble des
possibles). (Akerlof, Stiglitz, Alchian, Demsetz)

Économie de marché.
L'échange marchand préexiste au système capitaliste. Vers la fin du Moyen-Âge apparaît un
nouveau type de marché, où le marchand possède deux avantages décisifs : il sert désormais
d'intermédiaire entre le producteur et le consommateur, et il dispose de sommes d'argent
considérables qui lui permettent d'acheter d'avance la marchandise. Dorénavant posséder
l'argent permet de gagner de l'argent, le capitalisme est né et avec lui l'économie dite de
marché.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Économie de marchés financiers.


Une économie de marchés financiers est une économie dans laquelle l'essentiel des besoins de
financement est couvert par l'émission par les entreprises de titres souscrits par les
investisseurs. Une économie de marchés financiers est donc caractérisée par l'appel direct à
l'épargne.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 27


Économie d'endettement.
Une économie d'endettement est une économie dans laquelle prédomine le financement par
crédit bancaire. Le marché financier est peu développé, dès lors une faible part des besoins
des entreprises est financée par émission de titres financiers. Les entreprises sont donc
fortement endettées auprès des banques qui se refinancent auprès de la banque centrale. Un tel
financement de l'économie requiert donc un soutien actif de la banque centrale pour éviter
toute crise de liquidité.

Economie d'envergure.
Ces économies se réalisent lorsqu'il est plus avantageux de fabriquer et/ou vendre certains
produits conjointement que séparément.

Economie fermée/ouverte.
Une économie est fermée, ou autarcique, lorsqu'elle n'est pas engagée dans le commerce
international des biens, des services ou du capital. Dans la réalité, une telle économie n'existe
pas vraiment. Ce concept est toutefois très utile lorsqu'il s'agit d'enseigner comment
fonctionne une économie donnée et de montrer les effets de son ouverture au commerce avec
d'autres pays. (Voir également les théories d'économie internationale.)

Economie informelle.
Ensemble des activités productrices de biens et services qui échappent à la régulation par
l'État. Elle comprend l'économie au noir, l'économie criminelle, le travail domestique ainsi
que le volontariat, autrement dit les activités légales et les activités illégales.

Économie politique internationale.


Étude des interactions entre l’économie et le politique au niveau international.

Economie publique normative.


L'autorité réglementaire a pour objectif l'efficacité économique. Elle est soucieuse de l'intérêt
général. L'existence de défaillances (bien public, externalité, monopole naturel) du marché,
mis en évidence dans le cadre de l'économie du bien-être, justifie l'intervention publique.
L'État doit donc par la réglementation influer sur le comportement des firmes et des
consommateurs. Sa démarche est normative, elle vise à atteindre une allocation des ressources
optimale de type parétien (situation dans laquelle on ne peut améliorer le bien-être d'un
individu sans détériorer celui d'un autre individu, optimum de premier rang). Despote
bienveillant, assimilé à un planificateur parfait, l'État n'est contraint ni par des difficultés de
collecte d'information, ni par des capacités de calcul limitées. Il est de ce fait considéré
comme infaillible. Un exemple de cette réglementation est celle de Ramsey-Boiteux sur les
monopoles. (Pigou)

Économie réelle et économie financière.


L'idée selon laquelle il existerait une économie "réelle", sérieuse et saine fondée sur la
production et une économie financière, spéculative et malsaine semble avoir perdu de sa
pertinence. Au cours des vingt dernières années en effet, les marchés financiers ont connu des
évolutions qui ont considérablement accru leur insertion dans l'économie de chaque pays et
dans l'économie mondiale (changement des modes de financement de l'économie et des
comportements d'épargne des ménages, développement des marchés obligataires, suppression
du contrôle des changes,…) ce qui a eu pour résultat d'accroître de manière considérable la
représentativité économique des cours de la bourse. La stigmatisation d'une spéculation

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 28


financière qui se serait développée dans les années récentes au détriment de l'économie réelle
semble donc davantage constituer une posture idéologique que résulter d'une analyse
rationnelle de la situation économique.

Effet Averch-Johnson.
Phénomène de surinvestissement qui se produit lorsque l’État garantit un taux de rendement
du capital au moins égal à celui du marché pour l’entreprise régulée. Cette dernière est incitée
à substituer du capital au travail pour augmenter ses profits. La combinaison productive n’est
plus optimale.
(Voir également la théorie de l'économie publique normative).

Effet Balassa-Samuelson.
Lorsqu’un pays en développement rattrape son retard technologique, les gains de productivité
se concentrent essentiellement dans le secteur exposé à la concurrence internationale et donc
sur les biens échangeables. Cela entraîne une hausse des salaires dans l’ensemble de
l’économie. Dans le secteur des biens échangeables, la hausse des salaires est supérieure à
celle des gains de productivité. Il en résulte une hausse des prix des biens non échangeables
au cours du processus de développement. Le taux de change réel tend donc à s’apprécier.

Effet de change de Mundell-Fleming.


La baisse des prix fait baisser les taux d’intérêt, ce qui incite les investisseurs à se porter vers
des actifs étrangers et contribue à déprécier la monnaie nationale. Cette dépréciation stimule
les exportations. (Voir également le modèle de Mundell-Fleming).

Effet de commerce.
Titre portant créance d'une somme d'argent payable à vue à l'échéance indiquée, en général 90
jours. Les principaux effets de commerce sont : la lettre de change (ou traite), le billet à ordre,
le chèque, le warrant, le mandat.

Effet de débordement (spillover effects).


Dans le domaine de l’économie internationale, il s’agit des répercussions d'une décision de
politique économique étrangère sur l'économie nationale. Ainsi, une politique monétaire
expansionniste dans un pays stimule la demande et donc les importations en provenance des
autres pays, c'est un effet de débordement positif. Cependant, elle entraîne une baisse de la
valeur de sa monnaie ce qui handicape la compétitivité des autres pays, c'est un effet de
débordement négatif. L’effet peut s’appliquer aussi à d’autres niveaux économiques, par
exemple en économie publique locale entre deux communes.
(Voir également le modèle Mundell-Fleming).

Effet d’éviction.
Le financement du déficit budgétaire par emprunt entraîne une hausse des taux d’intérêt qui
chasse l’investissement des entreprises. La hausse de la demande publique a donc pour
contrepartie une baisse de la demande privée. L’effet sur la production est au mieux nul, il
peut être négatif si on considère que la productivité de l’investissement public est inférieure à
celle de l’investissement privé. L’effet d'éviction peut être réduit par un appel à l’épargne
étrangère mais celui-ci entraîne une hausse du taux de change préjudiciable aux exportations.
(Voir également la théorie néoclassique de la crise).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 29


Effet GVT.
Ce sont des effets de structure ou glissement-vieillesse-technicité "solde". Ils mesurent
l'impact des modifications de la répartition des agents de l'État entre les différents postes de
travail. Cela vient de l'effet de carrière ou GVT "positif" et de l'effet des départs et des
embauches ou "entrées-sorties" généralement négatif. Ainsi, même si les rémunérations
stagnent, le salaire moyen pourrait augmenter si la part des emplois les mieux payés croît.

Effet de levier.
Profit supplémentaire tiré de l'écart entre la rentabilité financière et le taux d'intérêt réel des
capitaux empruntés. L'existence d'un effet de levier rend pour l'entreprise intéressant le
financement de l'investissement par l'emprunt, puisque la rentabilité économique dépasse le
taux d'intérêt réel du crédit.

Effet de portefeuille.
Mécanisme qui se produit lorsque l'intervention d'une banque centrale sur le marché des
changes modifie l’équilibre entre l’offre et la demande mondiales pour une monnaie donnée.

Effets prix, substitution et revenu.


La modification des choix d'un agent économique à la suite de la variation du prix d'un bien
est appelée effet prix. Celui-ci se décompose en un effet substitution et en un effet revenu.
L'effet de substitution se traduit par la baisse de la demande de certains biens et par la hausse
de la demande d'autres. Il est fonction de la plus ou moins grande substituabilité entre les
biens. L'effet revenu a pour origine le fait que la hausse du prix de certains biens entraîne la
baisse du pouvoir d'achat du revenu. En général, l'effet revenu a pour conséquence une baisse
de la consommation de tous les biens en fonction de l'élasticité-revenu de chacun. L'effet sera
plus ou moins important selon la part des biens dans la consommation dont le prix a
augmenté.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Effet de richesse de Pigou (effet d’encaisses réelles).


Une baisse du niveau des prix accroît la valeur réelle des avoirs monétaires des ménages ce
qui stimule la consommation.

Effet de signal.
En intervenant sur le marché des changes, la banque centrale fournit aux autres acteurs une
information qu’ils n’ont pas (par exemple les choix concernant la politique monétaire future).
Cette intervention a pour conséquence de modifier les anticipations des agents privés.

Effet de taux d’intérêt de Keynes.


Une diminution du niveau des prix entraîne une baisse des taux d’intérêt lorsque les ménages
transforment leurs avoirs monétaires en actifs porteurs d’intérêt, ce qui stimule
l’investissement.
(Voir également la théorie keynésienne de la crise).

Effet Mohring.
Caractéristique dans le secteur des transports urbains selon laquelle la qualité est fonction
croissante de la production. En effet, la fréquence de passage des bus augmentant avec le
volume de la production des firmes de transports urbains, il existe des économies d'échelle par
rapport au temps de transport des usagers.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 30


Efficacité/efficience.
L'efficacité est la réalisation d’un objectif fixé alors que l'efficience caractérise une situation
dans laquelle un objectif fixé est atteint en utilisant pour cela le moins de ressources possibles.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle.)

Efficience informationnelle (du marché boursier).


Un marché est totalement efficient lorsque les acheteurs et les vendeurs réagissent au travers
de mécanismes qui conduisent les prix des actions à refléter pleinement et instantanément
l'ensemble des informations disponibles. On distingue trois formes d'efficience : la forme
faible (toute l'information fondée sur des séries historiques de cours ou de rendements est
pleinement reflétée dans le prix des titres), la forme semi-forte (toute l'information
publiquement disponible est déjà contenue dans le cours des actions), la forme forte (toute
l'information publique ou privée est entièrement prise en compte dans le cours des actions)..

Effort (taux d').


Dans le domaine de l'emploi et du chômage, il mesure l'effort en direction des chômeurs.
Deux indicateurs sont utilisés : le premier rapporte la dépense totale pour l'emploi en
pourcentage du PIB (produit intérieur brut) au taux de chômage ; le second rapporte les
dépenses d'indemnisation du chômage en pourcentage du PIB au taux de chômage.

Élasticité.
L'élasticité correspond à la sensibilité d'une variable x à une variable y. Elle se mesure par le
rapport de la variation relative de x à celle de y. Par exemple, une élasticité des importations
par rapport à la production de 2 signifie qu'à une augmentation de la production de 5%
correspond un accroissement des importations de 10%.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Élasticité-prix de la demande.
Elle mesure le degré de sensibilité de la demande à une variation du prix du bien considéré.
Généralement négative, elle signifie que la consommation diminue si le prix du bien
augmente. La demande est dite inélastique lorsqu’elle ne change pas suite à une variation du
prix (elle est proche de zéro).

Elasticité-revenu de la demande.
Elle mesure le degré de sensibilité de la demande d'un bien par rapport au revenu. Elle est
égale au rapport entre le pourcentage de variation de la quantité demandée et le pourcentage
de variation de revenu.

Embargo.
Ce terme désigne l'interdiction partielle ou totale de commercer avec un pays. Cette
interdiction peut porter sur tous les produits pour un pays donné ou sur certains produits
stratégiques.

Empilage (technique de l').


Opération de blanchiment qui grâce à un système complexe de transactions financières
successives, au recours à des sociétés-écrans ou encore à des paradis réglementaires interdit
toute possibilité de remonter l'origine illicite des fonds.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 31


Emploi convenable.
Selon l'OIT (Organisation internationale du travail), l'emploi convenable doit combiner trois
conditions : du travail pour tous ceux qui en recherchent et sont disponibles ; un travail
productif et le libre choix de l'emploi pour tous les travailleurs. Dans la réalité, selon qu'ils
sont travailleurs occupés ou chômeurs, les individus peuvent exprimer un degré d'exigence et
d'appréciation différents par rapport à cette notion.

Employabilité.
Notion qui désigne la capacité individuelle à pouvoir s'intégrer directement sur le marché du
travail selon les caractéristiques recherchées sur ce dernier. Cette notion est cependant toute
relative, l'employabilité d'une personne s'inscrit toujours dans un contexte spécifique. Ainsi,
les individus sans diplômes ont longtemps été considérés comme adaptés aux besoins du
marché du travail, ce qui est moins le cas aujourd'hui dans les pays industrialisés.

Emprunt obligataire.
Opération financière par laquelle l'État ou un organisme public ou privé émet des obligations
en contrepartie des sommes empruntées.

Encadrement du crédit.
L'encadrement du crédit est une technique de politique monétaire consistant à contrôler la
progression du crédit distribué par les banques. Cette limitation, décidée par voie
réglementaire est considérée comme très efficace car elle s'attaque à la source même de la
création monétaire: la distribution du crédit.

Encaisse.
C'est l'ensemble des avoirs liquides - c'est-à-dire les avoirs qui peuvent servir au paiement de
transactions tels que les billets, les dépôts bancaires - détenus par les agents.

Enchères au second prix.


Proposé par Vickrey, prix Nobel 1996, ce système se veut une alternative au système
traditionnel des enchères. Dans ce dernier, deux situations d’asymétrie d’information se
présentent : le commissaire-priseur ignore la disposition à payer des acheteurs potentiels et
ces derniers ne connaissent pas celle de leurs concurrents. Par ailleurs, l’objectif de l’enchère
est de maximiser le prix de vente des biens concernés. Or, les enchérisseurs sont incités à
limiter leur offre pour payer le moins possible. Le système d’enchères au second prix est un
système à enchères scellées dans lequel le plus offrant l’emporte mais ne paie que le prix de la
deuxième enchère la plus élevée. Les enchérisseurs sont alors incités à révéler leur véritable
disposition à payer. En effet, s’ils offrent moins, l’enchère risque de leur échapper et s’ils
offrent plus ils risquent de payer une somme supérieure à celle qu’ils souhaitaient si un autre
enchérisseur a proposé un montant qui lui est, même légèrement, supérieur.

Enchères inversées.
Méthode de négociation très utilisée sur les places de marchés. C’est l’acheteur qui prend
l’initiative en mettant en ligne les détails de son cahier des charges. Les fournisseurs
intéressés disposent alors d’un temps limité pour faire des propositions de tarifs. Chaque
fournisseur, inscrit à l’enchère, peut prendre connaissance des offres effectuées par ses
concurrents, celles-ci restant anonymes.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 32


Encaje.
En juin 1991, la Banque centrale du Chili a institué une réserve obligatoire non rémunérée sur
les crédits externes. L'objectif était de décourager l'entrée de capitaux à court terme qui
cherchaient à profiter des taux d'intérêt du marché chilien.

Endettement concessionnel..
Ce type d'endettement se caractérise par des taux d'intérêt particulièrement bas et par de
longues périodes de grâce accordées par le créancier.

Endettement intérieur total.


Cet agrégat comprend l'ensemble des dettes des agents non financiers résidents, qu'elles aient
été contractées auprès des résidents ou des non-résidents, sous forme de prêts ou d'émissions
de titres de créances sur les marchés de capitaux.

Endogénéité.
Caractérise, dans un modèle économique, une variable dont la valeur dépend de celle des
autres variables du modèle. On parle aussi de variable dépendante ou expliquée.
(Voir aussi économétrie).

Entente.
C'est un accord, formel ou secret, entre entreprises ou pays producteurs en vue d'harmoniser
leurs politiques pour réduire la concurrence dans leur secteur d'activité. Il peut porter sur les
prix, les quantités produites ou la répartition géographique du marché.

Entreprenaute.
Nom donné aux créateurs d'entreprises web.

Entrepreneur.
À la tête de l'entreprise, l'entrepreneur joue un rôle central dans le système capitaliste. Il
organise la production, assume les risques et exerce une fonction d'autorité. Selon
Schumpeter, sa fonction pourrait être menacée car l'innovation tend à devenir routinière et les
bureaux d'études de la grande entreprise relèguent à l'arrière-plan l'action de l'innovateur.

Entreprise.
Placée au cœur du système capitaliste, elle est une unité qui vend sur le marché des biens et
des services qu'elle produit par la combinaison de facteurs de production (travail et capital).
Son objectif premier est en règle générale de réaliser le profit maximum.
(Voir aussi les théories de l'entreprise).

Épargne.
Fraction du revenu qui n’est pas consommée

Équations comportementales.
Elles modélisent les réactions telles qu'elles sont théoriquement supposées être des agents
économiques regroupés selon les secteurs institutionnels de la comptabilité nationale
(ménages, entreprises, administrations, reste du monde).

Equilibre commercial.
L'équilibre commercial désigne la situation de la balance commerciale où il existe un montant
égal d'importations et d'exportations.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 33


Équilibre économique.
Un équilibre économique représente une situation dans laquelle les différentes forces
économiques en présence se compensent et se neutralisent. Cette notion ne doit pas être
confondue avec la notion d'équilibre comptable: par exemple, le compte de résultat d'une
entreprise qui subit des pertes est nécessairement équilibré.

Équilibre macroéconomique externe.


Il se définit comme le niveau "soutenable" du solde de la balance courante. Ce dernier
dépend, d'une part, du niveau structurel de l'équilibre épargne - investissement structurel.
Ainsi un déséquilibre entre épargne et investissement est autorisé tant que le stock d'actifs ou
de passifs extérieurs est stable en part du PIB et permet de garantir la solvabilité de
l'économie. D'autre part, il dépend de l'écart entre croissance économique et taux d'intérêt
réel, qui conditionne la dynamique de la dette extérieure.

Équilibre macroéconomique interne.


Il est atteint lorsque l'économie est placée sur son sentier de croissance potentielle non
inflationniste.

Erreurs statistiques.
Il existe deux sortes d’erreurs en statistiques : celles que les modèles statistiques utilisent afin
d’exprimer une marge d’erreur et celles qui sont dues à une mauvaise interprétation des
données statistiques. La première catégorie concerne l’élaboration de modèles probabilistes
dont l’objectif est de tester une relation entre des variables (par exemple tracer une droite à
travers un nuage de points), afin d’estimer les coefficients de cette relation. Des indicateurs
servent ensuite à estimer la qualité de la relation calculée. Les coefficients estimés ne sont pas
identiques aux vrais coefficients, inconnus. La détermination d’un intervalle de confiance
permet de les accepter ou non sur la base d’une marge d’erreur.
La deuxième catégorie relève des fautes statistiques et concerne souvent la statistique
descriptive. Ainsi, on confond parfois une augmentation de 5 % (passage d’une valeur de 100
à 105) et une augmentation de 5 points de pourcentage (passage de 5 % à 10 %, ce qui
correspond à un doublement du taux). De même un doublement correspond à une
augmentation de 100 %, et non de 200 %. Ou encore, une baisse du taux de croissance
signifie un ralentissement de l’augmentation d’une variable et non une baisse réelle de sa
grandeur.

Escompte.
Opération de crédit résultant de l'achat d'un effet de commerce non échu par une banque à un
client ; la banque met à la disposition de l'entreprise porteuse de l'effet de commerce, contre
remise de cet effet, le montant de l'effet diminué des intérêts et des commissions. Si l'effet est
impayé à l'échéance, la banque se retourne contre son propre client, qui supporte donc le
risque de défaillance de son acheteur.

Esprit du capitalisme.
Selon Sombart, trois traits définissent l'esprit du capitalisme : l'esprit d'acquisition, l'esprit de
concurrence et l'esprit de rationalité. Selon Weber, qui s'interroge sur l'influence de la religion
sur les comportements économiques, l'éthique protestante présente un certain nombre de traits
communs avec l'esprit du capitalisme, en particulier l'épargne.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 34


Étalon monétaire.
Valeur, ou matière, adoptée conventionnellement comme base du système monétaire d'un ou
de plusieurs pays et par référence à laquelle sont définis les autres types de monnaie et
notamment les unités monétaires.

Étalon de change-or (Gold exchange standard).


Système monétaire fondé sur l'or, comme le régime d'étalon-or dont il est dérivé, mais où la
convertibilité interne en or n'est plus assurée tandis que les devises peuvent être conservées
par les autorités monétaires pour constituer les réserves de change.

Étalon-devise.
Dans un système d'étalon-devise, par exemple l'étalon-dollar ; les parités sont fixées par
rapport à la monnaie étalon; les monnaies sont convertibles en devise étalon mais celle-ci est
inconvertible.

Étalon-or (Gold standard).


Système de changes fixes où chaque monnaie est définie par un poids d'or (on parle de parité-
or). Le rapport des poids d'or de deux monnaies permet de définir le pair du change. Le cours
du change, déterminé sur le marché des changes, varie dans des marges étroites qui
correspondent aux points d'entrée et de sortie d'or.

Étalon-or lingot (Gold bullion standard).


Régime d'étalon-or dans lequel la circulation monétaire se compose de billets de banques
convertibles en lingots d'or.

États faibles-États forts.


Cette distinction renvoit à la capacité d’un État via sa structure institutionnelle et
administrative à résister aux pressions de la société et des groupes d’intérêt et ainsi à modeler
les préférences des acteurs politiques quant aux mesures à mettre en oeuvre et leur capacité à
les appliquer.

Euro.
Monnaie officielle des douze États participant à l'euro depuis le 1er janvier 1999 (l'euro a
remplacé l'écu au taux de un pour un). Jusqu'au 1er janvier 2002, les monnaies nationales sont
restées cependant utilisées au quotidien mais n'étaient plus que des subdivisions de l'euro. Son
nom a été choisi par le Conseil européen de Madrid, en décembre 1995.

Eurodevise.
Créance à court terme libellée en devise qui appartient à des non-résidents et est déposée dans
une banque d'un pays différent du pays d'origine de la devise concernée.

Excédent commercial.
L'excédent commercial désigne la situation de la balance commerciale où les exportations
sont supérieures aux importations.

Exogénéité.
Caractérise, dans un modèle économique, une variable dont la valeur est indépendante de
celle des autres variables du modèle. On parle aussi de variable explicative.
(Voir aussi l'économétrie).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 35


Expansion.
La phase d'expansion désigne la phase ascendante du cycle économique caractérisée par
l'augmentation du volume de la production et de la demande pendant une courte ou une
moyenne période.

Exploitation.
Pour la théorie marxiste, l'exploitation se produit lorsque le travailleur est moins payé que ce
qu'il produit. L'exploitation prend un aspect volontaire dans le système capitaliste car les
contrats de travail entre les agents (travailleurs d'un côté, capitalistes de l'autre) sont passés
librement.
(Voir également Marxisme).

Exportations (de biens et de services).


Ensemble des biens fournis par des résidents à des non-résidents, à titre onéreux ou gratuit.

Externalité.
Elle désigne l’impact de la production ou de la consommation d’un agent (producteur ou
consommateur) sur un autre, lorsque celui-ci n’est pas pris en compte par le marché et le
système de prix. C'est le cas lorsqu'une entreprise procède à des investissements en recherche
- développement. Ces derniers ont un double effet : d'une part, ils sont à l'origine de biens et
de procédés nouveaux ; d'autre part, ils sont pourvoyeurs d'idées qui servent à d'autres
innovations. L’effet externe peut être positif ou négatif (ex. vaccination : externalité positive,
pollution : externalité négative).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 36


F

Facteur de production.
Un facteur de production est un élément qui participe au processus de production et permet la
création de biens ou de services (travail, machine, bâtiment, matières premières, énergie,
etc....)
(Voir également la théorie de l'équilibre général).

Fair trade.
Selon Jean-Marc Siroën, la notion de fair trade regroupe au moins trois principes : un principe
de loyauté en matière d'engagement pris ; un principe d'équité qui vise à protéger les
producteurs de mesures ou de comportements considérés comme "anormaux" et qui les
placeraient dans une position défavorable ; un principe de réciprocité et de nivellement qui
vise à comparer les "régimes nationaux" et à garantir des accès aux marchés étrangers au
moins équivalents à ceux dont disposent les firmes étrangères concurrentes sur le marché
national.

Fédéralisme budgétaire.
Voir théorie du fédéralisme budgétaire.

Filiale.
Une filiale est une entreprise dont le capital est détenu majoritairement par une autre
entreprise, la maison mère, qui en assure généralement la direction, l'administration et le
contrôle par l'intermédiaire d'une ou plusieurs personnes, administrateurs ou gérants qu'elle a
désignés.

Firme multinationale / Firme transnationale.


Une firme multinationale est une firme possédant ou contrôlant des entreprises implantées
dans plusieurs pays et en mesure d'élaborer une stratégie qui s'appuie sur les différences
socio-économiques de ces pays. Certains auteurs préfèrent utiliser la notion de firme
transnationale, en soulignant que de telles entreprises, en traversant les frontières nationales,
sont en mesure de planifier leur développement directement à l'échelle mondiale.

Fiscalité.
Ensemble des lois, règlements et pratiques relatifs à l'impôt.

Flight to quality / Flight to safety / Flight to safe security.


« La fuite vers la qualité » décrit des mouvements de capitaux d’une place financière à l’autre.
La recherche de placements « sûrs » motive ce type de mouvements de capitaux. On parle
alors de flight to safety. Flight to safe security correspond quant à elle à la fuite vers des titres
publics plus liquides et bénéficiant de meilleures signatures.

Flexibilité.
Cette notion a reçu plusieurs définitions. Schématiquement, une première catégorie insiste sur
l'ajustement instantané des prix et des quantités sur un marché. Une seconde catégorie insiste
sur l'idée qu'une économie met en place des règles d'ajustement plus ou moins formelles
capables de gérer les déséquilibres d'une économie.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 37


Flottement (régimes de).
Un régime de flottement des monnaies correspond à la situation dans laquelle celles-ci n'ont
pas de parité officielle : leur cours se forme sur le marché des changes en fonction de l'offre et
de la demande. On distingue les régimes de flottement administré - les autorités monétaires
peuvent intervenir sur les marchés des changes pour réguler la formation du cours en achetant
ou en vendant des devises - des régimes de flottement pur - les autorités monétaires
n'interviennent pas (ce second système est une construction théorique pour décrire un système
idéal d'auto-régulation).

Flux.
Grandeur économique correspondant à la circulation de produits, de revenus, etc...qui ne peut
être mesurée qu'au cours d'une période de temps donnée (elle s'oppose à la notion de stock).

Fonction de consommation de Keynes.


Elle obéirait à "une loi fondamentale de la psychologie" qui veut que lorsque le revenu
augmente, la consommation augmente aussi, mais moins que le revenu. Il en résulte une
baisse de la propension moyenne et marginale à consommer. Kuznets (Prix Nobel 1971) a
montré empiriquement, que la propension moyenne à consommer ne diminuait pas à long
terme, contrairement à ce que soutenait Keynes.
(Voir également la théorie keynésienne de la crise.)

Fonction de coût dite sous-additive.


Cela signifie qu'il est plus efficace qu'une seule entreprise produise la quantité demandée
plutôt que deux.

Fonds commun de placement (FCP).


Les fonds communs de placement sont des portefeuilles de valeurs mobilières en copropriété
gérés par une société de gestion. Ils reposent sur le même principe que la SICAV mais ils sont
de taille plus réduite que celle-ci et ne sont pas des sociétés.

Fonds structurel et fonds de cohésion.


Les trois fonds structurels européens - le Fonds social européen (FSE), le Fonds européen
d'orientation et de garantie agricole (FEOGA) et le Fonds européen de développement
régional (FEDER) - et le fonds de cohésion européen - Instrument financier d'orientation de la
pêche (IFOP) - s'inscrivent dans le cadre de la politique structurelle de la Communauté
européenne qui vise à réduire l'écart entre les niveaux de développement des diverses régions,
ainsi qu'entre les Etats membres de l'Union européenne et promouvoir, ainsi, la cohésion
économique et sociale.

Free lunch.
Littéralement "repas gratuit", l'expression signifie qu'il est possible pour un agent économique
de bénéficier gratuitement ou sans risque d'un rendement supérieur à la moyenne. On l'utilise
également dans le cadre de la problématique des effets de l'indépendance des banques
centrales. L'indépendance des banques centrales procure à l'ensemble de l'économie des
avantages sans coût apparent. L'inflation est en moyenne plus faible sans effet récessif sur le
niveau de production par rapport à des situations où la Banque centrale est placée sous le
contrôle du gouvernement.

Future.
Voir marchés à terme.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 38


G

Gains absolus-gains relatifs.


Les États peuvent coopérer afin d’augmenter leurs bénéfices nets ou gains absolus. Ils
peuvent coopérer afin d’obtenir des gains relatifs, c’est-à-dire obtenir plus de gains absolus
par comparaison à ceux des autres États.
(Voir également la théorie libérale et néolibérale).

Globalisation.
Le terme globalisation est un anglicisme utilisé pour évoquer le phénomène qualifié en
français de mondialisation. Il décrit le passage d'une économie internationale (stade dit de
l'internationalisation de l'économie), dans laquelle des nations politiquement autonomes
assument l’organisation de leur espace économique national, entretiennent des échanges
économiques plus ou moins importants, à une économie mondiale, dans laquelle des nations
sont intégrées à un espace économique mondial qui échappe aux régulations étatiques
nationales. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication accélèrent ce
processus de dilution des frontières. L'interdépendance croissante des économies qui abolit les
structures politiques donne une acuité nouvelle à la question d'une gouvernance mondiale.

Globalisation financière.
Évolution qui conduit à l’intégration des marchés financiers nationaux et à la levée
progressive de tous les contrôles freinant la libre circulation du capital entre les grands pays
industrialisés.

Gouvernance.
Synonyme de gouvernement ou d’administration publique. Il s’agit de l’usage de l’autorité
politique, de la pratique de contrôle sur une société et de la gestion de ses ressources pour le
développement social et économique. La « bonne » gouvernance implique :
- 1°/ que la sécurité des citoyens soit assurée et que le respect de la loi soit garanti, notamment
par l’indépendance des magistrats : c’est l’État de droit ;
- 2°/ que les organismes publics gèrent de façon efficace et équitable les dépenses publiques :
c’est la bonne administration ;
- 3°/ que les dirigeants politiques rendent compte de leurs actions devant la population : c’est
la responsabilité et l’imputabilité (accountability)
- 4°/ que l’information soit disponible et facilement accessible à tous les citoyens : c’est la
transparence.
(Voir également la théorie de la gouvernance).

Gouvernance mondiale.
Processus continu de coopération et d’accommodement entre des intérêts différents. Ce
processus inclut les institutions officielles et les régimes dotés de pouvoirs exécutoires tout
aussi bien que les arrangements informels.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 39


Gresham (loi de).
Loi monétaire selon laquelle "la mauvaise monnaie chasse la bonne". Attribuée à tort à Sir
Thomas Gresham, banquier anglais du XVIe siècle et conseiller du roi d'Angleterre Edouard
VI, et formulée antérieurement par Aristophane, cette loi traduit la constatation suivante :
lorsqu'il existe deux monnaies définies dans un rapport fixe, les agents ont tendance à
conserver la "bonne", qui est donc thésaurisée, et à se défaire de la "mauvaise", qui par
conséquent circule.

Groupe de pression.
Ensemble d'individus regroupés en une communauté organisée ou structurée, qui a pour
objectif explicite la défense des intérêts du groupe et qui fait pression pour obtenir
satisfaction. Les groupes de pression ont généralement recours à trois moyens de pression : la
protestation, la défection, la persuasion.
(Voir également la théorie de la logique de l'action collective)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 40


H
Harmonisation.
Cas particulier de coopération puisqu'il s'agit de rendre compatibles des réglementations
nationales dans des domaines spécifiques comme, par exemple, en matière bancaire et
financière.

Hedge funds.
Les hedge funds sont des fonds d'investissement non cotés à vocation spéculative.

Hedging.
Voir couverture et également la théorie de sélection de portefeuille

Herfindhal-Hirschman (indice).
Cet indice mesure la concentration. Il est établi en calculant le carré des parts de marché de
toutes les entreprises puis en faisant la somme de ces carrés (il donne un poids beaucoup plus
grand aux entreprises qui ont une part plus large du marché qu’à celles qui ont une plus
petite). Si le marché ne contient qu'une entreprise l'indice est égal 10 000. Si le marché
contient 1 000 entreprises détenant 0,1% du marché alors l'indice est égal à 10.
(Voir également la théorie de l'équilibre général).

Homo œconomicus.
Le qualificatif d’homo œconomicus renvoie à une vision néoclassique de l’individu. La
théorie néoclassique considère, en effet, que chaque agent est un maximisateur rationnel aux
capacités cognitives illimitées qui choisit en parfaite connaissance de cause la solution qui lui
procure la plus grande satisfaction.
(Voir également la théorie de l'individualisme méthodologique).

Holding.
Une société holding est une société sans objet industriel dont le seul but est de définir des
participations dans d'autres sociétés. Par une organisation en cascade, un holding permet de
conserver le contrôle d'une entreprise en multipliant le nombre d'actionnaires minoritaires.

Hypothèse d'Armington.
Hypothèse selon laquelle un même type de bien produit dans des pays différents ne présente
pas les mêmes caractéristiques. Il en résulte que les différentes versions d’un même type de
bien sont des substituts imparfaits.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 41


I
Ignorance rationnelle.
Concept, attribué à Downs, selon lequel confrontés à des coûts d'information prohibitifs, les
individus, dans leur grande majorité sont rationnellement incités à demeurer ignorants des
effets de telle ou telle politique sur leur richesse personnelle.

Illusion budgétaire.
Elle se définit comme la perception systématiquement erronée de la politique budgétaire. Elle
recouvre l'illusion fiscale et l'illusion de la dépense publique. Les problèmes d'information, les
caractéristiques des systèmes fiscaux et des dépenses publiques constituent autant de facteurs
pour les individus à ne pas pouvoir ou vouloir chercher à percevoir de façon exacte la
politique budgétaire.

Illusion monétaire.
Elle illustre la situation où un agent économique raisonne en termes nominaux et non en
termes réels. Ainsi, on va dire d'un agent qu'il est victime de l'illusion monétaire si la hausse
des prix se révèle être supérieure à celle de son salaire.

Immobilisations.
Les immobilisations, ou actif immobilisé, par opposition à l'actif circulant, représentent
l'ensemble des biens de toute nature acquis ou créés par l'entreprise pour être utilisés
durablement pour l'exercice de son activité. On distingue les immobilisations corporelles
(terrains, constructions, matériels et outillages industriels…), incorporelles (frais
d'établissement, frais de recherche et de développement, concessions, brevets, marques et
parts de marché, logiciels…) et financières (principalement constituées des titres d'autres
entreprises détenus dans une optique de participation à long terme). Lorsque ces
immobilisations voient leur valeur diminuer, la dépréciation de celle-ci est constatée par la
technique de l'amortissement et de la provision. Les choix comptables au niveau de l'actif
immobilisé peuvent avoir un impact non négligeable sur certains critères comptables et
financiers de l'entreprise (résultat, solvabilité).

Importations de biens et de services.


C'est l'ensemble des biens et services fournis par des non-résidents à des résidents, à titre
onéreux ou gratuit.

Impôt optimal.
Pour un rendement fiscal donné, un tel impôt – de caractère redistributif - vise à maximiser le
bien-être social sans créer des formes de désincitation qui pourraient réduire le potentiel
productif des personnes qui y sont assujetties.

Incertitude.
Les agents se trouvent en situation d'incertitude lorsqu'ils ignorent ce que sera leur
environnement dans un avenir proche ou lointain. Knight et Keynes distinguent le risque,
situation pour laquelle on peut dresser la liste de toutes les éventualités et leur attribuer une
probabilité de réalisation et l'incertitude, situation pour laquelle l'une ou l'autre de ces deux
conditions n'est pas vérifiée.
(Voir également la critique de Lucas).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 42


Indexation.
C'est une action consistant à lier la valeur d'un capital ou d'un revenu à l'évolution d'une
variable de référence (par exemple prix ou production).

Indice du développement humain (IDH).


Indicateur composite comportant trois éléments : la durée de vie, mesurée d’après l’espérance
de vie à la naissance ; le niveau d’éducation, mesuré par un indicateur combinant pour les
deux tiers le taux d’alphabétisation des adultes et pour un tiers le taux brut de scolarité (tous
niveaux confondus) ; et le niveau de vie, mesuré d’après le PIB réel par habitant (exprimé en
parité de pouvoir d’achat). Les pays sont ainsi classés en trois catégories : les pays à
développement humain élevé dont l’IDH est supérieur ou égal à 0,800 ; les pays à
développement humain moyen, avec un IDH compris entre 0,500 et 0,799 ; et les pays à faible
développement humain dont l’IDH est inférieur à 0,500.

Indicateurs de pauvreté humaine (IPH-1, IPH-2).


Le premier indicateur (IPH-1) mesure les carences ou manques observables des trois
dimensions de l'IDH, à savoir vivre longtemps et en bonne santé (mesurée par le risque de
décéder très tôt), acquérir un savoir et une instruction, disposer d'un niveau de vie décent. Le
deuxième indicateur (IPH-2) y ajoute une quatrième dimension, l'exclusion mesurée par le
taux de chômage de longue durée.

Indicateur des conditions monétaires.


C’est un indicateur d’orientation de la politique monétaire qui est fonction des taux d’intérêt à
court et long terme, du taux d’inflation, du taux de croissance potentielle et du taux de change.

Indicateur du développement technologique (IDT).


C'est un indicateur composite destiné à rendre compte de la capacité d'un pays à innover et
diffuser les innovations ainsi qu'à constituer une base de compétences humaines et ce dans
quatre domaines : innovation technologique, diffusion des technologies récentes, diffusion des
technologies anciennes, compétences humaines.

Indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH).


Cet indicateur a pour objectif de corriger l'IDH afin de refléter les inégalités sociologiques
entre femmes et hommes sous divers aspects : aptitude à vivre longtemps et en bonne santé ;
instruction et accès au savoir ; possibilité de bénéficier d'un niveau de vie décent.

Indice.
Un indice est la quantité mesurant de façon synthétique l'évolution d'une grandeur (ou d'un
ensemble de grandeurs) dans le temps ou dans l'espace.

Indice boursier.
Un indice boursier est une mesure de l'évolution du marché, généralement fondée sur une
sélection de valeurs. L'indice CAC 40, par exemple, est un indice composé des 40 valeurs
françaises les plus actives du marché à règlement mensuel de Paris. L'indice Dow Jones est
composé des 30 principales valeurs industrielles cotées à la Bourse de New York et l'indice
Nikkei 225 est l'indice des 225 valeurs les plus représentatives de la Bourse de Tokyo.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 43


Indice des prix à la consommation.
Indice mensuel des prix à la consommation calculé par l'INSEE. L'indice est calculé sur la
base de 303 postes représentant l'ensemble de la consommation des ménages. La population
de référence est composée de "l'ensemble des ménages". Les pondérations sont révisées
chaque année (procédé de l'indice chaîne de Laspeyre).

Inférence statistique.
Méthode qui considère que les données économiques sont le fruit de variables aléatoires, qui
suivent des lois de probabilités. Il est dès lors possible, à partir d’un échantillon de valeurs
prises par ces variables, d’estimer la valeur des paramètres qui caractérisent la population.
(Voir également l'économétrie).

Inflation.
L'inflation désigne une hausse durable et générale des prix. Lorsque le prix d'un seul bien ou
de quelques biens augmente, il n'y a pas nécessairement inflation car le prix des autres biens
peut ne pas varier, voire diminuer. En période d'inflation, certains prix augmentent plus
rapidement que d'autres ; le phénomène inflationniste s'accompagne donc d'une modification
des prix relatifs. L'inflation peut se produire en période de stagnation de la production
(stagflation) et se manifester sous des formes extrêmes (hyperinflation). L'origine de
l'inflation reste un sujet de controverse entre les économistes.

Inflation sous-jacente.
C'est une mesure particulière de l'inflation qui exclut les composantes les plus volatiles
comme l'énergie ou bien encore l'alimentation.

Information incomplète.
En théorie des jeux, l’information est dite incomplète si le joueur ignore une des composantes
du jeu (nombre et identité des autres joueurs, stratégies qui sont à la disposition du joueur et
des autres joueurs, gains qui leur sont associés). C’est le cas, par exemple, lorsque des firmes
et des marchés financiers ne connaissent pas exactement les préférences de la banque centrale
en ce qui concerne l’arbitrage inflation/chômage. (Voir également la théorie des jeux).

Innovation.
Une innovation correspond à l'introduction de nouveaux biens et services ou de nouvelles
façons de les produire. Il est nécessaire de distinguer innovation et invention, l'invention étant
la découverte de quelque chose de nouveau alors que l'innovation est l'introduction ou
l'application de quelque chose de nouveau. En règle générale, une innovation permet
d'accroître la productivité, elle est donc considérée comme un facteur essentiel de la
croissance économique.

Input/output.
Les inputs désignent les biens et services qui interviennent dans la production d'autres biens
qu'on appelle les outputs.

Intégration économique (intégration régionale).


L'intégration économique est le processus par lequel se constituent des blocs régionaux, à
partir d'économies nationales cloisonnées, dont l'objectif est de réduire ou d'abolir un certain
nombre de restrictions au libre commerce des marchandises.
Plusieurs degrés manifestent cette volonté politique d'unification:

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 44


- la zone de libre-échange: abolition des barrières douanières entre pays membres, mais liberté
tarifaire pour chacun vis-à-vis des pays tiers (exemple: l'AELE ou association européenne de
libre échange) ;
- l'union douanière: établissement d'un tarif extérieur commun (exemple: le Zollverein) ;
- le marché commun: circulation et établissement libres des capitaux et des personnes ;
- l'union économique et monétaire: harmonisation des politiques économiques et
sociales ;
- l'intégration économique totale: unification des politiques sociales et économiques,
fiscales et monétaires.
- (Voir également la théorie de l'intégration régionale).

Intégration financière.
L'intégration financière désigne le phénomène d'interpénétration des marchés financiers qui a
été rendu possible notamment par la suppression du contrôle des changes permettant
l'interconnexion des bourses de valeurs, les cotations multiples, les émissions sur les
principales places financières mondiales. La circulation très rapide des flux de capitaux peut
favoriser en l'absence d'autorités de régulation l'instabilité générale du système financier
international.

Interdépendance.
On distingue quatre types d’interdépendance :
- l’interdépendance structurelle : l’ouverture de deux économies est telle que les événements
économiques qui affectent un pays affectent automatiquement l’évolution économique de
l’autre pays ;
- l’interdépendance des objectifs : la réalisation des objectifs nationaux de politique
économique dépend de la réalisation des objectifs de politique économique à l’étranger ;
- l’interdépendance des chocs exogènes : deux économies sont interdépendantes si les chocs
qui viennent les frapper sont fortement corrélés, l’interdépendance des économies entraîne la
transmission des chocs entre elles ;
- l’interdépendance stratégique : la détermination de la politique économique optimale de
chaque pays dépend des mesures prises par l’autre pays.

Intérêt.
L'intérêt est le prix du service rendu par le prêteur à l'emprunteur, et payé par ce dernier pour
acquérir l'usage d'une somme d'argent pendant une période déterminée. Le remboursement
d'une somme empruntée n'est pas l'intérêt, mais le remboursement du «principal».

Intermédiation financière.
L'intermédiation financière caractérise une situation de finance indirecte. Réalisée par les
établissements financiers, l'intermédiation permet de faire correspondre les préférences
différentes des agents à besoin de financement (généralement les entreprises et les
administrations) et des agents à capacité de financement (généralement les ménages).
(Voir également désintermédiation).

Intervention stérilisée sur le marché des changes par la banque centrale.


Cela signifie qu'un gouvernement soutient sa devise ou taux de change en vendant ses
réserves de changes afin d'acquérir de la monnaie nationale puis en stérilisant (annulant)
l'effet potentiel de contraction de la base monétaire nationale à travers un achat simultané et
d'un montant équivalent de titres en monnaie nationale.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 45


Interventionnisme.
Politique publique fondée principalement sur des interventions directes : réglementations,
fixation des prix, encadrement du crédit, etc.
(Voir également la théorie de l'économie publique normative).

In the money (dans le cours).


En finance, on dit qu'une option d'achat (respectivement de vente) est dans le cours lorsque le
cours de l'actif sous-jacent est supérieur (respectivement inférieur) au prix d'exercice (valeur
intrinsèque positive).

Investissement.
L’investissement correspond à l’acquisition de biens de production mesurée au sens de la
comptabilité nationale par la formation brute de capital fixe (FBCF). Cette dernière représente
les actifs fixes (actifs corporels ou incorporels) utilisés dans le processus de production
pendant au moins un an. De nombreux facteurs déterminent le comportement
d’investissement des entreprises : la demande anticipée, le coût des facteurs de production, les
contraintes d’endettement, la profitabilité, le taux d’intérêt.

Investissement direct étranger.


L'investissement direct étranger désigne l'investissement qu'une entreprise résidente d'une
économie (investisseur direct) effectue, dans le but d'acquérir un intérêt durable dans une
entreprise résidente d'une économie étrangère. L'investisseur peut prendre le contrôle partiel
ou total de l'entreprise. L'investissement direct comprend à la fois l'opération initiale entre les
deux entreprises et toutes les opérations ultérieures en capital entre elles et entre les
entreprises affiliées. Selon le FMI (fonds monétaire international), une relation
d'investissement direct est établie lorsqu'un investisseur acquiert 10 % ou plus des actions
d'une entreprise étrangère. En deçà du seuil de 10 %, les opérations sur titres sont classées
dans les investissements de portefeuille.

Investissement en capital humain.


C’est l’ensemble des capacités acquises par les individus et qui accroissent leur efficacité
productive.
(Voir également la théorie du capital humain).

ISO 9000.
Famille de normes internationales élaborées par l’Organisation internationale de
normalisation qui décrit un ensemble d’éléments de base à partir duquel il est possible de
développer un système de gestion de la qualité.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 46


J
Jeux à somme nulle.
Processus par lequel tout ce qui est gagné par un agent économique est perdu par l’autre et
vice et versa.
(Voir également théorie des jeux).

Joint venture (co-entreprise).


La plupart des alliances technologiques ou industrielles se traduisent par la création d'une
société commune ou joint-venture dont le capital est détenu à part égale.

K
Kanban.
Principes d'organisation des entreprises au Japon qui incluent la gestion des stocks en flux
tendus ainsi que celle des livraisons effectuées par les fabricants de composants et des sous-
traitants
Keiretsu.
Ils désignent des conglomérats au Japon. La coordination entre les entreprises est assurée par
un système de participations croisées, une banque et des organismes financiers ainsi que les
dirigeants des principales entreprises du groupe.
Krach
Il caractérise un effondrement des cours sur un marché financier consécutif à un afflux
d'ordres de ventes. Les deux plus célèbres sont ceux de 1929 et de 1987.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 47


L
Laissez-faire.
Principe du libéralisme en économie qui implique la libre initiative des entrepreneurs, la libre
circulation des marchandises, la libre circulation des hommes, la libre circulation des
capitaux.
(Voir également la théorie du libéralisme).

Lean production.
Créé par le japonais Ohno et développé par la firme Toyota, c'est un système de production à
flux tendus.

Libéralisation.
Action de rendre au marché la fourniture de biens auparavant sous contrôle public. On parle
d’ouverture à la concurrence, qui peut être plus ou moins grande selon le degré de
libéralisation. Ce terme s'applique également à l'ensemble de mesures visant à favoriser les
échanges commerciaux.

Libéralisme économique.
Cette doctrine économique affirme que le meilleur système économique est celui qui garantit
le libre jeu des initiatives individuelles des agents économiques. Le libéralisme économique
est fondé sur la notion de droits économiques : droit à disposer de sa force de travail et des
produits de son travail, liberté d'échanger, de contracter, d'entreprendre etc. ce qui justifie
l'économie de marché mais n'exclut, a priori, ni l'intervention de l'Etat ni d'autres formes
d'organisations (associations, coopératives etc.).

Libre-échange.
Cette doctrine économique applique les thèses libérales aux échanges internationaux et prône,
suite aux travaux de D. Ricardo, E. Hecksher, B. Ohlin (prix Nobel 1977), P. Samuelson (prix
Nobel 1970), la spécialisation internationale et la suppression de toute entrave aux échanges.
Au "laisser-faire" du libéralisme concurrentiel correspond ainsi le "laissez-passer" du libre-
échange.
(Voir également la loi des avantages comparatifs).

Limes.
Concept utilisé dans l'analyse des relations Nord-Sud potentiellement conflictuelles, qui fait
référence aux zones de fortifications bordant certaines frontières dépourvues de défenses
naturelles sous l'Empire romain.

Liquidité.
Aptitude d'un actif à être convertible en moyen de règlement, à bref délai et sans coût. Les
différents actifs se caractérisent ainsi par une liquidité plus ou moins importante.

Loi de King.
Du nom d'un économiste anglais du XVIIème siècle, elle signifie que les prix des produits
agricoles évoluent plus que proportionnellement en fonction inverse des quantités.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 48


Loi de Wagner.
La croissance des dépenses publiques est supérieure à celle du PIB ce qui implique que la part
des dépenses publiques dans le PIB augmente. Trois raisons expliquent cette croissance : 1°/
l’industrialisation implique une complexité accrue de l’activité économique nécessitant une
intervention publique sous forme de réglementation pour éliminer ou réduire les tensions
sociales ; 2°/ l’élévation du niveau de vie modifie la structure de la consommation en faveur
de dépenses de la culture, de l’éducation et de l’action sociale ; 3°/ la poursuite de
l’industrialisation entraîne d’importantes mutations technologiques et des investissements
lourds que seul l’Etat est en mesure de réaliser.

Loi des débouchés.


Loi énoncée par J. B. Say qui affirme que "c'est la production qui ouvre des débouchés aux
produits". Elle signifie que l'offre globale de produits ne peut jamais excéder la demande
globale de produits. Cette loi tient à une conception particulière de la monnaie. Cette dernière
ne peut être demandée pour elle-même mais pour les biens et services qu'elle permet
d'acheter. Il en résulte qu'aucun déficit de la demande n'est possible.
(Voir également la théorie néoclassique de la crise).

Loi dite de Moore.


Selon cette loi, la capacité des microprocesseurs doublerait tous les 18 mois.

Loi dite Gramm-Rudman-Hollings.


Loi américaine qui impose des plafonds annuels pour le déficit budgétaire. En cas de non-
respect par le Congrès des plafonds annuels de déficit budgétaire, le président des Etats-Unis
doit procéder à des coupes automatiques et proportionnelles dans la plupart des programmes
publics.

Loi du prix unique.


Cette loi veut que sur un marché intégré, en l'absence de frais de transports, les prix des
produits ne varient pas d'un lieu à l'autre.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 49


M
M1.
C'est l'agrégat de masse monétaire le plus restreint : il comprend la monnaie fiduciaire et les
dépôts à vue

M2.
Cet agrégat comprend, outre M1, deux catégories de dépôts qui sont considérées comme assez
proches de la monnaie par les acteurs économiques, à savoir les dépôts à terme d’une durée
inférieure à deux ans et les dépôts remboursables avec préavis d'une durée inférieure ou égale
à trois ans.

M3.
Cet agrégat comprend, outre M1 et M2, trois catégories qui sont retenues en raison de leur
degré élevé de liquidité et de leur garantie de prix, à savoir les pensions, les titres OPCVM
monétaires et instruments du marché monétaire, les titres de créance d’une durée initiale
inférieure ou égale à deux ans.

M4.
Cet agrégat comprend, outre M1 et M2, certains titres du marché monétaire (billets de
trésorerie et bons du Trésor).

Macroéconomie.
Approche de l'analyse économique fondée sur l'étude du comportement de l'économie dans
son ensemble grâce à l'appréhension de quantités globales ou d'agrégats. Elle porte
essentiellement sur la production totale, le revenu national, le niveau de l'emploi et les
fluctuations du niveau général des prix.
(Voir également microéconomie et les théories macroéconomiques).

Main invisible.
Processus, défini par Adam Smith, selon lequel la combinaison des décisions et des
comportements économiques individuels contribue à la réalisation de l'intérêt général sans
pour autant que chaque agent économique en ait nécessairement conscience.
(Voir également la théorie de la main invisible).

Maison mère.
Une maison mère est une société qui possède une ou plusieurs filiales.

Marché.
Le marché est un réseau de relations entre offreurs et demandeurs. Le marché n'est pas
forcément un lieu déterminé. Il peut être local ou bien international. Le prix formé sur le
marché résulte de la confrontation entre l'offre et la demande.
(Voir également la théorie de l'équilibre général).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 50


Marchés à terme.
Les contrats passés sur ces marchés sont exécutables à une date ultérieure. Les conditions du
contrat, notamment les prix et quantité, sont fixées au moment de la conclusion du contrat. Le
MATIF (Marché A Terme International de France), créé en 1986, est le lieu où se négocient
ces contrats. L'objet de ce marché est de se couvrir contre des variations de taux d'intérêt, des
indices ou de produits ou de spéculer sur les variations de taux.

Marché au comptant.
Un marché au comptant est un marché sur lequel les donneurs d'ordres exécutent
immédiatement les opérations qu'ils ont contractées : l'acheteur paie comptant et le vendeur
doit être en possession des titres qu'il vend.

Marché boursier.
Voir bourse. (Voir également la théorie de sélection de portefeuille).

Marché commun.
Voir intégration économique.

Marché contestable.
Marché sur lequel une nouvelle entreprise peut à tout moment venir s’installer. Il n’y a pas de
barrière à l’entrée du marché. Cette situation garantit la concurrence et donc l’efficience des
entreprises présentes sur le marché, même si elles sont peu nombreuses.
(Voir également la théorie des marchés contestables).

Marché dérivé.
Les marchés dérivés sont des marchés sur les marchés. Ils permettent de gérer les risques
associés aux fluctuations des cours, des taux ou des changes. En outre, ils permettent de
prendre des positions importantes à l'achat ou à la vente avec une mise de fonds limitée. Les
marchés à terme et les marchés optionnels sont des marchés dérivés.

Marché des changes.


Marché sur lequel s'échangent les devises du monde entier. Par le jeu de l'offre et de la
demande, à tout moment, les prix de chaque devise sont presque identiques sur toutes les
grandes places du monde.

Marché des titres de créances négociables.


Il s'agit du marché des nouveaux instruments financiers créés, parallèlement au marché
interbancaire, pour permettre l'accès direct du marché de l'argent à court et moyen terme à
tous les agents économiques : certificats de dépôt (banque), billets de Trésor (société), bons
du Trésor (trésor), B.S.F. (Bons de Société de Financement).

Marché incomplet.
Marché sur lequel un bien ou un service n’est pas disponible alors même que la demande est
prête à acquitter un prix supérieur au coût de production.

Marché interbancaire.
Compartiment du marché monétaire réservé aux banques et à quelques organismes financiers.
Les agents en déficit de trésorerie peuvent y emprunter aux agents en excédent de trésorerie.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 51


Marché libre (ou marché hors cote).
Le marché libre n'est pas un marché réglementé, ce qui veut dire que les valeurs qui y sont
négociées n'ont pas fait l'objet d'une procédure d'admission et leurs émetteurs ne sont pas
soumis à des obligations de diffusion d'information. L'information concernant les sociétés
étant très faible voire absente, le degré de risque est élevé. Ce marché est placé sous l'autorité
du conseil des bourses de valeurs. Les sociétés cotées sur ce marché sont celles voulant être
négociées sans contrainte ou celles ayant fait l'objet d'une radiation de la cote officielle,
éventuellement à la suite d’une OPA (offre publique d'achat) ou d'une OPE (offre publique
d'échange).

Marché monétaire.
Marché sur lequel les organismes financiers échangent contre des titres leurs disponibilités en
monnaie centrale à des taux libres. C'est un marché de titres courts. Il se compose de deux
compartiments: le marché interbancaire, réservé aux banques et institutions assimilées, et le
marché ouvert, sur lequel tous les agents peuvent venir emprunter ou prêter à court terme.

Marché obligataire.
Le marché obligataire correspond au marché financier où s'échangent les titres de créances.

Marché primaire.
Le marché primaire est celui sur lequel les nouveaux titres financiers (actions ou obligations)
sont émis : c'est une sorte de "marché du neuf" des titres financiers, par opposition au marché
secondaire qui en est le marché d'occasion.

Marché secondaire.
Le marché secondaire est celui sur lequel sont échangés des titres financiers déjà créés (sur le
marché primaire). En assurant la liquidité des investissements financiers, le marché
secondaire assure la qualité du marché primaire et l'évaluation des titres financiers. Marchés
primaire et secondaire sont complémentaires.

Marché spot.
On appelle marché spot le marché au comptant portant sur les devises, les taux ou les matières
premières

Marché unique.
Le Marché unique, dont la création figure parmi les principaux objectifs du Traité de Rome,
garantit la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes entre
les pays de l'Union européenne. La suppression des multiples contrôles douaniers a abouti en
1993 à une véritable zone de libre circulation: les marchés nationaux fusionnent en un seul
marché sans frontières intérieures.

Marchés financiers (ou marchés de capitaux).


Ensemble des marchés où se négocient titres et actifs financiers. Ils permettent la rencontre
entre les agents économiques ayant un excédent de capitaux et les agents ayant des besoins de
financement. Concrètement, les entreprises s'adressent aux investisseurs des marchés de
capitaux par l'émission d'actions, d'obligations ou de billets de trésorerie.

Masse monétaire.
Ensemble des moyens de paiement utilisables dans un pays donné et circulant entre les agents
non financiers. Les contreparties de la masse monétaires sont l'ensemble des actifs acquis par

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 52


les émetteurs de monnaie lors de l'accroissement de la masse monétaire, elles révèlent les
sources de la création monétaire. Les trois principales contreparties sont : les opérations sur
devises (contrepartie externe), les créances sur le Trésor Public et les créances sur l'économie
(contreparties internes). Il existe en France quatre agrégats monétaires (M1, M2, M3, M4) et
trois agrégats de placement (P1, P2, P3).
(Voir également la théorie quantitative de la monnaie).

Ménages.
Ce sont les particuliers qui possèdent les facteurs de production et qui les offrent aux
entreprises. En retour, les ménages reçoivent un revenu utilisé pour consommer, épargner et
payer des impôts.

Mercantilisme.
Cette doctrine économique, apparue au XVIe siècle en Europe, fonde la prospérité nationale
sur l'accumulation de réserves monétaires métalliques. Elle a pris différentes formes selon les
pays : le bullionisme pratiqué en Espagne et au Portugal recommandait l'interdiction des
sorties d'or et la prohibition de marchandises étrangères ; le Colbertisme, en France, fondait
plutôt l'accumulation des réserves d'or et d'argent sur un excédent de la balance commerciale,
obtenu par le développement des manufactures travaillant pour l'exportation ; en Angleterre,
le mercantilisme consistait à fonder la richesse sur les profits tirés de la navigation et du
commerce par une application stricte du système de la "balance des contrats", par lequel
aucun contrat entre nationaux et étrangers ne devait entraîner de sortie nette de métal
précieux.

Mésalignement.
Situation qui correspond au fait que les mouvements de taux de change ne sont pas cohérents
avec les fondamentaux sur une période de temps prolongée ou bien qu'ils reflètent des
politiques économiques inappropriées ou insoutenables.

Microéconomie.
Approche de l'analyse économique fondée sur l'étude du comportement des unités
individuelles (les ménages, les entreprises…). Elle cherche à savoir comment les prix et les
quantités produites sont déterminés sur ces marchés et comment le mécanisme des prix affecte
les ressources et distribue les revenus. Voir aussi macroéconomie.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Microéconomie traditionnelle.
Elle propose une représentation du fonctionnement de la société qui repose sur deux
principes. Le premier est celui de rationalité. Les individus agissent en utilisant au mieux les
ressources dont ils disposent, compte tenu des contraintes qu'ils subissent. Le second est celui
de la concurrence pure et parfaite des marchés. Cela nécessite la transparence du marché,
l'atomicité des participants, l'homogénéité du produit et la libre entrée sur le marché qui
empêche toute entente ou collusion des vendeurs. Sous des conditions relativement techniques
et restrictives (sur les préférences des consommateurs et sur la technologie des firmes), une
concurrence pure et parfaite conduit à une utilisation optimale des ressources de l'économie. Il
est alors impossible d'améliorer la satisfaction d'un agent sans diminuer celle d'un autre agent,
c'est ce qu'on appelle un "optimum de Pareto". On en déduit les deux théorèmes du bien-être.
Tout équilibre général de marché de concurrence parfaite encore appelé "équilibre
concurrentiel" est un optimum parétien (de sorte que les affectations ainsi obtenues,

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 53


permettent à chaque agent d'atteindre une situation optimale sans détériorer celle des autres),
et, tout optimum de Pareto d'une économie peut théoriquement être réalisé par un équilibre de
marché concurrentiel. Un autre résultat est que l'équilibre concurrentiel n'est plus efficient dès
lors qu'existent des monopoles, des biens collectifs, des effets externes ou bien encore des
coûts de transaction, autrement dit dès que l'on relâche tout ou partie du principe de
concurrence pure et parfaite. Certains reprochent au modèle d'équilibre le caractère irréaliste
de certaines hypothèses : absence d'interactions stratégiques entre les agents, non-prise en
compte des asymétries d'informations entre les agents, absence de prise en compte des coûts
de transaction et entreprises considérées comme des " boîtes noires ". (Walras, Arrow,
Debreu, Sonnenschein, Bertrand, Cournot)

Mode.
Le mode d'une série statistique à ne pas confondre avec la moyenne est la valeur du caractère
pour laquelle la fréquence est la plus élevée.

Mode de production.
Selon Marx, c'est la combinaison de l'état des forces productives et les rapports sociaux de
production. La contradiction entre l'état des forces productives et les rapports sociaux de
production est à l'origine du passage d'un mode de production à un autre.
(Voir également la théorie des modes de production).

Mode de régulation.
Selon les théoriciens de la régulation, c'est un ensemble de procédures et de comportements
individuels et collectifs qui doivent simultanément reproduire les rapports sociaux à travers la
conjonction de formes institutionnelles historiquement déterminées et soutenir le régime
d'accumulation en vigueur.
(Voir également la théorie régulationniste de la crise).

Modèle anglais d’intervention publique.


Le service public anglais se définit avant tout en fonction des dysfonctionnements du marché.
Son mode de gestion n’est pas celui de la délégation.

Modèle économique.
Représentation simplifiée et formalisée du fonctionnement de l'économie qui permet de
prédire son comportement. La plupart du temps, ces modèles sont de nature mathématique,
constitués de systèmes d'équations formant un ensemble cohérent de relations entre les
phénomènes économiques.

Modèle triangulaire de l'inflation.


Ce modèle prend son nom de la dépendance spécifique du taux d'inflation d'un ensemble de
trois déterminants : l'inertie de l'inflation, la demande, l'offre.

Modèles nationaux de capitalisme.


À partir des années 1970-1980, des tentatives de classification des différents modèles
nationaux de capitalisme apparaissent : le modèle anglo-saxon (États-Unis, Grande-
Bretagne…) - recherche du profit à court terme, faible intervention étatique, fortes inégalités -
; le modèle rhénan (Allemagne, Europe du Nord) ou "économie sociale de marché" -
investissements à long terme, recherche du consensus entre partenaires sociaux, primauté de
l'entreprise sur l'actionnaire, intervention de l'État comme protecteur, régulateur et
entrepreneur - ; le modèle étatique (France, Italie) - l'État joue un rôle majeur dans la direction

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 54


de l'économie de marché - ; le modèle asiatique (Japon, NPI) - rôle de l'État également
déterminant et nationalisme économique. La transition des pays d'Europe centrale et orientale
vers l'économie de marché donne lieu à son tour à l'émergence d'un nouveau type de
capitalisme.

Modèles structurels.
Ce sont des modèles analysant la structure causale entre des variables explicatives (ou
exogènes) et des variables dépendantes (ou endogènes).
(Voir également l'économétrie).

Modèles VAR ou processus à vecteurs autorégressifs.


Modèles qui expliquent toutes les données prévisionnelles uniquement à partir de l’évolution
passée sans avoir recours explicitement à des relations économiques.
(Voir également l'économétrie)

Modèle à correction d'erreur.


Il correspond à la forme de long terme du modèle considéré. L'idée est que la théorie
économique n'est vérifiée qu'à long terme. Le terme de correction d'erreur représente donc
l'écart entre la valeur de court terme des variables modélisées et leur cible de long terme. Il
corrige les erreurs provoquées par les ajustements (et donc des coûts) inévitables de court
terme.

Modélisation.
L'évolution des techniques de projection, à moyen comme à court terme, s'est faite sous le
signe de la modélisation. Celle-ci consiste à formaliser mathématiquement le processus de
projection pour pouvoir utiliser les avantages pratiques de la programmation sur ordinateur.
(Voir également l'économétrie).

Moindres carrés (méthode des).


En statistique, cette méthode de calcul permet d'exprimer la liaison linéaire entre deux ou
plusieurs variables. L'ajustement linéaire auquel il est procédé minimise la somme des carrés
des écarts entre les valeurs des variables observées et la droite dont l'équation mathématique
exprime la relation.
(Voir également l'économétrie).

Mondialisation.
Mouvement qui recouvre trois étapes :
- 1°/ l’internationalisation, liée au développement des flux d’exportation ;
- 2°/ la transnationalité, liée à celui des flux d’investissement et des implantations à l’étranger
- 3°/ la globalisation, correspondant à la mise en place de réseaux mondiaux de production et
d’information.

Monnaie.
C'est un actif liquide dont les formes varient selon les structures économiques et sociales et
qui sert à l'évaluation et au règlement des échanges. La monnaie remplit généralement trois
fonctions : intermédiaire des échanges, unité de compte, réserve de valeur. La variation du
stock monétaire et sa valeur sont en relation d'interdépendance avec l'évolution du volume de
production et des prix.
(Voir également la théorie monétariste).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 55


Monnaie banque centrale.
C'est la monnaie émise par la banque centrale (monnaie fiduciaire et monnaie scripturale).
Dans un système bancaire hiérarchisé, chaque banque de second rang émet sa propre monnaie
qui ne circule qu'au sein du circuit de chaque banque. La monnaie centrale est la seule
monnaie acceptée par tous les agents économiques et toutes les banques.

Monnaie fiduciaire.
Elle est composée des billets et de la monnaie divisionnaire. Son nom provient du mot latin,
fides, qui signifie confiance : elle n'a pratiquement aucune valeur intrinsèque mais son
acceptation repose sur la confiance des agents en cette monnaie

Monnaie internationale.
Il n’existe pas de monnaie purement internationale au sens où elle serait émise par une
instance internationale et circulerait librement dans tout l’espace économique et financier
mondial. C’est une devise nationale qui sert de monnaie internationale au sens où elle remplit
les trois fonctions traditionnelles de la monnaie : unité de compte, intermédiaire des échanges,
réserve de valeur.

Monnaie scripturale.
Elle n'existe que par un simple jeu d'écriture. Par exemple, les chèques, les virements, les
prélèvements, les cartes bleues (monnaie électronique) constituent des formes de monnaie
scripturale. La monnaie scripturale représente environ 85% de la monnaie en circulation.

Monopole.
Situation dans laquelle un seul offreur (vendeur) est face à de nombreux demandeurs
(acheteurs) (monopsone pour le cas inverse). Pour maximiser son profit, le monopoleur a
intérêt à restreindre sa production afin que le prix soit supérieur à celui de la situation de
concurrence pure et parfaite. L’entreprise peut proposer un prix unique ou discriminer les prix
en fonction de la demande et de l’information dont elle dispose. Dans ce dernier cas, on parle
de monopole discriminant.
(Voir également la théorie de l'équilibre général).

Monopole naturel.
Situation dans laquelle un produit ne peut être fourni efficacement par le marché en raison de
sa structure de production (rendements croissants). On parle alors de défaillance du marché.
L’efficacité économique est mieux assurée si la production est confiée à un seul producteur.

Multiplicateur d’investissement.
Il montre que l’accroissement de la production qui résulte d’un investissement sera plus élevé
que la seule production associée à cet investissement

Multiplicateur de crédit.
C'est un des instruments permettant l'analyse des relations entre banque centrale et banques de
second rang dans le mécanisme de création monétaire. Selon le mécanisme du multiplicateur
de crédit, une hausse de la base monétaire, ou monnaie centrale détenue par les banques,
entraîne une variation amplifiée de la masse monétaire.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 56


N
Nationalisation.
C'est une décision politique qui conduit à l'appropriation par l'Etat d'une ou de plusieurs
entreprises. La nationalisation peut être opérée par confiscation du capital (Renault, par
exemple, fut nationalisée à la libération pour fait de collaboration) ou par rachat par l'Etat des
titres possédés par les actionnaires.
(Voir également la théorie des entreprises publiques et de la réglementation).

Niveau de vie.
Notion qui rapporte le revenu non au nombre de personnes du ménage mais au nombre
d’unités de consommation. L’échelle d’équivalence est la suivante : une unité de
consommation pour le premier adulte du ménage, 0,5 pour les autres personnes de 14 ans et
plus et 0,3 pour les enfants de moins de 14 ans.

Nomenclature (des niveaux de formation).


Elle se décompose en six niveaux. VI : sorties du premier cycle du second degré et des
formations préprofessionnelles en un an ; V bis : sorties de troisième et des classes du second
cycle court avant l'année de terminale ; V : sorties de l'année de terminale et des cycles courts
professionnels et abandons de la scolarité du second cycle long avant la classe de terminale ;
IV : sorties des classes de terminale du second cycle long et abandons des scolarisations post
baccalauréat avant d'atteindre le niveau III ; III : sorties avec un diplôme de niveau bac +2 ans
; II et I : sorties avec un diplôme du second et troisième cycle universitaire ou un diplôme de
grande école.

Nominal (ou pair).


Valeur inscrite sur le titre correspondant généralement à la valeur remboursée lors de
l'échéance de l'obligation. C'est à partir de cette valeur nominale et du taux nominal qu'est
déterminé le montant des coupons versés.

Notation financière (ou rating).


La notation financière permet de mesurer la qualité de la signature de l'emprunteur par des
techniques d'analyse financière et de scoring. Les agences distinguent deux types de notes : la
notation traditionnelle qui s'applique aux emprunts à court terme (moins d'un an) ou à long
terme émis sur le marché et la notation de référence (en l'absence d'émission) à court terme et
à long terme qui mesure le risque de contrepartie que représente l'emprunteur pour un
investisseur (note attribuée à une dette de premier rang). La notation financière offre à
l'investisseur une information fiable sur le risque de la créance.

Nouvelle et ancienne économie.


L’expression de « nouvelle économie » vient des États-Unis. Elle recouvre l’ensemble des
activités liées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)
ainsi que le processus de mondialisation des économies. Certains l’opposent donc à l’ancienne
économie ou encore l’économie traditionnelle constituée des activités industrielles. La
nouvelle, via notamment les circuits de distribution des produits achetés en ligne, comme
l’ancienne, via l’informatisation de la production, sont pourtant étroitement liées.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 57


Nouveau marché.
Le Nouveau Marché est destiné aux entreprises à fort potentiel de croissance cherchant à
financer leur plan de développement. Pour être admise à la cote, une société doit posséder des
capitaux propres d'un minimum de 1,5 millions d'euros et offrir 4,5 millions d'euros de titres.

Nouveaux pays industrialisés (NPI).


Surtout employée dans les années quatre-vingt, cette expression désigne les pays pauvres
d'Asie qui connaissent une croissance économique et des transformations structurelles rapides
sous l'effet de l'industrialisation et dont les exportations de produits manufacturés représentent
une part non négligeable de leurs exportations.
(Voir également la théorie des étapes de la croissance).

Numéraire.
C'est une unité de compte, un étalon. Ce terme désigne en fait toute monnaie en espèces ayant
cours légal.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 58


O
Obligation.
Valeur mobilière représentant une fraction d'un emprunt émis par une entreprise, l'Etat ou un
organisme public. Une obligation donne droit au paiement d'un intérêt, en principe fixe, le
plus souvent annuel et déterminé au moment de l’émission. En tant que créancier d'une
entreprise, le porteur d'une obligation ne court pas le risque industriel de celle-ci puisque sa
rémunération est contractuelle. Il sera remboursé avant les actionnaires en cas de faillite de
l'entreprise. En contrepartie, il ne bénéficie pas des droits sociaux liés à l'action (droit au
bénéfice et droit à la gestion de l'entreprise via le droit de vote).

Offre et Demande (loi).


Le prix d'un bien échangé sur un marché est déterminé par l'équilibre de l'offre et de la
demande. La demande d'un bien est une fonction décroissante du prix alors que l'offre d'un
bien est une fonction croissante du prix ; il existe un prix d'équilibre pour lequel l'offre est
égale à la demande. Ce prix est déterminé par la libre négociation entre les offreurs et les
demandeurs. Le fonctionnement de la loi de l'offre et de la demande suppose des marchés de
concurrence pure et parfaite. Parmi les conditions, il est nécessaire qu'il y ait une parfaite
flexibilité des prix, puisque ce sont les mouvements de prix qui sont susceptibles de rétablir
l'équilibre à la suite d'un changement quelconque dans les conditions du marché.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Offre individuelle/agrégée.
Quantité d'un bien ou d'un service qu'un individu (offre individuelle) ou que l'ensemble des
individus intéressés par ce bien ou par ce service (offre du marché, ou agrégée), souhaite
vendre, à un prix donné.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Offre publique d'achat (OPA).


Une OPA consiste en une déclaration publique d’un agent (ou le plus souvent d’un groupe)
qui s‘engage à acheter, à un prix donné (plus élevé que le cours observé) et dans un certain
délai, tout ou partie des actions d’une société. La procédure d'OPA se fait sous la surveillance
des autorités de marché qui s'assurent du respect des principes de transparence, de bonne
information et d'égalité de traitement des actionnaires.

Offre publique d’échange (OPE).


Technique voisine de l’OPA qui consiste à proposer d'acquérir les titres de la société cible en
échange des titres de la société initiatrice. Une offre publique d'échange ne donne donc pas
lieu à une sortie de trésorerie.

Oligopole.
Situation dans laquelle n’existent que quelques offreurs en face de nombreux demandeurs
(monopsone pour le cas inverse). Comme en monopole, les entreprises peuvent être incitées à
faire monter les prix en restreignant leur production. Toutefois, elles ont intérêt
individuellement à augmenter leur production pour profiter de la hausse des prix. L’accord est
donc menacé de défection (passager clandestin).
(Voir également la théorie de l'équilibre général).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 59


Oligopole à frange.
C'est une structure de marché qui combine un cœur constitué d'un très petit nombre de grosses
firmes et une frange constituée de petites entreprises souvent innovatrices mais fragiles.

Ombudsman.
Médiateur des fonctions de contrôle de l’administration. Terme suédois inventé au début du
XIXème siècle, reprise en France dans les années 1970.

Open market.
Achat ou vente de titres (bons du Trésor) par la banque centrale sur le marché interbancaire.
En modulant le volume de ses interventions, la banque centrale oriente les taux du marché en
fonction de ses objectifs.

Opérateur.
Entreprise chargée (par exemple par délégation) de la fourniture d’un service public.
L’opérateur peut être placé sous l’autorité d’un régulateur ou directement sous celle de l’État.

Optimum.
L'optimum désigne la meilleure situation économique possible. Les agents ont un
comportement d'optimisation qui consiste à maximiser un résultat (maximiser l'utilité pour les
consommateurs, le profit pour les producteurs) à partir de ressources données ou à minimiser
un coût pour obtenir un résultat donné. Voir également la théorie microéconomique
traditionnelle).

Optimum parétien.
Il se définit comme une situation économique efficace socialement au sens où personne ne
peut améliorer sa position sans détériorer celle des autres.
(Voir également la théorie de l'optimum parétien).

Opting out (clause d'exemption).


Dans le cadre de l'Union européenne, cette clause correspond à une dérogation accordée à un
pays ne souhaitant pas se rallier aux autres Etats membres dans un domaine particulier de la
coopération communautaire, afin d'empêcher un blocage général. Ainsi en application des
protocoles annexés au traité CE qui leur donnent ce choix, Le Royaume-Uni et le Danemark
n'ont pas souhaité participer à la troisième phase de l'Union économique et monétaire (UEM).

Option.
Il s’agit d’un contrat entre deux parties par lequel l'une accorde à l'autre le droit (et non
l’obligation) de lui vendre (option de vente, put) ou de lui acheter (option d’achat, call) un
actif financier (l’actif sous-jacent), moyennant le versement d'une somme d'argent (le prix de
l'option). L'achat (ou la vente) de cet actif se fera à un prix déterminé (prix d'exercice), durant
une période (période d'exercice pour les options dites américaines), ou à une date précise
(date d'exercice pour les options dites européennes). Une option permet aux agents de se
protéger contre les risques de fluctuation du cours de l’actif sous-jacent.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 60


Organe de règlement des différends (ORD).
Institution au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui est destinée à
trancher les contentieux commerciaux entre les parties. La partie en conflit demande la
constitution d'un panel. Celui-ci rend un jugement qui ne peut être inversé que si tous les
membres de l'OMC sont d'accord. Cela est impossible puisque l'ORD donnera au moins
raison à une des parties. L'ORD est donc source de droit. Il existe un organe d'appel composé
de sept membres. Si la décision n'est pas mise en œuvre, le pays peut-être autorisé à prendre
des mesures de rétorsion.

Organisations internationales.
Association d’Etats souverains, établie sur la base d’un traité multilatéral appelé charte, statut
ou acte constitutif, et dotée d’organes permanents chargés de la réalisation des buts de ladite
organisation. L’OI dispose d’une existence juridique propre. On distingue les organisations à
vocation universelle (ouvertes à tous les Etats du monde, comme par exemple l’ONU) des
organisations à vocation régionale (telles que l’Association des nations du sud-est asiatique,
ASEAN en anglais). Une seconde typologie distingue les organisations de coopération, qui
mettent en œuvre la collaboration entre des Etats qui n’abandonnent aucune de leurs
prérogatives d’Etat souverain, et les organisations d’intégration qui implique que certaines des
attributions qui relèvent en principe des pouvoirs de l’Etat soient transférés à l’organisation.
L’Union européenne est l’exemple le plus représentatif des organisations d’intégration. Enfin,
on distingue aussi les organisations généralistes (comme l’ONU) des organisations
sectorielles (l’OPEP par exemple). Les organisations couvrent toutes les activités qui font
l’objet de relations entre les Etats, qu’il s’agisse des domaines politique, économique, social,
militaire, culturel ou technique. En termes d’objectifs, l’OI doit, par la coopération qu’elle
met en place entre les Etats membres, favoriser les relations entre ces mêmes Etats.
(Voir également la théorie des régimes internationaux).

Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM).


Terme générique désignant les sociétés ou fonds, principalement Sicav (Sociétés
d’investissement à capital variable) et FCP (Fonds communs de placement), ayant pour objet
la gestion collective d'un portefeuille de valeurs mobilières. Pour pouvoir exercer, ces sociétés
doivent recevoir l'agrément de la COB. Ces OPCVM peuvent être de capitalisation (qui ne
distribuent pas les revenus mais les conservent dans leur actif) ou de distribution (qui
régulièrement versent à leurs détenteurs tout ou partie de leurs revenus de la période).

Out of the money (hors du cours).


Une option d’achat (respectivement de vente) est hors du cours lorsque le cours de l'actif
sous-jacent est inférieur (respectivement supérieur) au prix d'exercice (valeur intrinsèque
nulle).

Ouverture.
C'est la diminution des barrières institutionnelles aux échanges de biens, de services, de
facteurs et d'idées. On a recours à deux méthodes pour la mesurer. La première calcule une
participation théorique du pays aux échanges à partir d'un modèle puis considère le solde
entre ce qui est observé dans la réalité et la participation théorique comme le signe de
politiques pro ou anti-ouverture. La seconde consiste à attribuer des notes aux institutions et
politiques relatives au commerce ou à l'investissement.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 61


P
P1.
Cet agrégat de placement comprend des avoirs non négociables (épargne contractuelle,
réserves d'assurances capitalisation, plan d'épargne populaire).

P2.
Cet agrégat de placement est composé de titres de créances (obligations, OPCVM
d'obligations, réserves d'assurance hors capitalisation). .

P3.
Cet agrégat de placement est composé de titres de propriété (actions, OPCVM d'actions)..

Pacte de stabilité et de croissance.


Signé par les États membres de la zone euro, il borne les déficits budgétaires à la limite de 3%
du PIB. La dette publique ne doit pas dépasser les 60 % du PIB. Des dérogations sont
accordées pour de faibles dépassements temporaires dus à des circonstances exceptionnelles.
Si les déficits sont, en revanche, jugés excessifs sans circonstances exceptionnelles et que
l'État concerné ne prend pas des mesures correctives dans un délai de dix mois, il sera
sanctionné.

Panier.
Ensemble de biens de consommation considérés comme représentatifs des dépenses d’une
catégorie de la population.

Paradigme.
Un paradigme est un modèle théorique de pensée qui oriente la recherche et la réflexion
scientifiques.

Paradis fiscaux.
Voir centre offshore.

Paradoxe de Condorcet.
Il montre qu’on ne peut déduire un choix social qui soit cohérent à partir des règles de choix
individuels.
(Voir également la théorie du choix social).

Paradoxe de l'eau et du diamant.


Ce paradoxe est utilisé par A. Smith pour essayer de réfuter la théorie de la valeur-utilité.
L'eau est utile mais n'a presque pas de valeur d'échange. Inversement, le diamant n'a presque
pas de valeur d'usage mais a une forte valeur d'échange.

Paradoxe de Leontief.
Dans les années cinquante, Leontief (prix Nobel 1973) cherche à mesurer, à l'aide des
tableaux des entrées-sorties, la quantité de travail et de capital que renferment les divers biens
produits par l'industrie américaine, que ceux-ci soient exportés ou bien vendus sur le marché
intérieur. Il montre alors que les Etats-Unis exportent des biens moins intensifs en capital que
ne le sont leurs importations. Ce résultat est paradoxal pour le pays considéré comme le plus
économiquement développé et devant donc exporter des biens à fort contenu capitalistique.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 62


Ce résultat contredit la théorie de Hecksher-Ohlin-Samuelson et a été largement discuté
(méthode utilisée, prise en compte d'un troisième facteur comme celui des ressources
naturelles).

Paradoxe de Solow.
On doit à l’économiste Robert Solow, prix Nobel 1987, la réflexion selon laquelle «
l’informatique se voit partout, sauf dans les statistiques ». En effet, malgré les investissements
considérables réalisés en immatériels (recherche et développement, logiciels, etc.), la
croissance de la productivité a été nettement plus faible dans les années quatre-vingt-dix qu'au
cours des années soixante et soixante-dix. Des difficultés de mesure de la productivité ont été
avancées pour expliquer ce paradoxe. Par ailleurs, l’utilisation efficace des nouveaux outils
prend du temps car il faut souvent réorganiser les entreprises. Enfin, la croissance de la
productivité du travail ralentit principalement dans le tertiaire où se créent le plus d’emplois,
et où elle est la plus difficile à mesurer.

Paradoxe du vote.
Le gain qu'un individu peut espérer de son vote est égal au produit de la probabilité que sa
voix modifie le résultat du vote et des bénéfices qu'il tirerait d'un résultat correspondant à son
choix. Comme la probabilité que sa voix détermine l'issue du vote est quasiment nulle et que
le coût du vote est lui positif, alors les bénéfices qu'un individu retire de l'acte de voter sont
positifs. Il est donc rationnel qu'il ne participe pas. Or même s'il existe de l'abstention dans la
réalité, celle-ci n'est pas systématique d'où le paradoxe.

Parité couverte des taux d'intérêt.


Elle signifie que le différentiel de taux d'intérêt sur des actifs proposés par des emprunteurs
comparables mais libellés dans des monnaies différentes est égal au coût pour couvrir le
risque de change.

Parité des pouvoirs d'achat (PPA).


Selon la parité des pouvoirs d’achat, le taux de change entre la monnaie du pays et celle de
l’étranger est tel qu’une unité de monnaie domestique permet d’obtenir une même quantité de
biens et de services, dans le pays et à l’étranger, une fois la conversion faite.
(Voir également la théorie d'équilibre des PPA).

Parité des taux d'intérêt non couverte.


Elle signifie que les écarts de taux d'intérêt sont exactement compensés par les variations
anticipées du taux de change.

Parité des taux d'intérêt réels.


Elle signifie qu'outre la parité couverte des taux d'intérêt, elle respecte la parité relative des
pouvoirs d'achat ex ante; autrement dit, la variation anticipée dans le taux de change nominal
doit nécessairement être égale à la différence anticipée dans les taux d'inflation entre les deux
pays.

Parité fermée des taux d'intérêt.


Elle signifie que des actifs identiques libellés en monnaie nationale s'échangeront au même
prix dans des lieux différents.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 63


Parti politique.
Selon Schumpeter un parti est un groupe dont les membres se proposent d'agir de concert
dans la lutte concurrentielle pour le pouvoir politique. Cette conception instrumentale du parti
politique s'oppose à celle de John Stuart Mill pour qui les partis politiques sont avant tout des
représentants d'opinion.

Passager clandestin.
Comportement d’un individu ou d’un État qui cherche à faire supporter le coût de la
production d’un bien collectif par les autres. Comme tous ont intérêt à adopter le même
comportement, chacun attend que son voisin produise le bien, qui n’est donc pas produit.
(Voir également la théorie de la logique de l'action collective).

Passif.
Ensemble des dettes d'un agent économique à une date donnée. C’est la contrepartie de l’actif
dans le bilan d’un sujet économique. Pour une entreprise, le passif recense l'ensemble de ses
ressources, c'est-à-dire les capitaux propres apportés par les actionnaires et les dettes
d'exploitation ou bancaires et financières qui vont financer l'actif de l'entreprise.

Patrimoine.
Ensemble des biens, créances nettes et autres objets de valeur possédés par un agent
économique à une date donnée.

Paupérisation (loi de).


Dans le langage marxiste, cela signifie un accroissement de l'exploitation ou hausse de la
plus-value. Cette paupérisation est relative si cela concerne la part relative du travail par
rapport à celle du profit. Elle est absolue si le processus implique une baisse du pouvoir
d'achat des salaires.

Pays émergent.
Pour le CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), un pays est dit
émergent si trois critères sont remplis : un niveau de richesse (revenu par tête moyen inférieur
à 70% du niveau moyen des pays de l’OCDE), une participation croissante aux échanges
internationaux de produits manufacturés (croissance des exportations de produits
manufacturés, y compris les industries agroalimentaires supérieures de 2% en moyenne par an
à la croissance des échanges mondiaux) et l’attraction que ce pays exerce sur les flux
internationaux de capitaux.

Pays en développement (PED).


Pays en développement est l'intitulé officiel utilisé depuis les années quatre-vingt par les
institutions internationales pour désigner l'ensemble des pays dont le revenu par habitant est
inférieur à un certain niveau. En 1964, à l'occasion de la première Conférence des Nations
unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l'expression "pays en voie de
développement" avait succédé à celle de pays sous-développé, qui donnait l'impression que le
modèle de référence du développement économique était celui des pays industrialisés
occidentaux et qu'il n'existait finalement qu'une seule voie linéaire du développement. Depuis,
de nombreux travaux ont montré que le processus du développement économique est
multidimensionnel et très largement non linéaire. Le seul critère du revenu par habitant retenu
pour juger du niveau de développement des pays entre ceux à revenu faible (PNB par habitant
inférieur à 700 dollars), ceux à revenu intermédiaire (de 700 à 8500 dollars) et ceux à revenu
élevés (plus de 8500 dollars) est donc largement insuffisant.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 64


Pays du Nord et pays du Sud.
La notion géographique de pays du Nord et pays du Sud est également couramment utilisée
par les économistes pour désigner les pays développés (pays du Nord) et pays en
développement (pays du Sud). Ces notions appellent toutefois quelques précautions d'usage,
puisque certains pays développés sont situés dans l'hémisphère sud (Australie, Nouvelle-
Zélande) et que certains pays industrialisés (certains pays en transition notamment) qui se
trouvent au nord géographique ont des niveaux de développement à peine plus élevés que
certains pays dits en développement.

Perruque.
C'est la production ou la réparation d'objets personnels sur le lieu de travail.

Petites et moyennes entreprises (PME).


Ce sont des entreprises dont l'effectif est, généralement, compris entre 10 et 499 salariés.

Petites et moyennes industries (PMI).


Selon les statistiques de l'Union européenne, il existe trois critères : effectifs inférieurs à 250
salariés, actif net inférieur à 75 millions d'euros, non appartenance à un groupe dont la tête
n'est pas elle-même une PMI (participation maximale de 33%). En France, elles englobent
toutes les entreprises industrielles de moins de 500 salariés.

Pilule empoisonnée (poison pill).


Mesure anti-OPA qui confère aux actionnaires actuels de la société cible le droit d'acheter au
rabais, habituellement la moitié du prix sur le marché, ses actions en circulation. Ce droit n'est
valide que si le prédateur achète une quantité significative d'actions de la société cible. Dans
le cas d'une fusion, les actionnaires de la société cible peuvent utiliser leur droit pour acheter à
rabais les actions dont le prédateur s'empare.

Place de marché (market place).


Lieu virtuel (sur le web) où les entreprises peuvent se rencontrer pour échanger des produits
ou des services grâce à des outils de navigation standard. Ces lieux peuvent être organisés à
l’initiative des acheteurs, à l’initiative des vendeurs, ou par des intervenants indépendants
jouant le rôle d’intermédiaires.

Placement.
C’est l’affectation de l’épargne à d’autres fins que l’investissement productif (placements
financiers et immobiliers).

Planification/Plan.
Ce processus consiste à fixer des grandeurs économiques (en termes de production par
exemple) et des mutations qualitatives associées à l'évolution de ces grandeurs (modifications
de la structure de production par exemple), et ce, pour un horizon de moyen terme. Toute
planification est donc le résultat du dosage de deux séries d'éléments que sont les prévisions
de l'évolution des grandeurs économiques et les objectifs fixés aux agents.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 65


Plein emploi.
Selon Keynes, "le plein emploi est atteint lorsque l'emploi global cesse de réagir
élastiquement aux accroissements de la demande effective des produits qui en résultent". Cela
se traduit, dans la pratique des politiques économiques, par le calcul de ce que l'on appelle le
NAIRU (acronyme pour non accelerating inflation rate of unemployment) ou NAWRU (pour
non accelerating wage rate of unemployment), c'est-à-dire le taux de chômage à partir duquel
des tensions salariales et inflationnistes peuvent se manifester.
Selon Beveridge, le plein emploi suppose deux conditions : 1°/ il y a toujours plus d'emplois
vacants que de personnes au chômage ; 2°/ les emplois sont offerts à des conditions de salaire
acceptable et les emplois sont situés à de tels endroits que le chômeur puisse normalement les
prendre. Dans un récent rapport, Pisani-Ferry définit le plein emploi à partir de deux éléments.
Avec une durée de recherche moyenne de trois mois pour les salariés ayant perdu leur emploi
et de six mois pour les nouveaux entrants sur le marché du travail, le taux de chômage
d'équilibre devrait être de 3,5%. Toutefois, cet élément est une condition nécessaire mais non
suffisante pour soutenir que notre société a atteint le plein emploi. Il convient également de
tenir compte du taux d'activité. Le plein emploi signifie selon Pisani-Ferry également la pleine
activité. Or, actuellement, une partie des femmes, des jeunes, des plus de cinquante ans sont
exclus du marché du travail.
(Voir également les théories du travail et de l'emploi).

Plus-value.
Elle représente l'augmentation de la valeur d'un bien entre deux opérations successives ou la
différence positive entre un prix de vente et un prix d'achat. En langage marxiste, c'est l'écart
entre la valeur créée par le travail des salariés et la valeur de leur force de travail (ou valeur du
panier de marchandises nécessaire à la reproduction de leur force de travail).

Policy mix (ou dosage macroéconomique).


Il se définit comme l'articulation optimale entre la politique monétaire et la politique
budgétaire.

Politique agricole commune (PAC).


La PAC, qui constitue une des politiques les plus importantes de l'Union européenne (les
dépenses agricoles représentent environ 45% du budget communautaire), vise à assurer des
prix raisonnables pour les consommateurs européens et une rémunération équitable aux
agriculteurs, notamment par l'organisation commune des marchés agricoles et le respect des
principes suivants : la libre circulation des marchandises, l'unicité des prix, la solidarité
financière et la préférence communautaire.

Politique budgétaire
Volet de la politique économique qui se définit par son moyen, le budget de l'Etat. Le budget
agit sur le niveau de la demande, qu'il s'agisse de l'importance de la nature des dépenses, des
recettes et du déficit ou de l'excédent. Il influe également sur l'offre et les circuits de
financement. L'importance et la nature de la politique budgétaire font l'objet de controverses.
Pour les économistes d'inspiration keynésienne, elle constitue un instrument privilégié alors
que les économistes libéraux privilégient la politique monétaire et préconisent une
intervention faible de l'Etat par une compression des recettes fiscales, des dépenses et du
déficit

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 66


Politique commerciale.
Volet de la politique économique appliqué dans le cadre du commerce extérieur et pouvant se
traduire par la libéralisation des échanges, le contingentement, l’abaissement ou le relèvement
des droits de douane, des subventions à l’exportation etc. L'objectif de cette politique est de
favoriser les exportations nationales.

Politique commerciale stratégique.


La politique commerciale stratégique recouvre les interactions stratégiques existant entre
gouvernements et firmes oligopolistiques. Elle désigne les activités ou les technologies à
privilégier et a pour objectif d'éliminer tout concurrent afin d'accroître sa part de marché et
renforcer son pouvoir de monopole.

Politique conjoncturelle.
C'est l'ensemble des actions adoptées en vue de la régulation de la conjoncture, que ce soit par
l’intermédiaire de la politique budgétaire, de la politique monétaire, des revenus etc. On
résume ses objectifs par la formule dite du "carré magique" (énoncé par l'économiste Kaldor)
: stabilité des prix, plein-emploi, expansion et équilibre extérieur.

Politique économique.
La politique économique représente l'ensemble des interventions des pouvoirs publics dans
l’économie et se caractérise par la hiérarchie des objectifs poursuivis et le choix des
instruments mis en œuvre pour les atteindre.

Politique fiscale.
La politique fiscale représente l'ensemble des mesures gouvernementales en matière de
taxation, de dépenses publiques et transferts, conçu pour orienter la demande globale dans la
direction désirée.

Politique industrielle.
La politique industrielle a généralement pour objectifs d'améliorer la performance des
entreprises et la puissance industrielle du pays. Elle organise les moyens institutionnels,
financiers, matériels et humains permettant de les atteindre.

Politique monétaire.
Volet de la politique économique visant à influer sur l’évolution de la masse monétaire et les
taux d’intérêt et par ce biais, sur l’inflation, la croissance, l’emploi et le taux de change. Parmi
les objectifs de la politique monétaire, l'accent est en général mis sur l'inflation. Le courant
monétariste, en particulier, considère que la lutte contre l'inflation constitue l'objectif
prioritaire de la politique économique et que le meilleur moyen de lutter contrer l'inflation est
d'agir sur la création monétaire. Pour ce qui est des instruments de la politique monétaire, on
distingue les instruments directs (encadrement du crédit) et les instruments indirects (action
par le biais des taux d'intérêt, action sur les réserves obligatoires, politique d'open market).
Une politique monétaire expansionniste a pour but d'accroître la masse monétaire pour
stimuler l'activité alors qu'une politique monétaire restrictive a pour but de limiter ou de
diminuer la masse monétaire pour lutter contre l'inflation.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 67


Politique monétaire dans la zone euro.
La conduite de la politique monétaire est la mission fondamentale de la Banque centrale
européenne (BCE), et plus généralement du SEBC (Système élargi de banques centrales qui
regroupe les 15 banques nationales et la Banque centrale européenne). La BCE mène les
opérations de change dont elle gère les réserves pour la zone. Elle apporte aussi son soutien au
bon fonctionnement du système de paiement, au contrôle prudentiel des établissements de
crédit et à la stabilité du système financier. Le SEBC ne remplit toutefois pas le rôle de
prêteur en dernier ressort. Le maintien de la stabilité des prix est l’objectif prioritaire de la
BCE. Elle vise également un objectif de croissance de l’agrégat monétaire M3. La BCE
soutient par ailleurs les politiques économiques dans la zone euro, à condition que cela ne
porte pas préjudice à son objectif principal.

Population active.
Elle désigne l'ensemble des personnes qui exercent une activité rémunérée ou qui en
recherchent une.

Politique structurelle.
Volet de la politique économique qui vise les conditions de fonctionnement du marché,
contrairement aux politiques budgétaire et monétaire qui atténuent les variations cycliques de
l'activité économique. Les incitations fiscales, les politiques du marché du travail et les
programmes sociaux sont autant d'exemples de politiques structurelles..

Politique de concurrence.
Elle désigne l'ensemble des personnes qui exercent une activité rémunérée ou qui en
recherchent une.

Ponzi game.
Du nom du banquier Ponzi, ce sont des opérations de cavalerie visant à emprunter pour
rembourser les dettes existantes.

Population active.
Elle désigne l'ensemble des personnes qui exercent une activité rémunérée ou qui en
recherchent une.

Portefeuille
Ensemble des titres détenus par une personne physique ou morale.
(Voir également la théorie de sélection de portefeuille).

Positive (analyse).
Une analyse positive de l'économie explique pourquoi les phénomènes observés et les
comportements sont ce qu'ils sont, tandis que l'analyse normative cherche à définir ce qu'ils
devraient être.

Poule mouillée ou chicken game.


C'est un concept de jeu issu de la théorie du même nom. Sur une route, deux automobilistes
foncent l'un sur l'autre. Le premier qui donne un coup de volant pour éviter l'autre est la
«poule mouillée ». Si tous les deux changent de trajectoire, il n'y a ni gagnant, ni perdant. Si
les deux tiennent bon, c'est l'accident, éventuellement mortel : tous deux ont perdu. (Voir
également la théorie des jeux).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 68


Pouvoir d'achat.
Quantité de biens et de services qu'une somme d'argent permet d'acheter.

Prélèvements obligatoires.
Ils correspondent aux impôts et cotisations obligatoires reçus par toutes les administrations
publiques. Lorsqu'on les rapporte au produit intérieur brut, cela donne le taux de prélèvements
obligatoires. Lorsqu'on compare les taux de prélèvements obligatoires entre les pays, il est
nécessaire de tenir compte du rapport qualité-prix, ce que ne fait pas cet indicateur. En effet,
un niveau plus élevé de prélèvements obligatoires peut correspondre, toutes choses égales par
ailleurs, à des besoins plus importants. Elle peut également correspondre à une qualité de
services collectifs et de prestations offertes aux citoyens supérieure. (Voir également la
théorie de Laffer).

Prescribing Analysis and Cost Information System (PACIS).


Système d'information anglais qui permet aux médecins de comparer leurs prescriptions à
celles d'un cabinet théorique ayant une structure d'âge comparable dans une même aire
géographique ; l'information est mensuelle et trimestrielle.

Pression fiscale.
Elle se mesure en rapportant entre le montant global des impôts et le produit intérieur brut ou
le revenu national. (Voir également la théorie de Laffer).

Prévision économique.
La prévision économique cherche à donner une idée de la situation économique à venir. Elle
avance ainsi des estimations chiffrées des variables économiques. La prévision s’accompagne
donc toujours d’une marge d’erreur. S’appliquant à la fois aux phénomènes
microéconomiques et macroéconomiques, elle concerne plutôt le court terme (pour les
projections de moyen et long termes, on préfère parler respectivement de programmation ou
de prospective). La prévision recourt aux techniques les plus variées. Au niveau
microéconomique, les méthodes peuvent aller d’études de marché à la théorie des jeux. Au
niveau macroéconomique, on se sert d’enquêtes conjoncturelles par sondage ou de modèles
économétriques, comme AMADEUS (le modèle Annuel macroéconomique à deux secteurs
utilisé par l’Institut national de la statistique - INSEE).

Price earning ratio (PER).


C'est le rapport entre le cours d'une action et le dividende versé par action. Plus ce rapport est
élevé, plus le marché anticipe des résultats favorables pour l'entreprise cotée.

Prime (d'assurance).
C'est la rémunération que l'assuré doit à l'assureur, en contrepartie du risque pris en charge.

Prime (d'une option).


La prime d'une option correspond à la valeur à laquelle une option s'achète ou se vend.

Prime (valeurs mobilières).


Ecart de prix ou de cours d'actions ou d'obligations lié aux actes de transfert qui les affectent.
La prime d'émission est la différence entre le prix d'émission d'une action et sa valeur
nominale. La prime de conversion est la différence entre le prix d'émission d'une obligation
échangeable ou le cours d'une obligation convertible d'une part, et le cours d'une action d'autre

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 69


part. La prime de remboursement est une prime ajoutée à la valeur nominale d'une obligation
au moment de son remboursement

Principe de correspondance.
Énoncée par Samuelson, prix Nobel 1970, le « principe de correspondance » décrit le lien
entre les analyses statique (comparaison de deux états distincts de l'économie) et dynamique
(étude du passage d'un équilibre à un autre), traditionnellement considérées séparément. Il
parle ainsi de dynamique comparative : la statique comparative est en fait un cas particulier de
l'analyse lorsque l'équilibre est un état stationnaire

Principe de la résidence (ou bénéfice mondial).


Principe d'imposition internationale du bénéfice des entreprises qui implique que le pays doit
imposer tous les revenus perçus par les résidents nationaux, qu'ils aient été réalisés sur le
territoire national ou à l'étranger.

Principe de la source (ou de territorialité).


Principe d'imposition internationale du bénéfice des entreprises qui suppose qu'un pays
impose tous les revenus engendrés sur son territoire, qu'ils aient été réalisés par les résidents
ou des non résidents.

Privatisation.
Vente par l'État au secteur privé de tout ou partie (privatisation partielle) du capital d'une
entreprise publique. Cette dénationalisation peut prendre la forme d'une offre publique de
vente ou d'une cession de gré à gré.

Prix.
Valeur marchande d'un bien ou d'un service.

Prix constant.
Une évaluation à prix constants désigne une évaluation en volume d'une variable : on retient
comme prix celui de l'année de référence ou année de base et on considère ensuite qu'il ne
varie plus sur la période pour pouvoir ne considérer que l'effet quantité.

Prix fictifs (ou prix ombres).


Ces prix ne sont pas des prix de marché classiques, mais des indicateurs de rareté. Ils
apparaissent comme le résultat du calcul du planificateur central dont le modèle
d'optimisation n'a que des variables purement physiques. A l'optimum néanmoins, les deux
prix se confondent.

Prix nominal.
Prix affiché, exprimé en monnaie courante.

Prix plafond (Price cap).


Mode de régulation du prix d'un bien (ou service) de service public fourni par l'entreprise qui
en a la charge : le prix ne doit pas dépasser un certain plafond ; le plafond peut être évolutif
sur plusieurs années.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 70


Prix réel.
Le prix réel d'un bien désigne la valeur de ce bien en termes de temps de travail nécessaire
pour l'acquérir. L'évolution de ce prix peut se calculer par exemple en faisant le rapport entre
l'indice du prix nominal et l'indice de salaire horaire nominal.

Prix relatif.
Le prix relatif d'un bien par rapport à un autre bien désigne le rapport entre les prix nominaux
des deux biens. La notion de prix relatif désigne aussi le rapport entre le prix nominal d'un
bien et le niveau général des prix.

Problème du hold-up (ou de l’expropriation).


Contrat de concession dans lequel l'une des parties est en position d'exproprier l'autre.
L'expropriation du mandataire peut avoir lieu en cas de nationalisation insuffisamment
compensée (ou encore en cas de fixation d'un prix bas pour l'usager). L'expropriation du
mandant peut avoir lieu lorsqu'il est contraint d'accepter une renégociation du contrat exigée
par le mandataire (en particulier lorsque le régulateur est contraint par une échéance
électorale). Ces problèmes renvoient à celui de l'incomplétude des contrats. (Voir également
la théorie de la capture)

Procédure accélérée dite fast track.


Autorisation donnée par le Congrès américain au Président des États-Unis pour négocier les
accords commerciaux. Le Congrès accepte à l'avance d'adopter ou de rejeter dans un temps
limité les textes d'application de tels accords sans la possibilité d'y apporter des modifications,
les amendements éventuels devant être renégociés avec les autres parties.
Producteur.
Particulier ou groupe engagé dans la production d'un bien ou d'un service.

Production.
Le terme de production représente à la fois l’activité qui mène à la réalisation d'un bien ou
service, l’ensemble des biens et services fabriqués ou créés au cours d'une période donnée par
un agent économique et la valeur de ces biens et services.

Productivité.
C’est le rapport entre la quantité produite d'un bien ou d'un service et le nombre d'unités d'un
facteur de production utilisé.
L'indicateur le plus couramment utilisé est celui de productivité du travail: il se définit par le
rapport entre un volume de production réalisé et la quantité de travail employée.
La productivité du capital mesure le rapport entre le volume de production obtenue pendant
une période donnée et le volume du capital utilisé.
La productivité moyenne d'un facteur de production mesure la quantité produite par unité de
facteur employé.
La productivité marginale d'un facteur de production parfaitement divisible mesure la
variation de la quantité produite pour une variation infinitésimale de la quantité de facteur.

Produit.
Le produit total d'un bien est la quantité produite de ce bien. Il est le résultat des contributions
des différents facteurs (capital, travail) à la production de la firme. Pour mesurer ces
contributions, on a recours au concept de productivité.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 71


Produit intérieur brut (PIB).
Le PIB est un agrégat qui représente le résultat final de l'activité de production des unités
productrices résidentes.
Le PIB se calcule de trois manières :
1°/ il est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels
augmentée des impôts moins les subventions sur les produits ;
2°/ il est égal à la somme de la consommation finale, de la formation brute de capital fixe, de
la variation des stocks, des exportations moins les importations ;
3°/ il est égal à la somme de la rémunération des salariés, des impôts sur la production et les
importations, de l'excédent brut d'exploitation et du revenu mixte moins les subventions.

Produit national brut (PNB).


Le PNB ajoute au PIB les revenus du travail et de la propriété reçus du reste du monde moins
les revenus analogues versés au reste du monde.

Profit.
Pour les comptables, le profit est égal à la différence entre les recettes et les dépenses, les
recettes étant égales à la quantité vendue multipliée par le prix, les dépenses représentant les
coûts pour produire ces biens. Pour les économistes, le profit est égal aux recettes moins les
coûts économiques (y compris coûts d'opportunité du travail et du capital) et les rentes. Le
coût d'opportunité du capital d'une entreprise est le rendement de ce capital investi dans
l'entreprise qu'il aurait été possible d'obtenir en réalisant un autre investissement. La rente
économique correspond à la différence entre le prix effectivement payé sur le marché par le
consommateur et le prix qui aurait dû être payé pour produire un bien ou un service. Les
entreprises dégagent une rente économique lorsqu'elles sont plus efficaces que d'autres. Pour
les économistes, le profit tend à devenir nul à long terme. En effet, en équilibre concurrentiel,
le prix est égal au coût marginal pour chaque entreprise productrice. Dans ce cas, aucune
d'elles ne peut accroître son profit en augmentant sa production et aucune entreprise
extérieure n'a intérêt à entrer sur le marché. Si, pour Marx, le profit provient de l'exploitation,
pour Schumpeter, il rémunère l'innovation. Enfin, selon Knight, deux facteurs expliqueraient
le profit : le monopole et l'incertitude.

Programmation linéaire. .
C'est une méthode mathématique consistant à rechercher la solution d'un problème en la
formulant comme l'optimisation (maximisation ou minimisation) d'une fonction linéaire de
plusieurs variables, soumises à diverses contraintes exprimées elles-mêmes sous forme
d'équations ou d'inéquations linéaires. Elle permet ainsi de traduire la théorie de l'allocation
optimale des ressources dans un langage mathématique. Kantorovich, prix Nobel 1975, a
appliqué cette technique de la programmation linéaire afin d'améliorer le fonctionnement de
l'économie planifiée. (Voir également l'économétrie)

Progrès technique.
Le progrès technique comprend les nouvelles connaissances ou procédés appliqués à la
production afin de réorganiser les techniques de production, d'améliorer les biens
d'équipement, d'inventer et de mettre sur le marché de nouveaux biens et services ou de
modifier les biens et services existants. (Voir également le modèle de Solow).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 72


Propension.
Ce terme, qui signifie tendance, désigne certains comportements des agents économiques. On
distingue principalement la propension à consommer, ou à épargner, qui caractérise la
tendance des ménages à partager leur revenu entre la consommation et l’épargne, et la
propension à investir qui caractérise la tendance des entrepreneurs à investir.
On distingue également la propension moyenne (par exemple, la part du revenu affectée à la
consommation) et la propension marginale (par exemple, la part du revenu additionnel
affectée à la consommation additionnelle).

Propriété privée.
Élément fondateur de l'économie de marché car elle permet l'échange entre les agents
individuels, la propriété privée des moyens de production s'oppose par conséquent à la
propriété de l'État des économies socialistes. Les capitalistes sont ceux qui détiennent les
moyens de production. Pour l'économiste américain R. Coase, prix Nobel 1991, l'unique rôle
de l'État est de définir et faire respecter les droits de propriété pour permettre un
fonctionnement efficace du marché.

Protection sociale.
C'est un système collectif de prise en charge d'un certain nombre de risques (maladie,
chômage etc.) et de situations économiquement contraignantes (maternité, familles
nombreuses, invalidité etc.). Elle peut prendre cinq formes: assurance sociale, protection
universelle, obligation patronale, obligation individuelle, assistance sous condition de
ressources. Les ressources sont constituées principalement soit par les impôts, soit par les
cotisations sociales. Les systèmes les plus développés sont surtout le fait des pays européens.

Protectionnisme.
On peut définir le protectionnisme comme l’usage de l’ensemble des moyens permettant de
séparer le marché intérieur d’un pays du marché international dans le but de favoriser les
activités nationales en pénalisant la concurrence étrangère. On peut distinguer le
protectionnisme tarifaire, qui utilise l’instrument des droits de douane pour augmenter le prix
domestique des biens importés, du protectionnisme non tarifaire, qui emploie des moyens
indirects d’action sur les prix ou la disposition des produits étrangers de manière à favoriser
les biens domestiques. Une seconde typologie distingue le protectionnisme offensif du
protectionnisme défensif, selon que le but est de conquérir à terme des parts de marché
extérieur ou de protéger son marché intérieur.
(Voir également la théorie des industries naissantes).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 73


Q
Quotas (ou contingentement).
Limite quantitative de marchandises qu'il est permis d'exporté ou d'importer. On parle
également de contingentement. Cette limite est fixée par les autorités publiques.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 74


R
R2.
Ce coefficient fournit une estimation de la part des variations de la variable étudiée expliquée
par la régression. Il est compris entre 0 et 1. Il permet donc d'apprécier la qualité générale de
la régression.

Rareté.
Cette notion, qui constitue le postulat de base de nombreuses théories économiques,
représente la tension entre les besoins et les ressources disponibles pour les satisfaire. Selon
L. Robbins, l'économie est donc la science des choix rendus nécessaires par la rareté des
ressources (Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Ratio de dépendance démographique.


Plus de 60 ans à la population des 20-59 ans. On parle de dépendance car il s'agit de mesurer
le rapport entre une population "dépendante" et celle supposée la soutenir par leur activité.

Ratio de dépendance démographique élargi.


C'est le rapport de la population des plus de 60 ans et des moins de 20 ans à celle des 20-59
ans. On parle de ratio de dépendance élargi car il inclut, en plus des retraités, les jeunes
inactifs.

Ratio de dépendance économique.


C'est le rapport de l'ensemble de la population inoccupée (moins de 20 ans, plus de 60 ans,
chômeurs) à la population des actifs occupés.

Ratio q.
C’est le rapport de la valeur marchande de la dette et des fonds propres de l’entreprise sur le
coût de remplacement des actifs. Ce ratio détermine selon J. Tobin (prix Nobel 1981)
l’investissement. Lorsque le ratio q est supérieur à 1 (c’est-à-dire lorsque le matériel vaut plus
que son coût de remplacement), les entreprises ont tout intérêt à investir et à cesser d’investir
dans le cas contraire. Lorsque le ratio est inférieur à 1, il peut être en effet plus avantageux
d’acquérir des actifs au moyen d’une fusion que de les acheter.

Rationalité.
La rationalité économique exprime l'idée que les individus maximisent leur utilité sous la
contrainte des ressources disponibles, leur satisfaction résultant d'un arbitrage entre les
différents choix qui s'offrent à eux (travail ou loisirs, consommation ou épargne, etc.). On
parle à ce sujet de l'homo oeconomicus . (Voir également la théorie de l'individualisme
méthodologique).

Rationalité limitée.
Concept forgé par Herbert A. Simon (prix Nobel 1978) selon lequel l’individu ne peut avoir
qu’une connaissance approximative des choix possibles car la collecte et le traitement des
données sont limités par les capacités intellectuelles de l’homme. Dès lors, l'homme ne
cherche pas à atteindre le choix optimal comme chez l'homo œconomicus mais seulement un
certain niveau de satisfaction. Cette rationalité est de nature subjective et relative. Cette
rationalité limitée ou procédurale s'oppose à la rationalité substantielle de l'approche
néoclassique ainsi qu'aux anticipations rationnelles définies par Muth et Lucas.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 75


Récession.
Cette phase du cycle économique désigne une contraction du produit intérieur brut (PIB)
pendant deux trimestres consécutifs.
(Voir également la théorie des cycles économiques).

Réescompte.
C’est l’opération par laquelle une banque centrale escompte les effets présentés par une
banque et déjà escomptés par celle-ci. Le réescompte est utilisé par les banques pour se
fournir en liquidités auprès de la banque centrale et pourvoir, ainsi, à leur refinancement. Ce
procédé, revenant à une création de monnaie par la banque centrale, constitue l’un des
moyens d’intervention de celle-ci sur le volume et l’évolution de la monnaie et du crédit.

Refinancement.
C’est l’opération par laquelle une banque centrale escompte les effets présentés par une
banque et déjà escomptés par celle-ci. Le réescompte est utilisé par les banques pour se
fournir en liquidités auprès de la banque centrale et pourvoir, ainsi, à leur refinancement. Ce
procédé, revenant à une création de monnaie par la banque centrale, constitue l’un des
moyens d’intervention de celle-ci sur le volume et l’évolution de la monnaie et du crédit.

Rendements d'échelle.
Les rendements d'échelle relient la production à une combinaison de facteurs qui varient tous
deux simultanément.
Les rendements d'échelle peuvent être:
-constants : une augmentation donnée des quantités de facteurs de production entraîne une
même variation de la production ;
-croissants : une augmentation donnée des quantités de facteurs de production entraîne une
variation supérieure de la production ;
-décroissants : une augmentation donnée des quantités de facteurs de production entraîne une
variation moindre de la production.
Quant aux rendements factoriels, ils relient la production à une combinaison des facteurs dont
l'un est fixe. Deux hypothèses sont généralement retenues : rendements décroissants ou non
proportionnels et rendements constants (mais uniquement pour une phase limitée).

Rentabilité
La rentabilité représente la capacité d’un capital placé ou investi de produire un revenu,
exprimé en termes financiers.

Réserves obligatoires.
Avoirs en monnaie banque centrale que les banques de second rang sont tenues de détenir à la
banque centrale sur des comptes non rémunérés. Le montant des réserves obligatoires est
déterminé par le taux des réserves obligatoires, fixé par la banque centrale. Lorsqu’elles sont
apparues en 1913 aux Etats-Unis, l’objectif initial de leur instauration était essentiellement
prudentiel (assurance d’un minimum de garantie aux déposants). Par la suite, les réserves
obligatoires sont devenues un véritable instrument de politique monétaire (une variation du
taux de réserves obligatoires modifie la liquidité bancaire et par conséquent les conditions du
marché monétaire).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 76


Résidu.
La croissance économique est habituellement expliquée par deux facteurs : le travail et le
capital. Les travaux empiriques sur la croissance ont mis en évidence un troisième facteur
qu'on a appelé résidu. Pour certains, ce résidu mesure le progrès technique, pour d'autres, il
mesure « notre ignorance » dans la compréhension des phénomènes de croissance.

Revenu brut agricole.


C'est le gain moyen que produit une exploitation agricole au terme d'une activité de
production.

Revenu disponible brut.


C'est le revenu primaire auquel on ajoute les transferts nets de redistribution. Le revenu
primaire est constitué des revenus d'activité et de l'excédent brut d'exploitation. Les transferts
nets de redistribution sont constitués des prélèvements (impôts, cotisations sociales), des
prestations sociales reçues, opérations nettes d'assurance dommages et autres transferts
courants nets.

Revenu médian.
Il correspond au revenu qui sépare la population étudiée tel que 50 % des personnes reçoivent
moins et 50 % reçoivent plus que ce revenu.

Revenu moyen.
Il correspond à la moyenne arithmétique des revenus. En général, le revenu moyen est plus
élevé que le revenu médian à cause du plus grand nombre de bas revenus dans la distribution
des revenus. Plus la différence entre ces deux grandeurs est grande, plus la distribution des
revenus est inégalitaire.

Revenu nominal.
C'est le revenu exprimé en monnaie courante (ou aux prix courants).

Revenu permanent.
Revenu sur lequel comptent à long terme les individus et qu'ils considèrent comme normal et
habituel. Il en résulte, selon M. Friedman, prix Nobel 1976, que les dépenses de
consommation ne sont pas fonction du revenu courant mais du revenu permanent.
Revenu réel.
C'est le revenu exprimé à prix constants. Le revenu réel représente le pouvoir d'achat des
ménages.

Révolutions industrielles.
Les révolutions industrielles ou techniques sont des périodes marquées par des innovations
techniques fondamentales bouleversant les méthodes de production et d'échange dans les
sociétés industrielles. On considère que la première révolution industrielle est apparue à la fin
du XVIIIe siècle avec l'invention de la machine à vapeur et le début de la mécanisation. La
deuxième révolution industrielle a eu lieu à partir de la fin du XIXe siècle avec l'apparition de
l'électricité et du moteur à explosion. Quant à la troisième révolution industrielle, elle a
commencé dans les années soixante-dix avec l'apparition de la micro-électronique, de
l'informatique et se poursuit de nos jours (en particulier avec le développement des nouvelles
technologies de l'information et de la communication, NTIC). Toutefois, la périodisation et la
caractérisation des révolutions industrielles font l'objet de nombreuses controverses.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 77


Richesse.
La plupart des systèmes de comptabilité nationale conçoivent la richesse à partir de l'activité
de production définie comme une activité socialement organisée destinée à créer des biens et
des services habituellement échangés sur un marché et/ou obtenus à l'aide de facteurs de
production s'échangeant sur un marché. Selon la Banque mondiale, trois types de capitaux
sont constitutifs de la richesse productive d'un pays : les actifs naturels, soit la valeur de la
terre, de l'eau, du bois, de l'or et des autres matières premières ; les capitaux produits, soit la
valeur des machines, des usines, des routes et des chemins de fer ; les ressources humaines,
soit la valeur représentée par "la capacité productive des individus, appréhendée par les
niveaux d'éducation et de nutrition".

Risque.
La notion de risque en finance est proche de celle d'incertitude à ceci près que le risque est
probabilisable alors que l'incertitude ne l'est pas. Le risque d'un titre financier peut avoir
plusieurs origines. On distingue notamment les risques économiques (politiques, naturels,
d'inflation) qui menacent les flux liés aux titres et relèvent du monde économique, et les
risques financiers (liquidité, change, taux) qui ne portent pas directement sur ces flux et sont
propres à la sphère financière. Quelle que soit sa nature, tout risque se traduit par une
fluctuation de la valeur du titre financier. C'est d'ailleurs ce qui distingue la comptabilité pure,
qui ne se préoccupe que de taux de rentabilité, et la finance, qui intègre la notion de risque
pour déterminer la valeur. Le risque d'un titre financier se mesure à la volatilité de sa valeur
(ou de son taux de rentabilité) : plus la volatilité est élevée, plus le risque est fort, et
inversement.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 78


S

Salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC).


Il est fixé par le gouvernement. Il a pour buts d'assurer les moyens suffisants d'existence pour
les salariés, de leur garantir le pouvoir d'achat et de leur faire bénéficier des fruits de la
croissance. En conséquence, le SMIC fait l’objet d’une hausse automatique dès que
l’augmentation de l’indice des prix dépasse les 2 % au cours de l’année. Il est également
revalorisé pour assurer une progression du pouvoir d'achat égale à la moitié de la hausse du
salaire horaire ouvrier et en fonction de la volonté des pouvoirs publics de donner un coup de
pouce. Le SMIC a remplacé en 1970 le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG),
institué en 1950.

Salariat.
Il regroupe l'ensemble des individus qui vendent librement leur force de travail moyennant
salaire. La relation salariale, symbole de l'exploitation pour Marx, est devenue au début du
XXe siècle, avec l'avènement du fordisme, le symbole de l'homogénéisation de la société.
Toutefois, avec le développement du chômage de masse et des formes particulières d'emploi à
partir des années quatre-vingt, le salariat a beaucoup perdu de cette homogénéité.

Second marché.
Compartiment de la cote destiné à recevoir en principe des entreprises jeunes ou de taille plus
réduite que celles cotées à terme. C'est un marché qui a été créé pour permettre aux PME-PMI
d'avoir accès à la Bourse, en allégeant les frais et les obligations légales. Ses conditions
d'accès sont plus souples : capitalisation boursière de 12/15 M€, 10% du capital offert au
public. Les transactions y sont effectuées au comptant.

Secteur.
C’est Colin Clark (1947) qui, le premier, a proposé de regrouper les activités économiques en
trois secteurs distincts : le secteur primaire qui comprend l’agriculture, la pêche, la
sylviculture et parfois les mines, le secteur secondaire qui inclut industrie manufacturière,
énergie, bâtiment et travaux publics, et le secteur tertiaire, le reste des activités. Jean Fourastié
(1947) aboutissait au même classement en prenant comme critère le degré de progrès
technique par activité économique.

Secteur public.
Le secteur public désigne l'ensemble des activités réalisées sous le contrôle total ou partiel de
l'État. Il s'oppose au secteur privé. Il se distingue également de la fonction publique ou de
l'administration publique, cette dernière regroupe les actions de l'État ne donnant pas lieu à un
échange marchand (exemple : les collectivités territoriales, la justice, etc.).

Seigneuriage.
Il correspond au revenu que l'État se procure en émettant des dettes assorties d'un intérêt nul
ou faible et qui sont détenues par le public sous forme de monnaie ou par les banques sous
forme de réserves.
(Voir également la théorie de l'équivalence ricardienne).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 79


Sentier d’expansion.
En théorie de la production, le sentier d'expansion d'une entreprise caractérise la courbe
joignant les différents points d'équilibre du producteur. Cette courbe décrit comment évolue la
combinaison des facteurs, pour un prix relatif des facteurs constants, quand on développe les
capacités de production.
(Voir également le modèle de Solow).

Série temporelle.
Elle désigne à la fois des séries réelles chronologiques et une suite théorique de variables
aléatoires indicées par le temps et qui va servir à modéliser ces premières.
(Voir également l'économétrie).

Service de la dette.
Il comprend les intérêts de la dette et la fraction du capital de la dette à rembourser chaque
année.

Service d’intérêt économique général.


Cette notion, présente dans le traité de l’Union européenne, correspond à toute activité dont
les pouvoirs publics considèrent que la fourniture est une nécessité en raison de considérations
d’efficacité économique, de protection des consommateurs, de cohésion sociale ou de
développement durable.
(Voir également la théorie de l'économie publique normative).

Service public.
En droit administratif français, la notion de service public se définit par une double approche
fonctionnelle (le service public est une activité d’intérêt général) et organique (assumée par
une personne publique qui la gère directement ou en délègue la gestion à une autre personne
en général privée) et s’articule autour de trois principes : égalité de traitement, continuité dans
la fourniture et adaptation au changement.
(Voir également la théorie de l'économie publique normative).

Service universel.
Notion communautaire qui se définit comme un service minimum donné, dont la qualité est
spécifiée, pour tout utilisateur, à un prix accessible. Le service universel peut être considéré
comme un service minimum (ou de base) dans un environnement concurrentiel plutôt qu'un
véritable service public entendu dans sa conception extensive.
(Voir également la théorie de l'économie publique normative).

Seuil de pauvreté.
Il est égal au niveau de vie (revenu disponible par unité de consommation) inférieur à la
moitié du niveau de vie médian.

Slumpflation.
Ce terme désigne des phases économiques où coexistent dépression et inflation.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 80


Société.
Au sens juridique du terme, une société est une personne morale créée par un contrat conclu
entre plusieurs personnes (associés) qui décident d'agir en mettant en commun du travail et/ou
du capital afin d'en partager les profits (ou éventuellement les pertes). Il existe différents types
de sociétés. Pour certaines, c'est la personnalité des associés qui prévaut ; c'est le cas de la
société en nom collectif (SNC) ou de la société en commandite simple. Pour d'autres, ce sont
les capitaux qui comptent en priorité et non la personnalité des personnes associés ; c'est le
cas de la société en commandite par actions, de la société anonyme (SA) et de la société à
responsabilité limitée (SARL).

Société de bourse (SICAV).


Ces sociétés, créées par la loi du 22 janvier 1988, se substituent aux anciennes charges
d'agents de change, assurant le fonctionnement du marché boursier français. Les lois de
février et juillet 1996 sur la modernisation des activités financières abrogent la loi de 1988 et
adaptent la vision concurrentielle des dispositions européennes aux particularités juridiques et
institutionnelles de la France. Les monopoles, dont celui des intermédiaires sont abolis, ce qui
met fin à l'exception française du privilège séculaire des agents de change transféré en 1988
aux sociétés de bourse. Les activités des entreprises d'investissement (que sont devenues les
sociétés de bourse) sont précisées et les autorités de régulation existantes voient leurs
prérogatives redéfinies tandis que de nouvelles autorités sont créées (Comité des
établissements de crédit et des entreprises d'investissement, Conseil des marchés financiers).

Société d'investissement à capital variable (SICAV).


Société anonyme, dont le capital est variable, qui a pour objet l'acquisition et la gestion d'un
portefeuille de valeurs mobilières.

Soldes intermédiaires de gestion.


Principaux indicateurs utilisés pour juger des résultats financiers d'une entreprise sur un
exercice comptable. En France, on utilise généralement la valeur ajoutée, l'excédent brut
d'exploitation, le résultat d'exploitation, le résultat courant et le résultat net.

Solvabilité.
La notion de solvabilité traduit l'aptitude d'une entreprise à faire face à ses engagements en
cas de liquidation.

Soutenabilité (de la dette).


La dette est qualifiée de soutenable quand, à terme, elle ne croît pas plus vite que le PIB.

Spécialisation.
Processus par lequel une unité économique se consacre à la production d'un éventail plus
restreint de biens et de services que la gamme de biens et de services qu'elle consomme. Les
particuliers, les entreprises, les villes, les régions ou les pays peuvent se spécialiser.

Spéculation.
Opération financière qui consiste à profiter des fluctuations du marché en anticipant
l'évolution du prix d'une valeur, pour réaliser une plus-value. La spéculation se caractérise par
l'acceptation d'un risque. Le spéculateur fait un pari sur l'évolution future d'une valeur. C'est
un comportement qui est donc radicalement différent de celui de la couverture.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 81


Stabilisateur budgétaire automatique.
Certains éléments du budget sont influencés par la situation macroéconomique de telle façon
qu’ils exercent un effet de lissage sur le cycle économique. En phase de récession, les rentrées
fiscales diminuent ce qui tend à soutenir les revenus privés.

Stabilisation.
Dans le cadre du fédéralisme budgétaire, c’est le mécanisme par lequel le système budgétaire
central (fédéral) amortit un choc conjoncturel subi par une région, par le jeu des transferts et
des impôts fédéraux, quel que soit le niveau de richesse de la région considérée.
(Voir également la théorie du fédéralisme budgétaire).

Stagflation.
Ce terme désigne des phases économiques où coexistent stagnation et inflation.

Standard de Pouvoir d'achat (SPA).


C'est une mesure qui reflète le pouvoir d'achat réel d'un euro au sein du pays concerné. Il tient
compte des différences de niveau général des prix entre les pays de l'Union européenne. Les
prix d'une liste convenue de produits, à la fois représentatifs dans les pays et rigoureusement
comparables, fournissent la base de calcul des parités de pouvoir d'achat.

Standard error of estimate (SEE).


Cette statistique, qui représente l'écart-type des valeurs de la variable expliquée par rapport à
la droite de régression, permet d'évaluer la qualité de l'estimation du modèle étudié. Grâce à
elle, on peut estimer la variance des paramètres estimés par la régression.
(Voir également l'économétrie).

Start-up (jeune pousse).


Les entreprises de la nouvelle économie, en particulier celles qui créent des services en ligne,
sont appelées des start-up car leur croissance est très importante. Si l’entreprise échoue, on
parle de start-down. On les oppose à celles, en dur (brick-and-mortar company), de
«l’ancienne économie», dont l’activité se réalise en usine (comme l’automobile).

Statistique de Durbin-Watson (DW).


Cette statistique est calculée pour les régressions sur des séries temporelles afin de détecter
une éventuelle auto corrélation des résidus estimés. Sa valeur est comprise entre 0 et 4. Si elle
est proche de 2, cela signifie généralement que les résidus ne sont pas auto corrélés et que, par
conséquent, la variance des paramètres estimés est minimale.
(Voir également l'économétrie).

Stocks.
Les stocks correspondent à des charges d'exploitation contractées non encore consommées ou
non encore vendues. Cette notion est opposée à la notion de flux.

Stock-options.
Rémunération du travail (notamment dans les start-up) sous forme d'actions de la société. Ces
actions distribuées à un prix préférentiel peuvent être revendues sur le marché après un délai
prédéfini.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 82


Stratégie minimax.
En théorie des jeux, cette stratégie signifie pour un joueur que, si coopérer est rationnel, il
n'en demeure pas moins que le risque est très élevé. Chaque joueur préférera faire défection
s'il privilégie la prudence ou s'il soupçonne un autre joueur de préférer la prudence. Cette
stratégie trouve son illustration dans la chasse au cerf décrit par J. J. Rousseau : pour chasser
le cerf, deux chasseurs doivent coopérer ; chacun peut aussi chasser le lapin séparément ce qui
lui fournit une nourriture de moindre qualité ; mais si l'un se retrouve seul à chasser le cerf, il
ne peut l'attraper et meurt de faim.
(Voir également la théorie des jeux).

Stratégie mixte.
En théorie des jeux, une stratégie mixte signifie qu’au lieu de choisir telle ou telle stratégie,
un joueur peut décider de procéder à un tirage aléatoire sur l’ensemble de ses stratégies ou
bien d’affecter des probabilités aux actions parmi lesquelles il doit choisir, puis de jouer la
stratégie issue de ce tirage.
(Voir également la théorie des jeux).

Stratégie "un oeil pour deux yeux".


En théorie des jeux, cette stratégie consiste à ce que le joueur ne fasse défection que si l'autre
joueur a fait défection aux deux coups précédents.
(Voir également la théorie des jeux).

Subsidiarité (principe de).


Selon la définition donnée par l’Union européenne, «dans les domaines qui ne relèvent pas de
sa compétence exclusive, la Communauté n’intervient, conformément au principe de
subsidiarité, que si, et dans la mesure où, les objectifs de l’action envisagée ne peuvent pas
être réalisés de manière suffisante par les Etats membres et peuvent donc, en raison des
dimensions ou des effets de l’action envisagée, être mieux réalisés au niveau
communautaire».

Subvention.
Une subvention représente une dépense consentie à titre définitif au profit d’une personne
publique ou privée en vue d’alléger ou de compenser une charge ou pour encourager une
action déterminée.

Surinvestissement.
Situation économique où les biens d'équipement sont devenus excessifs par rapport à la
demande de biens et services exprimée au niveau des consommateurs.
(Voir également la théorie monétaire du surinvestissement).

Surplus budgétaire.
Montant par lequel les recettes publiques sont supérieures aux dépenses publiques, au cours
d'une période donnée.

Surplus du consommateur.
Au point d'équilibre concurrentiel, il existe un prix de marché unique pour toutes les unités
échangées. Pour chaque unité achetée, le consommateur gagne la différence entre le prix qu'il
était prêt à payer et le prix de marché ; c'est cette différence de prix qui mesure les gains de
l'échange pour le consommateur, ou encore le surplus du consommateur.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 83


Surplus du producteur.
Au point d'équilibre concurrentiel, il existe un prix de marché unique pour toutes les unités
échangées. Pour chacune de ces unités, les producteurs gagnent la différence entre le prix de
marché et le prix auquel ils étaient disposés à vendre ; c'est cette différence de prix qui mesure
les gains de l'échange pour le producteur, ou encore le surplus du producteur.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Swap.
Terme anglais (crédit croisé) qui désigne, dans le langage courant, un échange de flux
financiers (calculés à partir d'un montant théorique de référence appelé notionnel) entre deux
entités pendant une certaine période de temps. Contrairement aux échanges d'actifs financiers,
les échanges de flux financiers sont des instruments de gré à gré sans incidence sur le bilan,
qui permettent de modifier des conditions de taux ou de devises (ou des deux simultanément),
d'actifs et de passifs actuels ou futurs.

Système de zones-cibles.
Cela signifie qu'un petit nombre de pays se mettent d'accord sur un ensemble de cibles pour
leur taux de change. Ce système présente plusieurs caractéristiques : chaque pays définit un
taux de change d'équilibre fondamental qui est un taux réel effectif ; les marges de fluctuation
entre les devises sont relativement faibles ; les pays s'engagent à intervenir en cas de fortes
fluctuations ; les politiques monétaires, bien qu'indépendantes, doivent s'ajuster, en cas de
besoin, à la défense des parités.

Système élargi de comptabilité nationale.


C’est l'ancienne nomenclature française de comptabilité nationale, qui s’est définitivement
substitué au système traditionnel en 1976, utilisée jusqu'en 1999.

Système européen de banque centrale.


Système composé de la BCE et des banques centrales nationales des États membres dont
l'objectif premier est de maintenir la stabilité des prix. Ses missions essentielles sont de
définir et de mettre en œuvre la politique monétaire de la zone euro ; de déterminer et gérer
les réserves officielles de change des États membres participants à l'UEM, d'effectuer des
opérations de change et de promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de paiement dans
la zone euro. C'est lui qui en 2002 a mis en circulation les billets et les pièces en euros.

Système européen de comptabilité (SEC 95).


Nouveau système de comptabilité nationale adopté en France en 1999 et commun à
l'ensemble des pays de l'Union européenne. Outre une nouvelle évaluation des biens et des
services (extension de la Formation brute de capital fixe à de nouveaux produits comme les
logiciels par exemple) et l’intégration des départements d’Outre-mer dans le territoire
économique, le SEC 95 redéfinit les secteurs institutionnels. Ensuite, l’enregistrement des
opérations se fait sur la base des droits constatés. Ainsi, les intérêts ne sont plus comptabilisés
à la date du versement («intérêts échus ») mais lorsqu’ils sont dus (« intérêts courus »). Enfin,
la séquence des comptes non financiers des secteurs est modifiée.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 84


Système monétaire international (SMI).
C'est un ensemble de règles et d’institutions définissant les modes de détermination du cours
des monnaies et la nature des réserves internationales. Un système monétaire international
permet le règlement des transactions commerciales ou financières entre des agents
économiques utilisant des monnaies différentes. Il peut être codifié, lorsqu’il résulte de
négociations internationales, comme le système de Bretton Woods, ou résulter de décisions
unilatérales des Etats.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 85


T
T-stat.
Il correspond au rapport entre le coefficient estimé et son écart-type. On retient généralement
que le coefficient estimé est statistiquement significatif (c'est-à-dire statistiquement différent
de zéro) lorsque la valeur absolue du t-stat est supérieure à 2. Ces valeurs apparaissent
généralement entre parenthèses.

Tableau d'échanges interindustriels (TEI).


Construit en 1941 par Leontief, prix Nobel 1973, le tableau d'échanges interindustriels décrit
l'interdépendance entre les différents secteurs de production. Le tableau relie les flux d'entrée,
c'est-à-dire les facteurs de production, aux flux de sortie, c'est-à-dire ce qui est produit. Sur les
lignes, figure ce que les secteurs vendent aux autres secteurs. En colonne on peut lire ce que
les différents secteurs ont acheté. Initialement, il n'y a pas d'autoconsommation et les produits
sont tous des biens intermédiaires. L'utilisation du tableau d'échanges industriels (TEI) de
Leontief inaugure l'usage des tableaux d'entrée et de sortie (input-output). La description
chiffrée des relations entre les secteurs sert surtout en comptabilité nationale.

Tableau des entrées-sorties (TES).


Instrument de comptabilité nationale, ce tableau présente simultanément l'équilibre des
ressources et des emplois de chaque produit et les compte de la production et d'exploitation
des branches marchandes et non marchandes. Il succède au TEI et porte le nom de TES en
référence au tableau d'input-output publié pour la première fois par Leontief en 1939 (analyse
de la structure de l'appareil productif américain). Il permet d'établir des projections sur
l'évolution des branches en se fondant sur les hypothèses (évolution de la consommation des
différentes branches, évolution de la demande d'exportations...).

Tableau des opérations financières (TOF).


Ce tableau à double entrée, utilisé en comptabilité nationale, croise les opérations financières
et les secteurs institutionnels.

Tableau économique d'ensemble (TEE).


Utilisé en comptabilité nationale, ce document regroupe l'ensemble des comptes des agents
économiques.

TANSTAAFL.
"There ain't no such thing as a free lunch", ce qui se traduit par "il n'y a pas de repas gratuit"
et qui signifie qu'il y a une contrepartie à l'obtention de tout bien.

Tarif douanier.
Liste des marchandises soumises au droit de douane fixant les quotités de droits à percevoir
pour chacune d’elles.

Tarification.
Elle se distingue du prix de revient. Elle n’est pas directement liée aux coûts de production.
La tarification au coût marginal est la plus efficace (tarification de premier rang) au sens
économique mais est techniquement difficile à appliquer.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 86


Tarification à la Ramsey-Boiteux.
Cette tarification (qualifiée de second rang) est supérieure au coût marginal et inversement
proportionnelle à l’élasticité de la demande. Elle doit permettre de prendre en charge
l’éventuel déficit de l’entreprise chargée de la fourniture du bien public (ex. un réseau de
télécommunication).
(Voir également la théorie de l'économie publique normative).

Taux d’actualisation.
Le taux d'actualisation est utilisé pour déprécier des flux futurs et déterminer leur valeur
actuelle, c'est à dire leur valeur à la date d'aujourd'hui. La valeur donnée au temps étant le
fondement de l’actualisation, ce taux est toujours positif. Le taux souvent choisi est égal à
celui du taux d'intérêt sur le marché.

Taux actuariel.
Taux d'intérêt réel que rapporte un placement, ou que coûte un prêt, compte tenu de son taux
nominal, du montant de l'intérêt payé, de la date et de la périodicité du paiement de celui-ci,
des primes d'émission ou de remboursement pour les placements, etc.

Taux d'autofinancement.
Mesure de la part des investissements qu’une entreprise finance avec sa propre épargne. En
comptabilité nationale, ce taux représente le rapport entre l’épargne brute et la formation brute
de capital fixe.

Taux de base bancaire.


Taux servant de référence à une banque pour certains crédits. Selon les conditions de chaque
crédit (montant, durée, risques encourus), ce taux de référence sera plus ou moins majoré pour
obtenir le taux d'intérêt consenti. Chaque banque fixe librement son taux de base en fonction
du coût moyen de ses ressources, de ses moyens de refinancement et des contingences
réglementaires auxquelles elle est soumise.

Taux de change.
Le taux de change est un indicateur de prix relatifs entre pays. Il indique le prix auxquels
s'échangent les monnaies sur le marché des changes. Ce prix (ou taux) est donné, par
définition, par la quantité de devises que permet d'obtenir une unité de monnaie nationale. Il
est souvent utilisé pour des comparaisons internationales. Cette utilisation pose néanmoins
certaines difficultés, car le taux de change ne reflète que très imparfaitement le vrai rapport de
pouvoir d'achat intérieur entre deux monnaies. D'autres facteurs influencent les taux de
change: les politiques de change, les politiques monétaire et budgétaire, les mouvements
financiers etc.

Taux de change d'équilibre.


Selon Williamson, le taux de change d'équilibre, qu'il nomme taux de change d'équilibre
fondamental (Fundamental Equilibrium Exchange Rate ou FEER), est le taux de change
effectif réel qui assure simultanément l'équilibre macroéconomique interne et externe d'une
économie.

Taux de change nominal.


Le taux de change nominal est le taux auquel un individu peut échanger une devise contre une
autre.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 87


Taux de change réel.
Le taux de change réel correspond au taux auquel un individu peut échanger un bien d’un
pays contre un bien d’un autre pays. La différence entre ces deux taux tient à la prise en
compte des variations relatives aux indicateurs de prix ou de coûts intérieurs du pays
considéré.

Taux de chômage.
Il rapporte le nombre de chômeurs au sens du BIT à la population active totale (salariés y
compris les militaires du contingent, les non salariés et les chômeurs).

Taux de couverture des chômeurs.


Il rapporte les chômeurs indemnisés au titre d'une prestation à la somme de l'ensemble des
demandeurs d'emploi en fin de mois ainsi que des dispensés de recherche d'emploi.

Taux d'activité.
C'est le rapport de la population active sur la population totale (en âge de travailler).

Taux d'épargne.
Il rapporte l'épargne brute au revenu disponible brut en %.

Taux d'épargne financière.


Il rapporte la capacité de financement au revenu disponible brut en %.

Taux d’intérêt.
Coût du crédit pour l'emprunteur ou rémunération pour un placement. Il est exprimé en
pourcentage et sur une période de référence en général d'un an.

Taux d'intérêt nominal et taux d'intérêt réel.


Le taux d'intérêt nominal est également désigné sous le nom de taux d'intérêt apparent. Il se
calcule en euros courants, sans tenir compte du fait que l'inflation déprécie mécaniquement la
somme prêtée. Le taux d'intérêt réel est le taux d'intérêt nominal corrigé de l'inflation. Il se
calcule en euros constants. Ainsi si p correspond à l'inflation, n au taux d'intérêt nominal et r
au taux d'intérêt réel et, dans l'hypothèse où p et n ne sont pas trop élevés, on peut écrire :
r = n – p.
Sinon, on retient l’équation :
1 + r = (1 + n) / (1 + p)

Taux d’intérêt naturel et courant.


Selon Wicksell, il est nécessaire de distinguer deux taux d'intérêt : le taux monétaire de
marché, ou taux courant de l'intérêt, qui est déterminé sur le marché de la monnaie et du
crédit, c'est le coût d'une unité de "disposition de capital" pendant une certaine unité de temps,
et le taux "naturel" d'intérêt, qui s'établirait si l'on n'usait pas de transactions monétaires. Si le
capital réel était prêté en nature, ce serait le taux pour lequel l'offre et la demande de capital
réel sont en équilibre et qui "correspond plus ou moins au rendement attendu du capital
nouvellement créé".
(Voir également la théorie monétaire du surinvestissement).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 88


Taux de l’argent au jour le jour.
C’est le taux d’intérêt qui s’établit chaque jour sur le marché interbancaire. C’est le prix de la
monnaie banque centrale pour les banques de second rang. Il constitue un élément essentiel du
coût du refinancement bancaire. Contrôlé par la banque centrale, il fluctue entre le taux
d’intérêt des appels d’offre (taux plancher) et le taux des prises de pensions (taux plafond).

Taux de marge.
Il rapporte l'excédent brut d'exploitation à la valeur ajoutée en %.

Taux de redistribution sociale.


Il est mesuré par le rapport des prestations sociales au PIB en pourcentage.

Taux de remplacement brut.


Il fournit la proportion dans laquelle la pension de retraite remplace le salaire brut qui était
perçu pour l'actif auparavant.

Taux de rentabilité actuariel et interne.


Le taux de rentabilité actuariel (TRA) représente le taux d'actualisation qui annule la valeur
actuelle nette. Pour qu'un investissement dans un titre financier soit rentable, il faut que son
TRA soit supérieur ou égal au taux de rentabilité exigé par l'investisseur. A l'équilibre, le
TRA est égal au taux du marché, c'est-à-dire que la valeur actuelle nette est nulle. Le taux de
rentabilité interne (TRI) recouvre le même concept que le TRA mais concerne plus
particulièrement les investissements industriels.

Taux des réserves obligatoires.


Mesure proportionnelle des dépôts et/ou crédit que les banques de second rang doivent détenir
auprès de la banque centrale. C’est un instrument de politique monétaire.

Taux marginal de substitution (TMS).


Le taux marginal de substitution entre deux biens Y et X mesure la variation de la quantité
consommée du bien Y qui est nécessaire, le long d'une courbe d'indifférence, pour compenser
une variation infinitésimale de la quantité consommée du bien X.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle).

Taux marginal de substitution technique (TMST).


Le taux marginal de substitution technique entre le capital et le travail mesure la variation de
la quantité de capital qui est nécessaire, le long d'un isoquant, pour compenser une variation
infiniment petite de la quantité de travail.

Taxe pigouvienne.
En cas d'effet externe négatif, la taxe pigouvienne (du nom de l'économiste Pigou) qui prend
la forme d'une taxe de pollution pénalise le pollueur et dédommage le pollué pour le préjudice
subi. Dans le cas d'un effet externe positif, l'agent responsable de l'effet externe doit recevoir
une subvention pigouvienne financée par l'agent qui bénéficie de l'externalité.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 89


Taxe Tobin.
Proposée dans les années 1970 par James Tobin, prix Nobel 1981, elle consiste en un
prélèvement sur les opérations de change. Partant du fait que le montant brut des opérations
était à l’échelle mondiale considérable et que les neuf dixièmes correspondaient à des prises
de position qui duraient moins d’une semaine, il propose de prélever une taxe de 0,1% du
montant brut de la transaction. Celle-ci permettrait aux pays de retrouver une certaine marge
de manœuvre en matière de politique monétaire. Cette taxe faciliterait la régulation des
marchés en faisant la distinction entre le court et le long terme.

Temps (de travail).


Selon la loi française, il correspond au temps pendant lequel le salarié est à la disposition de
l'employeur et doit se conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des
occupations personnelles.

Terme.
C'est l'horizon temporel d'une décision ou d'un contrat, ou l'échéance d'une dette ou d'un
engagement. De manière générale, le court terme correspond à un horizon inférieur à deux
ans, le moyen terme à un horizon allant de deux à cinq ans et le long terme à un horizon
supérieur à cinq ans (cette interprétation est indiquative).

Termes de l'échange.
C’est l’indicateur qui permet d’apprécier l’avantage qu’une économie donnée retire de ses
relations commerciales avec l’extérieur. Il se calcule en faisant le rapport entre le prix des
exportations d'un pays et le prix de ses importations.
(Voir également la théorie de l'échange inégal).

Test statistique.
Opération dont le but est de valider des hypothèses, des estimations ou des ajustements (par
exemple, le test de KHI 2, fondé sur la distribution de la variable KHI2, a de nombreuses
applications, notamment, adéquation entre une distribution observée et une distribution
théorique, significativité des différences dans les résultats de sondage, test d'indépendance
entre deux variables).
(Voir également l'économétrie).

Thésaurisation.
Acte d'un agent qui consiste à conserver des encaisses monétaires oisives. Cette tendance à
thésauriser peut se produire lorsque les taux d'intérêt sont faibles. Si elle devient infinie, on
parle de trappe à liquidité.

Tiers un.
Cela correspond au capital de base, c’est-à-dire au capital social plus les réserves.

Titre.
Document ou écriture qui constate un droit. Dans le langage boursier, le titre est souvent
utilisé comme synonyme de valeur mobilière.

Titrisation (securitization).
La titrisation est une technique qui consiste à transformer, par l'entremise d'un tiers, des
créances en instruments négociables sur un marché et destinés à être cédés à des investisseurs.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 90


Trader.
Le trader est un opérateur de marché. Son activité consiste à acheter, généralement pour des
tiers, à bas prix une devise, une obligation, une action voire une option dont il anticipe la
hausse et à les vendre lorsqu'il anticipe leur baisse. Il peut aussi jouer le rôle d'un simple
arbitragiste; dans ce cas, il profite des écarts très temporaires de prix ou de taux entre les
marchés.

Transition.
D’une manière générale, ce terme désigne le passage d’un système politico-économique à un
autre. Depuis 1990, il est le plus souvent attribué au passage d’une économie à planification
centralisée à une économie de marché et concerne les républiques de l’ex-Union soviétique,
les pays d’Europe centrale et orientale et certains pays asiatiques auparavant ou toujours sous
régime communiste. Il implique des transformations considérables à tous les niveaux de la
société.
(Voir également les théories de la transition).

Trappe à chômage.
La désincitation à reprendre un emploi du fait de l’existence de l’indemnisation du chômage
conduit l’individu à rester plus longtemps au chômage et par la suite à rencontrer plus de
difficultés pour être embauché.
(Voir également la théorie néoclassique du chômage).

Trappe à liquidité.
Le concept de trappe à liquidité est utilisé par l'analyse keynésienne. Dans une situation où les
taux d´intérêt sont bas, la demande de monnaie peut devenir infiniment élastique (car tout le
monde prévoit une hausse future des taux d'intérêt). On se trouve alors dans une situation de
"trappe à liquidité". Cela explique pourquoi la politique monétaire peut être inefficace pour
relancer l'activité économique par comparaison à la politique budgétaire dans les
préconisations keynésiennes en matière de politique économique.

Trappe à pauvreté.
Le phénomène de la trappe à pauvreté tient à un effet de seuil. Pour les bas revenus, le taux
marginal de prélèvement dépasse parfois 100 %, un niveau qui peut dissuader de travailler.
Par exemple un RMIste (bénéficiaire du revenu minimum d’insertion), qui reprend un emploi
voit rapidement son allocation amputée de la totalité du gain additionnel relatif au revenu du
travail. Quand il perd le droit au RMI, d’autres aides sont rapidement aussi réduites. Ce
système peut ainsi instaurer une forme de « trappe » qui maintient certaines personnes à un
niveau de faible revenu car il ne crée pas d’incitation au travail. Aux États-Unis, il existe
depuis 1975 un crédit d’impôt sur les revenus d’activité (Earned Income Tax Credit) destiné à
maintenir un écart entre le revenu du travail et l’ensemble des revenus de remplacement assez
grand pour constituer une incitation à travailler.
(Voir également la théorie néoclassique du chômage).

Travail
Le travail correspond à l'activité rémunérée de l'homme. L'analyse néoclassique envisage le
travail comme un facteur de production, au même titre que le capital, qui reçoit une
rémunération, le salaire est égal à la contribution du travail à la production (la productivité
marginale du travail). L'analyse marxiste place le travail au coeur des rapports sociaux et
montre que sa forme varie en fonction du mode de production.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 91


Travail à caractère saisonnier..
C'est un travail qui dépend du rythme des saisons et se répète automatiquement chaque année.

Travailleur saisonnier.
C'est un salarié qui se rend dans un Etat autre que celui où il réside pour effectuer un travail à
caractère saisonnier.

Trend.
En statistique, un trend (ou tendance) désigne les mouvements de longue durée que l’on peut
observer et mesurer dans l’évolution d’un phénomène économique, indépendamment des
fluctuations occasionnelles qui l’affectent sur la courte période.

Trésor public.
Cette institution est à la fois le service financier qui assume la fonction de trésorier des
services de l’Etat, et l’Etat en tant qu’agent exécutant les opérations financières.

Trésorerie.
Montant des disponibilités à vue ou facilement mobilisables pouvant permettre de couvrir
sans difficultés les dettes qui arrivent à échéance. La trésorerie d'une entreprise à un instant
donné est égale à la différence entre ses emplois de trésorerie (placements financiers et
disponibles) et son endettement bancaire et financier à court terme.

Trust (ou entente).


Forme de concentration conduisant à la constitution d’une grande entreprise, constituée par la
fusion de plusieurs entreprises indépendantes et soumise à une unité de direction, qui tend à
acquérir une position de monopole.
(Voir également la théorie de l'équilibre général).

Tulipomania.
Au XVIIème siècle, les Pays-Bas ont vécu une véritable euphorie financière à partir d'un
produit, les bulbes de tulipe. Une offre rare, une demande croissante, la création d'un marché
de bulbes secondaire sont les facteurs qui ont contribué à déclencher et entretenir cette
spéculation. L'éclatement de la bulle spéculative n'a toutefois eu qu'un impact limité dans
l'économie en raison d'un compromis entre créanciers et débiteurs.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 92


U
Unanimité (principe de l’).
La règle de décision à l’unanimité a pour avantage par rapport à la règle de décision
majoritaire de mieux respecter les préférences individuelles. Toutefois, compte tenu du coût
élevé permettant d’arriver à l’accord général, l'application d'une telle règle est difficile. Au
total, le coût des décisions fondées sur un degré de consentement élevé doit être contrebalancé
par les coûts auxquels l’individu doit faire face si la décision majoritaire va à l'encontre de ses
propres intérêts.

Union douanière.
L'union douanière est une forme d'intégration économique qui consiste non seulement à
supprimer les barrières douanières entre les pays membres (comme dans les zones de libre-
échange) mais également à créer un tarif extérieur commun par rapport au reste du monde
(exemple: le Zollverein).
(Voir également la théorie de l'intégration régionale.)

Union économique et monétaire (UEM).


Officiellement adoptée par le traité sur l'Union européenne de 1992, l'UEM désigne la zone
des pays de l'Union européenne qui partagent la même politique monétaire et la même
monnaie, l'euro. L'UEM est entrée en vigueur le 1er janvier 1999 lorsque l'euro est devenu
une monnaie légale et que les monnaies des 11 pays participants sont devenues des
subdivisions de l'euro. Quatre Etats membres n'ont pas adopté la monnaie unique, soit parce
qu'ils l'ont décidé (le Royaume-Uni et le Danemark ont fait jouer la clause d'opting out) soit
parce qu'ils ne remplissaient pas les critères de convergence établis par le traité de Maastricht
(Grèce et Suède).
Le traité prévoit que l'UEM se déroule en trois phases :
Phase n°1 (du 1er juillet 1990 au 31 décembre 1993): libre circulation des capitaux entre les
Etats membres, renforcement de la coordination des politiques économiques et intensification
de la coopération entre banques centrales.
Phase n°2 (du 1er janvier 1994 au 31 décembre 1998) : convergence des politiques
économiques et monétaires des Etats membres (en vue d'assurer la stabilité des prix et une
situation saine des finances publiques).
Phase n°3 (qui a commencé le 1er janvier 1999) : création d'une banque centrale européenne,
fixation des taux de change et introduction d'une monnaie unique. Au premier janvier 2001, la
Grèce a rejoint la zone euro.
Phase n°4 (le 1er janvier 2002 et au-delà) : introduction des pièces et billets en euros dans les
12 pays de l'UEM.

Utilitarisme.
Ce courant de pensée a été développé par Bentham, moraliste anglais (1748-1832). Selon cet
auteur, le comportement et le choix des individus rationnels résultent d'un calcul visant à
maximiser la quantité de plaisir et à minimiser la quantité de peine, le bonheur étant défini
comme la différence entre les plaisirs et les peines. Le bonheur social est mesuré par la
somme des bonheurs individuels et la meilleure société est celle qui offre "le plus grand
bonheur au plus grand nombre".
(Voir également la théorie du libéralisme.)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 93


Utilité.
L'utilité d'un bien quelconque mesure la satisfaction globale que l'individu retire de ce bien.
Le niveau d'utilité totale dépend de la quantité du bien. L'utilité marginale d'un bien
imparfaitement divisible est la variation de l'utilité totale induite par une unité supplémentaire
de ce bien. L'utilité marginale d'un bien parfaitement divisible est la variation de l'utilité totale
pour une variation infinitésimale de la quantité consommée.
(Voir également la théorie microéconomique traditionnelle.).

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 94


V
Valeur (d'usage/d'échange).
Qualité d'un bien fondée sur son utilité (valeur d'usage) ou sur sa capacité d'être échangé
(valeur d'échange).

Valeur ajoutée.
La valeur ajoutée se distingue du profit, défini au sens comptable ou au sens économique. Elle
est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire. Une fois
produite, une partie sert au paiement des impôts liés à la production nets des subventions, une
deuxième partie est affectée à la rémunération du travail qui comprend les salaires bruts dans
lesquels sont inclus les cotisations sociales, salariales et patronales, enfin la dernière partie
constitue l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui représente la rémunération du capital
physique engagé dans le processus productif. La définition du partage optimal de la valeur
ajoutée soulève de nombreux problèmes théoriques et empiriques.

Valeur mobilière.
Titre négociable représentatif d’une créance (obligation) ou d’un droit d’associé (action).

Value at risk.
Estimation statistique ex ante des pertes éventuelles maximum qui pourraient résulter des
positions prises sur les marchés. Cette perte potentielle est mesurée sur un intervalle de temps
et avec une probabilité donnée. Cette technique tient compte de la volatilité des marchés, des
corrélations existantes, de la comparaison et l'agrégation des risques pris sur les différents
marchés.

Vente over the counter (OTC).


Il s'agit du marché hors cote ou de gré à gré (exemple: vente d'obligations au guichet d'une
banque).

Vitesse de circulation de la monnaie.


Nombre de transactions financées par une même unité de monnaie dans une période donnée.
On la mesure de deux façons : en effectuant le rapport entre un indicateur de revenu, le PIB en
valeur par exemple, et un indicateur de masse monétaire (vitesse-revenu) ou en calculant un
coefficient de rotation des actifs (vitesse-transaction).
(Voir également la théorie quantitative de la monnaie).

Volatilité.
La volatilité de la valeur (ou du taux de rentabilité) d'un titre financier mesure la régularité de
la performance de ce titre. Cette volatilité se traduit mathématiquement par une variance ou
un écart-type. Dans une économie de marché, elle mesure en fait le risque de ce titre : plus un
titre financier est risqué, plus son cours est volatil, et réciproquement.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 95


W

Washington Consensus.
Notion proposée par J. Williamson pour souligner les points communs à toutes les réformes
prescrites dans certains pays en développement par les grandes institutions économiques
internationales (FMI, Banque mondiale) : discipline budgétaire et réforme fiscale, réduction
des dépenses publiques, libéralisation des échanges et des marchés financiers, privatisation,
déréglementation etc..

Warrant (ou bon de souscription).


Valeur mobilière négociable à caractère optionnel conférant à son détenteur le droit d'acheter
(pour un Call Warrant) ou de vendre (pour un Put Warrant) une certaine quantité d'un actif
sous-jacent (actions, devises, indices...) à un prix fixé initialement, pendant une période
préalablement définie. On distingue les warrants du type américain exerçables jusqu'à
l'échéance et les warrants du type européen exerçables uniquement à l'échéance.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 96


X

Z
Zaibatsu.
Dissous après la seconde guerre mondiale, ces conglomérats constituaient, au Japon, de
véritables cartels appartenant à une ou plusieurs familles et couvrant un ensemble d'activités
économiques sans lien économique.

Zone de libre-échange.
La zone de libre-échange est une forme d'intégration économique qui consiste à abolir les
barrières douanières entre pays membres, mais à conserver la liberté tarifaire pour chacun vis-
à-vis des pays tiers.
(Voir également la théorie de l'intégration régionale).

Zone euro.
Ensemble économique formé par les douze pays ayant adopté l'euro (Allemagne, Autriche,
Belgique, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas,
Portugal).

Zone franche.
La zone franche est une zone géographique soumise à un régime administratif et fiscal
avantageux, en particulier à l'importation (franchise douanière).

Zone monétaire optimale (ZMO).


Une ZMO est un ensemble de régions ou de pays dont les relations monétaires sont régies soit
par des changes fixes soit une monnaie unique, tout en étant capables de répondre à des chocs
réels ou nominaux. Plusieurs conditions ont été posées pour définir l'optimalité d'une telle
zone : mobilité des facteurs de production dont notamment celle du travail, degré d'ouverture,
degré de diversification, dimension financière, homogénéité des préférences, etc.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 97


Théories économiques

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 98


Théories économiques :
Economie internationale

Loi des avantages absolus


Selon Adam Smith, chaque pays est plus efficace que les autres dans la production d'un bien
au moins. Le pays en se spécialisant dans la production d'un bien ce qui signifie l'abandon de
la production des autres biens, approfondit la division du travail et ainsi la liberté des
échanges va accroître le bien-être de l'ensemble des pays. C'est l'avantage absolu dans la
production d'un bien qui détermine la spécialisation de chaque pays. (Smith)

Loi des avantages comparatifs


Selon Ricardo, ce n'est pas l'avantage absolu qui compte mais l'avantage relatif. Autrement dit
un pays, qui est moins efficace que les autres pays dans la production de tous les biens qui
peuvent être échangés, sera relativement moins inefficace dans la production d'au moins un
bien. En exploitant cet avantage comparatif, c'est-à-dire en se spécialisant dans la production
de ce bien, le libre-échange se révélera préférable à l'autarcie. L'analyse ricardienne ne précise
pas quel sera le niveau exact des prix et des quantités échangées entre pays. C'est S. Mill qui
déterminera l'équilibre de l'échange international en faisant deux hypothèses : fonctions de
demande par pays identiques et constance de la part du revenu réel consacrée à chaque bien.
D'autres hypothèses fondent le modèle : concurrence pure et parfaite, existence d'un seul
facteur primaire par pays, coûts de production fixes (totalement indépendants de l'échelle de
production et des effets externes). (Ricardo, Mill)

Paradoxe de Leontief
Partant du fait que les États-Unis étaient en principe mieux dotés en capital que le reste du
monde, Leontief (prix Nobel 1973) calcule à l'aide de la matrice input-output les contenus en
travail et en capital des exportations et importations américaines pour l'année 1947. Or, les
résultats obtenus montrent l'inverse de ce qui était attendu : les États-Unis exportent des biens
qui nécessitent beaucoup de travail et importent des biens relativement capitalistiques.
Plusieurs explications ont été avancées : présence de coûts de transport et de droits de douane;
caractères des fonctions de production ; présence d'un troisième facteur de production : les
ressources naturelles ; sous-estimation du capital américain ; effets de la demande ; très forte
productivité des travailleurs. Les spécialistes du commerce international ont amplement
discuté et contesté ce paradoxe, les critiques portant sur trois points : la méthode relative aux
fonctions de production, la non prise en compte du protectionnisme américain, l'absence d'un
troisième facteur de production, à savoir les ressources naturelles qui à côté du travail et du
capital sont susceptible de modifier considérablement les résultats initiaux en fonction de leur
substituabilité ou de leur complémentarité respectives. (Leontief)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 99


Théorie du cycle de vie du produit
Selon Vernon, les innovations sont à l'origine du cycle de vie d'un produit. Elles se produisent
dans des pays à stock de capital physique et humain élevé. Le coût élevé de l'innovation est
amorti car ces biens nouveaux peuvent s'écouler sur un marché suffisamment grand et
solvable. Une fois maîtrisé le marché domestique le produit est exporté. Au fur et à mesure
que l'innovation est connue, la concurrence se durcit et le coût des facteurs de production
redevient prédominant. La production est alors transférée vers des pays à bas salaires.
(Vernon)

Théorie de la concurrence imparfaite et politique commerciale stratégique


La concurrence imparfaite se caractérise par l'existence de barrières à l'entrée, des rendements
croissants ou de surprofits liés à des positions de monopole. Les économies d'échelle donnent
un avantage déterminant aux entreprises qui atteignent les premières la taille optimale. Cette
dernière permet de différencier les gammes et d'amortir les dépenses de recherche et de
développement. De même, les entreprises peuvent pratiquer des prix bas et laminer les profits
des autres firmes. Dès lors, les pays dont les firmes ne seraient pas compétitives seront obligés
d'importer des biens et vont prendre un retard technologique. C'est pourquoi les entreprises et
les nations sont incitées à tout faire pour faire perdurer cet avantage ou à le conquérir. La
politique commerciale stratégique consiste donc à chercher à éliminer son concurrent afin de
récupérer ses débouchés et renforcer son pouvoir de monopole. Un autre exemple de
protection est lié aux externalités d'apprentissage. L'ouverture internationale peut amener un
pays à se spécialiser dans un secteur dont la productivité est supérieure à celle observée
ailleurs. Toutefois, cette efficacité peut être de court terme et ne pas tenir compte de
l'efficacité dynamique, c'est-à-dire incluant les externalités d'apprentissage gage d'une
croissance élevée à long terme. Une fois entré dans cette spécialisation, le pays connaîtra une
faible croissance. Pour abandonner ces mauvais secteurs et permettre la reconversion vers le
ou les bons secteurs, le pays devra se mettre à l'abri de la concurrence et recourir à une
politique de subventions. Cette justification de la protection fait l'objet de diverses critiques :
comment distinguer les bons et mauvais secteurs ; si la demande dépend de la qualité et non
du prix, la protection peut se révéler moins efficace ; enfin, si tous les pays choisissent le
même secteur, le commerce s'effondre. (Krugman)

Théorie de la demande de Linder


Une des critiques adressées aux modèles ricardiens ou d'Ohlin-Heckscher est de sous-estimer
le rôle de la demande. Selon Linder, l'échange des biens manufacturés par opposition aux
produits primaires ne peut être expliqué par les seules dotations relatives naturelles. Le
volume du commerce entre deux pays dépend des préférences des consommateurs. La
similitude des fonctions de demande des pays qui échangent détermine la part dans le revenu
national du volume des biens manufacturés échangés. Plus le revenu par tête des pays est
proche, plus l'intensité du commerce entre les deux pays sera élevée. Les hypothèses du
modèle sont les suivantes : les individus touchant le même revenu possèdent la même
structure de demande quel que soit le pays auquel ils appartiennent ; la répartition des revenus
est la même dans les deux pays ; le pays fabrique un produit manufacturé que parce qu'une
demande domestique préexiste à une demande extérieure. Empiriquement, certaines études
montrent que des pays proches du point de vue du revenu par tête tendent à davantage
commercer. Toutefois d'autres variables pourraient expliquer un tel résultat. Il peut s'agir de la

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 100


proximité des pays (la distance semble être une variable pertinente et significative pour
expliquer le commerce bilatéral) ou bien encore de l'appartenance des pays à une même
association de libre-échange. (Linder)

Théorie de l'échange inégal


Dans le commerce international, selon cette théorie, l'exportation de produits manufacturés et
l'exportation de produits primaires ne se font pas à un prix tel que les quantités de travail
incorporées dans les biens échangés soient égales. Au contraire, les termes de l'échange sont
tels que la quantité de travail que renferment les exportations des pays dominés est inférieure
à celle que renferment les exportations des pays capitalistes. (Arghiri Emmanuel)

Théorie de l'économie politique de la protection


L'hypothèse centrale de cette théorie est que les mesures prises dans le cadre de la politique
commerciale (protectionnisme ou bien de libéralisation) sont avant tout des mesures de
redistribution ou de transfert prises par des décideurs politiques. Certains groupes vont
chercher à bénéficier de ces transferts ou de ces rentes. Ainsi, ces mesures créent des activités
"profitables" bien que non productives au sens direct de ce terme. Dans ce modèle d'économie
politique, l'homme politique a pour objectif son élection et il cherche des ressources. Il pourra
obtenir le soutien d'un ou plusieurs lobbies en fonction notamment de sa position en matière
de politique commerciale. Les lobbies se décideront à soutenir un candidat en fonction de
trois paramètres : probabilité que le candidat soit élu, retombées du programme électoral du
candidat élu, le coût en argent et en temps que la campagne électorale représente pour chaque
groupe de pression. Le candidat arbitre entre sa position en matière de politique commerciale
et sa probabilité d'être élu. Il ne doit pas apparaître trop inféodé aux groupes de pression sous
peine de perdre des voix. Quant aux lobbies, leur pouvoir se révèle inégal. Certains aux
intérêts concentrés se mobiliseront plus facilement, le partage de bénéfices élevés compensant
le coût de mobilisation pour convaincre le candidat. En revanche, les consommateurs dont le
bénéfice par consommateur est moins élevé se mobiliseront moins facilement. L'incertitude
peut également jouer sur les capacités de mobilisation des groupes. L'ouverture des
économies génère une incertitude sur la répartition des coûts et des bénéfices favorisant le
statu quo. (Magee, Block, Young)

Théorème de l'égalisation des prix de facteurs


Selon ce théorème, le libre-échange réduit le revenu relatif du type de travail (qualifié ou non
qualifié) qui est relativement rare dans un pays. (Stolper et Samuelson)

Théorie de l'intégration régionale


Les accords commerciaux régionaux sont à l'origine de deux effets : une création de trafic et
un détournement de trafic. Le premier effet correspond au fait que les consommateurs de
chaque État membre achètent de plus grandes quantités aux producteurs des autres États
membres. Il en résulte des gains d'efficacité à la condition que ces producteurs soient plus
efficaces que les offreurs du reste du monde. Le deuxième effet correspond au fait que si les
consommateurs peuvent acheter aux autres producteurs des États membres c'est en raison de
différences de coûts créés artificiellement. Selon le théoricien Viner, c'est le deuxième effet
qui l'emportera, aboutissant à une baisse du bien-être. (Viner)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 101


Théorie marxiste de l'échange international
L'échange international est voulu et organisé par les nations. Il permet l'importation de biens
nécessaires à l'entretien de la force de travail et d'exporter des biens manufacturés en surplus.
Le commerce extérieur permet la création de plus-value dans les pays capitalistes au sens où
l'importation permet l'entretien de la force de travail des pays capitalistes à un prix inférieur à
celui qui existait avant l'échange. Les importations permettent également d'abaisser la valeur
du capital constant utilisé. Le commerce permet également la réalisation de la plus-value.
D'une part, les débouchés extérieurs permettent d'écouler la production capitaliste. D'autre
part, l'échange est inégal entre nations dominantes et nations dominées. L'exportation de
produits manufacturés et l'exportation de produits primaires ne se font pas à un prix tel que les
quantités de travail incorporées dans les biens échangés sont égales. Au contraire, les termes
de l'échange sont tels que la quantité de travail que renferment les exportations des pays
dominés est inférieure à celle que renferment les exportations des pays capitalistes. (Marx)

Théorie HOS (néo-classique) du commerce international (Heckscher, Ohlin et


Samuelson)
Elle cherche à expliquer l'échange international par l'abondance ou la rareté relative des divers
facteurs de production dont sont dotés les pays. Soit deux pays A et B : A dispose en
abondance de capital et de travail mais a très peu de terre ; pour B, c'est l'inverse, il dispose de
beaucoup de terre mais de peu de travail et de capital. La rente dans le pays B est plus faible
par rapport au salaire et à l'intérêt, il a donc intérêt à produire des biens nécessitant beaucoup
de terre. Inversement, dans le pays A, où le salaire et l'intérêt sont relativement faibles par
rapport à la rente, son avantage résidera dans des produits qui nécessitent beaucoup de travail
et de capital et peu de terre. Chaque pays a donc tendance, premièrement, à se spécialiser dans
les biens nécessitant des facteurs de production qu'il possède en abondance relativement aux
autres pays, deuxièmement, à exporter des biens qui renferment beaucoup de facteurs qu'il
possède en abondance et, troisièmement, à importer des biens qui nécessitent beaucoup de
facteurs qui lui manquent. (Heckscher, Ohlin, Samuelson)

Théorie de la protection dans le cadre des industries naissantes


En protégeant l'industrie dans le premier temps de son développement, le pays permet à cette
activité d'engranger des économies d'échelle et de bénéficier de gains d'apprentissage. Il en
résulte une baisse du coût moyen par rapport à celui des producteurs du reste du monde. Une
fois que le coût moyen est égal ou inférieur à celui du reste du monde et donc que l'avantage
comparatif du pays est établi, la raison d'être de la protection disparaît. Les coûts de la
protection, notamment pour les consommateurs, doivent être à terme compensés par les
recettes, une fois l'avantage comparatif établi. (List, Perroux, de Bernis)

Théorie de la protection douanière


La théorie du commerce international distingue deux cas en fonction de la taille du pays qui
applique la protection douanière. Le premier cas concerne les petits pays. Un petit pays est un
pays qui n'influence pas les prix internationaux. En concurrence pure et parfaite, un droit de
douane imposé par un petit pays augmentera le prix domestique sans modifier le prix
international. Les gains de l'instauration du droit de douane seront insuffisants pour

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 102


compenser les pertes de bien-être des consommateurs ainsi que les distorsions causées par ces
mêmes droits de douane. Dans le cas d'un petit pays, le libre-échange est donc supérieur à
toute forme de protection. Concernant les grands pays qui ont donc le pouvoir d'influencer les
prix internationaux, l'instauration d'un droit de douane entraînera une baisse de la demande
domestique qui elle-même entraînera une baisse du prix international. Le prix à l'importation
baissera et le pays connaîtra une amélioration des termes de l'échange. Dans le cas d'un grand
pays, établir un droit de douane peut augmenter le bien-être. Toutefois, le pays qui l'instaure
risque des représailles.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 103


Théories économiques :
Macroéconomie

Courbe de Phillips
La courbe de Phillips pose l'existence d'une relation négative entre inflation et chômage. Un
gouvernement aurait le choix entre relancer l'économie et par suite l'emploi au prix d'un peu
d'inflation, et freiner la croissance et ralentir l'inflation au prix d'un surplus de chômage. M.
Friedman (prix Nobel 1976) et E. Phelps ont critiqué cette interprétation due à Samuelson
(prix Nobel 1970) et Solow (prix Nobel 1987). Ils soutiennent que si, à court terme, il existe
bien une relation positive, à long terme, la courbe devient une droite verticale. Un
gouvernement qui relancerait l'économie ferait reculer dans un premier temps le chômage
mais au prix d'une inflation plus élevée. L'adaptation des agents à plus d'inflation ramènerait à
long terme le taux de chômage à son niveau " naturel ". Si l'hypothèse des anticipations
adaptatives autorise un arbitrage exploitable à court terme, celle des anticipations rationnelles
ruine même à court terme un tel arbitrage. Dans le modèle de Lucas, les agents ajustent
instantanément leurs anticipations de prix et de salaires à la nouvelle politique économique.
Toute politique économique est-elle donc inutile ? Pas nécessairement si les modifications de
politique économique sous forme de règles négociées sont " bien " interprétées par les agents
économiques. Elles ont alors probablement plus d'effets sur l'économie que les modifications
de politique économique laissées à la discrétion des gouvernements.
(Phillips, Friedman, Phelps, Samuelson, Solow, Lucas)

Modèle de Solow
Le modèle décrit comment un accroissement du stock de capital, de la quantité de travail (ou
de la population) et le progrès technique interagissent et affectent la production au sein de
l'économie. À long terme, il montre que l'économie tend vers un état stationnaire. Cette
situation d'équilibre est déterminée par le taux d'épargne, le progrès technique et la croissance
démographique. Le taux d'épargne et le progrès technique étant des données dans le modèle,
la croissance économique dépend, à long terme, de celle de la population.
(Solow)

Modèles " millésimés " ou à générations de capital (vintage models)


Ces modèles, développés par Solow (prix Nobel 1987) proposent une nouvelle méthode pour
analyser le rôle de la formation du capital dans la croissance économique et tiennent compte
en particulier de l'âge du capital. Selon Solow, le progrès technique est contenu dans le capital
de l'économie, contrairement à la nouvelle théorie de la croissance endogène (pour laquelle le
moteur de la croissance vient des externalités). Les nouveaux investissements incorporent les
dernières techniques connues. Le millésime du capital doit donc être pris en compte dans les
modèles. Ainsi se trouve définie une nouvelle façon d'agréger du capital issu de différentes
périodes. Ces vintage models ont depuis été employés dans d'autres modèles économiques,
tels les modèles d'équilibre général calculable. (Solow)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 104


Modèle IS-LM
Créé par Hicks (prix Nobel 1972), ce modèle est repris et modifié par Hansen, Lerner,
Samuelson (prix Nobel 1970). Il est composé de deux équations : IS (Investment et Saving)
exprime l'égalité entre l'épargne et l'investissement (équilibre sur le marché des biens) et LM
(Liquidity et Money) traduit l'égalité entre l'offre et la demande de monnaie (équilibre sur le
marché de la monnaie). Le modèle comporte deux variables endogènes, le revenu national Y
et le taux d'intérêt i, les autres variables sont considérées comme exogènes (masse monétaire
M, dépenses gouvernementales G). Le modèle permet d'étudier, dans une économie fermée,
les effets des variations de M et G sur le revenu et le taux d'intérêt. Ce modèle va donner
naissance au consensus théorique baptisé par Samuelson "synthèse néoclassique" : démarche
macroéconomique qui complète le schéma d'analyse keynésien par des équations inspirées de
la logique néoclassique (maximisation de l'utilité marginale, analyse du point de vue de
l'offre). (Hicks, Samuelson)

Théorie de l'état stationnaire


A l'origine du phénomène se trouve l'opposition entre deux mouvements qui apparaissent
inéluctables et incontrôlables à l'époque : d'une part, la croissance démographique et, d'autre
part, les rendements décroissants de la terre. L'accroissement de la production provoque une
hausse de la demande de travail, qui implique une hausse des salaires. Cette amélioration des
conditions de vie conduit à une croissance de la population. Celle-ci implique une hausse de
la demande de produits agricoles. La production agricole augmente. Toutefois, les terres
mises en culture pour augmenter la production se heurtent à des rendements décroissants. Le
coût de production et donc le prix des denrées agricoles augmentent. Il en résulte que les
propriétaires des terres les plus fertiles bénéficient de rentes ; en revanche, les profits des
industriels diminuent, la part des salaires restant constante dans le revenu national. Les profits
diminuent, l'investissement baisse bloquant la croissance. Le commerce international et le
libre échange peuvent retarder l'échéance mais cette solution ne peut-être que de court terme.
(Ricardo, Malthus)

Théorie de l'oscillateur
La théorie montre comment les interactions entre le principe du multiplicateur keynésien
(source de stabilité économique) et celui de l'accélérateur (source d'instabilité) peuvent créer
des fluctuations cycliques endogènes. Cinq types de situation se présentent : 1°/ il n'y a pas de
fluctuation et le niveau de revenu décroît vers son niveau initial ; 2°/ l'évolution du niveau de
revenu prend la forme d'oscillations amorties ; 3°/ ces oscillations sont explosives ; 4°/ la
croissance est exponentielle ; 5°/ des oscillations auto entretenues. (Samuelson)

Théorie de la croissance endogène


Cette théorie montre en quoi plusieurs facteurs peuvent faire apparaître des externalités
positives et par conséquent être source de croissance pour la collectivité : investissement en
capital physique, investissement en capital public, investissement en capital humain,
apprentissage par la pratique, division du travail, recherche et innovations technologiques. La
croissance est endogène au sens où elle ne dépend que des seuls comportements des agents et
des variables macroéconomiques. (Barro, Lucas, Levine, Romer)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 105


Théorie de la régulation de la croissance
Elle analyse les régimes de croissance. Ceux-ci dépendent d'une part d'un régime de
productivité, c'est-à-dire de l'ensemble des déterminants de la progression de l'efficacité
économique (organisation du travail et des entreprises, degré de concentration des entreprises,
degré de mécanisation, type d'innovation, etc.) et, d'autre part, d'un régime de demande c'est-
à-dire de l'ensemble des mécanismes de répartition des gains de productivité entre salaires,
profits, prix relatifs qui alimentent la demande. (Aglietta, Boyer, Bénassy, Mistral)

Théorie des cycles économiques


On distingue différents types de cycles :
1°/ les tendances séculaires ou trends d'une période d'un siècle par référence aux travaux de F.
Braudel ;
2°/ les mouvements de longue durée de type Kondratiev de l'ordre de 25 à 45 ans ;
3°/ les cycles classiques ou cycles courts de type Juglar qui durent 6 à 10 ans ;
4°/ le cycle Kitchin qui dure 40 mois ;
5°/ les mouvements saisonniers comme la production agricole.
Les cycles peuvent avoir trois origines. La première est d'ordre exogène d'où le terme des
cycles exogènes. Dans ce cas, c'est l'environnement qui est à l'origine du cycle : accident
climatique, interdépendance croissante des économies qui propage les cycles d'activité d'un
pays à l'autre, des chocs politiques, les politiques économiques ou bien encore les échéances
électorales à l'origine de cycles politico-économiques. Une deuxième origine est endogène
c'est-à-dire lié à l'activité économique elle-même. Les facteurs déclencheurs peuvent être
l'accumulation du capital, le partage de la valeur ajoutée, le développement des innovations
(explication schumpétérienne des cycles kondratiev), une modification ou choc que peut subir
les fondamentaux d'une économie (goût des ménages, techniques disponibles, dotations en
ressources des agents). Une troisième origine est financière. C'est le cas pour les cycles
d'endettement. L'expansion conduit à une croissance des crédits qui lorsque l'activité se
retourne a pour conséquence un désendettement et un approfondissement de la dépression.
(Kondratiev, Schumpeter, Juglar, Kitchin)

Théorie du capitalisme monopolistique d'Etat (CME)


Le capitalisme se heurte à une crise de suraccumulation c'est-à-dire d'excédent de capital par
rapport à la masse de profit.
L'action de l'Etat consiste à dévaloriser certains capitaux afin de rétablir le taux de profit.
Cette intervention prend diverses formes : financement public privilégié, nationalisation,
transfert au privé d'entreprises ou de secteurs redevenus rentables. (Boccara)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 106


Théorie keynésienne de la crise
La crise est contingente. Deux éléments jouent un rôle : la monnaie et les anticipations de la
demande. La monnaie peut être conservée pour elle-même et ainsi provoquer des fuites dans
le circuit économique. Comme les entreprises produisent lorsqu'elles ont la certitude d'écouler
leur production, elles vont chercher à anticiper la demande. Il en résulte un niveau de
production qui satisfait la demande mais qui ne correspond pas forcément au plein emploi. Il
n'existe pas de mécanisme autorégulateur. En outre, le chômage peut accentuer les
comportements d'épargne de précaution et les mauvaises anticipations des entrepreneurs.
Seule l'intervention de l'Etat par une politique économique adéquate peut susciter une
demande supplémentaire. (Keynes)

Théorie marxiste de la crise


Seul le travail vivant crée de la valeur. Or poussé par la concurrence, le capitaliste utilise de
plus en plus des machines et donc du travail mort. Il déclenche ainsi la crise. Même si le
rendement du travail vivant augmente, sa quantité diminue. Il en résulte : 1°/ une diminution
de la demande de biens de consommation puisqu'il y a de plus en plus de chômeurs ce qui
diminue l'incitation à produire ; 2°/ un déséquilibre entre la section produisant des biens de
consommation et celle produisant des biens de production ; 3°/ une baisse de la rentabilité du
capital puisque les prolétaires, soit au niveau de la répartition (partage profits - salaires) soit
au niveau de la production (lutte contre les cadences) lutteront contre les capitalistes ; 4°/ une
baisse inéluctable du taux de rentabilité du capital puisque le capitaliste aura recours de plus
en plus au capital constant (autrement dit aux machines ou travail mort). L'existence de
contre-tendances : concentration du capital, prise en charge par l'Etat d'une partie du capital,
ne sont que des solutions de court terme. (Marx, Engels, Lénine, Luxembourg)

Théorie néoclassique de la crise


Celle-ci est impossible dans un système d'économie de marché de concurrence pure et
parfaite. Toute offre crée sa propre demande selon la loi de J. - B. Say. Si une crise se produit
cela peut être dû au non respect des conditions de concurrence pure et parfaite (présence des
syndicats, non contestabilité des marchés) ou à l'intervention de l'Etat que cela soit pour
stabiliser la conjoncture, pour la politique de redistribution ou pour l'allocation des ressources.
Ainsi, la multiplication des réglementations et des programmes étatiques de lutte contre la
pauvreté et le chômage produit-elle l'inverse du but recherché (trappes à chômage et à
pauvreté). (Say, Hayek, Friedman, Laffer, Buchanan)

Théorie régulationniste de la crise


Au sein du mode de production capitaliste, il existe différents régimes d'accumulation et
différents modes de régulation. Le passage d'un régime d'accumulation à l'autre ou bien d'un
mode de régulation à un autre constitue une crise ou rupture. Lorsqu'aucun changement
institutionnel ou de politique économique est nécessaire on parle de " petite crise ".
Autrement, c'est-à-dire en cas de non reprise spontanée, on parle de " grande crise ".
(Aglietta, Boyer, Bénassy, Mistral)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 107


Théories économiques :
Microéconomie

Économie de l'information
Elle étudie le comportement d'agents rationnels lorsque l'acquisition de l'information est
coûteuse, définit les structures d'information, caractérisées par des formes de risque et analyse
systématiquement les problèmes qui émergent dans chaque structure. L'information
incomplète et asymétrique débouche sur des phénomènes d'antisélection. Ainsi, des acheteurs
qui observent imparfaitement la qualité d'un bien ne pourront distinguer entre les bons et
mauvais vendeurs. Le prix n'est plus un signal parfait, pénalisant les acheteurs et les bons
vendeurs. Ce manque d'information débouche également sur des problèmes liés à l'aléa moral.
L'agent non informé ne peut observer l'action de son partenaire. Ce dernier est donc tenté de
se comporter dans son propre intérêt et d'annoncer à l'agent non informé que les mauvais
résultats sont le fait d'événements indépendants de sa volonté. La théorie suppose des
comportements maximisateurs très sophistiqués qui conduisent à la signature de contrats
complexes ne correspondant pas à la pratique. II paraît peu réaliste de supposer que les
individus signent des contrats complets qui tiennent compte de toutes les réalisations
possibles des aléas (les agents sont généralement incapables d'envisager l'ensemble des
possibles). (Akerlof, Stiglitz, Alchian, Demsetz)

Économie des coûts de transaction


Elle fonde une théorie des arrangements institutionnels en prenant la transaction comme
l'unité de base de l'analyse et en posant le problème de l'organisation économique comme un
problème de contrat. Les individus ont une rationalité limitée (ces limites sont
neurophysiologiques et tiennent au langage) et un comportement opportuniste (celui-ci
caractérise l'absence d'honnêteté dans les transactions, la recherche de l'intérêt personnel par
la ruse).C'est la nature des transactions qui détermine le type d'arrangement institutionnel
retenu par les individus. Trois critères déterminent la nature des transactions : 1°/ la fréquence
des transactions entre deux partenaires (unique, occasionnelle, récurrente) ; 2°/ l'incertain
(difficulté d'établir un arbre de décision complet en tenant compte de la rationalité limitée) ;
3°/ la spécificité des actifs qui est l'attribut essentiel de la transaction, un actif est spécifique
lorsque sa valeur dans d'autres utilisations possibles est plus faible que son utilisation
présente. La théorie dégage trois modes d'organisation contractuelle: le marché, la forme
hybride, la hiérarchie. Certains ont soulevé un certain nombre de limites. Ainsi, la question de
la création et de la sélection des formes d'organisation n'est pas étudiée. L'hypothèse
d'opportunisme est remise en cause par certains travaux qui, au contraire, suggèrent que la
confiance joue un rôle essentiel dans les transactions. Des difficultés apparaissent pour fonder
empiriquement la théorie des organisations. Cela tient à la difficulté de donner une mesure
précise des coûts de transaction, que ce soit sur le marché ou dans l'organisation interne.
(Coase, Williamson, Teece)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 108


Microéconomie traditionnelle
Elle propose une représentation du fonctionnement de la société qui repose sur deux
principes. Le premier est celui de rationalité. Les individus agissent en utilisant au mieux les
ressources dont ils disposent, compte tenu des contraintes qu'ils subissent. Le second est celui
de la concurrence pure et parfaite des marchés. Cela nécessite la transparence du marché,
l'atomicité des participants, l'homogénéité du produit et la libre entrée sur le marché qui
empêche toute entente ou collusion des vendeurs. Sous des conditions relativement techniques
et restrictives (sur les préférences des consommateurs et sur la technologie des firmes), une
concurrence pure et parfaite conduit à une utilisation optimale des ressources de l'économie. Il
est alors impossible d'améliorer la satisfaction d'un agent sans diminuer celle d'un autre agent,
c'est ce qu'on appelle un "optimum de Pareto". On en déduit les deux théorèmes du bien-être.
Tout équilibre général de marché de concurrence parfaite encore appelé "équilibre
concurrentiel" est un optimum parétien (de sorte que les affectations ainsi obtenues,
permettent à chaque agent d'atteindre une situation optimale sans détériorer celle des autres),
et, tout optimum de Pareto d'une économie peut théoriquement être réalisé par un équilibre de
marché concurrentiel. Un autre résultat est que l'équilibre concurrentiel n'est plus efficient dès
lors qu'existent des monopoles, des biens collectifs, des effets externes ou bien encore des
coûts de transaction, autrement dit dès que l'on relâche tout ou partie du principe de
concurrence pure et parfaite. Certains reprochent au modèle d'équilibre le caractère irréaliste
de certaines hypothèses : absence d'interactions stratégiques entre les agents, non-prise en
compte des asymétries d'informations entre les agents, absence de prise en compte des coûts
de transaction et entreprises considérées comme des " boîtes noires ". (Walras, Arrow,
Debreu, Sonnenschein, Bertrand, Cournot)

Théorie de la logique d'action collective


Selon Mancur Olson si l'action d'un groupe d'intérêt ou d'un individu réussit, elle bénéficiera à
l'ensemble des groupes ou à l'ensemble des individus. Il en résulte que l'action a la nature d'un
bien collectif. Dans ces conditions, chaque membre est rationnellement incité à ne pas
s'engager dans une action collective, autrement dit à ne pas payer le coût d'une participation à
une action du groupe. En conséquence, le groupe reste inactif. Seuls des bénéfices immédiats
et restreints au seul groupe peuvent inciter à l'action collective. (Olson)

Théorie des jeux


Elle fournit un cadre d'analyse permettant d'étudier les situations conflictuelles dans lesquelles
les individus sont en interaction. Si un individu peut négliger, dans un certain nombre de
situations économiques, les réactions des autres à sa propre décision, ce n'est pas toujours le
cas. Ainsi, lorsque peu de firmes dominent un marché ou bien lorsque des pays concluent un
accord sur la politique commerciale, les agents concernés (individus, firmes, États) doivent
prendre en compte les réactions des autres et anticiper leurs propres décisions. Elle aura donc
pour but d'analyser la manière dont les agents coordonnent ou peuvent coordonner leurs
décisions dans différentes configurations.
Un jeu est dit coopératif lorsque les individus peuvent communiquer et s'engager à prendre
certaines décisions, sachant qu'ils auront éventuellement, individuellement intérêt à opter pour
un choix différent au moment où ils prennent effectivement leur décision.

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 109


Un jeu est dit non coopératif lorsque les individus adoptent un comportement égoïste et
opportuniste à chaque instant. La théorie des jeux montre que les décisions individuelles
prises sans concertation occasionnent généralement des gaspillages de ressources dès qu'il
existe des interactions stratégiques. Un équilibre de Nash caractérise une situation telle que la
stratégie de chaque joueur correspond à un choix optimal étant donné les stratégies choisies
par les autres joueurs.
Un exemple célèbre en est la situation du dilemme du prisonnier. Inventée par Merrill Flood
et Melvin Dresher, et formalisée peu après par A. W. Tucker, cette situation met en présence
deux joueurs, chacun ayant deux options : soit coopérer, soit faire cavalier seul. Chacun doit
choisir sans connaître la décision de l'autre. Quoi que fasse l'autre, il est plus payant de faire
cavalier seul que de coopérer. Le dilemme consiste en ceci que, si les deux joueurs font
cavalier seul, ils s'en tirent moins bien que s'ils avaient coopéré. Deux suspects sont arrêtés
pour un délit grave et le juge d'instruction souhaite obtenir leurs aveux. Il s'entretient
séparément avec chacun d'eux et leur explique que si aucun n'avoue, on ne pourra retenir
contre eux que le port d'armes, ce qui leur vaudra une condamnation réduite : deux ans de
prison. Si les deux avouent, ils seront condamnés à cinq ans de prison et si un seul avoue, il
est relaxé tandis que son complice écope la peine maximum, soit dix ans de prison. Bien que
l'intérêt commun des malfaiteurs soit de ne pas avouer chacun a personnellement intérêt à
avouer.
Un comportement coopératif peut émerger si le jeu est à horizon infini, si des sanctions sont
possibles ou bien encore si les agents adoptent un comportement incertain. C'est le cas lorsque
les agents adoptent une stratégie conditionnelle ou de réciprocité. Selon Axelrod, cette
stratégie a pour objectif de dissuader le joueur qui serait tenté de renier son engagement
initial. A cette fin, le joueur annonce qu'il jouera C, la coopération, à la période t, et
continuera de jouer C aux périodes suivantes tant que l'autre joueur joue C. En revanche, si ce
dernier dévie de son comportement coopératif pour faire défection alors au coup suivant, il est
sanctionné. Cependant, la sanction n'est pas perpétuelle puisqu'au coup suivant, le joueur
reprend son comportement coopératif.
Une autre extension de la théorie des jeux est la théorie de la main tremblante. Développée
par R. Selten, prix Nobel 1994, elle repose sur l'idée que les joueurs commettent des erreurs
au moment de choisir leurs stratégies d'équilibre et ont une probabilité faible de choisir
chacune des stratégies qui ne conduisent pas à la réalisation de l'équilibre.
Dans de nombreuses situations, des équilibres multiples apparaissent, ce qui signifie que les
hypothèses de la théorie des jeux sont insuffisantes pour déterminer les choix stratégiques (à
partir de considérations uniquement rationnelles). Des hypothèses supplémentaires (processus
d'apprentissage ou référence à l'histoire commune des joueurs) sont donc nécessaires.
(Von Neumann, Morgenstern, Nash, Harsanyi, Selten, Kreps, Axelrod)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 110


Théories économiques :
Travail, emploi
Chômage et progrès technique
Le progrès technique qui se traduit par une modification de l'activité économique (essor de
certains secteurs et déclin d'autres) et de l'emploi (changement de l'organisation du travail,
changement des qualifications) conduit en cas d'accélération brutale à des délais d'ajustement
et donc à un chômage transitoire d'inadaptation. L'explication par le progrès technique est
ancienne. Elle met en jeu la problématique de la compensation. Si, à court terme, le progrès
technique entraîne du chômage, à long terme, il y aura compensation. D'une part, le progrès
technique se traduit par des innovations dans les biens de production mais aussi au niveau des
biens de consommation d'où une demande qui conduit à une plus grande production et donc à
des emplois. D'autre part, le progrès technique se traduit par un accroissement de la
productivité. Cet accroissement peut déboucher sur une baisse des prix, un accroissement de
la demande et ainsi de la production et de l'emploi. Il peut augmenter les marges de profits des
entreprises d'où plus d'investissements, plus de production et de l'emploi. Il peut également
permettre une augmentation des salaires qui stimulera la consommation, la production et
l'emploi. Il peut également déboucher sur une réduction du temps de travail avec une hausse
de l'emploi en compensation. Au total, pour certains, ces différents mécanismes conduisent à
une compensation des pertes d'emplois de court terme. Il n'en demeure pas moins qu'une
"bonne" répartition des gains de productivité (salaires, profits, réduction du temps de travail,
prix) est nécessaire à la stabilité du système économique. (Sauvy)

Théories des classes sociales


Si K. Marx a fait un usage intensif de la notion de classes sociales, la majeure partie des
penseurs du XIXe siècle estiment que sa paternité lui est cependant antérieure. Pour le
philosophe allemand, les classes sociales ne sont pas des " agrégats d'individus " mais un "
système de positions antagonistes définies par des rapports sociaux ". Les rapports de
production sont à l'origine de la division sociale en deux groupes distincts : les détenteurs des
moyens de production (capitalistes) et ceux qui ne possèdent que leur force de travail
(prolétaires). Les classes sociales n'existent que dans le cadre de la lutte des classes, lutte par
laquelle elles prennent conscience d'elles-mêmes, ce qui constitue le moteur de l'histoire.
(Marx)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 111


Théorie du déséquilibre
Selon les théoriciens du déséquilibre, les prix des biens et des services ainsi que le salaire sont
fixes et que tout déséquilibre sur les marchés qu'ils soient des biens et des services ou bien du
travail entraîne un rationnement par les quantités. Plusieurs situations peuvent se produire sur
les marchés comme le montre le tableau suivant.
Marché des biens et services

Offre supérieure à la demande Offre inférieure à la


demande

Marché du Offre supérieure à la Chômage Keynésien Chômage


travail demande classique

Offre inférieure à la Surproduction et pénurie de main d'oeuvre Inflation contenue


demande correspondent à l'économie socialiste

Dans le cas du chômage classique, le niveau de profit est insuffisant donc les entreprises
n'augmentent pas voire baissent leur production même s'il existe une demande non satisfaite.
Dans le cas de l'inflation contenue, cela signifie que par rapport à la demande de biens et de
services, il y a une insuffisance de main d'oeuvre et de production ce qui conduit à une hausse
des prix. Les deux types de chômage, keynésien et classique, sont extrêmement difficiles à
distinguer car ils entretiennent des relations ce qui explique les difficultés à lutter contre.
Ainsi, l'évolution des capacités de production qui semble avoir limité la demande de travail à
certaines périodes est déterminée par le taux d'investissement, qui lui-même dépend des
perspectives de demande. D'autre part, la compétitivité sur les marchés extérieurs influence le
niveau de la demande extérieure. La faiblesse de la demande étrangère peut être le reflet d'une
compétitivité insuffisante. En termes de politique économique, tenter de remédier à un
chômage keynésien (insuffisance de la demande) par une plus grande flexibilité du marché du
travail ne résout rien tant que les entreprises n'ont pas de commandes elles n'embauchent pas
et cela quel que soit le niveau de salaire. De même, une relance de la demande n'aurait aucun
effet sur un chômage de type classique, le coût du travail trop élevé nuisant à la rentabilité des
investissements. (Clower, Leijonhufvud, Malinvaud)

Théorie de l'exploitation
Selon la théorie marxiste, l'exploitation provient du fait que le travailleur produit plus que ce
qui est nécessaire à la reproduction de sa force de travail. L'exploitation prend un aspect
volontaire dans le système capitaliste car les contrats de travail entre les agents (travailleurs
d'un côté, capitalistes de l'autre) sont passés librement. (Marx)

Théorie du Job Search


Selon la théorie du job search ou chômage prospectif, l'individu procède à un calcul coût-
avantage lors de sa recherche d'emploi. L'information étant imparfaite, il peut être avantageux
pour lui de prolonger sa période de chômage afin d'acquérir le maximum d'information sur les
postes disponibles. Il arbitre entre, d'une part, le coût (perte de revenus pendant qu'il est au
chômage, coûts de l'information, etc.) et, d'autre part, le revenu futur d'un emploi meilleur.
Dans ce cadre, l'indemnisation du chômage diminue le coût de recherche et allonge d'autant la
durée du chômage. L'indemnisation du chômage serait également à l'origine de l'existence de
la trappe à chômage. La désincitation à reprendre un emploi du fait de l'existence de

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 112


l'indemnisation du chômage conduit l'individu à augmenter sa durée au chômage et par la
suite ses difficultés à être embauché. Cette trappe se distingue de celle à pauvreté qui exprime
la désincitation à accroître le revenu d'une personne déjà en emploi (accroissement de la durée
d'emploi ou effort en vue d'augmenter le taux de salaire). (Rueff)

Théorie keynésienne du chômage


Selon Keynes et à sa suite les keynésiens, le chômage n'est pas du à un mauvais
fonctionnement du marché du travail. Ils réfutent l'idée de l'existence d'un marché du travail
au sens néo-classique. Les salariés ne peuvent offrir un travail en fonction d'un salaire réel
puisqu'ils ne maîtrisent pas les prix des biens et des services. Ils négocient seulement un
salaire nominal. Ce sont les entrepreneurs qui fixent les prix des biens et des services. Le
niveau d'emploi dépend des décisions des entrepreneurs qui cherchent à maximiser leur taux
de profit en fonction d'un univers incertain où ils anticipent l'offre et la demande globale. En
conséquence, le niveau d'emploi peut ne pas correspondre au niveau du plein emploi. Si la
demande effective (au sens anticipée) est faible, les entrepreneurs fixeront un niveau de
production faible et toute la population active ne trouvera pas forcément d'emploi. (Keynes)

Théorie néo-classique du chômage


Selon le courant néo-classique, le chômage provient des rigidités du fonctionnement du
marché du travail. Le travail est un bien comme un autre qui s'échange sur un marché. L'offre
de travail vient des salariés. Ces derniers arbitrent entre l'acquisition d'un revenu grâce au
travail et le loisir. Une hausse de salaire peut se traduire par une offre supplémentaire ou bien
une réduction, le salarié dans ce dernier cas ayant une préférence pour le loisir. De même il
existe un taux de salaire d'acceptation ou salaire de réservation, c'est-à-dire un taux de salaire
minimum à partir duquel un individu donné passe d'une offre de travail nul à une offre de
travail positive. L'offre de travail est fonction croissante du salaire réel. La demande de travail
des entreprises dépend de la productivité marginale du travail et du salaire réel. L'entrepreneur
demande du travail jusqu'au point où le bénéfice réalisé par une unité supplémentaire de
travail compense le coût du travail supplémentaire. La demande de travail est une fonction
décroissante du salaire réel puisque pour les néo-classiques la productivité marginale est
croissante puis décroissante à partir d'un certain niveau. Si les conditions de concurrence pure
et parfaite sont respectées sur le marché du travail, il existe un niveau de salaire d'équilibre
qui permet la satisfaction de l'offre et de la demande de travail. Si l'offre de travail est
supérieure à la demande de travail, la baisse du salaire conduit certains offreurs à sortir du
marché du travail et des demandeurs à entrer sur le marché. A l'inverse, lorsque la demande
est supérieure à l'offre, le salaire augmente ce qui provoque l'afflux d'offreurs de travail et la
sortie de demandeurs de travail. Si un déséquilibre persiste, c'est en raison de l'existence de
rigidités qui empêchent le salaire de se fixer à son niveau d'équilibre et ainsi la réduction de
l'écart entre l'offre et la demande de travail. Les dysfonctionnements ou rigidités sont de
plusieurs types : existence d'un salaire minimum, indemnisation du chômage, syndicats,
législation sur la protection de l'emploi, politique fiscale et prélèvements sociaux. Il en résulte
que le chômage est d'abord et avant tout volontaire. (Rueff, Friedman)

Théorie du salaire d'efficience


Si pour les théoriciens néo-classiques, le salaire est fonction de la productivité du travail, pour
les théoriciens du salaire d'efficience, la variation de la productivité du travail du salarié

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 113


dépend de son salaire. Si celui-ci est élevé il est incité à fournir un effort supplémentaire. Cela
peut expliquer la rigidité à la baisse des salaires. Les chômeurs qui désirent travailler à un
salaire inférieur ne trouvent pas à être embauchés car les employeurs craignent de perdre les
salaires en place dont la productivité est élevé. (Shapiro, Stiglitz)

Jean-Louis Martin Vers 3 Economie 114

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