Droit Des Sûretés.

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Cours de droit des sûretés dispensé par Dr Amina Balla Kalto.

L3 droit public 2020-2021.

Introduction.

Le droit des sûretés est l’ensemble des règles qui régissent les rapports d’obligations entre le
créancier et le débiteur en vertu desquels celui-ci exige de ce dernier une garantie en vue du
payement de sa créance. La sûreté est une garantie accordée au créancier pour le
recouvrement de sa créance.

C’est l’article 1 de l’AUS qui définit la Sûreté << c’est l’affectation au bénéfice d’un créancier
d’un bien, d’un ensemble de bien ou d’un patrimoine afin de garantir l’exécution d’une
obligation ou d’un ensemble d’obligations, qu’elle que soit la nature juridique de celles-ci et
notamment qu’elles soient présentes ou futures, déterminées ou déterminables,
conditionnelles ou inconditionnelles et que leur montant soit fixe ou fluctuant >>.

Première partie : Les sûretés personnelles.


L’article 2 de l’AUS définit la sûreté personnelle comme << l’engagement d’une personne de
répondre de l’obligation du débiteur principal en cas de défaillance de celui-ci ou à première
demande du bénéficiaire de la garantie >>.
Chapitre 1 : Le cautionnement.
L’article 34 de l’AUS définie le cautionnement comme << un contrat par lequel la caution
s’engage, envers le créancier qui accepte, à exécuter une obligation présente ou future
contracté par le débiteur si celui-ci ne satisfait pas lui-même. Cet engagement peut être
contracté sans ordre du débiteur >>. Ainsi, il y’a le cautionnement légal et le cautionnement
judiciaire.
Le cautionnement est légal lorsque c’est la loi qui impose une caution. Dans ce
cautionnement, le créancier ne peut pas refuser la caution présentée par le débiteur, mais la
loi impose certaines conditions de solvabilité à la caution. Le cautionnement est judiciaire
lorsque c’est le juge qui exige une telle garantie du débiteur.
Il convient de préciser que le cautionnement des obligations futures est possible.
En cas de décès de la caution, ses << engagements passent à ses héritiers uniquement pour
les dettes nées antérieurement au décès de la caution >> ( art 36 al.4 AUS ).
Le cautionnement étant un contrat entre le créancier et la caution, celui-ci peut être
contracté sans ordre du débiteur mais pas à son insu. La caution à une obligation implicite
d’informer le débiteur principal lors de la constitution du cautionnement puisqu’en cas de
paiement par la caution, celui-ci va se retourner contre le débiteur principal ( art 13 al.2 AUS
). Mais il convient de préciser que l’obligation d’information n’est pas une condition de
validité du cautionnement.
Section 1 : Formation du cautionnement.

Paragraphe 1 : Les conditions de demande fond.


Résumé du module de cours de droit des sûretés.
Fait par Mr Hassane Moussa Abdourahamane, étudiant en L3 droit public, 20-21.
NB : ceci n’est pas un module donné par l’enseignant et n’engage nullement Mr Hassane. Ce n’est
qu’un résumé effectué par celui-ci entant que Étudiant.
Cours de droit des sûretés dispensé par Dr Amina Balla Kalto.
L3 droit public 2020-2021.

A. Les conditions relatives aux parties.

En principe, toute personne est capable et peut se porter caution, sauf si la loi en dispose
autrement.
Ainsi, le cautionnement de l'engagement d'un incapable est valide dès lors que la caution
connaissait l'incapacité du débiteur principal au moment ou elle s'engageait ( art 7 AUS ).

De plus, la caution doit présenter des garanties de solvabilité en tenant compte de tous les
éléments de son patrimoine ( art 5 AUS ).
La caution doit élire domicile au lieu de versement de la caution.
B. Les conditions relatives à l’acte de caution.
L’engagement de la caution doit se limiter au montant de la dette principale. Le débiteur
principal ne peut aggraver l’engagement de la caution par une convention postérieure au
cautionnement. Toutefois, le cautionnement peut s’étendre aux accessoires de la dette (
intérêts par exemple ). Il peut également être contracté pour une partie seulement de la
dette et sous des conditions moins onéreuses.

Paragraphe 2 : Les conditions de forme.


L’AUS précise que le cautionnement ne se présume pas. A peine de nullité, il doit être
convenu de façon expresse entre la caution et le créancier. Il doit être constaté dans un acte
écrit comportant la signature des deux parties et la mention écrite de la somme maximale
garantie ( art14 AUS ).
Les exigences de l’art 14 sont des conditions de preuve et non des conditions de validité du
contrat de cautionnement. Étant un contrat consensuel, il se forme par le seul échange de
consentement.

En fin, s’agissant de l’engagement d’une personne analphabète comme caution, elle doit se
faire assister de deux témoins.
Section 2 : Les effets du cautionnement.
Paragraphe 1 : Les modalités du cautionnement.
L’art 20 de l’AUS dispose << le cautionnement est réputé solidaire >> et non simple sauf
dispositions contraires d’un État membre ou de la convention des parties.
Le cautionnement solidaire signifie que la caution est considérée comme codébiteur
principal, comme si le débiteur principal et la caution solidaire avaient la même dette en
commun. La caution solidaire ne peut donc obliger le créancier à poursuivre d’abord le
débiteur ni lui demander de ne poursuivre que la portion de dette qui est la sienne en cas de
pluralités de cautions. La caution solidaire va devoir payer et par la suite elle se retournera
contre le débiteur défaillant par une action subrogatoire .

Résumé du module de cours de droit des sûretés.


Fait par Mr Hassane Moussa Abdourahamane, étudiant en L3 droit public, 20-21.
NB : ceci n’est pas un module donné par l’enseignant et n’engage nullement Mr Hassane. Ce n’est
qu’un résumé effectué par celui-ci entant que Étudiant.
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Dans le même ordre d’idée, il peut y avoir des cas où la caution peut se faire cautionner par
un Certificateur ou des cas où plusieurs personnes se portent caution d’un même débiteur ;
les cofidéjusseurs.
En fin, la caution peut affecter un bien à la garantie de son engagement ou même le limiter à
la valeur de réalisation du bien affecté à la garantie de sa caution.

Paragraphe 2 : Les effets proprement dit du cautionnement.


<< La caution n’est tenu de payer qu’en cas de non payement du débiteur principal >> :
art23 al.1 AUS. Le créancier ne peut entreprendre de poursuites contre la caution qu’après
une mise en demeure de payer adressée au débiteur principal restée sans effet.
A. Les obligations du créancier envers la caution.
- D’abord, le créancier est tenu d’une obligation de renseignements envers la
caution mais aussi la prorogation du terme accordée au débiteur principal
doit être notifié à la caution.
- Lorsque le cautionnement est général, le créancier est tenu de communiquer
à la caution un état des dettes du débiteur principal ( art 25 AUS ). A défaut
d’accomplissement de ces formalités, le créancier est déchu des intérêts
contractuels échus.
- Ensuite, l’article 23 al.2 oblige le créancier à adresser une mise en demeure
de payer au débiteur principal avant toute poursuites contre la caution.
- La caution solidaire et la caution judiciaire ne disposent pas du bénéfice de
discussion ( article 26 al.1 AUS ).
- Toute caution ou tout certificateur peut opposer au créancier les exceptions
inhérentes à la dette appartenant au débiteur principal et tendent à réduire,
éteindre ou différer la dette.

B. Les droits de la caution dans ses rapports avec le débiteur.


1. Recours normal après paiement.

Si la caution à payé la dette du débiteur principal, elle dispose de 2 types de recours.


- Avant de payer, la caution doit vérifier si le débiteur avait les moyens de faire
déclarer la dette éteinte. Si la caution paye sans avertir le débiteur, elle perd
son recours contre lui si au moment du paiement, le débiteur avait les
moyens de faire déclarer la dette éteinte.
- La caution qui a payé est subrogé dans touts les droits et garanties du
créancier poursuivant pour tout ce qu’elle a payé. Elle dispose également
dans ce sens d’un recours personnel contre le débiteur principal pour tout
préjudice subis du fait des poursuites du créancier.
2. Recours exceptionnel avant paiement.
La caution peut agir en paiement contre le débiteur principal ou demander la conservation
de ses droits dans le patrimoine de celui-ci, avant même d’avoir payé :
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- Dès qu’elle est poursuivie par le créancier ;


- Lorsque le débiteur est en état de cessation des paiements ou en
déconfiture ;
- Lorsque la dette est devenue exigible.
Section 3 : l’extinction du cautionnement.

Il s’éteint par voie accessoire ou par voie principale.


L’extinction partielle ou totale de l’obligation principale entraîne l’extinction de
l’engagement de la caution.
La dation en paiement libère définitivement la caution.
La novation de l’obligation principale libère la caution, à moins qu’elle n’accepte de reporter
sa garantie sur la nouvelle dette.
Les engagements de la caution simple ou solidaire passent à ses héritiers uniquement pour
les dettes nées antérieurement au décès de la caution.

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Chapitre 2 : La garantie et la contre garantie autonome ( art 39 à 49 AUS ).

La garantie autonome est définie par l’article 39 de l’AUS comme << une convention par
laquelle, à la requête ou sur instruction du donneur d’ordre, le garant s’engage à payer une
somme déterminée au bénéficiaire, sur première demande de la part de ce dernier >>. Elle
fait intervenir 3 personnes : le donneur d’ordre, le garant et le bénéficiaire.

La contre garantie est définie comme une convention par laquelle le contre garant s’engage
à payer une sonne déterminée au garant sur première demande de la part de celui-ci. Elle
garantie les engagements du garant.
L’autonomie, l’inopposabilité des exceptions et l’invocabilité caractérisent la garantie
autonome.

Section 1 : Les conditions de validité de la garantie autonome.


La garantie et la contre garantie autonome sont des engagements par lesquels le garant ou
le contre garant s’engagent << en considération d’une obligation souscrite par le donneur
d’ordre et sur instruction de ce donneur d’ordre >>. Elles se présentent donc sous la forme
d’un engagement unilatéral de volonté puisque la garantie existe même sans l’accord du
bénéficiaire. Il s’agit de l’engagement unilatéral du garant.
Paragraphe 1 : Les conditions de forme.
La garantie et la contre garantie autonome ne se présument pas. Elles doivent être
constatées dans un écrit mentionnant :
- La dénomination de la garantie ou de la contre garantie ;
- Le nom du donneur d’ordre ;
- Le nom du garant ou du contre garant ;
- Le nom du bénéficiaire ;
- Le montant maximum de la garantie ou de la contre garantie
- La date où le fait entraînant l’expiration de la garantie ;
- Les conditions de la demande de paiement ;
- L’impossibilité, pour le garant ou le contre garant, de bénéficier des
exceptions de la caution >> : art 41 AUS.

Paragraphe 2 : Les conditions de fond.


<< Les garantie ou contre garantie ne peuvent être souscrites par les personnes physiques
sous peine de nullité >> : art 40 AUS. Seules les personnes morales peuvent y souscrire où se
porter garante.
Section 2 : Les effets de la garantie ou de la contre garantie autonome.
Paragraphe 1 : Les caractères de la garantie et de la contre garantie autonome.

A. Autonomie de la garantie ou de la contre garantie.


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L’autonomie dont il est question ici, c’est par rapport à l’obligation garantie. A la différence
de la caution, le garant s’engage à exécuter une prestation personnelle, une obligation
nouvelle de payer.
B. L’inopposabilité des exceptions.
Ce principe signifie que le garant ou le contre garant, appelé à exécuter son engagement, ne
peut opposer au bénéficiaire de la garantie ou de la contre garantie d’autres exceptions que
celles tirées de la garantie.
C. L’incessibilité du droit à la garantie.
Le droit à garantie est en principe incessible.
D. L’irrévocabilité de la garantie.

<< Les garanties et contre garanties à durée indéterminée peuvent être révoqué par le
garant et le contre garant respectivement >> : art 42 al.3 AUS.
Paragraphe 2 : Les droits et obligations des parties.
A. L’appel à la garantie.

L’appel à garantie est soumis à l’exigence d’une justification qui doit être examinée par le
garant. La demande de paiement doit résulter d’un écrit émanant du bénéficiaire
accompagné des documents prévus dans la lettre de garantie. Elle doit préciser que le
donneur d’ordre a manqué à ses obligations envers le bénéficiaire.

L’appel à la garantie doit être présenté sous la forme d’une déclaration écrite du garant
justifiant que ce dernier a reçu une demande de paiement émanant du bénéficiaire et
conforme aux stipulations de la garantie et de la contre garantie. Il appartient au garant ou
au contre garant de vérifier l’identité de la personne qui appelle le paiement.

Après appréciation de la demande, le garant doit informer le donneur d’ordre ou le contre


garant. Si le garant décide de rejeter une demande de paiement, il doit en aviser le donneur
d’ordre et le bénéficiaire.
Le garant doit aviser le donneur d’ordre de toute réduction du montant de la garantie. Mais
celui-ci ne peut faire défense de payer au garant ou au contre garant que si la demande est
manifestement abusive ou frauduleuse.
S’agissant du délai d’examen de la demande de paiement, elle est de 5 jours ouvrés. La
demande et les documents l’accompagnant doivent être transmis au donneur d’ordre ou au
contre garant.

B. Le paiement de la garantie.
Le garant et le contre garant ne sont obligés qu’à concurrence de la somme stipulée dans la
garantie ou la contre garantie et les parties sont entièrement libre de déterminer le
montant.
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NB : ceci n’est pas un module donné par l’enseignant et n’engage nullement Mr Hassane. Ce n’est
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Les parties peuvent s’accorder pour une garantie d’un montant dégressif qui doit être réduit
au fur et à mesure de l’échéance des dates précisées. Le garant doit sans délai, informer le
donneur d’ordre ou le contre garant de toute réduction de la garantie ou de toute cause
d’extinction de celle-ci. Le refus de paiement est soumis aux même formalités.
Le garant ou le contre garant qui a fait un payement utile au bénéficiaire dispose des mêmes
recours que la caution contre le donneur d’ordre ( recours personnel et recours subrogatoire
).
Le donneur d’ordre dispose d’un recours contre le garant ou le contre garant qui paie en
dépit d’une défense formelle du juge.
La garantie prend effet à compter du jour où elle a été émise sauf stipulations contraires des
parties.
La garantie ou la contre garantie prennent fin :
- Soit au jour calendaire spécifié ou à l’expiration de délai prévu ;
- Soit à la présentation au garant ou au contre garant des documents
libératoires spécifiés dans le contrat ;
- Soit sur déclaration écrite du bénéficiaire ou du garant libérant le garant ou le
contre garant de son obligation.

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Deuxième partie : Les sûretés réelles.

Il existe 4 manière de distinguer les diverses sûretés réelles. D’après leurs effets ( le gage, le
nantissement, les hypothèques, les privilèges ), leurs sources ( légales ou conventionnelles ),
leur assiette ( mobilières ou immobilières ) et la natures des droits qu’elles confèrent au
créancier ( le droit de préférence et le droit de suite ).

L’AUS a retenu la classification d’après leur assiette. On distingue donc les sûretés réelles
générales ( immeuble ) et les sûretés réelles spéciales ( affectation d’un bien déterminé au
créancier ).
Selon l’article 4 al.2 de l’AUS, les sûretés réelles << consistent soit dans le droit du créancier
de se faire payer par préférence sur le prix de réalisation d’un bien affecté à la garantie de
l’obligation de son débiteur, soit dans le droit de recouvrer la libre disposition d’un bien dont
il est propriétaire à titre de garantie de cette obligation >>.
Chapitre 1 : Les sûretés réelles mobilières.
Les sûretés réelles mobilières sont << le droit de rétention ; la propriété retenue ou cédée à
titre de garantie ; le gage de meubles corporels ; le nantissement de meubles incorporels et
les privilèges >> : article 50 de l’AUS. Ces sûretés doivent être publié par une inscription au
RCCM.
Section 1 : L’inscription des sûretés mobilières au RCCM.

Elle concerne l’ensemble des sûretés mobilières sans dépossession quelque soit leurs
natures juridiques. L’AUS a donc élargit la compétence pour requérir l’inscription qui
appartient désormais non seulement au créancier, mais aussi à l’agent des sûretés et au
constituant.

L’inscription au RCCM est soumise à certaines formalités prévues par l’article 53 de l’AUS qui
précise qu’<< aux fins d’inscription, le créancier, l’agent des sûretés, le constituant ou le cas
échéant le comptable public présente au greffe chargé de la tenue du RCCM ou à l’organe
compétent dans l’Etat partie, un formulaire d’inscription >>. Lorsque le formulaire comporte
bien les mentions obligatoires exigées par l’article 53 de l’AUS, l’inscription au RCCM est
immédiate. En cas d’irrégularités, la demande est rejetée.
De plus, dans le cas d’un nantissement des droits d’une personne morale ou lié à elle, la
demande doit être inscrite au dossier individuel ouvert au nom de la société ou de la
personne morale.

Si l’inscription de sûretés concurrentes grevant un même bien sont requises le même jour,
celle dont la date est la plus ancienne est réputée avoir été inscrite en premier, quelque soit
l’ordre retenu par le RCCM.
L’inscription des sûretés au RCCM produit des effets notamment le fait qu’a l’expiration du
délai légal ou stipulé par les parties ( 10 ans au maximum ), elle est périmée et radiée

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d’office du RCCM. Le renouvellement d’une inscription s’effectue dans les mêmes conditions
que l’inscription initiale.
Toutefois, il convient de préciser que toute inscription de sûreté mobilière effectuée par
fraude ou portant des inscriptions inexactes données de mauvaise foi est punie de peines
prévues par la loi pénale nationale.

Dans tout les cas, toute inscription, modification ou radiation non conforme aux
prescriptions de la loi, ainsi que toute délivrance d’extraits incomplets ou erronés engagent
la responsabilité du greffier ou du responsable de l’organe compétent dans l’Etat partie ( art
66 AUS ).
Section 2 : Le droit de rétention.

Paragraphe 1 : le domaine d’application du droit de rétention.


Il est fixé par l’article 67 de l’AUS qui énonce que le << créancier qui détient légitimement un
bien mobilier de son débiteur peut le retenir jusqu’au complet paiement de ce qui lui est dû
>>. Le domaine d’application du droit de rétention exclut donc les biens immobiliers et ne
s’intéresse qu’aux biens mobiliers.
En effet, le créancier rétenteur peut s’opposer à la saisie des biens du débiteur défaillant s’il
a exercé son droit de rétention préalablement au déclenchement de la procédure de saisie.
Le droit de rétention ne peut s’exercer que si la créance du rétenteur est certaine, liquide et
exigible, s’il existe un lien de connexité.
Paragraphe 2 : La restauration de l’efficacité du droit de rétention.
Le rétenteur impayé ne peut retenir le bien que sous réserve du respect du droit de
préférence du créancier gagiste, droit intervenu antérieurement à celle du créancier
rétenteur.
Il faut ajouter à cela le fait que le créancier rétenteur à une obligation de conservation du
bien retenu en bon état. ( Art 70 AUS ). Si le bien est périssable, il peut disposer de ce bien ;
le vendre et reporter son droit de rétention sur le prix de vente du bien retenu.
Section 3 : Propriété retenue ou cédée à titre de garantie.
Elle est définie à l’article 79 de l’AUS selon lequel << la propriété d’un bien mobilier peur être
retenue en garantie d’une obligation par l’effet d’une clause de réserve de propriété. Elle
peut aussi être cédée en garantie d’une obligation >>. Elle peut avoir pour objet n’importe
quel bien ou ensemble de bien, actuels ou futurs.

Paragraphe 1 : La cession de créance à titre de garantie ( art 80 à 86 AUS ).


Une créance détenue sur un tiers peut être cédée à titre de garantie de tout crédit consenti
par une personne morale nationale ou étrangère. Le débiteur cédé peut opposer au
cessionnaire une incessibilité conventionnelle. La cession n’est opposable au débiteur cédé
qu’une fois qu’elle lui a été notifiée.
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Le domaine d’application de la cession de créance à titre de garantie est plus large que celui
de la cession puisqu’elle peut avoir pour objet une créance n’ayant pas un caractère
professionnel. Dans ce cas, le débiteur cédé ( quand c’est une personne physique ) ne peut
opposer au créancier cessionnaire les exceptions fondées sur ses rapports personnels avec le
cédant. Par contre, l’acceptation de la cession n’est possible que lorsque le débiteur de la
créance cédée est un débiteur professionnel ( un débiteur dont la dette est née dans
l’exercice de sa profession ou se trouve en rapport directe avec l’une de ses activités
professionnelles, même si celle-ci n’est pas principale ). Cet engagement est constaté par un
écrit.
En fin, l’opposabilité de la cession de créance à titre de garantie est soumise à son inscription
au RCCM.
Paragraphe 2 : Le transfert fiduciaire d’une somme d’argent.
C’est une innovation introduite par le législateur OHADA. Il permet de transférer la propriété
des fonds affectés en garantie au créancier bénéficiaire de cette sûreté. Ces fonds doivent
être inscrits dans un compte bloqué, ouvert au nom du créancier dans le livres d’un
établissement de crédits.
C’est une sûreté avec dépossession qui suppose la rédaction d’un écrit déterminant la
créance garantie, le montant des fonds cédés à titre de garantie, l’identification du compte
bloqué. Et pour être opposable, cette Sûreté doit être notifié à l’établissement teneur du
compte, mais son inscription au RCCM n’est pas obligatoire.
En cas de complet paiement à l’échéance de la créance garantie, les fonds doivent être
restitués au constituant de la sûreté. Ce n’est qu’à défaut de ce complet paiement et 8 jours
après que le créancier peut se faire remettre les fonds cédés dans la limite du montant resté
impayé ( art 91 de l’AUS ). Par conséquent, un créancier personnel du bénéficiaire de la
sûreté peut saisir le compte débloqué puisque ce compte est devenu la propriété du
bénéficiaire et entre dans son patrimoine.

Section 4 : Le gage de meuble corporels.


Le gage est définit comme << le contrat par lequel le constituant accorde à un créancier le
droit de se faire payer par préférence sur un bien meuble corporel ou un ensemble de biens
meubles corporels, présents ou futurs >> : art 92 de l’AUS. Libérée de la dépossession, cette
nouvelle définition autorise expressément la constitution de gages sur biens futurs.
Il peut être constitué aussi bien par le débiteur de la créance que par un tiers (
anciennement appelé caution réelle ).

Si l’obligation garantie s’avère nulle, le gage devient alors nul ( art 45 AUS ).
Paragraphe 1 : La constitution du gage.
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A. Limitation de l’objet du gage aux biens corporels.

Le gage prévu par l’AUS ne peut porter que sur des biens meubles corporels.
B. La rédaction d’un écrit : seule condition de validité du gage.
La rédaction d’un << écrit contenant la désignation de la dette, la qualité des biens donnés
en gage, ainsi que leur espèce et leur nature >> devient l’unique condition de validité du
gage. La remise du bien gagé au créancier est une condition alternative d’opposabilité ( art
96 et 97 de l’AUS ).
C. L’opposabilité du gage.
Deux modalités alternatives sont possible pour que le gage soit opposable :
- Si le bien reste entre les mains du constituant, le gage sera rendu opposable
par une inscription au RCCM.
- En revanche, un gage avec dépossession sera rendu opposable dès la remise
de la chose au créancier.
Dans tout les cas, le constituant ne pourra << exiger la radiation de l’inscription ou la
restitution du bien gagé qu’après désintéressement complet du créancier, sauf convention
contraire des parties >>.
Paragraphe 2 : Les effets du gage.
A. Droit de rétention limité au gage avec dépossession.

Le droit de rétention est un droit exclusivement réservé au titulaire d’un gage avec
dépossession ( art 99 de l’AUS ). En cas de gages successifs sur un même bien, le créancier
gagiste antérieur qui aura laissé le bien entre les mains du constituant n’aura pas à subir les
effets du droit de rétention d’un éventuel créancier postérieur.

B. Dessaisissement involontaire du créancier.


L’article 100 de l’AUS permet au créancier gagiste sans dépossession de << revendiquer la
chose gagée comme un possesseur de bonne foi >> lorsqu’il en a été << dessaisi contre sa
volonté >>.
C. Gage de choses fongibles.

En cas de gage avec dépossession, par principe, il revient au créancier gagiste l’obligation de
séparer les biens fongibles remis en gage, des choses de même nature qui sont détenu par
lui. L’inexécution de cette obligation autorise le constituant à réclamer la restitution des
biens gagés. Néanmoins, les parties peuvent écarter cette obligation et autoriser le créancier
à confondre les biens gagés avec ses autres biens de même nature.
Lorsque le gage de biens fongibles s’opère sans dépossession, le créancier gagiste peut
autoriser le constituant à disposer des choses gagées, à charge de les remplacer par la même

Résumé du module de cours de droit des sûretés.


Fait par Mr Hassane Moussa Abdourahamane, étudiant en L3 droit public, 20-21.
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quantité de choses équivalentes. Mais cela suppose que le créancier ne peut exercer son
droit de suite à l’encontre des tiers acquéreurs des biens aliénés par le constituant.
D. Les fruits de la chose gagée.
Il est interdit au créancier de percevoir les fruits de la chose gagée. Cette interdiction
s’applique quelque soit la modalité du gage, avec ou sans dépossession ( art 103 de l’AUS ).

E. Réalisation du gage : consécration du pacte commissoire.


Il existe trois différents modes de réalisation du gage :
- Au moyen d’une vente forcée ;
- Au moyen d’une attribution judiciaire ;
- Au moyen d’une attribution conventionnelle ( pacte commissoire ) : elle
permet au créancier gagiste de se faire attribuer la propriété du bien gagé dès
l’inexécution d’une obligation garantie et sans intervention du juge ; pourvu
qu’elle ait été convenu par les parties. Si le débiteur est un particulier, le
Pacte commissoire n’est admis que si le bien gagé est << une somme d’argent
ou un bien dont la valeur fait l’objet d’une cotation officielle >>. Mais si le
débiteur est un débiteur professionnel, le Pacte commissoire est admis
qu’elle que soit la nature des biens gagés.

F. Perte et détérioration de la chose gagée.


S’il s’agit d’un gage avec dépossession, le créancier gagiste peut, en cas de perte ou de
détérioration totale ou partielle de la chose gagée, exercer son droit de préférence sur
l’indemnité d’assurance, si cette perte ou cette détérioration n’est pas de son fait.

S’il s’agit d’un gage sans dépossession, c’est au constituant de veiller à la conservation de la
choses gagée, notamment en assurant le bien gagé contre une éventuelle perte ou une
éventuelle détérioration totale ou partielle.
G. Ordre de préférence en cas de gage successifs.
Il y’a trois hypothèses :

- Lorsque la chose fait l’objet de plusieurs gages sans dépossession, l’ordre des
créanciers est déterminé par l’ordre d’inscription de leur droit au RCCM ;
- Lorsque la chose fait d’abord l’objet d’un gage sans dépossession puis d’un
gage avec dépossession, le créancier gagiste antérieur ( celui sans
dépossession ) est préféré au créancier postérieur ( celui avec dépossession )
et le droit de rétention du premier est opposable au second ;
- Lorsque la chose fait l’objet d’un gage avec dépossession puis d’un gage sans
dépossession, le droit de rétention du premier créancier peut être opposé au
second créancier. ( Art 107 AUS ).

Résumé du module de cours de droit des sûretés.


Fait par Mr Hassane Moussa Abdourahamane, étudiant en L3 droit public, 20-21.
NB : ceci n’est pas un module donné par l’enseignant et n’engage nullement Mr Hassane. Ce n’est
qu’un résumé effectué par celui-ci entant que Étudiant.
Cours de droit des sûretés dispensé par Dr Amina Balla Kalto.
L3 droit public 2020-2021.

H. Obligation de conservation du bien gagé.

Lorsque le gage est constitué avec dépossession, le créancier gagiste ou le tiers convenu doit
veiller sur la chose et en assurer la conservation. Par contre, si le constituant est resté en
possession de la chose, il doit la conserver en bon père de famille et l’assurer contre les
risques de perte et de détérioration totale ou partielle.

I. Généralisation de l’obligation de maintien de la valeur de la chose gagée.


Le créancier peut exiger du constituant qu’il maintienne la valeur de la chose gagée.
J. Menace de péril affectant le bien gagé.
Si le bien gagé est menacé de péril imminent, le créancier gagiste ou le tiers convenu peut le
faire vendre, sous sa responsabilité, après autorisation de la juridiction, si cette autorisation
est notifiée au constituant. Les effets du gage s’exercent alors désormais sur le prix de la
vente.
K. Extinction du gage.
Le gage prend fin lorsque l’obligation qu’il garantie est entièrement éteinte. Il disparaît aussi
si la chose est ultérieurement restituée au constituant. Le gage s’éteint aussi si la chose est
perdue par le fait du créancier gagiste ou lorsque la juridiction ordonne la restitution de la
chose gagée, pour fait du créancier gagiste.
Paragraphe 3 : Dispositions particulières applicables a certains types de gages.

A. Le gage du matériel professionnel et des véhicules automobiles.


1. Gage du matériel professionnel et nantissement de fonds de
commerce.
Le matériel professionnel faisant partie d’un fonds de commerce peut faire l’objet d’un
nantissement de fonds de commerce.
2. Gage de véhicules automobiles.
Ce type de gage est possible pourvu qu’il soit régulièrement inscrit au RCCM.
B Le gage de stocks.
Il obéit au droit commun du gage + les règles relatives au bordereau de gage de stocks, aux
assurances supplémentaires devant couvrir les stocks gagés et à la consignation du prix en
cas de vente des stocks gagés.

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Fait par Mr Hassane Moussa Abdourahamane, étudiant en L3 droit public, 20-21.
NB : ceci n’est pas un module donné par l’enseignant et n’engage nullement Mr Hassane. Ce n’est
qu’un résumé effectué par celui-ci entant que Étudiant.
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Section 5 : Le nantissement de meubles incorporels.

Le nantissement consiste en << l’affectation d’un bien meuble incorporel ou d’un ensemble
de biens meubles incorporels, présents ou futurs, en garantie d’une ou plusieurs créances,
présentes ou futurs à condition que celle-ci soient déterminées ou déterminables >> article
125 de l’AUS. Peuvent être nanties : les créances, le compte bancaire, les droits d’associés,
les valeurs mobilières, le compte de titres financiers, le fonds de commerce, les droits de
propriété intellectuelle.
1. Validité et opposabilité du nantissement
Le nantissement de créance est valable entre les parties dès la signature d’un écrit et sans
aucune autre formalité. Pour être opposable au débiteur de la créance nantie, le
nantissement doit lui être notifié ou ce dernier doit intervenir à l’acte. En ce qui concerne les
autres tiers, le nantissement de créance leur est opposable à compter de son inscription au
registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM), conformément aux modalités
organisées par le droit commun des inscriptions des sûretés mobilières au RCCM.
Enfin, seul le créancier nanti reçoit valablement paiement de la créance après sa notification
au débiteur nanti ou la participation de ce dernier à l’acte. D’ailleurs, l’article 133 accorde au
créancier nanti un droit exclusif au paiement dans ces deux cas.
2. Les effets du nantissement.

Le nantissement confère au créancier inscrit un droit de surenchère qu’il peut exercer


conformément aux dispositions prévues pour la vente du fonds de commerce (l’AUDCG), un
droit de suite et un droit de préférence. Le propriétaire du fonds qui entend déplacer celui-ci
doit au moins 15 jours à l’avance, notifier au créancier inscrit son intention en indiquant le
nouvel emplacement qu’il entend choisir.
Les créanciers inscrits bénéficient :
- D’un droit de suite qu’ils exercent conformément aux dispositions de l’article
97 alinéa 2, du présent Acte uniforme ;
- D’un droit de réalisation qu’ils exercent conformément aux dispositions de
l’article 104, alinéa 1, du présent Acte uniforme ;
- D’un droit de préférence qu’ils exercent conformément aux dispositions de
l’article 226 du présent Acte uniforme.

« Je n’ai pas pu résumer cette partie du cours sur le


nantissement parce que trop compliqué pour moi et je
n’arrive pas à comprendre la partie. ».
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Fait par Mr Hassane Moussa Abdourahamane, étudiant en L3 droit public, 20-21.
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Section 6 : Les privilèges.

Ce sont des sûretés légales. Ce sont des droits que la qualité de la créance donne à un
créancier d’être préféré aux autres créanciers, même hypothécaires. Ces privilèges sont
généraux ou spéciaux.
Paragraphe 1 : Les privilèges généraux.

Ils confèrent un droit de préférence exercé par leurs titulaires selon les articles 225 et 226 de
l’AUS.
Ainsi, au sens de l’article 180 de l’AUS << sont privilégiés, sans publicité et dans l’ordre qui
suit :
- Les frais d’inhumation, de dernière maladie du débiteur ;
- Les fournitures de subsistance faites au débiteur pendant la dernière année
ayant précédé son décès ;
- Les sommes dues aux travailleurs et apprentis pour exécution et réalisation
de leur contrat durant la dernière année ayant précédé le décès du débiteur
>> etc.
Paragraphe 2 : Les privilèges spéciaux.
L’article 182 accorde aux créanciers titulaires de privilèges spéciaux, un droit de préférence
sur les meubles qui leur sont affectés comme assiette par la loi.

Le droit de préférence s’exerce aussi par subrogation, sur l’indemnité d’assurance du meuble
qui a péri ou disparus tant qu’elle n’est pas payé.
L’article 183 accorde au vendeur sur le meuble vendu, un privilège pour garantie du prix non
payé.

Le bailleur d’immeuble a un privilège sur les meubles se situant dans les locaux du bâtiment
loué. En cas de non paiement de son loyer par le locataire, le bailleur peut faire saisir les
biens meubles et se payer sur ces derniers.
Le transporteur terrestre a un privilège sur la chose transportée, pour tout ce qui lui est dû, à
condition qu’il y’ait un lien de connexité entre la chose transportée et la créance.

Les travailleurs et fournisseurs des entreprises de travaux ont un privilège sur les sommes
restantes dues à celles-ci pour les travaux exécutés.

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Chapitre 2 : Les sûretés réelles immobilières.

L’AUS institue une seule catégorie de sûreté immobilière : l’hypothèque. Elle est définie à
l’article 190 de l’AUS comme << l’affectation d’un immeuble déterminé ou déterminable,
appartenant au constituant, en garantie d’une ou de plusieurs créances, présentes ou
futures, à condition qu’elles soient déterminées ou déterminables >>. C’est une sûreté
immobilière qui porte sur un immeuble ou généralement sur un droit immobilier et qui
confère à son titulaire un droit de suite et un droit de préférence. Elle n’emporte pas la
dépossession immédiate du propriétaire contrairement à l’antichrèse.
L’hypothèque a deux caractères principaux : elle est indivisible, elle est aussi spéciale.
Indivisible : << l’hypothèque est indivisible par nature et subsiste totalement sur les
immeubles affectés jusqu’au complet paiement et malgré la survenance d’une succession
>> : art 193 de l’AUS. L’indivisibilité concerne l’assiette de la garantie et la créance elle-
même. S’agissant de l’assiette, l’indivisibilité signifie que tous les immeubles désignés et
chaque fraction de l’immeuble répondent de la totalité de la dette. En cas de partage,
chaque héritier qui reçoit une part de l’immeuble est tenu de la totalité de la dette. En cas
de pluralité d’immeubles hypothéqués, chaque immeuble répond de la totalité de la dette.
Et s’agissant de la créance, son indivisibilité peut être envisagée activement et passivement.
L’indivisibilité active permet à chacun des nouveaux créanciers ( héritiers ) de saisir la
totalité de l’immeuble hypothéqué. L’indivisibilité passive de la dette ( par exemple en cas
de décès du débiteur ) n’affecte en rien la situation du créancier hypothécaire.
Spéciale : il y’a spécialité quant à l’assiette de la sûreté et quant à la créance garantie.
Comme conséquence du principe de spécialité quant à l’assiette, le contrat d’hypothèque
doit préciser les immeubles ou parties d’immeubles sur lesquelles s’exercent les droits du
créancier car << seuls les immeubles présents peuvent faire l’objet d’hypothèque >> : art
192 de l’AUS. Mais l’article 203 prévoit que l’hypothèque conventionnelle peut être
consentie sur des immeubles à venir dans 3 hypothèses :
- Si le constituant ne possède pas d’immeuble présents ou n’en possède pas
suffisamment pour la sûreté, il peut consentir une hypothèque sur un
immeuble futur ;
- Si l’immeuble affecté pour la garantie a péri ou subi des dégradations telles
qu’il est devenu insuffisant pour la sûreté de la créance, le constituant peut
consentir une hypothèque sur un immeuble futur ;
- Si le détenteur d’un droit réel de construction sur le domaine public qui a
hypothéqué un immeuble en construction, en cas de destruction de celui-ci,
l’hypothèque est reportée de plein droit sur les nouvelles construction.

La spécialité quant aux créances garanties signifie que l’hypothèque ne saurait garantir
n’importe qu’elle créance du créancier à l’égard du débiteur.
Section 1 : Le régime de droit commun : l’hypothèque conventionnelle.
Paragraphe 1 : Les parties au contrat d’hypothèque.
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3. Le créancier : tout créancier peut se faire consentir une hypothèque pour


sûreté de sa créance.
4. Le constituant : c’est celui qui consent une hypothèque sur l’immeuble lui
appartenant. Il peut s’agir du débiteur ou d’un tiers ( la caution réelle ). Le
constituant doit avoir la capacité ( juridique ) et le pouvoir ( par exemple
lequel des époux en cas de communauté de biens ) de constituer
l’hypothèque.
Paragraphe 2 : La formation du contrat d’hypothèque.
Il doit être établit par écrit et il doit être inscrit. L’écrit peut prendre trois formes : un acte
authentique notarié, un acte authentique d’une autorité administrative ou judiciaire et un
acte sous seing privé. Quant à l’inscription, elle assure la publicité de l’hypothèque. C’est une
formalité obligatoire prévue à l’article 192 de l’AUS pour les hypothèques conventionnelles
et judiciaires.
S’agissant de l’hypothèque conventionnelle, tant que l’inscription n’est pas faite, l’acte
d’hypothèque est inopposable aux tiers ( art 206 de l’AUS ).
Quant à ses effets, l’hypothèque prend rang à compter du jour où elle est prise.
Quant à sa durée, elle ne peut excéder 30 ans.
Paragraphe 3 : L’objet de l’hypothèque.

Les droits immobiliers susceptibles d’hypothèque : tous les droits réels immobiliers sont
susceptibles d’hypothèque ( art 192 de l’AUS ). Il y’a donc le droit de propriété, les droits
réels démembrés ( usufruit, droit de superficie qui est un droit de construction sur fond
appartenant à autrui : l’Etat, le bail emphytéotique, le bail à construction, la nue propriété ).

L’hypothèque peut aussi porter sur les droits immobiliers spécifiques. Elle peut porter sur
des droits conditionnels ou sur des droits indivis.
L’hypothèque ne peut porter que sur un immeuble par nature, bâti ou non bâti. Ne peuvent
être hypothéqué, les immeubles indisponible ( qui ne sont pas dans le commerce ),
inaliénables et insaisissables.

Section 2 : Les régimes spéciaux : les hypothèques forcées.


Les hypothèque forcées sont celles qui sont conféré sans le consentement du débiteur, soit
par la loi, soit par une décision judiciaire. Elles sont de 2 ordres : les hypothèques forcées
légales et les hypothèques forcées judiciaires.

Paragraphe 1 : Les hypothèques forcées légales.


Au sens de l’article 210 de l’AUS, l’hypothèque légale des créances est inscrite dans le délai
de 10 jours à compter de la décision judiciaire d’ouverture de la procédure collective.
Le vendeur, l’échangiste ou le copartageant peut exiger de l’autre partie une hypothèque sur
l’immeuble, vendu, échangé, ou partagé pour garantir le paiement total ou partiel du prix.
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Celui qui fournis les deniers pour l’acquisition d’un immeuble peut obtenir une hypothèque
forcée sur l’immeuble.
Celui qui fournis les deniers pour rembourser les architectes, entrepreneurs et d’autres
personnes pour édifier, réparer ou reconstruire des bâtiments peut obtenir une hypothèque
forcée.

Paragraphe 2 : Les hypothèques forcées judiciaires.


Un créancier peut être autorisé à prendre inscription provisoire d’hypothèque sur les
immeubles de son débiteur en vertu d’une décision de justice.
La décision indique la somme pour laquelle l’hypothèque a été autorisée.
Section 3 : Effets des hypothèques.

Dans le cas où l’immeuble devient insuffisant pour garantir sa créance, le créancier peut
poursuivre le paiement de sa créance avant le terme ou obtenir une autre hypothèque. Le
droit de suite s’exerce contre tout tiers détenteur de l’immeuble dont l’inscription au RCCM
est postérieur à celle de l’hypothèque.

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NB : ceci n’est pas un module donné par l’enseignant et n’engage nullement Mr Hassane. Ce n’est
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