Structure Des Oses. DR BENSAAD
Structure Des Oses. DR BENSAAD
Structure Des Oses. DR BENSAAD
Objectifs du cours :
I.INTRODUCTION :
Il existe 4 grandes familles de composés organiques: les lipides, les protéines, les acides nucléiques et
les glucides
On les retrouve dans toutes les cellules vivantes: animaux, végétaux ainsi que chez les bactéries.
Les glucides ou saccharides, du grec "sakcharon" qui veut dire sucre, sont les biomolécules les plus
abondantes de la planète.
Les glucides assurent de nombreux rôles très divers structuraux et métaboliques.
II. GENERALITES SUR LES GLUCIDES :
II.1.Définitions :
a)Les glucides ; appelés aussi hydrates de carbone ou saccharides, avec une formule chimique brute
de type : Cn(H2o)p ; l’unité de base est un sucre simple ; ose ou monosaccharide.
Dans le cas des glucides complexes, ces oses peuvent être rattachés à des molécules non
glucidiques.
b) Les oses : sont des molécules organiques dont les carbones sont porteurs :
• d'une fonction aldéhyde ou cétonique (fonction carbonylique)
• De fonctions alcools (alcool secondaire, alcool primaire)
• parfois d'une fonction acide ou aminée
Ce sont des aldéhydes ou des cétones polyhydroxylées, hydrosolubles et réducteurs.
II.2.Importance en Biologie :
a) Eléments de structures :
• Eléments de soutien et de protection : mucopolysaccharides, la cellulose chez les
végétaux, la chitine chez les invertébrés.
• Eléments de reconnaissances dans la cellule : les polyosides des groupes sanguins, les
polyosides antigéniques des bactéries
b) Réserves énergétiques :
• 50% des calories apportées par l’alimentation sont des glucides.
• Réserves énergétiques dans le foie et les muscles (glycogène, dans les plantes (amidon).
c) Composants de métabolites et molécules fondamentales : acides nucléiques, coenzymes et
vitamines.
d) Place du glucose :
• Principal carburant des tissus
• Seul carburant du fœtus
• Tous les glucides alimentaires sont absorbés sous forme de glucose ou convertis en
glucose dans le foie
• Tous les glucides sont synthétisés à partir du glucose dans l’organisme
II.3.Classification :
Les glucides se répartissent en deux groupes selon leur comportement en milieu acide et à chaud
II.3.1.Les oses : (sucre simple ou monosaccharide)
Glucides simples, non hydrolysables en milieu acide
II.3.2.Les osides :
Glucides complexes, l’hydrolyse donne plusieurs produits glucidiques ou pas
On distingue deux grands groupes : Holosides et Hétérosides
*nomenclature absolue :
Par convention, les règles suivantes ont été définies pour un C*.
Les 4 substituants de l’atome de carbone asymétrique sont numérotés selon un ordre de priorité (du
numéro atomique le plus élevé = no1 au plus faible =no4).
On regarde ensuite dans la direction de l’axe C-H le substituant no4 (placé en arrière du carbone)
et on observe l’ordre de succession des substituants no1 à 3 :
- S’ils se succèdent dans le sens des aiguilles d’une montre, le C* est dit R (du latin rectus :
droit).
- S’ils se succèdent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, le C est dit S (du latin
sinister : gauche).
*Représentation de Fischer :
Lorsqu’il y a plusieurs C*, la représentation de Newman en projection spatiale devient difficile à
utiliser : on préfère la représentation de Fischer dans laquelle les liaisons sont représentées projetées
sur un même plan.
Par convention :
- le Carbone asymétrique se situe dans le plan de la feuille.
-La chaine carbonée la plus longue est verticale et les liaisons sont orientées en dessous du plan de la
feuille.
-les autres substituants non carbonés du C* sont placés à l’horizontale et les liaisons sont orientés
vers le dessus du plan de la feuille.
*quand le groupement hydroxyle porté par le C* est situé à droite de l’axe formé par la chaine
carbonée, c’est la configuration D.
*quand le groupement hydroxyle porté par le C*est situé à gauche de l’axe formé par la chaine
carbonée, c’est la configuration L.
c)Pour les autres oses :
on peut passer d’un ose à n carbones à un ose d’ordre supérieur à (n+1) carbones en ajoutant un
carbone porteur d’une fonction alcool secondaire (groupe H-C-OH) donc un C* supplémentaire.
Lorsqu’une molécule à plusieurs centres de chiralité, on parle de diastéréoisomérie.
Exemple : l’aldotriose glycéraldéhyde possède 1C* (C2*) et présente 2 formes énantiomères : le D et
L glycéraldéhyde.
Si on ajoute un carbone supplémentaire, on obtient un aldotétrose qui aura 2C* (C2*et C3*) et 4
différents stéréoisomères sont possibles :
-C2et C3 en configuration R (noté en abrégé 2R, 3R) et son énantiomère (2S, 3S).
-C2 en configuration S et C3 en configuration R (2S, 3R) et son énantiomère (2R, 3S).
Les différents stéréoisomères de l’aldotétrose en représentation de Fischer sont :
Des stéréoisomères qui ne sont pas des énantiomères sont appelés diastéréoisomères ; une moitié
appartient à la série L, l’autre moitié à la série D.
Lorsque deux diastéréoisomères ne diffèrent entre eux que par la configuration d’un seul C*, on les
appelle des épimères.
-les isomères (1) et (2) et les isomères (3) et (4) forment des couples d’énantiomères.
-les isomères (1) et (3) sont des diastéréoisomères pour les isomères (2) et (4).
-les isomères (1) et (3) sont des épimères (diffèrent par la configuration du C2), idem pour les (2) et
(4).
D’une façon générale pour nC* , il existe :
2n stéréoisomères différents, la moitié en configuration D, l’autre moitié en configuration L.
2n-1 couples d’énantiomères
d) Le pouvoir rotatoire spécifique et la loi de Biot :
Définition :
Toute molécule chirale possède la particularité d’être optiquement active ou douée de pouvoir
rotatoire ; traversée par un faisceau de lumière polarisée, elle provoque la rotation du plan de
polarisation de la lumière.
L’angle de rotation est donné par la loi de Biot : α = [α] λ 20 ° x L x C
[α] λ 20 ° :est le pouvoir rotatoire spécifique de la substance étudiée
L : est la longueur de la cuve polarimétrique exprimée en décimètre
C : la concentration de la solution étudiée en g/100 ml
* Lorsque la rotation est vers la droite le composé est dit dextrogyre et son pouvoir rotatoire est
positif
* Lorsque la rotation est vers la gauche le composé est dit lévogyre et son pouvoir rotatoire est
négatif
NB : Le pouvoir rotatoire d’un mélange de substances est la somme des pouvoirs rotatoires de
chaque substance.
Exemple :
Le D-glycéraldéhyde α= +14 °
Le L-glycéraldéhyde α= -14°
Ces deux composés ont des propriétés physiques et chimiques identiques à l’exception de leur action
sur la lumière polarisée (des signes différents mais la même valeur absolue)
Un mélange équimoléculaire des 2 isomères =énantiomères donne un mélange racémique (DL)
inactif sur la lumière polarisée.
4) Filiation chimique des oses :
a)Série D et série L :
Par analogie avec le D ou L glycéraldéhyde, tous les oses sont classés dans deux catégories.
Cette classification repose sur la position de la fonction alcool secondaire portés par le C* le plus
éloigné de la fonction réductrice (aldéhyde ou cétone), c'est-à-dire l’avant dernier C dans la
numérotation conventionnelle.
-si le groupement hydroxyle porté par le Cn-1* est situé à droite de l’axe formé par la molécule en
représentation de Fischer : l’ose appartient à la série D.
-si le groupement hydroxyle porté par le Cn-1* est situé à gauche de l’axe formé par la molécule en
représentation de Fischer : l’ose appartient à la série L.
Des réactions chimiques permettent de synthétiser un ose à (n+1) C à partir d’un ose à nC ; c’est la
synthèse de Kiliani-Fischer. L’addition se fait par l’extrémité portant la fonction aldéhyde.
-avant addition, le C1 portant la fonction aldéhyde n’est pas asymétrique et existe sous une seule
configuration.
-après addition, le C1 se retrouve en position C2 portant une fonction alcool secondaire et présente
deux configurations possibles.
III.2.Structure cyclique :
1) Objections à la structure linéaire des oses :
La structure linéaire ou structure à chaine ouverte des oses ne rends pas compte de toutes leurs
propriétés dès que le nombre des atomes est supérieur à 4.
• Certaines réactions spécifiques des fonctions aldéhydes ne donnent pas les résultats
attendus avec les aldoses. La fonction aldéhyde serait donc indisponible pour ces réactions.
• En milieu acide, un aldéhyde peut se condenser avec deux fonctions alcool pour former un
acétal selon le mécanisme suivant :
Mais avec le D glucose par exemple, on constate que l’ose ne peut se combiner qu’à une seule
molécule d’alcool. Le D-glucose serait déjà sous forme d’un hémi-acétal ou forme hémiacétalique.
• La cristallisation du D-glucose dans des solvants différents (éthanol ou pyridine) conduit non
pas à un mais à deux produits dont les pouvoirs rotatoires sont différents. Il existe donc 2
formes différentes pour le D-glucose.
Tollens, en 1884, a proposé une structure cyclique du glucose pour interpréter ces propriétés
« anormales ». Les oses naturels ne sont donc pas sous forme linéaire mais s’organisent pour
donner un hémiacétal par des réactions de condensations internes entre la fonction aldéhyde et des
fonctions alcool secondaire de la molécule. Cela conduit à un repliement de la molécule sur elle-
même pour former un hétérocycle.
b) Conséquences de la cyclisation :
➢ La fonction aldéhyde n’est donc plus libre mais condensée sous la forme d’un hémi-acétal :
on parle de fonction hémi-acétalique (ou fonction pseudo-aldéhydique) : elle perd ainsi
certaines des propriétés spécifiques des aldéhydes mais conserve ses propriétés réductrices.
➢ La cyclisation fait apparaitre un carbone asymétrique supplémentaire : le C1.
➢ On obtient ainsi 2 stéréoisomères différents sous forme cyclique pour la même molécule
sous forme linéaire.
➢ Ces deux isomères particuliers sont appelés anomères et sont désignés ou β (ces 2
isomères peuvent être différenciés par leur pouvoir rotatoire différent).
➢ Le C1 est désigné sous le nom de carbone anomérique.
➢ Les anomères et β sont des épimères (ne diffèrent entre eux que par la configuration du
C1). Leur interconversion est possible, elle passe par la forme linéaire : forme ↔ forme
linéaire ↔ forme β
d) Cyclisation du D-glucose :
En réalité, les formes furaniques des aldohexoses sont instables à l’état libre, et les formes cycliques
naturelles des aldohexoses sont les formes pyraniques ; cela est valable pour la plupart des aldoses.
➢ Le cycle furane se présente sous une forme d’enveloppe (E) : 4 atomes coplanaires et le 5ème
en dehors du plan, par exemple : le β-D-ribofuranose se présente soit avec le C2 (2E) ou le C3
(3E) en dehors du plan.