ECG2 - Maths approfondies Lycée Louis Pergaud

DS2
Devoir surveillé du 06/10/2023

Durée : 4h
La qualité de la rédaction, la clarté et la précision des raisonnements interviendront pour une part importante
dans l’appréciation des copies. Les résultats doivent être encadrés.
La calculatrice n’est pas autorisée.

Exercice 1
Partie 1 : questions préliminaires
Soit n ∈ N∗ , et A ∈ Mn (R) une matrice carrée. On pose :
C (A) = {M ∈ Mn (R), AM = M A}
appelé le commutant de la matrice A, et
R[A] = {P (A), P ∈ R[x]}.
1. Montrer que C (A) est un sous-espace vectoriel de Mn (R).
2. Montrer que R[A] est un sous-espace vectoriel de Mn (R), et que R[A] ⊂ C (A).
3. Déterminer C (In ) et R[In ]. Quelle est la dimension de ces sous-espaces vectoriels ?

Partie 2 : cas d’une matrice diagonale à coefficients diagonaux 2 à 2 distincts

Soient λ1 , λ2 , . . . , λn des réels strictement positifs et deux à deux distincts. Considérons :
 
λ1 0 ... 0
.. . 
. .. 

 0 λ2
D=  ∈ Mn (R).
. . ..
 .. ..

. 0
0 ... 0 λn
4. Étude de C (D).
(a) Soit M = (mi,j )1≤i,j≤n ∈ Mn (R). Calculer M × D et D × M .
(b) En déduire que M appartient à C (D) si, et seulement si, M est une matrice diagonale.
(c) Déterminer dim(C (D)).
5. Étude de R[D].
(a) Montrer que pour tout P ∈ R[x] :
 
P (λ1 ) 0 ... 0
. ..
P (λ2 ) . .
 
 0 . 
P (D) = 
 .
.
 .. .. .. 
. . 0 
0 ... 0 P (λn )
(b) En déduire une condition nécessaire et suffisante sur P pour qu’il soit un polynôme annulateur de D.
(c) Montrer que si P est un polynôme annulateur non nul de D, alors deg(P ) ≥ n.
(d) Montrer que (In , D, . . . , Dn−1 ) est une famille libre de R[D].
(e) En déduire que R[D] = C (D).
6. Étude de R = {M ∈ Mn (R), M 2 = D}.
(a) Soit M ∈ R. Montrer que M appartient à C (D). En déduire qu’il existe µ1 , . . . , µn ∈ R tels que :
 
µ1 0 . . . 0
. 
 0 µ2 . . . .. 

M = . .
 .. . . . . . . 0 


0 . . . 0 µn
(b) Montrer que R est de cardinal 2n , et déterminer les 2n matrices M vérifiant M 2 = D.

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Partie 3 : cas des matrices de taille 2 × 2

7. Déterminer max dim(C (A)).
A∈M2 (R)

8. On cherche à déterminer min dim(C (A)).

A∈M2 (R)

(a) Montrer que min dim(C (A)) ≤ 2.

A∈M2 (R)

(b) Supposons qu’il existe A ∈ M2 (R) tel que dim(C (A)) ≤ 1.

i. Montrer qu’il existe λ ∈ R tel que A = λI2 .
ii. Aboutir à une contradiction et conclure.

Exercice 2
Partie 1 : préliminaires (les trois questions sont indépendantes).
n
X 1
1. Pour tout entier naturel n non nul, on pose un = − ln(n).
k
k=1

1
(a) Justifier que, pour tout entier naturel k non nul, on a k+1 ≤ ln(k + 1) − ln(k) ≤ k1 .
(b) Utiliser la question précédente pour montrer que, pour tout n de N∗ : 0 ≤ un ≤ 1.
2. Dans cette question, x désigne un réel élément de [0, 1[.
n
X
(a) Pour tout n de N∗ et pour tout t de [0, x], simplifier la somme tp−1 .
p=1
∗
(b) En déduire que, pour tout n de N , on a :
n x
xp tn
X Z
= − ln(1 − x) − dt
p=1
p 0 1−t

x
tn
Z
(c) Montrer que lim dt = 0.
n→+∞ 0 1−t
+∞ p
xp
X x
(d) Établir alors que la série de terme général p est convergente et que : = − ln(1 − x).
p=1
p

3. On considère deux suites réelles (an )n∈N∗ et (bn )n∈N à termes positifs et on suppose que les séries de
+∞
X +∞
X
termes généraux an et bn sont convergentes, de somme respectives A = an et B = bn .
n=1 n=0
n
X
Pour tout entier naturel n non nul, on pose cn = ak bn−k .
k=1

n n
! n
! 2n
X X X X
∗
(a) Montrer que : ∀n ∈ N , ck ≤ ak bk ≤ ck .
k=1 k=1 k=0 k=1
(b) En déduire que la série de terme général cn converge et que l’on a :
+∞ +∞
! +∞ !
X X X
cn = an bn
n=1 n=1 n=0

xk
(c) Soit x un réel élément de [0; 1[. On suppose dans cette question que l’on a ak = k (k ∈ N∗ ) et
bk = xk (k ∈ N).
i. Justifier rapidement que les séries de termes généraux an et bn sont convergentes et à termes
positifs.
ii. Donner l’expression de cn sous forme d’une somme.

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Partie 2 : étude d’une fonction définie comme somme d’une série

Dans cette partie on désigne toujours par x un réel [0, 1[.
4. (a) Utiliser la troisième question du préliminaire pour établir que :
+∞ X n
! +∞ n
! +∞ !
X 1 n
X x X
x = xn .
n=1
k n=1
n n=0
k=1

+∞ Xn
!
X 1 − ln(1 − x)
(b) En déduire que : xn = .
n=1
k 1−x
k=1

5. (a) Montrer que, pour tout réel u strictement positif, on a ln(u) ≤ u.

(b) En déduire que la série de terme général (ln(n))xn , avec n ≥ 1, est convergente.
+∞
X
6. On pose : f (x) = (ln(n))xn .
n=1

(a) Établir, en utilisant le résultat de la question 1.(c) que :

− ln(1 − x) x − ln(1 − x)
− ≤ f (x) ≤ .
1−x 1−x 1−x

− ln(1 − x)
(b) Montrer finalement l’équivalent suivant : f (x) ∼− .
x→1 1−x
7. (a) Étudier les variations de la fonction f .
(b) Dresser le tableau de variations de f (valeur en 0 et limite en 1− comprises).
+∞
X x
8. (a) En remarquant que f (x) = (ln(n))xn , montrer que : 0 ≤ f (x) ≤ − x.
n=2
(1 − x)2
(b) En déduire que f est continue à droite en 0 et dérivable à droite 0. Donner la valeur du nombre
dérivée à droite en 0 de f .

Exercice 3
On effectue une succession infinie de lancers indépendants d’une pièce donnant Pile avec la probabilité p ∈]0, 1[
et Face avec la probabilité q = 1 − p.
On va s’intéresser dans ce problème aux successions de lancers amenant un même côté.
On dit que la première série est de longueur n ≥ 1 si les n premiers lancers ont amené le même côté de la pièce
et le (n + 1)-ème l’autre côté.
De même la deuxième série commence au lancer suivant la fin de la première série et se termine (si elle se
termine) au lancer précédant un changement de côté.
On définit de même les séries suivantes.
Ω désigne l’ensemble des successions infinies de Pile ou Face.
Pour i ∈ N∗ , on note Pi l’événement « le i-ème lancer amène Pile » et Fi l’événement contraire.
Les deux parties sont indépendantes.

Partie 1 : étude des longueurs de séries

1. On note L1 la longueur de la première série.
Exprimer l’événement (L1 = n) à l’aide des événements Pi et Fi pour i entier naturel variant entre 1 et
n + 1. En déduire que : P (L1 = n) = pn q + q n p.
+∞
X
Vérifier que P (L1 = n) = 1.
n=1

2. On note L2 la longueur de la deuxième série.

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(a) Exprimer l’événement (L1 = n) ∩ (L2 = k) à l’aide des événements Pi et Fi pour i entier naturel
variant entre 1 et n + k + 1 puis calculer la probabilité de l’événement (L1 = n) ∩ (L2 = k).
(b) En déduire que, pour k ∈ N∗ : P (L2 = k) = p2 q k−1 + q 2 pk−1 .
+∞
X
On admet que P (L2 = k) = 1.
k=1
(c) Montrer que la variable aléatoire L2 admet une espérance égale à 2.

Partie 2 : probabilité d’avoir une infinité de fois deux Pile consécutifs.

3. Montrer que pour tout réel x, on a 1 − x ≤ e−x .
4. On considère dans cette question une suite (Ai )i∈N∗ d’événements indépendants. On suppose que la série
de terme général P (Ai ) diverge.
[
Soit k ∈ N∗ fixé. Pour n ≥ k, on note : Cn = Ai = Ak ∪ · · · ∪ An .
k≤i≤n

n
X
(a) Justifier que lim P (Ai ) = +∞.
n→+∞
i=k
n
Y
(b) Montrer que P (Cn ) = 1 − P (Ai ), puis, en utilisant la question 3., que :
i=k

n
!
X
P (Cn ) ≥ 1 − exp − P (Ai ) .
i=k

En déduire que lim P (Cn ) = 1.

n→+∞
+∞
!
[
(c) Comparer pour l’inclusion les événements Cn et Cn+1 . Que peut-on en déduire pour P Ci ?
i=k
+∞
[ +∞
[
(d) Justifier que : Ai = Cn .
i=k n=k
+∞
!
[
En déduire que P Ai = 1.
i=k

5. En considérant les évènements An « on obtient Pile au (2n)-ème et au (2n + 1)-ème lancers », montrer
que la probabilité d’avoir deux Pile consécutifs après n’importe quel lancer vaut 1.