Cours MEF-MSD-ANSYS Commun Chapitre 1-2-3 - 2023
Cours MEF-MSD-ANSYS Commun Chapitre 1-2-3 - 2023
Cours MEF-MSD-ANSYS Commun Chapitre 1-2-3 - 2023
MODELISATION ET SIMULATION
MULTIPHYSIQUE
Objectifs :
Contenu :
1
ENSAM-Meknès
Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
Charge horaire :
Modalité d’organisation : Cette 2ième partie du module est consacrée à un travail de projet
sur la modélisation et la simulation numérique dans l’environnement du logiciel ANSYS. Le thème du
projet est polyvalent dans le sens d’intégrer différents aspects de modélisation en mécanique des
solides/structures, transferts thermiques, mécanique des fluides et éventuellement leur interaction.
A noter que l’équipe responsable de cette partie est chargée de proposer un sujet d’étude, encadré en
classe. Le projet est à conduire en plusieurs étapes ; les élèves ingénieurs sont tenus à remettre leurs
comptes rendus à la fin de chaque étape.
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
• Parmi les outils de calcul automatisé (computational tools), la méthode des éléments
finis (MEF, ou FEM = Finite Element Method ou FEA=Finite Element Analysis) est
la méthode la plus largement appliquée, et parmi les plus puissants outils modernes
disponibles dans le monde de la modélisation.
Résumé : La méthode FEA constitue une approche virtuelle pour tester la conception d’un
produit. Elle aide les utilisateurs à comprendre leurs propositions de conception et réaliser à
temps les changements qu’il faut dans leurs conceptions le long du processus de
développement. L’adoption de FEA dans le cycle de production est guidée par la pression du
marché puisqu’il apporte de nombreux avantages qui aident les compagnies à réaliser leurs
produits avec une qualité meilleure, moins de délais et moins de coût.
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
Cette méthode pourra être appliquée pour résoudre les modèles mathématiques traduisant les
problèmes d’ingénierie : de l’analyse des contraintes dans les structures de type treillis et
portiques ou des machines complexes et leurs composants, aux réponses dynamiques des
automobiles, trains, ou avions, sous différentes charges mécaniques, thermiques ou
électromagnétiques, et en considérant différents comportements (mécanique, thermique,
électromécanique, thermomécanique, …) des composants du système modélisé.
Dans l’industrie, les applications de la FEM sont très variées et intéressent tous les secteurs de
l’industrie moderne, allant de l’automobile, l’aérospatial, la défense, les produits de
consommations (bouteilles, …) et des équipements industriels à l’énergie, transport et la
construction. Nous citons des exemples d’application variés :
Offshore structures : Les structures offshores sont généralement de grande taille (géantes),
complexes et très coûteuse, elles sont également soumises à des charges complexes telles
que les poids, les actions du vent, les pressions causées par la houle (action des vagues). Ainsi,
l’analyse de fiabilité (analyse des contraintes, déplacement, résistance des composants,
analyse vibratoire, …) et leur optimisation sont nécessaires.
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
Transport et stockage :
Dans l’ingénierie, les équipements
industriels tels que ceux de transport et
de stockage constituent un domaine très
intéressant de l’industrie. Entre autres,
on se retrouve avec des appareils à
pression (réservoir sous pression,
conduites, …) qu’il faut concevoir avec
optimisation et un grand niveau de
fiabilité et de sécurité. Pour cet objectif,
on adopte la simulation multiphysique :
mécanique des structures, écoulement
des fluides, effet thermique,
thermomécaniques, …
N.B.- Enrichir votre culture : pour dimensionner et/ou vérifier les composants dits « Appareil à
pression : réservoir, tuyauterie, … », on se base sur les règlements, les normes CODAP et
ASME (American Society of Mechanical Engineers.
Interaction solide/solide :
Simulation en thermique et en
thermomécanique :
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
Etude et simulation
numérique du forgeage à
froid d’une roue à billes*
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
Simulation en électromagnétisme :
En se basant sur les équations de Maxwell, les logiciels de calcul numérique (utilisant la
méthode des éléments finis et d’autres logiciels) permettent de réaliser la simulation des
champs électromagnétiques dans les machines électriques et des composants
électromécaniques (voir ANSYS par exemple Module Maxwell).
Ces simulations ont pour objectifs entre autres, l’amélioration des performances
électromagnétiques et du rendement. En combinaison avec les simulations thermique,
mécanique, et vibro-acoustique, la simulation électromagnétique permet l’optimisation, les
études paramétrique, l’analyse de sensibilité, ….
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
Simulation de
l’écoulement de l’air
par rapport à un
camion (Fig.) en
utilisant le logiciel
Fluent (sous logiciel
d’ANSYS), on y voit
très bien les lignes de
courant. Ces
simulations permettent
de déterminer le
champ de pression sur
les différentes parties
de l’engin (pression,
dépression) pour des
vitesses variées. Ça
permet aussi de
conclure sur le meilleur
1
comportement de la face avant du véhicule (coefficient 𝐶𝑥 : force aérodynamique = 2 𝜌𝑆𝐶𝑥 𝑣 2).
Remarque : Les applications de la FEM sont étendues aux sciences des matériaux, ingénierie
biomédicale, géophysique et à d’autres secteurs de l’industrie.
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
• les méthodes basées sur des connaissances « métiers » telles que des abaques, lois
empiriques, banques de données, etc. ;
• les méthodes de calcul simplifiées telles que la résistance des matériaux ;
• les méthodes de calcul plus élaborées, généralement supportées par l’outil
informatique, la méthode des éléments finis (MEF) étant la plus largement utilisée ;
• les méthodes d’optimisation.
[Technique de l’ingénieur : fin du texte]
=========================================================
Les projets d’ingénierie sont souvent décrits en termes d'équations différentielles formulées en
combinaison avec les équations de comportement (Rhéologie) des milieux analysés :
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
Or les méthodes analytiques ou semi-analytiques, qui ont été utilisées pour longtemps, ne sont
plus commodes et ne sont plus capables de résoudre les problèmes actuels, ça sera très difficile
voire impossible d’arriver à résoudre ces problèmes actuels.
C’est pourquoi, les concepteurs, les fabricants, les designers, … sont en recherche continue
des méthodes et des outils pour résoudre leurs problèmes issus de leurs projets. Cette
population dispose devant elle toutes les performances géniales des ordinateurs, on s’est
orienté il y a un peu de temps dans la voie de la simulation numérique. Tout le monde le connait,
déjà les logiciels de type Solidworks ou CATIA en tant que logiciels de CAO et CFAO ont montré
leur pertinence et leur intérêt crucial.
Les logiciels de simulation numérique se basent sur des méthodes numériques permettant de
trouver des solutions aux problèmes complexes avec une très bonne approximation. On en
distingue principalement la méthode des éléments finis (MEF ou FEM ou FEA).
- ABAQUS
- ANSYS
- NASTRAN
- MARC
- SAMCEF
- …..
=======
ANSYS :
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
Variables cinématiques :
- Champ des vecteurs des contraintes (vecteur), appliqué sur une facette de
normale 𝑛⃗ orientée vers l’extérieur est donné par : 𝑡 = 𝜎(𝑀). 𝑛⃗ (3 composantes)
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢3 𝜕𝑢 𝜕𝑢1 𝜕𝑢
𝜀1 = 𝜕𝑥1 ; 𝜀2 = 𝜕𝑥2 ; 𝜀3 = 𝜕𝑥3 ; 𝛾23 = 𝜕𝑥2 + 𝜕𝑥3 ;𝛾31 = + 𝜕𝑥1 ;𝛾12 = + 𝜕𝑥2
1 2 3 3 2 𝜕𝑥1 3 𝜕𝑥2 1
*Dans le cadre d’une théorie linéarisée – dite «Hypothèse des petites déformations HPD ou
𝜕𝑢𝑘 𝜕𝑢𝑘
petites perturbations HPP » - l’infiniment petit du 2ième ordre ( . 𝜕𝑥 ) est négligé par
𝜕𝑥𝑖 𝑗
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
On rappelle que le système déformable 𝛺 est soumis à des forces de volume 𝑓̄ et à des forces
de traction imposées 𝑡̄ sur 𝑆𝜎 de la frontière de 𝛺. Les tensions internes (i.e. les contraintes)
doivent respecter les équations d’équilibre locales telles que :
Notation : Le tenseur des contraintes est aussi symétrique tout comme le tenseur des
déformations. Ce qui permet de passer à une notation contractée telle que :
Définition : Tout champ de contraintes 𝜎 qui vérifie les relations et conditions d’équilibre est
appelé champ de contrainte statiquement admissible (SA ou sa).
Le comportement élastique linéaire isotrope est résumée sous forme de la loi de Hooke
généralisée qui s’écrit comme suit (rappel) :
1 −𝜈 −𝜈
0 0 0 𝜆 et G : appelés coefficients de Lamé
𝜀1 𝐸 𝐸 𝐸 𝜎1
−𝜈 1 −𝜈 E : module d’élasticité longitudinale
𝜀2 0 0 0 𝜎2 (module d’Young)
𝜀3 𝐸 𝐸 𝐸 𝜎3 𝜈 : coefficient de Poisson
= −𝜈 −𝜈 1 G : module de cisaillement transversal de
𝜀4 0 0 0 𝜎4
𝜀5 𝐸 𝐸 𝐸 𝜎5 Coulomb
0 0 0 1/𝐺 0 0
{𝜀6 } {𝜎6 }
0 0 0 0 1/𝐺 0
[0 0 0 0 0 1/𝐺]
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
1+𝜈 𝜈
ou en notation indicielle : 𝜀𝑖𝑗 = ( 𝜎𝑖𝑗 − 𝐸 𝜎𝑘𝑘 𝛿𝑖𝑗 )
𝐸
δij= 1 si i = j
𝜎𝑖𝑗 = 𝜆𝜃𝛿𝑖𝑗 + 2𝐺𝜀𝑖𝑗 où 𝜃 = 𝑇𝑟(𝜀) = 𝜀1 + 𝜀2 + 𝜀3 et 𝛿𝑖𝑗 : (symbole de Kroneker) δij= 0 si i # j
𝜈𝐸 𝐸
avec 𝜆 = (1+𝜈)(1−2𝜈) et 𝐺 = 2(1+𝜈)
𝜎1 𝜆 + 2𝐺 𝜆 𝜆 0 0 0 𝜀1
𝜎2 𝜆 𝜆 + 2𝐺 𝜆 0 0 0 𝜀2
𝜎3 𝜆 𝜆 𝜆 + 2𝐺 0 0 0 𝜀3
=
𝜎4 0 0 0 𝐺 0 0 𝜀4
𝜎5 0 0 0 0 𝐺 0 𝜀5
{𝜎6 } [ 0 0 0 0 0 𝐺 ] {𝜀6 }
Remarque : Les lois de comportement élastique isotrope sont applicables dans n’importe
quel repère orthonormé du corps solide en question.
Les cas particuliers : établir les relations contraintes-déformations et leurs inverses dans les trois
cas particuliers suivants :
Cas unidimensionnel : Considérons le cas de traction simple d’une éprouvette. La loi de Hooke
s’écrit :
𝜎
𝜎 = 𝐸𝜀 ou 𝜀 = 𝐸
𝐸𝜀 2
La quantité 𝑈(𝜀) = 2 est fonction des déformations. On l’appelle « densité d’énergie de
déformation » (c’est une quantité scalaire définie par unité de volume : J/m3)
Conséquence : La loi de Hooke peut être mise sous la forme d’une « loi de gradient », dite aussi
« loi de normalité » :
𝜕𝑈(𝜀)
𝜎= 𝜕𝜀
Généralisation : La loi d’élasticité linéaire isotrope s’écrit dans le cas général comme suit :
𝜕𝑈(𝜀) 𝜕𝑈(𝜀)
𝜎𝑖 = ou 𝜎𝑖𝑗 =
𝜕𝜀𝑖 𝜕𝜀𝑖 𝑗
1
avec, la fonction U est donnée par son expression générale : 𝑈 = 2 𝐶𝑖𝑗 𝜀𝑖 𝜀𝑗 (la matrice C est
symétrique).
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
Données du problème :
- Données du matériau (ou des matériaux) : 𝐸, 𝜗, 𝜌, …., constituant le
système déformable
- Géométrie (long, largeur, épaisseur, ...)
- Actions extérieures : poids propre, forces et couples (charges utiles),
pressions, …
- Les conditions de liaison avec le support
• lois de la cinématique :
Relations et conditions de compatibilité satisfaites par
les variables cinématiques
• lois de la statique :
Relations et conditions d’équilibre satisfaites par
les variables statiques
• Géométrie complexe,
• Chargement complexe,
• Matériaux complexes,
• Environnement agressif,
• …..
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
N.B. La lecture de ce chapitre doit faire référence au chapitre précédent (chapitre 2).
D’où, en effectuant la différence des deux formes intégrales, la relation suivante, dite équation
des travaux virtuels ou principe des travaux virtuels, est obtenue :
∫ 𝜎𝑖𝑗 . (𝜀𝑖𝑗 (𝑢𝑐 ) − 𝜀𝑖𝑗 (𝑢)) 𝑑𝛺 = ∫ 𝑓̄. (𝑢𝑐 − 𝑢)𝑑𝛺 + ∫ 𝑡̄. (𝑢𝑐 − 𝑢)𝑑𝑆
𝛺 𝛺 𝑆𝜎
• Un deuxième principe pourra aussi être obtenu en considérant les variation des
contraintes à la place des déplacements, on l’appelle principe des travaux virtuels
complémentaire (ce principe ne fera pas l’objet de la suite de ces développements).
On considère un solide déformable 𝛺, soumis à des forces de volume 𝑓̄, de frontière 𝑆 = 𝜕𝛺.
Cette frontière est composée en deux parties 𝑆𝑢 et 𝑆𝜎 telles que :
On définit :
1 𝜕𝑢𝑖𝑐 𝜕𝑢𝑗𝑐
𝜀𝑖𝑗 (𝑢𝑐 ) = ( + ) dans 𝛺 et 𝑢𝑐 = 𝑢̄ sur 𝑆𝑢
2 𝜕𝑥𝑗 𝜕𝑥𝑖
En plus, on suppose que le comportement mécanique du matériau, basé sur l’existence des
potentiels d’énergie de déformation, puisse être décrit au moyen de la loi de normalité telle
𝜕𝑈(𝜀)
que, 𝜎 = 𝜕𝜀 , où U représente le potentiel (ou énergie) de déformation par unité de volume.
Dans le cas du matériau élastique (anisotrope, …), cette grandeur est donnée par l’expression
suivante :
𝜀 𝜀 𝜀
1 1
𝑈(𝜀) = ∫ 𝜎𝑖𝑗 𝑑𝜀𝑖𝑗 = ∫ 𝜎𝑖 𝑑𝜀𝑖 = ∫ 𝐶𝑖𝑗 𝜀𝑗 𝑑𝜀𝑖 = 𝐶𝑖𝑗 𝜀𝑗 𝜀𝑖 = 𝜀 𝑇 𝐶𝜀
0 0 0 2 2
En résumé : Le comportement global du corps solide déformable 𝜴 sous l’effet des sollicitations
extérieures imposées peut être déterminé en résolvant le problème aux limites suivant :
Dans cette approche, les conditions de compatibilité sont satisfaites à priori de manière exacte
« conditions essentielles ». Les conditions d’équilibre sont obtenues à posteriori comme
équations de variation d’Euler-Lagrange « conditions naturelles.»
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
Théorème : Si (𝑢, 𝜎) est solution du problème aux limites (PL), 𝑢 est solution du
problème variationnel suivant :
3.3 Formulation générale de la Méthode des éléments finis (MEF) : aspect général
La résolution d’un problème de mécanique des solides déformables passe par différentes
étapes (voir ci-dessus). Après avoir identifié le type de la structure à étudier, on doit réaliser
l’opération de maillage (meshing) qui consiste à subdiviser cette structure en un nombre fini
𝑛𝑒 d’éléments finis. Une définition primitive du concept d’élément fini pourra être : un élément
fini est une subdivision ou une sous structure, caractérisé par ses nœuds et ses degrés de liberté
par nœud. Soit 𝛺 l’espace occupé par la structure déformable (volume, surface ou ligne ; ça
dépend de la structure) et 𝛺𝑒 celui de l’élément fini numéro 𝑒, lors du maillage, on doit
respecter la condition : 𝛺 =∪ 𝛺𝑒 de telle façon, qu’on ne doit pas avoir ni recouvrement ni
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
𝑒 𝑛
ouverture entre les éléments. Cette condition nous garantit l’égalité 𝛺 = ∑𝑒=1 𝛺𝑒 . On pourra
réaliser des intégrales globalement correctes.
=======================================
Rappelons l’expression de la fonctionnelle d’énergie potentielle :
𝑛𝑒 𝑛𝑒 𝑛𝑒
où encore, en posant : 𝛷𝑒 (𝑢) = ∫𝛺 𝑈(𝜀(𝑢)) 𝑑𝛺 − ∫𝛺 𝑓̄. 𝑢𝑑𝛺 − ∫𝑆𝑒 𝑡̄. 𝑢𝑑𝑆 , on aura :
𝑒 𝑒 𝜎
𝑒 𝑛
𝛷(𝑢) = ∑𝑒=1 𝛷𝑒 : cette opération de sommation est appelée assemblage.
Une étape fondamentale de la méthode des éléments finis (par l’approche cinématique)
consiste à choisir une approximation du champ de déplacement au sein de l’élément fini. De
toute façon, quelque soit l’approximation adoptée, le champ de déplacement est interpolé au
moyen des fonctions polynomiales, appelées fonctions de forme (shape functions), et des
degrés de liberté élémentaires comme suit (cas d’un solide 3D) :
où 𝑛𝑑 est le nombre de nœuds formant l’élément fini. Sous forme matricielle, on écrit
formellement : {𝑢(𝑥, 𝑦, 𝑧)} = [𝑁(𝑥, 𝑦, 𝑧)]{𝑞 𝑒 }
Soit {𝜀} le vecteur des composantes des déformations (en un point donné). Les relations de
compatibilité expriment les déformations en fonction du champ déplacement permettant
d’établir l’expression des déformations au sein d’un élément fini à partir de l’interpolation du
champ de déplacement :
{𝜀(𝑥, 𝑦, 𝑧)} = [𝐵(𝑥, 𝑦, 𝑧)]{𝑞 𝑒 }
où [𝐵] est une matrice contenant les dérivées des fonctions de forme, appelée matrice
déformation-déplacement. Soit {𝜎} le vecteur des composantes des contraintes (en un point
donné). En se basant sur les relations de comportement élastique, les contraintes s’expriment
au sein d’un élément fini par :
{𝜎(𝑥, 𝑦, 𝑧)} = [𝐶][𝐵(𝑥, 𝑦, 𝑧)]{𝑞 𝑒 }
Rappelons que le principe de minimum de l’énergie potentielle est basé sur l’expression de la
fonctionnelle d’énergie potentielle totale :
1
où 𝑈(𝜀) = 2 {𝜀}𝑇 [𝐶]{𝜀} est la densité d’énergie de déformation élastique (grandeur locale).
1. le champ de déplacement est interpolé, au sein d’un élément fini par : {𝑢} = [𝑁]{𝑞 𝑒 }
2. le champ de déformation, déduit de l’interpolation du champ déplacement est :
{𝜀} = [𝐵]{𝑞 𝑒 }
1 𝑇 1
∫ 𝑈(𝜀(𝑢)) 𝑑𝛺 = ∫ {𝜀} [𝐶]{𝜀}𝑑𝛺 = {𝑞 𝑒 }𝑇 (∫ [𝐵]𝑇 [𝐶][𝐵]𝑑𝛺 ) {𝑞 𝑒 }
𝛺𝑒 𝛺𝑒 2 2 𝛺𝑒
qui est une matrice carrée, d’ordre (nombre degrés de liberté x nombre degrés de liberté)
appelée matrice de rigidité de l’élément fini. Cette matrice est fonction des caractéristiques du
matériau constitutif de l’élément fini et de ses dimensions. Elle caractérise l’élément fini au
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niveau relation degrés de liberté – forces nodales. L’énergie de déformation prend alors la
forme discrétisée suivante :
1
∫ 𝑈(𝜀(𝑢)) 𝑑𝛺 = {𝑞 𝑒 }𝑇 [𝐾 𝑒 ]{𝑞 𝑒 }
𝛺𝑒 2
∫𝛺𝑒 𝑓̄. 𝑢𝑑𝛺 + ∫𝑆𝑒 𝑡̄. 𝑢𝑑𝑆 = {𝑞 𝑒 }𝑇 ∫𝛺𝑒[𝑁]𝑇 {𝑓̄}𝑑𝛺 + {𝑞 𝑒 }𝑇 ∫𝑆𝑒 [𝑁]{𝑡̄}𝑑𝑆
𝜎 𝜎
on pose :
{𝑄 𝑒 } = ∫ [𝑁]𝑇 {𝑓̄}𝑑𝛺 + ∫ [𝑁 𝑠 ]𝑇 {𝑡̄}𝑑𝑆
𝛺𝑒 𝑆𝜎𝑒
où [𝑁 𝑠 ] sont les fonctions de forme le long de la frontière 𝑆𝜎𝑒 où les forces extérieures sont
imposées.
L’énergie potentielle totale élémentaire (d’un élément fini) s’écrit en termes des déplacements
nodaux relatifs à cet élément (degrés de liberté) :
1
𝛷𝑒 (𝑞) = 2 {𝑞 𝑒 }𝑇 [𝐾 𝑒 ]{𝑞 𝑒 } − {𝑞 𝑒 }𝑇 {𝑄 𝑒 }
L’assemblage : Dans l’analyse par éléments finis, l’assemblage est l’étape de constitution des
équations globales entre les degrés de liberté de la structure et les actions extérieures. Les
grandeurs élémentaires (relatives à l’élément fini) telles que la matrice de rigidité et le vecteur
force nodales sont préalablement calculées. En admettant que les éléments finis satisfassent la
continuité inter-éléments, la fonctionnelle d’énergie potentielle totale de la structure sera
obtenue par sommation des énergies potentielles élémentaires :
1
𝛷 = ∑ 𝛷𝑒 = ∑ (2 {𝑞 𝑒 }𝑇 [𝐾 𝑒 ]{𝑞𝑒 } − {𝑞 𝑒 }𝑇 {𝑄 𝑒 })
soit
{𝑞}𝑇 = [𝑞1 , 𝑞2 , . . . . . . . , . . . . . 𝑞𝑖 , . . . . . . , 𝑞𝑛 ]
avec 𝑞𝑖 : sous vecteur des déplacements au nœud n°i.
{𝑞 𝑒 } = [𝐿𝑜𝑐 𝑒 ]{𝑞}
Fonctionnelle d’énergie potentielle globale discrétisée : elle est obtenue par assemblage
(sommation des énergies des éléments finis).
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Modélisation et simulation multiphysique : Méthode des éléments finis Appliquée aux solides déformables
1
𝛷(𝑞) = ∑𝑒 𝛷𝑒 = ∑𝑒 (2 {𝑞}𝑇 [𝐿𝑜𝑐 𝑒 ]𝑇 [𝐾 𝑒 ][𝐿𝑜𝑐 𝑒 ]{𝑞} − {𝑞}𝑇 [𝐿𝑜𝑐 𝑒 ]𝑇 {𝑄 𝑒 })
On pose :
D’où, l’expression finale de l’énergie potentielle totale en fonction des degrés de liberté de la
structure :
1
𝛷(𝑞) = ∑ {𝑞}𝑇 [𝐾]{𝑞} − {𝑞}𝑇 {𝑄}
2
𝑒
Les conditions aux limites et les forces de réaction : La résolution du système linéaire, obtenu
par assemblage de la matrice de rigidité et du vecteur force global, exige l’introduction des
conditions aux limites (déplacements imposés). D’autre part, la connaissance des réactions est
toujours demandée lors de l’analyse de la structure. L’introduction des conditions aux limites
et la question d’obtention les réactions (aux appuis) sont traitées au moyen de la procédure de
partition matricielle suivante.
𝑄𝑟
𝐾 𝐾𝑟𝑑 𝑞𝑟
• Partition du système linéaire précédent : [ 𝑟𝑟 ] { } = {. . . .}
𝐾𝑑𝑟 𝐾𝑑𝑑 .𝑞. 𝑑. .
𝑄𝑑
Les deux nouveaux systèmes linéaires qui découlent de la partition matricielle précédente
sont :
[𝐾𝑟𝑟 ]{𝑞𝑟 } + [𝐾𝑟𝑑 ]{𝑞𝑑 } = {𝑄𝑟 } (1)
[𝐾𝑑𝑟 ]{𝑞𝑟 } + [𝐾𝑑𝑑 ]{𝑞𝑑 } = {𝑄𝑑 } (2)
D’où,
a. Le système d’équations linéaires (2) permet d’accéder aux valeurs des degrés de liberté
inconnus {𝒒𝒅 } : [𝐾𝑑𝑑 ]{𝑞𝑑 } = {𝑄𝑑 } − [𝐾𝑑𝑟 ]{𝑞𝑟 }
b. Les forces de réaction seront calculées par le système (1) : {𝑄𝑟 } = [𝐾𝑟𝑟 ]{𝑞𝑟 } + [𝐾𝑟𝑑 ]{𝑞𝑑 }
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