Strategie Zlecaf - Congo - Derniere Version

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Septembre 2020

TABLE DES MATIERES


ACRONYMES
AVANT-PROPOS
RESUME 1
INTRODUCTION 3
1. La ZLECAf un marché unique pour le développement du commerce intra-africain 3
2. Le Plan National de Développement et la ratification de la ZLECAf par le Congo 4
3. Les risques liés à la mise en œuvre de la ZLECAf et les opportunités 5

Chapitre 1- Etat des lieux 7


1. Réformes macroéconomiques et climat des affaires 7
1.1. L’analyse du contexte macro-économique et du climat des affaires 7
1.1.1. Le cadre macro-économique 7
1.1.2. L’importance de la dette 8
1.1.3. Le climat des affaires 9
1.1.4. L’OHADA 10
1.1.5. L’importance du portefeuille public 11
1.2. Les flux commerciaux 13
1.2.1. Les exportations de marchandises 14
1.2.2. Les importations de marchandises 16
1.2.3. Les exportations et importations de services 17
1.3. Les Investissements Directs Etrangers 17
1.4. Le secteur privé au Congo 19
1.4.1. La structuration du secteur privé 19
1.4.2. Les difficultés rencontrées par le secteur privé 19
1.5. Le système bancaire 20
1.6. Le Dialogue Public-Privé 21
1.6.1. Les institutions représentatives du secteur privé 21
1.6.2. Les structures de Dialogue Public-Privé 22
1.7. Etat des lieux du dispositif règlementaire et institutionnel 23
1.7.1 L’analyse des cadres réglementaires et institutionnels existants et leur degré de
23
cohérence avec la ZLECAf
1.7.2. Le Congo, pays membre de l’Organisation Mondiale du Commerce 23
1.7.3. Les accords bilatéraux de la République du Congo 26
1.7.4. Le Congo, Etat membre de la CEMAC et de la CEEAC 27
1.7.4.1. La CEMAC 27
1.7.4.2. La CEEAC 29
1.7.4.3. Les problématiques régionales 30

2. Diagnostic des besoins pour une mise en œuvre effective de l’Accord sur la ZLECAf 31
2.1. L’introduction générale de l’Accord sur la ZLECAf 31
2.2. Les questions tarifaires/ règles d’origine 33
2.2.1. Les concessions tarifaires proposées par la CEMAC / le Congo 33
2.2.2. Les règles d’origine 34
2.2.3. La Facilitation du commerce 35
2.2.4. Les Barrières Non Tarifaires : Obstacles Techniques au Commerce et mesures
37
sanitaires et phytosanitaires
2.2.4.1 Les barrières non-tarifaires 38
2.2.4.2 Les sujets Qualité et SPS 38
2.3. Les services 43
2.4. Des règlementations globalement favorables aux investisseurs étrangers 46
2.5. Les Zones Economiques Spéciales 47
2.6. La concurrence 50
2.7. La propriété intellectuelle 52
2.8. La défense commerciale 54

3. Analyse du potentiel productif 54


3.1. Le pétrole 57
3.2. Les mines 58
3.3. Les industries 63
3.4. Le bois 65
3.5. L’agriculture 70
3.5.1. Le maraichage 73
3.5.2. Les cultures vivrières 74
3.5.3. Les fruits 76
3.5.4. L’huile de palme 76
3.5.5. Le café 77
3.5.6. Le cacao 77
3.5.7. La canne à sucre 78
3.6. L’élevage 79
3.7. La pêche 80
3.8. Les opportunités pour les produits agricoles, les produits de l’élevage et de la pêche 82
3.9. Le tourisme 84

4. Infrastructures pour les échanges commerciaux 88


4.1. Les transports 88
4.1.1. Le transport maritime 89
4.1.2. Le transport routier 92
4.1.3. Le transport ferroviaire 94
4.1.4. Le transport fluvial 95
4.1.5. Le transport aérien 98
4.2. L’énergie 99
4.3. Les télécommunications et le numérique 101

5. Enjeux sociaux et environnementaux 105


5.1. L’inclusion au Congo 105
5.2. Les personnes vulnérables au Congo 106
5.3. La Politique Nationale d’Action Sociale et les mesures sociales d’accompagnement de
108
la ZLECAf
5.3.1. L’éducation 109
5.3.2. Le genre 112
5.3.3. L’emploi des jeunes 114
5.4. Les questions environnementales et le changement climatique 115
Chapitre 2- Stratégie nationale : objectifs et opérationnalisation 119
1. Les objectifs de la stratégie 119
2. Le plan d’action de la stratégie 121
3. Le chronogramme de réalisation 152

Chapitre 3- Communication et suivi-évaluation 157


1. La communication 157
2. Les organes et les mécanismes de suivi-évaluation 158
3. Le cadre de suivi-évaluation 159

Chapitre 4- Budget et financement 177


1. Les prévisions budgétaires 177
2. Le financement de la stratégie 178
2.1. La mobilisation du budget de l'Etat 178
2.2. La mobilisation des ressources externes 178

Conclusion 182
Bibliographie 184
Annexe : Décret n°2019-160 du 26 juin 2019 portant création de la commission nationale de suivi et
évaluation de la stratégie nationale
ACRONYMES
ACFAP Agence Congolaise de la Faune et des Aires Protégées
ACONOQ Agence Congolaise de Normalisation et de la Qualité
ACPCE Agence Congolaise Pour la Création d’Entreprises
ACPE Agence Congolaise Pour l’Emploi
ADPIC Accord sur les Aspects de la Propriété Intellectuelle touchant au Commerce
ADPME Agence de Développement des Petites et Moyennes Entreprises
AFE Accord sur la Facilitation des Echanges
AGOA African Growth Opportunity Act
AGCS Accord Général sur le Commerce des Services
ANA Agence Nationale de l’Artisanat
ANAC Agence Nationale de l’Aviation Civile
ANER Agence Nationale d’Electrification Rurale
ANIF Agence Nationale d’Investigation Financière
ANPI Antenne Nationale de la Propriété Intellectuelle
APE Accord de Partenariat Economique
API Agence de Promotion des Investissements
ARIPO Agence Régionale Africaine de Propriété Intellectuelle
ARMP Autorité de Régulation des Marchés Publics
ARPCE Agence de Régulation des Postes et Communications Electroniques
ARSEL Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité
ARSO African Regional Organisation for Standardisation
AUF Agence Universitaire de la Francophonie
BAD Banque Africaine de Développement
BEAC Banque des Etats d’Afrique Centrale
BEI Banque Européenne d’Investissement
BIAT Boosting Intra-African Trade
BNT Barrières Non Tarifaires
BRGM Bureau de Recherches Géologiques et Minières
BTP Bâtiments Travaux Publics
BTS Brevet de Technicien Supérieur
CAB Central Africa Backbone
CAE Communauté d’Afrique de l’Est
CAFAC Commission Africaine de l’Aviation Civile
CAFI Central African Forest Initiative
CARPE Central African Regional Program on the Environment
CCC Conseil Communautaire de la Concurrence
CCC Conseil Congolais des Chargeurs
CCF Contrat de Concession Forestière
CCI Contribution Communautaire d’Intégration
CCI Chambre de Commerce Internationale
CEA Commission Economique pour l’Afrique
CEBEVIRHA Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques
CEC Centrale Electrique du Congo
CEEAC Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale
CEFA Centre d’Education, de Formation et d’Apprentissage
CEMAC Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale
CER Communauté Economique Régionale
CFCO Chemin de Fer Congo-Océan
CFE Centre de Formalités des Entreprises
CFE Comité de Facilitation des Echanges
CGA Centre de Gestion Agréé
CGRM Centre de Recherches Géologiques et Minières
CIB Congolaise Industrielle du Bois
CICOS Commission Internationale du Congo-Oubangui-Sangha
CIMA Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance
CIPV Convention Internationale pour la Protection des Végétaux
CKR Convention de Kyoto Révisée
CNF Campus Numérique Francophone
CNLCCF Commission Nationale de Lutte contre la Corruption, la Concussion et la Fraude
CNUCED Conférence des Nations Unies pour le Développement Economique
COBAC Commission Bancaire de l’Afrique Centrale
COGEPACO Confédération Générale du Patronat Congolais
COMESA Common Market for Eastern and Southern Africa
COMIFAC Commission des Forêts d’Afrique Centrale
COP Conférence des Parties
COREP Commission Régionale des Pêches du Golfe de Guinée
CPAC Commission Pesticide Afrique Centrale
CPP Contrat de Partage et de Production
CRBC China Road and Bridge Corporation
CRCCI China Railways Construction Corporation International
CRIPT Centre de Recherche et d’Initiation des Produits de Technologie
CRVZ Centre de Recherche Vétérinaire et Zootechnique
DBOT Design, Build, Operate and Transfer
DG Direction Générale
DGCMP Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics
DGGT Direction Générale des Grands Travaux
DGM Direction Générale des Mines
DPI Droits de Propriété Intellectuelle
DPP Dialogue Public-Privé
EAC East African Community
EEC Energie Electrique du Congo
EHT-CEMAC Ecole Hôtelière et de Tourisme de la CEMAC
ENAM Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature
ENSAF Ecole Nationale d’Agronomie et de Foresterie
ENSP Ecole Nationale Supérieure Polytechnique
ENVR-GT Ecole Nationale à Vocation Régionale -Génie et Travaux
EPIC Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial
ERSUMA Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature
ESGAE Ecole Supérieure de Gestion et d’Administration des Entreprises
EUR Euro
FAD Fonds Africain de Développement
FAI Fournisseurs d’Accès à Internet
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine
FDSEL Fonds de Développement du Secteur de l’Electricité
FEDMINES Fédération des Mines Solides au Congo
FIGA Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnement
FIPAC Forum International sur les Peuples Autochtones d’Afrique Centrale
FLEGT Forest Law Enforcement, Governance and Trade
FMI Fonds Monétaire International
FONEA Fonds National d’Appui à l’Employabilité et à l’Emploi
FSC Forest Stewardship Council
GENC Grande Ecole du Numérique au Congo
GIAC Groupement Interprofessionnel des Artisans du Congo
GIE Groupement d’Intérêt Economique
GPL Gaz de Pétrole Liquéfié
GUD Guichet Unique de Dédouanement
GUOT Guichet Unique pour les Opérations Transfrontalieres
HACCP Hazard Analysis and Critical Control Point
HCDPP Haut-Commissariat du Dialogue Public-Privé
HELP Habitat Ecologique et Liberté des Primates
ICMM International Council on Mining and Metal
IDA Association Internationale de Développement (Banque Mondiale)
IDE Investissements Directs Etrangers
IDH Indice de Développement Humain
IFAC Fédération Internationale des Experts Comptables
INRA Institut National de Recherche Agricole
IPHD International Partnership for Human Development
ITC International Trade Centre
ITIE Initiative pour la Transparence des Industries Extractives
JICA Japan International Cooperation Agency
LCR La Congolaise des Routes
LMR Limites Maximales de Résidus
MAEP Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MASAH Ministère des Affaires Sociales et de l’Action Humanitaire
MECA Mutuelle d’Epargne et de Crédit
MEER Ministère de l’Equipement et de l’Entretien Routier
MEFDD Ministère de l’Economie forestière, et de développement durable
MEK Maison des Eleveurs de Kouilou
MESA Mutuelle d’Entraide et Sociale des Artisans
MPME Micro, Petites et Moyennes Entreprises
MTACMM Ministère des Transports, de l’aviation civile et de la marine marchande
MUCODEC Mutuelles Congolaises d’Epargne et de Crédit
MUTAA Marché Unique du Transport Aérien Africain
MW Mega Watt
NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
NPF Clause de la Nation la Plus Favorisée
OAPI Organisation Africaine de Propriété Intellectuelle
OCDE Organisation pour la Coopération et le Développement Economique
ODD Objectifs de Développement Durable
ODI Overseas Development Institute
OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
OIE Organisation Mondiale de la Santé Animale
OMC Organisation Mondiale du Commerce
OMD Organisation Mondiale des Douanes
OMPI Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONEC-C Ordre National des Experts Comptables – Congo
ONEMO Office National de l’Emploi et de la Main d’œuvre
ONG Organisation Non Gouvernementale
OSC Organe de Surveillance de la Concurrence
OTC Obstacles Techniques au Commerce
PABPS Port Autonome de Brazzaville et Ports Secondaires
PACIGOF Programme d’Appui au Climat des Investissements et à la Gouvernance Forestière
PADEC Programme d’Appui au Développement des Entreprises et à la Compétitivité
PAFN Plan d’Action Forestier National
PDAC Programme d’appui au Développement de l’Agriculture Commerciale
PAPN Port Autonome de Pointe-Noire
PAREF Programme d’Appui aux Réformes Economiques et Financières
PAVAP Projet d’Action pour la Valorisation des Aires Protégées
PDCT-AC Plan Directeur Consensuel des Transports en Afrique Centrale
PEAC Pool Energétique de l’Afrique Centrale
PER Programme Economique Régional
PFBC Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo
PIB Produit Intérieur Brut
PIDA Programme de Développement des Infrastructures en Afrique
PIP Programme d’Investissements Prioritaires
PMA Pays les Moins Avancés
PME Petites et Moyennes Entreprises
PNAE Plan National d’Action pour l’Environnement
PNAS Politique Nationale d’Action Sociale
PND Plan National de Développement
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PFNC Produits Forestiers Non Ligneux
PPP Partenariat Public-Privé
PRCCE Programme de Renforcement des Capacités Commerciales et Entrepreneuriales
PTF Partenaires Techniques et Financiers
RAMU Régime d’Assurance Maladie Universelle
RCA République Centrafricaine
RDC République Démocratique du Congo
REPALEAC Réseau des Populations Autochtones et Locales pour la gestion des Ecosystèmes d’Afrique Centrale
RGA Recensement Général de l’Agriculture
RN Route Nationale
RNPC Régie Nationale des Palmeraies du Congo
SADC Southern Africa Development Community
SARIS Société Agricole de Raffinage Industriel du Sucre
SCEVN Service Commun d’Entretien des Voies Fluviales
SFI Société Financière Internationale
SIR Système Informatisé de Réservation
SNDE Société Nationale de Distribution de l’Eau
SNE Société Nationale d’Electricité
SNPC Société Nationale des Pétroles du Congo
SOCOTRAF Société Congolaise des Transports Fluviaux
SPG Système de Préférences Généralisées
SPS Mesures Sanitaires et Phytosanitaires
TBC Terminaux des Bassins du Congo
TCI Taxe Communautaire d’Intégration
TEC Tarif Extérieur Commun
TIC Technologies de l’Information et des Communications
TIR Transports Internationaux Routiers
TPE Très Petites Entreprises
TPG Tarif Préférentiel Généralisé
TRALAC Trade Law Centre
TRAPCA Trade Policy Training Centre
TU Taxe Unique
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
UA Union Africaine
UCPME Union Congolaise des Petites et Moyennes Entreprises
UDEAC Union Douanière des Etats d’Afrique Centrale
UE Union Européenne
UNECA Commission Economique pour l’Afrique (Nations Unies)
UNICONGO Union Patronale et Interprofessionnelle du Congo
UMNG Université Marien Ngouabi
UNOC Union Nationale des Opérateurs économiques du Congo
USD United States Dollar
USLAB Unités de Surveillance et de Lutte Anti-Braconnage
WACS West Africa Cable System
WCS Wildlife Conservation Society
ZES Zone Economique Spéciale
ZLE Zone de Libre-Echange
ZLECAf Zone de Libre-Echange Continentale Africaine
AVANT-PROPOS
Les chefs d'État et de Gouvernement de l’Union Africaine ont signé, le 21 mars 2018 à Kigali, l'Accord portant
création de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), projet phare de l'Agenda 2063 de
l'Union Africaine (UA), dans un contexte mondial marqué par la crise du système commercial multilatéral.
La ZLECAf a pour buts de :
• créer un marché unique d’environ 1,2 milliard de personnes et un PIB estimé à 2500 milliards de
dollars pour les marchandises et les services ;
• faciliter les investissements, la circulation des biens, des services et des capitaux.
Fondamentalement, elle cherche à apporter une impulsion et un dynamisme nouveau à l'intégration
économique en Afrique.
L’UA avait fixé la date du 1er juillet 2020 pour son lancement effectif. En raison de la pandémie du
coronavirus (COVID-19), cette échéance a été repoussée au 1er janvier 2021.
La mise en œuvre de cet Accord doit procurer de nombreux avantages aux pays signataires. Cependant, ces
avantages ne seront ni automatiques, ni homogènes pour les économies de ces pays car, si la libéralisation
des échanges est porteuse d'opportunités liées à l'accès à un large marché, elle comporte également de
sérieux risques, notamment en raison d’un accroissement significatif de la concurrence.
Par conséquent, l'exploitation des opportunités, la maximisation des gains qui leur sont associés et la
minimisation des risques inhérents au démantèlement des barrières commerciales passent par l'adoption et
la mise en œuvre d'une stratégie s'appuyant sur une évaluation approfondie des opportunités et des risques.
Sur autorisation du Parlement congolais, cet Accord a été ratifié le 27 décembre 2018 et la loi autorisant
cette ratification a été promulguée le 7 février 2019, exprimant ainsi la volonté du Congo, sous l’impulsion du
Président de la République, Son Excellence Dénis SASSOU NGUESSO, d’œuvrer pour :

• l’intégration africaine ;
• une croissance forte et inclusive ;
• des secteurs économiques créateurs d’emplois ;
• des incitations à l’entreprenariat
• la compétitivité des entreprises congolaises ;
• le développement des infrastructures commerciales ;
• une production à grande échelle ;
• l’accès aux marchés du continent ;
• une économie diversifiée ;
• un développement durable ;
• etc.
En ces temps d’incertitude (persistance des prix relativement bas du pétrole et survenance de la pandémie
de la COVID 19), il est urgent d’engager, des réformes économiques et sociales en profondeur, de diversifier
l’économie afin de la rendre moins dépendante du pétrole et de permettre un développement inclusif et
durable du pays. C’est une des opportunités que la ZLECAf peut fournir à la République du Congo. Pour tirer
pleinement parti des possibilités offertes par cet Accord, le Congo a entrepris d’élaborer sa stratégie de mise
en œuvre de la ZLECAf dont les principaux éléments caractéristiques portent sur :
• l’analyse du cadre macro-économique et du climat des affaires;
• l’analyse du potentiel productif national et les flux commerciaux des biens et des services en prenant
en compte l'intégration aux chaînes de valeurs;
• l’analyse des cadres réglementaire et institutionnel se rapportant au commerce extérieur et leur
degré de cohérence avec les dispositions de la ZLECAf ;
• l’analyse et l’évaluation des risques inhérents à l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires
au commerce des marchandises et à la libéralisation du commerce des services ;
• l’identification des opportunités de diversification de l’économie congolaise liées à l’ouverture des
marchés africains dans le cadre de la ZLECAf et des secteurs prioritaires;
• l’analyse des contraintes et des principaux obstacles au développement des échanges
commerciaux ;
• l’analyse des implications de la ZLECAf sur l'autonomisation des femmes, l'emploi des jeunes, le
changement climatique, l'environnement, l'inclusion ;
• la définition du cadre stratégique, des objectifs spécifiques et des actions requises pour renforcer les
capacités productives et la compétitivité ;
• la détermination des indicateurs de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre de la stratégie
nationale ;
• la définition de la stratégie de communication relative à la mise en œuvre de la stratégie nationale.
Ainsi, la stratégie définie par le Congo a pour objectif général d’accroître de manière significative le volume
des échanges de biens et services de la République du Congo vers l’Afrique ainsi que le montant des
investissements au Congo, à travers le renforcement de la production et de la compétitivité nationale,
grâce à une économie diversifiée, inclusive et durable.

Le coût de la stratégie nationale du Congo est estimé sur la période 2021-2030 à 2.162,35 milliards de FCFA,
correspondant à environ 3,296 milliards EUR (soit en moyenne annuelle 216,23 milliards FCFA, c’est à dire
329,6 millions EUR).
La mise en œuvre de l’Accord portant création de la ZLECAf est un engagement supranational qui sera au
cœur de l’action gouvernementale de 2021 à 2030 car, l’atteinte des résultats attendus nécessitera pour ces
dix (10) prochaines années, une mobilisation forte des pouvoirs publics, du secteur privé, de la société civile
congolaise, mais aussi des Partenaires Techniques et Financiers.
Pour la réussite de cette stratégie nationale ZLECAf, il est donc impérieux que tous les acteurs, à quelque
niveau que ce soit, s’impliquent pleinement et de façon proactive.
Je tiens à adresser mes sincères remerciements à l’endroit de la Délégation de l’Union Européenne à
Brazzaville et à Madame Élodie RITZENTHALER, pour l’assistance efficiente apportée tout au long de la
rédaction de cette Stratégie.
Mes vifs remerciements au président, au vice-président et aux membres du comité ad hoc, pour leur
expertise remarquable.

Alphonse Claude N’SILOU

Ministre d’État,
Ministre du Commerce,
des Approvisionnements et de la Consommation
RESUMÉ

La République du Congo a signé l’Accord portant création de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine
(ZLECAf) le 21 mars 2018 à Kigali au Rwanda. Cet Accord a été ratifié le 27 décembre 2018 et a été promulgué par
le Président de la République le 7 février 2019. L’adhésion du pays à la ZLECAf soutient la mise en œuvre du Plan
National de Développement 2018-2022 qui est une déclinaison du Projet de Société du Président de la République
« la Marche vers le développement ».

Si la ZLECAf a pour objet d’offrir de nouvelles opportunités aux pays africains grâce à une augmentation du
commerce et de l’investissement, à des échanges stimulés pour un grand marché continental de bientôt 1,2
milliard d’habitants et à une plus forte intégration des économies, elle présente également des risques générés par
une possible augmentation des importations, une concurrence accrue pour des secteurs peu concurrentiels ou
émergents et pourrait entraîner dans certains pays une augmentation des difficultés sociales voire de la pauvreté.

Le Congo dispose d’une économie très peu diversifiée et très dépendante du pétrole dont les prix sont
extrêmement fluctuants. Les secteurs industriels et agricoles sont limités et peu compétitifs et le pays fait face à un
endettement particulièrement lourd, ce qui freine la mise en œuvre de ses politiques et limite ses investissements
publics. Le climat des affaires reste problématique et le pays a été classé 180ème dans le Doing Business 2020 de la
Banque Mondiale.

Le Congo est très peu intégré au reste du continent africain et ses échanges commerciaux, même avec les pays
avec lesquels il partage une frontière ou avec ceux qui appartiennent à une même Communauté Économique
Régionale (CEMAC et CEEAC) sont résiduels. L’Afrique représente 2,1% des exportations du Congo et 6,6% de ses
importations. Des données croisées pays/ produits ne sont pas disponibles, mais il faut noter que globalement les
exportations congolaises sont constituées à 94,4% de pétrole, de 2,9% de bois (surtout grumes et sciages) et 0,09%
de produits agricoles et agroalimentaires. Les produits alimentaires représentent 24,8% de ses importations en
2018.
Les investissements sont globalement faibles et ont atteint 407 milliards FCFA en 2019. Le secteur privé reste assez
limité avec seulement 80 à 90 entreprises industrielles recensées, et le Dialogue Public-Privé est limité, ce qui est
un frein à la bonne définition comme à la mise en œuvre des politiques publiques.
En matière de politique commerciale, le Congo est membre de l’Organisation Mondiale du Commerce et
également de deux zones régionales en Afrique Centrale (CEMAC et CEEAC), qui sont encore peu intégrées mais
ont défini des instruments régionaux. En effet, il existe au sein de la CEMAC un Tarif Extérieur Commun, des règles
d’origine Afrique centrale et des textes communs déjà en vigueur, notamment en matière de qualité et de
concurrence, déjà en vigueur.

Aussi, dans le cadre de la ZLECAf, s’agit-il pour le Congo de participer à la définition des positions communes
régionales CEMAC/CEEAC dans les différents domaines couverts par l’Accord, que ce soit en matière de
concessions tarifaires, de règles d’origine, de défense commerciale, de négociations, de services, d’investissement,
de concurrence, de propriété intellectuelle etc.

Au-delà de la participation à ces négociations, il s’agira ensuite pour le Congo de relever les défis liés à la mise en
œuvre de l’Accord de la ZLECAf qui va nécessiter des adaptations juridiques, institutionnelles mais également des
réformes clés en matière de climat des affaires et de développement économique.
Afin de pouvoir relever les défis engendrés par la mise en œuvre de la ZLECAf, il s’agira également de mettre en
place des politiques sociales inclusives adaptées, d’encourager l’éducation, l’utilisation du numérique, de
développer les infrastructures et de prendre en compte les problématiques environnementales et de changement
climatique du pays pour permettre le développement durable et la préservation des richesses naturelles du Congo.

La Commission de l’Union Africaine a recommandé aux États signataires de l’Accord d’élaborer une stratégie
nationale en vue de sa mise en œuvre. La stratégie définie par le Congo a pour objectif général d’accroître de
manière significative le volume des échanges de biens et services de la République du Congo vers l’Afrique ainsi
que le montant des investissements au Congo, à travers le renforcement de la production et de la compétitivité
nationale, grâce à une économie diversifiée, inclusive et durable.

Cet objectif général s’articule autour de sept (7) objectifs spécifiques visant à :
Objectif spécifique 1 : Améliorer le cadre macro-économique et le climat des affaires pour permettre le développement
du secteur privé et des investissements afin de stimuler la croissance, la création de la richesse et
l’emploi au Congo ;
Objectif spécifique 2 : Mettre en place un dispositif réglementaire et institutionnel adapté pour la mise en œuvre de la
ZLECAf dans ses différents volets : douane, qualité, services, concurrence, investissement,
propriété intellectuelle ;
Objectif spécifique 3 : Développer une offre élargie de biens et services compétitifs pour permettre une transformation
des matières premières et des ressources naturelles du pays – bois, produits agricoles, mines,
industries- afin de répondre aux besoins du marché national, régional et continental ;

Objectif spécifique 4 : Développer les infrastructures commerciales - transport et logistique, énergie, télécommunications
et secteur numérique - pour attirer des investissements, réduire les coûts, augmenter la
production et les échanges commerciaux, et valoriser plus largement la situation géographique du
pays ;
Objectif spécifique 5 : Définir des politiques publiques pour une économie verte et plus solidaire, fondée sur la
redistribution, l’éducation et l’inclusion, afin de permettre une bonne adaptation aux enjeux liés à
la ZLECAf et au développement durable ;
Objectif spécifique 6 : Disposer d’un plan de communication et des outils de suivi-évaluation pour la mise en œuvre de la
stratégie nationale ;
Objectif spécifique 7 : Mettre en place des mécanismes de mobilisation des financements internes et externes.

L’atteinte de ces objectifs nécessitera pour les dix (10) prochaines années une mobilisation forte des pouvoirs
publics, du secteur privé mais aussi de la société civile congolaise.

Le coût global de la mise en œuvre de la stratégie du Congo, estimé à 2.154,18 milliards de FCFA (environ 3,295
milliards EUR) comprend :
• le financement des activités hors infrastructures commerciales pour un montant estimé à 207 milliards de
FCFA (315,56 millions EUR) sur 10 ans, soit en moyenne, 20,7 milliards FCFA (31,55 millions EUR) chaque
année entre 2021 et 2030 ;
• le financement des infrastructures commerciales, pour un montant estimé à 1.947,17 milliards FCFA (2,968
milliards EUR), soit en moyenne 194,7 milliards FCFA (296,8 millions EUR) chaque année entre 2021 et
2030.
Ce financement devrait pouvoir être assuré par le budget de l’Etat, les Partenaires Techniques et Financiers et le
secteur privé.

2
INTRODUCTION
L’Accord portant création de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) a été signé à Kigali au
Rwanda le 21 mars 2018, lors du 12ème Sommet Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de
Gouvernement de l’Union Africaine (UA). Puis, c’est à Niamey, en Juillet 2019 qu’a été lancée la première phase
opérationnelle de l’Accord adopté par l’ensemble des pays du continent africain (à l’exception de l’Erythrée).
L’Union Africaine avait fixé la date du 1er juillet 2020 pour son lancement effectif. Mais, en raison de la pandémie
du coronavirus (COVID-19), cette échéance a été repoussée au 1er janvier 2021.

Sur autorisation du Parlement congolais, cet Accord a été ratifié le 27 décembre 2018 et a été promulgué par le
Président de la République le 7 février 2019. Il soutient la mise en œuvre du Plan National de Développement.

1. La ZLECAf, un marché unique pour le développement du commerce intra-africain


La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine devrait permettre de réaliser la vision de l’Union Africaine et de
l’Agenda 2063 : « Une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses citoyens et représentant une force
dynamique sur la scène mondiale ».
Selon les estimations réalisées en 2019 par la Commission Économique pour l’Afrique, la mise en place de la ZLECAf
devrait favoriser une augmentation de plus de 60% des échanges intérieurs du continent (soit plus de 42 milliards
USD)1 en éliminant les droits de douane à l’importation, et le doubler si les obstacles non tarifaires sont également
réduits. Cette augmentation concernerait principalement les produits industriels manufacturés2.
La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine s’étendra sur un marché de 1,2 milliard de personnes,
représentant un Produit Intérieur Brut (PIB) de 2.500 milliards USD dans l’ensemble des 55 Etats membres de
l’Union Africaine. Du point de vue du nombre des pays participants, elle sera la plus grande zone de libre-échange
du monde depuis la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)3.
La ZLECAf éliminera progressivement les droits de douane sur le commerce intra-africain, ce qui permettra aux
entreprises africaines de négocier plus facilement sur le continent, de répondre aux demandes du marché africain
en pleine croissance et de profiter des avantages offerts par ce dernier.
Les objectifs de la ZLECAf sont :
(a) créer un marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes afin
d’approfondir l’intégration économique du continent africain et conformément à la vision énoncée dans l’Agenda
2063 ;
(b) créer un marché libéralisé pour les marchandises et services à travers des cycles successifs de négociations ;
(c) contribuer à la circulation des capitaux et des personnes physiques et faciliter les investissements en s’appuyant
sur les initiatives de développement dans les États parties et les Communautés Économiques Régionales ;
(d) poser les bases de la création d’une union douanière continentale à un stade ultérieur ;
(e) promouvoir et réaliser le développement socioéconomique inclusif et durable, l’égalité de genres et la
transformation structurelle des pays ;
(f) renforcer la compétitivité des économies des États parties aux niveaux continental et mondial ;
(g) promouvoir le développement industriel à travers la diversification et le développement des chaînes de valeur
régionales, le développement de l’agriculture et la sécurité alimentaire ;
(h) résoudre les défis de l’appartenance à une multitude d’organisations qui se chevauchent, et accélérer les
processus d’intégration régionale et continentale ;

1 L’état de l’intégration régionale en Afrique, UNECA, 2016.


2 Idem
3 Centre Africain pour les Politiques Commerciales, UNECA et Union Africaine : La Zone de Libre Echange Continentale, questions et
réponses, 2019
3
(i) réduire la dépendance à l’égard des exportations des produits et promouvoir la transformation sociale et
économique pour une croissance inclusive, une industrialisation et un développement durables, conformément à
l’Agenda 20634 de l’Union Africaine.

La ZLECAf couvre un champ plus large que celui d’une simple Zone de Libre-Échange (ZLE) impliquant uniquement
l’élimination des droits de douane et des quotas sur le commerce des marchandises. Elle couvre le commerce des
marchandises, les services, les investissements, les droits de propriété intellectuelle et la politique de la
concurrence, et elle vise la transformation structurelle des économies africaines, avec le développement
d’industries compétitives, et la promotion d’exportations diversifiées et non plus concentrées sur les produits de
base extractifs. L’ambition est de renforcer les bases du développement durable du continent africain et de
s’insérer dans les chaînes de valeur mondiales.

Les effets attendus de la ZLECAf sont divers :


(a) L’encouragement des investissements directs étrangers (IDE) et transfrontaliers que peut impliquer l’échelle
d’un marché régional élargi ;
(b) Le développement de la concurrence et l’accroissement des gains dynamiques des entreprises africaines, grâce
au marché africain intégré ; et la croissance de la productivité à long terme qui peut en résulter ;
(c) La réduction du coût de l’innovation avec un meilleur accès aux intrants et aux biens intermédiaires importés ;
(d) Le détournement possible des échanges commerciaux vers les pays africains aux dépens de pays tiers5 ;
(e) Le renforcement de la croissance économique et de la stabilité des pays moins développés d’Afrique grâce au
développement du commerce intra-africain, et au bénéfice des externalités générées par les pôles de croissance
régionaux ;
(f) L’amélioration de la croissance à long terme de l’Afrique grâce à la transformation structurelle, avec la
diversification des échanges et le passage au commerce des produits industrialisés ;
(g) Avec l’accord régional, l’instauration et l’approfondissement d’une plateforme de coopération et de dialogue,
notamment en matière de développement des infrastructures, de transfert de technologie, d’innovation,
d’investissement, de résolution des conflits, de paix et de sécurité.

Le Plan d’action de l’initiative de renforcement du commerce intra-africain (BIAT) est la principale mesure
d’accompagnement de la ZLECAf. Le BIAT vise à renforcer l’intégration des marchés africains et à accroître
sensiblement le volume des échanges qui se font actuellement entre pays africains, en le faisant passer du niveau
actuel avoisinant les 10 à 13 % pour atteindre 25 % ou plus, dans la prochaine décennie, ainsi que le Plan d’action
pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (AIDA) qui vise à mobiliser aussi bien des moyens financiers
que non financiers dans le but d’améliorer la performance industrielle du continent.

2. Le Plan National de Développement et la ratification de la ZLECAf par le Congo


Le Congo a adopté un Plan National de Développement (PND) 2018-2022 en août 2018. Le PND est une déclinaison
du Projet de Société du Président de la République « la Marche vers le développement ». Il définit les objectifs
prioritaires et les réformes que la République du Congo souhaite engager. Le Gouvernement congolais s’est doté, à
travers ce nouveau PND, d’un cadre intégrateur et fédérateur de ses engagements internationaux et régionaux. Il
s’agit notamment (a) des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations-Unies à l’horizon 2030, (b) de
l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, ainsi que (c) du Programme Économique Régional (PER) de la CEMAC pour
l’approfondissement de l’intégration.

4 Source : Accord portant création de La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine, Union Africaine
5 Joseph Emmanuel Mata : Les unions douanières africaines: quel bilan “Effet d’expansion et de contraction du commerce international
entre le Congo, le Cameroun et les Etats non membres de l’UDEAC” Ed. Presses Flamandes; HAZEBROUCK, 1995;

4
Trois axes ont été identifiés par le Plan National de Développement (2018-2022) :
• Le renforcement de la gouvernance sous toutes ses formes – administrative, économique, juridique,
sécuritaire et politique ;
• La réforme en profondeur du système éducatif, de la formation qualifiante et professionnelle afin de
construire les fondements d’un développement durable et inclusif ;
• La diversification de l’économie basée sur les secteurs porteurs de croissance notamment l’agriculture au
sens large (agriculture, élevage, pêche, pisciculture, agroforesterie), le tourisme et l’industrie.

3. Les risques liés à la mise en œuvre de la ZLECAf et les opportunités


Selon les études réalisées par la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique, les conditions de
réussite pour la mise en œuvre de la ZLECAf sont fortement tributaires de la volonté des Etats membres et de leurs
dirigeants de prendre des mesures pour mettre en œuvre l’Accord, ainsi que de leur capacité et de leur aptitude à
coordonner et à harmoniser les politiques commerciales aux niveaux national, régional, continental et mondial. En
outre, l’élimination de tous les obstacles au commerce, la bonne gouvernance et le développement des
infrastructures, y compris les technologies de l’information et de la communication, seront également des
conditions importantes de son succès.

Les économies plus diversifiées et les pôles commerciaux régionaux établis, déjà exposés à la concurrence
internationale, sont susceptibles d’être plus avantagés par l’approfondissement de l’intégration régionale que les
pays dans lesquels les ressources naturelles et l’agriculture jouent un rôle prépondérant6.

La faiblesse et les limites du tissu industriel congolais présentent le risque que le pays soit face à une concurrence
accrue de produits et services importés qui ne permette pas un développement ou une adaptation des industries
existantes : il existe alors des risques liés aux faillites et pertes d’emplois – en particulier dans les entreprises
publiques peu performantes-, induisant l’augmentation du chômage et de la pauvreté. Le Congo devra ainsi
améliorer ses capacités de production, attirer des investissements directs étrangers, et investir en particulier dans
l’éducation et la formation pour créer les compétences nécessaires à une plus grande sophistication de l’économie,
source de croissance d’inclusivité et d’emploi.

Face au risque d’une augmentation importante des flux d’importations, le Congo ne dispose pas d’outils de défense
commerciale et n’a pas la capacité à définir et à faire respecter des mesures de sauvegarde : donc sa capacité à
défendre ses industries est très limitée.

La ZLECAf pourra avoir des conséquences sociales néfastes et affecter des groupes sensibles et vulnérables ayant
plus de difficultés à se « requalifier » ou à rechercher de nouvelles opportunités7 : ce sera probablement le cas des
petits exploitants agricoles, des personnes engagées dans le secteur informel, des femmes, mais aussi des jeunes
qui ont du mal à trouver un emploi formel et décent.

Aussi, un certain nombre de pays craignent-ils une réduction de leurs ressources tarifaires et donc d’un impact
négatif sur le budget de l’Etat. Au Congo, les recettes douanières dans le budget de l’Etat devaient représenter 130
Mds FCFA, soit environ 5% du budget de l’État pour 2020. Sachant que les pays africains hors CEMAC/CEEAC
représentent seulement environ 5,4% des importations du Congo, avec une élimination de 90% des tarifs douaniers
sur 10 ou 15 ans, l’impact sur les recettes douanières devrait être faible (actuellement les droits de douanes relatifs
aux importations venant d’Afrique représentent environ 6,5 milliards FCFA soit 10 millions EUR).

Cependant la suppression des tarifs douaniers pourrait susciter une augmentation des importations et donc des
recettes budgétaires (hors douane grâce à la TVA etc.) : cela devrait également être favorisé par la mise en œuvre
des engagements pris par le Congo en matière de facilitation du commerce (dans le cadre entre autres de l’Accord

6 FMI : Perspectives économiques régionales : Afrique Subsaharienne ; Chapitre 3 : la Zone de Libre Echange Continentale changera
t’elle la donne en Afrique ?, Octobre 2019.
7 Union Africaine, CEA, BAD : état de l’intégration régionale en Afrique, ARIA VIII, 2017
5
de Facilitation des Échanges de l’Organisation Mondiale du Commerce et de ceux à venir au sein de la ZLECAf). Il est
à noter toutefois que l’assiette fiscale au Congo est limitée et la diversification des recettes fiscales reste ainsi un
enjeu de taille pour développer des investissements publics et mettre en œuvre des politiques publiques
appropriées.

Afin de tirer pleinement parti des possibilités offertes par cet Accord continental, la République du Congo s’engage
à élaborer une stratégie nationale pour la mise en œuvre de la ZLECAf qui identifie les principales possibilités
commerciales, les contraintes actuelles et les mesures requises.

La crise sanitaire due à la COVID-19 a eu des répercussions considérables sur l’économie du Congo. A titre
illustratif, les prévisions budgétaires tablaient pour l’année 2020 sur un cours du baril oscillant entre 55 et 60
dollars, or le cours du baril est passé à 25 dollars en fin mars 2020. La Commission Économique pour l’Afrique (CEA)
prédit désormais un repli important de 4,1% du PIB de l’Afrique Centrale8 par rapport aux projections d’avant
l’épidémie au sein de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC).

L’enquête menée par la direction générale de l’économie (DGE), montre que l’économie congolaise a été durement
touchée par le coronavirus. En effet, le chiffre d’affaires total, par rapport à son niveau d’avant la crise (janvier
2020), a chuté de 31,5% en février, de 44% en mars, de 63% en avril et 56,9% en mai.

Les résultats de cette enquête indiquent également que la Covid-19 a eu des conséquences néfastes sur l’emploi.
La part des travailleurs mis au chômage dans l’effectif total est passée de 2,4% à fin janvier à 16,5% à fin avril et à
18,5% à fin mai 2020.

Ces résultats prouvent à suffisance que la Covid-19 a causé un effondrement de l’activité économique au Congo.

Le Congo s’attend à un repli de 9% du Produit Intérieur Brut (PIB) pour l’année 2020 et devrait enregistrer un déficit
budgétaire de 779,7 milliards de FCFA (1,2 milliard EUR), soit 13% de son PIB9. La baisse drastique des prix du
pétrole devrait entraîner une diminution du PIB par habitant et un endettement insoutenable pourrait rendre
l’exécution des budgets impossible. Le paiement des traitements des fonctionnaires pourrait être affecté et les
services publics durement touchés.
C’est pourquoi, il est urgent d’engager, même en ces temps d’incertitudes, des réformes économiques et sociales
en profondeur, de diversifier l’économie afin de la rendre moins dépendante du pétrole, et de permettre un
développement inclusif et durable du pays. Et c’est une des opportunités que pourrait fournir la ZLECAf à la
République du Congo.

La stratégie du Congo pour la mise en œuvre de la ZLECAf a ainsi pour objet de fournir une approche cohérente et
stratégique des réformes à mener, afin de lui permettre de tirer plus largement les bénéfices de sa situation
géographique et d’asseoir sa position économique en Afrique.

8 Jeune Afrique : en Afrique Centrale, les producteurs de pétrole voient la vie en noir, 23 mars 2020 :
https://www.jeuneafrique.com/mag/913955/economie/en-afrique-centrale-les-producteurs-de-petrole-voient-la-vie-en-noir/
9 Jeune Afrique : Brazzaville prévoit une déficit budgétaire de plus d’un milliard d’euros en 2020, 23 avril 2020 :
https://www.jeuneafrique.com/933467/economie/brazzaville-prevoit-un-deficit-budgetaire-de-plus-dun-milliard-deuros-en-2020/
6
Chapitre 1 – Etat des lieux
1. Réformes macro-économiques et climat des affaires
1.1. L’Analyse du contexte macro-économique et du climat des affaires
1.1.1. Le cadre macro-économique

Données 201810 :
- PIB à prix courants, en milliards FCFA : 7.440,6
- PIB/ habitants en milliers de FCFA : 1.538,3
- PIB pétrolier à prix courants, en milliards FCFA : 2.962,1
- PIB hors pétrole à prix courants, en milliards FCFA : 4.478,5
- Indice de Développement Humain (IDH) 201811 – rang : 138ème sur 190 pays analysés.
La République du Congo est un pays de 5,54 millions d’habitants (2019) dont :
- 65% de la population vivent à Brazzaville (2,4 millions) et à Pointe-Noire (1,2 million) ;
- 68% de la population vivent en zone urbaine ;
- 41% de la population ont moins de 15 ans et 17% ont entre 16 et 24 ans.

Le Congo est fortement doté en ressources naturelles. Il est en grande partie couvert de forêts tropicales, il
bénéficie de fortes précipitations (moyenne annuelle nationale : 1.650 mm) relativement stables et de vastes terres
arables recouvrant environ un tiers de son territoire.

Le pays dispose d’un littoral qui s’étend sur environ 170 km le long de l’océan Atlantique, abritant un port en eau
profonde, et contrôle une zone marine s’étendant jusqu’à 200 miles nautiques dans l’océan. Il ouvre l’accès à la
mer à la République Centrafricaine (RCA) et facilite largement le transit vers la République Démocratique du Congo
(RDC). Cet accès à la mer lui confère un rôle géostratégique majeur en ce qui concerne l’entrée et la sortie des
marchandises. La croissance du PIB a été estimée à 2% en 2018, ce qui est très insuffisant pour réduire la pauvreté
qui touche 40% de la population au Congo.

La production nationale d’hydrocarbures et les exportations ont augmenté grâce à l’investissement réalisé sur le
champ pétrolier de Moho Nord (Total a mis en production le site off-shore en 2017) 12. Le secteur pétrolier compte
pour 39,8% du PIB, 94,4% des exportations et 80% des ressources budgétaires du pays en 2018, rendant le Congo
très dépendant des prix internationaux. La baisse des prix du pétrole a en effet des conséquences budgétaires
majeures sur l’économie du Congo qui connait une phase de fort ralentissement économique.

Cela a un impact important sur l’ensemble des politiques publiques comme sur les investissements publics, d’où la
nécessaire diversification de l’économie, l’amélioration du climat des affaires et de gouvernance.

10 Dernières données disponibles ; Ministère du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Institut National de la Statistique,
République du Congo, les comptes nationaux de 2018, décembre 2019
11 PNUD 2019
12 African Development Bank: African Economic Outlook 2019
7
PIB 201813 :
Secteurs PIB courant / milliards FCFA En % du PIB
Secteur primaire 520,2 7%
Agriculture 340 4,6%
Elevage et chasse 30,6 0,4%
Sylviculture et exploitation forestière 93,4 1,2%
Pêche et pisciculture 56,2 0,8%
Secteur secondaire 3.725,7 50%
Extraction des hydrocarbures 2.962,1 39,8%
Extraction de pierres, sables et argiles 51,5 0,7%
Autres activités extractives 2,3 0,03%
Travail de bois, fabrication articles bois ou vannerie 239 3,2%
Industries chimiques 204,4 2,7%
Fabrication produits minéraux non métalliques 5,3 0,07%
Autres industries manufacturières 100,8 1,5%
Production et distribution d’électricité et d’eau 62,1 0,8%
Construction 89,5 1,2%
Secteur tertiaire 2.728 43%
Commerce 718,8 9,6%
Hotels, bars et restaurants 287,8 3,9%
Transports et auxiliaires de transport 393,2 5,3%
Postes et télécommunications 21,3 0,3%
Banques et assurances 347,8 4,6%
Autres services marchands 536,4 7,2%
Activités d’administrations publiques 448,7 6,1%
Education 93,5 1,2%
Santé et action sociale 39,4 0,5%
Branche fictive consommatrice des SIFIM -159 -2,1%
Impôts et taxes sur les produits 466,7 6,4%
TOTAL PIB 7.440,6 100%
Source : Direction Générale du Trésor, Congo, 2018

1.1.2. L’importance de la dette


Le niveau élevé de la dette publique au Congo résulte en grande partie des déséquilibres budgétaires dus aux chocs
extérieurs (baisse des cours des matières premières)14. Ainsi la situation des finances publiques s’est nettement
détériorée. Le taux d’endettement a triplé entre 2011 et 2017, passant de 40% du PIB à 118%.
La Chine détenait en 2019 environ un tiers de la dette extérieure du Congo. Une restructuration de cette dette a
été nécessaire avant que le FMI accorde au Congo un appui budgétaire sur trois ans de 448,6 millions USD (environ
264,7 milliards FCFA). Cette dette reste insoutenable (78,5% en novembre 2019), rendant incontournable un
programme économique et financier avec le FMI, signé en juillet 2019 dans le cadre de la Facilité Élargie de Crédit.
Suite à cette signature, le Congo a négocié et obtenus les appuis budgétaires (sous forme de prêts) ci-après :
• 187 millions EUR (environ 122,7 milliards FCFA) de la Banque Africaine de Développement approuvé en
décembre 2019. Le décaissement est toujours attendu ;
• 135 millions EUR (88,5 milliards FCFA) pour la période 2019/2021 au titre d’un Accord Cadre signé avec la
France en novembre 2019. La première tranche de 45 M EUR (25,9 milliards FCFA) a été débloquée.

13 Ministère du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Institut National de la Statistique, République du Congo, les comptes
nationaux de 2018, décembre 2019
14 UNECA : rapport économique sur l’Afrique 2019
8
La Banque des États d’Afrique Centrale (BEAC) a mis en place une politique monétaire restrictive qui a conduit à un
gel total du financement monétaire direct et indirect de l’État et à une baisse du crédit qui a fini par impacter le
secteur privé.
Les réformes économiques et financières exigées par le FMI, destinées à viabiliser la dette publique et à
rééquilibrer les finances publiques, ont pesé sur l’investissement public. Les réformes préconisées par le FMI en
matière de gouvernance et de transparence devraient être concrétisées par la mise en place de la Haute Autorité
de Lutte contre la Corruption, l’informatisation des régies financières, la dématérialisation des procédures
douanières, et par un certain nombre de réformes structurelles dans les secteurs pétrolier et forestier15.
Le Programme d’Appui aux Réformes Économiques et Financières (PAREF) financé par le FMI devrait permettre au
Congo de financer ses dépenses sociales et de participer au remboursement de ses arriérés intérieurs et extérieurs.
Le PAREF doit aussi mettre l’accent sur l’efficacité de l’investissement public, la gouvernance des entreprises
publiques et la relance économique par l’amélioration du climat des affaires, l’accès facilité au financement et au
développement des Zones Économiques Spéciales (ZES), catalyseurs de la diversification économique.
Le nouveau cadre de partenariat, validé le 10 décembre 2019 par le conseil d’administration de la Banque
Mondiale, vise quant à lui à soutenir la mise en œuvre des objectifs de développement du Congo pour la période
2019-2024. Il s’articule autour de deux domaines : le renforcement de la gestion économique et la diversification
d’une part, le développement du capital humain et la résilience pour une croissance inclusive et durable d’autre
part. Il comprend également des projets en faveur de l’autonomisation des femmes et de l’économie numérique.

1.1.3. Le climat des affaires


Dans le rapport Doing Business 2020 publié par la Banque Mondiale, le Congo est classé 180ème sur les 190 pays
analysés16, ce qui reflète un climat des affaires particulièrement détérioré. Le gouvernement a toutefois mis en
place un Comité Interministériel pour l’Amélioration du Climat des Affaires (CIACA) depuis 2017. Celui-ci a élaboré,
début 2018, un premier plan d’action à court terme. Plusieurs projets de décrets pour faciliter la création
d’entreprises ainsi que des arrêtés institutionnalisant les organes du comité interministériel ont ainsi été élaborés.

Certaines initiatives sectorielles ont été prises, comme celle sur la participation à l’Initiative sur la Transparence des
Industries Extractives (ITIE), qui a publié son rapport sur le Congo fin 2019 (l’analyse porte sur la situation de
l’année 2017).

Critères Doing Business Rang sur 190 pays


Création d’entreprise 179
Délivrance des permis de construire 134
Accès à l’électricité 179
Enregistrement d’une propriété 174
Accès au crédit 132
Protection des investisseurs minoritaires 162
Paiement des taxes 185
Commerce transfrontalier 183
Respect des contrats 155
Résolution de l’insolvabilité 119
Source : Banque Mondiale, Doing Business 2020.

15 Direction générale du Trésor, Ministère de l’Economie et des Finances, Congo : divers indicateurs et analyses -
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/CG, 2019
16 Banque Mondiale, Doing Business 2020
9
Le renforcement de la gouvernance et la lutte contre la corruption sont entre autres, des conditions préalables à la
politique de «rupture» du gouvernement pour permettre la diversification de l’économie et la croissance inclusive
et durable17.

A l’échelle internationale, le Congo a signé en 2005 la Convention des Nations Unies contre la corruption et la
Convention de l’Union Africaine contre la corruption. Au niveau national, le Congo a promulgué un ensemble de
lois en matière de lutte contre la corruption, dont la loi n°5-2009 du 22 septembre 2009 sur la corruption, la
concussion, la fraude et les infractions assimilées ainsi que la loi n°03-2019 du 7 février 2019 portant création de la
Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALC).

Une Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF) a été créée en 2008. Cependant, le déficit de mise en
œuvre de la politique anti-corruption affecte tous les secteurs de l’économie.

Le climat des affaires au Congo n’est pas satisfaisant et les problématiques sont diverses, notamment :
• une forte sensibilité aux chocs externes (dépendance en particulier à l’égard du secteur pétrolier) ;
• un endettement très élevé qui freine les investissements publics ;
• une croissance non inclusive ;
• une absence de sécurité juridique ;
• le maintien de situations de rentes et de stratégies à court terme, au détriment d’une vision de
développement à long terme ;
• un secteur privé peu développé avec des effets limités d’entraînement sur l’emploi ;
• un tissu productif peu diversifié, en dehors des activités extractives, avec une prédominance de
l’agriculture, du commerce et des services notamment publics ;
• un marché national très faible (production et pouvoir d’achat) et un commerce entre pays voisins
CEMAC/CEEAC très limité et informel ;
• une intégration sous-régionale à optimiser (les volumes d’échanges sont faibles et largement informels) ;
• des problèmes de mauvaise gouvernance et de corruption ;
• la faiblesse des registres publics (état civil, registres de population, cadastres, impôts etc.) ;
• une offre d’énergie électrique insuffisante et à des coûts peu compétitifs ;
• un accès difficile aux financements malgré la libéralisation du secteur bancaire ; les difficultés d’accès au
crédit et l’absence de financements adaptés (taux d’intérêt et durée) et de garantie ne facilitent pas l’accès
des acteurs des filières au crédit pour réaliser des investissements rentables afin d’augmenter et de
valoriser leur production ;
• l’insuffisance des mesures d’incitation pour amener le secteur privé à investir afin d’accroître la production
et la transformation.

1.1.4. L’OHADA
Le Traité de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) signé à Port-Louis (Ile
Maurice) le 17 octobre 1993 a été ratifié par le Congo le 28 mai 1997. Avec l’entrée en vigueur du Traité de
l’OHADA, le cadre juridique des affaires est en principe régi par neuf Actes uniformes validés : (a) droit commercial
général ; (b) droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique ; (c) organisation des sûretés
; (d) procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution ; (e) insolvabilité; (f) arbitrage ; (g)
harmonisation des comptabilités des entreprises ; (h) contrats de transport de marchandises ; et (i) sociétés
coopératives.

Le processus d’harmonisation de la législation interne à certains Actes uniformes OHADA, à travers notamment le
renvoi à la loi nationale de certains aspects de leur mise en œuvre, est toujours en cours. Par ailleurs, l’animation
des tribunaux de commerce et des chambres commerciales par des magistrats ayant un profil de formation adapté

17 République du Congo : Rapport sur la Gouvernance et la Corruption, Juin 2018.


10
(à la Faculté de droit, à l’École Nationale d’Administration et de Magistrature -ENAM- ou à l’Ecole Régionale
Supérieure de la Magistrature -ERSUMA- au Bénin) axé sur le droit OHADA serait de nature à améliorer la
performance de ces juridictions.
Des Centres de Gestion Agréés (CGA)18 apportent aux entrepreneurs congolais et aux porteurs de projets
d’entreprises une assistance en gestion, en comptabilité et en fiscalité adaptée aux spécificités des TPE, PME-PMI.
Malgré l’existence de ces Centres de Gestion Agréés, il reste un grand déficit de formalisation des entreprises et un
manque de compétences comptables suffisantes.

Si l’OHADA et la création de diverses institutions visent à faciliter la création d’entreprises, le secteur privé fait
toujours face à de nombreuses contraintes dans les domaines règlementaire et fiscal :
• l’insécurité juridique et institutionnelle (confusion des missions entre administrations publiques) ;
• l’absence des textes d’application de nombreuses lois en vigueur et l’enchevêtrement de textes parfois
contradictoires ;
• l’incomplétude dans l’adoption des Actes uniformes de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du
Droit des Affaires (OHADA), entraînant des confusions de certaines législations nationales qui ne devraient
plus être valides car, l’article 10 du Traité de l’OHADA dispose que « les Actes uniformes sont directement
applicables et obligatoires dans les Etats-parties, nonobstant toute disposition contraire de droit » ;
• un manque de transparence et de connaissance des réglementations ;
• une parafiscalité légale et illégale asphyxiant le climat des affaires au Congo ;
• la faiblesse de la justice commerciale.

Sur le plan juridique, d’autres textes sectoriels pourraient également être améliorés notamment, le code des
hydrocarbures et le code minier, susceptibles de promouvoir l’investissement et le développement de
l’exploration ainsi que la Charte des Investissements, en introduisant des dispositions favorables au développement
des Petites et Moyennes Entreprises (PME) en joint-ventures entre privés locaux et étrangers.
1.1.5. L’importance du portefeuille public
Les entreprises publiques déploient leurs activités dans divers secteurs considérés comme stratégiques : transport,
énergie, eau, télécommunications, distribution de carburant.

A la fin des années 80, le Congo s’est retrouvé dans une situation difficile avec un endettement supérieur à 200%
du PIB. L’endettement des entreprises publiques était considérable car l’État accordait des subventions
importantes. Il y a ainsi eu une cure drastique (incitée par la Banque Mondiale) et l’exploitation de certaines
entreprises a été cédée au secteur privé même si le patrimoine est resté aux mains de l’État.
Des études de faisabilité en vue de leur privatisation furent alors réalisées et des appels d’offres lancés. La situation
s’étant améliorée grâce à l’augmentation des prix du pétrole, les cessions n’ont pas eu lieu, les entreprises ayant
été recapitalisées et l’Etat a également financé de nouvelles infrastructures.

Au milieu des années 90, le Congo est entré dans un nouveau cycle de difficultés du fait d’une nouvelle baisse des
prix du pétrole et de la dévaluation du Franc CFA : l’État a été poussé à réduire sa voilure par la Banque Mondiale et
des recommandations ont été faites en 1995 en matière de privatisations : elles sont toujours d’actualité.

Aujourd’hui, l’État est encore très présent dans l’économie du Congo : le portefeuille public est constitué de 35
entreprises, principalement dans les infrastructures de transport, les mines, l’énergie, le secteur bancaire,
l’industrie, le tourisme, les télécommunications, etc.19. Il compte deux catégories d’entreprises :
• Quinze (15) Établissements Publics à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) – dans lesquels l’Etat est
seul actionnaire ;
• Vingt (20) Sociétés Anonymes (SA) dans lesquelles l’État est actionnaire – majoritaire ou pas-.

18 Centres de Gestion Agréés au Congo : http://www.cga.cg/web/


19 Cartographie des entreprises publiques : https://economie.gouv.cg/fr/cartographie-des-entreprises-publiques
11
Ces entreprises font face à des enjeux majeurs car si elles jouent un rôle social important, leur rentabilité est
souvent problématique avec quelques fois des pertes très importantes. Aussi, auraient-elles besoin d’être
restructurées et recapitalisées, voire liquidées.
Un comité de privatisation est chargé de vendre ou de liquider ces entreprises. Une vingtaine d’entreprises a été
répertoriée notamment, dans les secteurs suivants : hôtellerie et tourisme, postes et télécommunications, transit
et transports, eau et électricité, hydrocarbures, banque et assurances. Le comité de privatisation se doit de
proposer au gouvernement de nouvelles stratégies pour leur privatisation ou leur liquidation.

Il est envisagé que la production, la distribution et le transport de l’électricité passent aux mains du secteur privé
(qui en assurera l’exploitation), mais que les ouvrages (barrages hydroélectriques etc.) restent propriété de l’État.
Le secteur de l’eau et le Chemin de Fer Congo-Océan devraient être privatisés, au même titre que l’électricité.

Pour les ports autonomes de Pointe-Noire et de Brazzaville, les quais à conteneurs sont déjà gérés par le biais de
concessions, mais d’autres activités portuaires devraient également passer sous concession.
Le Congo dispose de deux sociétés publiques de transport aérien (dont il cherche à céder les actifs) :
- Nouvel Air Congo qui a deux petits avions ;
- Équatorial Congo Airlines (ECAIR, mise en liquidation en 2018) qui a sept avions Boeing au sol.

Dans le secteur pétrolier, le raffinage est à 100% étatique, quelques stations d’essence sont gérées par la Société
Nationale des Pétroles du Congo (SNPC) et pourraient être transférées au secteur privé.

Dans les télécommunications, le secteur est libéralisé, mais Congo Télécom (100% État congolais) a le monopole sur
les infrastructures (la fibre optique notamment) : il conviendrait de trouver un partenaire privé pour l’exploitation.

Avec l’explosion des prix du pétrole dans les années 2010, de nouvelles unités de production ont été créées qui
sont dorénavant à vendre :
- une fonderie de fer à béton à Dolisie FONDECO ;
- une unité de céramique à Makoua CICMA ;
- une unité de panneaux solaires à Oyo COPASOL ;
- une société nationale d’habitation à loyer modéré.

Des appels d’offres ont été lancés :


- en 2002 pour la Société Nationale d’Électricité (devenue Energie Electrique du Congo) et la Société
Nationale de Distribution d’Eau (devenue La Congolaise Des Eaux) ;
- en 2005 pour le Chemin de Fer Congo-Océan.
Ils n’ont pas été fructueux à cause notamment de :
- la vétusté des infrastructures ;
- la rentabilité de ces entreprises puisque notamment, les prix de l’eau et de l’électricité sont fixés par l’État ;
- la nécessité de limiter le personnel et de procéder à des licenciements importants.

Dans le cadre des privatisations, il est nécessaire d’adopter une loi cadre qui le permette et qui fasse la liste des
entreprises à privatiser : ceci doit en effet être décidé par le législateur.

Dans le secteur financier, l’État a des participations dans certaines banques, mais c’est la Commission Bancaire de
l’Afrique Centrale (COBAC) au niveau régional CEMAC, qui décide de la privatisation. Dans le domaine des
assurances, la société d’Etat ARC est peu performante avec des fonds propres insuffisants. En cas de privatisation,
c’est la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance (CIMA) qui est compétente.

Les Partenariats Publics-Privés (PPP) sont considérés comme des solutions idéales pour résorber le déficit
d’infrastructures du continent africain. Les besoins sont en effet massifs sur le continent africain : 130 milliards USD
par an selon la BAD, qui seraient encore non satisfaits à plus de 40%.
12
Dans le cadre des contrats d’affermage, c’est le savoir-faire en matière de gestion et de maintenance des
infrastructures qui est prisé. Pour les DBOT (Design, Build, Operate and Transfer), ce sont les capacités des privés
en matière de développement et de financement de projets complexes qui sont recherchées.
Les ports de Pointe-Noire et de Brazzaville sont exploités dans le cadre des PPP conclus avec la société Bolloré. Le
Congo pourrait profiter plus largement de ces expériences réussies.

Actuellement, de nombreux pays se dotent d’un organe en charge des PPP, généralement placés sous l’autorité du
ministère des finances, en associant étroitement le secteur privé. Il serait utile de mettre en place une telle
structure afin de centraliser l’ensemble des projets PPP et de disposer d’équipes aux compétences avérées pour
pouvoir lancer de tels projets et en faire le suivi.

1.2. Les flux commerciaux


Le potentiel des flux commerciaux intra-africains reste largement sous-exploité20. En 2018, les exportations intra-
africaines (pour l’ensemble du continent) ont été évaluées à 74 milliards USD.
L’Afrique du Sud est le principal exportateur et importateur de produits africains : le pays représente 34% des
exportations intra-africaines et 20% des importations. Les autres principaux exportateurs africains à destination du
continent sont le Nigéria (9%), l’Égypte (6%), la Côte d’Ivoire (4%) et le Zimbabwe (4%)21.

Principales exportations intra-africaines

22%

4%
53% 3%

18%

Pétrole, gaz naturel et charbon

Or

Fer, cuivre, nickel

Produits agricoles, surtout tabac, sucre, huile de palme

Diamants, énergie électrique, véhicules à moteur et ciment

Source : TRALAC

Les exportations intra-africaines sont constituées pour 18% de produits agricoles (représentant 13 milliards USD), il
faut noter et concernent essentiellement le tabac, le sucre et l’huile de palme. Le cacao, le café et les noix (cajou
etc.) sont des produits clés à l’exportation pour certains pays africains et destinés à des pays non africains.

20 Pour le détail des données sur le potentiel des échanges intra-africains, voir : www.intracen.org/itc/analyse-marche/les-outils/

21 TRALAC Guide, November 2019: https://www.tralac.org/documents/resources/booklets/3028-afcfta-a-tralac-guide-6th-edition-


november-2019/file.html
13
Moins de 2% des exportations mondiales de services sont originaires d’Afrique et le continent compte pour 3% des
importations mondiales de services.

S’agissant du Congo, sa balance commerciale en 2018 était largement positive (plus de 4.136 milliards de FCFA).

2018 En FCFA
Exportations 5 358 387 248 284
Importations 1 221 868 875 027
Balance commerciale 4 136 518 373 257
Source : DG Douanes

1.2.1. Les exportations de marchandises

En 2018, les principaux clients du Congo sont la Chine (72,5% des exportations ; l’Asie représentant 80,5% des
exportations avec comme autres partenaires Singapour, la Malaisie et l’Inde), puis l’Union européenne (11,2% des
exportations, l’Italie étant son plus gros client au sein de l’UE) et les pays d’Amérique du Nord (3,8%, Etats Unis et
Canada).

Source : DG Douanes.

Les exportations de la République du Congo à destination du continent africain s’élèvent seulement à 114 milliards
de FCFA, soit 2,1% de ses exportations totales.

14
Les principaux clients africains de la République du Congo sont :
En %
PAYS En FCFA
Par rapport au total Afrique Par rapport au total Monde
Togo 49 276 469 966 43,1%
Gabon 32 554 637 633 28,5%
TOP 5 Cameroun 16 279 890 051 14,2%
RCA 4 576 977 520 4,0%
Côte d’Ivoire 1 561 991 471 1,4%
Autres pays Angola 1 064 110 833 0,9%
voisins RDC 835 194 210 0,7%
Total CEMAC 53 805 583 584 47,1% 1,0%
CER
Total CEEAC 55 704 888 627 48,7% 1,1%
TOTAL Afrique 114 277 819 488 100% 2,1%
TOTAL Monde 5 358 387 248 284 100%
Source : DG Douanes

En 2018, les principaux clients africains du Congo ont été le Togo (43,1% du total de ses exportations pour le
continent) puis le Gabon (28,5%). La CEMAC représente 1% des exportations totales du Congo et la CEEAC, 1,1%.
S’il est possible qu’une part du commerce informel n’ait probablement pas été enregistrée entre la République du
Congo et ses pays voisins, il apparait malgré tout que ses exportations à destination des pays avec lesquels il
dispose d’une frontière commune (Gabon, Cameroun, RCA, RDC et Angola) sont largement résiduelles.
Principaux produits à l’exportation, 2018, en FCFA :
En kg En valeur, FCFA En %
Produits agricoles 819 235 752 0,01%
Cacao 1 509 185 443 676 210
Riz 268 712 97 740 000
Café 1 196 262 500
Huile d’arachides 7 181 2 342 500
Produits des industries alimentaires 4 425 324 358 0.08%
Sucre brut 7 852 000 3 140 800 000
Remoulage 29 692 123 1 184 635 697
Produits minéraux 5 097 946 522 174 95,1%
Huile brute de pétrole 15 585 082 451 5 062 421 088 210 94,4%
Propane liquéfié 106 381 652 16 004 198 900
Butane liquéfié 64 295 638 14 012 816 972
Bitumes de pétrole 90 000 37 500 000
Bois 158 736 853 654 2,9%
Grumes 685 258 358 96 083 008 553
Sciages 163 590 208 40 517 145 221
Placages 13 120 062 6 113 608 676
Autres 4 464 445 16 023 091 203
Métaux communs et ouvrages 68 789 485 549 1,3%
Fer, fonte, acier 50 476 358 8 282 405 702
Aluminium 3 168 951 411 806 027
Autres 18 925 783 60 095 273 820
Machines et appareils électriques 12 570 950 0.23%
Matériels de transport 4 704 005 275 0,09%
Autres 10 399 972 134 0,19%
TOTAL 5 358 387 248 284 100%
Source : DG Douanes
15
1.2.2. Les importations de marchandises
Le Congo a importé pour 1.221 milliards de FCFA de marchandises en 2018. Les pays de l’Union Européenne avec
426 milliards de FCFA, représentent 34,89% des importations (France, Italie, Allemagne et Pays Bas).
La Chine représente 22,8% de ces importations (33,3% pour l’ensemble du continent asiatique avec des
marchandises surtout en provenance de l’Inde, de l’Indonésie, de la Malaisie et de la Thaïlande). L’Amérique du
Nord (Etats Unis et Canada) constitue 6,3% de ses importations.

Source : DG Douanes

Les importations du Congo en provenance d’autres pays africains s’élèvent à 81,2 milliards de FCFA (6,6% du total
de ses importations). Ses principaux fournisseurs africains sont l’Afrique du Sud, le Cameroun, le Sénégal et le Togo.
La République du Congo importe seulement 1,1% (du total des importations en 2018) de ses partenaires de la
CEMAC et 1,26% de la CEEAC. Le Cameroun mis à part, le pays n’importe presque rien des pays avec lesquels il
partage une frontière : RDC, Angola, RCA et Gabon.
Les principaux fournisseurs africains de la République du Congo sont :
En %
PAYS En FCFA Par rapport au total Par rapport au total
Afrique Monde
Afrique du Sud 14 243 887 086 17,5%
Cameroun 13 076 850 963 16,0%
TOP 5 Sénégal 11 640 264 520 14,3%
Togo 11 066 210 358 13,6%
Mauritanie 9 773 715 284 12,0%
Angola 975 417 527 1,3%
Autres
RDC 973 249 976 1,2%
pays
Gabon 446 999 882 0,6%
voisins
RCA 11 932 888 0,01%
Total CEMAC 13 556 036 841 16,7% 1,1%
CER
Total CEEAC 15 504 704 344 19,1% 1,26%
TOTAL Afrique 81 255 490 426 100% 6,6%
TOTAL Monde 1 221 868 875 027 100%
Source : DG Douanes
16
Principaux produits à l’importation, 2018, en FCFA
En kg En valeur FCFA En %
Produits alimentaires 303 000 984 489 24,8%
Viandes et abats 153 899 526 92 078 754 518
Poissons, crustacés, mollusques 37 698 838 36 150 497 761
Huile de palme raffinée 62 028 699 24 711 985 105
Méteil autre que des semences 132 332 793 21 736 805 807
Blé 33 660 812 4 544 565 393
Riz 72 584 207 16 222 414 166
Produits minéraux 105 965 195 223 8,7%
Ciment 74 435 654 2 945 092 915
Gazole 137 261 695 53 747 047 436
Super carburant 14 213 539 16 579 976 009
Butane liquéfié 15 754 16 952 611
Lubrifiants 401 614 407 104 250
Produits chimiques 124 550 290 173 10,2%
Médicaments 3 127 506 37 054 856 478
Agents des surfaces organiques 1 910 083 20 398 751 691
Savons 16 575 988 6 278 312 228
Produits divers des industries chimiques. 9 579 716 18 834 055 036
Papiers et produits du papier 12 145 276 743 0,99%
Produits des industries textiles 20 449 759 342 1,67%
Verrerie, pierre, produits céramiques 19 979 167 144 1,63%
Métaux et ouvrages en métaux 15 256 221 780 12,54%
Machines, appareils électriques et mécaniques 325 562 781 316 26,64%
Matériel de transport 58 601 776 287 4,8%
Instruments et appareils d’optique 27 306 681 925 2,2%
Autres 71 504 884 703 5,8%
TOTAL 1 221 868 875 027 100%
Source : DG Douanes

1.2.3. Les exportations et importations de services


Les données sur les échanges de services sont limitées. Les importations de services sont estimées à 1.909 millions
USD en 201722. Les « Transports » constituent 65,4% de ces importations ; les « Voyages » 11,4% ; les « Autres
services commerciaux » 23,2%.

1.3. Les Investissements Directs Étrangers


Selon le rapport 2019 de la CNUCED, les Investissements Directs Etrangers (IDE) à destination du continent africain
en 2018 s’établissent à 46 milliards USD23. C’est l’Égypte qui se maintient à la première place avec 6,8 milliards USD
en 2018, suivie de l’Afrique du Sud (5,3 milliards USD). Le Congo vient en troisième position avec 4,3 milliards USD,
devançant le Maroc (3,6 milliards USD) et l’Ethiopie (3,3 milliards USD).

Pour les investissements globaux (IDE et locaux), l’Agence de Promotion des Investissements (API) au Congo a
enregistré 407 milliards de FCFA (664 millions USD) en 2019, une baisse majeure par rapport à l’année 2018.

22 WTO: trade / Congo, data 2018


23 UNCTAD : World Investment Report 2019
17
Source : Agence de Promotion des Investissements.

Les données sur les IDE en République du Congo sont limitées. Les stocks d’IDE les plus importants ont lieu dans les
secteurs pétroliers et miniers. Les principaux investisseurs au Congo sont européens et chinois.

Les données sur les investisseurs africains n’existent pas. On peut toutefois noter la présence d’entreprises
africaines ayant investi au Congo dans divers secteurs :

Secteur Nom de l’entreprise Pays d’origine


Attijariwafa Bank
Maroc
BMCE
Banques
BGFI Gabon
Ecobank Togo
Assurances Saham Maroc
Téléphonie mobile MTN Afrique du Sud
Ciment Dangote Cement Nigéria
BTP, métallurgie Groupe Fobert Cameroun
Compagnie aérienne Ethiopian Airlines Ethiopie
Todi River Farms
Maïs/ Soja / Riz/ Haricots/ Agriculture Afrique du Sud
Agri South Africa
Tourisme Congo Conservation Company Afrique du Sud

18
1.4. Le secteur privé au Congo
1.4.1. La structuration du secteur privé

Le secteur privé au Congo apparait fragmenté et divisé, entre d’un côté les grandes entreprises souvent étrangères,
principalement liées au pétrole, à l’exploitation des ressources naturelles, aux marchés publics et à la grande
distribution ; de l’autre, des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) opérant aussi bien dans le secteur
formel qu’informel, principalement dans le tertiaire (94%), plus de la moitié exerçant dans le commerce. A peine
5% des MPME exercent une activité de transformation ou de fabrication24.

Un recensement des MPME et artisans a eu lieu en 2017 et a dénombré 11.105 unités économiques au Congo, avec
une prépondérance de Très Petites Entreprises (TPE- 38%) et concentrées pour 64,5% dans les villes de Brazzaville
et Pointe-Noire25. Le secteur informel est très important.

La faible formalisation des entreprises se lie à la méfiance des entreprises face aux autorités fiscales ou parafiscales
d’autant plus pressantes que l’assiette fiscale est limitée. Les incitations fiscales pour se formaliser ne sont pas
assez convaincantes et parfois encouragent même les entreprises formelles à ne pas déclarer leurs revenus réels.

Selon les résultats de ce recensement, le secteur privé, excepté les segments du pétrole, des télécommunications,
du bois et plus récemment des entreprises cimentières, présente les caractéristiques suivantes :
- il est constitué essentiellement d’entreprises de très petites entreprises et petites entreprises ;
- 95,2% sont des entreprises individuelles ;
- 93,8% du secteur privé congolais exercent des activités de service, majoritairement dans le commerce.

Seules 4% des entreprises congolaises déclarent réaliser un chiffre d’affaires à l’export en 201826.

En matière de création et de modification d’entreprises, l’orientation générale du gouvernement depuis plusieurs


années est la simplification et l’allégement des procédures et des frais.

Le Décret n°95-193 du 18 octobre 1995 porte création et organisation d’un Centre de Formalités administratives
des Entreprises (CFE) et le décret n°2014-243 du 28 mai 2014 porte sur la simplification des formalités de création
d’entreprises et des réformes dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires en République du Congo. Le CFE
devenu Agence Congolaise Pour la Création des Entreprises (ACPCE) en 2017, a pour objectifs de faciliter la création
d’entreprises (en réunissant sous le même toit l’ensemble des services concernés) dans des délais très courts. Il
dispose de cinq guichets à Brazzaville (son siège), Nkayi, Pointe-Noire, Dolisie et Ouesso.

D’autres institutions existent pour offrir des services d’appui et d’accompagnement : l’Agence de Développement
de la PME (ADPME), le Fonds de Garantie et de Soutien, le Fonds d’Intervention et de Promotion de l’Artisanat et
l’Agence Nationale de l’Artisanat (ANA). La plupart de ces structures ne sont pas opérationnelles.

1.4.2. Les difficultés rencontrées par le secteur privé


Le secteur privé au Congo est largement sous-développé et la capacité technique des acteurs (producteurs et
transformateurs) est faible du fait de l’insuffisance du niveau de formation et de technicité tout autant que des
structures de vulgarisation. Le système éducatif de base est peu efficace et la formation technique et
professionnelle peu adaptée aux besoins du marché régional.

Les zones de production agro-pastorales sont étendues et l’absence d’infrastructures engendre des coûts de
transport élevés pour l’évacuation de la production vers les unités de transformation et les marchés. L’absence de
structures de stockage et de conservation des produits se traduit par des pertes importantes de production. Les
circuits de commercialisation pour l’accessibilité des produits au consommateur sont insuffisamment organisés.

24 Recensement des PME, INS 2017


25 Recensement des PME, INS 2017
26 Baromètre CPCCAF 2019
19
Le secteur agricole (agriculture, élevage, pêche) est très peu intégré au secteur industriel qui ainsi valorise peu les
productions nationales. Les organisations professionnelles sont peu structurées et ne permettent pas de fournir un
meilleur encadrement des acteurs des filières. Les moyens inadéquats de transport (faiblesse du réseau routier et
voies fluviales aménagées) ont un impact négatif sur la qualité des produits qui se détériore au cours du transport.

Le Congo ne participe pas aux chaînes de valeur mondiales, continentales et/ou sous-régionales. Le coût élevé des
facteurs de production est un obstacle majeur au développement du secteur privé, ainsi que les difficultés d’accès
au crédit ; la mauvaise qualité des infrastructures économiques ; l’absence et/ou la faiblesse des structures d’appui
; la faible incitation à l’esprit d’entreprise, etc.

Dans le cadre de sa politique commerciale, il s’agirait pour le Congo devrait de procéder à des réformes
structurelles profondes devant améliorer la productivité et la compétitivité de ses entreprises.

1.5. Le système bancaire


Pour améliorer la viabilité du système bancaire et augmenter sa capacité à financer la croissance économique, le
FMI s’est engagé dans un programme de réformes dans les six pays de la zone CEMAC, en partenariat avec la
Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC). Ces chantiers incluent la révision des normes de classification des
créances non recouvrables, la refonte des ratios prudentiels, la multiplication des audits bancaires et l’amélioration
des procédures de liquidation des banques insolvables.
Une des principales difficultés du Congo et de la région CEMAC tient aux taux effectifs particulièrement élevés pour
les PME. Au second semestre 2018, ils s’élevaient (selon la COBAC) à 12,5% pour les PME contre 8,4% pour les
grandes entreprises, et 6,9% pour les administrations. Selon la Banque Mondiale, le niveau du crédit au secteur
privé en pourcentage du PIB s’établit en 2018 à 21,4% au Congo.
Le système bancaire au Congo comprend onze banques commerciales. Il est caractérisé par une situation
d’oligopoles, du fait d’un marché compartimenté géographiquement et socialement, qui permet aux banques de
bénéficier d’une situation de rente27.

La filiale congolaise du groupe chinois BSCA est l’unique banque facilitant les crédits à moyen terme (2-7 ans)28. La
majorité des MPME (81,9%) finance leurs activités sur fonds propres29, en s’adressant souvent aux circuits
financiers informels (ristournes/tontines) qui présentent certains risques.

Le secteur bancaire au Congo est généralement en surliquidité, avec un ratio de couverture de risque au-dessus du
minimum de 8% et des limites de risques pondérés de plus de 15% des capitaux propres maintenus. Même si les
ratios prudentiels sont respectés (mars 2020), il y a cependant eu récemment une augmentation du ratio des
créances en souffrance.

La très forte liquidité des banques commerciales congolaises tient principalement au très faible taux d’octroi de
crédit bancaire s’expliquant par des conditions de prêt très restrictives (taux d’intérêt élevés, garanties prohibitives,
courte durée des crédits), l’insuffisance des connaissances financières de la population, et la méfiance réciproque
entre les institutions financières et leurs clients potentiels.

Ce secteur a été impacté par la baisse des investissements publics qui s’est répercutée sur les entreprises privées
dépendant de la commande publique. La crise économique de 2016 et 2017 a en effet fortement affecté les
banques du pays où les créances en souffrance ont atteint 13,3% à fin 2017.

27 Hicham El Moussaoui et Noel Kodia, « Congo Brazzaville : le paradoxe du crédit bancaire », février 2015
28 Les Dépêches de Brazzaville : « Secteur bancaire : un coup de projecteur sur les principaux établissements de crédit », 6 décembre
2018
29 Recensement des PME, INS 2017
20
Le Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnement (FIGA) pour les PME, qui était en gestation depuis
plusieurs années, est effectif grâce à la loi adoptée par le parlement en avril 2019 : il offre un parcours de
formalisation, d’incubation et d’accompagnement au crédit en passant par l’ADPME et l’ACPCE.

Les institutions de microfinance sont assez développées : elles représentent la seule source de crédit (à court terme
uniquement) pour les entreprises du secteur informel.

Celles qui sont dans le secteur formel ne remplissent pas souvent les conditions requises par les banques. Elles
finissent alors par utiliser leurs fonds propres, fragilisant ainsi leur bilan et leur cycle d’exploitation ; aussi
deviennent-elles moins éligibles à un financement classique.
L’inclusion financière est en moyenne assez basse dans les pays de la sous-région, en dessous de la moyenne des
pays émergents ou de l’Afrique sub-saharienne en 201530. Les nouvelles technologies appliquées aux paiements
financiers (mobile banking, plateformes de paiements et paiements électroniques) améliorent cependant ces ratios
et sont à encourager : elles sont actuellement développées par MTN et Airtel en République du Congo.
La faiblesse des crédits aux MPME est aussi liée aux compétences comptables et de gestion insuffisantes,
entraînant une qualité limitée des dossiers de financement. Le recours à des services d’aide ou conseil n’est pas
encore dans les mœurs. L’appui fourni par l’Etat via ses départements ministériels voire des agences d’appui aux
PME comme l’ADPME, ne permet pas de produire des dossiers de financement « bancables » par manque de
ressources, de capacités et d’équipement.
La nouvelle réglementation des changes de la CEMAC du 1er mars 201931 qui semble se focaliser sur le maintien des
devises en zone CEMAC, risque d’impacter le développement du secteur privé, en particulier dans les secteurs
pétrolier et minier, car elle vient remettre en cause des dispositions contenues dans les différentes conventions.
Il serait utile d’avoir une compréhension plus pointue des différents outils financiers existant au Congo (dons,
subventions, blending, crédits bancaires, garanties), y inclus ceux des Partenaires Techniques et Financiers (i.e. Plan
d’Investissement Extérieur de l’UE, etc.).
Le Congo n’a pas doté de banque d’import-export ou d’une agence de crédit à l’exportation. Le secteur de
l’assurance est embryonnaire et opère essentiellement au niveau de la couverture des risques pétroliers.

1.6. Le Dialogue Public-Privé


1.6.1. Les institutions représentatives du secteur privé
Il existe quatre chambres consulaires, deux de rang national (Brazzaville et Pointe-Noire) et deux de rang
départemental (Dolisie et Ouesso). Toutes ces structures sont placées sous la tutelle de l’Etat et dépendent des
subventions allouées, qui sont souvent insuffisantes pour qu’elles remplissent leur mandat.

La Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture et des Métiers de Brazzaville regroupe surtout de très petites
entreprises dans les secteurs de services (BTP, agences de voyages, commerçants, transporteurs) mais aussi des
agriculteurs. La Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture et des Métiers de Pointe-Noire regroupe 1.500
adhérents et se charge de représenter les intérêts des entreprises commerciales, industrielles et de service,
d’assurer la formation des entrepreneurs et d’apporter un appui aux entreprises. La chambre est très active dans
son territoire et bénéficie d’une bonne image auprès du secteur privé.

Il existe aussi des organisations patronales avec une typologie que l’on retrouve dans beaucoup de pays de la sous-
région, à savoir, d’une part, une organisation forte, regroupant les plus grandes entreprises disposant de moyens
financiers conséquents, à savoir, l’Union Patronale et Interprofessionnelle du Congo (UNICONGO), et d’autre part,

30 FMI, 2015
31 Règlement n°02/18/CEMAC/UMAC/CM du 21 décembre 2018.
21
un ensemble d’organisations plus disparates disposant de peu de moyens, souvent mises en place pour représenter
des entreprises de plus petite taille.

UNICONGO est en place depuis 1958. Structurée en 12 fédérations, elle compte plus de 300 adhérents qui
représentent plus de 90% du secteur privé formel du pays, comprenant de grandes entreprises étrangères (souvent
des multinationales), des entreprises congolaises de taille moyenne. Ses missions couvrent : (i) la défense des
intérêts de ses adhérents ; (ii) la collecte et la diffusion des informations ; (iii) le conseil ; (iv) la représentation tant
nationale qu’internationale ; et (v) la formation.

Il y a également le Groupement Interprofessionnel des Artisans du Congo (GIAC), qui regroupe 14 associations
professionnelles d’artisans à Pointe-Noire et 600 membres. Il assure entre autres les missions de (i) représentation
de la profession, (ii) plaidoyer, (iii) encadrement et formation, (iv) facilitation de l’accès au crédit via une Mutuelle
d’Epargne et de Crédit (MECA). Il offre une Mutuelle d’Entraide Sociale des Artisans (MESA)32 .

D’autres organisations patronales plus petites et sectorielles existent, comme l’Union Nationale des Opérateurs
Economiques du Congo (UNOC), la Confédération Générale du Patronat Congolais (COGEPACO), l’Union Congolaise
des PME (UCPME), ainsi que fédérations professionnelles (éleveurs, commerçants, boulangers, transporteurs)33 . Il
faut également noter l’association des femmes entrepreneures du Congo.

1.6.2. Les structures de Dialogue Public-Privé


Le Dialogue Public-Privé (DPP) n’est pas effectif au Congo et cache une méconnaissance et une très profonde
méfiance réciproque entre les deux secteurs. Le Congo dispose de plateformes de Dialogue Public-Privé au niveau
national mais les dispositifs sont toutefois plus ou moins opérationnels.
Les acteurs du secteur privé qui y participent de manière active sont les organisations patronales, les chambres de
commerce, et parfois les associations des femmes d’affaires ainsi que certaines organisations de la société civile
spécialisées sur les questions économiques.
Toutefois, il existe un certain nombre de freins et d’obstacles à l’efficacité de ces dispositifs :
• les plateformes de dialogue ont rarement un caractère paritaire. Le secteur public invite les autres parties
au dialogue, à sa discrétion. Aucune des plateformes existantes n’est dotée d’un mode de gestion bipartite
et leurs recommandations n’ont pas de caractère exécutoire ;
• souvent, seules les organisations patronales ont effectivement les capacités et les ressources pour préparer
leur argumentaire et faire entendre leur voix auprès du secteur public ;
• la qualité du dialogue privé-privé n’est pas toujours apte à garantir que le secteur privé parle d’une seule
voix, et que cette voix soit la plus représentative possible ;
• la qualité du dialogue public-public est très faible et le déficit de coordination entre ministères et agences
engendre des coûts très importants quant à la définition ou à la mise en œuvre de politiques publiques ;
• les plateformes de dialogue public-privé se focalisent souvent sur les changements à mettre en œuvre afin
d’améliorer le classement du pays dans le Doing Business, sur des changements formels et tactiques, mais
elles n’abordent pas suffisamment les questions structurelles qui conditionnent la compétitivité et
l’investissement ;
• le pays a disposé d’un plan d’action pour l’amélioration du climat des affaires qui a permis de lancer le
Dialogue Public-Privé (DPP).
• le Haut Conseil du DPP (HCDPP) placé sous la présidence du Président de la République a été créé en 2011
avec deux plateformes : une pour le secteur public et l’autre pour le secteur privé.
La plateforme du secteur privé n’a pas pu être créée car la structure la plus influente (UNICONGO) qui devait
présider cette plateforme n’était pas considérée comme légitime par les autres institutions. Il a fallu un accord pour
la rotation de la présidence. Les chambres de commerce ont alors demandé également de faire partie de cette

32 Rapport Entreprenariat Congo, PRMN, ONUDI, Novembre 2016


33 Rapport Entreprenariat Congo, PRMN, ONUDI, Novembre 2016
22
plateforme, ce qui a entrainé un blocage qui n’a pas pu être résolu. Une première et selue réunion technique du
HCDPP a eu lieu le 15 janvier 2016. Le HCDPP n’ayant pas pu voir le jour, deux comités ont été créés :
• Le Comité Interministériel pour l’Amélioration du Climat des Affaires ;
• Le Comité de Concertation Administrations/Secteur Privé présidé par le premier ministre.
Les textes ont évolué mais la situation globale assez peu, du fait de leur non application
Un Dialogue Public-Privé structuré au Congo permettrait une définition plus pertinente des politiques publiques,
une mise en œuvre et un suivi plus efficace mais également plus de transparence et plus de gouvernance.

1.7 Etat des lieux du dispositif règlementaire et institutionnel


1.7.1. L’analyse des cadres réglementaires et institutionnels existants et leur degré de cohérence
avec la ZLECAf
1.7.2. Le Congo, pays membre de l’Organisation Mondiale du Commerce

Le Congo est membre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) depuis sa création en 1995. Les tarifs
consolidés du Congo au niveau de l’OMC sont en moyenne de 27,4%34 :
• 30% pour les produits agricoles ;
• 15,2% pour les produits non agricoles.

L’Accord sur les Obstacles Techniques au Commerce (OTC) qui fait partie intégrante de l’OMC vise tous les
règlements techniques et normes volontaires ainsi que les procédures destinées à assurer leur respect, à
l’exception des mesures Sanitaires et Phytosanitaires définies par l’Accord SPS. C’est la nature de la mesure qui
détermine si celle-ci relève de l’Accord OTC, et son objectif détermine si elle relève de l’Accord SPS.

L’Accord sur l’application de l’Accord SPS a trait à l’application des réglementations concernant l’innocuité des
produits alimentaires, la protection de la santé des animaux et la préservation des végétaux. Il encourage les
gouvernements à « harmoniser » ou à fonder leurs mesures nationales sur les normes, directives et
recommandations internationales élaborées par les gouvernements des Etats membres de l’OMC dans d’autres
organisations internationales :
- la Commission mixte FAO/OMS du Codex Alimentarius pour l’innocuité des produits alimentaires ;
- l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE);
- la Convention Internationale pour la Protection des Végétaux de la FAO pour la préservation des végétaux.

En tant qu’Etat membre de l’OMC, le Congo est également partie prenante à l’Accord Général sur le Commerce des
Services (AGCS). Il a pris des engagements seulement sur le Chapitre 9 relatif au « Tourisme » et le Chapitre 10 sur
les « services récréatifs »35 : dans ces secteurs, en matière d’accès au marché, une approbation ministérielle
discrétionnaire pour le Mode 3 (investissement) est demandée, mais il n’y a pas de limitation en matière de
traitement national ; Il n’y a pas d’engagements consolidés pour le Mode 4 (libre circulation des travailleurs) et
aucune limitation en matière d’accès au marché et de traitement national pour les Modes 1 et 2 (commerce
transfrontalier et consommation à l’étranger).

L’Accord sur la Facilitation des Echanges (AFE) conclu en décembre 2013 à Bali, dans le cadre de l’OMC, vise
essentiellement à réduire les coûts commerciaux. L’Accord contient des dispositions qui visent à accélérer la
circulation, la mainlevée et le dédouanement des marchandises, notamment lorsqu’elles sont en transit. Bon
nombre de ces mesures sont déjà en cours d’application à des degrés divers dans certains pays africains dans le
cadre de la Convention de Kyoto Révisée (CKR) de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD).

34 WTO: Congo, tariffs and imports – summary and duty range, 2018
35 OMC – Congo : engagements dans le domaine de services / GATS, 15 Avril 1994
23
Mais à la différence de la CKR, qui prévoit une adoption à titre volontaire de bonnes pratiques de facilitation des
échanges, l’AFE contient des engagements qui ont force obligatoire.

Le 22 février 2017, l’AFE de l’OMC est entré en vigueur. Il est fait obligation aux membres de prendre des mesures
pour réduire le coût du commerce international en simplifiant, en modernisant ou en harmonisant les règles et
procédures du pays à l’exportation et à l’importation.

Les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA) ont davantage de temps pour appliquer les
dispositions de l’AFE :
• les engagements des pays qui peuvent être mis en œuvre de manière immédiate sont énoncés dans les
notifications de la catégorie A ;
• les notifications de la catégorie B présentées par les pays en développement et les PMA énumèrent les
dispositions que le pays membre de l’OMC mettra en œuvre après une période de transition suivant
l’entrée en vigueur de l’AFE ;
• les notifications de la catégorie C indiquent les dispositions qui seront mises en œuvre après une période
de transition, nécessitant l’assistance technique et un soutien pour le renforcement des capacités.

Le Congo a ratifié l’Accord de Facilitation des Echanges, le 5 Octobre 201736. Les 13 mesures de Catégorie C qui ont
été notifiées par le Congo à l’OMC sur l’Accord de Facilitation des Echanges (AFE) sont :

Mesures Détails
-Elaboration et mise en œuvre de lignes directrices sur la publication des renseignements
liés au commerce,
1.2 : information
-Examen et mise à jour sur Internet, en temps opportun, des renseignements liés au
disponible sur
commerce par les organismes compétents,
internet
-Création d'un portail d'informations commerciales,
-Renforcement des capacités institutionnelles.
-Assistance technique pour l'élaboration d'une politique de consultation, en particulier
dans le domaine de l'acquisition de compétences en matière d'évaluation de l'impact
réglementaire,
2.2 : consultations -Conseils techniques pour l'élaboration de la stratégie/politique de consultation et la
désignation d'une unité pour sa mise en œuvre,
-Conseil juridique pour la définition d'une approche normalisée en matière de
consultation.
-Elaboration/modification de toutes les lois applicables, telles que la Loi de finances, Loi
6.2 : disciplines
sur le commerce extérieur et la Loi sur l'administration des douanes et accises, aux fins de
spéciales sur les
l'application de la redevance pour opérations douanières,
honoraires et
-Assistance pour l'élaboration des procédures pertinentes afin de mettre en place et
charges
d'appliquer et de faire appliquer efficacement la redevance pour opérations douanières.
-Elaboration du document stratégique pour le développement du paiement par voie
électronique,
-Développement de solutions de paiement électronique par toutes les banques,
-Mise en place des dispositifs d'accompagnement technique et financier dans les filières
numériques liées au commerce électronique (la formation, la recherche),
7.2 : paiements
-Amélioration des fonctionnalités actuelles du GUOT ou du GUD,
électroniques
-Amélioration de la qualité de la connexion internet,
-Elaboration/modification de toutes les versions électroniques des lois et de la Loi de
finances pour mettre en place le paiement par voie électronique.

36 Trade Facilitation Agreement Database: https://tfadatabase.org/ratifications


24
-Etablir un diagnostic technique/juridique,
-Elaborer la réglementation qui permette l'application de cette règle,
7.3 : séparation de
-Adapter ou informatiser les organismes concernés par la question,
la libération
-Définir les procédures pour les utilisateurs et les organismes qui les appliqueront,
-Mener des activités de communication et de formation.
-Assistance technique nécessaire pour l'élaboration d'un mécanisme permettant de
renforcer la coordination et la collaboration entre organismes présents aux frontières pour
l'identification des risques et l'application de la gestion des risques,
-Assistance technique pour l'élaboration des procédures nécessaires à la mise en œuvre
efficace du système de gestion des risques,
-Assistance technique pour renforcer les capacités des organismes présents aux frontières
7.4 : gestion des pertinents, afin qu'ils comprennent pleinement le système de gestion des risques et
risques puissent l'appliquer,
-Assistance nécessaire pour l'acquisition et l'amélioration des capacités technologiques
nécessaires à la mise en œuvre d'un processus de gestion des risques adéquat,
-Assistance pour le déploiement des technologies nécessaires à la mise en œuvre d'un
système de gestion des risques adéquat (appareils de radiographie, scanners ou matériel
d'essai en laboratoire, par exemple),
-Assistance technique nécessaire pour former le personnel douanier à l’imagerie.
7.6 : temps moyen -Elaboration d'une Etude sur le temps moyen nécessaire à la main levée (guide permettant
de libération de mesurer le temps moyen nécessaire pour la main levée des marchandises).
-Soutien pour l'examen de la législation concernant les envois urgents et l'élargissement
7.8 : expédition de son champ d'application à d'autres marchandises,
accélérée -Soutien pour le renforcement des capacités/l'encadrement des agents des organismes
aux frontières.
-Révision des formalités et processus actuels relatifs au passage à la frontière des
8 : Coopération marchandises à l'import-export et au transit,
entre agences -Elaborer le manuel de procédure harmonisé au niveau des frontières,
frontalières -Interconnexion des autres unités de douanes (postes et brigades situés à l'intérieur) aux
systèmes douaniers.
-Assistance pour analyser et simplifier les prescriptions et procédures en matière de
documents requis,
10.1 : formalités
-Renforcement des capacités et formation sur les formalités et les documents requis
conformément aux meilleures pratiques internationales.
-Assistance technique nécessaire pour la redéfinition du fonctionnement du guichet
unique des opérations transfrontalières (GUOT),
-Assistance technique nécessaire pour l’unification des deux guichets (GUD et GUOT),
-Elaboration de procédures et d'un aide-mémoire fonctionnel pour établir efficacement un
guichet unique national,
-Assistance technique pour renforcer les capacités des organismes présents aux frontières
10.4 : guichet pertinents en vue de l'établissement d'un guichet unique national,
unique -Assistance pour renforcer les capacités des fonctionnaires des organismes présents aux
frontières pertinents et des entreprises pour les sensibiliser, les équiper et les former en
vue de l'établissement d'un guichet unique national,
-Assistance pour assurer un accès internet de haut niveau, ou au moins raisonnable, au
matériel TIC, en particulier pour les autres organismes présents aux frontières,
-Assistance technique nécessaire pour former les agents intervenants dans la gestion des
bureaux juxtaposés aux frontières.
-Assistance pour la formation des agents de douanes sur la technique de gestion du
10.5 : inspection
scanner,
pré-embarquement
-Assistance pour le transfert de compétence des organismes d’inspection avant expédition
25
aux agents des douanes,
-Assistance pour la formation du personnel douanier sur la valeur et la tarification.
-Assistance technique et soutien pour le renforcement des capacités sont nécessaires pour
assurer une répartition adéquate des coûts et former du personnel,
-Assistance technique nécessaire pour la mise en place d'une infrastructure visant à
faciliter le mouvement des marchandises,
Aide aux exercices de surveillance des corridors
Formations sur le traitement des marchandises en transit
Analyse d'un système efficace de transit
Construction d'un port sec pour le transit
Construction des magasins pour les marchandises en transit
Construction des aires de stationnement pour les véhicules en transit
11 : transit
- Assistance technique nécessaire pour la mise en place d'une infrastructure visant à
faciliter le mouvement des marchandises,
Aide aux exercices de surveillance des corridors
Formations sur le traitement des marchandises en transit
Analyse d'un système efficace de transit
Construction d'un port sec pour le transit
Construction des magasins pour les marchandises en transit
Construction des aires de stationnement pour les véhicules en transit
- Formation sur la coopération et la coordination entre les organismes réglementaires et
sur les Procédures douanières sur le transit.

Le premier comité de facilitation des échanges s’est réuni en mars 2020 pour une formation par la CNUCED sur
financement de la BAD. Il est apparu que cette catégorisation soumise à l’OMC devait être amendée et revue.

L’Accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC adopté
en 1995), a introduit pour la première fois des règles relatives à la propriété intellectuelle dans le système
commercial multilatéral. Les créateurs peuvent obtenir le droit d’empêcher que d’autres utilisent leurs inventions,
dessins et modèles ou autres créations, et utiliser ce droit pour négocier une rémunération en contrepartie de leur
utilisation par des tiers.

Ces droits, appelés « droits de propriété intellectuelle » revêtent diverses formes37 : droit d’auteur, par exemple
pour les livres, tableaux et films ; brevets pour les inventions ; marques de fabrique ou de commerce pour les noms
de marque et les logos de produits, etc. Les gouvernements et les parlements ont conféré ces droits aux créateurs
afin de les inciter à produire des idées qui profitent à l’ensemble de la société.

Le Congo est membre de la Convention instituant l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI)
depuis 1975. De nombreux de pays africains ont également décidé de créer l’Organisation Africaine de la Propriété
Intellectuelle (OAPI) en 1977 et le Congo en est membre.

1.7.3. Les accords bilatéraux de la République du Congo


Les Accords de Cotonou ont été signés le 23 juin 2000 pour une durée de 20 ans entre l’Union européenne (UE), ses
Etats membres et les 77 pays d’Afrique Caraïbes et Pacifique (ACP). Ils prévoient la négociation d’Accords de
Partenariat Economique (APE), ou zones de libre-échange entre l’Union européenne et six ensembles régionaux, en
accord avec les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce.

Au fil du temps, le processus s’est avéré beaucoup plus difficile que prévu et les niveaux d’ambition ont chuté. Le
champ d’application des Accords a été ainsi réduit au commerce de marchandises. Toutefois, aux termes de

37 ADPIC : https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/agrm7_f.htm
26
l’Accord de Cotonou, l’inclusion d’un Accord sur les services n’est pas une condition pour la compatibilité globale
de l’APE avec les règles de l’OMC38 .

La région Afrique centrale qui négocie un APE avec l’Union européenne (UE) rassemble tous les membres de la
CEMAC ainsi que Sao Tomé-et-Principe et, depuis 2005, la République Démocratique du Congo. Ce groupe de pays
est souvent appelé « CEMAC+ ». Le Burundi et le Rwanda, qui sont membres de la CEEAC, négocient leur APE dans
le cadre de la région Afrique de l’Est (CAE), et l’Angola avec la SADC. L’Afrique centrale était la première région,
avec l’Afrique de l’ouest, à entamer des négociations APE en octobre 2003.

Les négociations UE/« CEMAC+ » se sont globalement arrêtées en septembre 2011 à Bangui (RCA), suite aux
divergences de fond sur les questions d’accès au marché et de développement. Celles-ci portent en particulier sur
le taux de libéralisation et la durée de la période de transition pour le commerce des marchandises. Seul le
Cameroun a signé un Accord APE. Le Congo quant à lui bénéficie depuis le 1er janvier 2008 du Système des
Préférences Généralisé (SPG) dans ses relations avec l’UE39 . L’absence d’Accord APE au niveau régional Afrique
centrale entraîne des distorsions dans l’application du Tarif Extérieur Commun CEMAC.

Les Etats-Unis ont adopté l’African Growth Opportunities Act (AGOA) en 2000 pour renforcer le commerce entre les
Etats-Unis et les pays d’Afrique subsaharienne qui remplissent les critères d’éligibilité, qui exigent que les pays
bénéficiaires atteignent un certain niveau de normes économiques, juridiques et de droits humains. En vertu de la
législation, quarante pays, dont la République du Congo, sont actuellement autorisés à exporter près de 6.500
produits exemptés de droits de douanes aux Etats-Unis.

Les entreprises américaines trouvent également leur intérêt lorsqu’elles investissent en Afrique ou fournissent du
matériel et un soutien technique aux entreprises africaines éligibles.

Depuis 2004, le Congo est éligible à l’AGOA dans ses relations avec les Etats-Unis, et ce, jusqu’en 2025
(reconductible). Le pétrole, le bois et les minéraux sont les principaux produits importés par les Etats-Unis en
provenance du Congo et bénéficient d’un traitement préférentiel en vertu de l’AGOA. Ces importations se sont
élevées à 432,2 millions USD en 201840 . Malgré l’AGOA, le Congo a des relations commerciales qui restent
globalement négligeables avec les Etats-Unis.

1.7.4. Le Congo, Etat membre de la CEMAC et de la CEEAC


Le Congo est membre de deux organisations d’intégration régionale en Afrique centrale : la Communauté
Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique
Centrale (CEEAC).

1.7.4.1. La CEMAC
Instituée à Ndjamena (Tchad) par le Traité du 16 mars 1994 à la suite de l’Union Douanière et Economique de
l’Afrique Centrale (UDEAC, créée en 1964), la CEMAC est constituée de 6 pays : le Cameroun, la République
Centrafricaine, le Tchad, la République du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale. Elle s’est construite autour de
l’intégration monétaire basée sur la monnaie commune, le Franc CFA de l’Afrique centrale.

La zone CEMAC dispose aujourd’hui d’une union monétaire fonctionnelle et d’une union douanière effective, avec
un code des douanes communautaire dont la dernière révision a été adoptée en août 2001. La CEMAC possède
également plusieurs institutions régionales fonctionnelles, telles que la Banque de Développement des Etats
d’Afrique Centrale (BDEAC), la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC), la Cour des Comptes et le Parlement

38 Cheikh Tidiane Dieye : quelle approche pour les négociations sur les services dans les Accords de Partenariat Economique ? 31 mai

39 Fiche d’information sur l’Accord de Partenariat Economique UE- Afrique centrale, Février 2020
40 AGOA Congo: https://agoa.info/profiles/congo.html#table_data1
27
communautaire. En octobre 2017, les pays ont ratifié l’accord sur la libre circulation des personnes et depuis
2018/2019, les citoyens de la région voyagent sans visa pour une durée maximale de 3 mois41 .
La zone de libre-échange CEMAC a conduit au démantèlement progressif des barrières tarifaires au commerce
intra-communautaire : un Tarif Préférentiel Généralisé (TPG) s’applique aux produits reconnus originaires et
commercialisés avec un certificat de circulation CEMAC.

L’Union douanière a été mise en place entre 1994 et 2000 par regroupement des produits en quatre catégories
tarifaires, et le démantèlement progressif d’une surtaxe temporaire : toutefois il existe encore des distorsions de
taux pour certains produits en fonction des Etats.

Le Tarif Extérieur Commun (TEC) de la CEMAC est le suivant :


Produits Catégorie Taux
Articles de première nécessité I 5%
Matières premières et biens d’équipements II 10%
Biens intermédiaires et autres III 20%
Biens de consommation courante IV 30%

Le Tarif Préférentiel Généralisé (TPG) : Taxe Unique (TU) conçue pour favoriser l’investissement et l’accroissement
de la production intérieure avait été créée, mais elle n’a pas dopé les échanges économiques entre les Etats
membres, d’où l’instauration du TPG : l’application du taux zéro (0%) aux produits d’origine CEMAC est perçue
comme une condition essentielle pour la construction du marché commun en Afrique centrale.

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) :


: remplace toutes les taxes indirectes et s’applique aux livraisons de biens, aux prestations de services et aux
importations. La TVA ne fait pas de discrimination entre les importations et les productions nationales. Le taux est
fixé dans la limite d’une fourchette située entre 15 et 20% ; le taux applicable aux exportations et aux transports
internationaux est de 0%. Il existe un Comité de l’origine CEMAC chargé « d’agréer les produits ».

L’Union douanière de la CEMAC est imparfaite et son effectivité est entravée42 entre autres par :
• l’existence d’un tarif douanier d’entrée, l’application de droits de sortie restant du ressort des législations
et réglementations nationales ;
• l’absence de pools de recettes, et conséquemment, la préservation de l’individualité des territoires
douaniers nationaux par application d’un régime de transit inter-Etats, suspensif des droits et taxes
d’entrée ;
• l’absence d’un traitement communautaire sur les marchandises nationalisées par la mise à la
consommation, puis exportées vers un autre Etat membre (libre pratique), avec comme corollaire, des
risques d’application d’un double ou multiple tarif extérieur sur les produits non originaires faisant l’objet
de transactions commerciales entre les Etats membres (persistance de la double taxation des produits
importés des pays tiers) ;
• l’octroi de nouvelles conventions d’établissement comportant des clauses exonératoires dans les domaines
minier, pétrolier et forestier ;
• les déclassements tarifaires unilatéraux, les distorsions tarifaires ;
• la multiplication des franchises exceptionnelles accordées à des entreprises ou particuliers, ou des
exonérations discrétionnaires, source de distorsions de compétitivité ;
• la mauvaise application des règles d’origine des produits fabriqués dans l’espace CEMAC ;
• la non-maîtrise des législations communautaires par les opérateurs économiques et les administrations,
due à la mauvaise diffusion des textes ;

41 OECD : Africa’s Development Dynamics, 2018


42 Dr Baschirou Moussa Demsa Coordonnateur Régional du Programme VET –GOV pour la CEEAC : Cadre politique et réglementaire
de la CEEAC : vers une plus grande cohérence des politiques commerciales
28
• la non-application des dispositions communautaires sur les compensations de manque à gagner induits par
la mise en œuvre du Tarif Préférentiel Généralisé à taux zéro ;
• l’augmentation unilatérale des taux de TVA par les Etats membres, ce qui a conduit la région à adopter une
fourchette dans l’application de la TVA ;
• l’existence de barrières non tarifaires le long des corridors de transit et aux frontières ;
• l’insuffisance en matière d’interconnexion des administrations douanières des différents Etats membres ne
facilite pas le régime de transit communautaire.

1.7.4.2. La CEEAC
La CEEAC a été instituée à Libreville (Gabon) le 18 octobre 1983, et regroupe actuellement les six pays de la CEMAC
auxquels s’ajoutent cinq autres Etats : l’Angola, le Burundi, la RDC, le Rwanda et Sao Tomé-et-Principe. Elle a connu
une période d’inactivité entre la fin des années 1980 et le début des années 2000, du fait de l’instabilité politique et
sécuritaire dans plusieurs de ses Etats membres. Depuis sa relance, elle concentre son action en termes
d’intégration économique dans le domaine de l’intégration physique, et a élaboré et adopté en conséquence
plusieurs programmes dans le domaine des infrastructures, qui sont partagés avec la CEMAC.

La CEEAC intervient également dans le domaine du commerce. Elle a établi en 2004 les prémices d’une Zone de
Libre Echange (ZLE), à rendre opérationnelle. Le document « Vision 2025 de la CEEAC » prévoyait la mise en place
d’un marché commun intégré, avec l’opérationnalisation de la ZLE (prévue au 1er juillet 2012), l’adoption d’un Tarif
Extérieur Commun, la suppression des barrières à la libre circulation des personnes et l’harmonisation des textes
réglementaires43 .

Deux éléments constituent la ZLE de la CEEAC :


• le Tarif Préférentiel : il doit s’appliquer aux produits originaires des Etats membres de la CEEAC avec un
calendrier de démantèlement tarifaire qui devait déboucher sur un taux zéro en 2007 ;
• le Fonds de compensation pour pertes de recettes : il a été institué par le Protocole VI du Traité relatif « au
Fonds de compensation pour pertes de recettes » et par la Décision N°04/CEEAC/CCEG/XI du 27 janvier
2004 portant « modalités de mise en place de ce Fonds en vue d’atténuer les effets du démantèlement
tarifaire dans le cadre de la ZLE ».

Les pertes de recettes douanières subies par les Etats membres de la CEEAC doivent être compensées à hauteur de
50% (Décision N°18/CEEAC/CCEG/XIV/09), lesquelles sont reversées dans un Fonds National de Développement à
créer par chaque pays pour promouvoir la création de Petites et Moyennes Entreprises pour aider au
développement économique des Etats.
La CEEAC dispose d’un régime tarifaire préférentiel, d’un régime de transit et de règles d’origine propres.
La ZLE de la CEEAC n’est pas fonctionnelle à ce jour et fait face, entre autres, aux problématiques suivantes :
• inexistence d’un pouvoir d’injonction et de sanctions pécuniaires, en cas de non application des décisions
communautaires ;
• appartenance de l’Angola, le Burundi, la RDC et le Rwanda à des ZLE plus intégrées et fonctionnelles ;
• contraintes physiques pour le développement des échanges en raison du très fort déficit des
infrastructures ;
• la non insertion des dispositions relatives au tarif préférentiel dans les législations internes des Etats ;

Il est essentiel de mettre en place le mécanisme de compensation prévu par le Traité de la CEEAC qui permet
d’atténuer les effets négatifs de l’application du tarif préférentiel dans la zone CEEAC sur les finances publiques.

43 UE, Document de travail : Présentation générale du développement de la CEEAC


29
1.7.4.3. Les problématiques régionales
L’Afrique centrale est la région la moins intégrée d’Afrique en termes de commerce. En 2018, la région CEMAC
représentait 1% des exportations du Congo (la CEEAC 1,1%) et 1,1% de ses importations (la CEEAC 1,26%).
Le Programme Economique Régional de la CEMAC (PER 2025) constitue la vision prospective d’émergence
économique commune aux six Etats membres (gouvernance, stabilité macro-économique, création d’un marché
commun, renforcement des infrastructures physiques et services de soutien).

La vision stratégique de la CEEAC –2025- ambitionne de bâtir un espace économique et politique unifié et prospère.
Ce document prévoit les priorités d’action suivantes : 1) Paix, sécurité, et stabilité 2) Infrastructures, en particulier
le développement des services de transport 3) Energie, eau et environnement. L’approche retenue par la CEEAC sur
les sujets économiques et commerciaux est de capitaliser sur les acquis de la CEMAC. Les deux CER ont pour
objectif clair de permettre le développement économique et social de leurs Etats membres. La CCEEAC qui est
chargée de mettre en œuvre la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf).
Les mandats de la CEMAC et de la CEEAC se superposent partiellement, en particulier dans le domaine de
l’intégration économique. Les deux organisations sont engagées depuis 2007 – suite au sommet de Banjul de
l’Union Africaine le 2 juillet 2006- dans un processus d’harmonisation et de rationalisation en vue d’une
convergence progressive pour aboutir à leur fusion, prévue en 2023. Cette perspective faciliterait la mise en œuvre
de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) au niveau de l’Afrique centrale.
Les progrès de l’intégration régionale dépendent de la mise en place d’une zone de libre-échange compatible avec
les priorités de l’Union Africaine en harmonisant les quatre instruments des zones de libre-échange CEMAC et
CEEAC, à savoir :
• les certificats d’origine ;
• le processus d’approbation des taux préférentiels ;
• le formulaire de vérification de l’origine du produit et ;
• le régime standard d’approbation des Taux Préférentiels.
Un certain nombre d’instruments de la zone de libre-échange CEEAC-CEMAC sont déjà harmonisés44 :
• le Certificat d’Origine harmonisé CEEAC/CEMAC comportant sur un seul et même formulaire les mentions
de demande de contrôle et de celles des résultats issus de ce contrôle ainsi que les mentions relatives à la
Déclaration du Fournisseur/ Producteur/ Exportateur ;
• le dossier d’agrément du Tarif Préférentiel de la CEEAC et CEMAC ;
• le formulaire de vérification de l’origine des produits ;
• le schéma type d’agrément aux Tarifs Préférentiels CEEAC-CEMAC où on note désormais, l’existence d’un
Comité Régional d’Agrément Conjoint CEEAC/CEMAC, chargé de l’examen des dossiers d’agrément des
produits au TP/CEEAC-CEMAC.
La CEMAC et la CEEAC ont des mécanismes compensatoires/Fonds de compensation destinés à compenser les
pertes de recettes douanières du fait de l’adhésion des Etats membres à la Zone de Libre Echange de la CEEAC
et/ou de l’Union Douanière de la CEMAC :
• La « Taxe Communautaire d’Intégration » (TCI) pour la CEMAC : au taux de 1%, elle est prélevée sur les
importations d’origine tierce par les administrations des douanes des Etats membres et doit être reversée à
la Commission de la CEMAC sous un régime de disponibilité intégrale ;
• La « Contribution Communautaire d’Intégration » (CCI) pour la CEEAC : au taux de 0,4%, elle est
prélevée sur les importations d’origine tierce par les administrations des douanes des Etats membres et
reversée au Secrétariat Général de la CEEAC sous un régime de disponibilité limité et selon une clé de
répartition par les Etats membres.

44 COPIL/CER-AC : 4ème réunion du Comité de Pilotage de la rationalisation des CER Afrique Centrale, Communiqué final, 27
novembre 2017
30
Ces mécanismes compensatoires ne sont pas opérationnels et les Etats membres (CEMAC/CEEAC) ne contribuent
que partiellement au budget des deux CER, ce qui est un frein évident à leur efficacité et à leur fonctionnement.
S’agissant de la ZLECAf, le Congo, comme les autres pays d’Afrique centrale, a donné mandat aux Communautés
Economiques Régionales de négocier des positions communes. Et si la ZLECAf est conforme aux règles de l’OMC, les
Communautés Economiques Régionales doivent se conformer aux règles ZLECAf.

2. Diagnostic des besoins pour une mise en œuvre effective de l’Accord sur la ZLECAf
2.1. L’introduction générale de l’Accord sur la ZLECAf
La décision de lancer une Zone de Libre-Echange Continentale Africaine a été prise en janvier 2012, lors de la 18e
session ordinaire de la Conférence de l’Union Africaine avec un objectif fixé pour l’année 2017. Trois forums de
négociation ont permis d’aboutir, le 21 mars 2018, à la signature de l’Accord par 44 pays lors du sommet de Kigali
au Rwanda. Le nombre de signataires est passé à 54, le 7 juillet 2019, lors du Sommet extraordinaire de l’Union
Africaine à Niamey, au Niger. Seule l’Erythrée n’est pas encore partie prenante à l’Accord sur la ZLECAf.

La ZLECAf comprend quatre structures :


• La Conférence : organe suprême de prise de décision composé des Chefs d’Etat et de gouvernement ;
• Le Conseil des ministres : composé des ministres du commerce, tout autre ministre ayant autorité ou
fonctionnaires dûment désignés à cet effet par les Etats membres ;
• Le Comité des hauts fonctionnaires du commerce : composé des secrétaires généraux, directeurs généraux,
ou de tout autre fonctionnaire désigné par chaque Etat partie, et ;
• Le Secrétariat qui dispose d’une autonomie fonctionnelle et bénéficie d’une personnalité juridique
indépendante. Son siège est à Accra, au Ghana, depuis fin mars 2020.
L’Accord sur la ZLECAf se veut un Accord cadre qui couvre le commerce des marchandises, le commerce des
services, les investissements, les droits de propriété intellectuelle, la politique de concurrence et les mesures de
défense commerciale.

Cérémonie de signature de l’Accord par les Chefs d’Etat et de Gouvernement - Kigali, Rwanda – 21 Mars 2018.

31
Ses principales caractéristiques sont :
Elimination des taxes et des restrictions quantitatives frappant les
importations
Obligation de traiter les importations non moins favorablement que les
produits nationaux
Elimination des obstacles non tarifaires
Règles d’origine
Protocole relatif au
Coopération entre les administrations douanières
commerce des biens
Facilitation du commerce et du transit
Recours commerciaux, protection des industries émergentes et
Accord portant exceptions générale
création de la Coopération sur les normes et la règlementation concernant les
ZLECAf produits
Assistance technique, renforcement des capacités et coopération
Transparence de la réglementation régissant les services
Reconnaissance mutuelle des normes, des licences et des certifications
Protocole relatif au des prestataires de services
commerce des services Libéralisation progressive des secteurs de services
Obligation d’assurer aux prestataires de services étrangers un
traitement qui ne soit pas moins favorable que celui accordé aux
prestataires nationaux dans les secteurs libéralisés
Exceptions générales et exceptions relatives à la sécurité
Protocole relatif au Règles et procédures régissant le règlement des différends dans la
règlement des différends ZLECAf
Droits de la propriété intellectuelle
Négociations de la
Investissements
deuxième Phase
Politiques de la concurrence
Source : Union Africaine

Les Protocoles sur le commerce des marchandises et sur le commerce des services incluent différentes Annexes qui
couvrent différentes disciplines.
Lors de la Phase 1 des négociations, le commerce des marchandises et le commerce des services sont discutés et
doivent aboutir à l’approbation de concessions tarifaires, à la définition de règles d’origine continentale et à des
engagements spécifiques pour les secteurs de services. Cette 1ère Phase n’est pas complètement achevée et
devrait l’être avant la fin du 1er semestre 2020.
La Phase 2 couvre les investissements, la politique de concurrence et les droits de propriété intellectuelle dont les
négociations devraient aboutir avant janvier 2021.

Les Protocoles de l’Accord sur la ZLECAf établissent des comités techniques afin de faciliter la mise en œuvre de
l’Accord. Ces comités devraient comprendre des représentants désignés des différents Etats membres.
Sur les sujets tarifaires, les Etats membres de l’Union Africaine par le biais de cet Accord ZLECAf s’engagent à
supprimer les droits de douanes sur 90% des lignes tarifaires.
Pour les produits dits « sensibles » (7% des lignes tarifaires), les membres de la ZLECAf disposent d’un délai avant
leur libéralisation complète (voir tableau suivant). Aussi chaque pays peut exclure du démantèlement 3% des lignes
tarifaires.
Plusieurs initiatives ont également été prises dans le cadre de la ZLECAf, telles que :
• La création d’un Observatoire sur le Commerce en Afrique afin de bénéficier d’un portail d’informations
commerciales pour faciliter le commerce intra-africain et soutenir la mise en œuvre de la ZLECAf. Cet
observatoire devrait collecter des données auprès des Etats membres et fournir des informations aux
acteurs du marché, aux gouvernements et aux agences non-gouvernementales ;
32
• Le mécanisme en ligne de la ZLECAf pour la collecte, le suivi et l’élimination des Barrières Non-Tarifaires
(BNT) devrait pouvoir permettre de mieux identifier les BNT (par internet, email ou SMS) et de rendre
visible et transparente la résolution des problèmes. Les notifications devraient être reçues et traitées par
un Point Focal national dans chaque pays et par le Secrétariat ZLECAf. Cet outil devrait également
permettre des échanges d’information entre pays pour suivre et éliminer les BNT.
Dans le cadre de la ZLECAf, l’Union Africaine reconnait différentes Communautés Economiques Régionales et en
Afrique centrale, il s’agit de la CEEAC.

2.2. Les questions tarifaires/règles d’origine


Le Protocole sur le Commerce des Marchandises de l’Accord portant création de la ZLECAF regroupe diverses
annexes :
Annexe 1 : Liste des concessions tarifaires
Annexe 2 : Règles d’origine
Annexe 3 : Coopération douanière
Annexe 4 : Facilitation du Commerce
Protocole sur le
Annexe 5 : Barrières Non Tarifaires (BNT)
Commerce des
Annexe 6 : Barrières Techniques au Commerce
Marchandises
Annexe 7 : Mesures Sanitaires et Phytosanitaires
Annexe 8 : Transit et facilitation des transports
Annexe 9 : Défense commerciale

Sur les sujets tarifaires, les niveaux de libéralisation attendus et les transitions possibles sont les suivants :
Niveau d’ambition pour l’ensemble Calendrier de mise en œuvre
Groupes de produits
des Etats membres Non PMA PMA
Pas moins de 90%
Produits non sensibles 5 ans 10 ans
des lignes tarifaires
10 ans 13 ans
Produits sensibles Pas plus de 7% des lignes tarifaires La libéralisation des produits sensibles peut
commencer l’année 6 ou plus tôt
Pas plus de 3% des lignes tarifaires
La liste d’exclusion doit constituer au maximum 10% de la valeur des importations des
autres pays africains selon les données de la période de 3 ans, de 2014 à 2016 ou 2015 à
Liste d’exclusion
2017

La liste d’exclusion est sujette à révision après 5 ans.

2.2.1. Les concessions tarifaires proposées par la CEMAC / le Congo


La ZLECAf a pour objectif de préserver les acquis régionaux mais dans les unions douanières (telle que la CEMAC)
qui regroupent des pays en développement et des Pays Moins Avancés (PMA), les décisions actuelles ZLECAf en
matière de concessions tarifaires remettent en question les Tarifs Extérieurs Communs (TEC).

Il a ainsi été décidé que les Unions douanières choisiraient les modalités d’application de la ZLECAf et les pays
membres d’une Union douanière devraient alors choisir dans quelle catégorie de pays ils se situent. Certaines CER
pourraient avoir des difficultés à résoudre la question de la libéralisation tarifaire étant donné que l’Accord ZLECAf
prévoit pour les Pays les Moins Avancés des périodes plus longues d’abaissement progressif des droits de douane.

33
La CEMAC a reçu mandat de ses Etats membres pour définir une position commune régionale. Ainsi, les pays de la
CEMAC ont tous choisi de s’aligner sur les PMA, conscients des difficultés pouvant émerger et de la nécessaire
transition et longue période d’adaptation suscitée par la ZLECAf.
A noter que la CEEAC est en train de finaliser ses travaux pour avoir également son TEC, ce qui devrait permettre à
moyen terme d'avoir une position commune CEEAC et non seulement CEMAC (même si le Rwanda négociera
probablement avec la CAE, l’Angola avec la SADC et la RDC peut-être avec la COMESA).

La liste des concessions tarifaires a été ainsi réalisée au sein de la CEMAC. Le résultat obtenu est le fruit d’une
rencontre tenue à Douala du 12 au 26 septembre 2019 entre les experts de la Commission de la CEMAC et des
différents pays membres.

Liste des Concessions tarifaires CEMAC proposées dans le cadre de la ZLECAf :


Caractéristiques de la liste de concessions
tarifaires de la CEMAC Nombre de lignes tarifaires % de lignes tarifaires
-Catégories-
Groupe principal 5.254 90,01%
Produits sensibles 408 6,99%
Produits exclus de la libéralisation 175 2,99%
TOTAL 5.837 100%

Parmi les produits exclus de la libéralisation il y a la farine de froment (blé), la farine de maïs, l’huile de palme
brute, l’huile de palme raffinée, les sucres, les gommes à mâcher, les bonbons, les pâtes alimentaires, les jus de
fruit naturels, les ciments portland, les ciments colles, les défrisants, les savons de toilettes et gels de douche, les
barres profilées en aluminium.

La concession faite par la CEMAC –qui se positionne alors comme un ensemble de PMA- est sur la période de
transition pour la mise en œuvre de la ZLECAf (pas 13 ans mais 11 ans). Le Sommet extraordinaire de l’Union
Africaine de mai 2020 devrait permettre l’adoption des listes de concessions et des règles d’origine.

L’insertion dans les règlementations nationales des tarifs préférentiels ZLECAf devrait prendre du temps (la mise en
œuvre en juillet 2020 de la ZLECAf étant reportée en janvier 2021) ainsi que l’adaptation des logiciels douaniers
(Sydonia World) dans la région CEMAC/CEEAC.

Au Congo, les recettes douanières devaient représenter environ 5 à 6% du budget de l’Etat en 2020 (environ 130
Mds FCFA). Les importations venant du continent africain se sont élevées à 6,6% de l’ensemble des importations du
pays en 2018 (dont une partie avec les pays CEMAC/CEEAC où les droits de douanes sont déjà à zéro).

Si les tarifs douaniers sont complètement supprimés sur les marchandises en provenance d’autres pays d’Afrique,
l’impact négatif sur le budget de l’Etat et les recettes publiques devrait être somme toute très relatif (actuellement
ils représentent environ 6,5 Mds FCFA soit 10 M EUR).

Aussi, la réduction des tarifs devrait-elle générer davantage d’échanges et donc d’avantage de recettes (du fait de
la TVA à l’importation etc.).

2.2.2. Les règles d’origine


L’uniformisation des règles d’origine est un facteur important pour l’effectivité de la ZLECAf. Ces règles visent à
s’assurer que les produits commercialisés dans la zone de libre-échange sont réellement originaires d’un pays
membre de la zone, avec l’objectif d’éviter le détournement et le contournement du commerce.

Au sujet des produits manufacturés fabriqués dans les Etats membres d’Afrique centrale, un tarif préférentiel a été
mis en place pour leur exportation à destination d’autres Etats membres de la CEMAC et de la CEEAC.

34
L’accès à ce tarif préférentiel harmonisé appliqué par la CEMAC et la CEEAC est conditionné par un agrément au
label « made in Afrique centrale » déterminé par trois critères :
• le critère de l’entière obtention (produits entièrement obtenus dans le territoire des Etats membres de la
CEMAC et de la CEEAC) ;
• le critère de l’incorporation minimum de 40% des matières premières originaires des Etats membres de la
Communauté ;
• le critère de la valeur ajoutée d’au moins 30% de la valeur sortie usine hors taxes du produit industriel
concerné.
Ces critères sont utiles pour permettre l’agrément au tarif préférentiel CEMAC/CEEAC. Ce tarif doit s’appliquer par
la réduction progressive du taux du droit de douane en vigueur dans la zone CEEAC.
Les pays d’Afrique de l’ouest et du centre ont des règles d’origine « générales », alors que les pays d’Afrique de l’est
et australe ont des règles d’origine « spécifiques ». D’où les débats en cours au sein des négociations ZLECAf. Il est
probable que les négociations aboutissent à la définition de règles d’origine « hybrides ». Des problèmes
apparaissent dans certains secteurs tels que le textile, l’automobile ou les huiles végétales transformées.

Une révision des règles d’origine CEMAC/CEEAC du fait de la ZLECAf devrait nécessiter au niveau national et
régional, la révision des textes règlementaires, de même que la révision des procédures d’agrément. Les produits
éligibles au tarif préférentiel communautaire (CEMAC/CEEAC) dépendent en effet de la demande d’agrément. Ce
sont les comités nationaux qui en font la demande et ce sont les comités d’agrément CEMAC et CEEAC qui
examinent les demandes et prennent la décision.
Dans le cadre de la ZLECAf, le document qui atteste de l’origine sera le certificat d’origine octroyé par les autorités
nationales et chaque pays devra constituer sa liste d’opérateurs agréés.

Le schéma devra donc évoluer en Afrique centrale en changeant les textes règlementaires, mais il manque des
compétences. Il faudra recourir à l’assistance technique.
2.2.3. La Facilitation du Commerce
Les provisions de l’Annexe 4 (Facilitation du Commerce) du Protocole sur le Commerce des Marchandises de
l’Accord portant création de la ZLECAf sont basées sur le texte de l’Accord de Facilitation des Echanges de l’OMC
(dit AFE ou « Accord de Bali »). L’Annexe 8 sur le Transit est basée sur la Convention sur les Transports
Internationaux Routiers (TIR) de 1975.

Les retombées globales de la ZLECAf ne dépendront pas uniquement de la libéralisation des droits de douane et des
règles d’origine. D’autres facteurs commerciaux entrent en jeu, notamment la coopération douanière, le transit, les
mesures de facilitation du commerce et les mesures correctives commerciales, ainsi que des obstacles non
tarifaires, tels que les obstacles techniques au commerce et les mesures sanitaires et phytosanitaires. C’est
l’interaction entre ces facteurs et les dispositions des autres Protocoles relevant des Phases I et II des négociations
relatives à l’Accord qui déterminera les effets de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine.

Dans son Rapport Doing Business 2020, la République du Congo est 183ème sur 190 pays analysés pour le critère
« Commerce transfrontalier ».

Critères Données
Temps à l’export 396 heures (16,5 jours)
Coût à l’export 2.140 USD
Temps à l’importation 305 heures (25,2 jours)
Coût à l’importation 1.891 USD
Source : Banque Mondiale, Doing Business 2020.

35
La fluidité des échanges entre Pointe-Noire et l’hinterland ou en direction du port de Matadi vers Kinshasa, est
affectée par de nombreuses tracasseries administratives. Les deux ports à containers sont gérés par Bolloré mais
les marchandises mettent 10 à 12 jours pour le trajet Pointe-Noire/Kinshasa. Ce trajet peut également être réalisé
en 2 à 3 jours en utilisant le corridor routier et des barges pour traverser le fleuve Congo entre les 2 capitales45.

Malgré la dématérialisation de certaines procédures douanières, l’utilisation de Sydonia World et la création d’un
guichet unique de dédouanement (GUD) avec plusieurs points de paiements des droits et taxes au niveau de la
Banque Postale du Congo (BPC), la gestion des frontières et des points de contrôle reste peu efficace, le circuit de
dédouanement est très lourd pour les PME, les prescriptions en matière de documentation manquent de
transparence et simplicité, les irrégularités et phénomènes de corruption sont fréquents, ainsi que les abus contre
les femmes commerçantes transfrontalières. Ces obstacles signifient des coûts élevés pour les importateurs et les
exportateurs et des pertes de compétitivité.

La ZLECAf peut jouer un rôle clé dans l’amélioration du climat des affaires en permettant au Congo et à l’Afrique
centrale de s’aligner sur les standards internationaux et les meilleures pratiques, telles que celles de l’Accord OMC
sur la facilitation du commerce qui pourraient faciliter l’intégration dans les chaînes de valeurs mondiales. La
modernisation des procédures de commerce extérieur, l’amélioration de la transparence et de la prévisibilité,
l’élimination des procédures inutiles, et une plus grande efficacité des administrations douanières devraient
bénéficier aux consommateurs et aux entreprises.

La douane congolaise utilise le logiciel Sydonia World de la CNUCED qui permet de dématérialiser les procédures
douanières. Sydonia World rencontre des problèmes divers : certains outils ne peuvent être pleinement utilisés en
raison des pannes informatiques.

La loi n° 16-2013 du 19 juillet 2013 porte création du Guichet Unique pour les Opérations Transfrontalières
(GUOT)46. Il a le statut d’établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) et il est sous la tutelle du
ministère en charge des transports. C’est un guichet électronique permettant la dématérialisation des procédures
et documents du commerce extérieur. Il garantit l’interopérabilité des systèmes informatiques des différents
acteurs participant au commerce extérieur congolais.

Il existe un comité conjoint CEMAC/CEEAC de Facilitation des Echanges. Le comité regroupe les ministères en
charge du commerce, les douanes des pays membres, le Centre du Commerce International (CCI). Il s’est réuni en
avril 2018 à Pointe-Noire afin d’adopter une feuille de route. Les coûts de mise en œuvre de cette feuille de route
n’ont pas été chiffrés.

Le Comité de Facilitation des Echanges (CFE) au Congo n’existe pas de manière formelle. Un projet d’arrêté est en
cours de signature pour formaliser le CFE au Congo. Au-delà du cadre juridique, il serait utile de faire un état des
lieux de la situation en matière de facilitation du commerce et de formuler des recommandations. Le Congo devrait
également réactualiser les notifications et catégorisations qu’il a réalisées dans le cadre des accords de l’AFE/
Accord de Bali.

De manière générale, une vision sur le port de Pointe-Noire devrait être définie ainsi que sur la mise en place de
corridors de transport et sur la capacité du Congo à être une porte pour le commerce à destination de la RDC, de
l’Angola et du Cameroun. Le problème à venir est celui de la concurrence du port de Kribi (Cameroun).

Il est nécessaire d’avoir une approche intégrée port/route/transport fluvial (en prenant en compte le problème
d’étiage) /digital/ZES. Il s’agirait de réaliser une analyse pointue du fonctionnement des corridors et des contraintes
pour les opérateurs, de simplifier l’ensemble des procédures du commerce extérieur et de les rendre transparentes
et connues de tous.

45 Etude d’identification du projet PACIE II, mars 2019


46 Loi 16/2013 du 19 juillet 2013 : http://www.cccpnr.com/fichiers/LOI/Loi%20n%C2%B0%2016-
2013%20du%2019%20juillet%202013%20portant%20cr%C3%A9ation%20du%20guichet%20unique%20des%20op%C3%A9ration
s%20transfrontali%C3%A8res.pdf
36
Les leviers à actionner pour développer les trafics de transit reposent principalement sur une diminution des coûts
de transports routiers et des tarifs douaniers ainsi que la fluidification des processus de dédouanement afin de
diminuer le « dwell-time »47 sur Pointe-Noire. Sur les axes routiers, les transporteurs se plaignent d’être victimes de
tracasseries liées à une multitude de postes de contrôle et à des versements financiers irréguliers en faveur des
agents de divers services.
Cela devrait être le rôle du Comité de Facilitation des Echanges.
Il convient également de noter l’importance du commerce informel car, si une partie des échanges entre le Congo
et ses voisins est formelle, une autre partie est informelle. En effet, de nombreux commerçants de part et d’autre
des frontières échangent et vendent des marchandises multiples, créant ainsi des marchés informels. Les femmes
constituent la plus grande part des commerçants le long des corridors de commerce agricole48.

En zone CEMAC et au Congo notamment, la baisse des droits de douane ne s’est pas traduite par un gonflement
des flux commerciaux sous-régionaux. Règles floues et méconnues, dispersion de l’information, intimidation et
harcèlement, ainsi que le manque de formation des cadres permettent de perpétuer des modes de fonctionnement
coûteux et peu transparents pour les entreprises et les citoyens.

Cela favorise la corruption et permet d’affirmer que les démantèlements tarifaires n’ont pas eu d’impact sur la
compétitivité des entreprises. Il n’existe pas d’organisme de gestion des corridors au Congo ou dans les pays
voisins ayant pour vocation de coordonner la logistique et d’apporter des solutions aux problèmes complexes des
transports et du commerce transfrontalier.

Ce type d’organisme est nécessaire pour superviser tous les aspects liés au transport des marchandises le long des
corridors, de renforcer la capacité opérationnelle des corridors et de réduire les coûts des affaires et des échanges.

Les mesures de facilitation du commerce peuvent soutenir la concrétisation des opportunités commerciales de la
ZLECAf. Les mesures ZLECAf prévues comprennent un mécanisme de barrières non tarifaires bien conçu, un régime
commercial continental simplifié pour les petits commerçants, des infrastructures de normalisation informelles et
des normes d’harmonisation stratégique dans les secteurs à fort potentiel.

Le sujet « transit » est également en train d’être revu au sein de la ZLECAf et le système de transit communautaire
(CEMAC/CEEAC) devra s’aligner sur les règles ZLECAf qui seront définies car, il y’a encore beaucoup
d’incompréhension sur ces sujets dans les pays CEMAC/CEEAC.

2.2.4. Les Barrières Non Tarifaires : Obstacles Techniques au Commerce et mesures sanitaires et
phytosanitaires
Les analyses des services du FMI montrent que l’élimination des barrières tarifaires uniquement ne mènera pas aux
résultats escomptés. Elle devrait s’accompagner de mesures visant à réduire ou à éliminer les barrières non
tarifaires. La suppression des droits de douane telle qu’envisagée dans le cadre de la ZLECAf, permettra, par
exemple, de stimuler les échanges à hauteur de 15% à 25% à moyen terme tandis que la réduction de moitié des
barrières non tarifaires entraînerait un doublement des échanges.

Il est ainsi recommandé d’agir sur les Barrières Non Tarifaires (BNT) qui ont une incidence significative sur le
développement du commerce intrarégional. Il s’agit particulièrement des mesures d’amélioration de la logistique
commerciale, de l’environnement des affaires, et de l’augmentation des infrastructures de qualité49.

La prise en compte des BNT est prévue à l’Annexe 5 du Protocole sur le commerce des marchandises de l’Accord
portant création de la ZLECAf et elle est essentielle pour la mise en œuvre efficace de l’Accord. L’Annexe 5 du

47 Temps de séjour
48 Banque Mondiale : Briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique Centrale, Août 2018
49 Groupe Banque Mondiale : le Bulletin du Bureau de l’Administrateur, Août 2019
37
Protocole établit un mécanisme de notification, de suivi et d’élimination des BNT par lequel les parties prenantes
des secteurs public et privé peuvent déposer une plainte concernant un obstacle spécifique au commerce qu’elles
ont rencontré au cours du processus de transport transfrontalier de biens et services. La plainte est ensuite
transmise au gouvernement du partenaire commercial responsable pour qu’il l'examine et y donne suite. Si les
deux parties s’entendent sur une solution, la plainte sera réglée.

Le mécanisme de notification, de suivi et d’élimination des BNT de la ZLECAf est disponible en ligne sur
www.tradebarriers.africa. Ce mécanisme vise à améliorer la transparence en matière d’identification et de suivi des
BNT, à faciliter le suivi et à assurer le raccourcissement des délais de règlement des BNT signalées et identifiées par
les gouvernements. Les plaintes doivent être déposées par le public enregistré sur le site Web ou par SMS à tout
moment après qu’un obstacle commercial spécifique a été rencontré par le plaignant. Un Point Focal national (pays
déclarant) peut déposer une plainte au nom d’un plaignant.
Le mécanisme en ligne permet le traitement et le partage en temps réel des informations et documents par les
Points Focaux nationaux et l’Unité de coordination des BNT de la ZLECAf. Certaines Communautés Economiques
Régionales (COMESA et SADC) sont en avance sur la mise en œuvre de ce mécanisme qui n’existe pas encore en
Afrique centrale.

2.2.4.1. Les barrières non-tarifaires


Les obstacles non tarifaires gênent particulièrement les PME, les commerçants transfrontaliers du secteur informel
et les femmes commerçantes. Au nombre des obstacles non tarifaires courants, on peut citer :
• « Les tracasseries » : les barrages routiers, en particulier ceux qui ne sont pas coordonnés et sont dressés
par divers agents de l’Etat : police, gendarmerie, douanes ou autres50 ;
• Le manque de gouvernance et la corruption ;
• Les procédures douanières et commerciales, notamment les systèmes non normalisés pour la déclaration
des importations et le paiement des droits de douane applicables; la non-acceptation des certificats et de la
documentation commerciale ; une classification tarifaire incorrecte; des horaires de travail limités et non
coordonnés de la douane; des interprétations différentes des règles d’origine et la non-acceptation du
certificat d’origine; l’application de taxes et d’autres redevances discriminatoires; et des procédures
lourdes pour la vérification des importations conteneurisées ;
• Les procédures d’immigration, par exemple des frais de visa non normalisés et des procédures
d’immigration lourdes ou faisant double emploi ;
• Les procédures d’inspection de la qualité, notamment les retards dans l’inspection des véhicules utilitaires,
des procédures d’inspection lourdes et coûteuses ; des inspections inutiles ; des procédures d’inspection et
d’essai non normalisées ; et des procédures variables pour la délivrance des marques de certification ;
• Les exigences liées au transport, telles que les politiques, lois, règlementations et normes non harmonisées
en matière de transport ; les permis routiers transfrontaliers et les frais de transit prohibitifs.

La présence des barrières non tarifaires constitue un obstacle majeur au commerce régional. Parmi ces barrières on
peut également noter les coupeurs de routes, ainsi que le mauvais état de certaines voies principales utilisées.

Au Congo, tous ces éléments devraient être considérés par le Comité de Facilitation des Echanges ou un comité de
gestion des corridors.

2.2.4.2. Les sujets Qualité et SPS


Le développement des chaînes de valeur régionales dans le cadre du libre-échange continental africain exige la
promotion d’infrastructures de qualité fiables. Cela concerne tous les piliers d’un système qualité : le management
de la qualité, la normalisation, la métrologie, l’évaluation de la conformité, la certification et l’accréditation. Ces

50 UNECA, Union Africaine, Banque Africaine de Développement : état de l’intégration régionale en Afrique VIII – vers la réalisation
de la zone de libre-échange continentale, octobre 2017
38
systèmes renforcent les opportunités et les positions des producteurs africains sur des marchés spécifiques de
produits certifiés qui assurent des bénéfices tout en encourageant la durabilité environnementale et la traçabilité
des biens et services.
Les systèmes de certification existants sont destinés à répondre aux préoccupations des consommateurs en
matière de sécurité́ sanitaire des aliments, de protection de l’environnement, de respect des normes de qualité,
etc. L’enjeu est de contribuer à asseoir des systèmes de production agricole sûrs, économiquement viables, à
utilisation raisonnée d’intrants chimiques.
Il s’agit dans un premier temps d’agir sur la responsabilité des acteurs, en particulier par la promotion des bonnes
pratiques agricoles et des bonnes pratiques d’élevage auprès des producteurs et des mesures HACCP51 auprès des
différents acteurs de la chaîne. Parallèlement, des mesures doivent être adoptées conjointement par le secteur
public et le secteur privé pour agir en amont, notamment sur l’utilisation des pesticides (actualisation des
catalogues, homologation, autorisation à l’importation, etc.), l’usage responsable et prudent des antimicrobiens et
réduire les risques en aval, par le contrôle (analyse des Limites Maximales des Résidus – LMR, certification
phytosanitaire, etc.). Ces dispositions permettent d’évoluer vers une réduction effective de l’ensemble des risques
pour la santé végétale, animale, humaine, environnementale et leurs interactions.
La tendance aujourd’hui est également d’évoluer vers des référentiels privés destinés à promouvoir et à certifier les
processus de production agricole (respect des bonnes pratiques agricoles), dans le cadre d’un partenariat entre des
producteurs et les acteurs finaux des chaînes de valeur (distribution). C’est le cas du référentiel Globalgap52 pour
les productions horticoles, UTZ53 et 4C54 pour le cacao et le café. Ces « certifications » issues de la vérification d’un
certain nombre de points « critiques » par des auto-contrôles (par les producteurs et leurs organisations) et des
contrôles ne conduisent pas nécessairement à des gains financiers notables, mais contribuent à la
professionnalisation des producteurs (gestion des produits, maîtrise des traitements, des pratiques de production,
des charges et des résultats) et renforcent le lien de confiance avec les consommateurs.

Ces certifications professionnelles reposent sur des choix consentis par des acteurs professionnels autour des
préoccupations de sécurisation et de satisfaction des consommateurs.

Le processus de gestion de la qualité se gère dès l’amont du processus de production et permet de construire une
relation de confiance entre producteurs et distributeurs. Ce paradigme qualité est d’autant plus intéressant que
son coût est pris en charge volontairement par les filières dans le cadre d’accords librement consentis entre
professionnels. Bien entendu, il n’exclut pas la nécessité d’infrastructures qualité, mais il en allège l’utilisation.
L’Organisation Africaine de Normalisation (ARSO) a réalisé récemment un inventaire des infrastructures qualité en
Afrique centrale et elle les juge largement défaillantes. Une étude est en cours sur les sujets sanitaires et
phytosanitaires et la notification des accords. Les points nationaux d’information ne fonctionnent souvent pas.
Les pays d’Afrique centrale ne disposent pas tous de laboratoires de qualité, voire de laboratoires accrédités. En
matière de surveillance du marché, à cause du manque d’installations de laboratoires et d’équipements d’essai aux
frontières, la plupart des inspections phytosanitaires semblent être essentiellement visuelles. Les normes sanitaires
et phytosanitaires (SPS) sont contraignantes et l’absence ou la faiblesse de règles affecte les exportations d’Afrique
centrale, notamment de produits agricoles ainsi que la protection des consommateurs.
Au Congo, les infrastructures qualité sont très limitées et la première recommandation dans le cadre de la mise en
œuvre de la ZLECAf serait d’établir une politique générale de la qualité au niveau national.

51 HACCP: Hazard Analysis Critical Control Point


52 Global Gap: https://www.globalgap.org/uk_en/
53 UTZ : https://www.control-union.fr/control-union/Developpement-Durable-UTZ-Cafe-Cacao-The-fr
54 4C : https://www.4c-services.org/

39
La circulation des produits phytosanitaires et sanitaires à l’intérieur de l’espace CEMAC/CEEAC constitue une
difficulté car les réglementations ne sont pas harmonisées. Beaucoup de produits non homologués circulent à
l’intérieur de l’espace régional, principalement en provenance du Nigéria. Les risques sur la santé humaine liés à
l’utilisation non conforme des produits phytosanitaires sont importants d’autant qu’ils sont principalement utilisés
sur les productions de produits frais de grande consommation (productions horticoles).
Un Conseil Régional de la Qualité Afrique centrale a été créé récemment regroupant les pays de la CEMAC, la RDC
et Sao Tomé et Principe. Le Congo a été élu pour assurer le Secrétariat exécutif pour une période de 3 ans.
Le CEMACNORM a été créé en 2019, de même que CEMAC Métrologie. Il manque les structures institutionnelles
CEMAC Accréditation et CEMAC Règlementations techniques. Le Président de CEMACNORM vient d’être élu, de
même que le nouveau président de l’ARSO. Il reste de nombreux chantiers en matière de normalisation au niveau
régional CEMAC/ CEEAC, en particulier pour la définition des plans d’action et la création des comités techniques.
En matière de santé animale et de lutte contre les épizooties, les pays de la CEMAC ont adopté une approche sous
régionale. La Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques (CEBEVIRHA) sert de
cadre de concertation sous-régional sur l’état de la santé animale dans chacun des Etats membres.

Pour l’utilisation des pesticides, la Commission Pesticide d’Afrique Centrale (CPAC) coordonne la participation des
Etats membres aux travaux internationaux.
L’Annexe 7 du Protocole sur le Commerce des marchandises de l’Accord ZLECAf est dédiée aux mesures Sanitaires
et Phytosanitaires (SPS). Ces sujets font partie intégrante de la stratégie « de la ferme à la fourchette pour une
alimentation durable ».

Il existence au Congo un système national de normalisation et de gestion de la qualité. Mais sa faible mise en
œuvre et son manque d’efficacité peuvent constituer un handicap au développement d’une industrie locale
compétitive. Cela augmente sa vulnérabilité face à la concurrence aussi bien sur le marché local que sur les
marchés à l’export.

L’article 19 de la Charte des Investissements du Congo prévoit la mise en place d’un Système National de
Normalisation, de Métrologie, de Certification et de Gestion de la Qualité en phase avec le Système International55.
Il représente aujourd’hui un enjeu clé dans la mise en œuvre efficace d’une stratégie d’industrialisation au Congo.

Deux lois ont été adoptées et promulguées en 2015 : la loi n° 20-2015 du 29 octobre 2015 réglementant le système
national de la normalisation et de gestion de la qualité, et la loi n° 19-2015 du 29 octobre 2015 portant création de
l’Agence Congolaise de Normalisation et de la Qualité (ACONOQ). L’ACONOQ a pour missions d’assurer les travaux
de normalisation, de métrologie, de certification et de promotion de la qualité dans tous les secteurs d’activités
socio-économiques.

D’autres textes réglementaires ont été pris, notamment le décret n° 2018-170 du 24 avril 2018 portant approbation
des statuts de l’ACONOQ qui dispose notamment que le système national de la normalisation et de gestion de la
qualité a pour objet de :
• veiller à l’amélioration de la qualité des produits, des biens et services ;
• protéger la santé, garantir la sécurité du consommateur et l’environnement ;
• faciliter les transferts de technologies ;
• faciliter les échanges commerciaux ;
• créer les conditions de compétition économique et de développement durable.

55 Ministère du Développement industriel et de Promotion du secteur privé : Projet de stratégie nationale de normalisation et de la
gestion de la qualité, 2018

40
De 2016 à 2018, plusieurs activités de normalisation et de gestion de la qualité ont été réalisées au Congo,
principalement sur les thématiques suivantes : la sensibilisation, la vulgarisation et la formation des parties
prenantes ; l’élaboration des normes ; l’appui et l’accompagnement des divers organismes, etc.

L’élaboration de la norme congolaise sur le ciment a déclenché le programme national d’élaboration des normes
dans les secteurs prioritaires. Un comité technique « bâtiment et matériaux » a été créé pour l’élaboration de la
norme congolaise sur le ciment NCGO 0004-1 : 2017, homologuée par arrêté du ministre en charge de l’industrie.
Cette norme est aujourd’hui d’application pour tous les ciments produits et importés au Congo.

Pour respecter les principes d’élaboration d’une norme, l’ACONOQ procède chaque fois à la création des comités
techniques correspondant au secteur de la norme en étude. Outre le Comité Technique sur le Ciment, un Comité
Technique Environnement, Protection de la Santé et Sécurité a été créé pour élaborer la future norme congolaise
de l’eau embouteillée.

Par ailleurs, deux comités stratégiques ont été créés :


• Le Comité Electrotechnique National, mis en place en 2016 pour définir les politiques et stratégies dans le
domaine de l’électro-technologie, dont la présidence est assurée par la société Energie Electrique du Congo
(ex SNE) et la vice-présidence par l’ARPCE ;
• Le Comité National du Codex Alimentaire mis en place en 2018, en charge des questions relatives aux
normes alimentaires en coopération avec la Commission du Codex Alimentarius OMS/FAO. Les textes
réglementaires y relatifs sont en cours de validation.

L’appui technique aux entreprises constitue un challenge pour la normalisation au Congo. Plusieurs entreprises ont
bénéficié d’appuis spécifiques directement par l’ACONOQ ou en coopération avec les Partenaires Techniques et
Financiers (PTFs).

Les prestations d’inspections de la sécurité et de la conformité des produits et services, des installations et
équipements industriels sont en général assurées par des filiales de multinationales telles que APAVE, SGS, ou
VERITAS. Or ceci devrait être fait en application d’une réglementation nationale élaborée par le pays (sur
proposition de l’ACONOQ).

Le dispositif de surveillance du marché a pour but de déterminer si oui ou non, les produits sont conformes aux
dispositions applicables au moment où ils sont placés (ou disponibles) sur le marché, d’assurer la protection des
consommateurs, utilisateurs et travailleurs, lutter contre la concurrence déloyale et la contrefaçon.
L’accréditation est la procédure par laquelle un organisme indépendant reconnait formellement qu’une entité
travaille conformément à une norme ou un cahier des charges établi : par exemple pour les laboratoires la norme
ISO 17.025 (accréditation) ou pour les entreprises agroalimentaires la norme ISO 22.000 (certification).
L’accréditation concerne les laboratoires, la certification pour les autres secteurs et l’agrément est une simple
reconnaissance de compétences par une autorité publique. Il n’existe pas au Congo de système d’accréditation des
laboratoires et organismes d’évaluation de la conformité. En l’état actuel du développement industriel, ceux-ci ne
peuvent s’adresser qu’aux organismes internationaux d’accréditation (Ex : COFRAC en France). Aucun laboratoire
congolais n’est actuellement accrédité.
Deux laboratoires publics sont en train d’être accompagnés, équipés et formés : le laboratoire LCDE (dans le
domaine de l’eau) et le Centre de Recherches et d’Initiation des Produits de Technologie (CRIPT).
Le CRIPT servira à analyser, contrôler et certifier la qualité des produits agro-alimentaires d’origine congolaise ainsi
que les produits importés, avant leur commercialisation sur le marché. Il n’y a pas d’organisme pour la sécurité
sanitaire des aliments au Congo.

41
Les faiblesses de l’infrastructure qualité au Congo sont 56 :
a) insuffisante participation aux travaux internationaux de normalisation, de métrologie et de certification de la
conformité ;
b) inexistence d’une législation en matière de protection des consommateurs ;
c) lenteur dans les procédures d’adoption des lois et textes d’application ;
d) insuffisance des infrastructures d’analyses et d’essais ;
e) absence d’infrastructures de base d’étalonnage des instruments de mesure ;
f) procédure d’agrément des organismes de certification de la conformité ne prenant pas en compte le
raccordement au système national de normalisation et de gestion de la qualité ;
g) non-conformité du niveau des laboratoires d’analyses et d’essais en matière de management de la qualité avec
les exigences de la norme ISO 17025 ;
h) inexistence d’organismes nationaux d’audit et de certification de la conformité ;
i) absence d’une véritable stratégie coordonnée de surveillance du marché ;
j) inexistence d’une marque nationale de qualité ;
k) absence de mécanisme de promotion de la qualité et d’appui à la mise à niveau des PME/PMI ;
l) absence de mesures incitatives des PME/PMI à la mise à niveau de leur système de management
de la qualité ;
m) absence d’un mécanisme de financement durable de la normalisation ;
n) insuffisances dans la sensibilisation et la formation des administrations en matière de normalisation et de qualité
o) insuffisance dans la sensibilisation des entreprises sur les enjeux et les atouts de la normalisation ;
p) Faible capacité d’action des associations de consommateurs ;
q) Insuffisance des synergies entre secteur public, secteur privé et société civile ;
r) Insuffisances des synergies d’action entre les différentes administrations
du secteur public ;
s) insuffisance des ressources humaines pour la mise en œuvre d’une politique nationale de normalisation et de
qualité ;
t) faible culture qualité de la population (plus sensible au prix et moins sensible à la qualité).

L’un des défis auxquels le Congo est confronté consiste à développer des normes techniques, sanitaires et
phytosanitaires et à les mettre aux niveaux internationalement reconnus, afin de mettre sur le marché des produits
alimentaires consommables en toute sécurité. Il s’agirait de renforcer ses capacités afin d’aligner son régime des
mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) sur les dispositions de l’OMC en la matière.

Il est envisageable de mettre en place un cadre national pour la normalisation et un système de contrôle de qualité
devant favoriser un meilleur accès de ses exportations aux marchés régionaux et internationaux.

Les consommateurs exigent de plus en plus des produits et services de bonne qualité, leur garantissant la santé et
la sécurité. Le Congo doit répondre à ces attentes légitimes, la réponse étant la mise en place d’une infrastructure
qualité nationale fiable. L’ACONOQ dans son rôle de pilote du système national de normalisation et de la qualité,
doit proposer des pistes permettant au Congo d’être au rendez-vous de la qualité en mettant en œuvre
l’infrastructure qualité du Congo en collaboration avec toutes les parties prenantes.

A ce titre, l’ACONOQ a défini un programme de développement des normes nationales en cohérence avec les
secteurs prioritaires, et participe à l’harmonisation des normes au niveau sous-régional et international, afin de
faciliter les échanges commerciaux internationaux du Congo.

Il est également nécessaire de créer un organe public indépendant d’évaluation des risques pour gérer les plans de
surveillance et fournir les données aux ministères pour prendre des décisions et élaborer les textes réglementaires.

56 Ministère du Développement industriel et de Promotion du secteur privé : Projet de stratégie nationale de normalisation et de la
gestion de la qualité, 2018
42
Il convient de développer une politique de certification visant l’approbation des cahiers des charges par l’autorité
publique et la certification (audit) par des structures privées. Dans un premier temps, l’ACONOQ peut assurer la
définition des cahiers des charges et donner les certifications. Les activités de certification devraient à moyen
terme être cédées au secteur privé.
Concernant l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) et la Convention Internationale pour la Protection
des Végétaux (CIPV), comme pour le Codex, le Congo devrait avoir un point focal et mettre en œuvre les
recommandations. L’ACONOQ pourrait en être le point focal. Il faudra pour ce faire, disposer d’un laboratoire qui
puisse analyser les prélèvements sur les animaux (vivants ou morts) pour détecter les maladies et remonter les
informations vers le point focal qui en informera l’OIE et les autres pays.

En général, il y a un laboratoire OIE, un laboratoire CIPV et un laboratoire de sécurité des aliments car chacun a des
outils spécifiques. Il est possible cependant de mutualiser un certain nombre d’équipements.

2.3. Les services


Le Protocole sur le commerce des services de la ZLECAf a pour objectif de soutenir la création d’un marché unique
et libéralisé de services. Ce Protocole comporte des Annexes portant sur les listes d’engagements spécifiques, les
exceptions au traitement de la clause de la Nation la Plus Favorisée (NPF), les services de transport aérien, le
Programme de travail transitoire de mise en œuvre de la ZLECAf, la liste des secteurs prioritaires, et le Document
Cadre sur la coopération règlementaire.

Dans le monde, le commerce des services s’est accru en moyenne de 5,4% par an entre 2005 et 201757. Il augmente
plus rapidement que le commerce des marchandises et il a atteint 13.300 milliards USD en 2017. Le commerce des
services crée des gains en matière de bien-être des sociétés grâce à une allocation plus efficace des ressources, à
des économies d’échelle et à une concurrence plus importante permettant aux consommateurs de bénéficier d’un
plus grand choix.

Les secteurs de services tels que les infrastructures jouent un rôle clé puisqu’ils permettent d’améliorer la
productivité de l’ensemble des facteurs de production d’une économie. En 2017, plus de 53% du PIB du continent
africain provenait des services58.

Représentant 36,6% du PIB au Congo en 201859 et occupant une part importante de la population active (plus de
50% de la population active), le secteur des services représente un véritable enjeu de développement. Si l’on tient
compte du secteur informel, ce secteur apparaît même incontestablement comme le premier pourvoyeur
d’emplois dans le pays.

Les services occupent généralement une place de choix dans la chaîne de valeur de toutes les activités
économiques (secteurs primaire, secondaire et tertiaire) et contribuent efficacement à la lutte contre la pauvreté
en donnant du travail à des catégories de populations souvent peu formées (dans les sous-secteurs de la
construction, du transport et du commerce de détail entre autres).

A l’heure actuelle, l’ensemble des gouvernements reconnaît le rôle essentiel dévolu à l’industrie des services dans
le développement économique, d’autant que des services performants accroissent la compétitivité de l’ensemble
des secteurs économiques quels qu’ils soient. Il s’agit aussi d’un des secteurs qui connaît l’évolution la plus rapide.
Son importance économique justifie ainsi l’enjeu qu’il représente au sein des négociations commerciales
multilatérales, c’est à dire au sein de l’OMC, au niveau de la ZLECAf, ou au niveau régional.

57 World Trade Organisation: World Trade report 2019


58 Nations Unies, Commission Economique pour l’Afrique, Union Africaine et CNUCED : Etat de l’intégration en Afrique, Aria IX,
prochaines étapes pour la ZLECAf
59 Ministère du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Institut National de la Statistique, République du Congo, les comptes
nationaux de 2018, décembre 2019
43
Les barrières auxquelles fait face le commerce des services sont cependant plus complexes que dans le domaine
des marchandises car il s’agit surtout de barrières réglementaires.

Depuis le début 2020, la CEMAC et la CEEAC travaillent avec la Commission Economique pour l’Afrique (UNECA) sur
la liste des engagements spécifiques. Des travaux ont été lancés dans ces 5 secteurs prioritaires de la ZLECAf :
• le tourisme ;
• les télécommunications ;
• les services financiers (banques et assurances) ;
• les transports ;
• les services professionnels.
Au niveau de la CEMAC/CEEAC, il a été décidé de prendre des engagements à minima. Des règlementations
communautaires ont déjà été harmonisées dans certains secteurs, mais il n’y a pas eu de consultation avec le
secteur privé, or il s’agit d’un préalable nécessaire pour l’adoption définitive des textes.
Au Congo, nombre de secteurs de services sont ouverts à la concurrence sans limitation en matière d’accès au
marché ou de traitement national, et il serait intéressant de pouvoir consolider cette situation soit au niveau de
l’OMC/AGCS, soit au niveau des négociations ZLECAf d’autant qu’elle pourrait participer à l’amélioration du climat
des affaires et permettre d’attirer plus largement des investisseurs étrangers. Cela nécessiterait cependant de
revoir et d’adapter certaines législations et de créer ou de renforcer des autorités de régulation. Les sujets services
vont nécessiter le développement de capacités techniques et humaines relativement importantes.
Certains segments sont toutefois en situation de monopole de fait : sur les infrastructures de fibre optique par
exemple (Congo Telecom) ou dans le secteur des transports (le rail avec le CFCO, etc.).

Les règlementations relatives au secteur bancaire dépendent de la COBAC60 et de la BEAC61 qui sont des institutions
de la CEMAC. En matière d’assurances, la CIMA est compétente : elle a été créée en 1992 et regroupe 14 pays dont
le Congo. Les règlementations applicables sont disponibles sur le site internet de la CIMA62.
Les services de transports maritimes font aussi l’objet d’un cadre communautaire qui consacre la préférence
nationale et régionale à travers le Code CEMAC de la Marine Marchande du 22 juillet 2012, et l’Acte 3/98-UDEAC-
648-CE-33 du 5 février 1998 portant réglementation des conditions d’exercice des professions maritimes et des
auxiliaires de transport en UDEAC.

Les services de transports routiers sont encadrés également par des textes communautaires auxquels s’ajoutent
des textes nationaux. L’Acte n°596 -UDEAC-612-CE du 31 du 12 décembre 2003 modifié le 11 décembre 2009 porte
réglementation des conditions d’exercice de la profession de transporteur routier inter-Etat de marchandises
diverses, lequel ouvre l’accès à ladite profession sous réserve d’obtention d’un agrément et d’un cautionnement
douanier (art. 2).
Le cas du transport aérien est assez particulier. Le Marché Unique du Transport Aérien Africain (MUTAA) regroupe
actuellement 32 pays membres dont le Congo63. Les services aériens ont fait l’objet d’un accord spécifique : les
règles qui régissent les compagnies aériennes doivent être harmonisées pour permettre aux opérateurs aériens
d’exercer leurs activités sur l’ensemble du continent. Il s’agit d’un projet phare de l’Agenda 2063.

S’agissant de ce marché unique, la Décision de Yamoussoukro de 1999 prévoit la libéralisation complète des
services de transport aérien à l’intérieur du continent africain, le libre accès au marché, les droits complets de trafic
pour les services aériens réguliers et pour le fret aérien des compagnies qualifiées64. Elle supprime la restriction à la

60 COBAC: http://www.sgcobac.org/jcms/j_6/fr/accueil
61 BEAC: https://www.beac.int/
62 CIMA : https://cima-afrique.net/
63 Situation avril 2020
64 Union Africaine : Le marché unique de transport aérien africain :
https://au.int/sites/default/files/newsevents/workingdocuments/33100-wd-6b-
brochure_on_single_african_air_transport_market_french.pdf
44
propriété dans le secteur et prévoit la libéralisation complète des vols, des tarifs et du cabotage. Elle propose
également des critères d’éligibilité pour les transporteurs communautaires africains, des normes de sécurité et de
sûreté, des mécanismes de concurrence loyale, un règlement des différends ainsi qu’une meilleure protection des
consommateurs.

Avec l’application intégrale de la Décision de Yamoussoukro, le marché unique finira par devenir un espace aérien
commun, et aboutira à la suppression des accords bilatéraux de services aériens entre les Etats membres. La
Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC) a été désignée par l’Union Africaine en tant qu’agence
d’exécution de la Décision de Yamoussoukro (actant la libéralisation du ciel africain) et organe de coordination pour
l’établissement du MUTAA, officiellement lancé le 28 janvier 201865.

La ZLECAf reconnait le MUTAA et sa contribution sur le commerce intra-africain. Mais comme c’est également le
cas au sein du GATS/OMC, la ZLECAf ne couvre pas les mesures affectant les droits de trafic et les services
directement liés à l’exercice des droits de trafic aérien. Elle couvre cependant : les services de réparation et
d’entretien d’aéronefs ; la vente et la commercialisation des services de transport aérien ; et les services des
Systèmes Informatisés de Réservation (SIR).

Le Congo dispose d’une Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) créée par décret N°78/288 du 14 avril 1978 et
réorganisée par décret n°2012-328 du 12 avril 2012. Le code de l’aviation civile (code communautaire de la CEMAC)
adopté par Règlement n°07/12-UEAC-066-CM-23 du 22 juillet 2012 est la législation de base de l’aviation civile au
Congo. Les règlements techniques (Règlements Aéronautiques du Congo – RAC) ont été approuvés par arrêté
n°6051/MTAC-CAB du 25 septembre 200866.

Dans le domaine des télécommunications, le Congo dispose d’une Agence de Régulation des Postes et
Communications Electroniques (ARPCE)67 . La Loi 09-2009 du 25 novembre 2009 porte règlementation du secteur
des communications électroniques.

Pour le Mode 4 (libre circulation des travailleurs), le Congo, à l’instar des autres pays d’Afrique centrale et d’autres
pays du continent africain a adopté le système LMD (Licence, Maîtrise, Doctorat) aligné sur le système européen, ce
qui facilite la reconnaissance des diplômes et la mobilité des travailleurs. Aussi, le Congo a-t-il ratifié l’Accord sur la
libre circulation des personnes CEMAC et depuis 2018, les citoyens de la région voyagent sans visa pour une durée
maximale de 3 mois68 .
La situation actuelle au Congo d’un certain nombre de professions règlementées est la suivante :
• La loi n°19-2005 du 24 novembre 200569 règlemente l’exercice de la profession de commerçant au Congo.
L’accès à la profession de commerçant est soumis à l’obtention d’une autorisation auprès du ministère en
charge du commerce.
Selon l’article 11, « Les commerces de détail à l’étalage, de fabrique de pains et de transport urbain ou routier
sont réservés aux commerçants de nationalité congolaise ».
Suivant l’article 29, « Les sociétés de transit ne sont pas autorisées à exercer le commerce d’importation et
d’exportation ».
Selon l’article 33 : « Tout commerçant assurera dans tous ses établissements l’emploi prioritairement à la main
d’œuvre nationale, conformément à la réglementation en vigueur ».

65 Ciel unique Africain : la BAD apporte un soutien de 6,85 millions USD à la Commission Africaine de l’Aviation Civile, 13 mars
2020 : https://www.agenceecofin.com/transports/1303-74765-ciel-unique-africain-la-bad-apporte-un-soutien-de-6-85-millions-a-la-
commission-africaine-de-l-aviation-civile
66 ANAC: http://www.anaccongo.org/fr/
67 ARPCE : https://www.arpce.cg/
68 OECD : Africa’s Development Dynamics, 2018
69 Loi 19/2005 du 9 Novembre 2005 : https://economie.gouv.cg/sites/default/files/Documentation/Lois/2005/L%20n%C2%AF19-
2005%20du%2024%20novembre%202005.pdf
45
• La loi n°026-92 du 20 août 199270 portant organisation de la profession d’Avocat établit que les conditions
d’accès nécessitent la nationalité congolaise ou pour les étrangers, l’existence d’accords de réciprocité (Titre
IV, Article 24).
• L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) a pris un Règlement portant
harmonisation des pratiques des professionnels de la comptabilité et de l’audit, Règlement qui a pris effet le 1er
janvier 2018, en même temps que le nouvel Acte Uniforme relatif au Droit comptable et à l’information
financière. En décembre 2019, l’assemblée générale de l’Ordre National des Experts Comptables du Congo
(ONEC-C), a également adopté les textes d’application de la loi l’ayant créée, en conformité avec ceux de la
Fédération Internationale des Experts Comptables (IFAC), notamment : le code de déontologie de la profession
comptable ; le décret portant organisation et fonctionnement de la commission de discipline ; le décret relatif
aux missions et à la responsabilité de l’expert-comptable libéral, ainsi que celui relatif aux normes
professionnelles de maîtrise de la qualité.
• La loi n° 013/92 du 29 avril 199271 structure l’Ordre des Architectes dont le but est d’organiser, de promouvoir la
profession et d’en contrôler l’exercice. Les architectes de nationalité congolaise et étrangère peuvent exercer au
Congo (Titre IV, Article 22). Article 33 (Titre V) : l’architecte étranger autorisé à exercer au Congo, doit respecter
les conditions suivantes :
- être associé à un architecte congolais inscrit au tableau de l’ordre des architectes du Congo ;
- établir sa résidence au Congo.
Selon l’article 34, l’autorisation d’exercer est accordée à l’architecte étranger, par le Conseil National de
l’Ordre des architectes du Congo, sous réserve de réciprocité.

2.4. Des règlementations globalement favorables aux investisseurs étrangers


La Charte des Investissements (loi n°2003-06 du 18 janvier 2003) est le cadre juridique sur les investissements au
Congo. Elle est à la base de la création de la Commission Nationale des Investissements (CNI) qui rassemble divers
ministères. Elle assure l’information, le conseil aux investisseurs et l’agrément des entreprises (conventions
d’investissements) afin qu’elles bénéficient des avantages (exonérations fiscales et douanières, incitations) de la
Charte des Investissements.

Cette Charte des Investissements est harmonisée par le cadre réglementaire communautaire CEMAC. Selon cette
loi, toute personne physique ou morale, quelle que soit sa nationalité, est libre d’entreprendre au Congo une
activité agricole, minière, industrielle, forestière, artisanale, commerciale ou de service72.

Les conventions signées sont en train d’être revues sous la pression du FMI et il est probable que les régimes
dérogatoires au droit commun soient supprimés, ce qui créé des inquiétudes de la part du secteur privé.
Il n’y a pas de restrictions quant à la participation étrangère, sauf dans la sous-traitance portuaire où il est demandé
de plus en plus de laisser une part de capital local. Les investissements directs étrangers sont libres et il n’y a
globalement pas de conditions/limitations quant à la participation du capital étranger ou au recrutement de
personnel étranger. Il y a toutefois quelques exceptions :
• dans le secteur minier (selon le code minier) : les entreprises doivent laisser 10% de participation à l’Etat
congolais dans le capital des entreprises du secteur. Les objectifs de contenu national sont présents dans la
plupart des conventions minières d’exploitation signées (et dans les Contrats de Partage et de Production du
secteur des hydrocarbures) ainsi que dans des législations spécifiques (avec la loi n°3-2000 du 1er février 2000
sur les conditions d’exercice de la sous-traitance73).

70 Loi 026/92 du 20 août 192 : https://www.cesbc.org/congo/Lois/Loi%20026-92.pdf


71 Loi 013/92 du 29 avril 1992 : https://www.construction.gouv.cg/documents/loiExercice.pdf
72 Congo, Charte des Investissements, Loi n°6/ 2003 du 18 janvier 2003
73 Loi n°3-2000 du 1er février 2000 : http://www.droit-afrique.com/upload/doc/congo/Congo-Loi-2000-03-sous-traitance.pdf
46
Ces clauses prévoient :
a) d’une part, l’obligation pour l’entreprise exploitante d’assurer, par priorité, à qualification et compétence égale,
l’embauche de la main d’œuvre locale et sa formation ;
b) d’autre part, l’obligation pour l’entreprise exploitante d’avoir recours en priorité à des fournisseurs nationaux,
sous réserve que leurs prix, qualités, quantités, conditions de livraison, comparés aux fournitures disponibles à
l’étranger, ne les rendront pas plus onéreuses pour l’entreprise.
• Dans le secteur agricole : la loi de finances de 2018 ne permet pas de vendre de la terre aux étrangers, sauf en
cas de réciprocité. Il est toutefois possible pour des sociétés étrangères de disposer de baux emphytéotiques
d’une durée maximale de 99 ans : cela a été fait par exemple à Malolo pour développer le maïs (avec une
société Sud-Africaine) et dans la région du Niari (Dolisie) pour le riz (22.000 hectares).
L’Agence de Promotion des Investissements (API) a été créée par la loi n°19-2012 du 22 août 2012 et elle est
opérationnelle depuis 2014. L’Agence dispose de peu de données statistiques quant aux investissements qui ont
lieu dans le pays (manque de données par secteurs ou par pays d’origine) : pour les IDE, l’Agence reprend les
chiffres de la publication annuelle de la CNUCED sur les investissements.
Une stratégie de promotion des investissements est actuellement en cours d’élaboration, projet financé par la BAD
avec le Cabinet KPMG.
Le Protocole sur l’investissement de l’Accord sur la ZLECAf devrait être défini lors de la Phase II des
négociations (avant janvier 2021) : il devrait comporter des innovations de nouvelle génération en matière de
traités d’investissement afin d’établir des règles prévisibles et transparentes, afin d’ouvrir la voie à une intégration
économique plus poussée74. Il s’agirait notamment d’obligations de fond et de dispositions relatives au règlement
des différends, d’obligations des investisseurs axées sur le développement et d’engagements mutuels des pays
africains en faveur d’un équilibre entre l’activité économique et le développement durable.

Le Protocole sur l’investissement de la ZLECAf reposerait sur quatre piliers75 : la promotion et la facilitation des
investissements, la protection des investissements, les obligations des investisseurs et les engagements des Etats.
Les décideurs pourraient utiliser le Protocole sur l’investissement comme point de référence pour les futures
négociations et renégociations de traités avec les partenaires extérieurs. L’adoption d’une approche africaine
commune dans les futures négociations pourrait assurer la cohérence et donner un meilleur levier de négociation
que les négociations bilatérales.

2.5. Les Zones Economiques Spéciales


Les Zones Economiques Spéciales (ZES) font partie du dispositif incitatif de l’investissement. Un ministère ad hoc a
été créé en 2009 (décret n° 2009-401 du 13 octobre 2009). La Loi n°24-2017 du 9 juin 2017 est relative à la création
des ZES, à la détermination de leur régime et leur organisation. Les organes d’orientation et de gestion des ZES
sont :
• le Comité National d’Orientation des ZES ;
• l’Autorité de Régulation des ZES ;
• l’Agence de Planification, de Promotion et de Développement des ZES.
Cette loi offre un régime incitatif aux investisseurs/développeurs des ZES touchant aux changes, au fisc et aux
douanes. L’arrêté n°2777/MZES-CAB du 30 avril 2018 fixe les attributions, la composition et le fonctionnement du
secrétariat permanent du Comité National d’Orientation des ZES.

La Loi n°25-2017 du 9 juin 2017 porte création de l’Agence de Planification, de Promotion et de Développement des
ZES. Elle a pour mission :

74 Groupe Banque Mondiale : le Bulletin du Bureau de l’Administrateur, Août 2019


75 Groupe Banque Mondiale : le Bulletin du Bureau de l’Administrateur, Août 2019
47
• d’élaborer l’ensemble des études, des plans généraux, techniques, économiques et financiers se rapportant
à la conception, à l’aménagement et à la réalisation des ZES ;
• de réaliser et d’entretenir les infrastructures, les bâtiments, les entrepôts et les espaces dans les ZES ;
• de louer ou sous-louer aux entreprises des bâtiments, des entrepôts et des espaces aménagés dans les
ZES ;
• de recevoir et d’instruire les demandes d’agrément des investisseurs au régime des ZES ;
• de recevoir des parties publiques ou privées des prêts et d’émettre des titres d’emprunt pour financer le
développement des ZES ;
• d’assurer la gestion du guichet unique chargé de centraliser l’ensemble des formalités administratives et la
promotion commerciale et industrielle des ZES ;
• d’assurer de concert avec les administrations concernées, la promotion des ZES ;
• de veiller au développement harmonieux des ZES ;
• de conclure avec les investisseurs les Conventions d’investissement ;
• d’accomplir d’une manière générale toutes les opérations commerciales, industrielles ou financières en
rapport avec son objet.
L’Agence de Planification, de Promotion et de
Développement des ZES est opérationnelle
depuis fin 2019.
L’Autorité de Régulation des ZES a été créée par
la Loi n°36-2019 du 26 novembre 2019. Elle a
pour missions de :
• assurer la régulation des activités au
sein des ZES ;
• veiller au respect des orientations et des
décisions prises par la Comité National
d’Orientation des ZES ;
• arbitrer les conflits opposant l’Agence
de Planification, les développeurs, les
opérateurs et les investisseurs, et
prononcer les sanctions, conformément
à la loi n° 24 -2017 du 9 juin 2017
relative à la création des ZES, à la
détermination de leur régime et de leur
organisation.

Quatre lois ont été adoptées portant création des ZES :


• La loi 19-2018 du 5 Juin 2018 : création de la ZES de Pointe-Noire ;
• La loi 33-2019 du 14 octobre 2019 : création de la ZES d’Oyo-Ollombo ;
• La loi 34-2019 du 14 octobre 2019 : création de la ZES de Ouesso ;
• La loi 35-2019 du 14 octobre 2019 : création de la ZES d’Ignié.

Nécessitant des investissements d’envergure, les Zones Economiques Spéciales ne sont pas opérationnelles à ce
jour (septembre 2020).

La zone économique spéciale de Pointe-Noire couvre une superficie de 3.150 hectares dont les activités retenues
sont : les produits pétroliers raffinés ; les métaux et l’ingénierie ; les produits chimiques ; l’industrie alimentaire et
les boissons ; les produits minéraux non métalliques ; le bois et les produits dérivés du bois ; le papier et les
produits du papier ; la production des produits en plastique et verrerie ; etc. Dans la ZES de Pointe-Noire, la priorité
pourrait également être données aux industries pétrochimiques et à celles de transformation en produits semi-finis

48
ou finis des minerais exploités dans les localités proches de la zone, en vue d’accroître la gamme des produits
exportés.
A ces industries, on peut adjoindre la construction navale, les services de maintenance et de réparation pour le
transport maritime ainsi que des services de la logistique portuaire.
Les études de faisabilité ont été réalisées. La ZES doit être viabilisée : une zone d’utilité publique a été créée (le
foncier appartient à l’Etat) et les expropriations ont commencé. La ZES devra s’étendre sur 12km2 dont 4km2 sont
prévus pour le secteur de l’industrie lourde (une usine d’aluminium devrait s’installer rapidement). A ce jour, 6km2
ont déjà été libérés. Un accord avec la Chine a été établi : elle devrait gérer les espaces de la ZES et installer une
centrale à gaz pour fournir en électricité la ZES. Des appels d’offres seront lancés pour les besoins en eau et en fibre
optique de la ZES.

La zone économique spéciale de Brazzaville/Ignié couvre une superficie de 164.100 hectares. La ZES est créée en
prenant en compte l’existant (une zone industrielle avec des entrepôts). Elle doit servir de porte vers Kinshasa et
c’est là que doit être créé le pont qui reliera les deux capitales Brazzaville et Kinshasa avec un réseau route/rail.

Une zone industrielle a été créée en 2014 avec 16 usines, une centrale frigorifique et quatre magasins généraux qui
doivent servir à l’écoulement de la production industrielle. Rassemblant des unités industrielles par branches
d’activités, la zone est composée de lots individuels, occupant entre 22.000 m2 et 43.491 m2.

Une zone contiguë de 100.000 m2 sera réservée à l’expansion future des activités, tandis qu’une autre, dite
d’appui, de 89.236 m2 regroupera les activités liées à la fourniture d’électricité et d’eau. Si les usines ont été créées
et équipées, elles n’ont jamais fonctionné car la zone industrielle n’est pas reliée à l’électricité.

La ZES d’Ignié devrait permettre le développement des matériaux de construction, de l’horticulture et de l’agro-
industrie. Les activités retenues sont : la transformation de l’huile de palme en huile alimentaire et en savon ;
l’horticulture (fleurs, fruits et légumes) ; les matériaux de construction (ciment, granulats, briques/carreaux) ; la
logistique (transport, conditionnement, stockage, etc.) ; les énergies renouvelables, avec la production de
bioéthanol de sucre de canne et de biodiesel d’huile de palme ; etc.

La zone économique spéciale d’Oyo/Ollombo couvre une superficie de 760.318 hectares. Elle réunit deux villes
séparées de 5 kms : Oyo qui dispose d’un port fluvial et Ollombo d’un aéroport international.
Les activités retenues dans cette zone sont : production de cultures alimentaires et de rente ; élevage du bétail ;
transformation des produits agricoles (catégories comestibles) ; transformation des produits agricoles (catégories
non‐comestibles) ; sylviculture ; pisciculture ; services commerciaux ; tourisme, recherche, et services financiers.
Dans la ZES du centre (Ollombo-Oyo), l’Etat envisage l’installation d’industries agro-alimentaires, ayant la vocation
entre autres d’exporter des produits frais par fret aérien à partir de l’aéroport international d’Ollombo. Il y a
également un projet de construction d’une université lancé en janvier 2017 dans le cadre d’un partenariat entre la
Fondation Perspectives d’Avenir et l’Université Privée de Marrakech.
La zone économique spéciale de Ouesso couvre une superficie de 64.520 hectares. La réhabilitation de la RN2
jusqu’à Ouesso est en cours pour faciliter le trafic jusqu’à Pointe-Noire (la production de Ouesso passe aujourd’hui
essentiellement par le port de Douala au Cameroun), mais deux routes annexes pourraient également être
construites par les sociétés forestières elles-mêmes.
Les activités retenues dans cette ZES sont : la transformation industrielle du bois en sciage et contreplaqué, la
production des meubles et les constructions immobilières ; le développement des cultures de café et de cacao et la
création de l’agro-industrie par la transformation de ces cultures ; la culture de la filière palmeraies : la recherche et
les services financiers.

Les ZES de Brazzaville et de Ouesso visent les marchés de la sous-région (CEMAC/CEEAC) et de l’Afrique en général.
L’exportation se ferait à partir des fleuves (Congo ou Sangha) sur les bords desquels elles devraient s’installer, ou

49
par voie terrestre pour les pays de la CEMAC ou de la CEEAC reliés à la République du Congo par une route
bitumée. Les études des sols et les études environnementales des ZES auront lieu en 2020/2021.
Les études de marché des ZES datent de 2012 et auraient besoin d’être actualisées. L’Agence de Planification, de
Promotion et de Développement des ZES manque de capacités et de moyens pour mettre en place les politiques
définies : besoins éventuels de formation et d’assistance technique pour lancer les appels d’offres relatifs à la
gestion des ZES ; équipements pour la mise en place de guichets uniques pour les ZES, etc.

2.6. La concurrence
La définition de règles de concurrence au niveau du continent africain devrait permettre le développement d’un
corpus de règles de concurrence au niveau national et régional et également une meilleure politique en matière de
protection des consommateurs. Elle devrait permettre plus de transparence, favoriser la croissance économique et
les investissements tout en ouvrant plus largement les marchés.
La politique de concurrence permet aux consommateurs et producteurs de bénéficier de prix justes, d’obtenir une
amélioration de la qualité des produits, de s’assurer que les marchés utilisent des outils « incitatifs » adaptés, que
l’innovation favorise la compétitivité internationale et que les intérêts des consommateurs sont maintenus grâce à
un choix plus important.
Les pratiques anticoncurrentielles transnationales qui prévalent en Afrique, telles que les cartels et les abus de
position dominante, entravent la croissance des marchés concurrentiels et nuisent aux consommateurs.
L’application du droit de la concurrence aux niveaux national, régional et continental renforcera la lutte contre ces
pratiques. Le Protocole sur la concurrence qui devrait être négocié lors de la Phase II de l’Accord portant création
de la ZLECAf devrait inclure la protection des consommateurs dans un chapitre spécifique.
Au niveau de la CEMAC, les premiers pas en matière de concurrence communautaire ont été réalisés avec le
Règlements CEMAC n°1/99/UEAC-CM du 25 juin 1999 qui porte sur la règlementation des pratiques anti-
concurrentielles et celui n°4/99/UEAC-C du 18 août 1999 qui porte sur la règlementation des pratiques étatiques
affectant le commerce entre Etats.
Le nouveau cadre juridique de la CEMAC sur ces sujets de concurrence a été adopté le 7 avril 2019 :
• Règlement CEMAC n°06/19 UEAC-639-CM-33 relatif au droit de la concurrence au niveau de la CEMAC ;
• Directive Communautaire 01/19UEAC-639-CM-33 relative à l’organisation institutionnelle dans les Etats
membres de la CEMAC pour l’application de règles communautaires de la concurrence ;
• Directive Communautaire 02/19UEAC-639-CM-33 relative à la protection du consommateur au sein de la
CEMAC.
Les nouveaux Règlements CEMAC consacrent deux organes communautaires76 : la Commission, organe de décision
et le Conseil Communautaire de la Concurrence (CCC) qui remplace l’Organe de Surveillance de la Concurrence
(OSC). Le CCC joue un rôle consultatif en matière de concurrence, mais il est aussi chargé désormais des pouvoirs
d’enquête et d’instructions qui incombaient à la Commission. Il n’est pas encore opérationnel (en mars 2020).

En matière de concurrence au Congo, un code des marchés publics a été adopté (décret n°156-2009 du 20 mai
2009) puis modifié en 2012. Une Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) et la Direction Générale de
Contrôle des Marchés Publics (DGCMP) ont été mis en place.
Le cadre juridique qui s’applique actuellement au Congo en matière de concurrence est la loi n°6/1994 du 1er juin
1994 portant réglementation des prix, des normes commerciales, de la constatation et de la répression des
fraudes. Elle prohibe les pratiques anti-concurrentielles (ententes, abus de position dominante) mais elle est
incomplète car elle ne considère pas les fusions et concentrations et ne prévoit pas la création d’une autorité
nationale de la concurrence.

76 Pr Yvette Rachel Kalieu Elongo : un nouveau règlement pour régir la concurrence dans la CEMAC, 24 juillet 2019
50
Le Congo dispose d’une direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales au sein
du ministère du commerce, des approvisionnements et de la consommation. Mais dans le cadre de l’élaboration
des nouvelles lois, une autorité de régulation, le conseil national de la concurrence et de la consommation, organe
autonome chargé de superviser la mise en œuvre des lois, a été instauré77 .
Des textes sont ainsi en cours de préparation afin d’actualiser la règlementation et de faire en sorte qu’elle soit
harmonisée avec celle de la CEMAC. Parmi les problèmes de concurrence pouvant se poser au Congo, il y a la
question du secteur informel, des ententes et des abus de position dominante. L’eau, l’électricité et les
infrastructures télécoms sont des secteurs clés qui dépendent de sociétés nationales en situation de monopole de
fait. L’Etat devrait ouvrir le capital de ces entreprises publiques.

Des autorités sectorielles ont été créées :


• l’Agence de Régulation des Postes et des Communications Electroniques (ARPCE) ;
• l’Agence de Régulation de l’Aval Pétrolier ;
• l’Agence de Régulation de l’Energie et de l’Eau.
La plus opérationnelle est l’ARPCE.
Certains secteurs sont devenus plus concurrentiels ces dernières années grâce à la croissance du nombre des
acteurs économiques : il y a ainsi trois minoteries, quatre cimenteries, etc. La SARIS, seule société de la filière
sucrière,et dispose d’un droit prioritaire pour importer du sucre en cas de pénurie (monopole accordé légalement).
Le prix du sucre est fixé par l’Etat, de même qu’un certain nombre de denrées de « première nécessité » comme la
farine de blé, et les importations d’huile, de sel, de produits congelés (viande, poissons en particulier), mais
également des produits pharmaceutiques, la bière, etc. Ces produits sont soumis à un régime d’homologation, qui
est un prix maximal à ne pas dépasser.
Le Protocole sur la concurrence de l’Accord portant création de la ZLECAf (qui devrait être négocié lors de la Phase
II) devrait couvrir les principales questions de fond en matière de concurrence78. Il s’agit notamment des ententes,
du contrôle des concentrations, de l’abus de position dominante et des accords anticoncurrentiels. Le Protocole
devrait inclure la protection des consommateurs dans un chapitre spécifique.
Trois modalités d’application du Protocole sur la concurrence sont envisageables : i) une autorité supranationale de
la concurrence au sein de la ZLECAf ; ii) un cadre de coopération en matière de concurrence ; iii) une approche
séquentielle selon laquelle une autorité supranationale suit un réseau de concurrence ;
Une politique d’approvisionnement à l’échelle du continent pourrait compléter le Protocole sur la concurrence.
Cela garantirait la prévisibilité, la transparence et l’harmonisation des politiques de passation de marchés et
donnerait lieu à des passations de marchés publics faisant l’objet d’un appel d’offres, tout en préservant une marge
de manœuvre pour des objectifs légitimes de politique publique ;
L’Accord portant création de la ZLECAf pourrait être utilisé pour fournir un cadre de règles et de lignes directrices
sur la puissance d’achat. Un pouvoir d’achat excessif dans le comportement des entreprises est apparu comme une
question importante qui pourrait affecter de nombreux secteurs en Afrique ;
L’évolution de l’économie numérique pose des défis en matière de concurrence. La capacité des autorités de la
concurrence nécessitera des investissements afin que ces dernières soient mieux à même d’identifier les évolutions
s’agissant des marchés numériques, des intervenants et des modèles économiques.

77 PND 2018/2022
78 Groupe Banque Mondiale : le Bulletin du Bureau de l’Administrateur, Août 2019
51
2.7. La propriété intellectuelle
Le développement de l’innovation et des talents est nécessaire en Afrique et peut se faire entre autres, grâce à
l’adoption de systèmes forts en matière de protection des connaissances et des savoirs au niveau national, régional
et multilatéral.

Au niveau du continent africain, l’inclusion des droits de propriété intellectuelle dans l’Accord ZLECAf (qui sera
négocié lors de la Phase II) pourrait avoir des effets importants sur le commerce et l’investissement.
Des systèmes de propriété intellectuelle devraient protéger plus largement les populations des produits
contrefaits, dans des domaines divers tels que les pesticides ou les médicaments qui créent des dommages
importants en matière de santé publique et d’environnement.
L’Accord de l’OMC sur les Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce (ADPIC) ne
prévoit pas d’exceptions pour les accords préférentiels régionaux, de sorte que les avantages de tout Protocole de
l’Accord portant création de la ZLECAf sur les droits de propriété intellectuelle doivent s’étendre à tous les Etats
membres79.
Il existe déjà des organisations régionales africaines spécialisées dans la protection de la propriété intellectuelle :
l’Organisation Régionale Africaine de la Propriété Industrielle (ARIPO) et l’Organisation Africaine de la Propriété
Intellectuelle (OAPI). Le Protocole relatif aux Droits de Propriété Intellectuelle (DPI) au sein de la ZLECAf, dans ses
arrangements institutionnels, devrait leur accorder le statut d’observateur.

L’OAPI a été créée par l’Accord de Bangui du 2 mars 1977, est la loi communautaire en matière de protection de la
propriété intellectuelle80.
Il est d’application directe. Le régime de l’Accord est fondé sur trois principes :
• législation uniforme ;
• création d’un office commun car l’organisation tient lieu pour chacun des Etats membres de service
national de la propriété intellectuelle ;
• centralisation des procédures de telle sorte qu’un titre délivré produit ses effets dans tout l’espace OAPI.

Au Congo, la propriété intellectuelle est gérée par deux départements ministériels :


• le ministère en charge du développement industriel et de la promotion du secteur privé pour la propriété
industrielle ;
• le ministère de la culture et des arts pour la propriété littéraire et artistique.
Le Congo dispose d’une structure nationale dénommée Antenne Nationale de la Propriété Industrielle (ANPI),
depuis 1981. Elle a pour missions :
• d’appliquer les procédures administratives communes prévues par l’Accord de Bangui ;
• de faciliter l’accès des utilisateurs nationaux aux services rendus par l’OAPI ;
• de gérer et de promouvoir les activités de propriété intellectuelle et d’innovation technologique ;
• de tenir à la consultation du public une documentation technique et scientifique constituée en particulier
des brevets d’invention.
L’exercice des droits de propriété intellectuelle par les pays africains, reflété par les enregistrements de brevets et
de marques, est très limité par rapport à d’autres régions, et la plupart des enregistrements en Afrique sont
effectivement déposés par des non-résidents.
Le Congo n’a pas de stratégie nationale en matière de propriété intellectuelle, et l’innovation reste limitée. L’ANPI
réalise l’accueil des usagers, des campagnes d’information et de sensibilisation, des conférences et séminaires et
des activités de vulgarisation, mais ses moyens et ses capacités sont relativement insuffisants.

79 Nations Unies, Commission Economique pour l’Afrique, Union Africaine et CNUCED : Etat de l’intégration en Afrique, Aria IX,
prochaines étapes pour la ZLECAf
80 Accord de Bangui : http://www.oapi.int/index.php/fr/ressources/accord-de-bangui
52
Les recherches d’antériorité s’appliquent aux marques, noms commerciaux et aux dessins ou modèles industriels.
Elles consistent à vérifier l’existence ou la disponibilité du titre.

Nombre de demandes d’antériorité à l’ANPI, 2011/2018 :


Nombre de demandes
Etat de la technique 0
Marques 151
Dessins et modèles industriels 5
Noms commerciaux 17
Source : ANPI
Demandes de protection, ANPI, 2011/2018 :
Nombre de demandes
Brevets d’invention 25
Annuités brevets d’invention 4
Modèle d’utilité 7
Marques 140
Renouvellement marques 3
Dessins et modèles industriels 24
Noms commerciaux 583
TOTAL 786
Source : ANPI

La stratégie de l’ANPI au Congo est inspirée du modèle OAPI en faveur des déposants économiquement faibles, en
contribuant à la taxe de dépôts des modèles d’utilité et des noms commerciaux à hauteur de 50% de la taxe exigée,
car son objectif principal est de contribuer à l’innovation et au succès économique du pays81.
Au Congo, il y a un potentiel pour le développement d’indications géographiques, principalement pour des produits
agricoles et forestiers. Ont été identifiés :
• l’arachide Batéké ;
• l’igname de Gamboma ;
• l’épinard sauvage ;
• l’ébène gris du Congo ;
• la banane de Les Saras ;
• les gambas de Dolisie.
Un Protocole sur les droits de propriété intellectuelle de l’Accord portant création de la ZLECAf (qui devrait aboutir
lors de la Phase II des négociations ZLECAf) pourrait82 :
a) établir des principes directeurs pour l’élaboration de lois et de politiques nationales en la matière, et pour
l’engagement des pays africains dans les traités internationaux correspondants ;
b) garantir la non-discrimination entre Etats parties en matière de droits
de propriété intellectuelle ;
c) élaborer des normes pour sauvegarder les intérêts de l’Afrique, notamment la non-discrimination entre pays
africains en matière de droits de propriété intellectuelle ;
d) déterminer des exigences minimales mais souples concernant la protection des connaissances traditionnelles,
des ressources génétiques et des expressions culturelles pour les lois nationales et les négociations multilatérales
sur ces questions ;

81 ANPI : Situation de la protection de la propriété intellectuelle en République du Congo, 2019


82 Groupe Banque Mondiale : le Bulletin du Bureau de l’Administrateur, Août 2019
53
e) demander la ratification du Traité de Marrakech visant à faciliter l’accès des aveugles, des déficients visuels et
des personnes ayant d’autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées, assortie d’un
engagement supplémentaire d’adhérer à tout autre accord multilatéral favorisant l’accès des personnes
handicapées ;
f) demander la ratification du Protocole de 2005 modifiant l’Accord sur les ADPIC afin de bénéficier de la facilitation
de la production et de l’exportation de produits pharmaceutiques pour un accord commercial régional dont 50%
des membres sont des pays les moins avancés ;
g) imposer la protection des indications géographiques soit par des marques collectives de certification un système
sui generis, soit par des marques de certification et de collecte ;
h) fixer des normes minimales de protection des variétés végétales, notamment en ce qui concerne la disponibilité,
l’étendue de la protection des droits des obtenteurs et des exceptions, ainsi que la protection des normes de
protection des variétés traditionnelles et nouvelles ;
i) définir des lignes directrices sur les procédures d’application des droits de propriété intellectuelle.

2.8. La défense commerciale


La mise en place des instruments de défense commerciale tels que l’anti-dumping, l’anti-subvention, les quotas, les
obstacles au commerce permet d’assurer l’équité et la transparence des échanges avec l’extérieur. La zone
CEMAC/CEEAC est très en retard sur les sujets de défense commerciale : il convient de mettre en place des
juridictions communautaires et développer des compétences en matière de règlement des différends –
sauvegardes, anti-dumping-.

La CEMAC et la CEEAC ne sont pas structurées pour travailler sur ces sujets qui devront être appréhendés au niveau
communautaire comme au niveau des Etats membres.
Au Congo, la loi n°3/2007 du 24 janvier 2007 règlementant les importations, les exportations et les réexportations
n’aborde pas les sujets de défense commerciale. Il existe ainsi un déficit juridique sur ces problématiques.
Les pays d’Afrique centrale devraient prendre des mesures pour permettre de gérer la concurrence à l’importation
découlant de la ZLECAf.
Les pays pourraient :
- mutualiser leurs ressources pour mettre en place des institutions de recours commerciaux à l’échelle des
Communautés Economiques Régionales (CEMAC/CEEAC) ;
- créer des institutions de concurrence au niveau régional ou continental ;
- veiller à ce que les ministères du commerce disposent de coordonnateurs chargés d’évaluer de manière
proactive les incidences probables de la ZLECAf sur les importations, d’assurer le suivi des données
douanières afin de déceler toute modification de la structure des importations et accueillir des plateformes
de parties prenantes du secteur privé pour signaler les tensions sur les importations.

3. Analyse du potentiel productif


Globalement le Congo ne pourra tirer profit de la ZLECAf que s’il arrive à faire le lien entre politique commerciale et
politiques agricoles et industrielles. Il s’agit d’intégrer le sujet de la diversification de l’économie à la stratégie
nationale du Congo pour la mise en œuvre de la ZLECAf et que le pays puisse définir les conditions et les politiques
adaptées pour permettre un développement durable et inclusif de son économie et disposer d’une offre à l’export
qui soit beaucoup plus substantielle.
L’objectif est en effet de réduire la dépendance du pays à l’égard des importations, de pouvoir y substituer un
certain nombre de marchandises et services « made in Congo » mais également de pouvoir créer des entreprises et
de l’emploi au Congo et de servir les marchés nationaux, régionaux et continentaux.

La ZLECAf pourrait être un instrument clé pour l’industrialisation du pays. En effet :

54
• Il n’y aura pas d’industrialisation sans réduction du coût des facteurs et la ZLECAf a pour objet de réduire
les droits de douanes, de simplifier et de rendre transparentes l’ensemble des mesures de commerce
extérieur grâce à la facilitation du commerce ;
• Les règles d’origine ZLECAf devraient être un outil favorisant le « made in Congo » / « made in Afrique
(centrale) » en encourageant la transformation locale et l’augmentation de la valeur ajoutée des produits
en Afrique ;
• Il n’y aura pas non plus d’industrialisation sans infrastructures performantes (transports, énergie,
télécommunications, etc.) et sans services efficaces (banques, assurances, télécoms, etc.). Services et
infrastructures performants ont un rôle important en matière de baisse du coût des facteurs et
d’amélioration de la compétitivité économique de l’ensemble des secteurs. La ZLECAf a pour objet d’ouvrir
plus largement à la concurrence nombre de secteurs de services, de limiter les situations de monopoles et
d’oligopoles, de créer des règles et des autorités de la concurrence, et de limiter les contraintes nationales
(en réduisant les limitations en matière de traitement national et d’accès au marché).
La libéralisation des secteurs de services/d’infrastructures devrait avoir des conséquences importantes
pour permettre le développement industriel du pays qui a des besoins immenses en matière
d’infrastructures et de services (énergie, télécommunications, transport, banques et assurances, services
éducatifs etc.).
Actuellement, l’absence ou l’insuffisance d’infrastructures et de services compétitifs sont des obstacles
majeurs au développement industriel au Congo : c’est la raison pour laquelle, prendre des engagements
approfondis en matière de négociations services au sein de la ZLECAf pourrait être utile et avoir un effet
d’entraînement sur de nombreux autres secteurs économiques et sociaux ;
• Le marché Congolais étant limité, l’industrialisation nécessitera de produire des marchandises et services
qualitatifs afin de pouvoir accéder aux marchés étrangers, que ce soit ceux des pays proches (Cameroun,
Gabon, RDC, RCA, Angola), ou des marchés plus lointains (au niveau du continent).
La ZLECAf fournit des outils en matière de politique de qualité pour une montée en gamme des produits,
apportant des garanties pour les consommateurs et permettant des transferts de technologie de la part des
entreprises : il s’agit des règles liées à la normalisation/certification, à la mise en œuvre des règles
sanitaires et phytosanitaires, et de la propriété industrielle.
• L’industrialisation nécessitera de pouvoir attirer des investisseurs étrangers avec des capitaux et des savoirs
faire utiles. Dans ses volets « investissement » et « concurrence » (mais aussi pour le Mode 3 du volet
« services »), la ZLECAF vise à faire en sorte que les règles soient transparentes et prévisibles, ce dont ont
besoin les investisseurs. Mais le marché congolais de 5 millions d’habitants est limité et avoir des règles
identiques et prévisibles pour l’ensemble des pays de la sous-région Afrique centrale/pour l’ensemble des
pays du continent est un atout additionnel car les entreprises pourraient alors plus facilement décider
d’investir au Congo si le climat des affaires y est amélioré et si la facilitation du commerce est rendue
concrète pour réduire les coûts de transit vers les pays voisins.

Ainsi, la nécessaire diversification de l’économie passe-t-elle par une amélioration nette du climat des affaires. Elle
passe également par des stratégies sectorielles qui devraient permettre une transformation des matières
premières et des ressources naturelles du pays – bois, produits agricoles, mines, industries- : cela pourra
notamment se faire grâce au développement du secteur privé, à l’amélioration des compétences, à une approche
« chaînes de valeur » et à une montée en gamme des biens et services produits pour les rendre compétitifs.

La politique industrielle, les zones économiques spéciales et les chaînes de valeur régionales constituent
d’importants outils pour promouvoir le commerce intra-africain. L’accent mis sur la diversification signifie aussi une
attention accrue en faveur des opérateurs privés en tant que véritables acteurs de la transformation. Cela signifie
un réel recentrage du rôle de l’Etat.

A travers le Plan National de Développement 2018/2022, l’Etat congolais s’est résolu à faire du secteur privé le
véritable acteur de la diversification et de la transformation de l’économie. Il s’agit dorénavant de passer à l’action.
55
Un programme de renforcement des capacités productives pourrait aider le pays à produire les biens demandés
par le marché de la ZLECAf. Cela pourrait consister à utiliser la politique industrielle pour créer un environnement
général favorable, des stratégies sectorielles spécifiques reposant sur une approche régionale de développement
des chaînes de valeur et un programme de développement du secteur des services.

L’agriculture et la forêt constituent naturellement des secteurs porteurs de croissance, car le Congo dispose
d’atouts compétitifs indéniables qui pourraient être en mesure de générer des revenus pour une grande partie de
la population, notamment dans le monde rural et parmi les femmes. La croissance de ces secteurs permettrait non
seulement de réduire la pauvreté, mais aussi d’économiser des devises en réduisant les importations (cas des
produits alimentaires) ou d’en générer (cas des produits de rente).

Au total, la diversification centrée sur l’agriculture, la forêt, le tourisme et l’industrie permettrait d’accroître la
résilience de l’économie congolaise, d’améliorer la stabilité des ressources budgétaires et donc des dépenses
stratégiques et de créer de l’emploi.

Promouvoir la diversification de l’économie congolaise nécessite toutefois une analyse pointue des secteurs, de
leur structuration, des obstacles auxquels ils font face, des compétences actuelles et à venir, des technologies
existantes ou à promouvoir. Or, le manque de données chiffrées ne serait-ce que sur les productions agricoles et
industrielles ou en matière d’emplois sont des contraintes majeures pour avoir une cartographie claire de la
situation économique et sociale sectorielle au Congo.

En cas de priorisation des chaînes de valeur ou filières, il pourrait être utile de définir des critères spécifiques tels :
• secteurs répondant à une demande forte du marché national / régional / continental ;
• secteurs pouvant remplacer la demande de marchandises importées (substitution) ;
• secteurs à haute intensité de main d’œuvre et ayant un impact social majeur ;
• potentiel important de création d’emplois additionnels ;
• gains financiers en cas d’augmentation de la valeur ajoutée (amélioration de la production et
transformation) ;
• fort potentiel pour le travail des femmes ;
• secteurs clé en matière d’inclusion sociale ;
• secteurs pouvant contribuer à des améliorations environnementales ; Etc.

Cet axe sur la diversification économique au Congo a pour objet de faire le point sur divers secteurs économiques
et sur les obstacles à leur développement. Il permet de mettre en lumière les opportunités éventuelles et les
conditions de leur émergence ou de leur croissance. Il souligne également l’urgence de passer à l’action dans le
cadre de la mise en œuvre de la ZLECAf.

56
3.1. Le pétrole

Barge Pétrolière flottante (TOTAL E&P Congo) au large de Pointe Noire.

Le Congo est le troisième pays producteur de pétrole en Afrique sub-saharienne (plus de 300.000 barils par jour) et
trentième à l’échelle mondiale83. Un nouveau gisement (Moho Nord) a été mis en service en 2017. Les réserves
prouvées de pétrole du Congo sont évaluées à 1,6 milliard de barils, la quatrième plus grande réserve prouvée de
pétrole de l’Afrique subsaharienne. Toutefois, à moins de nouvelles découvertes, les réserves actuelles sont
estimées s’épuiser en 203584.

En 2017, les revenus provenant du secteur des hydrocarbures ont été de 838.799 millions FCFA85. Le code des
hydrocarbures constitue le cadre juridique d’intervention de l’Etat dans le domaine pétrolier. Il fixe les conditions
d’obtention d’un permis ou d’une autorisation. Il définit les divers types de permis et leurs caractéristiques. Il décrit
les droits et obligations attachés à l’exercice des activités des hydrocarbures par les titulaires des permis et leur
relation avec l’Etat. Il prévoit également les conditions de participation de l’Etat dans les contrats pétroliers.
Le secteur pétrolier n’offre pas d’opportunités d’emplois et d’inclusion significatives, car il est un secteur à forte
intensité de capital (avec à peine 1.700 salariés directs en 2018 dont 20% des postes sont occupés par des
expatriés). La transformation des produits pétroliers pourrait offrir de nombreuses opportunités dans le textile,
l’emballage, les matériaux de construction, le bitumage des routes, etc. Mais à ce stade, ces secteurs n’ont pas été
développés et le pays ne dispose pas de formations de qualité dans la pétrochimie.
Outre le pétrole, le Congo dispose de réserves prouvées de gaz naturel qui pourraient faire l’objet d’une
exploitation plus poussée (voir la partie « énergie »).
Le Plan National de Développement 2012/2016 soulignait le fait que le gaz n’était pas suffisamment valorisé dans le
secteur de l’électricité, des engrais ou de la métallurgie et en faisait un secteur prioritaire également au niveau
régional CEMAC à travers le développement de gazoducs, d’unités d’assemblage et de conditionnement de GPL, de
production d’engrais, etc.
Le pétrole représente 39,8% du PIB et 94,4% des exportations du pays. Le Congo est partie prenante à l’Initiative
pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) : c’est une initiative volontaire qui vise à renforcer, dans
les pays riches en ressources pétrolières, gazières et minières, la bonne gouvernance des revenus publics issus de
leur extraction.

83 CIA World Factbook, 2018


84 Banque Mondiale, Cadre de Partenariat Pays pour la RC, juin 2018
85 Déclarations ITIE : Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives, ITIE Congo 2017, publié fin 2019
57
Le 29 juin 2018, le conseil d’administration de l’ITIE international a reconnu que la République du Congo a fait des
progrès significatifs dans la mise en œuvre de la Norme ITIE 2016. La deuxième validation par rapport à la Norme
ITIE 2017 pour la République du Congo a démarré le 29 décembre 201986.

3.2. Les mines


Le Congo possède un potentiel minéralier très important dont un gisement de fer classé parmi les plus grands
d’Afrique occidentale et centrale. Le sous-sol du Congo comprend également du ciment, de la potasse, du zinc, du
plomb, du cuivre, du manganèse, des diamants et de l’or.
Depuis 2005, année d’entrée en vigueur du code minier, le développement du secteur minier a été identifié comme
l’un des axes prioritaires de diversification de l’économie congolaise. Cet intérêt pour ce secteur, s’est traduit par
une centaine d’autorisations de prospection, 42 permis de recherche et 14 permis d’exploitation87. Si le Congo est
dotée de ressources minières importantes, elle n’est pour autant pas encore productrice de minerais (à l’exception
de l’or et du diamant artisanal) et ce secteur ne contribue actuellement que marginalement à la diversification de
l’économie congolaise.
La Fédération des mines solides du Congo (FedMines) a publié de nombreux articles et réalisé plusieurs
présentations démontrant le potentiel minier du Congo mais aussi les difficultés pour l’émergence de ce secteur88.
Si l’ensemble des projets de fer rentraient en exploitation, la production théorique serait de 100 millions de tonnes
de fer par an (Mtpa) dans la prochaine décennie, faisant du Congo un des cinq premiers producteurs au monde89.
Le pays pourrait également devenir un acteur majeur de la production d’engrais au niveau mondial, avec un
potentiel annuel de 3 à 5 millions de tonnes de potasse, 4 millions de tonnes de phosphate, 50.000 tonnes de
cuivre et plusieurs milliers de tonnes de zinc et de plomb.
Les immenses réserves de la République du Congo sont prouvées par des études de faisabilité, mais pour le
moment elles sont largement inexploitées du fait d’un manque d’infrastructures de transport, de la difficulté de
lever des fonds avec la baisse des prix des minerais depuis 2014 qui remet en cause la rentabilité des projets90, et à
cause d’un climat des affaires détérioré. Il serait nécessaire de construire de nombreuses infrastructures annexes
aux infrastructures minières (routes, centrales électriques, voies ferrées, pipelines et port en eau profonde) que les
sociétés devraient intégrer dans leurs investissements91 .
En 2017, les revenus provenant du secteur minier étaient de 1.975 millions FCFA92. C’est véritablement cette
année-là que la production minière a démarré au Congo. Trois sociétés minières sont en production en 2020 :
Soremi, Lulu et Sapro93.
• Soremi : cuivre (Bouenza). L’actionnaire majoritaire est la China National Gold Group Corporation (Chine) et
le minoritaire, à l’origine du projet, est Gerald Metals Group (USA). Cette société a démarré ses activités en
2008 avec deux permis d’exploration. Entre 2014 et 2017, la société a construit une usine de séparation des
minerais et de traitement du cuivre. Depuis 2017, Soremi exporte environ 15.000 tonnes de cathode de
cuivre par an. La phase 2 du projet permettra de produire également du zinc et, à terme, du plomb.

86 ITIE Congo : https://www.itie-congo.org/


87 Lager Florent et Emmanuel Yoka (FedMines), «Zoom sur le secteur des mines solides au Congo-Brazzaville: défis et impacts d’un
secteur transversal», Congo Eco, le Journal d’Unicongo n° 13, Mai 2017
88 La FedMines a été créée en 2011 et est affiliée à Unicongo. Elle est composée de 10 membres. Pour le fer : Congo Iron, MPD
Congo, Congo Mining, Sapro Mayoko et Genmin (en phase de prospection) ; Pour la potasse : Kore Potash, MPC et Luluyan des
Mines ; Pour le phosphate Cominco, et pour les polymétaux Soremi. Seules les deux sociétés Lulu des Mines (polymétaux) et Core
Mining (fer) qui sont titulaires d’un permis d’exploitation ne sont pas encore membres de la FedMines.
89 UNICONGO : Congo Eco n°17, Avril 2020
90 Emmanuel Yoka et Florent Lager, « Les infrastructures : la clé du développement du secteur minier congolais», Congo Economie -
Publication d’Unicongo, décembre 2014
91 DG Trésor France : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/16739_le-secteur-minier-au-congo-brazzaville
92 Déclarations ITIE : Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives, ITIE Congo 2017, publié fin 2019
93 Emmanuel Yoka, Florent Lager et Patrick Stevenaert, « Le secteur minier au Congo-Brazzaville : Etat des lieux et contraintes »,
Congo Eco, le journal d’Unicongo n°17, Avril 2020
58
La construction de l’usine de zinc a démarré et devrait être terminée mi-2020 pour produire environ 6.000
tonnes de zinc d’ici la fin 202094.
• Lulu : plomb et zinc (Pool). La société chinoise Lulu a obtenu des permis de recherche des polymétaux non
ferreux dans la zone de Mindouli en 2007 et la production a démarré fin 2017. Elle aurait exporté 1.100
tonnes de minerais bruts de zinc et de plomb en 2017 et environ 3.000 tonnes en 201895.
• Sapro : fer (Niari). En 2016, le groupe congolais Sapro a acquis la société DMC qui appartenait à la société
sud-africaine Exxaro, titulaire du permis d’exploitation Mayoko-Lékoumou. Les réserves de minerais de fer
sont estimées à 2,6 Mds de tonnes. En 2019, Sapro a réalisé deux exportations de minerai de fer : 18.000
tonnes en avril et 30.000 tonnes en décembre. Le volume de production de cette société située à proximité
de la voie ferrée du CFCO (Mbinda-Pointe-noire) a été limité en raison des contraintes logistiques
considérables liées à la faiblesse des infrastructures : il n’y a pas de port minéralier, le Port Autonome de
Pointe-Noire (PAPN) est peu adapté à l’exportation de minerai en vrac, la voie ferrée est en mauvais état, il
y a une absence de disponibilité d’énergie dans la zone de la mine, etc.

Production minière 2017


Type de
Type du minerai Unité Quantité produite Valeur USD
production
Cuivre Tonne Industrielle 15.400,45 33.030.771
Or Gramme Artisanale 42.737 1.165.366
Diamants Carat Artisanale 46.757,86 1.159.662
Moellons de grès m3 Carrière 98.070,25 Nc
Moellons de calcaire m3 Carrière 377.320 Nc
TOTAL 35.355.799
Source : Direction Générale des Mines (DGM)

Exportations minières 2017


Type de minerai Type d’exportation Unité Quantité exportée Valeur USD
Cuivre Industrielle Tonne 13.620,75 69.157.667
Or Artisanale Gramme 37.162,67 1.013.363
Diamant Artisanale Carat 34.292,85 1.046.503
TOTAL 71.217.533
Source : Direction Générale des Mines (DGM)

En matière de diversification de l’économie, le secteur des mines suit le même schéma que le pétrole –
investissements lourds, équipements et savoir-faire sont importés- : ces secteurs sont extravertis et dépendent des
cours mondiaux. Néanmoins, les variations des cours du pétrole et des différents produits miniers (fer, potasse,
phosphate, cuivre, or et diamant) ne sont pas corrélées.
Le secteur minier au Congo se développe sur terre (on shore) et dans des zones isolées ce qui, si ce secteur est bien
géré, pourrait avoir un impact fort en matière de développement pour les populations locales (les sociétés minières
financent des écoles, centres de santé, programmes agricoles, etc.). Aussi, le secteur minier pourrait-il permettre
un meilleur développement territorial, grâce à de nouvelles voies d’accès et un développement économique dans
des zones autres que les centres urbains de Pointe-Noire et de Brazzaville.
L’Etat congolais s’est lancé dans un vaste programme de cartographie géologique et minière et a ainsi signé un
contrat avec la société Asperbras, pour la réalisation d’une cartographie minière et la mise en place d’un cadastre
minier informatisé. Le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM) effectue le contrôle des études
réalisées. Total E&P Congo a financé la production de diverses cartes géologiques à 1/200.000.

94 Ibid 100
95 Ibid 100
59
Le Congo s’est également doté depuis quelques années d’un Centre de Recherches Géologiques et Minières
(CRGM), établissement public à caractère administratif et technique sous la tutelle du ministère des mines et de la
géologie96. Le rôle principal du CRGM est de mettre en valeur la richesse minéralière du sous-sol du Congo.
Le secteur industriel étant peu développé au Congo, le secteur minier pourrait être un facteur de son
développement. Le secteur agricole pourrait également bénéficier des engrais produits avec la potasse et le
phosphate, et augmenter ses débouchés du fait des nouveaux besoins suscités par les activités minières tels que de
nouveaux centres de consommation dans les zones minières97 .
Le Congo est un des rares pays qui a la possibilité de produire, sur son sol les NPK (Azote, Phosphore, Potassium)
qui sont à la base des engrais. En effet, il dispose des gisements de classe mondiale de phosphate et de potasse. La
présence de large quantité de gaz naturel au Congo commence à attirer des investisseurs et industriels intéressés
par la production d’engrais azotés. Le Congo pourrait, à terme, occuper une position maîtresse en Afrique dans le
secteur des fertilisants et livrer des engrais sur tous les continents98.
Quatre sociétés dans le secteur de la potasse et des phosphates ont dépensé plusieurs centaines de millions de
dollars en recherche, forage et études de faisabilité et ont prouvé des réserves importantes selon les normes
internationales : Cominco (phosphate de Hinda), Kore Potash (Sintoukola Potash et ses projets Dougou et Kola, au
nord du fleuve Kouilou), MPC (potasse de Mengo) et Luyuan (potasse au sud du fleuve Kouilou). En l’absence à
court terme d’un port minéralier, Cominco a lancé la mise à jour de son étude de faisabilité définitive pour son
projet redimensionné et exportera, via le PAPN, environ 1,5 Mtpa de concentré de phosphate pour être transformé
en engrais phosphatiques dans des usines à l’étranger.
Des études seront finalisées au milieu de l’année 2020 et une décision d’investir est attendue au cours de l’année.
Sintoukola Potash (Kore Potash) étudie la faisabilité de produire 400 ktpa de potasse sur son projet « Dougou
Extension » dans le Kouilou. La construction des infrastructures de ce projet pourrait débuter au cours du second
semestre 202199 .
Au niveau de la CEMAC, les travaux d’élaboration d’un code minier ont démarré en mai 2016 dans le cadre du
Projet de Renforcement de la gouvernance des Matières Premières en Afrique Centrale (REMAP)100 . Mais le secteur
minier congolais ne semble pas avoir été impliqué dans ces travaux, or il est nécessaire que la FedMines ait
connaissance de ce code minier CEMAC et de son contenu, et participe également à son élaboration afin de
s’assurer que ce code régional intègre les meilleures pratiques tout autant qu’il ne soit pas un frein au
développement du secteur.
De manière générale, comme énoncé précédemment (dans la partie Investissements), les objectifs de contenu
national sont déjà présents dans la plupart des conventions minières et pétrolières ainsi que dans des législations
spécifiques (loi n°3-2000 du 1er février 2000 sur les conditions d’exercice de la sous-traitance)101.

Une transformation des matières premières au niveau national est souhaitable pour que le secteur minier
contribue davantage à la diversification de l’économie. Mais, les projets miniers ne disposant pas d’assez d’énergie
pour commencer leur production, il est difficile d’envisager une transformation sur le court et moyen terme car elle
requiert des capacités énergétiques additionnelles mais aussi des compétences techniques et une main-d’œuvre
très bon marché pour être compétitif avec les grands centres de transformations (Inde et Chine). L’impact
environnemental d’une transformation à grande échelle doit également être mesuré et quantifié.

96 Florent Lager et Emmanuel Yoka (FedMines), «Zoom sur le secteur des mines solides au Congo-Brazzaville: défis et impacts d’un
secteur transversal», Congo Eco, le Journal d’Unicongo n° 13, Mai 2017
97 Emmanuel Yoka, Florent Lager et Patrick Stevenaert, « Le potentiel du Minerai de fer des engrais au Congo Brazzaville » Congo
Eco, le journal d’Unicongo n°17, Avril 2020
98 Ibid 104
99 Ibid 104
100 ARCADIA : l’Afrique et les marchés mondiaux des matières premières 2017. Chapitre 5 : Ludovic Bernet et Florent Lager,
« Réforme des Codes Miniers et évolution de l’environnement réglementaire des secteurs extractifs en Afrique ».
101 Loi n°3-2000 du 1er février 2000 : http://www.droit-afrique.com/upload/doc/congo/Congo-Loi-2000-03-sous-traitance.pdf
60
La localisation des gisements de minerai de fer aux frontières du Congo, Gabon et Cameroun plaide en faveur d’une
mutualisation du développement des gisements et du développement d’infrastructures régionales102. La position
géographique des gisements de fer, fait apparaître distinctement deux pôles de développement (clusters) : un
cluster Nord (dans la Sangha) avec le Cameroun et un cluster Sud (départements Niari et Lékoumou) qui pourrait
comprendre les projets de fer du Gabon (notamment ceux explorés par GenMines). Certaines sociétés minières
élaborent des stratégies visant à mutualiser les infrastructures (énergie, transport, etc.) entre le Congo et le Gabon,
d’une part, et le Congo et le Cameroun, d’autre part.
La mutualisation de ces infrastructures permettra de faciliter la levée des financements en ayant plusieurs Etats
garants et des partenariats (PPP, Concession, BOT) avec les sociétés minières103. Il y a par exemple pour le cluster
Nord un projet de chemin de fer (appelé projet « Sundance ») entre le Congo et le Cameroun (capacité attendue de
100 Mt ; 3 Milliards USD) et pour le cluster Sud, la réhabilitation du chemin de fer existant (CFCO) ou l’option de
développer un pipeline (MPD Congo) sont sur la table, ainsi que la création du Port minéralier par la société China
Road and Bridge Corporation (CRBC) qui devrait avoir une capacité de 150 Mt (40 Mt fer, 3 Mt chacun pour la
potasse et le phosphate ; 2 milliards USD)104.

Les sociétés minières sont au stade de la recherche de financements (plusieurs millions voire des milliards USD)
pour passer à l’étape de construction des nombreuses infrastructures nécessaires à l’exploitation. Cette étape est
particulièrement critique, à fortiori dans un contexte international de baisse des cours.
Une transformation des matières premières au niveau national est souhaitable pour que le secteur minier
contribue davantage à la diversification de l’économie, mais il doit relever les défis suivants105 :
• Défis liés à la disponibilité de l’énergie : les projets miniers sont très consommateurs d’énergie (électricité
et carburant) tant pour faire fonctionner les usines et les équipements sur site minier que pour les
infrastructures de transport et d’évacuation. La puissance installée actuelle au Congo n’est pas suffisante
pour répondre à la demande des projets miniers et la capacité de production actuelle doit être doublée106.
• Défis liés à la disponibilité des compétences techniques : il convient de rapidement mettre en place des
formations adaptées, notamment, des politiques de formation à destination des femmes car le secteur
minier au XXIème siècle est largement automatisé et féminisé.
La création des formations dans les secteurs techniques et de base (plombier, soudeurs, électriciens, etc.).
Il s’agirait de mettre en place un dialogue permanent entre les pouvoirs publics et les sociétés minières
pour une bonne planification des besoins en formation correspondant à l’évolution des marchés en
ressources humaines du secteur minier.
• Défis des projets miniers du fait de la distance à la mer et à l’absence d’infrastructures de transport
adaptées : avant de pouvoir évacuer la future production minière, il sera nécessaire de réhabiliter les voies
de chemin de fer ou d’en créer de nouvelles107.
Soremi exporte actuellement sa production sous forme de cathode de cuivre dans des containers via le Port
Autonome de Pointe-Noire. En attendant la construction du futur port minéralier, DMC-SAPRO, Congo Mining et
Cominco ont redimensionné leur projet et envisagent d’exporter des volumes de production plus faibles via le port
de Pointe-Noire. Sintoukola Potash et MPC développent une solution portuaire autonome.

102 Emmanuel Yoka, Florent Lager et Patrick Stevenaert, Congo Eco, « le potentiel du minerai de fer et des engrais au Congo-
Brazzaville » le journal d’Unicongo n°17, Avril 2020
103 Ibid 109
104 FedMines : l’aspect multisectoriel dans l’élaboration des plans d’affectation des terres : le point de vue des acteurs du secteur minier
au Congo Brazzaville, PFBC, Bruxelles, présentation F. Lager, Novembre 2018
105 Emmanuel Yoka et Florent Lager « Les investissements dans les infrastructures conditions sine qua non pour le développement des
projets miniers au Congo », Journal de la Direction des Affaires Juridiques du Ministère des Affaires Étrangères et de la
Coopération– Hors-série mars 2016
106 UNICONGO, Fédération des Mines Solides du Congo : état d’avancement des projets des membres de la Fedmines et besoins en
énergie, 1er juin 2018
107 Florent Lager, Administrateur Général Adjoint MPD Congo et Vice-Président Fédération des Mines Solides du Congo : Les activités
d’extraction, production, transport, sous-traitance, prestations de service. Le profil des acteurs requis et préconisation pour une
participation effective des entreprises locales.17 Mai 2017
61
La transformation des produits miniers au Congo reste ainsi limitée aux projets suivants :
• Depuis 2016/2017, Soremi, une société sino-congolaise a décidé de développer des activités de première
transformation du cuivre pour fabriquer des plaques de cuivre, celles-ci étant globalement exportées.
• Deux autres unités de première transformation sont en cours pour le zinc et le plomb : investissement
chinois de 50 milliards FCFA pour réaliser des lingots d’acier.

L’entreprise de ciment Dangote


Cement réfléchit actuellement à
l’utilisation de la potasse pour en faire
de l’urée et pour en permettre
l’utilisation par le secteur agricole.

Le Port Autonome de Pointe-Noire est


en train de réaliser des travaux
d’extension et la création d’un
nouveau quai qui devraient permettre
le transbordement ou le chargement
direct d’au moins 2 millions de tonnes
de minerais par an. Malgré cela, les projets du PAN seront insuffisants pour répondre aux besoins des entreprises
minières : aussi, le futur port minéralier est très attendu. La société chinoise China Road and Bridge Corporation
(CRBC) a été choisie par le gouvernement pour la construction de ce port minéralier108 mais pour le moment, les
financements manquent.
Pour d’autres projets, notamment ceux du Nord-Congo tels que Congo-Iron ou Core Mining, ni le PAPN, ni le futur
port minéralier ne sont des solutions retenues puisque ces projets envisagent d’exporter leur production soit par le
Cameroun (port de Kribi) soit par le Gabon (nouveau port minéralier à Owendo réalisé par Gabon Special Economic
Zone)109.
Même si ces dernières années de nouvelles routes ont été construites ou rénovées, une exportation à grande
échelle des produits miniers par route n’est pas envisageable tant sur le plan économique (coût du transport par
camion et maintenance des routes) que pour la sécurité des populations.
Le transport de grandes quantités de produits miniers devra donc se faire par chemin de fer ou par pipeline.
Diverses options sont examinées, pour privilégier des Partenariats Publics-Privés (PPP), sans exclure les
programmes purement privés110.
Les sociétés minières ont réalisé, conformément à la réglementation congolaise, et ce dès les phases d’exploration,
des études d’impact environnemental et social afin d’évaluer et de minimiser les impacts sur l’environnement et les
populations riveraines, d’encadrer la cessation d’activités minières et la restauration des sols, mais aussi de
maximiser le développement socio-économique du pays.
Au-delà du respect de la législation nationale, la plupart des entreprises minières (et pétrolières) internationales
s’engagent volontairement à appliquer les directives et bonnes pratiques élaborées par les institutions
internationales tels que les Standards de performance et la politique de développement social et économique
durable de la Société Financière Internationale (SFI)111, ainsi que les Principes de l’Equateur qui sont des normes
sociales et environnementales s’adressant au secteur financier et s’appliquant dans le cadre du financement des
projets (www.equator-principles.com).

108 Ministère des Zones Economiques Spéciales : transformation minière : http://zes.gouv.cg/fr/zones-economiques-speciales/secteurs-


cibl%C3%A9s/transformation-miniere
109 FedMines : l’aspect multisectoriel dans l’élaboration des plans d’affectation des terres : le point de vue des acteurs du secteur minier
au Congo Brazzaville, PFBC, Bruxelles, présentation F. Lager, Novembre 2018
110 Ibid 114
111 ARCADIA 2019, Ludovic Bernet et Florent Lager, « Secteurs extractifs et politiques de contenu local : à la recherche d’un juste
équilibre », L'Afrique et les marchés mondiaux des matières premières
62
En matière de protection de l’environnement, de nombreuses normes internationales servent de référence aux
opérateurs (Charte mondiale des Nations Unies, recommandations de l’International Council on Mining and Metals,
lignes directrices de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique etc.).

De même, les droits des communautés établies autour des sites miniers doivent être protégés (loi n°5-2011 du 25
février 2011 portant promotion et protection des droits des populations autochtones112) et il convient de s’assurer
qu’elles retirent de l’exploitation des minerais un avantage économique tout en garantissant un environnement
sain et le respect des droits de l’homme.

3.3. Les industries


La part du secteur industriel hors pétrole dans le PIB demeure marginale 10,2% du PIB en 2018113.
114
). Une cartographie des entreprises industrielles sur le territoire de la République du Congo a été réalisée en
2017115 : elles seraient aujourd’hui au nombre de 80 à 90. Les entreprises industrielles sont concentrées dans les
départements de Pointe-Noire et de Brazzaville, regroupant respectivement 55% et 27% des entreprises
industrielles du pays. Elles sont surtout actives dans le secteur de l’agro-alimentaire, de la transformation du bois,
et des matériaux de construction /BTP. En 2015, 14.526 personnes travaillaient dans ces entreprises industrielles116.

Répartition des entreprises industrielles par secteur d’activités :


Nombre
Activités %
d’entreprises
Agriculture- sylviculture-pêche 18 21,4%
Activités extractives 4 4,8%
Activités de fabrication 55 65,5%
Production et distribution d’électricité et de gaz 3 3,6%
Production et distribution d’eau, assainissement, traitement des déchets et
2 2,4%
dépollution
Information et communication 2 2,4%
TOTAL 84 100%
Source : PADE : élaboration de la cartographie industrielle au Congo, Août 2017

Parmi les entreprises du secteur agro-alimentaire, on peut noter :


• pour les céréales, la société SOMDIAA qui dispose de silos à Pointe-Noire et de moulins pour faire de la
farine, de l’alimentation pour bétail et du son ;
• parmi les autres entreprises importantes dans le domaine agro-alimentaire, il y a PLASCO (qui produit l’eau
Mayo et des yaourts), la SARIS (sucre), BRASCO (les Brasseries du Congo).
Le secteur industriel se caractérise par :
• un déséquilibre dans la répartition territoriale de l’activité industrielle avec une forte concentration des
industries dans les départements de Pointe-Noire et de Brazzaville ;
• une absence de zones industrielles opérationnelles dans les départements, ce qui ne favorise pas le
développement équilibré de l’activité industrielle dans le pays ;
• une base productive peu élargie et faiblement diversifiée ;

112 Loi n°5-2011 du 25 février 2011 portant promotion et protection des droits des populations autochtones :
https://pcpacongo.files.wordpress.com/2016/04/loi-05-2011-peuples-autochtones.pdf
113 Ministère du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Institut National de la Statistique, République du Congo, les comptes
nationaux de 2018, décembre 2019
114 Ministère du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Institut National de la Statistique, République du Congo, les comptes
nationaux de 2018, décembre 2019
115 PADE : élaboration de la cartographie industrielle au Congo, Août 2017
116 PADE : élaboration de la cartographie industrielle au Congo, Août 2017

63
• une industrie peu compétitive, fabriquant essentiellement des produits de consommation finale destinés
au marché local et exportant très peu de produits manufacturés ;
• un faible taux de transformation locale des essences de bois ou des produits agricoles ;
• des difficultés liées aux voies de communication qui permettent aux unités industrielles de recevoir des
intrants et d’évacuer sa production ;
• un approvisionnement problématique et coûteux à l’énergie ;
• une industrie peu compétitive à cause des coûts des facteurs de production encore élevés ou non
disponibles en quantité et en qualité ;
• une capacité d’accès aux financements limitée ;
• une industrie largement tributaire de l’étranger en matières premières et en biens d’équipement : 70 à 90%
des besoins sont satisfaits par des importations ;
• une main d’œuvre locale globalement peu qualifiée.

Le Congo a défini une Stratégie Nationale d’Industrialisation en 2017117. Celle-ci se fonde sur la transformation ou la
valorisation des ressources naturelles et des produits bruts locaux. Les priorités sont :
• Promouvoir les activités de valorisation des produits agricoles et de la pêche ;
• Redynamiser l’industrie de la construction, secteur d’opportunité pour la transformation de l’économie ;
• Renforcer les industries à base de bois et surtout la transformation plus poussée du bois.

En vue de l’opérationnalisation de cette Stratégie Nationale d’Industrialisation, la mise en œuvre des Zones
Economiques Spéciales et l’amélioration des infrastructures qualité sont vues comme prioritaires. Aussi est-il
question pour l’Etat de susciter l’émergence des entreprises privées congolaises et d’attirer des entreprises
étrangères.
Le secteur industriel du Congo est pour l’instant très faible en dehors de l’exploitation pétrolière. Cependant, des
opportunités de développement industriel ont été identifiées dans plusieurs secteurs118 :
• L’industrie alimentaire et agroalimentaire, grâce aux potentialités prouvées de son agriculture, de son
élevage et de ses ressources halieutiques ;
• L’industrie des biens de consommation usuelle (textile, chimie, etc.) ;
• L’industrie de pâte à papier, grâce au développement des plantations des essences à croissance rapide, et
au renouvellement et à l’extension des massifs forestiers ;
• L’industrie de transformation du bois et des produits forestiers non ligneux ;
• L’industrie des matériaux de construction, grâce aux importants gisements de calcaire et d’argile ;
• L’industrie pétrolière et pétrochimique pour valoriser certains sous-produits de l’industrie pétrolière et
réduire son déficit de production énergétique ;
• L’industrie chimique, qu’elle soit dans la branche pétrochimique, de production d’engrais ou même de
bitume, de biens de consommation courante ou industrielle, etc. ;
• L’industrie de valorisation des produits de la canne à sucre ;
• L’industrie dans le secteur des emballages.
Au-delà de l’amélioration du climat des affaires et des infrastructures, des analyses plus approfondies par secteurs
seraient utiles : il s’agirait de réaliser des études de marché, somme toute assez classiques, avec les fédérations
professionnelles sectorielles afin de comprendre les problématiques de chaque secteur sur leurs
approvisionnements en matières premières, la structuration du secteur (qui opère et comment ?), la
transformation, la qualité, la concurrence, la distribution et la commercialisation.
Il conviendrait aussi d’identifier des entreprises leaders au niveau sectoriel qui pourraient jouer un rôle
d’entraînement pour structurer les filières et améliorer les pratiques. Il s’agirait également de définir les besoins
spécifiques en équipements – afin qu’ils répondent aux besoins du marché et ne soient pas surdimensionnés-. Enfin

117 République du Congo, Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Portefeuille Public : Stratégie d’industrialisation du Congo,
octobre 2017
118 PADE : élaboration de la cartographie industrielle au Congo, Août 2017
64
il s’agirait de travailler avec les administrations concernées afin de lever les obstacles au développement des
secteurs et qu’elles accompagnent ces filières.
Des approches « chaînes de valeur » devraient être développées en se concentrant sur les axes suivants :
• Structurer et organiser les acteurs de la filière (amont et aval) en lien avec les leaders sectoriels ;
• Développer des approches pour asseoir des visions et objectifs communs, voire créer des systèmes
d’épargne et d’investissement au niveau sectoriel ;
• Améliorer les compétences techniques, les équipements visant à développer les quantités de produits
fabriqués tout autant que la qualité ;
• Définir les politiques agricoles, industrielles et commerciales adaptées au développement des chaînes de
valeur ;
• Développer les relations avec les centres de recherche, les structures innovantes et les institutions en
charge de la qualité ;
• Améliorer les compétences comptables et financières ;
• Avoir une bonne compréhension des différents outils financiers existant au Congo (dons, subventions,
blending, crédits bancaires, garanties), y inclus ceux des Partenaires Techniques et Financiers PTF) ;
• Développer des relations spécifiques avec les institutions financières et augmenter les échanges afin que
celles-ci puissent avoir une meilleure compréhension des filières et adapter leurs outils de financement ;
• Réaliser des études de faisabilité pour permettre à certaines entreprises d’investir ;
• Optimiser les réseaux de distribution.

3.4. Le bois
Le secteur forestier est la deuxième source
nationale de revenus et contribue à hauteur
de 4,4% du PIB (sylviculture et
transformation) en 2018119 . Il est régi par
l’Etat à travers un système de concessions
d’exploitations forestières sur 14,2 millions
d’hectares120 (dont 72% sont affectés à la
production de grumes) octroyées à des
sociétés essentiellement asiatiques,
congolaises, et européennes.

Les principales sociétés produisant plus de


100.000 m3 par an sont CIB-OLAM, TAMAN &
CIBN, IFO Danzer, SICOFOR, et MOKABI
Rougier. Le potentiel exploitable des essences
commercialisables et de promotion sur pied
est estimé à 170 millions de mètres cubes avec une possibilité d’extraire 2 millions de mètres cubes par an.
La loi n°16-2000 du 20 novembre 2000 portant code forestier a été modifiée par la loi n°14-2009 du 30 décembre
2009. Cette loi est renforcée par une série de textes, notamment le décret 437-2002 du 31 décembre 2002 fixe les
conditions de gestion et d’utilisation des forêts. Des arrêtés ministériels portent également sur les directives
nationales d’aménagement durable des concessions forestières, la création des unités forestières d’aménagement
ou d’exploitation, les modalités de classement et de déclassement des forêts, la fiscalité forestière, etc. Un
nouveau code forestier a été adopté par le Parlement en avril 2020. Il consacre le passage du régime de concession
au régime de partage de production.

119 Ministère du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Institut National de la Statistique, République du Congo, les
comptes nationaux de 2018, décembre 2019
120 Soit 66% des forêts denses qui couvrent 62% du territoire national
65
L’effort engagé en faveur de la gestion durable des ressources forestières du pays a déjà permis la certification par
le Forest Stewardship Council (FSC) de 4 concessions couvrant 2.418.943 ha et 3 concessions, représentant
1.369.466 ha de forêts congolaises, bénéficient d’une certification privée.
Le Congo étant l’ un des pays d’Afrique centrale les plus avancés en matière de certification.
En 2010, la République du Congo a ainsi signé un Accord de Partenariat Volontaire (APV) avec l’Union Européenne
(UE), pour l’application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux (FLEGT – Forest
Law Enforcement, Governance and Trade) faisant du Congo le second pays dans le monde (après le Ghana) à signer
un APV avec l’UE. Cet accord commercial, bilatéral et contraignant est entré en vigueur le 1er mars 2013.
Le but de l’Accord est de renforcer la gouvernance forestière et de fournir un cadre juridique visant à assurer que
tous les bois et produits dérivés en provenance du Congo ont été produits conformément à la loi en vigueur au
Congo. A cette fin, l’APV établit un régime d’autorisation FLEGT qui instaure un ensemble de procédures,
d’exigences réglementaires, de contrôles, de vérifications et d’audits, ayant pour but de vérifier et de garantir la
légalité des bois et des produits dérivés.
L’Accord concerne toutes les sources d’approvisionnement et tous les marchés de bois (nationaux et
internationaux), et en vertu de celui-ci, seuls les bois vérifiés comme étant légaux obtiendront une autorisation
FLEGT et pourront être exportés sur le marché européen, sans nécessiter d’exercice de diligence raisonnée par les
importateurs européens121.
Les revenus du secteur forestier au Congo ont été de 26.610 millions FCFA en 2017122 . En 2016/2017, le secteur
bois représentait 7.000 emplois directs123 et un nombre très élevé d’emplois informels liés à l’exploitation et à la
valorisation des espèces ligneuses, mais également non ligneuses. Le secteur représente près de 4.000 emplois
dans l’exploitation forestière et 3.000 emplois dans l’industrie de transformation, et il est le deuxième employeur
du pays après l’administration.

Situation du secteur bois au Congo (surface et productions )


République du Congo
Surfaces concédées (1.000 ha) 17.116
Surface totale (1.000 ha) 34.193
Production transformée dans le pays (%) 16,2%
Contribution au PIB (%) en 2018 4,4%
Source : BAD 2018, INS 2019 et MEF

Le code forestier exige une transformation locale de 85% du bois et limite les exportations de grumes à 15%124,
mais dans les faits, la transformation reste limitée. Au-delà des sciages et placages, la production forestière fournit
du bois de chauffe, du charbon de bois, des produits forestiers non ligneux, des aliments et des médicaments. Le
pays ne tire pas suffisamment de revenus de sa forêt, du fait d’un taux de transformation insuffisant et également
d’une faible maîtrise de la chaine de valeur ajoutée.
L’exploitation porte sur un nombre réduit d’essences (une dizaine dont l’okoumé et le sapelli, essences les plus
exploitées, le moabi, le padouk ; le sipo, l’akuminata et le wenge) reconnues pour leur valeur sur le marché
international. Le niveau d’industrialisation de la filière bois est limité et le niveau de performance des unités en
place est très en deçà des unités modernes. Le faible niveau de professionnalisation des métiers du bois constitue
une contrainte forte au développement de la filière.

121 APV-FLEGT Congo: http://www.apvflegtcongo.com/


122 Déclarations ITIE : Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives, ITIE Congo 2017, publié fin 2019
123 Données issues de l’étude « Développement intégré et durable de la filière bois dans le Bassin du Congo. Vision stratégique et
industrialisation de la filière bois en Afrique Centrale », horizon 2030.
124 La Ministre de l’Economie Forestière, du Développement Durable et de l’Environnement du Congo, intervenant au Premier Forum
Africain du Bois à Libreville, en juin 2018, a annoncé vouloir porter au niveau national et non plus au niveau des entreprises ce quota
obligatoire avec des droits transférables entre entreprises.
66
Les centres de formation existants au Congo sont sous-équipés ou ciblent la formation de cadres supérieurs
principalement destinés à la fonction publique. La formation professionnelle (gestionnaires de parcelles forestières,
bûcherons, scieurs, menuisiers, charpentiers, etc.) constitue un enjeu fort pour le développement de la filière et la
création d’emplois.

Sur la base des données rapportées par le ministère de l’économie forestière (MEF), la production forestière a
atteint 1.857.142 m3 en 2017 :
Type Volume/ production en m3 En %
Grumes 1.556.137 83,79%
Sciages 244.219 13,15%
Placages 46.118 2,48%
Contreplaqués 10.668 0,58%
TOTAL 1.857.142 100%
Source : MEF

Les marchés urbains locaux représentent seulement 10% des prélèvements au Congo125. La part des prélèvements
du secteur « informel » est mal connue et surtout mal maîtrisée. Elle est principalement liée aux prélèvements pour
approvisionner la demande locale en utilisant des pratiques de défriche – brûlis. Ces pratiques de défriche sont
particulièrement dommageables pour les opérateurs forestiers engagés dans des procédures de certification.

L’industrie du bois est focalisée sur la première transformation (sciage, tranchage, déroulage, contreplacage, etc.)
qui est pour l’essentiel destinée à l’exportation. Elle implique de grands groupes détenant des permis couvrant de
grandes surfaces forestières, engagés dans un processus d’aménagement durable.

Le Congo pourrait développer les marchés de seconde transformation à l’international, à condition que les lots
exportés répondent aux critères de fabrication, de qualité et de délais de livraison. L’atout pour le Congo et les pays
d’Afrique centrale est d’avoir l’exclusivité sur un certain nombre d’essences forestières recherchées par les
marchés européens, américains ou asiatiques.

Huit (8) milliards de FCFA de meubles sont importés par le Congo : le marché local/régional pourrait ainsi être
développé et le marché africain pourrait être plus largement prospecté. Les exportations du secteur bois
représentaient 158,7 Mds de FCFA en 2018.

125 Source CIFOR


67
Source : DG Douanes

La filière bois fait face à de nombreuses contraintes :


• un tissu atomisé de petites entreprises artisanales de tous statuts et de toutes tailles ;
• un déficit de structuration et de pilotage de la filière ;
• un manque d’électricité dans les zones de production ;
• un manque de coopération entre les acteurs et un manque de valorisation de l’ensemble de l’arbre (seule
la grume est utilisée et le houppier n’est pas utilisé) ;
• un déficit de compétitivité à cause du manque d’équipements, d’innovations, de compétences techniques ;
• l’activité industrielle de première (sciage, déroulage, etc.), seconde (contreplaqué, panneaux, parquets,
etc.) et troisième transformation (fabrication de meubles, etc.) nécessite des investissements importants.
Or, les investissements matériels sont restreints à cause de capacités financières limitées ;
• une méconnaissance des marchés cibles actuels et potentiels et l’absence de stratégie sectorielle ;
• un manque d’équipements, en particulier pour le sciage traditionnel, la 1ère transformation (séchoirs et
d’équipements de rabotage et de collage), la production du bois énergie ;
• une perte de valeur ajoutée due à la non valorisation des déchets de bois à tous les niveaux ;
• la dégradation de la forêt, la déforestation et la faiblesse des mesures d’atténuation (reboisement) ;
• les activités artisanales sont réalisées sans moyens mécaniques ou avec des moyens mécaniques légers ;
• la corruption est importante ;
• les coûts de transports, tant par voie fluviale (durée du transit de plusieurs mois, ce qui implique des
besoins en trésorerie élevés), que par voie terrestre (faiblesse du réseau routier) induisent des coûts qui
représentent entre 30 et 60% du prix de revient du produit au port d’exportation (et sur le marché local) ;
• le déficit en matière de compétences professionnelles qualifiées est élevé ;
• l’absence de lien entre le secteur du bois et celui de la construction ;
• l’exploitation des produits non ligneux (Gnetum, marantacées, lianes, rotins, écorces, miel, etc.) relève
encore du domaine du secteur informel.
Le secteur du bois est intéressant en matière de diversification de l’économie. Il dispose d’un potentiel important
pour le développement des PME, mais il y a des besoins importants en matière d’équipements et de formation
(menuiserie, ébénisterie, bucheronnage, etc.).
68
Il s’agirait d’augmenter le nombre d’espèces exploitées : en effet, selon la European Timber Trade Federation, plus
de 80 espèces sont exploitées au Congo mais les 2/3 de la production se concentrent sur l’okoumé (région sud) et
le Sapelli (nord).
Des mesures de sauvegarde sont appliquées dans le secteur forestier : elles jouent un rôle important dans le
développement local, non seulement par le potentiel d’emplois créés, mais également par les effets induits d’une
part sur le développement des services sociaux et économiques favorisés dans le cadre des Contrats de
Concessions Forestières (CCF), d’autre part sur la valorisation durable des essences non ligneuses (fruits sauvages,
pharmacopée, etc.) et d’autres produits tirés de la forêt (miel, etc.). Enfin, la forêt constitue un puits de carbone,
qu’il importe de préserver.
Une stratégie industrielle de la filière bois126 a été réalisée en 2015. Elle vise à :
• passer d’un taux de valorisation de 20 à 30% (rendement matière) du bois abattu à un taux de valorisation
supérieur à 80% ;
• créer une grappe de moyennes, petites et micro-entreprises nécessaires à l’exploitation forestière :
élagage, débardage, mise en fagots, broyage des rémanents forestiers, collecte et pressage des copeaux de
bois ;
• développer grâce à la disponibilité d’une offre variée de matériaux de construction, une industrie de kits
d’assemblage en bois incorporant également différents matériaux, permettant de produire en série des
logements ;
• développer une telle offre par un partenariat avec des industriels et des pays ayant une excellente culture
du bois et une maîtrise des technologies et de l’ingénierie des matériaux ;
• professionnaliser l’ensemble des acteurs de la transformation (sciage, séchage, menuiserie, etc.).
Le Plan National de Développement 2018/2022 recommande de :
• renforcer les infrastructures industrielles et logistiques de la filière bois et d’appuyer le secteur privé, afin
de développer les chaînes de valeur de la filière bois pour générer plus de valeur ajoutée dans le secteur ;
• appuyer le développement des PME/PMI dans la filière commerciale des bois artisanaux et les produits
forestiers non ligneux (PFNL) ;
• renforcer la concertation public/privé ;
• aménager et valoriser les aires protégées ;
• aménager les forêts de production et valoriser des produits forestiers ;
• poursuivre l’aménagement des concessions forestières et le développement des plantations forestières et
d’agroforesterie.

Le défi pour le secteur du bois au Congo, consiste à développer et à moderniser les équipements et à accroître la
productivité des activités de première et seconde transformation, ainsi que la qualité des activités de troisième
transformation (en particulier pour toucher une clientèle aisée qui privilégie le mobilier importé). Le
développement d’unités de première et seconde transformation implique de mobiliser des investissements
relativement lourds.

Le code forestier révisé en avril 2020 fixe les principes fondamentaux d’administration, d’organisation et de gestion
durable du domaine forestier du Congo ainsi que les règles d’exploitation et de commercialisation applicables aux
produits forestiers.
Il vise notamment à :
• promouvoir une exploitation économique rationnelle du domaine forestier ;
• accroître les revenus de l’Etat issus du secteur forestier avec les nouvelles taxes, les produits du partage de
production, les financements innovants, et la transformation intégrale des grumes sur le territoire national.

126 PRCCE : concertation des acteurs de la filière bois, Mars 2015


69
Le modèle de Zone Economique Spéciale (ZES) dans le domaine du bois pourrait être adapté au contexte du Congo.
Elle permettrait de réunir un certain nombre d’entreprises complémentaires sur un même site, autour d’essences
spécifiques, et d’augmenter significativement leur efficacité économique (massification des approvisionnements
donc économies d’échelle, circularité de la matière première, accès au financement, logistique, énergie,
marketing).

Les économies d’échelle réalisées au sein des ZES peuvent permettre de réduire les coûts des produits tout en
améliorant leur qualité (séchage, sciage, etc.) et de stimuler l’investissement d’unités artisanales au niveau des
centres urbains. Un appui technique (évolution des systèmes actuels de production et marketing) et de gestion
pourrait être apporté pour mettre à niveau les entreprises artisanales qui souhaitent se moderniser pour élargir
leur clientèle. Ces entreprises artisanales pourraient être accompagnées pour monter leurs projets et négocier les
financements nécessaires auprès du secteur bancaire. Différentes mesures peuvent être prises pour promouvoir les
artisans du bois : études des marchés régionaux, organisation et participation à des salons professionnels,
campagnes de promotion, etc.

3.5. L’agriculture
Le potentiel du secteur de l’agriculture et de l’agro-alimentaire fait l’unanimité. Il représente seulement 5% du PIB
du Congo en 2018127. Il existe un fort potentiel de développement dans la production, la transformation et la
commercialisation de nombreux secteurs – les cultures vivrières, fruitières, maraîchères, céréalières, légumineuses,
fourragères et de rente – ainsi que pour l’élevage et la production halieutique.

Le PND 2018-2022 dont l’objectif est d’accroître la production afin de réduire la dépendance du pays en matière
d’importations de produits alimentaires (plus de 700 milliards en 2018, soit 70% du total des importations) et de
lutter contre la pauvreté, laisse le libre choix au
secteur privé en fonction de la rentabilité
comparative.

Depuis l’arrêt des fermes d’Etat en 1986, le


secteur agricole ne repose plus que sur des
exploitations familiales qui représentent 80% des
surfaces utilisées et assurent 90% de la
production nationale.
Les actifs agricoles représenteraient un effectif
approximatif de 500.000 exploitants,
principalement des femmes qui constitueraient
entre 55 et 70% des actifs. Le désengagement de
l’Etat du secteur productif avec comme corolaire
la liquidation des offices publics chargés de la commercialisation des produits agricoles (Office de Café et de Cacao
et Office des Cultures Vivrières) a entrainé une très sévère baisse de la production. Ainsi, l’Etat a abandonné
l’approvisionnement en intrants, comme son retrait des secteurs de la transformation et de la commercialisation
des produits agricoles.
Les exportations agricoles sont alors devenues marginales. Elles représentaient en moyenne 33% des exportations
totales du Congo entre 1966 et 1971. Leur part a chuté à 7%, entre 1974 et 1977, pour se situer à moins de 0,1% en
2018128.

127 Ministère du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Institut National de la Statistique, République du Congo, les comptes
nationaux de 2018, décembre 2019
128 DG Douanes
70
La production est très limitée : le Congo ne dispose pas de systèmes de transport et de conservation, et les pertes
sont ainsi colossales. Il n’y a pas de stratégie « de la ferme à la fourchette ». Pour l’élevage, se pose la question des
aliments pour bétail qui sont largement importés et pèsent sur la balance commerciale.

Malgré les conditions très favorables pour le développement de l’agriculture, 2% des 10 millions d’hectares de
terres cultivables sont exploités, et seulement 30% des besoins alimentaires sont produits au Congo129. La pauvreté
est très élevée en milieu rural (75% en milieu contre 43% au niveau national en 2018)130 et les campagnes
continuent à se vider.
L’essentiel des exploitations sont de surface limitée (1,2 ha). Elles sont fondées sur le système de défriche brûlis et
le nomadisme cultural. La productivité est d’autant plus limitée que les moyens de production sont rudimentaires
(houe, machette, pelle, râteau) et qu’il y a un manque d’utilisation d’intrants (engrais, semences et boutures
améliorées, produits phytosanitaires), qui sont rares et très chers131. L’agriculture familiale domine largement et les
exploitations agricoles se consacrent à une agriculture de subsistance.

En dehors de la production de canne à sucre, la production de cultures d’exportation et de cultures commerciales


traditionnelles (café, cacao, huile de palme et riz) s’est effondrée au cours des dernières décennies.
Le manioc est la culture vivrière qui est répandue dans toutes les régions du pays et elle est de loin la plus
importante par sa production (environ 1,5 million de tonnes132), devant celle de la banane et l’igname. Le Congo
approche l’autosuffisance en manioc mais importe ce produit sous forme de rouie et de cossettes de foufou de la
RDC, le long du fleuve Congo dans la partie nord, et du Cameroun sous forme de foufou pour les localités de la
Sangha. Il est toutefois globalement difficile d’avoir des données chiffrées sur la production agricole du pays.
Quelques données en matière de production agricole :
En tonnes Année Source
Manioc 1.480.000 2017 UNECA, BAD et UA
Bananes plantain 162.600 2014 INS
Bananes douces 129.200 2014 INS
Arachide 45.100 2014 INS
Canne à sucre 635.000 2019 Ministère de l’Industrie
Maïs 14.310 2019 FAO Stat
Huile de palme 148.000 2017 UNECA, BAD et UA
Igname 15.000 2014 PADE
Cacao 3.511 2016 FAO Stat
Café 3.100 2016 FAO Stat

A la législation agro-foncière, consacrée par la loi n°10-2004 du 26 mars 2004, et la loi n°25-2008 du 22 septembre
2008, manquent les textes d’application : il existe ainsi un dualisme persistant entre la loi foncière et la coutume
incarnée par les propriétaires fonciers traditionnels. Cela expose les exploitants privés et les groupements de
producteurs à l’insécurité foncière, entravant ainsi l’investissement dans le secteur agropastoral et halieutique133.

La loi n°22-2005 du 28 décembre 2005 porte création d’un établissement public administratif dénommé Fonds de
Soutien à l’Agriculture, modifiée par la loi n°30-2012 du 11 octobre 2012, et le décret n°2012-1156 du 9 novembre
2012 relatif aux attributions du ministère de l’agriculture et de l’élevage.

Le Fonds de Soutien à l’Agriculture a pour objectifs d’assurer le financement des activités agricoles, pastorales et
halieutiques, des activités de commercialisation et de conservation, de l’appui institutionnel pour la recherche-

129 Programme Alimentaire Mondial, 2015


130 PNUD, 2019
131 République du Congo : Politique Agropastorale et halieutique, février 2018
132 UNECA, BAD et UA : Annuaire Statistique pour l’Afrique 2019
133 République du Congo : Politique Agropastorale et halieutique, février 2018
71
développement, la vulgarisation, la formation, l’encadrement et la création des filières. Mais, ses ressources
n’étaient pas conséquentes pour réaliser ces activités et offrir aux petits producteurs des services financiers de
proximité.

L’arsenal juridique congolais actuel se caractérise par l’absence d’une loi d’orientation agricole et d’une loi-cadre
sur l’élevage. De même, les textes en vigueur auraient besoin d’être actualisés, en particulier, afin d’améliorer
l’accès aux terres et la planification de l’utilisation des terres.
A noter que deux lois portant création des agences ci-après ont été promulguées en février 2020 :
• L’agence nationale de développement de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que
• L’agence nationale de développement de la pêche et de l’aquaculture.
Selon les autorités congolaises, ces nouvelles structures devraient replacer l’agriculture et la pêche dans le système
économique national pour réduire les importations des produits agricoles et halieutiques.
Cofinancé par le Congo et la Banque Mondiale à hauteur d’environ 55 milliards de FCFA pour une durée de cinq ans
(2017-2022), le Projet d’appui au Développement de l’Agriculture Commerciale (PDAC) a pour objectif d’améliorer
la productivité des agriculteurs et l’accès aux marchés des groupes de producteurs et des MPME agro-industrielles.
La commission de validation des plans d’affaires du PDAC a approuvé en mars 2020 les plans d’affaires des secteurs
suivants : le manioc, l’élevage porcin, le maraîchage, la banane mais aussi l’élevage des ovins et caprins, la
pisciculture, l’aviculture, le maïs, le cacao, la pêche et la transformation.
L’ensemble des difficultés auxquelles fait face l’agriculture congolaise sont :
• le désengagement de l’Etat, l’absence de données statistiques et de politique agricole structurée ;
• l’absence de mécanismes de financement pour le développement de l’agriculture ;
• l’absence quasi-totale des infrastructures de transformation, de conservation et stockage des produits
agropastoraux et halieutiques ;
• l’enclavement des bassins de production par manque de routes et de pistes rurales pour faciliter le
transport des zones de production vers les marchés ;
• l’absence de valorisation culturelle et scientifique des produits locaux ;
• la faiblesse des compétences et la méconnaissance des bonnes techniques culturales (distance de
plantation, usage d’intrants, lutte contre les maladies, etc.) ;
• l’absence d’analyses agro-pédologiques ;
• l’inexistence de structures d’encadrement publiques ou privées et l’absence d’appui aux exploitants ;
• la faiblesse des organisations d’exploitants agricoles ;
• un marché des intrants (semences améliorées, matériel végétal, produits phytosanitaires, etc.) peu
organisé, peu qualitatif et peu contrôlé, dont l’usage est limité et / ou inapproprié ;
• les difficultés à écouler la production, source des pertes considérables, des baisses de revenus importantes
de tous les acteurs (des producteurs aux commerçants) et une hausse des prix des produits locaux ;
• la forte diminution de la population des actifs agricoles à cause du vieillissement de la population et de
l’exode rural des jeunes ;
• l’extrême faiblesse de la transformation, de la conservation et du stockage des produits, un frein majeur à
l’intensification des activités agricoles ;
• l’absence de structures de production d’emballages (en verre ou en plastique) ;
• l’absence de financements adaptés, les activités agricoles étant jugées à risque élevé, donc difficiles à
financer134.

La politique agricole s’inscrit dans la mise en œuvre du PND 2018-2022. Mais, les analyses sectorielles et les
données chiffrées qui sont à la base de la définition d’une politique agricole appropriée manquent cruellement.
Une cartographie des acteurs et des productions agricoles permettrait d’avoir un état des lieux pertinent et de
pouvoir définir le rôle dévolu respectivement à l’Etat et au secteur privé.

134 République du Congo : Politique Agropastorale et halieutique, février 2018


72
La cartographie devrait mettre en exergue :
• les productions agricoles, les productions des secteurs de l’élevage et de la pêche ;
• les intrants utilisés : leur provenance, leur qualité, les systèmes de contrôle, les circuits utilisés (via des
coopératives agricoles ou des marchés organisés ou pas) ;
• les acteurs, notamment les fournisseurs des semences et des intrants agricoles (y inclus l’alimentation pour
bétail et les vaccins), les organisations paysannes existantes, leur organisation et systèmes de
fonctionnement (épargne collective, etc.) et les commerçants (qui sont-ils, comment sont-ils organisés ?) ;
• les circuits de distribution des céréales, des produits du maraichage, des cultures vivrières, des fruits, des
produits de l’élevage, de la pêche, etc. ;
• les systèmes de transformation (traditionnels, artisanaux et industriels) ;
• les grandes entreprises présentes dans l’agro-alimentaire ;
• les systèmes de stockage et de transport ;
• les institutions de recherche et développement ;
• les marchés, leurs infrastructures (étals, chambres froides, etc.), les quantités écoulées et les prix ;
• l’ensemble des contraintes spécifiques au niveau régional et local.

En matière de recherche dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, on peut noter :


• l’Institut National de Recherches Agricoles (INRA), principale agence de recherche agricole du Congo qui
relève du ministère de la recherche scientifique. L’INRA fait de la recherche sur les cultures agricoles et
l’élevage ;
• AGRICONGO qui réalise la recherche adaptative sur les jardins maraîchers pour les cultures alimentaires et
fruitières ainsi que sur les plantes fourragères.

Le Congo a un Centre de Recherches Vétérinaire et Zootechnique (CRVZ) qui mène des recherches sur les plantes
fourragères utilisées pour la fabrication d’aliments pour bétail ainsi qu’en matière d’insémination artificielle135.
Malgré le manque de données, une analyse sectorielle -malheureusement incomplète – est proposée et couvre le
maraichage, les cultures vivrières, les fruits, l’huile de palme, le sucre, le café, le cacao, l’aviculture et l’élevage, et
enfin le secteur de la pêche.

3.5.1. Le maraichage
L’implantation d’exploitations maraîchères en zone périurbaine est assez récente. Elle a permis de créer de
nombreux emplois « non formels » et de sécuriser l’approvisionnement régulier de Brazzaville et de Pointe-Noire,
en produits de base.

Sur 264.419 exploitations agricoles dénombrées lors du Recensement Général Agricole (RGA), 48.242 pratiquent le
maraîchage, soit 18%. La production maraichère est réalisée par de petits producteurs qui pour la plupart,
travaillent de manière indépendante. Les produits cultivés appartiennent à deux catégories : les légumes locaux qui
sont les plus fortement produits et les légumes d’origine européenne. Pour ces derniers, les semences sont
importées et les producteurs n’ont aucune garantie sur le pouvoir germinatif des semences.

Dans le domaine du maraîchage, AGRICONGO, pilote 3 centres à Kombé, Pointe-Noire et Dolisie. Sur ces sites, il
assure l’encadrement et la formation technique de neuf groupements de maraîchers et conduit quelques
recherches et actions sur des champs écoles pour améliorer les itinéraires techniques136.

Le secteur est peu encadré (en dehors de ceux suivis par AGRICONGO) sur les techniques culturales et les
traitements à apporter aux maladies. L’accès à l’eau et à une terre sécurisée est problématique : les agriculteurs

135 Visite du ministre à la station vétérinaire et zootechnique PK17, 5 février 2018 : https://www.recherchescientifique.gouv.cg/visite-
du-ministre-a-la-station-veterinaire-et-zootechnique-du-pk-17/
136 Ministère de l’Agriculture, l’Elevage et de la Pêche : étude de faisabilité du projet d’appui à l’agriculture vivrière en périphérie des
centres urbains, Juin 2017
73
sont souvent locataires de terres et tributaires d’un renouvellement annuel de leurs droits. L’investissement est
alors constamment remis en cause et reste donc limité. Il existe quelques groupements des maraîchers un peu
partout dans le pays, mais les plus organisés ont été mis en place par AGRICONGO dans la périphérie sud de
Brazzaville (plus de 300 individus dans les sites de la rive gauche du Djoué, et de Kombé), à Pointe-Noire (72
individus dans le site de Ngoyo) et à Dolisie (122 individus dans le site de Ngot-Nzougou). Il existe aussi des
producteurs organisés en réseaux et en structures faitières hors AGRICONGO dans la zone de Pointe-Noire.

La filière manque de conditionnements adaptés pour limiter les pertes qui sont importantes (entre 30 et 60%). La
vente se fait sans calibrage ni autre valorisation. Les marchés sont très peu équipés et les conditions sanitaires ne
sont pas respectées. La demande est forte tout au long de l’année mais elle est souvent insatisfaite. La
transformation des produits maraîchers est pratiquement inexistante137.

Jusqu’ici, les petites exploitations ne garantissent pas de production suffisamment régulière en qualité et en
quantité, tandis que les sociétés d’exportation et les grandes fermes ne sont pas conçues pour approvisionner le
marché local et régional.

3.5.2. Les cultures vivrières


Les principales cultures vivrières sont le manioc, la banane plantain, l’arachide et l’igname138.
Le manioc est produit un peu partout au Congo en association avec d’autres cultures (arachide, maïs, banane,
patate douce, ananas et légumes de champ). Il est prédominant dans la Bouenza et dans le Pool et reste le produit
alimentaire de base pour les consommateurs congolais.
Sur un rendement moyen de 10 tonnes/ha, le volume de production est estimé à 1,5 million de tonnes par an dont
une partie importante est autoconsommée. C’est l’un des produits vivriers qui fait l’objet d’une transformation ; il
donne deux produits essentiels à l’approvisionnement des consommateurs : la pâte rouie qui se transforme en
chikwangue, et les cossettes qui donnent la farine pour préparer le foufou. Cette transformation est surtout le fait
des femmes à la tête de micro-entreprises.
Les produits transformés représentent environ 175.000 tonnes de chikwangue et 90.000 tonnes de cossettes139.
Avec une consommation moyenne de 236 kg/personne/an, les besoins du marché sont estimés à 1,2 million de
tonnes dont 42% pour les zones urbaines et 58 % pour les zones rurales. Les importations, à hauteur de 150.000
tonnes, viennent compléter l’approvisionnement d’un marché sensiblement équilibré par la production nationale.
Le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (MAEP) a ouvert des parcs à bois pour la multiplication des
boutures de variétés résistantes à la mosaïque140, et a permis de créer des Groupements d’Intérêt Economiques. Il
distribue des boutures saines, forme des multiplicateurs pour les besoins de pérennisation de l’action. En 2019,
plus de 50 ha de parcs à bois ont été mis en place par le MAEP.

La production de banane plantain est située principalement dans le Niari, la Lékoumou, la Bouenza et la Likouala.
Conduite par les hommes, la production est dispersée entre de nombreuses plantations familiales. La banane
plantain est sensible à la cercosporiose, aux charançons et aux nématodes. Elle présente d’importants besoins en
azote et en potassium. Elle est commercialisée en régimes et, du fait d’un manque de conditionnement adapté,
elle subit d’importantes pertes post récoltes. Avec des besoins estimés à 120 kg/personne/an, la production est
loin de satisfaire la demande.
La société Eppavpa (entreprise de production, protection, achat et vente des produits agricoles) expérimente le
« Pif », une technique à production en masse des rejets en seulement trois ou quatre mois, et surtout hors du
champ, dans un lieu sain. A partir d’un rejet, il est possible d’obtenir dix à cinquante plants de bananier plantain en

137 PADE : Etude sur les perspectives d’investissements et d’amélioration des filières porteuses – filière maraichage, Septembre 2014
138 Ministère de l’Agriculture, l’Elevage et de la Pêche : étude de faisabilité du projet d’appui à l’agriculture vivrière en périphérie des
centres urbains, Juin 2017
139 PADE : Etude sur les perspectives d’investissements et d’amélioration des filières porteuses – filière vivrière, Septembre 2014
140 La mosaïque du manioc est une maladie qui diminue les rendements
74
fonction de la variété et de l’expérience de l’agriculteur141. Cette pratique, si elle est promue, pourrait contribuer à
renforcer la vision de l’Etat dans le développement d’une agriculture commerciale. La banane plantain, à côté du
manioc et du cacao, figure comme filière prioritaire du gouvernement.
L’arachide est essentiellement produite et commercialisée par les femmes sur des exploitations familiales dans
l’ensemble du pays. C’est un produit important dans la rotation des cultures car il apporte de l’azote.
La production a fortement baissé suite à la fermeture de l’huilerie de Nkayi en 1989. Cultivée selon un cycle de 90
jours en association avec le manioc, l’igname et le maïs, ses rendements sont faibles, de l’ordre de 900 kg
coques/ha. Le principal ennemi de cette culture est la rosette qui peut entraîner la perte de la plante.
La vente qui concerne une part importante de la production (70% dans la Lékoumou) se fait généralement en
coques, le décorticage ayant lieu sur le marché. Après séchage au champ et décorticage, l’arachide peut ensuite
être grillée (48%) puis transformée en pâte (52%). Il pourrait donner lieu à une transformation en huile, mais les
quantités devraient être fortement augmentées. Sa commercialisation et sa transformation sont aux mains des
femmes. L’huile d’arachide est importée en totalité.
L’igname est produite en exploitations familiales par les hommes dans les Plateaux et par les femmes dans la
Bouenza. La production est limitée avec un rendement de l’ordre de 10 tonnes/ha. La durée de maturation de
l’igname est de 9 mois et les producteurs s’organisent pour produire toute l’année. La production n’est pas très
importante et le produit ne subit pas de transformation avant sa vente au consommateur.
Les perspectives d’augmentation sont envisageables avec une extension des zones de production. De nouvelles
variétés et techniques de reproduction sont en cours de vulgarisation grâce à des projets d’assistance technique.

La pomme de terre était une production vivrière peu importante : elle est devenue depuis 2010 pratiquement
inexistante à cause d’un problème de dégénérescence des semences142. L’IPHD (International Partnership for
Human Development) a tenté depuis de fournir d’autres variétés de semences qui ne donnent pas de bons
résultats. Les producteurs sont découragés et la production risque de se perdre si rien n’est fait pour apporter du
matériel végétal adapté. Sa production présente un intérêt non-négligeable puisqu’il y a une demande urbaine qui
est actuellement approvisionnée par les importations.

141 Agriculture : renforcer l’agriculture de la banane plantain au Congo par le Pif, 15 janvier 2019 : http://www.adiac-
congo.com/content/agriculture-renforcer-la-culture-de-la-banane-plantain-au-congo-par-le-pif-94167
142 PADE : Etude sur les perspectives d’investissements et d’amélioration des filières porteuses – filière vivrière, Septembre 2014
75
3.5.3. Les fruits
Plusieurs grandes zones du pays fournissent une
part importante des fruits consommés dans les
villes. Il s’agit de la zone des Plateaux et la zone de
Boko qui fournissent Brazzaville, et la zone de la
Bouenza qui fournit Pointe-Noire.
La production de fruits est estimée à environ 400
tonnes/an que complète une importation de 5.000
tonnes/an. Cette production est caractérisée par
une gamme variée de fruits avec certaines espèces
particulièrement représentées : le safou, l’orange, la
mandarine, la mangue, la papaye, les avocats, les
ramboutans, l’ananas, le corossol. L’arboriculture
fruitière au Congo est essentiellement pratiquée
dans de petites parcelles de moins d’un hectare. Les
producteurs, dans leur ensemble, n’ont jamais été
formés.
Les zones de production sont éloignées des lieux de consommation et sont souvent difficiles d’accès, ce qui a pour
effet des prix élevés sur le marché et des pertes importantes.
La productivité des « vergers » est très faible, le vieillissement des arbres, le non-remplacement et le manque
d’entretien ne permettent pas aux paysans d’en tirer un revenu stable et important.
La mouche de fruits cause des pertes de récoltes sur les mangues et les agrumes. Les mangues sont donc récoltées
avant maturité. Par manque de structures de stockage et de transformation, les pertes sont importantes et des
quantités considérables de fruits pourrissent sur place. Il n’y a pas d’exploitants de pépinières produisant des plants
d’élite et les itinéraires techniques classiques sont largement méconnus (fumure, irrigation, taille, traitement)
nécessaires à la tenue d’une plantation. Il n’existe aucune structure de contrôle et de certification des semences et
plants.

3.5.4. L’huile de palme


Après avoir disparu pendant plus de deux décennies
suite à la faillite de la Régie Nationale des
Palmeraies du Congo (RNPC) et de Sangha Palm, la
filière palmier à huile est en passe de refaire surface
au Congo.
Atama Plantation Sarl (APS), une société à capitaux
majoritaires malaisiens (51% Wah Seong
Corporation Berhad)143 a obtenu du gouvernement
congolais, en août 2011, une concession (25 ans
renouvelables) d’une réserve foncière de 140.000
ha au nord Congo.
De même, Eco-Oil Energie, une société à capitaux
totalement congolais a repris en 2013 les actifs de
l’ancienne RNPC dans la Cuvette-Ouest. Ces deux
sociétés prévoient des actions de replantation des
palmiers à huile. Eco-oil a hérité d’une surface de 16.000 hectares, mais 3.500 ha seulement seraient exploitables.
La société a commencé en 2015 un programme de replantation couvrant une superficie de 5.000 ha. Eco-oil

143 Congo Eco, le Journal d’Unicongo n° 13, Mai 2017


76
Energie dispose actuellement de trois huileries industrielles réparties dans les départements de la Sangha, la
Cuvette-ouest et la Cuvette, avec une capacité de traitement de régimes de noix de palme de 86.000 tonnes, pour
une production moyenne d’environ 20 millions de litres d’huile de palme par an.
La production combinée des deux sociétés (APS et Eco-oil) devrait satisfaire la demande nationale, notamment les
besoins de la filière savonnerie, et pouvoir dégager un excédent pour l’exportation sur le marché international.
Il serait utile de développer une certification d’origine pour l’huile de palme avec des pratiques de développement
raisonné et durable.

3.5.5. Le café
La production moyenne de café au Congo entre 2013 et 2016 a été de 3.100 tonnes, soit 3% de la production totale
de la CEEAC144. L’image du café robusta de la plupart des pays de la CEEAC (Cameroun, RDC, Gabon, Congo, etc.)
n’est pas très bonne.
Au Congo, le secteur fait face à la faiblesse des rendements, à des coûts de transaction élevés, à la faible qualité de
l’usinage, à la sous-utilisation des usines, à l’enclavement, et à une décote sur le prix d’origine sur le marché
(environ 10%), etc. La relance de la filière café pourrait permettre d’améliorer les revenus et profits des exploitants
et de contribuer ainsi au développement de leurs capacités d’investissement et à l’amélioration de leurs
performances technico-économiques.
Pour cela, les défis à relever sont de145 :
• contribuer à repositionner l’image du café robusta Afrique centrale sur le marché international en
intervenant sur l’amélioration de la qualité ;
• développer la consommation locale en valorisant l’image du produit et en facilitant l’investissement dans
des unités de transformation (torréfaction, etc.).
Pour les producteurs, l’adoption de bonnes pratiques est étroitement liée au niveau de rémunération. Cela passe
par le développement de « filières courtes » (liens d’affaires directs entre des organisations de producteurs et des
acheteurs finaux au niveau national et international) et l’élargissement de « démarches terroirs » (Indications
géographiques, appellation d’origine contrôlée, etc.) et de certifications qui pourraient avoir lieu au niveau de la
sous-région Afrique centrale CEMAC/CEEAC. Les processus de certification sont à encourager.

3.5.6. Le cacao
La fin du soutien public à la filière (à la fin des années 80) a entraîné un net recul dans les programmes de
recherches phyto-génétiques et des structures de production des plants, la perte progressive des savoir-faire dans
les différents métiers de la filière et un non-renouvellement de l’expertise cacaoyère. Dans la Sangha, la Likouala et
les deux Cuvettes, principaux départements producteurs, il existe encore des plantations sous couvert forestier,
vieillissantes et plus ou moins entretenues.

Le champ semencier de Néméyong (Sangha) a été totalement à l’abandon avant une reprise d’entretien en 2004.
Certains vieux clones ont conservé un comportement remarquable en termes sanitaire, de qualité des fruits et de
productivité. Ce champ semencier a obtenu le statut de station de recherche de l’Institut National de Recherche
Agronomique en 2017146.
La production moyenne de cacao dans l’espace CEEAC est de l’ordre d’environ 300.000 tonnes/an, le Cameroun
représentant 90 à 95% de cette production. La production moyenne du Congo entre 2013 et 2016 a été de 3.511
tonnes par an, soit 1,2% de la production régionale CEEAC147. Les principales variétés de cacao cultivées en Afrique
centrale sont le Trinitario, le Forestaro et le Criollo, qui sont des variétés « rustiques ». Ces variétés « rustiques »
sont parfaitement adaptées aux conditions pédoclimatiques de la sous-région.

144 Source : FAO Stat


145 UE : Identification du programme PACIE 2, mars 2019
146 AFD : projet d’appui au Programme de relance de la filière cacao au Congo, juin 2017
147 Source FAO Stat
77
Le cacao est principalement produit par de petites exploitations agricoles qui disposent d’un verger compris entre
0,5 et 5 ha. Les rendements fèves sont relativement faibles (en moyenne 0,5 tonne par hectare) : cela est
principalement lié à l’âge des arbres (environ 30 ans) et à un entretien insuffisant des plantations. Le rendement
estimé (revenu/prix/surface) est estimé entre 150 et 200 kg cacao/ha/an.

En 2014, près de Pokola dans la Sangha, une pépinière pilote de plants de cacao hybride a été inaugurée : elle a une
capacité de 277.000 plants à haut rendement, suffisante pour couvrir 240 hectares de plantations. Le projet a été
financé par la Congolaise Industrielle de Bois (CIB-Olam). La variété en expérimentation a été importée du
Cameroun. Selon les experts, ces plants atteindront leur plateau de production vers 2020. Il est prévu que les plants
issus de cette pépinière soient gracieusement distribués aux cultivateurs. En attendant, les vieilles plantations
cacaoyères de la Sangha ne sortent qu’une maigre production. Les quelques paysans producteurs vendent surtout
leurs récoltes aux acheteurs camerounais.

Le MAEP a ouvert des pépinières, distribué des jeunes plants de cacaoyer aux planteurs, et est en charge du suivi
des planteurs (+ de 3.000.000 plants de cacaoyer ont été distribués en partenariat avec la CIB-Olam, entre 2015-
2018). En 2019 : 2 pépinières de 15.000 plants chacune ont été mises en place.

Différentes certifications permettent de valoriser le prix au planteur en particulier les labels UTZ, « Bio »,
« Rainforest Alliance ». Cela suppose de développer un partenariat avec des sociétés qui s’engagent à investir dans
de telles démarches. Un certain nombre de préalables s’imposent avant de s’avancer dans un tel projet, en
particulier s’assurer qu’il existe suffisamment de producteurs prêts et motivés à investir dans les zones
« favorables » et que des conditions minimales de contrôle des marchés sont réunies : la certification devrait être
promue pour faciliter le développement du secteur. Il n’existe pas de stratégie de développement de la filière
cacao à l’échelle nationale ou à l’échelle régionale CEMAC ou CEEAC.
Le développement de segments de qualité (cacao fin, certifications, etc.) devrait avoir un impact favorable sur la
gouvernance de la filière, l’organisation des services aux planteurs, et sur la visibilité du produit sur les marchés
internationaux.
En cas de relance de la filière cacao, il s’agirait de :
• contribuer à repositionner l’image cacao Congo/Afrique centrale sur les marchés internationaux, en
intervenant sur l’amélioration de la qualité des produits traités ;
• tirer parti de la profitabilité des segments haut de gamme pour insérer les jeunes dans la production de
cacao ;
• consolider la gouvernance de la filière, en initiant les exigences de qualité à partir des acteurs de la
production.

3.5.7. La canne à sucre


Productrice de sucre roux et de sucre raffiné, la
Société Agricole de Raffinage Industriel du
Sucre (SARIS) est un important employeur du pays.
C’est une société de droit congolais, détenue à
66,04% par le Groupe SOMDIAA et à 33,96% par
l’Etat congolais. Actuellement elle exploite 14.000
hectares de plantations de canne à sucre pour une
récolte d’environ 778.000 tonnes de cannes, avec
une production de 78.000 tonnes de sucre en 2018.
L’entreprise emploie 630 agents permanents, et
selon la période de l’année, entre les sous-traitants
et les saisonniers, la société recrute environ 1.500 à
2.500 employés supplémentaires. Au pic de
l’activité, elle donne du travail à environ 3.600 personnes toutes catégories confondues.
78
Le sucre roux représente environ 70% de la production et le sucre raffiné 30%. En 2018, la société a exporté 10.000
tonnes de sucre en RDC et en RCA. La certification pourrait également être promue, d’autant que du sucre raffiné
coloré avec du caramel fait son apparition sur le marché.

3.6. L’élevage
Recensement du cheptel, 2018
Nombre de têtes
Bovins 40.178
Porcs 113.367
Ovins 96.865
Caprins 129.423
Lapins 3.940
Volailles 2.048.953
Source : Direction Générale de l’Elevage, dans rapport OIE148, janvier 2019

L’aviculture
Au Congo, comme dans la plupart des pays d’Afrique centrale, il y a deux types d’élevages avicoles qui cohabitent :
l’élevage avicole traditionnel, et l’aviculture moderne qui est récente et prend de plus en plus d’importance. Elle
est positionnée autour des grands centres urbains, dans les périphéries de Brazzaville et de Pointe-Noire, et dans
les villes secondaires (Dolisie, Nkayi, etc.). L’élevage de volailles représente l’activité la plus importante en
production animale.
Plus de 50% des éleveurs sont de très petits éleveurs (moins de 500 poules pondeuses) tandis que les grands
éleveurs (plus de 5.000 poules pondeuses) ne dépassent pas les 5%. Il n’y a pas de véritable organisation
professionnelle capable de défendre les intérêts des différents acteurs de la filière avicole. La MEK (Maison des
Eleveurs du Kouilou) regroupe toutefois des éleveurs à Pointe-Noire149 .
Les produits avicoles (viande et œufs de table) sont très consommés au Congo. La production nationale relève de
deux sources ou types de produits, à savoir les produits issus des spéculations avicoles locales particulièrement du
poulet dit batéké exploité en liberté d’une part et, les produits des espèces améliorés en système moderne ou semi
intensif d’autre part. Globalement, le secteur avicole continue à souffrir de la faible observation des règles de
management dans les élevages traditionnels, y compris l’hygiène et la prophylaxie, et les structures semi-
industrielles sont limitées et concentrées autour de Pointe-Noire et Brazzaville.
Il existe actuellement au Congo quatre couvoirs dont deux sont situés à Pointe-Noire, un à Brazzaville et un à Nkayi.
Ces couvoirs ont une capacité de production de près de 150.000 poussins/mois. Plusieurs entreprises importent les
poussins d’un jour de divers pays (France, Afrique du Sud, Belgique, Pays-Bas, Cameroun (AGROCAM), Israël, etc.150.
Considérés comme des intrants agricoles, ils sont exonérés de droits de douane et de TVA.
Il faut signaler quelques expériences d’implantation de chaînes d’abattage comme celle installée à Imvouba au sein
du projet « Nouveaux Villages ».
Les produits de l’aviculture moderne sont plus chers que ceux importés. Les poulets de chair qui sont les moins
chères varient entre 2.500 et 3.000 FCFA alors que le plus cher des produits importés a un coût qui varie entre
1.500 et 2.000 FCFA.

148 Organisation Mondiale de la Santé Animale, OIE : rapport de mission d’évaluation PVS, janvier 2019 :
https://www.oie.int/fileadmin/Home/eng/Support_to_OIE_Members/docs/pdf/2019_PVS_Evaluation_Congo_final.pdf
149 PRCCE : Rapport d’étude relative à la cartographie de la filière avicole au Congo, Février 2015
150 PRCCE : Rapport d’étude relative à la cartographie de la filière avicole au Congo, Février 2015
79
La viande rouge
L’Etat avait tenté de développer un élevage moderne dans le cadre des cinq ranches d’Etat avec l’introduction de
races bovines Ndama et Lagune, adaptées aux conditions climatiques du pays, mais le bilan s’est révélé désastreux.
Les ranchs de l’Etat soumis à la privatisation, n’ont pas eu de repreneurs efficaces et les anciennes unités de
production de l’Etat sont presque totalement détruites.
L’élevage bovin est localisé principalement dans les régions de la Bouenza, du Niari, du Pool et des Plateaux151.
L’élevage porcin est en nette progression dans les régions de la Bouenza, de la Lékoumou, du Niari et des Plateaux.
L’évolution des habitudes culinaires des Congolais augure un développement certain de cette filière au regard d’un
engouement des populations pour la consommation de viande porcine. L’élevage des petits ruminants est
également très répandu, et peut connaître un essor important si des politiques appropriées visant l’appui et
l’encadrement paysan étaient menées.

Malgré le potentiel fourrager très important de 12 millions d’hectares pouvant abriter 3 à 4 millions de têtes de
bétail, et une demande intérieure en produits carnés en progression, évaluée à 3,44 kg/habitant/an, l’élevage est
confronté à de nombreuses contraintes152, parmi lesquelles :
• la prévalence élevée de l’élevage extensif à faible rendement en milieu paysan ;
• l’insuffisance voire l’indisponibilité d’aliments de bétail et la faible valorisation des plantes fourragères, des
sous-produits agricoles et agro-industriels ;
• la difficulté d’acquisition des matrices et géniteurs bovins, ovins, caprins, porcins et des parentaux avicoles ;
• la divagation et la non-identification du bétail ;
• la précarité de l’état sanitaire induite par la persistance des maladies enzootiques ;
• l’inaccessibilité des intrants d’élevage (matériels et médicaments vétérinaires…) ;
• la faible capacité opérationnelle du réseau national d’épidémio-surveillance ;
• la dégénérescence des ressources génétiques animales du fait des faibles connaissances zootechniques et
notamment la non-maîtrise des généalogies ;
• l’insuffisance de formation des vétérinaires, zootechniciens et para-vétérinaires.

Les aliments pour bétail


L’aviculture, avec la production des œufs de table, et les élevages bovins et porcins souffrent cruellement des
déficiences de l’offre locale en aliments, aussi bien en qualité qu’en quantité, notamment du fait des carences de la
production nationale de maïs et d’autres intrants. Le coût exorbitant des aliments de bétail importés conduit les
éleveurs locaux à des coûts de production qui annihilent leur compétitivité face aux produits similaires importés
nettement moins chers, que les consommateurs préfèrent malgré leur qualité parfois très douteuse. Les mesures
de protection par le contingentement ou la prohibition des importations que réclament avec insistance les éleveurs
locaux ne pourraient malheureusement pas être la bonne solution, aussi bien pour les producteurs que pour les
consommateurs, tant que les conditions garantissant la disponibilité permanente des aliments de bétail de bonne
qualité et à bon prix ne sont pas assurées.

Deux entreprises industrielles ont toutefois commencé à fabriquer des aliments pour bétail : Minoco (à Nkayi)
dispose d’une capacité de production de 12.000 tonnes/an et Coddipa (capacité de 24.000 tonnes/an mais
production de 4.000 t/an à base de maïs, tourteaux de soja, son de blé). Il existe également une dizaine
d’entreprises artisanales (ayant une capacité de 500 à 1.000kg/heure).

3.7. La pêche
Sur les 25 stocks halieutiques d’intérêt commercial suivis scientifiquement à l’échelle de la zone de la Commission
Régionale des Pêches du Golfe de Guinée (COREP) en 2015, 20% sont reconnus comme surexploités, 32%
pleinement exploités, 4% sous exploités et 44% n’ont pas pu faire l’objet d’un diagnostic faute de disponibilité de

151 Organisation Mondiale de la Santé Animale, OIE : rapport de mission d’évaluation PVS, janvier 2019 :
https://www.oie.int/fileadmin/Home/eng/Support_to_OIE_Members/docs/pdf/2019_PVS_Evaluation_Congo_final.pdf
152 République du Congo : Politique Agropastorale et halieutique, février 2018
80
données statistiques satisfaisantes. Cela confirme que les perspectives de développement de la pêche maritime
sont maintenant limitées. C’est donc surtout en termes d’efficacité économique à travers la rationalisation de
l’exploitation des ressources halieutiques que les gains de croissance économique durable sont à rechercher.
La réalisation de ces potentialités passe par le renforcement du système d’aménagement des pêcheries à travers
l’élaboration et la mise en œuvre de plans d’exploitation optimale afin d’assurer une régulation effective de l’accès
aux ressources et le contrôle des investissements dans les pêcheries. Cette évolution requiert un nouveau cadre de
gouvernance des pêches, notamment de nouvelles dispositions institutionnelles et juridiques pour l’adoption de
mécanismes adaptés d’allocations et de gestion de droits fonciers sur les ressources halieutiques.
En l’absence de mécanismes permettant de renforcer les dispositifs d’aménagement des pêcheries, y compris la
surveillance des pêches, les stocks halieutiques continueront à se dégrader et la pêche maritime générera de moins
en moins de richesses153.
Le Congo dispose de nombreux atouts pour le développement du secteur de la pêche grâce à154 :
• une façade maritime sur l’océan Atlantique longue de 170 km, avec une zone économique exclusive de plus
de 60.000 km2 et un plateau continental d’une superficie de 11.300 km2. Le territoire hydrographique
constitue, avec des bassins de la Cuvette et du Kouilou-Niari et les autres plans d’eau, un ensemble
aquatique à haut potentiel halieutique d’une superficie totale de 250.000 km2 ;
• des eaux intérieures avec nombreuses espèces halieutiques dont 80% sont endémiques comme
l’Auchenoglanis occidentalis (Mboka), le Mormyruscaballus (Mbessé), le Distichodus sp (Mboto), le Clarias
sp (Ngolo), le Labeolineatus (Mongandza), etc. ;
• un territoire marin avec une faune importante comprenant :
- des poissons de surface (espèces pélagiques) ;
- des poissons de fond (espèces démersales) ;
- des crustacées et les mollusques (espèces benthiques), etc. ;
- des espèces protégées comme le Cheloniamydas ;
- un potentiel de capture d’environ 180.000 tonnes par an, dont 100.000 tonnes pour la pêche
continentale et 80.000 tonnes pour la pêche maritime.
Le secteur de la pêche représente seulement 0,8% du PIB au Congo. La production de la pêche continentale dans la
sous-région (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, RDC, RCA, São Tomé et Principe, et Tchad) a connu une
croissance régulière, passant de 200.000 tonnes au début des années 80 à environ 500.000 tonnes de nos jours155.
La production halieutique dans la sous-région est utilisée quasi exclusivement pour l’alimentation humaine (en
frais, salé, séché, fumé).

L’aquaculture, qui se limite à la pisciculture en étang dépend de petites exploitations. Les stations relevant du
secteur public n’ont pas de financement conséquent et sont actuellement quasi-inopérantes156. En outre, la pêche
maritime devient peu productive du fait de l’exploitation pétrolière offshore, alors que les produits de la pêche en
eaux douces atteignent difficilement 15.000 tonnes. Cette situation a pour conséquence l’augmentation des
importations de poissons.

Les contraintes auxquelles fait face le secteur de la pêche au Congo ont été identifiées. Il s’agit de :
• la nature du système de production qui demeure principalement familiale avec une technologie
rudimentaire (filet, nasses, lignes, etc.) ;
• une connaissance insuffisante des ressources halieutiques disponibles et une absence de contrôle de leur
exploitation, surtout au niveau continental ;

153 UE : identification du programme PACIE2, mars 2019


154 République du Congo : Politique agropastorale et halieutique, février 2018
155 Bureau Sous Régional de la FAO pour l’Afrique Centrale. Note sur le secteur des pêches maritimes et continentales et de
l’aquaculture en Afrique Centrale (Zone FAO/SFC), 2018
156 République du Congo : Politique agropastorale et halieutique, février 2018
81
• l’absence de structure d’encadrement des pêcheurs en technologie de pêches améliorées ainsi qu’en
techniques de traitement et de conservation des produits de la pêche ;
• l’absence des données statistiques sur tous les plans d’eau ;
• la vétusté des engins, des équipements des bateaux et des embarcations de pêche ;
• l’absence d’écloserie pour la production d’alevins de qualité ;
• le manque d’agents d’encadrement (vulgarisateurs) pour introduire de meilleures pratiques ;
• l’absence de production d’aliments de poissons et le manque d’intrants aquacoles appropriés (alevins de
bonne souche, aliments performants, fertilisants organiques) ;
• la faiblesse du système de suivi-contrôle-surveillance des pêches ;
• l’inadaptation et l’insuffisance des infrastructures de base dans les sites de pêches (aire de débarquement,
aire de transformation, moyens de conservation et de transport des produits etc.) ;
• l’absence d’infrastructures de pêche adaptées (port de pêche, débarcadère) ;
• le manque d’installations de traitement du poisson après capture et des moyens de transports adéquats
pour alimenter les marchés des centres urbains.
Toutes ces contraintes freinent à la fois le développement de l’activité et induisent d’importantes pertes post
captures. Beaucoup d’espoirs sont fondés sur le développement de l’aquaculture mais cette production reste
marginale.
L’appui au secteur de la pêche industrielle et artisanale devrait pouvoir être un moteur de création d’emplois,
surtout pour les femmes qui occupent une grande partie des métiers « d’appui » autour de la pêche artisanale
(fabrication et entretien des filets, vente de poisson, divers services aux pécheurs, etc.). Aussi serait-il intéressant
d’améliorer les techniques de transformation et de commercialisation (salage, etc.).
Développer la filière halieutique et aquacole nécessiterait de :
• Améliorer l’accès aux équipements et intrants de pêche ;
• Développer les infrastructures nécessaires et l’aménagement de pêcheries marines
et continentales ;
• Améliorer l’accès aux intrants et aux équipements aquacoles (alevins, aliments et matériels) ;
• Construire des centres de production d’alevins ;
• Renforcer les capacités techniques et managériales des acteurs ;
• Améliorer les conditions de stockage, de conservation, de transformation et de commercialisation des
produits halieutiques ;
• Identifier, aménager et sécuriser les sites aquacoles ;
• Réhabiliter et équiper le laboratoire d’analyses organoleptique et sensorielle de Pointe-Noire ;
• Assurer la gestion responsable des ressources halieutiques en vue de garantir un développement durable
de la pêche ;
• Lancer une approche filières/ chaînes de valeur ;
• Diversifier la transformation du poisson (fumé, salé, en conserve, etc.), etc.

3.8. Opportunités pour les produits agricoles, les produits de l’élevage et de la pêche
La demande de produits locaux existe mais il faudrait qu’ils soient capables à répondre à des normes de qualité –
calibrage, étiquetage etc.- afin de pouvoir à la fois concurrencer les produits importés mais aussi mieux répondre
aux besoins des marchés nationaux et régionaux.
La ZLECAf est une opportunité majeure pour structurer les filières et faire émerger un secteur agricole et agro-
alimentaire congolais compétitif qui réponde à la demande. Des accompagnements seront nécessaires pour faire
décoller ces filières : définition de labels, formation et accompagnements adaptés.
Il faut noter que de nouveaux produits tels que les pastèques émergent sur le marché des villes pendant que l’offre
des produits maraîchers, parfois contre saison, se développe grâce à l’unification du territoire national par la route

82
et au décalage des saisons entre certains départements du pays, dont la production peut aisément atteindre tous
les marchés sur le territoire national.
Le développement de la filière avicole est intéressant car la viande blanche peut répondre à la demande des
populations urbaines à faibles revenus. Des élevages semi-industriels avec structure d’abattage et systèmes de
méthanisation intégrés (pour être autonomes en énergie grâce à l’utilisation des déjections des volailles) sont à
encourager en particulier dans les zones péri-urbaines.
Il pourrait être pertinent que des moulins produisant de la farine animale développent des centres de formation
avicoles sur les meilleures pratiques à adopter, avec les associations d’éleveurs et les services de l’Etat (en charge
des questions d’hygiène et de santé animale) pour permettre le développement et la professionnalisation de la
filière avicole.
Si la production d’engrais dans la sous-région Afrique centrale est extrêmement faible, le Congo et la RDC sont les
seuls pays de la sous-région à avoir des gisements de potasse157 qui pourraient être largement exploités au profit
du secteur agricole.
De même, des instituts de recherche relativement fertiles en termes d’innovations sont présents dans la sous-
région, à l’instar de l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA) en République du Congo. Ces structures
de recherche-développement, de démonstrations et de vulgarisations pourraient être appuyées.
Des investissements appropriés sont indispensables dans les services publics d’appui et d’encadrement, pour la
mise sur pied d’organisations de producteurs, dans l’ensemble des zones de production ; Il est également
nécessaire de poursuivre l’extension et l’amélioration du réseau routier afin de faciliter l’accès aux marchés et
l’organisation des circuits de commercialisation, et de développer la construction des infrastructures de
conditionnement, de conservation et de stockage.
Il est possible d’améliorer la logistique et le marché des produits frais en développant des marchés de gros : la ville
de Dakar a décidé de profiter de l’expérience du marché de Rungis pour structurer la logistique des marchés
agricoles/produits frais du pays et il serait approprié que le Congo tire des leçons ou s’inspire d’un tel projet à
Pointe-Noire ou à Brazzaville.
De même, il serait pertinent de développer des « circuits courts » : circuits de commercialisation qui comptent au
maximum un intermédiaire en prenant en compte la notion de proximité géographique158.
Du fait de la faiblesse actuelle de l’utilisation d’intrants, le Congo pourrait s’axer fortement sur une agriculture
biologique en particulier pour les fruits et légumes, le miel, et les produits animaux (fromages, viande, etc.).
Des projets pilotes pourraient être lancés liant les organisations paysannes, avec le ministère de l’agriculture et les
centres de recherche (ceux-ci doivent fournir des outils et des méthodes pour accompagner les acteurs
alimentaires, en particulier lorsqu’il y a transformation de produits de la ferme, nécessitant des compétences
techniques, en matière sanitaire etc.).
Des plateformes de vente pourraient être créées pour vendre à des particuliers ou aux structures de restauration
collective (écoles, universités, entreprises ou administrations). L’utilisation d’internet pourrait également être
favorisée comme plateforme de vente ou pour communiquer sur de tels projets encourageant une « agriculture de
la ferme à la fourchette ».
Ce type de « circuits courts » pourrait être développé entre zones périurbaines et agglomérations urbaines, mais
également autour des concessions forestières/minières pour réduire la pression sur la diversité biologique ou sur la
viande de brousse et encourager les activités agricoles (+ aquacole/élevage) de proximité pouvant faire travailler
des populations vulnérables et populations autochtones.

157 Nations Unies, Commission Economique pour l’Afrique : exploiter le potentiel de l’agro-industrie pour soutenir la transformation
structurelle en Afrique Centrale, Mai 2018
158 Développer et organiser les circuits courts pour répondre aux attentes du territoire (projet LOCCATERRE), 2014
83
Le développement de circuits courts nécessite une information des acteurs (producteurs, consommateurs, élus,
agents publics, chefferies, etc.), une structuration des producteurs et également un engagement des
consommateurs à encourager le développement de telles initiatives.
La création d’emplois, la réduction de la dépendance alimentaire et la réduction de la consommation d’énergie
grâce à la moindre dépendance aux transports sont des bienfaits essentiels d’un approvisionnement court. Les
circuits locaux engendrent une réduction des prix pour les consommateurs, en supprimant des coûts de
transactions inutiles, et ont pour objet une utilisation plus efficiente des ressources. Une plate-forme d’échanges
sur Internet permet de mutualiser les recherches et de favoriser le partage des connaissances.

3.9. Le tourisme
La stratégie nationale et le plan directeur du développement durable du tourisme ont été élaborés et validés en
2016. La contribution du tourisme au PIB est estimée à 3,9%159 en 2018. Le tourisme est considéré comme un
secteur de diversification au sein du PND 2018/2022.

La stratégie nationale sur le tourisme fait état des points forts et des faiblesses du secteur résumés comme suit :
Atouts Faiblesses
Richesse et diversité des sites (potentiels naturels et
Inorganisation des acteurs du secteur et manque de
culturels, sites de renommée mondiale, forêt
professionnalisme des acteurs
équatoriale, fleuve Congo) et patrimoine architectural
Enclavement de certains sites (difficultés d’accès et de
Existence de plusieurs aéroports internationaux,
ravitaillement) et mauvais état de certaines infrastructures
Brazzaville, Pointe-Noire, Ouesso et ouverture de
routières et d’accueil, insuffisance de moyens de
plusieurs liaisons internationales depuis 2014
transports de qualité et des mesures de sécurité
Faibles capacités de l’administration du tourisme, non
opérationnalité de l’Office du Tourisme, tracasseries
Présence d’investisseurs étrangers dans le domaine du
administratives et insuffisances dans la législation et la
tourisme (hôtellerie et restauration)
règlementation touristiques (campings non autorisés,
interférence entre les différents acteurs etc.)
Faible exploitation du potentiel écotouristique, faible
Existence de certains services techniques contribuant au
valorisation des sites touristiques existants, voire
développement du tourisme
dégradation du patrimoine naturel et culturel
Existence d’un artisanat d’art riche et varié et de Insuffisance dans la fourniture de l’électricité dans
certaines pratiques culturelles et artistiques certaines zones, insuffisance des actions de signalisation et
de matérialisation des sites et monuments touristiques
Source : Stratégie Nationale et le Plan directeur du développement durable du Tourisme, 2016

L’offre touristique au Congo est la suivante :


Données 2018
Nombre d’établissements 969
Nombre de lits 21.150
Nombre de restaurants 594
Nombre d’agences de voyages et de tourisme 83
Nombre d’aires protégées 4
Nombre de parcs d’attraction 3
Nombre de casinos 16
Source : République du Congo : Annuaire Statistique du Tourisme et des Loisirs 2018, janvier 2019

159 Ministère du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Institut National de la Statistique, République du Congo, les
comptes nationaux de 2018, décembre 2019
84
8.431 personnes travaillent officiellement dans le secteur du tourisme en 2018160, mais le secteur génère
probablement plus d’emplois informels.

Le transport aérien constitue le mode le plus utilisé par les voyageurs internationaux en provenance ou à
destination du Congo. Il représente une moyenne annuelle de 60,5% des mouvements des voyageurs en 2018.
Nombre d’arrivées des visiteurs non -résidents, 2018 :
Mode de transport Données 2018
Aérien 95.707
Maritime et fluvial 62.380
TOTAL 158.087
Source : République du Congo : Annuaire Statistique du Tourisme et des Loisirs 2018, janvier 2019.

Les européens représentent 28% des touristes en 2018 (en provenance essentiellement de France). Les africains
représentent 51% : ils viennent essentiellement des autres pays d’Afrique centrale en particulier de la RDC (52.061
visiteurs), du Cameroun (9.754 visiteurs) et du Gabon (4.450).

Source : République du Congo : Annuaire Statistique du Tourisme et des Loisirs 2018, janvier 2019

Le taux d’occupation des chambres d’hôtels a été de 15,2% en 2018, ce qui est très limité, et la durée des séjours
est en moyenne de 2,5 nuitées.
Pour le développement des sites touristiques, les aires protégées sont priorisées pour permettre le développement
de l’écotourisme. Le ministère de l’économie forestière est en charge du développement des concessions
spécifiques et les autorisations d’exploitations sont délivrées par le ministère du tourisme (de même que les
accords d’investissements pour bénéficier d’exonérations et avantages fiscaux).
Une société Sud-africaine (Congo Conservation Company) a investi dans le parc national Odzala-Kokoua au nord du
Congo afin de développer une offre touristique haut de gamme161. La logistique et l’hébergement y sont organisés
par Odzala Discovery Camps, l’opérateur géré par le groupe Sud-africain Congo Conservation Company (CCC). A
peine 1.316 touristes se seraient toutefois rendus dans les aires protégées en 2018162.

160 République du Congo : Annuaire Statistique du Tourisme et des Loisirs 2018, janvier 2019
161 Congo Brazzaville : dans le parc national d’Odzala Kokoua, une offre touristique haut de gamme, Jeune Afrique, 5 Septembre 2019
162 Agence Congolaise de la Faune et des Aires Protégées
85
Les formations relatives au secteur du tourisme sont très limitées au Congo. En 2018, il y aurait eu seulement 13
élèves diplômés de BTS (Brevet de Technicien Supérieur) et 4 diplômés au Brevet de l’ENAM (Ecole Nationale
d’Administration et de Magistrature) pour la filière d’administration du tourisme.
La CEMAC s’est dotée depuis 2002 d’une Ecole de l’Hôtellerie et du Tourisme (EHT-CEMAC) comme institution
spécialisée de la CEMAC. Elle recrute seulement 12 jeunes congolais chaque année.
Il existe des Centres de Formation des Apprentis (CFA) au Congo qui dépendent du ministère en charge de la
formation qualifiante. Le ministère du tourisme souhaite développer un hôtel-école : l’infrastructure est disponible
(puisqu’il y a des hôtels qui sont des entreprises d’Etat et qui ne fonctionnent plus) pour permettre des cours
théoriques et pratiques. Une loi devrait couvrir la qualité des services et la formation dans le domaine du tourisme.
Un cadre de concertation devrait également être mis en œuvre au sein du Conseil Supérieur du Tourisme.
Le gouvernement envisage de mettre en œuvre la stratégie nationale et le plan directeur du développement
durable du tourisme basés sur les axes suivants : (i) le développement des infrastructures touristiques et de loisirs ;
(ii) la promotion des activités culturelles ; (iii) la modernisation du cadre légal du secteur touristique.
En matière d’investissements, il n’y a pas de différences entre les nationaux et les étrangers dans le secteur du
tourisme. Il existe des agréments pour le tourisme et l’hôtellerie (autorisation d’exploitation hôtelière) et des
licences pour les agences de voyage.
La stratégie de développement durable du tourisme recommande :
• de développer l’offre pour l’industrie touristique ;
• de créer une société d’aménagements touristiques (études, identification des sites touristiques) ;
• de créer un guichet unique du tourisme ;
• d’élaborer les textes visant à développer l’activité touristique.
Pour le tourisme, une contribution à hauteur de 10% du PIB est visée par le gouvernement congolais, provenant
des segments de l’écotourisme haut de gamme, le tourisme d’affaires et le tourisme africain.

Le secteur du tourisme dispose d’un potentiel en termes de croissance inclusive, d’emplois, de valeur ajoutée,
d’exportations, de devises, de substitution aux
importations. Toutefois, le faible niveau de
développement aujourd’hui, ainsi que le manque quasi-
total d’infrastructures, des services et de main d’œuvre
qualifiée rendent cette cible extrêmement ambitieuse et
l’investissement nécessaire à activer ce potentiel hors
portée.
Le tourisme ne peut être vu comme un secteur isolé : il
est dépendant des autres secteurs tels : les transports
aérien, routier et fluvial, les services financiers, les
nouvelles technologies, le marketing et la promotion, les
agences de voyages et tour operateurs, et la mise en
valeur du patrimoine naturel et culturel, etc.
Réserve LESIO LOUNA Congo Brazzaville

Si l’on se fonde sur l’existant, le Congo devrait probablement s’axer plus largement sur le tourisme d’affaires et sur
le tourisme haut de gamme dans les aires protégées – comme cela a été développé au Rwanda pour des touristes
voulant voir les gorilles-. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agira alors de développer une stratégie globale.

86
En effet, une stratégie de développement du tourisme, pour être efficace, devrait agir sur les éléments suivants :

Services
d’architecture

Financements Equipements

Matériaux de
Congrès
construction et
professionnels
équipements
Produits agricoles
Croisières et agro-
alimentaires
Produits de
Construction
voyages Artisanat Tour operateurs
d’hôtels
(bagages etc.)
Transport
aérien

Préparation Alimentation et Expériences de


Transports Logements Achats
du voyage divertissements visiteurs

Tour Services de
operateurs divertissements
Produits et
Fonctionnement Parcs naturels et
Marketing spécialités
des hôtels écotourisme
diverses
Locations de
Restauration
voiture
Gestion et
marketing
Agences de Transit Services Parcs à thèmes
voyage régional bancaires
Maintenance &
sécurité
Evènements
Taxis
(concerts etc.)
Electricité, eau,
Télécommunication
s

Destination
Systèmes de culturelle/
réservation naturelle

Source : CNUCED

87
4. Les infrastructures pour les échanges commerciaux
Le développement des infrastructures est un axe clé de cette stratégie nationale du Congo pour la mise en œuvre
de la ZLECAf. Il s’agit pour le Congo de se positionner résolument comme la porte d’entrée vers la RDC, l’Angola et
le Cameroun, ce qui devrait permettre d’attirer les investissements, et de valoriser plus largement sa situation
géographique et le Port Autonome de Pointe-Noire, afin qu’il serve de tête de pont vers les pays voisins : cela peut
être réalisé grâce au développement des infrastructures – transport, énergie, digital- et par des mesures
ambitieuses en matière de facilitation du commerce.
Le déficit d’infrastructures en Afrique est un obstacle important aux défis que la ZLECAf entend relever. Le sous-
développement des services d’infrastructures et de réseaux entrave le commerce intracontinental et conduit à des
coûts élevés de production et des services, à une faible compétitivité des affaires et un impact négatif sur le flux
des IDE vers le continent africain.

Le Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA) de l’Union Africaine priorise des
programmes d’investissements régionaux et continentaux, à court, moyen et long termes, jusqu’en 2030, dans
quatre domaines principaux : énergie, transport, eau, télécommunications et technologies et de l’information et
des communications (TIC).
L’infrastructure liée au commerce peut soutenir les opportunités découlant de la ZLECAf. Dans le PND 2018/2022,
le Congo entend stimuler l’intégration régionale en organisant les marchés transfrontaliers, qui seront reliés entre
eux par un système de transport périodique régulier. Elle est envisagée à deux niveaux :
• dans les villes à proximité des frontières, et ;
• dans d’autres sites « stratégiques » : Ouesso, Impfondo, Oyo et Dolisie.
Le pays cherche à intensifier l’intégration à travers les infrastructures en 163 :
• améliorant le secteur de l’énergie dans le cadre de l’intégration régionale des marchés de l’énergie ;
• améliorant la navigabilité du fleuve Congo, en particulier de ses affluents, la Sangha et l’Oubangui dans le
cadre de la politique des corridors ;
• réhabilitant complètement le Chemin de Fer Congo-Océan (CFCO) pour maîtriser le potentiel de trafic avec
la RDC et les pays de la CEMAC et profiter pleinement des opportunités offertes par la modernisation et
l’extension du Port Autonome de Pointe-Noire (PAPN).

4.1. Les transports


Le Plan Directeur Consensuel des Transports en Afrique Centrale (PDCT-AC) a identifié un Programme
d’Investissements Prioritaires (PIP 2020/2024). Les besoins prioritaires en infrastructures de transport ont été
identifiés à travers plusieurs études techniques, économiques, environnementales et sociales achevées en 2018.
Douze (12) projets sont inclus dans le PIP 2020/2024. Le schéma de financement retenu consistera à mobiliser164 :
• des prêts auprès des bailleurs institutionnels à des conditions concessionnelles ou des mixages prêts/dons
(blended finance) dans un strict respect des ratios de viabilité et de soutenabilité des dettes publiques des pays
bénéficiaires ;
• le secteur privé pour la réalisation des projets par le biais de Partenariats Publics-Privés.

163 PND 2018/2022


164 CEEAC : Table ronde pour le financement des projets d’infrastructures en Afrique Centrale, PIP dans le domaine des transports,
Mars 2020
88
Pour le Congo, le coût des projets inclus dans le PIP 2020/2024 est le suivant :
En FCFA En EUR
Volet routier 385.582.564.712 FCFA 587.814.142 EUR
Volet portuaire 55.591.947.838 FCFA 84.748.991 EUR
Volet fluvial 56.622.371.065 FCFA 86.319.853 EUR
Pont route rail Brazzaville/Kinshasa 135.486.750.000 FCFA 206.547.274 EUR
TOTAL 633.283.633.615 FCFA 965.430.260 EUR
Source : CEEAC : Table ronde pour le financement des projets d’infrastructures en Afrique Centrale, PIP dans le domaine des transports, Mars
2020.

Font partie du Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) 2020/2024 :


• la construction du pont route-rail entre les villes de Kinshasa (RDC) et de Brazzaville (Congo) ;
• la construction et la mise à niveau du corridor n°13 du pdct-ac : Pointe-Noire-Brazzaville-Ouesso-Bangui-
N’Djamena précisément la route Ouesso(Congo)-Bangui(RCA)-Mbaikro(Tchad) ;
• l’amélioration de la navigation sur le fleuve Congo et ses affluents Oubangui et Sangha par : (i)
l’aménagement du seuil de Zinga, (ii) l’aménagement du chenal d’accès au port de Bangui et (iii)
l’aménagement d’épis sur la Sangha ;
• la mise à niveau des ports de Kinshasa en RDC, de Bangui en RCA et (iii) de Brazzaville et d’Impfondo au
Congo ;
• la construction de nouveaux ports à : (i) Liranga et Betou au Congo, (ii) Maluku et Gombe en RDC et (iii)
Mongoumba en RCA ;
• l’aménagement de points d’accostage à Zongo, Kwamouth et Bolobo en RDC.

Il faut noter qu’un certain nombre d’infrastructures ont été identifiées comme prioritaires par les sociétés
minières165 et que ces projets ne font pas partie du PIP. Il s’agit :
• du projet de chemin de fer (appelé projet « Sundance ») entre le Congo et le Cameroun (capacité attendue
de 100 Mt ; 3 milliards USD) pour permettre le développement du Cluster minier Nord (Sangha) et
transporter le minerai vers le port de Kribi au Cameroun ;
• de la réhabilitation du chemin de fer existant (CFCO) ou l’option de développer un pipeline (MPD
Congo) pour le cluster minier Sud (dans le Niari et Lékoumou);
• de la création du port minéralier CRBC qui devrait avoir une capacité de 150 Mt (40 Mt fer, 3 Mt chacun
pour la potasse et le phosphate ; 2 milliards USD).
Deux ministères assurent actuellement la gestion du secteur des transports au Congo. Il s’agit du :
• ministère des transports, de l’aviation civile et de la marine marchande (MTACMM) ;
• ministère de l’équipement et de l’entretien routier (MEER).

Il faut ajouter la délégation générale des grands travaux (DGGT) rattachée au ministère de l’aménagement du
territoire et de la délégation aux grands travaux qui assure la maîtrise d’ouvrage déléguée pour tous les projets
structurants d’investissements publics dans le pays.

4.1.1. Le transport maritime


La première pierre du port de Pointe-Noire a été posée en 1934, au lendemain de l’inauguration officielle du CFCO.
Il est le seul port maritime du Congo avec 126 hectares de terre-pleins aménagés. Le port de Pointe-Noire est à la
croisée des grands axes maritimes d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Situé dans le Golfe de Guinée, à mi-chemin
entre Le Cap en Afrique du Sud et Dakar au Sénégal. Principal port en eaux profondes de la sous-région, d’accès

165 UNICONGO : Congo Eco n°17, Avril 2020

89
direct depuis la mer, il offre des facilités de navigation et de mouillage particulièrement attrayantes
comparativement aux pays voisins.
Soixante (66) hectares sont dédiés au port commercial et soixante (60) autres hectares couvrent la zone
industrielle. Appelé « port océan » de l’Afrique centrale, le port de Pointe-Noire joue un rôle important dans la
desserte commerciale de la sous-région parce qu’il est le débouché naturel sur l’océan Atlantique. Ainsi, il est
considéré comme l’un des ports les plus importants en eau profonde dans le Golfe de Guinée. Le bassin portuaire a
une superficie de 84 hectares s’ouvrant sur la haute mer par une passe d’entrée large de 180 mètres prolongée par
un chenal d’accès long de 1.200 mètres.
L’entrée et la sortie des navires dans le port s’effectuent à travers un bassin et dans les meilleures conditions. De
plus, il a la capacité d’accueillir les navires 24h/24, sans interruption.

Le 19 février 2020, le Président de la République du Congo a inauguré trois nouveaux quais d’une longueur totale
de 1.840 mètres linéaires. Inscrites dans le cadre du plan de modernisation du Port Autonome de Pointe-Noire, ces
nouvelles installations dont le quai polyvalent destiné aux navires conventionnels de 80.000 tonnes, ont été
financées sur fonds propres par le port qui dispose de 16 mètres de profondeur.

En Afrique centrale, les principaux ports sont Luanda et Lobito en Angola, Douala et Kribi au Cameroun, Pointe-
Noire au Congo, Libreville/Owendo au Gabon. Le port de Pointe-Noire a été le premier à être réhabilité et agrandi
en 2009, suivi d’Owendo et de la construction de Kribi.

Parmi les ports d’Afrique centrale, c’est surtout Douala/Kribi qui joue un rôle clé pour les pays de l’hinterland
(Tchad et RCA). Kribi a également un tirant d’eau de 16 mètres et peut réaliser des activités de transbordement :
c’est pourquoi il est un concurrent direct du PAPN.
Le nouveau port de Caio dans l’enclave du Cabinda est opérationnel depuis 2019. Il offre au minimum 14 mètres de
tirant d’eau et outre les trafics pour le Cabinda, il capte une part des trafics à destination de la RDC.

L’opérateur DP World (Dubaï Port) a signé un accord de concession avec la RDC (mars 2018 ; 30 ans, 350 millions
USD pour la première phase de développement166) pour la construction et la gestion d’un port en eaux profondes à
l’embouchure du fleuve Congo. Le projet prévoit un terminal à conteneurs, un port minéralier et un port pétrolier
ainsi que le bitumage de la route Banana-Boma et le prolongement de la ligne de chemin de fer Matadi-Banana.
Le port prévoit un quai de 600 mètres et des terre-pleins de 25 hectares d’une capacité de conteneurs de 350.000
EVP et 1,5 millions de tonnes de marchandises en vrac. L’entrée en service du port devrait prendre une dizaine
d’années. Pointe-Noire a également un rôle de transit important à l’égard de nombreux pays du fait de ses
importantes activités de transbordement. Les pays ainsi desservis via le port de Pointe-Noire sont :
• Le Nigéria : Apapa, Tincan, Island ;
• Le Bénin : Cotonou ;
• La Guinée Equatoriale : Bata ;
• La Namibie : Walvis- Bay ;
• La République Démocratique du Congo : Matadi, Boma, Banana ;
• L’Angola (Luanda, Soyo, Cabinda et Lobito) ;
• Le Gabon : Libreville, Owendo ;
• Le Cameroun : Douala ;
• La Côte d’Ivoire : Abidjan ;
• Le Togo : Lomé.
Le Port Autonome de Pointe-Noire (PAPN) dispose d’infrastructures de transport aux normes internationales. Ses
performances opérationnelles ont permis au PAPN d’être gratifié sur le continent de meilleur port de l’Afrique de

166 Jeune Afrique – RDC : DP World confirme avoir remporté la concession du port de Banana, 26 mars 2018
90
l’Ouest et du Centre en 2018 et 2019167. Le port a obtenu son autonomie en 2000, en tant qu’établissement public
à caractère industriel et commercial168 .

Le PAPN est en train d’être agrandi et modernisé. Le concessionnaire du terminal à conteneurs –le groupe français
Bolloré– a injecté plus de 262 milliards de FCFA (plus de 400 millions EUR) ces dix dernières années. Le Port
Autonome de Pointe-Noire peut accueillir des navires de 400 mètres de long, transportant jusqu’à 14.000
conteneurs. Les volumes du trafic conteneurisés sont passés de 322.000 conteneurs équivalents 20 pieds en 2009 à
921.000 conteneurs équivalents 20 pieds en 2019169.

Le port de Pointe-Noire bénéficie d’un financement de l’Agence Française de Développement et de l’Union


Européenne pour l’augmentation des linéaires de quais, la construction d’un port de pêche, des mesures
d’accompagnement (procédures portuaires/douanières) et la gestion environnementale.

Les navires attendent moins de 24 heures avant d’accoster. Outre ses propres infrastructures, le PAPN accueille
désormais dans sa zone d’extension une
usine agro-industrielle, « les Moulins du
phare », propriété du groupe français
SOMDIAA qui produit, entre autres, de la
farine.

Le renforcement de la compétitivité du PAPN


est un élément important du climat des
affaires et devrait ainsi contribuer
indirectement à la création d’emplois en
attirant des investisseurs et en augmentant
les marges des entreprises.

Le corridor routier qui relie Pointe-Noire à Kinshasa via Brazzaville est ouvert depuis fin 2016 et il est une
alternative très intéressante au port de Matadi.

Le PAPN n’est pas adapté au trafic des vraquiers minéraliers de sorte qu’un nouveau port est nécessaire pour
traiter les produits miniers en vrac. Il pourra néanmoins servir pour exporter des productions tests. La société
chinoise China Road and Bridge Corporation (CRBC) a été choisie par l’Etat pour construire le futur port minéralier
évalué à environ 3 milliards USD, qui devrait comprendre une centrale électrique de 26 MW (contrat de
construction signé en février 2016, mais le financement par Exim Bank n’est pas encore finalisé). La capacité totale
envisagée du futur port est de 150 Mtpa170.

Le plan de ces installations portuaires a été présenté aux autorités en janvier 2014 : un complexe érigé sur 9 km2 et
comportant 31 postes à quai. On y trouve au-delà de la centrale électrique, des aires de stockage, une usine de
traitement de potasse, une fonderie, une raffinerie (la 2ème du pays), un centre commercial, etc.

Le schéma retenu pour l’exploitation des produits miniers est donc la sortie par un seul endroit, le nouveau port
minéralier, qu’utiliseront presque tous les exploitants. La fiche technique de ce projet présente une capacité de
réception de navires allant jusqu’à 300.000 tonnes, pour une capacité totale du trafic de 46 millions de tonnes171.

167 Congo, le Port de Pointe-Noire s’étend, Africanews, 19/02/2020 : https://fr.africanews.com/2020/02/19/congo-le-port-de-pointe-


noire-s-etend//
168 Transports au Congo : http://transport-au-congo.over-blog.com/2019/04/transport-au-congo-brazzaville-cas-de-brzzaville.html
169 Radio France Internationale : les ambitions du Port de Pointe Noire au Congo Brazzaville, 28/02/2020 -
http://www.rfi.fr/fr/podcasts/20200228-les-ambitions-port-pointe-noire-congo-brazzaville
170 Florent Lager, Administrateur Général Adjoint MPD Congo et Vice-Président Fédération des Mines Solides du Congo : Les activités
d’extraction, production, transport, sous-traitance, prestations de service. Le profil des acteurs requis et préconisation pour une
participation effective des entreprises locales.17 Mai 2017
171 Ministère des Zones Economiques Spéciales : transformation minière : http://zes.gouv.cg/fr/zones-economiques-speciales/secteurs-
cibl%C3%A9s/transformation-miniere
91
Ce nouveau port devrait être relié au tracé du CFCO et au réseau routier national. Il est plus qu’urgent que ce port
soit construit car nombre de projets miniers espèrent rapidement pouvoir l’utiliser. Aussi la recherche de
financements pour ce projet de port minéralier est considérée comme prioritaire.

4.1.2. Le transport routier


Les routes desservent les zones septentrionales de la République du Congo, le Bas Congo (Sud-Ouest de RDC),
l’Angola (l’enclave de Cabinda) et le Sud Gabon. Le Congo dispose de six routes nationales dont les principales sont
la RN1 reliant Brazzaville à Pointe-Noire (574 km) et la RN2 qui relie Brazzaville à Ouesso (870 km).

Le réseau routier national compte 20.925 km, dont moins de 10% de voies sont bitumées (1.976 km), y compris les
voiries urbaines. Le fait d’avoir essentiellement un réseau routier en terre (plus de 90% sont des pistes) pose un
problème de viabilité du réseau172 . Il s’ensuit que plusieurs axes routiers sont impraticables en temps de pluie,
entravant considérablement la circulation des biens et des personnes et contribuant à l’importance du nombre
d’accidents de circulation.
Il y a divers projets routiers mais la crise des finances publiques a suspendu la mise en œuvre de la plupart d’entre
eux. Dans le cadre du renforcement des échanges économiques dans la zone CEEAC, les besoins exprimés par les
pays d’Afrique Centrale se sont traduits en 184 projets formulés dans un programme dénommé « Plan Directeur
Consensuel des Transports en Afrique Centrale » (PDCT-AC)173. Dans ce cadre, le Congo est concerné par huit
projets routiers dont un entre le Congo et la RDC.
Les principaux axes sont :
• La RN1 relie sur 574 km Pointe-Noire à Brazzaville et Kinshasa (République Démocratique du Congo) et
dessert la vallée du Niari considérée comme le grenier de la République du Congo ;
• La RN2 est à ce jour la seule route du pays construite revêtue sur une grande longueur, avec 513 km de
Brazzaville à Owando. Cet axe est connecté au réseau fluvial et dessert la future zone franche d’Ollombo –
Oyo dans les Départements des Plateaux et de la Cuvette. La RN 2 est connectée au réseau fluvial, et elle
est également en amont le point de jonction entre le Congo et le Sud Cameroun ;
• La RN3 relie Dolisie au Gabon par Kibangou ;
• La RN4 (Pointe-Noire – Cabinda) longue de 33 km, vient d’être reconstruite sur financement de la société
pétrolière AGIP. Cet axe permet également l’acheminement des marchandises vers le Sud de la République
Démocratique du Congo ;
• La RN5 dessert Pointe-Noire – Madingo Kayes- à la frontière du Gabon (Sud-ouest) ;
• La RN6 Mall-Mandzi est actuellement sollicitée par les sociétés forestières pour l’acheminement de leurs
bois vers le port, d’où sa remise en état depuis l’an 2000. Sur cette route tous les ouvrages sont construits.
• La RN1 a été construite récemment et est en bon état : il faut environ 8h pour relier Brazzaville à Pointe-
Noire. La mise en concession de la RN1 a été réalisée (avec La Congolaise des Routes, LCR). L’infrastructure
routière a connu une véritable révolution avec la mise en service en mars 2016 de cette RN1 entièrement
goudronnée entre Pointe-Noire et Brazzaville, car elle a permis de diviser par près de 10 le temps de
parcours. Cependant, la circulation de véhicules en surcharge laisse planer une menace sur la longévité de
cette route si l’on prend comme exemple la dégradation très rapide de la chaussée entre Brazzaville et Oyo,
qui a entraîné sa fermeture aux camions transportant des grumes et du bois débité. La sécurisation de la
RN1 apparaît également comme un réel enjeu au niveau du risque d’accident (traversée du Mayombe).
• La RN2 entre Brazzaville et Ouesso est en cours de réhabilitation (2020) et devrait être finalisée en
2021/2022 (elle devrait également être mise en concession une fois les travaux réalisés). Elle doit rejoindre
Bangui en RCA. L’obligation d’utiliser un schéma logistique multimodal actuellement non opérationnel (le
port d’Oyo ne dispose pas du matériel de manutention, de l’infrastructure de stockage, ni de barges
fluviales de transport) et l’interruption du préacheminement routier de bout-en-bout vers Pointe-Noire,

172 Transports au Congo : http://transport-au-congo.over-blog.com/2019/04/transport-au-congo-brazzaville-cas-de-brzzaville.html


173 République du Congo : expertise pour la gouvernance routière FED/2014/355 -447, Mise à jour du Plan National des Transports, Juin
2018
92
se traduisent par un transfert de ces flux vers le Cameroun à destination du port de Douala et par une
augmentation du coût du transport sur le corridor Brazzaville –Ouesso en raison de la diminution du nombre de
poids lourds montant vers Ouesso et les massifs forestiers du Nord. Le positionnement des corridors sur ce
trafic apparaît par conséquent comme un enjeu majeur174. L’interconnexion entre le Congo et le Cameroun a
été réalisée et la route est finalisée sur la partie Congolaise.
• Entre le Congo et la RCA : les conditions de circulation restent difficiles car la route n’est pas revêtue : il est
possible de franchir les rivières pendant la saison sèche mais les transporteurs subissent une rupture de
charge. Il manque également deux ponts pour franchir les rivières Sangha et Lobaye : un pont sur la rivière
Sangha en territoire congolais entre Ouesso et Pokola (aujourd’hui ce sont les bacs de la société CIB qui
assurent la traversée des convois routiers moyennant finances) et un autre pont pour enjamber la rivière
Lobaye en territoire centrafricain entre Betikoumba et Bangui.
• La route vers le Gabon est en projet. En mars 2020, la BAD a décidé d’accorder 92 milliards FCFA pour la
construction d’un pont entre le Congo et le Gabon175. Ce projet devrait impacter le quotidien d’au moins
100.000 personnes, en améliorant l’efficacité de la chaîne logistique de transport et en contribuant à
l’amélioration de l’accès des populations aux infrastructures socio-économiques de base. L’enveloppe
financière devrait également permettre la construction et le bitumage de la section Ndendé-Doussala (49
km de la frontière du côté gabonais), ainsi que la construction et le bitumage de quelques 21 km de voiries
à Libreville.
• Avec la construction du pont frontalier, le Congo et le Gabon vont être liés par deux voies terrestres
bitumées. En décembre 2014, les deux pays inauguraient à Kabala, un peu plus au nord à la frontière
gabonaise, une première route bitumée. Il s’agit de l’axe Oyo-Obouya-Boundji-Lékéty frontière du Congo et
le segment Okoyo-Lékéty frontière du Gabon qui a été financé par la Chine à hauteur de 48 milliards FCFA.
• Le pont route-rail entre Brazzaville et Kinshasa est un projet non seulement dans les priorités régionales
CEEAC mais il est également inclus dans les priorités du PIDA (Programme pour le Développement des
Infrastructures en Afrique). Le projet de pont route-rail Brazzaville-Kinshasa s’inscrit dans l’accord de
coopération bilatéral République du Congo - RDC signé le 11/11/2019 à Johannesburg : il instaure une
synergie institutionnelle Etats, NEPAD, UA, BAD au travers du PIDA, sous l’égide d’Africa50. La BAD y
contribue à hauteur de 210 M USD sur les 550 M estimés et a décidé d’accorder, au titre de son guichet
FAD (Fonds Africain de Développement), 56 M USD pour le financement des accès routiers de part et
d’autre du pont. Cet ouvrage devrait contribuer à assurer la continuité Yaoundé-Libreville-Brazzaville-
Kinshasa et à développer la Zone Economique Spéciale de Maloukou/Ignié à 45 km au nord de Brazzaville.
Ce pont entre Brazzaville et Kinshasa aurait un impact positif sur la compétitivité du corridor Pointe-
Noire/Brazzaville dans une optique de développement du trafic de transit pour l’approvisionnement de
Kinshasa au départ de Pointe-Noire, en évitant les ruptures de charge et les surcoûts du maillon fluvial
actuel, à fortiori lorsque ce corridor évite un transbordement sur un feeder fluviomaritime entre Pointe-
Noire et Matadi.
En mars 2020, les autorités de Kinshasa ont décidé de revoir leurs priorités en matière de construction
d’infrastructures176. Elles entendent désormais privilégier la construction d’un port en eaux profondes à Matadi
plutôt que celle du pont entre Kinshasa et Brazzaville. La RDC cherche à avoir des accès directs à la mer pour
absorber ses flux commerciaux. Mais jusque-là, son port de Matadi profite peu de ces flux qui vont en priorité à
Pointe-Noire. Aussi selon Kinshasa, la construction précipitée d’un pont entre les deux capitales serait-elle
préjudiciable au développement de son port de Matadi.

174 PADE Congo : Etude sur l’amélioration de la performance logistique sur le corridor Pointe Noire/ Brazzaville/Ouesso, 10/12/2017
175 La BAD accorde 92 milliards FCFA pour la construction d’un pont entre le Congo et le Gabon, 19 mars 2020 : http://adiac-
congo.com/content/integration-la-bad-accorde-92-milliards-fcfa-pour-la-construction-dun-pont-entre-le-congo-et
176 RDC : La construction d’un pont entre Kinshasa et Brazzaville n’est plus une priorité, RFI,
11/03/2020 :http://www.rfi.fr/fr/afrique/20200311-rdc-construction-pont-kinshasa-brazzaville-priorit%C3%A9
93
Toutefois pour le Congo Brazzaville, ce pont pourrait permettre de desservir et d’alimenter plus largement la ville
de Kinshasa qui est d’environ 15 millions d’habitants : il fait ainsi partie des projets prioritaires.
Le trafic entre Pointe-Noire et le Cabinda est intense pour les marchandises et les passagers et la route est en bon
état.

Pour le deuxième segment du projet de la route Ketta-Djoum (503km) reliant la République du Congo et le
Cameroun, le tronçon Sembé-Souanké-Ntam (143km) a été inauguré le 6 mars 2020177. Les travaux ont été
exécutés en vingt-huit mois par la société chinoise Sinohydro Tianjin Engineering Corporation. Ils sont estimés à
près de 38 milliards de FCFA financés par la Banque Africaine de Développement (90%) et par la République du
Congo (10%). Le projet s’inscrit dans le cadre du PIDA et du PDCT-AC. Il vise, entre autres, à favoriser l’intégration
régionale, à renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays et à faciliter la circulation des personnes et
des biens.

Il y a un projet de construction d’une route sur plus de 1.200 km, reliant Brazzaville au Congo à N’Djamena au
Tchad en passant par Kinshasa et Bangui. Le projet a été examiné en mai 2018 et vise à construire un corridor
transversal interconnectant quatre pays de la région (« Corridor treize »). La maturation du projet et le bouclage
des financements ont été confiés au Fonds Africa 50 de la BAD178.

Le financement de l’entretien routier au Congo est géré par le Fonds Routier qui est un établissement public
administratif placé sous la tutelle du MEER : il devrait disposer de ressources propres mais dépend en fait de
subventions (la loi de Finances 2018 lui a affecté 1,5 milliards FCFA) et il est peu opérationnel, voire défaillant179.

Malgré les avancées réalisées en matière d’infrastructures routières, de nombreux tronçons routiers doivent
encore être modernisés sur l’ensemble du réseau afin d’améliorer les performances et la sécurité. Les routes
réhabilitées doivent également faire l’objet d’un entretien régulier et de contrôles afin de garantir leur bon état sur
le long terme.

4.1.3. Le transport ferroviaire


Le réseau ferroviaire congolais est exploité par le Chemin de Fer Congo-Océan (CFCO). Il est un axe principal de
desserte vers l’hinterland. Actuellement le chemin de fer est constitué de :
• la ligne principale reliant Pointe-Noire à Brazzaville sur 510 km ;
• la ligne ex-Comilog reliant Pointe-Noire au
Sud du Gabon sur 285 km ;
• le réalignement sur 180 km entre Dolisie
et Mont Belo.

Les infrastructures du chemin de fer, déjà en


très mauvais état avant 1997, malgré les
efforts de réhabilitation en cours, disposent
de nombreuses sections dont les
plateformes sont dégradées, et le ballast en
mauvais état. Le réseau est à voie unique,
sauf sur sept (7) km entre Pointe-Noire et
Tié-Tié. Les principales marchandises
transportées sont le bois, les hydrocarbures,
le ciment, le sucre, la farine et les produits de première nécessité.

177 Agence d’information d’Afrique Centrale : Congo-Cameroun : mise en service de la route Sembé-Souanké-Ntam, 5 mars 2020 :
http://www.adiac-congo.com/rubrique/economie
178 Afrique centrale : Les jalons du corridors Congo-Tchad, www.lesafriques.com, 27/06/2018
179 République du Congo : expertise pour la gouvernance routière FED/2014/355 -447, Mise à jour du Plan National des Transports, Juin
2018
94
Il faut noter également que le CFCO connait des difficultés opérationnelles et de gestion depuis de nombreuses
années du fait de la vétusté du matériel roulant et des voies, de l’irrégularité et de l’insuffisance de trains, etc. Il y a
vingt ans, neuf heures suffisaient pour aller de Pointe-Noire à Brazzaville en train alors qu’aujourd’hui le même
trajet est effectué en presque vingt heures. Les troubles sociopolitiques sont l’un des principaux facteurs de déclin
de l’entreprise et ils ont occasionné la destruction d’une grande partie du matériel ainsi que la suspension des
activités180.

La principale ligne ferroviaire du pays reliant Brazzaville et Pointe-Noire demeure lente, peu fiable et coûteuse à
cause du manque de réhabilitation et d’entretien des voies, de la vétusté, de l’insuffisance du matériel roulant et
du déficit de gestion des ressources humaines.

Pour la ligne ex-Comilog Mont Belo-Mbinda, le transport de manganèse en provenance du Gabon (Moanda) a été
stoppé en 1991 (expédition par le Transgabonais vers le port d’Owendo) mais il représente un enjeu de
développement des trafics vers Pointe-Noire dans la perspective de l’exploitation d’un gisement de fer à Mayoko.
Le maintien en service du CFCO reste une priorité majeure pour le Congo. En dépit de la route Pointe-
Noire/Brazzaville, l’acheminement par chemin de fer vers Brazzaville des marchandises importées via le Port
Autonome de Pointe-Noire (PAPN) et le transfert vers Pointe-Noire du bois à l’exportation, arrivées par voie fluviale
ou par voie terrestre, restent très importants. Des actions de réparation et maintenance des voies devraient être
mises en œuvre.
Ainsi, le gouvernement entend entreprendre des programmes de réparation et de maintien des voies de chemin de
fer sur les lignes Brazzaville/Pointe-Noire et Mbinda/Mont Belo, voies qui seront prolongées181.
Dans les années à venir, l’exploitation optimale des ressources minières nécessitera l’extension du ferroviaire, afin
de permettre une évacuation efficiente de la production d’extraction. Les opérateurs privés ont un rôle essentiel à
jouer pour participer au développement et à la gestion des infrastructures de transports par voies ferrées. Plusieurs
sections des quelques 800 km de voies ferrées nécessitent une réhabilitation urgente, notamment les plateformes,
ballasts et autres ouvrages d’art.
En 2013, la société China Railways Construction Corporation International (CRCCI) et le ministère congolais des
transports ont signé un accord de partenariat pour la réhabilitation du Chemin de Fer Congo-Océan, et en 2015,
l’Italie s’est prononcée pour faciliter le financement de la réhabilitation du CFCO et des ports fluviaux182.
Le manque de connexion ferroviaire sur certains quais du Port Autonome de Pointe-Noire et sur le Port Autonome
de Brazzaville ne permet pas un transbordement direct entre le maritime et le ferroviaire. La marchandise doit ainsi
être transportée sur plusieurs centaines de mètres par un véhicule routier, ce qui provoque ainsi une rupture de
charges et donc des coûts supplémentaires.

4.1.4. Le transport fluvial


Le réseau fluvial navigable est de 7.276 km dont 5.200 km pour le réseau international et 2.076 km pour le réseau
intérieur183. En plus de l’Oubangui, une trentaine de rivières navigables comme le Niari, la Bouenza, la Sangha, la
Likouala, la Lefini ou le Kouilou irriguent l’ensemble du pays. Le fleuve Congo est le deuxième plus grand fleuve du
monde après l’Amazone : il est la plus grande voie navigable de toute l’Afrique, ce qui donne à la République du
Congo une position géostratégique importante, notamment pour la circulation des hommes et des marchandises.

180 PADE Congo : Etude sur l’amélioration de la performance logistique sur le corridor Pointe Noire/ Brazzaville / Ouesso, 10/12/2017
181 PND 2018/2022
182 Quelle politique pour le développement du secteur des transports au Congo Brazzaville, Congopage, 1er décembre 2018 :
http://www.congopage.com/Quelle-politique-pour-le-developpement-du-secteur-des-transports-au-Congo-Brazzaville
183 Transports au Congo : http://transport-au-congo.over-blog.com/2019/04/transport-au-congo-brazzaville-cas-de-brzzaville.html
95
Le réseau fluvial congolais relie le Port Autonome
de Brazzaville à l’arrière-pays. Il dessert la
Centrafrique, le Sud du Cameroun, le Nord de la
RDC, le Gabon ainsi que les Pays des Grands Lacs
tels que le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie. Les
ports fluviaux congolais ont pour vocation naturelle
de desservir l’immense hinterland du fleuve
Congo184. L’ambition de la République du Congo est
de devenir une véritable plate-forme multimodale
capable d’approvisionner les localités du nord du
pays, les capitales des deux Congo et les pays
limitrophes.

Le principal port fluvial du Congo est celui de


Brazzaville qui concentre 95% du trafic fluvial du
pays.
Le Gouvernement a investi fortement dans les infrastructures portuaires avec la création d’un nouveau port
moderne dans la ville d’Oyo et la modernisation du port de Brazzaville. Les ports secondaires de Ouesso, de Lékéty,
de Mossaka pour ne citer que ceux-là, ont été réhabilités. Ouesso constitue la première place agro-forestière du
Congo et génère historiquement des flux importants de grumes vers le Port de Brazzaville.

Les ports fluviaux congolais sont gérés par un établissement public : le Port Autonome de Brazzaville et Ports
Secondaires (PABPS) qui a concédé une partie des opérations de manutention et de stockage à un opérateur privé :
Terminaux des Bassins du Congo (TBC). Le nouveau port d’Oyo inauguré en 2017 devrait également avoir le statut
de port autonome185.

L’entretien du réseau fluvial sur les axes inter-Etats est assuré par le Service Commun d’Entretien des Voies
Navigables (SCEVN), qui est un Groupement d’Intérêt Economique entre la RCA et la République du Congo : il est en
charge du balisage, du dragage, des dérochements, des études hydrographiques, le désengage (débitage et
extraction des arbres gênant la navigation) sur le réseau.

L’entreprise d’Etat SOCOTRAF (Société Congolaise des Transports Fluviaux) a pour activité la desserte par canots
rapides entre Brazzaville et Kinshasa : elle dispose de certains bateaux et barges en mauvais état et de pousseurs à
remotoriser.

Le réseau fluvial navigable congolais est très important, mais il est paradoxalement peu exploité. Le trafic fluvial a
été de 220.000 tonnes en 2017. En pratique, le transport fluvial est encore loin de tenir ses promesses en termes
de contribution au développement économique général186 .

De nombreux problèmes de navigabilité viennent entacher les performances du mode fluvial sur le fleuve Congo et
ses affluents. En effet, malgré les opérations de balisage et de dragage, le réseau fluvial n’est navigable qu’une
partie de l’année, du fait notamment de l’insuffisance des moyens mis en œuvre. De plus, les investissements
demeurent insuffisants (aménagement des quais, acquisition du matériel de manutention, entrepôts, etc.) et ne
permettent pas une réalisation des trafics fluviaux dans les meilleures conditions.
Il faut donc agir contre la vétusté et l’insuffisance de ses infrastructures, l’inadéquation de sa maintenance, la
faiblesse de son cadre réglementaire et enfin revoir les nombreux obstacles non physiques qui entravent les
déplacements.

184 Conseil des Chargeurs : http://www.cccpnr.com/pages/congo.php


185 République du Congo : expertise pour la gouvernance routière FED/2014/355 -447, Mise à jour du Plan National des Transports, Juin
2018
186 Quelle politique pour le développement du secteur des transports au Congo Brazzaville, Congopage, 1er décembre 2018 :
http://www.congopage.com/Quelle-politique-pour-le-developpement-du-secteur-des-transports-au-Congo-Brazzaville
96
Le fleuve Congo reste navigable toute l’année en amont de Brazzaville, mais ce n’est pas le cas de l’Oubangui, de la
Sangha, de la Kouyou, de l’Alima, etc. L’étiage n’étant pas régulier, les périodes de navigabilité fluctuent chaque
année.
La construction du port de Liranga est considérée comme prioritaire187 . Il s’agit en effet d’un projet qui participe à
la fois à l’affirmation du rôle de transit du Congo et à l’inclusion du Département de la Likouala dans l’espace
national. De même, la valorisation de l’axe Libreville/Franceville/Lekety/Oyo permettrait au port fluvial d’Oyo de
jouer pleinement son rôle de port fluvial majeur sur le bassin du fleuve Congo. Des aménagements portuaires
légers, essentiellement par docks flottants et rampes d’accès, devraient donc être engagés à Ngabe, Bouemba,
Mossaka, Loukolela et Liranga.

La création d’un port à Maloukou, point de passage obligé dans le cadre de la création de la Zone Economique
Spéciale de Brazzaville, est indispensable pour la valorisation des outils de production qui y seront implantés ainsi
que pour les usines de production des matériaux de construction déjà opérationnelles en ces lieux.
Depuis 1999, la Commission Internationale du Bassin du Congo-Oubangui-Sangha (CICOS) a été créée par le Congo
et la RDC afin de promouvoir l’utilisation durable des fleuves188. Le rôle de la CICOS inclut une meilleure régulation
du commerce via le transport fluvial.
Le gouvernement souhaite intensifier ses efforts sur la promotion du mode fluvial, en coopération avec la RDC et la
RCA, à travers notamment le renforcement des infrastructures et la multiplication des opérations de dragage afin
de garantir un tirant d’eau minimum. Le gouvernement congolais souhaite ainsi faciliter l’acheminement du bois
sur le réseau navigable dans la partie septentrionale de la République du Congo.

Le corridor transéquatorial part de Bangui sur l’Oubangui et arrive à Pointe-Noire au Congo ou à Matadi (RDC). Le
Tchad utilise cette voie pour l’approvisionnement de sa partie méridionale (Région de Sarh) et pour les
exportations de coton189. Toutefois, depuis plusieurs années, les conditions de navigation se sont
considérablement dégradées. De plus, du fait de l’instabilité politique le long de ce corridor ces dernières années,
les trafics tchadiens et centrafricains ont beaucoup décliné sur la voie transéquatoriale.

187 PND 2018/2022


188 OCDE : Africa’s Development Dynamics, 2018
189 Logistique Conseil : Les corridors de transit en Afrique Centrale
97
4.1.5. Le transport aérien

Brazzaville - Aéroport international « Maya-Maya ».

Le réseau aérien comprend trois aéroports internationaux (Brazzaville, Pointe-Noire et Ollombo) et six aérodromes
secondaires (Nkayi, Sibiti, Mossendjo, Makoua, Dolisie Impfondo, Djambala et Ouesso)190 . Seulement trois ont un
trafic significatif (Dolisie, Ouesso et Impfondo), les autres ayant un trafic quasi-nul (Nkayi, Makoua, Kellé, Ewo et
Owando).
Les aéroports internationaux de Brazzaville et de Pointe-Noire ont été modernisés à coup d’investissements
importants, notamment par la construction d’une nouvelle aérogare et d’une 2ème piste à l’aéroport de Brazzaville.
Pour parachever le processus de modernisation, ces aéroports ont été mis en concession afin d’améliorer la qualité
des services offerts, tant au niveau des pistes qu’au niveau des aérogares ou des zones de fret.
En 2009, à la suite d’un appel d’offres international pour la gestion des aéroports internationaux de Brazzaville,
Pointe-Noire et Ollombo, l’Etat congolais a choisi le Groupe Egis, associé à l’aéroport de Marseille à travers une
structure qui s’appelle la SEGAP191.

C’est avec ce consortium que l’Etat congolais a signé un contrat de concession, concrétisé en 2009 avec la création
d’AERCO, pour l’exploitation de ces trois aéroports. La concession a démarré le 1er avril 2011 pour une durée de 25
ans. AERCO est une société anonyme au capital de 1 milliard de FCFA. SEGAP et Egis Airport Operation détiennent
55% du capital, l’Etat congolais en détient 15%, et deux actionnaires privés congolais 30%.
Les aéroports de Pointe-Noire et de Brazzaville ont chacun une capacité de 2 millions de passagers192 et le trafic de
voyageurs pour l’ensemble du pays a été de 1,38 million en 2017.

Trafics de voyageurs 2017


2017 Brazzaville Pointe-Noire Total
Vols internationaux 217.676 160.240 377.916
Vols régionaux 43.798 18.415 62.213
Vols nationaux 488.105 453.774 941.879
TOTAL 749.579 632.429 1.382.008
Source : Egis

190 Transports au Congo : http://transport-au-congo.over-blog.com/2019/04/transport-au-congo-brazzaville-cas-de-brzzaville.html


191 République du Congo : expertise pour la gouvernance routière FED/2014/355 -447, Mise à jour du Plan National des Transports,
Juin 2018
192 Egis : https://www.egis.fr/action/realisations/aeroport-international-de-brazzaville-maya-maya-pointe-noire-augusto-agostinho
98
L’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) a un rôle de régulateur mais elle est aussi en charge de la gestion des
aéroports dont l’exploitation n’a pas été concédée. Comme le trafic reste faible, l’exploitation qui est lourdement
déficitaire pèse sur les finances de l’ANAC.
Il y a deux sociétés publiques de transport aérien : Nouvel Air Congo qui dispose de deux petits avions et la société
Equatorial Congo Airlines (ECAir) qui a 7 Boeing qui sont actuellement au sol : l’entreprise a été mise en liquidation
en 2018. L’Etat cherche à céder les actifs de ces entreprises.
Il est important de réaliser l’entretien et la modernisation du Port Autonome de Brazzaville et des Ports
Secondaires et de poursuivre le dragage et le balisage des voies fluviales lorsque cela est nécessaire pour améliorer
la navigabilité du fleuve : pour cela, il s’agirait de définir des mécanismes de financement pérennes en matière
d’investissements et de maintenance des infrastructures et des voies fluviales. La privatisation de la SOCOTRAF est
à encourager.
Il s’agirait de développer des aménagements pour assurer la connexion des différents modes de transport en
particulier entre Pointe-Noire et Brazzaville avec la voie ferrée, la desserte routière du nouveau port fluvial d’Oyo,
des gares ferroviaires, des zones d’activités économiques ou des centres logistiques.
Pour toutes ces activités, la mise en place d’un cadre institutionnel incitatif pour la participation du secteur privé
dans le secteur des transports au Congo est à définir.

4.2. L’énergie
Le Congo dispose d’un fort potentiel hydroélectrique estimé à environ 22.000 MW193, ainsi que d’importantes
réserves de gaz. Composé de centrales hydroélectriques et de centrales thermiques, son parc national de
production, d’une puissance installée de 874,7 MW, est dominé à 71% par l’électricité de source thermique gaz.

Désignation Type Gestionnaire


Djoué : 15 MW(hors service) Hydro Energie Electrique du Congo S.A. (E2C)
Moukoukoulou : 74 MW Hydro
Imboulou : 120 MW Hydro
Liouesso : 19,2 MW Hydro
Centrales Thermiques Diesel d’appoint : 112, 5 MW Thermique gasoil
CEC – Côte Matève : 484 MW Thermique gaz Centrale Electrique du Congo (CEC) S.A.
CED – Djéno : 50 MW (hors service) Thermique gaz Mise en concession en cours

C’est fort de ces potentialités que le gouvernement met en œuvre une réforme du secteur de l’énergie, en
exploitant pleinement les dispositions de la loi de 2003 portant code de l’électricité, laquelle loi libéralise le secteur.
Cette réforme vise l’amélioration du service public afin que l’électricité fournie soit de qualité, pérenne, accessible
à un coût abordable par les ménages et produite dans des conditions respectueuses de l’environnement.
La loi a été complétée en 2017 par les textes d’application suivants :

• Le décret n° 2017-247 du 17 juillet fixant les modalités de délégation de gestion du service public de
l’électricité ;
• Le décret n° 2017-248 du 17 juillet 2017 fixant les conditions d’exercice de la production indépendante de
l’électricité ;
• Le décret n° 2017-249 du 17 juillet 2017, fixant les conditions d’exploitation des installations électriques
dans les zones rurales ;
• Le décret n° 2017-250 du 17 juillet 2017, fixant les conditions d’exploitation des installations électriques
dans les zones rurales ;

193 PND 2018/2022


99
• Le décret n°2017-251 du 17 juillet 2017 fixant les modalités de paiement de la redevance due par les
opérateurs du secteur de l’électricité etc ;
• Le décret n°2017-252 du 17 juillet 2017 fixant les principes de tarification dans le secteur de l’électricité ;
• Le décret n°2020-133 du 18 mai 2020 fixant les tranches de consommation d’énergie applicables aux
différentes catégories d’usagers du service public de l’électricité ;
• L’arrêté n°673/MEH-CAB du 22 janvier 2020 fixant les modalités de délivrance et de renouvellement de la
licence d’importation ou d’exportation de l’électricité.

Evolution de la structure du secteur de l’électricité


La structure du secteur devrait connaître une évolution marquée par l’entrée d’acteurs du secteur privé dans les
quatre segments ; à savoir : la production, le transport, la distribution et la commercialisation.

Segment Production
a- Les unités de production existantes seront mises en concession dans le cadre de contrats de délégation du
service public ;
b- Le gouvernement encourage la création de nouvelles unités par des producteurs indépendants, aussi bien
pour la valorisation des réserves de gaz par la production d’électricité, à court et moyen terme, que pour
l’exploitation du potentiel hydroélectrique national dans le long terme ;
c- L’on veillera à ce que le mix énergique évolue en faveur des énergies renouvelables.

Segment Transport
a- Le principe de la création d'une société de transport d'électricité ayant été validé par le gouvernement
cette activité est exercée à titre provisoire dans la société de patrimoine ;
b- La société de transport offrir à un cadre transparent et non discriminatoire pour toutes les transactions de
vente d'électricité aux gestionnaires des réseaux de distribution et aux clients éligibles, d'une part, ainsi
que pour l'importation et l'exportation de l'électricité, d'autre part ;
c- la position géographique du pays sera mise à profit pour favoriser la création d'un marché de l'électricité
en Afrique centrale grâce aux interconnexions dans le cadre du Pool Energétique de l'Afrique centrale.

Segment Distribution et Commercialisation


Le cadre réglementaire existant autorise l'intervention d'entités privées dans la gestion de tout ou partie des
réseaux de distribution, par délégation du service public. Celle-ci sera accordée, en fonction des circonstances, afin
d'optimiser le fonctionnement du service public aux ménages en particulier.

Evolution des tarifs de l'électricité


Sur la base du décret n°2020-133 du 18 mai 2020 fixant les tranches de consommation d'énergie applicables aux
différentes catégories d'usagers du service public de l'électricité, les tarifs connaîtront une évolution lorsque les
conditions de fourniture de l'électricité seront améliorées. Ceux-ci seront fixées de manière à garantir l'équilibre de
tout le secteur et à ne pas créer des distorsions dans la formation des coûts de production des activités menées par
les acteurs économiques.

Promotion des investissements dans les énergies renouvelables et l'augmentation de l'offre énergétique :
Outre la réhabilitation et la révision des capacités de production existantes, des sites potentiels d'aménagement
hydro-électrique associé aux lignes de transport d'électricité ont été identifiés, entre autres :
• Sounda, dans le département du Kouilou, avec une puissance estimée entre 600 et 1000 MW ;
• Kouembali, sur la rivière Lefini en amont du barrage d’Imboulou, avec une puissance estimée à 150 MW ;
• Chollet, sur la rivière Dja en amont à la frontière du Congo et du Cameroun avec une puissance estimée à
600 MW ;
100
• Ibenga et Mutaba, sites situés sur les rivières respectives de même nom dans la Likouala avec une
puissance estimée à 24 MW pour Ibanga et 18 MW pour Mutaba ;
• Mourala (100 MW), Nyanga (230 MW), Mpoukou (90 MW), Ibabanga (180 MW) et Bikongo (120), sur la
Louessé dans le département du Niari ;
• Moanga Mapita 1 et 2 dans le département du Pool avec une puissance estimée à 230 MW ;
• Loufoulakari sur la rivière du même nom dans le département du Pool, avec une puissance estimée à 50
MW ;
• Ngokielé, sur la rivière Dziele dans les Plateaux, avec une puissance estimée à 24 MW
• Mbama, situé dans le département de la Cuvette-Ouest, avec une puissance estimée à 8 MW ;

• Pioka, sur le fleuve Congo avec une puissance estimée à 2000 MW ;


• le projet de construction d'une deuxième ligne THT Brazzaville Pointe-Noire ;
• le projet intégrateur de construction de la ligne Cabinda Pointe-Noire ;
• le projet de construction de la ligne Grand Poubara (Gabon)-Okoyo-Djambala ;
• le projet de construction de la ligne transport d'électricité ultra haute tension Pointe-Noire-Brazzaville-
Ouesso- Frontière Cameroun ;
• le projet de construction de la ligne de transport d'électricité Brazzaville-Ouesso-Likouala.

4.3. Les télécommunications et le numérique


Le secteur des télécommunications a été libéralisé
depuis 1997 (loi n°14/97 du 26 mai 1997). La
libéralisation du marché des télécommunications a
permis l’arrivée de nouveaux acteurs dans le
secteur de la téléphonie mobile qui compte
actuellement trois opérateurs : Airtel Congo, MTN
Congo et Azur Congo (ce dernier n’est plus actif).
Le taux de pénétration de la téléphonie mobile est
actuellement de 94,8% -janvier 2020). Le Congo
dispose d’un opérateur historique dans la
téléphonie : Congo Telecom.

Une Agence de Régulation des Postes et des


Communications Electroniques (ARPCE) a été créée
en 2009 (loi n°11-2009 du 25 novembre 2009).
La loi n°09/2009 du 25 novembre 2009 portant règlementation du secteur des communications électroniques
encadre le secteur du numérique.

Le Fonds de Service Universel qui existe depuis 2009 a été récemment activé. Aujourd’hui c’est Congo Telecom qui
gère les infrastructures télécoms et dispose d’un monopole sur la fibre optique.

Abonnés et taux de pénétration téléphonie mobile, janvier 2020


Total abonnés à la téléphonie mobile 5.049.000
Taux de pénétration 97,8%
Source : ARPCE : indicateurs mensuels de la téléphonie mobile

101
Source : ARPCE : indicateurs mensuels de la téléphonie mobile

La dernière réglementation CEMAC sur le Mobile Money est parue en décembre 2018. La principale limite porte sur
l’interdiction faite aux opérateurs de fournir un service de transferts internationaux. Seuls les transferts entrants
sont aujourd’hui autorisés, les transferts sortants restent la prérogative des banques et des sociétés de transfert
d’argent (Western Union, Money Gram, etc.).

L’obligation de provisionner l’ensemble des fonds de monnaie électronique au sein d’une banque partenaire,
maintenue dans la réglementation de 2018, répond à l’objectif de la BEAC de réguler l’émission de la monnaie
d’une part et de garantir les dépôts d’autre part.

Deux opérateurs en matière de téléphonie mobile (MTN et Airtel) ont développé divers services, en particulier, ils
ont permis le développement du Mobile Money, qui est fortement utilisé.

Données sur le Mobile Money (janvier 2020)


Revenus du Mobile money 927.896.000 FCFA
Mobile money utilisé par : 1.819.000 abonnés
Nombre de transactions par utilisateur et par mois 30
Somme moyenne par transaction 1.040 FCFA
Source : ARPCE : indicateurs mensuels de la téléphonie mobile

L’arsenal juridique a été complété avec :


• le décret n°2011-734 du 7 décembre 2011 fixant les conditions d’établissement et d’exploitation des réseaux et
services de communications électroniques à très haut débit ;
• le décret n°2015-242 du 4 février 2015 fixant les modalités d’encadrement des tarifs des services de
communications électroniques ;
• le décret n°2015-243 du 4 février 2015 relatif à l’interconnexion des réseaux de télécommunications ;
• le décret n°2015-253 du 19 février 2015 portant approbation du plan national d’attribution des bandes de
fréquences radioélectriques ;
• le décret n°2015-254 du 19 février 2015 fixant les conditions et les modalités d’homologation des équipements
terminaux et radioélectriques ;
• le décret n°2015-255 du 19 février 2015 fixant les conditions d’établissement et d’exploitation des réseaux et
services de communications électroniques et de distribution des équipements ;
• la loi n°29-2019 du 10 octobre 2019 portant protection des données à caractère personnel ;
• la loi n°30-2019 du 10 octobre 2019 portant création de l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes
Informatiques.
Trois autres lois viennent d’être adoptées et sont en attente de promulgation par le Chef de l’Etat194 : la loi sur la
cybersécurité ; la loi sur la lutte contre cyber criminalité et la loi sur les transactions électroniques.

194 A la date de rédaction de la stratégie nationale du Cogo pour la mise en œuvre de la ZLECAf, avril 2020
102
Malgré les progrès de l’Afrique dans la numérisation au cours des dernières années, elle reste le continent le plus
pauvre en termes de développement des technologies d’information et de communication (TIC). Or, les
investissements visant à réduire la fracture numérique peuvent augmenter l’efficacité des productions, réduire les
coûts, et favoriser la compétitivité et l’emploi195.

Pour participer à l’économie numérique, l’Afrique doit assurer un accès généralisé et peu coûteux à l’internet.
L’Afrique centrale est en effet l’une des régions d’Afrique la moins connectée au monde. Selon le rapport «2018
Global Digital Report», la sous-région Afrique centrale enregistre le plus faible taux de pénétration internet avec
seulement 12%, derrière l’Afrique du Nord avec 49%, l’Afrique de l’Ouest avec 39% et l’Afrique de l’Est, avec 27%
de taux de pénétration d’Internet196. Le taux de pénétration d’internet au Congo s’élève à 7,7%197.

Le WACS (West Africa Cable System) est un câble sous-marin à fibres optiques de 14.500 kilomètres de long et
d’une capacité de 5,12 Tbit/s, qui relie les pays d’Afrique méridionale, d’Afrique de l’Ouest et des pays d’Europe. Le
projet est réalisé par un consortium de 12 sociétés de télécommunications (Angola Cables, Broadband Infraco,
Cable & Wireless, MTN, Portugal Telecom, Congo Telecom, Tata Communications & Neotel, Telecom Namibia,
Telkom SA, Togo Telecom et Vodacom) régi par un contrat de droit privé (Accord de construction et de
maintenance) signé le 8 avril 2009.

Au Congo, le projet est sous financement exclusif de l’Etat congolais, agissant pour le compte de Congo Telecom,
opérateur historique, sous la tutelle du ministère en charge de l’économie numérique.

Dans le cadre du WACS, le Congo a été raccordé au câble de communication sous-marin prévu pour relier l’Afrique
du Sud au Royaume-Uni, le long de la côte ouest-africaine. Il a également conçu et adopté une cyber-stratégie
visant à transformer le pays en plaque tournante régionale pour les TIC.

La capacité du câble appartient en indivision aux membres du consortium qui se répartissent entre eux d’une part,
la capacité à laquelle ont souscrit les propriétaires pour satisfaire leurs besoins propres, et d’autre part, la capacité
dite de réserve commune dont l’accès pour les opérateurs extérieurs peut s’effectuer par acquisition des Droits
Irrévocables d’Usage.

Le projet Central Africa Backbone (CAB) est un projet de coopération entre Etats membres de la Communauté
Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) et la Banque Mondiale, pour le maillage régional au moyen
des infrastructures de télécommunication très haut débit des pays de la sous-région, conformément aux trois
principes suivants : (1) Partenariat Public-Privé (PPP), (2) Régime Open Access et (3) synergie inter-réseaux.

Pour la mise en œuvre de la composante République du Congo (CAB-CIT CG) qui se décline en quatre composantes
à savoir, (i) environnement sectoriel ; (ii) connectivité ; (iii) Technologie de l’Information et de la Communication et
(iv) gestion de projet, le gouvernement a demandé et obtenu une Avance de Préparation de Projet dans le cadre
d’un prêt de l’IDA198.

Dans sa composante connectivité (réalisation des liens inter-régionaux) il s’agira principalement de : (i) l’axe Dolisie
– Mbinda, (ii) Brazzaville-Kinshasa, et (iii) éventuellement une partie de l’extension du réseau national à partir
d’Oyo vers la frontière gabonaise et de Ouesso vers Impfondo.

Facilité par l’installation de la fibre optique au Congo, le numérique est devenu un aspect important de la stratégie
de développement du Congo. Il contribue à plus de 4% du PIB national199 et il représenterait en effet plus de 15%
de la croissance de la productivité au Congo200 grâce à son impact sur le développement des autres secteurs. En

195 UNECA, BAD et UA : Annuaire Statistique pour l’Afrique 2019


196 Global Digital report : https://digitalreport.wearesocial.com/
197 République du Congo, Ministère des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique : Stratégie Nationale de
développement de l’économie numérique – « Congo Digital 2025 », Avril 2019
198 IDA: Association Internationale de Développement, Banque Mondiale
199 Agence de Régulation des Postes et des Communications Electroniques du Congo (ARPCE)
200 UNECA : CIE 2019 ; transformation numérique et diversification économique en Afrique centrale ; Sept 2019
103
termes d’emplois, au moins 6% des salariés du secteur privé travaillent dans le secteur des télécommunications et
TIC et un nombre important d’emplois induits dans le secteur informel (revendeurs de cartes de recharge, etc.).
Le secteur a connu un développement considérable au Congo avec l’arrivée de la fibre optique. Ce qui a été un
avantage à l’éclosion de plusieurs fournisseurs d’accès internet (FAI) et autres acteurs fournisseurs de contenus
pour les services internet tels que Google, etc. Le secteur est exploité par des acteurs comme Ofis, Alink Télécom
S.A, DRTVnet S.A, AMC Télécom. S.A. suivi de l’opérateur historique Congo Telecom. Cela a eu comme effet
multiplicateur de permettre l’émergence d’un secteur de services informatiques aux entreprises et aux particuliers,
mis en œuvre par des sociétés comme Burotop, Cap Info, CIS et bien d’autres201 .
Dans la Loi de Finances 2020202, il est établi « qu’à partir de l’année 2020, toutes les factures d’eau, d’électricité, de
téléphone, d’abonnement et réabonnement aux chaînes télévisuelles, d’internet fixe et mobile, des différentes
brasseries ainsi que des quincailleries, des pharmacies, des supermarchés, des hôtels, des agences de voyages, de
la patente, de la taxe de roulage pour les automobilistes sont payées par prélèvement bancaire ou télépaiement
(Mobile Money) ».

Le Congo mise sur des partenariats entre les institutionnels, les porteurs de projets locaux, les entreprises
étrangères et les investisseurs nationaux et internationaux, pour booster le secteur du numérique qui pourrait
représenter une importante source d’emplois directs et indirects, et contribuer fortement à l’employabilité des
jeunes.

Outre les emplois formels, il fournit nombre d’emplois indirects ou informels pour les réparateurs des terminaux
numériques (téléphones, tablettes, écrans plasma…), les vendeurs de contenus téléchargés (films, musiques, vidéos
et images…), les studios d’enregistrement, les studios de montage vidéo, les salles de jeux vidéo, etc.

Le potentiel de création d’emplois se trouve dans l’industrie du numérique mais surtout dans les autres domaines
où des ressources humaines plus e-qualifiées seront de plus en plus nécessaires et aptes à créer de nouveaux
emplois.

A noter qu’un Fonds de Développement Digital en République du Congo203 a été lancé : ce Fonds a pour objet de
développer le secteur privé et l’entreprenariat et de créer de nouvelles opportunités en matière d’emplois.

Quelques incubateurs ont été initiés au Congo :


• l’incubateur Yekolab204, créé en 2014 par JCertif International sous l’impulsion de l’Agence de Régulation des
Postes et des Communications Electroniques (ARPCE), Yekolab fournit de la formation aux nouvelles technologies
et métiers émergents, un incubateur de startup innovantes et un centre de recherche et développement.

En matière de formations, il existe une seule grande école publique – l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique-
proposant une formation pour la filière « réseaux et télécoms » (sur 5 ans). De nombreuses écoles privées offrent
également des formations sur les télécoms, l’informatique et le développement d’applications. Mais il n’y a pas
encore de véritable école de codage informatique au Congo.

En avril 2019, le gouvernement du Congo a adopté sa stratégie nationale de développement de l’économie


numérique – « Congo Digital 2025 » qui a pour objectifs de :
• favoriser un accès équitable aux services numériques pour tous les citoyens ;
• développer de nouvelles compétences et des activités innovantes créatrices de valeur ajoutée ;
• moderniser les usages et les pratiques des services publics et développer les contenus numériques ;
• mettre en place les principes d’une bonne gouvernance du numérique ;

201 Congo Eco, le Journal d’Unicongo n° 13, Mai 2017


202 Loi de Finances pour 2020 : Loi 42/2019 du 30 décembre 2019 : http://www.droit-afrique.com/uploads/Congo-LF-2020.pdf
203 World Bank International Development Association (IDA): project paper on a proposed additional credit in the amount of USD 5
million to the Republic of Congo for a third phase of the Central African backbone program, March 2017
204 Yekolab: https://yekolab.com/yeko/
104
• garantir la sécurité et la protection de la vie privée des utilisateurs dans le cyberespace ;
• engager le Congo vers l’innovation numérique pour en faire une cyber référence en Afrique centrale.
Le développement de l’économie numérique au Congo est basé sur trois piliers stratégiques qui sont :
• l’e-citoyen : services et contenus numériques pour le grand public ;
• l’e-gouvernement : services et contenus numériques pour le gouvernement et les administrations
publiques ;
• l’e-business : services et contenus pour les entreprises.

La stratégie nationale « Congo Numérique 2025 » se décline en 4 axes stratégiques pour chaque pilier. Ces axes
sont les infrastructures, le cadre juridique et institutionnel, le développement des ressources humaines ou encore
les produits et services.
Pour le e-gouvernement, une plateforme physique a été créée dans les locaux de Congo Telecom, mais elle n’est
pas encore fonctionnelle, car il s’agit d’acheter préalablement un certain nombre de licences (qui devraient être
acquises en 2020). Le portail web officiel du gouvernement nécessite l’achat de composants spécifiques pour
sécuriser la plateforme.
Un datacenter est prévu à Brazzaville (financement BAD) et la BEI a fait part de son souhait d’en développer un
second à Pointe-Noire : il s’agira de définir le mode de gestion de ces datacenters.

Trois options stratégiques sont possibles en matière de commerce électronique dans la ZLECAf205 :
a) une stratégie globale pour l’économie numérique africaine couvrant la gouvernance du commerce électronique
transfrontalier et les questions connexes ;
b) l’intégration des perspectives du commerce électronique dans les instruments de l’Union Africaine existants ; et
c) un Protocole sur le commerce électronique en tant qu’instrument de l’Accord portant création de la ZLECAf.

Quelle que soit l’option retenue, les pays africains pourront soutenir le développement du commerce électronique
en sollicitant une assistance technique et en investissant dans les capacités en matière de politiques numériques,
ainsi que dans les évaluations de l’état de préparation électronique et les programmes de recherche des universités
et des centres de recherche.

5. Enjeux sociaux et environnementaux


5.1. L’inclusion au Congo
Selon le rapport 2019 sur le développement humain du PNUD, le Congo se situe à la 138ème pour le taux relatif à
l’Indice de Développement Humain (IDH) en 2018. Le taux de pauvreté multidimensionnelle (2015) est évalué à
24,3% de la population206.

L’ampleur de la pauvreté au Congo est plus large que dans la plupart des pays à revenus intermédiaires de même
catégorie. La pauvreté rurale est préoccupante (environ 60% de la population) et elle s’est accrue ces dernières
années. En milieu rural, les populations ont un faible accès à l’électricité, à l’eau et à des services de santé de
qualité. La pauvreté urbaine est également importante dans les quartiers périphériques des grandes villes et auprès
des jeunes. La pauvreté en milieu urbain est liée aux taux élevés du chômage et du sous-emploi.

Le pays reste marqué par de fortes inégalités entre les ménages les plus riches et les plus pauvres, comme en
témoigne le coefficient de GINI (48,9)207. Le taux d’extrême pauvreté semble avoir augmenté à partir de 2016 en

205 Groupe Banque Mondiale : le Bulletin du Bureau de l’Administrateur, Août 2019


206 PNUD : Rapport sur le développement humain, 2019
207 BAD : Perspectives économiques en Afrique, 2018, République du Congo.
105
raison de la baisse des cours du pétrole, surtout en milieu rural. 65% des congolais les plus pauvres vivent dans les
six régions du sud du pays. Moins de 4,9% d’entre eux sont couverts par des programmes de protection sociale208.
S’engager urgemment dans des réformes structurelles, dans l’amélioration du climat des affaires et dans la
diversification de l’économie est nécessaire, tout autant qu’il sera utile d’atténuer les effets négatifs temporaires
de la libéralisation des échanges – que pourrait impliquer la ZLECAf - sur la répartition des revenus, en lançant des
programmes sociaux ciblés (soutien des revenus, par exemple) et des programmes de formation pour faciliter la
mobilité de la main-d’œuvre d’une entreprise et d’un secteur à l’autre et pour promouvoir l’emploi.

Il s’agit de faire en sorte que les réformes suscitées par le Congo suite à la mise en œuvre de la ZLECAf profitent au
plus grand nombre et que le développement économique soit durable et inclusif.

5.2. Les personnes vulnérables au Congo


Petite enfance :
A l’étape de la petite enfance, les risques de maladie, de malnutrition et de mortalité restent élevés au Congo et un
enfant sur vingt (20) n’atteint pas son cinquième anniversaire209. La malnutrition chronique (retards de croissance)
affecte 21% des enfants de moins de 5 ans tandis que 8% de cette tranche d’âge souffre de malnutrition aigüe.
Globalement 96% des enfants de moins de 5 ans sont considérés comme enregistrés à l’état civil. Les plus privés du
droit de citoyenneté sont ceux de ménages les plus pauvres, en milieu rural et particulièrement chez les
populations autochtones.

Déscolarisation et travail des enfants, chômage et risques :


Le taux de non-scolarisation est relativement faible au Congo, mais la déscolarisation augmente avec l’âge. Elle
touche surtout les filles vivant dans les ménages les plus pauvres. La déscolarisation au niveau secondaire peut-être
causée par les insuffisances de l’offre, notamment en milieu rural, par les coûts mais aussi par le travail des enfants
et dans le cas des filles par le mariage précoce.
23% des enfants de 5 à 17 ans sont engagés dans le travail, dont 17% dans des conditions dangereuses. Ils ont peu
d’opportunités de formation professionnelle qualifiante. Les adolescents font aussi partie des couches de la
population les plus exposées aux risques d’infections sexuellement transmises et du VIH-Sida.
Les personnes âgées :
Le poids des personnes âgées (+65 ans) dans la population reste faible (5 à 6%) mais augmente avec l’allongement
progressif de la durée de vie : elle devrait atteindre 9% en 2050. L’appui familial des personnes âgées diminue en
raison de la migration, de l’urbanisation, de la pauvreté et de l’évolution des mœurs. Le système de sécurité sociale
ne couvre que les retraités très minoritaires du secteur formel. Les veuves (+ de 60% des femmes de plus de 65 ans)
se trouvent souvent dépossédées de leurs biens. Elles sont aussi quelquefois victimes d’accusations de sorcellerie
et victimes de violences.
Les personnes vivant avec un handicap :
La loi n°9-1992 du 22 avril 1992 portant protection et promotion des droits de la personne vivant avec un handicap
a été récemment complétée avec la loi organique n°26-2018 du 7 août 2018, déterminant l’organisation, la
composition et le fonctionnement du conseil consultatif des personnes vivant avec un handicap210.

Les personnes vivant avec un handicap subissent de nombreux désavantages et des discriminations qui les rendent
particulièrement vulnérables, notamment en ce qui concerne la scolarisation, l’emploi, l’accès aux soins, aux

208 La Banque Mondiale en République du Congo : https://www.banquemondiale.org/fr/country/congo/overview


209 MICS Congo 2014/2015 : https://www.unicef.org/congo/media/726/file/MICS.pdf
210 Conseil Consultatif des personnes vivant avec un handicap : vulgarisation de la loi créant l’institution : 24 décembre 2018 :
http://www.adiac-congo.com/content/conseil-consultatif-des-personnes-vivant-avec-handicap-vulgarisation-de-la-loi-creant
106
transports publics, et la participation à la vie sociale. Il en est de même des personnes albinos. S’ajoutent les
difficultés d’accès aux abattements, exonérations, pensions, subventions de l’Etat211, etc.

Les populations autochtones :


La loi n°5-2011 du 25 février 2011 portant promotion et protection des droits des populations autochtones définit
les peuples autochtones comme suit : « populations qui se distinguent des autres groupes de la population
nationale par leur identité culturelle, leur mode de vie et leur extrême vulnérabilité ».

Au-delà du cadre juridique, un plan d’action national a été élaboré avec la création de plusieurs associations
animées par les autochtones et/ou des non autochtones, l’organisation d’un Forum International des Peuples
Autochtones de l’Afrique centrale au Congo et la célébration chaque année de la journée Internationale de
solidarité avec les populations autochtones du Congo. Le Forum International sur les Peuples Autochtones
d’Afrique Centrale (FIPAC)212, une initiative intergouvernementale qui permet aux Etats, à la société civile et aux
peuples autochtones d’Afrique centrale, au secteur privé, aux ONG internationales et aux organismes des Nations
Unies de se réunir pour discuter des questions concernant les autochtones. L’un des objectifs clefs du Forum est de
renforcer le Réseau des Populations Autochtones et Locales pour la gestion des Ecosystèmes d’Afrique Centrale
(REPALEAC).

Les peuples autochtones du Congo sont des chasseurs-cueilleurs. Le terme « peuples autochtones » couvre un
grand nombre de groupes ethniques ayant des identités et des langues distinctes : les Babongos ou Bambenga, les
Babis, les Tswa, les Bakola ou Mambenga, les Mikayas, les Mbenzeles, les Baka etc.

Les peuples autochtones représenteraient 2% de la population du Congo (mais cela reste difficile à estimer. Ils
vivent dans une société à large prédominance Bantou. En dépit des avancées, les populations autochtones du
Congo continuent à faire face à de nombreuses difficultés de subsistance. Ils suivent encore largement leur
tradition et un nombre important est en déplacement continu ou temporaire pour garantir leur subsistance
pendant les saisons agricoles et de pêche. L’accès à l’éducation reste limité et ils font face à de nombreux abus. Ils
sont encore très marginalisés et vulnérables, leur accès à des services publics de base est très faible (éducation,
santé). Ils réalisent très peu d’activités génératrices de revenus, sont peu ou pas formés, n’ont pas d’équipements.

La santé est également une préoccupation majeure, les maladies récurrentes étant le paludisme et la diarrhée et
40% des enfants autochtones de moins de 5 ans souffriraient de malnutrition chronique.

De nombreux conflits entre peuples autochtones et Bantous portent sur l’accès au foncier et sur le non-respect des
contrats de travail. L’impossibilité pour les autochtones de faire valoir leurs droits devant les instances juridiques
départementales justifie l’impunité des violences dont ils sont victimes. Les autochtones enregistrent rarement
leurs enfants à l’Etat civil, ce qui les empêche par la suite d’avoir un acte de naissance, une carte d’identité ou une
carte d’électeur.

Les réfugiés et déplacés :


Les réfugiés et les déplacés internes, victimes de conflits dans les pays limitrophes ou à l’intérieur du pays sont une
catégorie très vulnérable de la population. En 2017, on recensait environ 140.000 réfugiés et déplacés (de RDC,
RCA, Angola principalement) vivant souvent dans des conditions de pénurie extrême, ayant perdu leurs biens et
moyens de subsistance213.

211 Inclusion sociale : les personnes handicapées réclament une meilleure protection, 23 Mars 2020, http://www.adiac-
congo.com/content/inclusion-sociale-les-personnes-handicapees-reclament-une-meilleure-protection-114570
212 Ministère des Affaires sociales et de l’action humanitaire : projet Lisungi, système de filets sociaux. Cadre de Planification en faveur
des Populations Autochtones, CCPA, mai 2018
213 Ministère des Affaires sociales, des actions humanitaires et de la solidarité : Politique Nationale d’Action Sociale
107
5.3. La Politique Nationale d’Action Sociale et les mesures sociales d’accompagnement de la ZLECAf
Le ministère des affaires sociales et de l’action humanitaire (MASAH) a décliné sa vision dans son document cadre
intitulé Politique Nationale d’Action Sociale (PNAS) sous-tendu par son plan d’action couvrant la période 2018-
2022. La mission du ministère est de prévenir les risques de vulnérabilités sociales, de protéger les droits des
personnes vulnérables et d’offrir à ces personnes des opportunités d’autonomisation en vue de réduire les
inégalités et de renforcer la cohésion sociale.
Adopté en juin 2014, le Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU) vise l’ensemble de la population et doit
assurer dès sa mise en place, l’accès aux services de santé dans le secteur public et privé.
L’adoption de la Politique Nationale d’Action Sociale illustre l’engagement des autorités congolaises à améliorer la
protection sociale de la population. Toutefois, la couverture reste faible en raison du manque de financement
(moins de 1% du budget) et de la multiplicité des acteurs.

Les groupes vulnérables (enfants, les jeunes, les personnes âgées, les handicapés et populations autochtones) ne
bénéficient pas suffisamment des solidarités essentielles garantissant leur droit à la survie, au développement, à la
protection et à une vie décente. Ainsi, moins de 20% de la population congolaise (majoritairement des employés
salariés des secteurs public et privé) est couverte par le système actuel de sécurité sociale214.

Actuellement, le système d’action sociale au Congo joue un rôle très faible dans la réduction de la vulnérabilité,
dans la prévention des risques et dans la prise en charge de ceux nécessitant une assistance.
Le Congo n’a pas encore établi des programmes de transferts sociaux réguliers et prévisibles à grande échelle
financés par l’Etat et les appuis institutionnels ont même eu tendance à se dégrader ces dernières années215.
Dans les pays dont l’économie est surtout agricole et, dans une moindre mesure, dans les pays exportateurs de
ressources naturelles, il semble que l’ouverture du régime commercial atténue légèrement les inégalités de
revenus. Selon les estimations, le coefficient de Gini baisse de 0,2 % pour chaque augmentation de 1% des flux
d’échanges commerciaux. Par conséquent, si la ZLECAf devait entraîner une progression de 16% des flux, la
diminution du coefficient de Gini par rapport à son niveau initial pourrait atteindre 3%216.
L’augmentation des exportations agricoles se traduit par une hausse des revenus dans les zones rurales, où vit une
majeure partie de la population pauvre. L’effet est plus marqué si les droits de douane sur les intrants
intermédiaires de la production agricole (engrais, machines, etc.) sont réduits, car les coûts de production s’en
trouvent diminués, ce qui fait encore augmenter les revenus de la population rurale.

L’importance du secteur informel dans les pays africains est une des raisons pour lesquelles le renforcement de
l’intégration commerciale y a des effets limités sur les inégalités. Par nature, le secteur informel est plus inégalitaire
(s’il concerne surtout des activités peu qualifiées) et concentré dans les biens et les services non exportables, ce qui
le rend relativement insensible aux effets de l’intégration commerciale et isole une grande partie de la population
des effets du commerce.

Un certain nombre d’analyses empiriques montrent qu’une intégration commerciale plus poussée n’accentue pas
les inégalités de revenus à moyen terme. Mais elle les creuse effectivement à court terme, car elle peut faire
baisser la part des revenus revenant aux plus pauvres. Mais il semble que l’effet initialement négatif de l’ouverture
du régime commercial sur la redistribution s’estompe à mesure que l’économie s’ajuste217.

Les politiques en faveur des changements de l’environnement productif devraient donc atténuer les éventuels
effets de répartition indésirables de l’intégration, en s’appuyant sur des programmes sociaux ciblés (soutien aux
revenus, par exemple) et des programmes de formation afin de faciliter la mobilité intersectorielle et promouvoir
l’emploi.

214 BAD : perspectives économiques en Afrique, 2018, République du Congo.


215 Ministère des Affaires sociales, des actions humanitaires et de la solidarité : Politique Nationale d’Action Sociale
216 La Zone de Libre-Echange Continentale changera t’elle la donne en Afrique ? Geremia Palomba
217 La Zone de Libre-Echange Continentale changera t’elle la donne en Afrique ? Geremia Palomba
108
5.3.1. L’éducation
La stratégie sectorielle de l’éducation 2015-2025 vise à réformer le système éducatif national pour le rendre plus
efficace et mieux adapté aux exigences du marché du travail. Le pays a un taux d’alphabétisation assez élevé
(79,3% de 2006 à 2016)218. Le Congo est l’un des pays les plus scolarisés d’Afrique centrale avec un taux d’accès au
primaire supérieur de 97%219. Les efforts du gouvernement depuis 2000 ont contribué à améliorer l’accès à
l’éducation à tous les niveaux. Un congolais âgé entre 20 et 24 ans complète environ 8,5 années de scolarité (8,9
ans pour les hommes et 8,2 ans pour les femmes) contre une moyenne de 5 à 6 ans dans les années 90.
Il convient néanmoins de poursuivre les réformes pour améliorer la qualité de l’éducation du pays. Le taux
d’achèvement du primaire reste à 74%, le taux brut de scolarité du secondaire à 55% et le taux de redoublement,
particulièrement dans le primaire, reste élevé et continue d’augmenter (de 18% en 2010 à près de 25% en 2017).

Les dépenses publiques représentent moins de 5% du PIB. La faible performance du système éducatif s’explique en
partie par la mauvaise gestion des ressources humaines conduisant à une gestion pédagogique inadéquate, des
programmes et méthodes d’enseignement inadaptés, des investissements publics dans les infrastructures et
matériels pédagogiques insuffisants et un niveau de rémunérations et d’incitation pour les enseignants trop faibles.
Les mesures d’austérité des programmes d’ajustement structurel des années 80-90 (limitation des embauches dans
la fonction publique, réduction des effectifs, privatisation des entreprises publiques etc.) ont poussé l’Etat à se
désengager progressivement de ses missions d’éducation et d’insertion de la jeunesse dans le marché du travail220.
La part du budget de l’Etat dans l’éducation a été réduite, l’enseignement privé s’est développé au détriment de
l’enseignement public, la qualité de l’enseignement et les performances des apprenants se sont dégradées et le
nombre d’enseignants est insuffisant pour faire face au nombre d’enfants et de jeunes qui augmente.

La faible qualité de l’éducation et de la formation professionnelle est un autre aspect qui freine la capacité du
secteur privé de se développer et à investir au Congo. Par ailleurs, il existe un problème d’inadéquation de
l’éducation aux besoins des employeurs surtout pour répondre à la nécessité de diversifier l’économie. Il y a une
faible articulation entre la recherche scientifique et le monde productif. L’enseignement de l’entreprenariat est
inexistant dans l’enseignement primaire ou secondaire et quasi inexistant dans l’enseignement supérieur ; aucun
incubateur n’est lié à un établissement d’enseignement supérieur.

Or tous ces éléments sont essentiels pour adapter l’économie congolaise aux enjeux de la ZLECAf qui va nécessiter
une amélioration de la qualité des enseignements et une réponse plus adéquate aux besoins du secteur privé pour
une montée en gamme des secteurs productifs quels qu’ils soient.

La cartographie de l’offre de formation qualifiante comprend actuellement trois principales strates : l’offre
publique et privée ; l’offre des projets du gouvernement réalisés en coopération avec les Partenaires Techniques et
Financiers (PTF) ; l’offre des maîtres artisans.
Les structures publiques de formation qualifiante sont de création récente et sont pour la plupart encore
embryonnaires, en phase pilote et expérimentale. Il s’agit de six Centres d’Education, de Formation et
d’Apprentissage (CEFA) :
• Le CEFA de la maintenance industrielle de Pointe- Noire ;
• Le CEFA des métiers de services de Pointe- Noire ;
• Le CEFA des métiers ruraux de Dolisie ;
• Le CEFA des métiers du BTP de Brazzaville ;
• Le CEFA des métiers de services de Brazzaville ;
• Le CEFA des métiers ruraux de Botala dans le département de la Likouala, non encore fonctionnel.

218 IDH 2018, Annexes statistiques, PNUD


219 BAD : Perspectives économiques en Afrique, 2018, République du Congo.
220 Emploi des jeunes ou le défi du chômage de masse au Congo, 2015 : http://adiac-congo.com/content/emploi-des-jeunes-ou-le-defi-
du-chomage-de-masse-au-congo-35373
109
Deux lycées professionnels existent à Brazzaville : celui dédié aux métiers de la menuiserie (le lycée professionnel
Alphonse Kintombo) et le lycée professionnel agricole Amilcar Cabral221. AGRICONGO se consacre au
développement des métiers agropastoraux et l’Ecole Nationale à Vocation Régionale en Génie-Travaux (ENVR-GT)
forme aux métiers de génie civil.
En perspective, il est prévu la création de CEFA des métiers des « mines » pour les métiers du pétrole à Pointe-
Noire, les métiers de la foresterie et de l’industrie du bois à Mossendjo (dans le département du Niari), et des
métiers des mines à Kabo (dans le département de la Sangha).
La formation professionnelle et la formation qualifiante présentent de nombreuses faiblesses pour assurer
l’employabilité et soutenir par l’adéquation Emploi-Formation le projet de diversification de l’économie congolaise
222
, à savoir : (i) la faible qualité et la forte congestion des infrastructures surtout dans les centres urbains, (ii) le
manque d’équipements pour les ateliers, (iii) la qualification/spécialisation insuffisante des enseignants,
(iv) l’absence de formation de formateurs, (v) le manque de praticité de l’enseignement, (vi) l’accent insuffisant sur
les disciplines de la diversification (métiers ruraux, tourisme et construction),(vii) l’absence de synergie avec le
monde productif pour une meilleure insertion professionnelle des apprenants223, (viii) la faible qualité de la main
d’œuvre.

Or une réponse adéquate à ces insuffisances est dorénavant nécessaire et urgente pour que le Congo puisse
disposer de compétences importantes pour développer des productions locales de qualité et profiter des
opportunités offertes par la ZLECAf.

Le Projet de « Grande Ecole Numérique du Congo » a pour objectif de former chaque année 1.000 jeunes aux
métiers du numérique. Il s’agit d’une structure œuvrant dans le domaine du numérique, créée en 2016 dans le
cadre d’un Partenariat Public-Privé (PPP) entre le gouvernement congolais, via le ministère de l’enseignement
technique, professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi, et des partenaires privés avec un capital de 250
millions de FCFA, sur les campus de Brazzaville et de Pointe-Noire.

En matière d’enseignement supérieur, l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville (UMNG)224 est l’unique institution
publique d’enseignement supérieur du pays : elle regroupe 11 établissements menant des activités d’enseignement
et de recherches. Font partie de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville :
• L’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique : génie civil, génie électrique, génie mécanique, science et
technologies alimentaires ;
• L’Ecole Normale Supérieure : formation des enseignants et des cadres de l’enseignement primaire et
secondaire ;
• L’Institut Supérieur de Gestion : gestion, comptabilité ;
• La Faculté de Droit ;
• La Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines ;
• La Faculté des Sciences économiques ;
• La Faculté des Sciences de la santé : médecine, formations médicales ;
• La Faculté des Sciences et Techniques : mathématiques, chimie, biologie, géologie, physique ;
• L’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) : administration générale et territoriale,
administrations spécialisées (éducation nationale, tourisme, commerce), inspection du travail, financière
(budget, douanes, impôts, trésor), carrières judiciaires (magistrature, barreau, greffier en chef), diplomatie
• L’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie et de Foresterie (ENSAF) : ingénieurs dans le secteur de
l’agriculture, élevage, forêt, environnement ;
• L’Institut Supérieur d’Education Physique et Sportive.

221 Congo Eco, le Journal d’Unicongo n° 15, Décembre 2018


222 Rapport de l’entreprenariat, cité
223 PND, CSD 2018-2023
224 Université Marien Ngouabi : https://www.umng.cg/
110
En outre, il existe 2 centres offrant des formations ouvertes à tous ; ces centres sont le fruit de partenariats de
l’UMNG avec l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) d’une part et l’université de Jinan en Chine d’autre
part. Plus de 30.000 étudiants s’inscrivent chaque année à l’UMNG dans diverses formations générales et
professionnelles dispensées par plus de 800 enseignants-chercheurs permanents.

L’Université Marien Ngouabi dispose également du Campus Numérique Francophone (CNF) qui est implantée grâce
à l’Agence Universitaire de la Francophonie. En plus de ses activités de soutien à la diffusion scientifique et à la
mobilité des étudiants et des enseignants-chercheurs, le CNF offre des formations ouvertes à tous dans les
domaines des TIC.
L’UMNG a développé des coopérations avec diverses institutions :
• Le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD),
France ;
• Le Centre National de Recherche Scientifique et Technique (CENAREST) du Gabon ;
• La Fondation Congolaise pour la Recherche Médicale ;
• Le Centre International de Recherche et de la Documentation sur les Traditions ;
• L’Association pour la Gestion de la Recherche et l’Innovation en Afrique Centrale (CARIMA) ;
• La Société Chimique d’Afrique Centrale et des Grands Lacs (SOCAC) ;
• Le Musée Royal de l’Afrique Centrale (MRAC), Tervuren, Belgique.

L’Université Marien Ngouabi a également mis en place une politique dynamique de partenariats avec les
entreprises et les structures d’appui nationales et multinationales. Les partenaires privilégiés demeurent à ce jour
les sociétés pétrolières (Total E&P Congo, ENI-Congo, Halliburton, Congo Exploration SARL, etc.) et les sociétés
œuvrant dans l’univers des télécommunications (Airtel Congo, MTN Congo, Congo Telecom) ainsi que l’Agence de
Régulation Congolaise des Postes et de Télécommunication.

Ces sociétés apportent un appui multiforme pour améliorer les infrastructures de formation, renforcer les
compétences des enseignants, faciliter les stages et l’insertion professionnelle des étudiants. C’est ainsi que la Total
E&P Congo a contribué à l’ouverture du master en génie pétrolier de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique
(ENSP), et met à la disposition de certains établissements (la faculté des sciences et techniques, la faculté de
science économique et l’ENSP) des formateurs, dans le cadre d’un accord de partenariat entre l’UMNG et
l’Association Total Professeurs Associés. Des bourses de formation à l’étranger sont offertes à des étudiants dans le
cadre de ces accords.

Le partenariat entre l’UMNG et les sociétés Airtel Congo et MTN Congo a permis à certains établissements d’être
dotés de salles internet pour les étudiants. Au nombre des structures d’appui avec lesquelles l’UMNG collabore,
s’est ajouté l’Association Pointe-Noire Industrielle.

Au-delà de l’UMNG, il existe des structures d’enseignement supérieur privées telles que l’Université Libre du
Congo225 à Brazzaville qui propose divers cursus (droit, informatique, comptabilité, gestion, banques/finances,
agronomie, etc.), l’Ecole Supérieure de Gestion et d’Administration des Entreprises (ESGAE à Brazzaville), l’Ecole
Supérieure de Technologie (Brazzaville), l’Ecole Supérieure de Technologie du Littoral (Pointe-Noire), l’Institut
Supérieur de Technologie d’Afrique Centrale (Pointe-Noire).

Les partenariats avec les entreprises sont intéressants parce qu’ils permettent de promouvoir la qualité des
enseignements tout autant que de permettre une meilleure réponse ou une meilleure adéquation avec les besoins
du marché du travail et les besoins des entreprises qui devront s’adapter à la concurrence, monter en gamme et
développer de nouveaux produits et services pour mieux répondre aux enjeux de la ZLECAf : de tels partenariats
devraient être plus largement développés, en particulier dans le domaine de l’agriculture, de la foresterie, dans
l’agro-alimentaire, le BTP, les métiers techniques, les nouvelles technologies.

225 Université Libre du Congo : https://universitelibreducongo.org/


111
Il serait également très utile de développer de tels partenariats, non seulement pour l’enseignement supérieur
public et privé, mais également dans l’enseignement technique (CEFA). Ces partenariats sont d’autant plus
pertinents que l’enseignement public dispose de moyens matériels et humains limités.

5.3.2. Le genre
Le Programme de Développement Durable de l’Afrique à l’horizon 2030 renforce les obligations actuelles des Etats
en matière de droits de l’homme et consiste à faire progresser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes,
alors que les principes de non-discrimination et d’égalité sont fermement ancrés dans le droit international et
régional des droits de l’homme.
Il est désormais établi que l’égalité des sexes joue un rôle essentiel dans la réalisation du développement éco-
nomique et social et l’éradication de la pauvreté. Il est également établi que chaque année de scolarité
supplémentaire pour les filles contribue à réduire la mortalité infantile de 5 à 10% ; que 40% des enfants nés de
mères ayant achevé les cinq années de scolarité primaire ont plus de chances de vivre au-delà de l’âge de cinq ans
et 43% des enfants ont moins de risques d’être mal nourris. Aussi, les femmes qui achèvent leur cycle d’études
primaires ont-elles en moyenne moins d’enfants, utilisent des techniques agricoles plus rentables, et reçoivent des
salaires plus élevés lorsqu’elles ne travaillent pas dans le secteur agricole226.

En 2018, le Congo est classé 145ème pour l’Indice d’inégalité de genre par le PNUD227. Le pays a ratifié la
Convention des Nations Unies sur l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination à l’égard des Femmes et
adhère aux principes et recommandations énoncés dans les Plates-formes d’actions de Dakar et de Beijing.
Les femmes restent très peu représentées dans les sphères de prise de décision politique au Congo et ne
représentent que 21,7% des effectifs du personnel salarié de l’administration publique centrale. Elles représentent
13,5% au Parlement, 23% au gouvernement. En 2017, le pays s’est doté d’une nouvelle politique nationale du
genre visant entre autres à lutter contre toutes formes de violence sexuelle et à renforcer le mécanisme
institutionnel de mise en œuvre de la politique nationale du genre.

Le maintien des filles à l’école continue de poser problème surtout en zone rurale. Les disparités filles/garçons en
termes de scolarité secondaire sont relativement importantes : les abandons des filles sont plus fréquents que pour
les garçons pour des raisons liées à l’absence de structures élémentaires d’hygiène, à des mariages précoces, à des
agressions sexuelles dans les établissements scolaires et au fait de considérer les filles comme un fardeau
économique ou un moyen de promotion économique. Sur la période 2010-2017, cette disparité est de 8% 228.

Environ 7% des filles de moins de quinze ans et 27% des filles de moins de 18 ans sont mariées229. Le mariage
d’enfants conduit à des grossesses précoces et au phénomène très répandu des filles mères, qui courent des
risques plus élevés de mortalité maternelle, en plus de l’abandon de l’école et des difficultés dans l’exercice de
leurs responsabilités de mères. Pour les femmes, globalement la mortalité maternelle demeure un risque grave
affectant 436 femmes pour 100.000 naissances.

La femme occupe une place prépondérante dans l’agriculture. A Brazzaville, les actifs agricoles dans le domaine du
maraîchage sont constitués à plus de 65% de femmes. On rencontre par endroit des groupements constitués
exclusivement de femmes et même dans les groupements mixtes, les femmes sont représentées à raison de 40 à
85%, avec des moyens de production encore rudimentaires et archaïques (houe, machette, etc.).

226 Indice d’égalité du genre en Afrique, BAD 2015


227 PNUD : Rapport sur le Développement Humain, 2019
228 IIG PNUD, 2019
229 Ministère des Affaires sociales, des actions humanitaires et de la solidarité : Politique Nationale d’Action Sociale 2018
112
Alors que la disponibilité de la main d’œuvre agricole salariée et familiale constitue un facteur de production
limitant important, les femmes restent majoritaires (72%) dans la catégorie d’employés saisonniers ou temporaires
tandis que pour les contrats à durée indéterminée, elles ne représentent que 9,8 % de l’ensemble230.
Sur le plan économique, les femmes du secteur informel sont les plus exposées aux conséquences de la crise
économique. Majoritaires dans tout le cycle de production vivrière, de transformation et de commercialisation des
produits agricoles et de la pêche, elles ne bénéficient d’aucune protection sociale et ne peuvent prétendre à
aucune couverture permettant d’alléger les effets des crises économiques.
Parmi les obstacles auxquels se heurtent les femmes dans la création d’entreprises prospères axées sur la crois-
sance, on peut citer : l’accès limité au financement, le manque d’accès à la formation commerciale et au
développement des compétences dans les domaines techniques, les lacunes en alphabétisation et bases
insuffisantes en calcul, le manque d’accès à la terre, à la propriété, à la technologie et aux marchés, la lourdeur et le
coût des procédures d’enregistrement des entreprises, et les normes sociales discriminatoires à l’égard des
femmes.
Bien que la libéralisation du commerce offre aux femmes entrepreneures la possibilité d’accéder à de nouveaux
marchés d’exportation et d’accroître leurs revenus, les entreprises qui leur appartiennent sont moins susceptibles
d’avoir acquis l’expertise technique et juridique nécessaire et la capacité de commercialiser leurs produits effica-
cement. Pour ce qui est de l’agriculture, les travaux de recherches montrent que la libéralisation du commerce crée
des emplois axés sur l’exportation qui sont généralement réservés aux hommes, tandis que les femmes restent
généralement dans l’agriculture de subsistance.

Cependant, les agricultrices qui ont réussi à passer d’une agriculture de base ou de subsistance à une agriculture de
rente voient leurs revenus augmenter. L’adaptation est ainsi essentielle pour tirer parti des avantages de la
libéralisation du commerce et pour bénéficier des opportunités offertes par la ZLECAf : cela va passer par
l’éducation et la formation, l’information, l’accès à des équipements et aux financements, à une meilleure
structuration des femmes dans l’agriculture, comme des femmes chefs d’entreprises par le biais d’associations
paysannes et professionnelles.
Sur les corridors de la sous-région Afrique centrale, le petit commerce informel est principalement exercé par des
femmes, avec des niveaux d’éducation à peine supérieurs au niveau primaire. Elles sont peu ou très peu informées
de leurs droits et obligations entre les pays qu’elles traversent tous les jours et elles ne connaissent pas les
bénéfices qu’elles pourraient tirer de l’union douanière ou de la zone de libre-échange.

Afin de passer les frontières avec leurs marchandises, elles ont souvent recours à des intermédiaires qui leur font
payer le prix fort, réduisant ainsi leurs marges et décourageant leur autonomisation économique. Cette situation
expose les femmes à des pratiques illicites, à des risques de violence, de harcèlement et d’abus de pouvoir.
Grâce à la réduction des droits de douane résultant de la ZLECAf, les commerçantes informelles devraient être
mieux à même d’exercer leurs activités par les voies officielles, lesquelles offrent plus de protection. Le système
pourrait être davantage amélioré par la mise en place de régimes commerciaux simplifiés destinés aux petits
commerçants, qui existent déjà au niveau du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA) : ce
régime prévoit une procédure de dédouanement simplifiée ainsi que des droits de douane réduits. Cette procédure
simplifiée et la réduction des droits de douane aideraient particulièrement les petits commerçants.

Le mécanisme en ligne des obstacles non tarifaires de la ZLECAf, récemment lancé


(http://www.tradebarriers.africa/) pourrait favoriser l’inclusion, en particulier des entreprises appartenant à des
femmes et des petits commerçants, en donnant aux entrepreneurs et aux commerçants la possibilité de faire
entendre leur voix pour obtenir l’élimination de certains obstacles commerciaux.

230 Ministère de l’Agriculture, l’Elevage et de la Pêche : étude de faisabilité du projet d’appui à l’agriculture vivrière en périphérie des
centres urbains, Juin 2017
113
Ce mécanisme permet de signaler les obstacles aux activités quotidiennes sur un site internet consacré aux
obstacles non tarifaires, de soumettre des plaintes au moyen d’un service de messages SMS, et de recevoir des
informations actualisées sur les processus de résolution des obstacles non tarifaires. Cependant ce système n’est
pas encore fonctionnel au niveau du Congo / de l’Afrique Centrale.

L’Accord portant création de la ZLECAf ne consacre pas de chapitre spécifique au commerce et à l’égalité des sexes.
Cependant, le préambule fait explicitement référence à l’importance de l’égalité des sexes pour le développement
du commerce international et de la coopération économique, et l’article 3e souligne la promotion de l’égalité des
sexes comme un des objectifs généraux de la ZLECAf231. La ZLECAf devrait créer de nouvelles opportunités
commerciales et entrepreneuriales pour les femmes actives dans l’économie formelle et informelle et dans de
nombreux secteurs, notamment les secteurs traditionnellement féminins comme l’agriculture, l’industrie
manufacturière et les services. Par d’autres dispositions clefs, notamment sur la facilitation du commerce, la
coopération douanière et le transit, les obstacles non tarifaires et les mesures sanitaires et phytosanitaires, entre
autres, la ZLECAf peut aider au développement d’opportunités commerciales pour les entreprises appartenant à
des femmes et les commerçantes transfrontalières informelles.
Pour faire en sorte que les gains de la ZLECAf aident à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation
économique durable des femmes, les questions de genre doivent être intégrées dans les différentes politiques qui
sont au cœur de cette stratégie nationale du Congo dans la mise en œuvre de la ZLECAf.
Renforcer les capacités et accroître les choix et les possibilités des femmes dans le cadre de la ZLECAf, en particulier
des femmes vulnérables, peut assurer qu’elles prennent légitimement la place qui est la leur en tant qu’actrices
économiques, capables de jouer un rôle clef dans la promotion de la transformation structurelle au Congo.

5.3.3 L’emploi des jeunes


Le Congo, du fait de sa dépendance au secteur pétrolier a démontré sa difficulté à soutenir une croissance forte et
à créer des emplois en nombre suffisant pour absorber les promotions de jeunes qui arrivent chaque année sur le
marché du travail. L’urbanisation rapide et l’exode rural ont désorganisé les structures sociales. Le monde rural est
vieillissant et peu de jeunes veulent s’investir dans l’agriculture.
La récente crise économique du pays a entraîné une légère augmentation du taux de chômage qui a atteint 10,4%
en 2019. Le chômage est plus élevé en milieu urbain (autour de 15% à Brazzaville et à Pointe-Noire) qu’en milieu
rural où il serait inférieur à 2%. Le taux de chômage des hommes est de 9,8%, celui des femmes de 11%232. Le
chômage touche essentiellement les groupes vulnérables comme les femmes et les jeunes chez lesquels il avoisine
25%233.

Ce taux dépasserait les 40%, si l’on tenait compte des demandeurs d’emplois découragés. Il est trois fois plus élevé
que celui des chômeurs de 30 à 49 ans et environ 4 fois plus important que celui des plus de 50 ans. Le taux de
sous-emploi de la population active serait également entre 25 et 30%234. Le chômage des jeunes est important et
des pans entiers de la population n’ont pas d’emplois décents mais travaillent au Congo dans le secteur informel.

Le gouvernement a mis en place de nombreux programmes de soutien à l’emploi de jeunes avec des résultats
mitigés. Enfin, la plupart des emplois se créent dans le secteur informel et ne garantissent pas une stabilité de
travail et de revenus.

Parvenir à une meilleure attractivité de l’activité agricole et forestière est nécessaire en améliorant sa profitabilité
(en particulier pour attirer les jeunes), en permettant la création de nouveaux métiers et une augmentation de la

231 Commission Economique pour l’Afrique : Intégration des questions de genre dans les stratégies nationales de mise en œuvre de la
Zone de libre-échange continentale africaine, février 2020
232 Indicateurs Banque Mondiale, modélisé par l’OIT :
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SL.UEM.TOTL.ZS
233 Banque Africaine de Développement : Perspectives économiques en Afrique 2018
234 Emploi des jeunes ou le défi du chômage de masse au Congo, 2015 : http://adiac-congo.com/content/emploi-des-jeunes-ou-le-defi-
du-chomage-de-masse-au-congo-35373
114
croissance grâce à la diversification et à la « complexification » du tissu productif du secteur. Les secteurs agricoles
forestiers sont en effet considérés comme parmi les principaux bassins d’emplois au Congo.

L’Agence Congolaise Pour l’Emploi (ACPE) est chargée de la gestion et du contrôle de l’emploi ainsi que de la
régulation et l’intermédiation entre l’offre et la demande d’emploi. Un Fonds National d’Appui à l’Employabilité et
l’Apprentissage (FONEA) a également été créé pour accompagner l’ACPE dans ses missions. Le FONEA a pour rôle
principal de promouvoir l’employabilité et l’apprentissage, par l’appui aux formations qualifiantes et à l’auto-
entrepreneuriat235.

Le FMI recommande que les pouvoirs publics facilitent la réaffectation de la main-d’œuvre et des capitaux de
secteurs non rentables vers d’autres secteurs (notamment par le biais de politiques actives du marché du travail,
comme la formation et les dispositifs d’aide à la recherche d’emploi, et de mesures favorables à la compétitivité et
à la productivité) et renforcer la protection sociale (régimes d’assurance sociale et programmes de soutien au
revenu) de façon à atténuer les effets négatifs temporaires de l’approfondissement de l’intégration commerciale
sur les populations les plus vulnérables236.

Cette recommandation est d’autant plus urgente et nécessaire avec la mise en œuvre de la ZLECAf car elle est
susceptible à court terme d’entraîner des difficultés accrues pour certaines populations vulnérables et va nécessiter
une adaptation rapide des acteurs privés et une amélioration des compétences pour répondre aux besoins du
marché.

5.4. Les questions environnementales et le changement climatique


Avec 220 millions d’hectares de forêt tropicale, les forêts du bassin du Congo constituent le deuxième massif
forestier tropical du monde après l’Amazonie. Partagé entre six pays d’Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique,
Congo, Gabon, la Guinée équatoriale et RDC), le bassin du Congo compte 80 millions d’habitants pour lesquels il est
une source d’énergie et d’alimentation essentielle237.

Rien que par leur taille, les forêts du bassin du Congo constituent une réserve de carbone d’importance mondiale
pour la régulation du gaz à effet de serre et du dioxyde de carbone. Elles ont aussi un rôle régulateur sur le climat
régional et local. S’il est encore à ce jour bien préservé, le bassin du Congo fait toutefois face à de multiples
menaces (pression démographique, agriculture itinérante sur brûlis, activités minières, urbanisation, déforestation
etc.) qui sont autant de facteurs qui pèsent sur sa conservation et sur celle de toutes les espèces animales qu’il
abrite.

Le Congo renferme divers écosystèmes tant forestiers, savanicoles, dulçaquicoles238 que côtiers. La forêt recouvre
environ 60% de son territoire. La diversité floristique actuellement connue se monte à un peu plus de 5.100
espèces mais pourrait atteindre 6.000 à 6.500 espèces239.

La Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), institution visant la mise en œuvre d’un plan de
convergence à l’échelle régionale, est le point d’ancrage du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC)
mis en place lors du Second Sommet de la Terre en 2002. L’objectif de ce partenariat est de protéger et de gérer
durablement les ressources naturelles tout en favorisant le développement économique et social.
Le bassin de la Commission Internationale du Bassin du Congo-Oubangui-Sangha (CICOS) est le 2ème bassin
hydrologique du monde avec pour épine dorsale le fleuve Congo. Les voies navigables du bassin CICOS constituent
un paramètre important et donnent des indications sur le rôle que joue ce réseau dans la vie économique de

235 Les députés ont approuvé la dissolution de l’ONEMO, 2 mars 2019 : https://www.vox.cg/2019/03/les-deputes-ont-approuve-la-
dissolution-de-onemo/
236 FMI : Reprise dans un contexte de grande incertitude, perspectives économiques régionales, Avril 2019
237 Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable (CNUDD) : Rapport Diagnostic de la République du Congo, mars
2012
238 Qui vit en eau douce
239 Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale : Aires protégées d’Afrique Centrale, état 2015
115
l’Afrique centrale. Ce bassin représente un véritable maillon de la chaine de transport multimodal où la
complémentarité rail-route-voie d’eau met en évidence l’interdépendance des modes de transport et le
renforcement de la solidarité entre les Etats de la sous-région.
Le Congo a mis en place une politique forestière (2014/2025) visant à gérer durablement les forêts, à contribuer à
l’émergence d’une économie verte et lutter contre le changement climatique. En janvier 2017, le Congo a adopté
un nouveau Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE) pour intégrer les nouvelles préoccupations
environnementales issues de l’Accord de Paris, des recommandations de la COP22 à Marrakech et des Objectifs de
Développement Durable (ODD)240.

A noter que dans les secteurs des hydrocarbures, de l’énergie, de l’exploitation forestière, de l’agriculture
intensive, de l’industrie et autres, la réalisation d’une étude d’impact environnemental est obligatoire avant toute
mise en œuvre de projets.
La population augmente de 2 à 3% par an et le défrichement à des fins agricoles constitue la principale menace à
long terme pour les forêts. Depuis deux décennies, l’Afrique centrale fait face à une augmentation des
températures et du nombre de jours chauds. Les projections montrent également une légère augmentation des
précipitations.

Dans certaines régions, il y a déjà une baisse de la production agricole causée par la perturbation du calendrier
agricole, liée à l’excès des pluies qui provoquent des maladies de plantes comme l’anthracnose, la bactériose, la
mosaïque, etc. ou par la sécheresse due à une déforestation exagérée. Les rendements sont en baisse et la
production agricole par habitant décroît pendant que la population s’accroît de manière à doubler la demande en
nourriture dans les trois prochaines décennies.
La chasse pour le commerce de la viande de brousse est une autre menace : elle pèse sur la biodiversité animale
dans le bassin du Congo. Le braconnage ne cesse d’augmenter. Il ne concerne plus seulement les grands
mammifères protégés comme l’éléphant, les grands singes, le bongo et le léopard mais aussi les espèces
partiellement ou non protégées.

La chasse est liée à l’exploitation forestière, non seulement en raison de la consommation accrue de viande de
brousse dans les concessions, mais aussi parce que l’abattage des arbres permet d’améliorer les infrastructures
routières et encourage les mouvements de population, ce qui facilite l’acheminement de la viande de brousse vers
les marchés urbains et augmente la rentabilité du commerce grâce à l’accroissement des taux de
renouvellement241. L’Afrique centrale a déjà perdu presque la moitié de son habitat sauvage. Des études ont
montré qu’avec le changement climatique, plus de 20% des espèces végétales perdront leur espace vital d’ici 2085.

L’écosystème marin et côtier congolais est soumis à une érosion côtière et à une forte pollution provenant
particulièrement du fleuve Congo, des activités humaines et industrielles de la ville de Pointe-Noire.
La corruption dans l’octroi des concessions forestières, l’érosion côtière, la surexploitation des ressources
halieutiques et la pollution marine, ainsi que la déforestation non contrôlée, sont autant de problèmes pesant sur
la gestion des ressources naturelles et environnementales du Congo et, nécessitant des mesures urgentes de la
part des autorités nationales.
Il existe diverses initiatives au Congo en matière d’environnement et de changement climatique.
La mise en œuvre de la ZLECAf et les conséquences de celles-ci sur la diversification de l’économie et le nécessaire
développement des infrastructures commerciales pourraient cependant avoir des conséquences négatives tant sur
la gestion et la préservation des ressources forestières, que sur la biodiversité et sur les ressources halieutiques.

240 Banque Africaine de Développement : Perspectives économiques en Afrique 2018


241 Eric Armel Mbalamona, CERAPE : Impact des changements climatiques sur l’agriculture et l’environnement dans le bassin du
Congo, juillet 2015
116
C’est pourquoi il est important de prendre en compte la richesse des ressources du pays afin de pouvoir les
préserver. Il s’agira de mettre en place des politiques adaptées et équilibrées entre d’un côté, développement
économique et social et de l’autre, protection de l’environnement et lutte contre le changement climatique.
Le Congo a adhéré à de nombreux instruments internationaux242 et il est membre de la quasi-totalité des
organismes internationaux, régionaux et sous régionaux œuvrant en matière de protection et de gestion de la
forêt, de la faune et de l’environnement.
L’Agence Congolaise de la Faune et des Aires Protégées (ACFAP) a été créée par la loi 34-2012 du 31 octobre 2012 :
elle est un établissement public administratif à caractère scientifique et technique, doté de la personnalité morale
et de l’autonomie financière. Elle a pour mandat de mettre en œuvre la politique nationale en matière de gestion
de la faune, des aires protégées et des Unités de Surveillance et de Lutte Anti-Braconnage (USLAB), ainsi qu’aux
conseils locaux et en assure la coordination au plan national. Le financement de l’ACFAP est prévu par un
prélèvement de 70% sur les permis de visites des aires protégées et sur les licences liées à l’exploitation de la
faune. Sans décret d’application, cette agence n’a pas pour l’instant de réelle existence juridique243.
Six types d’aires protégées sont identifiés, tous sous contrôle de l’Etat : les parcs nationaux, les réserves naturelles
intégrales, les réserves de faune, les réserves spéciales ou sanctuaires de faune et les zones d’intérêt cynégétique.
Le pays compte 15 aires protégées d’une superficie d’environ 3.990.000 ha, soit 11,7 % du territoire national. La
gestion des aires protégées relève, depuis plus de deux décennies de Partenariats Public-Privé (PPP). Quatre (4)
aires protégées font l’objet d’une gestion partenariale (Conkouati-Douli, Nouabalé-Ndoki, Lésio-Louna et Lossi),
dont le dernier avec une association d’ayants-droits des communautés locales.
La Wildlife Conservation Society (WCS) travaille depuis 1991 en partenariat avec le gouvernement et a été
particulièrement active dans la création de deux parcs nationaux : Nouabalé- Ndoki et Ntokou Pikounda. D’autres
partenaires techniques et financiers sont également présents en République du Congo : la Fondation Jane Goodal,
African Parks, HELP Congo (Habitat Ecologique et Liberté des Primates), la Fondation John Aspinall.

Le nombre d’agents chargés de l’application de la loi comparé à la surface des aires protégées est partout
insuffisant. Le personnel des aires protégées nécessite un renforcement de capacités sur l’application de la loi, les
techniques de navigation, les techniques de collecte et d’analyses de données et la formation paramilitaire. De
manière générale, le matériel et l’équipement de terrain sont insuffisants dans les aires protégées.
Même si toutes les aires protégées disposent de leurs actes juridiques de création, les moyens nécessaires à leur
gestion sont insuffisants hormis pour celles bénéficiant d’un appui extérieur. La majorité des aires protégées ne
disposent pas encore de plan d’aménagement et l’implication des communautés locales dans la gestion est faible.
Le fond forestier du MEF assure le paiement des salaires de ses agents en poste sur le terrain de manière continue
mais les budgets de fonctionnement pour la gestion quotidienne des sites sont par contre distribués de façon
aléatoire. La mise en place d’une plateforme de concertation permettrait d’assurer le suivi-évaluation des
conservateurs et des partenaires techniques et d’améliorer l’efficacité des interventions244.

Dans le cadre de la gestion concertée transfrontalière, certaines initiatives ont été mises en œuvre. Il s’agit
notamment de la création des paysages transfrontaliers ci-après245 :
• le Tri-National de la Sangha (TNS) entre les trois Parcs Nationaux contigus de Lobeke au Cameroun, Dzanga-
Ndoki en République Centrafricaine et Nouabalé-Ndoki en République du Congo ;
• l’interzone TRIDOM entre le Dja au Cameroun, Odzala-Kokoua au Congo et Minkembe au Gabon ;
• l’espace lac Toumba en République Démocratique du Congo – lac Télé en République du Congo ;

242 MEF Coopération internationale : http://www.mefdd.cg/partenaires/cooperation-internationale/


243 Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale : Aires protégées d’Afrique Centrale, état 2015
244 Ibid précédent
245 Ministère de l’Economie Forestière et des Forêts, aires protégées : http://www.mefdd.cg/faune-aires-protegees/
117
• le Parc Transfrontalier Mayumba – Conkouati-Douli (PTMC) entre Mayumba au Gabon et Conkouati-Douli
au Congo ;
• le Complexe Transfrontalier du Mayombe (CTM) partagé par quatre pays (Angola, République
Démocratique du Congo, République du Congo et Gabon) dans le cadre de la gestion participative.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la ZLECAf, il est impératif que le Congo puisse mettre en place des
mécanismes de coordination entre développement économique et social et prise en compte des problématiques
environnementales, la forêt, les fleuves, la biodiversité et le littoral côtier faisant partie des richesses du pays.

Cela passe par la compréhension des enjeux environnementaux et de changement climatique dans les politiques
sectorielles, mais également par la formation, la sensibilisation, le développement des dialogues et des espaces de
concertation entre les acteurs (en particulier les populations locales et populations autochtones) d’autant que la
pression démographique comme la levée des frontières risquent de peser sur les ressources (augmentation des
surfaces agricoles, braconnage, trafic de faunes et flore, etc.) : c’est une des raisons pour lesquelles dans le cadre
de la ZLECAf, il serait également urgent de pouvoir mettre en œuvre de manière plus efficace la Convention CITES
et faire en sorte qu’il y ait des mécanismes de coordination entre douanes, services de police et écogardes.

118
Chapitre 2 - Stratégie nationale : objectifs et opérationnalisation

1. Les objectifs de la stratégie


Conçue à partir des recommandations issues de l’analyse des états des lieux (voir document ci-annexé sur les
recommandations), la stratégie nationale de la République du Congo pour la mise en œuvre de la ZLECAf a pour
objectif général d’accroître de manière significative le volume des échanges de biens et services de la République
du Congo vers l’Afrique et le montant des investissements au Congo, à travers le renforcement de la production
et de la compétitivité nationale, grâce à une économie diversifiée, inclusive et durable.

Sept (7) objectifs spécifiques découlent de cet objectif général, à savoir :


Améliorer le cadre macro-économique et le climat des affaires pour permettre le
Objectif spécifique 1 : développement du secteur privé et des investissements afin de stimuler la croissance, la
création de la richesse et l’emploi au Congo ;
Mettre en place un dispositif réglementaire et institutionnel adapté pour la mise en
Objectif spécifique 2 : œuvre de la ZLECAf dans ses différents volets : douane, qualité, services, concurrence,
investissement, propriété intellectuelle ;
Développer une offre élargie de biens et services compétitifs pour permettre une
transformation des matières premières et des ressources naturelles du pays – bois,
Objectif spécifique 3 :
produits agricoles, mines, industries- afin de répondre aux besoins du marché national,
régional et continental ;
Développer les infrastructures commerciales - transport et logistique, énergie,
télécommunications et secteur numérique - au Congo pour attirer des investissements,
Objectif spécifique 4 :
réduire les coûts, augmenter la production et les échanges commerciaux, et valoriser plus
largement la situation géographique du pays ;
Définir des politiques publiques pour une économie verte et plus solidaire, fondée sur la
Objectif spécifique 5 : redistribution, l’éducation et l’inclusion, afin de permettre une bonne adaptation aux
enjeux liés à la ZLECAf et au développement durable ;
Disposer d’un plan de communication et des outils de suivi-évaluation pour la mise en
Objectif spécifique 6 :
œuvre de la stratégie nationale ;
Objectif spécifique 7 : Mettre en place des mécanismes de mobilisation des financements internes et externes.

Cette stratégie s'appuie sur :


- un plan d'action définissant par objectif spécifique, les activités à mener pour atteindre les objectifs, les
résultats attendus, la période de mise en œuvre, les organismes chargés de cette mise en œuvre et le coût
desdites activités ;
- un chronogramme de réalisation par objectif spécifique.

119
Tableau comparatif de quelques indicateurs et projections pour le Congo à l’horizon 2030 :

OBJECTIFS
CONGO CAMEROUN CÔTE D’IVOIRE RWANDA
CONGO 2030
Population (2019)246 5.381.000 25.876.000 25.717.000 12.627.000 7.000.000
Taux de croissance du PIB (2019)247 -0,9 % 3,7 % 6,9 % 10,1 % 5%
Valeur PIB PPP courant 31,22 Mds 100,60 Mds 158,29 Mds 45,00 Mds
30,97 Mds US$
US$(2019)248 US$ US$ US$ US$
PIB/hab PPP courant US$ (2019)249 5.802 US$ 3.888 US$ 6.155 US$ 2.453 US$ 6.429 US$
Classement IDH (2019) en dessous de
138ème 150ème 165ème 157ème
120ème
Montant de la dette (% PIB)
78,5% 40,8% 40,7% 42,6% 50% du PIB
(2019)250
Classement Doing Business (2019) en dessous de
180ème 167ème 110ème 38ème
150ème
IDE entrants (2019)251 3.366 M US$ 782 M US$ 1.009 M US$ 420 M US$ 8.000 M US$
Taux de bancarisation (2017)252 26% 35 % 41 % 50 % 40%

L’atteinte des objectifs du Congo va nécessiter pour les dix (10) prochaines années une mobilisation forte des
pouvoirs publics, du secteur privé mais aussi de la société civile congolaise.

246 Statistiques « Perspectives de la population dans le monde 2019 » ONU-DAES


247 Statistiques « Perspectives économiques mondiales », FMI (Avril 2020)
248 idem
249 Calculs effectués sur la base de la population et de la valeur PIB (PPP, courant US$) susmentionnées.
250 Sources FMI diverses (Rapports sur la soutenabilité de la dette)
251 Rapport sur les investissements dans le monde 2020, CNUCED
252 Rapport Base de Données Globale Findex 2017 sur l’inclusion financière, Banque Mondiale
120
2. Le plan d’action de la stratégie

Le plan d’action définit, pour chacun des objectifs spécifiques découlant de l’objectif général de la stratégie, les activités à réaliser, l’estimation des coûts, les
périodes et délais d’exécution, ainsi que les acteurs responsables.

Objectif spécifique 1 : Améliorer le cadre macro-économique et le climat des affaires pour permettre le développement du secteur privé et des investissements,
afin de stimuler la croissance, la création de la richesse et l’emploi au Congo ;
Organismes Période de Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats Attendus
Responsables mise en œuvre en EUR en FCFA
-Poursuivre les activités du Comité
Interministériel pour l’Amélioration du
-Le climat des affaires est
Climat des Affaires ;
amélioré ;
-Mettre en œuvre effectivement les
-Les changements réglementaires
changements réglementaires et
et institutionnels sont mis en Ministères
institutionnels ;
œuvre effectivement ; - des finances
Poursuivre les
1.1 - de l’économie 2021/2030 2.000.000 13.119.140.000
réformes structurelles -Poursuivre l’assainissement des finances
-Les mécanismes de bonne -des affaires sociales
publiques, notamment la mise en œuvre
gestion des finances publiques - Secteur privé
de la loi organique relative aux lois de
sont effectifs ;
finances et le code de transparence ;
-Des projets d’action sociale sont
-Mettre en place des projets d’action
mis en place ;
sociale pour protéger les plus
vulnérables ;
-Mettre effectivement en place des outils
Ministères
effectifs pour une justice commerciale
- justice
efficace ;
Compléter la mise en Les Actes Uniques OHADA sont - commerce
-Former des avocats, des magistrats, des
1.2 œuvre des Actes mis en œuvre ; - PME 2021/2025 2.000.000 1.311.914.000
comptables, fonctionnaires du commerce
Uniques OHADA - chambres de commerce
et des PME, des représentants des
- éducation nationale
chambres de commerce, du secteur privé,
-Secteur privé
des étudiants ;

121
Organismes Période de Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats Attendus
Responsables mise en œuvre en EUR en FCFA
Ministères
Faciliter la mise en - des finances
œuvre des La mise en œuvre des - des grands travaux
-Créer un comité PPP et le rendre effectif ;
1.3 concessions et autres concessions et autres PPP est - des transports 2022/2025 2.000.000 1.311.914.000
-Former et améliorer les capacités ;
Partenariats Publics facilitée ; - de l’énergie
Privés (PPP) - des télécoms
-Secteur privé

Ministères
Relancer sans tarder la restructuration
- des finances
et/ou la privatisation des entreprises
Relancer le processus Le processus de privatisation est - de l’économie
1.4. publiques dans les domaines prioritaires 2021/2024 4.000.000 2.623.828.000
de privatisation relancé -Entreprises publiques
afin de les rendre plus efficaces et
concernées
compétitives ;
-Poursuivre les travaux engagés par
l’ADPME et l’ACPCE pour la création et le
développement des entreprises/ TPME ;
Ministère des PME
Faciliter la création et
La création et le développement -ADPME
le développement -Améliorer les relations avec des
1.5 d’entreprises formelles est -ACPCE 2021/2030 10.000.000 6.559.570.000
d’entreprises comptables et les différentes structures
facilitée -Secteur privé
formelles financières, afin de faciliter la réalisation
-Institutions bancaires
de business plan « viables », de réduire les
risques et d’améliorer l’accès aux
financements ;
-Ensemble des comités
Développer à tous les niveaux un Dialogue existants
Public-Privé pertinent et efficace pour -Comité Interministériel
permettre une définition adéquate et une pour l’Amélioration du
Développer le Le Dialogue Public-Privé est
1.6 mise en œuvre rigoureuse des politiques Climat des Affaires 2021/2030 6.000.000 3.935.742.000
Dialogue Public-Privé développé
publiques, afin d’établir une meilleure -Comité de Concertation
synergie entre les secteurs publics et -Administrations
privés ; concernées
-Secteur privé

122
Organismes Période de Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats Attendus
Responsables mise en œuvre en EUR en FCFA
Évaluer et améliorer les diverses
législations et réglementations
Améliorer les horizontales ou codes spécifiques (ex.
législations et code des hydrocarbures, charte des -Ministères concernés par
Les diverses législations et
1.7 réglementations investissements, etc.), pour améliorer le chaque sujet spécifique- 2023/2025 2.000.000 1.311.914.000
règlementations sont révisées
« horizontales » ou climat des affaires et stimuler Secteur privé
codes spécifiques l’investissement, la création d’entreprises
ainsi que les partenariats entre privés
locaux et étrangers ;
Examiner les outils Étude pour mieux comprendre les
financiers disponibles différents outils financiers existants et -Ministère des finances
Les différents outils financiers au
au Congo pour disponibles au Congo (dons, subventions, -Ministère de l’économie
Congo pour permettre le
1.8 permettre le blending, crédits bancaires, garanties), y -Banques et institutions 2022 100.000 65.595.700
développement du secteur privé
développement du inclus ceux des Partenaires Techniques et de micro-crédit
et l’inclusion sont examinés
secteur privé et Financiers ; -Secteur privé
l’inclusion

TOTAL OBJECTIF SPÉCIFIQUE 1 26.100.000 18.432.391.700

123
Objectif spécifique 2 : Mettre en place un dispositif réglementaire et institutionnel adapté pour la mise en œuvre de la ZLECAf dans ses différents volets :
douane, qualité, services, concurrence, investissement, propriété intellectuelle ;

Organismes Période de mise Coût estimatif Coût estimatif


Activités Description Résultats attendus
responsables en œuvre en EUR en FCFA
Participer à la première Le Congo a participé
Participer aux groupes de travail technique de la ZLECAf
2.1 Phase de négociation de la aux groupes de travail Ministère du commerce 2020 200.000 131.191.400
avec la CEMAC, la CEEAC sur les sujets de la 1ère Phase ;
ZLECAf technique
-Adapter les réglementations douanières du Congo avec
les règles de la ZLECAf : concessions tarifaires, règles
d’origine, valeurs en douanes, restrictions quantitatives,
Adapter les cadres transit, mesures correctives commerciales, facilitation du
commerce ; -Ministère des finances
réglementaires au niveau
Les cadres -Ministère du commerce
des douanes, de la -Mettre en place le régime commercial simplifié pour les
2.2 règlementaires sont -Ministère des transports 2021/2022 800.000 524.765.600
facilitation du commerce et petits commerçants, tel que défini par la ZLECAf ;
adaptés -Douanes
des mesures correctives -Adopter le système interconnecté de gestion des
-Secteur privé
commerciales marchandises en transit « SIGMAT » et élaborer un cadre
légal nécessaire à sa mise en œuvre ;
-Créer le Comité national sur la facilitation des échanges ;
-Créer l’Observatoire des Transports ;
-Former les douaniers, les représentants du ministère du -Ministère des transports
commerce et du secteur privé sur les nouvelles règles Les Comités
-Ministère du commerce
Mettre en place les comités consécutives à la mise en œuvre de la ZLECAf ; techniques sont mis
-Ministère des finances
2.3 techniques et renforcer leurs en place et leurs 2021/2023 4.000.000 2.623.828.000
-Réactualiser les notifications réalisées dans le cadre de -Ministère de l’industrie
capacités capacités sont
l’Accord de Facilitation des Échanges de l’OMC ; -Douanes
renforcées
-Vulgariser les missions du Comité national de l’origine ; -Secteur privé
-Faire l’état des lieux des procédures et des coûts relatifs
Réaliser une étude au commerce extérieur, sur le fonctionnement des - Ministère du commerce
prospective sur la gestion Guichets Uniques, sur la corruption etc. ; - Ministère des finances
-Faire l’état des lieux des infrastructures, y inclus les ports L’étude prospective
2.4 des corridors, avec plan - Ministère des transports 2022 200.000 131.191.400
secs, marchés transfrontaliers (chambres froides, systèmes est réalisée
d’actions, budget et système - Douanes
de suivi-évaluation de stockage et de conservation, systèmes logistiques pour - Secteur privé
les camions, etc.) ;

124
Organismes Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus
responsables en œuvre en EUR en FCFA
-Opérationnaliser l’Observatoire des Transports ;
-Mettre en œuvre le Plan d’action de l’étude 2.4 pour
simplifier, rendre transparents et améliorer tous les - Ministère du commerce
Mettre en œuvre un système Le système de gestion
mécanismes liés à la gestion des corridors ; - Ministère des transports
2.5 de gestion et de suivi des des corridors est mis 2023/2030 4.000.000 2.623.828.000
- Douanes
corridors -Assurer l’interopérabilité du système douanier du Congo en œuvre
- Secteur privé
avec ceux des pays voisins ;
-Sensibiliser et former les parties prenantes ;
- Ministère des transports
Réaliser une étude sur le - Ministère de l’entretien
Analyser le secteur : opérateurs, flotte, personnel,
2.6 secteur des transports L’étude est réalisée routier 2021 100.000 65.595.700
équipement, contraintes, etc. ;
routiers - Ministère de l’industrie
- Secteur privé
-Développer les capacités institutionnelles sur les mesures
correctives en matière commerciale ;
-Développer le Dialogue Public-Privé afin de pouvoir faire
preuve de réactivité et d’avoir un bon suivi des risques liés Les capacités en - Ministère du commerce
Développer les capacités en à des tensions matière de mesures - Ministère de l’économie
2.7 matière de mesures sur les importations ; 2025/2030 1.000.000 655.957.000
correctives sont - Douanes
correctives
-Définir/créer des autorités d’investigation au niveau développées - Secteur privé
national et régional ;
-Développer la capacité du ministère du Commerce à
mener des enquêtes ;
-Analyser les politiques existantes en matière de qualité, Ministères
Analyser le système national effectuer un benchmarking des meilleures pratiques ; - Industrie
L’analyse du système
de normalisation et de - Commerce
-Faire l’état des lieux complet des réglementations et national de
gestion de la qualité avec un - Recherche Scientifique et
2.8 structures existantes, des vides juridiques, des normalisation et de 2022 400.000 262.382.800
plan d’actions, un budget et Innovations
équipements, des infrastructures et des capacités ; gestion de la qualité
un système de suivi- - Education nationale
est effectuée
évaluation -Disposer d’un plan d’actions à mener pour que le Congo - ACONOQ
soit à la hauteur des enjeux de la ZLECAf ; - Secteur privé
Compléter les -Compléter les réglementations qui encadrent le système Ministères
qualité au Congo : définition des Points Focaux CIPV et Les règlementations
réglementations qui - Industrie
2.9 Codex, définition des responsabilités, identification des sur le système qualité 2023/2027 500.000 327.978.500
encadrent le système qualité - Commerce
laboratoires, etc. ; sont complétées
au Congo - Recherche Scientifique et

125
Organismes Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus
responsables en œuvre en EUR en FCFA
-Transposer au niveau national les meilleures pratiques Innovations
- Education nationale
- ACONOQ
- Secteur privé
-Mettre en œuvre les recommandations de l’étude
réalisée au point 2.8 pour les équipements ; - Ministère de l’industrie
Disposer de laboratoires de -Structurer et former le personnel en charge d’évaluer la - Ministère du commerce
contrôle, d’analyse, de tests conformité des produits et des services ; Le Congo dispose de
- ACONOQ
et d’essais performants -Accompagner et sensibiliser les entreprises ; laboratoires de
2.10 - ADPME 2023/2030 12.000.000 7.871.484.000
équipés et accrédités (ISO contrôle et d’analyse
-Accompagner les entreprises à l’export (grâce à des - Antenne nationale de la
17025) et améliorer les performants
référentiels harmonisés) ; propriété industrielle
compétences
Permettre la création de labels et accompagner les - Secteur privé
secteurs porteurs ;
-Harmoniser les normes nationales avec celles définies au
niveau africain/ ISO ;
-Participer aux travaux et mécanismes d’harmonisation au Les normes sont - Ministère de l’industrie
niveau régional ; harmonisées et les - Ministère du commerce
Normalisation / certification/
2.11 -Développer des mécanismes de coordination entre le mécanismes de - ACONOQ 2023/2027 2.000.000 1.311.914.000
surveillance du marché
Ministère du Commerce et l’ACONOQ pour permettre une surveillance du - Douanes
bonne surveillance du marché et de mettre en place des marché sont établis - Secteur privé
outils de certification ;
-Former les acteurs ;
Participer à l’initiative - Ministère du Commerce
La participation est
2.12 ZLECAf Vulgarisation de l’initiative - ACONOQ 2024/2025 500.000 327.978.500
effective
https://tradebarriers.africa/ - Secteur privé
-Faire l’état des lieux des différents secteurs (nombre
d’entreprises présentes, compétitivité etc.), de l’ensemble
des réglementations relatives aux secteurs de services, de - Ministère du commerce
Réaliser l’étude globale sur la situation des limitations sur l’accès au marché et du - Autres ministères :
les secteurs de services, avec traitement national ; L’étude globale sur transports, énergie,
2.13 un plan d’actions, un budget -Évaluer les opportunités de consolidation des les secteurs des télécoms, finances, justice, 2022/2024 400.000 262.382.800
et un système de suivi- engagements au niveau de la ZLECAf ou OMC/AGCS pour services est réalisée éducation, santé etc.
évaluation des secteurs déjà ouverts à la concurrence et aux IDE ; - Secteur privé
-Faire des recommandations pour une ouverture plus
grande à la concurrence en matière d’adaptation des
réglementations et d’accompagnements spécifiques ;
126
Organismes Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus
responsables en œuvre en EUR en FCFA
- Ministères commerce,
Mettre en œuvre des accompagnements / assistances
Accompagner la réforme des transports, énergie,
techniques pour définir les réglementations spécifiques Les
réglementations et la télécoms, finances, justice,
2.14 adaptées (en accord avec les réglementations accompagnements 2024/2030 10.000.000 6.559.570.000
compétitivité des secteurs éducation, santé etc.
CEMAC/CEEAC) ou soutenir le développement sectoriel, sont réalisés
de services - Secteur privé
selon les résultats de l’étude 2.13 ;
Participer à la Phase II des Participer aux groupes de travail technique de la ZLECAf Le Congo a participé à
2.15 - Ministère du commerce 2020/2021 200.000 131.191.400
négociations ZLECAf avec la CEMAC/CEEAC sur les sujets de la Phase II la Phase II
- Direction générale de la
Adopter un cadre juridique concurrence
Harmoniser le cadre juridique au Congo en matière de
harmonisé avec celui de la Le cadre juridique est - ARPCE
2.16 concurrence, en accord avec les règles CEMAC / CEEAC et 2021 400.000 262.382.800
CEMAC/CEEAC harmonisé - Agence de régulation
ZLECAf ;
en matière de concurrence de l’énergie etc.
- Secteur privé
-Direction générale de la
-Développer les capacités au sein de la Direction de la concurrence
Développer les capacités des concurrence et des agences de régulation sectorielles ; -ACONOQ
2.17 structures en charge de la -ARPCE 2021/2023 1.000.000 655.957.000
concurrence -Améliorer les capacités pour mener des enquêtes et -Agence de régulation de
travailler de concert avec les structures régionales ; l’Énergie etc.
- Secteur privé
- API
- Autorité de Régulation des
-Assurer la cohérence des réglementations relatives à
Les réglementations ZES
Réviser les réglementations l’investissement, afin de limiter ou de supprimer les
2.18 sont révisées et - Agence de Planification, 2023/2025 200.000 131.191.400
relatives à l’investissement obstacles non nécessaires et de rendre simples et
cohérentes de Promotion et de
compréhensibles les conventions d’investissement ;
Développement des ZES
-Travailler avec le secteur privé afin qu’il en soit ainsi ; - Secteur privé
Renforcer les capacités de - API
l’API et de l’Agence de Les capacités des - Autorité de Régulation des
Planification, de Promotion Permettre à ces agences de mener à bien leurs missions :
2.19 agences sont ZES 2021/2025 2.000.000 1.311.914.000
et de Développement des information, accompagnement, etc. ;
renforcées - Agence en charge des ZES
ZES - Secteur privé
Aligner le cadre juridique
Harmoniser le cadre juridique OAPI/ Congo en matière de Le cadre juridique
OAPI/Congo avec le - ANPI
2.20 propriété intellectuelle en accord avec les règles de la OAPI/Congo est 2021/2023 200.000 131.191.400
Protocole de la ZLECAf sur - Secteur privé
ZLECAf ; aligné
les droits de propriété intel.

127
Organismes Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus
responsables en œuvre en EUR en FCFA
Les capacités de
Renforcer les capacités de Vulgariser l’intérêt de développer des Droits de Propriété l’ANPI sont - ANPI
2.21 l’ANPI et vulgariser ses Intellectuelle ; renforcées et ses - APCE 2021/2023 300.000 196.787.100
missions Accompagner les usagers ; missions sont - Secteur privé
vulgarisées
Permettre le développement d’indications géographiques Le développement
- ANPI
Développer des indications au Congo et associer cultivateurs, ANPI, ACONOQ, etc. des indications
2.22 - ACONOQ 2021/2025 2.000.000 1.311.914.000
géographiques au Congo (bénéficier des travaux réalisés au Cameroun pour le géographiques est
- Secteur privé
poivre du Penja) ; effectué
TOTAL OBJECTIF SPÉCIFIQUE 2 42.400.000 27.812.576.800

Objectif spécifique 3 : Développer une offre élargie de biens et services compétitifs pour permettre une transformation des matières premières et des ressources
naturelles du pays – bois, produits agricoles, mines, industries- afin de répondre aux besoins du marché national, régional et continental ;

Période de mise Coût estimatif Coût estimatif


Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
LES MINES
Développer une vision
Élaborer une stratégie pour le développement du - Ministères mines et géologie,
minière axée sur 2
secteur minier au Congo s’adressant à l’ensemble des La vision minière du industrie
3.1. pôles de 2021 600.000 393.574.200
problématiques : infrastructures, réglementations, Congo est disponible - API
développement
compétences etc. - Secteur privé
clusters Nord et Sud
Les conventions sont
-Développer le Dialogue Public-Privé afin de définir les disponibles ;
Développer des besoins en formation en adéquation avec les besoins Les formations de base,
du marché ; - Ministères mines et géologie,
formations adaptées techniques et
3.2 industrie, des enseignements 2022/2030 6.000.000 3.935.742.000
aux besoins du secteur -Développer les formations de base, techniques et spécialisées, notamment
- Secteur privé
minier spécialisés dans le secteur, notamment pour les pour les femmes, sont
femmes développées et réalisées

128
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
- Ministères des finances,
-Revoir et ajuster, avec la participation du secteur
mines et géologie, économie et
Participer à la révision privé, le cadre juridique qui s’applique au secteur des Le code minier CEMAC est
3.3 industrie 2021/2022 200.000 131.191.400
du code minier CEMAC mines, afin de promouvoir l’investissement et révisé
-API
encourager les activités de transformation
-Secteur privé
-Développer, sur la base d’une analyse comparative
avec la situation d’autres pays, une offre attractive
Attirer des investisseurs pour permettre des IDE dans la transformation des
produits miniers, dans l’utilisation de la potasse etc., - Ministère des Mines et de la
pouvant développer
afin de générer de la valeur ajoutée, de développer les Géologie
des projets de
marchés et de créer de l’emploi ; Une offre attractive pour - Ministère de l’environnement
3.4 transformation des 2021/2023 4.800.000 3.148.593.000
les IDE est mise en place - Ministère de l’Industrie
produits miniers, -Assurer à tous les niveaux la protection de -API
s’engager dans la valeur l’environnement, l’application de mesures -ecteur privé
ajoutée d’atténuation du changement climatique et la
promotion des objectifs d’inclusion (genre,
populations vulnérables)
Ministères
- des Mines et de la géologie
Mutualiser les - des transports
infrastructures minières Améliorer les cadres de discussions et de concertation Les infrastructures sont - de l’industrie
3.5 - de l’énergie 2021/2030 2.000.000 1.311.914.000
entre le Congo et le publics/privés et développer les dialogues bilatéraux et mutualisées
Gabon et entre le régionaux (CEMAC/ CEEAC) - des télécoms
Congo et le Cameroun -Secteur privé
- FedMines
L’INDUSTRIE
-Développer des analyses sectorielles/études de
marché pour connaître les acteurs et associations
professionnelles de chaque filière, faire un état des
Réaliser des études lieux poussé et comprendre leurs problématiques
sectorielles : amont/aval, équipements, compétences, - Ministère de l’Industrie
sectorielles de marché Les études sectorielles de
3.6 climat des affaires, infrastructures, réglementations, - Autres Ministères spécifiques 2021/2024 1.000.000 655.957.000
pour le développement marché sont réalisées
etc. ; - Secteur privé
de l’industrie
-Identifier les besoins des entreprises leader pouvant
jouer un rôle dans la structuration des filières

129
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
-Structurer les filières et organisations professionnelles
en amont et en aval et développer des approches
clusters – mise en commun de systèmes d’épargne, de
moyens d’investir et d’équipements divers ;
-Adapter les politiques publiques agricoles,
industrielles et commerciales pour favoriser le
développement sectoriel ;
-Développer les relations avec les centres de
recherche, les structures innovantes et les institutions
en charge de la qualité ;
-Améliorer la qualité et la traçabilité des produits
transformés ;
-Développer les compétences avec le secteur privé afin
Développer une
qu’elles soient en adéquation avec les besoins du La nouvelle approche - Ministère de l’Industrie
nouvelle approche
3.7 marché ; « chaîne de valeur » est - Ministères spécifiques 2021/2030 16.000.000 10.495.312.000
industrielle « chaîne de
-Améliorer les compétences comptables et financières développée - Secteur privé
valeur »
– business plan etc. ;
-Développer les liens avec les institutions financières
quelles qu’elles soient (banques, micro-crédit, PTF
avec leurs systèmes de dons, subventions, blending,
garanties etc. ;
-Améliorer les circuits de distribution ;
-Réaliser des études de faisabilité pour les secteurs ;
-Assurer à tous les niveaux la protection de
l’environnement, l’application de mesures
d’atténuation du changement climatique et la
promotion des objectifs d’inclusion (genre,
populations vulnérables)

L’INDUSTRIE DU BOIS
-Analyser les besoins en compétences (profils et - MEF
Analyser les besoins en Les besoins en
effectifs) et évaluer les établissements de formation du - Ministère de la Formation
compétences et l’offre compétences et l’offre de
3.8 Congo et de la sous-région capables d’y répondre ; professionnelle 2021 100.000 65.595.700
de formation dans le formation ont été
- Ministère de l’éducation
secteur du bois -Identifier les profils de formation (curricula, réalisées
nationale
130
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
accréditation des formations, etc.), les besoins en
équipements des centres de formation, et les besoins
en termes de formation de formateurs ;
Renforcer les centres de
formation en matière - MEF
Financer les équipements utiles pour développer les
d’équipements et de Les centres de formation - Ministère de la Formation
3.9 compétences et permettre un apprentissage de 2021/2024 1.000.000 655.957.000
formations des sont renforcés professionnelle
qualité, répondant aux besoins du marché ;
formateurs/ - Secteur privé
enseignants
Mettre en place des
jumelages et des
- Accords de coopération ; - MEF
systèmes de Les jumelages et les
- Ministère de la Formation
3.10 coopération entre les - Financement de systèmes pour la mobilité des systèmes de coopération 2022/2030 400.000 262.382.800
professionnelle
écoles forestières du professeurs et des élèves ; sont mis en place
- Secteur privé
Congo et celles d’autres
régions du continent
-Analyse sectorielle pointue pour disposer de
l’ensemble des informations relatives aux entreprises
de la filière, leurs équipements et capacités humaines
Réaliser une étude de et financières, leurs obstacles (réglementation,
infrastructure) ; L’étude a été réalisée et
marché du secteur bois - MEF
3.11 le plan d’action est 2021 300.000 196.787.100
au Congo assortie d’un -État des lieux des associations professionnelles et - Secteur privé
disponible
plan d’action initiatives diverses ;
Analyse de la ZES bois du Gabon, leçons à en tirer au
Congo ;
Identification des marchés produits/ pays
-Aider à la création de réseaux d’acteurs dans le
secteur du bois et accompagnement pour les rendre
viables (systèmes d’épargne, etc.), opérationnels ;
-Appuyer les réseaux d’acteurs dans le déploiement de
- Organes de dialogue Public-
Accompagner les divers services aux entreprises du secteur : L’accompagnement est
3.12 Privé 2021/2030 2.000.000 1.311.914.000
interprofessions information, formation, mise en commun des moyens effectif
- Secteur privé
pour améliorer la chaîne de valeur, intrants divers et
équipements à fournir/ partager ;
-Améliorer le dialogue public-privé et la chaîne de
valeur
131
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
-Appuyer le fonds forestier pour ses activités
Renforcer les capacités (reboisement, information, vulgarisation) et améliorer Les capacités du fonds
3.13 MEF 2021/2023 2.000.000 1.311.914.000
du fonds forestier ses capacités ; forestier sont renforcées

Appuyer l’adoption de Permettre l’adoption plus large des démarches PEFC,


la démarche qualité FSC, FLEGT pour la gestion forestière ;
dans la gestion -Appui au développement de normes pour les secteurs - MEF
La démarche qualité est
3.14 forestière de la transformation du bois au niveau CEMAC/ CEEAC - ACONOQ 2021/2025 2.000.000 1.311.914.000
adoptée
ainsi que dans les et à la participation aux travaux pour la partie - Secteur privé
secteurs de Congolaise ;
transformation
-Assurer l’équipement, la formation technique, la
démarche qualité pour permettre la diversification de
l’économie et la montée en gamme des produits afin
de répondre aux besoins du marché national, régional
et continental ;
-Améliorer les compétences comptables, et les
connaissances sur les procédures de mise sur le - MEF
Appuyer les secteurs de
marché et/ ou d’exportation ; - Ministère de l’industrie
3.15 2ème et 3ème L’appui est effectif 2021/2023 8.000.000 5.247.656.000
Appuyer des études de faisabilité des dossiers de - ACONOQ
transformation du bois
recherche de financements adaptés ; - Secteur privé
-Assurer à tous les niveaux la protection de
l’environnement, l’application de mesures
d’atténuation du changement climatique et la
promotion des objectifs d’inclusion (genre,
populations vulnérables)

Développer les marchés


publics pour les
produits en bois « made
- Ministère des finances
in Congo » - portes, Adapter le code des marchés publics pour permettre le Les marchés publics pour
- ACONOQ
3.16 fenêtres, meubles pour développement de la filière et sensibiliser les parties les produits en bois sont 2024 200.000 131.191.400
- MEF
les administrations et prenantes développés
- Secteur privé
les écoles

132
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
L’AGRICULTURE, L’ÉLEVAGE ET LA PÊCHE
-Analyse sectorielle pointue pour disposer de
l’ensemble des informations relatives aux entreprises
de la filière (de la matière première à la filière agro-
Réaliser la cartographie alimentaire), leurs équipements et capacités humaines
de l’agriculture, de et financières, leurs obstacles (réglementation,
La cartographie, le plan - MAEP
l’élevage et de la pêche infrastructure), les centres de formation, leurs
d’action, le budget et le - Ministère du commerce
3.17 au Congo, assortie d’un capacités et besoins pour répondre aux marchés et à la 2022 1.000.000 655.957.000
complexification des filières (montée en gamme) ; système de suivi- - Secteur privé : producteurs /
plan d’actions, d’un
évaluation sont réalisés transformateurs
budget et d’un système -État des lieux des associations professionnelles et
de suivi-évaluation initiatives diverses ;
-Identifier les marchés produits/ pays ;
Définition d’une politique agricole pour clarifier le rôle
de l’État et du secteur privé
-Lever les obstacles réglementaires au développement
des filières, en amont et en aval – y inclus les intrants
Actualiser l’arsenal etc. ; - MAEP
juridique congolais en L’arsenal juridique est
3.18 -Améliorer l’accès aux terres et la planification de - Secteur privé : producteurs / 2022/2023 1.000.000 655.957.000
matière d’agriculture, actualisé
l’utilisation des terres ; transformateurs
d’élevage et de pêche
-Développer la gouvernance du secteur de la pêche
avec des cadres juridiques adaptés
Améliorer les pratiques
de cueillette, d’élevage -Développer une politique de sécurité sanitaire des
et de pêche, ainsi que aliments ; - MAEP
d’hygiène, de
-Développer les structures connexes (abattoirs, chaîne Les bonnes pratiques sont - ACONOQ
3.19 conservation et de 2022/2030 4.000.000 2.623.828.000
de froid, distribution, contrôles sanitaires ...) instaurées - Secteur privé : producteurs /
transformation des
-Vulgariser les meilleures pratiques et accompagner les transformateurs
produits agricoles et
des produits animaux entreprises

- Ministère de la formation
Renforcer les capacités Financer des équipements utiles pour développer les
Le renforcement des professionnelle
3.20 des centres de compétences et permettre un apprentissage de 2023/2026 2.000.000 1.311.914.000
capacités est effectif - MAEP
formation qualité, répondant aux besoins du marché ;
- Secteur privé

133
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
Mettre en place de
jumelages et de
systèmes de -Accords de coopération ; Les jumelages et les - Ministère de la formation
3.21 coopération entre des -Financement de systèmes pour la mobilité des systèmes de coopération professionnelle 2022/2030 500.000 327.978.500
écoles agricoles au professeurs et des élèves ; sont mis en place - Secteur privé
Congo et d’autres
régions du continent
Développer les Mettre en place des systèmes de fermes -écoles qui
- MAEP
systèmes de fermes- font le lien entre ministères, centres de recherche, Les systèmes fermes-
3.22 - Secteur privé : producteurs / 2022/2030 1.000.000 655.957.000
écoles structures fabricant ou commercialisant des intrants et écoles sont développés
transformateurs
paysans/ éleveurs/ pêcheurs ;
-Structurer et organiser les acteurs de la filière (amont
et aval) en lien avec les leaders sectoriels ;
-Former les exploitants regroupés en coopératives ou L’approche chaîne de - MAEP
associations ; valeur est développée - Secteur privé : producteurs / 2022/2030 26.000.000 17.054.882.000
transformateurs
-Développer des approches pour asseoir des visions et
objectifs communs, voire créer des systèmes
d’épargne et d’investissement au niveau sectoriel ;
-Aider à la sauvegarde, à la multiplication et à la
diffusion de plants/alevins ou espèces animales ;
-Aider à la création de pôles de centralisation des
Développer l’approche intrants (pôles d’achat) afin d’en faciliter l’accès et de
3.23 chaîne de valeur pour diminuer les coûts pour les bénéficiaires ;
augmenter la -Aider à de nouvelles plantations mises en place par
production, les des jeunes hommes et femmes, respectant les
rendements et la exigences de production ;
transformation
-Définir des politiques agricoles, industrielles et
commerciales adaptées au développement des chaînes
de valeur ;
-Développer les relations avec les centres de
recherche, les structures innovantes et les institutions
en charge de la qualité ;
-Améliorer les compétences comptables et
financières ;

134
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
-Comprendre les différents outils financiers existant au
Congo (dons, subventions, blending, crédits bancaires,
garanties), y inclus ceux des PTF) ;
-Développer les relations spécifiques avec les
institutions financières afin que celles-ci puissent avoir
une meilleure compréhension des filières et adapter
leurs outils de financement ;
-Réaliser des études de faisabilité pour permettre à
certaines entreprises d’investir ;
-Appuyer les entreprises à monter des dossiers de
financement en lien avec les institutions de micro-
Développer l’approche crédit/ le secteur bancaire etc. ;
chaîne de valeur pour -Appuyer l’investissement pour le stockage et la
augmenter la transformation ;
production, les -Appuyer la définition de standards (normes)
rendements et la régionaux CEMAC/ CEEAC i.e. d’indications
transformation (suite) géographiques pour certains produits tels que le
cacao, les gambas, etc. ;
-Sensibiliser les opérateurs sur les démarches de
certification qui permettent de valoriser leurs produits
-Appuyer la formation des techniciens d’organisations
paysannes et de sociétés d’exportation pour
accompagner l’application des bonnes pratiques
agricoles et post-récolte, et les exigences liées aux
certifications ;
-Mettre à disposition des emballages adaptés ;
-Assurer à tous les niveaux la protection de
l’environnement, l’application de mesures
d’atténuation du changement climatique et la
promotion des objectifs d’inclusion (genre,
populations vulnérables) ;
-Développer si possible des « circuits courts », grâce à
une agriculture biologique, sobre en carbone, avec une
faible empreinte environnementale et permettant un
développement local inclusif

135
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
LE TOURISME ET L’ARTISANAT
3.24 -Créer un groupe de travail public-privé pour le
Développer la tourisme / restauration ;
- Ministère du tourisme
formation -Disposer d’un lieu de formations. Équipements fournis
La formation - Ministère de l’économie-
professionnelle par l’État ou le secteur privé. Curricula définis avec le
professionnelle est - Secteur privé 2022/2030 2.000.000 1.311.914.000
technique au sein du secteur privé, en accord avec les besoins du marché et
développée - Ministère de la formation
secteur du tourisme, les meilleures pratiques ;
technique et professionnelle
hôtellerie, restauration -Formations de formateurs, de jeunes, femmes, et
autres groupes vulnérables ;
-Améliorer les capacités de l’administration en charge
du Tourisme ;
-Développer une offre et des « parcours »
touristiques ; - Ministère du tourisme
Rendre l’Office du L’office du tourisme est
3.25 -Identifier les lieux, moyens de transports pour y - Ministère de l’économie 2022/2030 2.000.000 1.311.914.000
Tourisme effectif opérationnel
accéder, hébergement, outils de promotion et de - Secteur privé
valorisation des sites, etc. ;
-Développer les supports de communication et les
outils internet ;
Réduire les tracasseries -Réviser les réglementations afin d’assurer qu’elles ne
administratives et font pas obstacle au développement du secteur ; - Ministère du tourisme
améliorer la législation -Améliorer la qualité de services dans la restauration et La législation est - ACONOQ
3.26 2021/2025 400.000 655.957.000
/ la normalisation dans l’hôtellerie améliorée - Ministère de l’Économie
le secteur du tourisme/ - Secteur privé
restauration
-Design, marketing, communication, organisation - Ministères tourisme et
d’artisans et artistes ; artisanat
Développer l’artisanat
-Ouverture d’un lieu de vente dans les aéroports de L’artisanat est développé - ANA
3.27 et la mise en valeur des 2021/2030 2.000.000 1.311.914.000
Brazzaville et de Pointe-Noire ; et les produits sont mis - GIAC
produits de l’artisanat
en valeur - Associations d’artisans et
artistes
TOTAL MINES 13.600.000 8.921.015.200
TOTAL INDUSTRIES 17.000.000 11.151.269.000
TOTAL INDUSTRIES DU BOIS 16.000.000 10.495.312.000
TOTAL AGRICULTURE, ÉLEVAGE ET PÊCHE 35.500.000 23.286.473.500
TOTAL TOURISME ET ARTISANAT 6.400.000 4.198.124.800
TOTAL OBJECTIF SPECIFIQUE 3 88.500.000 58.052.194.500
136
Objectif spécifique 4 : Développer les infrastructures commerciales - transport et logistique, énergie, télécommunications et secteur numérique - au Congo pour
attirer des investissements, réduire les coûts, augmenter la production et les échanges commerciaux, et valoriser plus largement la
situation géographique du pays ;
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
TRANSPORT
Fusionner le MEER et MTACMM en affectant
Fusionner le MTACMM et ses attributions au MTACMM ou à la DGGT
MEER, créer le pour : - MTACMM
département entretien au -unifier la planification des infrastructures de La fusion et la création - MEER
4.1 2022 100.000 65.595.700
sein de la Délégation transport ; sont effectives - Ministère des grands
Générale aux Grands -fusionner la banque des données routières ; travaux
Travaux -unifier la contractualisation et la gestion des
travaux d’entretien routier au sein de la DGGT ;
Renforcer la direction des études et de la - Ministère du commerce
planification du ministère des transports, - MTACMM
Créer un Observatoire des
4.2 notamment avec des équipements L’observatoire est créé - Douanes 2022 50.000 32.797.850
Transports
informatiques, afin de planifier les - Secteur privé
investissements dans les transports ; etc.
Révision des cadres juridiques dans le domaine
- Ministère des transports
Réviser et compléter les de transports afin de permettre une plus Les cadres juridiques
- Comité de Privatisation
4.3 cadres juridiques en grande participation du secteur privé (y sont révisés et 2022/2026 500.000 327.978.500
- ANAC
matière de transport compris dans le transport ferroviaire et dans complétés
- Secteur privé
l’aérien avec la réforme de l’ANAC) ;
Réhabiliter les
infrastructures Réhabiliter le transport ferroviaire (y compris
Les infrastructures sont - CFCO
4.4 ferroviaires sur la base 20 % des voies) pour permettre une cession 2021/2026 150.000.000 98.393.550.000
réhabilitées - DGGT
d’un trafic annuel de ultérieure de l’exploitation de la CFCO ;
750.000 T
Céder au secteur privé la La SOCOTRAF et le - Comité de privatisation
4.5 Préparation des projets de cessions 2022/2024 2.000.000 1.311.914.000
SOCOTRAF et le CFCO CFCO sont cédés - CFCO et SOCOTRAF
-Améliorer le fonctionnement du fonds routier,
surtout en termes : de l’origine de ses
Réformer le fonds routier ressources de ses dépenses éligibles, et de - Ministère des finances
pour en faire un fonds l’existence d’un conseil d’administration à Le fonds routier est -Ministère des transports
4.6 2022 400.000 262.000.000
d’entretien routier de majorité composé des usagers de la route ; réformé -Ministère de l’entretien
2ème génération routier
-Améliorer les capacités du Fonds routier pour
la maintenance des infrastructures routières
137
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
Mettre en œuvre, avec le secteur privé,
Développer la formation
l’accord pour la création de l’Institut des La formation est - Ministère des transports
4.7 des acteurs de la chaîne 2023/2030 6.000.000 3.935.742.000
Transports. Définir ses formations, le structurer développée - Secteur privé
de transport & logistique
et le rendre opérationnel ;
- Ministère des transports
Développer un marché de
- Ministère de l’économie
gros/une plateforme de Mettre en place un PPP à Pointe-Noire ou
- Ministère du commerce
gros avec les Brazzaville, à l’image de l’exemple de Rungis à Le marché de gros est
4.8 - Ministère de 2027 5.000.000 3.279.785.000
infrastructures Dakar au Sénégal, pour améliorer développé
l’administration du territoire
logistiques, de transport l’approvisionnement des produits frais ;
- Les Mairies concernées
et de conservation
- Secteur privé
Pont route-rail Infrastructures (partie intégrante du PIP
4.9 Ministère des transports 2020/2024 206.547.274 135.486.750.000
Brazzaville – Kinshasa 2020/2024)
Infrastructures (partie intégrante du PIP
4.10 Volet routier du PIP Ministère des transports 2020/2024 587.814.142 385.582.564.712
2020/2024)
Infrastructures (partie intégrante du PIP
4.11 Volet portuaire du PIP Ministère des transports 2020/2024 84.748.991 55.591.947.838
2020/2024)
Infrastructures (partie intégrante du PIP
4.12 Volet fluvial du PIP Ministère des transports 2020/2024 86.319.853 56.622.371.065
2020/2024)
Infrastructures. Permettre le financement du Le port minéralier est - Ministère des transports
4.13 Port minéralier projet 2021/2027 1.850.000.000 1.213.520.450.000
opérationnel - FedMines

ÉNERGIE
-Réviser la législation en matière d’électricité
pour faciliter l’accès des tiers au réseau, pour
encourager la création de réseaux autonomes - Ministère de l’énergie
en zones rurales et pour permettre une - Agence de Régulation du
ouverture plus large à la concurrence ; Secteur de l’Electricité
Réviser la législation en La législation est
4.14 (ARSEL)
matière d’électricité -Revoir la grille des prix de l’électricité afin révisée 2022/2023 500.000 327.978.500
- Agence Nationale
qu’elle reflète la réalité des coûts et qu’elle d’Électrification Rurale
permette de rentabiliser les investissements (ANER)
des entreprises du secteur

Restructurer l’E2C afin de lui permettre d’être - Ministère de l’énergie


Accélérer la
4.15 plus concurrentiel et compétitif, et permettre L’E2C est restructurée - Ministère des finances 2021/2026 4.000.000 2.623.828.000
restructuration de l’E2C
une mise en concession rapide - E2C

138
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
Étudier la faisabilité et poursuivre les
Poursuivre les investissements dans le secteur de l’énergie, - Ministère de l’énergie
Les investissements
4.16 investissements dans le afin d’améliorer la couverture nationale et - Ministère des finances 2022/2030 3.000.000 1.967.971.000
sont disponibles
secteur de l’Énergie l’accès à l’électricité, et de mettre fin aux - E2C
délestages ;
Assurer les formations
- Ministère de l’énergie
techniques dans le Les formations
Formations de techniciens et techniciennes - Ministère de la formation
4.17 domaine de l’électricité, techniques sont 2021/2030 4.500.000 2.951.80.500
dans le domaine de l’énergie et de l’électricité professionnelle
des énergies réalisées
- Secteur privé
renouvelables etc.
TÉLÉCOMMUNICATIONS ET NUMÉRIQUE
Adopter les cadres
juridiques et les politiques Promouvoir l’économie numérique en adoptant
publiques adaptés, pour des cadres juridiques et politiques publiques
- Ministère des postes, des
améliorer l’accès à adaptés, pour améliorer l’accès à internet et
Les cadres juridiques et télécommunications et de
internet, stimuler le stimuler le développement d’entreprises dans
4.18 les politiques publiques l’économie numérique
développement le secteur du numérique en vue de faciliter le 2022 300.000 196.781.100
sont révisés - ARPCE
d’entreprises dans le commerce électronique (validité des contrats
- Secteur privé
secteur du numérique et conclus par voie électronique, signature et
faciliter le commerce paiements etc.)
électronique
Renforcer les incubateurs, en travaillant de - Ministère des postes, des
concert avec le secteur privé et les opérateurs Les incubateurs sont télécommunications et de
4.19 Renforcer les incubateurs
de télécommunications, pour en faire des lieux renforcés l’économie numérique 2021/2030 4.000.000 2.623.828.000
d’innovation pour les entrepreneurs - Secteur privé
- Ministères des postes, des
Créer, en partenariat avec les opérateurs
télécommunications, de
Créer une école de privés, une école de codage, pour former à la L’école de codage est
4.20 l’économie numérique des 2021/2022 3.000.000 1.967.871.000
codage programmation et répondre aux besoins et créée
enseignements
opportunités du marché
- Secteur privé
Mettre en place les équipements
informatiques, les outils d’e-gouvernement, e-
Renforcer les capacités commerce, la formation des formateurs et Les capacités des
4.21 des administrations agents publics, afin d’améliorer l’accès et la administrations sont Tous ministères 2021/2030 18.000.000 11.807.226.000
publiques transparence des services aux entreprises et renforcées
aux citoyens

139
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
-Mettre en place des équipements
Elaborer et mettre en informatiques dans les écoles, au sein - Ministères concernés
œuvre un plan national d’associations, etc. ; Le plan national est - Société civile
4.22 pour l’accès au élaboré et mis en - Agences spécialisées
-Former notamment les formateurs, les 2021/2030 20.000.000 13.119.140.000
numérique et au service œuvre - Populations vulnérables,
universel populations vulnérables, les jeunes et les jeunes, femmes, etc
femmes
TOTAL TRANSPORT 2.979.480.260 1.954.410.932.910
TOTAL ÉNERGIE 12.000.000 7.871.484.000
TOTAL TÉLÉCOMMUNICATIONS ET NUMÉRIQUE 45.300.000 29.714.852.100
TOTAL OBJECTIF SPECIFIQUE 4 3.036.780.260 1.991.997.269.010

Objectif spécifique 5 : Définir des politiques publiques pour une économie verte et plus solidaire, fondée sur la redistribution, l’éducation et l’inclusion, afin de
permettre une bonne adaptation aux enjeux liés à la ZLECAf et au développement durable ;
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
AFFAIRES SOCIALES ET EMPLOI
-Développer plus largement les « filets sociaux » à
destination des personnes vulnérables et améliorer les
capacités des structures de redistribution ;
Mettre en œuvre des Travailler avec les ONG et la société civile ; - Ministère des finances
Les programmes sont
5.1 programmes sociaux et -Développer les projets de formation dans les secteurs - MASAH
mis en œuvre 2021/2030 15.000.000 9.839.355.000
d’inclusion en faveur des clés visant à améliorer la production, la productivité, la - Société civile
populations vulnérables diversification de l’économie ;
Développer plus largement à couverture du système
de sécurité sociale ;
-Améliorer les capacités de l’ACPE et du FONEA afin
d’améliorer la prise en charge des chômeurs, - MASAH
d’améliorer l’apprentissage et les formations ; Les capacités de - Ministère de l’emploi
Améliorer les capacités de
5.2 -Développer les liens de ces structures avec le secteur l’ACPE et FONEA sont - ACPE 2021/2030 10.000.000 6.559.570.000
l’ACPE et du FONEA
privé pour s’assurer de la validité des politiques et des améliorées - FONEA
initiatives mises en place et de leur adéquation avec - Secteur privé
les besoins du marché du travail ;
140
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
ÉDUCATION
-Développer plus largement les structures et
institutions de formation professionnelle et accroître
les relations avec le secteur privé afin d’améliorer la
qualité des enseignements, définir des curricula
adaptés, permettre aux ateliers d’être mieux équipés
et disposer de formations qualifiantes et adaptées aux
besoins du marché du travail :
-Développer la formation des enseignants et des
formateurs pour une mise à jour de leurs
connaissances et de leurs compétences techniques ;
-Développer plus largement les compétences en - Ministère de la formation
Améliorer les capacités des Les capacités des
5.3 gestion, marketing, comptabilité et entreprenariat ; professionnelle
CEFA CEFA sont renforcées 2021/2030 20.000.000 13.119.140.000
- Secteur privé
-Développer le nombre de femmes enseignantes/ de
personnes vulnérables parmi les enseignants
(populations autochtones etc.) ;
-Prendre systématiquement en compte les structures
de formation et d’enseignement dans le
développement des chaînes de valeurs et le
développement des clusters au Congo ;
-Inclure des enseignements sur les TIC,
l’environnement et les mesures de d’atténuation du
changement climatique dans les formations
-Développer plus largement les structures et accroître
les relations avec le secteur privé afin d’améliorer la
qualité des enseignements, définir des curricula
adaptés, permettre écoles d’être mieux équipées et
disposer de formations qualifiantes et adaptées aux
besoins du marché du travail ;
-Poursuivre les liens avec le secteur privé au niveau de
l’enseignement supérieur dans le domaine de Les capacités de - Ministères des
Améliorer les capacités de l’agriculture, de la foresterie et de l’agro-alimentaire l’enseignement enseignements
5.4 2021/2030 15.000.000 9.839.355.000
l’enseignement supérieur ainsi que les relations avec les institutions de supérieur sont - Secteur privé
recherche et développement ; renforcées

-Développer la formation des enseignants et des

141
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
formateurs pour une mise à jour de leurs
connaissances et de leurs compétences techniques ;
-Développer plus largement les compétences en
gestion, marketing, comptabilité et entreprenariat
dans les formations professionnelles et dans
l’enseignement général ou supérieur ;
Améliorer les capacités de
-Développer le nombre de femmes enseignantes de
l’enseignement supérieur
personnes vulnérables parmi les enseignants ( populations

(suite)
autochtones etc.) ;
-Prendre systématiquement en compte les structures
de formation et d’enseignement dans le
développement des chaînes de valeurs et le
développement des clusters au Congo ;
-Inclure des enseignements sur les TIC,
l’environnement et les mesures de d’atténuation du
changement climatique dans les formations
GENRE
Développer les formations en matière de comptabilité,
gestion, marketing, amélioration de la qualité etc. ;
-Développer l’accès aux financements et aux fonds de
roulement des femmes entrepreneures, développer
les associations professionnelles de femmes et leur
participation aux interprofessions et au dialogue
- Ministère de l’économie
public-privé ;
- Ministère du commerce
-Renforcer les capacités des femmes et formation
Développer les - Ministère de la promotion
spécialisée sur le respect des exigences locales en
compétences des femmes Les compétences sont de la femme
5.5 matière de contenu et de règles d’origine et d’autres 2021/2030 5.000.000 3.279.785.000
entrepreneures et renforcées - Ministère des postes,
réglementations, y compris le respect des certificats
commerçantes télécommunications et de
d’origine, des mesures sanitaires et phytosanitaires et
l’économie numérique
d’autres exigences techniques, comme l’emballage,
- Secteur privé
l’étiquetage et la certification de produits qui
répondent aux normes commerciales de la ZLECAf ;
-Développer le mentorat, et les possibilités de réseaux
d’acheteurs et réseaux d’affaires ;
-Sensibiliser sur le régime commercial simplifié
développé par la ZLECAf (voir activités 2.1)
142
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
ENVIRONNEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE
Renforcer le cadre législatif
-Rédiger les instruments juridiques adaptés ;
et réglementaire pour la
gestion foncière nationale, -Adopter les décrets d’application pour rendre l’ACFAP - MEF
Le cadre législatif et
l’opérationnalisation de opérationnelle ; - Ministère de
5.6 règlementaire est
l’ACFAP et la mise en l’environnement 2023 150.000 98.393.550
-Mettre en œuvre effectivement les axes du plan de renforcé
œuvre du plan de - Communautés locales
convergence de la COMIFAC
convergence de la
COMIFAC ;
Former le personnel du MEF et de ses Agences + du
Fonds Forestier pour une gestion durable des forêts ;
Développer la certification forestière PEFC/ FSC et - MEF
Les mécanismes de
Développer les mécanismes FLEGT ; - Ministère de
gestion durable des
5.7 de gestion durable des Renforcer les capacités nationales et la gouvernance l’environnement 2022/2030 4.000.000 2.623.828.000
forêts sont
forêts de la gestion des ressources naturelles par la - Communautés locales
développés
formation et les stages ; - Secteur privé
Financer les projets pilotes d’appui à la constitution et
à la gestion des réservoirs de carbone
Zonage, planification, collecte de données sur les aires
protégées et des ressources, évaluation des risques, - MEF
Réaliser les plans identification des parties prenantes et définition de Les plans - ACFAP
d’aménagement des aires leur rôle, impact /suivi-évaluation ;
5.8 d’aménagement sont - Ministère de 2022/2024 2.000.000 1.311.914.000
protégées, y compris pour
-Mettre en place des systèmes de gestion participative réalisés l’environnement
les projets transfrontaliers
pour une implication importante et systématique des - Communautés locales
communautés autochtones et locales
Renforcer les mécanismes -Appuyer les éco-gardes et la société civile : formation,
pour la mise en œuvre équipements ;
- MEF
pratique et opérationnelle, -Poursuivre la promotion des concessions des aires - ACFAP
de contrôle et de protégées ; - Ministère de
surveillance de la Appuyer les projets de veille et « d’intelligence » pour Les mécanismes sont
5.9 l’environnement 2021/2025 10.000.000 6.559.570.000
biodiversité par la mettre en œuvre la Convention CITES et pour lutter renforcés
- Police
formation et la dotation en contre le braconnage et les trafics d’espèces menacées - Douanes
matériel et en équipements (faune et flore) et les réseaux grâce à la coordination - Communautés locales
moderne des Douaniers/ des acteurs : éco-gardes, gardes forestiers, société
écogardes etc. civile, police, douanes, etc.

143
Période de mise Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description Résultats attendus Organismes responsables
en œuvre en EUR en FCFA
-Impliquer les acteurs publics, privés, de la société
Vulgariser les concepts civile pour former et informer sur ces sujets ;
développement durable, Prendre des dispositions législatives et réglementaires - MEF
économie verte, pour insérer les programmes en faveur du changement - Ministère de l’industrie
changement climatique, et climatique dans le système éducatif national ; - MAEP
environnement auprès des Les concepts sont - Ministère de l’éducation
5.10 -Mettre en place des campagnes d’éducation et de 2021/2030 4.000.000 2.623.828.000
autres départements vulgarisés nationale
ministériels et de la vulgarisation dans les régions forestières en priorité et - Ministère de
population, dans les écoles dans les villes ; l’environnement
etc. -Impliquer les populations autochtones en tant que - Société civile
formateurs sur ces sujets et mettre en place des
formations de formateurs ;
Mettre en place les
politiques et les - Ministère de l’industrie
mécanismes de limitation - Ministère de l’énergie
Les politiques et les
du torchage des gaz - Ministère des
5.11 Définir les cadres réglementaires adaptés mécanismes sont mis
résultants de l’exploitation hydrocarbures 2021 200.000 131.191.400
en place
pétrolière, afin de réduire - Ministère de
les émissions des gaz à l’environnement
effet de serre

Renforcer les mesures Les mesures - Ministère de l’industrie


5.12 réglementaires sur la Définir les cadres réglementaires adaptés réglementaires sont - Ministère de 2023 200.000 131.191.400
gestion des déchets au renforcées l’environnement
niveau national
TOTAL AFFAIRES SOCIALES ET EMPLOI 25.000.000 16.398.925.000
TOTAL ÉDUCATION 35.000.000 22.958.495.000
TOTAL GENRE 5.000.000 3.279.784.000
TOTAL ENVIRONNEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE 20.550.000 13.479.916.350
TOTAL OBJECTIF SPÉCIFIQUE 5 85.550.000 56.117.121.350

144
Objectif spécifique 6 : Disposer d’un plan de communication et des outils de suivi-évaluation pour la mise en œuvre de la stratégie nationale ;

Résultats Organismes Période de Coût estimatif Coût estimatif


Activités Description
attendus responsables mise en œuvre en EUR en FCFA
-Organiser une campagne de communication, à travers les médias et
réseaux sociaux, pour faire connaître la stratégie nationale ZLECAf et - Ministère du commerce,
pour que les parties prenantes s’approprient les objectifs/ axes de - Administrations et
Communiquer
travail ; La stratégie institutions concernées
pour la visibilité
6.1 nationale est - Secteur privé 2020/2030 4.500.000 2.951.806.500
de la stratégie -Tenir régulièrement des réunions, ainsi que des ateliers de
visible - Société civile
nationale ZLECAf sensibilisation et de validation ;
- Universités
-Engager des processus consultatifs avec les parties prenantes - PTFs
publiques, civiles et privées – y compris par l’usage de ‘livres verts’ -

-Suivre les politiques mises en œuvre, les projets d’assistance Le suivi-


Suivre et évaluer
techniques, les objectifs et les indicateurs ; évaluation de
la stratégie
6.2 la stratégie Commission nationale 2020/2030 7.500.000 4.919.677.500
nationale de la -Tenir régulièrement des réunions entre les acteurs ; nationale est
ZLECAf Publier un rapport annuel ; effectif
TOTAL OBJECTIF SPÉCIFIQUE 6 12.000.000 7.871.484.000

Objectif spécifique 7 : Mettre en place des mécanismes de mobilisation des financements internes et externes.
Résultats Organismes Période de Coût estimatif Coût estimatif
Activités Description
attendus responsables mise en œuvre en EUR en FCFA
- Primature
Élaborer une stratégie pour financer la stratégie nationale au cours Le plan de
Planifier le - Ministère des finances
7.1 des dix prochaines années, y compris à l’aide des résultats de l’étude financement 2020 150.000 98.393.500
financement - Ministère du commerce
de l’activité 1.8 est élaboré
- API
Rechercher et
- Ministère des finance, du
mobiliser les Mettre en place une structure et des mécanismes dédiés à la Les
plan et du commerce
7.2 financements recherche, à la mobilisation et à la bonne gestion des financements de financements 2020/2028 1.500.000 983.935.500
- PTFs
internes et la stratégie nationale sont mobilisés
- Secteur privé
externes
TOTAL OBJECTIF SPÉCIFIQUE 7 16.650.000 1.082.329.000

145
3. Le chronogramme de réalisation

2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Poursuivre les réformes macro-économiques et en matière de climat des affaires pour permettre le développement du secteur privé et des investissements afin
OBJ 1
de stimuler la croissance, la création de la richesse et l’emploi au Congo ;
1.1
1.2
1.3
1.4
1.5
1.6
1.7
1.8

Mettre en place un dispositif réglementaire et institutionnel adapté pour la mise en œuvre de la ZLECAf dans ses différents volets : douane, qualité, services,
OBJ 2
concurrence, investissement, propriété intellectuelle ;
Sujets Phase1
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
2.6
2.7
2.8
2.9
2.10
2.11
2.12
2.13
2.14
146
Sujets Phase 2
2.15
2.16
2.17
2.18
2.19
2.20
2.21
2.22

Développer une offre élargie de biens et services compétitifs pour permettre une transformation des matières premières et des ressources naturelles du pays –
OBJ 3
bois, produits agricoles, mines, industries- afin de répondre aux besoins du marché national, régional et continental ;
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Mines
3.1
3.2
3.3
Industries
3.4
3.5
Industries du bois
3.6
3.7
3.8
3.9
3.10
3.11
3.12
3.13
3.14
147
Agriculture, élevage, pêche
3.15
3.16
3.17
3.18
3.19
3.20
3.21
3.22
3.23
3.24
3.25
3.26
3.27

Développer les infrastructures commerciales - transport et logistique, énergie, télécommunications et secteur numérique - au Congo pour attirer des
OBJ 4
investissements, réduire les coûts, augmenter la production et les échanges commerciaux, et valoriser plus largement la situation géographique du pays ;
Transports
4.1
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
4.7
4.8
4.9
4.10
4.11
4.12

148
Energie
4.13
4.14
4.15
4.16
Télécommunications et numérique
4.17
4.18
4.19
4.20
4.21
4.22

Définir des politiques publiques pour une économie verte et plus solidaire, fondée sur la redistribution, l’éducation et l’inclusion, afin de permettre une bonne
OBJ 5
adaptation aux enjeux liés à la ZLECAf et au développement durable ;
Affaires sociales et emploi
5.1
5.2
Education
5.3
5.4
Genre
5.5
Environnement et changement climatique
5.6
5.7
5.8
59
5.10
5.11
5.12
149
OBJ 6 Disposer d’un plan de communication et des outils de suivi-évaluation pour la mise en œuvre de la stratégie nationale ;
6.1
6.2

OBJ 7 Mettre en place des mécanismes de mobilisation des financements internes et externes
7.1
7.2

150
Chapitre 3 – Communication et suivi-évaluation
La stratégie nationale de la mise en œuvre de l’Accord ZLECAf prévoit un volet "communication" visant son
appropriation par les parties prenantes et tous les acteurs concernés ainsi qu’un cadre et des mécanismes de
suivi-évaluation.

1. La communication
La stratégie nationale du Congo pour la mise en œuvre de la ZLECAf se veut une stratégie sectorielle incluant
un objectif général et des objectifs stratégiques de développement précis pour les 10 années à venir afin de
limiter les risques et de bénéficier des opportunités qui découlent d’une ouverture plus large au commerce
du marché africain.

Cette stratégie devrait se traduire par un accord de coopération fonctionnelle entre toutes les institutions
congolaises impliquées (qu’elles soient publiques ou privées), afin de favoriser non seulement les échanges
interinstitutionnels mais aussi pour mutualiser les efforts de dialogue et de communication avec les
entreprises et les citoyens.

Il s’agira d’abord de lancer une campagne globale de communication à destination des administrations, des
entreprises et citoyens afin que tous comprennent les enjeux actuels et à venir et les réformes considérées
comme prioritaires dans le pays. Cette campagne pourrait permettre des consultations publiques et des
ateliers techniques dans des enceintes différentes et dans les différentes villes du pays.

Des espaces de dialogue entre les acteurs publics et privés et avec la société civile seront développés afin
que les uns et les autres s‘approprient cette Stratégie nationale, ses objectifs et les activités qui devraient
être menées.

Des consultations seront également nécessaires concernant la mise en œuvre de la stratégie nationale elle-
même, notamment pour les aspects qui impliquent directement le secteur privé et la société civile. Ces
consultations seront réalisées au moyen de « Livres Verts » et des appels à contribution y afférents.

La communication du gouvernement sur la stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAf devra être
réalisée auprès des médias traditionnels – presse écrite, télévision, radio- et sur les médias sociaux. Au-delà
du gouvernement et de ses administrations, la Communication sur la ZLECAf pourrait être largement relayée
par les associations de la société civile, de même que par les fédérations professionnelles.

L’appropriation de l’Accord sur la Zone de Libre-échange Continentale Africaine par les différentes parties
prenantes nationales est en effet vue comme prioritaire, à travers notamment la vulgarisation de ces
supports de communication et de bien d’autres à concevoir.

De même, au-delà des différents acteurs au Congo, il sera nécessaire de communiquer également sur cette
stratégie nationale auprès des institutions internationales et des bailleurs de fonds.

Des consultations seront également nécessaires concernant la mise en œuvre de la Stratégie Nationale elle-
même – surtout pour les aspects qui impliquent directement le secteur privé et la société civile. L’usage de «
Livres Verts » et des appels à contribution y afférents, serait une manière transparente et structurée de
mener ces consultations.

157
2. Les organes et les mécanismes de suivi-évaluation
Le Décret 2019-160 du 26 juin 2019 (voir annexe page 191) porte création, attributions, organisation et
fonctionnement de la Commission Nationale de Suivi et d’Evaluation de la mise en œuvre de l’Accord portant
création de la ZLECAf. Cette Commission est placée sous l’autorité du premier ministre.

La Commission Nationale de Suivi et d’Evaluation est chargée notamment de :


• promouvoir l’accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine au niveau
national ;
• assurer la coordination, le suivi et l’évaluation des activités de mise en œuvre de l’Accord ;
• Diffuser et vulgariser au niveau national les informations et les publications du Secrétariat de la
ZLECAf ;
• impulser l’élaboration des Stratégies Nationales des négociations ;
• traiter de toutes les questions liées aux négociations et à la mise en œuvre de l’Accord ;
• contribuer au renforcement des capacités des acteurs nationaux, notamment les opérateurs
économiques, sur l’Accord portant création de la ZLECAf ;
• recueillir les propositions des acteurs nationaux en vue d’une meilleure participation à l’Accord ;
• mener de concert avec les administrations concernées, des réflexions et des études en vue de définir
les politiques, les stratégies et les mesures capables d’assurer la promotion et la croissance des
exportations avers les autres pays signataires de l’Accord ;
• faire des recommandations au gouvernement sur toutes les questions relatives à la mise en œuvre
de l’Accord ;
• évaluer les progrès dans la mise en œuvre de l’Accord ;
• mobiliser les ressources nécessaires pour la promotion et la vulgarisation des activités relatives au
suivi de la mise en œuvre au niveau national de l’Accord.

La Commission Nationale de Suivi et d’Evaluation comprend :


• une coordination nationale ;
• un comité technique ;
• un secrétariat permanent.

La coordination nationale est l’organe d’orientation et de concertation, de suivi et d’évaluation de la mise en


œuvre de l’Accord portant création de la ZLECAf.

Le comité technique est l’organe d’exécution, de coordination technique et de gestion administrative du


processus de mise en œuvre de l’accord portant création de la ZLECAf.

Le secrétariat permanent est l’organe technique de la commission. Il est en particulier en charge de :


- assurer l’organisation technique et matérielle des réunions de la coordination nationale et du comité
technique ;
- élaborer en collaboration avec les différentes parties prenantes, les projets de rapport sur la mise en
œuvre de l’accord portant création de la ZLECAf ;
- faire et diffuser auprès des membres et des parties prenantes, la synthèse des travaux du comité
technique et des groupes d’experts.

La Commission Nationale se réunit au moins deux fois par an, sur convocation du Président. Le quorum
requis pour délibérer est la moitié de ses membres au moins.

158
3. Le cadre de suivi-évaluation
La stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAF permet de comprendre les enjeux et les adaptations
nécessaires du pays, mais aussi de fournir des indicateurs pouvant permettre le suivi et l’évaluation de ladite
stratégie et des politiques qui en découlent. Suivant l’approche du plan d’action, les indicateurs définis
permettront à la commission nationale de suivre et d’évaluer la progression vers les objectifs à atteindre.

Pour rendre la mise en œuvre et le suivi-évaluation de la stratégie nationale efficaces et efficients, il est
impératif que les organismes responsables puissent définir, pour chaque activité, les actions et les
indicateurs de suivi y relatifs.

Il en est ainsi de la lettre « X ? » inscrite dans le tableau de suivi-évaluation, qui nécessite des données à
préciser par les experts.

159
Objectif spécifique 1 : Améliorer le cadre macro-économique et le climat des affaires pour permettre le développement du secteur privé et des
investissements afin de stimuler la croissance, la création de la richesse et l’emploi au Congo ;

Activité Indicateurs Moyens objectivement vérifiables Objectifs à l’horizon 2030


-Taux de croissance du PIB : 5%/ an
-Taux de croissance du PIB -Note de conjoncture économique du -Ministère de -Valeur PIB 2030 : 12.500 Mds FCFA
-Valeur PIB et PIB/ hab l’Economie ; -PIB/hab 2035 : 1640 milliers FCFA (population du
-Indice de développement Humain (IDH du PNUD) -Rapport de la cour des comptes et de discipline Congo 2030 estimée autour de 7 M d’habitants)
-Montant de la dette budgétaire -Classement IDH : en dessous de 120ème
-Classement Doing Business de la Banque Mondiale -Rapport « Doing Business » de la Banque Mondiale ; -Montant de la dette : 50% du PIB
1.1 Poursuivre les réformes
-Investissements Directs Etrangers (IDE) -Rapports d’activités de l’API ; -Classement Doing Business 2030 : en dessous de
structurelles
-Nombre d’entreprises -Rapports d’activités de la CCA ; 150ème
-Taux de bancarisation -Rapports de la BEAC ; -IDE cumulés 2020/ 2030 : 4.815 Mds FCFA (8 Mds
-Rapport sur le Développement Humain (PNUD) ; USD)
-Nombre d’unités économiques : 20.000
-Taux de bancarisation : 40%
-300 personnes formées ( profils : avocats,
-Textes de transposition publiés au Journal Officiel ;
-Nombre personnes formées au droit OHADA ; magistrats, comptables, représentants du secteur
Compléter la mise en œuvre des -Rapports de Formation ;
1.2 -Nombre de jugements commerciaux rendus ; privé et public, étudiants… )
Actes Uniques OHADA -Certificats / Diplômes ;
-Jugements commerciaux disponibles en ligne ; -Existence et opérationnalité d’un site web dans les
-Jugements commerciaux publiés ;
juridictions
-Textes de création et d’opérationnalisation du
Faciliter la mise en œuvre des -Mise en place du Comité en charge des PPP au sein -Le Comité en charge des PPP au sein du Ministère
Comité ;
1.3 concessions et autres du Ministère des Finances des Finances est opérationnel
-Programme d’activité du Comité ;
Partenariats Publics ¨Privés (PPP) -Nombre d’experts formés 100 experts formés
-Outils relatifs à la formation des experts ;

-Textes sur la restructuration du Comité de -Restructuration, privatisation ou liquidation d’au


Relancer le processus de Nombre de restructurations, de privatisations et de Privatisation ; moins 10 entreprises publiques en priorité dans les
1.4. privatisation liquidations des entreprises publiques ; -Textes sur la restructuration, la privatisation ou la domaines de l’électricité, de l’eau, des transports,
liquidation des entreprises publiques ; des télécommunications ;

160
Nombre de nouvelles entreprises créées et -Rapports d’activités de l’ADPME et de l’ACPCE ;
accompagnées par l’ADPME et l’ACPCE ; -Rapports de Formations ;
Nombre de personnes bénéficiant de formation et -Accords de coopération avec banques, micro-crédit -100 entreprises par an sont créées / accompagnées
Faciliter la création et le d’accompagnement en matière comptables et etc. ; -Le Fonds de Garantie et de Soutien aux PME est
1.5 développement d’entreprises financières ; -Rapport d’activité du Fonds de Garantie et de opérationnel et soutient 20 entreprises / an
formelles Nombre d’accords de coopération ACPCE avec Soutien aux PME ;
banques, micro-crédit etc. ;
Opérationnalité du Fonds de Garantie et de Soutien
aux PME

Développer le Dialogue Public- Opérationnalité des structures de dialogue ; -Rapport d’activité des structures de dialogue ;
1.6 6 réunions par an
Privé Nombre de réunions ; -Comptes-rendus des réunions ;

Améliorer les réglementations -Rapport des consultations effectuées auprès des


Réglementations horizontales et Codes spécifiques
1.7 « horizontales » ou Codes Nombre de textes révisés et promulgués ; parties prenantes publiques, civiles et privées ;
améliorés ;
spécifiques -Textes révisés publiés au Journal Officiel ;
Étude sur les outils financiers
disponibles au Congo pour Disponibilité de l’étude et mise en œuvre des
1.8 Publication de l’étude ; Rapport d’étude
permettre le développement du recommandations pertinentes ;
secteur privé et l’inclusion

161
Objectif spécifique 2 : Mettre en place un dispositif réglementaire et institutionnel adapté pour mettre en œuvre la ZLECAf dans ses différents volets :
douane, qualité, services, concurrence, investissement, propriété intellectuelle ;

Activités Indicateurs Moyens Objectivement Vérifiables Objectif à l’horizon 2030


Participer à la première Phase de Protocoles relatifs au commerce des marchandises Le Congo a participé aux groupes de travail CEMAC/
2.1 Rapports des réunions ;
négociation de la ZLECAf et des services ; CEEAC et a défini ses positions commerciales
-Conformité des réglementations douanières de la
CEMAC avec les règles ZLECAf ; -Code des Douanes Communautaires révisé ;
-L’ensemble des réglementations douanières est
Adaptation des cadres réglementaires -Existence du régime commercial simplifié pour les -Textes sur le régime commercial simplifié ;
harmonisé avec les décisions ZLECAf ;
au niveau des douanes, de la petits commerçants, tel que défini par la ZLECAf ; -Cadres légaux et opérationnels du système SIGMAT ;
2.2 -Le Comité de Facilitation des Échanges et
facilitation du commerce et des -Fonctionnement du système SIGMAT ; -Texte de formalisation du Comité de Facilitation des
l’Observatoire des Transports sont créés et sont
mesures correctives -Formalisation du Comité de Facilitation des Échanges ;
opérationnels ;
Échanges ; -Texte constitutif de l’Observatoire des Transports ;
-Création d’un Observatoire des Transports ;
-Nombre de formateurs ;
-100 formateurs ;
-Nombre de personnes formées : douaniers, des
-2.000 personnes sont formées aux règles ZLECAf y
représentants du secteur privé et des femmes sur -Outils de formation (rapports, curricula, certificats,
inclus sur le régime commercial simplifié ;
les nouvelles règles consécutives à la mise en etc.) ;
Renforcement des capacités et mise -Le Comité national de l’agrément est opérationnel
2.3 œuvre de la ZLECAf ; -Rapports d’activités des Guichets Uniques ;
en œuvre de comités techniques et le nombre de produits agréés passe de 1 produit à
-Fonctionnement des Guichets Uniques au sens de -Rapports d’activités du Comité national d’agrément
plus de 15 produits ;
l’Accord de Facilitation des Échanges de l’OMC ; des produits industriels ;
Les Guichets Uniques fonctionnent au sens de
-Fonctionnement du Comité national d’agrément
l’Accord AFE de l’OMC ;
des produits industriels (« comité de l’origine ») ;
Étude prospective sur la gestion des
corridors, avec un plan d’action, un Disponibilité d’un plan d’actions, d’un budget et Disponibilité de l’étude et mise en œuvre des
2.4 Rapport d’étude ;
budget et un système de suivi- d’un système de suivi-évaluation ; recommandations pertinentes ;
évaluation Publication de l’étude ;
-Le système de gestion des corridors est mis en place
-Opérationnalité de l’Observatoire des Transports ; et opérationnel ;
-Système de suivi-évaluation de l’étude prospective -Rapports d’activité de l’Observatoire des Transports -L’Observatoire des Transport est opérationnel, il a
(activité 2.4) -Étude de référence « baseline » ; réalisé une étude « baseline » et fait le suivi des
Mise en œuvre d’un système de -Plan d’Action de l’étude prospective (activité 2.4) ;
2.5 -Interopérabilité du système douanier du -Congo objectifs ;
gestion des corridors et de suivi -Preuves d’interopérabilité du système douanier ;
avec ceux des pays voisins ; -Le système douanier du Congo est interconnecté à
-Nombre de personnes sensibilisées ; -Rapports de formation ; celui de ses voisins ;
-Nombre de personnes formées ; -Supports de sensibilisation ; -Nombres de personnes formées / sensibilisées : voir
l’étude prospective (activité 2.4) ;
Étude sur le secteur des transports Disponibilité de l’étude et mise en œuvre des
2.6 Publication de l’étude ; Rapport d’étude ;
routiers recommandations pertinentes ;
162
-Existence des autorités d’investigation au niveau
national ; -Textes de création et d’opérationnalisation des
Développement des capacités en -Existence des autorités d’investigation ;
-Nombre d’agents du ministère du Commerce, des autorités nationales d’investigation ;
matière d’application de mesures -100 enquêteurs formés ;
Douanes et de représentants du secteur privé pour -Liste des enquêteurs assermentés ;
2.7 correctives -4 enquêtes sont menées ;
mener des enquêtes ; -Rapports d’enquêtes ;
-Nombre d’enquêtes menées ;
Analyser le système national de
normalisation et de gestion de la -Publication de l’analyse ;
Disponibilité de l’analyse et mise en œuvre des
2.8 qualité avec un plan d’actions, un -Disponibilité d’un plan d’actions, d’un budget et Rapport d’analyse ;
recommandations pertinentes ;
budget et un système de suivi- d’un système de suivi-évaluation ;
évaluation
-Publication des textes règlementaires en -Rapport de l’analyse de l’activité 2.8 ;
Compléter les réglementations qui -Les réglementations sont harmonisées avec celles
cohérence avec les politiques de qualité de la -Textes des réglementations nationales, en
encadrent le système national de de la ZLECAF ;
2.9 ZLECAF; cohérence avec les politiques de qualité de la ZLECAF
normalisation et de gestion de la -Les Points Focaux OIE, CIPV et Codex sont
-Opérationnalité des points focaux OIE, CIPV et ;
qualité opérationnels ;
Codex ;
-Recommandations de l’activité 2.8 pour les
Des laboratoires de contrôle (2), d’analyse, tests et
équipements ;
essais (6) sont opérationnels ;
Disposer de laboratoires de contrôle, -Nombre de personnes formées sur l’évaluation de -Rapport d’analyse de l’activité 2.8 ;
-200 personnes formées à l’évaluation de la
d’analyse, de tests et d’essais la conformité des produits et sur les inspections ; -Rapports de formation ;
conformité et les inspections ;
2.10 performants équipés et accrédités -Nombre d’entreprises sensibilisées et Supports de sensibilisation ;
-1.000 entreprises sensibilisées/ accompagnées en
(ISO 17025) et améliorer les accompagnées ; -Registre des entreprises accompagnées à l’export et
matière de qualité ;
compétences -Nombre d’entreprises accompagnées à l’export des labels ;
-100 entreprises accompagnées à l’export ;
(grâce à des référentiels harmonisés) ;
-50 labels créés ;
-Nombre de labels créés ;
-Nombre de normes nationales harmonisées aux
-80% des normes nationales sont harmonisées
standards ARSO et ISO ;
-Rapport de l’activité 2.8 ; -Les mécanismes de surveillance du marché sont
-Opérationnalisation des mécanismes de
-Textes harmonisés aux normes ARSO et ISO ; opérationnels
Normalisation, certification et coordination entre le Ministère du commerce et
2.11 -Protocole d’accord ACONOQ / Ministère du -Les mécanismes développés permettent de certifier
surveillance du marché l’ACONOQ pour la surveillance du marché et la mise
commerce ; 100 entreprises
en place des outils de certification ;
-Rapports de formation ; -200 acteurs sont formés
-Nombre d’acteurs formés ;
-40 formateurs
Participer à l’initiative ZLECAF -Nombre de personnes formées ; -Rapports de formation ;
2.12 -4.000 personnes sensibilisées
https://tradebarriers.africa/ -Nombre de personnes sensibilisées ; -Supports de sensibilisation ;
Étude globale sur les secteurs des
-Publication de l’étude ;
services, avec un plan d’actions, un
2.13 -Disponibilité d’un plan d’action, d’un budget et Disponibilité de l’étude
budget et un système de suivi- Rapport d’étude ;
d’un système de suivi-évaluation ;
évaluation

163
-Les réglementations en matière de services sont
Mise en œuvre du plan d’action suite -Disponibilité des outils de pilotage ; Rapports sur les réglementations et les secteurs de alignées sur les meilleures pratiques au niveau
2.14
aux résultats de l’étude 2.13 -Eléments du système de suivi-évaluation ; services international / ZLECAf
-Les secteurs de services au Congo sont compétitifs
-Compte rendu des réunions
Participation à la Phase II des Le Congo a participé aux groupes de travail CEMAC/
2.15 Sujets de la phase II des négociations -Protocoles négociés
négociations ZLECAf CEEAC et a défini ses positions commerciales
-Rapports d’étapes
Adoption d’un cadre juridique
Harmonisation du cadre juridique au Congo en Le cadre juridique au Congo en matière de
harmonisé avec celui de la
2.16 matière de concurrence, en accord avec les règles Textes d’harmonisation concurrence est harmonisé avec les règles de la
CEMAC/CEEAC en matière de
de la ZLECAf ZLECAf
concurrence
-Disponibilité des outils de renforcement des
capacités et de formation ;
Développer les capacités des Rapports de fin de formation Le Congo participe à 2 enquêtes sur la concurrence
-Nombre d’agents capables de mener des enquêtes
2.17 structures en charge de la avec la CEMAC/ CEEAC
et travailler de concert avec les structures
concurrence 100 enquêteurs sont formés
régionales ;
-Nombre de personnes formées
-Textes révisés des règlementations relatives à Des règlementations relatives à l’investissement en
Révision des règlementations Disponibilité des règlementations
2.18 l’investissement accord avec la ZLECAf et les meilleures pratiques sont
relatives à l’investissement Consultation du secteur privé
-Rapport de consultations auprès du secteur privé adoptées
-Disponibilité des outils de renforcement des -Rapports sur le renforcement des capacités et sur la -L’API et l’Agence de Planification, de Promotion et
Renforcement des capacités de l’API
capacités ; formation de Développement des ZES disposent d’outils pour
et de l’Agence de Planification, de
2.19 -Nombre de personnes formées ; mener de manière optimale leurs missions
Promotion et de Développement des
Satisfaction des entreprises relative aux services -Rapports d’enquête de satisfaction -Les entreprises accompagnées remplissent un
ZES
fournis questionnaire et évaluent API et Agence des ZES
Aligner le cadre juridique OAPI/ Alignement du cadre juridique OAPI/ Congo en Le cadre juridique au OAPI / Congo en matière de
2.20 Congo avec le Protocole ZLECAf sur matière de propriété intellectuelle en accord avec Textes d’alignement du cadre juridique OAPI / Congo propriété intellectuelle est harmonisé avec les règles
les droits de propriété intellectuelle les règles ZLECAf ZLECAf
Rapports sur l’amélioration des capacités de l’ANPI :
-Nombre de formateurs ;
- formation -30 formateurs
Améliorer les capacités de l’ANPI et -Nombre de personnes sensibilisées aux -Droits de
2.21 - sensibilisation -5000 personnes sensibilisées
vulgarisation Propriété Intellectuelle ;
- accompagnement… -50 usagers accompagnés
-Nombre d’usagers accompagnés
Développer des indications -Nombre d’indications géographiques au Congo ; -10 indications géographiques
2.22 Etude sur les indications géographiques au Congo
géographiques au Congo -Nombre de cultivateurs associés/ impliqués -300 cultivateurs associés

164
Objectif spécifique 3 : Développer une offre élargie de biens et services compétitifs pour permettre une transformation des matières premières et des
ressources naturelles du pays – bois, produits agricoles, mines, industries- afin de répondre aux besoins du marché national,
régional et continental ;

Moyens Objectivement
Activités Indicateurs Objectif à l’horizon 2030
Vérifiables
MINES
Développer une « Vision Minière »
axée sur 2 Pôles de Publication de la stratégie nationale du secteur dite Stratégie nationale pour le développement du
3.1 Textes sur « la vision minière »
développement : Cluster Nord et « Vision Minière » au Congo secteur
Sud
-Disponibilité des outils de formation ;
-10 Conventions publiques/ privées signées dans le
-Nombre de conventions publiques/ privées signées dans
domaine de la formation
le domaine de la formation ;
-10 curricula développés et formations mises en
Développer et réaliser des -Nombre de curricula développés et nombre de -Rapports de fin de formations
œuvre
3.2 formations adaptées aux besoins du formations mises en œuvre ; -Textes des conventions publiques/
-40 formateurs formés
secteur des mines -Nombre de formateurs formés ; privées
-800 personnes formées dans les secteurs spécialisés,
-Nombre de personnes formées dans les secteurs
techniques et de base
spécialisés, techniques et de base
-200 femmes formées
Nombre de femmes formées
Participation à la révision du Code
Un cadre juridique révisé et adapté pour promouvoir
Minier CEMAC pour promouvoir
3.3 Publication du cadre juridique adapté Textes adaptés l’investissement et encourager les activités de
l’investissement et encourager les
transformation est disponible
activités de transformation
-Disponibilité d’une analyse comparative avec situation -Mise en œuvre des meilleures pratiques
Attirer des investisseurs pouvant
d’autres pays pour adopter les meilleures pratiques 6 IDE dans la transformation des produits miniers.
développer des projets de
(transparence etc.) ; -Rapport d’analyse Notamment, la potasse au Congo est transformée en
3.4 transformation des produits
-Nombre d’IDE dans la transformation des produits -Rapports de l’API urée et utilisée dans l’agriculture
miniers, s’engager dans la valeur
miniers, dans l’utilisation de la potasse etc. -Rapports ACPE -2.000 emplois créés
ajoutée
-Nombre d’emplois additionnels créés
-2 réunions par an
-Au moins 2 projets d’infrastructures transfrontières
-Existence des cadres de concertation/ discussion au
utiles sont mutualisés
niveau national, au niveau bilatéral (Congo/ Gabon et
Mutualiser les infrastructures -Les infrastructures minières mutualisées sont
Congo/ Cameroun) ; -Comptes rendus des réunions
3.5 minières entre le Congo et le Gabon intégrées dans le PIDA
-Nombre de projets d’infrastructures minières mutualisées -Documents projets
et entre le Congo et le Cameroun -Les mécanismes de gestion concertée des
sur le plan régional CEMAC/ CEEAC
infrastructures et de mobilisation de financement
sont mis en œuvre

165
INDUSTRIE
Etudes de marché sectoriel pour le
3.6 Nombre d’analyses sectorielles / études de marché Rapports d’études 10 analyses sectorielles sont disponibles
développement de l’industrie
-Participation de l’Industrie au PIB ;
-Nombre d’entreprises industrielles ; 2030 : industrie= 20% du PIB
-Nombre d’emplois industriels ; 2030 : 150 entreprises industrielles
-Note de conjoncture économique ;
-Nombre de chaines de valeur accompagnées ; 2030 : 40.000 emplois industriels au total
-Rapport de l’Institut National de la
-Nombre d’organisations professionnelles structurées ; -10 chaines de valeur sont accompagnées
Statistique ;
-Nombre d’entreprises accompagnées dans des -10 organisations professionnelles sont structurées
-Cartographie de l’industrie ;
démarches qualité/ traçabilité ; en amont/ aval avec des approches clusters
-Textes sur les politiques sectorielles ;
-Nombre de politiques sectorielles révisées ; -40 entreprises sont accompagnées pour améliorer la
-Registre des organisations
Développement industriel et -Nombre de conventions / accords signés avec les centres qualité / traçabilité de leurs produits
3.7 professionnelles ;
approche « chaine de valeur » de recherche, les structures innovantes et les institutions -10 politiques sectorielles ont été révisées, adaptées
-Textes des conventions et accords
en charge de la qualité ; et validées par le secteur privé
signés ;
-Nombre de formateurs formés ; -5 conventions ont été signées avec des centres de
-Rapports de fin de formation ;
-Nombre de curricula développés entre secteur privé et recherche / institutions en charge de la qualité
-Rapports des études de l’activité 3.6
centres de formations publiques ; -20 formateurs par filière
-Nombre de personnes formées sur des sujets techniques/ -400 personnes formées par filière
industriels ; -600 personnes formées sur les questions comptables
-Nombre de personnes formées sur les sujets comptables / / financières
financiers
INDUSTRIE DU BOIS
Analyser les besoins en
compétences et l’offre de Consultation des professionnels du secteur privé ;
3.8 -Compte rendu de la consultation ; Disponibilité de l’étude ;
formation dans le secteur du Publication de l’étude ;
-Rapport d’étude ;
bois
Renforcer les centres de -Tous les centres de formation disposent
formation en matière -Nombre d’équipements livrés et opérationnels ; -Rapports de fin de formation ; d’équipements opérationnels et adaptés aux besoins
3.9 d’équipements et de -Nombre de centres équipés ; -Rapports d’équipements des centres ; du secteur privé ;
formations des formateurs/ -Nombre de formateurs formés ; -Rapport d’étude de l’activité 3.8 ; -Tous les formateurs sont qualifiés pour délivrer les
enseignants formations appropriées ;
Mettre en place des jumelages -Nombre d’accords de coopération ;
et des systèmes de coopération -Nombre de formateurs formés dans le cadre de la coopération -5 accords de coopération
-Textes des accords de coopération ;
entre les écoles forestières du ; -50 formateurs
3.10 -Rapports de fin de formation ;
Congo et celles d’autres régions -Nombre d’étudiants formés dans le cadre de la coopération ; -400 étudiants
du continent
-Consultation des professionnels du secteur privé ; -Disponibilité de l’étude sur l’état de lieux du secteur
Etude de marché du secteur -Compte-rendu des consultations ;
3.11 -Disponibilité d’un plan d’actions ; et ses opportunités ;
bois au Congo et plan d’actions -Rapport d’étude ;
-Publication de l’étude ; Le plan d’actions est mis en œuvre ;

166
-10 au niveau local et 1 au niveau national
Accompagner les -Nombre d’interprofessions créées et opérationnelles ; -Registre des interprofessions ; -Les interprofessions soutiennent les entreprises du
3.12
interprofessions -Services fournis aux entreprises du secteur ; -Rapports d’activité des interprofessions ; secteur et contribuent à l’amélioration de la chaîne de
valeur et du dialogue public-privé ;
-Disponibilité des outils de renforcement des capacités et de
-X (?) personnes formées ;
formation ; -Lois de Finances ;
Budget de X (?) milliards de FCFA ;
Renforcer les capacités du -Nombre de personnes formées ; -Rapports de fin de formation ;
3.13 -X (?) km² de surfaces reboisées ;
Fonds Forestier -Montant du budget du Fonds Forestier ; -Rapports d’activités du Fonds Forestier ;
-X (?) arbres plantés ;
Surfaces reboisées ; -Rapport d’étude de l’activité 3.6 ;
-Nombre d’arbres plantés ;
Adopter les démarches qualité -Documents APV-FLEGT ; 80% des concessions forestières du Congo sont
-Nombre de certifications des concessions ;
dans la gestion forestière -Rapports de certification des certifiés
3.14 -Nombre de certifications FLEGT ;
comme dans les secteurs de concessions ; 10 entreprises de transformation du bois sont
-Nombre d’entreprises de transformation certifiées ;
transformation -Rapport d’étude de l’activité 3.8 ; certifiées
-Participation du secteur du bois au PIB ; -Note de conjoncture économique ; -Participation du secteur du bois au PIB 2030: 10%
Emplois dans le secteur de la transformation du bois ; -Rapports de l’INS ; -Emplois additionnels dans le secteur de la
-Nombre de formations ; -Rapports de l’ACPE ; transformation du bois : 3.000
Développer les secteurs de 2ème -Nombre de personnes formées dans la transformation du -Rapports de fin de formation ; X(?) personnes formées dans la transformation du
3.15
et 3ème transformation bois ; -Rapports de l’API ; bois ;
-Valeur des équipements investis ; -Etudes de faisabilité ; X (?) milliards FCFA d’équipements investis ;
-Nombre d’études de faisabilité / accompagnements financiers -Dossiers de financements ; X(?) études de faisabilité / accompagnements
réalisés ; -Rapport d’étude de l’activité 3.8 ; financiers réalisés ;
Développer les marchés publics -Le Code des marchés publics est amendé ;
-Texte du Code des marchés publics
pour les produits en bois -Publication du Code des marchés publics amendé ; -Les entreprises de transformation du bois répondent
amendé ;
« made in Congo » - portes, -Nombre de marchés publics obtenus par des entreprises aux besoins des administrations publiques au Congo ;
3.16 -Rapports de l’ARMP ;
fenêtres, meubles pour les locales de transformation ; -40 marchés publics ont été lancés et obtenus par des
-Rapport d’étude de l’activité 3.8 ;
administrations et les écoles entreprises locales ;
AGRICULTURE, ELEVAGE ET PECHE
Réaliser la cartographie de
l’agriculture, de l’élevage et de
-Consultation des professionnels du secteur privé ; -Disponibilité de l’étude sur l’état de lieux du secteur
la pêche au Congo, assortie -Rapports des consultations ;
3.17 -Publication de l’étude avec plan d’actions, budget et système et ses opportunités ;
d’un plan d’actions, d’un -Rapport d’étude ;
de suivi-évaluation ; -Le plan d’action est mis en œuvre ;
budget et d’un système de
suivi-évaluation
-Cadres juridiques révisés ;
Actualiser l’arsenal juridique -Adoption de nouveaux cadres juridiques ;
-Existence d’une loi d’orientation agricole, d’une loi-cadre sur -Rapports des consultations ;
congolais en matière -Le Congo dispose d’une loi d’orientation agricole,
3.18 l’élevage et du Code foncier rural ; -Textes juridiques publiés au journal
d’agriculture, d’élevage et de d’une loi-cadre sur l’élevage et d’un Code foncier
-Consultations avec les acteurs privés et les associations de officiel ;
pêche rural ;
producteurs ;

167
Améliorer les pratiques
d’hygiène,
-Nombre de nouvelles pratiques introduites ;
de cueillette, d’élevage et de -Rapport d’activité relatif aux nouvelles -20 introductions de meilleures pratiques ;
-Nombre de personnes formées aux bonnes pratiques agricoles
pêche, ainsi que de pratiques introduites ; -X ? personnes formées aux bonnes pratiques
3.19 et aux questions d’hygiène ;
conservation et de -Rapports de fin de formation ; agricoles et aux questions d’hygiène ;
-Existence d’un système identifiant les besoins en formation
transformation des produits -Rapport d’étude de l’activité 3.17 ; -100 entreprises accompagnées ;
des opérateurs ;
agricoles et des produits
animaux
Renforcer les centres de -Tous les centres de formation disposent
formation en matière -Nombre d’équipements livrés et opérationnels ; -Rapports de fin de formation ; d’équipements opérationnels et adaptés aux besoins
3.20 d’équipements et de -Nombre de centres équipés ; -Rapports d’équipements des centres ; du secteur privé ;
formations des formateurs/ -Nombre de formateurs formés ; -Rapport d’étude de l’activité 3.17 ; -Tous les formateurs sont qualifiés pour délivrer les
enseignants formations appropriées ;
Mettre en place des jumelages
-Nombre d’accords de coopération ;
et des systèmes de coopération -Textes des accords de coopération ;
-Nombre de formateurs formés dans le cadre de la coopération -8 accords de coopération
3.21 entre les écoles agricoles du -Rapports de fin de formation ;
; -100 formateurs
Congo et celles d’autres régions
-Nombre d’étudiants formés dans le cadre de la coopération ; -1000 étudiants
du continent
-Nombre de fermes -écoles avec implication des centres de -12 fermes-écoles sont crées
-Textes cadre sur les fermes-écoles ;
Développer les systèmes de recherche, des administrations et des agriculteurs/ éleveurs/ -12.000 agriculteurs, 1.200 éleveurs et 1.200 pêcheurs
3.22 -Rapports d’activités des fermes-écoles ;
fermes-écoles pêcheurs ; sont formés à l’utilisation d’intrants, à des pratiques
-Rapports de fin de formation ;
-Nombre de formations ; améliorées, etc. ;

168
Agriculture : 8% du PIB
Productions attendues :
3.000.000 T
Bananes plantain : 400.000 T
Arachides : 200.000 T
Canne à sucre : 1.000.000 T
Sucre : 150.000 T ;
- exportations sucre : 50.000 T
Maïs : 60.000 T
Huile de palme : 200.000 T
Igname : 80.000 T
-Valeur et volume des productions agricoles, de l’élevage et de -Note de conjoncture économique ;
Cacao : 40.000 T
la pêche ; -Rapport d’étude de l’activité 3.17 ;
Café : 20.000 T
-Taux de rendements par spéculation ; -Rapports ACPE ;
Fruits : 4.000 T
Développer l’approche chaine -Valeur et volume de la transformation locale ; -Registre des structures
Elevage : X% du PIB
de valeur pour augmenter -Nombre d’emplois créés ; interprofessionnelles ;
3.23 Bovins : 80.000
la production, les rendements -Nombre d’emplois féminins ; -Rapport sur les entreprises certifiées ;
Porcs : 300.000
et la transformation -Nombre de structures interprofessionnelles opérationnelles au -Rapport sur les chaînes de valeur
Ovins : 150.000
niveau local et national ; agricoles ;
Caprins : 200.000
-Nombre d’entreprises agroalimentaires certifiées ;
Volailles : 5.000.000
-Nombre de circuits courts opérationnels ;
Capacités des couvoirs : 600.000 poussins
Multiplier par 2 la production de lait et de produits
laitiers ;
Alimentation pour bétail : 200.000 T
La pêche continentale est rendue durable en
s’assurant du renouvellement des ressources
halieutiques, conformément à l’étude 3.17 ;
Aquaculture : 100.000 T ;
20.000 emplois créés dont 12.000 pour les femmes ;
20 circuits courts sont opérationnels

TOURISME ET ARTISANAT
-Existence d’un centre de formation crée par l’Etat et le secteur
privé ; -Le centre de formation pour les métiers de
Développer la formation
-Disponibilité des curricula validés par le secteur privé ; -Textes de création du centre de l’hôtellerie et de la restauration est créé ;
professionnelle technique au
3.24 -Nombre de formateurs formés ; formation ; -Disponibilité des curricula adaptés ;
sein du secteur du tourisme,
-Nombre de jeunes, femmes, et autres groupes vulnérables -Rapports de fin de formation ; -25 formateurs formés ;
hôtellerie, restauration
formés ; -1.500 jeunes / femmes etc. formés ;

169
-Rapport d’activité de l’Office du
-Opérationnalité de l’Office du Tourisme ; Tourisme ; -L’Office du Tourisme est opérationnel ;
-Nombre de « parcours » touristiques « balisés » ; -Cartographie des parcours touristiques -10 « parcours touristiques » sont identifiés ;
Rendre l’Office du Tourisme -Existence des outils de communication et d’un site web balisés ; -Site internet est fonctionnel avec informations
3.25
effectif d’information ; -Site web de l’Office du Tourisme et pratiques, offres d’hébergement, etc. ;
-Nombre de touristes ; supports de communication ; -1.000.000 de touristes 2030 ;
-Nombre de touristes dans les aires protégées ; -Annuaire statistique du tourisme et des -10.000 touristes dans les aires protégées 2030 ;
loisirs ;
Réduire les tracasseries -Révision des règlementations favorisant le développement du -Disponibilité de règlementations révisées favorisant
-Textes réglementaires révisés et publiés
administratives et améliorer la secteur ; le développement du secteur ;
au JO ;
3.26 législation / la normalisation -Nombre d’entreprises (restaurants /hôtels) accompagnées -40 entreprises accompagnées pour des meilleures
-Rapports d’activités relatifs à
dans le secteur du tourisme/ pour des meilleures pratiques en matière d’hygiène / qualité et pratiques en matière d’hygiène / qualité et de
l’accompagnement des entreprises ;
restauration de normalisation ; normalisation ;
-200 artisans et artistes formés (dont 30% de
-Nombre d’artisans formés au design, finition, etc. ; -Rapports de fin de formation ; femmes) ;
Développer l’artisanat et
-Nombre d’associations d’artisans et artistes soutenues ; -Rapports relatifs au soutien des artistes -10 associations d’artisans et artistes soutenues dont
3.27 mettre en valeur des produits
-Nombre de lieux de vente dans les aéroports de Brazzaville et et artisans ; 30% de femmes ;
de l’artisanat
de Pointe-Noire ; -Contrats d’établissement des boutiques ; -Au moins 2 boutiques ouvertes (1 dans chaque
aéroport) ;

Objectif spécifique 4 : Développer les infrastructures commerciales - transport et logistique, énergie, télécommunications et secteur numérique - au
Congo pour attirer des investissements, réduire les coûts, augmenter la production et les échanges commerciaux, et valoriser plus
largement la situation géographique du pays ;

Activités Indicateurs Moyens Objectivement Vérifiables Objectif à l’horizon 2030


TRANSPORTS
Fusion du MTACMM et du MEER,
création du département Entretien -Etude sur les modalités de la fusion ; -Rapport d’étude ; -Le MTACMM et le MEER sont fusionnés
4.1 au sein de la DGGT – Direction -Réalisation de la fusion -Texte de fusion -Le département entretien est créé au sein de la DGGT
Générale aux Grands Travaux
-Texte de création ;
Création d’un Observatoire des -Opérationnalité de l’Observatoire des Transports ;
4.2 -Rapports d’activités ; -L’Observatoire des Transports est créé et opérationnel
Transports -Disponibilité des capacités opérationnelles
-Rapports d’études des activités 2.4 et 2.5

170
Révision / complétude de cadres -Adoption des nouveaux textes juridiques en matière
Nouveaux cadres juridiques en matière de transport
4.3 juridiques sur le transport de transport ; Textes publiés au JO
disponibles
-Publication des textes ;
-Rapport de réception ;
Réhabilitation des infrastructures % des infrastructures réhabilitées ; -20% des voies sont réhabilitées permettant
4.4 -Rapport d’exécution des travaux de
ferroviaires Planning d’exécution des travaux un trafic de 750.000 T /an
réhabilitation
-SOCOTRAF et CFCO sont cédées au secteur privé
-Compte rendu des réunions du Comité de
Cession au secteur privé de la -Existence des dossiers de cession ; -CFCO passagers 2030 : 800.000
4.5 privatisation ;
SOCOTRAF et du CFCO -Existence des dossiers d’appel d’offres -CFCO transport marchandises 2030 : 4 Mt
-Publication des manifestations d’intérêts
-SOCOTRAF : 1,5 Mt
-Révision des textes juridiques du fonds routier ;
-Textes juridiques publiés au JO ; -Le fonds routier devient un Fonds d’entretien de 2ème
Réforme du Fonds routier pour en -Disponibilité des outils de renforcement des capacités
Lois de Finances ; génération ;
4.6 faire un fonds d’entretien routier de et de formation ;
-Rapports de fin de formation ; -X ? personnes formées ;
2ème génération -Nombre de personnes formées ;
-Rapports d’activités du fonds routier -Budget de X ? milliards de FCFA
-Montant du budget du fonds routier
-L’institut des Transports/ Logistique est opérationnel
-Existence d’un institut des Transports/ Logistique ;
Développer la formation des acteurs -5 conventions signées avec le secteur privé
-Nombre de conventions signées avec le secteur privé ; -Texte de création ;
4.7 de la chaine de Transport & -25 formateurs formés
-Nombre de formateurs formés ; -Rapport de fin de formation
Logistique -500 personnes formées (diplômés) en transport et
-Nombre de personnes formées (diplômés)
logistique
-Analyse préalable de l’exemple de Dakar (Sénégal)
avec Rungis ; -L’analyse préalable est disponible
Développer un marché de gros / une
Opérationnalité d’un PPP à Pointe-Noire ou Brazzaville -Rapport d’analyse ; -L’étude de faisabilité est disponible
plateforme de gros avec les
4.8 (avec pour objectif de desservir Brazzaville et -Rapports d’activités -La plateforme de gros est créée sous forme de PPP
infrastructures logistiques, de
Kinshasa) ; -Le marché Total approvisionne Brazzaville en produit
transport et de conservation
-Opérationnalité du marché Total pour approvisionner frais
Brazzaville en produits frais
4.9 à
Projets d’infrastructures dans le PIP
4.12
Le port minéralier est fonctionnel dans le cadre de la
Disponibilité de l’étude en y incluant : la disponibilité du
concession (si nécessaire avec la possible participation
4.13 Port minéralier site, le planning de réalisation des travaux et les coûts du Dossier d’étude
des entreprises minières dans la gestion portuaire et
projet
dans le financement)
ENERGIE
-Adoption des nouveaux tarifs ;
- Entrée en vigueur des nouveaux tarifs ; -La nouvelle législation en matière d’électricité est
Réforme tarifaire et révision de la -Disponibilité et adoption de la législation en matière
4.14 -Textes publiés ; disponible
législation en matière d’électricité d’électricité ;
-Nouvelle grille des prix publics -La nouvelle grille des prix est disponible
-Existence de la nouvelle grille des prix de l’électricité

171
Appels à manifestation d’intérêt - Contrats de concession ;
Mise en concession des centrales hydroélectriques
pour la mise en concession des
La société Energie Electrique du Congo est restructurée
4.15 centrales hydroélectriques - Rapport d’audit ;
-Audit de la société Energie Electrique du Congo ; et mise en concession
Accélérer la restructuration de la -Mise en concession ;
société Energie Electrique du Congo - Publication de la manifestation d’intérêt
Promotion des investissements Voir cadre logique et objectif spécifique 4 Voir cadre logique et objectif spécifique 4
4.16 Poursuivre les investissements dans -Nombre d’études de faisabilité ; -Rapports d’études ; La couverture nationale en électricité est effective
le secteur de l’énergie -Programme des investissements ; -Rapports d’exécution des investissements
Formations techniques dans le -Plans de formation ;
4.17 domaine de l’électricité, des -Nombre de jeunes formés au secteur de l’électricité Rapport de fin de formation 2.000 jeunes formés dont 50% de femmes
énergies renouvelables et aux énergies renouvelables
NUMERIQUE
Adoption des cadres juridiques et -Disponibilité et adoption de nouveaux cadres juridiques
politiques publiques adaptés, pour -Existence des nouveaux cadres juridiques ; dans le domaine du numérique et du commerce
-Textes juridiques publiés au JO ;
améliorer l’accès à internet, stimuler -Taux de pénétration d’internet ; électronique etc.
4.18 -Rapports de l’ARPCE ;
le développement d’entreprises -Taux des transactions financières électroniques -X % ? de pénétration d’internet
-Rapports de l’ACPE
dans le secteur du numérique et Nombre de nouvelles entreprises créées ; -X % ? de transactions financières électroniques
faciliter le commerce électronique -X ? nouvelles entreprises créées
-Nombre de conventions avec le secteur privé ; -5 conventions avec le secteur privé
4.19 Renforcement des incubateurs -Protocoles ou conventions signés
-Nombre d’entreprises de IC accompagnées -200 entreprises accompagnées
-Opérationnalité de l’école de codage ; -L’école de codage est opérationnelle
-Rapports de fin de formation -50 formateurs formés
4.20 Créer une école de codage -Nombre de formateurs formés ;
-Rapport d’activité de l’école de codage -1.000 jeunes formés au codage (dont 50% de femmes)
-Nombre de jeunes formés au codage
-Disponibilité des équipements informatiques ; -Rapports de réception des équipements ;
Les capacités des administrations sont renforcées
Développer les capacités des -Opérationnalité des outils d’e-gouv pour plus de -Rapports de fin de formation ;
Les outils e-gouv sont opérationnels
4.21 administrations et formation des transparence et de services aux entreprises et aux -Rapports de fonctionnement des outils
-X ? formateurs formés
cadres citoyens ; e-gouv
-X ? agents publics formés
-Formation de formateurs et des agents publics
-Disponibilité des équipements informatiques dans les -Rapports de réception des équipements -X ? formateurs formés
Mettre en œuvre le Plan national écoles, au sein d’associations etc. ; informatiques ; -X ? personnes (populations vulnérables, jeunes,
4.22 pour l’accès au numérique et au -Formation de formateurs ; -Rapports de fin de formation femmes) formées
service universel -Formation de populations vulnérables, jeunes,
femmes

172
Objectif spécifique 5 : Définir des politiques publiques pour une économie verte et plus solidaire, fondée sur la redistribution, l’éducation et l’inclusion,
afin de permettre une bonne adaptation aux enjeux liés à la ZLECAf et au développement durable ;

Activités Indicateurs Moyens Objectivement Vérifiables Objectif à l’horizon 2030


AFFAIRES SOCIALES ET EMPLOIS
-Plans d’action des programmes ;
Mettre en œuvre des -Taux de pauvreté 2030 : inférieur à 20%
-Enquête sur le taux de pauvreté ; -Rapport d’enquête sur le taux de pauvreté ;
programmes sociaux et Coefficient de Gini 2030 : 45
5.1 -Coefficient de Gini ; -Rapport de validation des plans d’action ;
d’inclusion en faveur des -Taux de couverture de la population par le système
-Taux de couverture de la population par le système de -Rapport d’activité de la sécurité sociale
populations vulnérables de sécurité sociale : 35%
sécurité sociale ;
-Renforcement des capacités de l’ACPE/ FONEA ; -Rapport d’évaluation sur le renforcement
-Les capacités de l’ACPE/ FONEA sont renforcées
Renforcer les capacités de de -Nombre de conventions signées entre l’ACPE/ FONEA et le des capacités l’ACPE/ FONEA ;
5.2 -20 Conventions signées
l’ACPE et du FONEA secteur privé ; -Protocoles ou conventions signés
-2.000 chômeurs formés
-Nombre de chômeurs bénéficiant de formations -Rapport de fin de formation ;
EDUCATION
-80% des CEFA existants en 2020 sont soutenus
-80% des formateurs de ces CEFA ont bénéficié de
-Disponibilité des outils de renforcement des capacités des
formations
CEFA ;
-40% de femmes et de personnes vulnérables parmi
-Nombres de CEFA soutenus ;
-Rapport d’évaluation des outils de les enseignants au sein des CEFA
-Liste des curricula définis et validés avec le secteur privé ;
Renforcer les capacités des renforcement des capacités ; -80% des élèves diplômés des CEFA bénéficié de
5.3 -Nombre de formateurs formés (femmes enseignantes,
CEFA -Rapport d’activité ; formations en gestion, marketing, comptabilité et
personnes vulnérables, populations autochtones etc.) ;
-Rapport de fin de formation entreprenariat sur les TIC, l’environnement et les
-Nombre de CEFA impliqué dans le développement des chaines
mesures de d’atténuation du changement climatique
de valeurs et le développement des clusters au Congo
Toutes les chaines de valeur prioritaires doivent
impliquer au minimum un Centre de Formation
Professionnelle
-Disponibilité des outils de renforcement des capacités de -80% des formateurs des structures d’enseignement
l’enseignement supérieur ; supérieur soutenues ont bénéficié de formations
-Nombre de structures d’enseignement supérieur soutenues ; -30% de femmes et de personnes vulnérables parmi
-Liste des curricula définis et validés avec le secteur privé ; les enseignants des structures d’enseignement sup
-Rapport d’évaluation des outils de
-Nombre de conventions signées et opérationnelles avec les -80% des élèves diplômés ont bénéficié de
Renforcer les capacités de renforcement des capacités ;
5.4 institutions de recherche et développement ; formations en gestion, marketing, comptabilité et
l’enseignement supérieur -Rapport d’activité ;
-Nombre de formateurs formés (femmes enseignantes, entreprenariat sur les TIC, l’environnement et les
-Rapport de fin de formation
personnes vulnérables, des populations autochtones etc.) ; mesures de d’atténuation du changement climatique
-Nombre de structures d’enseignement supérieur impliquées Toutes les chaines de valeur prioritaires doivent
dans le développement des chaines de valeurs et le impliquer au minimum un une structure
développement des clusters au Congo. d’enseignement supérieur.

173
GENRE
-500 femmes formées en matière de comptabilité,
gestion, marketing, amélioration de la qualité etc.
Plan de développement des compétences (sur le respect des
-200 femmes chefs d’entreprises et commerçantes
exigences locales en matière de contenu et de règles d’origine
accompagnées pour bénéficier de financements, de
et d’autres réglementations, y compris le respect des mesures
fonds de roulement
de certificats d’origine, des mesures sanitaires et
-4 associations professionnelles de femmes
phytosanitaires et d’autres exigences techniques, comme -Rapport d’évaluation du plan ;
-25% de femmes dans les structures de dialogue
l’emballage, l’étiquetage et la certification de produits qui -Rapports de fin de formations ;
public privé
répondent aux normes commerciales de la ZLECAf, la -Rapport sur l’accompagnement des femmes
-500 femmes formées sur le respect des exigences lo-
comptabilité, la gestion, le marketing, le mangement de la chefs d’entreprise ;
Développer les compétences cales en matière de contenu et de règles d’origine et
qualité etc.) ; -Registre des associations professionnelles
5.5 des femmes entrepreneures d’autres réglementations, y compris le respect des
-Nombre de femmes chefs d’entreprises et commerçantes des femmes ;
et commerçantes mesures de certificats d’origine, des mesures
accompagnées pour bénéficier de financements, de fonds de -Rapport du Haut Conseil du Dialogue Public-
sanitaires et phytosanitaires et d’autres exigences
roulement ; Privé ;
techniques (emballage, étiquetage et certification de
-Nombre d’associations professionnelles de femmes ; -Rapport de l’ANA, l’ADPME, et autres.
produits qui répondent aux normes commerciales de
% de femmes dans les structures de dialogue public privé ; -Rapport DGCE
la ZLECAf
-Nombre de femmes bénéficiant de mentorat, et de réseaux
-200 femmes bénéficiant de mentorat, et de réseaux
d’acheteurs et réseaux d’affaires ;
d’acheteurs et réseaux d’affaires
-Nombre de femmes sensibilisées sur le régime commercial
-500 femmes sensibilisées sur le régime commercial
simplifié développé par la ZLECAf (voir activités 2.3)
simplifié développé par la ZLECAf (voir activités 2.3)

ENVIRONNEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE


Renforcer le cadre législatif et
réglementaire pour la gestion
foncière nationale, la mise en
-Comptes rendus des consultations ;
œuvre du plan de -Existence des cadres législatifs et règlementaires adaptés ;
5.6 -Textes législatifs et règlementaires adaptés Le cadre législatif et règlementaire est adapté
convergence de la -Consultations du MEF et des acteurs de la société civile
et publiés au JO
COMIFAC et
l’opérationnalisation de le
ACFAP ;
-Plan de renforcement des capacités sur la gouvernance de la
gestion des ressources naturelles ;
-Nombre de concessions forestières certifiées ; -Rapport d’évaluation ;
Développer les mécanismes -Nombre de certification FLEGT ; -Rapport sur l’activité ; 80% des concessions forestières du Congo sont
5.7
de gestion durable des forêts -Nombre de formations délivrées -Etat des lieux étude bois (secteur du bois) ; certifiés
-Nombre de projets pilotes d’appui à la constitution et à la -Rapport de fin de formation
gestion des réservoirs de carbone

174
Réaliser les plans
-Existence de l’étude sur l’aménagement des aires protégées ; -Rapport d’étude sur l’aménagement des
d’aménagement des aires Toutes les aires protégées disposent d’un plan
5.8 -% des aires protégées disposant d’un plan d’aménagement aires protégées ;
protégées, y compris pour les d’aménagement
-Plans d’aménagement publiés
projets transfrontaliers

-Disponibilité des outils de renforcement des capacités -300 personnes formées


Renforcer les capacités pour (formation et équipements modernes) ; -Rapports de réception des équipements -70% des aires protégées sont gérées par le biais des
la mise en œuvre effective -Nombre de personnes formées (écogardes, société civile, modernes ; concessions
5.9 des mécanismes de contrôle femmes, populations autochtones, etc) ; -Rapports de fin de formation ; -Système de veille pour la mise en œuvre de CITES
et de surveillance de la -Nombre de concessions pour les aires protégées ; -Rapports d’activités des systèmes de veille ; opérationnel. Données chiffrées sur le braconnage
biodiversité -Opérationnalité des systèmes de veille et « d’intelligence » -Protocoles signés ; -Baisse significative des trafics et autres crimes liés
-Jugements rendus relatifs aux trafics -Jugements publiés aux espèces protégées /menacées et à la biodiversité

-Des programmes scolaires sur le développement


-Existence des programmes scolaires sur le développement durable sont effectivement insérés dans le système
durable dans le système éducatif national ; éducatif national
Vulgariser les concepts -Nombre de campagnes d’éducation et de vulgarisation dans -Supports de vulgarisation ; -X ? campagne(s)/ an d’éducation et de vulgarisation
développement durable, les régions forestières en priorité et dans les villes ; -Rapports de fin de formation ; dans les régions forestières en priorité et dans les
5.10
économie verte, changement -Nombre de formateurs (dont les représentants des -Curricula scolaires villes sont organisées
climatique, et environnement populations autochtones) ; -X ? formateurs formés (dont X représentants des
-Nombre de formations ; populations autochtones)
-Nombre de personnes formées -200 formations de formateurs
-5.000 personnes formées

Renforcer les politiques et les


-Existence des cadres législatifs et règlementaires adéquats et -Comptes rendus des consultations ; Les politiques et les mécanismes de limitation du
mécanismes de limitation du
effectifs ; -Textes législatifs et réglementaires publiés au torchage des gaz résultants de l’exploitation
5.11 torchage des gaz résultants
-Consultation du secteur privé JO pétrolière sont renforcés
de l’exploitation pétrolière

Renforcer les mesures


-Existence des cadres législatifs et règlementaires adéquats et -Comptes rendus des consultations ;
règlementaires sur la gestion Les mesures règlementaires sur la gestion des
5.12 effectifs ; -Textes législatifs et réglementaires publiés au
des déchets au niveau déchets au niveau national sont renforcées
-Consultation du secteur privé JO
national

175
Objectif spécifique 6 : Disposer d’un plan de communication et des outils de suivi-évaluation pour la mise en œuvre de la stratégie nationale ;

Activités Indicateurs Moyens Objectivement Vérifiables Objectif à l’horizon 2030


-Disponibilité du plan de communication
Nombre de conférences, ateliers et autres -X ? conférences, ateliers et autres évènements
-Plan stratégique et supports de communication ;
Communiquer pour la visibilité de la évènements pour faire connaitre la stratégie Le site web et les comptes des réseaux sociaux
6.1 -Site Web ;
stratégie nationale ZLECAf nationale ZLECAf ; sont opérationnels
-Livres verts
-Disponibilité des « livres verts » -X ? livres verts publiés
Existence d’un site Web ZLECAf Congo
-Toutes les activités de la stratégie sont réalisées
-La Coordination nationale se réunit au moins 2
-Nombre de réunions de la Coordination nationale ; -Comptes rendus des réunions de la Coordination fois par an
Suivre et évaluer la stratégie -Nombre de réunions du Comité technique ; nationale ; -Le Comité technique se réunit au moins 6 fois
6.2
nationale ZLECAf -Nombre d’activités réalisées par objectif spécifique ; -Comptes rendus des réunions du Comité technique ; par an
-Existence de rapports annuels -Rapport d’activités annuel -La Coordination nationale et le Comité
technique disposent chacun d’un tableau de
bord de suivi-évaluation

Objectif spécifique 7 : Mettre en place des mécanismes de mobilisation des financements internes et externes.

Activités Indicateurs Moyens Objectivement Vérifiables Objectif à l’horizon 2030


-Disponibilité d’un plan pluriannuel de financement -Le Congo dispose d’un plan de financement
doté des mécanismes de sauvegarde réaliste, équilibré et diversifié pour une
-% des besoins mobilisables au budget de l’Etat ; exécution réussie de sa stratégie
-Plan de financement de la stratégie ;
-% des besoins mobilisables dans le cadre des projets -Les budgets annuels alloués à la stratégie
7.1 Planifier le financement -Lois de finances ;
panafricains et régionaux ; correspondent à la tranche pluriannuelle du plan
-Conventions de financement
-% des besoins mobilisables dans le cadre de financement
des projets des PTFs ; -Les conventions de financement sont
-% des besoins mobilisables auprès du secteur privé ; concessionnelles
-Existence d’une structure dédiée à la recherche, à la
Rechercher et mobiliser les
mobilisation et à la bonne gestion des financements ; -Textes de création des structures ; Les financements sont totalement mobilisés et
7.2 financements internes et externes
-Existence d’une structure dédiée à l’audit interne de -Rapports d’activités gérés de manière rigoureuse et efficiente
la stratégie

176
Chapitre 4 - Budget et financement
Pour évaluer la stratégie nationale-Congo, il a été pris en compte les coûts des actions projetées sur la base
des données relatives à certains projets, aux budgets passés, en cours ou prévisionnels, mais aussi en tanant
compte des engagements financiers de l’Etat et de certains partenaires techniques et financiers intéressés,
voire, impliqués dans le processus de mise en œuvre de la ZLECAf (BAD, Banque Mondiale, UE, FED, AFD,
CNUCED, OMC, etc,).

1. Les prévisions budgétaires


Le coût de la stratégie nationale du Congo est estimé sur la période 2021-2030 (c’est à dire sur 10 ans) à
2.154,18 milliards de FCFA correspondant à environ 3,295 milliards EUR, soit :
• coût de la mise en œuvre de la stratégie nationale estimé à 207 milliards FCFA (20,7 milliards FCFA
par an en moyenne sur 10 ans), c’est-à-dire 315,56 millions EUR (soit une moyenne de 31,55 millions
EUR chaque année sur 10 ans) ;
• coût des infrastructures d’énergie et de transport (PIP, réhabilitation des voies CFCO mais surtout la
réalisation du port minéralier) et hors développement du numérique Central African Backbone (déjà
acquis) évalué à 1.947,16 milliards FCFA (soit 194,72 milliards FCFA par an en moyenne sur 10 ans),
c’est-à-dire 2,968 milliards EUR (soit une moyenne de 29,68 millions EUR chaque année sur 10 ans).

Synthèse des prévisions budgétaires


En EUR En FCFA
Amélioration du cadre macroéconomique et du
Objectif 1 28 100 000,00 18 432 391 700
climat des affaires

Mise en place d’un dispositif réglementaire et


Objectif 2 institutionnel adapté pour mettre en œuvre la 42 400 000,00 27 812 576 800
ZLECAf dans ses différents volets

Développement d’une offre élargie de biens et


Objectif 3 services compétitifs pour répondre aux besoins du 88 500 000,00 58 052 194 500
marché national, régional et continental

Objectif 4 Développement d’infrastructures commerciales 3 036 780 260,00 1 991 997 269 010

Adaptation de certaines politiques publiques afin


de développer une économie plus solidaire
fondée sur la redistribution, l’éducation et
Objectif 5 l’inclusion et permettre une bonne adaptation de 85 550 000,00 56 117 121 350
la population aux enjeux liés à la ZLECAf, et créer
une économie durable et respectueuse de
l’environnement

Suivi-évaluation et communication de la stratégie


Objectif 6 12 000 000,00 7 871 484 000
nationale ZLECAf

Mise en place des mécanismes de mobilisation


Objectif 7 1650 000,00 1.082 329 000
des financements
TOTAL 3 294 980 260 2 154 181 830 360

177
2. Le financement de la stratégie
2.1. La mobilisation du budget de l’Etat
Les ressources budgétaires du Congo pour l’exercice 2020 étaient évaluées dans la loi de finances initiale à
2.175,38 milliards de FCFA (3,3 milliards EUR) avant sa révision en raison de la survenance de la COVID 19.
Sur cette base, la stratégie nationale du Congo pour la mise en œuvre de la ZLECAf estimé en moyenne
annuelle à 215,18 milliards de FCFA devrait représenter environ 9% du budget de l’Etat (infrastructures de
transport et d’énergie inclues).

Selon le budget initial de l’Etat de l’exercice 2020 de la République du Congo, les financements extérieurs
(apport bailleurs internationaux) sont estimés à 325 milliards FCFA253 (495 millions EUR pour l’année 2020).
Sur 10 ans, si l’on extrapole, cela reviendrait à 3,25 milliards FCFA (soit 4,95 milliards EUR).

L’essentiel des financements extérieurs (FMI, France, BAD) de l’exercice 2020 participe à la mise en œuvre
du programme PAREF (Programme d’Appui aux Réformes Economiques et Financières) qui vise entre autres
à améliorer le climat des affaires, la gouvernance

2.2. La mobilisation des ressources externes


Il est possible pour le Congo de bénéficier des financements extérieurs à travers notamment des projets
définis au niveau du pays, de la sous-région Afrique Centrale, du continent, des partenaires techniques et
financiers et des partenariats public-privés.

- Projets régionaux CEMAC/CEEAC


Au niveau de la sous-région Afrique centrale CEMAC/ CEEAC :

• La Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies (UNECA) apporte un soutien pour
l’élaboration des stratégies de diversification économique ;
• La BAD est en discussion avec la CEMAC/CEEAC254 pour un important projet pour le renforcement du
commerce intra régional avec un volet sur la ZLECAf ;
• Le Programme d’Appui à l’Intégration Régionale et à l’Investissement en Afrique Centrale (PAIRIAC)
de l’Union européenne devrait commencer fin 2020. Il comporte trois composantes : l’appui à
l’intégration régionale et en particulier à la fusion des deux CER (CEMAC et CEEAC), la transhumance
et la mobilité pastorale et les investissements et le financement (pour une mise en œuvre du Plan
d’Investissement Extérieur) ;
• La GIZ (coopération allemande) appuie la COMIFAC avec une initiative pilote du Tri-national de la
Sangha en faveur des populations autochtones et communautés locales255 et a décidé d’appuyer le
Partenariat pour les Forêts du bassin du Congo en 2020/2021256 ;
• DFID finance le Programme d’Amélioration des moyens de subsistance et d’affectation des terres
dans les forêts du bassin du Congo pour 3 ans257 ;
• Les Etats Unis par le biais de leur Agence de coopération au développement USAID participe au
financement du projet « Central African Regional Program on the Environment » (CARPE).

- Projets panafricains dont pourrait bénéficier le Congo


Certains bailleurs internationaux ont décidé de soutenir les négociations ZLECAf. Ainsi, pour ce qui est de
l’Union européenne, on peut noter :
• L’Union européenne soutient le processus de négociations (21,1 millions EUR) en appuyant
directement l’Union Africaine et son Département du Commerce et de l’Industrie. L’UE facilite les
négociations, fournit de l’expertise, permet le lancement d’études à la demande des Etats membres

253 Loi de Finances 2020, Loi n°42‐2019 du 30 décembre 2019


254 Données d’avril 2020
255 Projet GIZ avec la COMIFAC : https://pfbc-cbfp.org/actualites/items/communique-final-GIZ-COMIFAC.html
256 Les dépêches de Brazzaville 11 mars 2020 : la GIZ reprend l’assistance technique et financière du PFBC
257 CONGO :https://www.iied.org/fr/le-projet-congos-collaboration-dong-en-faveur-de-moyens-de-subsistance-
communautaires-equitables-et
178
de l’Union Africaine, soutient le processus de signature et de ratification de la ZLECAf, fournit des
outils dématérialisés pour échanger les offres, établir l’Observatoire du Commerce de l’Afrique etc.

• L’UE soutient également la mise en œuvre de la ZLECAf au niveau des Etats membres Africains,
comme des Communautés Economiques Régionales pour l’harmonisation des nomenclatures
tarifaires, l’adoption du Système Harmonisé (avec l’Organisation Mondiale des Douanes), le
développement de Stratégies Nationales pour la mise en œuvre de la ZLECAf (avec la Commission
Economique pour l’Afrique, UNECA), le développement des capacités en matière de propriété
intellectuelle (avec l’Office Européen de Propriété Intellectuelle, EUIPO).

• L’UE prévoit de formuler un Programme d’action de 32 millions EUR en 2020 afin de permettre la
finalisation des négociations ZLECAf, améliorer les capacités de l’Union Africaine (UA) et des Etats
membres sur l’ensemble des Protocoles des Phases I et II – en particulier sur les services, la
concurrence, l’investissement et la propriété intellectuelle- : cela devrait avoir lieu par le biais
d’assistance technique, d’expertise spécifique, d’études diagnostic, etc. qui pourront être
demandées par l’UA ou les pays Africains individuellement. Le programme d’Action 2020 devrait
soutenir la mise en œuvre de la ZLECAf au niveau régional (CER) et national et permettra également
d’avancer sur les intégrations économiques régionales, la mise en œuvre des Accords de Partenariat
Economique (APE), etc. Un soutien spécifique sera fourni pour la mise en œuvre de l’Annexe 7 sur les
mesures Sanitaires et Phytosanitaires (SPS) et la mise en place de l’Agence Africaine pour la Sécurité
Alimentaire. L’annexe 2 sur les Règles d’origine est également considérée comme prioritaire pour un
soutien de l’UE. L’UE, le Secrétariat de la ZLECAf (basé à Accra au Ghana) et les pays Africains
devraient aussi bénéficier de soutien pour le suivi-évaluation de la mise en œuvre de la ZLECAf.

Parmi les autres initiatives visant à soutenir la ZLECAf, il convient de noter ce qui suit :
• Le gouvernement allemand soutient la ZLECAf depuis le début des négociations et s’est engagé dans
un projet de 9 millions EUR (qui devrait augmenter en 2020) pour apporter l’expertise à la
Commission de l’UA sur les sujets douanes, normes, SPS et négociations services et aux pays africains
au sujet des négociations sur le commerce des marchandises (collecte de données douanières,
préparation des offres) et le commerce des services (collecte des règlementations dans les secteurs
de services). L’Allemagne soutient le plan d’action de l’UA appelé « Boosting Intra-African Trade »
(BIAT) dans différents domaines et en particulier sur le e-commerce, les guichets uniques pour les
procédures de commerce extérieur, l’engagement du secteur privé, etc. L’Allemagne travaille avec le
Centre du Commerce International (International Trade Centre ; ITC) pour l’initiative « She
trades »258 qui implique des associations de femmes entrepreneures. L’Allemagne collabore avec
l’UNECA pour la mise en œuvre de son Centre sur les Politiques Commerciales en Afrique et soutient
TRALAC259 (Trade Law Centre basée en Afrique du Sud) qui fournit des analyses, des formations,
réalise de la vulgarisation etc. L’Allemagne soutient également l’Infrastructure Qualité Pan-Africaine
grâce à l’Institut de Métrologie Allemande (PTB)260 à hauteur de 6,5 millions EUR (2015/2020)
• La France soutient la ZLECAf par des assistances techniques court-terme fournies à la Commission de
l’UA, à son Département « Commerce et Industrie » ou à son Département « Infrastructures et
Energie », en particulier pour la digitalisation de leurs projets (1,5 millions EUR) ;
• Le Danemark a défini un programme de 3,9 millions EUR pour soutenir la ZLECAf : 2 millions EUR via
l’UNECA et 1,9 million EUR via le Département « Commerce et Industrie » dans le domaine de la
politique de la concurrence ;
• La Suède contribue aux négociations ZLECAf et à la mise en œuvre de projets : elle finance TRALAC
qui fournit des études et analyses (3,2 millions EUR) et le Trade Policy Training Centre (TRAPCA pour
6,4 millions EUR) qui offre des formations à des officiels des pays d’Afrique Sub-Sahariennes sur els
sujets de politique commerciale (jusqu’au niveau Master). La Suède soutient également la
modernisation des Douanes en particulier pour la mise en œuvre de l’Accord de Facilitation du

258 Initiative « she trades »: http://www.intracen.org/SheTrades-Global-fr/


259 TRALAC : https://www.tralac.org/
260 PTB : https://www.ptb.de/cms/en.html
179
Commerce de l’OMC (dans la région SADC et dans la CAE) pour 4 millions EUR (mis en œuvre par
l’Organisation Mondiale des Douanes) ;
• Le Royaume Uni soutient la Phase II des négociations ZLECAf avec de l’expertise fournie au
Secrétariat intérimaire dans le domaine de l’Investissement et par un expert de l’Overseas
Development Institute (ODI) travaillant à l’UNECA (0,5 millions EUR) ;
• Les Etats Unis financent des études de cadrage sur les mesures SPS et la sécurité alimentaire des
aliments. Des consultants Américains ont réalisé une mission en Août 2019 pour identifier les
secteurs pouvant être appuyés par les Etats Unis (propriété intellectuelle, normes, etc.) ;
• La Corée, la Turquie et la Norvège ont décidé de fournir un appui budgétaire à la Commission de
l’Union Africaine pour le budget 2020 et considèrent la Phase II des négociations ZLECAf ; la Corée
serait intéressée pour soutenir la Stratégie Continentale pour les PME ;
• La Chine n’a pas pris d’engagements officiels sur les sujets ZLECAf ;
• La Banque Mondiale soutient la Commission de l’UA pour un montant de 27 millions USD ;
• La BAD devrait soutenir le Secrétariat ZLECAf et divers sujets à mettre en œuvre : le soutien financier
de la BAD est de 4,8 millions USD.
• La BAD s’investit dans la mise en œuvre du Marché unique du transport aérien africain (MUTAA).
L’institution financière, à travers le Fonds Africain de Développement, a signé un protocole d’accord
d’environ 6,85 millions USD avec la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC) en mars 2020.
• La Banque Africaine de Développement (BAD) a développé nombre de projets sur des sujets divers
tels que « Boost Africa » pour soutenir les jeunes entrepreneurs africains, la « Facilité du Climat des
Investissements », le « Fonds pour l’Accélération du Développement Agricole »261, etc.
• L’Union européenne a développé de nouveaux instruments au sein du Plan d’Investissement
Extérieur262 afin de pouvoir promouvoir plus largement l’amélioration du climat des affaires, le
développement du secteur privé et le financement des PME comme des infrastructures. Le PIE a
développé une approche intégrée, bâtie sur trois piliers - (i) Investissement, (ii) Assistance Technique
et (iii) Amélioration du Climat des Investissements. Les secteurs prioritaires sont l’agriculture, le
digital, les infrastructures de transports, l’énergie.

- Projets de divers partenaires techniques et financiers au Congo


Des financements extérieurs (FMI, France, BAD) participent à la mise en œuvre du programme PAREF
(Programme d’Appui aux Réformes Economiques et Financières) qui vise entre autres à améliorer le climat
des affaires, la gouvernance.

Le nouveau Cadre de Partenariat, validé le 10 décembre 2019 par le Conseil d’administration de la Banque
Mondiale, vise à soutenir la mise en œuvre des objectifs de développement du Congo-Brazzaville pour la
période 2019-2024. Il s’articule autour de deux domaines : le renforcement de la gestion économique et la
diversification d’une part, le développement du capital humain et la résilience pour une croissance inclusive
et durable d’autre part. Il comprend également des projets en faveur de l’autonomisation des femmes et de
l’économie numérique.
La Banque Mondiale a défini un Programme d’Appui au Développement des Entreprises et à la Compétitivité
(PADEC) avec un budget de 20,3 millions USD ainsi qu’un Programme de Développement de l’Agriculture
Commerciale (PDAC) de 100 millions USD, tous deux sous forme de prêts.
La BAD a mis en œuvre un Projet d’Appui au Climat des Investissements et de la Gouvernance Forestière
(PACIGOF) de 32,7 millions USD et le Projet Central Africa Backbone (CAB) sur les interconnexions du réseau
fibre optique. Elle a récemment annoncé l’appui à la construction du pont route-rail Brazzaville - Kinshasa.

L’Union européenne à travers son Programme Indicatif National 2014-2020263 avait identifié la gouvernance
économique et commerciale comme premier secteur de concentration avec une allocation budgétaire de 53
millions EUR sur un budget total de 88 millions EUR.

261 Initiatives BAD : https://www.afdb.org/fr/topics-and-sectors/initiatives-partnerships/africa-trade-fund


262 UE : Plan d’Investissement Extérieur : https://ec.europa.eu/commission/eu-external-investment-plan_fr
263 UE : Programme Indicatif National : https://eeas.europa.eu/delegations/congo-brazzaville/39749/node/39749_ko
180
Les principaux axes de l’aide de l’UE au Congo entre 2014 et 2020 ont été :
a) L’amélioration du climat des affaires : OHADA, renforcement des Chambres de commerce, amélioration
des procédures douanières, gouvernance forestière avec le FLEGT, appui au Pool Energétique d’Afrique
Centrale, etc. ;
b) Les infrastructures : la construction d’un nouveau port de pêche industriel et d’un abri côtier pour la
pêche artisanale au Port Autonome de Pointe-Noire, la mise à niveau environnementale du PAPN et la
réhabilitation du Port Autonome de Brazzaville ;
c) L’appui aux chaînes de valeurs : appui aux PME à travers 7 clusters, renforcement des outils de
financement des PME, renforcement des capacités des laboratoires et de l’ACONOQ, etc.
Les axes et le montant de la politique de coopération de l’UE au Congo pour la période 2021/2027 ne sont
pas encore connus en avril 2020.

Le Fonds CAFI (Central African Forest Initiative)264 financé par l’UE, la Norvège, la France, l’Allemagne, le
Royaume Uni à hauteur de 65 millions USD en septembre 2019 soutient la gestion durable des forêts, la
préservation des tourbières.
L’Agence Française de Développement est très impliquée dans le développement des infrastructures (eau,
électricité, routes, port)265 : elle travaille par exemple en faveur de la restructuration de la Société Nationale
d’Electricité (rebaptisée EEC). Les autres priorités de l’AFD sont le développement humain (santé, protection
sociale, formation professionnelle et enseignement supérieur) et le développement durable (forêt,
environnement, agriculture). Entre 2010 et 2017, le budget de l’AFD au Congo a été de 600 millions EUR.
Depuis 2018, l’AFD met en œuvre un projet visant à renforcer l’accès à l’emploi via la formation
professionnelle (programme Téléma ; 6,5 milliards FCFA), un programme agricole (5,2 milliards FCFA), un
projet sur la préservation de la biodiversité dans les forêts du Nord du pays (4 milliards FCFA) et la gestion
des inondations et de l’assainissement de Pointe-Noire (26,2 Milliards FCFA)266.
L’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) finance divers projets au Congo dont l’un concerne
depuis 2018, les produits halieutiques avec entre autres un soutien au Centre d’Appui à la Pêche Artisanale à
Pointe-Noire. Un autre projet a été lancé fin 2019 (1,1 milliard FCFA) pour le développement de la riziculture
au Congo avec la fourniture d’équipements de rizerie et des matériels agricoles de haute technologie.
En septembre 2019, la Chine a signé 7 Protocoles d’accords et accords cadre afin d’accélérer les
investissements et diversifier les économies du continent. Ils concernent le secteur des PME, le ciment et
l’électricité au Congo267.
L’USAID est essentiellement présent pour des programmes en faveur des réfugiés et personnes déplacées du
Pool.
- Partenariats Publics-Privés
En plus du budget national et des financements extérieurs pouvant contribuer à la mise en œuvre de cette
stratégie nationale ZLECAf, il est possible pour le Congo de recourir aux Partenariats Publics-Privés (PPP), afin
de résorber le déficit d’infrastructures nécessitant un développement et un financement complexes. A cet
effet, le comité en charge des Partenariats Publics-Privés créé au ministère des finances contribuera à la
recherche des solutions idoines.

264 CAFI au Congo : https://www.cafi.org/content/cafi/en/home/all-news/republic-of-congo-and-cafi-sign-65-million-dollars-


letter-of-int.html
265 L’AFD au Congo : https://www.afd.fr/fr/page-region-pays/congo
266 Congo : l’AFD débloque 43 milliards FCFA pour des projets de développement, 28.11.2018 :
https://afrique.latribune.fr/afrique-centrale/congo/2018-11-28/congo-l-afd-debloque-43-milliards-de-fcfa-pour-des-projets-
de-developpement-799013.html
267 Congo-Brazzaville : un Forum pour une approche multilatérale entre la Chine et le Continent, 11 septembre 2019 :
https://www.jeuneafrique.com/828078/economie/congo-brazzaville-un-forum-pour-une-approche-multilaterale-entre-la-
chine-et-le-continent/
181
Conclusion
La ZLECAf va fondamentalement impulser un dynamisme nouveau à l'intégration économique en Afrique. En
effet, la structure des échanges qu’elle recommande permet d'envisager avec davantage d'optimisme,
l'évolution du processus d'intégration africaine et les effets que l'on peut en attendre, notamment en
matière de développement économique, humain et durable.

Si la ZLECAf présente un certain nombre d'avantages, sa mise en œuvre comporte cependant des risques et
peut engendrer des coûts liés à l’inadéquation des économies faiblement structurées avec ce nouveau
marché, nécessitant ainsi des mesures et des actions d’ajustement spécifiques.

Au regard des avantages, des risques et des coûts potentiels identifiés, la stratégie nationale du Congo pour
la mise en œuvre de l’Accord portant création de la ZLECAf a répondu à une question essentielle : comment
la République du Congo peut-elle minimiser les risques et maximiser les gains associés à l'ouverture du
marché continental ?

L'examen de cette problématique a nécessité comme préalable à la définition des objectifs de la stratégie,
des modalités de son opérationnalisation et de son financement, une analyse :
• du contexte macroéconomique ;
• du climat des affaires ;
• du dispositif institutionnel et réglementaire existant et de son degré de cohérence avec celui de la
ZLECAf ;
• du potentiel productif national ;
• des infrastructures commerciales ;
• des enjeux sociaux et environnementaux.

Conçue à partir des recommandations issues de cette analyse, la stratégie nationale de la République du
Congo pour la mise en œuvre de l’Accord ZLECAf a pour objectif général d'accroître de manière significative
le volume des échanges de biens et services du pays avec l'Afrique, ainsi que le montant des investissements
entrant, à travers le renforcement de la productivité et de la compétitivité, grâce à une économie diversifiée
et résiliente, le tout orienté vers un développement inclusif et durable. Cet objectif se décline en sept
objectifs spécifiques correspondant à autant de facteurs censés déterminer sa réalisation.

La stratégie nationale de la mise en œuvre de l’Accord ZLECAf prévoit un cadre et des mécanismes de suivi-
évaluation ainsi qu'un volet "communication" visant son appropriation par les parties prenantes et tous les
acteurs concernés.

Elle s'appuie sur un plan d'action définissant les activités à mener pour atteindre les objectifs, les résultats
attendus, la période de mise en œuvre, les organismes chargés de cette mise en œuvre et le coût desdites
activités.

Elle comprend en outre un plan de financement étalant le coût total de la stratégie estimé à 2.162,35
milliards FCFA sur dix (10) ans (2021-2030), soit en moyenne annuelle 216,23 milliards FCFA.
Ce coût total est réparti entre la mise en place des infrastructures commerciales (environ 90% du coût
total) et les autres activités (environ 10%).

Les sources retenues pour le financement de la stratégie nationale sont d’une part, le budget de l’Etat
congolais et d’autre part, les partenaires techniques financiers (à travers divers projets) ainsi que le recours
aux partenariats publics-privés.

L’opérationnalisation de la ZLECAf est essentielle pour l’intégration et pour le développement du continent.


A ce titre, la mise en œuvre de la présente stratégie nationale représentera un investissement majeur pour
l’avenir du Congo qui dispose de dix (10) années à compter du 1er janvier 2021 pour la mettre en œuvre.
182
La réussite de la stratégie nationale, dont la mise en œuvre est tout à la fois politique et technique, suppose
d’une part l’engagement et la détermination des pouvoirs publics et, d’autre part, la rigueur absolue de son
pilotage, pour en assurer l’effectivité, l’efficacité et l’efficience.

Plus précisément, les acteurs impliqués devront s’approprier la stratégie et définir dans les moindres détails
les actions, les indicateurs de suivi et les découpages budgétaires pertinents pour chacune des activités
identifiées, afin de permettre un suivi-évaluation de qualité et une mise en œuvre optimale de la présente
stratégie nationale.

La célérité avec laquelle les Etats membres de l’Union Africaine ont ratifié l’Accord portant création de la
ZLECAf donne la mesure de la volonté, de l’engagement et de la détermination des Etats membres de passer
à une prochaine étape : la mise en œuvre de l’Accord et l’obtention des résultats.

Aussi, les autorités congolaises sont-elles appelées à se préparer de manière résolue à l’avènement de la
ZLECAf, afin d’éviter de lourdes conséquences sur les aspirations de développement et d’émergence du
Congo.

183
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