Lecteur Méthodique

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Mesure et évaluation en éducation

ÉVALUATION CONTINUE ET EXAMENS : PRÉCIS DE


DOCIMOLOGIE. De Landsheere, Gilbert, (6e éd.). Bruxelles :
Labor, 310 pages, 1992
Dominique Morissette

Volume 17, numéro 3, 1995

URI : https://id.erudit.org/iderudit/1092316ar
DOI : https://doi.org/10.7202/1092316ar

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Éditeur(s)
ADMEE-Canada - Université Laval

ISSN
0823-3993 (imprimé)
2368-2000 (numérique)

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Citer ce compte rendu


Morissette, D. (1995). Compte rendu de [ÉVALUATION CONTINUE ET
EXAMENS : PRÉCIS DE DOCIMOLOGIE. De Landsheere, Gilbert, (6e éd.).
Bruxelles : Labor, 310 pages, 1992]. Mesure et évaluation en éducation, 17(3),
125–127. https://doi.org/10.7202/1092316ar

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Mesure et évaluation en éducation
Vol. 17 n° 3, pages 125 à 133.

RECENSIONS

ÉVAL UA TION CONTINUE ET EXAMENS: PRÉCIS DE DOCIMOLOGIE


De Landsheere, Gilbert
(6e éd.). Bruxelles : Labor, 310 pages, 1992

Cet ouvrage de De Landsheere se développe en cinq parties d’inégale


importance. Il comprend un examen rapide de la définition de quelques
concepts relatifs à l’évaluation des apprentissages (première partie); un
survol de certains inconvénients que pose toute évaluation en milieu
scolaire (deuxième partie); un bref exposé sur les procédures de
modération ou de transformation des résultats (quatrième partie); un
résumé des traits caractéristiques de la pédagogie de la maîtrise permettant
d’introduire des notions d’évaluation formative (cinquième partie). Il inclut
surtout une analyse détaillée du processus de construction d’un examen
(troisième partie): c’est le principal thème de l’ouvrage, celui qui sera
examiné plus en détail.

De Landsheere y décrit la préparation d’un examen dont la démarche


ressemble à ce qu’exposent la plupart des ouvrages sur le sujet: préciser le
but et l’objet de l’évaluation, soit la vérification de l’atteinte des objectifs
pédagogiques; rédiger les items en se conformant aux diverses règles perti­
nentes, qu’il s’agisse des items à réponse construite ou à réponse choisie;
réaliser la correction des examens, y compris ceux qui sont faits par observa­
tion directe (ce que l’auteur appelle souvent la notation, parfois la correc­
tion); fixer la note de réussite; enfin, contrôler la fidélité et la validité.

Dans l’ensemble, l’ouvrage demeure égal à lui-même; cette nouvelle


édition n’introduit aucune transformation radicale du contenu par rapport
à ce qui était déjà présenté dans les éditions précédentes. L’auteur réalise
une mise à jour plutôt modeste, qui se perçoit d’ailleurs dans la répartition
des références: à peine 15% d’entre elles datent d’après 1979. C’est très peu
pour un domaine comme l’évaluation pédagogique où les idées et les

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pratiques évoluent rapidement. Ceci dit, De Landsheere accorde une


importance accrue au fait que, dans l’attribution des cotes et des notes,
l’évaluateur agirait, du moins en partie, conformément à des réactions
psychologiques personnelles, à des tendances fondamentales de sa
personnalité: il y aurait une psychologie de l’évaluation. Dans cet ordre de
pensée, les conclusions de Noizet et Caverni sont citées à plusieurs reprises.
Par ailleurs, l’auteur insiste beaucoup plus, dans cette nouvelle édition, sur
le recours à l’interprétation critérielle des résultats. Il rattache cette
pratique à de nouveaux thèmes tels que la taxonomie de Bloom, dont les
catégories supérieures sont réaménagées, la formulation plus systématique
des objectifs généraux et spéciaux (spécifiques), les performances com­
plexes ou simples, les tests critériels, le seuil de réussite et la théorie de la
généralisabilité. Enfin, il entrevoit une éventuelle percée de la psychologie
cognitive susceptible de transformer la démarche d’évaluation, principale­
ment, les objets d’évaluation.

Grâce à cet ouvrage, le praticien de l’évaluation, dispose d’un grand


nombre de conseils appropriés. Le chercheur, pour sa part, trouve des
pistes intéressantes; il ne faut toutefois pas qu’il accepte a priori les
conclusions, mais qu’il envisage plutôt de les valider à nouveau, car les
recherches citées datent souvent d’une trentaine d’années ou plus: le
contexte n’est souvent plus le même. Pour les lecteurs habitués au voca­
bulaire et à la présentation anglo-saxonne ou nord-américaine, l’ouvrage
déroute un peu: plusieurs mots sont employés dans un sens différent, celui
de notation (grading), pris parfois pour correction (scoring, marking) ou
pour appréciation en contexte d’observation, est probablement le plus con­
fondant. Par ailleurs, on ne comprend pas, par exemple, que la note puisse
être «une appréciation synthétique traduisant l’évaluation [...]» (p. 23) ou
que les fonctions pronostic, inventaire et diagnostic soient des objets de
l’évaluation (p. 72, 73). Par ailleurs, on est habitué à des objectifs spéci­
fiques plutôt que «spéciaux» (p. 91); on hésite entre ce qui est présenté
comme une échelle d’évaluation (p. 146) et ce qui semble être un système
de notation ou encore un des éléments d’une grille d’appréciation (p. 146
151); on se demande parfois s’il s’agit d’évaluation (p. 149) ou de notation
ou d’observation à l’aide de grilles ou encore de correction de travaux (p. 152,
161-165); on perçoit difficilement la définition qu’auraient des concepts
aussi importants que ceux de fidélité (p. 194) et de validité (p. 198). Il est
surprenant de constater que la praticabilité des méthodes (celles de la
correction, entre autres: voir notamment p. 123) ne semble pas préoccu­
pante. Enfin, un index serait d’autant plus utile que plusieurs références -
on ne sait pas lesquelles ni pourquoi - ne sont pas données dans la
bibliographie et que certains thèmes sont abordés alors qu’on ne s’y attend

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pas (par exemple, l’étude des critères du correcteur: une solution là où on


s’attend à ne trouver que des problèmes, p. 44).

Les quelques points signalés ci-dessus sont plutôt des irritants que des
inconvénients majeurs. Il est cependant plus regrettable que la technique
du tableau de spécification et de pondération ne soit pas présentée explici­
tement, de même que les divers éléments de la planification d’ensemble des
actions et des décisions relatives à l’administration d’une épreuve ou d’un
examen.

Bref, cet ouvrage de De Landsheere en est à sa sixième édition: il a


prouvé depuis longtemps son utilité et sa valeur. En français, il s’agit d’un
ouvrage classique sur l’évaluation sommative des apprentissages: il peut
rendre de bons services. Certains de ses éléments seront toutefois dépassés
s’ils ne sont pas rajeunis à la lumière de nouveaux modèles, de nouvelles
pratiques ou de résultats de recherches plus récentes.

Dominique Morissette
Université du Québec à Trois-Rivières

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