Climat Tourisme
Climat Tourisme
Climat Tourisme
RÉSUMÉ
Changement climatique et tourisme :
Faire face aux défis mondiaux
Résumé
Juin 2008
Table des matières
1. Introduction 1
Références 26
1. Introduction
Le présent résumé est fondé sur un rapport très complet commandé à une
équipe internationale d’experts par l’Organisation mondiale du tourisme
(OMT), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et
l’Organisation météorologique mondiale (OMM), dans le but d’obtenir des
informations de référence en vue de la tenue de la Deuxième conférence
internationale sur le changement climatique et le tourisme (1-3 octobre 2007,
Davos, Suisse).
La version complète du rapport sera publiée après la Conférence de Davos ;
elle inclura les principales conclusions et recommandations de la Conférence.
Le rapport contient une synthèse de l’état des connaissances en ce qui
concerne les impacts actuels et les impacts futurs probables du changement
climatique sur les destinations touristiques dans le monde entier, les
implications possibles pour la demande touristique, les niveaux actuels et les
tendances des émissions de gaz à effet de serre (GES) imputables au secteur
du tourisme, ainsi qu’un aperçu général des mesures politiques et de gestion
adoptées par les principales parties prenantes (organisations internationales,
administrations publiques, industrie du tourisme) en vue d’une adaptation au
changement climatique et d’une atténuation de ce dernier.
Ce résumé, de même que la version complète du rapport qui sera bientôt
publiée, est essentiellement destiné à l’industrie du tourisme et aux
organisations gouvernementales, à différents niveaux, auxquelles revient la
responsabilité première d’élaborer des stratégies d’atténuation et d’adaptation
face aux défis que le changement climatique mondial va poser au secteur du
tourisme. Le rapport constituera en outre un important instrument pour les
organismes internationaux, les organisations non gouvernementales et les
institutions financières.
L’OMT, le PNUE et l’OMM souhaitent remercier l’équipe d’experts qui a
participé à la préparation de ce rapport. Cette équipe était composée des
personnalités suivantes : Dr Daniel Scott (auteur principal) – Université de
Waterloo, Canada ; Dr Bas Amelung - Université de Maastricht, Pays-Bas ; Dr
Susanne Becken - Université Lincoln, Nouvelle-Zélande ; Dr Jean-Paul Ceron
- Université de Limoges, France ; M. Ghislain Dubois - TEC Conseil, France ;
Dr Stefan Gossling - Université de Lund (Suède), Institut de recherche de
Norvège occidentale ; M. Paul Peeters - Université de Breda, Pays-Bas ; Dr
Murray C. Simpson - Université d’Oxford, Royaume-Uni.
1
2. Les nouvelles réalités du tourisme face au changement
climatique mondial
2
naturelles. Selon les projections, les trajectoires des tempêtes non tropicales
se déplacent vers les pôles, avec des changements en conséquence sur les
répartitions des vents, des précipitations et des températures, dans la
continuité des caractères des tendances observées lors du demi-siècle
écoulé.
3
Les simulations montrent également que les contractions de la couverture
neigeuse devraient se poursuivre. Les risques environnementaux et
économiques qu’implique l’ampleur du changement climatique projeté pour le
XXIème siècle sont considérables et ils ont occupé une place très importante
dans les récents débats de politique internationale.2,3,4 Le GIEC a conclu avec
une très grande confiance5 que le changement climatique pourrait entraver de
nombreuses nations dans leur capacité à parvenir à un développement
durable d’ici au milieu du siècle. Dans la Stern Review4 de l’économie du
changement climatique, il est démontré que les coûts de l’adoption de
mesures visant à réduire dès aujourd'hui les émissions de GES sont
nettement inférieurs à ceux des perturbations économiques et des troubles
sociaux qui résulteraient d’un changement climatique non atténué. Nos
modes de vie, nos économies, notre santé et notre bien-être social sont tous
affectés par le changement climatique, et même si les conséquences de ce
changement vont varier selon les régions, tous les pays et tous les secteurs
économiques vont devoir relever les défis que pose le changement climatique
en prenant des mesures d’adaptation et d’atténuation. Le tourisme n’y fait pas
exception et au cours des décennies à venir, le changement climatique va
devenir une question de plus en plus fondamentale pour le développement et
la gestion de ce secteur.6,7,8,9,10,11
4
pour les années à venir d’une utilisation accrue de l’énergie et d’une
augmentation des émissions de GES, de manière à ce que la croissance du
tourisme puisse simultanément contribuer à la réduction de la pauvreté et
jouer un rôle majeur dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le
développement, fixés par les Nations Unies.
5
Un certain nombre d’associations et d’entreprises du secteur du tourisme ont
elles aussi montré la voie en matière de changement climatique, en adoptant
volontairement des objectifs de réduction des émissions de GES, en
s’engageant dans des campagnes de vulgarisation des problèmes liés au
changement climatique et en soutenant l’adoption d’une législation sur le
changement climatique par les gouvernements.
6
des saisons touristiques dépendantes du climat (par exemple les vacances
balnéaires ou les sports d’hiver) pourraient avoir des implications
considérables sur le classement des destinations en fonction de leur
compétitivité, et par voie de conséquence sur la rentabilité des entreprises
touristiques. Les études montrent qu’il est très probable que l’on assiste à un
déplacement des conditions climatiques attrayantes pour le tourisme vers des
latitudes et des altitudes plus élevées.19,20,21 On s’attend de ce fait à une
détérioration de la position compétitive de certaines régions de vacances
aujourd’hui populaires (par exemple la Méditerranée l’été), alors que d’autres
régions (par exemple le Sud de l’Angleterre ou le Sud du Canada) devraient
connaître une amélioration. Si l’on veut pouvoir effectuer des projections
fiables des implications de la redistribution géographique et saisonnière des
flux de visiteurs, il faut s’attacher davantage à l’étude des incertitudes liées à
la préférence climatique des touristes et à leur loyauté pour telle ou telle
destination. Il existe des preuves convaincantes de la vulnérabilité de
certaines destinations de sports d’hiver à la baisse prévue de l’enneigement
naturel. Même si l’on fabrique davantage de neige artificielle, il est très
probable que l’on assistera à des contractions de l’industrie du ski dans les
Alpes européennes, dans les parties Est et Ouest de l’Amérique du Nord, en
Australie et au Japon, encore que les impacts projetés sur ces destinations
soient d’ampleur variable et soient censés se faire sentir à des échéances
différentes.22,23,24
7
les effets indirects des changements environnementaux imputables au
changement climatique ont de fortes chances d’être très négatifs. Les
destinations de montagne, insulaires et côtières sont considérées comme
particulièrement sensibles à des changements environnementaux imputables
au climat, et il en va de même pour les segments de marché du tourisme de
nature.2,6,7,8,9 L’UNESCO a déjà recensé plusieurs sites du Patrimoine
mondial, qui sont d’importantes destinations touristiques, comme étant
vulnérables à un changement environnemental imputable au climat (par
exemple Venise, en Italie (montée du niveau de la mer), la Grande barrière de
corail, en Australie (blanchiment et mortalité des coraux), le Parc international
de la paix du glacier Waterton, aux États-Unis et au Canada (recul du glacier),
la zone archéologique de Chan Chan, au Pérou (phénomène El
Niño/oscillation australe [ENSO], source d’inondations et d’érosion)).25 Bien
que notre compréhension des impacts du changement climatique pour
différents types de destinations se soit améliorée depuis la Conférence de
Djerba, il importe de souligner qu’il reste encore d’importantes lacunes
régionales dans les connaissances quant à la façon dont le changement
climatique affectera des ressources naturelles et culturelles qui sont
essentielles au tourisme en Afrique, dans les Caraïbes, en Amérique du Sud,
au Moyen-Orient et dans de grandes parties de l’Asie de l’Est.18
8
habitant.4 Toute réduction de ce type due au changement climatique aurait
pour effet de réduire les ressources discrétionnaires dont les consommateurs
disposent pour faire du tourisme et aurait des implications négatives pour la
croissance future du tourisme telle qu’elle est anticipée ; il n’y a toutefois pas
eu d’interprétation plus détaillée des conclusions du Stern Review4 en ce qui
concerne les implications pour le tourisme.
9
exposées à ces risques vers le milieu ou la fin du XXIème siècle. Les
informations dont nous disposons sur les effets potentiels du changement
climatique sur certaines régions touristiques étant très limitées, cette
évaluation qualitative doit être considérée avec circonspection. Il ne sera pas
possible de parvenir à une conclusion définitive sur les effets économiques ou
sociaux nets du changement climatique sur le secteur du tourisme tant que
des évaluations systématiques n’auront pas été entreprises au niveau
régional. De plus, le résultat dépendra très probablement de l’ampleur du
changement climatique. Les effets sur le secteur touristique seront sans doute
très semblables à ceux que le changement climatique devrait avoir sur
l’économie mondiale en général, et selon les études une élévation de
température de 1°C pourrait avoir un effet positif net sur l’économie mondiale,
alors qu’une élévation plus importante aurait des effets nets négatifs
progressifs.4
Ce sont les touristes eux-mêmes qui ont la plus grande capacité d’adaptation
(laquelle dépend de trois ressources principales : l’argent, l’information et le
temps), et qui bénéficient d’une relative liberté pour éviter les destinations
touchées par le changement climatique ou modifier l’époque de leur voyage
afin d’éviter des conditions météorologiques défavorables. Les fournisseurs
de services touristiques et les voyagistes qui opèrent à certaines destinations
ont une capacité d’adaptation moindre. Les grands voyagistes, qui ne sont
pas propriétaires des infrastructures, sont en meilleure position pour s’adapter
aux changements survenant aux destinations, car ils peuvent répondre aux
demandes des clients et fournir des informations afin d’influencer les choix de
voyage de leurs clients. Ce sont les communautés qui vivent aux destinations
et les voyagistes qui ont beaucoup investi dans des actifs immobiliers (par
exemple des hôtels, des complexes de loisirs, des marinas ou des casinos)
qui ont la capacité d’adaptation la plus faible.
10
domaine technologique ou dans ceux de la gestion, de l’éducation, de la
politique et des comportements. Dans les travaux de recherche sur le
changement climatique, l’adaptation du secteur du tourisme a toutefois
occupé une place moins importante que celle de certains autres secteurs
économiques (par exemple l’agriculture). Une vaste gamme de travaux de
recherche a été consacrée aux effets du changement climatique sur les
destinations ou sur certains secteurs touristiques spécifiques (par exemple le
ski), mais ces travaux n’ont généralement pas permis de recenser
véritablement les différentes possibilités d’adaptation offertes aux parties
prenantes au tourisme. Faute d’intégration des mesures d’adaptation dans les
analyses des effets du changement climatique, les projections de ces effets
pourraient s’avérer trompeuses.
11
et qu’il n’existait que de rares indices d’une planification stratégique à long
terme pour anticiper les changements climatiques futurs.35,37,39,41,42,43,44,45,46 Il
existe de surcroît certains éléments de preuve selon lesquels les voyagistes
locaux pourraient surestimer leur capacité d’adaptation (par exemple leur
capacité à fabriquer de la neige en cas de matérialisation des scénarios de
réchauffement les plus pessimistes). L’incorporation de l’adaptation au
changement climatique dans la mentalité collective des décideurs des
secteurs privé et public du domaine du tourisme (« intégration ») est encore
loin d’être une réalité. Il y a donc un véritable besoin de communication
efficace entre la communauté scientifique qui étudie la question du
changement climatique et les parties prenantes au tourisme aux niveaux
régional et local, en particulier en ce qui concerne l’élaboration de scénarios
de changement climatique et d’indicateurs pouvant être utilisés par les
décideurs locaux du tourisme.
12
Figure 2 : Répartition géographique des principaux effets du changement climatique sur les destinations touristiques46
13
4. Implications du changement climatique pour la structure
de la demande touristique
14
au seul changement des conditions météorologiques.7,8 La demande
touristique, au niveau régional, sera également affectée par les différents
effets environnementaux et sociaux indirects du changement climatique
mondial. Ces effets indirects devraient exercer une influence sur la demande
touristique de certaines destinations et peut-être aussi au niveau régional où
une déstabilisation politique pourrait avoir lieu, mais ils n’affecteront pas la
demande touristique au niveau mondial à moins que, comme certaines
analyses économiques le font ressortir,4 la croissance économique mondiale
ne pâtisse du changement climatique.
15
touristiques et sur leur volonté de payer pour réduire ces effets. Notre
compréhension est également assez limitée en ce qui concerne la façon dont
les effets du changement climatique vont interagir avec d’autres tendances à
long terme liées à l’aspect social et au marché, qui exercent une influence sur
la demande touristique (par exemple la mondialisation et les fluctuations
économiques, les prix des carburants, le vieillissement des populations dans
les pays industrialisés, les préoccupations croissantes en ce qui concerne la
sécurité et la santé en voyage, la prise de conscience accrue des problèmes
environnementaux et culturels, les progrès des techniques de l’information et
des transports).8
Si le CO2 est le gaz à effet de serre le plus souvent produit par les activités
humaines, d’autres gaz à effet de serre contribuent eux aussi de façon
significative au réchauffement mondial. Dans le secteur du tourisme, cela est
particulièrement vrai pour les émissions imputables au transport aérien qui,
aux altitudes où se font les vols, ont un effet renforcé sur le réchauffement
mondial. Le forçage radiatif est ainsi utilisé pour calculer l’ensemble de la
contribution des voyages touristiques (aériens) au réchauffement mondial. Le
forçage radiatif mesure l’ampleur de la contribution des émissions de gaz à
effet de serre à l’élévation des températures moyennes mondiales, à l’heure
actuelle ou pour une année future (les estimations de la contribution du
tourisme au forçage radiatif seront analysées dans la version complète du
rapport).
16
On estime que les émissions du tourisme international et du tourisme interne
imputables aux trois principaux sous-secteurs de ces activités ont représenté
entre 3,9% et 6,0% des émissions mondiales en 2005, avec une meilleure
estimation de 4,9%.
CO2
(millions de tonnes)
Transport aérien 515
Transport par voiture 420
Autres modes de transport 45
Hébergement 274
Activités touristiques 48
Total 1,302
Total mondial1 26,400
Part du tourisme (%) 4.9
17
que les mesures d’atténuation dans le secteur du tourisme devront être axées
stratégiquement sur les effets de certaines formes particulières de tourisme
(en particulier sur celles liées aux voyages aériens) si l’on veut parvenir à
réduire substantiellement les émissions de CO2. Cela implique également que
l’atténuation du changement climatique soit avant tout concentrée sur une
petite proportion bien précise des voyages touristiques.
4
100%
Part des différents éléments
21
80% Activités touristiques
3
touristiques
Hébergement
60%
32
Autres modes de transport
40%
Transports par voiture
0%
Émissions de CO2
18
idéalement combiner plusieurs stratégies, par exemple des instruments
volontaires, économiques et réglementaires. Ces mesures peuvent viser
différents groupes de parties prenantes, notamment les touristes, les
voyagistes, les responsables de l’hébergement, les compagnies aériennes,
les fabricants de voitures et d’avions ainsi que les gestionnaires de
destinations. Les mesures pourraient également être appliquées avec une
ampleur et à des degrés différents selon les pays, de manière à ne pas mettre
en péril les possibilités de développement et de réduction de la pauvreté que
le tourisme offre aux pays du Sud. Il est évident que pour les acteurs
concernés qui souhaitent participer de façon dynamique à la résolution du
problème du changement climatique, les mesures d’atténuation ouvrent un
large éventail de perspectives commerciales. Compte tenu des tendances
actuelles de la société, il semble que de nouveaux marchés, permanents et
croissants, vont s’ouvrir pour les touristes orientés vers l’environnement et
que de nombreuses possibilités vont être offertes pour le développement de
nouveaux produits touristiques à faible émission de carbone.
19
d’émission de GES mis en place par l’Union européenne, ce qui permettra
d’accélérer le rythme de l’introduction des nouvelles technologies. Une autre
solution, meilleure encore, consisterait à créer un système d’échange de
droits d’émission exclusif aux transports aériens. Des technologies plus
efficaces seraient introduites plus rapidement, et la rentabilité du secteur
pourrait très vitre croître, le prix des billets pouvant être augmenté alors que
les coûts d’exploitation des avions demeurerait stable.
20
exploiter les terres, en particulier les terres cultivables. On estime par ailleurs
à moins de 10% la part maximum de carburant biologique utilisable dans
(tous) les modes de transport.62
21
Figure 4 : Comparaison des présentes émissions générée par les voyages
de touristes (nuitées) et des projections des émissions en 2035,
supposant le scénario de « maintien des activités »
3500
6
3000
2500 24
Activités touristiques
1
Mton CO2
2000 Hébergement
15
Autres modes de transport
1500 Transport par voiture
4 Transport aérien
1000 23
3 53
26
500
43
0
2005 2035
Les auteurs de l’analyse estiment par exemple que les émissions pourraient
être réduites, dès 2035, grâce à la combinaison ci-après des hypothèses
modifiées par rapport au scénario du maintien des activités (voir figure 5) :
Étant donné qu’il faut s’attendre, d’après les projections, à une forte
croissance des activités touristiques, il reste encore beaucoup à faire si l’on
veut que le tourisme parvienne à réduire ses émissions dans les mêmes
proportions que les autres secteurs économiques. Pour une réduction efficace
des émissions, le secteur du tourisme doit adopter une combinaison de
mesures d’atténuation. Dans le cas de l’adoption du système d’atténuation le
plus efficace, à savoir une combinaison des mesures susmentionnées, et
dans le scénario du « maintien des activités », les émissions pourraient être
ramenées à 68% en 203566, soit une réduction de 16% par rapport aux
émissions de 2005.
22
Figure 5 : Scénarios du potentiel d’atténuation du CO2 lié au tourisme
mondial en 2035
3500
3000
2500
- 38%
-8%
2000
Mt CO2
-44%
Mton CO2
1500 -68%
-
1000
500
0
Niveau de
Baseline Maintien
‘‘Businessdes
as Efficacité
Technical Changement
Modal-- de Combinaison
Combined
référence activités
Usual‘ technologique
Efficiency mode de of
Shift/Length
transport/durée
de Stay
séjour
Dans tous les pays, les préoccupations vont croissant quant au changement
climatique mondial, et le GIEC a clairement fait savoir que ce changement ne
faisait que commencer. Les effets de ce changement sur le secteur du
tourisme vont progressivement s’intensifier, en particulier dans le cas des
scénarios correspondant à des taux d’émissions plus élevés. Le changement
climatique pourrait redistribuer les ressources climatiques pour le tourisme,
aussi bien géographiquement que du point de vue saisonnier, et mettre en
péril les écosystèmes dans le monde entier. La nature et l’intensité des effets
du changement climatique ne seront pas les mêmes pour les différentes
destinations touristiques du monde. Les régions les plus vulnérables se
trouvent dans les pays en développement, dont la capacité d’adaptation est
généralement moindre2, ce qui va poser un défi particulier à leurs destinations
et leurs communautés d’accueil. Les effets du changement climatique sur le
secteur du tourisme pourraient exercer une influence sur d’autres secteurs
économiques tels que l’agriculture et les réseaux commerciaux locaux
fournisseurs du tourisme. Inversement, le secteur du tourisme doit aussi se
tenir au courant des implications de l’adaptation au changement climatique
dans d’autres secteurs économiques, qui pourraient avoir d’importants effets
sur le tourisme. Étant donné que le secteur financier tient compte de
l’existence ou au contraire de l’absence, dans une entreprise, d’une stratégie
d’adaptation au changement climatique, en en faisant un critère
d’investissement, l’adoption ou la non-adoption d’une telle stratégie exerce
une influence sur l’évaluation des agences de notation de crédit et sur les
primes d’assurance. L’atténuation du changement climatique exige la
23
transformation des systèmes énergétiques et de transport dans le monde
entier, avec des implications sur le coût des voyages et la mobilité des
touristes. Le changement climatique risque en outre d’avoir un effet négatif
sur l’économie mondiale, et dans certaines régions il représente un risque
pour la sécurité. Il devrait par conséquent avoir de profondes implications
susceptibles de transformer radicalement certains aspects du secteur mondial
du tourisme.
24
Quel que soit le succès des mesures prises par la communauté internationale
pour réduire les émissions de GES, il faut bien évidemment s’attendre à ce
qu’il y ait des coûts associés à l’adaptation au changement climatique.4 Ces
coûts ne sauraient être uniquement supportés par les personnes touchées, en
particulier dans la mesure où les entités les plus concernées sont aussi celles
qui ont le moins de possibilités de prendre des mesures pour faire face au
changement climatique (par exemple les pays les moins avancés, les petits
pays insulaires en développement et les PME locales du tourisme). La
capacité du secteur du tourisme à s’adapter au changement climatique est
considérée comme relativement élevée en raison de la nature dynamique de
ce secteur, et de nombreuses possibilités seront donc offertes aux acteurs du
tourisme pour réduire la vulnérabilité des communautés au changement
climatique.
25
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(54) Tel que défini dans les recommandations OMT/Nations Unies sur les statistiques du tourisme.
(55) À noter que cette base de données ne contient que des estimations, car les données nécessaires
aux calculs ne sont pas toutes disponibles. Par exemple, la base ne contient que des estimations
du tourisme interne, dont le volume est plusieurs fois plus important que celui du tourisme
international, en particulier dans les grands pays tels que les États-Unis, la Fédération de Russie,
la République populaire de Chine et le Canada.
(56) La couleur de chacune des cellules du tableau représente l’appréciation du degré de confiance
accordé aux données et aux hypothèses sous-jacentes. Le vert correspond à un degré de
confiance de +/-10%, le bleu à +/-25% et le rouge à +100%/-50%.
(57) Le droit au tourisme pour tous doit être considéré comme le corollaire du droit au repos et aux
loisirs, et notamment du droit à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés
payés périodiques, garanti par l’article 24 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et
l’article 7.d du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels (http://www.gdrc.org/uem/eco-tour/principles.html).
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(66) Ce chiffre est inférieur à la somme des effets des deux résultats projetés tels qu’indiqués ci-dessus
(36% et 43%) car les différents changements pris pour hypothèse interagissent l’un avec l’autre,
ce qui a parfois pour conséquence de réduire leur effet combiné.
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