Climat Tourisme

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 32

Climate Change and Tourism – Responding to Global Challenges

Changement climatique et tourisme


Faire face aux défis mondiaux

RÉSUMÉ
Changement climatique et tourisme :
Faire face aux défis mondiaux

Résumé

Juin 2008
Table des matières

1. Introduction 1

2. Les nouvelles réalités du tourisme face au 2


changement climatique mondial

3. Impacts et adaptation au niveau des destinations 6


touristiques

4. Implications du changement climatique pour la 14


structure de la demande touristique

5. Les émissions imputables au tourisme mondial: 16


bilan et tendances

6. Politiques et mesures d’atténuation 18

7. La voie à suivre par le tourisme en matière 23


d’adaptation et d’atténuation

Références 26
1. Introduction

Le présent résumé est fondé sur un rapport très complet commandé à une
équipe internationale d’experts par l’Organisation mondiale du tourisme
(OMT), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et
l’Organisation météorologique mondiale (OMM), dans le but d’obtenir des
informations de référence en vue de la tenue de la Deuxième conférence
internationale sur le changement climatique et le tourisme (1-3 octobre 2007,
Davos, Suisse).
La version complète du rapport sera publiée après la Conférence de Davos ;
elle inclura les principales conclusions et recommandations de la Conférence.
Le rapport contient une synthèse de l’état des connaissances en ce qui
concerne les impacts actuels et les impacts futurs probables du changement
climatique sur les destinations touristiques dans le monde entier, les
implications possibles pour la demande touristique, les niveaux actuels et les
tendances des émissions de gaz à effet de serre (GES) imputables au secteur
du tourisme, ainsi qu’un aperçu général des mesures politiques et de gestion
adoptées par les principales parties prenantes (organisations internationales,
administrations publiques, industrie du tourisme) en vue d’une adaptation au
changement climatique et d’une atténuation de ce dernier.
Ce résumé, de même que la version complète du rapport qui sera bientôt
publiée, est essentiellement destiné à l’industrie du tourisme et aux
organisations gouvernementales, à différents niveaux, auxquelles revient la
responsabilité première d’élaborer des stratégies d’atténuation et d’adaptation
face aux défis que le changement climatique mondial va poser au secteur du
tourisme. Le rapport constituera en outre un important instrument pour les
organismes internationaux, les organisations non gouvernementales et les
institutions financières.
L’OMT, le PNUE et l’OMM souhaitent remercier l’équipe d’experts qui a
participé à la préparation de ce rapport. Cette équipe était composée des
personnalités suivantes : Dr Daniel Scott (auteur principal) – Université de
Waterloo, Canada ; Dr Bas Amelung - Université de Maastricht, Pays-Bas ; Dr
Susanne Becken - Université Lincoln, Nouvelle-Zélande ; Dr Jean-Paul Ceron
- Université de Limoges, France ; M. Ghislain Dubois - TEC Conseil, France ;
Dr Stefan Gossling - Université de Lund (Suède), Institut de recherche de
Norvège occidentale ; M. Paul Peeters - Université de Breda, Pays-Bas ; Dr
Murray C. Simpson - Université d’Oxford, Royaume-Uni.

1
2. Les nouvelles réalités du tourisme face au changement
climatique mondial

Des éléments de preuve extrêmement convaincants démontrent que le climat


mondial a changé par rapport à l’ère préindustrielle et qu’il devrait continuer à
se modifier au cours du XXIème siècle et au-delà. Le Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)1 a déclaré : « le
réchauffement du système climatique est sans équivoque ». La température
moyenne totale a augmenté d’environ 0,76°C entre 1850-1899 et 2001-2005,
et le GIEC1 a conclu que l’essentiel du relèvement des températures
moyennes totales observé depuis le milieu du XXème siècle est « très
probablement » (probabilité supérieure à 90%) dû aux activités humaines qui
accroissent les concentrations des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. On
peut aujourd’hui discerner des influences humaines dans d’autres aspects du
climat, tels que le réchauffement des océans, les températures continentales
moyennes, les températures extrêmes et la structure des vents.1 La rétraction
largement répandue des glaciers et des calottes glaciaires, de même que le
réchauffement de la surface des océans, ont contribué à une élévation du
niveau de la mer de 1,8 mm par an entre 1961 et 2003, et d’environ 3,1 mm
par an entre 1993 et 2003. La réaction biologique des écosystèmes et des
différentes espèces a été enregistrée sur tous les continents.2

Selon les projections du GIEC, le rythme du changement climatique va « très


probablement » (probabilité supérieure à 90%) s’accélérer avec la poursuite
des émissions de gaz à effet de serre (GES) aux taux actuels ou à des taux
supérieurs, et selon les meilleures estimations, les températures moyennes,
dans le monde, à la surface des océans, augmenteront de 1,8°C à 4,0°C d’ici
à la fin du XXIème siècle.1 Même si les concentrations atmosphériques en
GES se stabilisent aux niveaux actuels, la planète continuera de se réchauffer
en raison des émissions passées de GES et de l’inertie thermique des
océans. La réaction biologique à ce réchauffement continu des températures
océaniques et à cette élévation du niveau des mers pourrait se poursuivre
pendant plusieurs siècles.1,2

Les changements futurs des températures et d’autres caractéristiques


importantes du climat se manifesteront différemment selon les régions du
monde (figure 1). Selon le GIEC, il est très probable que les canicules, les
vagues de chaleur et les très fortes précipitations continueront à devenir de
plus en plus fréquentes. Il est probable que les futurs cyclones tropicaux
(typhons et ouragans) deviendront plus violents encore, avec des pointes de
vitesse des vents plus importantes et des précipitations plus fortes associées
à des augmentations continues des températures de la surface des mers
tropicales. En ce qui concerne les projections d’une diminution globale du
nombre des cyclones tropicaux, la probabilité d’une matérialisation des
tendances prévues est moins élevée. L’étendue des régions qui seront les
plus touchées par ces événements climatiques extrêmes, et dans lesquelles
sont situées d’importantes destinations touristiques, montre à quel point il est
indispensable d’être sensibilisé aux risques naturels et de s’y préparer au
niveau local, en renforçant systématiquement les capacités existantes et en
mettant au point des stratégies de gestion des risques de catastrophes

2
naturelles. Selon les projections, les trajectoires des tempêtes non tropicales
se déplacent vers les pôles, avec des changements en conséquence sur les
répartitions des vents, des précipitations et des températures, dans la
continuité des caractères des tendances observées lors du demi-siècle
écoulé.

Figure 1 : Représentation par le GIEC du changement climatique régional


tel qu’il est anticipé12

3
Les simulations montrent également que les contractions de la couverture
neigeuse devraient se poursuivre. Les risques environnementaux et
économiques qu’implique l’ampleur du changement climatique projeté pour le
XXIème siècle sont considérables et ils ont occupé une place très importante
dans les récents débats de politique internationale.2,3,4 Le GIEC a conclu avec
une très grande confiance5 que le changement climatique pourrait entraver de
nombreuses nations dans leur capacité à parvenir à un développement
durable d’ici au milieu du siècle. Dans la Stern Review4 de l’économie du
changement climatique, il est démontré que les coûts de l’adoption de
mesures visant à réduire dès aujourd'hui les émissions de GES sont
nettement inférieurs à ceux des perturbations économiques et des troubles
sociaux qui résulteraient d’un changement climatique non atténué. Nos
modes de vie, nos économies, notre santé et notre bien-être social sont tous
affectés par le changement climatique, et même si les conséquences de ce
changement vont varier selon les régions, tous les pays et tous les secteurs
économiques vont devoir relever les défis que pose le changement climatique
en prenant des mesures d’adaptation et d’atténuation. Le tourisme n’y fait pas
exception et au cours des décennies à venir, le changement climatique va
devenir une question de plus en plus fondamentale pour le développement et
la gestion de ce secteur.6,7,8,9,10,11

Du fait de ces étroites relations avec l’environnement et le climat lui-même, le


tourisme est considéré comme un secteur économique extrêmement sensible
au climat, au même titre que l’agriculture, les assurances, l’énergie et les
transports.13 Les manifestations régionales du changement climatique sont
très importantes pour les destinations touristiques et pour les touristes, et
elles exigent une adaptation de l’ensemble des principales parties prenantes
au tourisme.

Bien entendu, le changement climatique, pour le tourisme, n’est pas un


événement qui va se produire dans un avenir lointain, car ses divers impacts
sont en train de devenir manifestes dans les destinations du monde entier et
le changement climatique exerce déjà une influence sur la prise de décisions
dans le secteur du tourisme.

Dans le même temps, le secteur du tourisme est lui-même un contributeur


non négligeable au changement climatique, du fait des émissions de GES
provenant en particulier du transport et de l’hébergement des touristes.10,14 Le
tourisme doit s’efforcer de réduire de façon importante ses émissions de GES,
conformément au souhait de la communauté internationale qui lors des
« Discussions de Vienne sur les changements climatiques, 2007 », a reconnu
qu’il fallait qu’après que les émissions globales de GES atteignent un point
culminant au cours des dix à quinze prochaines années, elles soient ensuite
ramenées à des niveaux très bas, nettement inférieurs à la moitié de ceux de
2000, d’ici au milieu du siècle.15 Le secteur du tourisme ne saurait faire face
isolément aux défis que pose le changement climatique ; il doit le faire dans le
cadre d’un plan d’action international pour le développement durable, de bien
plus grande ampleur.2,16 Le principal problème auquel est confronté le secteur
du tourisme dans le monde est celui de l’adoption d’une stratégie politique
cohérente permettant de dissocier la croissance massive du tourisme prévue

4
pour les années à venir d’une utilisation accrue de l’énergie et d’une
augmentation des émissions de GES, de manière à ce que la croissance du
tourisme puisse simultanément contribuer à la réduction de la pauvreté et
jouer un rôle majeur dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le
développement, fixés par les Nations Unies.

« Le changement climatique comme la réduction de la


pauvreté resteront des problèmes primordiaux pour la
communauté internationale. Dans les deux cas, le tourisme
est un élément important. Les gouvernements et le secteur
privé doivent accorder une importance accrue à ces facteurs
dans les stratégies de mise en valeur touristique et dans les
stratégies en matière de climat et de pauvreté. Il y a
interdépendance de ces phénomènes et il faut les traiter
dans leur globalité. »

Francesco Frangialli, Secrétaire général de l’OMT, 2007

Le tourisme peut jouer un rôle important dans le traitement du problème du


changement climatique si la capacité d’innovation et les ressources de ce
secteur économique mondial vital sont pleinement mobilisées et orientées
vers cet objectif. Ces cinq dernières années, la communauté du tourisme est
manifestement devenue de plus en plus préoccupée par les problèmes que
pose le changement climatique. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT)
et plusieurs organisations partenaires, dont le PNUE, ont convoqué la
première Conférence internationale sur le changement climatique et le
tourisme, en 2003, à Djerba, en Tunisie. Cette Conférence a constitué un
véritable tournant dans l’action engagée pour accélérer la prise de conscience
des implications du changement climatique par la communauté internationale
du tourisme. La Déclaration de Djerba a reconnu les relations complexes qui
existent entre le tourisme et le changement climatique, et a établi un cadre
général pour les travaux de recherche futurs et la préparation des décisions
sur l’adaptation et l’atténuation.6

« Des mesures clairvoyantes prises par l’industrie du tourisme


international, qui pèse 880 milliards de dollars, enverront
d’importants signaux aux gouvernements, aux entreprises et au
public pour leur faire comprendre que l’atténuation et
l’adaptation au changement climatique sont des voies logiques
du point de vue économique comme du point de vue de
l’environnement. C’est le type de rôle moteur susceptible
d’encourager les autres à faire le point non seulement de leur
propre exposition et des risques du changement climatique
mais aussi des très nombreux avantages et des chances que
représente l’adoption de mesures d’un bon rapport
coût/efficacité. »

Achim Steiner, Sous-secrétaire général des Nations Unies et


Directeur exécutif du PNUE - 2007

5
Un certain nombre d’associations et d’entreprises du secteur du tourisme ont
elles aussi montré la voie en matière de changement climatique, en adoptant
volontairement des objectifs de réduction des émissions de GES, en
s’engageant dans des campagnes de vulgarisation des problèmes liés au
changement climatique et en soutenant l’adoption d’une législation sur le
changement climatique par les gouvernements.

La communauté scientifique a elle aussi réagi, doublant entre 1996-2000 et


2001-200517 le nombre des publications scientifiques consacrées aux
interactions entre le tourisme et le changement climatique, et accordant au
tourisme une place nettement plus importante dans le quatrième rapport
d’évaluation du GIEC que dans les évaluations antérieures.18 En 2006,
l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a constitué, en collaboration
avec l’OMT, une équipe d’experts sur le climat et le tourisme à laquelle elle a
donné pour mandat général de faire avancer l’application au secteur du
tourisme des données météorologiques et climatiques recouvrées et la
compréhension des implications du changement climatique.

3. Impacts et adaptation au niveau des destinations


touristiques

Le secteur du tourisme et les destinations sont à l’évidence fortement


sensibles à la variabilité et au changement du climat.2,6,7,8,9 Le climat définit la
durée et la qualité des saisons touristiques et joue un rôle majeur dans le
choix des destinations et des dépenses des touristes. À de nombreuses
destinations, le tourisme est étroitement lié à l’environnement naturel. Le
climat a des effets sur une vaste gamme de ressources environnementales
qui constituent des centres d’intérêt touristique très importants, telles que les
conditions d’enneigement, la productivité et la biodiversité de la faune et de la
flore, le niveau et la qualité des eaux. Le climat exerce de plus une importante
influence sur les conditions environnementales qui risquent de dissuader les
touristes d’entreprendre un voyage, notamment les maladies infectieuses, les
feux de forêt, les parasites véhiculés par les insectes ou les maladies
d’origine hydrique (par exemple les proliférations de méduses ou d’algues) et
sur des phénomènes extrêmes tels que les cyclones tropicaux.

Quatre catégories principales de changement climatique sont sources


d’impacts qui auront des conséquences pour les destinations touristiques, leur
compétitivité et leur durabilité.

Impacts climatiques directs : Le climat est l’une des ressources principales


du tourisme, dans la mesure où il contribue à la détermination de la durabilité
des emplacements où est réalisé un large éventail d’activités touristiques, où
il joue un rôle de premier plan dans le caractère saisonnier de la demande
touristique dans le monde, et où il exerce une importante influence sur les
frais de fonctionnement, tels que l’air conditionné, la fabrication de neige
artificielle, l’irrigation, les disponibilités alimentaires, l’approvisionnement en
eau et les coûts des assurances. Des changements dans la durée et la qualité

6
des saisons touristiques dépendantes du climat (par exemple les vacances
balnéaires ou les sports d’hiver) pourraient avoir des implications
considérables sur le classement des destinations en fonction de leur
compétitivité, et par voie de conséquence sur la rentabilité des entreprises
touristiques. Les études montrent qu’il est très probable que l’on assiste à un
déplacement des conditions climatiques attrayantes pour le tourisme vers des
latitudes et des altitudes plus élevées.19,20,21 On s’attend de ce fait à une
détérioration de la position compétitive de certaines régions de vacances
aujourd’hui populaires (par exemple la Méditerranée l’été), alors que d’autres
régions (par exemple le Sud de l’Angleterre ou le Sud du Canada) devraient
connaître une amélioration. Si l’on veut pouvoir effectuer des projections
fiables des implications de la redistribution géographique et saisonnière des
flux de visiteurs, il faut s’attacher davantage à l’étude des incertitudes liées à
la préférence climatique des touristes et à leur loyauté pour telle ou telle
destination. Il existe des preuves convaincantes de la vulnérabilité de
certaines destinations de sports d’hiver à la baisse prévue de l’enneigement
naturel. Même si l’on fabrique davantage de neige artificielle, il est très
probable que l’on assistera à des contractions de l’industrie du ski dans les
Alpes européennes, dans les parties Est et Ouest de l’Amérique du Nord, en
Australie et au Japon, encore que les impacts projetés sur ces destinations
soient d’ampleur variable et soient censés se faire sentir à des échéances
différentes.22,23,24

Le GIEC1 a conclu que du fait du changement climatique projeté, il est


probable que l’on assistera à des variations de bon nombre de phénomènes
météorologiques extrêmes, notamment : des températures maxima plus
élevées et davantage de jours de canicule sur presque toutes les terres (très
probable), une augmentation des intensités moyenne et maximale des
précipitations lors de cyclones tropicaux (probable), des précipitations plus
intenses sur de nombreuses régions de terres (très probable) et des
sécheresses plus graves sur de nombreuses terres continentales aux
latitudes moyennes (probable). Ces changements auront des conséquences
pour le secteur du tourisme du fait des dommages accrus aux infrastructures,
des besoins supplémentaires pour la préparation aux situations d’urgence, de
l’augmentation des frais de fonctionnement (par exemple l’assurance, les
systèmes de constitution de réserves d’eau et de production d’énergie en cas
d’urgence, les évacuations) et des interruptions des activités commerciales.

Impacts indirects des changements environnementaux : Étant donné que


les conditions environnementales constituent une ressource fondamentale
pour le tourisme, un large éventail de changements environnementaux
imputables au climat va avoir d’importantes conséquences pour le tourisme
au niveau des destinations et au niveau régional. Les changements dans
l’approvisionnement en eau, les pertes de biodiversité, les atteintes à
l’esthétique des paysages, les dommages à la production agricole (avec ce
que cela implique par exemple pour le tourisme viticole), les risques naturels
accrus, l’érosion et les inondations côtières, les dommages aux infrastructures
et la fréquence croissante de maladies à transmission vectorielle : tous ces
phénomènes auront un impact sur le tourisme à différents degrés.
Contrairement aux impacts directs du changement climatique sur le tourisme,

7
les effets indirects des changements environnementaux imputables au
changement climatique ont de fortes chances d’être très négatifs. Les
destinations de montagne, insulaires et côtières sont considérées comme
particulièrement sensibles à des changements environnementaux imputables
au climat, et il en va de même pour les segments de marché du tourisme de
nature.2,6,7,8,9 L’UNESCO a déjà recensé plusieurs sites du Patrimoine
mondial, qui sont d’importantes destinations touristiques, comme étant
vulnérables à un changement environnemental imputable au climat (par
exemple Venise, en Italie (montée du niveau de la mer), la Grande barrière de
corail, en Australie (blanchiment et mortalité des coraux), le Parc international
de la paix du glacier Waterton, aux États-Unis et au Canada (recul du glacier),
la zone archéologique de Chan Chan, au Pérou (phénomène El
Niño/oscillation australe [ENSO], source d’inondations et d’érosion)).25 Bien
que notre compréhension des impacts du changement climatique pour
différents types de destinations se soit améliorée depuis la Conférence de
Djerba, il importe de souligner qu’il reste encore d’importantes lacunes
régionales dans les connaissances quant à la façon dont le changement
climatique affectera des ressources naturelles et culturelles qui sont
essentielles au tourisme en Afrique, dans les Caraïbes, en Amérique du Sud,
au Moyen-Orient et dans de grandes parties de l’Asie de l’Est.18

Impacts des politiques d’atténuation sur la mobilité des touristes : Les


politiques nationales ou internationales d’atténuation – c'est-à-dire les
politiques qui visent à réduire les émissions de GES – risquent d’avoir un
impact sur les flux touristiques. Elles conduiront à une augmentation des
coûts de transport et elles pourraient renforcer les comportements
environnementaux amenant les touristes à modifier la structure de leurs
voyages (par exemple en changeant de mode de transport ou en choisissant
d’autres destinations). Récemment, les médias ont largement couvert ce
problème, notamment en ce qui concerne sa relation avec les voyages
aériens. Les destinations lointaines, en particulier, risquent d’être touchées et,
dans le Sud-Est asiatique, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans les
Caraïbes, les autorités se sont déclarées préoccupées par le fait que les
politiques d’atténuation pourraient avoir un impact négatif sur leur économie
touristique nationale.26,27,28 Mais par ailleurs, les scénarios projetés pour ce
rapport en ce qui concerne les émissions de GES montrent que cette situation
pourrait représenter au bout du compte une chance pour les modes de
transport à faible émission de carbone tels que l’autocar et le chemin de fer.
Cela permettrait aussi de relancer des destinations plus proches des
principaux marchés.

Impacts indirects des changements sociétaux : On estime que le


changement climatique va représenter un risque pour la croissance
économique future et la stabilité politique de certains pays.2,4,29,30 La Stern
Review de l’économie du changement climatique conclut que bien qu’un
réchauffement global de 1°C seulement puisse s’avérer bénéfique pour le PIB
mondial, un changement climatique plus important risquerait de porter atteinte
à la croissance économique mondiale, et un changement climatique non
atténué pourrait entraîner, dans une période ultérieure du XXIème siècle ou
au début du XXIIème siècle, une diminution de 20% de la consommation par

8
habitant.4 Toute réduction de ce type due au changement climatique aurait
pour effet de réduire les ressources discrétionnaires dont les consommateurs
disposent pour faire du tourisme et aurait des implications négatives pour la
croissance future du tourisme telle qu’elle est anticipée ; il n’y a toutefois pas
eu d’interprétation plus détaillée des conclusions du Stern Review4 en ce qui
concerne les implications pour le tourisme.

« Les actions aujourd’hui et au cours des quelques décennies à


venir pourraient engendrer des risques de perturbations
majeures pour l’activité économique et sociale plus, sur une
échelle semblable aux perturbations associées aux grandes
guerres et à la dépression économique de la première moitié du
XXe siècle. »

La Stern Review - 2006

Le changement climatique est considéré, pour la sécurité nationale et


internationale, comme un risque qui va s’intensifier progressivement, en
particulier si les scénarios de réchauffement les plus pessimistes se
réalisent.30,31,32 Des risques pour la sécurité associés au changement
climatique ont été recensés dans plusieurs régions où le tourisme est
extrêmement important pour l’économie locale et nationale.29,30,32 Les
touristes, et plus particulièrement les touristes internationaux, ont une
aversion pour l’instabilité politique et les troubles sociaux,33,34 et les
répercussions négatives sur la demande touristique sont particulièrement
évidentes pour les zones dangereuses où la sécurité est mise en péril par le
changement climatique.6 Un déclin du tourisme imputable à des problèmes de
sécurité ne ferait qu’exacerber la détérioration de la performance économique
à ces destinations, en risquant de faire obstacle à la réalisation des objectifs
de développement de certains pays les moins avancés.11,35,36,37 Cette étude a
toutefois montré que ce sont les marchés du tourisme à courte distance et du
tourisme interne qui sont les principaux marchés, et il est fortement conseillé
de prendre en considération le fait que le tourisme à courte distance constitue
le principal moteur économique des zones pauvres du monde et que l’on ne
peut pas compter uniquement sur le tourisme lointain international. Le
tourisme à courte distance a tendance à être moins vulnérable au contexte
social mondial.

Zones exposées dans lesquelles les destinations sont vulnérables : Les


effets intégrés du changement climatique seront lourds de conséquence pour
les entreprises et les destinations touristiques. Il est important de noter que le
changement climatique aura des effets à la fois négatifs et positifs sur le
secteur du tourisme et que ces effets varieront considérablement selon les
segments de marché et les régions géographiques concernés. Les
implications du changement climatique pour les entreprises ou les
destinations touristiques dépendront en outre en partie des effets sur leurs
concurrents. Un effet négatif sur une partie du système touristique peut
s’avérer une chance à saisir ailleurs. Il y aura donc des gagnants et des
perdants au niveau des entreprises, des destinations et des pays. On trouvera
à la figure 2 une évaluation sommaire des principales destinations touristiques

9
exposées à ces risques vers le milieu ou la fin du XXIème siècle. Les
informations dont nous disposons sur les effets potentiels du changement
climatique sur certaines régions touristiques étant très limitées, cette
évaluation qualitative doit être considérée avec circonspection. Il ne sera pas
possible de parvenir à une conclusion définitive sur les effets économiques ou
sociaux nets du changement climatique sur le secteur du tourisme tant que
des évaluations systématiques n’auront pas été entreprises au niveau
régional. De plus, le résultat dépendra très probablement de l’ampleur du
changement climatique. Les effets sur le secteur touristique seront sans doute
très semblables à ceux que le changement climatique devrait avoir sur
l’économie mondiale en général, et selon les études une élévation de
température de 1°C pourrait avoir un effet positif net sur l’économie mondiale,
alors qu’une élévation plus importante aurait des effets nets négatifs
progressifs.4

Adaptation au niveau de la destination : Il est aujourd'hui reconnu que


quelles que soient les actions engagées pour réduire les émissions, il est
devenu inévitable, pour les sociétés du monde entier, de s’adapter au
changement climatique qui ne va pas manquer d’avoir lieu.2 Il importe de
souligner ici que quelles que soient la nature et l’ampleur des effets du
changement climatique, toutes les entreprises et destinations touristiques
devront s’adapter au changement climatique pour minimiser les risques qui lui
sont associés et profiter des nouvelles opportunités qui se présenteront, et ce
de façon économiquement, socialement et environnementalement durable.

Ce sont les touristes eux-mêmes qui ont la plus grande capacité d’adaptation
(laquelle dépend de trois ressources principales : l’argent, l’information et le
temps), et qui bénéficient d’une relative liberté pour éviter les destinations
touchées par le changement climatique ou modifier l’époque de leur voyage
afin d’éviter des conditions météorologiques défavorables. Les fournisseurs
de services touristiques et les voyagistes qui opèrent à certaines destinations
ont une capacité d’adaptation moindre. Les grands voyagistes, qui ne sont
pas propriétaires des infrastructures, sont en meilleure position pour s’adapter
aux changements survenant aux destinations, car ils peuvent répondre aux
demandes des clients et fournir des informations afin d’influencer les choix de
voyage de leurs clients. Ce sont les communautés qui vivent aux destinations
et les voyagistes qui ont beaucoup investi dans des actifs immobiliers (par
exemple des hôtels, des complexes de loisirs, des marinas ou des casinos)
qui ont la capacité d’adaptation la plus faible.

La nature dynamique de l’industrie touristique et sa capacité à faire face à une


large gamme de chocs majeurs récents, y compris le SRAS, les attentats
terroristes dans plusieurs pays ou bien encore le tsunami asiatique, permet
cependant de considérer que la capacité d’adaptation de l’ensemble de
l’industrie touristique est relativement élevée. On estime que cette capacité
d’adaptation varie considérablement selon les sous-secteurs, les destinations
et les entreprises.7,8,9,38,39

Le secteur du tourisme a adapté ses opérations aux différentes zones


climatiques du monde, en ayant recours pour ce faire à un large éventail de
types de mesures d’adaptation à la variabilité du climat, que ce soit dans le

10
domaine technologique ou dans ceux de la gestion, de l’éducation, de la
politique et des comportements. Dans les travaux de recherche sur le
changement climatique, l’adaptation du secteur du tourisme a toutefois
occupé une place moins importante que celle de certains autres secteurs
économiques (par exemple l’agriculture). Une vaste gamme de travaux de
recherche a été consacrée aux effets du changement climatique sur les
destinations ou sur certains secteurs touristiques spécifiques (par exemple le
ski), mais ces travaux n’ont généralement pas permis de recenser
véritablement les différentes possibilités d’adaptation offertes aux parties
prenantes au tourisme. Faute d’intégration des mesures d’adaptation dans les
analyses des effets du changement climatique, les projections de ces effets
pourraient s’avérer trompeuses.

« Il est vital pour les destinations touristiques […] d’anticiper les


évolutions qui s’annoncent et d’en tirer, dès maintenant, les
conséquences. [Adaptation] est une œuvre de longue haleine,
qui doit être soigneusement appréhendée et préparée à
l’avance ; elle n’est pas aisée à mener à bien, car il convient à
la fois de modifier les circuits économiques, d’introduire de
nouvelles technologies, de conduire un effort intense de
formation, d’investir pour créer de nouveaux produits, […] et de
faire évoluer les esprits des autorités publiques, des
entrepreneurs, des communautés d’accueil et des touristes. »

Francesco Frangialli, Secrétaire général de l’OMT, 2007

Étant donné la forte capacité d’adaptation du secteur du tourisme, il reste


encore beaucoup à faire pour incorporer cette adaptation dans les futures
évaluations des effets du changement climatique sur ce secteur. Par ailleurs,
les connaissances quant à la possibilité d’utiliser avec succès les adaptations
au climat actuel pour faire face aux changements climatiques futurs restent
rudimentaires.40 L’un des enseignements les plus importants tirés de
l’ouragan Katrina et de l’hiver extrêmement chaud de 2006-2007 dans les
Alpes européennes est que les adaptations risquent de ne plus suffire lorsque
surviennent des phénomènes inattendus qui sortent du champ d’expérience
du secteur touristique. Ces phénomènes devraient être anticipés dans le
cadre du changement climatique ; il faut donc impérativement que le secteur
du tourisme évalue l’efficacité des adaptations actuelles dans des conditions
climatiques projetées. À une époque où le climat change dans le monde
entier, il ne suffit plus de s’appuyer sur l’expérience passée. Les besoins en
informations indispensables à une adaptation efficace et anticipative au
changement climatique seront très importants et l’adaptation est par
conséquent un domaine critique pour les futurs travaux de recherche.

Le changement climatique est progressivement pris en compte dans les


décisions d’un large éventail de parties prenantes au tourisme (par exemple
les investisseurs, les compagnies d’assurance, les entreprises touristiques,
les gouvernements et les touristes eux-mêmes) ; les études relatives au
sentiment des responsables locaux du tourisme et des voyagistes ont
régulièrement démontré que ceux-ci étaient peu préoccupés par ce problème

11
et qu’il n’existait que de rares indices d’une planification stratégique à long
terme pour anticiper les changements climatiques futurs.35,37,39,41,42,43,44,45,46 Il
existe de surcroît certains éléments de preuve selon lesquels les voyagistes
locaux pourraient surestimer leur capacité d’adaptation (par exemple leur
capacité à fabriquer de la neige en cas de matérialisation des scénarios de
réchauffement les plus pessimistes). L’incorporation de l’adaptation au
changement climatique dans la mentalité collective des décideurs des
secteurs privé et public du domaine du tourisme (« intégration ») est encore
loin d’être une réalité. Il y a donc un véritable besoin de communication
efficace entre la communauté scientifique qui étudie la question du
changement climatique et les parties prenantes au tourisme aux niveaux
régional et local, en particulier en ce qui concerne l’élaboration de scénarios
de changement climatique et d’indicateurs pouvant être utilisés par les
décideurs locaux du tourisme.

12
Figure 2 : Répartition géographique des principaux effets du changement climatique sur les destinations touristiques46

13
4. Implications du changement climatique pour la structure
de la demande touristique

Le climat, l’environnement naturel et la sécurité personnelle sont trois facteurs


essentiels dans le choix d’une destination, et l’on s’attend à ce que le
changement climatique mondial ait d’importants effets sur ces facteurs au
niveau régional. Par ailleurs, ce sont les touristes eux-mêmes qui ont la plus
grande capacité d’adaptation aux effets du changement climatique, et ils
bénéficient d’une relative liberté d’éviter les destinations touchées par le
changement climatique ou de modifier leur période de voyage afin de ne pas
subir des conditions météorologiques défavorables. Cette réaction des
touristes à la complexité des effets du changement climatique sur les
destinations va provoquer une modification des structures de la demande et
jouer un rôle central dans les éventuels effets du changement climatique sur
le secteur du tourisme. La compréhension et l’anticipation des réorientations
géographiques et saisonnières de la demande touristique vont rester des
domaines essentiels pour les travaux de recherche futurs.

Les études relatives aux effets potentiels de la modification des conditions


climatiques sur la demande touristique laissent à penser que d’ici au milieu ou
à la fin du siècle, la nouvelle répartition géographique et saisonnière de la
demande touristique va prendre une très grande importance pour chaque
destination et chaque pays.47,48 Les effets anticipés sont notamment une
réorientation progressive des préférences des touristes vers des destinations
situées à des latitudes plus élevées et, pour les destinations de montagne, à
des altitudes elles aussi plus élevées. Les touristes des pays à climat
tempéré, actuellement prédominants dans les voyages internationaux (par
exemple ceux de l’Europe du Nord) devraient passer davantage leurs
vacances dans leur pays d’origine ou à proximité de celui-ci, en adaptant leur
structure de voyage afin de tirer parti des nouvelles conditions climatiques de
régions plus proches de chez eux. Les saisons touristiques seront modifiées,
et il est possible que davantage de touristes voyagent durant les intersaisons,
ou en hiver, les conditions météorologiques devenant plus attrayantes. Cette
modification des structures des voyages pourrait avoir d’importantes
implications, notamment le fait que les dépenses touristiques puissent
augmenter, proportionnellement, dans les pays à climat tempéré et diminuer,
proportionnellement, dans les pays à climat plus chaud à présent fréquentés
par les touristes en provenance des régions tempérées. L’effet direct du
changement climatique pourrait être suffisamment important pour modifier les
principaux flux touristiques intrarégionaux pour lesquels le climat est
absolument essentiel, y compris les flux de l’Europe du Nord vers la
Méditerranée et les Caraïbes, de l’Amérique du Nord vers les Caraïbes et
dans une moindre mesure du Nord-Est asiatique vers le Sud-Est asiatique.
Toutefois, l’effet net d’un changement du climat sur la demande touristique au
niveau mondial devrait être limité car aucun élément de preuve ne laisse à
penser qu’un changement climatique débouchera directement sur une
réduction importante du volume mondial du tourisme.

Il est important de souligner que c’est à l’impact global du changement


climatique sur l’environnement touristique que les touristes vont réagir, et non

14
au seul changement des conditions météorologiques.7,8 La demande
touristique, au niveau régional, sera également affectée par les différents
effets environnementaux et sociaux indirects du changement climatique
mondial. Ces effets indirects devraient exercer une influence sur la demande
touristique de certaines destinations et peut-être aussi au niveau régional où
une déstabilisation politique pourrait avoir lieu, mais ils n’affecteront pas la
demande touristique au niveau mondial à moins que, comme certaines
analyses économiques le font ressortir,4 la croissance économique mondiale
ne pâtisse du changement climatique.

La façon dont sont perçus les effets futurs du changement climatique va


probablement jouer un rôle central dans les prises de décision des touristes et
des investisseurs du secteur du tourisme, car cette perception des conditions
climatiques ou des changements environnementaux futurs est tout aussi
importante pour les choix des consommateurs que le sont les conditions
actuelles. La perception des effets du changement climatique dans une région
est souvent fortement influencée par la nature de la couverture de ce sujet
par les médias. Les spéculations et les informations erronées quant aux effets
du changement climatique sur les destinations touristiques sont déjà
abondantes dans les médias, en particulier en ce qui concerne la disparition
progressive de l’industrie des sports d’hiver et les températures estivales
extrêmes dans la région méditerranéenne.

La combinaison entre une prise de conscience accrue des effets potentiels


des voyages aériens sur l’environnement, telle qu’elle a été constatée lors de
plusieurs récents sondages d’opinion48,49,50, et les politiques nationales ou
internationales d’atténuation qui augmentent les coûts des voyages, aura
également d’importantes répercussions sur la structure de la demande
touristique. Pour l’instant, on comprend toujours assez peu de quelle façon
les augmentations des prix des voyages vont modifier la mobilité des
touristes. Les études passées qui ont analysé la sensibilité des passagers
aériens au prix des voyages, par exemple, font état d’une inélasticité
modérée52 (moins 0,7).53 De récentes études de marché ont montré que la
volonté des touristes de payer davantage pour atténuer les conséquences
environnementales des voyages aériens est extrêmement variable selon les
cas.50,51 La perception du transport, et en particulier des transports aériens,
en relation avec la trace de carbone qu’ils laissent derrière eux, devrait
également exercer une importante influence sur la réaction des touristes au
changement des prix.

Si l’on veut pouvoir projeter de façon plus précise les réorientations


potentielles à long terme de la demande touristique, il reste important de
combler les lacunes existantes dans les informations dont nous disposons sur
les préférences climatiques des touristes et les principaux seuils que ceux-ci
ne sont pas disposés à franchir (par exemple « à partir de quelle température
fait-il trop chaud pour des vacances balnéaires ?» ), sur la perception par les
touristes des effets environnementaux du changement climatique mondial aux
destinations (c'est-à-dire la perception du blanchiment des coraux, du recul ou
de la disparition des glaciers, de la dégradation des côtes, des pertes de
biodiversité ou de la réduction de la faune et de la flore), sur la perception par
les touristes des effets sur l’environnement de leurs propres déplacements

15
touristiques et sur leur volonté de payer pour réduire ces effets. Notre
compréhension est également assez limitée en ce qui concerne la façon dont
les effets du changement climatique vont interagir avec d’autres tendances à
long terme liées à l’aspect social et au marché, qui exercent une influence sur
la demande touristique (par exemple la mondialisation et les fluctuations
économiques, les prix des carburants, le vieillissement des populations dans
les pays industrialisés, les préoccupations croissantes en ce qui concerne la
sécurité et la santé en voyage, la prise de conscience accrue des problèmes
environnementaux et culturels, les progrès des techniques de l’information et
des transports).8

5. Les émissions imputables au tourisme mondial : bilan et


tendances

La contribution du tourisme au changement climatique imputable aux activités


humaines n’a jamais été évaluée de façon complète. Le présent rapport
constitue la première tentative de calcul des émissions de CO2 par les trois
principaux sous-secteurs du tourisme - les transports, l’hébergement et les
activités touristiques - et de la contribution du tourisme au forçage radiatif
(c'est-à-dire en incluant tous les gaz à effet de serre) durant l’année 2005.
Dans ce rapport, il faut entendre par « tourisme » « les activités déployées
par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les
lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période
consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires
et autres motifs non liés à l’exercice d’une activité rémunérée dans le lieu
visité. »54 Les bases de données existantes sur le tourisme n’étant pas
directement utilisables pour procéder à des inventaires des émissions, l’OMT
a établi une base de donnée spéciale pour ce projet, alimentée avec des
statistiques correspondant à l’année de référence 2005.55 Pour obtenir des
calculs plus précis des émissions de GES par le secteur du tourisme et suivre
efficacement les progrès accomplis en matière de réduction de ces émissions
à l’avenir, il faudra procéder à une réévaluation stratégique du système actuel
des statistiques du tourisme afin que les données appropriées puissent être
recouvrées avec les résolutions spatiales et temporelles nécessaires.

Si le CO2 est le gaz à effet de serre le plus souvent produit par les activités
humaines, d’autres gaz à effet de serre contribuent eux aussi de façon
significative au réchauffement mondial. Dans le secteur du tourisme, cela est
particulièrement vrai pour les émissions imputables au transport aérien qui,
aux altitudes où se font les vols, ont un effet renforcé sur le réchauffement
mondial. Le forçage radiatif est ainsi utilisé pour calculer l’ensemble de la
contribution des voyages touristiques (aériens) au réchauffement mondial. Le
forçage radiatif mesure l’ampleur de la contribution des émissions de gaz à
effet de serre à l’élévation des températures moyennes mondiales, à l’heure
actuelle ou pour une année future (les estimations de la contribution du
tourisme au forçage radiatif seront analysées dans la version complète du
rapport).

16
On estime que les émissions du tourisme international et du tourisme interne
imputables aux trois principaux sous-secteurs de ces activités ont représenté
entre 3,9% et 6,0% des émissions mondiales en 2005, avec une meilleure
estimation de 4,9%.

Le tableau 1 indique les résultats du calcul des émissions de CO2 par le


tourisme mondial en 2005. La figure 3 montre qu’en 2005, c’est le transport
qui a généré la plus grande partie des émissions de CO2 (75%) imputables au
tourisme mondial, avec environ 40% du total imputables au seul transport
aérien. Les émissions provenant de l’hébergement et des activités
touristiques ont été estimées nettement plus faibles que celles du transport,
mais celles du sous-secteur de l’hébergement ne sont pas négligeables.

Tableau 1 : Émissions imputables au tourisme mondial en 2005 (y compris


les visiteurs de la journée)56

CO2
(millions de tonnes)
Transport aérien 515
Transport par voiture 420
Autres modes de transport 45
Hébergement 274
Activités touristiques 48
Total 1,302
Total mondial1 26,400
Part du tourisme (%) 4.9

L’analyse a également montré que les émissions peuvent énormément varier


selon le voyage touristique concerné, puisqu’elles se situent entre quelques
kilos de CO2 et jusqu'à 9 tonnes de CO2 pour des voyages à longue distance
de type croisière. En moyenne mondiale, un voyage touristique génère selon
les estimations 0,25 tonne d’émissions de CO2.

On a découvert qu’une petite partie des voyages touristiques était


responsable de l’essentiel des émissions : les voyages aériens génèrent 17%
des voyages touristiques y sont la source de 40% de toutes les émissions de
CO2 imputables au tourisme. Les voyages aériens sur de longues distances
entre les cinq régions touristiques mondiales de l’OMT ne représentent que
2,2% de l’ensemble des voyages touristiques mais contribuent pour 16% à
l’ensemble des émissions de CO2 liées au tourisme. En revanche, les
voyages touristiques internationaux par autocar et par chemin de fer, qui ne
représentent que 16% de l’ensemble des voyages, ne contribuent que pour
1% des émissions de CO2 générées par les voyages touristiques
internationaux (seulement émissions du transport). Ces résultats montrent

17
que les mesures d’atténuation dans le secteur du tourisme devront être axées
stratégiquement sur les effets de certaines formes particulières de tourisme
(en particulier sur celles liées aux voyages aériens) si l’on veut parvenir à
réduire substantiellement les émissions de CO2. Cela implique également que
l’atténuation du changement climatique soit avant tout concentrée sur une
petite proportion bien précise des voyages touristiques.

Figure 3 : Contribution des différents sous-secteurs du tourisme aux


émissions de CO2

4
100%
Part des différents éléments

21
80% Activités touristiques
3
touristiques

Hébergement
60%
32
Autres modes de transport
40%
Transports par voiture

20% 40 Transports aériens

0%
Émissions de CO2

6. Politiques et mesures d’atténuation

L’atténuation du changement climatique exige que l’on procède à des


changements technologiques, économiques et socioculturels susceptibles de
conduire à une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Selon les
projections, les émissions liées au tourisme devraient continuer à augmenter
rapidement si rien n’est changé dans les activités impliquées alors que dans
le cadre de la dernière série de négociations tenues sous les auspices de la
CCNUCC (« Discussions de Vienne sur le changement climatique, 2007 »), la
communauté internationale a fixé des cibles ambitieuses de réduction des
émissions, reconnaissant qu’il fallait que les émissions mondiales de GES
soient ramenées d’ici au milieu du siècle à nettement moins de la moitié de
leurs niveaux de 2000. L’atténuation revêt donc une importance particulière
pour le secteur du tourisme ; mais les politiques d’atténuation doivent prendre
en compte plusieurs dimensions, telles que la nécessité de stabiliser le climat
mondial, le droit de tous au repos, au rétablissement et aux loisirs57 et la
réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement fixés par les
Nations Unies. Étant donné que les réductions d’émissions nécessaires pour
que le tourisme puisse contribuer de façon significative à la réduction
générale des émissions dans les proportions fixées par la communauté
internationale sont importantes, les mesures d’atténuation devraient

18
idéalement combiner plusieurs stratégies, par exemple des instruments
volontaires, économiques et réglementaires. Ces mesures peuvent viser
différents groupes de parties prenantes, notamment les touristes, les
voyagistes, les responsables de l’hébergement, les compagnies aériennes,
les fabricants de voitures et d’avions ainsi que les gestionnaires de
destinations. Les mesures pourraient également être appliquées avec une
ampleur et à des degrés différents selon les pays, de manière à ne pas mettre
en péril les possibilités de développement et de réduction de la pauvreté que
le tourisme offre aux pays du Sud. Il est évident que pour les acteurs
concernés qui souhaitent participer de façon dynamique à la résolution du
problème du changement climatique, les mesures d’atténuation ouvrent un
large éventail de perspectives commerciales. Compte tenu des tendances
actuelles de la société, il semble que de nouveaux marchés, permanents et
croissants, vont s’ouvrir pour les touristes orientés vers l’environnement et
que de nombreuses possibilités vont être offertes pour le développement de
nouveaux produits touristiques à faible émission de carbone.

On distingue quatre grandes stratégies d’atténuation susceptibles de


permettre la résolution du problème des émissions de gaz à effet de serre
imputables au tourisme : i) la réduction de l’utilisation de l’énergie ;
ii) l’amélioration de l’efficacité de l’énergie ; iii) le recours accru aux énergies
renouvelables ; iv) le stockage du carbone via des systèmes d’évacuation.
Dans le présent rapport, nous avons systématiquement examiné les
différentes options possibles en ce qui concerne les améliorations
technologiques, la gestion de l’environnement, les mesures économiques et
politiques, et les changements de comportement, et nous sommes parvenus
à un certain nombre de conclusions :

1) la réduction de l’utilisation de l’énergie est le plus important des aspects


des mesures d’atténuation ; on peut y parvenir en modifiant le développement
des destinations et les systèmes de marketing (voyagistes), les choix des
destinations (touristes) et les modes de transport utilisés – abandon des
transports aériens au profit de l’autocar et du chemin de fer. La modification
des pratiques de gestion peut jouer un rôle important en ce qui concerne le
tourisme d’affaires (vidéoconférences). Les voyagistes jouent un rôle
essentiel dans ce processus, car ce sont eux qui regroupent les produits en
voyages et séjours à forfait qu’ils font connaître aux touristes par la publicité
et qu’ils leur vendent. Les voyagistes peuvent également allonger la durée
des séjours, ce qui permettrait de réduire très efficacement les émissions de
CO2 par journée de tourisme et d’offrir de meilleures perspectives
économiques aux destinations. Il faut cependant tenir compte du fait que l’une
des tendances actuelles du tourisme est l’augmentation du nombre des
séjours de courte durée. Dans l’ensemble, les voyagistes peuvent exercer
une influence considérable sur la création d’une demande pour des voyages
« produisant » moins de carbone en concevant des produits attrayants qui
répondent aux besoins et aux souhaits des touristes.

S’agissant du secteur le plus important, les transports aériens, l’industrie du


tourisme préfère échanger des quotas de CO2 et des crédits d’émissions
plutôt que de taxer le carburant ou les émissions.58 Le secteur des transports
aériens va très probablement adhérer bientôt au système d’échange de droits

19
d’émission de GES mis en place par l’Union européenne, ce qui permettra
d’accélérer le rythme de l’introduction des nouvelles technologies. Une autre
solution, meilleure encore, consisterait à créer un système d’échange de
droits d’émission exclusif aux transports aériens. Des technologies plus
efficaces seraient introduites plus rapidement, et la rentabilité du secteur
pourrait très vitre croître, le prix des billets pouvant être augmenté alors que
les coûts d’exploitation des avions demeurerait stable.

2) L’amélioration de l’efficacité de l’énergie est un autre moyen de réduire la


demande énergétique. Grâce aux nouvelles technologies, l’on pourra réduire
dans des proportions importantes les émissions des transports aériens, dans
un scénario de maintien des activités habituelles, tout simplement parce que
ces nouvelles technologies permettront de faire des économies de carburant
et d’améliorer la performance des avions. Les réductions d’émissions par
personne-kilomètre seraient probablement de l’ordre de 32% entre 2005 et
2035.59 Des mesures supplémentaires pour que les technologies du transport
aérien permettent d’atteindre la limite théorique (réduction de 50% des
facteurs d’émission entre 2005 et 2035) contribueraient à une réduction
globale des émissions totales des voyages touristiques (sans les
déplacements de la journée mais en englobant tous les modes de transport)
de 14% dans le scénario de maintien des activités. La même réduction
globale des émissions (14%) pourrait être obtenue par des mesures
énergiques de restriction dans le sous-secteur de l’hébergement. En ce qui
concerne les voitures, les nouvelles technologies ont un potentiel de réduction
de 7% de l’ensemble des émissions imputables au tourisme. À noter toutefois
que l’introduction de nouvelles technologies dans le transport aérien prend
plusieurs dizaines d’années, pour des raisons de marché, car le
renouvellement des flottes s’étale lui aussi sur plusieurs dizaines d’années en
raison de la longue durée de vie opérationnelle des avions. Une introduction
plus rapide des nouvelles technologies dépend donc de l’adoption de
décisions de gestion permettant d’intervenir en amont des problèmes
d’environnement, qui devrait être facilitée par des politiques
gouvernementales adaptées, par exemple en matière d’échange de quotas
d’émission.

3) Cette étude a permis de constater que pratiquement toutes les sources


d’énergie renouvelables sont pertinentes pour le tourisme, notamment le vent,
l’énergie photovoltaïque, l’énergie thermique solaire, l’énergie géothermique,
la biomasse et la régénération d’énergie à partir de déchets. Plusieurs études
ont examiné dans quelle mesure les sources d’énergie renouvelables peuvent
être utilisées pour le tourisme, en particulier par les destinations insulaires
dans lesquelles l’offre énergétique basée sur les carburants fossiles est
onéreuse et risque parfois d’être interrompue. Ces études concluent que
l’utilisation de sources d’énergie renouvelables est en général possible
économiquement et techniquement.60,61 Par exemple, dans un grand nombre
de destinations tropicales, des investissements dans l’énergie solaire peuvent
être amortis en deux ans seulement. Les carburants biologiques sont une
autre solution pour augmenter la durabilité des systèmes de transport, même
s’il convient de noter que plusieurs problèmes n’ont toujours pas été résolus
dans ce domaine, en particulier en ce qui concerne la durabilité et l’efficacité
de la production de ce type de carburant, et la concurrence accrue pour

20
exploiter les terres, en particulier les terres cultivables. On estime par ailleurs
à moins de 10% la part maximum de carburant biologique utilisable dans
(tous) les modes de transport.62

4) Le CO2 peut également être stocké dans la biomasse (par exemple en


reboisant et en évitant la déforestation), dans les couches aquifères ou dans
les océans, et dans des « réservoirs » géologiques (par exemple des champs
de gaz épuisés). Dans le secteur du tourisme, cela se pratique actuellement
sous la forme d’une compensation ou d’un équilibrage des émissions de
carbone, c'est-à-dire qu’un volume d’émission de gaz à effet de serre égal à
celui provoqué par une certaine activité (un vol d’avion) sera réduit ailleurs
(en plantant des arbres supplémentaires). Les idées des touristes au sujet de
ce qu’est la compensation du carbone restent encore assez confuses63 et il
existe également des indices laissant à penser que les voyageurs
hypermobiles, en particulier, ceux qui comptent pour l’essentiel des distances
parcourues et des émissions provoquées, ne sont pas prêts à apporter leur
appui à des compensations volontaires de carbone.64,65 Il existe également un
risque que la compensation du carbone, à laquelle l’on procède initialement
sous la forme d’une réduction volontaire des émissions, ne devienne à
présent l’un des moyens utilisés par l’industrie pour « réduire » les émissions.
Dans la pratique, cela signifie que la responsabilité des producteurs est
transférée aux clients, ce qui peut s’avérer problématique si aucune mesure
n’est prise pour réduire l’utilisation des carburants. En tant que telle, la
compensation de carbone peut être considérée comme une solution
controversée à la protection du climat, car elle risque de détourner l’attention
des véritables causes des problèmes en jeu et de permettre d’éviter de
procéder aux changements structurels et technologiques nécessaires pour
parvenir à des réductions à long terme des gaz à effet de serre dans le
secteur du tourisme. La compensation de carbone n’en a pas moins un rôle à
jouer dans les futures mesures d’atténuation prises dans ce secteur.

Dans le cadre de l’établissement du présent rapport, l’équipe d’experts a mis


au point plusieurs scénarios relatifs à différentes options d’atténuation, afin
d’estimer la façon dont les diverses sources d’émissions liées au secteur
mondial du tourisme pourraient se développer à l’avenir. Dans le cas du
scénario du « maintien des activités » (qui prend en compte la prévision par
l’OMT d’une croissance annuelle moyen de 4% du nombre des arrivées de
touristes internationaux jusqu’en 2020), les estimations montrent que les
émissions de CO2 liées au secteur mondial du tourisme pourraient augmenter
de 161% d’ici à 2035 (voir figure 4).

21
Figure 4 : Comparaison des présentes émissions générée par les voyages
de touristes (nuitées) et des projections des émissions en 2035,
supposant le scénario de « maintien des activités »

3500

6
3000

2500 24
Activités touristiques
1
Mton CO2

2000 Hébergement
15
Autres modes de transport
1500 Transport par voiture
4 Transport aérien
1000 23
3 53
26
500
43
0
2005 2035

Les auteurs de l’analyse estiment par exemple que les émissions pourraient
être réduites, dès 2035, grâce à la combinaison ci-après des hypothèses
modifiées par rapport au scénario du maintien des activités (voir figure 5) :

● Si l’on atteignait le maximum de l’efficacité technologique prévue


dans tous les modes de transport, pour tous les types
d’hébergement et dans toutes les activités touristiques, l’on
parviendrait à réduire les émissions de 38%.

● En réduisant l’utilisation de l’énergie grâce à une combinaison de


changement de mode de transport, de réorientation vers des
destinations à courte distance et d’allongement de la durée
moyenne de séjour, l’on pourrait réduire les émissions de 44%.

Étant donné qu’il faut s’attendre, d’après les projections, à une forte
croissance des activités touristiques, il reste encore beaucoup à faire si l’on
veut que le tourisme parvienne à réduire ses émissions dans les mêmes
proportions que les autres secteurs économiques. Pour une réduction efficace
des émissions, le secteur du tourisme doit adopter une combinaison de
mesures d’atténuation. Dans le cas de l’adoption du système d’atténuation le
plus efficace, à savoir une combinaison des mesures susmentionnées, et
dans le scénario du « maintien des activités », les émissions pourraient être
ramenées à 68% en 203566, soit une réduction de 16% par rapport aux
émissions de 2005.

22
Figure 5 : Scénarios du potentiel d’atténuation du CO2 lié au tourisme
mondial en 2035

3500

3000

2500
- 38%
-8%
2000
Mt CO2
-44%
Mton CO2

1500 -68%
-
1000

500

0
Niveau de
Baseline Maintien
‘‘Businessdes
as Efficacité
Technical Changement
Modal-- de Combinaison
Combined
référence activités
Usual‘ technologique
Efficiency mode de of
Shift/Length
transport/durée
de Stay
séjour

2005 2035 2035 Scénarios Scenarios


2035 Mitigation d’atténuation

7. La voie à suivre par le tourisme en matière d’adaptation et


d’atténuation

Dans tous les pays, les préoccupations vont croissant quant au changement
climatique mondial, et le GIEC a clairement fait savoir que ce changement ne
faisait que commencer. Les effets de ce changement sur le secteur du
tourisme vont progressivement s’intensifier, en particulier dans le cas des
scénarios correspondant à des taux d’émissions plus élevés. Le changement
climatique pourrait redistribuer les ressources climatiques pour le tourisme,
aussi bien géographiquement que du point de vue saisonnier, et mettre en
péril les écosystèmes dans le monde entier. La nature et l’intensité des effets
du changement climatique ne seront pas les mêmes pour les différentes
destinations touristiques du monde. Les régions les plus vulnérables se
trouvent dans les pays en développement, dont la capacité d’adaptation est
généralement moindre2, ce qui va poser un défi particulier à leurs destinations
et leurs communautés d’accueil. Les effets du changement climatique sur le
secteur du tourisme pourraient exercer une influence sur d’autres secteurs
économiques tels que l’agriculture et les réseaux commerciaux locaux
fournisseurs du tourisme. Inversement, le secteur du tourisme doit aussi se
tenir au courant des implications de l’adaptation au changement climatique
dans d’autres secteurs économiques, qui pourraient avoir d’importants effets
sur le tourisme. Étant donné que le secteur financier tient compte de
l’existence ou au contraire de l’absence, dans une entreprise, d’une stratégie
d’adaptation au changement climatique, en en faisant un critère
d’investissement, l’adoption ou la non-adoption d’une telle stratégie exerce
une influence sur l’évaluation des agences de notation de crédit et sur les
primes d’assurance. L’atténuation du changement climatique exige la

23
transformation des systèmes énergétiques et de transport dans le monde
entier, avec des implications sur le coût des voyages et la mobilité des
touristes. Le changement climatique risque en outre d’avoir un effet négatif
sur l’économie mondiale, et dans certaines régions il représente un risque
pour la sécurité. Il devrait par conséquent avoir de profondes implications
susceptibles de transformer radicalement certains aspects du secteur mondial
du tourisme.

La conclusion incontestable de ce rapport est que les effets très importants du


changement climatique pour le tourisme ne se situent absolument pas dans
une lointaine perspective. Le changement climatique est déjà en train
d’exercer une influence sur les prises de décision dans le secteur du
tourisme, notamment sur celles des touristes, des entreprises et des
investisseurs du secteur qui ont une vision à long terme, et des organisations
internationales du tourisme. La prochaine génération de professionnels du
tourisme sera confrontée à la quasi-totalité du large éventail d’effets décrits
dans le présent rapport.

Le tourisme peut et doit jouer un rôle important dans la résolution des


problèmes liés au changement climatique, dans le cadre de son action de
plus grande ampleur en faveur d’un développement durable et de la
réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement fixés par les
Nations Unies. En tant que contributeur non négligeable au changement
climatique, le tourisme a la responsabilité de renverser la trajectoire de
croissance de ses émissions de GES au cours des 30 années à venir, afin
que ses émissions soient ramenées à des proportions plus durables,
compatibles avec l’action de la communauté internationale. On estime que le
potentiel d’atténuation du changement climatique est relativement élevé dans
le secteur du tourisme, car les actions engagées pour réduire la
consommation d’énergie et les émissions de GES dans ce secteur n’en sont
encore pour l’essentiel qu’à leur tout premier stade, et elles ont généralement
été lancées, jusqu’ici, sans une approche stratégique coordonnée pour
l’ensemble du secteur.11 Cette étude montre également que plusieurs
combinaisons de mesures énergiques, y compris celles visant à dissocier la
croissance du tourisme de celle des transports et à recourir à l’innovation
technologique, pourraient permettre de réduire significativement les émissions
en 2035, sans pour autant mettre en péril la croissance du tourisme mondial
en termes de nombre de voyages ou de nombre de nuitées de visiteurs.

« Étant donné que le changement climatique devrait faire peser une


menace croissante sur les opérations touristiques à de nombreuses
destinations […], l’OMM invite instamment les gouvernements et le
secteur privé à faire un usage croissant des informations sur le climat
générées par des services nationales météorologiques et
hydrologiques […] et à prendre des mesures supplémentaires pour
incorporer les considérations relatives au climat dans les politiques et
les plans de développement et de gestion du secteur du tourisme. »

M. Michel Jarraud, Secrétaire général de l’OMM – 2007

24
Quel que soit le succès des mesures prises par la communauté internationale
pour réduire les émissions de GES, il faut bien évidemment s’attendre à ce
qu’il y ait des coûts associés à l’adaptation au changement climatique.4 Ces
coûts ne sauraient être uniquement supportés par les personnes touchées, en
particulier dans la mesure où les entités les plus concernées sont aussi celles
qui ont le moins de possibilités de prendre des mesures pour faire face au
changement climatique (par exemple les pays les moins avancés, les petits
pays insulaires en développement et les PME locales du tourisme). La
capacité du secteur du tourisme à s’adapter au changement climatique est
considérée comme relativement élevée en raison de la nature dynamique de
ce secteur, et de nombreuses possibilités seront donc offertes aux acteurs du
tourisme pour réduire la vulnérabilité des communautés au changement
climatique.

Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a lancé un appel à


la communauté internationale afin que les mesures qu’elle compte prendre
pour faire face au changement climatique soient prises en étroite coordination
avec celles visant à réduire la pauvreté et à atteindre les objectifs du
Millénaire pour le développement. Le GIEC affirme en outre que
d’importantes synergies peuvent être dégagées en intégrant d’un côté les
questions relatives au changement climatique dans l’action engagée par la
communauté du développement et de l’autre les principales questions du
développement dans l’action engagée par la communauté des experts et
décideurs chargés de trouver des solutions pour réagir au changement
climatique. C’est là une excellente occasion pour le secteur du tourisme de
jouer un rôle moteur dans l’établissement d’un plan d’action politique cohérent
qui tienne compte aussi bien du point de vue du développement que de celui
du changement climatique.

Pour la communauté du tourisme, le moment est venu d’élaborer


collectivement une stratégie pour réagir à ce qui est considéré comme la plus
grande menace pour la durabilité du tourisme au XXIème siècle.

25
Références

(1) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (2007a). Résumé à l’intention des
décideurs. Dans: S. Solomon, D. Qin, M. Manning, Z. Chen, M. Marquis, K.B. Averyt, M.Tignor et
H.L. Miller (sous la direction de), Bilan 2007 des changements climatiques: Les bases scientifiques
physiques. Contribution du Groupe de travail I au Quatrième Rapport d’évaluation du Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Cambridge, Royaume-Uni et New York,
NY, États-Unis: Cambridge University Press.

(2) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (2007b). Résumé à l’intention des
décideurs. Dans: M.L. Parry, O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. van der Linden et C.E. Hanson
(sous la direction de), Bilan 2007 des changements climatiques: Impacts, adaptation et
vulnérabilité. Contribution du Groupe de travail II au Quatrième Rapport d’évaluation du Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Cambridge, Royaume-Uni et New York,
NY, États-Unis: Cambridge University Press.

(3) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (2007c). Bilan 2007 des
changements climatiques: l’atténuation des changements climatiques. Contribution du Groupe de
travail III au Quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat. [B. Metz, O. R. Davidson, P.R. Bosch, R. Dave, L. A. Meyer (sous la direction
de)]. Cambridge, Royaume-Uni et New York, NY, États-Unis: Cambridge University Press.

(4) Stern, N. (2006). La Stern Review : l’économie du changement climatique. Cambridge, Royaume-
Uni: Cambridge University Press.

(5) Yohe, G.W., Lasco, R.D., Ahmad, Q.K., Arnell, N.W., Cohen, S.J., Hope, C., Janetos A.C. et
Perez, R.T. (2007). Perspectives on climate change and sustainability. Dans: M.L. Parry, O.F.
Canziani, J.P. Palutikof, P.J. van der Linden et C.E. Hanson (sous la direction de), Bilan 2007 des
changements climatiques: Impacts, adaptation et vulnérabilité. Contribution du Groupe de travail II
au Quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat (p.811-841). Cambridge, Royaume-Uni et New York, NY, États-Unis: Cambridge University
Press.

(6) Organisation mondiale du tourisme (2003). Changement climatique et tourisme: Compte rendu de
la première Conférence internationale sur le changement climatique et le tourisme, Djerba,
Tunisie, 9-11 Avril 2003. Madrid: Organisation mondiale du tourisme.

(7) Gossling, S. et Hall, C.M. (2006). An introduction to tourism and global environmental change.
Dans: S. Gossling et C.M. Hall (sous la direction de), Tourism and Global Environmental Change
(p.1-34). Londres: Routledge.

(8) Scott, D. (2006). Climate change and sustainable tourism in the 21st century. Dans: J. Cukier (sous
la direction de), Tourism Research: Policy, Planning, and Prospects (p.175-248). Waterloo: Série
Publications du Département de géographie, Université de Waterloo.

(9) Becken, S. et Hay, J. (2007). Tourism and climate change – risks and opportunities. Cleveland:
Channel View Publications.

(10) Peeters, P. (2007). Tourism and Climate Change Mitigation – Methods, Greenhouse Gas
Reductions and Policies. NHTV Academics Studies No. 6. NHTV. Breda, Pays-Bas : Université de
Breda.

(11) Organisation mondiale du tourisme (2007). Tourism Development and Climate Change:
Understanding, Anticipating, Adapting, Participating in the Common Effort.
http://www.un.org/apps/sg/sgstats.asp?nid=2603.

(12) Christensen, J.H., B. Hewitson, A. Busuioc, A. Chen, X. Gao, I. Held, R. Jones, R.K. Kolli, W.-T.
Kwon, R. Laprise, V. Magaña Rueda, L. Mearns, C.G. Menéndez, J. Räisänen, A. Rinke, A. Sarr et
P. Whetton (2007). Projections régionales du climat. Dans: Bilan 2007 des changements
climatiques: Les bases scientifiques physiques. Contribution du Groupe de travail I au Quatrième
Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [Solomon,
S., D. Qin, M. Manning, Z. Chen, M. Marquis, K.B. Averyt, M. Tignor et H.L. Miller (sous la
direction de)]. Cambridge University Press, Cambridge, Royaume-Uni et New York, NY, États-
Unis.

26
(13) Wilbanks, T.J., Romero Lankao, P., Bao, M., Berkhout, F., Cairncross, S., Ceron, J-P., Kapshe,
M., Muir-Wood, R. et Zapata-Marti, R. (2007). Industry, settlement and society. Dans: M.L. Parry,
O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. van der Linden et C.E. Hanson (sous la direction de), Bilan 2007
des changements climatiques: Impacts, adaptation et vulnérabilité. Contribution du Groupe de
travail II au Quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat. (p.357-390), Cambridge, Royaume-Uni et New York, NY, États-Unis:
Cambridge University Press.

(14) Gossling, S. (2002). Global environmental consequences of tourism. Global Environmental


Change, 12 (4), 283-302.

(15) Les « Discussions de Vienne sur les changements climatiques, 2007 » sont les plus récentes
négociations internationales sur les réductions d’émissions de GES tenues sous les auspices de la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
www.unis.unvienna.org/unis/pressrels/2007/unisinf230.html.

(16) United Nations (2007b). Climate change and development must be tackled together – Ban Ki-
moon. Centre de Nouvelles ONU, 9 mai 2007.
http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=22498&Cr=commission&Cr1=sustainable.

(17) Scott, D., Jones, B., et McBoyle, G. (2005). Climate, Tourism and Recreation: A Bibliography -
1936 to 2005. Waterloo, Canada: Université de Waterloo.

(18) Amelung, B., Moreno, A., et Scott, D. (2008-en cours d’impression). The place of tourism in the
IPCC fourth assessment report: a review. Tourism Review International.

(19) Scott, D., McBoyle, G., et Schwartzentruber, M. (2004). Climate change and the distribution of
climatic resources for tourism in North America. Climate Research, 27 (2), 105-117.

(20) Amelung, B., et Viner, D. (2006). Mediterranean tourism: exploring the future with the tourism
climatic index. Journal of Sustainable Tourism, 14 (4), 349-366.

(21) Amelung, B., Nicholls, S. et Viner, D. (2007). Implications of global climate change for tourism
flows and seasonality. Journal of Travel Research, 45 (3), 285-296.

(22) Scott, D. (2006b). Global environmental change and mountain tourism. Dans: S. Gossling et C. M.
Hall (sous la direction de). Tourism and Global Environmental Change (p. 54-75). Londres:
Routledge.

(23) Abegg, B., Agrawala S., Crick F. et de Montfalcon, A. (2007). Effets des changements climatiques
et adaptation dans le tourisme d’hiver. Dans: S. Agrawala (sous la direction de). Changements
climatiques dans les Alpes européennes: adapter le tourisme d’hiver et la gestion des risques
naturels (p.25-62). Paris: Organisation de coopération et de développement économiques.

(24) Scott, D., McBoyle. G., et Minogue, A. (2007). Climate change and Québec’s ski industry. Global
Environmental Change, 17 (2), 181-190.

(25) UNESCO, Centre du patrimoine mondial (2007). Études de cas sur le changement climatique et le
patrimoine mondial. Paris, France: UNESCO, Centre du patrimoine mondial.

(26) Lawrence Bartlett (2007). Australia Fears Jet Flight Guilt Could Hit Tourism, Agence France-
Presse, 18 avril 2007.

(27) Boyd, A. (2007). Carbon tax threatens to ground Asia tourism. Asian Times Online.
http://www.atimes.com/atimes/Asian_Economy/ID19Dk01.html

(28) Association hôtelière de la Caraïbe et Organisation de tourisme de la Caraïbe (2007). Prise de


position CHA-CTO sur le changement climatique dans le monde et l’industrie du tourisme de la
Caraïbe.
http://www.caribbeanhotels.org/ClimateChangePosition0307.pdf.

(29) Barnett, J. (2001). Security and Climate Change. Document de travail du Centre Tyndall, n°7.
http://www.tyndall.ac.uk/publications/working_papers/wp7.pdf.

(30) Conseil consultatif allemand sur le changement climatique (2007). World in transition: climate
change as a security risk. Berlin, Allemagne: Conseil consultatif allemand sur le changement
climatique.

27
(31) Liotta, P., H. et Shearer, A.W. (2005). The Use of Scenarios in Assessing Climate Change, Human
Security, and Potential Outcomes. Pell Center for International Relations and Public Policy.
http://www.cicero.uio.no/humsec/papers/Liotta-Shearer.pdf.

(32) Feakin, T. (2005). Climate change and the threat to global security. Royal United services Institute
for Defence and Security Studies. http://www.rusi.org/downloads/assets/HSM_05_p12-
13_Climate.pdf.

(33) Hall, C.M., Timothy, D., et Duval, D. (2004). Security and Tourism: Towards a New
Understanding? Journal of Travel & Tourism Marketing, 15, (2/3), 1-18.

(34) Sonmez, S. (1998). Tourism, terrorism, and political instability. Annals of Tourism Research, 25,
(2), 416-456.

(35) Becken, S. (2004). Climate change and tourism in Fiji: Vulnerability, adaptation and mitigation.
Rapport final. Suva, Fidji: Université du Pacifique Sud.

(36) Mitchell, T. et Tanner, T. (2006). Adapting to Climate Change: Challenges and opportunities for the
development community. Tearfund Report. Institute of Development Studies.
http://www.ids.ac.uk/ids/pvty/climatechange/pdfs/adaptingtoclimatechange.pdf.

(37) Simpson, M.C. (2008-en cours d’impression). Global Climate Change and the Implications for
Tourism Resilience in Small Island Developing States (SIDS). Dans: Building Tourism Resilience
in SIDS: Maximising Economic Benefits and Sustaining Tourism Development. The Bahamas:
SIDS Tourism Organization.

(38) Wall, G. (1992). Tourism alternatives in an era of global climate change. Dans V. Smith et W.
Eadington (sous la direction de), Tourism Alternatives (194-236). Philadelphie: Université de
Pennsylvanie.

(39) Elsasser, H. et Bürki, R. (2002). Climate change as a threat to tourism in the Alps. Climate
Research, 20, 253-257.

(40) Scott, D., de Freitas, C., et Matzarakis, A. (2008-en cours d’impression). Climate change
adaptation in the recreation and tourism sector. Dans: K. Ebi and P. Hoeppe (sous la direction de),
Biometeorology For Adaptation. New York: Springer.

(41) Scott, D., Jones, B., Lemieux, C., et collaborateurs (2002). The vulnerability of winter recreation to
climate change in Ontario’s Lakelands tourism region. Série Publications du Département de
géographie, Rapport spécial 18, Université de Waterloo, Waterloo, Ontario, Canada.

(42) Raksakulthai, V. (2003). Climate change impacts and adaptation for tourism in Phuket, Thailand.
Pathumthani, Thaïlande: Asian Disaster Preparedness Centre.

(43) Scott, D., Jones, B. et Abi Khaled, H. (2005). Climate change: a long-term strategic issue for the
National Capital Commission (Tourism and Recreation Business Lines) – Executive Summary.
Rapport établi pour la National Capital Commission. Waterloo, Canada: Université de Waterloo.

(44) Sievanen, T., Tervo, K., Neuvonen, M., Pouta, E., Saarinen, J., Peltonen, A. (2005). Nature-based
tourism, outdoor recreation and adaptation to climate change. FINADAPT, document de travail 11.
Helsinki: Institut finlandais pour l’environnement.

(45) Wolfsegger, C., Gossling, S., et Scott, D. (2008–en cours d’impression). Climate change risk
appraisal in the Austrian ski industry. Tourism Review International.

(46) Les principales vulnérabilités des destinations sont décrites au niveau sous-régional dans la
version intégrale du rapport technique.

(47) Hamilton, J. M., Maddison, D., et Tol, R.S. (2005). Effects of climate change on international
tourism. Climate Research, 29, 245–254.

(48) Berrittella, M., Bigano, A., Roson, R., et Tol, R. (2006). A general equilibrium analysis of climate
change impacts on tourism. Tourism Management, 27, 913-924.

(49) UK Department of Transport (2007).


http://www.dft.gov.uk/pgr/statistics/datatablespublications/trsnstatsatt.

28
(50) Conference Board of Canada (2007). Des voyageurs en mal de tourisme vert. Bulletin de
renseignements sur le tourisme, 39, mai 2007.

(51) United Kingdom Department for Transport (2007). Public attitudes towards climate change and the
impact of transport.
http://www.dft.gov.uk/pgr/statistics/datatablespublications/trsnstatsatt/publicexperiencesofandattitu
1824?page=0null.

(52) Njegovan, N. (2006). Elasticities of demand for leisure air travel: A system modelling approach.
Journal of Air Transport Management, 12, 33-39.

(53) Gillen, A. (2004). Élasticité de la demande de voyages : Concepts, problèmes et mesures. Ottawa:
Ministère des finances, Canada.

(54) Tel que défini dans les recommandations OMT/Nations Unies sur les statistiques du tourisme.

(55) À noter que cette base de données ne contient que des estimations, car les données nécessaires
aux calculs ne sont pas toutes disponibles. Par exemple, la base ne contient que des estimations
du tourisme interne, dont le volume est plusieurs fois plus important que celui du tourisme
international, en particulier dans les grands pays tels que les États-Unis, la Fédération de Russie,
la République populaire de Chine et le Canada.

(56) La couleur de chacune des cellules du tableau représente l’appréciation du degré de confiance
accordé aux données et aux hypothèses sous-jacentes. Le vert correspond à un degré de
confiance de +/-10%, le bleu à +/-25% et le rouge à +100%/-50%.

(57) Le droit au tourisme pour tous doit être considéré comme le corollaire du droit au repos et aux
loisirs, et notamment du droit à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés
payés périodiques, garanti par l’article 24 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et
l’article 7.d du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels (http://www.gdrc.org/uem/eco-tour/principles.html).

(58) ICAO (2007). Groupe de l’Environnement. http://www.icao.int/env/.

(59) Peeters, P. M. et Middel, J. (2006). Historical and future development of air transport fuel
efficiency. Transport and Climate Change (TAC) Conference, 25-29 juin 2006, Oxford.

(60) Uemura, Y., Kai, T., Natori, R., Takahashi, T., Hatate, Y. et Yoshida, M. (2003). Potential of
renewable energy sources and its applications in Yakushima Island. Renewable Energy, 29, 581-
591.

(61) Cavallaro, F. et Ciraolo, L. (2005). A multicriteria approach to evaluate wind energy plants on an
Italian island. Energy Policy, 33, 235-244.

(62) Bergsma G., Kampman, B., Croezen, H. et Sevenster, M. (2007). Biofuels and their global
influence on land availability for agriculture and nature: A first evaluation and a proposal for further
fact finding. Delft, Pays-Bas: CE.

(63) Becken, S. (2004). How tourists and tourism experts perceive climate change and forest carbon
sinks. Journal of Sustainable Tourism, 12 (4), 332-345.

(64) Becken, S. (2007). Climate change policies for international air travel – a tourist perspective.
Journal of Sustainable Tourism, 15 (4), 351-368.

(65) Gössling, S., Hultman, J., Haglund, L, Källgren, H. et Revahl, M. (2008-en cours d’impression).
Voluntary carbon offsetting by Swedish Air Travellers: Opportunities and Obstacles. Current Issues
in Tourism.

(66) Ce chiffre est inférieur à la somme des effets des deux résultats projetés tels qu’indiqués ci-dessus
(36% et 43%) car les différents changements pris pour hypothèse interagissent l’un avec l’autre,
ce qui a parfois pour conséquence de réduire leur effet combiné.

29

Vous aimerez peut-être aussi