Chapitre 03

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MP2I - Lycée Henri Poincaré Mathématique David Blottière

C HAPITRE N°3

N OMBRES COMPLEXES

C3.1. O BJECTIFS
1. Définir un ensemble de nombres C munis d’opérations qui lui confère la strucure de corps.
2. Développer la technique calculatoire dans le corps C.
3. Résoudre des équations algébriques dans C.
4. Donner une interprétation géométriques des nombres complexes qui livre un dictionnaire entre C et
le plan.
5. Étudier des problèmes de géométrie plane grâce aux nombres complexes.
6. Définir une exponentielle complexe.
7. Étudier des problèmes de trigonométrie grâce à l’exponentielle complexe.

§ 1 L’ ENSEMBLE DES NOMBRES COMPLEXES


C3.2. D ÉFINITION ( NOMBRE COMPLEXE )
1. Existence Un nombre complexe est un « nombre » qui s’écrit sous la forme a + i b, où a et b sont
des nombres réels.
2. Unicité Soient des réels a 1 , b 1 , a 2 , b 2 . Alors :

a1 + i b1 = a2 + i b2 :⇐⇒ ( a 1 = a 2 et b 1 = b 2 ) .

3. Forme algébrique D’après 1. et 2., tout nombre complexe z s’écrit d’une unique manière sous la
forme z = a + i b, où a et b sont des nombres réels. Cette écriture de z est appelée forme algébrique
de z.

C3.3. R EMARQUE
1. Si a ∈ R, alors le nombre complexe a + i 0 est simplement noté a.
2. Si b ∈ R, alors le nombre complexe 0 + i b est simplement noté i b.
p
1 3
C3.4. E XEMPLE Les nombres 1 + i , + i , 0, 7i et ln(2) + i π sont des nombres complexes.
2 2
C3.5. N OTATION ( ENSEMBLE DES NOMBRES COMPLEXES ) L’ensemble formé par tous les nombres com-
plexes est noté C :
C := {a + i b : a ∈ R et b ∈ R} .
D’après C3.3, R ⊂ C.

C3.6. E XERCICE ( L’ INCLUSION DE R DANS C EST STRICTE ) Justifier qu’il existe des nombres complexes non
réels, grâce à l’unicité dans C3.2.

1
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C3.7. D ÉFINITION ( PARTIE RÉELLE ET PARTIE IMAGINAIRE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE ) Soit z ∈ C. Par
définition, il existe un unique couple (a, b) ∈ R2 tel que z = a + i b.
1. Partie réelle Le nombre réel a est appelé partie réelle de z et est noté Re (z).
2. Partie imaginaire Le nombre réel b est appelé partie imaginaire de z et est noté Im (z).
Ainsi :

Re (z) ∈ R Im (z) ∈ R z = Re (z) + i Im (z).

C3.8. E XEMPLE Re (7 + 13i ) = 7 et Re (7 + 13i ) = 13.

C3.9. D ÉFINITION ( IMAGINAIRE PUR ) Un nombre complexe est appelé imaginaire pur s’il s’écrit sous
la forme i b où b est un nombre réel.

C3.10. N OTATION ( ENSEMBLE DES NOMBRES IMAGINAIRES PURS ) L’ensemble formé par tous nombres
imaginaires purs est noté i R :
i R := {i b : b ∈ R} .
D’après C3.3, i R ⊂ C.

C3.11. P ROPOSITION ( CARACTÉRISATIONS DES NOMBRES RÉELS ET DES NOMBRES IMAGINAIRES PURS )
Soit z ∈ C.
1. Caractérisation des réels

z ∈ R ⇐⇒ Im (z) = 0

2. Caractérisation des imaginaires purs

z ∈ i R ⇐⇒ Re (z) = 0

§ 2 O PÉRATIONS SUR LES COMPLEXES


C3.12. D ÉFINITION ( ADDITION ET MULTIPLICATION DANS C) Si z 1 et z 2 sont de formes algébriques
z 1 = a 1 + i b 1 et z 2 = a 2 + i b 2 où a 1 , b 1 , a 2 , b 2 sont réels alors on pose :

z 1 + z 2 = (a 1 + a 2 ) + i (b 1 + b 2 ) et z 1 × z 2 = (a 1 a 2 − b 1 b 2 ) + i (a 1 b 2 + b 1 a 2 )
| {z } | {z } | {z } | {z }
∈R ∈R ∈R ∈R

Le nombre complexe z 1 × z 2 sera noté z 1 z 2 .

C3.13. E XERCICE Posons z 1 = 2−3i et z 2 = −1+5i . Calculer i 2 = i ×i , z 1 +z 2 et z 1 z 2 à l’aide de la définition


C3.12

2
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C3.14. P ROPRIÉTÉS ( DE L’ ADDITION ET DE LA MULTIPLICATION DANS C) Soient z 1 , z 2 , z 3 des nombres


complexes.
1. Propriétés de l’addition
(a) L’addition est associative

∀ z1 ∈ C ∀ z2 ∈ C ∀ z3 ∈ C (z 1 + z 2 ) + z 3 = z 1 + (z 2 + z 3 )

On peut donc se passer des parenthèses quand on calcule la somme de plusieurs nombres com-
plexes.
(b) L’addition possède un élément neutre (le nombre 0)

∀z ∈ C z +0 = 0+z = z

(c) Tout nombre complexe possède un opposé

∀ z ∈ C ∃ ! z0 ∈ C z + z0 = z0 + z = 0

Si z est un nombre complexe, l’unique nombre complexe z 0 introduit ci-dessus est noté −z et
est appelé opposé de z. En outre −z = − Re (z) − i Im (z) .

(d) L’addition est commutative

∀ z1 ∈ C ∀ z2 ∈ C z1 + z2 = z2 + z1

2. Propriétés de la multiplication
(a) La multiplication est associative

∀ z1 ∈ C ∀ z2 ∈ C ∀ z3 ∈ C (z 1 × z 2 ) × z 3 = z 1 × (z 2 × z 3 )

On peut donc se passer des parenthèses quand on calcule le produit de plusieurs nombres com-
plexes.
(b) La multiplication possède un élément neutre (le nombre 1)

∀z ∈ C z ×1 = 1×z = z

(c) La multiplication est commutative

∀ z1 ∈ C ∀ z2 ∈ C z1 × z2 = z2 × z1

3. Propriétés mixtes
(a) Distributivité à gauche

∀ z1 ∈ C ∀ z2 ∈ C ∀ z3 ∈ C (z 1 + z 2 ) × z 3 = z 1 × z 3 + z 2 × z 3

(b) Distributivité à droite

∀ z1 ∈ C ∀ z2 ∈ C ∀ z3 ∈ C z 1 × (z 2 + z 3 ) = z 1 × z 2 + z 1 × z 3

3
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C3.15. R EMARQUE (C OHÉRENCE ENTRE LA NOTATION SOUS FORME ALGÉBRIQUE ET LES OPÉRATIONS )
1. Si b est un nombre réel, alors i b est bien une multiplication (notation non ambiguë). C’est la multipli-
cation de i = 0 + i 1 par le réel b = b + i 0.
2. Si a et b sont deux nombres réels, alors la notation a+i b est bien une addition (notation non ambiguë).
C’est la somme du réel a = a + i 0 et de l’imaginaire pur i b = 0 + i b.

C3.16. R EMARQUE (O PPOSÉ VERSUS MULTIPLICATION PAR −1) Si z ∈ C alors l’opposé de z, noté −z, coïn-
cide avec le complexe (−1) × z.

C3.17. M ÉTHODE PRATIQUE POUR CALCULER DANS C Les règles de calcul pour l’addition et la multiplica-
tion dans C sont les mêmes que dans R, excepté qu’une nouvelle :

i × i = −1 .

est ajoutée.
1 5
C3.18. E XERCICE Soient z 1 = 7 − 3i et z 2 = + i . Calculer :
2 6
z1 + z2 z1 z2 z 14 := z 1 × z 1 × z 1 × z 1
à l’aide des propriétés C3.14.

C3.19. P ROPOSITION (I DENTITÉS REMARQUABLES DANS C) Si z est un nombre complexe, alors on pose
z 2 := z × z.
1. ∀ z 1 ∈ C ∀ z 2 ∈ C (z 1 + z 2 )2 = z 12 + 2z 1 z 2 + z 22 .
2. ∀ z 1 ∈ C ∀ z 2 ∈ C (z 1 − z 2 )2 = z 12 − 2z 1 z 2 + z 22 .
3. ∀ z 1 ∈ C ∀ z 2 ∈ C (z 1 + z 2 )(z 1 − z 2 ) = z 12 − z 22 .

C3.20. P ROPOSITION -D ÉFINITION (N OMBRE COMPLEXE INVERSIBLE ET INVERSE D ’ UN TEL ]) Soit z ∈ C.


1. On dit que z est inversible (pour la multiplication) s’il existe z ∈ C tel que z × z = z × z = 1.
0 0 0

2. Si z est inversible, alors le nombre complexe z 0 tel que z × z 0 = z 0 × z = 1 est unique. On l’appelle
1
inverse de z et on le note z −1 ou .
z

C3.21. E XERCICE Démontrer que z = 1 + 2i est inversible et donner son inverse.

C3.22. R EMARQUE Le nombre 0 n’est pas inversible.

C3.23. P ROPOSITION (I NVERSIBILITÉ ET INVERSE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL ) Soit z un nombre
complexe non nul. On introduit la forme algébrique z = a + i b de z, où a et b sont des réels.
1. z est inversible.
a −ib
2. z −1 = 2
a + b2

C3.24. E XERCICE Calculer l’inverse des nombres complexes suivants.


p p
7 2 2 2
z 1 = 2 − 5i z2 = i z3 = − i z4 = + i
3 5 2 2

4
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C3.25. N OTATION FRACTIONNAIRE Si z 1 ∈ C et z 2 ∈ C∗ := C \ {0}, alors on pose :

z1 1
:= z 1 × .
z2 z2

1 − 3i
C3.26. E XERCICE Déterminer la forme algébrique de .
1 + 2i

C3.27. P ROPOSITION (C EST INTÈGRE )

∀ (z 1 , z 2 ) ∈ C2 z 1 z 2 = 0 =⇒ ( z 1 = 0 ou z 2 = 0 )

C3.28. E XERCICE (R ÉSOLUTION GUIDÉE D ’ UNE ÉQUATION QUADRATIQUE )


1. Calculer (2 − 3i )2 .
2. Résoudre l’équation :
(E ) (1 + i ) z 2 − 7 + 17i = 0
d’inconnue z ∈ C.

C3.29. N OTATION (P UISSANCE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE ) Soient z ∈ C∗ et n ∈ Z. On pose :




 1 si n = 0 ;





z ×...× z si n > 1 ;




 | {z }
zn = n fois


z −1 × .{z
. . × z −1} si n 6 1 .





 |
−n fois



Cette notation puissance possède les propriétés suivantes.

(1) ∀ z ∈ C∗ ∀ (n 1 , n 2 ) ∈ Z2 z n1 z n2 = z n1 +n2

(2) ∀ z ∈ C∗ ∀ (n 1 , n 2 ) ∈ Z2 (z n1 )n2 = z n1 ×n2

(3) ∀(z 1 , z 2 ) ∈ C∗ × C∗ ∀n ∈ Z (z 1 z 2 )n = z 1n z 2n

Si n ∈ N∗ , on pose 0n = 0. Enfin, on adopte la convention suivante : 00 = 1.


p
1 3
C3.30. E XERCICE (C ALCULS DE PUISSANCES ) Soient z 1 = 1 + i et z 2 = + i . Calculer z 12 , z 14 , z 23 , z 26 .
2 2

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§ 3 R EPRÉSENTATION GÉOMÉTRIQUE DES NOMBRES COMPLEXES


On fixe, pour toute la suite de ce chapitre, un repère orthonormé O ; →
¡ − →
u ,−
¢
C3.31. N OTATION v du plan
usuel P .

C3.32. D ÉFINITION ( POINT DU PLAN P ASSOCIÉ À UN NOMBRE COMPLEXE )


On associe à un nombre complexe z le point M (z) du P 2 M (z)
plan P de coordonnées (Re (z) , Im (z)) dans le repère Im (z) •
orthonormé O ; −
¡ →
u ,→
− ¢
v . Ainsi :
1


v
−−−−−→
OM (z) = Re (z) →

u + Im (z) →

v . →

−3 −2 −1 O u1 2
Re (z)
3
−1

7
C3.33. E XERCICE Placer les points du plan P associés aux nombres complexes 3 − 2i , −1 + i , 4 et −2i .
2
C3.34. D ÉFINITION ( AFFIXE D ’ UN POINT DU PLAN P )
Soit M un point du plan ¡P de coordonnées (a, b) 2 P

− →
− ¢
dans le repère orthonormé O ; u , v . On lui associe le M

¡ ¢
b = Im z M
nombre complexe : 1


−3 −2 −1 v 1 2 3
zM = a + i b →

¡
a = Re z M
¢
O u
appelé affixe du point M . −1

C3.35. E XERCICE Soit z ∈ C. Quelle est l’affixe du point M (z) du plan P ?

C3.36. I DENTIFICATION DE C AVEC LE PLAN P Grâce à C3.32 et C3.37, nous définissons deux applications :
¯ C −−−→ P ¯ P −−−→ C
¯ ¯
¯
¯ z 7−→ M (z) et ¯
¯ M 7−→ z M

qui sont inverses l’une de l’autre :


∀z ∈ C (∀M ∈ P
¡ ¢
z M (z) = z et M (z M ) = M ) .
Ces deux constructions initient la construction d’un dictionnaire qui va nous permettre :
• de donner une interprétation géométrique à des concepts/résultats issus du monde des nombres com-
plexes ;
• d’appliquer les résultats sur les nombres complexes à la résolution de problèmes de géométrie plane.
En fin de chapitre, nous dresserons une synthèse de la correspondance :

Nombres complexes ←→ Géométrie plane .

C3.37. D ÉFINITION ( AFFIXE D ’ UN VECTEUR DU PLAN P )


Soit →

w un vecteur du plan¡ P de coordonnées (a, b) P 2 →


− →
− ¢ w ¡ ¢
dans le repère orthonormé O ; u , v . On lui associe le b = Im z→

w

nombre complexe : 1
¡ ¢
a = Re z→

w


−1 v 1 2 3 4 5
z→
w = a +ib

O →

u

appelé affixe du vecteur →



w. −1

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C3.38. P ROPOSITION (A FFIXE D ’ UN BIPOINT ) Soient A et B des points du plan P . Les affixes z A , z B des
−→
points A, B et l’affixe z −AB
→ du vecteur AB sont liées par la relation :

z −AB
→ = zB − z A .

§ 4 C ONJUGAISON
C3.39. D ÉFINITION (C ONJUGUÉ D ’ UN NOMBRE COMPLEXE ) Le conjugué d’un nombre complexe z est
le nombre complexe noté z défini par :

z := Re (z) − i Im (z).

C3.40. I NTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DE LA CONJUGAISON


Soit z ∈ C. Alors : P 2 M (z)
Im (z) •
M (z) est le symétrique de M (z) 1
par rapport à l’axe des abscisses →

v ¡ ¢
Re (z) = Re z

O →

u1
qui est aussi l’axe des réels. −3 −2 −1 2 3
−1
¡ ¢
Im z = − Im (z) •
−2
¡ ¢
M z

1−i
C3.41. E XERCICE Calculer les conjugués des nombres complexes 2 + i , −i , 3 et .
1 + 2i

C3.42. P ROPOSITIONS ( ALGÉBRIQUES DE LA CONJUGAISON COMPLEXE )

1. Caractère involutif ∀z ∈ C z=z

2. Additivité ∀ z1 ∈ C ∀ z2 ∈ C z1 + z2 = z1 + z2

3. Multiplicativité ∀ z1 ∈ C ∀ z2 ∈ C z1 z2 = z1 z2

µ ¶
1 1
4. Conjugué d’un inverse ∀z ∈ C ∗
=
z z

z1 z1
µ ¶
5. Conjugué d’un quotient ∀ z1 ∈ C ∀ z2 ∈ C ∗
=
z2 z2

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1−i
C3.43. E XERCICE Calculer de nouveau (cf. C3.41) le conjugué de , mais en utilisant la proposition
1 + 2i
C3.42.
2−i 2+i
C3.44. E XERCICE Donner une propriété remarquable du complexe z = − , sans calculer sa forme
1+i 1−i
algébrique.

C3.45. R EMARQUE (PARTIE RÉELLE , PARTIE IMAGINAIRE ET CONJUGUÉ )

z +z z −z
∀z ∈ C Re (z) = et Im (z) = .
2 2i

C3.46. R EMARQUE (N OMBRE RÉEL , IMAGINAIRE PUR ET CONJUGUÉ )

∀z ∈ C z ∈ R ⇐⇒ z = z ∀z ∈ C z ∈ i R ⇐⇒ z = −z .
¡ ¢ ¡ ¢
et

§ 5 M ODULE
C3.47. R APPEL SUR LA RACINE CARRÉE D ’ UN NOMBRE RÉEL POSITIF OU NUL
• Soit x ∈ R+ . Alors :

il existe un unique r ∈ R+ tel que r 2 = x.


p
Ce nombre r est appelé racine carrée de x et est noté x.
• La racine carrée est multiplicative :
p p p
∀ (x 1 , x 2 ) ∈ R+ × R+ x1 x2 = x1 x2 .

C3.48. D ÉFINITION ( MODULE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE ) Le module d’un nombre complexe z est le
nombre réel positif ou nul, noté |z|, défini par :

p
|z| := Re (z)2 + Im (z)2 .

C3.49. E XERCICE Calculer le module de −2 + 6i .

C3.50. M ODULE VERSUS VALEUR ABSOLUE D ’ UN NOMBRE RÉEL Soit a ∈ R. Alors le module de a, vu comme
un nombre complexe, est égal à la valeur absolue de a.

C3.51. L E MODULE D ’ UN COMPLEXE EST ÉGAL À CELUI DE SON CONJUGUÉ Si z ∈ C, alors |z| = |z|.

C3.52. I NTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DU MODULE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE


Soit z ∈ C. Alors : P 2 M (z)
Im (z) •
|z| = OM (z). 1


v |z|

O →

u1 Re (z)
−3 −2 −1 2 3
−1

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C3.53. I NTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DU MODULE DE LA DIFFÉRENCE DE DEUX NOMBRES COMPLEXES


Soit (z 1 , z 2 ) ∈ C2 . Alors :
P 3 M (z 2 )
Im (z 2 ) •
|z 1 − z 2 | = M (z 1 )M (z 2 ).
2
M (z 1 ) |z 1 − z 2 |
Im (z 1 ) •
1


−1 v 1 2 3 4 5
O →

u Re (z 1 ) Re (z 2 )

−1

C3.54. P ROPOSITION ( CARRÉ DU MODULE ET CONJUGAISON )

∀z ∈ C z z = |z|2 .

C3.55. P ROPOSITION ( INVERSE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL , CONJUGAISON ET MODULE ) La


forme algébrique d’un nombre complexe non nul z admet une expression à l’aide du conjugué et du mo-
dule de z. Précisément :

1 z
∀ z ∈ C∗ = 2.
z |z|

C3.56. E XERCICE ( CALCUL DE LA FORME ALGÉBRIQUE D ’ UN INVERSE ) Calculer la forme algébrique de


1
à l’aide de C3.55.
−2 + 6i

C3.57. P ROPOSITION ( PROPRIÉTÉS ALGÉBRIQUES DU MODULE )

1. Module d’un produit ∀ (z 1 , z 2 ) ∈ C2 |z 1 z 2 | = |z 1 | |z 2 |

¯ ¯
¯1¯ 1
2. Module d’un inverse ∀z ∈ C ∗ ¯ ¯=
¯ z ¯ |z|

¯ ¯
¯ z 1 ¯ |z 1 |
3. Module d’un quotient ∀ (z 1 , z 2 ) ∈ C × C∗ ¯ ¯=
¯ z ¯ |z |
2 2

(1 + i )(2 − 3i )
C3.58. E XERCICE ( CALCUL DU MODULE D ’ UN QUOTIENT ) Calculer le module de à l’aide
(1 − 3i )(−1 + 4i ))
de C3.57.

C3.59. E XERCICE ( LE MODULE N ’ EST PAS ADDITIF )


Démontrer que l’assertion « ∀ (z 1 , z 2 ) ∈ C2 |z 1 + z 2 | = |z 1 | + |z 2 | » est fausse.

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§ 6 L IEUX GÉOMÉTRIQUES

C3.60. P ROPOSITION ( ÉQUATION COMPLEXE D ’ UN CERCLE )


Soit Ω un point du plan et soit r ∈ R>0 . Notons
C (Ω, r ) le cercle de centre Ω et de rayon r :
P 4 C (Ω, r )
C (Ω, r ) := {M ∈ P : ΩM = r } . ¡
Im z M
¢ M

|z M − z Ω |
¡3 ¢
Alors : Im z Ω •
Ω r
2
C (Ω, r ) = {M ∈ P : |z M − z Ω | = r } .
1
L’équation : →

−1 v 1 2 3 4 5
O →

u
¡ ¢
Re z M
¡ ¢
Re z Ω
|z − z Ω | = r d’inconnue z ∈ C
−1
est appelée équation complexe du cercle de centre Ω
et de rayon r .

C3.61. P ROPOSITION ( ÉQUATION COMPLEXE D ’ UN DISQUE OUVERT )


Soit Ω un point du plan et soit r ∈ R>0 . Notons D(Ω, r )
le disque ouvert de centre Ω et de rayon r :
P 4 D(Ω, r )
D(Ω, r ) := {M ∈ P : ΩM < r } .
M
¡ ¢
Im z M
• |z M − zΩ |
¡3 ¢
Alors : Im z Ω •
Ω r
2
D(Ω, r ) = {M ∈ P : |z M − z Ω | < r } .
1
L’équation : →

−1 v 1 2 3 4 5
O →

u
¡ ¢ ¡ ¢
Re z M Re z Ω
|z − z Ω | < r d’inconnue z ∈ C
−1
est appelée équation complexe du disque ouvert de
centre Ω et de rayon r .

C3.62. E XERCICE ( LIEU GÉOMÉTRIQUE DONNÉ PAR UNE ÉQUATION COMPLEXE )


1. Déterminer le lieu C des points M d’affixe z tels que |z − 1 + 3i | = 5 et le réprésenter graphiquement.
2. Le point M (2 − i ) appartient-il à C ?

C3.63. E XERCICE ( RÉSOLUTION D ’ UN SYSTÈME D ’ ÉQUATIONS COMPLEXES ) Résoudre le système


½
|z| = 1
(S)
|z + 1| = 1

d’inconnue z ∈ C par voie géométrique, puis de manière analytique.

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C3.64. E XERCICE ( LIEU GÉOMÉTRIQUE DONNÉ PAR UNE ÉQUATION COMPLEXE )


1. Déterminer le lieu D des points M d’affixe z tels que |z + 1 − i | < 3 et le représenter graphiquement.
2. Le point M (3 + 2i ) appartient-il à D ?

C3.65. E XERCICE ( ÉQUATION COMPLEXE D ’ UNE DROITE ) Soient ω ∈ C∗ de forme algébrique ω = a + i b


((a, b) ∈ R ) et k ∈ R. Caractériser l’ensemble D défini par :
2

D := M ∈ P : ω z M + ω z M = k .
© ª

On pourra introduire la forme algébrique z M = x + i y ((x, y) ∈ R2 ) de l’affixe z M d’un point M du plan.

§ 7 I NÉGALITÉ TRIANGULAIRE
C3.66. L EMME Soit z ∈ C.
1. Re (z) 6 |z|
2. Re (z) = |z| ⇐⇒ z ∈ R+

C3.67. P ROPOSITION ( INÉGALITÉ TRIANGULAIRE )


Soit (z 1 , z 2 ) ∈ C2 . Alors : |z 2 | M (z 1 + z 2 )

P 3 M (z 1 )

||z 1 | − |z 2 || 6 |z 1 + z 2 | 6 |z 1 | + |z 2 |
2
|z 1 |
Ce résultat est appelé inégalité triangulaire. |z 1 + z 2 |
1

− |z 2 | •
v M (z 2 )
O →

u1
−1 2 3 4 5
−1

C3.68. P ROPOSITION (C AS D ’ ÉGALITÉ DANS L’ INÉGALITÉ TRIANGULAIRE )

∀ (z 1 , z 2 ) ∈ C2 |z 1 + z 2 | = |z 1 | + |z 2 | ⇐⇒ (∃ λ ∈ R+ z 1 = λz 2 ou z 2 = λz 1 )

C3.69. E XERCICE ( INÉGALITÉ TRIANGULAIRE POUR TROIS POINTS ) Soient trois nombres complexes z 1 , z 2 , z 3 .
Démontrer :
|z 1 − z 3 | 6 |z 1 − z 2 | + |z 2 − z 3 | .

C3.70. E XERCICE ( MAJORATION D ’ UNE DISTANCE ) Soient z 1 et z 2 des nombres complexes appartenant au
cercle de centre Ω(1 − 2i ) et de rayon 3. Majorer la distance M (z 1 )M (z 2 ).

C3.71. E XERCICE ( SYSTÈME D ’ ÉQUATIONS COMPLEXES ) Résoudre le système :


½
|z + 1| > 5
(S)
|z − 2 − 2i | 6 1

d’inconnue z ∈ C par voie géométrique, puis de manière analytique.

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§ 8 D EUX FORMULES SOMMATOIRES


Soient (p, q) ∈ Z2 tel que p 6 q et u p , u p+1 , . . . , u q−1 , u q des nombres
X
C3.72. S YMBOLE DE SOMMATION
q
X
complexes. Nous notons u k la somme des q − p + 1 nombres complexes u p , u p+1 , . . . , u q−1 , u q , i.e. :
k=p

q
X
u k := u p + u p+1 + . . . + u q−1 + u q .
k=p

C3.73. P ROPRIÉTÉ ( SOMME DE TERMES EN PROGRESSION GÉOMÉTRIQUE )

n +1 si q = 1


n


∀ (q, n) ∈ C × N qk =
X
k=0
 1 − q n+1

 si q 6= 1
1−q

n
Soient q ∈ C∗ et n ∈ N∗ . Calculer la somme qk.
X
C3.74. E XERCICE
k=−n

C3.75. P ROPRIÉTÉ ( FACTORISATION D ’ UNE DIFFÉRENCE DE PUISSANCES )

n−1
∀ (a, b, n) ∈ C × C × N∗ a n − b n = (a − b) a k b n−1−k .
X
k=0

2022
i k 22022−k .
X
C3.76. E XERCICE Calculer la forme algébrique de
k=0

§ 9 N OMBRES COMPLEXES DE MODULE 1


C3.77. N OTATION ( ENSEMBLE U)
Nous notons U l’ensemble des nombres complexes de
modules 1 : «P =C»
2

U := {z ∈ C : |z| = 1} .
1
« C (O, 1) = U »
L’ensemble des points du plan d’affixe un élément de M (z) • |z| →

v
U est le cercle unité. Son image dans le plan P est le
O →

u
cercle unité, i.e. : −2 −1 1 2

{M (z) : z ∈ U} = C (O, 1) . −1

−2

12
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C3.78. L’ ENSEMBLE U EST UN SOUS - GROUPE DE (C∗ , ×)


1. L’ensemble U est inclus dans C∗ (donc tout élément de U est inversible).

U ⊂ C∗

2. L’ensemble U est stable par multiplication.

∀ (z 1 , z 2 ) ∈ U2 z1 z2 ∈ U

3. L’ensemble U contient le neutre de la multiplication complexe.

1∈U

4. L’ensemble U est stable par passage à l’inverse.

1
∀z ∈ U =z ∈U
z

C3.79. N OTATION e i t
Soit t ∈ R. On pose :
P =C R
it
e := cos(t ) + i sin(t ) ∈ U . t

M e i t = ρ(t )
¡ ¢
it it
de P associé à e
¡ ¢
Ainsi le point M e
C (O, 1) = U

coïncide avec le point ρ(t ), où sin(t )



v
ρ : R −−−→ C (O, 1)

est l’application « enroulement de la droite cos(t )

réelle autour du cercle unité ». O →



u I

t + π2
¡ ¢ ¡π ¢
C3.80. E XERCICE Soit t ∈ R. Simplifier e i t , e i (t +2π) e i (t +π) , e i et e i 2 −t .

C3.81. C AS D ’ ÉGALITÉ DE DEUX NOMBRES COMPLEXES DE LA FORME e i t OÙ t ∈ R

∀ (t 1 , t 2 ) ∈ C2 e i t1 = e i t2 ⇐⇒ t 1 ≡ t 2 [2π]

13
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C3.82. P ROPOSITION ( ÉCRITURE TRIGONOMÉTRIQUE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE DE MODULE 1)


Nous savons que tout point du cercle C (O, 1)
égale ρ(t ) pour un (unique) réel t ∈ ] − π, π] (cf. P =C
C2.9). Ainsi :

∀z ∈ U ∃t ∈ R z = ei t . it
• M (z) = M e = ρ(t )
¡ ¢
C (O, 1) = U sin(t )

Si z ∈ U, l’écriture : →

v

z = ei t où t ∈ R cos(t )

O →

u I
est appelée une forme trigonométrique de z.

C3.83. E XERCICE Écrire les nombres 1, −1, i , −i de U sous forme trigonométrique.

C3.84. P ROPOSITION ( EXPONENTIELLE D ’ UNE SOMME DE DEUX IMAGINAIRES PURS )

∀ (t 1 , t 2 ) ∈ C2 e i (t1 +t2 ) = e i t1 e i t2

à p !3
1 3
C3.85. E XERCICE Calculer +i .
2 2

2 − 2i
C3.86. E XERCICE Vérifier que z := p p ∈ U, puis déterminer la forme algébrique et une forme
− 2+i 6
trigonométrique de z. Qu’en déduire ?

C3.87. P ROPOSITION ( FORMULES D ’E ULER )

e i t + e −i t e i t − e −i t
∀t ∈ R cos(t ) = et sin(t ) = .
2 2i

C3.88. E XERCICE ( PRIMITIVE DE LA FONCTION cos3 ) En utilisant les formules d’Euler, donner une primi-
tive de la fonction t 7−→ cos3 (t ) sur R.

14
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C3.89. P ROPOSITION ( TECHNIQUE DE L’ ANGLE MOITIÉ ) Soient (t , p, q) ∈ R3 .

t it
µ ¶
it
(1) 1 + e = 2 cos e 2
2
figure
t it
µ ¶
it
(2) 1 − e = −2 i sin e 2
2

³p −q ´ ³
p+q
´
ip iq i
(3) e +e = 2 cos e 2
2
figure
³p −q ´ ³
p+q
´
i
(4) e i p − e i q = 2 i sin e 2
2

t
1 On commence par factoriser 1 + e i t par e i 2 :
t t t t t
³ ´ ³ ´
1 + e i t = e i 2 e −i 2 1 + e i t = e i 2 e −i 2 + e i 2

puis on applique une formule d’Euler.


t
2 On commence par factoriser 1 − e i t par e i 2 :
t t t t t
³ ´ ³ ´
1 − e i t = e i 2 e −i 2 1 − e i t = e i 2 e −i 2 − e i 2

t
puis on applique une formule d’Euler. On commence par factoriser 1 + e i t par e i 2 :

Éléments t t t t t
³ ´ ³ ´
1 + e i t = e i 2 e −i 2 1 + e i t = e i 2 e −i 2 + e i 2
de
démonstration puis on applique une formule d’Euler.
p+q
3 On commence par factoriser e i p + e i q par e i 2 :
p+q p+q ³ ´ p+q ³ p−q q−p ´
ei p + ei q = ei 2 e −i 2 ei p + ei q = ei 2 ei 2 + ei 2

puis on applique une formule d’Euler.


p+q
4 On commence par factoriser e i p − e i q par e i 2 :
p+q p+q ³ ´ p+q ³ p−q q−p ´
ei p − ei q = ei 2 e −i 2 ei p − ei q = ei 2 ei 2 − ei 2

puis on applique une formule d’Euler.

1 − ei t
C3.90. E XERCICE Soit t ∈ ] − π, π[. On pose z := .
1 + ei t
1. Justifier que le nombre z est bien défini.
2. Sans calculer la forme algébrique de z, justifier que z est imaginaire pur.
3. En utilisant la technique de l’angle moitié, calculer la forme algébrique de z.

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C3.91. E XERCICE
1. Factoriser, pour tout (p, q) ∈ R2 , les expressions suivantes

cos(p) + cos(q) cos(p) − cos(q) sin(p) + sin(q) sin(p) − sin(q) .

2. Résoudre l’équation cos(15x) + cos(7x) = cos(4x) d’inconnue x ∈ R.

n
Soit (t , n) ∈ R × N. Simplifier la somme S n (t ) :=
X
C3.92. E XERCICE cos(kt ).
k=0

C3.93. P ROPOSITION ( FORMULE DE M OIVRE )

∀t ∈ R ∀n ∈ N (cos(t ) + i sin(t ))n = cos(nt ) + i sin(nt )

C3.94. E XERCICE Soit t ∈ R. Exprimer sin(3t ) comme un polynôme en sin(t ).

§ 10 F ORME TRIGONOMÉTRIQUE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL

C3.95. P ROPOSITION -D ÉFINITION ( FORMES EXPONENTIELLES D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL )


Soit z ∈ C∗ .

∃ r ∈ R>0 ∃θ ∈ R z = r eiθ.

Cette dernière écriture est appelée une forme exponentielle de z.

p i 3π
C3.96. E XEMPLE ( FORME TRIGONOMÉTRIQUE DE −1+i ) Une forme trigonométrique de −1+i est 2e 4 .

C3.97. D E LA NON - UNICITÉ D ’ UNE FORME TRIGONOMÉTRIQUE


1. Si z est un nombre complexe non nul, alors il possède plusieurs formes exponentielles. En effet si z =
r e i θ est une forme exponentielle de z, avec donc r ∈ R>0 et θ ∈ R, alors :

z = r e i (θ+2π) = r e i (θ+4π) z = r e i (θ−2π)

sont également des formes exponentielles de z.


2. Si « le » nombre réel θ intervenant dans une forme exponentielle d’un nombre complexe non nul z n’est
pas unique, le nombre r lui l’est, puisque r = |z|.

C3.98. P ROPOSITION ( CAS D ’ ÉGALITÉ DE DEUX FORMES TRIGONOMÉTRIQUES ) Soient (r 1 , θ1 ) ∈ R>0 × R


et (r 2 , θ2 ) ∈ R>0 × R.


 r1 = r2
r 1 e i θ1 = r 2 e i θ2 ⇐⇒ et
θ1 = θ2 [2π].

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C3.99. M ÉTHODE POUR RECHERCHER UNE FORME TRIGONOMÉTRIQUE EXPLICITE Soit z ∈ C∗ donné sous
forme algébrique. Voici comment une forme exponentielle de z explicite peut être déterminée, lorsque cela
est possible.
• Étape 1 On calcule le module de z.
z
• Étape 2 Le nombre complexe est un nombre complexe de module 1, i.e. un élément de U. D’après
|z|
C3.82, on peut donc l’écrire sous la forme e i θ := cos(θ) + i sin(θ) où θ ∈ R. On a donc :
z
= eiθ .
|z|

En pratique, on cherche θ ∈ R tel que :



Re (z)
cos(θ) =




 |z|

 Im (z)
 sin(θ) =


|z|

en s’appuyant sur les valeurs remarquables de cosinus et sinus.


• Étape 3 On obtient alors :
z
z = |z| × = |z| e i θ
|z| |{z}
∈R>0

et par suite |z|e i θ est une forme exponentielle de z.

C3.100.
p E XERCICE Déterminer une forme exponentielle des nombres complexes 5, −3, 4i , −5i , 1 + i ,
i − 3.

C3.101. L A TRANSFORMATION DE F RESNEL VIA UNE FORME TRIGONOMÉTRIQUE


Considérons trois réels a, b, t tels que (a, b) 6= (0, 0). La transformation de Fresnel (introduite en C2.23) permet
d’écrire la quantité a cos(x) + b sin(t ) sous la forme :

a cos(t ) + b sin(t ) = A cos(t − ϕ) où A ∈ R>0 et ϕ ∈ R sont des réels indépendants de t .

Cette transformation d’écriture peut-être obtenue à partir d’une forme trigonométrique :

(?) a + i b = Ae i ϕ où A ∈ R>0 et ϕ ∈ R

du complexe a + i b 6= 0. En effet, par unicité de la forme algébrique de a + i b, il vient a = A cos(ϕ) et b =


A sin(ϕ), d’où :
¡ ¢
a cos(t ) + b sin(t ) = A cos(ϕ) cos(t ) + A sin(ϕ) sin(t ) = A cos(ϕ) cos(t ) + sin(ϕ) sin(t ) .
| {z }
cos(t −ϕ)

C3.102. E XERCICE ( ÉQUATION TRIGONOMÉTRIQUE ) Résoudre l’équation 2 cos(t ) + 3 sin(t ) = 4 d’inconnue


t ∈ R.

C3.103. D ÉFINITION ( ARGUMENT D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL ) Soit z ∈ C∗ . Tout nombre réel θ
tel que :
z = |r |e i θ
i.e. qui intervient dans l’écriture d’une forme exponentielle de z, est appelé un argument de z.

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C3.104. N ON UNICITÉ D ’ UN ARGUMENT D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL Un nombre complexe non nul
π
n’admet pas un seul argument, mais plusieurs (une infinité). Par exemple, 1 + i admet pour arguments ,
4
7π 9π
− , .
4 4

C3.105. P ROPOSITION ( DU DÉFAUT D ’ UNICITÉ DE L’ ARGUMENT D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL )


Soit z ∈ C∗ . Soit θ0 ∈ R un argument de z.
1. Un nombre réel de z est un argument de z si et seulement si θ ≡ θ0 [2π].
2. L’ensemble des arguments de z est {θ0 + 2kπ : k ∈ Z}.

C3.106. D ÉFINITION ( SYMBOLE arg(z) OÙ z ∈ C∗ ) Soit z ∈ C∗ .


1. Le symbole arg(z) désigne un argument de z.
2. D’après C3.105, le symbole arg(z) désigne un nombre réel qui n’est défini qu’à un multiple entier
de 2π près. Ainsi, arg(z) ne désigne donc pas un unique nombre réel.

C3.107. D ÉFINITION D ’ UNE MESURE D ’ ANGLE ORIENTÉ


Soient −
→, −
w →
1 w 2 deux vecteurs non nuls du plan.
• La demi-droite d’origine O orientée par − →
w 1
couple le cercle C (O, 1) en un unique point noté
M1 .
• La demi-droite d’origine O orientée par − →
w 2
couple le cercle C (O, 1) en un unique point noté
M2 .
D’après C2.9, comme (M 1 , M 2 ) ∈ C (O, 1)2 , il existe un
couple (θ1 , θ2 ) ∈ R2 tels que : figure

M 1 = ρ(θ1 ) et M 2 = ρ(θ2 ) .

On dit alors que :

t 2 − t 1 est une mesure de l’angle (orienté) −


¡ → −→¢
w1, w2 .

Comme les réels t 1 et t 2 sont uniques à un multiple de 2π près (cf. C2.9), le réel
¡ →t 2−− t 1 est lui-même unique à
un multiple entier de 2π près. Ainsi note-t-on, en confondant l’angle orienté − w1, w →¢ et sa mesure :
2

¡−→ −→¢
w 1 , w 2 = t2 − t1 [2π] .

C3.108. D EUX PROPRIÉTÉS DES ANGLES ORIENTÉS Soient −


→, −
w → −→
1 w 2 , w 3 trois vecteurs non nuls du plan.
¡−→ −→¢
w2, w1 = − −
¡ → −→¢
1. Échange de l’ordre des vecteurs w1, w2 [2π]

¡−→ −→¢ ¡−→ −→¢ ¡−→ −→¢


2. Relation de Chasles w1, w3 = w1, w2 + w2, w3 [2π]

18
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C3.109. I NTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DE LA NOTION D ’ ARGUMENT


³ −−−−−→´
1. Si z ∈ C∗ , alors : arg(z) = →

u , OM (z) [2π] .

³ −−→´
2. Si M est un point du plan distinct de l’origine, alors →

u , OM = arg (z M ) [2π] .

3. Si →
− ¡→

u ,→
− ¢ ¡ ¢
w est un vecteur non nul du plan, alors : w = arg z→

w [2π] .

³ −−−−−−−−−→´
4. Si z 1 et z 2 sont deux nombres complexes distincts, alors arg (z 2 − z 1 ) = →

u , M (z 1 )M (z 2 ) [2π] .

³ −−−−→´
5. Si M 1 et M 2 sont deux points distincts du plan, alors →
− ¡
u , M 1 M 2 = arg z M2 − z M1
¢
[2π] .

C3.110. P ROPRIÉTÉS ( DES ARGUMENTS ) Soient (z, z 1 , z 2 ) ∈ C∗ × C∗ × C∗ .

1. Argument de l’opposé arg(−z) = arg(z) + π [2π] .

¡ ¢
2. Argument du conjugué arg z = − arg(z) [2π] .

3. Argument d’un produit arg (z 1 z 2 ) = arg (z 1 ) + arg (z 2 ) [2π] ..

µ ¶
1
4. Argument de l’inverse arg = − arg(z) [2π] .
z

z1
µ ¶
5. Argument d’un quotient arg = arg (z 1 ) − arg (z 2 ) [2π] .
z2

C3.111. U N DES INTÉRÊTS DES FORMES TRIGONOMÉTRIQUES Les formes exponentielles sont particulière-
ment adaptées aux problèmes de nature multiplicative, i.e. qui mettent en jeu des multiplications.

C3.112. E XERCICE ( CALCUL D ’ UNE PUISSANCE À L’ AIDE D ’ UNE FORME EXPONENTIELLE )


1. Soit z ∈ C∗ et soit z = r e i θ est une forme exponentielle de z, avec donc r ∈ R>0 et θ ∈ R. Que vaut z n
pour tout n ∈ N ?
à p !1996
1+i 3
2. Calculer la forme algébrique de .
2 − 2i

19
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§ 11 R ACINES CARRÉES D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL

C3.113. D ÉFINITION ( RACINE CARRÉE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE ) Soit Z ∈ C. Une racine carrée com-
plexe de Z est un nombre complexe z tel que z 2 = Z .

C3.114. E XERCICE ( RACINES CARRÉES DE −1) Déterminer les racines carrées de −1.

C3.115. R ACINE CARRÉE DE 0 Le nombre 0 est l’unique racine carrée de 0.

C3.116. P ROPOSITION ( DES RACINES CARRÉES D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL ) Soit Z ∈ C∗ . Alors
Z possède deux racines carrées, opposées l’une de l’autre.

Comme un nombre complexe non nul Z possède deux racines carrées


 p
le symbole Z n’a aucun sens précis.
p
Toutefois, bien sûr, si Z ∈ R+ on pourra continuer de noter Z l’unique racine réelle positive de Z .

C3.117. M ÉTHODE PRATIQUE POUR LE CALCUL DE RACINES CARRÉES


• À partir d’une forme exponentielle (explicite) Supposons que l’on connaisse une forme exponentielle
(explicite) d’un nombre complexe non nul Z :
Z = r eiθ avec r ∈ R>0 et θ ∈ R
Il ressort de la preuve du théorème précédent que les deux racines carrées de Z sont :
p iθ p θ
re 2 et − r ei 2 .
L’étude est dans ce cas particulièrement brève.
• À partir de la forme algébrique Soit Z ∈ C∗ et soit A + i B , avec (A, B ) ∈ R2 sa forme algébrique. On
résout l’équation
(?) z2 = A + i B
d’inconnue Z ∈ C par analyse-synthèse.
— Analyse On cherche des conditions nécessaires sur un nombre complexe z pour que z 2 = A + i B .
On écrit z sous forme algébrique : z = a + i b, avec a et b réels. L’équation (?) livre :

a2 − b2 = A
½

2ab = B .

En prenant le module de chacun des membres de (?), on obtient l’équation supplémentaire :


p
a2 + b2 = A2 + B 2

qui simplifie quelque peu la résolution. On aboutit finalement au système


 p
 a2 + b2 =
 A2 + B 2
2 2
a − b = A

 2ab = B.

En combinant les deux premières équations, on détermine aisément a 2 et b 2 , donc a et b à un


signe près. La troisième équation fournit une information sur le signe conjoint de a et b. À la fin de
l’analyse, ne restent que deux nombres complexes candidats (opposés l’un de l’autre).

20
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— Synthèse On vérifie si ces deux nombres complexes candidats sont des racines carrées complexes
de Z , en calculant leurs carrés.

C3.118. E XERCICE ( CALCULS DE RACINES CARRÉES DE NOMBRES COMPLEXES ) Calculer les racines carrées
complexes des nombres complexes suivants.
p
z 1 := i z 2 := −2 z 3 := − 3 + 3i z 4 := 3 − 4i z 5 := 4 + 5i

§ 12 É QUATIONS DU SECOND DEGRÉ

C3.119. D ÉFINITION ( FORME CANONIQUE D ’ UN POLYNÔME DE DEGRÉ 2 À COEFFICIENTS COMPLEXES )


Soit a X 2 + bX + c un polynôme du second degré à coefficients complexes (donc a ∈ C∗ , b ∈ C et c ∈ C). La
forme canonique de a X 2 + bX + c est :

¶2
b b 2 − 4ac
·µ ¸
2
a X + bX + c = a X+ − .
2a (2a)2

C3.120. E XERCICE ( CALCULS DE FORMES CANONIQUES ) Calculer les formes canoniques des deux poly-
nômes du second degré suivants.
P 1 := 2X 2 + 3X + 4 P 2 := (1 + i )X 2 + (2 − 3i )X + 4 − 5i

C3.121. D ÉFINITION ( DISCRIMINANT D ’ UN POLYNÔME DE DEGRÉ 2 À COEFFICIENTS COMPLEXES ) Soit


a X + bX + c un polynôme du second degré à coefficients complexes (donc a ∈ C , b ∈ C et c ∈ C). Le
2 ∗

discriminant de aX 2 + bX + c est le nombre complexe noté ∆ défini par :

∆ := b 2 − 4ac

C3.122. P ROPOSITION ( RACINES D ’ UN POLYNÔME DU SECOND DEGRÉ À COEFFICIENTS COMPLEXES ) Soit


a X 2 + bX + c un polynôme du second degré à coefficients complexes (donc a ∈ C∗ , b ∈ C et c ∈ C). Soit ∆ le
discriminant de aX 2 + bX + c. On considère l’équation (E ) définie par :

(E ) az 2 + bz + c = 0

d’inconnue z ∈ C.
b
1. Si ∆ = 0, alors l’équation (E ) possède une unique solution : − .
2a
−b − δ −b + δ
2. Si ∆ 6= 0, alors l’équation (E ) possède deux solutions et où δ désigne une racine carrée
2a 2a
complexe de ∆.

C3.123. E XERCICE ( RÉSOLUTION D ’ ÉQUATION DE DEGRÉ 2) Résoudre chacune des équations suivantes
d’inconnue z ∈ C.
p i
(E 1 ) z 2 + 2z − 4 = 0 (E 2 ) z 2 + 2z + 4 = 0 (E 3 ) 2z 2 + 3z +
2

21
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C3.124. P ROPOSITION ( SOMME ET PRODUIT DES RACINES D ’ UNE ÉQUATION DU 2 ND DEGRÉ ) Soit a X 2 +
bX + c un polynôme du second degré à coefficients complexes (donc a ∈ C∗ , b ∈ C et c ∈ C). On considère
l’équation
(E ) az 2 + bz + c = 0
d’inconnue z ∈ C. Soient z 1 et z 2 les nombres complexes définis par :
• z 1 et z 2 sont les deux racines de (E ), si ∆ = b 2 − 4ac 6= 0 ;
• z 1 = z 2 est l’unique racine de (E ), si ∆ = b 2 − 4ac = 0.
On introduit s := z 1 + z 2 et p := z 1 z 2 . Alors :

b c
s =− et p= .
a a

C3.125. E XERCICE ( RECHERCHE DE RACINES « ÉVIDENTES ») Rechercher des racines « évidentes » pour
chacune équations suivantes d’inconnue z ∈ C.

(E 1 ) z 2 − 3z + 2 = 0 (E 2 ) z 2 − 2z − 15 = 0 (E 3 ) z 2 − 7z + 12 = 0

C3.126. P ROPOSITION ( DÉTERMINATION DE DEUX NOMBRES CONNAISSANT LEURS SOMME ET PRODUIT )


Soit (s, p) ∈ C2 . On considère le système
½
z1 + z2 = s
(S)
z1 z2 = p

d’inconnue (z 1 , z 2 ) ∈ C2 et son ensemble solution noté Sol (S) .


1. Si (z 1 , z 2 ) ∈ Sol (S) alors (z 2 , z 1 ) ∈ Sol (S) .
2. Résoudre le système (S) revient à résoudre l’équation :

(E ) z 2 − sz + p = 0

d’inconnue z ∈ C. Précisément :
• si ∆ := s 2 − 4p = 0 alors Sol (S) = {(r 0 , r 0 )} où r 0 est l’unique solution de (E ) ;
• si ∆ := s 2 − 4p 6= 0 alors Sol (S) = {(r 1 , r 2 ), (r 2 , r 1 )} où r 1 et r 2 sont les deux solutions de l’équation
de (E ).

C3.127. E XERCICE ( DÉTERMINATION DE DEUX NOMBRES CONNAISSANT LEURS SOMME ET PRODUIT )


3
Déterminer tous les couples de nombres complexes dont la somme des composantes vaut 4 et le produit .
4
C3.128. E XERCICE ( DÉTERMINATION DE DEUX NOMBRES CONNAISSANT LEURS SOMME ET PRODUIT )
Déterminer tous les couples de nombres complexes dont la somme des composantes vaut −3−2i et le produit
1 + 3i .

22
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§ 13 É QUATIONS ALGÉBRIQUES

C3.129. P ROPOSITION ( FACTORISATION D ’ UNE EXPRESSION POLYNOMIALE AYANT UNE RACINE ) Soient
n ∈ N>2 et (a n−1 , a n−2 , . . . , a 2 , a 1 , a 0 ) ∈ Cn . Pour tout z ∈ C, on pose :

P (z) := z n + a n−1 z n−1 + a n−2 z n−2 + . . . + a 2 z 2 + a 1 z + a 0 .

Soit α ∈ C tel que P (α) = 0. Alors :

∃ (b n−2 , . . . , b 2 , b 1 , b 0 ) ∈ Cn−1 ∀z ∈ C P (z) = (z−α) z n−1 + b n−2 z n−2 + b n−3 z n−3 + . . . + b 2 z 2 + b 1 z + b 0 .


¡ ¢

C3.130. E XERCICE ( FACTORISATION D ’ UN POLYNÔME DE DEGRÉ 3 POSSÉDANT UNE RACINE ) Soit (a 2 , a 1 , a 0 ) ∈


C3 . On pose, pour tout z ∈ C :
P (z) = z 3 + a 2 z 2 + a 1 z + a 0 .
Soit α ∈ C tel que P (α) = 0. Déterminer (b 1 , b 0 ) ∈ C2 tel que

∀z ∈ C P (z) = (z − α) (z 2 + b 1 z + b 0 ) .

C3.131. E XERCICE ( RÉSOLUTION GUIDÉE D ’ UNE ÉQUATION ALGÉBRIQUE DE DEGRÉ 3) Résoudre l’équa-
tion :
z 3 + 3z 2 + i z + 3i = 0
d’inconnue z ∈ C, en remarquant que −3 en est solution.

C3.132. E XERCICE ( RÉSOLUTION GUIDÉE D ’ UNE ÉQUATION ALGÉBRIQUE DE DEGRÉ 5) Résoudre l’équa-
tion :
z 5 − 2z 4 − (1 + 2i )z 3 + (2 + 4i )z 2 − (1 − i )z + (2 − 2i ) = 0
d’inconnue z ∈ C, en remarquant que 2 en est solution.

C3.133. E XERCICE ( MAJORATION DU NOMBRE DE RACINES D ’ UN POLYNÔME À COEFFICIENTS COMPLEXES )


Soient n ∈ N>2 et (a n−1 , a n−2 , . . . , a 2 , a 1 , a 0 ) ∈ Cn . Pour tout z ∈ C, on pose :

P (z) := z n + a n−1 z n−1 + a n−2 z n−2 + . . . + a 2 z 2 + a 1 z + a 0 .

Alors l’équation P (z) = 0 d’inconnue z ∈ C possède au plus n solutions deux-à-deux distinctes.

C3.134. T HÉORÈME DE D ’A LEMBERT-G AUSS Soient n ∈ N>2 et (a n−1 , a n−2 , . . . , a 2 , a 1 , a 0 ) ∈ Cn . Alors il


existe (α1 , α2 , . . . , αn ) ∈ Cn tel que :

∀z ∈ C z n + a n−1 z n−1 + a n−2 z n−2 + . . . + a 2 z 2 + a 1 z + a 0 = (z − α1 ) (z − α2 ) (z − α3 ) . . . (z − αn−1 ) (z − αn ) .

23
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§ 14 R ACINES n- IÈMES DE L’ UNITÉ OÙ n ∈ N≥2


C3.135. N OTATION Dans toute cette partie, n désigne naturel supérieur ou égal à 2.

C3.136. D ÉFINITION ( RACINES n- IÈMES DE L’ UNITÉ ET ENSEMBLE Un )


1. On appelle racine n-ième de l’unité, tout nombre complexe z tel que z n = 1.
2. L’ensemble des racines n-ième de l’unité est noté Un . On a donc :

Un := z ∈ C : z n = 1 .
© ª

C3.137. E XEMPLE
1. Le nombre 1 est une racine n-ième de l’unité.
2. Le nombre −1 est une racine 2-ième (ou carrée) de l’unité.

3. Le nombre j = e i 3 est une racine 3-ième de l’unité.
4. Le nombre i est une racine 4-ième, mais aussi 8-ième, de l’unité.

5. Le nombre e i n est une racine n-ième de l’unité, qui est distincte de 1.

C3.138. E XEMPLE
1 L’ensemble des racines 2-ièmes (ou carrées) de
l’unité est U2 = {−1, 1}, ensemble à 2 éléments qui
s’écrit aussi :
ª n o Figure U2
U2 = ω02 , ω12 = ωk2 : k ∈ ‚0, 1ƒ
©


où ω2 = e i 2 = e i π = −1.
2 L’ensemble des racines 3-ièmes de l’unité est U3 =
{1, j , j 2 }, ensemble à 3 éléments qui s’écrit aussi :
ª n Figure U3
o
U3 = ω03 , ω13 , ω23 = ωk3 : k ∈ ‚0, 2ƒ
©


où ω3 = e i 3 = j.
3 L’ensemble des racines 4-ièmes de l’unité est : U4 =
{1, i , −1, −i }, ensemble à 4 éléments qui s’écrit aussi :
© 0 1 2 3ª n k Figure U4
o
U4 = ω4 , ω4 , ω4 , ω4 = ω4 : k ∈ ‚0, 3ƒ

2π π
où ω4 = e i 4 = ei 2 = i .

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C3.139. P ROPRIÉTÉS ( DE L’ ENSEMBLE Un )


1. Un est une partie de U : Un ⊂ U := {z ∈ C : |z| = 1}
2. Un contient le neutre pour la multiplication : 1 ∈ Un
3. Un est stable par multiplication : ∀ (z 1 , z 2 ) ∈ U2n z 1 z 2 ∈ Un
1
4. Un est stable par passage à l’inverse : ∀ z ∈ Un z est inversible et = z ∈ Un
z

C3.140. T HÉORÈME ( DESCRIPTION EN EXTENSION DE L’ ENSEMBLE Un )



1. Si l’on pose ωn = e i n , alors :
n o n 2kπ o
Un = ωkn : k ∈ ‚0, n − 1ƒ = e i n : k ∈ ‚0, n − 1ƒ .

2. Les nombres ω0n , ω1n , ω2n , . . . , ωn−2 n−1


n , ωn sont deux à deux distincts, i.e.

k k
∀ (k 1 , k 2 ) ∈ ‚0, n − 1ƒ2 k 1 6= k 2 =⇒ ωn1 6= ωn2 .

Par conséquent, l’ensemble Un possède n éléments.


2kπ
3. Pour tout k ∈ ‚0, n − 1ƒ, notons M k le point d’affixe e i n .
Image de Un dans le plan
Le polygone M 0 M 1 . . . M n−1 est un polygone régulier à n sommets, tous placés sur le cercle unité.

C3.141. E XERCICE (U6 ) Décrire U6 en extension et le représenter graphiquement.

C3.142. E XERCICE ( INCLUSION D ’ ENSEMBLES DE RACINES DE L’ UNITÉ Soient m ∈ N>2 . Déterminer une
CNS portant sur n et m pour que l’ensemble Um soit inclus dans Un .

ζ et ζ.
X Y
C3.143. E XERCICE ( SOMME ET PRODUIT DES RACINES n- IÈMES DE L’ UNITÉ ) Calculer
ζ∈Un ζ∈Un

C3.144. E XERCICE ( PÉRIMÈTRE DU POLYGONE AYANT POUR SOMMETS LES IMAGES DES ÉLÉMENTS DE Un )
2kπ
Pour tout k ∈ ‚0, n − 1ƒ, soit M k le point d’affixe e i n .
1. Calculer le périmètre p n du polygone M 0 M 1 . . . M n−1 à n côtés.
2. Étudier la limite éventuelle de p n lorsque n tend vers +∞.

C3.145. E XERCICE Résoudre l’équation z 5 = 32 d’inconnue z ∈ C.

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§ 15 R ACINES n- IÈMES D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL OÙ n ∈ N≥2


C3.146. N OTATION Dans toute cette partie, n désigne naturel supérieur ou égal à 2.

C3.147. R APPEL SUR LA RACINE n- IÈME D ’ UN RÉEL POSITIF OU NUL


1. Soit x ∈ R+ . Alors :

il existe un unique r ∈ R+ tel que x n = r .


p
n
Ce nombre r est appelé racine n-ième de x et est noté x.
2. La racine n-ième est multiplicative :
p p p
∀ (x 1 , x 2 ) ∈ R+ × R+ n
x1 x2 = n
x1 n
x2 .

C3.148. D ÉFINITION ( RACINES n- IÈMES D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL ) Soit Z ∈ C∗ . On appelle
racine n-ième de Z , tout nombre complexe (non nul) z tel que z n = Z .

C3.149. T HÉORÈME ( DESCRIPTION DES RACINES n- IÈMES D ’ UN NOMBRE COMPLEXE NON NUL ) Un
nombre complexe non nul Z possède n racines n-ièmes deux-à-deux distinctes qui sont :

arg(Z ) + k2π
p µ ¶
n
|Z | exp i où k ∈ ‚0, n − 1ƒ .
n

Comme un nombre complexe non nul Z possède n racines n-ièmes


 p
n
le symbole Z n’a aucun sens précis.
p
n
Toutefois, bien sûr, si Z ∈ R+ on pourra continuer de noter Z l’unique racine réelle positive de Z .

C3.150. E XERCICE ( CALCUL DE RACINES TROISIÈMES ) Déterminer les racines troisièmes de −8.

C3.151. E XERCICE ( CALCUL DE RACINES QUATRIÈME ) Déterminer les racines quatrièmes de −i .

C3.152. E XERCICE ( ÉQUATION ALGÉBRIQUE ) Résoudre l’équation z 2n + (2 + i )z n − (3 − 3i ) = 0 d’inconnue


z ∈ C.

§ 16 E XPONENTIELLE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE

C3.153. D ÉFINITION ( EXPONENTIELLE D ’ UN NOMBRE COMPLEXE ) Soit z ∈ C. On définit l’exponentielle


de z, notée exp(z) ou e z , par :

exp(z) := e Re(z) e i Im(z) = e Re(z) (cos(Im(z)) + i sin(Im(z)).

³ p π´
C3.154. E XEMPLE exp (1 + i π) = −e et exp ln( 2) − i = 1−i.
4
C3.155. E XERCICE Soit z ∈ C. Justifier que exp(z) 6= 0 et calculer le module et un argument de exp(z).

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C3.156. P ROPOSITION ( EXPONENTIELLE D ’ UNE SOMME )

∀ (z 1 , z 2 ) ∈ C2 exp(z 1 + z 2 ) = exp(z 1 ) exp(z 2 )

¡p π
2 + i . Calculer exp(z)12 .
3
¢
C3.157. E XERCICE Soit z = ln
6

C3.158. P ROPOSITION ( CAS D ’ ÉGALITÉ DE DEUX EXPONENTIELLES )

∀ (z 1 , z 2 ) ∈ C2 exp(z 2 ) = exp(z 2 ) ⇐⇒ ( ∃ k ∈ Z z 1 = z 2 + k 2πi )

C3.159. E XERCICE ( CALCUL DES ANTÉCÉDENTS DE −1 PAR L’ EXPONENTIELLE COMPLEXE ) Résoudre l’équa-
tion exp(z) = −1 d’inconnue z ∈ C.

C3.160. P ROPOSITION ( DES ANTÉCÉDENTS D ’ UN COMPLEXE PAR L’ EXPONENTIELLE COMPLEXE )


Soit a ∈ C. On considère l’équation :

(E a ) exp(z) = a

d’inconnue z ∈ C et son ensemble solution Sol (E a ) := z ∈ C : exp(z) = a .


© ª

• Cas où a = 0 Sol (E 0 ) = ; .

Sol (E a ) = ln( |a| ) + i arg(a) + k2π : k ∈ Z .


© ¡ ¢ ª
• Cas où a = 0 Si a 6= 0 alors

C3.161. E XERCICE ( CALCUL DES ANTÉCÉDENTS DE 7 − 7i PAR L’ EXPONENTIELLE COMPLEXE ) Résoudre


l’équation exp(z) = 7 − 7i d’inconnue z ∈ C.

§ 17 I NTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DES NOMBRES COMPLEXES


C3.162. R APPELS SUR L’ INTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DE MODULE ET DE L’ ARGUMENT Soient z 1 et z 2
deux nombres complexes distincts. Notons M 1 (resp. M 2 ) le point du plan d’affixe z 1 (resp. M 2 ). Nous avons
établi en C3.53 et en C3.109 que :

³ −−−−→´
M 1 M 2 = |z 2 − z 1 | et →

u , M 1 M 2 = arg(z 2 − z 1 ) [2π] .

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C3.163. P ROPOSITION ( MODULE ET ARGUMENT DE (c − a)/(c − b) OÙ a, b, c ∈ C SONT DISTINCTS )


Soient a, b, c des nombres complexes deux-à-deux distincts, d’images respectives A, B,C dans le plan. Alors

AC ¯¯ c − a ¯¯ ³−→ −→´ ³c − a ´
=¯ ¯ et BC , AC = arg [2π] .
BC c −b c −b

C3.164. C OROLLAIRE ( CRITÈRES D ’ ALIGNEMENT ET D ’ ORTHOGONALITÉ ) Soient A, B,C des points du


plan deux-à-deux distincts, d’affixes respectives a, b, c.
c −a
1. Les points A, B,C sont alignés si et seulement si ∈ R.
c −b
c −a
2. Les droites (AB ) et (AC ) sont orthogonales si et seulement si ∈ i R.
c −b

C3.165. E XERCICE Soient :


• A et B deux points distincts du plan d’affixes respectives a et b.
Caractériser géométriquement l’ensemble des points M ∈ P dont l’affixe z vérifie :

z (a − b) − z (a − b) = a b − a b .

C3.166. E XERCICE Soient :


• A et B deux points distincts du plan d’affixes respectives a et b ;
• k un réel strictement positif.
Caractériser géométriquement l’ensemble des points M ∈ P \ {B } dont l’affixe z vérifie :
¯z −a¯
¯=k .
¯ ¯
¯
z −b

C3.167. E XERCICE Soient :


• A et B deux points distincts du plan d’affixes respectives a et b ;
• θ ∈ R.
Caractériser géométriquement l’ensemble des points M ∈ P \ {A, B } dont l’affixe z vérifie :
³z −a´
arg = θ [π] .
z −b

C3.168. T RANSLATION DU PLAN P Soit →



w un vecteur du plan d’affixe b.

La translation de vecteur →

w est l’application :
¯
¯ P −→ P
−−−→ −
¯
¯ M 7−→ M 0 ∈ P tel que M M 0 = →
¯
w.
Représentation de la translation t→

w
Son expression complexe est l’application notée t→
w :

¯ C −→ C
¯
t→

w
¯
¯ z −
7 → z +b .

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C3.169. H OMOTHÉTIE DU PLAN P Soient Ω un point du plan d’affixe ω et k ∈ R>0 .

L’homothétie de centre Ω et de rapport k est l’applica-


tion :
¯
¯ P −→ P
−−−→
¯
−−→
¯ M 7−→ M ∈ P tel que ΩM 0 = k ΩM .
0
¯
Représentation de l’homothétie h Ω,k
Son expression complexe est l’application notée h Ω,k :

¯ C −→ C
¯
h Ω,k ¯
7 → ω + k (z − ω) .
¯ z −

C3.170. R OTATION DU PLAN P Soient Ω un point du plan d’affixe ω et θ ∈ R.

La rotation de centre Ω et d’angle θ est l’application :

¯ P P
¯
−→
ΩM ΩM ´0
¯ (
³−−→=−−
¯
¯ M 7−→ M 0 ∈ P tel que −→ .
¯
ΩM , ΩM 0 = θ [2π]
Représentation de la rotation ρ Ω,θ
¯

Son expression complexe est l’application notée ρ Ω,θ :

¯ C −→ C
¯
ρ Ω,θ ¯

7 → ω + e (z − ω) .
¯ z −

C3.171. P ROPOSITION -D ÉFINITION ( SIMILITUDE DIRECTE ) Soit (a, b) ∈ C∗ ×C. L’application f définie
par :
¯ C −→ C
¯
f ¯
¯ z −
7 → az + b
est appelée similitude directe.
• Cas où a = 1 Si a = 1 alors f est la translation de vecteur → −
w d’affixe b, i.e. f = t→ w.

b
• Cas où a 6= 1 Si a 6= 1 alors f possède un unique point fixe ω := dont l’image dans le plan est
1−a
notée Ω. L’application f est la composée commutative de :
— la rotation de centre Ω et d’angle arg(a) ;
— l’homothétie de centre Ω et de rapport |a| ;
i.e. :
∀z ∈ C f (z) = h Ω,|a| ◦ ρ Ω,arg(a) (z) = ρ Ω,arg(a) ◦ h Ω,|a| (z) .
On dit que f est la similitude de centre Ω, de rapport |a| et d’angle arg(a).

C3.172. E XERCICE ( ÉLÉMENTS CARACTÉRISTIQUES D ’ UNE SIMILITUDE DIRECTE ) On considère la simili-


tude directe f définie par :
¯ C −→ C
¯
f ¯¯
z 7−→ (2 − 2i )z + i .
1. Préciser les éléments caractéristiques de f .
2. Représenter graphiquement l’image du point M (1 + i ) par f .

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C3.173. E XERCICE ( INVERSE D ’ UNE SIMILITUDE DIRECTE ) Soit (a, b) ∈ C∗ × C. On considère la similitude
directe f définie par :
¯ C −→ C
¯
f ¯¯
z 7−→ az + b .
1. Déterminer une similitude directe g telle que :

∀z ∈ C f ◦ g (z) = g ◦ f (z) .

2. Préciser les liens entre les éléments caractéritiques des similitudes directes f et g .

C3.174. E XERCICE ( UNE HOMOTHÉTIE PRÉSERVE L’ ALIGNEMENT ) Soit Ω un point du plan d’affixe ω et soit
k ∈ R>0 . On considère l’homothétie h Ω,k de centre Ω et de rapport k :

¯ C −→ C
¯
h Ω,k ¯
7 → ω + k(z − ω) .
¯ z −

Soient A, B,C des points deux-à-deux distincts du plan d’affixes respectives a, b, c et leurs images h Ω,k (A),
h Ω,k (B ), h Ω,k (C ) par h Ω,k , d’affixes respectives h Ω,k (a), h Ω,k (b), h Ω,k (c). Démontrer que si les points A, B,C sont
alignés, alors les points h Ω,k (A), h Ω,k (B ), h Ω,k (C ) sont également alignés.
c −a
Supposons que les points A, B,C sont alignés. Alors le quotient est réel (cf. C3.164). Nous
c −b
Une calculons :
h Ω,k (c) − h Ω,k (a) ω + k(c − ω) − (ω + k(a − ω)) c − a
solution = = ∈R.
h Ω,k (c) − h Ω,k (b) ω + k(c − ω) − (ω + k(b − ω)) c − b
Ainsi, d’après C3.164, les points h Ω,k (A), h Ω,k (B ), h Ω,k (C ) sont alignés.

C3.175. E XERCICE ( EFFET D ’ UNE SIMILITUDE DIRECTE SUR LES LONGUEURS ET LES ANGLES ORIENTÉS ) Soit
(a, b) ∈ C∗ × C. On considère la similitude directe f définie par :

¯ C −→ C
¯
f ¯
¯ z −
7 → az + b .

1. Soient M 1 et M 2 des points du plan d’affixes respectives z 1 et z 2 . Quel lien existe-t-il entre les distances
M 1 M 2 et f (M 1 ) f (M 2 ) ?
2. Soient M 1 , M 2 ,³M 3 des points´du ³plan deux-à-deux distincts d’affixes respectives z 1 , z 2 , z 3 . Démontrer
−−−−→ −−−−→ −−−−−−−−−−→ −−−−−−−−→´
que les angles M 1 M 2 , M 1 M 3 et f (M 1 ) f (M 2 ), f (M 1 )(M 3 ) sont égaux modulo [2π].

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