Les Resources de La Croissance Économique

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Synthèse Chapitre 3 : Quelles sont les sources de la croissance économique ?

(D’après Fiche Eduscol - http://eduscol.education.fr)

Les 2 axes des sujets de ce chapitre


Axe 1 : Intérêt et limites du PIB comme outils de mesure de la croissance.
Axe 2 : Les déterminants (quantité des facteurs de production, progrès technique et institutions) de la
croissance.

I) Le PIB mesure une partie de l’activité économique, mais reflète mal le niveau de vie de la
population

La croissance économique est l’augmentation de la production


sur longue période. Si elle est supérieure à la croissance
démographique, elle permet d’élever le niveau de vie moyen,
c’est-à-dire la quantité de biens et de services dont dispose en
moyenne une société. La croissance économique est ainsi
mesurée par le taux de croissance du PIB ou du PIB par
habitant.

TCAM du PIB en volume


Comme la croissance est l’augmentation des
quantités produites à moyen / long terme, on
mesure généralement la croissance en
calculant la variation annuelle moyenne du
PIB sur une décennie ou plus. Il s’agit de faire
la moyenne des variations annuelles en % du
PIB. Il faut veiller a bien lire les données
issues de ces calculs :

$ En France de 1975 à 2007, le PIB a augmenté de 2,3% en moyenne chaque année (lecture robot : Le
TCAM du PIB de la France de 1975 à 2007 était de 2,3%).
$ En France en 2009, le PIB a reculé de 2,9% par rapport à 2008 (lecture robot : Le taux de variation du
PIB de la France en 2009 était de -2,9%.).

Pour mesurer la production, on s’intéresse aux


variations du PIB en volume, c'est-à-dire abstraction
faite de la variation des prix afin de comptabiliser
l’accroissement réel de biens et services produits et
non l’augmentation du PIB du seul fait de
l’augmentation des prix des marchandises. On dit alors
que le PIB est déflaté. Plusieurs expressions existent pour
exprimé ce calcul : PIB en VOlume, PIB Réel, PIB en euros
CONstant (CON-RÉ-VO).
Intérêts et limites du PIB comme mesure de la production On obtient le
produit intérieur brut (PIB) en sommant les valeurs ajoutées. Le PIB
intègre la production marchande, évaluée aux prix de marché, et la
production non marchande des administrations, mesurée par les coûts
de production à défaut de prix de
marché des services non marchands.
Le PIB ne mesure pas la production
bénévole et la production
domestique. En France, cette
dernière a pourtant été évaluée, par une enquête de l’INSEE de mars
2011 dans laquelle les heures de travail domestique des français sont
valorisées au SMIC, à 26% du PIB.
Mis au point sous l’influence de l’économiste indien prix Nobel
Amartya Sen au sein du Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD), l’indice de développement humain (IDH) est
un indicateur composite qui a pour objectif de compléter l’approche
en termes de PIB, trop réductrice, en combinant trois éléments : l’espérance de vie, l’instruction et l’accès
au savoir, le niveau de vie. La comparaison du classement des pays en fonction du seul PIB par tête et en
fonction de l’IDH permet de souligner que le développement humain ne se limite pas à la croissance de la
production.
Si le PIB n’a pas été construit pour mesurer le bien-être, il en est cependant un bon indice. En effet, les
pays au PIB/tête élevés sont globalement ceux ayant les IDH les plus élevés et inversement. Bien sûr, en
cas de fortes inégalités de répartition des richesses au sein de la population, un PIB/tête élevé peut ne pas
être synonyme de bien-être pour le plus grand nombre ou de développement économique (Koweit par
ex.) mais ce sont des cas exceptionnels. Mais l’IDH est lui aussi un indicateur incomplet puisqu’il ne tient
pas compte de la soutenabilité de la croissance (environnement) ou de l’égalité femme / homme.

II) Les facteurs de la croissance économique


L’augmentation de la production résulte de la hausse de la
quantité de facteurs utilisée, travail et capital (croissance
extensive), et de la hausse de l’efficacité (qualité) de leur
combinaison productive (croissance intensive), ce qu’on
appelle l’amélioration de la productivité globale des facteurs (PGF). On peut schématiquement
représenter cette relation par l’expression de la fonction de production, qui associe la quantité maximale
produite (Y) à diverses quantités de travail (L) et de capital (K) utilisées, et qui s’écrit, d’une manière
générale : Y = f(K,L). Cette fonction de production permet de
calculer les contributions respectives du facteur L et du
facteur K à la croissance selon les pays et les périodes. Selon
Robert Solow (1956), ce qui, dans la hausse de la quantité
produite (Y), n’est explicable ni par l’augmentation de la
quantité de travail utilisé (L), ni par l’augmentation de la
quantité de capital utilisé (K),
et qu’il nomme d’abord « le
résidu », mesure l’accroissement de la PGF attribuable notamment au
progrès technique. La PGF résulte à la fois de la productivité du travail
(formation-qualification de la main-d’œuvre, machines qui rendent le
travail plus efficace et learning by doing) et de la productivité du capital
(progrès technique, R&D, innovation) qui interagissent et sont donc
difficiles à isoler l’une de l’autre. Ici la théorie de la croissance est dite exogène car si l’amélioration de la
PGF est bien perçue comme un facteur important de croissance, la théorie ne parvient pas (encore) à bien
expliquer d’où vient le progrès technique ou l’amélioration de la qualification de la main-d’œuvre, ce que
vont faire dès les années 1980 les théories dites de la croissance endogène.

Le rôle central de l’accumulation des différents types de capitaux (capital sous ses différentes formes)
Si le progrès technique est une des sources essentielles de la croissance économique, l’accumulation du
capital, sous toutes ses formes (et donc pas seulement le capital physique ou technique –machines et
outils-), contribue à long terme au progrès technique et participe à l’entretien de la croissance. Se
crée ainsi une dynamique auto-entretenue (ou cumulative) de croissance : une croissance endogène.
L’investissement productif privé, qui permet l’accumulation du capital physique et la mise en œuvre de
l’innovation technologique, modernise le stock de capital, ce qui en élève la productivité. Les dépenses
de recherche et développement (R&D) (le capital technologique) engagées pour innover, sont alors
considérées comme de l’investissement immatériel décisif (autant que l’investissement classique FBCF),
contribuent aussi à accroître durablement le potentiel productif.
L’accumulation de
Corrélation entre le capital humain et la richesse économique (170 pays)
1,000
0,900 capital concerne
Index du PIB/hab (PNUD)

0,800
0,700 également le capital
0,600
0,500
0,400
humain, c’est-à-dire
0,300
0,200
l’ensemble des savoirs,
2
R = 0,6333

savoir-faire et, au-delà,


0,100
0,000
0,200 0,300 0,400 0,500 0,600 0,700 0,800 0,900 1,000

toutes les dispositions


Index du niveau d'éducation (PNUD) Source : PNUD, Rapport sur le développement humain , 2009

du travailleur qui lui donnent une certaine efficacité dans la production. En


accumulant du capital humain, une économie augmente la capacité des
travailleurs à créer une valeur ajoutée plus élevée et à innover. Le rôle de
l’éducation et du learning by doing sont ici fondamentaux.

Les investissements publics permettent également d’accroître et de


moderniser le capital public ; ils concernent les infrastructures de
communication et de transport notamment, mais aussi les
investissements dans la recherche, l’éducation ou la santé. Certains
investissements sont générateurs d’externalités positives qui
alimentent la dynamique de croissance auto-entretenue (croissance
endogène). C’est notamment le cas des investissements en capital humain qui se traduisent par exemple
par la hausse de la formation initiale moyenne grâce à l’extension de l’accès des nouvelles générations au
baccalauréat ou encore par le développement de l’enseignement supérieur. C’est également le cas des
investissements en recherche & développement et des investissements dans certaines infrastructures
publiques, par exemple, depuis les années 1990, l’extension de la couverture GSM et l’amélioration des
performances des réseaux de téléphonie mobile ou de l’ADSL et de la fibre optique.
Or, tous ces capitaux décisifs (capital
humain, capital technologique ou R&D,
capital public ou infrastructures) génèrent
des externalités positives et ont les
propriétés des biens collectifs (non rivaux
et non excluables), aussi le marché est
défaillant à les produire (pas d’incitation
prix) alors même qu’ils sont décisifs pour
la croissance économique actuelle et future. Aussi, les théories de la croissance endogène soulignent
l’importance de l’intervention de l’Etat pour favoriser la production et donc l’accumulation de capital
humain, technologique et public soit en le finançant directement soit en incitant le marché à les produire
via un système d’incitations financières.

Le rôle des institutions et des droits de propriété


Certaines institutions contribuent à la croissance économique, celles
notamment qui sont « créatrices de marché » (Rodrik et Subramanian, 2003)
puisqu’en leur absence les marchés n’existent pas ou fonctionnent très mal.
Elles favorisent alors le développement économique de long terme en
stimulant l’investissement et l’esprit d’entreprise. Un cadre
réglementaire et un système judiciaire qui permettent le respect des
droits de propriété et offrent un avantage aux inventeurs – par exemple
via le brevet – assurent aux entrepreneurs efficaces qu’ils conserveront leur
profit et les incitent à innover. Cependant, cette protection est également susceptible de freiner la
diffusion des innovations.
A l’opposé, certains
environnements institutionnels
sont défavorables à la croissance
économique. Dans les pays en
guerre, instables politiquement,
ou encore fortement gangrénés
par la corruption, le cadre institutionnel devient un frein au
développement économique. C’est le cas aussi de pays où
l’activité économique est monopolisée par une minorité au
pouvoir qui détourne les richesses à son profit et qui empêche
l’existence d’un marché concurrentiel.

Selon Rodrik et Subramanian, il faut ainsi mettre en place trois types d’institutions pour soutenir la
dynamique de croissance :
• Des institutions de réglementation des marchés, qui s’occupent des effets
externes, des économies d’échelle ; ce sont, par exemple, les organismes de
réglementation des télécommunications, des transports et des services
financiers, la production publique des biens collectifs.

• Des institutions de stabilisation des marchés, qui garantissent une inflation


faible, réduisent au minimum l’instabilité macroéconomique et évitent les crises
financières ; ce sont, par exemple, les banques centrales, les régimes de
change et les règles budgétaires.

• Des institutions de légitimation des marchés, qui fournissent une protection et une
assurance sociales, organisent la redistribution et gèrent les conflits sociaux ; ce sont,
par exemple, les systèmes de retraite, les dispositifs d’assurance chômage et
autres fonds sociaux.

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