Ll10 Explications
Ll10 Explications
Ll10 Explications
Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d'être
des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption
des gouvernements, elles ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les
droits naturels, inaliénables .et sacrés de la femme, lafin que cette déclaration
constamment présente a tous les membres du eorps social, leur rappelle sans cesse
leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du
pouvoir des hommes pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute
institution politique, en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes,
Article premier.- La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les
Article 2.- Le but de toute association politique est la conservation des droits
nation, qui n'est que la réunion de la femme et de l'homme: nul corps, nul individu, ne
peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
autrui; ainsi l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie
perpétuelle que l'homme lui oppose; ces bornes doivent être réformées par les lois de la
nature et de la raison.
(...)
Article 6.- La loi doit être l'expression de la volonté générale; toutes les
représentants, à sa formation; elle doit être la même pour tous : toutes les citoyennes et
tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent également être admissibles à toutes
les dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions
- Le texte, comme son titre l'indique, se situe au début de l'oeuvre. Après une introduction suit la
liste des 17 articles.
- L'introduction
La DDFC ne prétend pas remplacer la DDHC mais la compléter en lui adjoignant un texte
précisant les droits des femmes. Les droits des femmes ont toujours existé par nature, il s'agit
de leur donner une traduction écrite à laquelle on puisse se référer officiellement.
1,2- Olympe révolutionne ici le texte de la DDHC écrit par des hommes en rappelant que les
femmes également sont des représentantes de la nation puisqu'elles en constituent la moitié.
La légitimité des femmes est posée d'emblée comme incontestable. La force du verbe «
demandent » au présent d'énonciation a une valeur d'injonction et si les femmes ne peuvent
être constituées en pratique en Assemblée nationale, elles peuvent exprimer le souhait de se
faire entendre. Par ailleurs, en énumérant dans un rythme ternaire « les mères, les filles, les
soeurs », Olympe de Gouges omet volontairement les épouses afin de couper la femme de tout
lien de soumission aux hommes. Les femmes rassemblées ne se définissent que par elles-
mêmes, sans la médiation d'un époux. C'est rappeler ici la réforme du mariage incluant le
divorce.
2 à 5- La phrase suivante est une longue période reposant sur des répétitions et des
parallélismes de construction à valeur d'insistance.
5 à 7- Commence ici une construction répétitive par parallélismes qui réitère à trois reprises une
proposition circonstancielle de but introduite par « afin que ». La première rappelle aux hommes
et aux femmes leurs devoirs mais aussi leurs droits. Les deux compléments circonstanciels de
manière, « constamment » et « sans cesse », souligne l'impératif de ces obligations.
7 à 9- La deuxième rappelle dans un nouveau parallélisme que les femmes ont autant d' «
actes de pouvoir» que les hommes auxquels elles peuvent être comparées. Olympe de Gouges
revendique ainsi une véritable égalité. Le complément circonstanciel de temps « à chaque
instant » insiste également sur l'aspect impératif de cette égalité.
9 à 11- La troisième circonstancielle s'appuie sur la suite du texte qui formule des principes
désormais « simples et incontestables » et qui garantisse le bon fonctionnement de la
Constitution entendue dans son universalité. Les femmes ne sont pas des révolutionnaires qui
cherchent à bouleverser la société, au contraire, c'est le respect de leurs droits qui assurera de
« bonne mœurs » et le « bonheur de tous ».
12 a14 - Ces dernières lignes sont introduites par un connecteur logique de conséquence
montrant
que l'autrice argumeste els oule tentation logique et implacable. L'autrice fait ici preuve
d'audace et même de provocation puisque la femme devient « le sexe supérieur » dans deux
domaines, l'homme lorsqu'elle
soit parce qu'elle est plus belle, soit parce qu'elle est plus courageuse que enfante. Cette
affirmation a donc une valeur polémique et confère une
En vérité, en utilisant le terme « citoyenne », elle arrache la femme à sa condition pour en faire
le double féminin du citoyen qui a des droits, tout comme elle.
- Article premier
Dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, l'article premier établit une égalité
abstraite entre tous les Hommes contre les privilèges de quelques uns. Ici l'autrice revendique
une liberté et une égalité plus concrètes entre l'homme et la femme au singulier. L'universalité
comprend bien les deux genres. Le verbe « naître »S montre que rien ne prédispose la femme
à être aliénée. Il s'agit aussi de rappeler qu'elle doit demeurer l'égale de l'homme dans le
temps.
L'article comme tous les autres est rédigé au présent de vérité générale, ce qui renforce le
propos.
- Article 2
L'article renvoie aux droits naturels prônés par les philosophes des Lumières, auxquels la
femme na pourtant pas droit. Elle n'est pas libre puisque sa famille peut disposer d'elle en la
mariant à sa guise, elle ne possède rien puisqu'elle vit sous la tutelle de son mari, elle peut-être
victime de violence sans que son agresseur soit inquiété, elle vit sous le joug des hommes qui
ont tout pouvoir sur elle. L'article 2 revendique ces droits fondamentaux comme tout texte
juridique mais pas seulement. L'autrice a en effet rajouté l'adverbe « surtout » devant «
oppression » incitant ainsi les femmes à combattre pour s'émanciper.
- Article 3
Ici l'autrice corrige la définition du terme « nation » employé dans la Déclaration des Droits de
- Article 4
Olympe de Gouges modifie substantiellement l'article 4. Alors que l'esprit du texte d'origine était
« la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres », l'autrice ajoute à la notion de
liberté, la notion positive de justice dont sont privées les femmes. En effet, victimes de la «
tyrannie » des hommes, elles sont donc victimes d'injustices et privées de liberté. Olympe de
Gouges réclame une refonte de la société dans laquelle l'homme ne serait plus un tyran grâce à
de nouvelles lois qui reposeraient sur deux notions chères aux philosophes des Lumières, « la
nature et la raison » et qui protégeraient les femmes.
- Article 6
Olympe de Gouges reprend à nouveau l'article 6 en passant d'une égalité abstraite entre tous
les Hommes à une égalité plus concrète entre hommes et femmes. D'ailleurs, elle répète à
deux reprises « toutes les citoyennes et tous les citoyens ». Elle insère les femmes dans le
texte mais pas simplement en tant que femme, avant tout en tant qu'individu ayant des droits.
Elle revendique ainsi pour les femmes une citoyenneté active lui permettant de participer à la
vie publique selon son mérite comme tout un chacun. Elle pointe ici les contradictions de
l'article premier de la DDHC dont l'universalite n'est pas une réalité.
E) Conclusion LL 10
Cet extrait de la Déclaration des droits de la femme et de la citovenne n'est pas un simple texte
juridique dans lequel Olympe de Gouges se serait contentée d'ajouter le terme « femme» au fil
des articles. L'auteure va au-delà de l'inscription des femmes dans le texte, elle laisse poindre
une critique de la société et des hommes, société qu'elle cherche à combattre par ce texte.