PHARMACOLOGIE
PHARMACOLOGIE
PHARMACOLOGIE
Faculté de Médecine
PACES
INITIATION A LA CONNAISSANCE
DU MEDICAMENT
Chap. 3
Avantages de l’injection IM :
Le muscle est très vascularisé :
la résorption est plus rapide à partir du tissu sous-cutané, mais
en général, elle est moins rapide que la voie orale.
la vitesse de résorption est > SC, mais < IV (10 à 30 min)
Le muscle est pauvre en fibres sensibles :
l’injection IM est en générale, peu douloureuse sauf avec la
pénicilline.
Possibilité d’administration de préparations à effet retardé
Précautions élémentaires particulières aux injections IM :
Les solutés aqueux utilisés doivent être isotoniques
On ne pratique jamais d’IM en cas de traitement anticoagulant
On vérifie toujours que l’injection est correcte (ni IV, ni dans un
tronc nerveux)
Possibilité de phénomènes d’enkystement
Risque d’atrophie musculaire localisée
Ex : glucocorticoïdes retard
E- L’INJECTION SOUS-CUTANEE (SC)
Elle n’est utilisée que pour injecter des quantités limitées de
médicament, en solution isotonique, aqueuse, neutre, non irritant
Elle est aussi utilisée pour des préparations à libération prolongée
(implants)
La vitesse de résorption est lente. Elle comporte :
une diffusion dans la substance fondamentale,
suivie d’une pénétration à travers l’endothélium des vaisseaux
sanguins et lymphatiques.
Elle est influencée par la solubilité du médicament et la
vascularisation du tissu.
En cas de choc :
la circulation périphérique étant très diminuée, l’injection SC est
inefficace.
On peut retarder la résorption SC en ajoutant à la préparation
un vasoconstricteur : les anesthésiques locaux avec l’adrénaline.
Inversement, on peut aussi accélérer la diffusion par une
injection simultanée d’enzymes.
Exemple : la hyaluronidase qui diminue la viscosité de la
substance fondamentale : Technique pratiquement pas
utilisée à cause d’éventuels problèmes allergiques.
Lieux habituels d’injection :
face externe de la cuisse,
face postérieure du bras,
peau du ventre.
Lors de l’injection SC, on doit observer une boule sous la peau.
F- L’INJECTION INTRADERMIQUE
Elle est très particulière, pour de très faibles quantités.
Utilisée pour des tests immunologiques et les vaccins.
G- LA VOIE PERCUTANEE
Utilisée pour des substances liposolubles, actives à faible dose
(nitroglycérine) et qui sont libérées lentement à partir du point
d’application cutanée pour traverser la peau avant d’atteindre la
circulation systémique.
Le patch : dispositif à libération contrôlée de principe actif.
Exemples : - Nitroglycérine (NITRODERME®),
- Œstradiol (ESTRADERME®).
H- LA VOIE PULMONAIRE
Médicaments administrés sous forme de gaz.
Résorption rapide pour obtenir un effet systémique.
Certains médicaments peuvent être administrés sous forme
d’aérosols qui sont des particules solides ou liquides.
Les aérosols permettent d’obtenir une concentration locale
élevée au niveau des bronches (Salbutanol ou Béclométhasone),
minimisant ainsi l’effet systémique.
I- LA VOIE INTRANASALE
La muqueuse nasale est richement vascularisée.
Pas de risque de métabolisme de premier passage hépatique.
Elle est utilisée pour administrer certains peptides (Vasopressine).
J- AUTRES VOIES D’ADMINISTRATION
Voies locales utilisées en :
O.R.L. : Gouttes nasales et auriculaires ;
Ophtalmologie : Collyres.
Voie intra-articulaire :
Spécialisée, dont il faut connaître les dangers.
Rhumatologie.
Voie intrarachidienne (nécessite une technique spéciale : ponction
lombaire).
Voie intracardiaque (exceptionnelle : arrêt cardiaque résistant au
massage).
Voie intra-artérielle (n’est utilisée que dans des cas particuliers) :
Angiographie;
Vasodilatateurs;
Chimiothérapie anticancéreuse.
Chap. 4
[R - NH 2 ]
[R - NH 2 ][H ]
Ka pH pKa log
[R - NH 3 ] [R - NH3 ]
[R - NH3 ] [Forme liposolubl e] (pH - pKa)
10
[R - NH 2 ] [Forme hy drosoluble]
Ka = Constante de dissociation
C- LE COEFFICIENT DE PARTAGE (Kp)
Kp est le reflet de la liposolubilité du médicament.
Il traduit la capacité qu’a le médicament à se dissoudre dans un
solvant organique alors qu’il l’était préalablement en solution dans
l’eau.
Espaces
Protéines Fraction extracellu Fraction Protéines
plasmatiques liée laires liée tissulaires
Elimination
[Forme liée]
K Constante
[Forme libre] [Protéine libre]
LA BIOTRANSFORMATION
DES MEDICAMENTS
I. INTRODUCTION
Les substances chimiques que sont les médicaments, sont
susceptibles de subir dans l'organisme des transformations
constituant leur métabolisme (ou biotransformation).
Les xénobiotiques sont généralement éliminés selon un mécanisme
protecteur d’importance capitale.
• soit par excrétion,
• soit par biotransformation.
Le processus de biotransformation consiste à rendre une molécule plus
polaire, facilement éliminée par voie biliaire ou urinaire : c’est un
processus généralement de détoxication.
Le plus souvent, les transformations métaboliques :
• inactivent le médicament.
• cas des ‘‘pro-médicaments’’ :
Les médicaments ‘‘parents’’ sont métabolisés en dérivés
pharmacologiquement actifs.
Certains médicaments ne sont pas métabolisés et traversent tels
quels l’organisme.
La biotransformation des xénobiotiques est effectuée par des protéines
qui sont des enzymes de l’organisme.
Foie = lieu privilégié de la biotransformation.
Autres organes pouvant métaboliser les xénobiotiques :
Intestin, Poumons, Reins.
La biotransformation des médicaments conditionne leurs activités :
pharmacodynamiques,
thérapeutiques,
et/ou toxiques.
La connaissance :
• des mécanismes de biotransformation des médicaments,
• de leur régulation,
• des modalités de leurs explorations,
est indispensable à la :
rationalisation de la posologie,
compréhension,
prévision des accidents thérapeutiques.
I.1. RÉSULTATS DES BIOTRANSFORMATIONS DES MÉDICAMENTS
L’importance des biotransformations varie selon les substances :
• tout ou en partie n'est pas transformé et est éliminé sous forme
intacte.
Cette fraction est d'autant plus importante que la substance est
plus hydrosoluble et comporte moins de fonctions réactives.
Certaines substances traversent donc ainsi l'organisme sans avoir
été modifiées.
• une fraction du médicament, d'importance variable, est
transformée.
Une substance peut ainsi donner naissance à un ou plusieurs
métabolites ; ceux-ci peuvent être à leur tour catabolisés. Il est
souvent difficile de repérer et identifier tous les produits.
• à l'extrême, une fraction de la dose administrée peut être
entièrement détruite.
Les atomes la composant étant éliminés sous forme de CO2 pour
le carbone, de H2O pour l'oxygène, NH3 pour l'azote, … etc. ; ils ne
sont identifiables que par marquage isotopique.
II. PHASE DU METABOLISME DES MEDICAMENTS
Les transformations d'un médicament sont classées en deux phases
de nature et de signification différentes : Phase 1 et Phase 2.
Elles sont catalysées par des systèmes pluri-enzymatiques plus ou
moins enfoncés dans la membrane du réticulum endoplasmique (RE)
des hépatocytes ou solubilisés dans le cytosol.
Ils assurent la biotransformation des molécules liposolubles en
métabolites
plus polaires ou plus hydrosolubles,
plus facilement éliminés par la bile, le fèces, l’urine, … etc.
2 grands groupes de réactions de métabolisation :
• Les réactions de fonctionnalisation (Réactions de phase I),
• Les réactions de conjugaison (Réactions de Phase II).
Les deux réactions agissent sur le médicament de façon indépendante
mais souvent, elles sont coordonnées. Lorsqu’elles sont coordonnées,
les réactions de fonctionnalisation précèdent celles de conjugaison.
Ce sont généralement des réactions de détoxication
II.1- LES REACTIONS DE FONCTIONNALISATION (Réactions de Phase I)
Ces réactions interviennent par la modification ou l’adjonction de
groupes fonctionnels aux molécules médicamenteuses grâce à des
réactions :
d’hydrolyse,
de réduction,
ou d’oxydation.
La majorité de ces réactions sont catalysées par des enzymes du
groupe des Cytochromes P-450.
A- LE SYSTEME MONOOXYGENASE A CYTOCHROME P-450 (ou CYP)
On l’appelle aussi :
Oxydase à fonction mixte (MFO),
Système cytochrome P-450,
Cyt P-450 ou CYP,
Système monooxygénase dépendante du Cytochrome P-450.
Le CYP constitue les plus importantes enzymes de phase I. Il joue un rôle
clé dans la détoxication et la protection contre les effets néfastes des
xénobiotiques.
Il catalyse l’incorporation d’un atome d’oxygène dans ses substrats,
d’où le nom de MONOOXYGENASE.
Substrats lipophiles (-S-) Métabolites hydrosolubles (-S-OH)
Cyt-P450
C H + O2 + 2e- + H+ C OH + H2O
NADPH + H+ NADP+
PHARMACODYNAMIE
I- INTRODUCTION
L’effet d’un médicament est le résultat d’une interaction entre ce
médicament et ses cibles (sites de liaisons ou sites d’action). Cet effet
se traduit par des modifications quantitatives (mesurables) des
fonctions physiologiques préexistantes.
Exemples :
la sécrétion,
le métabolisme,
la contraction musculaire lisse,
… ect.
L’influence d’un médicament sur un organe peut se traduire par une
stimulation ou par une inhibition de sa fonction.
Exemples :
les digitaliques stimulent la force de contraction du
myocarde,
les -bloquants diminuent la fréquence cardiaque.
Un médicament peut aussi agir en interférant avec le déroulement
d’un processus biochimique déterminé.
Exemples :
l’allopurinol inhibe la synthèse de l’acide urique en bloquant
l’enzyme xanthine-oxydase ;
De nombreux médicaments reproduisent, renforcent ou s’opposent
à l’action de médiateurs physiologiques tels que les neurotransmetteurs
ou les substances ‘‘autacoïdes’’ (substance libérée par une structure et
qui agit sur une autre structure située à proximité).