Bilan Énergétique

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Niveau : 12ème SE/M

COURS DE PHYSIQUE
4. Bilan énergétique d’un récepteur
5. Bilan énergétique d’un générateur Durée : 14h/10h

Objectif général : A l’issu de ce cours les élèves connaîtront la différence entre un générateur et un récepteur puis leurs bilans
énergétiques

Objectifs spécifiques :
- Etablir le bilan énergétique d’un récepteur.
- Expliquer le phénomène qui accompagne le passage du courant dans un conducteur ohmique.
- Expliquer le phénomène de transformation de l’énergie électrique en énergie chimique : cas d’un récepteur électrochimique.
- Expliquer le rôle d’un générateur dans la conversion d’une forme d’énergie en énergie électrique.
- Faire le bilan énergétique relatif à un générateur.
- Faire le bilan énergétique d’un circuit comprenant à la fois un générateur et un récepteur.
- Exprimer le rendement d’un générateur.
Documentation : Livre de Physique Eurin-gié 1ère D C ; Bordas ; Kandia Physique 1ère S ; internet…

Prérequis : Pour aborder ce cours, les élèves doivent préalablement savoir :


- La notion de puissance et d’énergie électriques
- Les conducteurs ohmique et la loi d’Ohm
- Utiliser la loi d’associativité des tensions aux bornes des dipôles dans un circuit
- la notion de rendement

Plan du cours : 5. Bilan énergétique d’un générateur-extension


4. Bilan énergétique d’un récepteur 5.1 Générateur à caractéristique linéaire
4.1 Introduction 5.1.1 Equation d’une caractéristique
4.1.1 Bilan énergétique microscopique 5.1.2 Bilan énergétique d’un générateur
4.1.2 Energie électrique reçue 5.1.3 Bilan énergétique global d’un circuit comprenant :
4.1.3 Puissance électrique reçue *récepteur
4.2 Effet Joule *générateur
4.2.1 Echauffement d’un conducteur ohmique 5.2 Transformation d’énergie
4.2.2 Cas d’un conducteur ohmique : loi de Joule Exemples de dipôles servant à des transformations d’énergie,
4.3 Cas d’un récepteur électrochimique électrolyseur, batterie, moteur.
4.3.1 Loi de fonctionnement d’un électrolyseur
4.3.2 Conversion d’énergie dans un électrolyseur
4.3.3 Généralisation Bilan énergétique d’un récepteur

4. BILAN ENERGETIQUE D’UN RECEPTEUR


4.1 Introduction :
Considérons un dipôle (A, B) traversé par un courant continu d’intensité I (I=Cte), allant de A vers B (fig). Si la tension U AB est
positive, autrement dit si le sens du courant qui traverse le dipôle est celui des potentiels décroissants, le dipôle est dit récepteur.
Par définition, tous les dipôles qui reçoivent de l’énergie électrique et la restituent sous d’autres formes sont des récepteurs.
En convention récepteur, la flèche représentant la tension U AB est opposée au sens du courant.

4.1.1 Bilan énergétique microscopique :


Le sens de déplacement des électrons dans un circuit électrique est opposé au sens conventionnel du courant. Dans le dipôle
considéré, les électrons se déplacent donc dans le sens des potentiels croissants, c’est-à-dire de B vers A.
Soient E P et E P les énergies potentielles électriques d’un électron, respectivement en A et en B. On a :
A B

E P −E P =q (V A −V B ).
A B
Sa charge étant égale à −e , la variation d’énergie potentielle de l’électron lorsqu’il va de B en A est donc :
E P −E P =−e (V A −V B );
A B

D’où avec V A −V B > 0: ∆ E P <0 .


Dans le cas d’un récepteur, cette énergie diminue. La diminution correspond à l’énergie électrique reçue par le récepteur.
4.1.2 Energie électrique reçue par le récepteur :
Soit n le nombre d’électrons entrant et sortant du dipôle récepteur pendant une durée t . Déterminons l’énergie reçue Ee (E e >0) par
le dipôle pendant cette durée. Il vient :
Ee =Σ (−Δ EP ) =ne (V A −V B ).
Or le produit ne représente la charge en valeur absolue qui a traversé le dipôle pendant la durée t , soit :
Ee =|q|( V A −V B )=|q|U AB .
De plus, en courant continu :
|q|=I . t ;
D’où : Ee =I .t .U AB
 L’énergie électrique reçue par un dipôle récepteur (A, B) traversé par un courant continu est proportionnelle à la
tension U AB , à l’intensité du courant et à la durée t considérée :

{
Ee en joules(J )
Ee =U AB . I . t U AB en volts (V )
I en ampère ( A)
t en secondes(s)
4.1.3 Puissance électrique reçue par un récepteur :
La puissance électrique reçue par un dipôle est égale au quotient de l’énergie électrique transformée par la durée t :
Ee
Pe = =U AB . I
t
 La puissance électrique reçue par un dipôle récepteur (A, B) traversé par un courant continu est égale au produit de
la tensionU AB par l’intensité I du courant :

{
P e en watts (W )
Pe =U AB . I U AB en volts (V )
I en ampère ( A)
4.2 Effet Joule :
4.2.1 Echauffement d’un conducteur :
Comme le montrent de nombreuses expériences, le passage du courant dans un composant quelconque provoque un échauffement
de ce dernier.
Ce phénomène, appelé effet joule, est mis à profit dans les appareils chauffants (plaques chauffantes, radiateurs, …). Mais il est
plus souvent gênant et représente de l’énergie dissipée en pure perte. Aussi, pour éviter un échauffement très important, certains
composants électroniques (transistors, amplificateurs opérationnels, circuits intégrés…) sont fixés sur des dissipateurs thermiques.
Ces dissipateurs sont caractérisés par une grande surface en contact avec l’air (présence d’ailettes) : une partie de la chaleur est
alors dissipée par convection. Ils sont souvent peints en noir, ce qui favorise la perte d’énergie par rayonnement, et constitués d’un
matériau bon conducteur de chaleur (aluminium, le plus souvent).
A l’échelle microscopique, le courant électrique est un mouvement d’ensemble, ordonné d’électrons libres. Ceux-ci subissent des
chocs contre des atomes, les ions ou les molécules constituant la substance conductrice et leur communiquent ainsi de l’énergie.
L’énergie cinétique d’agitation thermique du conducteur augmente, ce qui est révélé, à notre échelle, par une augmentation de sa
température.
4.2.2 Cas d’un conducteur ohmique : loi de Joule
Dans un conducteur ohmique, toute la puissance électrique reçue, Pe , est transformée en chaleur. La puissance ainsi transformée est
appelée puissance joule et notée PJ .
La température se stabilise lorsque la puissance électrique reçue par le conducteur est égale à la puissance transmise au milieu
extérieur par conduction, convection ou rayonnement. Le conducteur est alors dans un état stationnaire ; en particulier, sa résistance
reste constante et il se comporte comme une source de chaleur de température constante.
On a Pe =U AB . I . Or, pour un conducteur ohmique de résistance R :
U AB =R . I ;
D’où : Pe =P j=RI ²
 Enoncé de la loi de Joule :
La puissance, appelée puissance joule PJ , évacuée sous forme de chaleur à l’extérieur d’un conducteur ohmique parcouru par un
courant et fonctionnant en régime stationnaire (température constante) est égale à la puissance électrique reçue.

Pe =P j=RI ²
Pour un courant continu, d’intensité I, et une durée de fonctionnement t, l’énergie joule E J évacuée est alors donnée par :
2
E J =R . I . t
4.3 Cas d’un récepteur électrochimique :
4.3.1 Loi de fonctionnement d’un électrolyseur :
On a mis dans une cuve à électrolyse, dont les électrodes sont en platine (ou
à la rigueur en charbon), une solution aqueuse d’acide sulfurique.
a. Tracé de la caractéristique :
Cet électrolyseur ES est alimenté par un générateur PN. Un rhéostat Rh
permet de régler l’intensité I du courant (voir schéma).

Lorsque l’interrupteur est ouvert, l’intensité I, bien sûr, est nulle. Sur le voltmètre, on lit U ES=0 : la tension à vide de cet
électrolyseur est nulle.
Fermons l’interrupteur, il passe un courant de E vers S ; le voltmètre indique que
U ES >0: le courant descend les potentiels, cet appareil est donc un récepteur.
Pour différents réglages du rhéostat on obtient les résultats suivants :
I en A 0 ≈0 0 , 05 0 , 10 0 , 20
U ES en V 0 1 , 00 1 , 60 1 ,75 2 , 00
Représentons U ES en fonction en fonction de I, nous obtenons ainsi la caractéristique de
l’électrolyseur ES. La caractéristique comprend deux parties rectilignes D et D’.
b. Loi d’Ohm aux bornes de l’électrolyseur :
Lorsque l’intensité I n’est pas nulle, ce qui revient à considérer la partie D de la
caractéristique, on remarque que U ES est une fonction affine de I que l’on peut écrire :
'
U ES=r I + E '
4.3.2 Conversion d’énergie dans un électrolyseur :
- Multiplions par I les deux membres de l’égalité établie précédemment, de façon à faire apparaître des puissances
' 2
U ES I =r I + E ' I
Interprétons cette relation.
 U ES I représente la puissance électrique Pe reçue par le récepteur.
 r ' I ² représente la puissance calorifique PJ due à l’effet joule qui apparaît dans l’électrolyte.
 Que signifie E ' I ?
Lors du passage du courant il se produit une électrolyse. L’eau est progressivement décomposée : il se dégage du dioxygène à
l’anode (électrode situé du côté Arrivée du courant), du dihydrogène à la cathode. Il apparaît un comburant et combustible,
l’électrolyseur transforme de l’énergie électrique en énergie chimique, on peut dire qu’il donne une puissance chimique Pch =E ' I .
' 2
 En résumé, l’expression U ES I =r I + E ' I s’écrit :
Pe =PJ + P ch
4.3.3 Généralisation, bilan énergétique d’un récepteur :
Un électrolyseur (ou il se produit une réaction chimique), un moteur (qui fournit du travail) sont des récepteurs actifs. En général,
tout dipôle récepteur actif (A, B), lorsque le courant le traverse de A vers B, U AB =V A−V B >0 , la tension U AB est reliée à I par loi
d’Ohm :

{
E ' > 0: f . c . é . m du récepteur actif en V
'
U AB =r I + E ' r ' > 0 :résistance interne en Ω
U AB> 0
Le récepteur donne la puissance utile :
PU =E ' I
Le récepteur dissipe une énergie sous forme thermique. Dans de nombreux récepteurs cette énergie est nuisible.
PJ =r ' I ²

Le rendement du récepteur est :


Pu E ' I E' E'
η= = = = '
P e U AB I U AB E + r ' I

5. BILAN ÉNERGÉTIQUE D’UN GÉNÉRATEUR-EXTENSION :


5.1 Générateur à caractéristique linéaire :
5.1.1 Equation d’une caractéristique : Cas d’une pile
La figure ci-dessous montre le schéma du montage utilisé pour relever la caractéristique d’une pile. Le rhéostat permet de faire
varier l’intensité du courant débité par la pile. Simultanément, la tension aux bornes de celle-ci varie.
L’ampèremètre et le voltmètre mesurent des valeurs positives : le courant sort par la borne positive de la pile, la tension U PN est
positive car le potentiel électrique est plus élevé en P qu’en N.

- Tableau des valeurs :


I (mA ) 00 2 , 6 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
U (V ) 1 ,59 1 ,31 1 , 27 1 ,16 1 , 05 0 , 95 0 , 84 0 , 74 0 , 63 0 , 52 0 , 41 0 , 32
- Tracer de la caractéristique du générateur :
La pile est un dipôle actif linéaire pour lequel on peut donner l’équation
de la caractéristique sous la forme U PN =aI + b avec :
 b est la valeur de la tension à vide de la pile. Cette constante est
appelée force électromotrice (f.é.m) du dipôle générateur
notée E
 La grandeur a est égale au coefficient directeur de la droite moyenne tracée. En physique cette grandeur représente
l’opposée de la résistance interne r de la pile ou du générateur : r =−a
On peut écrire son équation :
U PN =E−rI
Remarque :
- Si r =0, U =E c’est le cas d’un générateur de tension idéal, ∀ I , U=E .
- Si on prolonge la caractéristique, elle coupe l’axe des intensités en un point de coordonnées (I CC , 0). I CC est l’intensité maximale
que le générateur peut débiter dans un circuit extérieur aux bornes duquel on mesure U =0. C’est le court-circuit ; l’intensité I CC ,
est appelée : intensité du court-circuit.
E
E−rI=0 ⇒ I CC =
r
En convention générateur, la tension et l’intensité sont positive : U PN >0 et I >0 . La flèche représentant la tension est orientée dans
le sens du courant.

 Loi d’Ohm relative à un dipôle générateur


La tension mesurée aux bornes d’un générateur réel qui débite une intensité I est égale à sa force électromotrice E diminuée de la
chute de tension ohmique rI dans sa résistance interne r .
U PN =E−rI
5.1.2 Bilan énergétique d’un générateur :
Soit n le nombre d’électrons entrant (et sortant) d’un dipôle générateur pendant une durée t . Déterminons l’énergie électrique ℇ g
gagnée par ces électrons :
ℇ g=∑ ( Δ E P ¿ )=n . e (V P −V N ) ¿.
Or le produit n . e représente la charge en valeur absolue qui a traversé le générateur pendant la durée t , soit :
E g=|q|( V P−V N ) =I . t . U PN .
La puissance gagnée par les électrons entre l’entrée et la sortie du générateur
vaut donc :
P g=U PN . I ( Pg > 0).
Or pour un générateur linéaire, U PN =E−rI , d’où :
P g=EI −rI ².
2
Soit : EI =r I + P g
Le produit EI représente la puissance électrique engendrée. C’est-à-dire la
puissance fournie par le générateur aux électrons. Le passage du courant étant dû
à des réactions chimiques dans les piles ou les accumulateurs, on peut admettre
que cette puissance fournie résulte, dans ce cas, d’une transformation chimique.
Dans une dynamo, elle résulte de la transformation d’une puissance mécanique.
Cette puissance se partage en deux termes :
- Le terme rI ² qui traduit la puissance joule et correspond à un dégagement de chaleur au sein même du générateur : les électrons y
perdent y perdent une partie de l’énergie fournie par le générateur ;
- le terme P g=U PN . I , qui correspond à la puissance disponible aux bornes du générateur ; elle est utilisée par le reste du circuit.
C’est la puissance gagnée par les électrons entre l’entrée et la sortie du générateur.
Rendement d’un générateur :
Un générateur donne au reste du circuit la puissance Pel =U PN . I , reçoit la puissance Pu=EI
, par suite son rendement est :
U PN . I U PN E−rI r
η= = = =1− I
EI E E E
5.1.3 Bilan énergétique global d’un circuit :
Dans un circuit électrique quelconque, la somme des puissances engendrées par les générateurs doit être égale à la somme de la
puissance Joule dissipée dans les générateurs et des puissances reçues par les dipôles récepteurs. Ce résultat ne fait que traduire le
principe de conservation de l’énergie.
Enfin, signalons que chaque fois que l’on utilise dans un dispositif électronique des composants nécessitant une alimentation qui
leur est propre (transistors, amplificateurs opérationnels, portes logiques,…), c’est cette alimentation qui fournit l’énergie
nécessaire au bon fonctionnement du dispositif. Une partie de l’énergie fournie est toujours perdue par effet joule au sein des
composants.

Pour un circuit sans dérivation, constitué de


dipôles linéaires, la loi de Pouillet
permet d’écrire :

I=
∑ E−∑ E '
∑ résistances
5.2 Transformation d’énergie :
Soit deux sections A et B d’un circuit
reliant les pôles d’un générateur, le courant
traverse le filament d’une lampe à incandescence, un électrolyseur contenant une solution de soude entre les électrodes de nickel et
un moteur électrique.
- La production d’énergie chimique :
L’électrolyse de la solution de soude se solde par la décomposition de l’eau :
2 H 2 O ⟶ 2 H 2 +O2
Si l’on mélange l’hydrogène et l’oxygène recueillis aux électrodes, on obtient un « mélange tonnant », qui explose au contact d’une
flamme en reformant de l’eau suivant la réaction inverse de l’électrolyse de l’eau.
Il y a alors production de chaleur et de travail (le flacon peut voler en éclats sous l’effet
de l’explosion : le mélange explosif pourrait être utilisé comme comburant dans un
moteur thermique). C’est la preuve que ce mélange possède de l’énergie chimique. Le
passage du courant dans l’électrolyseur s’accompagne donc d’une production d’énergie
chimique.
- La production de l’énergie mécanique :
Lorsque le moteur tourne, il fournit de l’énergie mécanique ; on peut par exemple lui faire entraîner un treuil pour soulever une
charge, ou bien une hélice de ventilateur pour mettre de l’air en mouvement. Le passage du courant dans le moteur s’accompagne
donc d’une production d’énergie mécanique.
- L’origine de l’énergie électrique consommée dans un circuit :
Pour qu’un courant circule dans un circuit, il est nécessaire que le circuit comporte un générateur ; le générateur fournit de l’énergie
électrique qui se consomme dans les diverses parties du circuit ; c’est un générateur d’énergie électrique.
- Une pile ou une batterie transforment en énergie électrique l’énergie qui s’y trouve stockée sous forme chimique.
- Une dynamo d’automobile transforme en énergie électrique la quasi-totalité de l’énergie mécanique qu’elle reçoit du moteur.

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