CT 032652
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AVIS
21 juin 2006
Laboratoires GSK
Paroxétine
Liste I
Collectivités :
DEROXAT, comprimé pelliculé sécable, B/50
1
1. CARACTERISTIQUES DU MEDICAMENT
Chlorhydrate de paroxétine
1.2. Indications
1.3. Posologie
Trouble panique
2
patients peuvent tirer bénéfice d’une augmentation progressive de dose, jusqu’à un
maximum de 60 mg par jour.
Les patients souffrant de troubles obsessionnels compulsifs doivent être traités pendant une
période suffisante afin de s’assurer de la disparition des symptômes. Cette période peut
durer plusieurs mois, voire même plus longtemps.
Populations particulières
Chez les sujets âgés, une augmentation des concentrations plasmatiques est observée,
mais les concentrations demeurent cependant dans les limites de celles observées chez les
patients plus jeunes. La posologie initiale est la même que chez l’adulte. Une augmentation
de dose pourra être utile chez certains patients, mais la dose maximale ne devra pas
excéder 40 mg par jour.
Chez l’enfant et l’adolescent (7-17 ans), la paroxétine est déconseillée, des études cliniques
contrôlées ayant montré que la paroxétine était associée à un risque accru de comportement
suicidaire et d’hostilité. De plus, l’efficacité de la paroxétine n’a pas été suffisamment
démontrée dans ces essais.
Chez l’enfant de moins de 7 ans, l’utilisation de la paroxétine n’a pas été étudiée. La
paroxétine est déconseillée tant que son efficacité et sa sécurité d’emploi n’ont pas été
démontrées dans cette tranche d’âge.
Chez l'insuffisant rénal sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min) et chez l'insuffisant
hépatique, une augmentation des concentrations plasmatiques de la paroxétine est
observée. La posologie recommandée la plus faible ne devrait donc pas être dépassée chez
ces patients.
2. MEDICAMENTS COMPARABLES
N Système nerveux
06 Psychoanaleptiques
A Antidépresseurs
B Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine
05 Paroxétine
3
2.2. Médicaments de même classe pharmaco-thérapeutique
3.1. Efficacité
Cinq études randomisées comparatives réalisées chez l’adulte ont été fournies par le
laboratoire :
- paroxétine versus placebo - 3 études
- paroxétine versus placebo chez des patients répondeurs à 3 mois - une étude
- paroxétine versus thérapie cognitivo-comportementale - une étude
A l’inclusion, les patients, âgés de plus de 18 ans, présentaient un état de stress post-
traumatique chronique (durée des symptômes ≥ 3 mois) et avaient un score global minimal
de 50 à la CAPS-24. Les patients inclus pouvaient présenter des troubles affectifs ou
anxieux, jugés secondaires à l’état de stress post-traumatique.
1 Marshall RD et al. Efficacy and safety of Paroxetine Treatment for Chronic PTSD. Am J Psychiatry 2001;158:1982-8.
2 Tucker P et al. Paroxétine in the treatment of chronic post-traumatic stress disorder : results of a placebo-controlled, flexible
dosage trial. J Clin Psychiatric 2001;62(11):860-8.
3 DSM-IV : Manuel Diagnostique et Statistique des troubles Mentaux.
4 CAPS-2 : Clinician-Administered PTSD Scale, part 2 : évaluation de la fréquence et la sévérité des symptômes. 17 items -
score de 0 à 136. Weathers FW, Keane TM, Davidson JRT. Clinician-administered PTSD scale: A review of the first ten years of
research. Depression and Anxiety 2001;13:132-56.
5 CGI- I : Clinical Global Impression-Amélioration globale - score 1 à 7 - 4 représente le degré moyen
4
Les résultats de l’analyse en intention de traiter sont résumés dans les tableaux ci-dessous :
Variation par rapport à l’état initial du score CAPS-2 après 12 semaines de traitement
Etude 29060/651
Paroxétine 20 mg 183 75,3 166 -39,6 -14,3** (-19,7, -8,8)
Paroxétine 40 mg 182 74,3 156 -37,9 -12,2** (-17,7, -6,6)
Placebo 186 74,4 167 -25,3 -
Etude 29060/648
Paroxétine 20-50 mg 151 74,3 136 -35,5 -10,6** (-16,2, -5,0)
Placebo 156 73,2 133 -24,7 -
Etude 29060/627
Paroxétine 20-50 mg 158 77,4 154 -30,8 -5,5* (-10,9, -0,1)
Placebo 161 78,4 159 -26,2 -
LOCF
Analyse ajustée (traitement, centre et covariables : genre, CAPS-2 basale, MADRS basale, type de traumatisme, temps
écoulé depuis le traumatisme)
* p < 0,05 ; ** p < 0,001
Etude 29060/651
Paroxétine 20 mg 180 62,8 3,20* (2,0, 5,1)
Paroxétine 40 mg 175 56,6 2,42* (1,5, 3,8)
Placebo 183 36,6 -
Etude 29060/648
Paroxétine 20-50 mg 148 58,8 2,6* (1,6, 4,3)
Placebo 150 38,0 -
Etude 29060/627
Paroxétine 20-50 mg 156 50,0 1,46 (0,9, 2,4)
Placebo 161 43,5 -
Analyse ajustée (traitement, centre et covariables : genre, CAPS-2 basale, MADRS basale, type de traumatisme, temps
écoulé depuis le traumatisme)
* p < 0,001
Arrêts de traitement
Etude 29060/651
Paroxétine 20 mg 183 33
Paroxétine 40 mg 182 38
Placebo 186 35
Etude 29060/648
Paroxétine 20-50 mg 151 38
Placebo 156 40
Etude 29060/627
Paroxétine 20-50 mg 160 31
Placebo 162 35
5
Une analyse poolée1 des données de ces trois études (n=1180 patients, d’âge moyen 40
ans) a été réalisée : chez près de 50% des patients, le traumatisme responsable de l’état de
stress était de type "agression physique ou sexuelle" ; une comorbidité, définie à l’aide du
MINI2, était présente chez 58% des patients ; chez 39% des patients (271 patients sous
paroxétine, 192 patients sous placebo), une dépression majeure était associée à ce trouble.
La différence de variation CAPS-2 sous paroxétine par rapport au placebo a été de -10,4
points (IC 95% -13,4 ; -7,38) ; les variations des trois sous-scores de l’échelle CAPS-2
(reviviscence, évitement, activation neurovégétative) observées sous paroxétine ont été
supérieures à celles observées sous placebo. Les pourcentages de répondeurs définis à
l’aide de la CGI-Amélioration globale ont été de 57% sous paroxétine et de 39% sous
placebo (OR : 2,3, IC 95% : 1,77 ; 2,97).
L’amélioration des scores CAPS-2 sous paroxétine a été observée chez les hommes et chez
les femmes, avec ou sans comorbidité, présentant ou non des symptômes dépressifs à
l’inclusion.
Les événements indésirables les plus fréquemment (>10%) rapportés sous paroxétine ont
été : céphalées, nausées, asthénie, somnolence, troubles de la libido et de l’éjaculation,
sécheresse buccale.
Conclusion
Après 12 semaines de traitement, les diminutions des scores CAPS-2 observées sous
paroxétine ont été supérieures à celles observées sous placebo (différence ajustée de -10,4
points) ; les pourcentages de répondeurs, définis à l’aide de la CGI-Amélioration globale ont
été supérieurs sous paroxétine (OR : 2,3).
On peut noter le nombre important d’arrêts de traitement sous traitement actif (30 à 40%) et
le nombre important de répondeurs sous placebo (près de 40%) dans ces études réalisées
pendant 12 semaines.
Chez les patients répondeurs au traitement actif à 3 mois, les pourcentages de rechutes
observés à 6 mois sous paroxétine n’ont pas différé de ceux observés sous placebo.
Vingt et un patients ont été inclus pour une période de traitement de 12 semaines :
paroxétine (20 à 50 mg/j, n=11) ou TCC (n=10).
1 Stein DJ et al. Paroxétine in the treatment of post-traumatic stress disorder: pooled analysis of placebo-controlled studies.
Expert Opin. Pharmacother. 2003;4(10):1829-38.
2 Lecrubier Y et al. The Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI) : a short diagnostic structure interview : reliability
and validity according to the CIDI. Eur Psychiatry 1997;12:224-231.
3 Frommberger U. et al. Comparison between paroxetine and behaviour therapy in patients with posttraumatic stress disorder
(PTSD) : a pilot study. Int J Psych Clin Pract 2004;8:19-23.
6
- un épisode dépressif majeur (n=6 dans le groupe paroxétine, n=5 dans le groupe TCC),
- une dysthymie (n=2 dans les deux groupes),
- des symptômes dépressifs (n=2 dans le groupe TCC).
Les diminutions des scores CAPS-2 observées sous paroxétine n’ont pas différé de celles
observées sous TCC à 12 semaines. Cinq patients ont poursuivi le traitements à 6 mois sous
paroxétine, huit patients sous TCC.
3.2. Tolérance
Les effets indésirables observés au cours des études présentées sont ceux habituellement
décrits sous paroxétine : asthénie, somnolence, nausées, diarrhée, troubles de la libido et de
l’éjaculation, sécheresse buccale.
3.3. Conclusion
Le traitement par paroxétine a été évalué versus placebo pendant une période de 12
semaines chez des patients adultes présentant un état de stress post-traumatique chronique
(durée des symptômes ≥ 3 mois). Près de 50% des patients avaient une comorbidité et 40%
un diagnostic de dépression majeure. Chez ces patients, la variation de score CAPS-2 sous
paroxétine a été supérieure à celle observée sous placebo.
L’efficacité de la paroxétine à plus long terme a été évaluée chez les patients répondeurs au
traitement à 3 mois ; le pourcentage de rechutes sous paroxétine n’a pas différé versus
placebo à 6 mois.
Le tableau symptomatique doit être présent durant plus d’un mois et la perturbation doit
entraîner une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement
social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
7
Des "symptômes non spécifiques", décrits comme "pathologie associée" ou "comorbidité",
accompagnent fréquemment l’état de stress post-traumatique : autres troubles anxieux,
dépression, troubles des conduites (conduites agressives, suicidaires ou addictives), plaintes
somatiques.
Les spécialités DEROXAT visent à diminuer les symptômes spécifiques de l’état de stress
post-traumatique et/ou des symptômes associés à ce trouble.
Le Service Médical Rendu par ces spécialités dans cette indication est important.
La paroxétine est le seul principe actif ayant une AMM dans l’indication. En l’état actuel des
connaissances, DEROXAT apporte une amélioration du service médical rendu de niveau IV
dans la prise en charge médicamenteuse de l’état de stress post-traumatique.
Deux approches thérapeutiques peuvent être proposées dans l’état de stress post-
traumatique, psychothérapeutique et médicamenteuse.
Plusieurs types de psychothérapies3,4 ont été étudiées et sont apparues efficaces sur les
symptômes post-traumatiques. Les études cliniques contrôlées évaluant les différentes
thérapies cognitives et comportementales (TCC) ont validé l’efficacité de cette modalité de
traitement ; les techniques utilisées sont principalement la thérapie d’exposition, la
restructuration cognitive et les techniques de gestion de l’anxiété. Elles sont parfois
combinées dans des programmes de traitements plus ou moins complexes et standardisés.
Quelque soit le temps écoulé depuis la survenue du traumatisme, ces thérapies, axées sur le
traumatisme, doivent être proposées au patient lorsqu’elles sont accessibles.
1 National Institute for Clinical Excellence. The management of PTSD in adults and children in primary and secondary care.
Clinical Guideline 26. March 2005 published by the National Collaborating Centre for Mental Health.
2 Practice Guidelines for the Treatment of Patients with Acute Stress Disorder and Posttraumatic Stress Disorder. American
Psychiatric Association, Washington, DC., 2004.
3 Psychothérapie, trois approches évaluées. Expertise collective. Canceil O, Cottraux J, Falissard B, Flamant M, Miermont J,
Swensen J, Teherani M, Thurin JM. Rapport INSERM 2004, 553 pages.
4 Bradley R, Greene J, Russ E, Dutra L, Westen D. A multidimensional meta-analysis of psychotherapy for PTSD: American
Journal of Psychiatry 2005;162:214-27.
8
Différents antidépresseurs ont fait l’objet d’études comparatives dans l’état de stress post-
traumatique, en particulier les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Une
amélioration de la symptomatologie spécifique du stress post-traumatique a été observée
sous ISRS par rapport au placebo. Les facteurs prédictifs de réponse thérapeutique, les
délais de prescription, la durée optimale de traitement dans cette indication sont encore peu
documentés. L’amélioration de la symptomatologie de patients répondeurs peut n’être que
partielle ; des rechutes ont été décrites après plusieurs mois de traitement.
Les traitements par ISRS en monothérapie sont à considérer lorsque le patient ne souhaite
pas ou ne peut pas suivre de psychothérapie ou lorsque le patient ne s’améliore pas ou
s’améliore peu, lors de la prise en charge psychothérapeutique.
L’étude européenne ESEMeD2 réalisée auprès de 6 pays européens entre janvier 2001 et
août 2003 chez 21 425 sujets âgés de plus de 18 ans indique une prévalence en population
générale sur 12 mois de l’état de stress post-traumatique de 0,9% (IC 95% 0,7-1,1) : 0,4%
pour les hommes, 1,3% pour les femmes. La prévalence sur la vie entière est de 1,9% (1,7-
2,1). Les patients présentant un ESPT ont subi, en moyenne, 3,2 événements
potentiellement traumatisants.
L’analyse des données issues de la population française recrutée dans l’étude ESEMeD
indique pour la population générale française, une prévalence sur 12 mois de 2,2% (IC 95%
1,6-2,7) et sur la vie entière de 3,9% (IC 95% 3,2-4,6)3.
1 Kessler C, Sonnega A, Bromet E, Hughes M et al. Posttraumatic stress disorder in the National Comorbidity Survey. Arch Gen
Psychiatric 1995;52(12):1048-60.
2 The ESEMeD/MHEDEA 2000 investigators scientific committee). Prevalence of mental disorders in Europe: results from the
European Study of the Epidmiology of Mental Disorders (ESEMeD) project. Acta Psychiatr Scand 2004;109 (suppl.420):21-27.
3 JP Lepine et al. Prévalence et comorbidité des troubles psychiatriques dans la population générale française : résultats de
l’étude épidémiologique ESEMeD/MHEDEA 2000/ (ESEMeD). L’Encéphale 2005;31(2):182-94.
4 CCOMS - Centre collaborateur de l’Organisation Mondiale de la Santé
5 Dress - Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques
9
variable, avec une guérison complète survenant en trois mois dans environ la moitié des
cas1. L’affection se développerait sous sa forme chronique chez plus d’un tiers des patients.
Avis favorable à l'inscription sur la liste des spécialités remboursables aux assurés sociaux
(DEROXAT, comprimé pelliculé sécable, B/14 et DEROXAT, solution buvable, flacon de 150
ml) et sur la liste des médicaments agréés à l'usage des collectivités et divers services
publics (DEROXAT, comprimé pelliculé sécable, B/14 et B/50 et DEROXAT, solution
buvable, flacon de 150 ml) dans l’indication "Traitement de l’état de stress post-
traumatique".
4.5.1 Conditionnement
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