Fiche 1 de Geométrie Augmentée
Fiche 1 de Geométrie Augmentée
Fiche 1 de Geométrie Augmentée
Dans cette fiche, nous présentons quelques stratégies de base en géométrie qu’il faut connaître
dans le cadre des Olympiades Internationales.
1 Conseils pratiques
Quand on rédige une réponse à un problème de géométrie donné, il ne faut rien affirmer.
Si par exemple, deux distances sont égales, il faut justifier pourquoi c’est le cas, en utilisant
des termes clés et/ou en s’appuyant sur des théorèmes ou sur des axiomes. Il faut absolument
éviter des affirmations telles que : « D’après la figure, on peut voir que... » ; « On
peut constater que... », etc., sans s’appuyer sur une démonstration qui établit le fait observé.
Dans les olympiades internationales, une affirmation peut tout gâcher, si bien que sur un
problème de 7 points, on se retrouve seulement avec 0, 1 ou 2 point(s), selon l’étape de la
rédaction à laquelle elles sont émises. Car, tous les résultats obtenus grâce à cette affirmation
ne sont plus considérés. Des affirmations peuvent donc coûter beaucoup de points.
Dans la figure ci-dessous, sont notés deux angles qui sont égaux. Ces angles sont définis par
les sécantes (d) et (d0 ). Ces angles sont opposés par le sommet :
Dans la figure ci-dessous, les droites (f ) et (g) sont sécantes en un point S. les angles a et a0
sont égaux, car opposés par le sommet. Il en est de même des angles b et b0 . Les angles a et b
sont dits supplémentaires ; il en est de même des angles a0 et b0 . Cela signifie que leur somme
est un angle plat.
Dans la figure ci-dessous, (d) et (d0 ) sont deux droites parallèles. La droites (S) est sécante
à chacune de ces droites. Elle coupe ces deux droites suivant le même angle. Les angles a et a0
sont des angles correspondants ; il sont égaux. Puisque les angles a0 et a00 sont opposés par le
sommet, il en résulte que les angles a, a0 et a00 sont égaux. Dans cette configuration, les angles
a et a00 sont dits alternes-internes.
De manière réciproque, on peut aussi dire que si les angles a et a0 , ou a et a00 sont égaux,
alors les droites (d) et (d0 ) sont parallèles.
la figure ci-dessous présente un triangle ABC isocèle en A ; c’est à dire que AB = AC. Les
angles à la base d’un triangle isocèle sont égaux. Le mathématicien Euclide en avait donné une
démonstration assez complexe. Plus tard, Pappus en avait donné une qui est plus simple et qui
est devenu un axiome (Proposition admise sans démonstration, car considérée comme évidente)
En notant a,b et c chacun des trois angles d’un triangle, leur somme est a + b + c = 180◦ .
Pour le prouver, nous proposons la figure suivante :
On mène par le point B, la parallèle à la droite (AC). Dès lors, les angles a et a0 sont égaux,
car ils sont alternes internes, relativement à la sécante (AB) et les angles c et c0 sont aussi
égaux, car ils sont correspondants, relativement à la sécante (BC). On a ainsi transporté tous
les angles du triangles ABC au point B et leur somme est 180◦ = c0 + a0 + b = c + a + b
2.2 Triangles
En géométrie, il existe une variété de triangles (triangle isocèle, équilatéral, rectangle, etc.)
Mais dans le cadre des Olympiades, ce qui est intéressant, c’est de pouvoir comparer un triangle
à un autre dans bien des situations. On distingue ainsi des triangles superposables et des
triangles semblables. Avoir ces notions en tête permet le plus souvent de se tirer d’un mauvais
pas dans des problèmes de géométrie.
(b) deux triangles sont superposables (égaux ou encore isométriques) s’il existe un angle
égal compris entre deux côté respectivement égaux.
(c) Deux triangles sont superposables s’ils ont leurs trois côtés respectivement égaux.
Ce résultat a une signication remarquable. Étant donnés trois bâtons,pourvu qu’ils res-
pectent l’inégalité triangulaire(aucune des trois longueurs n’est supérieure à la somme des deux
autres) on peut en faire un triangle, et un seul.
Soient deux droites sécantes en un point S, coupées par deux droites en A et C pour la
première, B et D pour la seconde. En considérant des triangles semblables, on peut démontrer
que :
SA SC AC
Si (AC)//(BD) alors = =
SB SD BD
Il existe bien d’autres configurations géométriques qui sont fidèles à cette constatation.
On peut aussi énoncer la réciproque de la propriété de Thalès en utilisant le même graphique
ci-dessus :
SA SC AC
Si = = alors (AC)//(BD)
SB SD BD
C
b = BCA.
[
Théorème
1 (Loi des sinus).Si R désigne le rayon du cercle circonscrit au triangle ABC
d’aire S, alors :
a b c abc
= = = 2R =
sinA
b sinB
b sinC
b 2S
a2 sinBsin
b C b a2 sinBsin
b C b
S= × = ×
2 sinA
b 2 sin(B
b + C)
b
Théorème
2 (Formule d’Al Kashi). On a la formule :
a2 = b2 + c2 − 2bc cosA
b
.
Exercice : Soit ABC un triangle et I milieu de [BC]. En appliquant le théorème d’Al Kashi
dans les triangles AIB et AIC, montrer que 4AI 2 + a2 = 2b2 + 2c2 .
Théorème
3 (Formule de Héron d’Alexandrie). L’aire S du triangle ABC est donnée par
la formule :
p
S= p(p − a)(p − b)(p − c)
a+b+c
où p = est le demi périmètre du triangle ABC.
2
En utilisant la formule : S = 12 bc sinA
b et le théorème d’Al Kashi, retrouver la formule ci-dessus
de Héron d’Alexandrie.
Quelques Définitions :
Théorème
4 (Théorème de Menelaüs). Soit ABC un triangle. Soient M, N, P trois points
appartenant respectivement aux droites (BC), (CA), (AB) et distincts des sommets A, B, C du
triangle ABC.
Une condition nécessaire et suffisante pour que les points M, N, P soient alignés est :
MB NC PA
× × = +1
MC NA P B
Théorème
5 (Théorème de Ceva). Soit ABC un triangle. Soient A0 , B 0 , C 0 trois points ap-
partenant respectivement aux droites (BC), (CA), (AB) et distincts des sommets A, B, C du
triangle ABC.
Une condition nécessaire et suffisante pour que les droites (AA0 ), (BB 0 ), (CC 0 ) soient paral-
lèles ou concourante est :
A0 B B 0 C C 0A
× × = −1
A0 C B0A C 0B
On retrouve le fait que les bissectrices intérieures d’un triangle ABC sont concourantes en un
point I (Centre du cercle inscrit) et que les médianes sont concourantes en un point G (centre de
gravité). De même ; on peut retrouver le fait que les hauteurs d’un triangle ABC sont concou-
rantes en un point H (orthocentre).En identifiant des triangles semblables, justifier en
utilisant le théorème de Ceva que les hauteurs d’un triangle sont concourantes.
Exercice : Montrer que les droites joignant les sommets A; B, C d’un triangle ABC aux
points de contact du cercle inscrit dans ABC avec les côté opposés sont concourantes en un
point J (appélé point de Gergonne du triangle ABC).
Pour la preuve,faite une figure en prenant par exemple M à l’extérieure du cercle, et construire
un point A0 appartenant au cercle et tel que (AB) ⊥ (BA0 ).
Considérons la figure ci-dessous :
On dira que le produit M A × M C est la puissance du point M par rapport au cercle et qu’on
a MA × MC = MB × MD
Cette égalité peut être obtenue en montrant que les triangles M CB et M DA sont sem-
blables.
Ce théorème reste valable lorsque le point P est à l’intérieur du cercle. ; de plus, on
peut appliquer le théorème de la puissance avec la tangente au cercle passant par le point M .
En désignant par T le point où la tangente touche le cercle, on a M A × M B = M T 2 .
Les points qui sont sur le cercle ont tous une puissance égale à 0.
Théorème
7 Le lieu géométrique des points de même puissance par rapport à deux cercles
données C et C 0 de centres distincts O et O0 , est une droite perpendiculaire à la ligne des centres
(OO0 ). Cette droite est appelée l’axe radical des deux cercles C et C 0 .
5 Les Quadrilatères
Théorème
8 (Inégalité de Ptolémée). Soit ABCD un quadrilatère. On a alors l’inégalité :
AC × BD ≤ AB × CD + BC × DA
NB : Dans un quadrilatère non croisé inscrit dans un cercle, le produit des diagonales est
égal à la somme des produits des côtés opposés.
En se rapportant à la figure ci-dessous, d’après Ptolémée, on a :
AC × BD = AB × CD + BC × DA
1. des points sont dits cocycliques s’ils appartiennent à un même cercle
Exercice :
Soit C le cerce circonscrit à un triangle équilatéral ABC. Soit M un point appartenant à
l’arc d’extrémités B et C ne contenant pas A. Démontrer qu’on a
AM = BM + CM
Théorème
9 (Aire d’un quadrilatère inscriptible : Formule de Brahmagupta). Soit ABCD
un quadrilatère convexe inscriptible dont les longueurs des côtés sont notées a, b, c, d. Son aire
est donnée par :
p
Aire(ABCD) = (p − a)(p − b)(p − c)(p − d)
a+b+c
où p est le demi périmètre de ABCD, c’est-à-dire : p =
2
NB : Par ailleurs, le quadrilatère convexe ABCD est inscriptible si et seulement si AB + CD =
AD + BC.
Exercice :
Soit ABC un triangle dont tous les angles sont aigus. La bissectrice intérieure de l’angle
A coupe le côté BC en L et recoupe le cercle circonscrit au triangle ABC en N . On désigne
respectivement par K et M les projections orthogonales de L sur les côtés AB et AC. Prouvez
que l’aire du quadrilatère AKN M et l’aire du triangle ABC sont égales.
EXERCICES :
EXERCICE 1 :
Soient ABC et DEF deux triangles tels que : A b = π , AB = 3, DE = 4,AC = 5, DF =
b=D 20
.
5 3
EXERCICE 2 :
Soit le carré ABCD et M le milieu du segment [AB]. la perpendiculaire à (M C) passant par
M coupe (AD) au point K. Montrer que les triangles CM B et CKM sont semblables.
EXERCICE 3 :
On considère le triangle ABC non-rectangle et M le milieu de [BC]. Soit D un point sur
la droite (AB) tel que CA = CD. par ailleurs, soit E un point sur la droite (BC) tel que
EB = ED. la parallèle à (ED) passant par A coupe la droite (M D) au point I et la droite
(AM ) coupe la droite (ED) au point J. Montrer que les points C, I et J sont alignés.
Suite des exercices...
EXERCICE 4 :
Soit C un cercle et M un point extérieur à C. Les tangentes à C passant par le point M touchent
respectivement le cercle en A et B. On désigne par C l’intersection de la parallèle à (M B)
passant par A avec le cercle C. On désigne par E le deuxième point d’intersection de (M C)
avec C. Soit R l’intersection des droites (M B) et (AE).
Démontrer que R est le milieu du segment [M B].
EXERCICE 5 :
Soit ABC un triangle acutangle 2 . Soit C1 le cercle de diamètre [AC] et C2 le cercle de diamètre
[AB]. La perpendiculaire à la droite (AC) coupe C1 en E et F . La perpendiculaire à la droite
(AB) coupe C2 en G et H.
Montrer que les points E, F, G et H sont cocycliques.
EXERCICE 6 :
(Utiliser Menelaus)
Soit ABCD un trapèze tel que (AB)//(CD). Les points E et F sont les milieux respectifs des
côtés AB et DC. Soit S un point de la droite (AC) tel que S ∈ [AS]. La droite (SE) coupe
(BC) en P et la droite (SF ) coupe (AD) en Q.
Montrer que (P Q)//(AB).
EXERCICE 7 :
(Une ancienne sélection des IMO, où le théorème de Ceva intervient)
Soit ABC un triangle où BAC
[ est strictement le plus petit des trois angles. Soit S un point
du segment [BC]. Soit T un point de la droite (AB) tel que B ∈ [AT ] de manière à ce que
BST [ De même, on désigne par Q un point de (AC) tel que C ∈ [AQ] de manière à ce
[ = BAC.
que QSC
[ = BAC.
[
Montrer que les droites (AS), (BQ) et (CT ) sont concourantes si et seulement si (AS) ⊥ (BC).