M102: Fondements de L'Analyse 1
M102: Fondements de L'Analyse 1
M102: Fondements de L'Analyse 1
Clément B OULONNE
Web : http://clementboulonne.new.fr
Mail : [email protected]
1 Nombres réels 1
1.1 Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Le corps des réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.1 Addition des nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.2 Multiplication des réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Relation d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Valeur absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.5 Intervalles de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.5.1 Définition d’un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.5.2 Les différents types d’intervalles . . . . . . . . . . . . . 7
1.5.3 Caractérisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.5.4 Notion de voisinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6 Borne supérieure et inférieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6.1 Maximum et minimum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6.2 Majorant et minorant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6.3 Borne inférieure et supérieure . . . . . . . . . . . . . . 9
1.7 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2 Suites numériques 11
2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2 Exemple de suites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2.1 Suite arithmétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2.2 Suite géométrique réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2.3 Série géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2.4 Suite comparable à une suite géométrique . . . . . . . 19
2.2.5 Approximation d’un réel par des rationnels . . . . . . . 20
2.3 Théorèmes de convergence des suites . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.1 Les suites convergentes sont bornées . . . . . . . . . . . 20
2.3.2 Suites monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3.3 Suites adjacentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3.4 Suites extraites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
iii
iv TABLE DES MATIÈRES
3 Fonctions réelles 31
3.1 Définition d’une fonction réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.2 Monotonie de la fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.3 Fonctions minorées, majorées et bornées . . . . . . . . . . . . . 33
3.4 Parité de la fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.5 Périodicité d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.6 Opérations sur les fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3.7 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
5 Fonctions dérivables 63
5.1 Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.1.1 Dérivée en un point et en un interavlle . . . . . . . . . 63
5.1.2 Tangente en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.1.3 Rapport avec la continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.2.1 Somme et produit de deux fonctions dérivables . . . . . 66
5.2.2 Dérivée de l’inverse et du quotient . . . . . . . . . . . . 67
5.2.3 Dérivée de la composée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.2.4 Dérivée d’une fonction réciproque . . . . . . . . . . . . . 68
5.3 Dérivées des fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
5.4 Extremum local . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
TABLE DES MATIÈRES v
– (6 h) Nombres réels.
Propriétés de R (la construction de R n’est pas au programme de cette
unité) : opérations sur R. Relation d’ordre, R est totalement ordonnée.
R est archimédien. Partie entière. Q est dense dans R. Valeur absolue.
Intervalles, voisinages. Majorant, minorant, plus petit élément, plus
grand élément, borne supérieure, inférieure. Propriété de la borne sup
(admise).
– (12 h) Suites numériques.
Définition d’une suite, d’une suite majorée, minorée, monotone. Limite,
convergence, propriétés de base (somme, produit, quotient). Suites géo-
métriques, suites comparables à des suites géométriques. Théorème
sur la convergence des suites croissantes majorées (démonstration à
partir de la propriété de la borne sup). Théorème des suites adjacentes.
Suites extraites. Théorème de Bolzano-Weierstrass (démonstration par
dichotomoie). Suites récurrentes : représentation graphique, étude de
la convergence.
– (4 h) Fonctions réelles : Définitions générales.
Ensemble de départ (domaine de définition ou ensemble de définition)
et d’arrivée Image et graphe. Image directe et réciproque d’un ensemble.
Injectivité, surjectivité, monotonie, croissance, périodicité. . . Fonction
réciproque d’une fonction injective : domaine (ou ensemble) de définition,
image. Graphe de la fonction réciproque f −1 .
– (16 h) Fonctions réelles : Limites et continuité.
Définition de la limite. Propriétés de base : f + g, f g, f /g, g ◦ f . Passage
à la limite dans les inégalités et théorème « des gendarmes ».
Définition de la continuité. Propriétés de base (somme, produit, compo-
sée). Prolongement par continuité. Continuité et suites : « f est conti-
nue en un point a si et seulement si toute suite (un ) convergeant vers
vii
viii PROGRAMME DU COURS
Nombres réels
1.1 Historique
Le mathématicien Pythagore était toujours convaincu que les phénomènes
physiques étaient régis par les nombres. Par exemple, pour avoir un son
mélodieux, il faut pincer la corde au 12 . Les nombres, à cet époque, étaient
des entiers naturels et des fractions (rationnels). Mais, vient l’apparition du
théorème de Pythagore :
a
1
C 1 A
F IGURE 1.1 – Triangle rectangle en B de côtés AB = 1, BC = 1 et d’hypothé-
nuse a. Que vaut a ?
1
2 CHAPITRE 1. NOMBRES RÉELS
√
D’où, on note : a = 2. Pythagore croyait que a peut se noter pq mais il n’en
est rien 1 . On a donc une insuffisance de l’ensemble Q des nombres rationnels
qui sont les nombres qu’on peut représenter comme fraction pq avec p, q des
entiers. On verra, dans ce cours, qu’il existe, entre deux rationnels, des réels.
Ici : √
1 < 2 < 2.
On passera la construction des nombres réels qui sera réservé à une autre
unité, voir [4, 5]
Finalement, comme Pythagore ne voulait pas entendre parler de nombres
réels 2 , il construisit, avec ses diciples, les triples pythagoriciens.
(x × y) × z = x × (y + z) = x × y × z.
x × (y + z) = xy + xz
Proposition 1.8. On dit que R est un corps car chaque élément de R∗ est
inversible par la multiplication.
pRq = {(x, y) ∈ Z, 4 | p − q} .
On a : 12R8 mais 15 R
6 12.
Définition 1.11 (Relation d’ordre). On dit que R est une relation d’ordre si :
4 CHAPITRE 1. NOMBRES RÉELS
∀x ∈ E, xRx,
A B
Proposition 1.17. E (x) est le plus grand entier inférieur ou égale à x. C’est-
à-dire, pour tout x ∈ R,
E (x) ≤ x ≤ E (x) + 1.
O x y
1.5 Intervalles de R
1.5.1 Définition d’un intervalle
Définition 1.22 (Intervalle, [7]). On appelle intervalle, un ensemble de
nombres délimité par deux bornes qui sont des nombres réels. Cet intervalle
contient tous les nombres réels compris entre ces deux bornes.
1.5. INTERVALLES DE R 7
[a , b] = {x ∈ R, a ≤ x ≤ b} .
Définition 1.24 (Intervalle ouvert). Soient a et b deux nombres réels tels que
a < b. On appelle intervalle ouvert, tout intervalle du type :
]a , b[ = {x ∈ R, a < x < b} ,
]a , +∞[ = {x ∈ R, a < x} ,
]−∞ , b[ = {x ∈ R, x < b} .
]a , b] = {x ∈ R, a < x ≤ b} ,
[a , b[ = {x ∈ R, a ≤ x < b} ,
]−∞ , b] = {x ∈ R, x ≤ b} ,
[a , +∞[ = {x ∈ R, a ≤ x} .
1.5.3 Caractérisation
On cherche à savoir si un ensemble I est un intervalle ou non de R.
1.7 Exercices
Exercice 1.1. 1. Démontrer que si r ∈ Q et x ∈
/ Q alors r + x ∈
/ Q et si
r 6= 0, r · x ∈
/ Q.
10 CHAPITRE 1. NOMBRES RÉELS
√
2. Montrer que 2∈
/ Q.
3. En déduire qu’entre deux rationnels, il y a toujours un nombre irration-
nel. (On pourra utiliser la propriété suivante : « pour tout réel a > 0, il
existe un entier n tel que n > a.)
Suites numériques
2.1 Définitions
Définition 2.1 (Suite réelle). Une suite réelle est une application
u : N → R
.
n 7→ u(n) = un
On note (un ) cette suite (ou (un )n∈N ). Si la suite est définie, pour n ≥ n0 , on
note (un )n≥n0 .
Définition 2.2 (Croissance et décroissance). Soit (un )n∈N une suite réelle. On
dit que la suite est
1. croissante si un+1 ≥ un , pour tout n ∈ N∗ ,
2. strictement croissante si un+1 > un , pour tout n ∈ N∗ ,
3. décroissante si un+1 ≤ un , pour tout n ∈ N∗ ,
4. strictement décroissante si un+1 < un , pour tout n ∈ N∗ .
Définition 2.3 (Monotonie). Soit (un )n∈N une suite. Elle est dite monotone si
elle est croissante ou décroissante. Elle est dite strictement monotone si elle
est strictement croissante ou strictement décroissante.
Remarque 2.4. Une suite peut être ni croissante ni décroissante (c’est-à-dire
elle n’est pas monotone). Par exemple, on peut considérer la suite (un )n∈N
définie de la manière suivante
un = (−1)n , ∀n ∈ N.
Définition 2.5 (Suite majorée et minorée). Soit (un )n∈N une suite réelle. Elle
est dite :
11
12 CHAPITRE 2. SUITES NUMÉRIQUES
∃M ∈ R, ∀n ∈ N, |un | ≤ M.
Définition 2.6 (Limite finie). Soit (un )n∈N une suite réel et ` un réel. On dit
que la suite tend vers ` ou qu’elle admet ` comme limite si :
On note :
lim un = `
n→+∞
] [u4 u3 u2 u1
−ε 0 +ε (ε = 0, 2)
F IGURE 2.1 – Convergence de la suite n1 n∈N : en trait noir, les termes qui ne
sont pas dans l’intervalle ]−ε , +ε[ et en rouge, les termes qui le sont. On voit
bien que les points rouges forment un segment continu au bout d’un certain
momnet car les termes sont de plus en plus rapprochés.
Définition 2.8 (Limite infinie). Soit (un )n∈N une suite réelle.
1. On dit que la suite tend vers +∞ et on note limn→+∞ un = +∞ si
∀A > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, un > A.
u1 u2 u3 ] [
0 A (A = 4)
F IGURE 2.2 – Convergence de la suite (n)n∈N : en trait noir, les termes qui ne
sont pas dans l’intervalle ]A , +∞[ et en rouge, les termes qui le sont.
Définition 2.10 (Convergence de suites). Soit (un )n∈N une suite réelle. On
dit que (un )n∈N converge si et seulement si elle admet une limite finie et qu’elle
diverge si elle n’admet pas de limites ou si limn→+∞ un = ±∞.
Exemples 2.11. 1. La suite (un )n∈N∗ définie, pour tout n ∈ N∗ , par :
(−1)n
un = 1 +
n
converge vers 1.
2. La suite (vn )n∈N définie, pour tout n ∈ N, par :
vn = n
wn = (−1)n
u1 u3 u5 u6 u4 u2
0 1 2
(−1)n
F IGURE 2.3 – Le comportement surprenant de la suite un = 1 + n
lim(un + vn ) = ` + `0 et lim(un · vn ) = ` · `0 .
Or, on a supposé la convergence des suites (un )n∈N et (vn )n∈N , d’où
ε
∃N1 ∈ N, n ≥ N1 , |un − `| = ,
2
0 ε
∃N2 ∈ N, n ≥ N2 , |vn − ` | = .
2
2.1. DÉFINITIONS 15
Or, on assure la convergence des suites (un )n∈N et (vn )n∈N donc :
√
∃N1 ∈ N, n ≥ N1 , |un − `| = ε,
√
∃N2 ∈ N, n ≥ N2 , |vn − `0 | = ε.
√ √
Soit N = max(N1 , N2 ). Si n ≥ N , on a : |un − `| < ε et |vn − `0 | < ε.
Donc le produit :
(un − `)(vn − `0 ) < ε.
(iv) On veut démontrer que limn→+∞ u−1 −1
n = ` , c’est-à-dire :
1 1
∀ε > 0, ∃N ∈ N, n ≥ N, − < ε.
un `
Mais on a :
1 1 ` − un
− = <ε
un ` un · `
Par l’inégalité triangulaire, on obtient :
(vi) Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites tels que un ≤ vn à partir d’un
certain rang n0 . On suppose que (un )n∈N et (vn )n∈N sont convergentes
de limites respectives ` et `0 . On a donc :
∀A > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N, ≥ un > A.
(vii) Soient (un )n∈N , (vn )n∈N et (wn )n∈N trois suites réelles. On suppose
que un ≤ vn ≤ wn et que limn→+∞ un = ` et limn→+∞ wn = `. On a donc :
Or :
ln(1 + N )
lim = 1,
N →0 N
d’où lim un = e1 = e.
2. La suite (1n )n∈N n’est pas une forme indéterminée du type 1∞ car un =
1n = 1 et lim un = 1.
un+1 = un + r.
Exemple 2.17. La suite réelle (un )n∈N définie pour tout n ∈ N par :
un = 10 + 2 × n
Proposition 2.19 (Somme). Soit (un )n∈N une suite arithmétique de raison r.
Alors : n
X (n + 1)
up = (u0 + un ). (2.1)
p=0
2
18 CHAPITRE 2. SUITES NUMÉRIQUES
n
X (n + 1)
up = (u0 + un )
p=0
2
(n + 1) (n + 1)(n + r + 1)
= (u0 + (n · r)u0 ) = u0 .
2 2
un+1 = qun .
un = q n · u0 .
1
– Si |q| < 1 alors lim sn = 1−q .
– Si |q| > 1 ou si q = −1 alors (sn )n∈N diverge.
Démonstration, [10]. Soit (an )n∈N une suite à termes strictement positifs
telle que :
an+1
lim = ` ≥ 0.
n→+∞ an
– Si ` < 1, il existe k tel que ` < k < 1, et N entier naturel tel que, pour
n>N :
an < k · an−1 < k n−N aN ,
P P
donc la série an+N converge, d’où le résultat pour an .
– Si ` > 1, il existe k tel que 1 < k < `, et N entier naturel tel que pour
n>N :
an > kan−1 > k n−N aN ,
donc la suite ne tend pas vers 0.
Théorème 2.26 (Critère de Cauchy). Soit (un )n∈N une suite, on suppose
√
un 6= 0 et que la suite n un n∈N est convergente. On note ` sa limite.
(i) Si ` < 1, alors (un )n∈N converge et lim un = 0.
(ii) Si ` > 1 alors lim |un | = +∞ donc (un )n∈N diverge.
(iii) Si ` = 1, on ne peut rien dire !
20 CHAPITRE 2. SUITES NUMÉRIQUES
E (10n α)
un = ,
10n
la suite des rationnels (un )n∈N et lim un = α.
Démonstration. Il est clair que la suite (un )n∈N définie est bien une suite de
rationnels car 10n ∈ N et E (10n α) ∈ Z. Maintenant, si on note : x0 x1 · · · xn la
partie décimale d’un nombre réel, on a :
α = yp yp−1 · · · y1 y0 + 0,x0 x1 · · · xn .
On obtient alors :
u0 = E (α) = yp yp−1 · · · y1 y0 ,
u1 = yp yp−1 · · · y1 y0 + 0,x0
On calcule |un − α| :
1
|un − α| < 0, 0| .{z
. . 0} xn+1 xn+2 xn+3 < 0, 0| .{z
. . 0} 1 = = 10−n .
10n
n n
On a alors :
1
0 < |un − α| <
.
10n
On peut donc conclure avec le « théorème des gendarmes » (vue en proposition
2.12-(vii))
lim |un − α| = 0 ⇒ lim un = α.
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N, un ∈ ]` − ε , `] ⊂ ]` − ε , ` + ε[,
c’est-à-dire lim un = `.
Théorème 2.31. Toute suite (réelle) décroissante et minorée converge.
Remarque 2.32. Si (un )n∈N est une suite croissante convergeante vers `
alors pour tout n, un ≤ ` (de même que pour (un )n∈N une suite décroissante,
on a : un ≥ `).
3. limn→+∞ (un − vn ) = 0.
Théorème 2.34 (Théorème des suites adjacentes). Soient (un )n∈N et (vn )n∈N
deux suites adjacentes. Alors elles sont convergentes et tendent vers la même
limite.
Démonstration. On suppose que (un )n∈N est une suite croissante et (vn )n∈N
est une suite décroissante tels que (un )n∈N et (vn )n∈N sont deux suites adja-
centes. On a alors pour tout n, un ≤ vn et comme (vn )n∈N est decroissante,
pour tout n, vn ≤ v0 . D’où, pour tout n, un ≤ v0 , la suite (un )n∈N est croissante
et majorée par v0 donc elle converge et on note ` sa limite. On raisonne de
la même façon pour montrer que (vn )n∈N converge. Comme (un )n∈N converge
alors pour tout n, u0 ≤ un et on a, de plus un ≤ vn . D’où, pour tout n ∈ N,
u0 ≤ vn . La suite (vn )n∈N est décroissante et minorée donc elle converge et on
note sa limite `0 . On montre que ` et `0 sont deux quantités égales. On a :
Remarque 2.35. On a montré que si (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites ad-
jacentes alors elles convergent et ont la même limite. Notons leur limite
commune `. Alors, on a, pour tout n ∈ N, un ≤ ` et vn ≥ `, d’où un ≤ ` ≤ vn .
Théorème 2.36 (Théorème des segments emboités). Soit (In )n∈N une suite
d’intervalles telle que pour tout n ∈ N, In = [un , vn ]. On suppose les In emboîtés,
c’est-à-dire, pour tout n ∈ N, [un+1 , vn+1 ] ⊂ [un , vn ]. On suppose, de plus, que
lim(vn − un ) = 0. Alors :
+∞
\
I= In = {`} .
n=0
ϕ : N → N
n 7→ ϕ(n)
Définition 2.38 (Suites extraites). Soit (un )n∈N une suite. Une suite extraite
(ou sous-suite) de (un )n∈N est une suite du type uϕ(n) n∈N avec :
ϕ : N → N
n 7→ ϕ(n)
Exemple 2.39. Soit (un )n∈N une suite réelle et (vn )n∈N une suite définie de
la manière suivante :
v0 = u0 , v1 = u2 , v2 = u4 , v3 = u6 , . . .
On a, pour tout n ∈ N, vn = u2n , c’est-à-dire la suite (vn )n∈N est une sous-suite
de (un )n∈N .
Théorème 2.40. Soit (un )n∈N une suous-suite convergente de limite `. Alors
toute suite extraite de (un )n∈N est convergente et de limite `.
un = (−1)n
Les limites des suites (u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N sont différents donc (un )n∈N est
une suite divergente.
Théorème 2.44. Soit (un )n∈N une suite. Si (u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N sont conver-
gentes et de même limite ` alors (un )n∈N convergente et de limite `.
Démonstration. On suppose que lim u2n = ` = lim u2n+1 . On a donc :
Soit la suite (up )p∈N constitué des u2n et u2n+1 . Si p = 2n, alors n ≥ N1 ⇒ p ≥
2N1 et si p = 2n+1, n ≥ N2 ⇒ p ≥ 2N2 +1. On prend donc p ≥ max(2N1 , 2N2 +1)
pour assurer la convergence des up vers `.
Théorème 2.45 (Théorème de Bolzano-Weirestrass). De toute suite bornée,
on peut en extraire une qui est convergente.
2.3. THÉORÈMES DE CONVERGENCE DES SUITES 25
Exemple 2.46. Soit la suite (un )n∈N définie pour tout n ∈ N par :
un = (−1)n
La suite (un )n∈N n’a pas de limite donc elle diverge mais par contre, (u2n )n∈N
converge (car u2n = 1, pour tout n ∈ N).
Alors,
(i) Si (un )n∈N converge vers ` alors f (`) = `.
(ii) Si f est croissante, (un )n∈N est monotone et convergente.
(iii) Si f est décroissante, (u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N sont monotones et conver-
gentes.
Démonstration de l’assertion (i). Soit f : [a , b] → [a , b] une fonction continue
sur [a , b]. On a f ([a , b]) ⊂ [a , b] (on dit alors que l’intervalle [a , b] est stable par
f ). Or, un+1 = f (un ) et lim un = `. On vérifie que, pour tout n ∈ N, un ∈ [a , b].
Initialisation Pour n = 0, u0 ∈ [a , b] par hypothèse.
Hérédité On suppose que un ∈ [a , b] et on démontre que un+1 ∈ [a , b]. Or :
un+1 = f (un ) et l’intervalle [a , b] est stable par f .
Donc, pour tout n ∈ N, un ∈ [a , b]. La suite (un )n∈N est bornée par a et b
et donc admet une limite `. COmme f est continue sur [a , b], ` doit vérifier
` = f (`) (on dit que ` est un point fixe de f ).
Démonstration de l’assertion (ii). 1. On suppose que u0 ≤ u1 . On montre
par récurrence que, pour tout n, un ≤ un+1 .
26 CHAPITRE 2. SUITES NUMÉRIQUES
0, 5
u0 u2 u4 u3 u1 x
2.4 Exercices
Exercice 2.1. Montrer que la suite (un )n∈N définie par :
1
un = (−1)n +
n
n’est pas convergente.
1 · 2 · ··· · n n!
un = , vn = .
1 · 4 · · · · · (3n − 2) nn
Exercice 2.5 ([8]). Soit (un )n∈N une suite bornée et (vn )n∈N une suite conver-
geant vers 0. Démontrer que la suite (un vn )n∈N converge vers 0.
2.4. EXERCICES 29
a+b √
a≤ ≤b et a≤ ab ≤ b.
2
3. Soient u0 et v0 des réels strictement positifs avec u0 < v0 . On définit
deux suites (un )n∈N et (vn )n∈N de la façon suivante :
√ un + vn
un+1 = un vn et vn+1 .
2
Montrer que (un )n∈N et (vn )n∈N sont adjacentes.
En étudiant les suites (u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N , montrer que la suite (un )n∈N est
convergente.
Fonctions réelles
31
32 CHAPITRE 3. FONCTIONS RÉELLES
y
9
8
7
6
5
4
3
2
1
−3 −2 −1 −1 1 2 3
x
F IGURE 3.1 – Graphe de la fonction x 7→ x2
y
20
10
−3 −2 −1 1 2 3
x
F IGURE 3.2 – Graphe de la fonction x 7→ ex
y
0, 8
0, 4
−1 −0, 4 1 2 3
x
−0, 8
−1, 2
−1, 6
−2
−2, 4
−2, 8
−3, 2
f : R → R
x 7→ x2
est une fonction paire car sa courbe représentative est symétrique par rapport
à l’axe Oy (voir la figure 2.4).
Définition 3.14. Soit f : I → R une fonction réelle. On dit que f est impaire
si, pour tout x ∈ I, f (x) = −f (x). La courbe représentative de f dans un repère
orthonormé (0, #—ı , #—
) est symétrique par rapport à l’origine du repère.
Exemple 3.15. La fonction réelle
f : R → R
x 7→ x3
3.5. PÉRIODICITÉ D’UNE FONCTION 35
est une fonction paire car sa courbe représentative est symétrique par rapport
à l’origine du repère. (voir la figure 3.4).
y
8
−2 −1 1 2
−2 x
−4
−6
−8
F IGURE 3.4 – Graphe de la fonction x 7→ x3
∀x ∈ R, f (x + T ) = f (x).
f : R → [−1 , 1]
x 7→ f (x) = sin(x)
Remarque 3.18. Dans la définition 3.16, T doit être le plus petit réel qui
vérifie :
∀x ∈ R, f (x + T ) = f (x).
36 CHAPITRE 3. FONCTIONS RÉELLES
−6 −5 −4 −3 −2 −1 1 2 3 4 5 6
x
F IGURE 3.5 – Graphe de la fonction x 7→ sin(x)
3.7 Exercices
Exercice 3.1. Soient les fonctions f : x 7→ x2 + 1, g : x 7→ cos2 (x) et h : x 7→
2
e−x +1 . Calculer la fonction g ◦ f , h ◦ g, h ◦ g ◦ f .
38 CHAPITRE 3. FONCTIONS RÉELLES
Chapitre 4
4.1 Limites
4.1.1 Définitions
Limite finie
lim f (x) = `.
x→a
Limite infinie
39
40CHAPITRE 4. LIMITES ET CONTINUITÉ DES FONCTIONS RÉELLES
2. On dit que f (x) tend vers −∞ lorsque x tend vers a et on note limx→a f (x) =
−∞, si :
lim f (x) = `.
x→a−
lim f (x) = `.
x→a+
si :
2. On dit que f (x) tend vers −∞ lorsque x tend vers a à gauche et on note
si :
2. On dit que f (x) tend vers −∞ lorsque x tend vers a à droite et on note
limx→a+ f (x) = −∞, si :
Limites en l’infini
Définition 4.7 (Limite finie en l’infini). Soient I = ]a , +∞[, a ∈ R, et f une
fonction réelle définie sur I.
1. On dit que f tend vers ` (avec ` ∈ R) lorsque x tend vers +∞ (noté
limx→+∞ f (x) = `) si :
4.1.2 Propriétés
Propriété 4.9 (Unicité de la limite). Soient a ∈ R où R = R ∪ {−∞, +∞}
et f : U → R une fonction réelle. Si f admet une limite finie ou infinie en un
point fini ou infini alors cette limite est unique.
Propriété 4.10 (Opérations sur les limites). Soient a ∈ R où R = R ∪
{−∞, +∞} et f : U → R une fonction réelle. Soient `, `0 ∈ R tels que limx→a f (x) =
` et limx→a g(x) = `0 . Alors
1. limx→a (f + g)(x) = ` + `0 ,
2. limx→a (f · g)(x) = ` · `0 ,
1
3. si ` 6= 0 alors limx→a f (x)
= 1` ,
4. si ` > 0 et si limx→+∞ g(x) = +∞ alors limx→a f · g(x) = +∞,
1
5. si limx→a f (x) = ± + ∞ alors limx→a f (x)
= 0,
6. Composée : si limx→a f (x) = ` et si limx→` g(x) = `0 alors :
lim (g ◦ f )(x) = `0 .
x→a
lim h(x) = `.
x→a
4.2 Continuité
4.2.1 Définition
Définition 4.13 (Continuité). Soient f : I → R une fonction définie sur un
intervalle ouvert I et a ∈ I. On dit que f est continue en a si lim f (x) = f (a).
On dit que f est continue sur I si f est continue en chaque point de I. Si f
n’est pas continue dans I, on dit que f est discontinue.
4.2.2 Propriétés
Proposition 4.15. Soit f : I → R une fonction continue en un point a ∈ I où
I est un intervalle ouvert de R. Si f (a) 6= 0 alors il existe un voisinage de a
(disons V = [α , β] avec α < a < β ∈ R tel que
∀x ∈ V, f (x) 6= 0.
f (a)
Démonstration. Supposons f (a) > 0 et prenons ε = 2
> 0. Comme f est
continue en a, on a :
lim f (x) = f (a),
x→a
autrement dit :
f (a)
f (a) − ε < f (x) ⇒ f (a) − < f (x).
2
Si on pose V = ]a − α , a + α[ alors pour tout x ∈ V , f (x) > 0, d’où f (x) 6= 0. On
peut aussi voir, figure 4.1, une illustration de la proposition.
44CHAPITRE 4. LIMITES ET CONTINUITÉ DES FONCTIONS RÉELLES
f (2) + ε
f (2)
f (2) − ε
2−α 2+α
1 2 3 4
x
D’où :
lim (f (x) + g(x)) = f (a) + g(a) = (f + g)(a).
x→a
On a ainsi :
1 1 g(x) − g(a) 2ε
|x − a| < η ⇒ − ≤ ≤ ,
g(x) g(a) |g(x)| |g(a)| |g(a)|2
1
ce qui prouve la continuité de g
sur I.
Démonstration de l’assertion (v). Elle découle de celle de l’inverse combinée
avec celle du produit.
Proposition 4.18 (Continuité de fonctions composées). Soient I, J des inter-
valles de R et soit a ∈ I. Soient f : I → R et g : J → R deux fonctions réelles
telles que f (I) ⊂ J. Si f est continue en a et si g est continue en f (a) alors g ◦ f
est continue en a.
Démonstration. Soit ε > 0. Comme g est continue en f (a), il existe η > 0 tel
que pour tout y ∈ J :
D’où
|x − a| < η 0 ⇒ |f (x) − f (a)| < η ⇒ |g(f (x)) − g(f (a))| < ε.
D’où la continuité de g ◦ f sur I.
Proposition 4.19. Soient f : I → R une fonction réelle définie sur un inter-
valle I et a ∈ I. Alors f est continue si et seulement si pour tout suite (un )n∈N
converge vers a, la suite (f (un ))n∈N converge vers f (a).
Démonstration. (⇒) On suppose que f est continue en a et (un )n∈N converge
vers a. On veut démontrer que (f (un ))n∈N convrege vers f (a), c’est-à-
dire :
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, f (un ) − f (a) < ε.
On sait que f est continue en a donc f (x) → f (a), c’est-à-dire :
Soit ε > 0, on prend α > 0 donné par (4.1). Dans (4.2), on prend ε0 = α
alors
∃N, ∀n ≥ N, (|un − a| < α ⇒ |f (un ) − f (a)| < ε.
(⇐) On démontre par contraposée la proposition, c’est-à-dire on montre
que si f n’est pas continue alors il existe un qui converge vers a mais
f (un ) ne converge pas vers f (a). En particulier, pour tout n ∈ N∗ , on
peut prendre α = n1 > 0, Donc :
1
∃xn ∈ I, |xn − a| < ,
n
Elle est définie sur I tout entier et, par construction f˜ est continue en a.
lim f (x) = 1.
x→0
f˜ : R → R (
sin x
si x 6= 0,
x 7→ f˜(x) = x
1 si x = 0.
Avec A = n, on a :
∀n > 0, ∃xn ∈ [a , b], f (xn ) > n.
4.2. CONTINUITÉ 49
y
1
0, 5
−10 −5 5 10
x
1
∀n ∈ N∗ , ∃xn ∈ [a , b], M− ≤ f (xn ) ≤ M.
m
Lorsque n tend vers +∞, lim f (xn ) = M . On a, pour tout n, f (xn ) ⊂ A,
c’est-à-dire (xn )n∈N est bornée (pour tout n, a ≤ xn ≤ b). Le théorème de
Bolzano-Weirestrass nous dit qu’il existe une sous-suite (xϕ(n) ) une sous-suite
de xn qui converge. On note ` sa limite, ` est dans l’intervalle [a , b]. Donc
50CHAPITRE 4. LIMITES ET CONTINUITÉ DES FONCTIONS RÉELLES
comme f est continue en ` et xϕ(n) → `, on a f (xϕ(n) ) → f (`). Or, f (xϕ(n) ) n∈N
est une sous-suite de (f (xn ))n∈N qui converge vers M donc lim(xϕ(n) ) = M .
Donc M = f (`).
Démonstration, [1]. On suppose que f (a) ≤ f (b) (le cas f (a) ≥ f (b) est sem-
blable). On suppose que 0 est dans l’intervalle [f (a) , f (b)]. On pose :
A = {x ∈ [a , b], f (x) ≤ 0} .
L’ensemble A est non vide (car il contient a) et est majoré par b. Il admet donc
une borne supérieure qu’on note c. On a, a ≤ c ≤ b (a ∈ A et b est un majorant
de A). On va montrer que f (c) = 0. On commence par remarquer qu’il existe
une suite (cn )n∈N de points de A tel que limn→+∞ cn = c. Par continuité de
f en c, on a donc f (c) = limn→+∞ f (cn ) et donc, comme f (cn ) ≤ 0 pour tout
n ∈ N, on en déduit que f (c) ≤ 0.
On suppose maintenant que f (c) < 0 et on montre que ceci est impossible.
On a donc c < b (car f (b) ≥ 0). Posons ε = −f (c) > 0. Par continuité de f en c,
il existe donc α > 0 tel que :
c ≤ x ≤ c + β ⇒ f (x) ≤ f (c) + ε = 0.
g : [a , b] → R
.
x 7→ g(x) = f (x) − x
4.3. FONCTIONS RÉCIPROQUES 51
∀x ∈ J, ∃x ∈ I, y = f (x).
On montre que f est injective. Soient x, x0 ∈ I tel que f (x) = f (x0 ). Mais
comme f est strictement croissante, f (x) = f (x0 ) implique que x = x0 . Donc
f est injective et surjective donc f est bijective de I sur J. Soit f −1 : J → I
l’application réciproque de f (si y = f (x) alors x = f −1 (y)). On montre que
f −1 est strictement croissante sur J. Soient y1 , y2 ∈ J tel que y1 < y2 alors il
existe un unique x1 ∈ I et un unique x2 ∈ I tels que y1 = f (x1 ) et y2 = f (x2 ).
On a y1 < y2 et comme f est strictement croissante, on a :
On sait que y0 + η est dans f (I). Comme f est continue sur I, f (I) est un
intervalle donc [y0 , y0 + η[ ⊂ f (I). Ainsi, on a, pour tout y ∈ f (I) :
c’est-à-dire
|y − y0 | < η ⇒ f −1 (y) − f −1 (y0 ) < ε.
On conclut que dans tous les cas, il existe η > 0 tel que :
exp : R → R+
.
x 7→ exp(x)
Si x > 0, on a :
y = ln(x) ⇔ x = ey .
Les courbes représentatives de exp et ln sont dessinées en figure 4.3.
La fonction racine ne
Soit n ∈ N∗ , la fonction puissance n définie de R dans R par x 7→ xn est
continue sur R.
– Si n est impair, elle est strictement croissante sur R donc elle est
bijective sur R.
– Si n est pair, elle est strictement croissante sur R+ donc elle est bijective
sur R+ .
54CHAPITRE 4. LIMITES ET CONTINUITÉ DES FONCTIONS RÉELLES
y
5
4
3
2
1
y = exp(x)
−5 −1 5
x
−2
−3
−4
y = ln(x)
y=x −5
Elle
√ admet donc une fonction réciproque appelée « racine ne » et notée
x 7→ x = x1/n .
n
La fonction arccosinus
La fonction cosinus est continue, strictement croissante sur [0 , π]. Elle
établit donc une bijection de [0 , π] sur [−1 , 1]. Sa fonction réciproque « arcco-
sinus » et se note
arccos : [−1 , 1] → [0 , π]
.
x 7→ arccos(x)
On a, pour tout x ∈ [0 , π] et y ∈ [−1 , 1] : :
y = cos x ⇔ arccos y = x.
4.3. FONCTIONS RÉCIPROQUES 55
y y
y=x y=x
5 2 5 3
y=x y=x
4 4
3 √ 3
y= x √
2 2 y= 3
x
1 1
2, 5 5 2, 5 5
−1 x −1 x
F IGURE 4.4 – À gauche, les courbes représentatives de la fonction carré et
racine carré et à droite, les courbes représentatives de la fonction cube et
racine cubique
−1 1 2 3
x
−1
y = cos(x)
π
Exemples 4.31. 1. arccos(0) = x ⇔ cos(x) = 0 ⇔ x = 2
(mod π),
56CHAPITRE 4. LIMITES ET CONTINUITÉ DES FONCTIONS RÉELLES
2. arccos(cos π6 ) = π6 ,
3. arccos(cos − π6 ) = π6 .
La fonction arcsinus
La fonction sinus est continue sur R et strictement croissante sur [− π2 , π2 ].
Elle établit une bijection sur [− π2 , π2 ] sur [−1 , 1]. Sa fonction réciproque s’ap-
pelle arcsinus, elle est aussi continue, strictement croissante sur [−1 , 1]. Elle
est aussi impaire.
arcsin : [−1 , 1] → [− π2 , π2 ]
.
y 7→ arcsin(y)
−π π
Si 2
≤x≤ 2
et −1 ≤ y ≤ 1, on a :
sin(x) = y ⇔ arcsin(y) = x.
La fonction arctagente
La fonction tangente est définie sur R \ π2 + kπ, k ∈ Z , elle est cotinue et
arctan : R → ]− π2 , π2 [
y 7→ arctan(y)
et on a, pour tout x ∈ ]− π2 , π2 [ et y ∈ R :
tan x = y ⇔ arctan(y) = x.
y
y = arcsin(x)
−1 1
x
y = sin(x)
−1
y=x
y
5
y = tan(x)
4
3
2 y = arctan(x)
1
−5 −1 5
x
−2
−3
−4
y=x −5
1
= 1 − tanh2 (x).
cosh2 (x)
y
y 4
4
3 3
2 2
1 1
−2 −1 1 2 2, 5
−1 x −1 x
y=x −2 y = arg sinh(x) y = arg cosh(x)
y = sinh(x) y = x−2 y = cosh(x)
−3
y
−2 −1 1 2
−2 x
y = arg tanh(x)
y = tanh(x)
−4
4.4 Exercices
Exercice 4.1. En utilisant la définition d’une limite, montrer que :
1. limx→2 (2x + 1) = 5 ;
2. limx→1 (x2 − 1) = 0 ;
1
3. limx→− 2 (3x + 2) sin 3x+2
= 0;
3
2
4. limx→0+ 1+e−1/x
= 2;
5. limx→+∞ √1x = 0 ;
2
6. limx→−∞ ex = +∞.
Exercice 4.2. 1. Montrer que toute fonction périodique et non constante
n’admet pas de limite en +∞.
2. Montrer que toute fonction croissante et majorée admet une limite finie
en +∞.
Exercice 4.3. On rappelle les limites :
sin(x) 1 − cos x 1
lim =1 et lim = .
x→0 x x→0 x2 2
Calculer les limites
suivantes :
√ 1
a) limx→0+ x · sin √x ,
sin 2x
b) limx→0 sin 3x
,
x sin x
c) limx→0 1−cos x
,
sin x−sin 2x
d) limx→0 x2
,
tan x
e) limx→0 cos2 x−1
,
tan x−sin x
f) limx→0 sin3 (x/2)
.
2. limx→+∞ xE x1 ,
√
3. limx→0+ xE x1 ,
√ √ √
x+ x+ x
4. limx→+∞ √
x+1
.
1
2. f2 (x) = sin(x) · sin x
si x 6= 0 et f2 (0) = 0 ;
3. f3 (x) = xE (x) ;
4. f4 (x) = E (x) sin(πx).
Exercice 4.6. Les fonctions suivantes sont-elles prolongeables par continuité
sur R ?
a) f (x) = sin(x) · sin x1 ;
x −x
b) g(x) = x1 ln e +e2
;
1 2
c) h(x) = 1−x
− 1−x2
.
Exercice 4.7. Soient n ∈ N∗ et d ∈ R+ . Démontrer, en utilisant le théorème
des valeurs intermédiaires que le polynôme P (X) = X n − d a au moins une
racine dans R.
Exercice 4.8. Soit f la fonction réelle à valeurs réelles, strictement crois-
sante définie par :
x
si x < 1,
f (x) = x 2
si 1 ≤ x ≤ 4,
√
8 x si x > 4.
Fonctions dérivables
5.1 Dérivabilité
5.1.1 Dérivée en un point et en un interavlle
Définition 5.1 (Dérivée en un point). Soient I un intervalle ouvert de R et
f : I → R une fonction. On dit que f est dérivable en un point x0 ∈ I si la
limite :
f (x) − f (x0 )
lim
x→x0 x − x0
existe et est finie. Si c’est le cas, on note f 0 (x0 ) et on appelle nombre dérivée de
f en x0 cette limite.
Définition 5.2 (Dérivée en un intervalle). Soient I un intervalle ouvert de R
et f : I → R une fonction. On dit que f est dérivable sur I si f est dérivable en
chaque point de I. On obtient alors une fonction
f0 : I → R
x 7→ f (x)
dérivée de f sur I.
On a une définition équivalente à la définition 5.1.
Proposition 5.3. Soient I un intervalle ouvert de R et f : I → R une fonction.
On dit que f est dérivable en un point x0 ∈ I. La fonction f est dérivable en x0
si et seulement si il existe un réel ` et une fonction ε tels que pour tout h tel
que x0 + h ∈ I :
f (x0 + h) = f (x0 ) + `h + hε(h)
où limh→0 ε(h) = 0.
63
64 CHAPITRE 5. FONCTIONS DÉRIVABLES
f (x0 + h) − f (x0 )
lim = `.
h→0 h
On pose, pour h 6= 0,
f (x0 + h) − f (x0 )
ε(h) = − `.
h
Par hypothèse, on a ainsi limh→0 ε(h) = 0. De plus :
f (x0 + h) − f (x0 )
= ` + ε(h),
h
et comme limh→0 ε(h) = 0, il vient :
f (x0 + h) − f (x0 )
lim = `,
h→0 ε
d’où la définition 5.1.
y
9
8
7
6
5
4
3
2
1
−1 1 2 3
x
F IGURE 5.1 – Tangente à la courbe de x2 en 2
5.2 Propriétés
5.2.1 Somme et produit de deux fonctions dérivables
Proposition 5.9 (Somme de deux fonctions dérivables). Soient I un inter-
valle ouvert de R, f : I → R et g : I → R deux fonctions dérivables en un point
x0 ∈ I. Alors f + g est dérivable en x0 et on a :
(λ · f )0 (x0 ) = λ · f 0 (x0 ).
fn : I → R
.
x 7→ f n (x) = f (x)n
f : R → R
2 .
x 7→ f (x) = cos(2ex + x)
f −1 (y) − f −1 (y0 ) x − x0
= .
y − y0 f (x) − f (x0 )
autrement dit, lorsque y tend vers y0 , x tend vers x0 , ce qui permet d’écrire :
f −1 (y) − f −1 (y0 ) x − x0 1
lim = lim = 0
y→y0 y − y0 x→x0 f (x) − f (x0 ) f (x0 )
puisque f est dérivable en x0 avec f 0 (x0 ) 6= 0. On a donc prouvé que la fonction
réciproque f −1 est dérivable en y0 et :
1
(f −1 )0 (y0 ) = .
f 0 (f −1 (y0 ))
5.3. DÉRIVÉES DES FONCTIONS USUELLES 69
Sa dérivée est f 0 (x) = 3x2 . D’où f 0 (0) = 0 mais n’est pas un extremum local.
72 CHAPITRE 5. FONCTIONS DÉRIVABLES
D’où,
f (x) − f (x0 )
lim = 0 = f 0 (x0 ).
x→x0 x − x0
2. On suppose maintenant que f n’est pas constante. f est continue sur
[a , b] donc f est bornée et atteint ses bornes, elle admet un minimum
(en c1 ) et un maximum (en c2 ) sur [a , b]. La fonction f est supposé non
constante donc f (c1 ) 6= f (c2 ). On a donc c1 6= a, c1 6= b donc c1 ∈ ]a , b[.
Comme f est dérivable dans l’intervalle ]a , b[, f 0 (c1 ) = 0. On fait le
même raisonnement pour c2 et on obtient f 0 (c2 ) = 0.
3. Une représentation du théorème est donnée figure 5.2
g : [a , b] → R
f (b)−f (a) .
x 7→ g(x) = f (x) − f (a) − b−a
(x − a)
f (b) − f (a)
g(b) = f (b) − f (a) − (b − a) = f (b) − f (a) − f (b) + f (a) = 0.
b−a
5.5. THÉORÈME DES ACCROISSEMENTS FINIS 73
y
f (c1 )
4
1
f (c2 )
−3 −2 −1 1 2 3
x
F IGURE 5.2 – Théorème de Rolle
f (b) − f (a)
g 0 (x) = f 0 (x) − ,
b−a
d’où :
f (b) − f (a)
g 0 (c) = 0 ⇒ f 0 (c) = .
b−a
|f (x) − f (y)| ≤ M |x − y| .
|f (x) − f (y)| ≤ M |x − y| .
f 0 (x) f (x)
lim 0
= ` ⇒ lim = `.
x→x0 g (x) x→x0 g(x)
f0 : I → R
.
x 7→ f 0 (x)
f (n) : I → R
.
x 7→ f (n) (x)
5.7 Exercices
Exercice 5.1. Étudier la dérivabilité des fonctions suivantes :
1. f1 (x) = x2 cos x1 si x 6= 0 et f1 (0) = 0.
2. f2 (x) = sin x sin x1 si x 6= 0 et f2 (0) = 0,
√
|x| x2 −2x+1
3. f3 (x) = x−1
si x 6= 1 et f3 (1) = 1.
Exercice 5.2. Calculer les dérivées des fonctions :
p
1. x 7→ 1 + x2 sin2 (x),
exp(1/x)+1
2. x 7→ exp(1/x)−1
,
1+sin(x)
3. x 7→ log 1−sin(x)
,
4. x 7→ (x(x − 2))1/3 .
Exercice 5.3. Prolonger par continuité en 0 et étudier la dérivabilité de :
√
1. f (x) = x ln(x),
√ √
2. g(x) = ex − 1 x.
Exercice 5.4. Soit f, g : [a , b] → R deux fonctions continues sur [a , b] (a < b)
dérivables sur ]a , b[. On suppose que g 0 (x) 6= 0, pour tout x ∈ ]a , b[.
1. Montrer que g(x) 6= g(a), pour tout x ∈ ]a , b[ (Indications : raisonner par
l’absurde et appliquer le théorème de Rolle.)
2. Posons
f (b) − f (a)
p=
g(b) − g(a)
et considérons la fonction h(x) = f (x) − p · g(x), pour x ∈ [a , b]. Montrer
que h vérifie les hypothèses du théorème de Rolle et en déduire qu’il
existe un nombre réel c ∈ ]a , b[ tel que :
f (a) − f (b) f 0 (c)
= 0 .
g(a) − g(b) g (c)
5.7. EXERCICES 77
f 0 (x)
3. On suppose que limx→b− g 0 (x)
= `, où ` est un nombre réel. Montrer que :
f (x) − f (b)
lim− = `.
x→b g(x) − g(b)
arccos(x)
lim− √ .
x→1 1 − x2
Exercice 5.6. Appliquer la règle de l’Hospital aux calculs des limites sui-
vantes :
1 1
lim − ,
x→0 sin2 (x) x2
cos(x)
lim (1 − cos(x)) .
x→0 sin(x)
f (x) = sin(x) ; g(x) = sin2 (x) ; h(x) = sin3 (x) + cos3 (x).
79
80 BIBLIOGRAPHIE
addition fonction
des nombres réels, 2 décroissante, 30
application addition, 34
réciproque, 47 arccosinus, 51
argument cosinus hyperbolique, 53
borne
argument sinus hyperbolique, 53
inférieure, 9
argument tangente hyperbolique,
caractérisation, 9
54
supérieure, 8
composition, 34
caractérisation, 9
continue, 39
critère composée, 42
de Cauchy, 19 opérations, 40
de d’Alembert, 19 cosinus hyperbolique, 53
croissante, 30
dérivée de classe 0, 39
composée, 58 discontinue, 39
en un intervalle, 55 exponentielle, 49
en un point, 55 graphe, 29
inverse, 58 image, 29
produit, 58
impaire, 32
produit avec un scalaire, 58
limite
quotient, 58
composée, 38
réciproque, 59
finie, 35
somme, 58
finie en l’infini, 37
dense, 7
formes indéterminées, 38
droite
infinie, 35
réelle achevée, 7
infinie à droite, 36
ensemble infinie à gauche, 36
archimédien, 5 infinie en l’infini, 37
inclusion, 4 opérations, 38
totalement ordonné, 4 unicité, 38
extremum limite à droite
local, 62 finie, 36
81
82 INDEX
réelle, 11
strictement croissante, 11
strictement décroissante, 11
strictement monotone, 11
suites
adjacentes, 21
tangente
équation, 57
en un point, 56
théorème
de Bolzano-Weirestrass, 24
de Pythagore, 1
de Rolle, 62
des gendarmes, 14
des segments emboités, 22
des suites adjacentes, 21
des valeurs intermédiaires, 46
valeur
absolue, 5