Mines Ponts PC 2014 Maths 1 Corrige
Mines Ponts PC 2014 Maths 1 Corrige
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Partie 1
Question 1
On détaille A = [aij ](i,j)∈[[1,n]]2 et A = [bij ](i,j)∈[[1,n]]2 .
∑
n
Pour tout p ∈ [[1, n]], le p-ième coecient diagonal de AB est apj bjp , donc la trace de AB est
( ) j=1
∑
n
∑
n
apj bjp : cette somme est la somme des sommes des coecients des colonnes du tableau
p=1 j=1
[apj bjp ](p,j)∈[[1,n]]2 , autrement dit la somme de tous les coecients de ce tableau.
En échangeant les rôles de A et B et en(utilisant la)commutativité de la multiplication des réels,
∑n
∑ n
on trouve de même que tr (BA) = ajp bpj : c'est la somme de tous les coecients du
p=1 j=1
Question 2
On considère B1 et B2 deux bases de X , et on note Q la matrice de passage de B1 vers B2 .
On sait que TB2 = Q−1 TB1 Q.
En appliquant le résultat de la question 1 à A = Q−1 et B = TB1 Q , on trouve :
tr (TB2 ) = tr (TB1 QQ−1 ), donc tr (TB2 ) = tr (TB1 ).
On a bien montré que la trace de la matrice TB ne dépend pas du choix de B .
Question 3
On va utiliser le fait que X soit de dimension nie pour accélérer la démonstration .
• Comme P est un endomorphisme de X , R (P ) et N (P ) sont deux sous-espaces vectoriels de
X.
1
Question 4
• Comme P 2 = P,pour tout y ∈ R (P ), il existe x ∈ X tel que y = P (x), et donc
P (y) = P 2 (x) = P (x) = y .
• On écrit la matrice de P relativement à une base B de X adaptée à la décomposition
X = R (P ) ⊕ N (P ).
B est formée de dim (R (P )) = rg (P ) vecteurs de R (P ) suivis de dim (X) − dim (R (P ))
vecteurs de N (P ).
Ainsi, les rg (P ) premiers vecteurs de B sont inchangés par P , et l'image par P des autres
est le vectaur nul, donc la matrice de P relativement à B est une matrice diagonale, dont
les rg (P ) premiers coecients diagonaux valent 1, et les autres coecients diagonaux valent
0. La trace de cette matrice est rg (P ), donc, d'après la dénition donnée à la question 2,
tr (P ) = rg (P ) .
Question 5
• La matrice de I − P dans la base B = (e1 , · · · , en ) déjà utilisée dans la question précédente
est la matrice diagonale D d'ordre n dont les rg (P ) premiers coecients valent 1 − 1 = 0 et
les n − rg (P ) derniers valent 1 − 0 = 1.
Il s'agit d'une matrice de rang n − rg (P ), donc, d'après le théorème du rang,
dim (N (P ′ )) = rg (P ).
Mais on lit directement sur Dque les rg (P ) premiers vecteurs de B appartiennent à N (P ′ ),
et donc ils forment une famille libre de dim (N (P ′ )) vecteurs de N (P ′ ), c'est-à-dire une base
de N (P ′ ).
De même, les n−rg (P ) derniers vecteurs de B forment une famille libre de vecteurs invariants
par P ′ , donc forment une famille libre de dim (R (P ′ )) vecteurs de R (P ′ ), autrement dit une
base de R (P ′ ).
• Le même raisonnement eectué sur la matrice de P relativement à B prouve que les rg (P )
premiers vecteurs de B forment une base de R (P ), et les n − rg (P ) derniers forment une
base de N (P ).
• On peut donc conclure que R (P ) = N (P ′ ) et N (P ) = R (P ′ ) .
En fait, le cours arme que P′ est le projecteur sur N (P ) parallèlement à R (P ), ce qui répond
directement à la question.
Mais la façon dont elle est posée me donne l'impression que l'auteur de l'énoncé ne supposait pas
ce résultat connu.
Question 6
En concaténant une base de F et une base de G, on obtient une famille génératrice de F + G,
formée de dim (F ) + dim (G) vecteurs.
Or la dimension de F +G est inférieure ou égale au nombre des vecteurs de n'importe quelle famille
génératrice de F + G,
donc dim (F + G) 6 dim (F ) + dim (G) .
On peut aussi utiliser la formule de Grassmann.
2
Question 7
• Par linéarité de la trace, la trace de S et la somme des traces de P1 , ..., Pm .
Or, d'après la question 4, la trace d'un projecteur de X est égal à son rang,
donc tr (S) = rg (P1 ) + · · · + rg (Pm ).
Ainsi, comme somme d'entiers naturels, la trace de S est encore un entier naturel.
• Si y ∈ R (S), alors il existe x ∈ X de sorte que y = S (x) = P1 (x) + · · · + Pm (x).
Ainsi, y ∈ (R (P1 ) + · · · + R (Pm )).
On vient de prouver que R (S) ⊂ (R (P1 ) + · · · + R (Pm )), donc, comme on travaille unique-
ment sur des espaces vectoriels de dimensions nies,
dim (R (S)) 6 dim (R (P1 ) + · · · + R (Pm )), et donc, d'après la question 6,
rg (S) 6 dim (R (P1 )) + · · · + dim (R (Pm )).
Or dim (R (P1 )) + · · · + dim (R (Pm )) = rg (P1 ) + · · · + rg (Pm ) = tr (S),
et donc : rg (S) 6 tr (S) .
Partie 2
Question 8
J'utilise une notation un peu plus précise que celle de l'énoncé : Oi,j désigne la matrice nulle à i
lignes et j colonnes. [ ]
1 O1,n−1
La matrice de P relativement à la base C s'écrit, par blocs, PC = .
[ ] On−1,1 On−1,n−1
µ L
On eectue le même découpage sur TC , qui s'écrit , où L est une ligne de n−1 coecients,
C B
C une colonne de n − 1 coecients, µ un réel, et B ∈ Mn−1 .
On peut [alors eectuer le produit
] PC TC PC par blocs
[ : on obtient ]
µ L µ O1,n−1
PC TC = , puis PC TC PC = = µPC .
On−1,1 On−1,n−1 On−1,1 On−1,n−1
Ainsi, les matrices relativement à C de P T P et µP sont égales, donc P T P = µP .
Question 9
C'est déjà fait au 8 !
Je pense que l'auteur de l'énoncé avait une autre idée en tête que le produit par blocs.
Question 10
On va démontrer la contraposée de l'implication proposée.
On suppose que B est une matrice d'homothétie, donc qu'elle est de la forme βIn−1 , où β est un
réel, et In−1 la matrice identité d'ordre n − 1[. ]
0 O1,n−1
La matrice de P ′ relativement à C est Q = , donc celle de P ′ T P ′ est, toujours
[ O n−1,1
] I n−1
0 O1,n−1
en eectuant les produits par blocs, = βQ, et donc P ′ T P ′ = βP ′ .
On−1,1 βIn−1
On a donc prouvé que, si Best une matrice d'homothétie, alors P ′ T P ′ est proportionnel à P ′ , ce
qui, par contraposition, est exactement le résultat demandé.
3
Partie 3
Question 11
On va encore travailler par contraposition : on suppose que, pour tout x ∈ X , T x est colinéaire à
x.
On xe alors B = (e1 , · · · , en ) une base de X .
D'après l'hypothèse, il existe des réels λ1 , ..., λn de sorte que T e1 = λ1 e1 , ..., T en = λn en .
Il existe aussi un réel µ de sorte que T (e1 + · · · + en ) = µ (e1 + · · · + en ).
Mais, par linéarité de T , T (e1 + · · · + en ) = T e1 + · · · + T en = λ1 e1 + · · · + λn en .
Ainsi, (λ1 − µ) e1 + · · · + (λn − µ) en = 0X , donc, comme la famille (e1 , · · · , en ) est libre, λ1 − µ,
..., λn − µ sont tous nuls, donc λ1 = · · · = λn = µ.
La matrice de T relativement à B est donc µIn , donc T = µI , donc T est une homothétie.
Par contraposition, on a bien prouvé que, si T n'est pas une homothétie, il existe un vecteur x de
sorte que (x, T x) soit libre.
C'est encore un grand classique, à savoir refaire!
Question 12
D'après le résultat de la question 11, il existe un vecteur x de X de sorte que la famille (x, T x)
soit libre.
On pose alors e1 = x, e2 = T x, et on applique le théorème de la base incomplète : on peut trouver
des vecteurs e3 , ..., en de sorte que B = (e1 , e2 , · · · , en ) soit une base
de X .
0
1
Comme e2 = T e1 , la première colonne de la matrice TB est
0
: c'est le résulat demandé.
..
.
0
Question 13
On va procéder montrer par récurrence que, pour tout n > 2 et tout endomorphisme T de trace
nulle autr qu'une homothétie d'un espace vectoriel réel X de dimension n, il existe une base de X
relativement à laquelle la matrice de T soit de diagonale nulle.
• Lorsque n = 2 :
comme T n'est pas une homothétie, d'après la question [ 12, ]il existe une base B de X
′
0 α
relativement à laquelle la matrice de T est de la forme , où (α, β) ∈ R2 .
1 β
D'après la dénition de la question 2, la trace de T [est donc] β .
0 α
Mais cette trace est nulle, donc β = 0, donc TB′ = .
1 0
• On considère un entier n > 2 pour lequel le résultat est vrai.
Soit alors T un endomorphisme autre qu'une homothétie de trace nulle d'un espace vectoriel
de dimension n + 1.
D'après[ la question
] 12, il existe une base B1 de X relativement à laquelle la matrice de T
0 L
s'écrit , où Lest une ligne à n coecients, C est la colonne dont le premier coe-
C B
cient vaut 1 et les n − 1 autres sont nuls, et B est une matrice carrée.
4
Mais alors la trace de T est à la fois nulle et égale à celle de B, donc B est une matrice d'ordre
n et de trace nulle.
1 O1,n
famille de X de matrice relativement à B1 .
On,1 Q [ ]
1 O1,n
Un produit par blocs immédiat montre que est inversible, d'inverse
[ ] On,1 Q
1 O1,n
, donc B2 est une base de X .
On,1 Q−1
Enn,
[ d'après]la[ formule] [de changement] de base, la matrice de T relativement à B2 est
1 O1,n 0 L 1 O1,n
−1 .
On,1 Q C B On,1 Q [ ]
0 LQ
On calcule encore ce produit par blocs, ce qui donne : TB = .
Q−1 C Q−1 BQ
Enn, Q−1 BQ est, par dénition, une matrice de diagonale nulle, donc TB l'est aussi.
• Le résultat demandé dans cette question est donc démontré par récurrence sur n.
C'est à nouveau un grand classique, au moins pour les concours étoilés.
Question 14
J'ai résolu cette question par tâtonnements successifs, en essayant de bricoler une base (f1 , f2 )
qui ait un vecteur commun avec (e1 , e2 ).
D'après le premier point de la démonstration précédente, comme T n'est pas [ une ]
homothétie, il
0 α
existe une base (e1 , e2 ) de X relativement à laquelle la matrice de T s'écrit , où α ∈ R.
1 0
On pose alors f1 = e1 et f2 = −t1 e1 + e2 . f2 n'est pas colinéaire à f1 , donc (f1 , f2 )est une famille
libre de 2 = dim (X) vecteurs de X , donc est une base de X .
Mais T e1 = e2 , donc T f1 = e2 = f2 + t1 e1 = f2 + t1 f[1 . ]
t1 δ1
La matrice de T relativement à (f1 , f2 ) s'écrit donc , où δ1 et δ2 sont réels.
1 δ2
Mais, d'après la question 2, la trace de cette matrice est t1 + t2 , donc δ2 = t2 , donc les coecients
diagonaux de la matrice de T relativement à la base (f1 , f2 ) sont t1 et t2 .
Question 15
On applique d'abord le résultat admis avec t = t1 . Le résultat demandé est alors une conséquance
directe des résultats des questions 9 et 10.
Le lecteur curieux peut bien sûr rechercher une démonstration du résultat admis.
5
Question 16
• On va démontrer par récurrence que, pour tout n > 3, pour tout endomorphisme T d'un
espace vectoriel réel X de dimension n qui ne soit pas une homothétie et pour tout n-uplet
(t1 , · · · , tn ) de réels tel que t1 + · · · + tn = tr (T ), il existe une base de X relativement à
laquelle la matrice représentative de T a pour coecients diagonaux t1 , · · · , tn .
• Si T est un endomorphisme d'un espace vectoriel réel X de dimension 3 qui ne soit pas une
homothétie et si t1 , t2 , t3 sont trois réels tels que t1 + t2 + t3 = tr (T ) :
D'après
[ la question 15, il existe une base C relativement à laquelle la matrice de T s'écrit
]
t1 L
, où B est une matrice carrée d'ordre 2 qui n'est pas une matrice d'homothétie.
C B
Mais alors la trace de B est tr (T ) − t1 = t2 + t3 et B n'est pas une matrice d'homothétie,
donc, d'après la question 14, il existe une base de R2 relativement à laquelle la matrice de
l'endomorphisme canoniquement associé à B a t2 et t3 pour coecients diagonaux.
On termine alors comme dans la phase d'itération de la question 13 pour construire une base
B ′′ de X relativement à laquelle la matrice représentative de T a pour coecients diagonaux
t1 , t 2 , t 3 .
• On considère n un entier naturel supérieur ou égal à 3 pour lequel le résultat est vrai.
Soit alors T un endomorphisme autre qu'une homothétie d'un espace vectoriel réel de dimen-
sion n + 1 et t1 , · · · , tn+1 n + 1 réels dont la somme est la trace de T .
On commence comme au point précédent, on applique l'hypothèse de récurrence à l'endomorphisme
canoniquement associé à la matrice B, et on termine à nouveau comme dans la phase
d'itération de la question 13 pour construire une base de X relativement à laquelle la matrice
représentative de T a pour coecients diagonaux t1 , · · · , tn+1 .
• Le résutat demandé est donc bien prouvé par récurrence sur n.
Partie 4
Question 17
D'après le théorème du rang, le noyau de T est de dimension n − ρ.
On part d'une base de B ' de X adaptée au noyau de T : elle s'écrit (B1 , B2 ), où B1 est une base
du noyau de T .
Il sut alors d'écrire la matrice de T relativement à la base B = (B2 , B1 ).
Question 18
La trace de T1 est la même que celle de T : c'est donc un entier naturel supérieur ou égal à ρ.
Ainsi, t1 = 1, ..., tρ−1 = 1,tρ = tr (T ) − ρ sont ρ entiers naturels non nuls.
Lorsque ρ = 2, on applique directement la question 14 : il existe une base C de R2 relativement à
laquelle la matrice de l'endomorphisme canoniquement associé à T1 a pour coecients diagonaux
1 et t2 = tr (T ) − 1.
Lorsque ρ > 3, on applique la question 16 : il existe C de Rρ relativement à laquelle la matrice V
de l'endomorphisme canoniquement associé à T1 a pour coecients diagonaux
t1 = 1, ..., tρ−1 = 1,tρ = tr (T ) − ρ .
Dans les deux cas, on note Q la matrice de passage de la base canonique de Rρ vers C .
6
[ ]
Q Oρ,n−ρ
Comme dans la question 13, la famille B de matrice′
est une base de X ,
[ −1
]O
[ n−ρ,ρ In−ρ ] [ ]
Q Oρ,n−ρ T1 Oρ,n−ρ Q Oρ,n−ρ
relativement à laquelle la matrice de t est .
On−ρ,ρ In−ρ T2 On−ρ,n−ρ On−ρ,ρ In−ρ
Les formats des divers blocs[permettent d'eectuer] le produit pas blocs, et on trouve que la matrice
Q−1 T1 Q Oρ,n−ρ
de T relativement à B ′ est .
T2 Q On−ρ,n−ρ
Comme les coecients diagonaux de Q−1 T1 Q sont t1 = 1, ..., tρ−1 = 1,tρ = tr (T ) − ρ, on vient de
prouver le résultat demandé.
Question 19
• On considère d'abord P une matrice carrée d'ordre n dont une seulecolonne, la i-ième, est non
a1i
..
(0) . (0)
ai−1,i
nulle, et dont le i-ième coecient de la i-ième colonne vaut 1 : P = 1 .
(0) ai+1,i (0)
..
.
an,i
On constate par un calcul direct que P = P. 2
Question 20
• Dans le cas où tr (T1 ) > ρ, on écrit TB′ = P + (TB′ − P), où P est la matrice carrée d'ordre
n dont le coecient supérieur gauche vaut 1 et tous les autres 0.
La matrice T3 obtenue en retirant 1 au coecient supérieur gauche de T1 n'est plus une
matrice d'homothétie, et sa trace est un entier naturel supérieur
[ ou égal]à ρ, donc on peut
T3 Oρ,n−ρ
applique les résultats des questions 18 et 19 à la matrice : on peut l'écrire
T2 On−ρ,n−ρ
comme somme nie de matrices de projecteurs.
Quant à P, c'est elle-même une matrice de projecteurs d'après la question 19, et donc T est
bien une somme nie de projecteurs.
• Dans le cas où tr (T1 ) = ρ, le rapport de l'homothétie représentée par T1 est 1 (cf question
13), donc T1 = Iρ .
[ ]2 [ ]2 [ ]
T1 Oρ,n−ρ Iρ Oρ,n−ρ Iρ Oρ,n−ρ
Mais alors = = (c'est directement
T2 On−ρ,n−ρ T2 On−ρ,n−ρ T2 On−ρ,n−ρ
un produit par blocs), et donc T est déjà un projecteur