Schaum'S Outline of Thermodynamics For Engineers 4Th Edition Merle C. Potter - Ebook PDF

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Schaum's Outline Of Thermodynamics For Engineers


4th Edition Merle C. Potter - eBook PDF

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Ce petit convoi ne manque pas de pittoresque. En tête et sur les
côtés les zaptiés au costume brun et vert, petites bottes courtes,
sabre et winchester ; mes compagnons en tenue de voyage, avec le
grand chapeau-casque en liège, le revolver à la ceinture ; les
postillons conduisant les chevaux chargés des bagages, s’arrêtant à
chaque instant pour rajuster une caisse, remettre une corde, sacrant
après les bêtes et geignant auprès de nous ; à l’arrière-garde mon
cawas et moi, solidement armés, et équipés à la turque.
Bientôt la route se rétrécit. Ce n’est plus qu’un sentier qui finit
même par disparaître, et nous suivons le chemin indiqué par le
passage récent des caravanes. Nous sommes au milieu de la plaine
de Brousse, dans la vallée de l’Ulufer. A droite, le profil sombre et
sévère des contreforts de l’Olympe qui se prolongent au loin ; à
gauche, la plaine s’étendant à perte de vue, émaillée de bouquets
d’arbres, de champs de maïs, de rizières, de vignes ; en face, une
suite de hauteurs au milieu desquelles se trouve le petit lac de
Kouch-Gueul.
A huit heures nous faisons halte au bord d’un petit ruisseau qui
descend de l’Olympe et va, après mille sinuosités, rejoindre l’Ulufer.
Sur ce lit semé de cailloux coule un filet d’eau limpide ; mais,
survienne un orage, et ce ruisseau, devenu torrent, charriera à flots
une eau jaunâtre, mêlée de terre, de roches, de détritus de toutes
sortes, et deviendra infranchissable. Aujourd’hui il est abordable,
doux, tranquille et joli au possible sous les brûlants rayons dont le
soleil inonde la plaine.
Là, au milieu d’un groupe de platanes touffus, se trouve une
petite cabane de feuillages. C’est un poste de zaptiés. Ils ont pour
devoir de surveiller la plaine. Mais ils passent tranquillement leur
journée sous l’ombre protectrice des platanes et se font un petit
revenu des tasses de café, des tomates, des concombres, des
pastèques qu’ils offrent aux voyageurs. C’est le plus clair des
bénéfices que peut leur rapporter leur métier, car s’ils n’attendaient
qu’après leur solde !…
Ils sont si mal payés ces pauvres gens, quand ils le sont !
Un pacha m’avouait un jour qu’il devait à ses zaptiés quatre mois
de solde. Et il ajoutait avec la satisfaction évidente d’un homme qui a
trouvé une excellente combinaison :
— A l’avenir, je les ferai payer régulièrement ; mais tous les
quarante jours seulement. Comme cela je gagnerai un mois sur
trois !
J’avoue que je suis resté court devant cette logique étonnante et
cette arithmétique aussi transcendante qu’économique.
Il est vrai de dire aussi que ce pacha avait son excuse dans la
façon fantaisiste dont lui-même recevait ses appointements. Et
malheureusement, c’est ainsi en Turquie à tous les degrés de la
hiérarchie administrative.
Quand nous remontâmes à cheval, après une large distribution
de piastres, les zaptiés cafedji nous souhaitèrent un long voyage.
— Téchèkhurum effendim séadètlè oghourlarolsoum ! Merci,
monsieur, que Dieu et le bonheur vous accompagnent ! me dit, en
portant la main droite à son cœur, à sa bouche, à son front, le zaptié
qui tenait la bride de mon cheval.
Hélas ! le pauvre homme, comme Allah a tenu peu de compte de
ce vœu sincère !
Il y avait déjà trois heures que nous avancions lentement, suivant
tantôt des sentiers rocailleux, tantôt de vénérables vestiges
d’antiques routes romaines ; gravissant péniblement de dures
montées pour redescendre bientôt dans des défilés encaissés, lits
d’anciens torrents pour la plupart ; obligés maintes fois de nous
arrêter dans ces chemins étroits, où deux cavaliers ne peuvent
courir de front, pour nous garer et laisser passer d’interminables
caravanes de chameaux apportant à Brousse les produits de
l’intérieur.
Le soleil montait rapidement, et ses rayons, maintenant presque
perpendiculaires, nous atteignaient brûlants.
Il s’agissait de trouver un lieu ombragé, à proximité d’une source,
pour déjeuner, faire la sieste et laisser passer les moments de
grande chaleur.
Mon cawas qui, plusieurs fois déjà, avait suivi cette route,
m’informe qu’après une demi-heure de marche encore nous
trouverons un endroit convenable pour la halte.
Je lui dis de prendre les devants. Il pique sa monture et disparaît.
A ce moment passait, au-dessus du ravin que nous suivions, un
convoi de chameaux. Mon cheval prend peur, hennit, bondit,
s’emballe et m’emporte dans une course vertigineuse. Le chemin est
si étroit qu’il est impossible d’imprimer une autre direction à l’animal
emporté. A gauche, en effet, se dresse un monticule ; à droite une
longue suite de gros platanes, tassés, serrés, forment une barrière
infranchissable. Soudain j’entrevois, dans cette course folle, à vingt
mètres en avant une branche énorme, colosse, presque un petit
arbre greffé sur un platane, et barrant la route. Si je ne parviens pas
à me glisser immédiatement sous la selle de mon cheval, c’est fini…
L’espace d’une seconde et je fais le mouvement… Un choc
terrible… Je me retrouve à genoux, la face contre terre, le crâne
fendu, aveuglé par le sang…
On me relève… au bout de combien de temps ?… je ne sais.
Chaque seconde est pour moi un siècle, tant mes souffrances sont
horribles. Chose étrange ! je ne puis faire le moindre geste, en
aucune façon je ne puis remuer, et cependant je possède une
entière lucidité, une perception très nette de toutes choses. Je sens
la vie diminuer, s’éloigner graduellement, je me sens mourir, et mes
pensées semblent, à mesure, augmenter en étendue et en rapidité.
Du même coup, j’embrasse, jusque dans ses moindres détails, toute
ma vie passée, ma jeunesse, mon adolescence, mes travaux
inachevés, mes espérances si brusquement brisées ; je vois défiler,
tous ensemble, pêle-mêle et cependant bien distincts, ceux qui me
sont chers mêlés à la foule de ceux qui me laissent indifférent. Dans
ce singulier effet d’optique funèbre chaque être, chaque chose,
prend sa valeur réelle, son contour particulier, son allure
personnelle.
L’endroit où l’accident est survenu est loin de toute source. Point
d’eau. On défonce une caisse, et c’est avec du vin qu’on lave mes
plaies béantes. Mes compagnons de route s’empressent autour de
moi. Le plus jeune, amoureux du pittoresque sans doute, émet, très
gravement d’ailleurs, l’avis de me placer en travers sur un des
chevaux de charge, et d’atteindre ainsi le site ombragé et plein de
fraîcheur où l’on a décidé de déjeuner ! Si cette étrange idée eût été
adoptée, c’en était fait de moi ! Il ne fallut rien moins que
l’intervention de mon fidèle cawas pour décider mon trop joyeux
compagnon à interrompre sa partie de plaisir et à ne pas achever,
de gaieté de cœur, un compatriote.
Ah ! comme en ce moment, entouré d’indifférents qui ne voyaient
dans cet accident, où ma vie était en jeu, qu’un simple contretemps,
un retard fâcheux dans la suite de leur excursion fantaisiste, comme
en ce moment ma pensée s’est envolée, rapide, vers cette bonne et
franche camaraderie parisienne qui, de l’Opéra au Gymnase, sur les
boulevards, relie entre eux les artistes, les littérateurs, les
journalistes, les vrais travailleurs, ceux qui forment le goût, l’opinion,
les vrais diplomates, qui, par un beau tableau, un bon livre, une
pièce amusante, quelquefois simplement un mot spirituel, effacent
les distances et rapprochent les peuples plus efficacement que ne le
font les politiques !
C’est ainsi que ma pensée se reportait vers ce Paris que naguère
j’avais quitté heureux, plein de vie, et il me semblait encore entendre
mes amis me souhaiter, au départ, bonne chance !
Hélas ! je me trouvais maintenant à quinze cents lieues, seul, la
tête ensanglantée, paralysé, adossé au pied d’un platane, assisté de
deux cawas dont l’un chasse les mouches et m’abrite du soleil,
pendant que l’autre humecte d’eau fraîche mes lèvres brûlantes de
fièvre.
Deux zaptiés avaient été dépêchés à Brousse pour prévenir et
amener du secours.
La nuit était déjà venue quand arriva mon drogman accompagné
d’un médecin grec.
Ce qui advint de moi pendant cette nuit interminable, je l’ignore.
Tout ce que j’ai pu percevoir, au milieu de la fièvre atroce qui me
dévorait, c’est que l’on a dressé mes tentes de campement, que l’on
m’a placé sous la plus petite, et que, pour comble de malchance, au
milieu de la nuit, la toile, mal fixée, s’abattit lourdement sur moi.
Le lendemain, vers midi, mes compagnons se hâtèrent de
continuer leur route, me laissant aux mains de mon drogman et du
docteur grec.
Le cawas s’était rendu au village le plus proche et avait fait
fabriquer un brancard pour mon transport.
Je me souviendrai toujours de la scène curieuse que je vis alors.
Les chefs du village arrivèrent portant le brancard, suivis d’une
foule de turcs bigarrés et dépenaillés. Dans le champ de maïs où
l’on avait campé, devant moi, encore étendu immobile à la même
place, ils formèrent le demi-cercle. Longtemps mon drogman, — qui
depuis est devenu mon ami, — parlementa avec eux, cherchant à
obtenir le plus de porteurs possible et les conditions les moins
onéreuses. Ces excellents villageois — (les bons villageois sont les
mêmes dans le monde entier), — flairant une bonne affaire,
maintenaient haut les prix. Ils commencèrent par demander une
somme qui dépassait mille francs. Mon drogman refuse. Ils font mine
de se retirer. Mais ils reviennent et discutent de nouveau. Ce sera
huit cents francs ! Nouveau refus. Nouvelle fausse sortie. Ce sera
sept cents ! Même jeu. Enfin, las d’être ainsi mis aux enchères, je fis
signe d’en finir coûte que coûte. C’est entendu, terminé, conclu ; à
20 livres turques, soit quatre cent soixante francs ! adjugé !
On me place sur le brancard. Quatre vigoureux porteurs me
soulèvent.
En route !
Et voici le nouveau convoi qui se déroule sur les chemins qu’hier
encore je suivais plein de force et de vie. En tête un zaptié ; puis
mon drogman, à cheval également ; le brancard où je suis étendu,
recouvert d’un drap blanc, porté par quatre turcs ; derrière, quatre
autres porteurs, turcs de rechange ; puis le médecin grec, mon
cawas et un zaptié.
On dirait un enterrement qui descend dans les ravins, gravit les
montées, serpente dans la plaine.
Ce que j’ai souffert pendant ces longues heures, sous cet ardent
soleil, dévoré par la fièvre, cahoté par le pas lourd et inégal des
porteurs !… ah ! je ne veux plus y penser ! A chaque instant j’agitais
faiblement le bras hors du drap blanc qui me recouvrait ; je
demandais grâce, je sollicitais un arrêt ; le convoi cessait sa marche ;
on m’imbibait les lèvres d’eau fraîche, et l’on m’en faisait aspirer
quelques gouttes par un fétu de paille que l’on parvenait à introduire
entre mes dents serrées, contractées.
Il faisait nuit noire quand nous entrâmes en ville. Les porteurs de
rechange allumèrent des torches. Les rouges reflets de la flamme
scintillant sur les costumes multicolores des gens de l’escorte
ajoutèrent encore à l’étrangeté du tableau.
Quand on passa devant le palais du gouverneur, une foule
compacte se précipita sur nous en vociférant. Les zaptiés et mon
cawas furent obligés de tirer le sabre et de faire le moulinet pour
protéger le brancard. Mon drogman expliqua qui j’étais, et, soulevant
un coin du drap, me montra à la foule. Immédiatement le passage
nous fut ouvert.
Voici ce qui était arrivé. Dans la journée des prisonniers, au
nombre de cinquante, s’étaient évadés. Les zaptiés s’étaient mis à
leur poursuite et en avaient blessé plusieurs qu’ils ramenaient dans
la ville sur brancards. On m’avait tout simplement pris pour un bandit
rapporté dans ces conditions et que l’on aurait été très aise
d’écharper.
C’était évidemment une série noire, et je commençais à me
demander si jamais je reverrais ma demeure.
Enfin, sans autre accident, on parvient à me monter, toujours
immobile sur le brancard, jusque dans ma chambre.
Au moins, si je meurs, je mourrai chez moi ! C’est préférable à la
grande route !
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

J’ai peu de confiance dans la médecine et les médecins du pays.


L’extrême réserve que je professe à leur endroit est d’ailleurs
partagée par tous les Européens du pays, — et pour cause !
Par signes, car je ne puis prononcer une parole, je fais
comprendre à mon ami mon désir de faire prévenir l’ambassade
française et de réclamer les soins d’un des médecins que
subventionne à Constantinople le gouvernement de la République.
On expédie cette dépêche :

« D… ayant fait une chute de cheval est très grièvement


blessé à la tête. Il demande docteur M… par premier courrier. »

Et mon ami, tout en pansant mes blessures, en me rendant les


mille petits soins qu’exige un paralytique, m’encourage à prendre
patience ;… l’ambassade ne peut manquer d’envoyer son
médecin,… déjà, pour mon prédécesseur, on a agi de même quand,
peu de jours après son arrivée, il fut terrassé par la fièvre
typhoïde,… sur une dépêche identique à celle précitée on a fait tout
de suite le nécessaire,… on n’a même pas voulu que le médecin
attendît le départ du courrier,… on a fait chauffer le Pétrel, le
stationnaire français, et, dans la même journée, le docteur M… était
au chevet du malade… etc. etc…
Doux espoir ! Et je retombe dans ma longue somnolence en
pensant que demain j’aurai auprès de moi un médecin français, un
médecin sérieux !
Triste réalité ! Voici la réponse de l’ambassade que le télégraphe
transmet avec une rapidité rare.

« Docteur M… répond textuellement : Je ne peux aller


Brousse maintenant. Ma présence peu utile pour cas actuel.
Médecins Brousse suffisent. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Que pensez-vous, mes excellents amis, vous docteur Sabadini,
aujourd’hui médecin de l’hôpital français de Jérusalem, vous docteur
Girerd, aujourd’hui chirurgien à Panama, et vous docteur Dallas qui,
seul, êtes resté à Constantinople, vous trois à qui je dois la vie, que
pensez-vous de cette façon de comprendre et de pratiquer les plus
simples devoirs d’humanité ?
CHAPITRE X
LA SAGESSE TURQUE EN ASIE ; PROVERBES

Femmes et chevaux se prennent au petit bonheur.

L’ours qui a faim ne danse pas.

Ne comptez pas sur l’homme ; ne vous appuyez pas à l’arbre : le


premier meurt, le second sèche.

Soignez votre cheval en ami ; montez-le en ennemi.

On ne risque rien en promettant. Qu’Allah préserve de tenir !

Le véhicule brisé, à qui montrera le bon chemin.

La douleur se combat par la douleur et le mal de ventre par l’eau.

Le chien affamé percerait un four à pain.

L’homme parcourrait-il l’univers qu’il ne trouverait jamais son


égal.
C’est l’ours qui mange les meilleurs fruits du monde ! (S’applique
aux Turcs les plus laids qui possèdent d’ordinaire les plus jolies
femmes.)

L’aubergine amère ne craint pas la gelée.

L’union de deux affamés engendre un mendiant.

La bête s’attache par le licol, l’homme par la parole.

Il raserait un œuf ! (Se dit d’un avare.)

Quand le renard habite la fosse qu’un lion a abandonnée, il


donne à sa queue le même mouvement que ce dernier.

Les petites gouttes font les grands ruisseaux.

L’un mange, l’autre regarde. Voilà la source de bien des


bouleversements.

Regarder quelqu’un comme le chameau regarde le maréchal-


ferrant. (Regard de mépris.)

Avec de la patience la feuille du mûrier devient du satin et le


raisin aigre de la confiture.
Avant de voler un minaret il faut préparer le fourreau qui doit le
recevoir.

On n’apprend pas un métier rien qu’en regardant ; sans cela tous


les chiens deviendraient des bouchers [7] .
[7] Dans les villes de Turquie, les boucheries sont
toujours entourées d’une foule de chiens qui suivent avec
attention tous les mouvements du boucher.

Le coq affamé rêve au grenier.

Le chien mal nourri est à l’abri de la rage.

Entre chevaux qui se battent, c’est toujours l’âne qui souffre.

Il faut baiser respectueusement la main que l’on ne peut mordre.

Observez la gueule du renard, et espérez de tirer du lait de lui !


— (S’applique aux sournois et égoïstes.)

La poule du voisin apparaît comme une oie aux yeux de la


voisine.

Une cruche meurt toujours sur le chemin qui mène à l’eau.


Chaque fois que l’âne mange une herbe nouvelle pour lui il a mal
à la tête.
Deux pastèques n’entrent pas sous un bras ! — (Synonyme de
« on ne chasse pas deux lièvres à la fois ».)

Le chameau par l’oreille et la puce par l’œil ! — (Se dit d’un


chasseur adroit.)

L’homme ne naît pas mauvais de nature, à moins qu’il ne


possède pas un para.

De l’orge aux chevaux, du pilaf aux braves !

Courir à l’incendie avec une torche.

Il y a dix sortes de bravoure : les neuf premières consistent à


jouer des jambes ; la dixième est plus simple : il ne faut pas se faire
voir du tout.

La femme, le cheval et l’arme ne se prêtent jamais.

Un berger qui conduit un troupeau de deux chèvres, mais dont le


sifflet retentit jusqu’au bout du monde ! — (Se dit d’un turc qui fait
beaucoup d’embarras pour rien.)

Le lièvre manqué est toujours le plus gros de son espèce.

Celui qui manipule du miel se lèche les doigts ! — (S’applique au


fonctionnaire qui vole son gouvernement.)
Le sang qui doit sortir ne reste pas dans les veines.

Elle a des fourmis aux talons ! — (Se dit d’une femme dont les
mœurs sont légères.)

Quiconque se lève avec colère est assuré de se rasseoir avec


perte.

Le vinaigre bien fait ne cause de ravages qu’à l’outre qui le


contient.

Le mal de dents ne se guérit qu’avec l’extrait de tenaille.

Les mouches se prennent avec du miel.

Que la mosquée soit aussi grande que l’on voudra, n’importe !


l’imam ne chante que ce qu’il sait.

Là où il y a beaucoup de coqs, le jour paraît plus tard.

Indiquez à un paresseux quelque chose à faire, il se mettra à


vous donner des conseils de père.

On doit pendre chaque mouton par sa propre patte. — (Indique la


liberté de conscience, et explique la liberté religieuse accordée aux
chrétiens.)
C’est celui qui garde le téké qui mange la soupe.

Celui qui tombe à la mer se cramponnerait à un serpent.

A vendu la bobine de sa mère ! — (Se dit d’un fils prodigue.)

Crachez à la figure d’un éhonté, il dira qu’il pleut.

L’outil travaille, la main se vante.

Faire sauter un œil en voulant arranger les sourcils. — (Se dit


d’une grande maladresse.)

Cheveux longs, esprit court. — (Pour la femme.)

Une seule main ne fait pas de bruit.

C’est l’oiseau femelle qui bâtit le nid.

L’homme qui n’a pas de culottes rêve toujours qu’il hérite de


quarante pics de percale.

Celui qui ne parle pas le turc, n’a pas en lui la crainte de Dieu ! —
Turkdjé bilmèz, allahdan korkmaz ! — (Un des proverbes les plus
populaires.)
Le rossignol mis dans une cage en or a chanté : Patrie, où es-
tu ?

Si tu veux mon âme, apporte un panier ! — (Langage d’un


mauvais débiteur.)

Les nuits sont grosses !

L’âne même brait avec mesure.

En attendant que le riche et le grand se soient décidés, le fakir


rend l’âme.

La fin de la patience, c’est le salut.

Ce n’est pas avec sa corde que l’on peut descendre dans le


puits.

O destinée ! tu fais manger du melon mûr aux uns et du melon


vert aux autres !

Mangez le raisin sans vous préoccuper de la vigne.

Notre chien vous a-t-il apporté une hache ? — (S’applique aux


intrus.)
Ou la main dans le gousset, ou sur la poitrine ! — (S’applique à
un mauvais débiteur qui se montre arrogant.)

Être l’ami du diable jusqu’à ce que le pont soit traversé ! — (Le


musulman mort coupable doit traverser un pont en poils de
chameau, opération assez périlleuse, on en conviendra ; c’est le
purgatoire turc.)

On a coupé la patte à une cigogne. Elle s’est envolée. On lui a


crié : Va ! tu sentiras le coup quand tu voudras te poser !

L’esprit du ghiaour lui revient toujours après coup.

Si tu veux te pendre, pends-toi avec de la ficelle franque. —


(C’est-à-dire si tu veux être assuré de ne point manquer ton
suicide… Hommage rendu aux produits manufacturés d’Europe.)

La mouche n’est rien, mais elle donne mal au cœur.

Je n’ai pas blanchi ma barbe au moulin.

Si tu as des ongles gratte-toi la tête ! — (Indique qu’il ne faut


compter que sur soi.)

Qu’Allah ne fasse jamais descendre quelqu’un de cheval pour le


faire monter à âne !

Têtu comme un Russe.


L’ongle se sépare-t-il de la chair ?

Le bénéfice est le compagnon de la perte.

Le voleur de race fait pendre son maître.

Où peut finir un renard si ce n’est chez le marchand de


fourrures ?

La sagesse est donnée aux Francs, le luxe aux fils d’Osman.

Mieux vaut perdre un œil qu’acquérir une mauvaise réputation.


DEUXIÈME PARTIE
LES PRODUCTIONS. — L’INDUSTRIE.
— LE COMMERCE

CHAPITRE I
LES VINS DE BROUSSE

La récolte des raisins. — La fabrication des vins. — Les vignes dans l’intérieur.

I
LA RÉCOLTE DES RAISINS

Brousse a de tous temps été renommée pour l’abondance et la


qualité de ses vins.
La maladie qui a atteint la vigne en Asie-Mineure, il y a environ
vingt années, a cependant porté aux vignobles un grave préjudice.
Cette maladie, appelée en turc kullemé, présentait tous les caractères
de l’oïdium : dès sa formation le raisin commençait à se rétrécir, il
grossissait néanmoins, mais au lieu d’acquérir du jus, il desséchait, et
quand arrivait la vendange, les grappes étaient à la vérité formées,
mais noires, sèches, comme si elles eussent été passées au four.
Des tentatives, infructueuses tout d’abord, ont été faites en grand
nombre pour combattre les progrès de cette maladie ; ce n’est
qu’après un assez long temps que l’on a reconnu l’emploi du soufre
comme d’une efficacité absolue. Mais déjà un grand nombre de
vignerons justement effrayés avaient arraché leurs vignes et s’étaient
mis à semer du blé, du maïs, etc…, d’autres les avaient totalement
abandonnées. Si bien que lorsque le remède fut trouvé, le nombre
des vignes était diminué de moitié.
D’autres raisons ont contribué également à diminuer l’importance
des vignobles du sandjak de Brousse. Citons entre autres le
tremblement de terre de 1855, qui renversa la plus grande partie de la
ville, et le grand incendie de 1863, qui détruisit les meilleures caves.
Aujourd’hui le kullemé a disparu grâce à l’emploi du soufre ; les
vignes ne sont plus atteintes par la maladie ; les tremblements de
terre apparaissent moins fréquemment ; quant aux incendies, quoique
nombreux, comme dans toutes les villes de Turquie, ils ne peuvent
plus avoir à Brousse l’importance de celui de 1863, la plus grande
partie de la ville ayant été rebâtie avec des voies un peu larges et
quelque peu droites.
La récolte du raisin dans le sandjak devrait donc, bien qu’elle ne
puisse atteindre l’importance qu’elle avait autrefois, permettre de
reconstituer les crus de vins disparus. Car, si ces crus n’existent point
aujourd’hui, ce n’est point en raison du manque de raisin (la récolte
est toujours très abondante), c’est faute de développement de ce
commerce dans le pays, faute d’encouragements indispensables.
Cette industrie n’existe pas, elle est toute à créer. Mais nous avons la
certitude que le jour où l’initiative privée s’emparerait de cette
question, elle mettrait pour ainsi dire la main sur une mine de
richesses non encore exploitée.
Le tableau suivant dont tous les chiffres — (malgré les difficultés
que l’on rencontre à chaque pas, en Turquie, pour se procurer le
moindre renseignement, et surtout en raison de ces difficultés) — ont
été recueillis avec grand soin et contrôlés dans la mesure du possible,
indique suffisamment que ce ne sont pas les éléments qui manquent
à Brousse pour produire des vins en quantités et qualités voulues.
TABLEAU de la production des vignobles situés dans un rayon
maximum de 40 kilomètres des ports d’embarquement sur le golfe de
Ghemlek.

LOCALITÉS Turques ou PRODUCTION APPROXIMATIVE

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