Législation de Construction 1

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.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNlVERS1TAIRE
TNSTITUT NATION AL DU BATIMENT ET DES TRA V AUX PUBLICS
I.N.B.T.P

B.P : 4731
SECTION: BA TIMENT ET TRA VAUX PUBLICS
KINSHASA / NGALIEMA

COURS DE
LEGISLATION DE LA (
.
'

.CONSTRUCTION
ore Annee de graduat) ..

Par

LIKEKE MBELA Emmanuel ...


/

Chef de Travaux . ._

.:
• ..

Annee Academique 2010 - 2011

I'
.-
PROLEGOMENES

Pour raisons evidentes, Ie cours de LEGI S LA TIO


des DE
CONSTRUCTiON figure dans tous les programmes de formation des
Ingenieurs en batirnent et travaux publ ics, Architectcs et l ngcn ieurs Urbanistes.
11 devrait meme, a notre sens et tout logiquement, eue dispense cgalcment aux
agents de voirie et surtout aux futurs lngenieurs Geomctres ._.Topographes.

D'un intitule facile, cette branche au contenu pourtaru disparate


exige des prerequis pour s 'y introduire.

Aussi, imporie - t -- il de fixer lcsprit sur les concepts de cet


intitule, lapercu historique de la legislation. lobjet du cours. S~ [inalitc. scs
caracteres et son importance.

1. DEFINITION DES CONCEPTS

II s'agit enfait de determiner ce quil faut entendre par legislation et (


construction.

1.1. LEGlSLATJO~Y
Par legislation, on entend simplement lensemblc des lois dun
...
pays, ou I'ensemble des lois concernant un dornaine precis.

A insi, la legislation dcs constructions doit etre comprise COl1ll11e


lensemblc des regles qui regisseni la construction, tam cornmc hien irnrneuble
que cornme activite.

Ceuc comprehension rappclle la notion de droit en tant que


discipline. C'cst a juste titre que ce cours s'imiwlc parfois. sinon souvcnt. Droit
de construction. ..
/

ous I'angle objcctif, Ie droit se definit cornme lcnsemble des


regles qUI rcgisscnr les rapports sociaux et qui sont sanciionnees par unc
contrainte ernanant de lautorite publique. Le cours dintroduction generate au
droit peut etre utilernent consulie pour les details.

T.2. CONSTRUCTION

L_(1 construction PCLlt sanalyscr cornmc lin bien ou Line uctix ite.
avons - nous dit.
- 1.2.1. Construction - bien

1.2.1.1. Termin%gie

Le terme « Construction» couvre plusieurs realitos dormant ainsi


acces a une terminologie abondante dont batiment, batisse, cdi Iice ...

a) Biitiment

C'est un edifice construit des pierres, de terre, de marbre, de bois,


etc ...

Le mot « batiment » sapplique ici a toutes les constructions quelle •


qu'en soit la nature. Mais il se restreint dordinaire aux constructions destinees
soit a I 'habitation de I' hornrne ou des animaux qui sont c\ son service, soit aux
depots des objets dont la bonne conservation exige un abri centre les
internperi es.

Les
batiments publics, civils ou militaires, sont ceux dont la (
propriete apparticnt a lEtat et qui sont affectes 21. un service public.

«bfttimenl public» ne sappliquc pas done


L'cxpression aux
proprietes baties qui, quoi-qu 'appart~n().~\ l' Etat, provi nces ou communes, ne
sont pas affectes it un service pub! ic, telles que des maisons, usines et autres ..
proprietes que l'Etat possede ou exploite comme Ie feraient des simples
particulicrs.

Lcs batirnents civils de I'Etat sont ceux appartenant a I' Etat,


construits et entretenus aux frais de I'Etat et qui sont affectes au service public
et comme tels, sont ina.ienables et imprescriptibles. Tis sont particulierernent
appeles « batiments ci vils » et sont adrninistres par Ie Ministere des Travaux
Publics, Infrastructures et Amenagemeni du Territoire. ..I
Les batiments prives sont ceux qui appartiennent exclusivement a
une ou pi usieurs personnes pri vees.

Par ai lleurs. en terrnc de marine, batiment est un termc generiquc


qui designe route construction de pontee, de guerre ou de commerce, destinee a
II
la mer.
:.

1
b) Biitisse

Une batisse ne designe a proprernent parler que la maconnerie e1u


batiment, alors que Ie batirnent concerne l'edifice entier.

Toutefois, dans des cas rares, batisse desJgne aussi le batirnent tout
entier, it en est. ainsi de I'expression « une belle batisse ».

c) Edifice

Ce mot designe plus specialement les batiments qui ont un carac~ere


public et monumental eglise, un palais, un hotel de ville, un arsenal,
tel qu'une •
un arc de triornphe, etc ... (arsenal se e1itentre autres e1u lieu ou se fabriquent, se
conservent ou se prepatent les navires de guerre).

d) Construction

En general, une construction est un ouvrage fait de mai n d' homme,


(
qu'il soit acheve ou non, tel que le vaisseau, Ie bateau, les machines, les canaux,
les routes, les chemins. de fer, les 111ms,les batiments de tout genre.

On entend plus precisernent par construction les ouvrages de


maconnerie el autres edifices tenant au sol. ..
1I va de sans dire que c'est ce sens du mot construction qui est pris
en compte dans ce cours.

1.2.1.2. Nature juridique

La construction ainsi circonscrite releve des biens immeubles par


incorporation.

En effet, la loi n073 - 021 du 20 Juillet 1973 portant regime general '.

des biens. regime foncier et immobilier et regime des suretes, telle que modifiee
et cornpletee par la loi 11°88 - 008 du 18 Juillet 1988 et communernent appelee
.oi fonciere, opere, a son article 2, une distinction entre les biens meubles et les
biens immeubles.

Les biens meubles sont ceux qui peuvent etre transpcrtes d.lin
endroit a un autre sans changer leur destination (ex: un style, un telephone
.'

portable, LIne chemise, une voiture ... ) les biens immeubles sont ceux qui nc Ie
peuvcnt pas (ex: line maison, un arbre).

I
-
A

L 'article 5 de la loi susmentionnee enumere trois sortes de biens


immeubles: par nature, par incorporation et par destination.

Aux terrnes de I'article 6 de la loi fonciere, sont immeubles par leur


nature le sol et les mines.

Les immeubles par incorporation 'sont quant a eux, ceux des biens
qui trouvent leur assisc dans Ie sol, du moins pour la majorite de cas. Ce sent des
biens qui tiennent au sol, autrement dit qui sincorporent au sol. (article 7),

Ils sont immeubles par incorporation:

peu importe que lincorporation ait un caractere provisoirc ex : cas des



plantes d'une pepiniere,
meme si les constructions ou plantations ne sont pas I' oeuvre du
proprietaire du fonds, sauf a rechercher a qui elles appartiennent.

Les immelJbles par destinatiorisont au depart des biens meubles,


(
mais qui ont ete affectcs ~l Ull imrncuble pour les necessites de son exploitation
',.
(ex: tractcu r, poules dc ponte dans Line ferrne, tables et chaises dans un
NGANDA ... ) ou par attache a perpetuQf{¬demeure pour lutilite ou I'agreement
de I'immeuble (ex: tableau dans une salle qui sert d'auditoire, grand miroir
<11;;

attache definitivernent au mur dans une salle de bain, etc ... ).


...
La construction consideree comme bien irnmeuble se trouve etre la
finalite meme de ce cours de legislation des constructions, certes. NOllS en
tiendrons compte, Mais son regime juridique fait I' objet d' une etude detaillee
plutot dans Ie cours de droit civil des biens ou de droit foncier et immobilier.
Dans Ie present enseignernent, nous nous preoccuperons plus des regles qui
regisseni la construction en tant qu 'acti vite.
/
e,

1.2.2. COllstrllctioll - activite

L'activite de construction consiste en LItle sene doperations pour


elever Is masse dun batiment.

C'est lart de construirc applique aux batiments, edifices, batisses. II


sagit en realite de la mise en ceuvre des precedes et techniques pour atteindre un
resultat satisfaisant quest la construction (batimentj'envisagee cornme un bien.

Ainsi la legislation de construction ou le droit de construction


'"
comprencl Jes rcgles qui encadrent cette activite.
II. IMPORTANCE DE LA LEGISLATION DE CONSTRUCTION

L'irnportance de cette branche de droit tient a celie que revet la


construction d 'une maniere generate.

En effet, la construction intervient dans divers et multiples secteurs


de 13 vie et des activites de I'hornme. 11 en est ainsi notamrnent des secteurs
econornique,' social, culture! et scientifique, artistique, architectural, religieux,
historique, militaire et strategique, politique etjuridique.

Le developpement de I'agriculture, de I'elevage, de I' industrie; du


. transport et du commerce, par exemple, implique la construction des barrages, •
des di~ues, des batiments et machines necessaires a 1'irrigation des champs et
. des cultures, a la production et au transport de I'cnergie electrique et
hydraulique, a l'extraction des richesses minerales et des hydrocarburcs, du
transport des biens et des personnes, ect.

Du point de vue social, le problerne de I'habitat, celui de (


I'enseignement et de I'education a tous les degres, de la sante publ ique, de
!'hygiene et de la salubrite, de 1'assainissernent de I' environnernent, de I'emploi
de la main - d 'reuvre, de 1'urbanisation etc, impl iquent la construction des
logements, des eccles. des hopitaux, des caniveaux et egouts, des garages. des
voies publiques et privees, des ponts et chaussees, etc ...

Tous ces domaines indistincternent interpel lent Ie responsable


politique qui, a quelque pouvoir qu'il appartienne, lcgislati f ou executif, conceit
de regles et definit des politiques appropriees en vue de I interet cornmun ..

Ces regles et politiques relatives au phenornene de la construction


sont de plus en plus nornbreuses, qu'elles precedent des actes legislatifs,
reglementaires ou des regles de police: c'est Ie droit des constructions. '.

Cette branche qui englobe diverses dispositions du droit positif,


.
civil et administratif, regleruente des ma!ieres aussi multiples et varices que la
propriete et la coproprieie des constructions. la mitoycnnete, la concession, les
servitudes, les distances et travaux protecteurs, la voirie, I'a1ignement.
l'autorisation de batir. Les regles d 'urbanisme, les marches des travau» publics,
Ie contrat dentreprise, 13 responsabilite derivant des constructions et incombant
aux particuliers, a I'Etat et aux autres entites decentralisees, I'expropriation pour
cause duti lite publique ... relevent aussi du droit des constructions .

..
..
Toutes ces regles sont d 'un interet evident pour I' architecte,
lingenieur urbaniste, I' ingenieur en batiment et travaux publics, ainsi que pour
lingenieur geometre - topographe. Car elles encadrent et definissent les
operations qui rentrent dans le cadre de leurs activites normales, pour ne pas dire
quotidiennes et principales.

III. APERCU HISTORIQUE


Lc besoin de construire est pour l'homme aussi ancien que le
besoin de se nourrir. II rernonte a plusieurs millenaires. Cependant, la legislation
sur cette activite est relativernent recente.

A. Dans l'antiquite

La naissance des regles juridiques pour regir et ordonner


ledification des immeubles remonte a lantiquite.
I A cette epoque deja ont apparu des regles determinant
(
f I'implantation et 18.hauteur des edifices dans les grandes viJles.

On note:

A Rome, dans la loi des XII tables, des regles relatives a la construction
sur Ie terrain dautrui ;
Dans la ville grecque de Pergame, le reglernent de la ville obligeait les
constructeurs a respecter plusieurs normes dhygiene et de securite ; faute
pour ce faire, les autorites municipales pouvaient intliger des sanctions et
faire effectuer, aux frais du contrevenant, la mise en conforrnite des
batiments ;
A Rome. il y avait egalernent des servitudes de hauteur, de prospect,
d'alignement, d'intervalJe entre les maisons, de vue et desthetiquc. /
o.

,. B. Au Maven - Age
I· EnFrance, avec la reglernentation de I'alignernent, apparait
I'obligation pour les particuliers d' obtenir un accord prealable it 13 real isation de
leur construction.

On cite, toujours a ce propos, I'Edit d'Henri IV de J607 qui, en


organisant 18. procedure dalignernent Ie long des voies urbaines, traduisait Ie
souci des pouvoirs publics dassurcr lesthctique ct lharmonic de la ville et
limitait du meme coup le droit de construire dans les villes de France.
C. Les temps modenzes et l'epoque contemporaine

Dans Ie code Napoleon de 1804, it y avait :

Les articles 552 et suivants relatifs au droit de construire et a la propriete


des constructions;
Les articles 1799 et suivants relatifs aux relations entre Ie maitre
d' ouvrage, qui fait construire. et les architectes et les entrepreneurs, qui
edifient les batirnents.

Le developpernent et 1'harmonic du droit de consauire vont se


realiser avec lcffritement des deux piliers qui ernpechaient lelaboration d'unc
reglernentation importante : le droit de propriete et I' alltonomje dg la volonte .
-
. :--_

En effet, I'apparition du concept « urbanismc » a rernis en cause Ie


pIlllclpe de I 'autonomie de la volonte, tout comme I'essor de la bourgeoisie
industrielle et cornmercante l'a fait de 13 propriete fonciere traditionnelle qui
doit desormais jouer lin role de plus en plus social, different du caractere absolu (
du droit de propriete individuel.

S'agissant de la legislation a laquelle I'urbanisme a


progressivement donne naissance, on peut noter avec interet que sa finalite est
.
cIe determiner les conditions, et plus generalernent, les rnodalites de controle
dutilisation des sols: c 'est le micro - urbanisme. Elle concerne egalernent les
operations a entreprendre pour creer ou transformer des vastes zones urbaines,
mobiliser des terrains ou implanter des equipernerus : c 'est Ie macro -
urbanisrne.

La cause immediate de la naissance du droit de la construction est a


chercher dans Ie developpcment cle la societe industrielle et plus precisernent a
I'avenernent de la societe urbaine. .
)

Ces deux phenomenes socio - econorniques se sent traduits par la


concentration des populations dans les villes, consequence de
l'industrialisation, a1l1S1que par la «mutation» ou «<explosion » urbaine au
debut des annees cinquante.
..
:::
LJ neccssirc de pourvoir aux besoins des populations nouvelles
urbanisees a suscite d' innornbrables efforts de construction. Une legislation
consequents s'est alors imposee.
IV. SOURCES DU DROIT DE CONSTRUCTION

Il en existe trois categories:

Les sources legales et reglementaires : elles se caracterisent par leur


disparite car elles portent SUI' des matieres aussi ~ombreuses que diverses ;
• I

Les solutions jurisprudentielles : la jurisprudence est tres riche notamment


en matiere de contrat d' entreprise et des societes de construction;
- Les solutions pratiques administratives (telles quon les trouve dans les
circulaires rninisterielles).

V. OBJET DU DROIT DE CONSTRUCTION ~ CD~~~~


-8.._ ~t t/ V\-i
Construction, urbanisme et arnenagernent du territoire sont tres lies
car ces trois volets concourent a la sauvegarde de lenvironnement et du cadre
de vie.

Ce cours ne retient que la construction . .Il ne saurait toutefois


Ignorer certaines regles qui sont communes a ce tryptique et qui font partie
integrante de la legislation de construction.

.... Par ai lleurs, Ie droit de la construction se focalise sur I 'aspect


« activite ». 1\ s'agit de lensemble des regles qui rcgissent lcdification des
immeubles. II ne sattarde pas beau coup sur « la construction bien» qui fait
I'objet d'une large etude en droit civil des biens.

VI. FINALITE DU Dh.OIT DE CONSTRUCTION

C' est I'edi fication d' immeubles en quantite et de qualite suffisantes


pour repondre aux besoins de notre societe en constante mutation.

En definitive, i1 sagit de 13 recherche d'une repartition optimale des


hornmes et des biens dans un cadre geographique donne.

VII. CARACTERES DU DROIT DE CONSTRUCTION

Le droit de construction est:

Fondamentalement heterogene, car il embrasse plusieurs branches: Ie


droit foncier, le droit de I'urbanisme, Ie droit civil, 'etc. ;
Un droit nouveau: de creation recente, encore en formation et en
constante evolution;
Un droit non codifie.
VIII. PLAN SOMMAIRE DU COURS

Ce COUl'S cornprend cinq parties:


Iere Partie: Regles d'occupation du sol
Ilc Partie: Regles d 'urbanisme a considerer
IIlc Partie: Contrat d'entreprise
rye Partie: Controle de J 'activite de construction: autorisation de batir
Ve Partie: Regime des travaux sur la voie publique.

IX. BIBLIOGRAPHIE

1. DE LAUBADERE (A), Traite de droit administratif, 7c Ed, Par~s, LGD'},


1980.
2. ~LAMBAYI LUM'PUNGU (G), Droit civil Vol II : Regime foncier et
immobilier, Kinshasa, PUZ, 1989,
,..,
.). RlVERO (J)', Droit administratif, 12c Ed. Paris, Dalloz. 1987. (
4. LIKEKE MBEJ ,A (E), Cours de droit foncier en GT3, IBTP/Kinshasa,
2005 - 2006.
5. LIN GANGA MONGWENDE (A), COUl'S de droit de construction en
~ A4, JBTP/Kin, 2006 - 2007.
,

6. OKIT AKULA DJAMBAKOTE (V), Cours de legislation de


I
construction en T.P3, TBTP/Kin, 2002 - 2003.
7. Code civi 1Congolais, Livre III.
8. Loi n073 - 021 du 20 J uillet 1973 portant regime general des biens,
regime foncier et immobilier et regime des suretes, telle que modifiee et
cornpleteepar la loi n080 - 008 du 18 Juillet 1980.
9. Or_NI}80~ ••. -, ,::;/)rfj:~tti~l~§ =Dec~ ~~@!ii! -. ;arr~

~ .
• J O. Decret du 20 Juin 1957 sur I'urbanisme.

11. Ordonnance n097/243 du 24 Juillet 1954 portant dispositions generales


damenagement en matiere desthetique.
12. Ordonnance n097 1108 du 19 Avril 1957 portant reglementation des
zones de recul et parcage des vehicules.
13. Ordonnance. n? 12716 du 15 J uin 1913 portant reglerrrent sur les
constructions dans les quartiers des oirconscriptions urbaines.
14. Arrete n0013/CAB/MrN.URB - HAB1200S ell! 06 Mai 2005 modifiant
I'arrete nOCAB/CE/URB/O 12/88 du 22 Octobre 1988 reglementant la "
deli vrance de l' autorisation de batir.
Ie,'C PARTIE

REGLES D'OCCDPATION DU SOL


__
-----_. -- --.-- - -_ - •

Toute activite de construction s'effectue


... sur la terre et commence naturellement par
l ' occupation d 'une portion ell! sol.
r
Cette partie du cours analyse
brievernent ce prealable juridique a lactivitc de
construction en se basant sur cinq chapitres :

1. Les pnncipcs generaux du regime foncier


..
Congolais;
2. La notion de concession (ou droit de jouissance
reconnu aux particuliers sur 1a terre) ;
3. Les regles de competence et de procedure ; .:J
4. Les regles dctablissernent et de transmission des
droits fonciers et irnrnobil iers ;
5. Les sanctions.
...
/
_


~ 11 ~

CHAP. I : PRINCIPES GENERAUX DU DH.OIT FONCIER


CONGOLAIS
. \

L'cconomie de la loi n073/021 du 20 Juillet 1973, telle qu'elle a ete


modifiee et completee par la loi n080 - 008 du 18 Juillet 1980, est simple: « Le
-
sol est la propriete exclusive, inalienable et imprescriptible de I'Etat», ainsi
stipule I'article 53.

J 1decoule de cette disposition trois principes fondamentaux :

1°. L'unification ou I'uniformisation des droits fonciers Congolais ~)ar la

, . technique ou le mecanisme de la dornanialisation ou etatisation des terres ;

2°. La reconnaissance aux particuliers, personnes physiques ou morales, d'un


simple droit de jouissance sur Ia terre, mais un droit au contenu nouveau, en
"distinguant dans leurs notions, les droits fonciers et les droits immobiliers ;

3°. La necessite de reglementer la gestion du domaine prive de I'Etat. (

Section 1. Unification par fa dOfnanialisatiol1

§.l. Principe
-
SOLIS1'Etat Independant du Congo et la colonie Beige, il y avait
trois sortes de terre:

Les terres indigenes qui etaient des coproprietes familiales OLI claniques.
Elles etaient regies par la coutume ou les usages;
Les terres enregistrees qui faisaient l' objet de droit de propriete des
etrangers. Ces terres etaient soumises a un certif cat d' enregistrement;
Les terres dornaniales divisees en terres du domaine public et terres du
.. /
domaine prive qui comprenaient les terres cedees et les terres concedees.
..
Ce regime foncier complexe (terres regies par la coutume, terres
regies par le droit ecrit - terres cedees et terres concedees) a survecu a
lindependance

La loi n? 73/021 du 20 Juillet 1973 a eu Ie merite de mettre de


I'ordre en clarifiant le regime unique applicable a toutes les terres Congolaises.
En effet, en vertu du principe de domanialisation qu'elle a edicte, toutes les
terres sont devenues domaniales, c'est-a-dire propriete exclusive de I'Etat. Par
consequent, elles seront to utes soumises au merne regime.
.
-
~ 12 ~
'.
Elles comprennent :

Un dornaine public constitue de toutes les terres affectces a un usage ou a


un service public. Ce domaine est regi par la loi speciale ;
Un dornaine prive constitue de toutes les autres terres, lequeJ est regi par
la loi n073/021 du 20 Juillet ] 973.

§.2. Consequences

Les consequences de la domanialisation sont a analyser sous deux


angles: par rapport aux droit acquis et par rapport a I'etendue du droit de
propriete de I'Etat.

, I A. Sort_ des droits acquis

1. Droit acquis en vertu de La coutume

L'article 385 de 1a loi fonciere stipule que les terres occupees par
(
les cornmunautes locales sont devenues domaniales a partir de lentree en
vigueur de cette loi. Par terres occupees par les communautes locales (c'est-a-
dire indigenes), .il faut entendre celles que ces cornrnunautes habitent, cu1tivent
ou exploitent d'une maniere quelconque, precise l'article 386.

Tout Ie sol etant desorrnais propriete de ]'Etat, les anciens


J

proprietaires coutumiers (familles, clans, chefs) perdent leur droit de propriete .


.
Ils ne gardent qu'un simple droit de jouissance qui, conformernent a I'article
387, sera regie par une ordonnance (decret) du President de la Republique.

2. Droit acquis en vertu du droit ecrit

Les droi ts acquis par les Congolais, personnes physiques, sont


convertis en droit de concession perpetuelle s'ils ont ete I'objet d'une mise en
-
valeur conforrne aux lois et reglernent. Les cenificats denregistrernent
etablissant la propriete privee de tels droits sont rernplaces par des certificats
conformes aux dispositions de la nouvelle loi.

Les droits acquis par les etrangers, personnes physiques, ou par les
personnes morales de droit public ou de droit prive sont convertis en
concessions ordinaires SOllS reserve de la condition de la mise en valeur.
B. Entendue (lu pOllvoir de l'Etat

Article 53 de la loi fonciere: le sol est la propriete exclusive,


\
inalienable et imprescriptible de letat.

Cette definition du droit de propriete fonciere ne correspond pas a


~ la conception classique de la propriete. Car, celle - ci est en principe alienable et
prescriptible selon la conception classique romaine.

Or il apparait que pour le sol, I'Etat n' a que les deux attributs :
l'usage (usus) et la jouissance (fructus). Mais iI na pas la disposition (abusus) :
il ne peut pas aliener Ie sol et ne peut non plus perdre une partie par prescription. •
Cette option se justifie par la loi que la conception coutumiere de la
terre a influence la reforrne de 197]. En effet, dans la coutume, le sol appartenait
ala farnille ou au clan et ne pouvait etre la propriete d'un individu. Ainsi, l'Etat
Qongolais sest substitue au clan et it la famille : la propriete revient a I'Etat (en
tant qu'entite) et non aux membres qui composent cet Etat. (

Quels sont les caracteres de ce droit de propriete diminue de


labusus ? On peut retenir quatre caracteres :

droit universel : car il s' etant sur toutes les terres comprises dans les
limites territoriales ;
J
droit exclusif: iI exclut ou abolit toute appropriation individuelle du sol;
I'Etat ne peut partager ce droit a titre de copropriete ni le dernernbrer ou Ie
decouper ;
droit absolu : l' Etat est maitre et, a ce titre, il determine seul la
destination des terres ;
droit inalienable: Ie droit de propriete sur le sol est retire de la circulation
econornique, juridique ou commerciale, il cesse d'etre lobjet de vente, de ../
-donation Oll d 'hypotheque ; iI ne peut pas faire I' objet de vente, de
donation ou dhypotheque ; il ne peut pas faire I'objet d'une acquisition
par prescription.

Section 2 : Droits privati(s des Particuliers



§.1. Principe

La loi fonciere reconnait aux particuliers des droits de jouissance


sur Je sol qui est propriete de I'Etat.
Parmi ces droits, la loi fait une distinction entre les droits fonciers et
les droits immobiliers :

sont consideres comme droits fonciers, les droits qui portent directernent
sur le sol, en dehors de la propriete fonciere qui est reconnue a l'Etat seu!.
.
, On y incorpore egalernent, aux termes de I'article 208 de la loi, les droits
portant sur les forets, les arbres et les plantes quelconques, tant qu ' ils ne
sont pas detaches du sol, les fruits et recoltes tant qu'ils n'ont pas
d'existence separee, quoique tous ces biens soient des immeubles par
incorporation.
Sont immobiliers, les droits qui portent sur les autres immeubles par
incorporation, les immeubles par destination, amsi que les droits de

.. creance tendant a acquenr ou a recouvrer un droit reel sur ces deux
categories d'immeubles.

Les particuliers qui recoivent des droits reels fonciers deviennent


"des proprietaires, non pas du sol, mais des fruits de leur travail sur le sol (fruit de
(
leur jouissance) ; ce qui est, une de plus, conforme a la conception couturniere.

§.2. Conditions d'acces au droit reel fonder

Les anciens titulaires des droits fonciers devaient convertir leurs


certificats d'enregistrements en vue une concession perpetuelle ou ordinaire, a
partir de la loi du 20 Juillet 1973. Mais cette conversion netait possible que si J

I'ancien titulaire avait 111isIe fonds en valeur.

S 'agissant cles titulaires ulterieures, la loi impose toujours la


condition de mise en valeur tout en operant cette distinction:

Pour les terres rurales, la concession est subordonnee a une occupation de


5 ans renouvelable afin de tester la capacite du concessionnaire de mettre ._/
le fonds en valeur. •
Pour les terres urbaines, la concession est subordonnee au contrat de
location d 'une duree de 3 ans renouvelable, lequel doit servir a I'aspirant
concessionnaire de temps necessaire pour mettre le fonds en valeur.

§.3. Mode d'exercice de droit •

C011l11lela loi distingue le droit foncier du droit immobilier, le


concessionnaire est proprietaire du fruit de 1'exercice de son droit de jouissance
sur Ie sol, notamment les constructions erigees sur Ie sol.
. .

Cette distinction est d'une importance capitale car:

10. Elle ignore la theorie de I' accession: elle rend inoperant le principe qui veut
:.. que I'accessoire (la construction) suive Ie principal (le fonds). Ainsi, Ie droit du
concessionnaire sur les immeubles est consolide et cesse detre precaire : le droit
de propriete immobiliere lui est acguis, merne si l'immeuble est batie sur Ie sol
gui est une propricte de I' Etat.

2°. Elle permet au concessionnaire, proprietaire des immeubles, de pouvoir les


hypothequer et avoir acces aux credits bancaires : c'est une securite juridique,
specialernent dans ce genre de transactions.

Section 3. RegLelnentation de La gestion du don1.aine prive (onder de
I'Eta 11)

Cette reglementation concerne les actes, les organes et les modes


'- de gestion
(
§.l. Actes de Gestion

On en distingue trois sortes: les actes de conservation, les actes


dadministration et les actes de disposition.

Nous ecartons de cette etude les actes de dispositions car en vertu


. .
de I'article 53 de la 10i fonciere, 1'Etat ne peut pas aliener ou disposer des terres,
ni du domaine prive ni du domaine public.

A. Actes de con.servati.on

Ce sont des actes qui tendent it conserver la chose ou le lien dont on


est proprietaire L 'Etat doit les poser pour la terre qui lui appartient.
e,
/
Cette notion de conservation a un double sens: juridique et
materiel.

Juridiquement, conserver un bien s'entend de defendre les droits


que I'on a sur ce bien pour eviter toute eviction ou toute usurpation sur ce bien.

Quand le droit se trouve menace, on peut le defendre devant les


cours et tribunaux en vue de la proteger, de la garder. .

La conservation peut aussi resulter des autres acres non contentieux.

II) OKlTAKUIA DJAMBAKOTE, Cow's de droit Foncier/GTJ, JETP, 2001 ·2002


-.
~ 16 ~

Exemple:

La loi oblige le creancier hypothecaire d'inscrire son hypothese.


Cette inscription est valable pour 15 ans renouvelables. L 'acte de
renouvellement constitue un acte de conservation; car s'il n'intervient pas
1'hypotheque tombe et la creance devient une creance ordinaire, non garantie.

Sur le plan materiel, tout proprietaire diligent doit se cornporter it


I'egard de son bien en bon pere de famille. II doit prendre toutes les mesures
utiles pour proteger, conserver son bien afin que ce dernier ne se deteriore pas
materiellernent ; bref il doit entretenir son bien, le reparer s' il Ie faut : ce -sont
- des actes materiels de conservation .
.. B. Actes d'administration

Adrninistrer un bien consiste en fait it Ie faire fructifier, a lui


p~'ocurer une valeur ajoutee.
(
C'est a cela que reside I'econornie de la loi fonciere: le sol
appartient it I'Etat mais les droits de jouissance sont reconnus aux particuliers
pour qu' ils rnettent.ce sol en valeur.

La mise en valeur est done une notion tres importance en droit -


foncier. Elle consiste dans le pouvoir qu'ont les particuliers d'exploiter et de
jouir des terres suivant la destination donnee it ces terres par I'Etat a travers ses
organes de gestion.

§.2. Organes de gestion

L 'Etat peut confier la gestion des terres soit a 1 'administration


publique (c'est le cas actuellement avec les circonscriptions foncieres), soit a
une entreprise publique cree a cet effet ou une societe cI 'economic mixte. •

§.3. lVIodes de gestiol1

L 'Etat gere son sol en reconnaissant aux particuliers les droits de


jouissance qui sont de d iverses natures: concessions perpetuelles, concessions
ordinaires et servitudes.
~ 17 ~

CHAP. II : NOTIONS DE CONCESSION

Section 1. Gcneralitcs

Rappel: Aux termes de I'article 53 de la loi fonciere, le sol est une propriete
exclusive de 1'Etat Congolais. 11 s' ensuit que les particuliers ne peuvent avoir
qu'un simple droit de jouissance sur ce bien particulier de I'Etat : c.'est le droit
de concession.

§.1. Definitions

Le terme « concession» peut etre defini de deux manieres : comme


contrat et comme droit.

D'une part, la concession est le contrat par lequel 1'Etat reconnait a


'- une collectivite, a une personne physique ou morale de droit prive ou de droit
public, un droit de jouissance sur un fonds aux conditions et rnodalites prevues
par la 10i et ses mesures dexecution : art 61 (loi fonciere). 11 s'agit done d'un
contrat.

D'autre part, la concession est le droit que I'Etat reconnait a un


« particulier », de jouir de son fonds dans les conditions de fond et de forme
-
prevues par la loi : art 80, 10i fonciere. 11 s'agit d'un droit, celui constate par le
contrat. Sous son aspect « droit », Ie terme concession est generalement suivi du
qualificatif« perpetuel » ou « ordinaire ».

§.2. Sorles des concessions

La loi distingue deux grandes categories de concessions : la


concession perpetuelle et les concessions ordinaires.

A. Concession perpetuelle ..

C'est le droit que l'Etat reconnait a une personne physique de
nationalite Congolaise, de jouir indefiniment de son fonds aussi longtemps que
sont remplies les conditions de fond et de forme prevues par la loi.

11ressort de cette definition que la concession perpetuelle :

• est accessible et transmissible uniquement aux Congolais personnes


physiques;
• n'est pas limitee dans Ie temps.
B. Concessions ordinaires

La concession ordinaire est le droit que I'Etat accorde a une


personne physique ou morale, de nationalite Congolaise ou etrangere, de jouir
d 'un fonds pendant un temps determine.

La concession ordinaire est done temporaire. Elk peut etre accordee


aUSSl bien aux personnes physiques qu 'aux personnes morales, aux nationaux
qu'aux etrangers.

L'article 109 de la loi fonciere stipule que les concessions


_- ordinaires sont : I' emphyteose, la superficie, 1'usufruit, I' usage et Ia location. •
.' . • L'emphyteose est le droit d'avoir la pleine jouissance d'un terrain inculte
appartenant a l'Etat, a la charge de mettre et d'entretenir le fonds en valeur
et de payer a I'Etat une redevance en nature ou en argent: art 110. Elle ne
" peut etre etablie pour un terme excedant 25 ans. Ce terme est renouvelable.
(

• La superficie est le droit de jouir d'un fonds appartenant a I'Etat et de


disposer des constructions, bois, arbres et autres plantes qui y sont
incorpores : art 123. La duree de la superficie est de 25, renouvelable.

• L 'usufruit concede par I'Etat a une


personne sur un fonds est le droit pour
J

elle d 'user et de jouir de ce fonds, comme I'Etat lui - merne, mais a la


charge de le conserver dans son etat : art 132. La duree de I'usufruit est de
25 ans, renouvelable.

• L 'usage d 'un fonds est le droit que 1'Etat reconnait a une personne d'en
jouir soi-rneme avec sa famille, soit en y habitant, soit en y creant des
entrepots pour soi - meme : art 141, al. 1. L 'usage ne peut exceder 15 ans. ../
Ce terme est renouvelable.

• Par location, I 'Etat s' oblige a faire jouir une personne d'un terrain
moyennant un certain prix que celui - ci s' oblige a lui payer: art 144. En
principe, la location n'est pas une concession (droit) ; elle e5j,tplutot une
etape preparatoire a une concession. Elle est accordee pour un terme
=
nexcedant pas 3 ans.
Section 2. Droit elu Concessionnaire
SOUS reserve de certains details specifiques a chaque type de
concession, le concessionnaire a generalement le droit:

1. de jouir du fonds en l'exploitant;


2. de propriete sur tout ce qu' il incorpore au sol ;
3. d'etre garanti par l'Etat contre les risgues deviction (pour une jouissance
paisible).

Section 3. Obligations elu Concessionnaire


Sans prejudice des impositions specifiques a chaque type de
concession, le concessionnaire a trois grandes obligations.

§.1. Pavement de La redevance

Si la concession est a titre onereux, le Concessionnaire doit payer a


(
1'Etat une redevance au loyer, en argent ou en espece.

§.2. Occupation et mise en valeur


_. Le Concessionnaire est tenu d'occuper Ie terrain dans les six mois
.
qui suivent Ie!.signature du contrat et de commencer la mise en valeur dans les
18 mois. J

La duree de mise en valeur est de 3 ans pour Jes terres urbaines


(c'est la location) et de 5 ans pour les terres rurales (cest le droit doccupation).

Si la mise en valeur n'est pas realisee dans le delai prevu par le


contrat, I'autorite competente peut accorder un nouveau delai au locataire ; sinon
il peut resi lier le contrat de location, soit reduire la concession a due proportion,
en cas de mise en valeur partielle.

§.3. Maintten de mise ell valeur et respect de destination

Le Concessionnaire est tenu, aussi longtemps que dure son droit, de


mettre Ie fonds en valeur, de I'entretenir, de l'occuper et de I'exploiter
conforrnement a sa destination primitive.

II lui est interdit de changer la destination du fonds sans


l'autorisation prealable et ecrite de l'autorite cornpetente.
En cas de changement de destination du fonds par le
Concessionnaire, 1'Etat, proprietaire, peut :

resilier Ie contrat sans prejudice des dommages interets sil y a lieu;


exiger du Concessionnaire 1aremise en etat du terrain a ses frais ;
enteriner le changement de destination.

; .

. ..

..
/

..

"
~ 21 ~

CHAP. III : REGLES DE COMPETENCE, DE PROCEDURE


ET D'ORGANISATION

Il convient de rappeler qu' aux termes de I' article 182 de la loi


fonciere, les terres sont gerees soit par les administrations publiques, soit par les
organismes publics crees a cet effet, soit par des societes mixtes dequipement et
de promotions imrnobilieres.

Il etait prevu qu~ des lois interviennent le statut et


pour determiner
les regles de fonctionnement des etablissernents publics charges de la gestion
_. domaniale d'une part, et pour approuver Ie plan de developpcment economique
a realiser dans Ie clomaine immobilier d'autre part: article 185 a 188, loi
fonciere.

A ce jour, ces organismes sont quasi inexistants et les terres sont


_gerees directement par les administrations publiques.

Pour cette gestion, les terres du domaine prive de I 'Etat sont


classees en terres urbaines et en terres rurales. Cette distinction influe
considerablement sur les regles de competence et de procedure clont nous
exposons ci - dessous le resume.

I" Section 1. Regles de cOlnpetence


Qui est competent pour conceder aux particuliers (personnes
physiques ou morales) des droits de jouissance sur des terres du domaine prive
de I'Etat ?

L 'article 183 de la 10i fonciere y repond. Il stipule que les


Jh->
concessions ne sont val abies que s!1sont accordees :

1. par contrat approuve par la loi, pour les blocs de terres rurales egaux ou
superieurs a deux mille hectares, et pour les blocs de terres urbaines egaux
Oll superieurs a cent hectares; _
2. par contrat valide par uru &: du president de la Republique pour les
blocs de terres rurales superieurs a mille hectares et inferieurs a deux

mille
hectares, et pour les blocs de terres urbaines superieurs a cinquante hectares
et inferieurs a cent hectares;
3. par centre valide par arrete du Ministre ayant les affaires foncieres dans ses
~ attributions pour lcs blocs de terres rurales de plus de deux cents hectares
~ 22'~

mais n 'excedant pas mille hectares, et pour les blocs de terre urbaines de
plus de dix hectares mais nexcedent pas cinquante hectares;
4. par contrat signe par le Gouverneur de Province pour les blocs de terres
rurales egaux ou inferieurs it deux cents hectares et pour les blocs de terres
urbaines egaux ou inferieurs it dix hectares.

L'alinea 2 du meme article precise que pour les terres rurales de


moms de dix hectares et les terres urbaines de moins de cinquante ares, Je
Gouverneur de Province peut deleguer ses .pouvoirs au Conservateur des titres
immobiliers.

On peut ainsi schernatiser ces dispositions:


..
1) Loi - TR. > 2000 ha
- T.U. > 100 ha

2) Decret (Ord) - T.R. > 1000 ha < 2000 ha


- T.U. > 50 ha < 100 ha r

3) Arrete Min. - T.R. > 200 ha < 1000 ha


- T.U. > 10 ha < 50 ha

4) Arrete GOLlV.- T.R. < 200 ha


.
- T.U. < 10 ha

5) C.TJ. -- T.R. < 10 ha


-- T.U. < 50 a

Il y a lieu de rappeler que les terres urbaines sont celles qui sont
comprises dans les limites des circonscriptions urbaines.
/
'.
En ce qui concernent
alinea 3, les pouvoirs du Gouverneur
la ville de Kinshasa, ajoute larticle
de province sont exerces par le Ministre
183 a son ..
des affaires foncieres pour Jes terrains dont la superficie excede 2 hectares; il
peut deleguer ses pouvoirs au Chef de Division de terres dans les autres cas.
:;

Qui signe Ie contrat a va/ider ou a approuver ? 1#

C) est la Mi nistrc des affaires foncieres s; agissant des points 1, 2 et


3 ci - haut, ainsi que dans la ville de Kinshasa pour les terrains dont la superficie
excede 2 hectares.
Quant au point 4, c' est Ie Gouverneur de province.Y'

Principe de totalisation
Pour determiner la superficie des blocs, il est tenu compte de toutes

.. les concessions de merne nature et de merne destination


beneficie dans la merne province (art. 183, al 4).
, dont Ie demandeur a

Recours
Les actes pris· en violation des regles de competence sont
susceptibles d'un recours administratif ou en cas de non aboutissement, .d'un
recours juridique. •
Lc recours administratif s'exerce :

1. aupres du Gouverneur de province contre les actes de son delegue ;


" 2. aupres du Ministre contre les actes de son delegue ou du Gouverneur de
province ; (
3. aupres du President de la Republique contre Jes actes du Ministre.
z:

Section 2. Regles de procedure


On opere une distinction selon gu'il s'agit des terres urbaines ou
des terres rurales.
..
J
\
§.1. Terres urbaines \

A. Gestion indirecte

L'Etat peut confier la gestion fonciere a une societe mixte, soit


apres une procedure d'adjudication, soit apres un marche de gre a gre (art. 187).
/
Cette societe doit avant de mettre un terrain sur le marche, I'avoir •
loti, cadastre, equipe d'eau et delectricite, et desservi par des voies internes de •
circulation (art 188 a1. 1)

B. Gestion directe

Le president de la Republique OLl son delegue (gouverneur de


province), dans la province qu'il adrninistre, le ministre des affaires foncieres "

(2)G.KALAMBAY LUMPUNGU, op. cit. p.153


~ 24 ~

(pour la ville de Kinshasa) fait etablir les plans parcellaires des terrains a
conceder (art. 63 loi fonciere et art 3 de l'Ord. 74 - 148 du 02 Juillet 1974).

Les terrains a conceder sont offerts au public par un arrete du


Gouverneur ou du Ministre selon que les terres sont situees dans une province
ou dans la ville de Kinshasa. L'arrete cree le lotissement et en determine la
destination. 11 indique pour chacune des parcelles mises sur Ie marche : le
numero cadastral, la superficie et les conditions de mise en valeur.

Les copies des plans parcell aires sont deposees et peuvent etre
consultees au ministere des affaires foncieres, a la circonscription fonciere du
.'
lieu de lotissement et chez le commissaire de district territorialement competent
La publicite est assuree par affichage a la circonscription fonciere.

Les particuliers sont des lors invites a introduire leurs demandes de


terrains.
"
Condition d'octroi de concession r
::
D'une maniere generale, I'ordonnance n074 - 148 du 02 Juillet
1974 determine les criteres que Ie Conservateur des titres immobiliers doit
prendre en compte dans l'attribution
echelle des priorites dans l'examen
des parcelles dernandees.
de demande de terre dans l'ordre suivant:
II s'agit d'une
.
Reglement des contentieux: satisfaire d'abord les personnes qUI
s'estiment lesees soit par une erreur de I'Administration, soit par une
reprise, soit par une expropriation pour cause d'utilite publique ;
Les demandes des personnes qui ne disposent d'aucune parcelle (aucun
terrain) dans une circonscription fonciere donnee, au detriment de ceux
qui en ont deja;
- Capacite de mise en valeur. ..
/

En cas de suite favorable a la demande de terre, le CTr envoie au


requerant le projet de contrat de location a signer avec imputation de le lui
retourner pour le signer a son tour.

Une fois Ie contrat signe, il reste la phase de son execution qui doit
se conformer aux droits et aux obligations nes du contrat. ..
.
Rappelons tout de merne les principales obligations du locataire :

Payer annuellement le loyer conformement au tarif en application;


~ 25 ~

Mettre le terrain suffisamment en valeur et ce, conformernent au plan


damenagement, aux prescriptions de I'autorisation de batir et a 1a
destinati on du terrain ;
Maintenir 1a mise en valeur.

C'est alors qu'un droit de concession pourra etre octroye au


locataire.

§.2. Terres ruraLes

L'initiative de l'occupation d'une terre rurale vient souvent des


particuliers, personnes physiques ou morales. Elles adressent leur demaiide de
concession ele terres a 1 'autorite cornpetente.

Cette elemande est soumise a 1a procedure denquete prealable afin


de sauvegarder les elroits irnmobiliers et fonciers des populations rurales. (en
" tant que prealable, I'enquete est un peu ce qu'est le lotissement pour les terres
urbaines).
(

L'enquete ne peut commencer que sur avis favorable du .


'

Commissaire de District. Elle est effectuee par I'Administrateur elu territoire ou


un fonctionnaire commis a cet effet.
.
L' enquete porte entre autres sur:

la verification sur place de la delimitation du terrain dernande ; .


les renseignements dernographiques et les occupations du sol; la
descri ption des lieux et l'inventaire ;
I'audition des personnes interessees a laterre dernandee concession.

A la fin de I' enquete, l' enqueteur redige un proces - verbal precis


as~orti d'une conclusion susceptible declairer les autorites chargees du controle e,

de I'enquete.

Dans un delai d'un mois apres lenquete, il doit faire parvenir au
Commissaire de District deux exemplaires de son proces - verbal et reserve. une
copie de la leure de transmission du dossier au dernandeur.

Le commissaire de District transmet le dossier au G;uverneur de


province avec ses observations.

~ Le Gouverneur peut faire reprendre I' enq uete par une autre
personne en cas de desaccord, sinon il envoie le dossier au Procureur de la
~ 26 ~

Republique. Le gouverneur peut egalernent cornger le dossier lui - merne a


partir des elements en sa possession avant de l'envoyer au parquet.

Le procureur de la Republique examine le dossier du point de vue


des droits des tiers. II donne son avis ou ses observations .

Si le Gouverneur y fait droit, il corrige le proces - verbal en
consequence et I'envoie au magistrat qui constante l'accord.

S'il y echet, le Gouverneur fait reprendre Ienquete sur les points


litigieux suivant la merne procedure que la premiere enquete.

S i Ie desaccord persiste entre le Gouverneur et Ie Procureur de la


..
Republique, ils se constituent en commission speciale pour cloturer le dossier au
mieux des interets du requerant.

Apres cette cloture definitive de I'cnquete, le gouverneur decide de


la suite a donner au dossier dans les limites de sa competence; dans Ie cas
.;
contraire, il1'envoie a lautorite cornpetente.

C est alors qu' interviendra un arrete portant creation juridique de 1a


parcelle demandee.

En consequence, le requerant peut desorrnais occuper


provisoirement le fonds pendant une duree maximum de cinq ans avant de se
voir octroyer un veritable droit de concession.

Section 3. Reg/es d'organisation


Pour la gestion du domaine foncier prive de I'Etat, Ie territoire
national est divise en circonscriptions foncieres dont Ie President de la
Republique determine Ie nombre et les limites.

Les immeubles et les droits fonciers sont enregistres au bureau de la


circonscription dans laquelle ils sont situes.

Chaque circonscription est adrninistree par un fonctionnaire appele


Conservateur des titres immobiliers. Plusieurs circonscriptions peuvent etre
reunies en tout ou en partie, sous lautorite d'un merne Conservaeeur.

L'Etat est responsable des erreurs du Conservateur.


:
Cette responsabilite ne peut exceder la valeur de la concession et
des constructions et plantations a l' epoque au l' erreur a ete commise, cette
valeur augmente d'un cinquierne.

Chaque circonscription tient quatre types de registre :


,.
1. registre dit livre denregistrernent pour linscription des certificats
d' enregistrement;

2. Registre a souches ou registre des certificats ;

3. Registre - repertoire alphabetique des personnes auxquel1es des certificats •


.
'
d' enregistrements sont delivres ;

4. Registre - journal de tous les certificats, annotations et actes quelconques


... de son ministere et de tous les actes, requetes et documents qui lui sont
remis.
(

~ :.

- ..
-I

I
J


.. .
/
_

..
~ 28 ~

CHAP. IV : PRINCIPES D'ET ABLISSEMENT ET DE


TRANSMISSION DES DROITS FONCIERS ET
IMMOBILIERS

Section 1. Principes
Aux termes de I'article 219 de la loi fonciere, Ie droit de jouissance
d'un fonds n ' est legalement etabl i que par un certificat d' enregistrement du titre
concede.

Selon Ie merne article, le droit de proprietc sur un irnmeuble n'est


legalement etabli que sil est inscrit dans le certificat d'enregistrement du fonds,

ou s'il fait l'objet d'un certificat d'enregistrement separe dont il est fait
annotation dans le certificat d'enregistrement du fonds.

D'autres parts, les mutations, soit entre vifs, soit par deces, de la
propriete imrnobiliere ou du droit de concession, ne soperent que par un (
nouveau certificat d'enregistrement. Tout comme aucune charge ne frappe la
propriete irnrnobiliere si elle n'est inscrite all certificat d'enregistrement, a
l'exception des servitudes legales.

Section 2. Portee . .
C'cst le certificat d'enregistrement qui consacre lexistence legale
du droit de jouissance sur le fonds, du droit de propriete imrnobiliere envisagee
separement du fonds, des mutations de la propriete immobiliere, des charges ou
des servitudes sur le fonds ainsi que des locaticns de plus de neuf ans ..

)
'.

..

- ..
CHAP. V : SANCTIONS

Toute occupation du sol doit se faire dans le seul cadre de la 10i


fonciere et par des personnes determinees. Agir autrement expose son auteur aux
sanctions.
a

Section 1. N ullite du contrat de concession


Au terme de 1'article 204 de la loi fonciere, est nul:

• tout contrat de concession conclu en violation des dispositions imperatives


de la 10i ; •
. .. • tout contrat contraire aux dispositions imperatives d'ordre urbanistique.

Parmi les dispositions imperatives de la 10i, on peut rappeler: 1a


condition prealable de mise en valeur pour tout contrat de concession sur un
-fonds partiellement ou entierement inculte, la concession perpetuelle reservee
aux seuls Congolais personnes physiques, la regie de totalisation en matiere (

d' octroi de concession, I'interdiction de changer la destination du fonds, etc. -.,

L' octroi du contrat tout comme la jouissance par le titulaire doivent


obeir aux regles d'urbanisme si Ie fonds est situe dans une circonscription
urbaine soumise au plan d'urbanisme.
. ..

Section 2. Sanctions penales


Les articles 205 et 207 prevoient des sanctions penales contre :

l. l'autorite qui aura conclu, au nom de I'Etat proprietaire du sol, un contrat


frappe de nullite aux termes de l'article 204 ;
2. le fonctionnaire qui aura dresse un certificat d'enregistrement en vertu
I
')
.J.
d'un tel contrat ;
toute personne qui, part. contrainte, menace ou toute autre pression, aura
..
oblige un fonctionnaire de I'administration du domaine ou des titres
I -

immobiliers a agir en violation de la loi ;


4. quiconque construit ou realise n'importe quelle autre entreprise sur une
~
terre concedee en vertu d'un contrat frappe de nullite ;
"
5. quiconque pose un acte, d'usage ou de jouissance d'une terre quelconque
~
qui ne trouve pas son titre dans la 10i ou un contrat. Il en est egalement
~ ainsi des cornplices et des co-auteurs qui seront punis conformement aux
~ 30 ~

articles 21 et 22 du code penal: respectivement la moitie et la rnerne peine


que lauteur.

L' administration peut ordonner la demolition des constructions ou


toutes autres realisations effectuees en vertu d'un contrat frappe de nullite .
• Faute pour le contrevenant de sexecuter, il pourra etre pro cede
d'office a cette demolition, le tout a ses frais, soit par un entrepreneur que
designera 1'administration, soit par 1'administration elle - merne.

Le contrevenant ne pourra pretendre a aucune indemnite, a quelque


titre que ce soit.

..

'.

- ..

/
'.

.:

.:
-.

...

lie PARTIE

SERVITUDES ADMINISTRA TIVES



.'

La construction constitue l'une des


principales modalites de la mise en valeur d 'un fonds. (
Elle doit strictement obeir a la destination du fonds,
avons - nous dit. C'est du reste l'une des gran des
obligations du concessionnaire.

11 est cependant a noter qu' outre cette . .


prescription, le droit impose d' autres restrictions
(regles imperatives) auxquelles I'activite de
construction doit se conformer: ce sont des
servitudes.

/
'.

1-


CHAP. I : GENERALITES

Section 1. Notions de servitude


§.1. Definition

La servitude est une charge imposee sur un fonds ou sur un


batiment, soit pour l'usage ou I'utilite d'un autre fonds, soit pour J'interet
general.

§.2. Categories

De 1a definition ci -dessus, il ressort qu'i! existe deux categories de


servitudes:

10. Les servitudes de droit prive, irnposees au profit d 'un autre fonds ou d'un
autre batiment. On y compte par exemple la servitude de passage pOUT
cause d' enclave;
(
2°. Les servitudes administratives ou d'utilite publique: ce sont celles
imposees, non pas au profit d'un fonds prive, mais plutot au profit de
I'interet general.

C'est cette deuxierne categoric de servitudes qui nous interesse le


plus dans ce COUI'S.
.
J

§.3. Regime des servitudes administratives

Les servitudes administratives ou d'utilite publique se differencient


de celles du droit prive sous trois aspects:

1. Contrairement a la servitude du droit prive qui requiert l'existence de


deux fonds, celie dutilite publique implique le rapport entre un seul fonds /
'.
et I' interet general;

2. La servitude du droit prive est edictee pour un interet prive (usage et
utilite du fonds dominant), tandis que celle dutilite publique (ou
administrative) est edictee pour I'interet general;

3. La servitude administrative est hors du commerce (ne se negocie pas) et
.d'ordre public; elle ne donne droit a aucune indernnite au profit du
~ 33 ~

concessionnaire du fonds greve, contrairement a la servitude du droit


pnve.

Section 2. Non1.enclature des servitudes d'utilite pub/ique


L) arrete interrninisteriel n00021 du 29 octobre 1993 portant
.. application de la reglernentation sur les servitudes donne cette enumeration:

l. les espaces verts,


2. les emprises des routes dinteret public conforrnernent aux plans
d'urbanisme et plans cadastraux,
.
3. les rives des cours allant jusqu'au moins 10 metres a partir de la ligne

formee par le niveau le plus eleve qu 'atteignent les eaux dans leur pericde
.. des crues norrnales,
4. les emprises des I ignes de haute tension sur une distance de 25 metres de
part et dautre,
'-
5. les ernprises des chemins de fer de 5 a 50 metres suivant categories,
(
6. les zones de securite des depots des liquides inflammables, des aeronefs,
des etablissernents insalubres et des explosifs,
7. les emprises des c imetieres,
~ 8. les emprises des batiments
9. les terrains de jeu et de loisir,
publics,
..
10. les perirnetres REGIDESO, SNEL et ~ OCPT)
11. les zones de carrieres reservees a I'extraction des produits du sous-sol.

Toute occupation, toute construction et tout lotissement dans ces


servitudes sont interdits.

Sans prejudice des poursuites judiciaires prevues par la loi a charge


des contrevenants, toutes constructions erigees en violation de cette interdiction
ainsi-que d'autres dispositions legales ou reglementaires en matiere de servitude
..I
seront dernol ies aux frais de leurs constructions ou proprietaires sans aucune •
indernnite.

De toutes les servitudes d'utilite publique qui existent, nous allons


:.
nous arreter un petit temps sur celles qui se rapportent a l'urbanisme.
"
CHAP. II : SERVITUDES D'URBANISME

Section 1. Notions
§.1. Generalites

A. Definition et pLace till droit de l'urbanisme

Par regie ou droit de 1'urbanisme, on entend l' ensemble des


prescriptions dont le respect simpose a quiconque desire proceder a une
utilisation du sol urbain.

Le droit de I'urbanisme est une branche speciale du droit



.. administratif, lequel fait partie du droit interne.

B. Raison d'etre et {inalite dll droit de /'urbanisme

Le droit de 1 'urbanisme precede de 1a conviction que le libre jeu des


initiatives irnmobilieres est source dincoherences et de desordre sans (

1'utilisation des sols urbains. :.

Ses regles ont pour finalite (objectif) d' assurer une repartition
harrnonignee des implantations immobilieres dans I'espace urbain ou, tout au

moins, d'encadrer les constructions et autres formes d'utilisation des sols
urbains de maniere a eviter les dysfonctions Jes plus graves: nuisances, J

gaspillages des espaces naturelles, augmentation incontrolee des besoins


dequipement ...

C. Rapport dll droit de l'urbanisme et du droit de La construction

En general, les regles d'urbanisme ont pour objet I'amenagernent du


sol urbain alors que celles de la construction soccupent, non pas I
damenagement de l'espace mais de ledifice construit en lui-rnerne.

ExempLe: la regIe d' urbanisme se preoccupe de la position des constructions


dans lespace, de leur volume, de leur aspect exterieur ... la regle de la
construction se preoccupc des volumes interieurs, de I'isolation phonique, de la
protection contre les infiltrations et remontees d 'eau, de 1a resistance des
materiaux.
'J ! "
., ~ I
f ,
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.i ..t
1~",
..
- 1
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~
Bref, le droit de la construction regit I' edification des immeubles
alors que Ie droit de I'urbanisme vise un developpement harmonieux, rationnel
et humain des villes.
'.

I ~.,.1.
_
.
<.".._I

Neanmoins, il importe de noter que I'urbani.~me ne sc realise, du " I'''


I~
moms partiellement, qu' au travers de la construction.' Ainsi les regles de la I
I

,construction sintegrent dans Ie regime juridique de I'urbanisme.

En .plus, les deux branches sont etroitement liees car elles


poursuivent le meme dessein : I'amenagement du territoire.
; !

§.2. Conten" de la regie de I'urbanisme

A. Contenu • I

" Les regles d'urbanisme sont de deux categories: les regles de fond
et celles de forme.

1°. Regles de forme i'

Elles ont trait a la competence et a la procedure, Elles indiquent les


autorites administratives cornpetentes et la maniere clont'clles doivent prendre
les decisions interessant l'occupation de l'espace urbain. \'
q:
2°. Regles defond

Elles regissent I' occupation ou l' utilisation de I'espace elles -


memes. Elles disent quelles formes d'activites imrnobilieres sur un terrain donne
sont interdites, limitees ou encadrees.

Elles limitent les prerogatives des proprietaires immobiliers et font


naitre des sujetions qu'on qualifie de servitudes d'urbanisme.

B. Nature ;uridique des restrictions (Ill droit de cOl1struire.

Dans le langage courant, l'on emploie indifferemment les


"
" expressions « regles d'urbanisme » et «servitudes d'urbanisme », toutes les
deux sont considerees comme « charges d'urbanisme » et soumises a un regime
unique qui est au fond celui des servitudes. •
Cependant, il existe une grande nuance entre les deux, car:

a) La regie d'urbanisme est:

susceptible d'edicter une obligation positive


.. Ex : construire en respectant certaines prescriptions d' ordre architectural,

generale : elle concerne tous les fonds compns dans une certaine aire
geographique.
Ex: la zone residentielle dans laquelle on ne peut construire que des
immeubles a usage d'habitation.
_. •
.. Ainsi done, la regie d'urbanisme est une disposition legislative, au
sens large du terme.

b) La servitude d'urbanisme

donne lieu a une obligation negative (

Ex: celle de ne pas construire ou de ne construire quen deca d'une


certaine hauteur ;

est speciale a une parcelle determinee et par consequent sourmse a un ...


regime different qui lui est propre.

En tout etat de cause, les regles generales et les servitudes


d'utilisations des sols sont constitutives des charges d 'urbanismes.

Section 2. Typologie des servitudes d'urbanisme


Les prescri pti ODS contenues dans les regles d' urbanisme sont d'un
contenu assez varie. La construction doit se conformer a ces prescriptions. Dans .
.
cette etude, nous retenons 08 (hui) principaux cas de figure. •
§.1. Regles de localisation des implantations immobilieres

Ce sont des regles qui permettent notamrnent d'interdire ou de


subordonner a des conditions speciales, les constructions sur des terrains situes
1#

dans des zones expo sees a un risque.


~ 37 ~

II est question de refuser I'autorisation de construire ou de


I'accorder conditionnellement, si les constructions sont susceptibles detre
exposees a des nuisances graves, par exemple :

nuisances acoustiques (sur Ie cas des zones de bruit des aerodromes),


.. constructions qui compromettent la conservation ou la mise en valeur d'un
site archeologique,
- cas de terrains non desservis par des voies appropriees,
- constructions qui provoquent une urbanisation dispersee incompatibles
avec la vocation des espaces naturels environnants.
_,
§.2. Regies de destination •
Ce sont des regles qUI concernent I'affectation des sols et des
locaux.

- Affectation des locaux : logement, hotel, commerce ou artisanat, bureau -


services, locaux industriels, entrepots commerciaux, batiments agricoles ...
(
;.

- Affectation des sols: c ' est Ie zonage c'est-a-dire Ie decoupage du terrain:


la delimitation des zones a destinations differentes et qui seront dotees des
reules
'-'
cI ifferentes.
- «

§.3. Regles de desserte des constrtlctions

II s' agit de la desserte des constructions par la voirie et les reseaux.

La finalite de ces regles est de faire en sorte que ne puissent etre


construits que des terrains suffisamment desservis sur ces deux plans.

§.4. Regies concernant I 'implantation des operations

Cette categoric determine la surface minimale constructible. On y


../
retient :

a) Les regles qui concernent la surface minimale exigee des terrains pour
qu'ils soient const.ructibles ;
b) Les regles de prospect, c'est-a-dire celles qUI imposent que les
constructions se situent a une distance de la voie publique (selon le cas de
lalignement ou de I'axe de la voie) ou a une distance des limites laterales
des terrains, OLI bien qui irnposent une ccrtaine distance entre deux
constructions sur un meme terrain.
~ 38 ~

§.5. Regles relatives au volume des constructions

On denombre notamment :

a) Les regles d'emprise dl! sol, qui plafonnent la proportion du terrain que la
construction peut occuper, c'est-a-dire la surfacede base de Ia construction,
amsi que
b) Les regles de hauteur.

§.6. Regles de densite

Certaines regles ci-haut, evoquees ~ comrne celles de lernprise du


sol ~ sent egalernent lin moyen de pilotage de densite.
..
Mais cette appellation est usuellement reservee aux regles qUI
determinent Ie nornbre de metres carres de plancher qu'il est possible de
construire sur un terrain donne. C'est le coefficient doccupation du sol (COS).
'-

Le coefficient d' occupation de sols (COS) est une unite de mesure (


technique qui fixe la densite maximale de constructions dans la zone consideree.
11 est une regIe concrete, fixee en raison de considerations locales: etats des
e equipernents existants, usages prioritaires ou interdits dans la zone, superficie
des parcelles.
.
Exemple: lordormance n097/243 du 24 Juillet ] 954 portant dispositions
generales d arnenagernent en matiere d 'esthetique, specialcment -en ce qui
concerne les dependances, stipule : « sauf S1 les plans particuliers
damenagement en disposant autrernent, il est interdit de construire des
dependances isolees du batiment principai sur Ies parcelles des zones
residentielles d 'une superficie inferieure a 10 ares. Lorsqu 'elles sont autorisees,
les dependences isolees ne peuvent occuper LIne superficie superieure au
trentierne de la sup~rficie de la parcelle. Elles seront baties des memes ..
/

materiaux que ceux employes pour le batiment principal et participeront a •


l'architecture de celui-ci.

§.7. Regles relatives ii I 'aspect exterieLlr des constructions

L 'ordonnance du 24 Juillet 1954 precitee edicte des. dispositions


reglementai res concernant les toi tures, les dependances, I' aspect des facades. les
clotures, les panneaux publicitaires ...
A. Les toitures

1. Principes

10. Oualite des toilures : la construction des ,toitures en toles d' acier ou
d'aluminium et en materiaux d'asbeste _ ciment est autorisee sauf dans
les quartiers designes par le Commissaire de District dans les villes et par
le Gouverneur de province partout ailleurs.

2°. Degre de pente norma Ie :_la pente normale de ces toitures sera
comprise entre 20° et 35°, elles doivent setablir en saillie sur les murs de
facade.

2. Caracteristiques exigees pour les toitures

1°. Pour les tales


(
etre colorees en teinte agreee et avoir subi un traitement assurant
-..
1 'adherence de la peinture ou la fixation de la coloration,
etre du type dit grande ondulations et avoir une epaisseur minimum de
0,63 mm,
etre garnies sur leurs parties debordantes d'une tole de rive avec retour ..
epousant les ondulations des toles de couverture et dont Ie profil est
agree,
etre convenablement entretenues quant a leur peinture ou colorant.

2° Pour les materiaux d'asbeste _ ciment


etre teintees dans la masse en une teinte solide et agreee,
pour les plaques ondulees : etre du type a grandes ondulations et avoir
../
une epaisseur moyenne de 6 mm.

Remarque : Sauf decision contraire de I' autorite competente et dans les limites
qu'elle determine, les conditions imposees ci-dessus ne sont pas applicables
dans les zones industrielles.
II
B. Aspect des facades

Le parachevement des facades doit etre execute avec soin. Les


materiaux a utiliser doivent etre decrits dans la demande d'autorisation de batir
et etre approuves par l' autorite competente .
. .
C. CliJtures

La nature et la hauteur des clotures projetees seront renseignees


dans la demande d'autorisation de batir.

Dans un but d'harmonie generale, lautorite cornpetente pourra, en



l'absence d'indication, aux plans damenagement imposer un type de cloture
dans les quartiers determines.

§.8. Regles relatives aux equipement et espaces fibres

Elles sont de deux sortes et portent sur:

.. a) les aires de stationnement,


b) les zones de recul et parcage des vehicules prevues par l' ordonnance
9711 08 du 19 avril 1957 portant reglementation des zones de recul et
parcage des vehicules.

Section 3. Plani{ication urbaine (

:
Les servitudes d'urbanisme ci -des sus exposees peuvent resulter
d'un texte juridique structure sous forme de 10i ou de reglement. Cependant
plusieurs autres prescriptions ressortent plutot des plans d 'urbanisme.

Les plans d'urbanismes sont des contenants de la regle
d'urbanisme. Ce sont des documents reglementaires a plus au moins longue
echeance, qui accompagnent les operations darnenagement du territoire
(national, regional ou local) et fixent dans le cadre des orientations du schema
directeur, s'il en existe, des regles generales et des servitudes dutilisation des
sols pouvant notamment comporter I' interdiction de construire.

II existe quatre types de plans damenagement : Ie plan general, Ie


plan regional, le plan local et le plan particulier.
II va de soi que ces documents, qui comportent des prescriptions qui
s'imposent aux operations de constructions, doivent etre observes par quiconque
desire construire.

, '.
'" 41 '"

.. rn' PARTIE
QUELQUES REGLES DE CONSTRUCTION

.. Certes, les travaux de construction consistent


dordinaire en des operations dont l'objectif est deriger
des ouvrages (batiments notamment) dans les limites
d' une concession deterrninee.
(
Cependant, quantite d' autres travaux sont
-.,
susceptibles soit d'etre executes sur la voie publique soit
d'avoir un impact ou une incidence sur celle - ci.

L'ordonnance n0127/6 du 15 Juin 1913 ..


portant Reglernent sur les constructions dans les quartiers
des circonscriptions urbaines, telle que modifiee it ce jour,
impose un certain nombre de directives a observer dans
les deux cas.

'.

.. .
CHAP. I : CONSTRUCTION DANS LES LIMITES D'UNE
CONCESSION

Plusieurs dispositions de I'ordonnance sus evoquee encadrent


I'activite de construction menee dans les limites d'une concession. Elles
concernent des aspects tres diversifies.

Pour des raisons de volume - horaire, nous ne retenons dans ce


cours que les dispositions les plus en vue, et done plus au moins pratiques,
notamment sur:

les materiaux de construction a utiliser et les dimensions des ouvrages, •


.< les toitures, cheneaux, eaux de pluie et drainage,
la ventilation, les dimensions et la hauteur des locaux,
les tosses et lieux d'aisance,
les batiments rnenacant ruine ou offrant des dangers,
les mesures preventives contre l'incendie dans les immeubles. (

Section 1. Material/X de construction


§.1. Pour les (ondatiol1s
. II
Les materiaux mis en oeuvre pour les fondations doivent etre de
premiere qualite en bonnes briques, pierres ou moellons (art 73). J

Le mortier de liaison pour les fondations doit etre du mortier de


ciment (art 74).
.
Les fondations doivent etre mises a labri de reau. A cet effet, il
conviendra de les enterrer, d'au moins deux pieds de profondeur pour eviter
que les eaux pluviales puissent raviner (creuser) le sol et atteindre le dessous de
..
/

la 'fondation.

Le proprietaire ou l'entrepreneur est tenu de prendre toutes les


mesures pour garantir les murs contre I'humidite,


§.2. Les murs exterieurs
A. Matti-faux (art 76 - 80)

Tout mur exterieur sera construit en bonnes briques, pierres, fer ou


.. autre substance dure et incombustible. La mayollfl:erie en moellons est aussi
autorisee.

La liaison peut se faire soit au mortier de chaux soit au mortier de


ciment.

B. Hauteur

La hauteur des facades longeant les voies publiques est determinee
par la largeur des voies :

10. 20 metres sur les places publiques, boulevards et les rues de 30 metres de
'" largeur,
(
2°. dans les autres cas, la hauteur sera determinee par le Gouverneur de la
."
province et dans les district urbains par le commissaire de district qui
peuvent permettre des hauteurs superieures a raison de l' importance des
:
constructions et de la beaute de leur architecture.

Les limites des hauteurs, fixees sont applicables egalement aux


. .
facades elevees en an-Jere de la limite d'alignement des constructions.

Tout batiment doit avoir le parquet du rez-de-chaussee sureleve


d'un minimum de 0,80 m au - dessus du sol environnant. Cette surelevation
peut etre rernplacee par des caves d'au moins 1,80 m de hauteur totale ayant au
moins 0,80 m au dessus du sol (art 82).
/
C. Epaisseur (art 83) e,

1°. Epaisseur des !nurs en briques au en pIerres brutes (platrage nOI1


compris) :

• Pour les constructions if deux etages :


murs de fondation 0,75 m •
murs de cave .. ", , 0,55 m
mms de rez-de-chaussee ., 0,45' m
er, ~
murs i
eel etage ,.. , O,j3 m
murs de 2c etage 0,22 111
• Pour les constructions a trois etages :
murs de fondation 0,90 m
murs de cave 0,65 111
murs de rez-de-chaussee 0,55 m
murs de 1er etage 0,45 m
... murs de 2e etage 0,33 m
murs de 3c etage 0,22 m

• Pour les constructions a quatre etages :


murs de fondation 1,00 111
murs de cave 0,80 111
murs de rez-de-chaussee 0,66 m
.'
murs de l" etage 0,55 m
murs de 2c etage 0,45 m
murs d e ...,e,
j etage....................... 0""3
,j m
murs de 4e etage 0,22 m
(

• Pour les constructions dont les murs de facade ont 13 metres de hauteur
mur de rez-de-chaussee 0,45 m

I
au - dessus du rez-de-chaussee 0,33 m
. .
• Pour les constructions dont les mill'S de facade ont moins de 13 metres "'
de hauteur:
mur de rez-de-chausscc 0,33 m
au-dessus du rez-de-chaussee 0,22 m

2°. Epaisseur des nlurs de (m;ade des constructions sans etage :

0,33 111. on pOUITa toutefois faire emploi de mur d'une brique e.


/

d) epaisseur ; dans ce cas, les murs seront renforces par des pilastres (piliers

adosses aux murs) et la maconnerie sera etablie au mortier de ciment.

3°. Epaisseur des murs maftres et de refend supportant des gitages ( )


ptatrage non compris.

• Pour les constructions dont les murs de facade ont 13 metres de hauteur
et plus:
murs de rez-de-chaussee 0,45 m
murs de letagc 0,33 m
• Pour les constructions dont les murs de facade ont moins de 13 metres de
hauteur
- murs de rez-de-chaussee 0,33 ill
- au - dessus du rez-de-chaussee 0,22 m

.. 4°. Epaisseur des construits en material/x tres resistants autres que les
nUll'S

briques et les pierres brutes:

Elle est determinee par le Gouverneur de province et, dans les


districts urbains, les cornrmssaires de district qui pourront admettre des
epaisseurs moindres.

§.3. M UtS de refend (art 84 - 89)


.'
Les murs de refend sont des gros murs qui forment separation
interieure dans un batiment.

Its sont etablis en pierres, briques, fer ou toute autre matiere


incombustible. Le mortier employe pour leur maconnerie sera de la meme (

composition que celui employe dans les murs exterieurs.

: L' epaisseu r des murs de refend est determinee d' apres leur
elevation. Elle est soit conforme a celle des murs de facade, telle que indiquee ci
- haut, soit etablie comme suit:
.
murs de fondation 0,70 a 0,85 m
murs de cave 0,50 a 0,65 m
I· murs de rez-de-chaussee 0,45 m
murs
murs
de
de
1 e't age ......................,
(;1'

2c e't age .......................,


° ° 45·'a,.) 3'" 111
033 m
murs de 3e etage 0,33 a 0,22 111
murs de 4c etage 0,22111 ..
/

Tous les murs de face et de refend doivent etre liaisonnes a leurs


..
jonctions.

If
~ 46 ~

Section 2. Toitures
§.1. Matiriaux

Tous les batiments seront couverts en tuiles, ardoises, ZInC,


ruberoid, carton bitume, toles ondulees et en general par toute matiere
...
incombustible.

Toute couverture en chaume ou autres matieres combustibles est


prohibee.

Les plates - formes en beton ou ciment anne sont autorisees. .

L'ordonnance du 17 mars 1917 dispose que les charpentes des


• .r
toitures de batiments et de verandas seront ancrees dans les murs ou les pilastres.

§.2. Chenaux

" Les proprietaires des maisons dont les t01tS sont disposes de
(
maniere que les eaux pluviales tombent directement sur la voie publique sont
tenus de faire etablir des cheneaux ou gouttieres sous legout de ces toits afin de
recevoir les eaux qui seront conduites jusque dans les egouts, rigoles au moyen

-,
des tuyaux ayant leur decharge sous les trottoirs.

Un cheneau est un conduit place a la base d 'un toit pour recueillir


. .
les eaux de pluie. Equivalent a celui-ci, 1agouttiere est un petit canal metallique,
place a la base d 'un toit pour recevoir les eaux pluviales.

Les gouttieres ne pourront etre qu 'en cuivre, zinc au tole entamee et


seront soutenues par des corbeaux en fer (corbeau : pierre ou fer en saillie sur un
parement de maconnerie).

Les tuyaux de descente ne pourront etre etablis qu'en fonte (alliage


-
de fer et de carbone), zinc, cuivre, plomb au tole entamee et seront retenus par
des colliers en fer a scellement.

Notons cependant qu' en vertu de I' ordonnance n025 lIT.P. du 27


aout 1944, Ie placement des gouttieres et chcneaux est facultatif dans les
circonscriptions urbaines de Matadi, Berna, Banana et Leopoldville (Kinshasa) ;
il est soumis a des condi tions particulieres.

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