Traitements Physico-Chimiques de La Pollution Soluble: Jean-Claude BOEGLIN
Traitements Physico-Chimiques de La Pollution Soluble: Jean-Claude BOEGLIN
Traitements Physico-Chimiques de La Pollution Soluble: Jean-Claude BOEGLIN
DOCUMENTATION
27/09/2008
Traitements physico-chimiques
de la pollution soluble
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Environnement G 1 271 − 1
1. Neutralisation des rejets L’acidité des eaux résiduaires industrielles est neutralisée en
mélangeant les effluents avec des réactifs alcalins comme la soude
industriels (NaOH) ou la chaux éteinte Ca(OH)2 sous forme de lait de chaux, ou
encore en procédant à leur filtration sur un produit alcalino-terreux :
marbre, Neutralite(1) dolomie calcinée, etc.
Nota (1) : le Neutralite est un produit exempt de base libre composé de carbonate de cal-
Presque tous les procédés industriels de fabrication donnent lieu cium et de magnésium et délivré sous forme de grains calibrés.
à des effluents résiduaires acides ou basiques.
La simplicité des traitements de neutralisation n’est souvent
Les eaux résiduaires acides proviennent principalement des opé- qu’apparente, car leur mise en œuvre implique toujours l’applica-
rations de décapage des métaux, des conserveries de fruits, de la tion des mesures suivantes :
teinture de la laine, de la fabrication des acides proprement dits,
etc., tandis que les eaux résiduaires alcalines peuvent être issues — mélange énergique de l’eau à traiter avec un réactif le plus
des tanneries, du dégraissage des textiles, de teintures à la cuve, de souvent sous forme liquide ;
blanchisseries, de la fabrication de l’acétylène, de diverses opéra- — ajustement automatique du taux de réactif en fonction d’une
tions de lavage industrielles, etc. valeur de consigne sur l’effluent traité par asservissement à une
mesure de pH ;
Acidité et basicité ne signifient pas pollution au sens strict du
terme, mais il n’en est pas moins vrai que les nuisances résultant — mise en œuvre d’un réacteur pouvant assurer :
d’un excès d’acidité ou de basicité peuvent être considérables. • une dispersion aussi rapide et complète que possible du ou
D’une façon générale, les effluents trop acides ou alcalins entraî- des réactifs dans l’eau à traiter,
nent la corrosion des matériaux de construction courants, provo- • une position judicieuse de l’organe de mesure du pH par rap-
quent la mort de la faune et de la flore de nos milieux naturels port à l’introduction du ou des réactifs,
(rivières et lacs), et affectent les procédés d’épuration biologique de • un temps de contact suffisant pour que les réactions mises en
nos stations de traitement, en inhibant les actions enzymatiques et jeu soient totales à la sortie des appareils.
la croissance microbienne.
Lors de très fortes fluctuations de composition de l’eau à traiter,
l’opération de régulation est souvent rendue délicate ; c’est pour-
On désigne par le terme de neutralisation, les traitements de quoi on préfère assurer la neutralisation par une addition échelon-
correction du pH qui consistent à ramener le pH de l’effluent à née des réactifs dans un réacteur à étages multiples généralement
une valeur voisine de la neutralité et en tout cas à l’intérieur deux, voire trois, bassins successifs en cascade [2].
d’une zone de valeurs bien définies. Dans la même optique et aussi par souci d’économie en réactifs,
l’industriel a toujours intérêt, s’il a des rejets à la fois acides et alca-
Ces traitements concernent : lins, à construire une bâche tampon qui assurera une préneutralisa-
tion réciproque si sa capacité est suffisante.
— la neutralisation des effluents dans la plage des pH correspon-
dant aux normes réglementaires, avant rejet au milieu naturel ; Notons que si les cinétiques des réactions de neutralisation avec
— la correction du pH avant un stade de traitement ultérieur qu’il les acides chlorhydriques (HCl) – sulfurique (H2SO4) et la soude
soit physico-chimique (ajustement du pH de coagulation par exem- (NaOH) sont généralement très rapides (inférieur à 5 min) ; il n’en
ple) ou biologique (pour éviter d’altérer la croissance bactérienne). est pas de même avec la chaux qui nécessite un temps de contact de
l’ordre de l’heure. Pour minimiser cet inconvénient, on a développé
La neutralisation de l’alcalinité des effluents est généralement des réacteurs à recirculation accélérée qui, par des moyens pure-
réalisée en les mélangeant avec les acides sulfuriques ou chlorhy- ment hydrauliques, permettent une homogénéisation parfaite des
driques, réactifs industriels avec lesquels les réactions sont prati- réactifs avec l’eau à neutraliser, en réduisant de façon notable les
quement instantanées. temps de séjour de l’eau dans l’enceinte du réacteur.
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3.1.2.1 Oxydation par les composés chlorés auront disparu ; l’électrode devient alors un simple indicateur redox,
réagissant positivement à l’excès d’oxydant.
Les mécanismes réactionnels mis en jeu dans l’oxydation des cya-
nures en cyanates par les composés chlorés s’effectue en réalité en
deux étapes. Nous récapitulons dans le tableau 1, les quantités de réactifs
oxydants nécessaires pour oxyder, jusqu’au stade cyanate, 1 kg
Il y a d’abord formation de chlorure de cyanogène (CNCl) com- de cyanure libre (CN−) présent dans un rejet industriel préalable-
posé volatil aussi toxique que l’ion cyanure, détruit ultérieurement, ment amené au pH optimal de réaction.
en milieu alcalin, par hydrolyse en cyanate (CNO−) selon les
réactions :
(0)
CN – + ClO – + H 2 O → CNCl + 2 OH – (1)
(hypochlorite (chlorure Tableau 1 – Oxydation des cyanures
de sodium) de cyanogène)
Stœchiométrie
Pratique
CNCl + 2 OH− → Cl− + CNO− + H2O (2) Réactifs oxydants pour 1 kg de
industrielle
CN−
Le pH du milieu réactionnel aura une forte incidence sur la cinéti- Eau de Javel à 47-50 degré chlo- 18 20
que de la réaction (2) ; l’hydrolyse, qui s’effectue, pour des pH de rométrique (NaClO) ............... (L)
12,5 et 10,5, respectivement en 15 et 35 min, nécessitera plusieurs
heures à pH = 9,5 et devient incomplète pour des valeurs de pH infé- Acide de Caro (solution com- 22 24
rieures à 9,5. merciale à 200 g/L) H2SO5 ..... (L)
Chlore gazeux Cl2................ .(kg) 2,75 3
L’oxydation peut être poussée au-delà du stade cyanate, avec
dégradation totale en azote et CO2 : Soude NaOH.........................(kg) 3,1 3,5
L’oxydation des composés cyanurés par l’acide monopersulfuri- La réduction peut être obtenue selon deux méthodes utilisant :
que H2SO5 (acide de Caro) permet d’éviter la formation de chlorure — soit l’anhydride sulfureux et ses dérivés (sulfite de sodium
de cyanogène, tout en parvenant au stade cyanate (CNO−) en quel- Na2SO3, bisulfite de soude NaHSO3) ;
ques minutes à condition d’opérer à un pH du milieu réactionnel
supérieur à 9,5 : — soit le sulfate ferreux heptahydrate ou le fer métallique.
Le traitement de réduction généralement réalisé en milieu acide,
CN− + H2SO5 → CNO− + H2SO4 (4) s’effectue suivant les réactions :
On peut pousser l’oxydation au-delà avec un excès de réactif oxy- — avec le bisulfite de sodium :
dant en vue d’une dégradation totale des cyanates comme pour les
composés chlorés. Mais à l’échelle industrielle, seul le premier stade H2Cr2O7 + 3 NaHSO3 + 3 H2SO4 → Cr2(SO4)3 + 3 NaHSO3 + 4 H2O(5)
d’oxydation est mis en œuvre pour des raisons économiques.
— avec le sulfate ferreux :
L’emploi de l’acide de Caro dans la pratique, s’effectue suivant un
mode opératoire des plus simples, en utilisant un dispositif automa- H2Cr2O7 + 6 FeSO4 + 6 H2SO4 → Cr2(SO4)3 + 3 Fe2(SO4)3 + 7 H2O (6)
tique qui règle l’injection aussi bien de l’acide que de la soude
nécessaire (asservissement à une sonde de pH). La réaction (5) est pratiquement instantanée pour des pH < à 2,5,
mais la cinétique de réaction diminue rapidement lorsque le pH aug-
On peut automatiser l’introduction de l’acide de Caro, grâce à un mente (seuil critique pH : 3,5).
couple d’électrodes argent-Calamel, qui prend un potentiel négatif,
proportionnel à la concentration en CN−. Ce potentiel reste négatif, La réduction avec le sulfate ferreux [réaction (6)], produit de
aussi bien à l’introduction de l’oxydant que pendant la réaction. On récupération de faible valeur marchande, est plus tolérante et peut
observera un brusque changement de polarité dès que les cyanures être réalisé à un pH < à 6, avec régulation.
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(0)
Na OH Cl2
ou Na ClO
Ca(OH)2 H2 SO5
Adjuvant
H2 SO4 Na OH
pH rH
ou ou
HCl Ca (OH)2
Effluents cyanurés
t = 10 à 15 min
Décantation
Oxydation pH
Contrôle
pH final
Effluents acides
et alcalins
Neutralisation Précipitation
des hydroxydes
H2 SO4 Na HSO3 métalliques
Rejet
ou ou SO2
HCl ou Fe SO4
Conditionnement et
séchage des boues
pH rH
Effluents chromatés
t = 5 min
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4. Traitements 100
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■ Déphosphatation chimique par la chaux ■ Industrie des engrais : production d’acide phosphorique
L’action de la chaux peut conduire, en fonction du pH ; à deux et de superphosphates
réactions : Le traitement des rejets a pour objet : la neutralisation de l’acidité
— la précipitation d’hydroxyapatite de calcium dans une zone de et la précipitation des fluorures et des phosphates.
pH de 6 à 8 :
En raison des fortes acidités présentes, le traitement doit s’effec-
3 HPO 42– + 5 Ca 2+ + 4 OH – → Ca 5 ( OH ) ( PO 4 ) 3 + 3 H 2 O tuer en deux étapes (neutralisation et précipitation) :
— à pH 4, l’addition de chaux ou, sous certaines précautions, de
CaCO3, conduit à la précipitation de fluorine CaF2 et de CaHPO4. Le
— puis la précipitation du phosphate tricalcique (PO4)2Ca3 à un précipité étant cristallin, la réaction peut être assurée avantageuse-
pH de 9 à 12. À pH > 9-10, la chaux réagit par ailleurs avec les bicar- ment dans un décanteur à recyclage des boues type Turbocirculator
bonates, et avec le magnésium éventuellement présent, pour don- ou Densadeg de la firme Degrémont ;
ner des coprécipités phosphate de calcium magnésie, calcite — à pH 8,5-9, l’adjonction de chaux conduit à la précipitation
présentant des solubilités résiduelles de l’ordre du mg/L. massive de boues hydrophiles de silicoaluminates et de phosphates
■ Déphosphatation par des sels d’aluminium (Al3+) et tricalciques Ca3(PO4)2.
ferriques (Fe3+)
On obtient des précipités de phosphates d’aluminium et de fer
AlPO4 et FePO4 très peu solubles, mais à l’état colloïdal, qui sont éli-
minés par adsorption sur un excès d’hydroxyde métallique. –2
(0)
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Effluent TTS
avec Cr6+
Bisulfite de sodium
Acide
Bac tampon
Coagulation
Neutralisation
Floculation
- pH
Contrôle
- turbidité
des rejets
- débit
Flottation
Reprise boues
Cuves de chaulage
et de stockage
des boues
Filtrat
Filtre presse
Boues
déshydratées
Le volume de boues à épaissir doit inciter au choix d’une 5.1 Rappels des mécanismes mis en jeu
décantation en lagune ou la mise en œuvre d’un décanteur-épaissis-
seur.
La précipitation de phosphates tricalciques Ca3(PO4)2 et de fluoro-
apatite Ca3 (PO4)2 CaF2, permet d’obtenir des teneurs résiduelles en L’adsorption définit la propriété de certains matériaux de fixer
−
F inférieures à 10 mg/L. à leur surface des molécules organiques extraites de la phase
liquide ou gazeuse dans laquelle ils sont immergés.
La figure 5 fournit le schéma de fonctionnement d’une installation
de traitement d’eaux résiduaires issues de la production d’acide
phosphorique.
Le phénomène de base mis en jeu est un transfert de masse à par-
tir de la phase liquide ou gazeuse vers la surface du matériau adsor-
bant, à laquelle le composé organique a tendance à se lier [6].
5. Traitements d’adsorption La capacité d’adsorption de l’adsorbant dépend :
— de la surface développée ou surface spécifique du matériau.
L’adsorption est l’un des moyens de traitement mis à la disposi- Les adsorbants industriels (essentiellement les charbons actifs)
tion du traiteur d’eau pour éliminer les matières organiques non développent des surfaces spécifiques de 1 000 à 1 500 m2/g caracté-
dégradables dissoutes biologiquement. ristiques d’une grande microporosité ;
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1re étape
Décanteur
accéléré
Stockage effluents
Réacteur 1
Ca(OH)2 ou CaCO3
2e étape
Épaississement
Ca(OH)2 Rivière
des boues
Réacteur 2
Figure 5 – Fonctionnement d’une installation de traitement d’eaux résiduaires issues de la production d’acide phosphorique
— de la concentration de la substance organique en solution. À la Moins cher que le charbon en grains (facteur 2 à 3), il présente
limite, il s’établit un équilibre entre la concentration de la solution et l’avantage de permettre un surdosage en cas de pollution de pointe,
la masse de polluant adsorbée par unité de masse de l’adsorbant. d’avoir une cinétique d’adsorption très rapide tout en ne nécessitant
On peut l’exprimer sous la forme de la loi de Freundlich à qu’un investissement réduit. Son inconvénient majeur est qu’il est
l’équilibre : pratiquement impossible à régénérer... on travaille donc en charbon
perdu, ce qui réduit son utilisation essentiellement pour des dosa-
x/m = KC1/n ges discontinus ou de faible importance (inférieur à 20 g/m3).
avec x /m masse de polluant par unité de masse de
l’adsorbant,
C concentration résiduelle du liquide en polluant, 5.2.2 Charbon en grains
K et n constantes à une température donnée ;
— des caractéristiques hydrodynamiques de l’échange et tout Sa granulométrie est comprise entre 0,5 à 2 mm. Il est utilisé sous
particulièrement du temps de contact des phases solide-liquide ; forme de lit filtrant (hauteur de couche 2 à 3 m) traversé par l’eau à
— de l’énergie de liaison, c’est-à-dire de l’affinité de la surface de traiter, dont les polluants se trouvent ainsi soumis à une extraction
l’adsorbant pour la substance organique, donc de la nature des pro- méthodique par la masse de charbon qui va se saturer progressive-
duits à adsorber. Cette affinité est souvent elle-même fonction du ment selon le déplacement du front d’adsorption dans la colonne de
pH. filtration [1] [2].
Sur le plan de la technologie, on peut mettre en œuvre le charbon
actif en grains selon trois agencements (figure 6) :
5.2 Principaux adsorbants. Schémas — lits fixes simples : ils utilisent une technologie voisine de la fil-
de mise en œuvre tration sur sable, cette technique est surtout utilisée dans les traite-
ments de potabilisation ;
— lits fixes en série : ils utilisent plusieurs colonnes en série
À coté des adsorbants naturels argileux (du type bentonite et (généralement trois) régénérées par permutation. Un système
montmorillonite) les adsorbants développés à l’échelle industrielle d’extraction à contre-courant est ainsi organisé ;
sont de natures diverses. On citera les alumines, les résines synthé-
— lits mobiles : ils fonctionnent à contre-courant, la base du lit
tiques adsorbantes neutres ou comportant des radicaux échangea-
pouvant être fluidisée.
bles, comme des ions de même polarité, et surtout les charbons
actifs de loin les plus utilisés.
Il s’agit de matériaux carbonés de nature minérale (coke, anthra-
cite, houille) ou organique (tourbe, bois, noix de coco...) préparés 5.3 Éléments de dimensionnement
par carbonisation et activation chimique pour augmenter leur
microporosité et développer ainsi leur surface spécifique qui peut des installations de traitement
atteindre 1 500 à 2 000 m2/g. par charbon actif
Les charbons actifs sont disponibles sous deux formes : les char-
bons en poudre et en grains.
Le calcul technique et économique d’une colonne d’adsorption
repose sur la connaissance de trois paramètres essentiels.
5.2.1 Charbon pulvérulent
■ Capacité de saturation de l’adsorbant vis-à-vis du produit
adsorbé
Il se présente sous forme de particules fines (granulométrie 10 à
50 µm) et est introduit en continu dans l’eau avec les réactifs de con- Cette capacité (exprimée en masse de substance organique
ditionnement (coagulants-floculants). Il se trouve inséré dans les adsorbée par kilogramme de charbon mis en œuvre) doit être supé-
« flocs » et est extrait avec eux au niveau de la clarification réalisée rieure à 300 g DCO/kg pour qu’un traitement sur charbon soit exploi-
généralement par décantation. table.
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Effluent Charbon régénéré Les rejets de l’usine contiennent un mélange de produits facile-
ment biodégradables comme les solvants légers (méthanol, étha-
nol, acides acétique et formique) et des composés peu ou non
Unité de biodégradables, parfois toxiques (solvants chlorés, chlorophénols,
régénération insecticides divers...), les premiers étant en concentration nette-
ment supérieure aux seconds.
Le traitement selon un schéma classique, comportant un traite-
ment physico-chimique (coagulation-floculation, flottation) suivi
Lit d’un traitement par boues activées en aération prolongée, donne
compact des performances épuratoires très variables, par ailleurs, insuffisan-
Lit mobile tes pour protéger le milieu récepteur. Cela peut aisément s’expli-
fluidisé quer dans la mesure où la biomasse épuratrice doit s’adapter sans
Charbon
épuisé Charbon à cesse en fonction de la fabrication à de nombreux produits organi-
régénérer ques dont certains sont peu ou pas biodégradables et peuvent pré-
Eau à senter un caractère inhibiteur, voire toxique plus ou moins marqué.
Eau usée traiter
La chaîne de traitement modifiée, en intercalant en amont de
c lits mobiles l’épuration biologique, un traitement sur charbon en grains, a per-
mis de retenir sélectivement les produits organiques non biodégra-
Figure 6 – Adsorption sur lits de charbon actif en grains (CAG) dables toxiques et par suite de retrouver un effluent plus apte à la
biodégradation. Le traitement sur lits fixes en série a permis de fixer
300 à 500 g DCO/kg charbon avec un taux de travail de 1,5 vol/
■ Charge volumique minimale d’adsorption (vol · h).
Cette charge exprime le quotient du débit horaire à traiter par le La figure 7 permet de comparer les performances épuratoires
volume d’adsorbant utilisé. enregistrées.
Sa connaissance définit le volume minimal de l’adsorbant pour
traiter le débit horaire d’effluent.
5.4.2 Traitement tertiaire sur lit de charbon
de rejets issus de l’industrie textile
Les mécanismes d’adsorption se révèlent être, dans la quasi-
totalité des cas, des mécanismes lents. Il est rare que l’on puisse L’usine textile pratique essentiellement le blanchiment, l’impres-
travailler à des vitesses supérieures à 2 volumes d’eaux rési- sion et un peu de teinture ; les matières traitées sont surtout le
duaires par volume de charbon et par heure [(2 vol/(vol · h)], ce coton, mais aussi la fibranne et le tergal.
qui implique que les quantités de charbon à mettre en œuvre
soient souvent très importantes. Les rejets fortement colorés [> 2 500 mg/L (platine/cobalt)] pré-
sentent une pollution organique importante, essentiellement
colloïdale et dissoute (DCO : 1 380 mg/L) de biodégradabilité
■ Réactivation de l’adsorbant moyenne sans plus (DBO5 : 300 mg/L).
Les possibilités économiques de réactivation soit par voie thermi- Le traitement selon un schéma classique, comportant des prétrai-
que (désorption vers 900/1 000 ˚C dans un four), soit par voie chimi- tements (tamisage, homogénéisation – neutralisation) suivis d’une
que (élution par une combinaison judicieusement choisie de épuration biologique par boues activées (en aération prolongée),
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Eau résiduaire
industrielle (brute)
DCO 3 000 mg/L
DBO5 1 200 mg/L
MEST 290 mg/L Réglementation
Homogénéisation Homogénéisation
Neutralisation Neutralisation Valeurs seuils des concentrations
à ne pas dépasser :
− MEST 35 mg/L
− DCO 125 mg/L
Coagulation Coagulation
Floculation Floculation − DBO5 30 mg/L
Aéroflottation Aéroflottation
Figure 7 – Filière de traitement avec intégration d’un traitement sur charbon actif en amont d’une épuration biologique (boues activées)
permet d’aboutir à des performances épuratoires satisfaisantes [G 1 171] Traitement des eaux avant utilisation. Substances dissou-
(abattement de 75 % à 80 % de la DCO et de plus de 85 % de la tes [12].
DBO5), mais l’eau traitée restait colorée [500 à 600 mg/L (Pt/Co)].
Le cycle d’utilisation d’un échangeur est définit par la capacité
Une filtration sur charbon actif en grains, sur l’eau issue du traite- d’échange de la couche correspondant à une masse d’ions échan-
ment biologique permettait de ramener la couleur à moins de geables et, par conséquent, à un certain volume d’eau traitée entre
60 mg/L (Pt/Co) et corrélativement d’abaisser la DCO au-dessous de deux régénérations.
80 mg/L. L’eau ainsi traitée a une qualité qui lui permet d’être recy-
clée en usine pour des usages non nobles, tel que les rinçages. Les Le cycle comporte quatre étapes :
résultats sont obtenus pour une percolation assurée à 2 vol/(vol · h),
— la fixation : traversée de la couche de résine de haut en bas par
la capacité d’adsorption étant de l’ordre de 500 à 600 g DCO/kg char-
le volume d’eau défini ci-dessus ;
bon.
— le détassage de la couche de résine à contre-courant ;
La figure 8 permet de comparer les rendements d’épuration enre-
gistrés. — la régénération : passage de haut en bas du réactif régénéra-
teur convenablement dilué ;
— le rinçage : élimination par un lavage de haut en bas à l’eau, du
régénérant imprégnant la résine.
6. Traitements par échange Pour la mise en œuvre des résines, on peut concevoir, sur le plan
d’ions technologique, des chaînes d’échangeurs :
— à lits fixes ;
— à lits superposés ;
Pour ce qui concerne les généralités sur le principe et le
mécanisme de l’échange d’ions et les principaux types d’échan- — à lits mélangés ;
geurs, le lecteur se reportera aux références [7] et [8] et à l’article — à lits mobiles.
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Eau résiduaire
industrielle (brute)
DCO 1 380 mg/L
DBO5 300 mg/L Réglementation
MEST 120 mg/L
Tamisage Couleur 2 500 mg/L Tamisage Valeurs seuils des concentrations
Homogénéisation (Pt/Co) Homogénéisation à ne pas dépasser :
Neutralisation Neutralisation
− MEST < 35 mg/L
− DCO < 125 mg/L
− DBO5 < 30 mg/L
Boues Boues − Couleur < 100 mg/L (Pt/Co)
activées activées
DCO 250 à 300 mg/L
DBO5 30 à 50 mg/L
Rejet
traité MEST 30 à 50 mg/L
Couleur 500 à 600 mg/L
(Pt/Co)
Performances Lit fixe de
d'épuration (%) charbon actif
DCO 80 mg/L
DCO 78 à 82 DBO5 10 mg/L
DBO5 83 à 90 Rejet
traité MEST 10 mg/L
MEST 60 à 75
Couleur 50 mg/L
Couleur 80 (Pt/Co)
(Pt/Co) Performances
d'épuration (%)
DCO > 94
DBO5 > 95
MEST > 92
Couleur > 98
(Pt/Co)
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Eau désionisée
Rinçages
Na OH HCl
Résine Filtre à
AF Af
cationique sable
Sondes Sondes
pH - rH pH - rH
Hypochlorite Bisulfite
CN – CrO42 –
Neutralisation
— un filtre à silex et à charbon actif, dispositifs indispensable Le processus de régénération, pour de telles installations, est
pour arrêter les précipités au cours du mélange des différentes effectué d’une manière automatique, dès que la résistivité devient
eaux, et éliminer les matières organiques ou les solvants. Ces filtres inférieure au point de consigne choisi (100 000 Ω · cm en général).
devront être suffisamment élaborés pour permettre leur nettoyage
périodique sans une consommation excessive d’eau, qui serait con- On doit considérer que toute installation de traitement sur résines
traire au but recherché ; en circuit fermé a, en réalité, un double rôle :
— trois capacités (récipients cylindriques) contenant chacune — c’est un économiseur d’eau au niveau de l’atelier par le recy-
une résine spécifique pour métaux, anions forts et anions faibles. clage de l’eau désionisée ;
Les résines ont toutefois une capacité de rétention d’ions limitée ; il — mais aussi un concentrateur de la pollution toxique qui va se
convient donc de les régénérer, c’est-à-dire d’extraire ce qu’elles ont retrouver dans les éluats alcalins et acides de régénération, dont le
retenu. On y parvient par des lavages avec des réactifs appropriés, traitement sera assuré sur place, en cuvées, par des réactifs
l’opération de régénération durant environ 4 heures. d’oxydo-réduction classiques ou sous-traité dans des centres
Les trois lits de résines sont régénérées séparément. agréés de détoxication.
— la résine cationique qui a fixé tous les cations métalliques, Le traitement par échanges d’ions s’avère particulièrement inté-
alcalins, alcalino-terreux, est lavée avec une solution d’acide chlo- ressant pour réaliser le recyclage de certaines matières premières.
rhydrique (ou d’acide nitrique si l’eau contient des ions argent) ; Nous citerons quelques exemples non limitatifs :
— la première résine anionique (faible) Af, est remise en condi- — acide chromique : les chromates sont fixés par les échangeurs
tion par une lessive de soude, qui lui enlèvera les anions forts : sul- d’anions. Après régénération à la soude, on les retrouve dans les
fates, chlorures et chromates, tandis que la seconde résine éluats à l’état de sel de sodium Na2CrO4. La fraction de ces éluats la
anionique, régénérée de la même manière, est un échangeur anio- plus riche en chrome (à condition de pratiquer une régénération à
nique fort AF arrêtant les cyanures et autres acides faibles, types contre-courant) peut alors être envoyée sur un échangeur de cations
borates et silicates. sous forme H, qui fixe le sodium ;
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— métaux précieux : il est économiquement rentable de récupé- En tenant compte des paramètres ci-dessus, les diverses catégo-
rer l’or et l’argent perdus, en aval des bains de traitement cyanurés, ries de procédés à membranes théoriquement susceptibles d’être
dans les bains de rinçage (morts ou courants), les égouttages au- appliquées dans le traitement des eaux sont récapitulées dans le
dessus de ces bains, etc. On peut employer pour cela des résines tableau 5.
présentant une très grande affinité pour ces deux métaux et permet-
tant de retenir 100 % des quantités entraînées. (0)
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mis en œuvre dans le traitement de l’eau Tableau 7 – Comparaison des membranes organiques
et minérales
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• à boucle ouverte,
UF
• avec boucle de recirculation ;
— les systèmes continus :
• à régime continu monoétagé (figure 12), Perméat
• à régime continu multiétagé sans ou avec recirculation
(figure 13). Figure 12 – Système continu monoétage
Eau
brute Eau
brute
Eau
traitée
Concentrat
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Tableau 10 – Quelques marchés d’application des membranes pour le traitement des effluents industriels
Technique
Type d’industrie Nature des effluents Produits récupérés
applicable
Industrie agricoles et alimentaires :
– céréales ............................................. Eau de lavage UF Amidon, eau
– féculeries de pommes de terre....... Effluents UF Protéines
Fonds de cuves MF, UF Bière consommable
– brasseries ..........................................
Autres effluents UF Houblon, enzymes
– distilleries .......................................... Résidus de distillerie OI Alimentation animale, eau de chaudières
Effluents de teinturerie UF Indigo, eau de rinçage
– industrie textile .................................
Apprêts UF Acétate de polyvinyle, eau de rinçage
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