Rapport Gerli
Rapport Gerli
Rapport Gerli
Groupe expert
pour la révision de la
Loi sur les ingénieurs
Février 2007
Rapport
Groupe expert
pour la révision de la
Loi sur les ingénieurs
Février 2007
Édition produite par :
L’Office des professions du Québec
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 1er trimestre 2007
Bibliothèque et Archives Canada, 1er trimestre 2007
ISBN 978-2-550-48912-2
Introduction .............................................................................................................. 7
4 Le champ d’exercice...................................................................................... 27
Conclusion ............................................................................................................... 81
Annexes
Au cours de ces années, les sciences appliquées, les technologies et les spécialités du génie
ont connu un tel progrès qu’il ne subsiste à peu près plus de secteur de l’activité économi-
que qui ne soit issu ou tributaire de l’une ou de l’autre. Les entreprises et les autres don-
neurs d’ouvrage choisissent ou non de recourir à des ingénieurs en fonction d’usages, de
coutumes ou d’impératifs économiques parfois sans égard à la norme législative qui enca-
dre la pratique du génie au Québec.
Il s’ensuit que, parfois, les services d’ingénieur sont retenus alors que d’autres personnes
auraient pu donner le même service. A contrario, des personnes non qualifiées exécutent
des actes pour lesquels seul un ingénieur a la formation nécessaire.
Depuis plusieurs années, les ingénieurs font valoir un écart important entre, d’une part, les
conditions d’exercice de leur profession et, d’autre part, la loi qui en régit la pratique et qui
n’en a pas suivi toute l’évolution.
Dès 1985, l’Ordre des ingénieurs entame sa réflexion à l’égard de sa loi professionnelle.
Une volonté d’en rénover le contenu s’exprime clairement : la Loi sur les ingénieurs ne
reflète ni la diversification, ni les applications contemporaines du génie. De plus en plus de
membres exercent dans des domaines que la loi ne couvre pas ou couvre mal et cet écart
fait entrave à l’Ordre des ingénieurs dans sa mission de protection du public, principalement
en matière de discipline et de surveillance des pratiques illégales.
Les intentions se précisent encore davantage à compter des années 90. On fait valoir, entre
autres, que la loi, telle que libellée, permet des choix plus ou moins cohérents entre ingé-
nieurs et professionnels de formation collégiale. Il semble parfois difficile de départager les
situations où les ingénieurs devraient être les seuls à être retenus en raison de leurs qualifi-
cations des cas où les technologues auraient les compétences requises.
Mais dans quelles directions iront les efforts de modernisation? Différentes avenues sont
explorées et des comités techniques sont mis sur pied pour pousser la réflexion. Des
consultations se tiennent auprès des membres de l’Ordre des ingénieurs, des représentants
d’autres professions et des technologues du génie. L’exercice mène à une première
1
Voir annexe 1.
2
Dans le but d’alléger le texte, « Ordre des ingénieurs » dans ce rapport.
Essentiellement, les principales modifications à la Loi sur les ingénieurs contenues dans
l’avant-projet de loi soumis à la consultation de 1999 concernent la redéfinition des objets
du génie et des actes réservés à l’ingénieur ainsi que les exceptions, soit les cas pour les-
quels la contribution ou la supervision de l’ingénieur n’est pas exigée.
La commission parlementaire tenue en août 1999, qui n’a pas eu de suites, a toutefois
permis de recueillir les points de vue de représentants de divers milieux : ingénieurs, tech-
nologues, professions et disciplines connexes, associations dans les domaines de la cons-
truction et des corps de métier, entreprises d’utilité publique, secteur public de la santé et
de la sécurité du travail, entreprises privées, secteurs agricole et municipal.
Globalement, que se dégage-t-il des opinions émises? Rappelons d’abord que l’avant-projet
de loi avait pour objectif de clarifier le champ exclusif d’exercice des ingénieurs. Or, pour
bon nombre d’intervenants, cette intention n’a pas été comprise comme telle, et les seuls
qui ont marqué leur accord sur ce volet du texte sont les ingénieurs eux-mêmes. Notons
toutefois que divers regroupements à l’intérieur même de cette profession ont apporté des
nuances à la position officielle de l’Ordre des ingénieurs.
D’autre part, la lecture du texte de loi s’est révélée un exercice complexe pour bon nombre
d’intervenants et a donné lieu à des incompréhensions. Le projet a été généralement perçu
comme la traduction législative d’une volonté d’élargissement du champ d’exercice des
ingénieurs.
L’Office entreprend alors des travaux qui permettront de tirer les conclusions de la commis-
sion parlementaire qui a étudié l’avant-projet de loi, d’identifier les difficultés précises liées
à ce secteur et de repérer des pistes de solution qui permettront d’adapter le champ
d’exercice du génie aux nouvelles réalités économiques et technologiques. Les orientations
retenues par l’Office, dans le respect des objectifs poursuivis par le plan d’action, consis-
taient à :
doter la profession d’ingénieur d’un champ descriptif qui définit d’une manière globale
les activités propres à la profession;
déterminer les activités réservées aux ingénieurs en fonction des domaines particuliers
du génie;
identifier les exceptions nécessaires pour les autres professions en fonction des activités
réservées;
permettre aux entreprises de recourir plus largement aux services que peuvent offrir les
membres de l’Ordre des technologues professionnels du Québec 3 , en fonction de critè-
res respectant leur champ d’exercice.
3
Dans le but d’alléger le texte, « Ordre des technologues professionnels » dans ce rapport.
Pour le conseiller dans les travaux devant donner suite aux orientations retenues, l’Office
procède, lors de sa séance du 22 janvier 2004, à la nomination d’experts choisis parmi une
liste de personnes recommandées par l’Ordre des ingénieurs et l’Ordre des technologues
professionnels. Il leur confie le mandat de discuter, commenter et enrichir les propositions
qui leur seront soumises et leur laisse également toute latitude pour suggérer des pistes de
recherche de solutions ou encore pour formuler de nouvelles propositions. Les travaux des
experts devront permettre :
de proposer une description globale et conceptuelle de l’exercice du génie qui puisse
servir de fondement à la rédaction d’un champ descriptif;
d’identifier les domaines du génie dont l’examen doit être fait et, parmi ceux-ci, détermi-
ner les activités qu’il convient de réserver;
d’identifier les activités qui pourraient être exercées en partage avec les technologues
professionnels, selon les critères déterminés par le Groupe expert, au sein d’entreprises
(au sens large) répondant à certaines caractéristiques;
d’identifier les exceptions qui seront nécessaires aux fins de l’exercice des professions,
fonctions ou métiers connexes au génie.
Sur la base de ce mandat, il apparaît donc clairement qu’il ne s’agit pas de procéder à une
révision de l’ensemble des dispositions de la Loi sur les ingénieurs mais plutôt de s’attarder
à celles qui concernent le champ de la pratique, les actes constituant l’exercice de la pro-
fession ainsi que les droits sauvegardés, c’est-à-dire la section II de cette loi.
Dans son rôle-conseil auprès de l’Office, le Groupe expert pour la révision de la Loi sur les
ingénieurs a exprimé ses intentions sous forme de recommandations ou de suggestions4 .
Les recommandations découlent directement du mandat qui lui a été confié. Pour leur part,
les suggestions constituent le moyen retenu pour indiquer des orientations qui, bien que
pertinentes, sont connexes à ce même mandat.
4
Les recommandations sont signalées par la lettre R et les suggestions par la lettre S.
Tout au long des travaux, l’Office a mis à la disposition du Groupe expert une équipe de
soutien :
Le Groupe expert s’est réuni à 56 reprises entre avril 2004 et décembre 2006 :
36 réunions régulières, échelonnées sur 43 jours;
9 journées de rencontres avec des témoins experts;
4 journées de rencontres avec des représentants du réseau de l’éducation et des
experts relativement à la formation en technologie du génie civil et en technologie de la
mécanique du bâtiment;
7 journées de rencontres avec des représentants de l’Ordre des ingénieurs et de l’Ordre
des technologues professionnels.
Pour réaliser le mandat que lui a confié l’Office, le Groupe expert s’est d’abord donné des
objectifs. Ceux-ci ont constamment guidé et orienté les décisions qu’il a prises. Plus particu-
lièrement, il a voulu formuler une description moderne de la pratique du génie qui tienne
compte des développements importants et continus de la science et de la technologie, tant
en regard des domaines traditionnels du génie qui se sont largement développés, que des
nouveaux qui sont apparus au cours des dernières années. La description envisagée se
devait également de présenter un caractère de pérennité de manière à franchir avec succès
l’épreuve du temps.
Le Groupe expert a également privilégié la pleine utilisation des connaissances et des com-
pétences de chaque intervenant du domaine du génie, en fonction de la formation dis-
pensée par les établissements d’enseignement tant de niveau collégial qu’universitaire. Il a
donc été soucieux d’accorder à chacun la place qui lui revient et de bien cerner la nature et
l’importance des services qu’il peut offrir au public.
Il a aussi tenu compte de la pratique actuelle dans le domaine, laquelle s’est profondément
modifiée depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur les ingénieurs. Les multiples milieux de
travail qui ont recours à l’expertise propre au domaine du génie ont en effet vécu, au fil des
ans, des mutations profondes dans leur mode d’organisation du travail ne serait-ce qu’en
raison de l’avancement des connaissances, de l’innovation technologique ou encore des
nouveaux modes de communication.
Finalement, les travaux ont été guidés d’abord et avant tout par une préoccupation d’offrir
au public des garanties de protection en ce qui concerne les services offerts dans le secteur
du génie. Pour ce faire, il a été nécessaire de procéder à une identification juste et rigou-
reuse des activités préjudiciables qui requièrent des connaissances et des compétences
détenues par des professionnels imputables de leurs interventions, tant auprès du public
que de leurs pairs, du fait de leur appartenance à un ordre professionnel.
Pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés, le Groupe expert a mené sa réflexion à partir de
bases solides et documentées, a utilisé une méthode rigoureuse et a eu recours, au besoin,
à des expertises externes.
Une analyse quantitative des programmes d’études en génie a également été réalisée et a
permis de comparer le travail de l’ingénieur avec celui d’autres professionnels œuvrant dans
le domaine des sciences et de la technologie et de dégager les connaissances propres à
l’ingénieur.
Au fur et à mesure de l’avancement des travaux, le Groupe expert a procédé à des valida-
tions. Celles-ci ont eu lieu avec les représentants des ordres professionnels concernés, soit
les ingénieurs et les technologues professionnels. Des rencontres ont eu lieu à différents
moments clés du processus. Dans un premier temps, la méthode de travail choisie par le
Groupe expert leur a été présentée. Par la suite, les ordres ont pu prendre connaissance et
commenter l’hypothèse de champ d’exercice. Les hypothèses d’activités réservées leur ont
également été présentées lors d’une rencontre.
Enfin, avant la finalisation du rapport, les deux ordres ont été informés de l’ensemble des
propositions retenues. Ils ont été invités à présenter leurs premières réactions et à faire des
suggestions visant à bonifier la teneur des recommandations. Ils se sont prévalus de cette
opportunité en indiquant toutefois que ces premiers commentaires ne sauraient constituer
la position officielle de chaque ordre. Celle-ci sera communiquée à l’Office à la suite de la
publication du rapport, sur la base d’un exercice de consultation élargi à l’ensemble des
membres.
Les validations ont aussi pris la forme de rencontres avec des témoins experts issus de
différents domaines de pratique. C’est ainsi qu’au cours des mois d’avril et mai 2006, des
rencontres ont eu lieu avec douze ingénieurs et cinq technologues professionnels dont les
noms avaient été suggérés par leur ordre professionnel respectif 5 .
En outre, des précisions ayant été jugées nécessaires relativement aux programmes de
formation en technologie du génie civil et en technologie de la mécanique du bâtiment, des
représentants du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) ainsi que des
experts ont été invités à des séances de travail.
5
On trouvera à l’annexe 2 le nom de ces personnes.
L’examen du contexte législatif hors Québec a porté sur les lois des neuf autres provinces
canadiennes, dont plusieurs ont récemment été modifiées, notamment celles de l’Île-du-
Prince-Édouard (2004), du Manitoba (2005), de la Colombie-Britannique (2004), de l’Alberta
(2006) et de l’Ontario (2006).
De manière générale, mentionnons que toutes les lois étudiées6 présentent l’exercice de la
profession d’ingénieur sous la rubrique « définitions ». Outre l’exercice de la profession
d’ingénieur, deux d’entre elles, soit celles du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse,
définissent également le génie lui-même.
Par ailleurs, plusieurs des définitions contiennent une finalité qui vise la protection de la vie,
de la santé, des biens, des intérêts économiques dans certains cas, de l’intérêt ou du bien-
être public et, en Saskatchewan et au Manitoba, de l’environnement.
Si l’on compare ces définitions avec la loi québécoise, on observe que les lois des autres
provinces ont tendance à regrouper en un seul article les activités et les ouvrages de génie
qui constituent l’exercice professionnel du génie de même que la référence aux connais-
sances scientifiques ou de l’ingénierie nécessaires à l’exercice professionnel. Contrairement
au Québec, il n’y a pas dans ces définitions de champ d’exercice comme tel. Les éléments
qui y sont contenus font partie, dans les autres provinces canadiennes, des activités réser-
vées aux ingénieurs.
La structure des définitions étudiées est comparable d’une province à l’autre. Elles com-
portent une série d’activités qui nécessitent l’application de principes d’ingénierie ou, selon
les provinces, de principes de mathématiques, de chimie ou de physique. On parle même,
6
Voir les références à l’annexe 3.
Ces activités, qui varient en fonction de la province, s’appliquent, dans la plupart des cas, à
des ouvrages dont la liste varie elle aussi selon la province et qui sont présentés à la sous-
section 3.1.2 qui suit.
Ainsi, les activités de conception et de préparation de plans sont présentes dans les dix
provinces.
Les activités qui consistent à faire des évaluations, donner des avis, préparer des rapports,
assumer la direction ou la supervision de travaux et inspecter les travaux de génie sont
présentes dans la moitié des provinces.
Par ailleurs, certaines activités sont concentrées dans une ou deux provinces. Il s’agit des
activités de recherche et de développement (Nouveau-Brunswick et Île-du-Prince-Édouard),
celles qui consistent à donner des directives et à exécuter des travaux et des systèmes (Île-
du-Prince-Édouard), à faire des tracés, à préparer des calculs et des dessins, des devis et
des cahiers des charges (Québec).
L’Alberta et Terre-Neuve sont par ailleurs les deux seules provinces qui prévoient l’activité
d’enseignement du génie dans les universités comme étant une activité réservée.
La description des ouvrages de génie dans les lois respectives est tantôt détaillée
(Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard, Colombie-Britannique, Québec), tantôt concise
(Nouvelle-Écosse, Alberta, Terre-Neuve) ou inexistante (Ontario, Manitoba et
Saskatchewan). De façon générale, les ouvrages de génie gravitent autour des notions
d’ouvrages (« works »), de procédés, de structures et de systèmes.
Au surplus, fait à noter, seul le Nouveau-Brunswick inclut dans les ouvrages de génie les
activités d’étude, d’évaluation, de consultation et de gestion relatives aux propriétés, condi-
tions et processus géologiques qui peuvent toucher le bien-être du grand public, la décou-
verte ou l’exploitation de ressources hydrauliques et l’étude des conditions géologiques du
sol ou du sous-sol, ainsi que l’utilisation de systèmes informatiques et de logiciels qui
concernent l’exercice des activités de génie prévues par la loi.
Par ailleurs, seule l’Île-du-Prince-Édouard prévoit dans les ouvrages de génie les travaux et
composantes de nature industrielle.
L’Ontario pour sa part limite les ouvrages de génie aux travaux qui touchent la protection
de la vie, de la santé, des biens ou l’intérêt public et qui nécessitent l’application de prin-
cipes d’ingénierie.
De façon plus générale, la Nouvelle-Écosse vise la machinerie, les structures, les ouvrages,
les usines, les mines, les gisements, les procédés, les systèmes de transport, de transmis-
sion et de communication.
Enfin, il convient de signaler que ce sont surtout les domaines traditionnels du génie qui
ressortent des définitions étudiées, soit le génie civil, mécanique, électrique, électronique et
industriel. Dans les provinces qui optent pour une énumération détaillée, le génie aéronau-
tique et le génie minier s’y ajoutent.
Cet aspect de la loi est principalement analysé ici sous les angles suivants :
les exemptions relatives à la pratique du génie par d’autres personnes que les ingé-
nieurs;
les circonstances d’application de ces exemptions en fonction d’un milieu de travail par-
ticulier ou d’un certain type d’ouvrage.
Les exemptions spécifiques les plus fréquentes visent les architectes (cinq des neuf pro-
vinces étudiées) et les arpenteurs-géomètres (quatre provinces).
Les autres professionnels ou scientifiques dont les droits sont spécifiquement sauvegardés
sont les chimistes (Nouveau-Brunswick, Manitoba), les physiciens (Nouveau-Brunswick,
Manitoba), les biologistes (Manitoba), les informaticiens (Manitoba), les mathématiciens
(Manitoba), les naturalistes (Nouveau-Brunswick), les forestiers (Nouveau-Brunswick,
Colombie-Britannique), les agronomes (Saskatchewan, Terre-Neuve) et les urbanistes
(Saskatchewan, Terre-Neuve).
Notons que l’Ontario et Terre-Neuve prévoient une exemption générale en matière de sau-
vegarde des droits des scientifiques issus des milieux des sciences pures et naturelles dans
la définition de l’exercice professionnel.
Par ailleurs, des exemptions concernent l’exercice d’autres professions par des ingénieurs.
D’autre part, l’ingénieur peut effectuer des travaux d’arpentage (sauf les actes exclusifs aux
arpenteurs-géomètres) de manière accessoire à l’exercice de sa profession à Terre-Neuve
et en Alberta. En Colombie-Britannique, la double affiliation est spécifiquement mentionnée.
Certaines d’entre elles exigent en plus, pour que l’exemption s’applique, que la protection
du public ne soit pas mise en cause.
L’Ontario pour sa part prévoit des dispositions plus larges qui, quoique ne visant pas spéci-
fiquement les propriétaires, s’appliquent à une catégorie de bâtiments dont les dimensions
sont d’au plus trois étages, dont la surface hors tout 7 (gross area) ne dépasse pas 600
mètres carrés, qui servent à un ou à une combinaison d’usages, notamment l’habitation, et
7
La loi ontarienne définit la surface hors tout comme « La superficie totale de tous les étages au-dessus du
niveau du sol, calculée entre les faces externes des murs extérieurs ou, si le mur coupe-feu n’est percé
d’aucune entrée ou d’aucune ouverture technique, à partir de la face externe des murs extérieurs jusqu’à
l’axe des murs coupe-feu. Dans une habitation où le mur coupe-feu est percé d’une entrée ou d’une ouver-
ture technique, le calcul peut se faire jusqu’à l’axe du mur coupe-feu. » (L.R.O. 1990, c. P-28, art. 12, par.
8).
Certaines provinces prévoient une exemption à l’égard de projets qui n’excèdent pas une
limite monétaire donnée. Ainsi, l’Île-du-Prince-Édouard permet à toute personne d’exécuter
des actes réservés aux ingénieurs relativement à des projets d’une valeur maximale de
250 000 $ et pour lesquels la sécurité du public n’est pas affectée.
En Saskatchewan, la loi vise des appareils, des ouvrages ou du matériel d’exploitation d’une
valeur maximale de 30 000 $.
À l’égard d’employés
Selon les endroits, le terme « employé » fait référence à des réalités quelque peu diffé-
rentes :
il ne sous-tend pas un lien d’emploi à Terre-Neuve, en Ontario, en Saskatchewan et
en Colombie-Britannique, mais il prévoit explicitement la supervision et l’encadre-
ment par un ingénieur;
il signifie que la personne est employée ou engagée contractuellement par un ingé-
nieur au Manitoba;
il désigne un ingénieur-stagiaire en Alberta.
À l’égard des entrepreneurs, des surintendants, des contremaîtres et, selon le cas,
d’autres personnes
Une exemption à l’endroit des entrepreneurs, des surintendants, des contremaîtres, ainsi
que, en Colombie-Britannique, des inspecteurs ou, au Nouveau-Brunswick, des hommes de
métier, existe dans cinq provinces canadiennes. Elle recoupe toutefois des réalités diffé-
rentes.
En Colombie-Britannique, elle s’applique aux entrepreneurs qui travaillent sur des ouvrages
conçus par un ingénieur, aux contremaîtres, chefs de chantier et inspecteurs qui surveillent
la construction des ouvrages et aux chefs de chantier chargés de l’entretien.
Les exemptions rattachées à certains métiers particuliers visent des domaines voisins de
l’ingénierie, soit les métiers d’électricien, de mécanicien et d’opérateur de machinerie.
Au Canada, deux provinces seulement, soit l’Ontario et Terre-Neuve, prévoient des exemp-
tions qui s’appliquent spécifiquement aux entreprises de fabrication industrielle. Ces
exemptions ne sont applicables que si le travail est effectué pour le compte de l’employeur,
sur les lieux même de l’entreprise et pour les besoins de celle-ci. Ainsi, les travaux suivants
peuvent être effectués sans la supervision d’un ingénieur :
à Terre-Neuve, on autorise l’entretien, la réparation et l’opération de l’équipement
et des installations, de même que la conception et la fabrication de machinerie de
production, d’outils et de matrices;
en Ontario, on permet le travail d’ingénierie relatif à la machinerie et à l’équipement
(sauf l’équipement de structure), de même que la conception et la fourniture
d’outils et de matrices.
Selon les provinces, les technologues occupent une importance variable dans les lois qui
concernent les ingénieurs.
Au Manitoba, la loi sur les ingénieurs prévoit spécifiquement qu’une personne qui est titu-
laire d’un certificat en vertu de la Certified Applied Science Technologists Act dans une
discipline du génie peut poser les actes de génie qui sont de la nature des technologies des
sciences appliquées.
Les conditions d’exercice liées à la délivrance d’un tel permis sont déterminées par la loi sur
les ingénieurs de chacune des provinces visées et elles ont une portée restrictive :
dans ces trois provinces, le travail ne peut être effectué que dans le secteur d’activité
prévu au permis;
au surplus, dans ces provinces, le travail est effectué de manière autonome;
enfin, en Ontario, le candidat doit, entre autres conditions, posséder une expérience
d’au moins deux ans dans ce travail.
En Alberta, la loi sur les ingénieurs contient des dispositions autorisant spécifiquement les
technologues professionnels à poser des actes réservés aux ingénieurs à certaines condi-
tions. Ces dispositions confèrent également un titre particulier aux technologues en génie.
Mentionnons par ailleurs que six provinces ont une loi qui régit directement les technolo-
gues, soit la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario, le Nouveau-
Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Ces lois, qui ne confèrent pas d’activités réservées aux
technologues, leur offrent toutefois des garanties similaires à celles offertes aux ingénieurs
et au public en matière, notamment, d’inspection, d’infractions, de discipline ainsi que de
réglementation professionnelle.
3.4 Sommaire
L’on peut dégager les constats suivants de l’analyse comparative qui précède. De prime
abord, il nous apparaît nécessaire de souligner la spécificité du système professionnel qué-
bécois, unique au Canada, où, en sus de lois particulières régissant certains ordres profes-
sionnels à exercice exclusif, un Code des professions régit l’ensemble des professions en
matière, notamment, de constitution des ordres, d’administration, d’inspection profession-
nelle, de discipline et de réglementation. Cette spécificité guide la façon de rédiger les lois
professionnelles au Québec, qui diffère de celle adoptée par les autres provinces cana-
diennes.
Il est toutefois possible de comparer certains éléments de ces lois avec la loi québécoise
actuelle et avec les propositions formulées par le Groupe expert.
Ainsi, la description des ouvrages de génie présents dans certaines lois des autres provinces
nous permet d’établir un parallèle avec la loi québécoise actuelle, quoique la matière n’y
soit pas présentée de la même façon. Par exemple, les barrages, les canaux, les havres, les
phares sont mentionnés tant au Québec qu’en Colombie-Britannique.
L’élaboration d’un champ d’exercice qui réponde à des impératifs de modernité et de conci-
sion tout en rendant justice à l’ampleur et à la complexité de la pratique du génie s’avérait
une étape cruciale du déroulement des travaux. Pour y parvenir, le Groupe expert a opté
pour une description fondée sur les notions et les éléments constitutifs qui ont guidé la
révision des domaines d’exercice des professions du secteur de la santé.
Les notions suivantes ont donc servi de balises pour la rédaction du libellé du champ
d’exercice et ont guidé les efforts du Groupe expert en vue de proposer une description du
génie qui :
prenne en compte toutes les dimensions de la pratique tant en regard des domaines
traditionnels que des nouveaux qui sont apparus au cours des dernières années;
soit suffisamment précise pour permettre de distinguer cette profession d’une autre se
situant dans le même secteur et établir ainsi sa marque distinctive;
soit concise afin de s’en tenir à l’essentiel;
cerne la finalité de l’intervention dans ce qu’elle a de particulier et qui la caractérise;
soit suffisamment évolutive pour assurer une certaine pérennité.
À l’instar des professions de la santé, les éléments constitutifs suivants se devaient d’appa-
raître dans la description du champ d’exercice :
la désignation de la discipline professionnelle;
les principales activités;
les domaines d’application;
la finalité de la pratique.
La présente section précise la méthode utilisée pour identifier et documenter les domaines
du génie. Un tel exercice s’inscrivait dans la réalisation de deux des volets du mandat confié
par l’Office au Groupe expert, à savoir :
proposer une description globale et conceptuelle de l’exercice du génie qui puisse servir
de fondement à la rédaction d’un champ descriptif;
identifier les domaines du génie dont l’examen doit être fait et, parmi ceux-ci, déter-
miner les activités qu’il convient de réserver.
Champs de connaissances
1 Biologie, génétique, chimie, biochimie, stœchiométrie
2 Mathématiques, statistiques, méthodes numériques, etc.
3 Physique, nucléaire, optique, géophysique, sciences de la terre, etc.
4 Informatique, programmation, algorithmie, etc.
5 Résistance des matériaux
6 Thermodynamique, chaleur, échanges de chaleur, etc.
7 Fluides, transfert de matière, etc.
8 Électricité, électrotechnique
9 Électronique, microélectronique, photonique, etc.
10 Communication, traitement de signal, mesures et instrumentation
11 Structures, statique, sols, etc.
12 Systèmes mécaniques, machines, etc.
13 Systèmes électriques, contrôles, machines électriques, etc.
La liste des champs de connaissances peut être divisée en cinq catégories. Les mathémati-
ques et les sciences fondamentales (1-4), les sciences du génie (5-8), les champs de
connaissances intégrés qui nécessitent l’application de plusieurs connaissances (9-16), les
activités génériques de génie (17-18), et enfin les autres connaissances incluant la santé et
la sécurité (19-20).
Ces champs de connaissances ont alimenté les travaux du Groupe expert tout au long de la
démarche. Plus particulièrement, les sciences du génie (5–8) ont servi à identifier les
connaissances spécifiques dont disposent les ingénieurs dans le domaine des sciences
appliquées. Les champs de connaissances intégrés (9-16) ont servi de base à l’identification
des domaines du génie. Enfin, les activités génériques de l’ingénieur (17-18) ont été utili-
sées dans le cadre de l’identification des activités réservées, en complément avec d’autres
sources d’information.
Pour valider la méthode, les programmes de génie civil, mécanique, chimique et électrique
qui forment environ 80 % des diplômés en génie, ont été analysés. Le présent rapport n’a
pas pour but de démontrer tous les résultats obtenus. Toutefois, un exemple sous forme
d’illustration graphique à l’annexe 4 permet de visualiser le profil associé à chacun des
programmes de génie chimique offerts dans trois universités. En abscisse, les vingt champs
de connaissances et en ordonnée, les crédits obtenus par l’analyse des cours en fonction de
ces champs de connaissances. Ce graphe permet de constater que ces programmes sont
semblables d’une université à l’autre. Un profil moyen a été ajouté pour faciliter la visuali-
sation de l’écart de chacun des programmes par rapport à la moyenne. En général, les
écarts entre les programmes et la moyenne sont faibles. On remarque que les mathéma-
tiques sont stables d’une université à l’autre en conformité avec les exigences du BCAPI.
Des programmes moins répandus, par exemple le génie des eaux ou le génie alimentaire,
et des programmes à l’extérieur du Québec 8 ont également été analysés pour identifier
leurs champs de connaissances majeurs et pour permettre au Groupe expert de faire un
choix éclairé de domaines du génie.
À l’aide des analyses des programmes de formation et des domaines identifiés par les pro-
grammes d’examens des organismes de réglementation de l’accès aux ordres profession-
nels du Canada — Conseil canadien des ingénieurs (CCI) — et des États-Unis — National
Council of Examiners in Engineering and Surveying (NCEES) —, le Groupe expert a retenu
dix domaines du génie. Ces domaines sont :
1. Informatique
2. Électronique et photonique
3. Systèmes de communication et de mesures
4. Structures
5. Systèmes mécaniques
6. Génie des systèmes et génie industriel
7. Systèmes électriques
8. Procédés de transformation
9. Énergie et environnement
10. Matériaux
Ces domaines ont aussi comme caractéristiques de ne pas appartenir à un secteur particu-
lier d’activités. Par exemple, une personne qui conçoit une aile d’avion ou une pale
d’éolienne n’est pas considérée dans le premier cas comme spécialisée en aéronautique et
dans le deuxième cas comme spécialisée en production d’énergie. Pour le Groupe expert,
cette personne est spécialisée en structures puisque, dans les deux cas, elle fera appel
8
Les programmes suivants ont été analysés : University of Illinois at Chicago, Bioengineering; Boston
University of Engineering, Biomedical Engineering; University of Windsor, Environmental Engineering;
University of Guelph, Water Resources Engineering; Youngstown State University, Civil Engineering.
Le Groupe expert a utilisé cette classification pour analyser les activités des ingénieurs.
Pour chacun des domaines, un document de référence a été établi afin de consolider la
description du domaine. Le contenu de ces documents est précisé à la prochaine section.
Une fois les domaines du génie identifiés, il faut les cerner et les décrire de la façon la plus
complète possible. En particulier, il faut préciser les connaissances et les activités associées
à chacun des domaines du génie. Le Groupe expert a privilégié une approche qui fait appel
à des références publiques et reconnues dans la communauté scientifique et du génie. La
banque de publications du Génie ENGnetBASE soutenue par CRC Press qui compte 595
titres (oct. 2006) a été utilisée de manière intensive. À titre d’exemple, voici quelques titres
qui ont servi à préciser les domaines du génie : The Engineering Handbook, The Handbook
of Structural Engineering, The Electrical Engineering Handbook, The Civil Engineering
Handbook, Perry’s Chemical Engineers’ Handbook, Handbook of Industrial Engineering,
références concernant les matériaux publiés par ASM international (The materials informa-
tion society). Les programmes d’examens du CCI et du NCEES ont également été utilisés
pour documenter les connaissances associées à chacun des domaines.
Pour chacun des domaines du génie, des documents constitués des références retenues
(titre de volumes, examens, extraits de textes de lois, etc.), de mots-clés et de phrases
décrivant les activités des ingénieurs ont été proposés aux membres du Groupe expert. Les
discussions ont permis de retenir les éléments importants pour chacun des domaines du
génie 9 . De plus, cet exercice a permis de vérifier que les dix domaines du génie couvraient
bien l’ensemble des activités des ingénieurs. En effet, les dix domaines du génie retenus
permettent de décrire les activités des ingénieurs dans les domaines classiques que sont les
génies civil, mécanique, chimique ou électrique et d’explorer les domaines en émergence
comme le génie des matériaux, le génie biomédical, le génie des systèmes photoniques. Le
fait d’approcher le génie par le biais des connaissances plutôt que des applications, permet,
avec relativement peu de domaines, de couvrir tous les secteurs d’activité où les ingénieurs
constituent des intervenants incontournables.
Cette opération, qui a nécessité le travail assidu des membres du Groupe expert pour plu-
sieurs réunions, a fourni le matériel nécessaire à la formulation du champ d’exercice, point
de référence pour l’identification des activités réservées.
9
Voir l’annexe 5 qui contient une description des 10 domaines du génie.
Le libellé actuel du champ d’exercice laisse en plan des dimensions de l’activité profession-
nelle des membres, rendant parfois inapplicables à ces pratiques les dispositions du Code
des professions ou de la Loi sur les ingénieurs. Le nouveau champ d’exercice non exclusif,
qui prend en compte l’ensemble des volets de l’activité professionnelle de l’ingénieur, offre
à l’Ordre une réponse aux préoccupations exprimées en lui fournissant un outil additionnel
dans l’exercice de son mandat de surveillance de ses membres. L’ensemble des dispositions
du Code des professions s’appliquant au champ d’exercice, un professionnel qui évolue
dans le cadre de ce champ devra se conformer aux normes et aux règles en vigueur en
matière d’inspection professionnelle, de déontologie, de formation continue, de discipline ou
d’assurance de la responsabilité professionnelle.
R 1 L’exercice de l’ingénierie consiste, quelle que soit la phase du cycle de vie d’un
ouvrage, à effectuer une activité à caractère scientifique d’analyse, de conception, de
réalisation, de modification, d’exploitation ou de conseil appliquée aux structures,
aux matériaux ainsi qu’aux procédés ou aux systèmes qui utilisent, échangent,
transforment ou transportent de la matière, de l’énergie ou de l’information, afin
d’offrir un environnement fiable, sécuritaire et durable.
Le champ d’exercice retenu situe spécifiquement la pratique du génie dans le domaine des
sciences appliquées. Il s’agit là d’une spécificité de la profession qui se devait d’être recon-
nue et qui la distingue des autres disciplines. En effet, l’ingénieur est un professionnel qui
utilise les résultats des sciences fondamentales pour développer des solutions novatrices
dans différents contextes.
Il reconnaît la contribution des ingénieurs dans l’ensemble des activités pour lesquelles ils
sont sollicités par les milieux de travail : l’analyse, la conception, la réalisation, la modifica-
tion et le conseil. Ce faisant, il consacre le rôle clé de l’ingénieur dans toutes les sphères de
l’économie et dans toutes les phases du cycle de vie d’un ouvrage de génie. Pour le Groupe
expert, le cycle de vie d’un ouvrage est défini comme suit : « période qui comprend toutes
Il identifie les divers domaines d’application qui sont du ressort de l’ingénieur, qu’il s’agisse
de domaines plus traditionnels comme les structures, les matériaux ou les procédés ou
encore de ceux qui sont nouveaux ou en émergence 10 . Il évite également les énumérations
d’objets ou d’ouvrages tout en regroupant tous les « travaux » couverts par la loi actuelle
ainsi que les « éléments et les ouvrages » qui apparaissaient à l’avant-projet de loi, selon
une formulation plus générale assurant la pérennité.
Le Groupe expert propose également une finalité à la pratique du génie : « offrir un envi-
ronnement fiable, sécuritaire et durable ». Cette finalité se décline à trois niveaux dans des
conditions respectueuses de l'environnement et sécuritaires pour les travailleurs :
sur la manière fiable, sécuritaire et durable selon laquelle est réalisé l’exercice de l’ingé-
nierie;
sur le résultat fiable, sécuritaire et durable de l’exercice de l’ingénierie;
sur le milieu fiable, sécuritaire et durable qui en découlera.
Finalement, il fait aussi une place à l’enseignement et à la recherche des sciences propres à
la profession. Plus particulièrement en regard de l’enseignement, le Groupe expert a été
sensible aux arguments de l’Ordre des ingénieurs. Ce dernier a en effet exprimé la volonté
de disposer des moyens de nature à assurer le respect des critères du BCAPI à l’égard du
statut professionnel des professeurs. L’inclusion de l’enseignement au champ d’exercice de
la profession apparaît comme un des moyens susceptibles de contribuer au respect de ce
critère du BCAPI.
Tout au long de l’exercice, le Groupe expert s’est alimenté de diverses sources documen-
taires de manière à effectuer un choix judicieux quant aux mots utilisés. Les définitions qui
reflètent le sens accordé à chacun des termes choisis sont jointes à l’annexe 7. Elles sont
fournies uniquement à titre indicatif, pour aider le lecteur dans la compréhension du rap-
port.
10
À cet effet, on trouvera à l’annexe 6 un tableau qui compare différents domaines du génie aux domaines
d’application inclus au champ d’exercice tels que définis dans sa description.
Nombreux sont les ouvrages qui mettent à contribution les connaissances et l’expertise
propres au domaine du génie. Pour le Groupe expert, il s’est agi de cerner de manière
spécifique ceux qui, pour des motifs de protection du public, doivent être conçus ou réalisés
avec la contribution obligatoire des professionnels formés en génie.
En se fondant sur le champ d’exercice qu’il propose, sur les dispositions de la loi actuelle,
sur l’avant-projet de loi ainsi que sur la législation hors Québec, le Groupe expert a procédé
à une identification de ce qu’il considère comme des ouvrages de génie devant faire l’objet
d’une réserve. Il s’est attardé à circonscrire chacun des domaines d’application prévus au
champ d’exercice aux fins d’identifier ce qui doit relever de la compétence d’un ingénieur.
Un tel exercice permet de décrire la nature des ouvrages à l’égard desquels les activités
réservées s’exerceront.
Le Groupe expert a choisi de procéder à une description englobante plutôt que d’énumérer
une liste de travaux, contrairement aux dispositions de la loi actuelle ou à celles de l’avant-
projet de loi. Cette façon de faire novatrice offre davantage de garanties quant à la péren-
nité des dispositions législatives encadrant l’exercice de la profession.
Le Groupe expert a jugé utile d’apporter des précisions sur ce qui fait partie des ouvrages
de génie devant faire l’objet d’une réserve et, le cas échéant, d’établir un parallèle avec les
dispositions actuelles de la Loi sur les ingénieurs.
Dans les bâtiments, les dispositions de la loi actuelle réfèrent à une norme monétaire de
100 000 $ pour baliser l’intervention des ingénieurs à l’égard des travaux de fondations,
charpentes, systèmes électriques et mécaniques dans les édifices et à l’égard des édifices
publics énumérés dans la Loi sur la sécurité dans les édifices publics (L.R.Q., c. S-3).
Pour le Groupe expert, une telle référence est apparue inappropriée. La norme monétaire
de 100 000 $, pour être conforme à la progression des coûts, devrait être indexée, non
seulement pour les fins de l’actuelle révision 11 , mais aussi de manière périodique après
l’entrée en vigueur de la loi révisée. De plus, le seul recours à une norme monétaire pour
déterminer le risque de préjudice associé à la conception d’éléments structuraux ou de
11
En se fondant sur la méthode de calcul de l’inflation, basée sur l’IPC et fournie par la Banque du Canada
sur son site Internet, il est possible de fixer à 450 000 $ en dollars d’aujourd’hui la norme monétaire
prévue actuellement à la loi.
En lieu et place, le Groupe expert propose de décrire ce qui relève de la pratique du génie
dans le bâtiment en référant au Code de construction (L.R.Q., c. B-1.1, r. 0.01.01) (CCQ).
La réglementation de la construction au Canada étant du ressort des gouvernements pro-
vinciaux et territoriaux, c’est par le CCQ que le Québec adopte, par renvoi au Code national
du bâtiment (CNB), les normes en matière de sécurité incendie, de salubrité et de résis-
tance structurale des bâtiments. Le CCQ est l’outil de référence pour tous les intervenants
susceptibles d'agir sur la qualité des travaux de construction et la sécurité des personnes. Il
comporte une description des bâtiments soumis aux exigences à respecter en regard des
travaux de construction en fonction de leurs usages principaux, des aires ou de la hauteur
des bâtiments.
Le CCQ réfère actuellement au CNB, version 1995. Le CCQ prévoit que les nouvelles édi-
tions du CNB sont applicables au Québec six mois après la publication de leur version fran-
çaise, ce qui assure une adaptation régulière des normes en cette matière. Ce ne sera pas
le cas de la version 2005 du CNB en raison des importantes modifications qui devront être
adoptées par le gouvernement du Québec afin d’adapter cette édition aux besoins spécifi-
ques du Québec.
R 2 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent les élé-
ments structuraux, les systèmes mécaniques, thermiques ou électriques de bâti-
ments pour lesquels des solutions acceptables complètes relativement à ces élé-
ments structuraux ou ces systèmes ne sont pas définies à la partie 9 du chapitre 1
du Code de construction.
Le tableau qui suit ainsi que les définitions qui l’accompagnent explicitent la recommanda-
tion du Groupe expert.
Les zones en grisé décrivent les bâtiments qui ne font pas partie des ouvrages de génie devant
faire l’objet d’une réserve lorsqu’ils respectent l’ensemble des conditions prévues
Aire de bâtiment (building area) : la plus grande surface horizontale du bâtiment au-dessus du niveau
moyen du sol, calculée entre les faces externes des murs extérieurs ou à partir de la face externe des
murs extérieurs jusqu’à l’axe des murs coupe-feu.
Bâtiment (building) : toute construction utilisée ou destinée à être utilisée pour abriter ou recevoir des
personnes, des animaux ou des choses.
Établissement d’affaires (business and personal services occupancy) (groupe D) : bâtiment, ou partie
de bâtiment, utilisé pour la conduite des affaires ou la prestation de services professionnels ou person-
nels.
Établissement industriel à risques faibles (low hazard industrial occupancy) (groupe F, division 3) :
établissement industriel dont le contenu combustible par aire de plancher est d’au plus 50 kg/m2 ou
1200 MJ/m2.
Établissement industriel à risques moyens (medium hazard industrial occupancy) (groupe F, divi-
sion 2) : établissement industriel non classé comme établissement industriel à risques très élevés, mais
dont le contenu combustible par aire de plancher est supérieur à 50 kg/m2 ou 1200 MJ/m2.
Établissement industriel à risques très élevés (high hazard industrial occupancy) (groupe F, divi-
sion 1) : établissement industriel contenant des matières très combustibles, inflammables ou explosives.
Étage : partie d’un bâtiment délimitée par la face supérieure d’un plancher et celle du plancher situé
immédiatement au-dessus ou, en son absence, par le plafond au-dessus.
Le chapitre 1 du CCQ est constitué de dix parties. La partie 9 s’applique aux maisons et
petits bâtiments. Elle est considérée comme un document normatif que l'utilisateur peut
appliquer sans faire appel à des spécialistes. Les concepteurs de la partie 9 du code ont
précisé les limites à l’intérieur desquelles les dispositions de la partie 9 peuvent être appli-
quées.
On peut classifier ces limites selon deux types de critères, celui de l’usage principal et celui
des dimensions. Si l’usage principal du bâtiment inclut l’habitation, le commerce, les affaires
ou les établissements industriels à risques faibles ou moyens, la partie 9 peut s’appliquer.
En plus de satisfaire au critère d’usage principal, le bâtiment doit avoir une aire de bâtiment
égale ou inférieure à 600 m2 et une hauteur de bâtiment inférieure à quatre étages. Pour
tous les autres cas, les parties 3 à 6 doivent être appliquées. Une remarque s’impose.
Comme l’indique la définition d’aire de bâtiment, le 600 m2 est délimité par les murs coupe-
feu. Quoique cette façon de faire ne soit pas la plus économique (par opposition à appliquer
les dispositions des parties 3 à 6), il se peut que certains bâtiments consistent en la juxta-
Le Groupe expert utilise la frontière délimitée par les exigences de la partie 9 pour identifier
les cas où les éléments structuraux ou les systèmes du bâtiment peuvent être conçus et
installés sans avoir recours à un professionnel du domaine du génie. Toutefois, certaines
situations nécessitent le recours à une personne possédant des connaissances et des com-
pétences spécifiques. Selon le Groupe expert, le recours à un professionnel est alors néces-
saire pour assurer la protection du public.
Un exemple peut servir à illustrer un tel cas. L’article 9.15.1.2. du CCQ — chap. 1 se lit
comme suit :
Pergélisol : 1) Les bâtiments construits sur le pergélisol doivent avoir des
fondations calculées par un expert en la matière, conformément aux exi-
gences pertinentes de la partie 4.
Si cette situation se présente, on dira que les solutions acceptables présentes dans la par-
tie 9 concernant les éléments structuraux de ce bâtiment, soit les fondations, ne sont pas
définies de manière complète puisqu’il faut référer à la partie 4 pour en compléter la
conception. Dans ce cas, la conception des éléments structuraux et la surveillance des
travaux, si elle est demandée, devra être faite par un professionnel du domaine du génie.
Le Groupe expert a répertorié les cas où de telles situations se produisent. Elles concernent
les éléments structuraux, les systèmes mécaniques du bâtiment et les systèmes de protec-
tion contre l’incendie.
La notion de solution acceptable a été introduite dans la version 2005 du CNB en confor-
mité avec une tendance qui se généralise en matière de normalisation, soit de proposer des
objectifs à atteindre et de laisser aux professionnels le soin de prouver que les solutions
qu’ils proposent rencontrent les objectifs énoncés. Le CNB 2005 accorde au professionnel le
choix de proposer une solution nouvelle ou de se conformer aux solutions acceptables qui
sont regroupées sous la division B du CNB.
Le Groupe expert a étudié tous les cas où les solutions acceptables ne sont pas complètes
dans la partie 9. Même si le présent rapport n’a pas pour but d’en faire l’énumération, il
s’est convaincu de la pertinence des cas où le recours à un professionnel est requis pour
assurer la sécurité du public.
Le Groupe expert a donc choisi de référer au CCQ au lieu de procéder à sa propre descrip-
tion des bâtiments visés. En faisant ce choix, il est conscient qu’il utilise une méthodologie
différente de celle qui a été retenue dans le cadre de la révision de la Loi sur les archi-
tectes. Il est cependant convaincu du bien-fondé de sa recommandation qui réfère à un
document connu et largement utilisé dans le milieu de la construction, le CCQ, et qui assure
la pérennité des dispositions proposées et leur adaptation à l’évolution des normes et des
pratiques dans le domaine. Afin de faciliter le travail de collaboration et de manière à
assurer la cohérence entre ces deux professions appelées à œuvrer de concert dans la
réalisation de certains ouvrages, le Groupe expert croit qu’il serait important d’harmoniser
les dispositions de la Loi sur les architectes avec celles qu’il propose.
S 1 Que les dispositions de la Loi sur les architectes relatives aux édifices visés par
l’obligation de détenir des plans et devis signés et scellés par un architecte soient
harmonisées avec les dispositions de la future loi sur les ingénieurs.
R 3 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent toute
structure fixe temporaire ou permanente nécessitant le recours à des études des
propriétés des matériaux qui la supportent.
Le Groupe expert a choisi d’utiliser le mot structure pour décrire une vaste gamme
d’ouvrages de génie. La loi actuelle comporte une énumération d’ouvrages qui peuvent être
assimilés à des structures. Pour les fins de sa proposition, le Groupe expert définit une
structure comme étant un assemblage d’éléments agencés pour soutenir des charges. Cette
définition, basée sur les champs de connaissances spécifiques à l’ingénieur, recoupe les
structures traditionnelles de travaux publics comme les ponts, les barrages, les systèmes
d’aqueduc et d’égouts, les routes, les tunnels, les tours de support des lignes de transmis-
La définition du mot fixe, telle que fournie par le Petit Robert (version électronique), illustre
ce que l’on entend par une structure fixe. Il s’agit d’une structure qui ne bouge pas, qui
demeure toujours à la même place à l'intérieur d'un système donné. Pour identifier les
structures qui rencontrent ce critère, le Groupe expert utilise la notion de « centre de
masse » de la structure. Si celui-ci est confiné à une région de l’espace restreinte et fixe
dans le cours des opérations du système, l’ouvrage est considéré comme faisant partie de
cette catégorie. Quelques exemples illustrent ce point. Un pont est une structure fixe; un
système de remontée mécanique dans un centre de ski est composé d’une structure fixe et
de systèmes mécaniques et électriques. Certaines parties de ce système sont mobiles mais
l’analyse de la position du centre de masse de l’ensemble montre que ce type d’ouvrage
répond au critère de structure fixe introduit par cette proposition. Un pont tournant ou
levant ou basculant est une structure fixe pour les mêmes raisons.
Plusieurs structures peuvent être classées comme mobiles. Ainsi, la cage d’un wagon de
métro est une structure mobile et les compétences pour en réussir la conception sécuritaire
relèvent des mêmes champs de connaissances que pour la conception d’un pont. Pour
éviter de proposer une liste de structures mobiles à risque de préjudice, liste vouée à la
désuétude dès sa confection, le Groupe expert a jugé que les structures mobiles dont
l’utilisation est soumise à des règlements ou normes obligatoires représentent des ouvrages
à risque de préjudice. Il a prévu d’en encadrer la conception par une activité d’attestation
qui sera décrite plus loin dans ce document. Le Groupe expert a choisi cette approche pour
éviter les énumérations et ainsi améliorer la pérennité de la future loi sur les ingénieurs.
Enfin, la définition de structure utilisée étant très générale, il est important d’exclure les
structures de petite envergure, par exemple une structure de jeu dans un parc. Cette
exclusion repose sur le principe que si les matériaux qui supporteront la structure ne néces-
sitent pas des études particulières de leurs propriétés (géotechnique, résistance des maté-
riaux, etc.), le préjudice pour le public est peu probable. Il est important de noter que cette
exemption ne s’applique pas aux petits bâtiments qui sont inclus dans les objets décrits à la
section précédente.
Le cas des tunnels mérite une attention particulière. Il est important de noter que les tun-
nels répondent à la définition de structure que le Groupe expert a adoptée. En effet, qu’il
s’agisse d’un tunnel avec ou sans apport de matériau extérieur, il représente un assemblage
d’éléments (naturels ou ajoutés) agencés (naturellement ou par intervention extérieure)
pour soutenir des charges. D’ailleurs, la littérature portant sur la conception des tunnels se
retrouve dans le domaine du génie des structures puisque les connaissances fondamentales
requises sont les mêmes que pour la conception de toute structure. Il sera primordial de
R 4 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent les sys-
tèmes fixes de génération, de transmission ou d’utilisation de l’énergie sous forme
mécanique, excluant les systèmes d’usage domestique.
En matière de systèmes mécaniques, le Groupe expert a aussi choisi une approche qui évite
les énumérations et assure, de ce fait, la pérennité de la future loi sur les ingénieurs. Les
systèmes mécaniques couvrent une vaste gamme d’objets dans une société comme la
nôtre. On pense aux petits moteurs à combustion interne des tondeuses, aux turbines
géantes des barrages hydroélectriques ou aux moteurs d’avions. Certains de ces systèmes
présentent des risques de préjudice pour le public. Le présent paragraphe décrit ces sys-
tèmes et les limites que le Groupe expert propose pour permettre aux citoyens d’utiliser des
systèmes mécaniques de faible puissance sans contrevenir à la future loi sur les ingénieurs.
Les systèmes mécaniques que le Groupe expert entend soumettre à la responsabilité d’un
professionnel du domaine du génie ont deux qualificatifs : ils sont fixes et ne sont pas
d’usage domestique.
D’une part, l’adjectif fixe est utilisé dans le même sens que pour les structures décrites à la
section 5.2. Il faut vérifier que le centre de masse du système est confiné à une région fixe
au cours de l’opération du système. Un moteur à combustion interne pour une génératrice
de 500 kW qui alimente une petite communauté comporte plusieurs parties mobiles mais
son centre de masse est fixe et ne se déplace pas de façon notable au cours de l’opération.
C’est le cas pour un pont roulant dans une entreprise ou pour une station de pompage pour
traitement des eaux dans une municipalité.
Plusieurs systèmes mécaniques peuvent être classés comme mobiles. Ainsi, un moteur
d’avion ou une pelle mécanique sur roues ou sur chenilles sont des systèmes mécaniques
mobiles. Pour éviter de proposer une liste de systèmes mécaniques mobiles à risque de
préjudice, liste vouée à la désuétude dès sa confection, le Groupe expert a jugé que les
systèmes mécaniques mobiles dont l’utilisation est soumise à des règlements ou normes
obligatoires représentent des systèmes à risque de préjudice. Il a prévu d’en encadrer la
conception par une activité d’attestation qui sera décrite plus loin dans ce document.
R 5 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent les sys-
tèmes de puissance supérieure à 120 kW de génération, de transmission, d’utilisa-
tion ou de distribution de l’énergie sous forme thermique.
Les systèmes thermiques sont très répandus dans nos sociétés. On les retrouve tout aussi
bien dans de grandes installations industrielles, dans les installations de génération d’éner-
gie que dans les maisons ou les équipements de loisirs. La conception d'installations de
chauffage et de refroidissement modernes fait appel à des connaissances techniques spé-
cialisées et la mise en place de ces installations fait l'objet de normes complexes.
La partie 9 du CCQ concerne les maisons et les petits bâtiments. Elle est considérée comme
un document normatif que l'utilisateur peut appliquer sans faire appel à des spécialistes.
Or, la partie 9 ne s’applique plus lorsque la puissance de certains systèmes thermiques est
supérieure à 120 kW. Lorsque l'utilisateur doit s'appuyer sur des règles de calcul pour
déterminer les caractéristiques des installations de chauffage, de ventilation et de condi-
tionnement d’air (CVCA), il doit faire appel aux dispositions de la partie 6, qui traite des
installations techniques. Pour ces raisons, le Groupe expert s’en remet à la limite qui appa-
raît dans le CCQ, aujourd’hui fixée à 120 kW, pour déterminer, dans le cas des systèmes
thermiques, ce qui relève de la compétence des professionnels du domaine du génie.
R 6 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent les pro-
cédés industriels de transformation.
12
Code de construction, art. 9.33.6.1. et 9.21.1.1. :
Section 9.33. — 9.33.6. Réseaux et conduits d’air
9.33.6.1. Domaine d’application
1) La conception, la fabrication et l’installation des réseaux de conduits d’air desservant une installation de
chauffage dont la puissance nominale de sortie ne dépasse pas 120 kW doivent être conformes à la
présente sous-section.
2) Les réseaux de conduits d’air destinés aux installations dont la puissance nominale de sortie est
supérieure à 120 kW doivent être conformes à la partie 6 et à la sous-section 3.6.5. (la section 3.6.5. porte
le titre : Réseaux de conduits d’air et plénums).
Une des activités les plus fréquentes lors de la conception de tels procédés est le « scale-
up ». Elle consiste à adapter des procédés de transformation élaborés en laboratoire aux
critères de performance et de sécurité exigés des installations de grande capacité. Les
compétences des ingénieurs, en particulier en thermodynamique et en mécanique des
fluides, font qu’ils sont les seuls à disposer des connaissances pour réaliser cette étape par
opposition à la phase de développement en laboratoire qui est élaborée par des équipes
multidisciplinaires.
En matière de procédés de transformation, le Groupe expert croit cependant qu’il n’y a pas
lieu d’empêcher un individu de mettre au point ou d’opérer un procédé domestique de
transformation. On ne peut pas non plus empêcher une équipe multidisciplinaire de mettre
au point un procédé de transformation de petite taille, comme dans l’industrie du médica-
ment. L’usage du qualificatif industriel revêt ainsi une importance particulière et constitue
un critère pour déterminer ce qui doit être réservé dans le domaine du génie. La définition
retenue pour industriel fait intervenir la notion de grande échelle (Encyclopédie Larousse)
et implique par conséquent du personnel nombreux, des capitaux importants, des quantités
importantes de produits transformés, stockés ou manipulés. À défaut d’avoir pu recourir à
un critère objectif, comme la puissance de l’installation ou la quantité de produits manipulés
dans une journée, le Groupe expert considère que la référence au caractère industriel du
procédé ainsi que la pratique usuelle dans le secteur permettront de départager adéquate-
ment ce qui relève du domaine du génie. En outre, il est convaincu que dans les cas où un
procédé de petite taille est jugé critique par les autorités, son utilisation, sa fabrication ou
sa réalisation seront soumises à une norme obligatoire de nature technique. Une activité
réservée aux ingénieurs a été prévue dans ce cas.
R 7 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent les systè-
mes de puissance supérieure à 120 kW de génération, de transmission, d’utilisation
ou de distribution de l’énergie sous forme électrique.
On peut faire un parallèle entre les systèmes thermiques et les systèmes électriques. Dans
les deux cas, le nombre de ces systèmes est très élevé et couvre une plage de puissance
très grande, allant de la simple lampe de lecture à la génératrice des grandes centrales
Le Groupe expert propose d’utiliser un critère de puissance pour identifier les systèmes
électriques qui seront exemptés de l’application de la Loi sur les ingénieurs. La valeur de
120 kW tire son origine, comme pour les systèmes thermiques, de références provenant du
CCQ. La source d’énergie sous forme thermique provient souvent, surtout au Québec, d’un
système électrique. Il apparaît cohérent que la norme de 120 kW soit identique dans les
deux cas.
Le Groupe expert considère que les systèmes électriques décrits ici sont beaucoup plus
généraux que les installations électriques définies dans la Loi sur les maîtres électriciens
(L.R.Q., c. M-3). Le chapitre V du CCQ portant sur l’électricité définit ainsi, à l’article
5.03.01, une installation électrique : « Toute installation de câblage sous-terre, hors-terre
ou dans un bâtiment, pour la transmission d'un point à un autre de l'énergie provenant d'un
distributeur d'électricité ou de toute autre source d'alimentation, pour l'alimentation de tout
appareillage électrique, y compris la connexion du câblage à cet appareillage ». L’annexe B
du CCQ précise cette définition de manière explicite, ce qui fait en sorte que les appareils
qui utilisent ou génèrent de l’électricité ne sont pas inclus dans cette description.
Le Groupe expert considère que le recoupement avec la Loi sur les maîtres électriciens
concerne la partie « transmission et distribution » de l’énergie électrique. La Loi sur les
maîtres électriciens prévoit que le maître électricien fait à ses frais, mais exclusivement à
son usage personnel, des plans en vue d'obtenir et d'exécuter à son profit des travaux qui
concernent les installations électriques. Par ailleurs, le CCQ prévoit que de tels plans ne
doivent pas s’appliquer à des installations électriques desservant des systèmes électriques
de puissance supérieure à 200 kW. Le Groupe expert présente une hypothèse de concor-
dance entre cette loi et la Loi sur les ingénieurs dans la section 8 de ce rapport portant sur
les interfaces avec les autres professions ou métiers.
Le champ d’exercice permet d’identifier les aspects essentiels du domaine d’action d’une
profession. Cependant, aucune exclusivité de pratique n’est conférée, en soi, à l’un ou
l’autre des éléments qui y apparaît. Outre les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une
réserve, il a fallu compléter l’exercice en procédant à l’identification d’activités réservées de
manière à cerner les interventions qui sont du ressort des seuls professionnels membres
des ordres.
La notion d’activités réservées a été utilisée dans le cadre de la révision des professions de
la santé et les modifications législatives qui ont été adoptées en 2002 sont fondées sur la
description d’un champ d’exercice accompagné d’une liste d’activités réservées. L’article 31
de la Loi médicale (L.R.Q., c. M-9) en constitue un exemple. On y retrouve une description
de l’exercice de la médecine accompagnée d’une liste d’activités dont la portée et même la
nature s’interprètent à la lumière du champ d’exercice de la profession.
Compte tenu du mandat qui lui a été confié, la notion d’activités utilisée par le Groupe
expert est donc la même que pour les professions de la santé. Il s’agit d’un ensemble
d’opérations, d’interventions, de processus, d’éléments, d’actions ou de gestes coordonnés,
effectués dans le cadre de l’exercice d’une profession, qui peuvent s’exercer sur un conti-
nuum ou de manière interrompue et se scinder en actes circonscrits.
Les critères qui ont guidé le choix des activités réservées sont issus des articles 25 et 26 du
Code des professions 13 : le risque de préjudice grave lié à l’exercice de l’activité et les
connaissances requises pour l’exercer de manière sécuritaire pour le public.
13
Article 25 : « Pour déterminer si un ordre professionnel doit ou non être constitué ou si un groupe de
personnes doit ou non être intégré à l'un des ordres visés à la section III du chapitre IV, il est tenu compte
notamment de l'ensemble des facteurs suivants :
1° les connaissances requises pour exercer les activités des personnes qui seraient régies par l'ordre dont
la constitution est proposée;
2° le degré d'autonomie dont jouissent les personnes qui seraient membres de l'ordre dans l'exercice des
activités dont il s'agit, et la difficulté de porter un jugement sur ces activités pour des gens ne possédant
pas une formation et une qualification de même nature;
3° le caractère personnel des rapports entre ces personnes et les gens recourant à leurs services, en
raison de la confiance particulière que ces derniers sont appelés à leur témoigner, par le fait notamment
qu'elles leur dispensent des soins ou qu'elles administrent leurs biens;
4° la gravité du préjudice qui pourrait être subi par les gens recourant aux services de ces personnes par
suite du fait que leur compétence ou leur intégrité ne seraient pas contrôlées par l'ordre;
5° le caractère confidentiel des renseignements que ces personnes sont appelées à connaître dans
l'exercice de leur profession. »
Article 26 : « Le droit exclusif d'exercer une profession ne peut être conféré aux membres d'un ordre que
par une loi; un tel droit ne doit être conféré que dans les cas où la nature des actes posés par ces
personnes et la latitude dont elles disposent en raison de la nature de leur milieu de travail habituel sont
telles qu'en vue de la protection du public, ces actes ne peuvent être posés par des personnes ne
possédant pas la formation et la qualification requises pour être membres de cet ordre. »
Parmi l’ensemble des connaissances nécessaires pour aborder une activité reliée au
domaine du génie, il est possible d’identifier celles qui sont spécifiques à la formation des
ingénieurs. Pour ce faire, le Groupe expert a procédé à une analyse des programmes de
formation comme déjà décrit à la section 4.2.1.
Parmi les vingt domaines de connaissances qui ont servi à analyser les programmes de
génie, quatre sont classés sous le vocable sciences du génie. Ces sciences du génie sont :
sciences des matériaux (résistance des matériaux, propriétés des matériaux, etc.), mécani-
que (mécanique des fluides, dynamique, transfert de masse, etc.), thermodynamique (cha-
leur, transferts de chaleur, etc.) et électromagnétisme (électrotechnique, propagation des
ondes, etc.). Le Groupe expert s’est appuyé sur ces sciences du génie pour l’élaboration des
activités réservées qui s’appliquent à l’ensemble du champ d’exercice.
Il s’est assuré que ces sciences du génie faisaient consensus parmi les organismes chargés
de vérifier les compétences des individus désirant devenir ingénieur professionnel. Ainsi,
aux États-Unis, le NCEES conditionne l’accès au statut de Professional Engineer (PE) par la
réussite de deux examens techniques dont l’un, le Fundamentals of Engineering (FE) se
veut une vérification des connaissances de base que tout bachelier en génie devrait
maîtriser. La liste des douze sujets de la partie obligatoire de cet examen apparaît ci-
dessous :
1. Mathematics
2. Engineering Probability and Statistics
3. Chemistry
4. Computers
5. Ethics and Business Practices
6. Engineering Economics
7. Engineering Mechanics (Statics and Dynamics)
8. Strength of Materials
9. Material Properties
10. Fluid Mechanics
11. Electricity and Magnetism
12. Thermodynamics
Les sujets 7 à 12 correspondent à ce que l’on décrit comme les sciences du génie.
On constate que les sciences du génie sont regroupées parmi les sujets 3, 4, 6, 7, 9, 10 et
11.
Le Groupe expert a retenu les sciences du génie que sont la mécanique, l’électromagné-
tisme, la thermodynamique et les sciences des matériaux comme éléments clés pour
énoncer les activités réservées qui s’appliquent à tous les ouvrages du champ d’exercice. Il
considère que ces sciences peuvent servir à préciser les activités appliquées aux ouvrages
de génie pour lesquelles il est nécessaire, pour la protection du public, de recourir à un
ingénieur. De plus, les études effectuées par le Groupe expert concernant les programmes
d’études ou les examens d’admission démontrent que ces sciences sont reconnues comme
étant à la base des qualifications des ingénieurs.
Le Groupe expert tient à souligner qu’il est conscient que la formation des ingénieurs ne se
limite pas à la seule connaissance des sciences du génie mais s’appuie également sur les
mathématiques, les sciences fondamentales, les méthodes de conception, l’économique,
etc., pour résoudre des problèmes reliés aux ouvrages de génie comme les structures, les
procédés ou les systèmes. Les programmes, selon leur spécialité, vont tabler sur ces
R 8 Déterminer les concepts, les paramètres ou les équations qui permettent d’anticiper
le comportement des structures, des matériaux, des procédés ou des systèmes à
partir de modèles issus de la mécanique, de l’électromagnétisme, de la thermody-
namique ou des sciences des matériaux.
Cette contribution est nécessaire au moment de la conception d’un nouvel ouvrage. Elle
s’exerce aussi en cours de réalisation, lors de la modification, de l’exploitation lorsqu’il faut
revoir les concepts, les paramètres ou les équations initialement déterminés. L’expertise de
l’ingénieur en matière d’anticipation du comportement des ouvrages sera également néces-
saire lorsqu’il s’agira de procéder à des analyses ou encore de dispenser des conseils.
R 9 Effectuer des essais ou des calculs nécessitant le recours à des modèles issus de la
mécanique, de l’électromagnétisme, de la thermodynamique ou des sciences des
matériaux.
L’ingénieur qui doit déterminer les concepts, les paramètres et les équations se fonde
notamment sur l’analyse des résultats des essais ou des calculs. La réalisation de ceux-ci
Actuellement, la loi prévoit que seul un ingénieur peut faire des mesurages ou des calculs
lorsque ceux-ci se rapportent aux travaux décrits comme faisant partie du champ de la
pratique de l’ingénieur (article 2). En apparence, la recommandation du Groupe expert peut
sembler plus large que les dispositions actuelles. Bien que s’appliquant à l’ensemble du
champ d’exercice, cette activité est circonscrite, non pas par une énumération d’objets,
mais par la référence à des modèles issus des connaissances propres au domaine du génie.
Ainsi, la réalisation de tout essai ou calcul qui ne suppose pas le recours à ces modèles ne
fait pas partie de l’activité réservée, même s’ils sont effectués dans le cadre d’un ouvrage
de génie.
Compte tenu du risque de préjudice associé à la réalisation des essais et des calculs, il y a
lieu d’identifier les personnes qui sont habilitées à y contribuer. Il se dégage des témoigna-
ges reçus que les personnes qui contribuent à cette activité sont des technologues ou
d’autres catégories de personnes, sous la direction d’un ingénieur. La sous-section 6.2 qui
traite des activités réservées et partagées avec les technologues professionnels prévoit
cette contribution. En regard des tiers, on retrouvera les recommandations du Groupe
expert qui les concernent à la section 7 du rapport.
Le Groupe expert a examiné attentivement le cas des produits fabriqués en usine et qui
sont distribués en vue de leur utilisation par le public. Certains de ces produits pourraient
être des systèmes critiques (safety-critical system). Un système est critique s’il rencontre
l’une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
il peut causer un préjudice physique ou matériel;
il peut produire un effet indésirable qui présente un caractère irrémédiable;
il utilise des substances ou des produits nocifs, toxiques, dangereux, à usage restreint;
Le Groupe expert n’a pas voulu procéder à une identification extensive des systèmes qui
présentent ces caractéristiques. Il juge que la liste de ces systèmes varie au gré des déve-
loppements technologiques et des usages que le public en fait. Une telle liste serait prati-
quement caduque dès sa confection. Le Groupe expert suggère plutôt de recourir aux
règlements, normes ou codes adoptés par les autorités compétentes qui sont une indication
claire des systèmes qui sont critiques pour la sécurité du public.
Ainsi, les structures d’un avion ne font pas partie de la liste des objets de réserve, n’étant
pas des structures fixes. Toutefois, les structures d’un avion doivent rencontrer des normes
obligatoires avant de pouvoir être exploitées au bénéfice du public. L’activité obligera les
exploitants ou concepteurs d’aéronefs à soumettre les plans de toute modification ou cons-
truction d’un aéronef à l’investigation d’un ingénieur pour en assurer la conformité avec les
normes obligatoires en vigueur dans cette industrie. On peut appliquer le même raisonne-
ment pour les automobiles, qui font partie des systèmes mécaniques non fixes, les appa-
reils électriques de faible puissance, etc.
L’activité est limitée aux seules normes obligatoires qui correspondent aux compétences des
ingénieurs afin de ne pas faire en sorte que tout produit soumis à une norme technique
doive faire l’objet d’une analyse de conformité par un ingénieur si celui-ci n’a pas les com-
pétences pour ce faire. Pensons aux normes de salubrité alimentaire, par exemple, qui sont
davantage la spécialité des sciences associées à la biologie.
La première situation concerne la validité des résultats générés par les logiciels d’aide à la
conception (logiciels de CAO). Plusieurs publications, expériences, témoignages insistent sur
le fait que certains logiciels d’aide à la conception peuvent générer de faux résultats s’ils
sont utilisés en dehors de certaines plages de valeurs pour lesquelles ils ont été conçus. La
recommandation du Groupe expert n’aura pas pour effet de résoudre entièrement ce pro-
blème. Toutefois, une façon de réduire cet inconvénient est de s’assurer que l’ingénieur est
associé à la mise au point de ces logiciels en lui confiant la responsabilité de valider les
résultats de ceux-ci. Ce faisant, les limites d’utilisation seront clairement établies et les
algorithmes qui utilisent des modèles relevant des compétences des ingénieurs seront bien
implantés.
Il est important de souligner que cette activité s’exerce uniquement lors de la conception de
ces logiciels et non lors de leur utilisation. Les experts consultés sur ce point ont tous
convenu que, dans leur pratique, ils prennent soin de valider eux-mêmes les résultats obte-
nus de logiciels d’aide à la conception (approche « back of the envelope »). Ils ont aussi
encouragé le Groupe expert à proposer cette activité afin d’empêcher que de mauvais
logiciels d’aide à la conception ne soient mis sur le marché.
La seconde situation a trait aux systèmes informatiques qui sont utilisés seuls et dont les
résultats servent à prendre des décisions qui peuvent avoir un impact sur la sécurité du
public. L’exemple le plus fréquent se retrouve dans le domaine de la protection environne-
mentale. Par exemple, une autorité peut obliger l’exploitant d’une usine qui émet des gaz
nocifs à utiliser un modèle de dispersion précis. Ces modèles sont exploités à l’aide de
systèmes informatiques. Dans ce cas, puisque les concepts à la base de ces modèles relè-
vent des compétences des ingénieurs, le Groupe expert croit que, pour la protection du
public, la validité des résultats générés par de tels systèmes informatiques devrait être
La majorité des règlements consultés pour confirmer cette hypothèse ne précisait pas le
système informatique et accordait une latitude aux entreprises quant au choix de celui qui
répond aux exigences. Dans ce cas, l’entreprise doit démontrer que le système informatique
utilisé permet d’atteindre les objectifs fixés par la réglementation. Toutefois, certains
règlements imposent un système informatique et les entreprises doivent l’utiliser pour
démontrer que leurs rejets sont conformes à la réglementation. Dans le premier cas, le
système informatique n’est pas soumis à une norme obligatoire de nature technique. Tou-
tefois, dans le second cas, il est soumis à une telle norme et le Groupe expert juge qu’il est
essentiel que ce système informatique fasse l’objet d’une validation des résultats générés
par des gens qui ont la compétence pour en juger.
Le Groupe expert considère que le recours à ce type de réglementation qui utilise des sys-
tèmes informatiques pour juger de dangers pour la population est en pleine croissance et
qu’il est important que les résultats soient validés par des professionnels qui ont pour pre-
mière préoccupation la santé et la sécurité du public.
Il y a lieu de préciser que cette activité ne couvre pas les systèmes informatiques appelés
« embarqués » (embedded). Le Groupe expert juge que si l’un ou l’autre des ouvrages de
génie qui doivent faire l’objet d’une réserve nécessite un système informatique pour en
assurer les bonnes performances, l’ingénieur en charge de sa conception est responsable
de la qualité et de la fiabilité de celui-ci. Par exemple, un ascenseur est un système méca-
nique dont le fonctionnement nécessite une composante informatique pour en assurer la
bonne performance. Le Groupe expert est convaincu que cette composante informatique
doit être conçue et implantée en toute conformité avec les exigences du concepteur du
système. En ce sens, il constitue un système informatique « embarqué » qui ne peut être
développé ou modifié de façon indépendante, sans l’intervention du concepteur du système
mécanique.
6.1.2 Les activités qui s’appliquent aux ouvrages de génie qui doivent faire
l’objet d’une réserve
Dans la section 5, une liste des ouvrages devant être confiés aux professionnels du
domaine du génie a été présentée. Les activités qui suivent ne peuvent être exercées que
par des ingénieurs lorsqu’elles ont trait à ces ouvrages.
R 14 Vérifier, signer et, selon le cas, sceller des plans de construction ou de fabrication,
des devis, des cahiers des charges, des avis, des directives de surveillance ou
d’inspection, des manuels ou des procédures de mise en service ou d’exploitation.
La loi actuelle prévoit que seul un ingénieur donne des consultations et des avis relative-
ment à une liste de travaux prévus par la loi. Après examen de définitions respectives 14 de
14
Consultation : Action de donner avis, en parlant du savant, de l'avocat, du médecin que l'on consulte;
Avis : Opinion qui est exprimée dans le but d'aider quelqu'un à adopter la meilleure conduite possible dans
une circonstance donnée (Le grand dictionnaire terminologique — généralité).
La préparation de documents d’ingénierie relatifs aux ouvrages de génie qui doivent faire
l’objet d’une réserve constitue une activité à haut risque de préjudice. L’ingénieur concré-
tise sa conception par des plans de construction ou de fabrication, des devis ou des cahiers
des charges. C’est à partir de ces documents d’ingénierie que les ouvrages sont construits
ou fabriqués. Le Groupe expert a ajouté d’autres documents d’ingénierie dont il confie la
préparation ou la direction de la préparation à l’ingénieur. Il s’agit des manuels ou des
procédures de mise en service ou d’exploitation et des directives de surveillance ou
d’inspection.
Pour leur part, les directives de surveillance préparées par un ingénieur ou sous sa direction
ont notamment pour objet le programme de vérification des travaux et le contrôle qualitatif
des matériaux et de leur mise en place dans le but de s’assurer que l’ouvrage construit ou
fabriqué est conforme aux plans et devis. Adaptées en fonction de l’envergure ou de la
complexité de l’ouvrage, les directives encadrent la surveillance exercée par un profes-
sionnel sur le chantier lors de la réalisation d’un ouvrage. Le professionnel en cause doit
faire rapport à l’ingénieur qui a élaboré les directives de toute situation de non-conformité.
Les directives d’inspection sont au même effet, elles visent cependant les ouvrages de
génie déjà construits et visent à s’assurer que l’ouvrage répond aux normes généralement
reconnues ou aux caractéristiques attendues.
L’ingénieur vérifie, signe et, selon le cas, scelle les documents d’ingénierie, préparés par lui-
même ou par des personnes sous sa direction. La vérification des documents d’ingénierie
consiste à les examiner de manière à pouvoir établir s’ils sont conformes à ce qu’ils doivent
être. Une telle vérification est particulièrement significative dans le cas où l’ingénieur dirige
la préparation des documents d’ingénierie. La signature et le sceau de l’ingénieur assurent
Une telle activité qui s’exerce, en tout temps, à partir des directives préparées par un ingé-
nieur ou sous sa direction, suppose une interaction régulière entre celui qui a préparé les
plans et devis ainsi que les directives et le professionnel chargé d’en vérifier le respect
lorsqu’il s’agit de personnes différentes. Tout changement constaté aux plans et devis en
cours de construction nécessite le retour à l’ingénieur qui les a préparés. Cette situation se
présente souvent lors de la réalisation d’un projet. En effet, il arrive fréquemment que des
modifications aux plans et devis soient nécessaires pour tenir compte d’imprévus ou de
contraintes. D’ailleurs, au fur et à mesure de l’avancement d’un projet, l’ingénieur sera
appelé à réviser les plans originaux pour intégrer les modifications apportées lors de
l’exécution des ouvrages et à fournir, au terme de la réalisation, des plans « tel que cons-
truit ».
15
Loi sur les ingénieurs, article 5 : « Rien dans la présente loi ne doit :
i) empêcher une personne d'exécuter ou surveiller des travaux à titre de propriétaire, d'entrepreneur, de
surintendant, de contremaître ou d'inspecteur, quand ces travaux sont exécutés sous l'autorité d'un
ingénieur; / …/. »
Pour réaliser le troisième volet de son mandat avec toute la rigueur attendue, le Groupe
expert, conformément aux objectifs qu’il s’est fixés, a privilégié la pleine utilisation des
connaissances et des compétences de chaque intervenant du domaine du génie, en fonc-
tion de la formation dispensée par les établissements d’enseignement de niveau collégial. Il
a donc été soucieux d’accorder à chacun la place qui lui revient et de bien cerner la nature
et l’importance des services qu’il peut offrir au public.
C’est notamment en se fondant sur les connaissances et les compétences acquises par les
diplômés de niveau collégial, que les activités réservées et partagées que les technologues
professionnels pourraient exercer ont été examinées.
Afin de se faire une idée de la formation des technologues professionnels, le Groupe expert
a procédé à l’analyse des programmes collégiaux selon la méthode décrite à la section
4.2.1. L’analyse a porté sur dix-sept programmes techniques. Ils ont été choisis dans les
secteurs de la chimie, du génie civil, de l’électronique, du génie mécanique, des matériaux
et de l’informatique. La liste de ces programmes apparaît ci-dessous :
1. Techniques de génie chimique
2. Techniques de procédés chimiques
3. Technologie du génie civil
4. Technologie de la mécanique du bâtiment
5. Technologie du génie industriel
6. Technologie de maintenance industrielle
7. Techniques de génie mécanique (Limoilou)
8. Technologie de l'électronique industrielle
9. Technologie de l'électronique
10. Technologie physique
11. Informatique industrielle (Lévis-Lauzon)
12. Technologie des systèmes ordinés
13. Technologie de conception électronique
14. Procédés métallurgiques
Le présent document n’a pas pour but de présenter tous les résultats de cette analyse.
Toutefois, un exemple de résultat pour le secteur du génie chimique est ajouté à
l’annexe 8. Ce graphe inclut le programme universitaire de génie correspondant. Pour com-
parer adéquatement, on a ajouté au programme de génie chimique la contribution due au
programme préuniversitaire de Sciences de la nature. Ce programme représente le chemi-
nement minimum pour accéder aux études universitaires en génie. Sa contribution inter-
vient essentiellement au niveau des mathématiques, des sciences fondamentales (physique,
chimie et biologie) et inclut un bloc uniforme commun aux programmes techniques et
préuniversitaires de 26 et 2/3 unités consacrées à des sujets comme la philosophie,
l’anglais, le français, l’éducation physique et les autres études complémentaires.
Comme pour l’étude portant sur les programmes universitaires, la méthode utilisée caracté-
rise bien les domaines du génie associés à un programme. L’illustration graphique de
l’annexe 8 est représentative de ce que cette analyse a révélé : les secteurs privilégiés par
un programme de formation collégiale sont typiques et essentiellement les mêmes que le
programme universitaire qui lui est associé. C’est le cas du secteur de la chimie (domaine
procédés), du secteur génie civil (domaine structures), du secteur informatique (domaine
informatique), du secteur mines (domaines structures et procédés), du secteur métallurgie
(domaine matériaux). Le secteur électronique comme le génie électrique est réparti selon
trois domaines (électronique, communications et systèmes électriques) et le secteur génie
mécanique est associé au domaine systèmes mécaniques.
Deux programmes ont fait l’objet d’une étude plus poussée. Il s’agit des programmes qui
ont une relation immédiate avec le bâtiment, soit le programme de technologie de la méca-
nique du bâtiment et celui de technologie du génie civil. Parmi les connaissances spécifi-
ques à ces deux programmes, le Groupe expert s’est intéressé de façon particulière à deux
sujets : les éléments structuraux des bâtiments ainsi que les systèmes du bâtiment incluant
les systèmes de gicleurs. L’analyse a consisté à examiner les cours correspondant aux com-
pétences spécifiques à ces sujets, à rencontrer les concepteurs de ces deux programmes
récemment renouvelés selon l’approche par compétences et à rencontrer des enseignants
et des spécialistes des sujets analysés. Le Groupe expert en conclut qu’il peut recommander
de permettre aux technologues d’agir en toute autonomie pour la conception des systèmes
Outre la formation, le Groupe expert a aussi pris en considération la pratique actuelle dans
le domaine telle que décrite par les témoins experts et il a tenu compte d’un élément
essentiel pour la protection du public, soit l’obligation de détenir un permis délivré par
l’Ordre des technologues professionnels pour exercer les activités réservées et partagées.
L’appartenance à un ordre professionnel offre au public utilisateur de services une garantie
additionnelle en regard de la qualité des services offerts. En effet, pour remplir l'important
mandat de protection du public qui lui est confié par la loi, chaque ordre professionnel
possède les pouvoirs requis et dispose de plusieurs mécanismes. Avant d’admettre un can-
didat à l’exercice de la profession, l’ordre professionnel s’assure qu’il possède la formation,
la compétence et les qualités requises. Il veille au maintien de cette compétence en organi-
sant des activités de perfectionnement. Il vérifie la qualité des interventions profession-
nelles au moyen d'un comité d'inspection professionnelle. Il contrôle l'intégrité et la
conduite de ses membres, notamment, en imposant un code de déontologie et en le faisant
appliquer au besoin par le syndic et le comité de discipline.
Que les activités réservées suivantes soient partagées avec les technologues profes-
sionnels :
Aux fins d’agencer, selon des principes établis, des éléments normalisés, à partir de nor-
mes techniques d’application fondées sur des modèles issus de la mécanique, de l’électro-
magnétisme, de la thermodynamique ou des sciences des matériaux :
R 18 Effectuer des essais ou des calculs nécessitant le recours à des modèles issus de la
mécanique, de l’électromagnétisme, de la thermodynamique ou des sciences des
matériaux.»
R 19 Préparer des plans de construction ou de fabrication, des devis, des cahiers des
charges, des manuels ou des procédures de mise en service ou d’exploitation.»
R 22 Vérifier, signer et, selon le cas, sceller des plans de construction ou de fabrication,
des devis, des cahiers des charges, des directives de surveillance ou d’inspection,
des manuels ou des procédures de mise en service ou d’exploitation.»
¿
Ces recommandations n’ont pas fait l’unanimité au sein du Groupe expert, Mme Marie Lemay, ingénieure,
ayant manifesté sa dissidence pour les motifs invoqués à la page 60 du rapport.
Ingénieurs 16
a) les éléments structuraux, les systèmes mécaniques, thermiques ou électriques de bâtiments
pour lesquels des solutions acceptables complètes relativement à ces éléments structuraux
ou ces systèmes ne sont pas définies à la partie 9 du CCQ;
b) toute structure fixe temporaire ou permanente nécessitant le recours à des études des
propriétés des matériaux qui la supportent;
c) les systèmes de puissance supérieure à 120 kW de génération, de transmission, d’utilisation
ou de distribution de l’énergie sous forme thermique;
d) les systèmes fixes de génération, de transmission ou d’utilisation de l’énergie sous forme
mécanique, excluant les systèmes d’usage domestique;
e) les procédés industriels de transformation;
f) les systèmes de puissance supérieure à 120 kW de génération, de transmission, d’utilisation
ou de distribution de l’énergie sous forme électrique.
On remarquera que les travaux de génie qui concernent les structures fixes ainsi que les
systèmes thermiques ne sont pas inclus dans le sous-ensemble confié aux technologues
professionnels. De même, en matière de bâtiments, des différences importantes doivent
être soulignées. D’une part, les bâtiments visés par le partage sont uniquement ceux régis
par les dispositions de la partie 9 du CCQ pour lesquels des solutions acceptables complètes
relativement aux systèmes mécaniques, thermiques ou électriques ne sont pas définies à
ladite partie. D’autre part, les éléments structuraux ne sont pas visés par le partage,
l’examen du programme de formation n’ayant pas permis d’acquérir de certitude quant au
16
Les différences entre les deux énoncés sont soulignées.
Outre l’identification d’un sous-ensemble des ouvrages de génie devant faire l’objet d’une
réserve, le Groupe expert a également précisé le contexte dans lequel s’exerce l’activité
réservée. Il s’agit, conformément au champ d’exercice actuel des technologues profes-
sionnels, d’agencer, selon des principes établis, des éléments normalisés à partir de normes
techniques d’application. Le Groupe expert croit qu’une telle pratique existe actuellement
dans le milieu et qu’il est nécessaire de la reconnaître formellement, même s’il peut sembler
difficile de cerner avec exactitude où s’arrête l’agencement.
La définition proposée étant théorique, une transposition concrète devra en être effectuée
de manière à bien cerner les limites du partage recommandé. L’expérience dans le domaine
de la santé a démontré que le partage d’activités réservées entre plusieurs professions
repose sur une dynamique de collaboration interprofessionnelle. Un effort particulier devra
être consenti par les deux ordres pour définir adéquatement la nature et la portée de ces
activités réservées et partagées. Des échanges et des discussions seront donc nécessaires
pour en assurer le déploiement harmonieux. L’élaboration de normes ou de guides de pra-
tique conjoints pourrait constituer un moyen de convenir de modalités d’exercice des acti-
Finalement, le Groupe expert a examiné diverses hypothèses pour encadrer l’exercice des
activités réservées et partagées. Après un examen de la formation ainsi que des discussions
et des échanges avec les experts consultés, il a considéré que la seule détention du diplôme
n’offrait pas toutes les garanties quant à l’acquisition des compétences recherchées. Par
conséquent, il a opté pour une exigence d’acquisition d’une maturation professionnelle.
La notion de maturation professionnelle signifie que, pour pouvoir exercer ces activités, un
détenteur de permis de technologue professionnel, délivré à la suite de l’obtention de son
diplôme, sera soumis à une exigence d’acquisition d’expérience pertinente. La nature de
l’expérience exigée, qui pourrait prendre la forme d’un stage, devra être prévue par règle-
ment. L’Ordre des technologues professionnels aura la responsabilité de soumettre pour
approbation le règlement décrivant la nature et la durée de cette expérience en fonction de
la pertinence recherchée. Le processus de publication et d’adoption des règlements faisant
en sorte que ceux-ci puissent être commentés avant leur adoption, les groupes concernés
pourront donc faire valoir leur point de vue.
Différentes modalités devront être adoptées par l’Ordre des technologues professionnels
pour reconnaître formellement l’acquisition de cette maturation, comme la création d’une
catégorie de permis ou la délivrance d’une attestation de formation. Il appartiendra à
l’Ordre de proposer les modalités qui feront partie des dispositions réglementaires.
De plus, l’Ordre des technologues professionnels devra, à l’instar des autres ordres, prendre
les moyens nécessaires pour s’assurer de la qualité des programmes de formation collégiale
et évaluer la pertinence d’un examen professionnel et d’un agrément de programme, en
collaboration avec le MELS et l’Office.
17
Il s’agit des bâtiments régis par les dispositions de la partie 9 du CCQ pour lesquels des solutions
acceptables complètes relativement à ces systèmes ne sont pas définies à ladite partie.
Les recommandations du Groupe expert ont donc pour effet de confier l’exercice de cer-
taines activités aux seuls technologues professionnels membres de leur ordre. Les activités
ne pourront être exercées qu’en conformité avec les instructions d’un ingénieur. Le concept
d’instructions a été retenu pour décrire les modalités de travail entre un technologue et un
ingénieur. Il est similaire au concept d’ordonnance largement utilisé dans le domaine de la
santé pour encadrer et baliser l’exercice de plusieurs activités réservées. La définition
d’instructions qui a été élaborée par le Groupe expert est la suivante : « Explications ver-
bales ou écrites données par un ingénieur à un autre professionnel et ayant pour objet les
essais ou les calculs qui doivent être effectués, les documents d’ingénierie qui doivent être
préparés ou les modifications à apporter aux manuels ou aux procédures d’exploitation. »
Le concept d’instructions comporte également des responsabilités pour chacun des profes-
¿
Ces recommandations n’ont pas fait l’unanimité au sein du Groupe expert, Mme Marie Lemay, ingénieure
ayant manifesté sa dissidence pour les motifs invoqués à la page 60 du rapport.
Pour le Groupe expert, la réalisation d’activités à haut risque de préjudice se doit d’être
confiée à des professionnels. Il est convaincu que ses recommandations, qui remplacent les
articles 5 i) et 5 j) 18 de la loi actuelle, permettent une utilisation judicieuse et efficace des
ressources et assurent de manière appropriée la protection du public.
Que l’activité réservée suivante soit partagée avec les technologues professionnels :
R 28 Conformément aux instructions d’un ingénieur, effectuer des essais ou des calculs
nécessitant le recours à des modèles issus de la mécanique, de l’électromagné-
tisme, de la thermodynamique ou des sciences des matériaux.
La réalisation des essais et des calculs qui nécessitent le recours à des modèles issus de la
mécanique, de l’électromagnétisme, de la thermodynamique ou des sciences des matériaux
est une activité réservée en raison des connaissances spécifiques requises pour leur réali-
sation et de leur importance dans l’anticipation des comportements, dans la vérification de
la conformité ou de la qualité des ouvrages de génie, il est donc nécessaire d’en faire une
activité réservée aux ingénieurs.
Compte tenu du risque de préjudice associé à la réalisation des essais et des calculs, il y a
lieu d’identifier les personnes qui sont habilitées à y contribuer. La pratique actuelle veut
que les personnes qui contribuent à cette activité soient des technologues ou d’autres
catégories de personnes. La recommandation du Groupe expert prévoit cette contribution.
En ce qui concerne les tiers, on retrouvera les recommandations qui les concernent à la
section 7 du rapport.
18
Loi sur les ingénieurs, article 5 : « Rien dans la présente loi ne doit :
i) empêcher une personne d'exécuter ou surveiller des travaux à titre de propriétaire, d'entrepreneur, de
surintendant, de contremaître ou d'inspecteur, quand ces travaux sont exécutés sous l'autorité d'un
ingénieur;
j) empêcher un salarié de faire pour le compte de son employeur un acte visé au paragraphe b de l'article
3, sous la direction immédiate d'un ingénieur qui appose sa signature et son sceau dans les cas visés à
l'article 24 et sa signature dans les cas visés à l'article 25; / …/. »
Que les activités réservées suivantes soient partagées avec les technologues profes-
sionnels :
R 33 Conformément aux instructions d’un ingénieur, modifier les manuels ou les procé-
dures d’exploitation lorsque les changements altèrent les paramètres définis dans
les plans, les devis, les manuels ou les procédures de mise en service.
Pour le Groupe expert, les instructions données par un ingénieur constituent une modalité
adéquate d’encadrement de l’exercice des activités réservées confiées au technologue
professionnel. La modalité choisie s’apparente à l’ordonnance qui a été utilisée aux mêmes
fins dans le cadre de la Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions
législatives dans le domaine de la santé. Il serait important que l’Ordre des ingénieurs
considère l’opportunité d’édicter des règles relatives aux instructions, comme l’a fait le
Collège des médecins par le biais de son règlement sur les normes relatives aux ordon-
nances faites par un médecin.
S3 Que l’Ordre des ingénieurs du Québec élabore, à l’intention de ses membres, des
normes relatives à la rédaction des instructions.
Les graphiques des pages suivantes illustrent, de manière schématique, les recommanda-
tions du Groupe expert quant aux responsabilités respectives de l’ingénieur et du techno-
logue professionnel. Le premier présente un cheminement d’application pour l’ensemble des
ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve alors que le second s’intéresse plus
particulièrement au bâtiment.
Ingénieur
a) Éléments structuraux, systèmes mécaniques, thermiques ou électriques de bâtiments pour lesquels des solutions acceptables complètes ne sont pas définies
à la partie 9 du CCQ;
b) Structure fixe temporaire ou permanente nécessitant le recours à des études des propriétés des matériaux qui la supportent;
c) Systèmes de puissance supérieure à 120 kW de génération, de transmission, d’utilisation ou de distribution de l’énergie sous forme thermique;
d) Systèmes fixes de génération, de transmission ou d’utilisation de l’énergie sous forme mécanique, excluant systèmes d’usage domestique;
e) Procédés industriels de transformation;
f) Systèmes de puissance supérieure à 120 kW de génération, de transmission, d’utilisation ou de distribution de l’énergie sous forme électrique.
Technologue professionnel
a) Systèmes mécaniques, thermiques ou électriques des bâtiments régis par la partie 9 du CCQ pour lesquels des
solutions acceptables complètes ne sont pas définies à ladite partie;
b) Systèmes fixes de génération, de transmission ou d’utilisation de l’énergie sous forme mécanique, excluant systè-
mes d’usage domestique;
c) Procédés industriels de transformation;
d) Systèmes de puissance supérieure à 120 kW de génération, de transmission, d’utilisation ou de distribution de
l’énergie sous forme électrique.
OUI NON
Technologue professionnel
A
Établissement
OUI NON de réunion
Ne correspondent jamais aux
B exigences d’usages de la partie 9
Établissement
de soins ou de
Éléments structuraux ou détention
Confier à un ingénieur les
systèmes font l’objet de C si > 3 étages si < 4 étages
travaux concernant les
solutions acceptables Habitation ou et
éléments structuraux et les
complètes dans la > 600 m2 ≤ 600 m2
systèmes du bâtiment D
partie 9 du CCQ Affaire Ne corres- Correspondent
pondent jamais aux exigences
E aux exigences d’usages et de
Commercial de dimensions dimensions de
de la partie 9 la partie 9
F1
OUI NON L’ingénieur peut confier, par le
Industriel à Ne correspondent jamais aux
biais d’instructions, des activi- risques très exigences d’usages de la partie 9
tés spécifiques à un élevés
F2 si > 3 étages si < 4 étages
Confier à un ingénieur les Industriel à ou et
travaux concernant les risques moyens > 600 m2 ≤ 600 m2
Le recours à un éléments structuraux Ne corres- Correspondent
professionnel est F3 pondent jamais aux exigences
laissé au jugement du Confier à un ingénieur, Technologue professionnel Industriel à aux exigences d’usages et de
donneur d’ouvrage ou à un technologue faibles risques de dimensions dimensions de
professionnel qui satisfait de la partie 9 la partie 9
aux conditions relatives à
l’acquisition d’expérience, Hauteur et aire :
les travaux concernant 3 ou 4 étages en hauteur de bâtiment
600 m2 d’aire de bâtiment
les systèmes du bâtiment
Ces termes sont définis dans le CCQ
Dans les sections précédentes du rapport, il a été fait mention de la contribution de divers
intervenants à la réalisation de certaines activités réservées dans le domaine du génie.
Conscient de la dynamique organisationnelle propre au domaine du génie, le Groupe expert
a longuement examiné cette question. Pour développer ses recommandations, il a eu
recours aux objectifs qu’il s’était fixés initialement. Ainsi, deux éléments méritent d’être à
nouveau soulignés car ils servent de toile de fond aux orientations qui ont été prises. Il
s’agit de la pratique actuelle dans le milieu conjuguée à la nécessité d’offrir au public des
garanties de protection en ce qui concerne les services offerts. Il a fallu que le Groupe
expert concilie dans ses recommandations les impératifs de protection du public avec les
besoins des employeurs en matière de ressources.
La pratique actuelle veut que, dans des bureaux d’ingénieurs, les personnes qui contribuent
à la réalisation des ouvrages de génie soient, outre des technologues, des dessinateurs ou
d’autres catégories de personnes. Leur contribution consiste essentiellement à réaliser des
essais et des calculs ainsi qu’à participer à la préparation de certains documents d’ingé-
nierie, comme le permet l’article 5 j) de la loi actuelle. Les actes visés par cet article ont
trait à l’exécution de mesurages, de tracés, à la préparation de rapports, calculs, études,
dessins, plans, devis, cahiers des charges, sous la direction immédiate d’un ingénieur.
Ces activités font partie de celles qui ne doivent être exercées que par des professionnels
assujettis au contrôle d’un ordre car le Groupe expert est convaincu du risque de préjudice
qu’elles comportent. Dans cette perspective, il n’est pas envisageable de permettre que des
activités à haut risque soient exercées sans que certaines balises ne viennent les encadrer.
C’est ainsi que des intervenants pourront participer à la réalisation des essais ou des calculs
et contribuer à la préparation de certains documents d’ingénierie, sous la direction d’un
ingénieur ou d’un technologue professionnel qui disposera, dans ce dernier cas, d’ins-
tructions à cet effet. La notion de direction retenue par le Groupe expert provient de
l’Encyclopédie Larousse : « être à la tête d'un groupe, le commander, assumer la bonne
marche d'une action collective, en déterminer l'exécution ». La condition de direction ici
prévue ne devrait pas avoir pour effet de modifier les structures administratives des organi-
sations. Elle fait plutôt en sorte d’assujettir les intervenants au contrôle d’un professionnel
lorsqu’il exerce des activités réservées. Les entreprises au sein desquelles s’effectuent ces
activités ont la responsabilité de veiller à ce que l’organisation du travail respecte cette
condition.
R 35 Que l’exercice des activités suivantes soit permis à des tiers, sous la direction d’un
ingénieur ou d’un technologue professionnel qui disposera, dans ce dernier cas,
d’instructions à cet effet :
• participer à la réalisation des essais ou des calculs nécessitant le recours à des
modèles issus de la mécanique, de l’électromagnétisme, de la thermodynami-
que ou des sciences des matériaux;
• participer à la préparation des plans de construction ou de fabrication, des
devis, des cahiers des charges, des manuels ou des procédures de mise en
service ou d’exploitation ou des directives de surveillance ou d’inspection.
Le dernier volet du mandat concerne l’identification des exceptions qui seront nécessaires
aux fins de l’exercice des professions, fonctions ou métiers connexes au génie. Après avoir
examiné les dispositions législatives actuelles qui régissent les interfaces entre les divers
groupes et le domaine d’exercice du génie, le Groupe expert a jugé qu’il ne disposait pas de
toute l’expertise pour se prononcer avec toute la rigueur voulue sur des changements à
apporter aux règles de cohabitation qui prévalent dans le vaste secteur du génie et des
sciences appliquées. Considérant que seul un examen exhaustif de la question pourrait
conduire à recommander des changements significatifs et valables, il a opté pour une
approche qui préserve les droits et privilèges déjà consentis, tout en se permettant cer-
taines suggestions d’amélioration.
L’article 5 de la Loi sur les ingénieurs contient des dispositions qui assurent la sauvegarde
des droits de divers intervenants.
L’examen de ces dispositions qui portent sur des professions réglementées ou non, ou
encore sur des métiers régis par des dispositions législatives, a convaincu le Groupe expert
de leur pertinence. Il considère donc nécessaire de recommander leur maintien.
R 36 Que soient maintenus les droits des personnes habilitées à exercer une profession
dans les domaines qui leur sont réservés par la loi, plus particulièrement les archi-
tectes, les ingénieurs forestiers, les arpenteurs-géomètres, les urbanistes, les chi-
mistes professionnels, les géologues et les agronomes.
R 37 Que soient maintenus les droits et privilèges accordés aux membres de la Corpora-
tion des maîtres électriciens en regard des installations électriques définies dans la
Loi sur les maîtres électriciens et aux membres de la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie en regard des installations en tuyauterie définies dans la
Loi sur les maîtres mécaniciens en tuyauterie.
S 5 Que les notions de plans d’installation utilisées dans la Loi sur les maîtres électri-
ciens ainsi que dans la Loi sur les maîtres mécaniciens en tuyauterie soient révisées
pour tenir compte des recommandations relatives aux activités réservées dans le
domaine du génie.
De plus, le Groupe expert croit nécessaire de rappeler que les recommandations qu’il
soumet n’ont pas pour effet d’empêcher les personnes formées dans les sciences naturelles
d’exercer leurs activités dans les domaines qui relèvent de leur compétence, notamment les
biologistes, les physiciens, les bactériologistes, les informaticiens.
Dans le même ordre d’idée, la notion d’exercice pour le compte d’autrui n’a pas été repro-
duite dans les recommandations du Groupe expert. Une telle mention n’a pas été jugée
nécessaire puisque l’ampleur et la complexité des ouvrages qui ont été considérés comme
devant faire l’objet d’une réserve nécessitent le recours à l’expertise propre aux profes-
sionnels du domaine du génie.
Finalement, le Groupe expert souhaite indiquer clairement son intention de permettre aux
ingénieurs d’exercer les activités réservées aux géologues. En effet, l’article 11 de la Loi sur
les géologues (L.R.Q., c. G-1.01) prévoit la sauvegarde des droits et privilèges accordés par
la loi aux ingénieurs. Les travaux géologiques ou miniers sont inclus à la Loi sur les ingé-
nieurs et leur expertise en la matière a toujours été reconnue. Pour assurer une plus
grande cohérence entre les dispositions de la Loi sur les géologues et les recommandations
du Groupe expert, il s’avère pertinent de reproduire les activités réservées et partagées par
les géologues et les ingénieurs dans la future loi sur les ingénieurs.
À cet égard, le Groupe expert considère également que la mise en œuvre des recomman-
dations qu’il présente ne devraient pas non plus avoir pour effet d’empêcher les géologues
d’exercer les activités qui relèvent de leur compétence, compte tenu de la proximité des
deux domaines d’exercice telle que consacrée dans la Loi sur les géologues.
19
Loi sur les ingénieurs, article 5 : « Rien dans la présente loi ne doit :
h) restreindre l'exercice normal de son art ou de son métier par le simple artisan ou par l'ouvrier expert;
/ …/. »
Les réflexions du Groupe expert l’ont conduit à se questionner sur certaines dimensions
complémentaires à son mandat. Il a jugé pertinent de faire connaître son point de vue et
dans certains cas d’énoncer des suggestions de nature à orienter d’éventuels travaux à
caractère systémique. Ces suggestions touchent la finalité du champ d’exercice du génie,
l’enseignement et la recherche, l’harmonisation des interventions dans le domaine ainsi que
la collaboration interdisciplinaire.
Le Groupe expert a inclus une finalité particulière au champ d’exercice du génie et il a situé
les interventions en regard de l’environnement. Cette finalité, qui consiste à offrir un envi-
ronnement fiable, sécuritaire et durable, se retrouve dans l’ensemble des domaines du génie
et se décline à trois niveaux dans des conditions respectueuses de l’environnement et sécu-
ritaires pour les travailleurs et le public :
sur la manière fiable, sécuritaire et durable selon laquelle est réalisé l’exercice de l’ingé-
nierie;
sur le résultat fiable, sécuritaire et durable de l’exercice de l’ingénierie;
sur le milieu fiable, sécuritaire et durable qui en découlera.
Cependant, bien qu’une telle finalité caractérise la pratique de l’ingénieur, ce dernier n’est
pas le seul professionnel qui assume un rôle en matière d’environnement. Il apparaît donc
opportun, à l’instar de l’article 39.4 20 du Code des professions introduit lors de la moder-
nisation des domaines d’exercice des professions de la santé, qu’une disposition commune
20
Code des professions, Section iii.1, Dispositions particulières à certaines professions. Article 39.4. :
« L'information, la promotion de la santé et la prévention de la maladie, des accidents et des problèmes
sociaux auprès des individus, des familles et des collectivités sont comprises dans le champ d'exercice du
membre d'un ordre dans la mesure où elles sont reliées à ses activités professionnelles. »
Le champ d’exercice du génie recommandé par le Groupe expert comprend aussi la recher-
che et l’enseignement des sciences propres à l’exercice de la profession. Ces dimensions de
la pratique ne sont pas spécifiques au secteur du génie. Il serait souhaitable qu’elles soient
aussi incluses dans les champs d’exercice de l’ensemble des professions réglementées.
L’exercice de révision de la Loi sur les ingénieurs a donné lieu à des recommandations sur
la pratique des ingénieurs et des technologues professionnels. Ces recommandations sont
fondées principalement sur la formation acquise par ces deux catégories de professionnels.
Or, ceux-ci ne sont pas les seuls intervenants impliqués dans la conception, la construction
ou la fabrication des ouvrages de génie. Si des balises ont été recommandées pour enca-
drer la contribution de tiers à la réalisation d’activités réservées, il n’en demeure pas moins
qu’il s’agit d’un domaine qui sollicite la participation d’un nombre imposant de personnes.
Ce milieu regroupe en effet des intervenants dont certains appartiennent déjà au système
professionnel alors que d’autres, bien que détenant également des compétences spécia-
lisées, sont régis par des dispositions législatives qui leur sont propres, comme les maîtres
électriciens ou les maîtres mécaniciens en tuyauterie. Les recommandations du Groupe
expert, si elles se concrétisent par des modifications législatives, ne seront pas sans impacts
sur les secteurs connexes au génie. On peut même anticiper qu’elles mettront en lumière
une des questions qui a interpellé les experts au cours des travaux, soit le besoin
d’harmonisation des pratiques. Dans l’hypothèse où un tel exercice serait entrepris au
S8 Que les activités permises aux différents intervenants dans le secteur du génie
soient examinées à la lumière des connaissances et des compétences de chacun,
dans une perspective d’harmonisation des interventions.
21
Loi sur les ingénieurs, article 4 : « Pour les travaux décrits au paragraphe e de l'article 2, l'ingénieur ne
peut faire un acte visé au paragraphe b de l'article 3 sans la collaboration d'un architecte sauf s'ils se
rapportent à un édifice existant et n'en altèrent pas la forme. »
En plus d’être encadré par un mandat à la fois précis et englobant, le Groupe expert a dû
inscrire sa démarche dans le contexte des travaux menés au cours des quinze dernières
années.
Il a constaté qu’il fallait rompre avec la tradition quant aux façons de rédiger les lois profes-
sionnelles et tenter d’importer, dans la mesure du possible, le modèle des professions de la
santé qui a déjà un vécu de quelques années.
Le Groupe expert s’était donné l’ambitieux mais réalisable projet de contrer le corporatisme,
d’abandonner les vieux paradigmes et de favoriser la collaboration interdisciplinaire. Il
s’était fixé comme but de proposer des pistes de solution qui puissent aider à la rédaction
d’une loi moderne, porteuse du respect des compétences, qui permette à toutes les per-
sonnes visées de se réaliser pleinement, en fonction de leur formation, de leurs connais-
sances et de leur expertise. Il termine ses travaux avec le sentiment du devoir accompli.
Bien que les travaux du Groupe expert se soient déroulés à l’initiative de l’Office, il n’en
demeure pas moins que l’Ordre des ingénieurs exprime depuis longtemps sa volonté de
rénover le contenu de la loi. Il lui reviendra de s’associer aux étapes subséquentes de la
démarche et de s’approprier le fruit des travaux afin de leur assurer une large adhésion et
de faciliter le cheminement vers l’adoption d’une loi modernisée. Une telle adoption ne
pourra se concrétiser que dans un climat d’ouverture et de collaboration entre l’Ordre des
ingénieurs et l’Ordre des technologues professionnels.
Le Groupe expert ne peut que souhaiter que les recommandations qu’il a faites soient
accueillies dans un esprit d’ouverture et qu’elles se concrétisent au plus grand bénéfice de
la société québécoise.
R1 L’exercice de l’ingénierie consiste, quelle que soit la phase du cycle de vie d’un
ouvrage, à effectuer une activité à caractère scientifique d’analyse, de conception,
de réalisation, de modification, d’exploitation ou de conseil appliquée aux structures,
aux matériaux ainsi qu’aux procédés ou aux systèmes qui utilisent, échangent,
transforment ou transportent de la matière, de l’énergie ou de l’information afin
d’offrir un environnement fiable, sécuritaire et durable.
R2 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent les élé-
ments structuraux, les systèmes mécaniques, thermiques ou électriques de bâti-
ments pour lesquels des solutions acceptables complètes relativement à ces élé-
ments structuraux ou ces systèmes ne sont pas définies à la partie 9 du chapitre 1
du Code de construction.
R3 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent toute
structure fixe temporaire ou permanente nécessitant le recours à des études des
propriétés des matériaux qui la supportent.
R4 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent les systè-
mes fixes de génération, de transmission ou d’utilisation de l’énergie sous forme
mécanique, excluant les systèmes d’usage domestique.
R5 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent les systè-
mes de puissance supérieure à 120 kW de génération, de transmission, d’utilisation
ou de distribution de l’énergie sous forme thermique.
R6 Que les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve comprennent les procé-
dés industriels de transformation.
R8 Déterminer les concepts, les paramètres ou les équations qui permettent d’anticiper
le comportement des structures, des matériaux, des procédés ou des systèmes à
partir de modèles issus de la mécanique, de l’électromagnétisme, de la thermody-
namique ou des sciences des matériaux.
R9 Effectuer des essais ou des calculs nécessitant le recours à des modèles issus de la
mécanique, de l’électromagnétisme, de la thermodynamique ou des sciences des
matériaux.
R 11 Attester de la validité des résultats générés par les systèmes informatiques ou logi-
ciels dont les algorithmes fondamentaux nécessitent de recourir à des concepts ou
des modèles issus de la mécanique, de l’électromagnétisme, de la thermodynamique
ou des sciences des matériaux :
a) lors de la conception des systèmes informatiques ou logiciels d’aide à la concep-
tion;
b) lorsqu’une norme obligatoire de nature technique concerne l’utilisation, le déve-
loppement ou l’implantation de ces systèmes informatiques ou logiciels.
Les activités réservées qui s’appliquent aux ouvrages de génie qui doivent faire
l’objet d’une réserve
R 18 Effectuer des essais ou des calculs nécessitant le recours à des modèles issus de la
mécanique, de l’électromagnétisme, de la thermodynamique ou des sciences des
matériaux.»
¿
Les recommandations R 18 à R 27 n’ont pas fait l’unanimité au sein du Groupe expert, Mme Marie Lemay,
ingénieure ayant manifesté sa dissidence pour les motifs énoncés à la page 60 du rapport.
R 22 Vérifier, signer et, selon le cas, sceller des plans de construction ou de fabrication,
des devis, des cahiers des charges, des directives de surveillance ou d’inspection,
des manuels ou des procédures de mise en service ou d’exploitation. »
R 25 Qu’un technologue professionnel qui entend exercer de manière autonome les acti-
vités réservées et partagées soit tenu d’acquérir une expérience pertinente.»
R 26 Que l’Ordre des technologues professionnels du Québec adopte les modalités régle-
mentaires qui assureront la reconnaissance formelle de cette expérience.»
»
Les recommandations R 18 à R 27 n’ont pas fait l’unanimité au sein du Groupe expert, Mme Marie Lemay,
ingénieure ayant manifesté sa dissidence pour les motifs énoncés à la page 60 du rapport.
R 28 Conformément aux instructions d’un ingénieur, effectuer des essais ou des calculs
nécessitant le recours à des modèles issus de la mécanique, de l’électromagnétisme,
de la thermodynamique ou des sciences des matériaux.
Les activités qui s’exercent conformément aux instructions d’un ingénieur con-
cernant les ouvrages de génie devant faire l’objet d’une réserve
R 33 Conformément aux instructions d’un ingénieur, modifier les manuels ou les procé-
dures d’exploitation lorsque les changements altèrent les paramètres définis dans les
plans, les devis, les manuels ou les procédures de mise en service.
R 35 Que l’exercice des activités suivantes soit permis à des tiers, sous la direction d’un
ingénieur ou d’un technologue professionnel qui disposera, dans ce dernier cas,
d’instructions à cet effet :
• participer à la réalisation des essais ou des calculs nécessitant le recours à des
modèles issus de la mécanique, de l’électromagnétisme, de la thermodynamique
ou des sciences des matériaux;
• participer à la préparation des plans de construction ou de fabrication, des
devis, des cahiers des charges, des manuels ou des procédures de mise en ser-
vice ou d’exploitation ou des directives de surveillance ou d’inspection.
R 36 Que soient maintenus les droits des personnes habilitées à exercer une profession
dans les domaines qui leur sont réservés par la loi, plus particulièrement les archi-
tectes, les ingénieurs forestiers, les arpenteurs-géomètres, les urbanistes, les chi-
mistes professionnels, les géologues et les agronomes.
R 37 Que soient maintenus les droits et privilèges accordés aux membres de la Corpora-
tion des maîtres électriciens en regard des installations électriques définies dans la
Loi sur les maîtres électriciens et aux membres de la Corporation des maîtres méca-
niciens en tuyauterie en regard des installations en tuyauterie définies dans la Loi
sur les maîtres mécaniciens en tuyauterie.
S1 Que les dispositions de la Loi sur les architectes relatives aux édifices visés par
l’obligation de détenir des plans et devis signés et scellés par un architecte soient
harmonisées avec les dispositions de la future loi sur les ingénieurs.
S3 Que l’Ordre des ingénieurs du Québec élabore, à l’intention de ses membres, des
normes relatives à la rédaction des instructions.
S5 Que les notions de plans d’installation utilisées dans la Loi sur les maîtres électriciens
ainsi que dans la Loi sur les maîtres mécaniciens en tuyauterie soient révisées pour
tenir compte des recommandations relatives aux activités réservées dans le domaine
du génie.
S8 Que les activités permises aux différents intervenants du secteur du génie soient
examinées à la lumière des connaissances et des compétences de chacun, dans une
perspective d’harmonisation des interventions.
SECTION I
DISPOSITIONS INTERPRÉTATIVES
Interprétation:
1. Dans la présente loi et dans les règlements adoptés sous son autorité, à moins que le
contexte n'indique un sens différent, les termes suivants signifient:
« Ordre »;
« Bureau »;
« membre »;
« ingénieur »;
« tableau »;
SECTION II
Champ de la pratique.
b) les barrages, les canaux, les havres, les phares et tous les travaux relatifs à l'améliora-
tion, à l'aménagement ou à l'utilisation des eaux;
e) les fondations, la charpente et les systèmes électriques ou mécaniques des édifices dont
le coût excède 100 000 $ et des édifices publics au sens de la Loi sur la sécurité dans les
édifices publics ( chapitre S-3);
f) les constructions accessoires à des travaux de génie et dont la destination est de les
abriter;
b) faire des mesurages, des tracés, préparer des rapports, calculs, études, dessins, plans,
devis, cahiers des charges;
S. R. 1964, c. 262, a. 3.
S. R. 1964, c. 262, a. 4.
Droits sauvegardés.
b) infirmer les droits des membres de l'Ordre professionnel des technologues profession-
nels du Québec ou empêcher l'exécution par un membre de cet Ordre de tout travail
effectué en vertu de la formation qu'il a reçue dans les écoles ou instituts qui donnent le
cours technique régi par la Loi sur l'enseignement spécialisé (chapitre E-10) ou dans les
collèges institués en vertu de la Loi sur les collèges d'enseignement général et profession-
nel (chapitre C-29);
c) priver les membres de l'Ordre des ingénieurs forestiers du Québec du droit de se servir
du titre d'ingénieur forestier et d'exercer leur profession dans le domaine qui leur est
réservé par une loi de l'Assemblée nationale;
d) porter atteinte aux droits des arpenteurs-géomètres dans le domaine que la loi leur
attribue;
g) porter atteinte aux droits dont jouissent les membres de la Corporation des maîtres
mécaniciens en tuyauterie du Québec et de la Corporation des maîtres électriciens du
Québec, en vertu des lois qui les régissent;
h) restreindre l'exercice normal de son art ou de son métier par le simple artisan ou par
l'ouvrier expert;
k) empêcher le titulaire d'un diplôme délivré par l'Université du Québec au terme d'études
de baccalauréat en technologie de l'École de technologie supérieure ou le titulaire d'un
diplôme équivalent pour l'Université du Québec d'exécuter des travaux pour lesquels il est
préparé en vertu de la formation qu'il a reçue. Rien dans le présent paragraphe ne porte
atteinte aux droits reconnus par le Code des professions (chapitre C-26) au titulaire du
diplôme ci-haut décrit;
l) empêcher une personne de poser des actes réservés aux membres de l'Ordre, pourvu
qu'elle les pose en conformité avec les dispositions d'un règlement pris en application du
paragraphe h de l'article 94 du Code des professions.
S. R. 1964, c. 262, a. 5; 1973, c. 60, a. 3; 1975, c. 80, a. 33; 1980, c. 12, a. 9; 1984, c. 47,
a. 64; 1993, c. 38, a. 7; 1994, c. 40, a. 336.
SECTION III
Ordre. Noms.
Code applicable.
7. Sous réserve des dispositions de la présente loi, l'Ordre et ses membres sont régis par
le Code des professions.
1973, c. 60, a. 5.
Siège.
8. L'Ordre a son siège au Québec, à l'endroit déterminé par règlement du Bureau pris en
application du paragraphe f de l'article 93 du Code des professions ( chapitre C-26).
Bureau constitué.
Composition.
Le Bureau est composé d'un président élu, de 20 administrateurs élus et de quatre admi-
nistrateurs nommés par l'Office des professions du Québec, de la manière prévue au Code
des professions ( chapitre C-26).
Lieu de résidence.
10. Nonobstant les dispositions du Code des professions ( chapitre C-26), il est tenu
compte du domicile d'un ingénieur plutôt que du lieu de son domicile professionnel, lors de
l'élection des membres du Bureau ou pour toute consultation des membres de l'Ordre.
Nonobstant l'article 67 du Code des professions, les bulletins de présentation des candidats
aux postes d'administrateurs ou de président, dans le cas où ce dernier est élu au suffrage
universel des membres, sont remis au secrétaire au moins soixante jours avant la date
fixée pour la clôture du scrutin.
Nonobstant l'article 69 du Code des professions, le secrétaire doit transmettre aux mem-
bres les documents énumérés audit article au moins vingt et un jours avant la date de
clôture du scrutin.
S. R. 1964, c. 262, a. 9; 1973, c. 60, a. 8; 1974, c. 65, a. 44; 1994, c. 40, a. 340.
11. (Abrogé).
S. R. 1964, c. 262, a. 10; 1973, c. 60, a. 9, a. 27; 1974, c. 65, a. 45; 1983, c. 54, a. 43;
1994, c. 40, a. 341; 2001, c. 34, a. 18.
Pouvoirs du Bureau.
a) décider de toute poursuite ou défense en justice à être prise par et au nom de l'Ordre
ou avec l'autorisation de celui-ci;
S. R. 1964, c. 262, a. 11; 1973, c. 60, a. 10, a. 27; 1999, c. 40, a. 151.
13. L'Ordre peut acquérir, administrer, vendre, hypothéquer, louer, échanger ou céder des
biens meubles ou immeubles sis au Québec.
Disposition.
Il doit disposer dans un délai raisonnable des immeubles qui, pendant une période de cinq
années consécutives, n'auront pas été utilisés pour la poursuite de ses fins.
S. R. 1964, c. 262, a. 12; 1973, c. 60, a. 11; 1983, c. 14, a. 2; 1992, c. 57, a. 590.
SECTION IV
14. (Abrogé).
S. R. 1964, c. 262, a. 13; 1973, c. 60, a. 13, a. 27; 1974, c. 65, a. 46; 1994, c. 40, a. 343.
15. (Abrogé).
S. R. 1964, c. 262, a. 15; 1970, c. 57, a. 15; 1973, c. 60, a. 15; 1975, c. 80, a. 35; 1994, c.
40, a. 343; 1994, c. 40, a. 343.
Refus à l'admission.
16. Le Bureau peut, dans tous les cas et quel que soit le mode d'admission prévu, refuser
l'admission de tout candidat qui ne peut établir sa bonne conduite à la satisfaction du
Bureau.
Décision signifiée.
La décision du Bureau refusant l'admission pour le motif prévu au premier alinéa est signi-
fiée au candidat conformément au Code de procédure civile ( chapitre C-25); elle peut être
portée en appel devant le Tribunal des professions suivant les dispositions de la section VIII
du chapitre IV du Code des professions ( chapitre C-26).
S. R. 1964, c. 262, a. 16; 1973, c. 60, a. 27; 1994, c. 40, a. 344; 2000, c. 13, a. 63.
100 Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs
17. (Abrogé).
S. R. 1964, c. 262, a. 17; 1970, c. 57, a. 16; 1973, c. 60, a. 16, a. 27; 1980, c. 11, a. 55;
1994, c. 40, a. 345; 1994, c. 40, a. 345.
Permis temporaire.
18. Le Bureau peut, sur paiement d'un honoraire n'excédant pas le montant de la cotisa-
tion annuelle des membres, accorder un permis temporaire pour un travail déterminé à une
personne domiciliée au Canada et membre d'une association canadienne d'ingénieurs auto-
risée à régir l'exercice de la profession d'ingénieur, sur présentation par cette personne de
ses lettres de créance.
19. 1. Le Bureau peut, sur paiement des honoraires qu'il fixe, accorder à une personne
qui n'est pas éligible en vertu de l'article 18, mais détient un diplôme d'ingénieur ou de
bachelier ès sciences appliquées ou un diplôme équivalent d'une école ou université
reconnue par le Bureau, ou est membre d'une association d'ingénieurs reconnue par le
Bureau, un permis temporaire pour un travail déterminé, à titre de collaborateur d'un
membre de l'Ordre qui signe et scelle conjointement avec lui les plans et devis.
Surveillance.
3. Dans les deux cas, le membre de l'Ordre doit participer à la surveillance des travaux.
S. R. 1964, c. 262, a. 19; 1973, c. 60, a. 18, a. 27; 1994, c. 40, a. 346.
20. Le Bureau peut accepter comme membre une personne qui, n'a pas été légalement
admise au Canada pour y demeurer en permanence mais qui possède la compétence vou-
lue et dont les services sont requis au Québec comme spécialiste. Ce membre doit être
admis pour un emploi donné et ne peut exercer qu'aux fins de cet emploi.
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 101
S. R. 1964, c. 262, a. 20 ( partie); 1970, c. 57, a. 17; 1973, c. 60, a. 19; 1994, c. 40, a.
347; 2000, c. 13, a. 64.
21. (Abrogé).
SECTION V
DISPOSITIONS PÉNALES
4° agit de manière à donner lieu de croire qu'il est autorisé à exercer les fonctions d'ingé-
nieur ou à agir comme tel,
6° (paragraphe abrogé),
est coupable d'une infraction et passible des peines prévues à l'article 188 du Code des
professions ( chapitre C-26).
23. (Abrogé).
S. R. 1964, c. 262, a. 28; 1973, c. 60, a. 23; 1990, c. 4, a. 493; 1992, c. 61, a. 346.
102 Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs
SECTION VI
DISPOSITIONS DIVERSES
24. 1. Tous les plans et devis de travaux visés par l'article 2 doivent être signés et scellés
par un ingénieur membre de l'Ordre ou par le titulaire d'un permis temporaire, à l'exclusion
des plans et devis préparés à l'extérieur du Québec, se rapportant exclusivement à la fabri-
cation de machines et appareils compris dans les travaux visés au paragraphe c dudit arti-
cle et devant servir à des fins de fabrication industrielle.
2. Sauf l'exception ci-dessus, toute personne qui utilise, pour les fins de travaux visés par
l'article 2, des plans et devis non conformes au paragraphe ci-dessus, commet une infrac-
tion et est passible d'une amende n'excédant pas 10 000 $.
Exception.
Toutefois ne devient passible de cette peine l'entrepreneur qui exécute des travaux pour le
compte d'autrui, lorsqu'à leur face les plans dont il se sert apparaissent comme ayant été
signés et scellés par un ingénieur membre de l'Ordre ou par le titulaire d'un permis tempo-
raire, que s'il en continue l'exécution après avoir reçu un avis écrit de l'Ordre que les plans
et devis utilisés pour ces travaux ne sont pas conformes aux dispositions du paragraphe 1
du présent article.
3. Tout enquêteur désigné par le Bureau peut pénétrer à toute heure raisonnable dans les
lieux où sont effectués des travaux visés à l'article 2, afin de constater si les dispositions du
paragraphe 1 du présent article sont respectées et obtenir tous les plans et devis de tra-
vaux de génie pertinents. Cet enquêteur doit, s'il en est requis, exhiber un certificat signé
par le secrétaire de l'Ordre attestant sa qualité.
S. R. 1964, c. 262, a. 29; 1973, c. 60, a. 24; 1990, c. 4, a. 494; 1997, c. 43, a. 875.
Signature.
25. L'ingénieur ou le titulaire d'un permis temporaire doit signer les consultations et avis
écrits, les mesurages, tracés, rapports, calculs, études, dessins et cahiers de charge, qui se
rapportent aux travaux visés à l'article 2 et qui ont été préparés par lui-même ou qui l'ont
été sous sa direction immédiate.
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 103
Usage exclusif de certains mots.
26. Nul ne peut exercer une activité au Québec ou s'y annoncer sous un nom collectif ou
constitutif qui comprend l'un ou l'autre des mots «ingénieur», «génie», «ingénierie»,
«engineer» ou «engineering», sous les peines prévues à l'article 22.
Exception.
Cette disposition ne s'applique pas aux personnes morales dont le nom, le 16 juillet 1964,
renfermait l'un ou l'autre de ces mots.
Exception.
Cette disposition n'empêche pas un technicien d'aéronef qui est titulaire d'une licence du
ministère des Transports du Canada de se désigner en anglais sous le titre de « aircraft
maintenance engineer ».
S. R. 1964, c. 262, a. 30; 1973, c. 60, a. 25; 1997, c. 43, a. 875; 1999, c. 40, a. 151.
Pratique illégale.
27. Une personne exerçant les fonctions d'ingénieur sans en avoir le droit en vertu de la
présente loi, ne peut réclamer devant un tribunal une somme d'argent pour services rendus
en cette qualité.
28. Dans toute poursuite ou procédure en vertu de la présente loi, le certificat du secré-
taire ou du directeur général, attestant, sous le sceau de l'Ordre, qu'une personne, à une
date mentionnée, était ou n'était pas membre de l'Ordre, ou suspendue, fait foi de son
contenu, de l'authenticité de sa signature, ainsi que de la véracité de toute autre mention,
jusqu'à preuve du contraire.
28.1. Un ingénieur peut exercer ses activités professionnelles au sein d'une société par
actions constituée à cette fin avant le 21 juin 2001 et ce, jusqu'à l'entrée en vigueur du
premier règlement de l'ordre pris en application du paragraphe p de l'article 94 du Code des
professions (chapitre C-26).
Conformité au règlement.
104 Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs
À compter de l'entrée en vigueur de ce règlement, un ingénieur peut exercer ses activités
professionnelles au sein d'une telle société dans la mesure où il se conforme aux dispo-
sitions qui y sont prévues. Ce règlement peut néanmoins prévoir qu'une obligation, condi-
tion, modalité ou restriction pour l'exercice au sein d'une société par actions s'applique à
celui-ci dans un délai qui ne peut excéder un an à compter de l'entrée en vigueur du
règlement.
ANNEXE ABROGATIVE
Conformément à l'article 17 de la Loi sur la refonte des lois ( chapitre R-3), le chapitre 262
des Statuts refondus, 1964, tel qu'en vigueur au 31 décembre 1977, est abrogé à compter
de l'entrée en vigueur du chapitre I-9 des Lois refondues.
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 105
Annexe 2
Liste des témoins experts
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 107
Annexe 3
Références des lois sur les ingénieurs des
provinces et d’autres lois qui y sont mentionnées
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 109
Annexe 4
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 111
Annexe 5
Description des domaines du génie
Informatique
Électronique et photonique
Structures
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 113
Systèmes mécaniques
Systèmes électriques
Procédés de transformation
Énergie et environnement
114 Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs
Matériaux
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 115
Annexe 6
Comparaison des différents domaines du génie
aux domaines d’application du champ d’exercice
Le tableau qui suit compare différents domaines du génie aux domaines d’application du
champ d’exercice tels que définis dans sa description :
Quelques domaines sont nommés à plusieurs reprises, leur contexte d’application étant
différent.
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 117
Domaines du génie Domaines d’application
du champ d’exercice
Primaires Secondaires
Maritime
Mécanique des sols
Municipal
Rural
Sanitaire
Structures
Transport
Communications Câblodistribution Systèmes qui transportent de l’information
de manière fiable, sécuritaire et durable.
Radiodiffusion
Télécommunications
Télématique
Électrique Automatisation Systèmes qui utilisent, transforment ou
Commande et automatismes transportent de l’énergie électrique ou de
l’information, de manière fiable, sécuritaire
Énergie et durable.
Instrumentation et contrôle
Protection
Électronique Appareils Matériaux, procédés ou systèmes qui utili-
Avionique sent, échangent ou transforment de la
matière, de l’énergie ou de l’information,
Biomédical afin de produire des composants, des
Composants appareils et des systèmes fiables, sécuri-
Mécatronique taires et durables.
Microélectronique
Environnement Aménagement Structures, matériaux, procédés ou sys-
Biosystèmes tèmes qui utilisent, échangent, transfor-
ment ou transportent de la matière, de
Bioressources l’énergie ou de l’information, afin d’offrir un
Forestier milieu fiable, sécuritaire et durable.
Mitigation
Restauration
Géologique Exploration Structures, procédés ou systèmes qui
Géotechnique utilisent de la matière, de l’énergie ou de
l’information, pour exploiter l’environnement
Géo-ingénierie terrestre de manière fiable, sécuritaire et
durable.
118 Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs
Domaines du génie Domaines d’application
du champ d’exercice
Primaires Secondaires
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 119
Domaines du génie Domaines d’application
du champ d’exercice
Primaires Secondaires
Fabrication mécanique
Ferroviaire
Mécanique des fluides
Machines
Mécanique du bâtiment
Microfabrication
Robotique
Spatiale
Transport
Véhicules
Ventilation
Mesure et Capteurs Systèmes qui utilisent, échangent, trans-
instrumentation forment ou transportent de la matière, de
l’énergie ou de l’information, afin de fournir
des données fiables, sécuritaires et dura-
bles.
Minier Exploitation Structures, matériaux, procédés ou sys-
Extraction tèmes qui utilisent, échangent, transfor-
ment ou transportent de la matière ou de
Extraction huile & gaz l’énergie, afin d’extraire des matières natu-
Minéral relles de manière fiable, sécuritaire et
Minéralurgique durable.
Minéraux
Naval Architecture navale Structures, matériaux, procédés ou sys-
Construction navale tèmes qui utilisent ou transforment de la
matière, de l’énergie ou de l’information,
afin de construire des entités mobiles flot-
tantes ou sous-marines, fiables, sécuritaires
et durables.
Physique Microtechnologies Structures, matériaux, procédés ou sys-
Nanotechnologies tèmes qui utilisent, échangent, transfor-
ment ou transportent de la matière, de
Moléculaire l’énergie ou de l’information afin de créer
Nucléaire industriellement des entités physiques ou
Optique des sources énergétiques fiables, sécuri-
taires et durables.
Photonique
Physique du solide
120 Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs
Domaines du génie Domaines d’application
du champ d’exercice
Primaires Secondaires
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 121
Annexe 7
Définitions des principaux termes ou expressions
utilisés par le Groupe expert fournies à titre indicatif
pour faciliter la compréhension du rapport
Activité : Ensemble des actes coordonnés et des travaux de l'être humain (Le Petit Robert
CD-ROM v2.1).
Analyse : Examen méthodique d'un problème et de chacune de ses composantes (Le grand
dictionnaire terminologique — gestion).
Avis : Opinion qui est exprimée dans le but d’aider quelqu’un à adopter la meilleure
conduite possible dans une circonstance donnée (Le grand dictionnaire terminologique —
généralité).
Complexité : Difficulté liée à la multiplicité des éléments et à leurs relations (Le Petit
Robert CD-ROM v2.1).
Concept : Représentation mentale générale et abstraite d'un objet (Le Petit Robert CD-
ROM v2.1).
Conception : Activité créatrice qui consiste à élaborer un projet ou une partie des éléments
le constituant, en partant des besoins exprimés, des moyens existants et des possibilités
technologiques (Le grand dictionnaire terminologique — industrie).
Conseil : Opinion exprimée dans le but d'aider à adopter la meilleure conduite possible
dans une circonstance donnée (Le grand dictionnaire terminologique — généralité).
Cycle de vie d’un ouvrage : Période qui comprend toutes les étapes de la vie d'un
ouvrage, depuis sa conception et sa réalisation jusqu'à son déclin, y compris la mise hors
service, le démantèlement, la démolition et le recyclage (Groupe expert).
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 123
Démolition : Action de défaire (une construction) en abattant pièce à pièce (de démolir; Le
Petit Robert CD-ROM v2.1).
Déterminer : Indiquer, délimiter avec précision, au terme d'une réflexion, d'une recherche.
Déterminer la nature d'une maladie : diagnostiquer (Le Petit Robert CD-ROM v2.1).
Diriger : Être à la tête d'un groupe, le commander, assumer la bonne marche d'une action
collective, en déterminer l'exécution : Diriger les recherches d'un groupe d'étudiants (Ency-
clopédie-Larousse.fr).
Échanger : Donner et recevoir des choses équivalentes qui passent de l'un à l'autre (Le
grand dictionnaire terminologique.)
Énergie : Propriété d'un système physique capable de produire du travail (Le Petit Robert
CD-ROM v2.1).
124 Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs
Exploitation : Action d’utiliser d'une manière avantageuse (de exploiter; Le Petit Robert
CD-ROM v2.1).
Industriel : Relatif à une activité organisée de manière précise et sur une grande échelle
(de industrie, Encyclopédie-Larousse.fr).
Matériau : Substance ou matière avec laquelle tout est fait ou peut être fait (de material;
Merriam-Webster's Collegiate Dictionary).
Mise hors service : Démontage complet de toute installation dont l'utilisation est aban-
donnée (de decommissioning; CILF).
Procédé : Séquence d’opérations exécutées en vue d’une fin donnée (de process; Merriam-
Webster's Collegiate Dictionary).
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 125
Réalisation : Action de faire exister à titre de réalité concrète (de réaliser; Le Petit Robert
CD-ROM v2.1).
Sécurité : Situation dans laquelle l'ensemble des risques prévisibles est acceptable — Équi-
valent anglais : safety (Le grand dictionnaire terminologique — gestion).
Structure : Assemblage d’éléments agencés pour soutenir des charges (Groupe expert +
Le grand dictionnaire terminologique : anglais-construction-2/4).
Transformer : Faire passer d'une forme à une autre, donner un autre aspect, d'autres
caractères formels à (Le Petit Robert CD-ROM v2.1).
Transporter : Faire passer d'un point à un autre (Le Petit Robert CD-ROM v2.1).
Utiliser : Rendre utile, faire servir à une fin précise. Employer. Se servir (Le Petit Robert
CD-ROM v2.1).
Sources :
LE CD-ROM du Petit Robert, version électronique du Nouveau Petit Robert, version 2.1
CILF : Base de terminologie publiée par le Conseil international de la langue française 11,
rue de Navarin 75009 Paris http://www.cilf.org/index.html
126 Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs
Annexe 8
Rapport du Groupe expert pour la révision de la Loi sur les ingénieurs 127
800, place D’Youville, 10e étage
Québec (Québec) G1R 5Z3
Téléphone : 418 643-6912
Sans frais : 1 800 643-6912
Télécopieur : 418 643-0973
www.opq.gouv.qc.ca