Chapitre 2 - Organisations Internationales

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Première Partie : Identification de l'objet « Institution Internationale »

Chapitre n°2 : Les Organisations


Internationales.
SECTION 1 : DEFINITIONS ET TYPOLOGIES DES ORGANISATIONS
INTERNATIONALES.

I – Définitions.

– Institution Internationale
On peut l'entendre de cette manière ; les institutions internationales se sont toutes formes
permanentes, récurrentes, ou durables d'organisation des rapports entre acteurs privés
constitués dans une pluralité d'ordres juridiques nationaux et/ou d'autorité publique
nationale et internationale prétendant se saisir de questions d'intérêts internationales à
des fins de concertation, de coordination, d'intégration de leurs actions ou de règlement
des différents internationaux.
Les acteurs privés sont les personnes physiques et les personnes morales. C'est le cas
d'une ONG, ses membres ont la particularité d'avoir des nationalités différentes.
On va trouver des formes institutionnelles au sein desquelles siègent des Etats et
personnes privées. L'institution internationale c'est la catégorie large des formes de vies
institutionnelles au niveau international.

– Organisation Internationale
Plusieurs définitions dont celle donner par la Commission du Droit International (organe
subsidiaire* des Nations-Unies).
* L'ONU dispose de plusieurs organes (Assemblée générale de 193 membres, Conseil de
Sécurité de 15 membres, Cour Internationale de Justice, et CES). Ces organes principaux
ont la possibilité de créer des organes subsidiaires. L'Assemblée générale à créé la
Commission du Droit International CDI par exemple. La CDI a pour but de modifier le droit
coutumier (mission de codification du droit coutumier notamment codification du droit pour
les Traités) et de développer progressivement le Droit International.
La CDI a d'abord proposé une Définition de l'organisation internationale : L'expression
« organisation internationale » s'entend de toute organisation instituée par un Traité ou par
un autre instrument régit par le Droit International, une organisation internationale est
dotée d'une personnalité juridique internationale propre. Une organisation internationale
peut comprendre parmi ses membres des entités autres que les États.
L'organisation internationale est créée par Traité entre États et/ou par une Organisation
Internationale. L'organisation Internationale a une existence juridique propre. Elle a des
compétences, elle peut conclure des Traités, et si elle viole le droit on peut engager sa
responsabilité. La personnification des organisation internationale est essentielle.
Les Organisations internationales sont essentiellement constituées d'Etats mais d'autres
membres, entités.
En réalité, les Etats peuvent créer des organisations internationales sur la base d'un autre
instrument qu'un Traité.
La conception que l'on va retenir est plus large que ça, et elle se rapproche plus du
concept d'institution internationale.
II - Typologies selon la composition des organisations internationales.
1. L'organisation inter-étatique.
C'est une organisation composée exclusivement d' Etats. C'est la forme la plus répandue
d'organisation internationale comme l'ONU, l'UE, FMI. Ces organisations inter-étatiques
ont la personnalité juridique.

2. L'organisation internationale inter-étatique élargie.


Organisation Internationale qui peut accueillir en plus des Etats, des autres organisations
internationales. L'organisation Internationale, dès lors qu'elle a la personnalité juridique
internationale, l'organisation internationale peut devenir membre d'une autre organisation
internationale. Cette pratique s'est développée avec l'Union Européenne car cette
organisation internationale a développé des liens très étroits avec d'autres organisations
internationales.
Le plus souvent se sont des organisations à vocation technique ou sectorielles qui
accueillent en leur sein d'autres organisations internationales. Elles ont une compétence
limité, c'est le cas notamment des commissions de pêches d'envergures régionales qui ont
pour objectif de réglementer, de contrôler la pêche dans les zones maritimes. C'est aussi
beaucoup le cas des organisations dont l'objectif est la protection d'un espace
environnementale.
Les organisations internationales qui participent à l'activité d'autres organisations
internationales sont le plus souvent des organisations à vocation économique comme
l'Union Européenne. Exemple la FAO (organisation des nations unies pour l'agriculture et
l'alimentation) réserve la possibilité de devenir membres … qui possèdent des
compétences dans le domaine de l'agriculture et de l'alimentation. Pour qu'une
organisation internationale devienne membre d'une autre organisation internationale , il
faut à la fois que le compétences de la première le permette, et l'organisation
internationale qui accueille les autres organisations internationales doivent statutairement
le permettre. Par exemple si on prend le cas de l'UE, l'article 220 sur le traité du
fonctionnement de l'UE, prévoit que l'union établie toute coopération utile et les liaisons
opportunes avec les autres organisations internationales. Dans ce cas là, on a une
organisation assez complexe, on a l'Organisation Internationale qui accueille, l'autre qui
devient membre, et à l'intérieur des États. Dans ce cas là, un certains nombres de
problèmes se posent, notamment qui est compétent ? Qui finance ? Pour ce qui relève de
l'UE, il y a un ensemble de règles qui ont été définies, et qui prévoient l'articulation avec
les compétences des OI, et les compétences des États. Bien souvent il n'y a pas de règles
qui définissent au préalable les fonctionnements. Ces règles s'établissent au cas par cas.
On a des arrangements spécifiques qui se créent.

3. L'organisation Internationale accueillant des collectivités non-étatiques.


Ces collectivités ne sont pas souveraines, elles sont dépendantes d'un État. Il peut s'agir
de collectivités publiques qui disposent d'une certaine autonomie institutionnelle au sein
de leur État, une autonomie économique... A l'égard de ces collectivités économiques,
certaines organisations internationales acceptent de les accueillir en tant que membre dès
lors que ces collectivités non-étatiques disposent d'une autonomie dans le domaine
d'action de l'organisation internationale. C'est la cas typique de l'OMC, qui accueille
principalement des États mais l'OMC accueille aussi dans son sein des territoires
douaniers distincts jouissants d'une entière autonomie dans la conduite de leurs relations
commerciales extérieures. Et c'est à ce titre que l'UE est membre de l'OMC, et c'est à ce
titre que Taïwan est membre de l'OMC en même temps que la République Populaire de
Chine.
Pour qu'une entité non-étatique ne devienne membre d'une organisation internationale il
faut en principe toujours l'accord de l’État dont cette entité dépend. On a d'autres cas,
comme l'UNESCO qui accueille des États et des collectivités non-étatiques. En générale,
ces entités non-étatiques sont membres en même temps que leurs États et elles
bénéficient d'un statut un peu différent. L'entité non-étatique aura un statut de membre à
droits restreints.

4. L'organisation qui accueille des personnes privés.


Dans une organisation internationale il peut y avoir des États, des collectivités non-
étatiques et des personnes privés. → Hypothèse de mixité assez rare.
L'Organisation Mondiale du Tourisme, elle succède à une autre organisation qui avait été
créée en 1946 sous le statut d'une association de droit privé. Le but de ce partenariat
public/privé était de valoriser le partenariat..En 1970, elle a été modifiée pour devenir une
organisation internationale inter-gouvernementale. C'est une organisation, ou désormais
seuls les États peuvent êtres des membres pléniers. Mais, les organisations
internationales, les ONG qui s'occupent d'intérêts touristiques, les organisations
commerciales dans le domaine touristique et les associations touristiques peuvent devenir
membres associés. Parmi ces entités privés on trouve des écoles de tourisme, des
compagnies aériennes... etc. Les États ont des droits beaucoup plus étendus que les
personnes privés.
L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, c'est une association
internationale de membres gouvernementaux et de membres non-gouvernementaux.
Peuvent être membre, les États, les organisations d'intégration politiques ou
économiques, et les ONG nationales ou internationales compétentes dans le domaine de
la protection de l'environnement. Dans UICN les droits sont les mêmes pour tous. Une
association de protection de l'environnement a exactement les mêmes droits et les mêmes
obligations que la France. Cette organisation est très active dans la protection de
l'environnement, elle vise à influencer les États, les Organisations Internationales pour
protéger des zones sensibles. C'est une association de droit privé. On a une institution qui
regroupe des entités différentes mais qui a une mission de portée internationale et qui
implique des États.

La plupart des Organisations Internationales, sont des organisations internationales inter-


étatiques mais aujourd’hui, l'organisation internationale s'ouvre pour accueillir d'autres
membres pour accueillir des autres organisations internationales, des collectivités
publiques non-étatiques et des personnes privés.

III – Typologie selon le statut juridique des organisations internationales.

1. Les organisations internationales privées.


Les organisations internationales privées sont des personnes morales constituées selon le
droit interne d'un État et indépendantes des autorités publiques et dont l'objet social, est la
promotion ou la défense d'une question d'intérêt international à des fins non lucratives.
→ Les ONG. (organisation non gouvernementale) donc pas d'Etats à l'intérieur des ONG.
Il y a beaucoup d'ONG dans différents domaines. Elles sont associés à l'action des Etats
mais elles sont indépendantes des Etats. Elles sont régies par le droit interne. Il peut tout
de même avoir des exceptions, on peut rencontrer des ONG qui sont reconnus par des
Etats ; notamment le cas du CICR. Le CICR c'est une association de droit suisse, c'est
une association privée. Les membres du CICR sont des personnes privées. Les droits et
obligations sont censées êtres régies par le droit suisse, sauf que très tôt, le CICR a été
associée à l'action des Etats, notamment à l'élaboration de grandes conventions sur le
droit humanitaire. Le CICR est sur tout les terrains de conflits pour apporter une aide
logistique. En 1993, l'Etat suisse à conclut avec l'association un accord de siège, c'est un
traité conclut pour prévoir les modalités de fonctionnements de l'ONG sur le territoire
étatique, prévoir les immunités etc... Cet accord en théorie ne peut être conclut qu'entre
deux Etats mais là il a été fait entre la Suisse et le CICR (personne privée). Donc
association assez atypique. Ce statut est fondamental pour le CICR car il permet à son
personnel de bénéficier de certaines immunités. C'est un cas isolé. C'est la seule ONG qui
a ce statut.
Une autre association a essayé de bénéficier de ce statut. C'est le CIO (Comité
International Olympique) mais la Suisse a refusé d'octroyer un tel statut au CIO
cependant, le CIO bénéficie de privilège fiscaux en Suisse.

2. Les organisations internationales hybrides ou publiques-privées.


Ici on parle de certaines organisations qui sont constituées comme personnes morales
selon le droit interne d'un Etat qui remplissent une fonction d'intérêt public international
mais qui associe dès leur création et dans leur fonctionnement institutionnel des autorités
publiques et des personnes privées. Exemple de l'UICN (association de droit privé suisse,
mais qui a été instituée par une convention internationale conclue en 1948, réunissant des
délégués gouvernementaux et des délégués non-gouvernementaux. Donc on a la
construction suivante : des représentants des Etats et des représentants de la protection
de la nature. Ils se sont réunis et on décidé de créer cette association. Le droit suisse est
extrêmement libéral en ce qui concerne les associations.
L'AMA (agence mondiales de lutte anti-dopag) a été créé par une déclaration de 1999,
signée par des représentants des Etats et par des représentants des organisations
sportives, qui face à l'envergure des problèmes de dopage, ont décidés de s'associer pour
lutter contre cette dérive. Association de droit privée. Le statut, les droits et les obligations
sont soumis au droit interne de l'Etat dans lequel l'association a été créé. Face à une
organisation où son membre à la fois des personnes privés et publiques, l'association
renonce à son droit de dissolution de l'association.

3. Les organisations internationales publiques.


Ici, on parle des associations qui sont constituées sur la base d'un accord international, un
traité, entre autorités publiques qui assurent ces autorités publiques même en présence
d'entité privées, une part prépondérante dans le fonctionnement de l'organisation. Elles
ont une fonction d'intérêt public international. → UE, ONU.. etc. Elles sont caractérisées
par le fait qu'elles disposent d'une personnalité juridique internationale. Ce sont donc des
sujets de droit international aux côtés des Etats. Pour qu'une organisation internationale
obtienne la personnalité juridique internationale, il faut que les Etats l'acceptent.
L'organisation Internationale est sujet de droit dérivé. L'Etat lui est un sujet originaire du
droit international.
On peut dans ces Organisations internationales, trouver des personnes privées, mais en
général, ces membres privés ont un statut de membre à droits restreints. Ils sont associés
à l'action de l'association pour l'expertise qu'ils peuvent apporter par exemple.

4. Les associations internationales d'autorités publiques indépendantes.


Ici on part de l'hypothèse que des autorités publiques appartiennent à l'Etat mais
disposent d'une grande indépendance par rapport à l'Etat, au gouvernement central, qui
dans certains secteurs très spécifiques vont décider de créer une association. C'est le cas
du Comité de Bale, c'est une association qui réunie les banques centrales de 27 pays et
les autorités de régulations des autorités bancaires. C'est une association de droit privé
mais au sein de laquelle siègent des représentants de l'Etat. La banque centrale
européenne par exemple, c'est une institution de l'UE mais qui dispose d'une très grande
autonomie, elle ne reçoit aucune injonctions. C'est un organe dans la structure de l'UE
indépendant.
Le G7, le G8, le G20 ne sont pas des organisations en tant que telles mais on peut aussi
les classer dans la très large familles des institutions internationales mais ce sont des
forums politiques qui sont aujourd’hui des acteurs essentiels sur la scène internationale.

IV– Typologie selon les compétences des organisations internationales.

1. Organisations de coopération et organisation d'intégration.


L'organisation de coopération est la forme la plus répandue, l'organisation internationale
sert de forum pour la concertation entres les membres de l'organisation internationale
sans qu'il y est de transfert de compétences des Etats membres vers l'organisation
internationale. L'organisation de coopération est une organisation qui est très peu
intégrée.
L'organisation d'intégration, est une organisation qui dispose de pouvoirs propres de
même type que ceux qui résulte des fonctions supérieures de l'Etat. C'est donc une
organisation internationale a qui les membres ont transférés des pouvoirs. Si il y a un
transfert de compétence, soit l'Etat membre renonce à exercer toutes compétences dans
ce domaine. L'organisation d'intégration a souvent un champ d'action plus large,
beaucoup de moyens etc...

2. Organisations de concertation, organisations décisionnelles, organisations


opérationnelles.
Organisation de concertation : C'est une organisation de coopération, celle qui a
essentiellement vocation à servir de forums pour les Etats → OMC créée en 1995
essentiellement pour deux objectifs : l'administration des accords de l'OMC en même
temps que les Etats ont crées l'OMC ils ont rédigés des accords notamment celui du
GATT. La première mission de l'OMC est d'administrer ces accords, elle doit veiller à ce
que les Etats les respectent. La deuxième mission de l'OMC, c'est de servir de forum de
négociation aux membres pour négocier les concessions commerciales. Régulièrement
les membres de l'OMC se réunissent pour négocier les tarifs douaniers par exemple.. de
discuter sur les procédures d'importation de tel ou tel produit..etc donc rôle de
concertation pour l'OMC.
Organisations décisionnelles : C'est celle qui dispose d'un pouvoir de décision à l'agrd
de ses membres. Elle peut adopter des décisions qui seront obligatoires à l'égard de ses
membres. C'est le cas de l'Union Européenne. Les actes obligatoires qui émanent des
Organisations Internationales → droit dérivé. Les juridictions internationales sont très
nombreuses et ce sont aussi des organisations décisionnelles. Exemple ; la Cour Pénale
Internationale créée en 1998, elle a pour mission de juger les personnes poursuivies pour
la commission de certains crimes internationaux comme le génocide, le crime contre
l'humanité, les crimes de guerres... Les décisions de justices qui sont rendues par la CPI
sont obligatoires.
Organisations opérationnelles : C'est celle qui dispose de compétences
opérationnelles, de compétences d'interventions. L'ONU dispose d'une compétence
d'intervention avec les casques bleus par exemple / Conseil de Sécurité. Le FMI a une
compétence d'aide financière envers les Etats.
SECTION 2 : LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES INTERETATIQUES.

I. La création de l'organisation interétatique.


1. Le Traité constitutif.
L'organisation dont on parle est créée par traité. Ce traité est conclut entre des Etats, il
peut être conclut entre des Etats et des organisations internationales et entre deux
organisations internationales. A priori, une organisation internationale qui n'est pas créée
par Traité n'a pas la statut d'organisation internationale interétatique.
Si on examine le traité, on va trouver différents types de dispositions à l'intérieur de ce
traité comme l'architecture institutionnelle par exemple, et son mode de fonctionnement.
Exemple : l'ONU a été crée par la charte de San Francisco de 1945. La charte de San
Francisco c'est le Traité de l'ONU, et l'article 7 nous dit ceci « est crée comme organes
principaux, un conseil de sécurité, un conseil de tutelle, une cour internationale de justice,
un secrétariat, un conseil économique et social.... ». Les organes principaux peuvent créer
des organes subsidiaires. Dans le traité constitutif on a aussi des droits et des obligations
des membres de l'organisation, on a aussi des dispositions qui expliquent la manière de
comment devenir membre de l'organisation. Par exemple ; pour devenir membre de la
CPI, il faut que l'Etat dépose un acte de d'adhésion. La Russie est devenue membre de
l'OMC en 2012 après 18 ans de négociations ! L'adhésion à l'OMC est plus complexe que
l'adhésion à l'ONU.
On trouve dans le traité constitutif, des dispositions qui contiennent des normes
substantielles, elles vont être envisagées comme des principes généraux. Dans la Charte
de San Francisco, il y a des principes essentiels du droit international. Par exemple, à
l'article 1er ; celui du règlement pacifique des différents. Autre principe essentiel, les
membres de l'organisation s'abstiennent d'intervenir par la force dans le but du maintien
de la paix. De manière générale, on peut souvent qualifier l'acte constitutif de
l'organisation de Charte Constitutionnelle car on trouve des dispositions qui posent les
principes fondamentaux et l'organisation des pouvoirs.

2. Le caractère volontaire de l'appartenance à une organisation internationale.


Le principe ici, c'est que la participation à une organisation internationale est toujours
volontaire. Un Etat ne peut jamais être contraint à participer à une organisation
internationale. De la même manière, le traité constitutif d'une organisation internationale
ne lie pas les autres Etats qui ne font pas partis de cette organisation. C'est le principe de
l'effet relatif des traités. Pour autant, ces traités constitutifs créent une situation objective et
l'organisation qui va être créée, c'est un fait juridique qui sera opposable aux Etats-tiers.
L'organisation internationale pour exister n'a pas besoin d'être reconnue contrairement à
un Etat.
Si l'Etat ne souhaite plus participer à l'organisation internationale, les Etats ont le droit de
se retirer d'une organisation internationale car sa participation est volontaire. Certaines
chartes constitutives prévoient le retrait d'un membre, comme le FMI par exemple car les
membres de ses institutions financières prêtent aux Etats. Dans le cadre des institutions
financière il faut pouvoir se projeter sur le long terme donc il y a des procédures qui
prévoient un retrait progressif. Dans le cadre de l'UE, le retrait est possible (Brexit), ce cas
est intéressant car pendant très longtemps on s'est demandé si on pouvait sortir de l'UE
car il n'y avait pas de procédures de prévues dans le traité constitutif. Quand on procédure
est prévue, on sait que c'est possible mais quand rien est prévu, on peut quand même se
demander si les Etats peuvent disposer de ce droit. Dans la charte constitutif de l'ONU il
n'y a pas de procédures de retraits de prévues mais néanmoins, cette possibilité avait été
évoquée notamment pour les Etats qui seraient heurtés, choqués par une prise de position
politique prise par l'organisation internationale. Le droit de retrait n'a pas été inscrit dans la
charte mais au moment où la charte a été écrite, cela a été évoquer. .
II. La personnalité juridique internationale.
Toutes les organisations internationales ne disposent pas de la personnalité juridique.
Quand l'organisation internationale dispose de la personnalité juridique, elle a une
existence autonome, elle a un budget propre, elle peut exercée sa responsabilité quand
elle agit.

1. Volonté et personnalité.
La personnalité juridique est consubstantielle à l'Etat en Droit International. La situation est
différente pour les organisations internationales. Elles peuvent disposer de la personnalité
juridique seulement si les Etats qui l'ont créée le souhaitent. C'est pour cette raison que
l'on parle de l'organisation internationale comme un sujet dérivé de la volonté des Etats.
Cette volonté des Etats est exprimée par l'acte constitutif, par exemple : pour l'Union
Européenne il est prévu que l'UE dispose de la personnalité juridique dans les articles 282
.Il y a aussi des hypothèses ou rien n'est prévu dans les chartes constitutives, notamment
la charte de San Francisco ne prévoit pas la personnalité juridique de l'ONU. Si cet acte
constitutif ne prévoit rien, on va essayer de la rechercher dans les dispositions qui
définissent les organisations internationales. Si l'acte constitutif ne prévoit rien, on le
déduit de ses compétences.

2. Spécialité et personnalité juridique internationale.


Le principe de spécialité est la pierre angulaire du droit des organisations internationales.
L'organisation internationale a un objet social qui est la raison fondamentale pour laquelle
est elle instituée. Et cet objet social est toujours spécial. L'organisation internationale est
créée pour agir dans un domaine spécifique, on a pas d'organisation internationale dans
un domaine général. Il y a une différence essentielle de l'Etat car l'Etat a une compétence
plénière, il peut intervenir dans tous les domaines. Les organisations internationales ont
vocation a intervenir dans le domaine pour lequel elles ont été crées. Une organisation
internationale dans le domaine économique n'a pas de compétence pour intervenir dans le
domaine du maintien de la paix.

3. Les attributs inhérents de la personnalité juridique internationale.


La personnalité juridique internationale est la capacité juridique d'agir sur la scène
internationale. L'Etat est par nature sujet de Droit International. Il est donc sujet originaire.
L'Organisation Internationale n'est pas un sujet de droit inhérent, elle est sujet de Droit
International car les Etats qui la compose acceptent de reconnaître cette personnalité
juridique. Certains traités prévoient les statuts des organisations internationales.
Si on recherche dans la charte de l'ONU, on ne trouve aucune disposition concernant la
personnalité juridique internationale mais ça ne fait aucun doute, car en examinant les
autres dispositions de la charte, on peut voir que l'ONU peut signer des traités, peut
engager sa responsabilité internationale... ces attributs sont inhérents à la personnalité
juridique internationale.

3.1. La conclusion de traités.


Si une organisation internationale se voit reconnaître la faculté de conclure des traités, elle
possède alors la personnalité juridique internationale. Un traité est un acte conclut soit
entre Etats, soit entre un Etats et des Organisations internationales, soit entre un plusieurs
organisations internationales. Le Traité a une valeur supérieure à la loi (pyramide kelsen).
Un exemple : Un traité conclut entre une organisation internationale – CETA entre l'Union
Européenne et le Canada. On a bien là un exemple de Traité qui a été négocié par
l'Union Européenne et qui engage l'Union Européenne et ses Etats membres. Ce traité a
une portée très vaste car il porte sur le libre-échange.
3.2. La représentation de l'organisation internationale.
Lorsque deux Etats veulent rentrer en relation on va parler de relations diplomatiques ou
relations consulaires. Ici on a un mécanisme assez comparable car pour que
l'Organisation Internationale puisse agir sur la scène internationale, elle a besoin de tisser
des relations internationales avec les Etats membres et parfois avec les Etats tiers. Et
pour ce faire, l'organisation internationale envoie des missions, des représentations
auprès des Etats. L'organisation internationale lorsqu'elle a la personnalité juridique peut
envoyer des missions mais aussi recevoir des missions permanentes. A Paris il y a
l'UNESCO, L'OCDE...
On a vu que l’État existe, c'est un fait social à partir du moment où il réunit les 3 éléments
constitutifs, mais pour rentrer en relation avec les Etats, il faut qu'ils le reconnaissent sinon
il ne vont pas se comporter d'égal à égal. Exemple : USA et Palestine → Pas de relations.
L'organisation internationale n'a pas besoin d'être reconnue pour exister. La
reconnaissance est propre à l’État, elle ne s'impose pas pour les Organisations
Internationales. Cependant, il peut arriver que certains Etats refusent d'entrer en relation
avec les Organisations Internationales. C'est ce qui s'est passé avec les communauté
européenne car pendant de très nombreuses années, l'URSS refusait de reconnaître avec
la CEE.

3.3. Les immunités de l'organisation internationale.


Comme pour les Etats, les Organisations internationales ont besoin de voir leurs missions
protégées pour être menées à bien. Ces immunités sont posées par l'accord de siège qui
est conclut entre l'organisation et avec le territoire sur lequel l'organisation s'installe.
L'ONU a deux sièges : Genève et New-York donc 2 traités différents qui prévoient le siège.
L'organisation internationale est protégée par ses immunités. La mission, le siège, le
personnel haut placé, les biens, sont protégés.
L'immunité permet à l'organisation de mener à bien ses missions. Elle permet de ne pas
être empêcher par des mesures de poursuites, ou mesures d'exécutions.

3.4. La responsabilité de l'organisation internationale.


Etre sujet d'un Ordre Juridique c'est y être responsable, être responsable de ses actes,
engager sa responsabilité si on viole le droit. Les Etats sont responsables en Droit
International. Si les Etats ne respectent pas leurs obligations, ils peuvent se voir engager
leur responsabilité devant une juridiction internationale.
Le principe est le même pour les Organisations internationales lorsqu'elle a la personnalité
juridique, l'organisation internationale est responsable en Droit International. Si elle viole
ce droit international, on peut demander réparation à l'organisation internationale. 2 cas de
figures pour l'ONU ; Il y a des opérations de maintien de la paix (casques bleus), sous la
bannière onusienne. Ces opérations sont décidées par le Conseil de Sécurité, elles sont
placées sous le commandement et le contrôle exclusif du Conseil de Sécurité. L'ONU n'a
pas d'armée, ce sont des militaires des Etats membres qui vont former ces casques bleus.
Mais une fois qu'ils sont sous la bannière onusienne, ils ne reçoivent d'ordres que de la
part du Conseil de Sécurité. Si les casques bleus commettent des actes illicites, ou
contraires au droit international et que les victimes veulent obtenir réparation, ils vont
s'adresser à l'ONU car elle a la personnalité juridique. Mais ce n'est pas aussi simple, il
arrive parfois que le commandement national, l'armée nationale, adresse aussi des ordres
à ses soldats pourtant placés sous la bannière onusienne. Il faut donc démêler le nœud
des responsabilités. Pour engager la responsabilité de l'ONU, il faut s'assurer que l'acte
litigieux a été ordonné par l'ONU. En fonction du donneur d'ordre on n'engagera pas la
même responsabilité.
Le Conseil de Sécurité peut également autoriser les Etats à intervenir militairement. Mais
les Etats ne sont pas obligés d'envoyer leurs forces sur les territoires en question. Si ils le
font, c'est une entrave au principe de recours à la force mais ils agissent dans la légalité
grâce à l'aval de l'ONU. Dans ce cas, c'est l’État qui est responsable de ses soldats, et
pas l'ONU. Il y a eu un vaste contentieux devant la CEDDH au sujet des actions commises
par des soldats anglais en Irak en 2003. Cependant, le Conseil de Sécurité a validé à
posteriori cette intervention, le Conseil de Sécurité a endossé l'intervention en Irak. Mais
certains soldats ont commis des litiges durant cette intervention. Mais dans ce cas, c'est la
responsabilité de l’État qu'il faut engager et pas celle de l'ONU.

III. L'action des organisations internationales.


1. Les fonctions normatives.
Elle va produire des normes qui vont influencer les sujets et les Etats.

1.1. Négociation et adoption de conventions et protocoles.


Certaines organisations internationales peuvent servir de forum de négociation pour les
Traités. C'est le cas de l'OIT, qui a la principale fonction d'élaborer les normes
internationales de droit du travail sous forme de convention, sont représentés les Etats, les
syndicats des patrons, et les syndicats des salariés. Au sein de l'OIT, le travail normatif
consiste en la préparation de conventions internationales. Une fois que ces conventions
sont élaborées, elles sont soumises aux Etats qui peuvent donc les ratifier.
L'Assemblée Générale des Nations Unies peut aussi servir de forum de négociation.
Le Conseil de l'Europe est aussi une organisation, qui régulièrement élabore de nouveaux
traités.
1.2. Les actes obligatoires.
Les organisations internationales peuvent adopter des décisions, des directives, pour les
Etats membres. C'est du droit dérivé. L'organisation internationale secrète son propre
droit.
1.3. Les actes sans force obligatoire.
Les actes sans force obligatoire sont plus des conseils, des recommandations, qui ont
vocation à orienter l'action des Etats membres.

2. Les fonctions opérationnelles.


Ce sont les fonctions qui impliquent que l'organisation internationale apporte une aide
matérielle, financière, service...

2.1. L'aide financière.


Certaines organisations internationales ont une vocation spécifique d'aider les pays dans
le besoin notamment la FMI, la BIRD...Leur mission est de prêter de l'argent aux Etats qui
sont en déficit. L'Etat qui en bénéficie doit mettre en place une politique, des mesures
prisent par l'organisation internationale prêteuse.

2.2. La fourniture de biens.


Certaines organisations peuvent avoir une activité industrielle et commerciale. L'Agence
Spatiale Européenne a pour principale mission de construire et de lancer des satellites
destinés à la recherche scientifique dans l'intérêt des Etats membres. Donc là, on a une
fourniture de biens.

2.3. La fourniture de services.


Certaines organisations internationales peuvent prêter des services en réalisant des
études sur de multiples sujets. Les Organisations internationales spécialisées dans l'aide
humanitaire par exemple UNICEF.
2.4. Le maintien de la paix et sécurité internationale.
Normalement l'ONU est la seule organisation internationale qui peut effectuer des
missions de maintien de la paix et de sécurité internationale.

3. Les fonctions juridictionnelles.


Les fonctions juridictionnelles sont des fonctions de dire le droit dans le cadre dans
contentieux. Ici on va parler des organisations internationales qui mettent à disposition de
leurs membres des mécanismes pour régler les conflits, les litiges, donc des tribunaux.
Les juridictions internationales sont de plus en plus nombreuses. En 1945 il n'y a que
quelques juridictions internationales mais depuis elles se sont multipliées, si bien
qu'aujourd'hui on a du mal à les identifier.

3.1. Les juridictions internationales classiques qui règlent des litiges


interétatiques.
Ces juridictions sont saisies par les Etats pour connaître la responsabilité des autres Etats
– La Cour Internationale de Justice créée en 1945 avec l'ONU. C'est un organe de l'ONU
qui a pour but spécifique de régler des litiges entre membres de l'ONU. Elle est très
souvent saisie notamment en cas de conflits territoriaux, ou de rupture de la paix
internationale, mais également avec la protection de l'environnement.
Le Tribunal International des Droits de la Mer.

3.2. Les juridictions internationales créées aux services des personnes


privés.
C'est le cas de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, c'est un organe du Conseil de
l'Europe. La CEDH peut être saisie par une personne privée contre un Etat. Dans un autre
domaine, notamment économique, on peut citer des tribunaux d'investissements, qui sont
des tribunaux internationaux qui peuvent être saisie par les entreprises contre les Etats.

3.3. Les juridictions internationales chargées de la répression pénale des


crimes internationaux.
Il y a 3 principales juridictions internationales :

• Tribunal Pénal pour l'ex-Yougoslavie.


Créer en 1993 par le Conseil de Sécurité de l'ONU donc organe subsidiaire du Conseil de
Sécurité de l'ONU.

• Tribunal Pénal pour le Rwanda.


Créer en 1994 par le Conseil de Sécurité de l'ONU donc organe subsidiaire du Conseil de
Sécurité de l'ONU.

Le Conseil de Sécurité de l'ONU ne peut pas agir en dehors de son champ d'action
principal qui est le maintien de la paix. Or la création de tribunaux est-elle cohérente ??
Ces tribunaux sont saisis pour connaître la responsabilité de personnes privées. On
poursuit des personnes physiques (privées) et non des personnes morales (Etats). Ces
tribunaux sont saisis par des procureurs car ils agissent au nom de l'humanité toute
entière. Les crimes jugés sont graves, comme des crimes de guerre, génocide, etc...

• Cour Pénal Internationale.


Création en 1998. C'est une organisation internationale à part entière. La CPI fonctionne
de la même manière. C'est un procureur qui poursuit des personnes physiques (privées)
mais avec une différence essentielle car la CPI a une compétence beaucoup plus large.
Cependant elle n'est compétente qu'à l'égard des ressortissants des pays membres.

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