Organisations Internationales
Organisations Internationales
Organisations Internationales
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
Chaque jour, plusieurs acteurs interviennent sur la scène internationale, notamment les
Etats, les O.I., les sociétés transnationales, les organisations non gouvernementales, les
mouvements de libérations, les personnes privées, etc.
S’agissant des O.I., leur apparition est postérieure à celle des Etats. Elles ont vu le jour après
les Etats car leur naissance est tributaire de la volonté des Etats.
D’autres O.I. ont été créé dans un cadre régional ou sous-régional. C’est le cas de la
Communauté Economique Européenne devenue en 1992 avec le traité de Mars, Union
Européenne, du Conseil de l’Europe, de l’Organisation des Etats Américains, de l’OUA
(Union Africaine), la CEEAC, la CDAO, la Ligue des Etats Arabes, l’OTAN, etc.
Les Etats estiment que la démocratie doit se promouvoir par la naissance des O.I.
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Selon le Lexique des Termes Juridiques, c’est « un groupement permanent d’Etats doté
d’organes destinés à exprimer sur des matières d’intérêt commun, une volonté
distincte de celle des Etats membres ».
Il existe trois traits particuliers qui caractérisent la forme d’agencement des rapports
internationaux dans le cadre d’une O.I. :
Quatre éléments constituent cette définition : création par la volonté des Etats,
fondement conventionnel, nature institutionnelle, entité distincte.
Ces éléments sont la distinction entre une O.I. et une conférence diplomatique. Ex. :
Conférence de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
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Il existe des notions voisines qui sont souvent confondues aux Organisations
Internationales. Elles possèdent des caractéristiques propres qui les distinguent de
celles-ci. C’est le cas notamment des établissements publics internationaux, des
institutions internationales, des institutions internationales spécialisées, des ONG, etc.
2. Institution Internationale
La doctrine utilise souvent la notion d’organisation internationale à la place
d’institution internationale et inversement. Plusieurs auteurs emploient
indistinctement les deux concepts mais analysent les mêmes faits. Il y a lieu de citer
BELANGER Michel, COLLIARD Claude – Albert/DUBIS Louis, DE LACHARRIERE Guy.
Dans ce cas, O.I. et institution internationale ont le même sens du fait qu’elles
étudient les mêmes réalités.
Plusieurs textes constitutifs d’organisations internationales ont prévu les institutions
de celles-ci comme organes. La personnalité juridique est reconnue à l’organisation
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internationale et non pas à ses institutions qui ne sont que ses démembrements ou
organes. Ex. : Article 4 de la CDAO, Article 7 de la CEEAC, Article 4 de l’UA.
Point de vue du professeur BALANDA : « Une O.I. peut être différente d’une
institution internationale lorsque celle-ci est un phénomène intellectuelle, une
représentation de l’esprit qui joue un rôle dans les relations internationales et en
droit international. C’est notamment le cas du régime des mandats ou tutelles, de la
responsabilité internationale, de la représentation diplomatique, de la protection
diplomatique. »
Les ONG peuvent déployer leurs activités à l’intérieur d’un pays ou par-dessus les
frontières étatiques. Dans ce dernier cas, il s’agit des ONG internationales. C’est le
cas du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), de l’Association des Médecins
sans Frontières (MSF), du Comité International Olympique (CIO), de la Fédération
Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), de la Fédération Internationale des
Syndicats Libres, de l’Ordre Souverain de Malte, d’Amnesty International, d’Africa
Watch, de Human’s Right Watch, de Greenpeace, d’OXFAM, de WWF, de Care, de
Global Witness, de Christian Aid, etc.
La question est controversée en doctrine. Dans la pratique, il n’est pas exclu qu’un
Etat, au nom de sa souveraineté, crée une ONG. Ainsi, la République Démocratique
du Congo a-t-elle créé l’ONG « Solidarité entre Nous », par Décret présidentiel,
chargée de coordonner les questions relatives aux droits de l’homme, avant la
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création du Ministère des Droits humains en date du 1er juin 1998. Seules les
organisations gouvernementales feront l’objet du cours.
1. Un organe délibératif plénier auquel tous les Etats membres participent. L’organe
adopte les grandes décisions de l’organisation ou sa politique générale. C’est le cas
de l’Assemblée Générale de l’ONU, de la Conférence générale de l’UNESCO, de la
Conférence Générale de l’OIT, etc.
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Les O.I. peuvent être considérées comme sujet de droit international car elles ont la
capacité d’agir dans l’ordre international, elles ont la possibilité d’engager leur
responsabilité au même titre que les Etats, elles ont le droit de présenter des
réclamations, elles peuvent conclure des traités internationaux et enfin, elles ont la
possibilité d’entretenir des relations diplomatiques.
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Dans son avis consultatif portant sur la Réparation des dommages subis au service des
Nations Unies, la Cour Internationale de Justice a reconnu la personnalité internationale
de l’ONU par rapport aux Etats membres sur base de quatre éléments :
- L’accomplissement des buts de l’ONU, qui nécessite l’attribution de la personnalité
internationale ;
- L’ONU dispose des organes et est investie de tâches spéciales ;
- La relation entre les Etats membres et l’Organisation est définie dans la Charte. Il leur
incombe de lui apporter leur soutien et d’accepter les décisions du Conseil de
Sécurité, conférant ainsi à l’organisation la capacité juridique ainsi que les privilèges
et immunités ;
- Les Nations Unies exercent et jouissent des fonctions et de droits qui ne peuvent être
explicités que sur base de la possession d’une large mesure de personnalité
internationale et de la capacité d’agir sur le plan international.
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La personnalité juridique des Nations Unies est également opposable dans ses relations
avec des Etats non membres.
Pour affirmer une compétence implicite, il faut, en règle générale, pouvoir se fonder sur
une pratique internationale. La CIJ a reconnu des compétences implicites à l’ONU,
notamment dans les cas suivants :
- Dans son avis de 1949, elle a reconnu à l’ONU le droit d’exercer sa protection
fonctionnelle à l’égard de ses agents, même en l’absence d’un tel pouvoir dans la
Charte : « Selon le droit international, l’organisation doit être considérée comme
possédant ces pouvoirs qui, s’ils ne sont pas expressément énoncés dans la Charte
sont, par conséquent nécessaires, conférés à l’organisation en tant qu’essentiels à
l’exercice des fonctions de celle-ci (…). A considérer le caractère des fonctions
confiées à l’organisation, et la nature des missions des agents, il devient évident que
la qualité de l’Organisation pour exercer, dans une certaine mesure, une protection
fonctionnelle de ses agents, est nécessairement impliquée par la Charte ».
- Dans son avis consultatif sur la Namibie, la Cour a justifié la compétence de
l’Assemblée générale pour révoquer le mandat en ces termes : « Il serait inexact de
supposer que, parce qu’elle possède en principe le pouvoir de faire des
recommandations, l’Assemblée générale est empêchée d’obtenir, dans des cas
déterminés relevant de sa compétence, des résolutions ayant le caractère de
décision ou procédant d’une intention d’exécution ».
Il peut s’agir de traités signés entre un Etat et une Organisation Internationale ou entre
Organisations Internationales. Le texte qui prévoit cette capacité est la Convention de
Vienne Du 21 mars 1986. Ex. : Le Protocole d’Accord relatif à l’établissement à Kinshasa
d’un Bureau des Droits de l’homme entre la République du Zaïre (RDC) et l’Organisation
des Nations-Unies du 21 août 1996 ; l’Accord entre le Haut Commissariat des Nations-
Unies pour les Réfugiés et la République du Zaïre (RDC) concernant l’établissement d’une
délégation régionale du Haut Commissariat au Zaïre (RDC) du 1er avril 1975 ; l’Accord
entre les Nations-Unies et l’UNESCO, approuvé par la Conférence générale du 6 décembre
1946 et par l’Assemblée générale des Nations-Unies le 14 décembre 1946, etc.
Lorsqu’il s’agit d’un traité signé entre un Etat et une O.I., c’est un traité de siège qui
permet à une O.I. d’étendre ses activités dans le pays.
Le budget d’une O.I. est souvent adopté par l’organe plénier. Selon le cas, il peut
être annuel (ex. : UA), biennal (ex. : ONU, UNESCO), quadriennal (ex. : OMS) ou
pluriannuel (ex. : Union Européenne).
En règle générale, les sources proviennent des Etats membres. On distingue les
ressources ordinaires, obligatoires, des ressources volontaires. Les ressources
ordinaires sont fixées par l’O.I. selon le niveau des Etats alors que les ressources
volontaires sont versées selon la volonté des Etats, c’est-à-dire ils peuvent comme
ils peuvent ne pas donner.
8,52%, Royaume-Uni 6,64%, la France 6,30%, Italie 5,08%, Espagne 2,97%, Canada
2,93%, Chine 2,67%.
Il n’est pas rare que les contributeurs principaux utilisent l’arme financière pour
tenter d’influencer la politique générale de l’organisation. Cela peut se matérialiser
par le versement conditionné des contributions ou par le versement différé de
celles-ci, paralysant ainsi les moyens d’action de l’O.I. c’est le cas de l’attitude
observée par les Etats-Unis au sein de l’UNESCO ou de l’ONU. Les arriérés de
cotisation à la charge des Etats-Unis s’élèveraient à près de 2 milliards de dollars.
Les O.I. peuvent inviter les Etats-membres à verser des contributions volontaires
pour les aider à faire face à des actions spécifiques. Ex. : Dernièrement, les pays ont
été invités à contribuer à la lutte contre le virus Ebola. Les budgets ordinaires des
O.I. connaissent un développement vertigineux suite à leurs interventions tout
azimut. Ainsi, le budget de l’ONU est passé de 19,39 millions de dollars (1946) à
4.171,359 millions de dollars (2008-2009).
Les O.I. peuvent aussi disposer des ressources propres, notamment par des retenus
opérées sur le traitement des agents, produits ou prestations vendus, les emprunts,
les intérêts bancaires pris des ressources propres dont le montant est fixé par les
Etats-membres.
Toute O.I. dispose des moyens humains qui lui permettent de s’acquitter de ses
missions : ce sont des fonctionnaires internationaux. Claude Albert COLLIARD définit
le fonctionnaire international comme « une personne recrutée par une O.I.
intergouvernementale et qui exerce, dans le cadre d’un régime juridique particulier
établi par l’Organisation, d’une façon continue et durable, des fonctions, dans
l’intérêt de l’Organisation elle-même ».
L’article 100 de la Charte de l’ONU énonce les principes que les fonctionnaires
internationaux, au service des Nations-Unies, se doivent de respecter dans
l’accomplissement de leurs fonctions. Il est demandé aux Etats membres de
respecter le caractère international des fonctions du Secrétaire Général et du
personnel. Cet article a la teneur suivante : « 1. Dans l’accomplissement de leurs
devoirs, le Secrétaire Général et le personnel ne solliciteront ni accepteront
d’instructions d’aucun gouvernement, ni d’aucune autorité extérieure à
l’Organisation. Ils s’abstiendront de tout acte incompatible avec leur situation de
fonctionnaires internationaux et ne sont responsables qu’envers l’Organisation ;
2. Chaque membre de l’Organisation s’engage à respecter le caractère
exclusivement international des fonctions du Secrétaire Général et du personnel
et à ne pas chercher à les influencer dans l’exécution de leur tâche. »
Il est des personnes, des catégories diverses, qui sont utilisées par des O.I. pour une
période temporaire, de courte durée. Elles n’ont pas la qualité de fonctionnaires
internationaux (experts techniques, membres d’une Commission d’arbitrage ou de
conciliation, membres des tribunaux administratifs, consultants…).
Il s’agit des O.I. ayant pour vocation de déployer leurs activités sur l’ensemble du monde.
C’est le cas de la Société des Nations et de l’Organisation des Nations-Unies.
- La création d’une commission pour l’élaboration d’un projet de pacte (27 janvier
1919)
- L’adoption à l’unanimité de ce pacte sur proposition du Président Woodrow Wilson
Malgré le rôle moteur joué par le gouvernement américain, les USA ne sont pas devenus
membres de cette O.I. suite au refus du Congrès américain. La non-participation des USA
est considérée comme l’un des éléments ayant justifié l’échec de cette organisation.
Les membres originaires signataires du pacte étaient énumérés dans l’annexe du pacte.
Ils étaient au nombre de 27.
Les membres originaires invités à signer le pacte étaient des Etats qui avaient participé à
la guerre. C’est le cas des Pays-Bas, du Danemark, de la Suisse, de l’Argentine, de
l’Egypte, de l’Ethiopie, de l’Iran…
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Le pacte constatait une notion extensive des membres, c’est-à-dire hormis les Etats,
sujets par excellence du droit international, d’autres collectivités pouvaient être
membres de la SDN (les colonies).
Certains membres étaient admis sans qu’ils aient à remplir certaines conditions telles
que l’engagement d’abolir l’esclavage et l’interdiction de commerce des armes (cas de
l’Ethiopie).
3. Aspects institutionnels
La SDN était dotée de 3 organes : l’Assemblée, le Conseil, le Secrétariat. Le siège se
trouvait à Genève.
a. L’Assemblée
Elle est l’organe plénier composé des représentants de l’ensemble des membres.
Chaque membre représente une voix et pouvait être représenté par au plus 3
personnes.
b. Le Conseil
Il s’agit d’un collège restreint composé de 5 grandes puissances (l’Empire d’Italie, les
USA, la France, l’Italie, le Japon) et de quatre autres membres de la société désignés
par l’Assemblée (Belgique, Brésil, Espagne, Grèce). Le Conseil avait aussi la possibilité
d’élargir les membres.
c. Le Secrétariat
C’est l’organe administratif.
Après l’échec de la SDN, les pays Alliés (USA, URSS, Belgique, France, Chine) prirent
l’initiative de créer une nouvelle organisation, l’ONU.
1. La création de l’ONU
C’est la Conférence de Moscou d’octobre 1943 qui lança l’idée de créer une organisation
internationale « fondée sur l’égalité souveraine de tous les Etats pacifiques et ouverte à
tous les Etats grands et petits ». Cette ouverture marque une première différence d’avec
la SDN, dans le sens que cette dernière prônait le principe de l’étroitesse, c’est-à-dire
qu’elle n’acceptait que les grandes puissances.
Les premières mesures concrètes ont été prises à la Conférence de Dumbarton Oaks, du
21 août au 7 octobre 1944, à laquelle furent conviés des juristes des Etats-Unis, de la
Grande-Bretagne, de la Chine et de l’URSS. La Conférence avait pour tâche d’élaborer des
recommandations dites « Propositions de Dumbarton Oaks ». Ces propositions
contiennent la plupart des dispositions relatives aux tâches, aux principes et à la structure
des Nations-Unies. Elles ont été soumises à tous les signataires de la Déclaration des
Nations-Unies.
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Prévue initialement à Yalta, c’est à San Francisco que la conférence des Nations-Unies eut
lieu, d’avril à juin 1945. La Charte des Nations-Unies fut adoptée le 26 juin 1945, à
l’unanimité et sans réserve par 50 Etats présents. Elle entra en vigueur le 24 octobre 1945
avec le dépôt des instruments de ratification des membres permanents du Conseil de
Sécurité et de la majorité des autres Etats signataires.
L’ONU est devenue une organisation universelle qui compte actuellement 195 membres.
Les derniers membres sont la Suisse, le Timor Oriental et le Monténégro. Tous les Etats
composant la communauté internationale font partie de l’ONU.
Tout Etat pacifique peut devenir membre des Nations-Unies. Pour cela, il écrit au
Secrétariat Général de l’ONU qui transmettra le dossier au Conseil de Sécurité qui, à son
tour, recommandera l’Etat à l’Assemblée Générale qui décidera de l’admission. L’Etat doit
préalablement accepter les obligations consignées dans la Charte.
L’ONU étant ouverte à tous les Etats, grands ou petits, l’étroitesse du territoire n’est pas
un handicap à l’admission comme membre des Nations-Unies. Cela est illustré par
l’adhésion d’Andorre, Monaco, Liechtenstein, Nauru, Barbade qui sont des micro-Etats.
L’ONU est une organisation de coopération vu que les membres ne cèdent pas les
attributs de leur souveraineté, sauf en cas de préservation de la paix et de la sécurité
internationale.
Sur les territoires de chacun des Etats membres, elle a la capacité juridique et jouit des
privilèges et immunités nécessaires à atteindre ses buts (articles 104 et 105 de la Charte
et la Convention sur les privilèges et immunités des Nations-Unies du 13 février 1946).
Contrairement à la SDN dont l’acte constitutif faisait partie du Traité de Paix de Versailles,
l’ONU repose sur un traité indépendant, la Charte du 26 juin 1945.
L’ONU n’est pas une organisation supranationale. Il faudrait remplir trois conditions
essentielles pour qu’elle le devienne, à savoir :
- Ses organes doivent être composés de personnes indépendantes, non liées par des
instructions de l’Etat d’origine ;
- Les décisions entrent directement en vigueur et sont immédiatement applicables. Or,
pour l’ONU, il n’y a que le Conseil de Sécurité qui rend les décisions obligatoires et
exécutoires.
- Les attributions matérielles de l’organisation doivent être relativement étendues.
Autre différence entre la SDN et l’ONU : le recours à la force. Dans la SDN, le recours à la
force était prohibé sauf en cas d’échec de l’arbitrage (articles 10 et 13 du Pacte de la SDN)
alors que dans l’ONU, on ne recourt pas à la force sauf en cas de légitime défense.
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Les buts sont énoncés à l’article 1er de la Charte. Il s’agit principalement de préserver la
paix et la sécurité internationales non seulement en empêchant les conflits mais aussi en
écartant les causes des conflits. Pour cela, l’ONU utilise les moyens suivants : promouvoir
la dignité et les droits de la personne humaine, résoudre les problèmes économiques,
sociaux, culturels et humanitaires, reconnaître l’égalité de droit des peuples et leur droit à
disposer d’eux-mêmes, instaurer des moyens de règlement pacifique des différends,
développer entre les nations des relations amicales.
a) l’égalité souveraine entre les Etats (limitée aux avantages donnés aux membres
permanents des Nations-Unies dont le droit de veto) : ce principe signifie que tous les
Etats membres sont égaux en droit, que les Etats doivent observer le respect mutuel
de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique, que les Etats doivent
respecter le libre choix du système politique économique, social et culturel.
L’article 27, §3 de la Charte qui consacre le droit de veto au profit des Etats membres
permanents du Conseil de Sécurité est souvent considéré comme antinomique au
principe de l’égalité souveraine entre les Etats.
b) la bonne foi dans les relations internationales : l’article 2, §2 de la Charte demande
aux Etats de remplir de bonne foi les obligations assumées aux termes de la Charte. La
Déclaration ajoute le devoir de remplir de bonne foi les obligations qui incombent à
l’Etat en vertu des principes et des règles généralement reconnus du droit
international (voir articles 26 et 27 de la Convention de Vienne sur le droit des traités
du 23 mai 1969). Elle ajoute aussi une règle de conflit entre les obligations nées
d’accords internationaux et celles qui sont nées de la Charte : celles de la Charte
prévalent (voir article 103 de la Charte). Le non respect de ce principe peut conduire à
l’anarchie, des conflits et une insécurité internationale.
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Pourtant, la Déclaration vise en général les relations entre tous les Etats et non pas
seulement les relations entre Etats membres, ainsi que les relations entre l’ONU et les
Etats membres.
Aux termes du premier paragraphe de l’article 7, les organes principaux sont les
suivants : l’Assemblée Générale, le Conseil de Sécurité, le Conseil économique et
social, le Conseil de tutelle, la Cour Internationale de Justice et le Secrétariat.
Il s’agit de l’organe délibératif plénier de l’ONU qui réunit tous les Etats membres.
Chaque année, en septembre, les Etats membres se réunissent à New-York pour la
session annuelle ordinaire et le débat général. Lorsque les circonstances l’exigent,
ils se réunissent pour des sessions extraordinaires (art. 20).
- Les participants (cinq au plus par Etat membre) sont des représentants de
gouvernements, agissant sur instruction.
- Le règlement intérieur est fixé par l’Assemblée.
- Au début de chaque session, l’Assemblée désigne un Président, assisté de 21
vice-présidents. La présidence de l’Assemblée ne peut être assurée par un
Etat membre permanent du Conseil de Sécurité. Ainsi, le président ne peut
être russe, américain, chinois, britannique ou encore français.
- Au regard de l’article 18, chaque membre dispose d’une voix. Les décisions se
prennent à la majorité simple des membres présents et votants. Cependant,
elles sont prises à la majorité des deux tiers sur les questions dites
importantes.
Tout Etat membre a le droit de siéger dans chaque commission. Des Etats non
membres, des collectivités, des organisations internationales, des sujets
particuliers (Saint-Siège, Ordre Souverain de Malte, CICR) et des mouvements de
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Les membres non permanents sont élus pour deux ans par l’Assemblée générale
en tenant compte de la répartition géographique et politique. Dans sa Résolution
1991 (XVIII) du 17 décembre 1963, l’Assemblée générale a décidé de
l’augmentation des sièges des membres non permanents (de six à dix) et a établi
les règles de répartition des sièges : Afrique (3), Asie (2), Amérique latine (2),
Europe occidentale et autres (2), Europe orientale (1).
La présidence est assurée par rotation, chaque mois, aussi bien par les Etats
membres permanents que par les non permanents. En vertu de l’article 27,
chaque membre dispose d’une voix. Les décisions sur les questions de procédure
sont prises à la majorité de neuf voix. En revanche, les décisions sur les autres
questions sont prises par un vote affirmatif de neuf de ses membres dans lequel
sont comprises les voix de tous les membres permanents (§3). Il est loisible à un
membre permanent d’empêcher l’adoption d’une résolution en utilisant son
« droit de veto ».
S’agissant des sanctions militaires, la force obligatoire est tirée de l’article 41,
combiné avec l’article 25. La CIJ a donné une portée très étendue à l’article 25
dans son avis sur la Namibie du 21 juin 1971 : « On a soutenu que l’article 25 ne
s’applique qu’aux mesures coercitives prises en vertu du chapitre VII de la Charte.
Rien dans la Charte ne vient appuyer cette idée. L’article 25 ne se limite pas aux
décisions concernant des mesures coercitives mais s’applique aux décisions du
Conseil de sécurité adoptées conformément à la Charte (…). Il faut soigneusement
analyser le libellé d’une résolution du Conseil de sécurité avant de pouvoir
conclure à son effet obligatoire ».
La répartition des sièges au sein du Conseil de sécurité est loin de faire l’unanimité
entre les Etats membres des Nations-Unies. Les pays en voie de développement,
particulièrement, le Mouvement des Pays Non Alignés et les pays membres de
l’UA, revendiquent « la démocratisation du Conseil » sur les aspects qu’ils jugent
essentiels : composition, processus de prise de décisions, aménagement du droit
de veto, etc.
L’Allemagne et le Japon, pour leur part, revendiquent des sièges permanents pour
tenir compte de leurs poids financiers au sein des Nations-Unies. Lors de sa 48ème
session, l’Assemblée générale a décidé dans sa Résolution 48/26 du 3 décembre
1993, de constituer un groupe de travail à composition non limitée afin
d’examiner tous les aspects de la question de l’augmentation du nombre des
membres du Conseil de sécurité, ainsi que d’autres questions ayant trait à la
réforme de celui-ci.
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Les pays Africains souhaitent que le recours au droit de veto soit progressivement
limité jusqu’à sa suppression. La réforme du Conseil de Sécurité doit avoir pour
résultat de démocratiser cet organe et de le rendre plus efficace et transparent.
Le Conseil économique et social est composé de 54 membres, élus pour trois ans
par l’Assemblée générale. Le tiers des membres est élu chaque année.
Ainsi, plusieurs Etats membres des Nations-Unies furent chargés d’administrer des
territoires sous tutelle : Australie (Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Irlande, Nouvelle
Bretagne, Iles Salomon, Nauru) ; Belgique (Rwanda-Urundi) ; France (Cameroun,
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Etant donné que le règlement pacifique des différends internationaux a été élevé
au rang de norme impérative de valeur absolue (ius cogens), les Nations-Unies
devaient prévoir et instaurer les mécanismes de règlement à cet effet. D’où, « le
mécanisme judiciaire occupera une place centrale dans les plans envisagés par les
Nations-Unies pour le règlement pacifique des différends internationaux ».
S’il est vrai que l’indépendance de la Cour en tant qu’organe judiciaire ne saurait
être mise en cause, il y a lieu de noter que l’Assemblée générale des Nations-Unies
a eu à examiner, à maintes reprises, le rôle et l’activité de la CIJ.
Autres différences : Sous le régime des Nations-Unies, tous les Etats membres
sont parties ipso facto aux statuts de la CIJ. Ce qui n’était pas le cas avec la Cour
Permanente de Justice. De plus, la compétence de la CIJ n’est pas automatique,
contrairement à la compétence de la CPJI.
En dépit des différences notables entre la CPJI et la CIJ, on peut néanmoins parler
d’une certaine « continuité » entre les deux institutions. Le statut de la CIJ fut
établi sur base du statut de la CPJI. L’article 37 du Statut de la CIJ prévoit
que « lorsqu’un traité ou une convention en vigueur prévoit le renvoi à une
juridiction que devait instituer la Société des Nations ou à la Cour Permanente
de Justice Internationale, la CIJ constituera cette juridiction entre les parties au
présent statut ». Enfin, la CIJ fait sienne la jurisprudence de la CPJI dans la mesure
où celle-ci est compatible avec l’évolution du droit international.
En vertu de l’article 35, §1 du Statut, l’accès à la Cour est en règle générale limité
aux Etats parties au Statut. On peut distinguer trois catégories d’Etats pouvant
ester devant la Cour : les Etats membres des Nations-Unies (qui sont ipso facto
parties au statut de la Cour), les Etats non membres des Nations-Unies parties au
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statut de la Cour et les Etats non membres des Nations-Unies et qui ne sont pas
parties au statut de la Cour (cas de l’Albanie).
Saint Marin et la Suisse, Etats non membres des Nations-Unies et parties au statut
de la Cour à l’époque, avaient la faculté de participer à l’Assemblée générale des
Nations-Unies, à l’élection des juges de la Cour (voir Résolution 264 de
l’Assemblée générale du 8 octobre 1948) et de présenter des candidats à cette
élection. De plus, ils avaient participé à la procédure d’amendement du Statut de
la Cour (voir Résolution 2520 de l’Assemblée Générale du 4 décembre 1969).
L’article 35, §2 du Statut permet aux Etats non membres des Nations-Unies et non
parties au Statut d’ester devant la Cour en respectant les conditions énoncées
dans la Résolution 9 (1946) du Conseil de sécurité du 15 octobre 1946. Tout Etat
appartenant à cette catégorie devra avoir déposé préalablement au Greffe de la
Cour une déclaration par laquelle il accepte la juridiction de la Cour conformément
à la Charte des Nations-Unies et aux conditions du Statut et du règlement de la
Cour, déclaration par laquelle il s’engage à exécuter de bonne foi la ou les
sentences de la Cour et à accepter toutes les obligations mises à la charge d’un
membre des Nations-Unies par l’article 94 de la Charte.
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Ex. 1 : L’Albanie qui était ni membre des Nations-Unies ni partie au Statut, était
partie devant la Cour contre le Royaume-Uni dans l’affaire du Détroit de Corfou en
1949.
Ex. 2 : L’Italie était partie contre les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni dans
l’affaire de l’Or monétaire pris à Rome en 1943.
La Cour est composée de 15 membres (juges permanents) qui sont élus par
l’Assemblée générale et par le Conseil de sécurité sur une liste de personnes
présentées par les groupes nationaux de la Cour permanente d’arbitrage. A ce
jour, parmi les 15 membres de la Cour, l’on trouve 3 juges africains. Ce qui est une
avancée car avant, il n’y avait qu’un seul juge africain. Pour les Etats qui ne sont
pas représentés à la Cour permanente d’arbitrage, les candidats sont présentés
par des groupes nationaux désignés par leurs gouvernements, en observant les
conditions prescrites à l’article 44 de la Convention de la Haye de 1907 sur le
règlement pacifique des conflits internationaux.
La compétence contentieuse de la Cour est le pouvoir qui lui est conféré par les
Etats de connaître des différends et de les régler par des décisions obligatoires
pour les parties, par application du droit international (article 38 du Statut).
La CIJ est ouverte uniquement aux Etats. Les personnes physiques ou morales, les
ONG, etc. ne peuvent ester devant la CIJ.
Etant donné que les organisations internationales ne peuvent ester devant la Cour
en procédure contentieuse, la procédure consultative paraît comme un palliatif à
cette interdiction.
Il est un principe de droit international général qu’aucun Etat ne peut être astreint
devant la Cour par un autre Etat sans son consentement. La Cour a eu l’occasion
de rappeler ce principe dans plusieurs affaires : l’affaire opposant le Royaume Uni
et l’Iran, l’affaire opposant la Grèce et le Royaume-Uni et l’affaire Liechtenstein et
le Guatemala.
La R.D.C. a été et est partie devant la Cour dans quatre affaires : R.D.C contre
République de Guinée, R.D.C. contre Belgique, R.D.C. contre Ouganda, R.D.C.
contre Rwanda.
Parmi les organes subsidiaires, nous pouvons également citer le Haut Commissariat
des Nations-Unies aux Droits de l’Homme. Il a pour fonctions principales :
promouvoir et protéger la jouissance effective par tous de tous les droits de
l’homme, favoriser la coopération internationale relative aux droits de l’homme,
stimuler et coordonner l’action menée dans ce domaine par le système des Nations-
Unies, contribuer à l’élaboration de nouvelles normes ayant trait aux droits de
l’homme et favoriser la ratification des traités dans ce domaine.
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On dénomme actuellement seize institutions spécialisées (OIT, OMS, FAO, UNESCO, FMI,
BIRD, IDA, SFI, OACI, OMI, UPU, UIT, OMM, OMPI, FIDA, ONUDI) et cinq « organisations
apparentées » à l’ONU (AIEA, OMC, OMT, OIAC, OTICE, Commission préparatoire de
l’organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires). Il est des institutions
qui existaient déjà avant la création de l’ONU et y ont été intégrées. C’est le cas de l’UPU, de
l’OMM, de l’OMPI et de l’OIT. Les autres ont été créées après 194 en application de la
Charte.
1. Naissance et évolution
Le protectionnisme eut des effets néfastes sur l’économie mondiale. Après la Deuxième
Guerre Mondiale, plusieurs pays engagèrent des négociations en vue de libéraliser le
commerce international, notamment par l’abaissement des droits de douane.
L’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT : General Agreement on
Tariffs and Trade) a été adopté le 30 octobre 1947 et est entré en vigueur le 1er janvier
1948. A l’origine, 23 Etats seulement étaient parties contractantes. En 1994, avant la
disparition du GATT, on a dénombré 115 parties contractantes (dont la R.D.C.).
La Charte adoptée à La Havane fut un accord global, couvrant plusieurs aspects : l’emploi
et l’activité économique, le développement économique et la reconstruction (y compris
l’investissement international), les pratiques commerciales restrictives et les accords
intergouvernementaux sur les produits de base. Le projet d’instaurer l’OIC fut écarté du
fait de l’opposition du Sénat américain en 1949 lors de la procédure de ratification de la
Charte de La Havane.
Le GATT de 1947 a servi de cadre à plusieurs séries d’accords dont ceux du Kennedy
Round (1964-1967), du Tokyo Round (1973-1979) et, tout dernièrement, de l’Uruguay
Round (1986-1994). Parmi ceux-ci, un accord particulier a créé une nouvelle structure
institutionnelle : l’Organisation Mondiale du Commerce qui est opérationnelle depuis le
1er janvier 1995 et a pour tâches principales de gérer les accords résultant du cycle
d’Uruguay. Elle a son siège à Genève.
La création de l’OMC a été rendue possible après l’adoption des Accords issus du cycle de
l’Uruguay. A l’aube du troisième millénaire, la Conférence ministérielle de l’OMC a tenté
de lancer un nouveau cycle lors des assises de Seattle (Etats-Unis d’Amérique). Plusieurs
pays, notamment ceux en voie de développement, s’interrogent sur l’opportunité
d’ouvrir un nouveau cycle, alors que les accords issus du cycle d’Uruguay sont loin d’être
consolidés.
Le GATT de 1947 est un accord multilatéral, qui s’est transformé par la suite
informellement en une « organisation » internationale de coopération commerciale entre
les parties contractantes : « le GATT est donc simultanément un cadre de négociation et
de réglementation destiné à développer la coopération commerciale entre les Etats et
entre les intégrations régionales (…). Le cadre que constitue le GATT s’est
progressivement transformé en une véritable organisation du commerce ».
P a g e | 48
Hormis les parties contractantes « originaires », les autres Etats pouvaient adhérer au
GATT par voie de négociation (art. XXXIII) ou par voie de présentation (art. XXVI/5C).
L’article II de l’Accord instituant l’OMC prévoit que l’OMC servira de cadre institutionnel
commun pour la conduite des relations commerciales entre ses membres. C’est donc une
organisation intergouvernementale non supranationale, qui agira sur instruction des Etats
membres, par le biais de leurs représentants. L’OMC est née à Marrakech (Maroc) en
1994 (Accord de Marrakech).
L’article VIII ajoute que l’OMC aura une personnalité juridique et se verra accorder, par
chacun de ses membres, les privilèges et immunités qui seront nécessaires à l’exercice de
ses fonctions.
Aux termes de l’article XI, les membres originels de l’OMC sont les parties contractantes
au GATT de 1947 à la date d’entrée en vigueur de l’Accord sur l’OMC et des Accords
commerciaux multilatéraux. L’adhésion se fait sur décision de la Conférence ministérielle,
adoptée à la majorité de deux tiers des membres de l’OMC (art. XII). En 2008, l’OMC
compte 153 pays membres.
Les membres de l’OMC peuvent se retirer au GATT de 1947, se libérant ainsi des
obligations contenues dans cet Accord. A noter que les parties contractantes du GATT de
1947 ne deviennent pas ipso facto membres de l’OMC. Cette dernière qualité nécessite
l’acceptation de l’Accord instituant l’OMC ainsi que des Accords issus du cycle d’Uruguay.
Il convient de « prévenir les situations dans lesquelles une partie contractante du GATT de
1947 qui renoncerait à devenir membre de l’OMC se prévaudrait de la clause de la nation
la plus favorisée du GATT de 1947 pour obtenir l’octroi des concessions faites dans le
cadre du cycle d’Uruguay, sans assumer les obligations qui en découlent ».
Offrir une structure institutionnelle adéquate pour la gestion de trois grands accords
issus du Cycle d’Uruguay :
- Accord sur le commerce des marchandises comprenant le GATT de 1994 (le GATT
de 1947 tel que révisé au terme de l’Uruguay Round) et plusieurs accords relatifs
au commerce des marchandises : accords sur l’agriculture, les investissements, les
règles d’origine, les subventions, les mesures antidumping) ;
P a g e | 49
b) Le Conseil Général est composé de représentants de tous les membres. Il exerce les
fonctions de la Conférence ministérielle dans l’intervalle entre ses réunions. C’est
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c) Les Conseils ont pour tâches principales de superviser le fonctionnement des Accords
commerciaux multilatéraux, de l’Accord général sur le commerce des services et de
l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle relatifs au commerce.
Les relations commerciales au sein de l’OMC sont régies par le GATT de 1994 et par
plusieurs accords relatifs au commerce des marchandises (accords sur l’agriculture, les
subventions, les mesures antidumping,…) mais également par l’Accord général sur le
commerce des services et l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle
relatifs au commerce.
P a g e | 51
Nous examinerons successivement les principes du GATT, les exceptions aux principes, les
nouveaux accords issus du cycle d’Uruguay et les mécanismes de règlement des
différends.
A. La non-discrimination
Le but poursuivi par le GATT est l’abaissement des droits de douane, voire de leur
harmonisation par le biais des concessions tarifaires. Faute d’éliminer totalement
les droits de douane, les membres de l’OMC peuvent y avoir recours pour
protéger leurs économies. Dans ce cas, les droits de douane sont utilisés comme
mesures de protection à la frontière (droits de douane spécifiques ou ad valorem).
L’application des droits de douane, connus des autres membres, permet une
transparence du commerce international.
A. Non-application du TNF
Cependant, les Etats parties à une union douanière ou à une zone de libre-
échange ne doivent pas appliquer des droits de douane plus élevés dans leurs
relations avec des Etats tiers qu’avant la création de telles entités.
B. La clause de libération
A cet effet, les pays en voie de développement peuvent bénéficier des avantages
commerciaux concédés par des pays développés, sans qu’il y ait de contrepartie.
C’est la non-exigence de la réciprocité. De plus, les concessions tarifaires qu’un
pays développé peut accordé aux pays en voie de développement dans le cadre du
système généralisé de préférence ne doivent pas être étendues aux autres pays
développés. C’est l’exception au TNF qui vise à favoriser les exportations des pays
en voie de développement.
Tout Etat membre peut avoir recours à une mesure de sauvegarde pour faire face
à des difficultés liées à la balance des paiements (article XII) ou pour protéger des
produits nationaux contre des produits étrangers particuliers (article XIX).
Pour ce faire, l’Etat membre peut adopter des mesures restrictives à l’importation
(contingents) d’une part ou reprendre ou modifier des concessions douanières
d’autre part. Cependant, il doit observer une application non discriminatoire des
restrictions quantitatives (article XIII).
L’accord sur les sauvegardes fixe les conditions d’application de toute mesure de
sauvegarde. L’article 2 prévoit qu’ « un membre ne pourra appliquer une mesure
de sauvegarde à l’égard d’un produit que si ce membre a déterminé (…) que ce
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produit est importé sur son territoire en quantités tellement accrues, dans l’absolu
ou par rapport à la production nationale, et à des conditions telles qu’il cause ou
menace de causer un dommage grave à la branche de production nationale de
produits alimentaires ou directement concurrents ».
Les principes du GATT ont été élargis au commerce des services, en raison de la
part des services au commerce mondial. La libéralisation progressive de ce secteur
a pour objectif d’améliorer l’accès aux marchés et de garantir l’observation du
traitement national.
Le GATS s’applique à tous les services, c’est-à-dire « tous les services de tous les
secteurs à l’exception des services fournis dans l’exercice du pouvoir
gouvernemental ». Ces derniers s’entendent de tous services qui ne sont
fournis « ni sur une base commerciale, ni en concurrence avec un ou plusieurs
fournisseurs de services » (article 1, §3, let. B et C).
Les produits agricoles régis par l’Accord sont énumérés à l’Annexe 1 : huiles
essentielles, peaux, laine et poils d’animaux, coton brut, lin brut,… L’Accord
réglemente plusieurs questions, notamment l’accès aux marchés, les conditions
d’application de la clause de sauvegarde agricole spéciale, le soutien interne et les
subventions à l’exportation.
3) Le soutien interne
Les membres de l’OMC s’engagent à prendre les mesures appropriées en vue
de réduire les subventions accordées à l’agriculture et à la production par un
membre. Il est des mesures de soutien qui ont des effets de distorsion sur les
échanges internationaux. Ce sont des mesures dites de la « catégorie orange ».
Il est d’autres mesures dont les effets sont nuls ou insignifiants sur les
échanges ou la production, telles que les mesures en faveur de la recherche,
de la lutte contre les maladies, de la protection de l’environnement, de la
sécurité alimentaire, etc. Ce sont des mesures dites de « catégorie verte ».
Les subventions de la « catégorie verte » sont autorisées. En revanche, celles
de la « catégorie orange » doivent être réduites progressivement. La réduction
des dépenses doit être en moyenne de 20% en six ans, en dix ans pour les pays
en voie de développement. Aucune obligation de réduction n’a été retenue à
la charge des pays les moins avancés (article 6, §2).
P a g e | 60
C. L’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce (ADPIC)
Les droits de propriété intellectuelle étant des droits privés, les membres sont
libres de déterminer la méthode appropriée pour mettre en œuvre les dispositions
de l’Accord dans le cadre de leurs propres systèmes et pratiques juridiques (article
1, §1). Toutefois, le TRIPs fixe les règles minima que les membres devront
appliquer pour rendre efficace la protection de la propriété intellectuelle (voir
Partie II, article 9-40).
Les objectifs poursuivis par le TRIPs sont d’assurer la protection et le respect des
droits de propriété intellectuelle en vue de contribuer à la protection de
l’innovation technologique et au transfert et à la diffusion de la technologie, à
l’avantage mutuel de ceux qui génèrent et de ceux qui utilisent des connaissances
techniques (article 7).
A. Observations générales
Parmi les différends économiques dont le GATT a été saisi, on peut mentionner les
restrictions à l’importation de thon (CEE et Pays-Bas au nom des Antilles
néerlandaises contre les Etats-Unis), le régime d’importation applicable aux
bananes (Colombie, Costa Rica, Guatemala, Nicaragua, Venezuela/CEE), les
mesures affectant à la vente de pièces de monnaie en or (Afrique du Sud/Canada).
P a g e | 62
Sous le GATT de 1947, le règlement des différends était régi par les articles XXII et
XXIII, ainsi que par les procédures relevant des Accords du Tokyo Round, par le
Mémorandum d’accord de 1979 concernant les notifications, les consultations, le
règlement des différends et la surveillance et par les améliorations de 1989 des
règles et procédures de règlement des différends du GATT. Le système prévoyait
la participation de l’ensemble des Parties contractantes à la procédure. En cas
d’échec des négociations directes entre les parties au différend, l’une d’elles était
en droit de saisir le Directeur Général. Ensuite, la procédure devait se dérouler
devant les Parties contractantes. Il revenait à celles-ci de constituer un ou des
groupes spéciaux (Panels) pour examiner le différend, avant d’adresser des
recommandations aux parties sur la base des rapports établis par les Panels. Les
Parties contractantes pouvaient accorder l’autorisation de suspendre l’application
de toute concession ou autre obligation résultant du GATT au cas où la partie
débitrice n’aurait suivi de recommandations.
L’OMC institue un seul organe de règlement des différends (ORD) qui sera habilité
à régler tous les différends relatifs à l’interprétation et à l’application des accords
issus du Cycle de l’Uruguay : « le caractère intégré du système nouveau résulte à
titre principal de la possibilité offerte aux (…) membres de l’OMC de fonder leurs
P a g e | 63
revendications sur un des accords commerciaux plurilatéraux (pour les Etats qui
en sont parties) ».
Le mécanisme de règlement des différends peut être résumé comme suit : lorsque
surgit un différend entre deux ou plusieurs membres, ceux-ci sont encouragés à
trouver une solution mutuellement acceptable, en conformité avec les
dispositions de l’OMC, par des consultations (article 4).
L’échec des consultations doit les amener à porter le différend devant le Directeur
Général de l’OMC. Celui-ci peut offrir ses bons offices, sa conciliation ou sa
médiation pour régler ou tenter de régler le différend (article 5, §6).
Le groupe spécial a pour mandat de « faire des consultations propres à aider l’ORD
à formuler des recommandations ou à statuer sur la question » (article 7, §1). Le
rapport du groupe spécial est d’abord remis aux parties au différend ; ensuite,
trois semaines plus tard, aux membres de l’OMC. Celui-ci doit être adopté par
l’ORD dans un délai de 60 jours suivant la date de sa distribution aux membres à
P a g e | 64
moins qu’une partie ne notifie sa décision de faire appel ou qu’il ne soit décidé par
consensus de ne pas adopter le rapport (article 16).
Aux termes de l’article 17, §14, le rapport de l’organe d’appel sera adopté par
l’ORD trente jours après sa distribution aux membres, et accepté sans conditions
par les parties au différend, à moins que l’ORD ne décide par consensus de ne pas
adopter le rapport de l’organe d’appel.
Si aucune compensation satisfaisante n’a été convenue dans les 20 jours suivant la
date à laquelle le délai raisonnable sera venu à expiration, la partie plaignante
pourra demander à l’ORD l’autorisation de suspendre, à l’égard de l’autre partie,
l’application de concessions ou d’autres obligations (article 22, §2).
Il y a lieu de noter que l’arbitrage rapide prévu par l’article 25 doit se faire dans le
cadre de l’OMC en vue de résoudre des questions clairement définies par les
parties. De plus, les dispositions des articles 21 et 22 s’appliquent mutatis
mutandis aux décisions arbitrales.
1. Naissance et évolution
Le Fond Monétaire International, à l’instar de la Banque Mondiale, fut créé par les
Accords de Bretton Woods (New-Hampshire).
Signés en juillet 1944 par 44 pays, les statuts du FMI sont entrés en vigueur le 27
décembre 1945 et le Fonds fut opérationnel à partir du 1er mars 1947. Les statuts du FMI
ont été amendés à plusieurs reprises, notamment le 8 juillet 1976 (Accords de Kingston –
Jamaïque) et le 28 juin 1990. En 2014, le FMI compte 188 pays membres. Il a son siège à
Washington, aux Etats-Unis.
Lors de la conférence constitutive de Bretton Woods, du 1 er au 22 juillet 1944, deux
conceptions étaient en présence : certaines délégations prônaient le principe de la
souveraineté de l’Etat en matière monétaire ; tandis que d’autres étaient d’avis qu’il
fallait accorder la priorité à un ordre monétaire international nouveau, géré, garanti et
contrôlé par une organisation internationale dotée de pouvoirs étendus de l’Etat en
matière monétaire.
Les fonctions dévolues au Fonds lui confèrent la qualité d’un organe de consultation et de
coordination, de coopération monétaire internationale : « le Fonds est incompétent pour
proposer le changement de parité d’une monnaie d’un de ses membres ; seul celui-ci
peut le faire mais uniquement en cas de déséquilibre fondamental et après avoir consulté
le Fonds qui ne pourra s’opposer à la modification projetée pour des raisons tenant à la
politique interne du membre en cause ».
2. Nature et fonctions
L’entrée en vigueur des Statuts du FMI a eu trois conséquences notables : la création
d’une institution monétaire internationale ; l’obligation pour les Etats membres d’être
assujettis à de nouvelles règles de droit international dont l’application revient au Fonds ;
l’acquisition par le Fonds des avoirs en or et en monnaie des membres.
Le Fonds est une institution qui possède la personnalité juridique, distincte de celle des
Etats membres. Il a la capacité de contracter, d’acquérir des biens et d’en disposer et
d’ester en justice. Il bénéficie de certains privilèges et immunités sur le territoire de
chaque Etat membre.
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A) Fonction de coordination
L’article 1er des Statuts prévoit que le Fonds a pour fonction de « promouvoir la
coopération monétaire international au moyen d’une institution permanente
fournissant un mécanisme de consultation et de collaboration en ce qui concerne les
problèmes monétaires internationaux ».
La coordination suppose une meilleure collaboration entre le Fonds et les Etats
membres. Ceux-ci ont l’obligation générale de collaborer avec le Fonds en fournissant
des informations sur leurs activités économiques, monétaires et financières. Ils
doivent également promouvoir la stabilité des changes (article 1/IV).
B) Fonction régulatrice
C) Fonction financière
3.
Par leur participation à l’ordre international, les Etats africains poursuivaient plusieurs
objectifs, notamment :
Trois points seront abordés : la naissance et l’évolution (Section I), les organes et leurs
attributions (Section II) et les domaines d’intervention (Section III).
1. Naissance et évolution
Les thèses en présence lors de la création de l’OUA, en 1963, les principes directeurs de
l’OUA et de l’UA ainsi que les conditions d’admission comme membres feront l’objet de
cette section.
A. De l’OUA à l’UA
Plusieurs dirigeants africains militèrent en faveur de l’unité africaine. Cependant, les
avis furent divergents quant aux voies et moyens pour réaliser cette unité.
Les Etats dits progressistes (Ghana, Guinée et Mali) prônèrent la création des Etats
Unis d’Afrique avec une assemblée et un gouvernement fédéral continentaux. A
terme, les Etats membres auraient consenti à l’abandon de leur souveraineté au profit
de la supranationalité (macro-nationalisme). Ce fut la thèse fédéraliste.
A l’opposé, les Etats dits modérés, parmi lesquels plusieurs pays francophones,
défendaient la coopération des souverainetés (Côte d’Ivoire, Sénégal). Ce fut la thèse
confédéraliste.
La Charte de l’OUA, adoptée le 25 mai 1963, est un texte de compromis entre les deux
thèses. L’OUA fut un forum de concertations, une organisation de coopération plutôt
que d’intégration politique ou d’unité politique.
Les déficits organisationnels de l’OUA (absence de parlement panafricain) et ses
défaillances à résoudre les problèmes majeurs du continent africain (règlement des
conflits, intégration régionale, réfugiés, promotions et protection des droits de
P a g e | 71
B. Principes directeurs
L’article 3 de la Charte de 1963 énonçait les principes de l’OUA : l’égalité souveraine
de tous les Etats membres ; la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats ; le
respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque Etat et de son droit
inaliénable à une existence indépendante ; le règlement pacifique des différends par
voie de négociation, de médiation, de conciliation et d’arbitrage ; la condamnation
sans réserve de l’assassinat politique ainsi que les activités submersibles exercées par
des Etats voisins ou tout autre Etat ; le dévouement sans réserve à la cause de
l’émancipation totale ; l’affirmation d’une politique de non-alignement de tous les
blocs et puissances entre les blocs est et ouest.
Les chefs d’Etats et de gouvernements ont également adopté au Caire (Egypte), le 21
juillet 1964, la résolution sur l’intangibilité des frontières africaines : la Conférence des
Chefs d’Etats et des Gouvernements déclarent solennellement que tous les Etats
membres s’engagent à respecter les frontières existant au moment où ils ont accès à
l’indépendance.
L’UA a repris à son actif quelques principes déjà consacrés par l’OUA en y ajoutant
d’autres, considérés comme novateurs par certains aspects.
L’article 4 de l’Acte constitutif dispose : « L’Union Africaine fonctionne conformément
aux principes suivants :
a) Egalité souveraine et interdépendance de tous les Etats membres de l’Union ;
b) Respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance (principe
constitutif et stabilisateur des relations entre pays africains);
c) Participation des peuples africains aux activités de l’Union Africaine ;
d) Mise en place d’une politique de défense commune pour le continent africain ;
e) Règlement pacifique des conflits entre les Etats membres de l’Union par les moyens
appropriés qui peuvent être décidés par la Conférence de l’Union ;
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Quelles sont les innovations apportées par l’UA sur le plan organisationnel et
fonctionnel ?
En termes de normes, il y a plus de principes dans l’UA que dans l’OUA.
- Le principe de mise en place d’une politique de défense commune pour le
continent africain est un principe novateur.
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- Règlement pacifique des conflits entre les Etats membres de l’Union par les
moyens appropriés qui peuvent être décidés par la Conférence de l’Union : Dans
ce principe, il faut noter que les moyens de règlement ne sont pas cités. On laisse
libre cours aux Chefs d’Etats la liberté de choisir les moyens qu’ils trouvent
appropriés.
- Droit de l’Union d’intervenir dans un Etat membre sur décision de la Conférence
dans certaines circonstances graves, à savoir les crimes de guerre, de génocide, et
les crimes contre l’humanité ainsi que les menaces graves de l’ordre légitime afin
de restaurer la paix et la stabilité dans l’Etat membre de l’Union sur la
recommandation du Conseil de Paix et de Sécurité : C’est un principe novateur né
après le génocide au Rwanda.
C.
2.