Sémiologie Syndrome Délirant - Hallucination PDF

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HALLUCINATIONS ET DELIRE

I- LES HALLUCINATIONS
Elles sont définies comme des «perceptions sans objet à percevoir».
On distingue :

1- Les hallucinations psychosensorielles.


1-1 les hallucinations auditives:
Il s’agit de simples sons ou bien de discours. Elles sont énoncées par une ou
plusieurs voix d’interlocuteurs connus ou non. Elles sont généralement
localisées de façon précise et sont plus souvent insultantes. Le malade peut
dialoguer avec ses voix, se tourner dans leur direction (attitude d’écoute) ou
s’en défendre de diverses façons (peut se boucher les oreilles avec du coton).
Elles s’observent dans toutes les psychoses délirantes.
1-2- Les hallucinations visuelles:
Elles ont souvent un caractère assez proche des images d’un rêve, par leur
déroulement en scène et leur richesse. Elles sont plus fréquentes dans les états
aigus et la confusion mentale que dans des délires chroniques.
1-3- Les hallucinations olfactives et gustatives:
Hallucinations olfactives perçues comme des mauvaises odeurs ou «parfum
du paradis», elles sont généralement moins précises que les autres types
d’hallucinations, auxquelles elles sont souvent associées.
Hallucinations gustatives perçues comme un goût amer, désagréable ou
agréable sans objet à percevoir (sans avoir goûté quelque chose).
1-4- Les hallucinations tactiles: sensations de brûlures, de rayons, de
fourmillement ou impressions d’insectes grouillant sous la peau.
1-5- Les hallucinations cénesthésiques: elles désignent les hallucinations
proprioceptives et intéroceptives. Elles peuvent être localisées à un membre

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(sensation de mouvement ou de transformation), à une région du corps
(hallucination de caresses ou de pénétration génitale, transformation d’un
organe) ou à sa totalité.

2) les hallucinations psychiques: elles n’ont pas le caractère esthésique,


objectif et localisé dans l’espace des hallucinations vraies; ce sont plutôt des
images mentales ou des représentations idéiques que des perceptions
proprement dites.
2-1-L’automatisme mental :
Comporte une série de phénomènes psychiques: idées, perceptions,
productions de mots ou de gestes qui s’imposent à la conscience du sujet,
malgré lui et de façon presque mécanique. Il comporte:
• des automatismes moteurs et idéiques, tels que des énonciations et des
jeux verbaux et un devinement de la pensée;
• des phénomènes d’écho de la pensée et des actes, où le sujet a
l’impression que ses actes, ses pensées et ses intentions sont énoncés,
devancés, répétés en écho ou commentés par des voix intérieures
indépendantes de lui.
2- 2- Le syndrome d’influence :
Le malade exprime son sentiment d’être dépossédé de sa vie intérieure et
d’être entièrement dirigé de l’extérieur: sentiment d’avoir des pensées
étrangères à lui-même, des pensées et des paroles imposées, des actes imposés
avec l’impression d’être agi de l’extérieur, ou bloqué dans ses
comportements.

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II- LE SYNDROME DELIRANT
1) Définition
Etymologiquement «délirer» signifie «sortir du sillon». Le syndrome délirant
est une croyance ou un système de croyances erronées en opposition avec la
réalité ou l’évidence.
Le terme de croyance implique que le sujet délirant est convaincu de ce qu’il
avance.
2) SEMIOLOGIE
L’analyse sémiologique du délire doit préciser:
• Le caractère aigu ou chronique,
• Les thèmes,
• les mécanismes,
• Le degré de systématisation,
• Le mode d’extension,
• Le degré de conviction,
• La participation émotionnelle.
Ces différentes caractéristiques ainsi que les symptômes associés orientent
vers l’étiologie du délire.
ANCIENNETE DU DELIRE
Il convient d’abord de préciser si le délire évolue depuis peu de temps (délire
aigu) ou depuis plusieurs mois ou années (délire chronique), ainsi que le
mode d’installation, laquelle est tantôt brutale, tantôt insidieuse.
THEMES
On décrit les délires:
•de persécution: le sujet est victime d’un complot, de malveillance…
•de grandeur (délire mégalomaniaque): le sujet se prend pour un personnage
historique, se croit être appelé à remplir une grande mission, à faire fortune,
•d’influence: le sujet agit sous l’influence de l’extérieur;

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•de filiation: le sujet dit ne pas être le fils de son père, mais d’un autre
homme, souvent célèbre;
•Passionnels: jalousie, érotomanie (conviction délirante d’être aimé), délire de
revendication (quérulents processifs, inventeurs méconnus, revendication
hypocondriaque…);

MECANISMES
Ils sont au nombre de quatre: hallucinations, interprétation, intuition,
imagination.
Hallucinations: (voir début du cours).

Interprétation: le sujet donne une explication fausse à un fait réel. On en


rapproche les idées de référence, où le sujet croit que les paroles et les
attitudes des personnes qui l’entourent le concernent personnellement

Intuition : L’idée délirante surgit dans la conscience du sujet en un instant et


il y adhère immédiatement

Imagination: le sujet élabore des idées délirantes à l’instar du romancier ou


de l’auteur de contes de fées. Il s’agit souvent d’événements peu
vraisemblables et fantaisies.

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DEGRE DE SYSTEMATISATION
Lorsque le délire est cohérent, ordonné, logique, on dit qu’il est systématisé.
Quand il est flou, mal structuré, incohérent, il est non systématisé.
S’il repose sur plusieurs thèmes et mécanismes, il est dit «polymorphe».

MODE D’EXTENSION
On distingue l’extension en secteur, où le délire se limite à un aspect de la vie
du sujet (la vie professionnelle par exemple), et l’extension en réseau, où il
touche progressivement tous les aspects de la vie du sujet.
Quand le délire se réduit sans disparaître totalement, on parle d’enkystement
du délire.

DEGRE DE CONVICTION OU D’ADHESION


La conviction est dite inébranlable lorsqu’elle est totale et ne peut être
entamée. Sous l’effet du traitement ou au cours de l’évolution naturelle des
troubles, le sujet peut critiquer ses idées délirantes: la conviction devient alors
partielle.

PARTICIPATION EMOTIONNELLE
Elle est fonction du degré de conviction et de l’intensité du délire. Plus la
participation émotionnelle est grande, plus il faut redouter un passage à l’acte
lié au délire.

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