Gestes Professionnels Buchenton

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IEN MONTELIMAR

Année scolaire 2015/2016 – n° 9 – Mars 2016

DU MULTI-AGENDA AUX POSTURES MAITRES/ELEVES

LE MULTI-AGENDA : CINQ GRANDES PREOCCUPATIONS DES ENSEIGNANTS


Le multi-agenda est un outil pour appréhender le travail enseignant dans sa complexité. Cet outil est issu des travaux
de Dominique BUCHETON. Une modélisation plus fine des gestes d'étayage, au cœur du métier d'enseignant est
développée à travers les postures enseignantes et les postures d'élèves.
Le multi-agenda est constitué d'un ensemble de préoccupations enchâssées et orientées vers ce que l'enseignant
"doit faire" :

Tissage

Savoir et
Etayage
savoir-faire Atmosphère
à
enseigner

Pilotage des
tâches

L’activité de l’enseignant consiste à mettre en travail un ensemble complexe de préoccupations. Un


premier niveau de ces macro-catégories ou macro préoccupations a un caractère très générique. Outre la
préoccupation centrale dans la leçon spécifique d’enseigner un contenu spécifique, nous en avons
identifié dans les séances étudiées quatre autres :
 Le pilotage des dimensions spatio- temporelles : il s’agit d’une préoccupation vaste et très
pragmatique : le contrôle du timing par des regards fréquents ou inexistants à la pendule, les
déplacements de l’enseignant, le contrôle de ceux des élèves, l’utilisation des instruments
d’enseignement divers.
 Le maintien d’une certaine atmosphère : il s’agit ici de rendre compte du climat général cognitif et
relationnel qui autorise ou non la prise de parole de l’élève et son niveau d’engagement attendu
dans l’activité.
 Le tissage : c’est la préoccupation de l’enseignant qui l’amène à articuler les différentes unités de la
leçon. Cette préoccupation s’actualise en deux modalités principales : souligner l’entrée en matière,
opérer la transition à la fin de l’unité.

1
 l’ étayage : c’est le geste que l’enseignant fait avec l’élève pour accompagner un geste d’étude qu’il
ne peut mener seul. Cette préoccupation s’actualise en trois sous-catégories : le soutien, la
demande d’approfondissement, le contrôle des réponses.
L’imbrication de ces préoccupations communes est constante.

Exemple d’une situation d’écriture (extrait de l’ouvrage « L’atelier dirigé d’écriture au CP : une réponse à
l’hétérogénéité des élèves – D. BUCHETON et Y.SOULE ») :

« Dépêche-toi, je veux bien t’aider (pilotage/atmosphère) mais fais attention à ceci (étayage par référence à un
problème d’écriture) à l’avenir (tissage) tu ne dois plus te tromper et confondre [t] et [d] (savoir institutionnalisé) ».

LES POSTURES DES ENSEIGNANTS


Une posture est une structure pré-construite (schème) du « penser-dire-faire », qu’un sujet convoque en
réponse à une situation ou à une tâche scolaire donnée. Les sujets peuvent changer de posture au cours de
la tâche selon le sens nouveau qu’ils lui attribuent. La posture est donc à la fois du côté du sujet dans un
contexte donné, mais aussi de l’objet et de la situation, ce qui rend la saisie difficile et interdit tout
étiquetage des sujets.
Les « postures d’étayage » permettent de rendre compte de la diversité des conduites de l’activité des
élèves par les maîtres pendant la classe :
 Une posture de contrôle : elle vise à mettre en place un certain cadrage de la situation : par un
pilotage serré de l’avancée des tâches, l’enseignant cherche à faire avancer tout le groupe en
synchronie.
 Une posture d’accompagnement : le maître apporte, de manière latérale, une aide ponstuelle, en
partie individuelle en partie collective, en fonction de l’avancée de la tâche et des obstacles à
surmonter.
 Une posture de lâcher-prise : l’enseignant assigne aux élèves la responsabilité de leur travail et
l’autorisation à expérimenter les chemins qu’ils choisissent.
 Une posture de sur-étayage ou contre-étayage : variante de la posture de contrôle, le maître pour
avancer plus vite, si la nécessité s’impose, peut aller jusqu’à faire à la place de l’élève.
 Une posture d’enseignement : l’enseignant formule, structure les savoirs, les normes, en fait
éventuellement la démonstration.
 Une posture dite du « magicien » : par des jeux, des gestes théâtraux, des récits frappants,
l’enseignant capte momentanément l’attention des élèves.

IMPACT DE LA POSTURE DE L’ENSEIGNANT SUR LES ELEMENTS DU MULTI-AGENDA


Posture de Pilotage Atmosphère Tissage Objet de Tâche pour les
l’enseignant savoir élèves
Accompagnement Souple et Détendue et Très Dévolution Faire et discuter
ouvert collaborative important Emergence sur
Multi-
directif
Contrôle Collectif Tendue et Faible En actes Faire
Synchronique hiérarchique
Très serré
Lâcher-prise Confié au Confiance Laissé à En actes Faire
apparent groupe Refus l’initiative
Autogéré d’intervention de l’élève
du maître
Enseignement Le choix du bon Concentrée Liens entre Nommés Verbalisation
moment Très attentive les tâches Post-tâche

2
Retour sur (secondarisation)
Magicien Théâtralisation Devinette Aucun Peu nommés Manipulations
Mystère Tâtonnement Jeu
Révélation aveugle
Manipulation

LES POSTURES DES ELEVES


Chez les élèves, cinq postures traduisant l’engagement des élèves dans les tâches ont été identifiées. Les
élèves les plus en réussite disposent d’une gamme plus variés de postures et savent en changer devant la
difficulté :
 La posture première correspond à la manière dont les élèves se lancent dans la tâche sans trop
réfléchir.
 La posture ludique-créative traduit la tentation toujours latente et plus ou moins assurée de
détourner la tâche ou de la re-prescrire à son gré.
 La posture réflexive est celle qui permet à l’élève non seulement d’être dans l’agir mais de revenir
sur cet agir, de le « secondariser » pour en comprendre les finalités, les ratés, les apports.
 La posture de refus : refus de faire, d’apprendre, refus de se conformer est toujours un indicateur à
prendre au sérieux qui renvoie souvent à des problèmes identitaires, psycho-affectifs, à des
violences symboliques ou réelles subies par les élèves.
 La posture scolaire caractérise davantage la manière dont l’élève essaie avant tout de rentrer dans
les normes scolaires attendues, tente de se caler dans les attentes du maître.
CORRELATION ENTRE LES POSTURES DES MAÎTRES ET CELLES DES ELEVES

POSTURES DES
ENSEIGNANTS POSTURES DES ELEVES
-Accompagnement
T - Scolaire
-Contrôle A - Première (faire)
-Lâcher-prise - Ludique, créative
-Enseignement C - Réflexive, seconde
-Magicien H - Refus
-Sur-étayage? - Dogmatique
-Sous étayage? E

Lors de sa conférence à Montélimar en janvier 2016, Dominique BUCHETON a terminé son intervention ainsi :

Pour un changement important des


Un changement important des
postures et gestes d’étude des élèves
postures, gestes professionnels,
et pour une élévation conséquente
s’impose pour
des compétences de tous les élèves

Document mis en forme par O. LEFEBVRE d’après les travaux de Dominique BUCHETON et de l’IFE.

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