Loi N° 03-10

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Loi n° 03-10 du 19 Joumada El Oula 1424 correspondant au 19 juillet 2003 relative à la

protection de l'environnement dans le cadre du développement durable. Evolution


Loi n° 11-02 du 14 Rabie El Aouel 1432 correspondant au 17 février 2011 relative aux aires
protégées dans le cadre du développement durable. (page 8)
Loi n° 07-06 du 25 Rabie Ethani 1428 correspondant au 13 mai 2007 relative à la gestion, à
la protection et au développement des espaces verts. (Page 6) Texte(s) d'application

Le Président de la République,

Vu la Constitution, notamment ses articles 119, 120, 122-19° et 126 ;

Vu l'ordonnance n° 66-154 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de procédure


civile ;

Vu l'ordonnance n° 66-155 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de procédure


pénale ;

Vu l'ordonnance n° 66-156 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code pénal ;

Vu l'ordonnance n° 73-38 du 25 juillet 1973 portant ratification de la convention concernant la


protection du patrimoine mondial, culturel et naturel faite à Paris le 23 novembre 1972 ;

Vu l'ordonnance n° 74-55 du 13 mai 1974 portant ratification de la convention internationale


relative à la création d'un fonds international d'indemnisation pour les dommages dus à la
pollution par les hydrocarbures, faite à Bruxelles le 18 décembre 1971 ;

Vu l'ordonnance n° 75-58 du 26 septembre 1975, modifiée et complétée, portant code civil ;

Vu l'ordonnance n° 76-04 du 20 février 1976 relative aux règles applicables en matière de


sécurité contre les risques de l'incendie et de panique et à la création de commissions de
prévention et de protection civile ;

Vu l'ordonnance n° 76-80 du 23 octobre 1976, modifiée et complétée, portant code maritime ;

Vu la loi n° 79-07 du 21 juillet 1979, modifiée et complétée, portant code des douanes ;

Vu la loi n° 82-10 du 21 août 1982 relative à la chasse ;

Vu la loi n° 83-03 du 5 février 1983 relative à la protection de l'environnement ;

Vu la loi n° 83-17 du 16 juillet 1983, modifiée et complétée, portant code des eaux ;

Vu la loi n° 84-12 du 23 juin 1984, modifiée et complétée, portant régime général des forêts ;

Vu la loi n° 84-17 du 7 juillet 1984, modifiée et complétée, relative aux lois de finances ;
Vu la loi n° 85-05 du 16 février 1985, modifiée et complétée, relative à la protection et à la
promotion de la santé ;

Vu la loi n° 87-17 du 1er août 1987 relative à la protection phytosanitaire ;

Vu la loi n° 88-08 du 26 janvier 1988 relative à la médecine vétérinaire et à la protection de la


santé animale ;

Vu la loi n° 89-23 du 19 décembre 1989, modifiée et complétée, relative à la normalisation ;

Vu la loi n° 90-08 du 7 avril 1990 relative à la commune ;

Vu la loi n° 90-09 du 7 avril 1990 relative à la wilaya ;

Vu la loi n° 90-25 du 18 novembre 1990, modifiée et complétée, portant orientation foncière ;

Vu la loi n° 90-29 du 1er décembre 1990, modifiée et complétée, relative à l'aménagement et


l'urbanisme ;

Vu la loi n° 90-30 du 1er décembre 1990 portant loi domaniale ;

Vu la loi n° 90-31 du 4 décembre 1990 relative aux associations ;

Vu la loi n° 97-02 du 2 Ramadhan 1418 correspondant au 31 décembre 1997 portant loi de


finances pour 1998 ;

Vu la loi n° 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 relative à la protection du


patrimoine culturel ;

Vu la loi n° 99-09 du 15 Rabie Ethani 1420 correspondant au 28 juillet 1999 relative à la maîtrise
de l'énergie ;

Vu la loi n° 01-10 du 11 Rabie Ethani 1422 correspondant au 3 juillet 2001 portant loi minière ;

Vu la loi n° 01-11 du 11 Rabie Ethani 1422 correspondant au 3 juillet 2001 relative à la pêche et
à l'aquaculture ;

Vu la loi n° 01-14 du 29 Joumada El Oula 1422 correspondant au 19 août 2001 relative à


l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière ;

Vu la loi n° 01-19 du 27 Ramadhan 1422 correspondant au 12 décembre 2001 relative à la


gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets ;

Vu la loi n° 01-20 du 27 Ramadhan 1422 correspondant au 12 décembre 2001 relative à


l'aménagement et au développement durable du territoire ;

Vu la loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kâada 1422 correspondant au 5 février 2002 relative à


l'eléctricité et à la distribution du gaz par canalisation ;

Vu la loi n° 02-02 du 22 Dhou El Kâada 1422 correspondant au 5 février 2002 relative à la


protection et à la valorisation du littoral ;

Vu la loi n° 03-03 du 16 Dhou El Hidja 1423 correspondant au 17 février 2003 relative aux zones
d'expansion et aux sites touristiques ;

Vu le décret n° 63-344 du 11 septembre 1963 portant adhésion à la convention internationale


pour la prévention de la pollution des eaux de la mer par les hydrocarbures ;

Vu le décret n° 80-14 du 26 janvier 1980 portant adhésion de l'Algérie à la convention pour la


protection de la mer méditerranée contre la pollution, faite à Barcelone le 16 février 1976 ;

Vu le décret 81-02 du 17 janvier 1981 portant ratification du protocole relatif à la prévention de


la pollution de la mer Méditerranée par les opérations d'immersion éffectuées par les navires et
aéronefs, fait à Barcelone le 16 février 1976 ;

Vu le décret n° 81-03 du 17 janvier 1981 portant ratification du protocole relatif à la coopération,


en matière de lutte contre la pollution de la mer Méditerranée par les hydrocarbures et autres
substances nuisibles en cas de situation critique, fait à Barcelone le 16 février 1976 ;

Vu le décret n° 82-437 du 11 décembre 1982 portant ratification du protocole de coopération


entre les pays d'Afrique du nord en matière de lutte contre la désertification, signé au Caire le 5
février 1977 ;

Vu le décret n° 82-439 du 11 décembre 1982 portant adhésion de l'Algérie à la convention


relative aux zones humides, d'importance internationale, particulièrement comme habitat de la
sauvagine, signée à Ramzar (Iran) le 2 février 1971 ;

Vu le décret n° 82-440 du 11 décembre 1982 portant ratification de la convention africaine sur la


conservation de la nature et des ressources naturelles, signée à Alger le 15 septembre 1968 ;

Vu le décret n° 82-441 du 11 décembre 1982 portant adhésion de la République algérienne


démocratique et populaire au protocole relatif à la protection de la mer Méditerranée contre la
pollution d'origine tellurique fait à Athènes le 17 mai 1980 ;

Vu le décret n° 82-498 du 25 décembre 1982 portant adhésion de l'Algérie à la convention sur le


commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, signée à
Washington le 3 mars 1973 ;

Vu le décret présidentiel n° 92-354 du 23 septembre 1992 portant adhésion de l'Algérie à la


convention de Vienne pour la protection de la couche d'ozone, signée à Vienne le 22 mars 1985 ;

Vu le décret présidentiel n° 92-355 du 23 septembre 1992 portant adhésion au protocole de


Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone, signé à Montréal le 16
septembre 1987 ainsi qu'à ses amendements (Londres 27-29 juin 1990) ;
Vu le décret présidentiel n° 93-99 du 18 Chaoual 1413 correspondant au 10 avril 1993 portant
ratification de la convention sur les changements climatiques adoptée par l'assemblée générale
des Nations Unies le 9 Mai 1992 ;

Vu le décret présidentiel n° 95-163 du 7 Moharram 1416 correspondant au 6 juin 1995 portant


ratification de la convention sur la diversité biologique signée à Rio de Janeiro le 5 juin 1992 ;

Vu le décret présidentiel n° 98-123 du 21 Dhou El Hidja 1418 correspondant au 18 avril 1998


portant ratification du protocole de 1992, modifiant la convention internationale de 1969 sur la
responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures ;

Vu le décret présidentiel n° 98-158 du 19 Moharram 1419 correspondant au 16 mai 1998 portant


adhésion avec réserve de la République algérienne démocratique et populaire, à la convention de
Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination
;

Après adoption par le Parlement ;

Promulgue la loi dont la teneur suit :

DISPOSITION PRELIMINAIRE

Article 1er. - La présente loi a pour objet de définir les règles de protection de l'environnement
dans le cadre du développement durable.

TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

Art. 2. - La protection de l'environnement dans le cadre du développement durable a pour objectif


notamment :

- de fixer les principes fondamentaux et les règles de gestion de l'environnement ;

- de promouvoir un développement national durable en améliorant les conditions de vie et en


œuvrant à garantir un cadre de vie sain ;

- de prévenir toute forme de pollution ou de nuisance causée à l'environnement en garantissant la


sauvegarde de ses composantes ;

- de restaurer les milieux endommagés ;

- de promouvoir l'utilisation écologiquement rationnelle des ressources naturelles disponibles,


ainsi que l'usage de technologies plus propres ;

- de renforcer l'information, la sensibilisation et la participation du public et des différents


intervenants aux mesures de protection de l'environnement.

Art. 3. - La présente loi se fonde sur les principes généraux suivants :

- le principe de préservation de la diversité biologique, selon lequel toute action évite d'avoir un
effet préjudiciable notable sur la diversité biologique ;

- le principe de non-dégradation des ressources naturelles, selon lequel il est évité de porter
atteinte aux ressources naturelles telles que l'eau, l'air, les sols et sous-sols qui, en tout état de
cause, font partie intégrante du processus de développement et ne doivent pas être prises en
considération isolément pour la réalisation d'un développement durable ;

- le principe de substitution, selon lequel si, à une action susceptible d'avoir un impact
préjudiciable à l'environnement, peut être substituée une autre action qui présente un risque ou un
danger environnemental bien moindre, cette dernière action est choisie même, si elle entraîne des
coûts plus élevés, dès lors que ces coûts sont proportionnés aux valeurs environnementales à
protéger ;

- le principe d'intégration, selon lequel les prescriptions en matière de protection de


l'environnement et de développement durable, doivent être intégrées dans l'élaboration et la mise
en œuvre des plans et programmes sectoriels ;

- le principe d'action préventive et de correction, par priorité à la source, des atteintes à


l'environnement, en utilisant les meilleures techniques disponibles, à un coût économiquement
acceptable et qui impose à toute personne dont les activités sont susceptibles d'avoir un préjudice
important sur l'environnement, avant d'agir, de prendre en considération les intérêts d'autrui ;

- le principe de précaution, selon lequel l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances
scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et
proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves à l'environnement à un coût
économiquement acceptable ;

- le principe du pollueur payeur, selon lequel toute personne dont les activités causent ou sont
susceptibles de causer des dommages à l'environnement assume les frais de toutes les mesures de
prévention de la pollution, de réduction de la pollution ou de remise en état des lieux et de leur
environnement ;

- le principe d'information et de participation, selon lequel toute personne a le droit d'être


informée de l'état de l'environnement et de participer aux procédures préalables à la prise de
décisions susceptibles d'avoir des effets préjudiciables à l'environnement.

Art. 4. - Au sens de la présente loi on entend par :

Aire protégée : Une zone spécialement consacrée à la préservation de la diversité biologique et


des ressources naturelles qui y sont associées.
Espace naturel : Tout territoire ou portion de territoire particularisé en raison de ses
caractéristiques environnementales. Les espaces naturels incluent notamment les monuments
naturels, les paysages et les sites.

Biotope : Une aire géographique où l'ensemble des facteurs physiques et chimiques de


l'environnement restent sensiblement constants.

Développement durable : Un concept qui vise la conciliation entre le développement


socio-économique permanent et la protection de l'environnement, c'est à dire l'intégration de la
dimenssion environnementale dans un développement qui vise à satisfaire les besoins des
générations présentes et futures.

Diversité biologique : La variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes
écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces
ainsi que celle des écosystèmes.

Ecosystème : Le complexe dynamique formé de communautés de plantes, d'animaux, de


micro-organismes et de leur environnement non vivant, qui par leurs interactions forment une
unité fonctionnelle.

Environnement : Les ressources naturelles abiotiques et biotiques telles que l'air, l'atmosphère,
l'eau, le sol et le sous-sol, la faune et la flore y compris le patrimoine génétique, les interactions
entre lesdites ressources ainsi que les sites, les paysages et les monuments naturels.

Pollution : Toute modification directe ou indirecte de l'environnement provoquée par tout acte
qui provoque ou qui risque de provoquer une situation préjudiciable pour la santé, la sécurité, le
bien-être de l'homme, la flore, la faune, l'air, l'atmosphère, les eaux, les sols et les biens collectifs
et individuels.

Pollution des eaux : L'introduction dans le milieu aquatique de toute substance susceptible de
modifier les caractéristiques physiques, chimiques et/ou biologiques de l'eau et de créer des
risques pour la santé de l'homme, de nuire à la faune et à la flore terrestres et aquatiques, de
porter atteinte à l'agrément des sites ou de gêner toute autre utilisation normale des eaux.

Pollution de l'atmosphère : L'introduction de toute substance dans l'air ou l'atmosphère provoquée


par l'émanation de gaz, de vapeurs, de fumées ou de particules liquides ou solides susceptible de
porter préjudice ou de créer des risques au cadre de vie.

Site : Une portion de territoire particularisée par sa situation géographique et/ ou son histoire.

TITRE II : DES INSTRUMENTS DE GESTION DE L'ENVIRONNEMENT

Art. 5. - Les instruments de gestion de l'environnement sont constitués par :


- une organisation de l'information environnementale ;
- une définition des normes environnementales ;
- une planification des actions environnementales menées par l'Etat ;
- un système d'évaluation des incidences environnementales des projets de développement ;
- une définition des régimes juridiques particuliers et des organes de contrôle ;
- l'intervention des individus et des associations au titre de la protection de l'environnement.

Chapitre 1 : De l'information environnementale

Art. 6. - Il est institué un système global d'information environnementale.

Ce système comporte :

- les réseaux de collecte d'information environnementale relevant d'organismes ou de personnes


de droit public ou privé ;

- les modalités d'organisation de ces réseaux ainsi que les conditions de collecte des informations
environnementales ;

- les procédures et modalités de traitement et de validation des données environnementales ;

- les bases de données sur les informations environnementales générales, scientifiques,


techniques, statistiques, financières et économiques comprenant les informations
environnementales validées ;

- tout élément d'information sur les différents aspects de l'environnement au plan national et
international ;

- les procédures de prise en charge des demandes d'informations au titre des dispositions de
l'article 7 ci-dessous.

Les modalités d'application du présent article sont précisées par voie règlementaire.

Section 1 : Droit général à l'information environnementale

Art. 7. - Toute personne physique ou morale qui en fait la demande, reçoit des institutions
concernées les informations relatives à l'état de l'environnement.

Ces informations peuvent avoir trait à toute donnée disponible sous toute forme portant sur l'état
de l'environnement ainsi que sur les règlements, mesures et procédures destinés à assurer et à
organiser la protection de l'environnement .

Les modalités de communication de ces informations sont précisées par voie règlementaire.
Section 2 : Droit spécifique à l'information environnementale

Art. 8. - Toute personne physique ou morale, en possession d'informations relatives à des


éléments environnementaux susceptibles d'affecter directement ou indirectement la santé
publique, est tenue de communiquer ces informations aux autorités locales et/ou aux autorités
chargées de l'environnement.

Art. 9. - Sans préjudice des dispositions législatives en la matière, les citoyens ont un droit à
l'information sur les risques auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les
mesures de protection qui les concernent.

Ce droit s'applique aux risques technologiques et aux risques naturels prévisibles.

Les conditions de ce droit ainsi que les modalités selon lesquelles les mesures de protection sont
portées à la connaissance du public, sont précisées par voie règlementaire.

Chapitre 2 : De la définition des normes environnementales

Art. 10. - L'Etat assure une surveillance des différentes composantes de l'environnement.

L'Etat doit définir les valeurs limites, les seuils d'alerte, et les objectifs de qualité, notamment
pour l'air, l'eau, le sol et le sous-sol, ainsi que les dispositifs de surveillance de ces milieux
récepteurs et les mesures qui devront être observées en cas de situation particulière.

Les modalités d'application de cet article sont précisées par voie règlementaire. Texte(s)
d'application

Art. 11. - L'Etat veille à la protection de la nature, la préservation des espèces animales et
végétales et de leurs habitats, le maintien des équilibres biologiques et des écosystèmes, la
conservation des ressources naturelles contre toutes les causes de dégradation qui les menacent
d'extinction. Il peut à ce titre, prendre toute mesure règlementaire pour en organiser et assurer la
protection.

Art. 12. - Outre les dispositions des articles 10 et 11 ci-dessus, l'environnement est soumis à une
autosurveillance et un autocontrôle.

Les mécanismes et les procédures d'autosurveillance et d'autocontrôle ainsi que les activités, les
zones, les milieux récepteurs, leur contenu et les modalités de leur mise en oeuvre sont précisés
par voie règlementaire.

Chapitre 3 : De la planification des actions environnementales


Art. 13. - Le ministère chargé de l'environnement élabore un plan national d'action
environnementale et de développement durable (P.N.A.E.D.D).

Ce plan définit l'ensemble des actions que l'Etat se propose de mener dans le domaine de
l'environnement.

Art. 14. - Le plan national d'action environnementale et de développement durable est établi pour
une durée de cinq (5) ans.

Il est initié, élaboré et adopté selon des modalités fixées par voie règlementaire.

Chapitre 4 : Du système d'évaluation des incidences


environnementales des projets de développement : Etudes d'impact

Art. 15. - Les projets de développement, infrastructures, installations fixes, usines et autres
ouvrages d'art et tous travaux et programmes de construction et d'aménagement, qui par leurs
incidences directes ou indirectes, immédiates ou lointaines sur l'environnement et notamment sur
les espèces, les ressources, les milieux et espaces naturels, les équilibres écologiques ainsi que sur
le cadre et la qualité de la vie, sont soumis au préalable, selon le cas, à une étude d'impact ou à
une notice d'impact sur l'environnement.

Les modalités d'application de cet article sont précisées par voie règlementaire. Texte(s)
d'application

Art. 16. - Le contenu de l'étude d'impact est déterminé par voie règlementaire et comprend au
minimum :

- un exposé de l'activité envisagée ;

- une description de l'état initial du site et de son environnement qui risquent d'être affectés par
l'activité envisagée ;

- une description de l'impact potentiel sur l'environnement et sur la santé humaine de l'activité
envisagée et des solutions de remplacement proposées ;

- un exposé des effets sur le patrimoine culturel de l'activité envisagée et de ces incidences sur les
conditions socio-économiques ;

- un exposé des mesures d'atténuation permettant de réduire, supprimer et si possible, compenser


les effets nocifs sur l'environnement et la santé.

Sont également déterminés par voie règlementaire :

- les conditions dans lesquelles l'étude d'impact est rendue publique ;


- le contenu de la notice d'impact ;

- la liste des ouvrages qui, en raison de l'importance de leur impact sur l'environnement sont
soumis à la procédure de l'étude d'impact ;

- la liste des ouvrages qui en raison de leur faible impact sur l'environnement sont soumis à la
procédure de la notice d'impact. Texte(s) d'application

Chapitre 5 : Des régimes juridiques particuliers

Art. 17. - Il est institué au titre de la présente loi des régimes juridiques particuliers pour les
établissements classés et les aires protégées.

Section 1 : Des établissements classés

Art. 18. - Sont soumis aux dispositions de la présente loi, les usines, ateliers, chantiers, carrières
et mines et, d'une manière générale, les installations exploitées ou détenues par toute personne
physique ou morale, publique ou privée, qui peuvent présenter des dangers pour la santé,
l'hygiène, la sécurité, l'agriculture, les écosystèmes, les ressources naturelles, les sites, les
monuments et les zones touristiques ou qui peuvent porter atteinte à la commodité du voisinage.

Art. 19. - Les installations classées sont soumises, selon leur importance et les dangers ou
inconvénients que leur exploitation génère, à autorisation du ministre chargé de l'environnement
et du ministre concerné lorsque cette autorisation est prévue par la législation en vigueur, du wali
ou du président de l'assemblée populaire communale.

Les installations dont l'implantation ne nécessite ni étude d'impact ni notice d'impact, sont
soumises à déclaration auprès du président de l'assemblée populaire communale concernée.

Les modalités d'application du présent article sont fixées par voie règlementaire. Texte(s)
d'application

Art. 20. - Pour les installations relevant de la défense nationale, les dispositions de l'article 19
ci-dessus sont mises en œuvre par le ministre chargé de la défense nationale.

Art. 21. - La délivrance de l'autorisation prévue à l'article 19 ci-dessus est précédée d'une étude
d'impact ou d'une notice d'impact, d'une enquête publique et d'une étude relatives aux dangers et
incidences éventuels du projet pour les intérêts mentionnés à l'article 18 ci-dessus, ainsi que, le
cas échéant, de l'avis des ministères et collectivités locales concernés.

Cette autorisation n'est accordée qu'après réalisation des mesures prévues à l'alinéa ci-dessus.
Art. 22. - L'étude d'impact ou la notice d'impact sur l'environnement sont réalisées, à la charge du
promoteur du projet, par des bureaux d'études, des bureaux d'expertise ou des bureaux de
consultations agréés par le ministère chargé de l'environnement.

Art. 23. - Sont déterminées par voie règlementaire au titre des installations classées :

- la nomenclature de ces installations ;

- les modalités de délivrance, de suspension et de retrait de l'autorisation prévue à l'article 19


ci-dessus ;

- les prescriptions générales applicables à ces installations ;

- les prescriptions techniques spécifiques applicables à certaines catégories de ces installations ;

- les conditions et modalités dans lesquelles s'effectue le contrôle de ces installations et


l'ensemble des mesures suspensives ou conservatoires qui permettent l'accomplissement de ce
contrôle. Texte(s) d'application

Art. 24. - Les dispositions de l'article 23 ci-dessus s'appliquent aux installations nouvelles.

Les conditions d'application des dispositions de l'article 23 ci-dessus aux installations existantes
sont fixées par voie règlementaire. Texte(s) d'application

Art. 25. - Lorsque l'exploitation d'une installation non comprise dans la nomenclature des
installations classées, présente des dangers ou des inconvénients graves pour les intérêts
mentionnés à l'article 18 ci-dessus, le wali, sur la base d'un rapport établi par les services de
l'environnement, met l'exploitant en demeure de prendre les mesures nécessaires pour faire
disparaître les dangers ou les inconvénients constatés.

Faute par l'exploitant de se conformer à cette injonction dans le délai imparti, le fonctionnement
de l'installation est suspendu jusqu'à exécution des conditions imposées, avec prise des
dispositions provisoires nécessaires y compris celles d'assurer à son personnel le paiement des
dus quelle que soit leur nature.

Art. 26. - Lorsqu'une installation soumise à autorisation a été ou est exploitée sur un terrain, le
vendeur de ce terrain est tenu d'en informer par écrit l'acheteur des dangers ou incidences
importants qui résultent de l'exploitation, qu'il s'agisse du terrain ou de l'installation.

Art. 27. - Les dépenses correspondant à l'exécution des analyses et des expertises nécessaires
pour l'application des dispositions du présent chapitre sont à la charge de l'exploitant.

Les modalités d'application du présent article sont fixées par voie règlementaire.

Art. 28. - Chaque exploitant d'une installation classée soumise à autorisation désigne un délégué
pour l'environnement.

Les modalités d'application de cet article sont fixées par voie règlementaire. Texte(s)
d'application

Section 2 : Des aires protégées

Art. 29. - Sont considérées au titre de la présente loi aires protégées, les zones soumises à des
régimes particuliers de protection des sites, des sols, de la flore, de la faune, des écosystèmes ou
de façon générale, de l'environnement. Evolution

Art. 30. - Les régimes particuliers prévus à l'article 29 ci-dessus sont constitués de règles
restrictives en matière d'établissements humains, d'activités économiques de toute nature et de
toute mesure destinée à garantir la conservation des composants de l'environnement que le
classement au titre de ces régimes particuliers vise à protéger. Evolution

Art. 31. - Les aires protégées comprennent :

- les réserves naturelles intégrales ;


- les parcs nationaux ;
- les monuments naturels ;
- les aires de gestion des habitats ou des espèces ;
- les paysages terrestres ou marins protégés ;
- les aires protégées de ressources naturelles gérées. Evolution

Art. 32. - Sur rapport du ministre chargé de l'environnement, sont précisées, pour chaque
catégorie d'aire protégée, les mesures de protection qui leur sont propres, les règles de
surveillance et de contrôle des prescriptions qui les concernent, ainsi que les modalités et
conditions de leur classement ou de leur déclassement dans chacune des catégories concernées.

Les modalités d'application de cet article sont fixées par voie règlementaire. Evolution

Art. 33. - L'acte de classement visé ci-dessus, peut soumettre à un régime particulier et, le cas
échéant, interdire à l'intérieur de l'aire protégée, toute action susceptible de nuire à la biodiversité
et, plus généralement, d'altérer le caractère de l'aire protégée, notamment la chasse et la pêche, les
activités agricoles, forestières et pastorales, industrielles, minières, publicitaires et commerciales,
l'exécution de travaux, l'extraction de matériaux concessibles ou non, l'utilisation des eaux , la
circulation du public quel que soit le moyen employé, la divagation des animaux domestiques et
le survol de l'aire protégée.

Des sujétions particulières à des zones dites “réserves intégrales” peuvent être déterminées afin
d'assurer, dans un but scientifique sur une ou plusieurs parties d'une aire protégée, une protection
plus grande de certains éléments de la diversité biologique.

Les modalités d'application de cet article sont fixées par voie règlementaire. Evolution

Art. 34. - Les effets de classement suivent le territoire classé, en quelque main qu'il passe.

Quiconque aliène, loue ou concède un territoire classé au titre de la présente loi, est tenu de faire
connaître à l'acquéreur, au locataire ou au concessionnaire l'existence du classement, sous peine
de nullité.

Toute aliénation, location ou concession doit, dans un délai ne dépassant pas quinze (15) jours,
être notifiée à l'administration chargée de l'aire protégée concernée, par celui qui l'a consentie.
Evolution

Chapitre 6 : De l'intervention des individus et des associations en matière de protection de


l'environnement

Art. 35. - Les associations légalement constituées et exerçant leurs activités dans le domaine de la
protection de l'environnement et de l'amélioration du cadre de vie, sont appelées à contribuer, à
être consultées et à participer à l'action des organismes publics concernant l'environnement
conformément à la législation en vigueur.

Art. 36. - Sans préjudice des dispositions légales en vigueur, les associations visées à l'article 35
ci-dessus sont habilitées à agir devant les juridictions compétentes pour toute atteinte à
l'environnement même pour des cas ne concernant pas leurs membres régulièrement affiliés.

Art. 37. - Les associations légalement agréées peuvent exercer les droits reconnus à la partie
civile en ce qui concerne les faits portant un préjudice direct ou indirect aux intérêts collectifs
qu'elles ont pour objet de défendre et constituant une infraction aux dispositions législatives
relatives à la protection de l'environnement, à l'amélioration du cadre de vie, à la protection de
l'eau, de l'air et de l'atmosphère, des sols et sous-sols, des espaces naturels, à l'urbanisme ou ayant
pour objet la lutte contre les pollutions.

Art. 38. - Lorsque des personnes physiques ont subi des préjudices individuels qui ont été causés
par le fait d'une même personne et qui ont une origine commune, dans les domaines mentionnés à
l'article 37 ci-dessus, toute association agréée au titre de l'article 35 ci-dessus peut, si elle a été
mandatée par au moins deux (2) des personnes physiques concernées, agir en réparation devant
toute juridiction au nom de celles-ci.

Le mandat doit être donné par écrit par chaque personne concernée.

L'association qui exerce une action en justice en application des alinéas précédents peut exercer
devant toute juridiction pénale les droits reconnus à la partie civile

TITRE III : DES PRESCRIPTIONS DE PROTECTION ENVIRONNEMENTALE

Art. 39. - La présente loi institue les prescriptions de protection :

- de la diversité biologique ;
- de l'air et de l'atmosphère ;
- de l'eau et des milieux aquatiques ;
- de la terre et du sous-sol ;
- des milieux désertiques ;
- du cadre de vie.

Chapitre 1 : Des prescriptions de protection relatives à la diversité biologique

Art. 40. - Nonobstant les dispositions des lois relatives à la chasse et à la pêche et lorsqu'un
intérêt scientifique particulier ou que les nécessités ayant trait au patrimoine biologique national
justifient la conservation d'espèces animales non domestiques ou végétales non cultivées, sont
interdits :

- la destruction ou l'enlèvement des oeufs ou des nids, la mutilation, la destruction, la capture ou


l'enlèvement, la naturalisation d'animaux de ces espèces ou, qu'ils soient vivants ou morts, leur
transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat ;

- la destruction, la coupe, la mutilation, l'arrachage, la cueillette ou l'enlèvement de végétaux de


ces espèces ou de leurs fructifications, ou de toute autre forme prise par ces espèces au cours de
leur cycle biologique, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur
vente ou leur achat, ainsi que la détention des spécimens prélevés dans le milieu naturel ;

- la destruction, l'altération ou la dégradation du milieu particulier à ces espèces animales ou


végétales.

Art. 41. - La liste des espèces animales non domestiques et des espèces végétales non cultivées
protégées est fixée, en tenant compte des conditions de reconstitution des populations naturelles
en cause ou de leurs habitats et des exigences de protection de certaines espèces animales pendant
les périodes et les circonstances où elles sont particulièrement vulnérables .

Il est précisé également pour chaque espèce :


- la nature des interdictions mentionnées à l'article 40 ci-dessus qui lui sont applicables ;

- la durée de ces interdictions, les parties du territoire et les périodes de l'année auxquelles elles
s'appliquent.

Les modalités d'application de cet article sont fixées par voie règlementaire. Texte(s)
d'application

Art. 42. - Sans préjudice des dispositions de la présente loi et des textes législatifs en vigueur,
toute personne a le droit de détenir un animal, sous réserve des droits des tiers, des exigences du
cadre de vie, de santé, de sécurité et d'hygiène, et dans des conditions qui excluent toute atteinte à
la vie ou à la santé de celui-ci.

Art. 43. - Sans préjudice des dispositions législatives en vigueur relatives aux installations
classées pour la protection de l'environnement, l'ouverture des établissements d'élevage
d'animaux d'espèces non domestiques, de vente, de location, de transit ainsi que l'ouverture des
établissements destinés à la présentation au public de spécimens vivants de la faune locale ou
étrangère, doivent faire l'objet d'une autorisation.

Les modalités et les conditions de délivrance de cette autorisation ainsi que les règles applicables
aux établissements existants sont fixées par voie règlementaire. Texte(s) d'application

Chapitre 2 : Des prescriptions de protection de l'air et de l'atmosphère

Art. 44. - Constitue une pollution atmosphérique au sens de la présente loi, l'introduction,
directement ou indirectement, dans l'atmosphère et les espaces clos, de substances de nature à :

- mettre en danger la santé humaine ;


- influer sur les changements climatiques ou appauvrir la couche d'ozone ;
- nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes ;
- compromettre la sécurité publique ;
- incommoder la population ;
- provoquer des nuisances olfactives ;
- nuire à la production agricole et aux produits agro-alimentaires ;
- altérer les constructions et porter atteinte au caractère des sites ;
- détériorer les biens matériels.

Art. 45. - Les immeubles, les établissements industriels,commerciaux, artisanaux ou agricoles


ainsi que les véhicules ou autres objets mobiliers sont construits, exploités ou utilisés selon les
exigences de protéger l'environnement, d'éviter et de réduire les pollutions atmosphériques.
Art. 46. - Lorsque les émissions polluantes de l'atmosphère constituent une menace pour les
personnes, l'environnement ou les biens, leurs auteurs doivent mettre en œuvre toutes dispositions
nécessaires pour les supprimer ou les réduire.

Les unités industrielles doivent prendre toutes les dispositions nécessaires visant à réduire ou
éliminer l'utilisation des substances provocant l'appauvrissement de la couche d'ozone. Texte(s)
d'application

Art. 47. - Conformément aux articles 45 et 46 ci-dessus, sont determinées par voie règlementaire
les prescriptions concernant notamment :

1°) les cas et conditions dans lesquels doit être interdite ou réglementée l'émission dans
l'atmosphère de gaz, fumées, vapeurs, particules liquides ou solides, ainsi que les conditions dans
lesquelles s'exerce le contrôle ;

2°) les délais dans lesquels il doit être satisfait à ces dispositions pour les immeubles, les
véhicules et autres objets mobiliers existant à la date de promulgation des textes règlementaires y
affèrents ;

3°) les conditions dans lesquelles sont réglementés et contrôlés, en application de l'article 45
ci-dessus, la construction des immeubles, l'ouverture des établissements non compris dans la
nomenclature des installations classées, prévues à l'article 23 ci-dessus, l'équipement des
véhicules, la fabrication des objets mobiliers et l'utilisation des combustibles et carburants ;

4°) les cas et conditions dans lesquels les autorités compétentes doivent, avant l'intervention de
toute décision judiciaire, prendre, en raison de l'urgence, toutes mesures exécutoires destinées
d'office à faire cesser le trouble. Texte(s) d'application

Chapitre 3 : Des prescriptions de protection de l'eau et des milieux aquatiques


Section 1 : Protection de l'eau douce

Art. 48. - Sans préjudice des dispositions législatives en vigueur, la protection des milieux
hydriques et aquatiques a pour objet de satisfaire et de concilier les exigences :

- de l'alimentation en eau, de ses usages et de ses effets sur la santé publique et l'environnement
conformément à la législation en vigueur ;

- de l'équilibre des écosystèmes aquatiques et des milieux récepteurs et spécialement de la faune


aquatique ;

- des loisirs, des sports nautiques et de la protection des sites ;

- de la conservation et de l'écoulement des eaux.


Art. 49. - Les eaux superficielles ou souterraines, les cours d'eau, lacs et étangs, les eaux littorales
ainsi que l'ensemble des milieux aquatiques font l'objet d'un inventaire établissant leur degré de
pollution.

Des documents particuliers sont établis pour chacune de ces eaux d'après des critières physiques,
chimiques, biologiques et bactériologiques pour déterminer l'état de chacune d'elles.

La règlementation définit :

- la procédure d'établissement des documents et de l'inventaire cités à l'alinéa ci-dessus, ainsi que
les modalités et délais de contrôle ;

- les spécifications techniques et les critières physiques, chimiques, biologiques et


bactériologiques auxquels les cours d'eaux, sections de cours d'eau, lacs et étangs et les eaux
littorales et souterraines doivent répondre ;

- les objectifs de qualité qui leur sont fixés ;

- les mesures de protection ou de regénération qui doivent être engagées pour lutter contre les
pollutions constatées.

Art. 50. - Les installations de déversement doivent, dès leur mise en service, fournir des effluents
conformes aux conditions qui sont fixées par voie règlementaire.

En outre, la règlementation détermine notamment :

1) les conditions dans lesquelles doivent être réglementés ou interdits les déversements,
écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects d'eau, et de matières, et plus généralement, tout
fait susceptible d'altérer la qualité des eaux superficielles ou souterraines et des eaux du littoral ;

2) les conditions dans lesquelles sont effectués les contrôles des caractéristiques physiques,
chimiques, biologiques et bactériologiques des eaux de déversement et les conditions dans
lesquelles il est procédé aux prélèvements et aux analyses d'échantillons.

Art. 51. - Tout déversement ou rejet d'eaux usées ou de déchets de toute nature dans les eaux
destinées à la réalimentation des nappes souterraines, dans les puits, forages, ou galeries de
captage désaffectés est interdit.

Section 2 : Protection de la mer

Art. 52. - Nonobstant les dispositions législatives en vigueur relatives à la protection de


l'environnement marin, sont interdits le déversement, l'immersion et l'incinération dans les eaux
maritimes sous juridiction algérienne, de substances et matières susceptibles :
- de porter atteinte à la santé publique et aux écosystèmes marins ;

- de nuire aux activités maritimes, y compris la navigation, l'aquaculture et la pêche ;

- d'altérer la qualité des eaux maritimes du point de vue de leur utilisation ;

- de dégrader les valeurs d'agrément de la mer et des zones côtières et de porter atteinte à leur
potentiel touristique.

La liste des substances et matières visées dans cet article est précisée par voie règlementaire.

Art. 53. - Le ministre chargé de l'environnement peut, après enquête publique, proposer des
règlements et autoriser le déversement, l'immersion ou l'incinération en mer, dans des conditions
telles que ces opérations garantissent l'innocuité et l'absence de nuisance du déversement, de
l'incinération ou de l'immersion.

Art. 54. - Les dispositions de l'article 53 ci-dessus ne s'appliquent pas en cas de force majeure,
due aux intempéries ou toute autre cause, lorsque la vie humaine ou la sécurité d'un navire ou
d'un aéronef est menacée.

Art. 55. - L'embarquement ou le chargement de tous matériaux, substances ou déchets destinés à


être immergés en mer est subordonné à l'obtention d'une autorisation délivrée par le ministre
chargé de l'environnement.

Les autorisations d'immersion délivrées valent autorisation d'embarquement ou de chargement au


sens du présent article.

Les conditions de délivrance, d'utilisation, de suspension et de retrait de ces autorisations sont


fixées par voie règlementaire.

Art. 56. - Dans le cas d'avaries ou d'accidents dans les eaux sous juridiction algérienne survenus à
tout navire, aéronef, engin ou plate-forme transportant ou ayant à son bord des substances
nocives, dangereuses ou des hydrocarbures et pouvant créer des dangers graves et imminents
susceptibles de porter atteinte au littoral ou aux intérêts connexes, le propriétaire dudit navire,
aéronef, engin ou plate-forme est mis en demeure de prendre toutes les mesures nécessaires pour
mettre fin à ces dangers.

Dans le cas où cette mise en demeure reste sans effet ou n'a pas les effets attendus dans le délai
imparti ou, en cas d'urgence, l'autorité compétente fait exécuter les mesures nécessaires aux frais
du propriétaire.

Art. 57. - Le capitaine de tout navire transportant des marchandises dangereuses, toxiques ou
polluantes naviguant à proximité ou à l'intérieur des eaux sous juridiction algérienne, est tenu de
signaler tout événement en mer survenu à son bord et qui pourrait être de nature à constituer des
menaces de pollution ou de contamination du milieu marin, des eaux et des côtes nationales.

Les modalités d'application du présent article sont précisées par voie règlementaire.

Art. 58. - Tout propriétaire d'un navire transportant une cargaison d'hydrocarbures en vrac est
responsable des dommages par pollution résultant d'une fuite ou de rejets d'hydrocarbures de ce
navire dans les conditions et limites déterminées par la convention internationale sur la
responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures.

Chapitre 4 : Des prescriptions de protection de la terre et du sous-sol

Art. 59. - La terre, le sol et le sous-sol et les richesses qu'ils contiennent en tant que ressources
limitées, renouvelables ou non, sont protégés contre toute forme de dégradation ou de pollution.

Art. 60. - La terre doit être affectée à des usages conformes à sa vocation, l'utilisation des terres
pour des usages non réversibles doit être limitée.

L'affectation et l'aménagement des sols à des fins agricoles, industrielles, urbanistiques ou autres
se font conformément aux documents d'urbanisme et d'aménagement et dans le respect des
prescriptions environnementales.

Art. 61. - L'exploitation des ressources du sous-sol doit obéir aux principes qui fondent la
présente loi, et en particulier au principe de la rationalité.

Art. 62. - Sont fixées par voie règlementaire :

1) les conditions et mesures particulières de protection environnementale destinées à lutter contre


la désertification, l'érosion, les pertes de terres arables, la salinisation et la pollution de la terre et
de ses ressources par les produits chimiques ou tout autre matière pouvant altérer les sols à court
ou à long terme ;

2) les conditions dans lesquelles peuvent être utilisés les engrais, et autres substances chimiques
dans les travaux agricoles, notamment :

- la liste des substances autorisées,

- les quantités autorisées et les modalités d'utilisation afin que les substances ne portent pas
atteinte à la qualité du sol ou des autres milieux récepteurs.
Chapitre 5 : De la protection des milieux désertiques

Art. 63. - Les plans de lutte contre la désertification doivent intégrer les préoccupations
environnementales.

Les modalités d'initiation, d'élaboration et d'adoption de ces plans ainsi que leur contenu et les
modalités de leur mise en œuvre sont fixées par voie règlementaire.

Art. 64. - Les modalités et les mesures de préservation des écosystèmes et de la diversité
biologique des milieux désertiques, et de compensation de la fragilité et de la vulnérabilité des
composants de leur environnement ainsi que les zones concernées par cette protection, sont fixées
par voie règlementaire.

Chapitre 6 : De la protection du cadre de vie

Art. 65. - Sans préjudice des dispositions législatives en vigueur relatives à l'urbanisme, et sous
réserve des considérations de protection de l'environnement, les bosquets, les jardins publics, les
espaces de loisirs et tout espace d'intérêt collectif concourant à l'amélioration du cadre de vie,
sont classés.

Les modalités de ce classement sont fixées par voie règlementaire. Evolution

Art. 66. - Toute publicité est interdite :

1) sur les immeubles classés parmi les monuments historiques,

2) sur les monuments naturels et les sites classés, 3) dans les aires protégées, 4) sur les édifices
des administrations publiques, 5) sur les arbres.

La publicité sur les immeubles présentant un caractère esthétique ou historique, peut être interdite
selon des modalités définies par voie règlementaire.

Art. 67. - Sous réserve des dispositions de l'article 66 ci-dessus, la publicité est admise dans les
agglomérations; elle doit toutefois satisfaire, notamment en matière d'emplacement, de surface,
de hauteur et d'entretien aux prescriptions fixées par la règlementation en vigueur.

Art. 68. - L'installation des préenseignes est soumise aux dispositions qui régissent la publicité.

Les prescriptions générales relatives à l'installation des enseignes et des préenseignes et à leur
entretien sont fixées par voie règlementaire.
TITRE IV : PROTECTION CONTRE LES NUISANCES
Chapitre 1 : Des prescriptions de protection contre les substances chimiques

Art. 69. - Les prescriptions de protection contre les substances chimiques ont pour objet de
protéger l'homme et son environnement contre les risques qui peuvent résulter des substances,
préparations et produits chimiques, tels qu'ils se présentent à l'état naturel ou qu'ils sont produits
par l'industrie tant en l'état qu'incorporés dans les préparations.

Les dispositions du présent chapitre ne s'appliquent pas :

1) aux substances chimiques pour leur utilisation à des fins de recherche ou d'analyse ;

2) aux substances chimiques pour leur utilisation dans les médicaments, les produits cosmétiques
et d'hygiène corporelle, les matériaux au contact de denrées alimentaires, les produits
phytosanitaires à usage agricole, les matières fertilisantes et supports de culture, les matières
utilisées à titre d'additifs dans les aliments, les explosifs et d'une manière générale, aux
substances qui font l'objet d'une autre procédure de déclaration, d'homologation ou d'autorisation
préalable à la mise sur le marché, visant à protéger l'homme et son environnement ;

3) aux substances radioactives.

Art. 70. - La mise sur le marché de substances chimiques est soumise à des conditions, critères et
modalités déterminés.

Est fixée la liste des produits dangereux ainsi que toutes les mesures s'y rapportant y compris les
interdictions totales ou partielles ainsi que toutes les limitations requises et les mesures de
destruction, de naturalisation ou de réexportation.

Les modalités d'application de cet article sont fixées par voie règlementaire.

Art. 71. - Eu égard aux dangers que présentent les substances chimiques, l'autorité compétente
peut subordonner la mise sur le marché de substances chimiques, inscrites ou non sur la liste
prévue à l'article 70 ci-dessus, à la fourniture, par le producteur ou l'importateur, de l'un ou de
plusieurs des éléments suivants :

1) la composition des préparations mises sur le marché et contenant la substance ;

2) les échantillons de la substance ou les préparations en contenant ;

3) les données chiffrées précises sur les quantités de substances pures ou en préparation qui ont
été mises sur le marché ou diffusées, ventilées suivant les différents usages ;

4) toutes les informations complémentaires sur les effets vis-à-vis de l'homme et de


l'environnement.
Chapitre 2 : Des prescriptions de protection contre les nuisances acoustiques

Art. 72. - Les prescriptions de protection contre les nuisances acoustiques ont pour objet, de
prévenir, supprimer ou limiter l'émission ou la propagation des bruits ou des vibrations de nature
à présenter des dangers nuisibles à la santé des personnes, à leur causer un trouble excessif ou à
porter atteinte à l'environnement.

Art. 73. - Sans préjudice des dispositions législatives en vigueur, les activités bruyantes exercées
dans les entreprises, les établissements, les centres d'activités ou les installations publiques ou
privées établis à titre permanent ou temporaire et ne figurant pas dans la nomenclature des
installations classées pour la protection de l'environnement, ainsi que les activités bruyantes
sportives et de plein air susceptibles de causer des nuisances sonores, sont soumises à des
prescriptions générales.

Art. 74. - Lorsque les activités visées à l'article 73 ci-dessus sont susceptibles, par le bruit qu'elles
provoquent, de présenter les dangers ou causer les troubles mentionnés à l'article 72 ci-dessus,
elles sont soumises à autorisation.

La délivrance de cette autorisation est soumise à la réalisation de l'étude d'impact et de la


consultation du public conformément aux conditions déterminées.

Sont fixées par voie règlementaire la liste des activités soumises à autorisation, les modalités de
délivrance de l'autorisation, les prescriptions générales de protection, les prescriptions imposées à
ces activités, les mesures de prévention, d'aménagement et d'isolation phonique, les conditions
d'éloignement de ces activités des habitations ainsi que les méthodes selon lesquelles sont
effectués les contrôles.

Art. 75. - Les dispositions de l'article 74 ci-dessus ne sont pas applicables aux activités et
installations relevant de la défense nationale, des services publics de protection civile et de lutte
contre l'incendie, ainsi qu'aux aménagements et infrastructures de transports terrestres soumis aux
dispositions de textes législatifs spécifiques.

TITRE V : DISPOSITIONS PARTICULIERES

Art. 76. - Les entreprises industrielles qui importent des équipements leur permettant d'éliminer
ou de réduire dans leur processus de fabrication ou dans leurs produits les gaz à effet de serre ou
de réduire toute forme de pollution, bénéficient d'incitations financières et douanières qui seront
précisées par la loi des finances.

Art. 77. - Les personnes physiques ou morales qui entreprennent des actions de promotion de
l'environnement bénéficient d'une déduction sur le bénéfice imposable.
Cette déduction est fixée par la loi de finances.

Art. 78. - Il est créé un prix national en matière de protection de l'environnement.

Les modalités d'application de cet article sont fixées par voie règlementaire. Texte(s)
d'application

Art. 79. - L'enseignement de l'environnement est introduit dans les programmes d'enseignement.

Art. 80. - En matière de protection contre les risques majeurs, sont définies :

- les procédures d'évaluation des risques au niveau des zones et des pôles industriels, ainsi qu'au
niveau des grands ouvrages ;

- les procédures de développement d'espaces verts dans les grands centres urbains.

Les modalités d'application de cet article sont fixées par voie règlementaire.

TITRE VI : DISPOSITIONS PENALES


Chapitre 1 : Des sanctions relatives à la protection de la diversité biologique

Art. 81. - Quiconque a, sans nécessité, abandonné et, publiquement ou non, exercé des sévices
graves ou commis un acte de cruauté envers un animal domestique ou apprivoisé ou tenu en
captivité, est puni d'un emprisonnement de dix (10) jours à trois (3) mois et d'une amende de cinq
mille dinars (5.000 DA) à cinquante mille dinars (50.000 DA) ou de l'une de ces deux peines
seulement.

En cas de récidive, la peine est portée au double.

Art. 82. - Sont punies d'une amende de dix mille dinars (10.000 DA) à cent mille dinars (100.000
DA), les infractions aux dispositions de l' article 40 de la présente loi.

Sera punie de la même peine toute personne qui :

- exploite un établissement d'élevage d'animaux d'espèces non domestiques, et procède à leur


vente, leur location, leur transit ou un établissement destiné à la présentation au public de
spécimens vivants de la faune locale ou étrangère sans l'obtention de l'autorisation requise en
vertu de l'article 43 ci-dessus ;

- détient un animal domestique, un animal sauvage ou apprivoisé sans respecter les règles de
détention mentionnées à l'article 42 ci-dessus.
En cas de récidive, la peine est portée au double.

Chapitre 2 : Des sanctions relatives aux aires protégées

Art. 83. - Sont punies d'un emprisonnement de dix (10) jours à deux (2) mois et d'une amende de
dix mille dinars (10.000 DA) à cent mille dinars (100.000 DA) ou de l'une de ces deux peines
seulement, les infractions à l'article 34 de la présente loi .

En cas de récidive, la peine est portée au double.

Chapitre 3 : Des sanctions relatives à la protection de l'air et de l'atmosphère

Art. 84. - Est punie d'une amende de cinq mille dinars (5000 DA) à quinze mille dinars (15.000
DA), toute personne dont le comportement contrevenant aux prescriptions visées à l'article 47 de
la présente loi, engendre une pollution atmosphérique.

En cas de récidive d'une peine d'emprisonnement de deux (2) mois à six (6) mois et d'une amende
de cinquante mille dinars (50.000 DA) à cent cinquante mille dinars (150.000DA) ou de l'une de
ces deux peines seulement.

Art. 85. - En cas de condamnation aux peines prévues à l'article 84 ci-dessus, le juge fixe le délai
dans lequel les travaux ou les aménagements prévus par la réglementation devront être exécutés.

Le juge peut, en outre, ordonner que les travaux ou aménagements soient exécutés d'office aux
frais du condamné et, le cas échéant, prononcer jusqu'à leur achèvement, l'interdiction d'utiliser
les installations ou tout autre objet meuble ou immeuble qui sont à l'origine de la pollution
atmosphérique.

Il peut, dans les cas où il n'y aurait pas lieu de procéder à des travaux ou aménagements, fixer un
délai au condamné pour se soumettre aux obligations résultant de ladite réglementation.

Art. 86. - En cas de non respect du délai prévu à l'article 85 ci-dessus, le tribunal peut prononcer
une amende de cinq mille dinars (5.000 DA) à dix mille dinars (10.000 DA), ainsi qu'une
astreinte dont le montant par jour de retard ne peut être inférieur à mille dinars (1.000 DA).

En outre, l'interdiction d'utiliser les installations qui sont à l'origine de la pollution peut être
prononcée jusqu'à l'achèvement des travaux ou aménagements ou l'exécution des obligations
prescrites.

Art. 87. - Les dispositions pénales prévues dans le code de la route sont applicables en ce qui
concerne les pollutions dues aux équipements de véhicules.
Chapitre 4 : Des sanctions relatives à la protection de l'eau et des milieux aquatiques

Art. 88. - Lorsque les nécessités de l'enquête ou de l'information ainsi que la gravité de
l'infraction l'exigent, le bâtiment, aéronef, engin ou plate-forme qui a servi à commettre l'une des
infractions visées à l'article 52 de la présente loi, peut être immobilisé sur décision du procureur
de la République et du magistrat saisi.

A tout moment, l'autorité judiciaire compétente peut ordonner la levée de l'immobilisation, s'il est
fourni un cautionnement dont elle fixe le montant et les modalités de versement.

Les conditions d'affectation, d'emploi et de restitution du cautionnement sont réglées


conformément aux dispositions du code de procédure pénale.

Art. 89. - Les infractions aux dispositions des articles 52, 53, 54, 55, 56, 57 et 58 de la présente
loi sont jugées par le tribunal compétent du lieu de l'infraction.

Sont, en outre, compétents :

- s'il s'agit d'un bâtiment, engin ou plate-forme, le tribunal dans le ressort duquel il est
immatriculé s'il est algérien.

- s'il s'agit d'un véhicule étranger ou non immatriculé, le tribunal dans le ressort duquel il est
trouvé ;

- s'il s'agit d'un aéronef, le tribunal du lieu d'atterrissage, après le vol au cours duquel l'infraction
a été commise.

Art. 90. - Est puni d'un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d'une amende de cent
mille dinars (100.000 DA) à un million de dinars (1.000.000 DA) ou de l'une de ces deux peines
seulement, le capitaine d'un bâtiment algérien ou tout commandant de bord d'un aéronef algérien
ou toute personne assurant la conduite des opérations d'immersion ou d'incinération en mer sur
des engins algériens ou plates-formes fixes ou flottantes dans les eaux sous juridiction algérienne
qui se sera rendu coupable d'infraction aux dispositions des articles 52 et 53 ci-dessus.

En cas de récidive, la peine est portée au double.

Art. 91. - Dans le cas prévu à l'article 53 ci-dessus, les immersions, les déversements ou les
incinérations doivent être notifiés dans les plus brefs délais, par les personnes visées à l'article 90
ci-dessus aux administrateurs des affaires maritimes sous peine d'une amende de cinquante mille
dinars (50.000 DA) à deux cent mille dinars (200.000 DA).

Cette notification devra mentionner, avec précision, les circonstances dans lesquelles sont
intervenues ces opérations.

Art. 92. - Sans préjudice des peines prévues à l'article 90 ci-dessus, si l'une des infractions a été
commise sur ordre du propriétaire ou de l'exploitant du navire, de l'aéronef, de l'engin ou de la
plate-forme, ce propriétaire ou cet exploitant est puni des peines prévues au dit article, le
maximum de ces peines étant toutefois porté au double.

Si ce propriétaire ou cet exploitant n'a pas donné au capitaine, au commandant de bord ou à la


personne assumant la conduite des opérations d'immersion à partir de l'engin ou de la
plate-forme, l'ordre écrit de se conformer aux dispositions de la présente loi relatives à la
protection de la mer, il est poursuivi comme complice des infractions qui y sont prévues.

Lorsque le propriétaire ou l'exploitant est une personne morale, la responsabilité prévue aux deux
alinéas ci-dessus incombe à celui ou à ceux des représentants légaux ou dirigeants de fait qui en
assurent la direction ou l'administration ou toute personne habilitée par eux.

Art. 93. - Est puni d'un emprisonnement d'un (1) an à cinq (5) ans et d'une amende d'un million
de dinars (1.000.000 DA) à dix millions de dinars (10.000.000 DA) ou de l'une de ces deux
peines seulement, tout capitaine soumis aux dispositions de la convention internationale pour la
prévention de la pollution des eaux de la mer par les hydrocarbures, signée à Londres le 12 mai
1954 et de ses modifications, qui se sera rendu coupable d'infraction aux dispositions relatives
aux interdictions de rejet à la mer d'hydrocarbures ou de mélanges d'hydrocarbures.

En cas de récidive, la peine est portée au double.

Art. 94. - Est puni d'un emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d'une amende de cent
mille dinars (100.000 DA) à un million de dinars (1.000.000 DA), ou de l'une de ces deux peines
seulement, tout capitaine d'un bâtiment non soumis aux stipulations de la convention
sus-mentionnée et qui se sera rendu coupable d'infraction aux dispositions de l'article 93
ci-dessus.

En cas de récidive, la peine est portée au double.

Art. 95. - Les dispositions de l'article 94 ci-dessus sont applicables aux bâtiments ci-après :

- navires citernes ;

- autres navires, lorsque la puissance installée de la machine propulsive est supérieure à une
puissance installée fixée par le ministre chargé de la marine marchande ;

- engins portuaires, chalands et bateaux-citernes fluviaux qu'ils soient auto moteur, remorqués ou
poussés.
Les bâtiments de la marine nationale sont exclus du champ d'application des dispositions de
l'article 94 ci-dessus.

Art. 96. - Dans les eaux sous juridiction algérienne fréquentées normalement par les bâtiments de
mer, les dispositions des articles 52, 53, 54, 55, 56, 57 et 58 de la présente loi s'appliquent aux
bâtiments étrangers même immatriculés dans un pays non contractant à la convention de Londres
susmentionnée, et y compris les catégories de bâtiments énumérés à l'article 95 ci-dessus.

Art. 97. - Est puni d'une amende de cent mille dinars (100.000 DA) à un million de dinars
(1.000.000 DA) le capitaine qui, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou
inobservation des lois et règlements a provoqué, n'a pas maîtrisé ou n'a pas évité un accident de
mer, ayant entraîné un rejet de substances qui ont pollué les eaux sous juridiction algérienne.

Les mêmes peines sont applicables au propriétaire, à l'exploitant ou à toute autre personne que le
capitaine, qui aura causé un rejet de substances dans les conditions prévues ci-dessus.

N'est pas punissable, en vertu du présent article, le rejet consécutif à des mesures justifiées par la
nécessité d'éviter un danger grave et imminent menaçant la sécurité des navires, la vie humaine
ou l'environnement.

Art. 98. - Toute infraction aux dispositions de l'article 57 ci-dessus est punie d'une amende de
cent mille dinars (100.000 DA) à un million de dinars (1.000.000 DA) .

Art. 99. - Nonobstant les poursuites judiciaires en cas de dommages causés à toute personne, au
milieu marin ou aux installations, est punie d'un emprisonnement d'un (1) an à cinq (5) ans et
d'une amende de deux millions de dinars (2.000.000 DA) à dix millions de dinars (10.000.000
DA), l'infraction à l'article 57 de la présente loi, suivie d'un rejet à l'intérieur des eaux sous
juridiction algérienne d'hydrocarbures ou de mélange d'hydrocarbures.

Art. 100. - Le fait de jeter, déverser ou laisser écouler dans les eaux superficielles ou souterraines
ou les eaux de la mer dans la limite des eaux sous juridiction algérienne, directement ou
indirectement, une ou des substances quelconques dont l'action ou les réactions entraînent, même
provisoirement, des effets nuisibles sur la santé de l'homme ou des dommages à la flore ou à la
faune, ou des délimitations d'usage des zones de baignade, est puni de deux (2) ans
d'emprisonnement et de cinq cent mille dinars (500.000 DA) d'amende .

Lorsque l'opération de rejet est autorisée par arrêté, les dispositions de cet alinéa ne s'appliquent
que si les prescriptions de cet arrêté ne sont pas respectées.

Le tribunal peut également imposer au condamné de procéder à la restauration du milieu


aquatique.
Ces mêmes peines et mesures sont applicables au fait de jeter ou d'abandonner des déchets en
quantité importante dans les eaux superficielles ou souterraines ou dans les eaux de la mer sous
juridiction algérienne, sur les plages ou sur les rivages de la mer.

Chapitre 5 : Des sanctions relatives aux établissements classés

Art. 101. - Les infractions sont constatées par les procès-verbaux des officiers de police judiciaire
et des inspecteurs de l'environnement. Ces procès-verbaux sont dressés en double exemplaire
dont l'un est adressé au wali et l'autre au procureur de la République.

Les inspecteurs de l'environnement prêtent serment comme suit :

"‫ﻗﻮاﻧﻴﻦ ﺗﻄﺒﻴﻖ ﻋﻠﻰ وأﺳﻬﺮ اﻟﻤﻬﻨﺔ ﺳﺮ ﻋﻠﻰ أﺣﺎﻓﻆ وأن وإﺧﻼص ﺑﺄﻣﺎﻧﺔ وﻇﻴﻔﺘﻲ أؤدي أن اﻟﻌﻈﻴﻢ اﻟﻌﺎﻟﻲ ﺑﺎﷲ أﻗﺴﻢ‬
‫"اﻟﺪوﻟﺔ‬.

Art. 102. - Le fait d'exploiter une installation sans l'autorisation requise à l'article 19 ci-dessus, est
puni d'un (1) an d'emprisonnement et de cinq cent mille dinars (500.000 DA) d'amende.

Le tribunal peut interdire l'utilisation de l'installation, jusqu'à obtention de l'autorisation dans les
conditions prévues par les articles 19 et 20 ci-dessus. L'exécution provisoire de l'interdiction peut
être ordonnée.

Le tribunal peut également exiger la remise en état des lieux dans un délai qu'il détermine.

Art. 103. - Le fait d'exploiter une installation en infraction à une mesure de suspension ou de
fermeture prise en application des articles 23 et 25 ci-dessus ou à une interdiction prise en
application de l'article 102 ci-dessus, est puni de deux (2) ans d'emprisonnement et d'un million
de dinars (1.000.000 DA) d'amende.

Art. 104. - Le fait de poursuivre l'exploitation d'une installation classée sans se conformer à
l'arrêté de mise en demeure d'avoir à respecter, au terme d'un délai fixé, les prescriptions
techniques déterminées en application des articles 23 et 25 ci-dessus est puni de six (6) mois
d'emprisonnement et de cinq cent mille dinars (500.000 DA) d'amende.

Art. 105. - Le fait de ne pas se conformer à l'arrêté de mise en demeure de prendre, dans un délai
déterminé, les mesures de surveillance ou de remise en état d'une installation ou de son site
lorsque l'activité a cessé, est puni de six (6) mois d'emprisonnement et de cinq cent mille dinars
(500.000 DA) d'amende .

Art. 106. - Le fait de mettre obstacle à l'exercice des fonctions des personnes chargées de la
surveillance, du contrôle ou de l'expertise des installations classées est puni d'un (1) an
d'emprisonnement et de cent mille dinars (100.000 DA) d'amende.

Chapitre 6 : Des sanctions relatives à la protection contre les nuisances

Art. 107. - Est puni de six (6) mois d'emprisonnement et de cinquante mille dinars (50.000 DA)
d'amende le fait de mettre obstacle à l'accomplissement des contrôles par les agents chargés de
procéder à la recherche et à la constatation des infractions aux dispositions de la présente loi.

Art. 108. - Est puni de deux (2) ans d'emprisonnement et de deux cent mille dinars (200.000 DA)
d'amende le fait d'exercer une activité sans l'autorisation prévue à l'article 73 ci-dessus.

Chapitre 7 : Des sanctions relatives à la protection du cadre de vie

Art. 109. - Est puni d'une amende de cent cinquante mille dinars (150.000 DA) le fait d'apposer,
de faire apposer ou de maintenir, après mise en demeure une publicité, une enseigne ou une
préenseigne dans les lieux ou sur des emplacements interdits prévus à l'article 66 ci-dessus.

Art. 110. - L'amende est appliquée autant de fois qu'il y a de publicité, d'enseignes ou de
préenseignes en infraction.

TITRE VII : DE LA RECHERCHE ET DE LA CONSTATATION DES INFRACTIONS

Art. 111. - Outre les officiers et agents de police judiciaire agissant dans le cadre des dispositions
du code de procédure pénale et des autorités de contrôle dans le cadre des pouvoirs qui leur sont
conférés par la législation en vigueur, sont habilités à procéder à la recherche et à la constatation
des infractions aux dispositions de la présente loi :

- les fonctionnaires et agents visés aux articles 21 et suivants du code de procédure pénale ;

- les fonctionnaires des corps techniques de l'administration chargée de l'environnement ;

- les officiers et agents de la protection civile ;

- les administrateurs des affaires maritimes ;

- les officiers des ports ;

- les agents du service national des garde-côtes ;

- les commandants des bâtiments de la marine nationale ;

- les ingénieurs du service de la signalisation maritime ;


- les commandants des navires océanographiques de l'Etat ;

- les agents techniques de l'institut de recherche scientifique, technique et océanographique ;

- les agents des douanes.

A l'étranger, les consuls algériens sont chargés de la recherche des infractions aux dispositions
relatives à la protection de la mer, de recueillir à cet effet, tout renseignement en vue de découvrir
les auteurs de ces infractions et d'en informer le ministre chargé de l'environnement et les
ministres concernés.

TITRE VIII : DISPOSITIONS FINALES

Art. 112. - Les infractions aux dispositions de la présente loi et des textes pris pour son
application sont constatées par des procès-verbaux qui font foi.

Les procès-verbaux doivent sous peine de nullité, être adressés, dans les quinze (15) jours qui
suivent leur clôture au procureur de la République. Une copie en est également remise, dans le
même délai, à l'intéressé.

Art. 113. - Sont abrogées les dispositions de la loi n° 83-03 du 5 février 1983 relative à la
protection de l'environnement.

Les textes pris en application de la loi susvisée demeurent en vigueur jusqu'à la publication des
textes réglementaires prévus par la présente loi et ce, dans un délai n'excédant pas vingt quatre
(24) mois.

Art. 114. - La présente loi sera publiée au Journal officiel de la République algérienne
démocratique et populaire.

Fait à Alger, le 19 Joumada El Oula 1424 correspondant au 19 juillet 2003.

Abdelaziz BOUTEFLIKA.

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