Berkoune 23364
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Karima BERKOUNE
Laboratoire Génie de Production, INPT-ENIT, Univesité de Toulouse, 47 Av d’Azereix, 65000 Tarbes, France
[email protected]
RESUME – Les travaux présentés dans ce document visent à définir une nouvelle approche pour la modélisation et la
génération de stratégie de modulation des convertisseurs statiques, en particulier pour les onduleurs de tension multiniveaux.
De par sa généricité, elle s’applique à la Modulation de Largeur d'Impulsion (MLI) et propose une démarche en vue d'une
extension applicable également aux modulations vectorielles. Cette approche s'appuie sur l'utilisation d’inverse généralisée qui
permet de résoudre un système linéaire surdimensionné possédant une infinité de solution. Cette approche est utilisée dans
notre étude sur les onduleurs multiniveaux . Un exemple d'application pour l'établissement d'un modèle d'un onduleur à
capacités flottantes à trois niveaux est mis en œuvre.
ABSTRACT – The work presented in this document are intended to define a new approach to modeling and generation of
static converters modulation strategy, especially for multi-level inverters. By its generic, it obviously includes Pulse Width
Modulation (PWM) and proposes an approach for a generic model which will also apply to vector modulation. This approach
is based on the use of mathematical tool called generalized inverse that solves an oversized linear system with an infinity of
solution. This approach is used in our study of the inverters including flying capacitor 3 level inverter.
1. Introduction
1.1 Contexte
Les convertisseurs statiques sont des dispositifs électriques nécessitant la conversion de l'énergie électrique d'une forme
vers une autre forme. Ils sont mis en œuvre dans de nombreuses applications. Certaines applications telles que le
ferroviaire, l'aéronautiques ou l'automobile, nécessitent des convertisseurs DC-AC appelés onduleurs. Suivant les
architectures réalisées, ces convertisseurs permettent de raccorder des sources de tension continues à des charges ou
récepteur, se comportant comme des sources de courant alternatives. Dans de nombreuses applications, ces dernières sont
des machines électriques fonctionnant en moteur. Si l'application nécessite de faire varier la vitesse de rotation du moteur
par la maitrise de l'énergie transférée entre la source et le récepteur, alors on est en présence d'un variateur électronique
de vitesse. Ce type de convertisseur permet de garantir par une commande adaptée, des valeurs moyennes de tension et
des fréquences de signaux de sortie variables.
Tous ces domaines d'application ont engendré et suscitent encore une multitude d’études qui développent, testent et
proposent différentes structures de conversion des onduleurs de tension ou différents algorithmes pour les piloter [1], [9]
1.2 Objectifs
Les travaux présentés dans ce document visent à définir une nouvelle approche pour la modélisation et la génération de
stratégie de modulation des convertisseurs statiques, en particulier pour les onduleurs de tension. De par sa mise en œuvre,
elle englobe évidemment la Modulation de Largeur d’Impulsion (MLI) et propose une démarche en vue d’un modèle
générique qui s’appliquera également aux modulations vectorielles. Afin de travailler dans un cadre où les modélisations
simples des convertisseurs sont valables, nous choisissons des hypothèses qui nous permettent de travailler dans une zone
de linéarité du convertisseur :
· Durant la période de commutation, la variation des courants dans la charge est constante. Par conséquent on peut
ne s’intéresser qu’à la valeur moyenne du signal de tension de sortie ;
· A chaque période de commutation l’interrupteur change d’état ;
· Le signal de sortie vaut 1 si la porteuse est plus grande que la modulante, sinon il vaut 0.
Il est à noter que le fonctionnement en surmodulation n'est pas adressé dans les premiers modèles établis.
Implémenter une stratégie de modulation revient à combiner des références (généralement issues d'un système de
régulation en boucle fermée), qui représentent un jeu de séquences d'état des interrupteurs, c'est le cas des modulations
vectorielles de type Space Vector Modulation- SVM, ou de rapport cycliques pour un bras d'onduleur (ration du temps
de fermeture d'un interrupteur sur la période de commutation) dans le cas des Modulations de Largeur d'Impulsions
MLI.
!" = #! + $%
Le modèle récepteur considéré est régi par l'équation suivante :
Dans le cas d'une charge R-L équilibrée, la variation de courant & s'écrit de la manière suivante :
'& ) 1
= &+ %
'( * *
Avec % tension simple appliquée. Les variables,& et % peuvent être triphasées et peuvent donc être des vecteurs colonnes.
Et dans le cas du modèle du convertisseur, on adopte un modèle moyen et on regarde dans un premier temps la
% = -. /0
commande par MLI :
Avec :,-. un coefficient lié à la structure du convertisseur utilisé et il est en fonction de la tension du bus-dc 2, % est la
tension de sortie de l'onduleur, α est le rapport cyclique et / est la matrice qui lie α et % dans le modèle l'onduleur.
sont, selon le type de stratégie de modulation utilisé, soit des rapports cycliques 03 dans le cas d'une MLI, soit des instants
Cette partie du graphe (boucle d'action) représente le processus de modulation où on injecte des variables d'entrée qui
de commutations 43 dans le cas de la SVM avec 5 indice représentant le bras d'onduleur et la cellule de commutation concernée.
Ces derniers sont liés aux variables de sortie % par le bloc matriciel appelé / dans le cas d'une MLI et /6 dans le cas de
mesurable, !.
la SVM. Par la suite, le modèle de la charge permet de reconstruire la variable asservie que nous considérerons comme
Nous constatons que l'équation (3) peut se mettre sous la forme d'une équation du système linéaire compatible qui s'écrit
7 = /8
sous la forme :
Où / est une matrice (98:), 7 est un vecteur 9 connu et x le vecteur des ;:< inconnues à déterminer.
A partir du modèle de connaissance de la charge et du convertisseur, un pilotage de l'ensemble n'est possible que lors de
la prise en compte de la boucle de réaction. Généralement on procède par inversion successive des blocs du modèle ou
par insertion de correcteurs lors de modèles causaux.
Il est remarquable que la relation liant 0 à % est linéaire. Il serait donc normal de trouver l'inverse de / dans la boucle
Figure 2 : Boucle d’action et de réaction du modèle du convertisseur et de la charge
de réaction. Cependant, selon les architectures considérées, la matrice / n'admet pas d'inverse. C'est le cas notamment
des onduleurs de tension triphasés.
? @1 @1
Avec,
/ = >@1 ? @1A
@1 @1 ?
D'après la matrice /B nous pouvons constater que son déterminant est nul et que le rang de cette matrice elle-même est
inférieur à la dimension de %, d'où la conclusion que / n’admet pas d’inverse.
empiriques, les variables mesurées ! sont comparées avec les variables de référence !CDE afin d'avoir les tensions de
Cependant ce système est déjà mis en œuvre et utilisé très largement, comme dans le cas de [2]. Dans ces solutions
références %CDE (boucle de réaction). De nos jours, les tensions de références sont adaptées (par le biais de coefficients)
et corrigées par l'addition de valeurs, notées ici F. Ainsi, les solutions particulières sont obtenues pour les rapports
cycliques de références 0CDE [3].
Au contraire, notre démarche consiste à exprimer l'ensemble des solutions mathématiques qui permettent d'obtenir
Le travail mené aborde aussi l'expression des domaines de validité domaine pour les valeurs et ou expressions des F.
l'ensemble des solutions liant les rapports cycliques aux tensions de références.
Nous avons également souhaité démontrer que toutes les stratégies de modulation dont MLI et SVM pourraient être
déduites d'une même démarche de modélisation et de génération de l'ensemble de solutions.
GHI = L G3 QJ G4R K= L J G5 K
3PO 5=1
2
MNO
J G3 K= L 0
S@1 3
3PO
2
Et peut-être écrite sous la forme:
J GHI K= *0
S@1
Avec * = [1 T 1] un vecteur ligne de dimension (S @ 1).
Finalement, l'expression de la tension de phase pour les trois bras de l'onduleur est donnée comme par:
2
J GUI K= & W *0
S@1 V
Avec W, le produit de Kronecker, qui possède des propriétés intéressantes pour la factorisation de matrices aux
expressions particulières [5].
1 ? @1 @1
Les trois tensions triphasées de sortie sont alors exprimées comme suit:
1
J GUM K= >@1 ? @1A GUI = /GUI
X X
@1 @1 ?
2
Au final, la tension de charge devient en utilisant les propriétés du produit Kronecker [6]:
J GUM K= ;/ W *<0
X;S @ 1<
Nous précisons que GUM ,et 0,sont des vecteurs colonnes de dimension X,;S @ 1<Y
2 ? ? @1 @1 @1 @1 2
J GUM K= >@1 @1 ? ? @1 @1A 0 = \0
Z Z
@1 @1 @1 @1 ? ?
En utilisant la notion d'inverse généralisée décrite dans [4], l’ensemble des solutions est donné par :
Z ^
0= \ GCDE + ;& @ \ ^ \<_
2
Où \ ^ , est une inverse généralisée particulière au sens de Moore-Penrose.
Finalement, l'expression des rapports cycliques est donnée sous forme matricielle comme suit:
1 c @1 c c 1
b1 cf b1 c c 1f FO
1a c e a e
1 e GCDEH c @1 c 1e Fk
0= a g i+a j m
2a c 1 e GCDEh ac 1 c 1e FV
à@1 @1e à c c @1 1e Fl
@1 @1d c c 1 1d
Comme nous le remarquons, nous avons quatre degrés de liberté à définir. Un DDL propre pour chaque bras et un autre
en commun. L'idée c'est de pouvoir jouer sur ces DDL pour voir leurs influences sur l'onduleur FC.
4. Résultats de simulation
Les simulations sont faites avec les paramètres suivants: ) = 1noB * = 19pB GqHr = ,s(,t = X1n.
.
l
La modulation MLI est faite en deux parties Figure 5. Une partie où on prend FO = Fk = FV = c, et Fl = +
V Vuvw
k .
.
Il est remarquable que cette solution garanti la zone de linéarité maximale. Les limites indiquées sont similaires à celles
présentées dans un onduleur triphasé classique [8].
Les résultats de simulation sont basés sur l’analyse de FFT de la tension aux bornes de la capacité du bus continu comme
illustré sur les figures suivantes :
Figure 6 : FFT de tension pour yz = y{ = y| = } Figure 7: FFT de tension pour des DDL sous forme de sinus
Il semble bien d’après les résultats de simulation que l'utilisation des degrés de liberté (DDL) sous forme de sinus a bien
une influence sur la tension de capacité (cercle vert). Nous remarquons bien que la FFT de la tension de la figure 7 est
plus importante par rapport à la figure 6. Ce qui s’explique par l’influence du DDL choisi sur la tension de capacité.
5. Conclusion
Notre travail traite une nouvelle approche mathématique pour la MLI, appliquée à la modélisation de l'onduleur multi-
niveaux. Un mode moyen est utilisé combiné avec la théorie inverse généralisée afin de révéler les degrés de liberté
autorisés dans une telle structure. Il est également démontré qu'il existe des DDL qui peuvent être fixés afin d'améliorer
certains critères qui doivent être définis.
Références
[1] A. Leredde “Etude, commande et mise en oeuvre de nouvelles structure multiniveaux. PhD thesis, INPT (2011).
[2] S. L. Capitaneanu, “Optimisation de la fonction MLI d'un onduleur de tension deux-niveaux}”. PhD thesis. INPT
(2002).
[3] X. Lu, B. Ge et F. Z. Peng “Minimizing dc capacitance requirement of cascaded h_bridge multilevel inverters
for photovoltaic systems by 3rd harmonic injection”. In Applied Power Electronics Conference and Exposition
(APEC), IEEE, pp 240-245, 2012.
[4] K. Berkoune, P. E. Vidal et F. Rotella “New pulse width modulation approach and model applied to multilevel
inverters” ELECTRIMACX, 2014.
[5] F. Charles et L. Van “The ubiquitous kronecker product” Journal of Computational and Applied Mathematic,
2000.
[6] J. Brewer “Kronecker products and matrix calculus in system theory”. Circuits and Systems, IEEE Transaction
on, 25(9): 772-781, 1978.
[7] F. Rotella et P. Borne “Théorie et pratique du calcul matriciel”, 1995.
[8] P. E. Vidal, et all “Generalized inverse applied to Pulse Width Modulation for static conversion”. Power
Electronic and application EPE, European conference on, 2013.